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Les enjeux de la sur liquidité bancaire au Cameroun.

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par Pierre Claude MBAMA
Université de Yaoudé II-Soa - Master comptabilité et finance 2012
  

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche

Option : Comptabilité et Finance

Par :

MBAMA Pierre Claude

(Titulaire d'une licence en Sciences Economiques et de Gestion)

Sous la direction de :

Pr. Robert WANDA

Agrégé des Sciences de Gestion
UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA

AVERTISSEMENT

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page I

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

L'Université de Yaoundé II n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées propres à leur auteur.

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page II

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

SOMMAIRE

PAGES

AVERTISSEMENT I

DEDICACE IV

REMERCIEMENTS V

RESUME VI

ABSTRACT VII

ABREVIATIONS ET SIGLES VIII

LISTE DES TABLEAUX X

LISTE DES GRAPHIQUES XI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES RISQUES

PAR LES BANQUES . 11

Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un phénomène déterminé par le niveau de gestion de

risques par une banque 14

Section 1 - Présentation des différents risques auxquels les banques sont exposées 15

Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et la gestion des

risques par une banque 24

Chapitre 2 : Analyse méthodologique et présentation des résultats sur la relation entre la

surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques au Cameroun 38

Section 1 - Présentation de la méthodologie de l?étude 38

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page III

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

Section 2 - Surliquidité bancaire : une conséquence d'évitement du risque par les banques au

Cameroun .46

DEUXIEME PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET EXCLUSION BANCAIRE DES

PARTICULIERS PAR LES BANQUES .54

Chapitre 3 : L'exclusion bancaire des particuliers : Quelle relation entretient-elle avec le

niveau de surliquidité d'une banque ? 56

Section 1 - Les modalités d'ouverture d'un compte et types de dépôts bancaires 56

Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et l'exclusion

bancaire des particuliers par les banques .66

Chapitre 4 : Relation entre surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par

les banques au Cameroun 77

Section 1 - Présentation de la méthodologie de l'étude 78

Section 2 - L'exclusion bancaire des particuliers : une cause indéniable de la surliquidité des

banques au Cameroun 85

CONCLUSION GENERALE 94

BIBLIOGRAPHIE 99

ANNEXES 106

TABLE DES MATIERES 109

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page IV

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

DEDICACES

A

Mon feu père, MBIDA BELLA MARTIN et à Ma mère ANDONG BITA

AUGUSTINE.

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page V

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

REMERCIEMENTS

Nous remercions d'abord le Dieu tout puissant qui nous a accordé sa grâce et la santé pour la réalisation de ce travail.

Nous remercions par la suite tous ceux, qui de loin ou de prêts ont contribué à la réalisation de ce travail principalement :

Au Pr. Robert WANDA, Agrégé des Sciences de Gestion et Coordonnateur du Master II Recherche en Comptabilité et Finance, qui a accepté de superviser ce travail. Il était là pour nous conseiller, il était disponible à chaque fois pour nous recevoir, orienter et à cadrer notre travail de recherche et c'est grâce à lui que nous avions eu la grande partie de notre documentation.

Au Directeur Général de la Recherche Extérieur du Cameroun, Monsieur EKO EKO Léopold Maxime pour son soutien inestimable. C'est grâce à lui, que la réalisation de travail a pu être possible. Il a toujours été attentif à nos besoins, malgré son emploi de temps chargé, il était toujours disponible à nous écouter. Nous saluons la grandeur d'esprit de ce grand monsieur.

A la grande famille EKO EBOGO Dieudonné Maxime qui nous a beaucoup soutenue dans la réalisation de ce travail, plus précisément : MEDOU EKO Jean Gaston, TIKA EKO Norbert Philémon, EKO EKO Jean Jacques et ZE EKO Pierre César qui a été pour nous la porte d'entrée de cette famille.

A toute ma famille pour leurs soutiens et encouragements, plus précisément : AVOMO Hélène Arlette, NDONO Bertran, AWOUDA Chantal, BOLO Patrick Roger, ONDOUA Damien Boris, MENGUE Salomé Nadège, DJOBO Christelle Laurence sans oublier KOMO Christiane Martiale et MBOGSI Dieudonné qui m'ont permis de connaitre le chemin de l'université.

A mes neveux et nièces : Leslie, Camille, Steve, Axel, Bambina, Charles, Yasmina, Carlos et Carla.

A mes amis, plus précisément : Monsieur MBIDA ZOLO Hilaire, MVODO ANYOUZOA Jean Paul, OWONO Fabrice Parfait, NDONGO EKOM Michel Valery, BAROUWA Yayé et NDONG Sébastien Bertrand.

A tous les étudiants de Master II recherche Comptabilité et Finance de la promotion 2012-2013 pour leur collaboration et leur sympathie.

Un remerciement particulier à Maman OMGBA Constance pour tous ce qu'elle a fait pour moi.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

RESUME

Le Cameroun, pays de la CEMAC, en trois décennies est passé d'un contexte de crise bancaire exacerbée à une surliquidité bancaire amplifiée. Pour certains auteurs, cette surliquidité est à l'origine de la faible croissance économique que connait le Cameroun depuis quelques années. Nous nous proposons alors dans ce travail de déterminer les enjeux de cette surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun. En d'autres termes, savoir en quoi cette surliquidité bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour cette économie. L'étude qui englobe un panel de six banques sur une période de cinq ans s'attèle à mettre en évidence les effets positifs et négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Il est question pour nous de d'élucider les différents déterminants de la surliquidité pour évaluer ces effets positifs et négatifs. Les résultats sont obtenus en utilisant le modèle dynamique par la méthode des moments généralisés (MMG) et nous permettent de dire que la surliquidité bancaire au Cameroun de 2006 à 2010 est majoritairement expliquée par la gestion du risque de crédit qui explique à 98,1% cette surliquidité. Cette gestion de risques permet de réduire voire éliminer le risque de crise bancaire. Ce qui montre que cette surliquidité est un catalyseur de l'économie car elle a des effets positifs sur cette économie. Par contre, nous constatons aussi que les banques camerounaises sont sur liquides parce qu'elles n'octroient pas de crédits de façon suffisante aux particuliers. Mais aussi, nous constatons que le fait que les banques soient sur liquides ne les encourage plus à étendre leur pénétration géographique qui est évaluée par le nombre d'agences bancaires pour chaque banque. Ce qui entraine une exclusion bancaire des particuliers et freine l'économie du Cameroun.

Mots clés : Crise bancaire, surliquidité bancaire, croissance économique, modèle dynamique, modèle de moments généralisés, risque de crédit, exclusion bancaire.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

ABSTRACT

Cameroon, a CEMAC country in three decades has moved from a context of excess bank liquidity crisis, to an amplified excess bank liquidity. For certain authors, this excess of liquidity is the origin of the weak economic growth, which Cameroon has faced for many years. We propose therefore in this study, to determine the risks of excess bank liquidity on the Cameroonian economy. In other words we want to know how this excess bank liquidity can be a catalyst or restraint for this economy. The study which includes the panel of 6 banks during a period of 5 years is interested in showing the positive and negative effects of excess bank liquidity on the economy of Cameroon. It is therefore important for us to elucidate the different determinants of excess liquidity to evaluate its positive and negative effects. The results are obtained using the dynamic model by the general moment method and permits us conclude that excess bank liquidity in Cameroon from 2006- 2010 is mostly explained by the risk management of credits which explains this by 98.1%. This risk management permits the reduction or even elimination of risk bank crisis. This shows that the excess liquidity is a catalyst to the economy because it has positive effects on economy. On the other hard, we notice that Cameroonian banks have excess liquidity because it does not give out loans in a sufficient manner to individuals. But we also notice that the fact that bank has excess liquidity does not encourage them to expand their geographic penetration which is evaluated by the number of banking agencies, for each bank. This leads to a bank exclusion of individuals and delays the economy of Cameroon.

Keywords: Financial crisis, bank excess liquidity, economic growth, dynamic model, general moment method (GMM), credit risk, bank exclusion.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

ABREVIATIONS ET SIGLES

AMA : Advanced Measure Approach.

BAC : Banque Atlantique du Cameroun.

BIA : Basic Indicator Approach.

BICEC : Banque Internationale du Cameroun pour l?Epargne et le Crédit.

CA SCB : Crédit Agricole SCB.

CB : Citibank Cameroun.

CEL : Compte d?Epargne Logement.

CER : Contrepartie, Exploitation, Récupération.

DAB : Distributeur Automatique de Billets.

DAT : Dépôts à Terme.

DAV : Dépôts à Vue.

DSF : Déclaration Statistique et Fiscale.

EAD : Exposure At Default.

EBC : Ecobank Cameroun.

EL : Expected Loss.

ETC : Etablissement Teneur de Comptes.
FIBEN : Fichier Bancaire des Entreprises. FICOBA : Fichier des Comptes Bancaires.

GMM : General Moment Method.

IDE : Investissement Direct Etranger.

IMA : Internal Measure Approach.

IRB : Internal Ratings Based.

LDA : Loss Distribution Approach.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

LDD : Livré de Développement Durable.

LEP : Livré d?Epargne Populaire.

LGD : Loss Given Default.

MCO : Moindres Carrés Ordinaires.

MMG : Méthode des Moments Généralisés.

NFC : Nation Financial Crédit.

OCDE : Organisme de Coopération et de Développement Economique.

PD : Probabilité de Défaut.

PEA : Plan d?Epargne en Action.

PERP : Plan d?Epargne Pour la Retraite.

PIB : Produit Intérieur Brut.

PME : Petites et Moyennes Entreprises.

PNB : Produit Net Bancaire.

SA : Standard Approach.

SCBC : Standard Chartered Bank Cameroon.

SGBC : Société Générale des Banques du Cameroun.

UBA : United Bank for Africa.

UBC : Union des Banques du Cameroun.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Notation externe .18

Tableau 2 : Les différentes banques en activité au Cameroun au 31/12/ 2010 .40

Tableau 3 : Récapitulatif de la surliquidité des 6 banques de l'étude de 2006 à 2010 .42

Tableau 4 : Les résultats de l'analyse 47

Tableau 5 : Présentation des prêts octroyés aux particuliers par les 6 banques

camerounaises 81

Tableau 6 : Les principaux résultats de l'analyse 86

LISTE DES GRAPHIQUES

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

Graphique 1 : Représentation de la surliquidité pour les 6 banques de l'étude en 2010 43

Graphique 2 : Présentation de l'évolution du ratio de surliquidité par banque de 2006 à

2010 ..51

Graphique 3 : Niveau de prêts aux particuliers par chacune des 6 banques de l'étude en

2010 82

Graphique 4 : Représentation des prêts aux particuliers par banque de 2006 à 2010 .90

Graphique 5 : Représentation de la pénétration géographique et démographique des banques de

2006 à 2010 91

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

INTRODUCTION GENERALE

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

La liquidité d'une banque peut se définir comme la capacité d'une banque à faire face à ses obligations de trésorerie suivant leur échéance (Valla et al 2006). La littérature bancaire propose deux définitions de cette liquidité bancaire. Au sens strict, la liquidité bancaire est la liquidité qui est nécessaire pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme provenant des épargnants. Au sens large, cette liquidité est assimilée à la liquidité de marché1. Valla et al (2006) proposent des indicateurs de liquidité basés sur les actifs des bilans bancaires. Ces principaux indicateurs sont : la gestion de la trésorerie et les opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre des opérations de prise de pension, titres de transaction, titres d'investissement auxquels on ajoute les engagements de refinancement hors bilan. A cette définition de liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires, l'on peut ajouter celle proposée par Poole(1968) et Batlensperger(1980).

