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Production de masse de glossines de qualité. Contribution à  la campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et des trypanosomoses (pattec).

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par Lassan PERCOMA
Institut du Développement Rural/ Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso - Ingénieur du Développement Rural 2006
  

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1.2. Nouvelles méthodes de luttes.

1.2.1 Facteurs déterminant la lutte contre les glossines.

Dans l'histoire de l'Afrique, la Trypanosome Animale Africaine (TAA) transmise par les glossines est considérée comme la plus importante maladie parasitaire qui a retardé son développement agro-pastoral. Cette importance résulte de l'étendue des zones infestées par ces insectes nuisibles et leurs impacts directs et indirects sur le développement socio - économique de l'Afrique.

1.2.1.1 Facteurs socio-économiques. a. Facteurs sociaux.

La trypanosomose humaine est une maladie parasitaire qui sévit uniquement en Afrique au sud du Sahara dans les zones de répartition des glossines. Elle est due à des trypanosomes du groupe brucei (T. b. gambiense et T. b. rhodesiense) et transmise par la

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piqûre de mouches tsé-tsé ou glossines, C'est une maladie qui frappe surtout la population des zones rurales qui dépend exclusivement de l'agriculture, l'élevage, la pêche ainsi que la chasse. Selon l'OUA (2000), 60 millions de personnes, dont seulement 3 à 4 millions sous surveillance médicale sont exposées aux risques trypanosomiens. L'OMS (2000) estime à 500 milles le nombre de personnes déjà atteintes dont 80% meurent chaque année. La situation se détériore rapidement avec 40000 nouveaux cas notifiés chaque année. Par conséquent, la force de travail pour la production agropastorale se trouve considérablement réduite. La maladie du sommeil représente la principale cause de mortalité dans certaines régions de la République Démocratique du Congo (RDC) devant le VIH/SIDA.

b. Facteurs économiques.

« Dans les milieux fragiles soumis à des contraintes multiples, l'animal, qu'il soit domestique ou sauvage, constitue un élément essentiel pour la vie et souvent la survie des individus, des communautés et des peuples avec qui il partage les espaces, les milieux et les ressources » (Monicat (F), cité par de la Rocque (S), Michel (J.F), Cuissance (D) ; 2001). Dans les pays en voie de développement, l'animal est utilisé comme moyen de lutte contre la pauvreté et constitue un élément clé de l'identité socio-culturelle des populations. Cependant, dans le domaine de la production animale, les glossines restent les principaux facteurs limitants en Afrique sub-Saharienne en empêchant ou en gênant sa production sur près de 10 millions de km2 de terres qui offrent pourtant de fortes potentialités fourragères et agricoles. Les experts estiment qu'en l'absence de glossines, il serait possible d'élever 33 millions de têtes de bétail supplémentaire, correspondant à une production potentielle de 0,5 millions de tonnes de viande et 1,6 millions de tonnes de lait par an (Winrock International Institute, 1992 cité par de la Rocque (S), Michel (J.F), Cuissance (D) ; 2001).

Généralement dans les systèmes d'élevage sous risque de trypanosomose, elles entraînent :

- une réduction du vêlage 1 à 12% : races trypanotolerantes ;

- une réduction du vêlage de 11 à 12% races sensibles ;

- une augmentation de la mortalité des veaux : 0 à 10% races tolérantes ; - une augmentation de la mortalité des veaux 10 à 20% races sensibles.

En outre, dans ces zones, la perte de production de viande est de 30%, celle du lait, de 40%. La puissance du travail est réduite du tiers et un paysan élève deux fois moins de boeufs de

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traits et cultive trois fois moins de surface (Swallow, 1998), En Asie, on estime à 50% la culture agricole bénéficiant d'animaux de trait. En Afrique, la proportion est de 5 à 10%. En conséquence, l'Afrique pourrait perdre tous les ans 4,5 milliards de production agricole (FAO, 2000).

Par ailleurs, l'usage des trypanocides préventifs et curatifs pour le maintien de la santé animale est fréquent avec pour corollaire, l'émergence de problèmes de chimiorésistance. Environ 35 millions de doses de trypanocides préventifs (d'une valeur de 35 millions de dollars) sont achetées par an pour empêcher le bétail de contracter la maladie mais en vain estime la FAO (2000).

La production de viande bovine est de 85,7kg/animal/an dans les pays développés contre 20,7 dans les pays en voie de développement dont seulement 15,75 kg en Afrique Subsaharienne (Tacher et Letenneur, 1997 cité par de la Rocque (S), Michel (J.F), Cuissance (D) ; 2001) Or selon winrock International Institute for Agricultural Developement 1992, Hursey& Slingeberg ; (1995), citée par ces mêmes auteurs (2001), la banque mondiale estime que les productions animales devront croître de 4% durant les trente années à venir pour faire face à la croissance démographique africaine. Une maîtrise de la trypanosomose constitue donc un défi majeur de développement

1.2.1.2. Facteurs écologiques.

L'importance écologique s'explique par l'étendue des zones qui sont sous l'emprise de mouches tsé-tsé ou glossines et leur impact sur la production agropastorale. L'U.A (2000) estime à environ 10 millions de km2 de terres fertiles, en particulier les vallées fluviales, les terres humides qui se prêtent le mieux à la production agropastorale, la superficie est infestée par les mouches tsé-tsé. Ces zones s'étendent sur 37 pays classés parmi les plus pauvres au monde. Si on retranche de la superficie totale du continent, les régions désertiques, on constate que les glossines occupent plus que la moitié de l'Afrique habitable (Itard, 2000). Selon l'OUA, ces zones n'abritent pratiquement plus de bovins ni d'autres animaux.

Sur 165 millions de têtes de bétail que compte l'Afrique, seuls 10 millions se trouvent dans les zones infestées par les mouches tsé-tsé (U.A. 2000); soit une tête/km2 contre 85 têtes/km2 en zone indemne de glossines. Par conséquent, les terres des zones exemptes de glossines se trouvent être confrontées à un surpâturage et une surexploitation des surfaces

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pour la production vivrière. Sans les mouches tsé-tsé, le nombre de tête de bétail augmenterait. Il se produirait une répartition plus égale du bétail, ce qui réduirait ce problème de surpâturage dans les zones à cheptel excessif actuellement exempte de glossines, ainsi qu'une orientation du marché vers les races productives (A.I.E.A. 2002).

Une éradication des mouches tsé-tsé et par-là même la trypanosomose reste un défi à lever pour accroître la production vivrière et favoriser l'épanouissement de la population africaine. L'éradication des glossines sur l'île de Zanzibar a permis de tripler la production de lait ; celle de boeufs a doublé et l'utilisation du fumier animal dans l'agriculture a été multipliée par cinq, d'après le ministre de l'agriculture de cette île (Naututu Okhoya, 2003).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo