La problématique de l'émergence de la république démocratique du Congo à l'horizon 2030. Atouts et faiblesses géopolitiques.

2.2.6. Transition politique (1990-2006)

Signalons ici que la transition politique en RDC avait commencé depuis le 24 Novembre date à laquelle le Président Mobutu avait renoncé à la dictature Parti-Etat (MPR) pour le multipartisme, jusqu`à l`implantation de la Troisième République.

Mobutu à sa fin, le Lion deviendra Vieux et se fait proie de ses anciens ennemis. Il s`ensuivra des soulèvements populaires où, la population zaïroise profita de cet isolement du régime pour intensifier la résistance à l`intérieur du pays. Les Partis Politiques ainsi que les groupes de défense des droits de l`homme et d`accompagnement des aspirations démocratiques ont commencé à naître et pousser comme des champignons. Le régime de Mobutu dut faire face à une résistance de plus en plus ouverte et publique d`une population de plus en plus organisée. Voulant devancer et contenir le mouvement de désobéissance dans le pays, Mobutu initia en 1989 la consultation de la population. Elle se déroula effectivement du 29 janvier au 29 mars et fut dirigée par une figure de proue de la dictature en la personne de Mokolo Wa Mpombo. Malgré les efforts du MPR pour orienter les résolutions de la consultation, 6.128 mémorandums sont parvenus à la présidence dont 128 venus de la communauté zaïroise en exil. Beaucoup demandaient une réforme de système. Certains exigeaient la démission pure et simple de Mobutu du pouvoir (⁹⁶).

Du 11 au 12 mai 1990 le massacre de Lubumbashi produit, cet événement provoqua plusieurs réactions de condamnation et d`indignation.

(⁹⁵) https://fr.wikipedia.org/wiki/r%c3a9publique d%c3%a9/mocratique du congo#D.C3Abuts de la premiC3 .Are R Ce.C3.A9publique du congo

(⁹⁶) MINANI, B. R., 1990-2007 : 17 ans de transition politique et perspectives démographiques en RDC, p23

Par TAMBWE URBAIN Kaweza

Après que le Président ait pris conscience de la teneur des revendications de la population à l`interne et à l`externe, aussi, en plus de son discours du 24 avril 1990, il proclama la conférence national souveraine le 5 mai 1992 avec comme missions :

- La relecture de l`histoire du pays pour identifier les causes profondes de sa faillite,

- Proposer de nouvelles institutions,

- Rédiger une nouvelle constitution à soumettre au référendum durant la période de transition,

- Lancer la transition jusqu`aux élections libres et transparentes (⁹⁷). Pendant les résistances populaires continuelles, les résultats suivant se produisirent :

- Refus des coupures de monnaie issues de la planche à billets,

- Echec de la réforme monétaire de Birindwa en 1993,

- Echec de la politique divisionniste,

- Refus de la guerre civile commanditée par le régime,

- Surgissement d`une presse libre.

Contre cette résistance farouche du peuple, interprétée par les tenants du pouvoir comme un entêtement, le pouvoir intensifia les actions de représailles par :

- Le refus de payer les salaires des fonctionnaires,

- L`organisation de paillages accompagnés de viols et règlements de comptes,

- Le plasticage des maisons des opposants et de leurs organes de presse,

- Les attaques et vols à mains armées organisés en plein jour,

- Les enlèvements, arrestations arbitraires, assassinats, anéantissements des outils de production de la population⁹⁸.

On assista afin, à l`affaiblissement progressif du mouvement de résistance, qui sera secondé dans quelques années par la guerre de l`Est,

(97) MINANI, B. R., op cit, p29

(98) Ibidem, p34

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Par TAMBWE URBAIN Kaweza

l`entrée de l`AFDL à Kinshasa et donc, la prise du pouvoir par Laurent Désiré

KABILA.

En 1996, les tensions provenant de la guerre civile et du génocide au Rwanda se propagent au Zaïre. La milice Hutu rwandaise Interahamwe, ayant fui le Rwanda à la suite de l'installation d'un gouvernement Tutsi, s'est mise à utiliser les camps de réfugiés Hutus dans l'est du Zaïre comme bases

pour des raids contre le Rwanda.
Ces milices Hutu se sont vite associées avec les forces armées du Zaïre (FAZ) pour lancer une campagne contre les Tutsis congolais vivant dans l'est du Zaïre. Par la suite, une coalition des armées rwandaise et ougandaise, sous le couvert d'une petite milice Tutsi, a envahi le Zaïre afin de combattre la milice Hutu, de renverser le gouvernement de Mobutu et finalement, de prendre le contrôle des ressources minières du Zaïre.

Ils ont été très vite rejoints par différents hommes politiques du Zaïre, qui s'étaient opposés pendant nombre d'années sans succès à la dictature de Mobutu et qui voyaient une opportunité pour eux dans l'invasion de leur pays par deux des plus fortes armées de la région.

Cette coalition agrandie de deux armées étrangères et des figures d'opposition de longue date, menée par Laurent Désiré-Kabila, a pris le nom d'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL). Leur objectif, de manière plus large, était de chasser Mobutu et de prendre le contrôle des richesses du pays. Il y a une chose beaucoup plus emblématique d`observée avec l`entrée de l`homme du peuple, quelque chose qui doit encrée le congolais d`aujourd`hui et de demain dans son action.

=`Conscient de son désaccord avec ses alliés, le Président Laurent Désiré Kabila dans une transcription, dit à ses compatriotes (congolais à Libreville) ce qui suit :

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« Ils vont m'assassiner ! Quand les choses semblent aller bien, il y a toujours des étrangers qui interviennent, mais, avec le Congo actuel, je pense qu'ils n'ont pas grand-espoir. Alors ils ne parlent que d'assassinat, d'assassiner, d'assassiner, mais moi je suis prêt à tout, j'ai choisi mon camp, c'est le camp populaire, je ne trahirai pas mon peuple, assassinat ou attentat, cela ne va rien changer » (⁹⁹)«. Arrivé le 16 Janvier 2001, le Président Laurent Désiré KABILA fut assassiné, ainsi l`horizon d`une nouvelle transition s`ouvrira.

Il arriva ainsi dans cette période sous le Dialogue inter congolais une formation gouvernementale étonnante d`autant plus que nous avions assisté à un Gouvernement nommé 1+4 (Un Président, plus Quatre Vice-Présidents). C`est dans cet élan que les autorités congolaises se sont décidées dès la signature des accords de paix de 2002 par ses objectifs que voici : « la réunification, la pacification, la reconstruction du pays, la restauration de l`intégrité territoriale et le rétablissement de l`autorité de l`Etat sur l`ensemble du territoire national ; ... la mise en place des structures devant aboutir à un nouvel ordre politique (¹⁰⁰)» ; à travailler ensemble, puis s`affronter aux élections et que le meilleur gagnant restera le Président de la République Démocratique du Congo (troisième république). Ils s`ensuivirent des tractations politiques et des affrontements armés entre les soldats de BEMBA et de KABILA, plus d`une fois après.