Le modèle de gestion des ressources de Poole(1968) et Batlensperger(1980), qui a fait l'objet de nombreuses applications aussi bien dans les économies développées qu'en développement, est fondé sur une définition de la liquidité basée sur les réserves et les dépôts des banques. En effet, dans le cadre de leur activité d'intermédiation, les banques sont tenues de procéder à des ajustements de leurs portefeuilles aussi bien sur le marché monétaire qu'auprès de la banque centrale (Severin Yves Kamgna and Houdou Ndombenda). Ces ajustements s'expliquent aussi bien par d'éventuels retraits inopinés des ménages que par le respect des normes réglementaires. Pour simplifier la compréhension, d'autres auteurs apprécient cette liquidité à travers le comportement des réserves libres des banques, qui sont des encaisses, des dépôts des banques en compte courant ainsi que des placements auprès de la Banque Centrale.

En dehors de ces définitions purement comptables, d'autres auteurs ont proposé une définition de la liquidité fondée sur les agrégats monétaires (Gouteron et Szpiro, 2005 ; Bruggeman, 2007). Gouteron et Szpiro (2005) définissent la liquidité bancaire à partir de trois indicateurs, qui sont : le ratio monnaie sur PIB nominal ; le ratio crédit sur PIB nominal et enfin l'évolution du taux d'intérêt.

Afin de mieux cerner les éléments qui rentrent dans la définition de la liquidité bancaire, Valla et al (2006) proposent un indicateur de la liquidité basé sur les flux nominaux et

1 La liquidité de marché est la capacité d'une banque à liquider un actif non monétaire dans le cadre d'une action en dernier ressort afin de lever des fonds en monnaie banque centrale (Valla et al 2006)

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

idiosyncratique2. Ces flux bruts de liquidité sont élaborés par agrégation des variations positives et négatives des encours des éléments d'actifs (gestion de la trésorerie et opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre d'opérations de pension titres de transaction, titres d'investissement et les engagements de refinancement hors bilan) du bilan de chaque banque. Les flux nominaux de la liquidité bancaire sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque par rapport à zéro, mais pondéré par les parts de marché, alors que les flux idiosyncratiques par contre sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque.

Cette mesure de la liquidité bancaire qui porte exclusivement sur les éléments de l'Actif de la banque est critiquable en ce sens qu'elle ne prend pas en compte les éléments du Passif de la banque (Severin Yves Kamgna and Houdou Ndombendia, 2008). En effet, malgré l'intensification des mouvements des capitaux, la gestion de la liquidité ne se limite pas seulement aux seules opérations relatives aux acquisitions et cessions d'actifs en vue de satisfaire les exigences de rentabilité et de financement de l'économie au sein d'une banque, mais aussi assurer l' exigibilité des dépôts collectés auprès des ménages.

Afin de remédier aux exigences de rentabilité et de contraintes réglementaires, la mesure de la liquidité fondée sur la gestion des réserves bancaires trouve son utilité d'intervenir. Mais la question de la liquidité bancaire n'est importante que lorsqu'on constate que l'économie ou le système bancaire est soit en situation de surliquidité ou en déficit de liquidité. La situation de surliquidité est celle qui préoccupe beaucoup plus les Economistes, les Financiers et même les autorités monétaires, car elle est incompatible à long terme avec l'objectif de stabilité de prix, mais aussi à l'objectif de développement des entreprises par ricochet à celui de développement économique.

La situation de surliquidité a longtemps préoccupé les entrepreneurs et même les Financiers. Cette situation rend difficile la mise en oeuvre des politiques de développement économique et conduit à l'augmentation de la pauvreté dans un pays. Cette surliquidité peut être vue sous deux angles : excès de liquidité systémique ou excès de réserves. Elle est généralement perçue dans la littérature bancaire comme l'écart entre le total des actifs liquides et le total des actifs liquides réglementaires. Mais nous pouvons poser la question qui est de savoir quelle est la différence entre les deux types d'actifs liquides. Mais lorsqu'on dispose déjà d'une norme

2 Les flux de liquidité sont qualifiés d'idiosyncratiques en raison de la nature spécifiquement bancaire dont ils sont le reflet (stratégies de négociation spécifiques, chocs de liquidité isolés, modification du gouvernement d'entreprises ou des structures interne...) (Valla et al 2006).

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réglementaire sur la liquidité 3des banques, cette question n'a plus lieu d'exister. D'après les accords de Bâle III, le ratio de liquidité doit être au moins égal à 100 % ; mais la difficulté se trouve au niveau du seuil après lequel la liquidité devient sur liquide.

Pour remédier à cette situation, plusieurs auteurs ont considéré le niveau minimal de cette norme de liquidité comme seuil de surliquidité. Il y'a surliquidité lorsque le ratio dépôts sur crédits est supérieur à un (Wanda, 2007). De plus, le seuil minimal de liquidité ne garantit pas nécessairement l'objectif de maximisation du profit de la banque et la satisfaction d'autres exigences réglementaires, les éléments d'actifs liquides et de passifs exigibles qui rentrent dans la définition de la surliquidité ne sont pas suffisants.

La surliquidité bancaire peut aussi être étudiée par rapport à l'excès de réserves bancaires. Ces réserves peuvent être vues comme la partie des dépôts constitués auprès des banques que les banques ne prêtent pas. Une partie de ces réserves se trouve dans leurs coffres-forts mais la majeure partie est en réserves auprès de la Banque Centrale (Mankiw, 2001). Cette définition nous fait voir deux notions à savoir les réserves libres et les réserves obligatoires.

Les réserves libres peuvent être considérées comme l'écart entre les réserves statutaires ou réserves obligatoires et les emprunts de la banque à la Banque Centrale.

Les réserves obligatoires désignent les réglementations par lesquelles les Banques Centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal (Mankiw, 2001). Ces réserves obligatoires peuvent donc être assimilées à une taxe sur une activité particulière qui est la production des comptes de dépôts (Batlensperger, 1982).

Comme instrument de contrôle de la liquidité bancaire ; les réserves obligatoires jouent un rôle important dans l'analyse de la surliquidité bancaire. Par rapport à cette approche, la surliquidité bancaire est donc une situation de resserves excédentaires qui est l'écart entre les réserves libres et les réserves obligatoires.

De même, Agenor, Hoffmaister et Aizenman (2004), en s'inspirant des travaux de Batlensperger (1980) sur le modèle de gestion des réserves bancaires montrent que l'excès de liquidité est l'écart entre les réserves non rémunérées des banques et les réserves obligatoires, c'est une fonction décroissante de la volatilité du PIB. Ce modèle propose un modèle

3 La commission bancaire établie généralement une norme de liquidité qui est le ratio éléments d'actifs liquides sur éléments de passifs exigibles (Valla et al, 2006).

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

stochastique par le caractère aléatoire du montant de réserves de la banque à la Banque Centrale et des dépôts bancaires.

Face à cette situation de surliquidité, une banque sur liquide a trois options que l'on mentionne selon un ordre de rentabilité décroissant :

-Prêter à la clientèle qui est diversifiée à savoir les grandes entreprises et les PME, l'Etat et aussi les particuliers4 ;

-Conserver auprès de la Banque Centrale sous forme de réserves libres ;

-Conserver auprès d'elle-même. Mais une banque peut combiner ces trois options au même moment.

Le constat fait est que les banques préfèrent les deux dernières options à savoir conserver l'excédent de liquidité auprès de la Banque Centrale ou conserver auprès d'elle-même. Nous nous questionnons sur les causes de ce comportement par les banques. Mais la réponse à cette question a été proposée par plusieurs auteurs qui ne sont pas unanimes dans leurs réponses.

Pour Wanda (2007), les banques n'octroient pas de crédits parce qu'elles se méfient de leurs clients. Cela veut dire que les banques réduisent le risque de crédit, car il existe une asymétrie d'information entre les banques et leurs clients. Selon Wanda (2007), la principale fonction d'une banque commerciale est de collecter l'épargne et de la distribuer à ses clients sous forme de crédits. Ce qui montre que lorsqu'une banque est sur liquide, elle ne joue pas son rôle et cela a des effets néfastes sur l'économie en générale et sur la rentabilité de la banque elle-même en particulier (Brahim Mansouri et Saïd Afroukh, 2009).

Le renforcement de la politique de crédit élève les profits bancaires. Autrement dit, plus une banque octroie des crédits, plus les réserves augmentent et donc les profits (Bashir, 2000 ; Ben Naceur, 2003). Mais la politique de crédit peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources financières. Dès lors le renforcement de la politique de crédit devrait être conduit en symbiose avec une stratégie efficiente de drainage de ressources additionnelles. En conséquence, la maitrise de la politique de dépôts devrait normalement aider la banque à augmenter ses profits (Moulneux et Thornton, 1992 ; Bourke, 1989 ; Ben Naceur, 2003). Abreu et Mendes (2002), ont estimé par exemple que la profitabilité

4 Dans cette option, les banques préfèrent octroyer des crédits à l'Etat, car c'est un prêt sans risque .C'est ce qu'on qualifie de dette souveraine .Donc à ce niveau la banque a encore des préférences.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

et le ratio des emplois mesurés par le rapport crédits /dépôts entretiennent une relation positive confirmant ainsi la complémentarité entre les politiques de crédits et de dépôts bancaires.

Une politique de crédits bien maitrisée favorise l'augmentation des marges d'intérêts. La nature de l'effet positif de cette variable est analysée en profondeur par Ben Naceur (2003). La maitrise de la politique de crédits nécessite cependant le maintien de l'équilibre entre la collecte des dépôts et la distribution des crédits.

Dans le cas des pays de la zone franc en général et au Cameroun en particulier, la crise des années 1980 a secoué l'ensemble du système économique et financier. Elle a pour causes, les défauts de paiement, les créances douteuses, la suspension des découverts, les pertes financières des agents économiques du fait de la non liquidité des banques et les faillites (Mathurin Tchakounte Njoda et Charles Alain Bita, 2009). Cette situation a conduit à la liquidation de huit banques camerounaises et d'autres restructurées. L'objectif de cette restructuration était d'inverser la tendance et de retrouver des banques saines et liquides.

Cette opération de restructuration5 a pour but non seulement de résoudre les difficultés présentes du système bancaire, mais aussi de prévenir des risques de fragilisation ultérieurs (Tomba et Tchamambé, 1995 ; Adam Madji, 1997 ; Bekolo- Ebé, 1998). Elle se traduit par la liquidation des banques insolvables et par la restauration durable de la solvabilité ; la liquidité et la rentabilité des banques restant en activité, seul gage d'un système bancaire sain et solide (Servant 1993).

Après la réforme, les déposants ont encore eu de la confiance vis-à-vis du système bancaire. Mais malheureusement après cette situation, les banques sont devenues frileuses et s'engagent peu dans le refinancement de l'économie (Joseph, 1998). Ce sont les crédits à court terme qui sont beaucoup plus octroyés. Dans un premier sens, les banques hésitent de financer les projets à long terme. Dans un deuxième sens, les agents à besoin de liquidité, plus précisément les PME sollicitent les crédits à long terme. D'où l'existence du paradoxe de surliquidité et d'insuffisance de financement dans l'économie camerounaise.

Quoi qu'il en soit, il apparait que le principal objectif des débats théoriques engagés a trait à l'efficacité et l'importance de l'octroi de crédits à l'économie, que se soient pour les banques elles mêmes ou alors pour le tissu économique en général. Très peu d'auteurs se sont

5 Cette restructuration a été menée au début des années 1990(Lenoir, 1989) et le système bancaire a retrouvé son évolution normale au Cameroun à partir de 1997.

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arrêtés pour démontrer l'importance d'un système bancaire sur liquide pour une économie en développement comme celle du Cameroun. Il importe donc pour nous de se demander quelle est la portée de la surliquidité bancaire au Cameroun ? Autrement dit, En quoi la surliquidité bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour l'économie camerounaise?

Nous constatons en effet que depuis la sortie de la crise des années 1980, l'économie camerounaise tarde à décoller. Mais ce constat est aussi valable pour le marché financier6 camerounais crée en 2001 par les autorités camerounaises car il tarde à décoller effectivement parce que très peu d'entreprises y sont cotées. Mais aussi nous remarquons depuis cette sortie de crise, que le système bancaire camerounais est solide, solvable et le risque d'une nouvelle crise bancaire est faible car les normes prudentielles édictées par la COBAC aux banques sont respectées. Ce qui garanti une bonne croissance de l'économie.

L'objectif principal de cette étude est donc de mettre en évidence les effets positifs et négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Deux objectifs spécifiques en découlent, tout d'abord, élucider la relation entre le niveau de surliquidité d'une banque et sa capacité à bien gérer ses risques. Ensuite, montrer l'impact de la surliquidité bancaire sur l'exclusion bancaire des particuliers par les banques.

Ainsi, pour atteindre nos objectifs, deux hypothèses orienteront notre analyse :

H1 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion des risques. En effet, la crise des années 1980 a permis au système bancaire de la CEMAC en générale et celui du Cameroun en particulier de se préoccuper de la bonne gestion des risques auxquels les banques sont exposées, seul gage d'un système bancaire sain et solide (Servant 1993). C'est à cet effet que la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)7 a été crée en 1990 pour assurer la régulation et la réglementation du système bancaire de la CEMAC.

H2 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers de ses services. La surliquidité ou excès de liquidité que certains auteurs qualifient d'excès de réserves est définie comme la détention d'actifs liquides au-delà

6 Le marché financier camerounais appelé DSX ou bourse de Douala ne compte actuellement que trois entreprises cotées depuis le lancement de ses activités en 2006 à savoir : la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), la SOCAPALM et la SAFCAM.

7 La commission Bancaire de l'Afrique Centrale(COBAC) a été crée le 16 octobre 1990, ayant pour mission la supervision bancaire de la CEMAC

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du niveau réglementaire (Saxegaad, 2006). Ce qui amène une banque sur liquide à refouler les épargnants de petites sommes qui veulent faire des dépôts ou à ne pas faire bénéficier à ceux-ci tous les services qu'elle offre. Mais ce comportement a des effets négatifs car il diminue la liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement de l'économie et modifie l'activité bancaire.

Depuis 1997, le système bancaire camerounais se trouve dans une situation de surliquidité bancaire. Celle-ci peut se déterminer par un ratio Q qui est le rapport des dépôts (dépôts à vue et dépôts à terme)/crédits net de provisions octroyés. Lorsque Q est supérieur à 1, alors cette banque est en situation de surliquidité (Wanda, 2007). Vu la difficulté d'obtention des données sur l'activité des banques, nous allons baser notre étude sur une période allant de 2006 à 2010, une vingtaine d'années après la sortie de crise des années 1980.

Le Cameroun compte actuellement en 2014, 13 banques commerciales8. Mais il est alors favorable pour nous de baser notre étude sur 6 banques des 12 banques dont comptait le Cameroun en fin 2010.

Vu la difficulté d'obtention des données sur les banques, nous baserons notre étude sur les périodes 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010.

Les différentes variables de notre étude seront catégorisées en variables endogènes (dépendantes) et en variables exogènes (indépendantes).

En ce qui concerne les variables exogènes, deux seront retenues à savoir :

La bonne gestion des risques par une banque. Cette variable est obtenue dans les rapports annuels de chaque banque de 2006 à 2010 concernant les banques commerciales du Cameroun. Les données obtenues nous montrent le niveau de minimisation par chaque banque commerciale au Cameroun du risque de crédit, car c'est le risque le plus important pour une banque. L'étude concerne la période allant de 2006 à 2010.

Le degré d'exclusion des particuliers par une banque. Sachant que la sélection des épargnants dépend de la politique de chaque banque, cette

8 Il s'agit de l'Afriland First Bank(AFB), de la Banque Atlantique(BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit(BICEC), de la Citibank NA Cameroun(CB), de la Commercial Bank of Cameroon(CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de l'Ecobank Cameroun SA(EBC) de la National Financial Crédit(NFC), de la Standard Chartered Bank Cameroun(SCBC), de la Société Générale des Banques du Cameroun(SGBC), de l' Union Bank of Cameroon(UBC), de l' United Bank For Africa(UBA), de la BGFI Bank Cameroun.

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variable sera obtenue dans les rapports annuels de chaque banque commerciale de 2006 à 2010 concernant les banques commerciales du Cameroun, ainsi que dans les rapports de la COBAC qui vont nous présenter le nombre d'agences que chaque banque possédait chaque année correspondante à la période de l'étude.

Pour ce qui est de la variable endogène, une seule variable sera retenue comme variable endogène en fonction de nos hypothèses. Il s'agira de la surliquidité bancaire. Comme nous l'avons dit plus haut, d'après Wanda (2007), cette variable se détermine par un ratio permettant de déterminer la surliquidité de chaque banque. Il se détermine par le rapport : Q=dépôts9/crédits net de provisions. Selon cet auteur, il y a surliquidité lorsque Q>1. Les données de cette variable seront obtenues toujours grâce aux données obtenues dans les rapports annuels de chaque banque commerciale au Cameroun de 2006 à 2010.

La méthode statistique utilisée est l'observation la régression des données de panel par le modèle dynamique. Les tests multidimensionnels étant moins pertinents, vu la taille réduite de notre population qui est de 6 banques. Le nombre d'observations est obtenu en multipliant le nombre de banques, que nous prenons en compte dans notre étude au Cameroun dans la période de 2006 à 2010 par le nombre d'années d'observations. C'est-à-dire 6 banques multipliées par les 5 années d'observations et ces observations sont introduites dans le logiciel STATA 12. L'analyse des résultats obtenus, nous permet d'une part de vérifier le lien pouvant exister entre la surliquidité d'une banque commerciale au Cameroun et son niveau de gestion des risques, auxquels elle est exposée, mais aussi d'observer la relation entre la surliquidité d'une banque et le degré d'exclusion des particuliers par cette banque. Alors nous élaborons deux modèles statistiques mais qui sont identiques :

Le premier modèle, élucide la relation entre la surliquidité d'une banque et son niveau de gestion des risques auxquels elle est exposée. Ainsi, le niveau de surliquidité de cette banque est indicé par Yi et les données temporelles pour cette banque par t, tel que le modèle d'analyse est :

Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+ bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5

(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.

9 Ces dépôts sont constitués des dépôts à vue (DAY) qui sont des dépôts à court terme et des dépôts à terme (DAT) qui sont des dépôts à moyen et à long terme.

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Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 ; et X6, les variables exogènes qui sont susceptibles d'expliquer la surliquidité bancaire.

Le second modèle, présente la relation entre la surliquidité d'une banque commerciale camerounaise et son degré d'exclusion des particuliers de ses services. Le niveau de surliquidité pour cette banque est indicé par Yi et pour chaque période par t. Le modèle correspondant est le suivant :

Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+ bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5

(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.

Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes sont aussi susceptibles expliquer la surliquidité.

Ainsi, notre étude est segmentée en deux parties. La première partie : Surliquidité bancaire et gestion des risques par les banques, a pour objectif de déterminer la relation théorique existante entre la surliquidité bancaire et la politique de gestion des risques, par les banques concernées. Mais aussi de faire l'étude empirique sur la relation pouvant exister entre la surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques commerciales au Cameroun. La deuxième partie quant à elle : Surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les banques, a pour objectif de faire une étude théorique, pour déterminer s'il existe une corrélation entre le niveau de surliquidité d'une banque et son degré d'exclusion des particuliers. Mais aussi, de faire l'étude empirique concernant cette relation pour ce qui est des banques commerciales camerounaises.

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PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES RISQUES PAR LES BANQUES.

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La surliquidité bancaire peut être définie comme étant la quantité de réserves détenues par les Banques Commerciales à la Banque Centrale en plus du niveau statutaire ou requis de réserves (Saxegaard, 2006). Khemraj (2008) aborde le sujet dans le même sens en définissant la surliquidité comme étant l'ensemble des actifs liquides des banques auquel on soustrait les réserves obligatoires. Certains auteurs apportent des définitions prenant plutôt en compte les agrégats macroéconomiques tels que le ratio de crédit ou de masse monétaire sur le PIB. Pour Gouteron et Szpiro (2006), l'excès de liquidité est généralement entendu comme le surplus de monnaie - ou de crédit - incompatible avec la stabilité des prix à long terme et que cette définition prend généralement appui sur la théorie quantitative de la monnaie. C'est aussi la définition retenue par Wyplosz (2005) qui indique que l'abondance de liquidité n'est pas un phénomène propre à la zone Euro, mais qu'il concerne le monde entier. Dans le même sens Bruggeman (2007) identifie la surliquidité soutenue comme étant une déviation vers le haut du ratio masse monétaire sur PIB, par rapport à son niveau cible pendant trois trimestres consécutifs.

Plusieurs définitions en découlent pour définir la surliquidité bancaire. Mais le problème se pose au niveau du facteur déterminant de cette surliquidité. Plusieurs auteurs se sont penchés sur le phénomène de la surliquidité en cherchant à déterminer les principaux facteurs qui l'engendrent. Dollar et Hallward-Driemeier (2000) affirment que la surliquidité, en Asie de l'Est, résulte de la baisse de la demande de crédit qui est due à la contraction de la demande agrégée engendrée par la crise. Par contre, pour Agénor, Aizenman, et Hoffmaister (2004), le phénomène dérive plutôt de la contraction de l'offre de crédit par les banques commerciales. Le débat se situe finalement sur la volonté des banques commerciales à accorder du crédit ou à détenir des réserves peu ou pas rémunérées.

Si nous pouvons dire que la surliquidité est déterminée par la gestion des risques par les banques, cela permet de considérer cette surliquidité comme importante pour un système bancaire et pour une économie en général car cela permet de rendre celle-ci solide et diminue le risque de crise bancaire et facilite une évolution de l'économie.

L'objectif de cette partie est de transposer la théorie traditionnelle de la surliquidité bancaire comme dérivant d'une bonne gestion des risques par les banques commerciales. C'est pourquoi, dans le premier chapitre il sera exposé la surliquidité bancaire comme un phénomène

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déterminé par le niveau de gestion des risques par les banques commerciales. Puis, dans le deuxième chapitre il sera exposé l'Analyse méthodologique et la présentation des résultats sur la relation entre la surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques commerciales au Cameroun.

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Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un phénomène déterminé par le niveau de

gestion de risques par les banques.

La surliquidité bancaire est un phénomène qui se retrouve dans les banques commerciales, lorsque celles-ci détiennent des liquidités au-delà du niveau réglementaire. Ce qui nous permet de déterminer si cette surliquidité ne provient pas de la gestion des risques bancaires auxquels les banques sont exposées.

Le risque désigne un danger bien identifié, associé à l'occurrence à un événement ou une série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne sait pas s'ils se produiront mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se produire dans une situation exposante. Il est aisé de comprendre pourquoi la notion de risque, ainsi définie, ne permet pas de décrire les situations d'incertitude et de rendre compte des modalités de la prise de décision dans de tels contextes. On sait ce qu'on ne sait pas mais c'est à peu près tout ce que l'on sait : il n'y a pas de meilleure définition de l'incertitude. Savoir anticiper, traquer les débordements potentiels, mettre en place un système de surveillance et de collecte systématique des données pour déclencher les alertes dès que des événements inhabituelles se produisent : la liste des mesures à prendre est longue, qui suggère que l'ignorance n'est pas une fatalité et que raisonner en terme d'incertitude, c'est déjà se donner les moyens d'en prendre la mesure.

La notion de risque ainsi définit nous conduit à déterminer dans la littérature si la gestion de celle-ci n'est pas la cause fondamentale de la surliquidité bancaire.

Nous allons présenter en premier lieu les différents risques auxquels les banques sont exposées (section I), avant d'en présenter par la suite les fondements théoriques sur la relation entre surliquidité bancaire et la gestion des risques (section II).

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Section 1 : Présentation des différents risques auxquels les banques sont exposées.

Les risques bancaires sont nombreux et divers, ils sont de deux types : il y a les risques financiers et les risques non financiers.

Les risques financiers sont les risques liés aux variations de prix des actifs financiers (actions, obligations, taux de change). Ils sont les suivants : Risque de liquidité ; risque de crédit ; risque de taux d'intérêt ; risque de change ; risque de marché.

Les risques non financiers, étant l'inverse des risques financiers comprennent entre autres : Risque de marges (ou de volume) ; risques réglementaires et légaux ; risque opérationnel.

Dans cette section, nous allons nous intéresser à un risque par type de risque à savoir : le risque de crédit pour les risques financiers et le risque opérationnel pour les risques non financiers dont on va présenter les définitions et les mesures.

1.1.Le risque de crédit.

L'un des risques auxquels les banques sont exposées, est le risque de crédit. Celui-ci est l'un des risques les plus importants, car il détermine la relation entre la banque et ses clients. Nous allons présenter la définition de ce risque, avant d'en présenter ses différentes mesures.

1.1.1. Définition

Le risque de crédit est défini comme étant le risque de perte auquel la banque est exposée en cas de détérioration ou de défaillance de la contrepartie. Il résulte de la combinaison de 3 facteurs : le risque de contrepartie, le risque d'exposition et le risque de récupération (modèle dit CER).

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> Risque de contrepartie.

Le risque de contrepartie est caractérisé par la probabilité de défaillance du client et qui concerne principalement 2 facteurs qui sont : la qualité du débiteur (classe de risque ou notation) et la maturité du crédit.

> Risque d'exposition.

Le risque d'exposition est l'évaluation du montant des engagements au jour de la défaillance.

Ce montant dépend du type d'engagement accordé (facilité de caisse, prêt moyen à terme, caution, opérations de marché, ...), du niveau confirmé ou non, de la durée de l'engagement et de sa forme d'amortissement (linéaire, dégressif,...).

> Risque de récupération

Le risque de récupération est, après coût de récupération et de partage, la valeur attendue de la réalisation des garanties (sûretés réelles et personnelles) et de la liquidation des actifs non gagée de la contrepartie.

La valorisation des garanties détenues vient en déduction de l'exposition. Elle est fonction de la valeur initiale du bien, du caractère nécessaire ou non pour la poursuite de l'activité, de sa durée de vie, du marché d'occasion et de la décote10 en cas de vente forcée.

1.1.2. Les méthodes de mesures.

Dans le nouvel accord Bâle II, chaque établissement aura le choix entre trois méthodes :

La méthode Standard (notation externe) ;

La méthode IRB Fondation (notation interne simple) ;

La méthode IRB Avancée (notation interne complexe).

L'idée sous jacente à la multiplicité des modèles d'évaluation du risque de crédit est d'inciter davantage les meilleures pratiques en matière de mesure et de contrôle de risque de crédit pour calculer au mieux les charges en fonds propres.

10 La décote est l'abattement sur le montant d'un impôt.

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Les approches de mesure de crédit doivent être envisagées en tenant compte d'une dimension évolutive, en effet le comité de Bâle espère voir de nombreuses banques passer de l'approche standard à l'approche IRB simplifiée puis avancée.

En effet, les établissements de crédit auront donc globalement deux grandes options : soit laisser la responsabilité de la notation de leurs portefeuilles à des organismes de notations externes, soit chercher à élaborer en interne des systèmes de gestion des risques des contreparties pleinement adaptées à leurs natures d'activités.

? Approche Standard

Cette approche, entrant en vigueur à partir du 1er janvier 2007, est fondée sur une classification des risques obtenus à partir de notations externes (agences de notation, assureurs de crédit...).

La pondération des expositions est fonction des notations externes. Il existe différentes grilles de pondération selon les catégories d'emprunteurs. Les encours pondérés sont des encours nets de provisions spécifiques.

Sept catégories d'emprunteurs sont définies pour les grilles de pondération : souverains, entités du secteur public non gouvernemental, banques, entreprises, détail (retail), crédits hypothécaires garantis par de l'immobilier, crédits garantis par une hypothèque commerciale. L'approche standardisée mènera à un niveau de couverture en capital similaire à Bâle I (8%), mais avec des changements importants : allocation de 2,8% (pondération de 35%) sur les prêts immobiliers au lieu de 4%. La distinction entre pays de L'OCDE11 et non OCDE ne s'applique pas aux engagements souverains ou bancaires. Les engagements à moins d'un an ont un facteur de conversion de 20% (au lieu de 0%).

Pour la détermination des pondérations par catégories d'emprunteurs, les banques doivent recourir à des "notateurs externes". Six critères d'éligibilité sont recensés pour la reconnaissance de ces agences de notation externes par le régulateur national : objectivité, indépendance, accès international et transparence, publication, ressources et crédibilité.

Le tableau suivant résume les différentes notations en fonction des catégories de contreparties.

11 L'O.C.D.E est l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques.

Organisme international regroupant notamment les Etats d'Europe occidentale ainsi que les Etats-Unis, le Japon et le Canada, constitué en vue de favoriser l'expansion économique de ces Etats ainsi que celle des pays en voie de développement.

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Tableau 1 : Notations externes

Catégorie de

contrepartie

Notation

 
 

AAA à AA-

A+ à A-

BBB+ à

BBB-

BB+ à B-

Moins de B-

Non noté

États et

banques

multilatérales de

développement

0%

20%

50%

100%

150%

100%

Banques

20%

50%

100%

100%

150%

100%

Sociétés

 

20%

50%

100%

100%

150%

100%

Détail

Immobilier

 

40%

Autres

75%

Source : Quantitative Impact Study n°3 : Octobre 2005, (Roy, V. P. (2005).

La Banque des Règlements Internationaux (2001) a suggéré que la fiabilité des agences de notations est un élément crucial et fondamental pour l'efficacité de l'approche standardisée de mesure du risque de crédit. Aussi, les régulateurs du marché financier doivent certifier l'évaluation externe du risque de crédit.

Roy, V. P. (2005) simule le capital réglementaire des banques de l'Union Européenne selon l'approche standardisée de mesure de risque de crédit pour les combinaisons possibles de notations externes (ECAI), Moody's, S&P et Fitch rating, et ce en reposant sur la simulation Monte-Carlo. Il trouve des différences significatives du capital réglementaire pour ces trois agences de notations, mais ces divergences n'excédent pas 6% du minimum du capital réglementaire.

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? Approche Notations Internes (Internal Ratings Based)

Selon cette approche, qui est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2007, la banque utilise ses ratings internes et estime la probabilité de défaut correspondant à chaque emprunteur. Les régulateurs fournissent toutes les autres informations permettant de calculer le niveau de capital réglementaire requis (taux de recouvrement standard, maturité standard...).

A cet effet, pour générer le niveau du capital réglementaire sous IRB, les banques appliquent une formule mathématique à leurs estimations des risques :

Fonds propres réglementaires= (f (PD, LGD, M) EAD)> 8%

V' La Probabilité de Défaut (Probability of Default : PD) : la PD est une notion orientée "emprunteur". Exprimée en pourcentage, elle correspond à la probabilité qu'une contrepartie soit défaillante sur un horizon de douze mois.

V' La Perte en Cas de Défaut (Loss Given Default : LGD) : la LGD est une notion orientée "transaction ", les pertes étant généralement dépendantes des caractéristiques de financement (caractéristiques de l'emprunteur, caractère subordonné du crédit, garanties reçues, etc...). Exprimée en pourcentage, elle correspond au taux de perte constaté en cas de défaillance.

V' Exposition Au Défaut (Exposure At Default : EAD) : l'EAD correspond à l'exposition en cas de défaillance, c'est la perte maximale que peut faire la banque sur ce prêt en cas de défaut immédiat. La notion d'exposition englobe les encours bilanciels ainsi qu'une quote-part des engagements hors bilan.

Le défaut se manifeste par un impayé supérieur à 90 jours ou une incapacité de l'emprunteur à honorer les échéances prévues en nominal, intérêts, frais annexes (un rééchelonnement des prêts, un provisionnement constaté sur l'encours, une cessation de paiement, une liquidation judiciaire).

Selon cette approche, la banque doit évaluer elle-même la probabilité de défaut (PD) associée à une catégorie d'emprunteur et se fonder sur les éléments fournis par les autorités de contrôle pour l'estimation des autres éléments de risques.

L'approche basée sur la notation interne ou IRB proposée par le comité de Bâle constitue un élément important dans le sens où les banques auront une approche statistique de leurs risques afin d'établir une segmentation de l'ensemble des risques de crédits en portefeuilles homogènes.

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Cette approche a pour fin de faire passer la mesure du capital réglementaire d'un calcul arithmétique (ratio Cooke) à un calcul probabiliste (ratio McDonough).

Selon une étude d'impact menée par la commission bancaire, les exigences en fonds propres relatives seraient inférieures de 2,5% pour les banques adoptant l'approche Notation Interne Simple et de 5% pour celles optant pour l'approche Notation Interne Complexe par rapport à l'utilisation de la méthode standard révisée.

? Méthode IRB avancée

Le comité a également défini une approche avancée, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2008, déclinaison de la précédente, dans laquelle les banques fournissent leurs propres estimations pour tous les paramètres de risque : la probabilité de défaut ; la perte en cas de défaillance ("Loss Given Default" LGD), l'exposition en cas de défaillance ("Exposure At Default" EAD) sous réserve de respecter les exigences des autorités de surveillance.

Cette méthode est destinée aux grandes banques ayant des systèmes de gestion des risques bien élaborés et des données historiques.

Alors, les banques ont la possibilité de choisir leur méthode d'estimation. Le choix de la méthode de notation interne constitue une opportunité pour les banques. En effet, le nouvel accord de Bâle incite les établissements à mener une réflexion dynamique sur l'emploi de leur capital afin de piloter de façon globale leurs activités en intégrant le coût de risque. Mais, il faut remarquer que le comité a laissé le choix aux banques et à l'autorité de contrôle et ceci en fonction des choix stratégiques de chaque entité. La complexité des méthodes varie en fonction des processus de détermination des paramètres. En effet, la méthode standard basée sur des notations externes est très simple, par contre, la marge de liberté par rapport à l'allocation de capital est faible : il s'agit d'une relation inverse entre simplicité de la méthode et marge de latitude par rapport à l'allocation des ressources.

1.2.Le risque opérationnel.

Le risque opérationnel qui est l'un des risques non financiers est celle que nous avions choisis de présenter. Nous allons commencer par donner sa définition, avant de présenter les méthodes de mesures de ce risque.

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1.2.1. Définition.

Le risque opérationnel est défini comme le risque de perte résultant de carences ou de défaillances attribuables à des procédures, personnels et systèmes internes ou à des événements extérieurs. La définition inclut le risque juridique mais exclut les risques stratégiques et d'atteinte à la réputation.

Dans la pratique, on peut considérer comme réalisation d'un risque opérationnel tout événement qui perturbe le déroulement des processus et qui génère des pertes financières ou une dégradation de l'image de la banque. Donc les risques opérationnels sont réalisés essentiellement par : Les employés (fraudes, dommages, sabotages,...) ; le processus interne de gestion (risque sur opérations, de liquidité,...) ; le système (risques liés à l'investissement technologique, violation,...) et par des événements externes (aspects juridiques, catastrophes naturelles,...).

Le risque opérationnel a été officiellement défini et pris en compte dans le document soumis à consultation par le comité de Bâle (2001) comme le risque de pertes pouvant résulter de procédures internes inadéquates ou non appliquées, des personnes, des systèmes ou d'évènements externes. Ces évènements de risque sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou partielle des systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution de certains processus qu'ils soient internes ou externes à la banque. Après cette définition claire du risque de crédit, nous allons passer aux différentes mesures de ce risque.

1.2.2. Méthodes de mesures.

On distingue trois méthodes pour mesurer le risque opérationnel. En effet, il s'agit de trois options avec des exigences en fonds propres décroissantes en fonction de la sophistication de l'approche. Les banques peuvent passer de l'approche la plus simple à l'approche la plus complexe à mesure qu'elles développent des systèmes et des pratiques de mesure plus élaborés du risque opérationnel. Ces méthodes sont les suivantes :

? Approche indicateur de base (BIA : Basic Indicator Approach)

C'est la méthode de mesure du risque opérationnel la plus simple. Le capital économique requis pour couvrir la perte en risque opérationnel est égal au Produit Net Bancaire (PNB) multiplié par

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un ratio forfaitaire « £ » fixé par le régulateur, qui varie entre 15% et 20%, généralement £ prend la valeur de 15%. Elle représente la relation entre l'exigence en fonds propres pour l'ensemble du secteur et l'indicateur pour l'ensemble du secteur.

FP RO = PNB total

Avec : FPRO = exigence en fonds propres pour le risque opérationnel PNB total est le produit annuel brut moyen sur les trois dernières années. ? Approche standard (SA : « Standardised Approach »)

L'exigence est liée aux produits nets bancaires des métiers (8 lignes métiers) multipliée par des facteurs de pondérations (donnés par le régulateur) qui varient selon le métier.

Pour chaque ligne de métier (i) un indicateur d'exposition unique (PNBi) est multiplié par un facteur de pondération (ßi) reflétant le risque lié à l'activité. Ainsi, la charge de capital est fixée d'une façon arbitraire sur le « Gross Income » de chaque ligne de métier pondéré par un coefficient bêta fixé dans le cadre de l'accord de Bâle. Le comité de Bâle a divisé les activités des banques en huit catégories à savoir : banque de financement des entreprises, banque de détail, banque commerciale, négociation et vente, gestion d'actifs, services d'agence, paiements et règlements et courtage de détail.

? Approches de mesures avancées (AMA : Advanced Measurement Approaches)

C'est une approche plus complexe, réservée aux établissements bancaires les plus avancés et les plus exposés aux risques, permettant une optimisation des exigences en fonds propres. Le comité ne précise ni l'approche ni les hypothèses concernant le type de distribution utilisée pour modéliser la mesure du risque opérationnel.

Dans le cadre de l'approche des mesures avancées, la notion de risque prend toute son importance car il s'agira d'évaluer la perte potentielle dans 99,9 % des cas. Cette méthode, permettant moins d'exigences en fonds propres, doit respecter les critères suivants :

y' Un critère général : l'approbation préalable de l'autorité de supervision.

y' Des critères qualitatifs : une fonction « risque opérationnel » indépendante, une implication des dirigeants, un reporting régulier des expositions et des pertes, une documentation sur les contrôles et les procédures, des audits internes/externes.

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? Des critères quantitatifs : processus de gestion et bases de données cohérents avec la définition du risque opérationnel, système d'information approprié, procédures en cas de changement de taille, revue périodique des méthodologies et paramètres.

La mesure du risque opérationnel est basée sur des modèles internes de l'établissement. On distingue 3 possibilités à savoir :

L'approche de mesure interne (IMA : Internal Measurement Approach) ; les approches basées sur la modélisation des pertes (ou LDA : Loss Distribution Approach) ; les approches basées sur un scoring des lignes de métier (Scorecard Approach).

Pour l'approche IMA, on distingue entre 8 lignes de métier i et 7 types d'évènements j

L'approche par distribution des pertes ou LDA : il s'agit d'estimer la distribution des pertes pour chaque ligne de métier et type d'évènement (hypothèses sur la forme de la distribution ou simulation de type Monte-Carlo

La valeur en risque de l'institution correspond ensuite aux fonds propres à allouer (horizon d'un an et intervalle de confiance de 99,9%).

Les approches par « scoring » : ce sont des approches qualitatives consistant à produire, pour chaque type de risque, une grille d'appréciation regroupant des indicateurs quantitatifs comme le taux de turn-over, le nombre d'opération,... et qualitatifs comme l'appréciation de la vitesse de changement d'une activité. Un score est donné par un groupe d'experts spécialistes pour chaque ligne de métier. Donc le capital réglementaire est égal à la somme des produits des pertes (EL), des pondérations (W) et du score de risque (RS).

Ainsi nous avions vu que les banques commerciales sont exposées à plusieurs risques qui sont de deux types, à savoir : les risques financiers et les risques non financiers. Nous avions décidé de présenter un seul risque par type de risque. Ainsi pour les risques financiers, nous avions présenté le risque de crédit et pour les risque non financiers, le risque opérationnel, en donnant à chaque risque présenté, sa définition et aussi ses méthodes de mesures. Il s'avère intéressant pour nous d'étudier « les fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques commerciales.

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Section 2 : Fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et la
gestion des risques par les banques.

Il est connu que l'échange d'information entre établissement financiers a quatre effets. Il participe à l'amélioration de la connaissance des caractéristiques des emprunteurs, à la réduction des rentes informationnelles (en renforçant la concurrence entre les banques). D'autres parts, la diffusion de l'information discipline les emprunteurs et réduit leur propension au surendettement. Ce rôle déterminant joué par l'information dans les marchés de crédit a suscité un intérêt depuis les travaux théoriques de Jaffee et Russell (1976), Stiglitz et Weiss (1981). En effet, une bonne partie de la littérature a montré que ces problèmes d'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs aboutissent à une allocation inefficace du crédit [rationnement du crédit et/ou des taux d'intérêt élevés]. En réalité, ces types de problèmes apparaissent à deux niveaux différents dans la relation entre prêteurs et emprunteurs. D'abord, la première forme d'asymétrie arrive lorsque le prêteur ignore certaines informations importantes sur l'emprunteur ; face à une telle situation, l'allocation des crédits devient inefficace et conduit surtout à des problèmes de rationnement du crédit ou à des taux d'intérêt élevés. En réalité, lorsque le prêteur veut charger un taux d'intérêt élevé, seuls les mauvais payeurs se font sélectionner. Sami et Delorme (2004) ont fait un survol des problèmes d'asymétrie d'information dans les pays émergents et affirment que les banques en présence de sélection adverse rationnent le crédit ou demandent aux emprunteurs des contreparties que peu d'entreprises sont capables de fournir si l'on considère que la plupart des entreprises dans un pays sont, soit de l'informel, soit de taille petite.

Le second problème apparaît après l'octroi du prêt. Plusieurs situations d'asymétrie d'information peuvent se présenter ; elles peuvent être résumées comme suit :

- soit l'emprunteur dissimule ses efforts au prêteur ou décide de déployer les fonds vers d'autres projets non identifiés lors du montage financier ;

- soit l'emprunteur cache ses résultats à la banque. Dans tous ces cas, on parle d'aléa moral.

Ce comportement adopté par les banques leur permet de réduire les risques auxquels elles sont exposées.

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De l'autre coté, nous constatons que les banques de part le monde entier se trouvent dans une situation de surliquidité. Le fait de gérer les risques auxquels elles sont exposées est-elle la cause de cette surliquidité ? Ou existent-ils d'autres déterminants selon la littérature ?

La réponse à ces questions nous permettra de voir dans la littérature la relation entre surliquidité et gestion des risques par les banques commerciales, avant d'en présenter par la suie les limites à cette relation.

2.1. La relation entre surliquidité bancaire et bonne gestion des risques.

Selon Wanda (2007), le risque de crédit et la surliquidité évoluent dans le même sens ; autrement dit, une augmentation de ce risque entraîne une hausse de la surliquidité. Cet auteur affirme aussi que l'insécurité contractuelle entre le banquier et son client (....), sont des indices supplémentaires du risque de défaut de remboursement qui n'encouragent pas les banques à octroyer facilement les crédits mais qui augmentent davantage leurs liquidités.

Ce qui démontre selon la littérature qu'il ya une relation étroite entre la surliquidité bancaire et la bonne gestion des risques par les banques.

Pour démontrer selon la littérature comment existe-il cette relation entre surliquidité bancaire et bonne gestion des risques, nous allons d'abord présenter le risque de crédit et le rationnement de crédit, avant d'en présenter la surliquidité comme résultat d'une bonne gestion de risques.

2.1.1. Risque de crédit et rationnement de crédit.

Les banques, comme beaucoup d'entreprises, sont soumises aux risques. Toutefois, elles sont soumises à plus de formes de risques que la plupart des autres institutions et la maîtrise des risques bancaires est un enjeu important : il s'agit du thème central des nouveaux accords de Bâle12 qui sont entrés en vigueur en fin 2006.

12 Bâle II remplace le ratio de solvabilité actuel, le ratio Cooke, par le ratio McDonough. Désormais, les exigences en fonds propres seront calculées en fonction des risques. Les risques peuvent être évalués selon trois méthodes : l'approche standard révisée qui repose sur les notations externes, les notations internes (IRB) « fondation » et avancée. Afin de privilégier les bonnes pratiques, le taux de fonds propres requis est moins important pour les systèmes les plus développés. Ainsi, la plupart des banques devraient être amenées à mettre en place des systèmes de notation interne afin de bénéficier d'économies en fonds propres. La notation devrait donc se généraliser dans le

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La liste des risques pouvant affecter une banque est longue : risque de marché, d'option, de crédit, de liquidité, de paiement anticipé, de gestion et d'exploitation, risque sur l'étranger, risque administratif, réglementaire, événementiel, risque spécifique... (FONG et VASICEK, 1997).

Le risque qui nous intéressera ici est le risque de crédit aussi appelé risque de contrepartie ; s'il existe plusieurs types de risques de crédit, celui de non-remboursement est un risque majeur (MANCHON, 2001).

HEEM (2000,) définit le risque de contrepartie pour le banquier comme : « le risque de voir son client ne pas respecter son engagement financier, à savoir, dans la plupart des cas, un remboursement de prêt. »

Dans un sens plus large, ce risque de contrepartie désigne aussi le risque de dégradation de la santé financière de l'emprunteur qui réduit les probabilités de remboursement.

Depuis 1984, la théorie de l'intermédiation financière considère que les intermédiaires financiers et notamment les banques sont des surveillants spécialisés auxquels les prêteurs délèguent la surveillance des crédits (DIAMOND, 1984) et quelques indices comme l'augmentation du prix de l'action d'une entreprise suite à l'obtention d'un crédit bancaire (JAMES, 1987) ou le fait que les entreprises obtiennent plus facilement des capitaux après le recours au financement bancaire (DIAMOND, 1991), semblent indiquer que les banques sont tout particulièrement compétentes dans l'octroi et la surveillance des crédits. FAMA (1985) ajoute que le signal envoyé par le crédit bancaire est d'autant plus crédible que le coût des ressources bancaires est élevé. Il remarque également que les banques bénéficient d'informations particulières.

Cette compétence bancaire en matière de crédit peut s'expliquer par le pouvoir de négociation des banques, leur expérience du crédit ou l'acquisition d'informations spécifiques du fait de leurs activités (NAKAMURA, 1993). Cela conduit à l'idée que l'étude des instruments bancaires de gestion du risque de crédit serait bénéfique à toute organisation qui peut être amenée à prêter.

En analysant le risque de défaillance, nous constatons que le risque de défaillance du client est essentiellement lié à sa cessation de paiement et à son insolvabilité. C'est en effet à ces deux types d'événements que LA BRUSLERIE (1999) résume les défaillances d'entreprises. Pour BARDOS (2001), sont considérées comme défaillantes les entreprises ayant subi l'ouverture d'une procédure collective : redressement ou liquidation judiciaire. Dans un contexte anglo-saxon, PASTENA et RULAND (1986) parlent de défaillance financière dans les trois cas

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suivants : lorsque les capitaux propres sont négatifs, lorsque l'entreprise ne peut faire face à ces obligations financières au moment où elles deviennent exigibles et lorsque l'entreprise poursuit son activité ou est liquidée sous la protection d'un tribunal. Plus proches de la problématique bancaire, WARD et FOSTER (1997) proposent plutôt les difficultés de remboursement d'un prêt ou sa renégociation comme critères de défaillance.

Dans tous les cas, la défaillance du client implique que le banquier recouvre difficilement ses ressources voire ne les récupère pas. L'analyse du risque de défaillance vise donc à déterminer le risque d'occurrence de tels événements : la décision d'octroyer ou non le crédit sera prise sur la base de cette analyse, au regard de la politique générale de la banque concernant le risque et mais aussi des aspects commerciaux comme la volonté de conserver un bon client ou de s'introduire dans un secteur particulier.

L'analyse du risque utilise diverses informations regroupées dans le dossier de crédit. Elle peut être menée par des banquiers ou reposer sur des modèles.

MANCHON (2001), dans un manuel destiné à la profession bancaire, propose une liste quasi exhaustive des sources d'informations à la disposition du banquier. Il distingue les informations provenant du client, les informations disponibles chez le banquier et les informations professionnelles.

Parmi les informations provenant du client, il y a bien sûr les documents comptables et financiers obligatoires, certains éléments de communication (plaquettes, sites internet, publicité...) mais aussi les renseignements collectés lors de rencontres entre le banquier et le client.

Certaines informations ne sont disponibles que pour les banques. Lorsque le demandeur de crédit est déjà un client, le banquier peut analyser ses opérations bancaires.

Le banquier peut également avoir recours à l'information « de place » (le coup de téléphone aux confrères), à des études privées ou publiques, aux informations issues des greffes des tribunaux de commerce, aux rapports du commissaire aux comptes... Toute information permettant d'affiner le jugement est la bienvenue.

Enfin, le suivi de l'actualité est nécessaire pour tenir compte de la conjoncture économique, identifier les secteurs en pointe, les secteurs risqués, les produits à la mode... Toutes ces informations, recoupées entre elles, doivent permettre aux banquiers de se faire une opinion sur le risque de défaillance du client.

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L'analyse par le banquier du risque de défaillance des entreprises a été étudiée sous différents points de vue.

Dans une première optique, cette analyse a été utilisée afin de vérifier que certaines informations comptables fournies à des banquiers leurs suffisaient pour prédire la défaillance des entreprises (ABDEL-KHALIK, 1973 ; LIBBY, 1975 ; CASEY Jr., 1980a ; ZIMMER, 1980). WALKER, WILKINS et ZIMMER (1982) s'intéressent eux, plus précisément, à l'usage des comptes consolidés. Globalement, il ressort de ces études que la capacité de prédiction des banquiers à partir de quelques ratios comptables est relativement bonne. De plus, si l'on agrège les prédictions individuelles en une prédiction commune (opinion majoritaire), cette dernière semble encore meilleure que les prévisions individuelles. Cela explique sans doute le fait que la majorité des banques confient leurs décisions d'octroi de crédit à des « comités ».

DANOS, HOLT et IMHOFF Jr. (1989) semblent être les premiers (et les seuls) qui aient tenté de distinguer les différentes étapes de l'analyse du crédit et leur impact sur la formation du jugement des banquiers. Les grandes phases de la décision d'octroi observées sont l'examen des informations publiques (états financiers, cours boursiers, communications institutionnelles...), la rencontre avec le client et l'examen de documents prévisionnels.

L'opinion du banquier semble se former dès la première étape et les phases suivantes paraissent servir à asseoir cette opinion. L'étude portant sur des cas créés de toute pièce, elle ne permet pas d'évaluer l'efficacité de l'analyse bancaire.

Enfin, l'analyse du risque de défaillance des entreprises par le banquier a été étudiée dans une optique cognitive. Certaines études tentent de mettre en évidence la relation postulée par SCHRODER, DRIVER et STREUFERT (1967) : lorsque la complexité de l'environnement informationnel augmente, l'information traitée augmente dans un premier temps puis diminue. C'est le cas de CASEY Jr. (1980b) qui soumet des banquiers à trois niveaux d'information : la relation n'est pas parfaitement vérifiée, peut-être parce que les niveaux d'information ne sont pas correctement choisis mais peut-être aussi parce qu'il a été fait abstraction de la complexité variable des cas donnés à juger aux banquiers. Il semblerait qu'on ne puisse pas identifier un niveau optimal d'information mais que celui-ci varie suivant la complexité du cas. Plus récemment STOCKS et HARRELL (1995) se sont intéressés au postulat de SCHRODER, DRIVER et STREUFERT (1967) pour les groupes d'individus : ils montrent que les groupes de trois personnes sont moins pénalisés que les individus isolés par l'augmentation de la quantité d'information à traiter. Ce résultat qui semble encourager l'analyse en groupe oublie toutefois les

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difficultés à gérer son fonctionnement : le nombre optimal de personnes dans un groupe comparativement à l'analyse à effectuer n'est pas évoqué. Cependant, cette étude va dans le sens de la décision d'octroi de crédit en comités.

Compte tenu de la richesse des sources d'information accessibles aux banques, ces études semblent incomplètes : elles démontrent que les banquiers sont aptes à utiliser des données comptables mais ne s'intéressent pas vraiment aux informations réellement examinées et à la façon dont elles sont traitées.

En information parfaite et en l'absence d'opportunisme, la simple analyse du risque devrait permettre à un banquier de savoir, aussi bien que son client, si celui-ci va rembourser.

Cependant, ces hypothèses ne sont pas vérifiées dans la réalité et la rédaction de contrats incitatifs permet au banquier de se couvrir contre des risques qu'il ne peut évaluer et contrôler, a priori.

Face à des problèmes incitatifs rencontrés en cours de crédit, les banques ont développé des solutions contractuelles qui affectent les conditions du crédit.

Selon CHARLIER (1995), en cas d'asymétrie d'information, accroître le coût du crédit pour rémunérer le risque est une solution inefficace car cela créerait de la sélection adverse (AKERLOFF, 1970), des incitations adverses (STIGLITZ et WEISS, 1981) et de l'aléa moral (WILLIAMSON, 1987). De plus, le coût du crédit est plafonné par le taux d'usure et même en l'absence des problèmes incitatifs précédemment évoqués, la banque ne pourrait rémunérer son risque au-delà de ce taux maximum légal.

La sélection adverse se traduit par le fait qu'en cas de taux d'intérêt élevés, seuls les projets les plus risqués mais (en principe) les plus rémunérateurs sont compatibles avec le financement par emprunt. De ce fait, les taux élevés n'attireraient que les emprunteurs les plus risqués. Dans le contexte bancaire, l'incitation adverse implique que, après avoir contracté un crédit à un coût élevé, les emprunteurs sont incités à mettre en oeuvre les projets les plus risqués afin d'améliorer leurs gains.

L'aléa moral désigne, quant à lui, la faible motivation de l'emprunteur à rembourser le prêteur.

Pour éviter, autant que faire se peut, ces problèmes, les banques ont développé des stratégies spécifiques reposant, pour la plupart, sur des incitations qui doivent limiter les risques pris par l'emprunteur.

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Une solution rationnelle et simple est le rationnement partiel ou total du crédit : il vaut mieux ne pas prêter dès lors qu'on anticipe un risque élevé plutôt que de prêter à taux élevé et accroître ainsi les effets désincitatifs au remboursement. Si l'imperfection de l'information n'est pas nécessaire pour conduire au rationnement du crédit13, elle est de règle dans la réalité.

Le terme rationnement est fréquemment utilisé dans la littérature économique. Il signifie qu'une banque refuse de prêter à un emprunteur potentiel aux conditions demandées (quantités et taux d'intérêt) (Anne JOSEPH, 1998). Il désigne en fait les quatre différents cas de figure suivants14 :

Dans une situation de rationnement, que nous appellerons de type 1, la banque accorde le prêt pour un montant inférieur à celui qui a été demandé. Cette définition repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation positive entre montant emprunté et difficultés de remboursement.

Dans une situation de rationnement de type 2, les banques refusent de s'engager envers certains emprunteurs alors qu'ils présentent les mêmes caractéristiques que ceux qui obtiennent le crédit. De plus, ces emprunteurs sont prêts à payer un taux d'intérêt plus élevé et à apporter des collatéraux (c'est-à-dire des garanties) plus importants. La plupart des modèles analytiques s'attachent à expliquer ce phénomène. C'est notamment le cas des modèles de Stiglitz et Weiss (1981) et de Williamson (1987). Le rationnement de type 2 est qualifié de pur rationnement. Dans ce cas, la demande est supérieure à l'offre et, contrairement aux modèles néoclassiques, l'ajustement se fait par les quantités et non par les prix car le taux d'intérêt influence la probabilité de défaut de l'emprunteur. Le rationnement n'est plus simplement considéré comme une situation de déséquilibre ou comme un retard d'ajustement, c'est une situation d'équilibre durable, qui se produit même en situation de concurrence pure et parfaite.

Le troisième type de rationnement correspond à un refus de prêter au taux d'intérêt désiré par l'emprunteur. Ce troisième type de rationnement découle de la différence d'anticipations des probabilités de réussite du projet entre l'emprunteur et la banque, celle-ci étant plus pessimiste, et désirant appliquer une prime de risque plus élevée que celle souhaitée par l'emprunteur.

Le quatrième type de rationnement est appelé « red-lining » dans la littérature anglo-saxonne. Dans ce cas, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui ont obtenu le crédit car ils ont été identifiés comme trop risqués par la banque : quel que soit le taux en vigueur, ils sont exclus du marché du crédit. Dans ce cas, le rationnement ne s'explique pas en termes d'apurement du

13 JAFFEE et MODIGLIANI (1969) ont démontré l'existence d'un rationnement du crédit en information parfaite.

14 La présentation de ces quatre définitions du rationnement est inspirée des travaux de Jaffee et Stiglitz (1990).

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marché et d'adéquation de l'offre et de la demande par les quantités, c'est un refus de prêter. Le « red-lining » correspond au rationnement le plus communément observé dans la réalité.

C'est ainsi que les banques se retrouvent dans une situation de surliquidité parce qu'elles veulent avoir une bonne gestion de leurs risques en réduisant au maximum les risques auxquels elles sont exposées. Ce qui permet de considérer la surliquidité bancaire comme le résultat d'une bonne gestion des risques par les banques.

2.1.2. Surliquidité bancaire comme résultat d'une bonne gestion de risques.

Ici prend place le rôle des banques au niveau microéconomique. Elles sont le lieu du mécanisme de régulation du crédit offert et de vérification que les conditions du bien être et de la croissance existent. Elles sont un maillon central. Car elles doivent jouer un rôle essentiel d'évaluateur et de contrôleur des emprunteurs puisque le montant correct d'émission de monnaie ne peut être fixé que par le marché du crédit car ce dernier, sous la forme d'escompte de traites ou d'accords de découverts est à l'origine de la création de monnaie et que la monnaie n'a pas de marché. En effet, dès que la monnaie est émise en contrepartie de crédit, se pose la question des asymétries d'information sur le marché du crédit qui peuvent amener les banques à faire des erreurs (Diatkine sylvie, 2001). Vont-elles pouvoir sélectionner les demandes émanant seulement des marchands « prudents » ?

Il existe, selon Smith dans son ouvrage « La richesse des nations », deux types d'emprunteurs. Il y a, d'une part, les « hommes prudents » ou « marchands prudents » qui n'empruntent que pour financer leur encaisse de transaction (et participer uniquement à la substitution d'une encaisse en monnaie bancaire à une encaisse métallique) , pour des échéances de court terme, et qui peuvent, en principe, rembourser (on pourra les appeler en termes contemporains les « bons risques ») ; cependant, Smith ne voit pas que le prêt à court terme encourt aussi un risque de solvabilité et peut ne pas être toujours un « bon risque ». Il y a, d'autre part, les « faiseurs de projets » ou spéculateurs ayant des projets téméraires. Ces derniers pourront être appelés les « mauvais risques » car ils se caractérisent par le fait à la fois qu'ils empruntent pour financer tout leur capital (ils vont donc au-delà des besoins de leur encaisse) et que l'issue de leurs entreprises «téméraires » est incertaine et les amènera vraisemblablement à ne pas pouvoir rembourser la banque (il s'agit de lettres de change « fictives »). Ils sont donc insolvables.

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Les conséquences sont microéconomiques et macroéconomiques. Au niveau microéconomique, il en résulte la faillite de la banque si elle prête aux « faiseurs de projets ». Ceci est la conséquence, bien sûr, de l'insolvabilité de l'emprunteur mais aussi, selon Smith, du fait, que dans ce cas une quantité supplémentaire aux besoins pour encaisse de transaction circule dans l'économie et va nécessiter un mécanisme de régulation de la quantité de monnaie par demande de conversion accrue aux banques qui vont perdre des réserves en métal. Elles sont donc en risque de liquidité. Elles vont puiser dans leur capital pour les renouveler, ce qui détruit du capital et met en danger la convertibilité de la monnaie bancaire. Ce risque de liquidité est ici lié au risque de défaut. Au niveau macroéconomique, il en résulte que l'augmentation de capital ne s'est pas accompagnée d'une épargne et ceci est dû à l'existence des banques qui introduisent une « opacité » dans la liaison entre épargne et investissement au niveau de leur bilan du fait de leur activité de prêt, une asymétrie d'information ou une mauvaise information sur la qualité de leurs actifs. De plus, il peut en résulter des mouvements de l'activité économique (overtrading) et pire, une destruction de capital car les emprunteurs « téméraires », en faisant faillite vont détruire le capital emprunté et le capital déjà existant. Ainsi le système financier n'est pas neutre.

Alors, il existe une asymétrie d'information à laquelle les banques sont exposées lorsqu'elles veulent octroyer du crédit à leurs clients. En raison de cette asymétrie, les banques sont parfois incapables d'évaluer la probabilité de défaut des projets pour lesquels elles sont sollicitées et préfèrent rejeter les demandes au lieu de prendre le risque de s'engager sur des projets trop risqués [Caprio et Honohan (1991)]. Le fait qu'une entreprise puisse fournir des éléments comptables n'est pas suffisant pour réduire l'asymétrie d'information car ces documents ne sont pas fiables. En effet, les entreprises établissent souvent trois déclarations statistiques et fiscales (DSF) : la première a un usage interne, la deuxième est destinée aux impôts et à la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, et la troisième à la banque. L'audit de ces documents par des commissaires aux comptes assermentés n'est pas un critère de fiabilité en raison des problèmes de corruption. Bien que les banques aient des logiciels pour retraiter les bilans et déceler les incohérences, elles ont du mal à évaluer le risque des entreprises. Comme les banques s'engagent très peu envers les nouveaux clients, le montant des crédits alloués diminue et le rationnement au sein de l'économie augmente [Gertler (1988)]. Ces dernières sont amenées à mettre au point de nouveaux critères de sélection et allouent moins de ressources, ce qui entraîne une surliquidité des banques [Caprio et Honohan (1993)].

Lorsqu'un entrepreneur vient demander du crédit, les banques évaluent la solidité de l'entrepreneur avant d'étudier le risque spécifique du projet. Ainsi, les banques cherchent à

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déterminer si l'entrepreneur fera les efforts nécessaires pour mener à bien son projet (aléa moral ex-ante), et s'il ne dévoilera pas à la banque des revenus inférieurs à ceux effectivement dégagés par le projet pour ne pas avoir à rembourser son crédit (aléa moral ex-post). De plus, les banques ne savent pas quel degré de confiance accorder au nouveau client et sa demande sera presque toujours refusée [Guille (1992)].

Afin de réduire la probabilité de défaut de l'emprunteur, les banques exigent un autofinancement minimum et des garanties. Le fait qu'un entrepreneur soit prêt à financer une partie de son projet montre qu'il estime que le risque spécifique est faible et qu'il fournira tous les efforts nécessaires pour le mener à bien. Si les entreprises ne peuvent fournir d'autofinancement minimum, les banques refusent de s'engager (Anne Joseph), ce qui explique le caractère volontaire de la surliquidité des banques commerciales.

On évoque le caractère volontaire de la surliquidité des banques, le plus souvent, pour expliquer un mécanisme de protection contre le risque de liquidité. Il s'agit donc d'une réponse planifiée des Banques Commerciales pour faire face à un risque potentiel. Pour gérer ce type de risque, et prendre une décision concernant la quantité d'actifs liquides qu'elles doivent détenir, les Banques Commerciales internalisent le fait qu'elles peuvent emprunter des fonds sur le marché interbancaire ou à la Banque Centrale en cas d'éventualités non anticipées (Agénor, Aizenman, et Hoffmaister, 2004). Les modèles de la gestion des risques de liquidité, en rapport avec les réserves, ont été largement exposés dans la littérature par Baltensperger (1974), Santomero (1984) et Swank (1996).

Agénor, Aizenman, et Hoffmaister (2004) en s'inspirant du modèle de Baltensperger (1974) postulent théoriquement qu'un accroissement du taux de pénalité, ou de la volatilité de la production (si le niveau initial du taux de pénalité est suffisamment élevé), augmente le niveau de réserves détenus par les Banques Commerciales ; tandis qu'un accroissement des réserves obligatoires produit un effet inverse

En Afrique centrale, les mesures de protection contre le risque de liquidité, pour éviter la crise précédente, ont entrainé une aisance de trésorerie qui a redonné confiance aux déposants. A la place d'une ruée pour le retrait de la liquidité en cas de panique bancaire, on assisterait plutôt à une affluence pour le dépôt de la liquidité. Et étant donné le caractère volatil de ces dépôts, les Banques prennent leur précaution en les conservant sous forme de réserves libres.

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Ce qui montre que la surliquidité bancaire est la conséquence d'une bonne gestion de risques bancaires par les banques, car les banques ne sont sur liquides que lorsque celles-ci gèrent bien les risques auxquels elles sont exposées vu l'asymétrie de l'information qui existe entre leurs clients et elles. Ce qui permet de conclure que la bonne gestion de risques est le déterminant d'une surliquidité bancaire. Mais la question que l'on peut se poser est celle de savoir si cette bonne gestion des risques est-elle le seul déterminant de la surliquidité des banques ?

2.2. Les facteurs limitatifs relevés dans la littérature sur cette relation.

La surliquidité bancaire peut être observée sous deux angles : excès de liquidité systémique ou excès de réserves. Elle est généralement perçue dans la littérature bancaire comme l'écart entre le total des actifs liquides et le total des actifs liquides réglementaires. Cette surliquidité est difficile à tirer conclusion sur la détermination des facteurs qui l'engendrent.

Plusieurs auteurs se sont penchés sur le phénomène de la surliquidité en cherchant à déterminer les principaux facteurs qui l'engendrent. Pour Agénor, Aizenman, et Hoffmaister (2004), le phénomène dérive de la contraction de l'offre de crédit par les banques commerciales. Dollar et Hallward-Driemeier (2000) affirment par contre que la surliquidité, en Asie de l'Est, résulte de la baisse de la demande de crédit qui est due à la contraction de la demande agrégée engendrée par la crise. Ce qui démontre que la surliquidité bancaire peut être engendrée par plusieurs facteurs autres que la bonne gestion des risques auxquels les banques commerciales sont exposées. Ces facteurs peuvent être soit externes ou internes aux banques.

2.2.1 Les facteurs externes aux banques.

Plusieurs facteurs externes aux banques peuvent engendrer la surliquidité des banques. C'est ainsi que nous pouvons dire que :

La politique d'open market (marché ouvert) contribue à la création de la surliquidité bancaire. Il s'agit de l'intervention de la banque centrale sur le marché monétaire. Elle se porte acheteuse ou vendeuse ferme15 de titres privés ou publics. Lorsque la banque centrale vend des titres, la conséquence est une diminution de la liquidité sur le marché monétaire ; par contre dans le cas de l'achat, cette dernière va augmenter sur le marché c'est-à-dire une augmentation de l'offre de

15 « Ferme » veut dire transfert définitif de la propriété de titres soit au profit de l'acheteur ou au profit du vendeur.

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liquidité, qui peut engendrer un excès de liquidité bancaire c'est-à-dire la surliquidité bancaire. Mais le respect du ratio de solvabilité peut aussi engendrer la surliquidité bancaire.

Le ratio de solvabilité édicté par le comité de Bâle que les banques sont assujetties à respecter, les oblige à couvrir une partie de leurs engagements par leurs fonds propres. Ce ratio doit être égal ou supérieur à huit pour cent (8%). Cette réglementation pénalise certaines banques qui ne disposent pas de fonds propres importants, malgré un niveau élevé des ressources (dépôts). Ce qui va réduire leurs engagements et engendrer une surliquidité bancaire.

Nous pouvons remarquer que les conjonctures socio-économiques nationales ou internationales, sont aussi favorables à l'augmentation des ressources des banques, à l'instar de la faiblesse de la demande de crédit auprès des ménages en général et des grands investisseurs en particulier pour des raisons spécifiques non propres aux banques.

L'augmentation des investissements directs étrangers (IDE) et privatisation des entreprises publiques qui vont engendrer une entrée importante des devises.

Une croissance économique due à l'importance des capacités d'autofinancement des entreprises n'incite plus celles-ci à contracter des emprunts bancaires. Ce qui pousse ces banques à devenir sur liquides.

En Asie de l'Est, Dollar et Hallward-Driemeir (2000) montrent que la surliquidité dans ces pays pendant la crise, résulte d'une baisse de la demande de crédit, engendrée par la contraction de la demande agrégée qui a accompagnée la crise. Ce qui a poussé les banques commerciales à devenir sur liquides.

Dans la zone franc en générale, la dévaluation du franc CFA de 1994, en entrainant un accroissement des recettes d'exportations (ce qui induit l'entrée des devises) et le rapatriement des capitaux, a contribué, à la surliquidité structurelle du système bancaire de la zone (FMI, 2006). La dévaluation mène ainsi directement sur la piste du système de change pratiqué dans la zone. En effet l'ancrage et la convertibilité illimitée avec l'Euro, sont de nature à favoriser une détention de la liquidité en franc CFA par les agents au détriment de l'investissement.

En Afrique centrale, l'envolée du cours du pétrole est aussi retenue par la BEAC, comme facteur prépondérant dans l'explication de la surliquidité de la zone. Autant l'effondrement du cours des matières premières a engendré une crise dans le système bancaire dans les années 1980, autant

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son envolée serait à l'origine de cette aisance de trésorerie qui inquiète toujours les autorités monétaires.

Ce qui montre que plusieurs facteurs externes peuvent engendrer la surliquidité des banques. Ainsi, la gestion des risques n'est pas le seul déterminant de la surliquidité des banques. Les facteurs internes à la banque autres que la gestion des risques peuvent aussi engendrer la surliquidité des banques.

2.2.2. Les facteurs internes aux banques.

La surliquidité bancaire peut provenir des facteurs externes à la banque, mais la banque peut aussi avoir une situation d'excès de liquidité due à sa propre gestion.

En dehors du rationnement de crédit et de la gestion des risques évoqués plus haut, d'autres facteurs internes à la banque peuvent engendrer la surliquidité bancaire. Nous pouvons avoir :

Le manque de concurrence interbancaire qui peut être un facteur important de la détermination de la surliquidité bancaire. En fait la concurrence pousse les banques à réaliser plus de profits et cela ne peut se réaliser que dans le cas de la non mobilisation de leurs ressources, mais quand cette compétition de recherche de profits perd place, les banques se contentent d'un niveau stable de rentabilité qui va donner naissance à un excès de liquidité.

En ce qui concerne les taux créditeurs, les banques dégagent un profit des intérêts qu'elles perçoivent sur les titres qu'elles détiennent et sur les prêts qu'elles accordent qui doivent être supérieurs aux intérêts versés sur les dettes (dépôts) et leurs autres dépenses. La différence entre les intérêts perçus et les intérêts payés forme la marge d'intérêt. Une hausse des taux créditeurs va inciter les ménages et les entreprises à déposer leurs avoirs auprès de la banque, ce qui va apprécier le nombre de dépôts, mais une politique d'augmentation des taux créditeurs va obliger les banques à recevoir à la hausse les taux débiteurs dans l'objectif de réaliser une marge d'intérêts positive. Dans ce cas, le coût du crédit revient cher et la demande va se détériorer et les flux sortants ce qui entraine la surliquidité de ces banques.

L'inefficience du système bancaire se présente comme le facteur fondamental causant de la surliquidité bancaire et qui résume les différents autres facteurs bancaires cités auparavant. Ces éléments peuvent freiner la transmission des fonts des banques très liquides aux banques dans lesquelles la demande de crédit est relativement forte. Une mauvaise gestion interne des

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liquidités bancaires engendre d'une manière systémique une surliquidité bancaire dans le cas de la non mobilisation rationnelle des ressources.

Nous pouvons enfin voir que les pays en développement sont caractérisés par un faible niveau d'infrastructure financière (Hugon, 2006) pouvant occasionner des goulots d'étranglement rendant impossible le désengorgement des Banques, ayant accumulé une forte liquidité. L'absence d'un marché de titres et l'existence des avances aux trésors nationaux, n'offrent pas beaucoup de possibilités aux Banques Commerciales de détenir des actifs rémunérateurs, et ainsi elles se contentent d'accumuler plutôt des liquidités excédentaires, qui constituent la surliquidité bancaire. La surliquidité des banques provient de la sur tarification des services offerts par les banques aux grandes entreprises (Wanda, 2007).

Aux termes de ce chapitre, nous pouvons relever que les banques commerciales dans leurs activités au quotidien sont exposées à plusieurs risques. Ces risques sont de deux types à savoir les risques financiers qui sont les risques liés aux variations de prix des actifs financiers (actions, obligations, taux de change). Nous avions vu que ces risques pouvaient être entre autres le risque de liquidité, de taux d'intérêt de change et de marché. Nous avions présenté le risque de crédit car c'est ce risque qui est considéré comme le risque le plus important pour les risques financiers des banques. Ensuite, nous avions vu les risques non financiers qui étaient entre autres le risque opérationnel, le risque de marge les risques légaux ou réglementaires où nous avions présenté le risque opérationnel en détail. Ensuite nous avions démontré que la surliquidité bancaire provenait de la gestion de ces risques par les banques selon la littérature. Mais nous avions aussi vu les limites à cette relation car cette surliquidité pouvait aussi provenir soit des facteurs internes ou externes aux banques. Il restera alors pour nous de voir si la surliquidité des banques camerounaises provient d'une bonne gestion des risques par celles-ci ?

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Chapitre 2 : Analyse méthodologique et présentation des résultats sur la
relation entre la surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques

au Cameroun.

Comme tout travail de recherche, la mise en oeuvre et la validation empirique des propositions et hypothèses émises, impose l'étude du terrain permettant d'apporter des éléments de réponse aux questions soulevées dans la problématique, la théorie n'aurait de sens que si elle est suivie d'un cas pratique. C'est ainsi que nous aurions comme objectif dans ce chapitre de faire une étude empirique sur les banques commerciales du Cameroun pour pouvoir vérifier l'hypothèse selon laquelle plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion des risques auxquels elle est exposée. Pour atteinte notre objectif de ce chapitre, nous allons segmenter notre chapitre en deux sections. La première section, nous permettra de faire la présentation de la méthodologie de l'étude. La deuxième section de ce chapitre quant à elle, nous permettra de faire la présentation des résultats obtenus de notre étude, ainsi que l'interprétation de ces résultats.

Section 1 : Présentation de la méthodologie de l'étude.

Au milieu des années 1980, le Cameroun a connu une grave crise financière. C'était une véritable crise de confiance car les épargnants avaient réalisé que les banques étaient devenues insolvables. Pour sortir de cette situation 8 banques camerounaises ont été liquidées et une bonne partie était restructurée. La restructuration16 au Cameroun concernait une reconfiguration de la géographie du capital, et particulièrement la privatisation des banques à présence publique ; l'objectif recherché étant d'inverser la tendance et de retrouver des banques saines et liquides. A partir de 1994, le système bancaire camerounais redevient sain et sur liquide. La question est de savoir ce qui est véritablement à l'origine de cette surliquidité, vu la panoplie des facteurs susceptibles d'expliquer la surliquidité. La méthodologie que nous adoptons dans ce chapitre

16 Les banques liquidées sont les suivantes : 1- la Banque camerounaise de développement en 1989 ; 2- la Cameroon Bank en 1989 ; 3- la Société camerounaise de banque en 1989 ; 4- la banque de Paris et des Pays Bas en 1989 ; 5-;la Banque internationale pour l'Afrique Occidentale en 1991 ; 6- la Bank of Credit and Commerce en 1992 ; 7- la FirstInvestment Bank en 1993 ; 8- la International Bank of Africa Cameroon en 1994.

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nous permet de pouvoir répondre à cette question et de pouvoir se prononcer sur la portée de la surliquidité bancaire au Cameroun. Cela nous permet de pouvoir juger si la surliquidité bancaire au Cameroun est un catalyseur pour l'économie camerounaise ou un frein. Si nous nous prononçons par un oui, alors nous aurions montré les effets positifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Pour y arriver à nos fins, il sera nécessaire pour nous de présenter la période et la population de l'étude, avant de présenter par la suite les variables de l'étude et le modèle statistique.

. 1.1. Présentation de la période et de la population de l'étude.

Lorsque nous faisons une étude empirique pour affirmer ou infirmer la théorie, il est recommandé de délimiter l'étude dans le temps. Mais également, nous devrons préciser la population qui sera l'objet de l'étude.

1.1.1. La période de l'étude.

La période de l'étude concerne le cadre temporel que nous allons utiliser pour délimiter notre étude dans le temps. C'est ainsi que nous avions choisi notre période d'étude qui concerne les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010, à cause de la difficulté d'obtention des données quantitatives sur une longue période, concernant les banques commerciales au Cameroun.

1.1.2. La population de l'étude.

Le Cameroun compte actuellement en 2014, 13 banques commerciales. Il s'agit de l'Afriland First Bank (First Bank), de la Banque Atlantique (BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC), de la Citibank NA Cameroun (CB), de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de l'Ecobank Cameroun SA (EBC) de la National Financial Crédit (NFC), de la Standard Chartered Bank Cameroun (SCBC), de la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC), de l' Union Bank of Cameroon (UBC), de l' United Bank For Africa ( UBA) et de la BGFI Bank Cameroun. Au regard de notre période d'étude qui concerne les exercices 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010, il est nécessaire pour nous de baser notre étude sur les 12 banques commerciales dont comptait le Cameroun en fin 2010. Ces banques ont une expansion géographique différente et de capital social différent comme l'indique le tableau ci-dessous.

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Tableau 2 : Les différentes banques en activité au Cameroun au 31 Décembre 2010.

Banques

Sigle

Capital Social
(en millions de
FCFA)

Nombre de
guichets

Afriland First Bank

First Bank

12 500

22

Banque Atlantique du Cameroun

BAC

5 500

12

Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit

BICEC

6 000

30

Commercial Bank of Cameroon

CBC

7 000

8

Citibank CameroonSA

Citibank

5 684

2

Ecobank Cameroun

Ecobank

5 684

20

Société Commerciale de Banque-Cameroun

CA SCB

6 000

17

Société Générale de Banques au Cameroun

SGBC

6 250

21

Standard Chartered Bank Cameroon

SCBC

6 250

2

Union Bank of Cameroon PLC

UBC Plc

2 000

5

National Financial Credit Bank

NFC Bank

3 317

13

United Bank for Africa Cameroun

UBA

3 317

12

Total: 12 banques

 

102 214

164

Source: Rapport COBAC 2010.

A cause des difficultés d'obtention de l'accès aux banques et de la difficulté d'obtenir des données, individuelles quantitatives sur une longue période sur les banques commerciales au Cameroun, nous avions été obligé de travailler sur 6 banques parmi les 12 banques dont comptait le Cameroun en 2010. Ces 6 banques, sont les seules auxquelles nous avions eu la possibilité d'obtenir des informations utiles et nécessaires à notre étude. Le système bancaire étant opaque à cause de la délicatesse de l'activité bancaire et aussi à cause du secret professionnel dont il bénéficie, les banques commerciales du Cameroun ne fournissent pas facilement les données de leurs activités. Ces 6 banques, qui feront l'objet de notre étude sont les suivantes : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le

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Crédit (BICEC); la Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et la National Financial Credit Bank (NFC Bank). Ces 6 banques vont nous permettre de faire l'étude et de tirer des conclusions sur la portée de la surliquidité bancaire au Cameroun. Pour y parvenir, il est nécessaire pour nous de présenter les différentes variables de l'étude ainsi que le modèle statistique.

1.2. Présentation des variables de l'étude et du modèle statistique.

Pour y faire une étude statistique, il est nécessaire de spécifier les variables qui feront l'objet de l'étude, avant de présenter par la suite le modèle statistique qui sera utilisé pour cette étude empirique.

1.2.1. Les variables de l'étude.

L'hypothèse que nous avions émise nous a permis de déterminer deux catégories de variables. Cette hypothèse qui nous permettra de vérifier la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun nous amène à dire que :

Il existe une variable endogène (dépendante) ou variable de surliquidité. C'est un ratio qui mesure la surliquidité de chacune des 6 banques de l'étude pour chacune des années de l'étude. Son expression est Y= Dépôts / Crédits net de provisions. Selon Wanda (2007), comme nous l'avions indiqué plus haut, il ya surliquidité bancaire lorsque Y > 1, c'est-à-dire qu'il existe un excédent de couverture des crédits qui ne sont pas provisionnés par les dépôts (longs et courts). Les dépôts ici sont constitués des dépôts à vue (DAV) ou à court terme et des dépôts à terme (DAT) ou dépôts à moyen et à long terme. La variable Y est obtenue à partir des rapports annuels des 6 banques de notre étude, ceci de 2006 à 2010 comme l'indique le tableau suivant :

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Tableau3 : Récapitulatif de la surliquidité des 6 banques de l'étude de 2006 à 2010 (données en millions de FCFA sauf la surliquidité qui est un ratio)

 

AFB

BICEC

Ecobank

SGBC

CBC BANK

NFC BANK

2006

Dépôts

224 987

348 764

86 978

315 081

156 745

10 700

Crédits nets

103 587

138 452

60 421

237 429

59 075

8 586

Surliquidité

2,17

2,51

1,43

1,32

2,65

1,24

2007

Dépôts

261 251

352 937

101 055

345 168

181 746

19 388

Crédits nets

113 136

186 127

67 978

250 735

99 715

5 181

Surliquidité

2,30

1,89

1,48

1,35

1,82

3,74

2008

Dépôts

308 692

354 181

142 324

341 874

180 265

25 427

Crédits nets

156 795

240 543

95 485

263 282

139 984

6 602

Surliquidité

1,96

1,47

1,49

1,49

1,28

3,85

2009

Dépôts

371 701

407 397

187 163

354 362

135 648

40 151

Crédits nets

205 866

271 617

99 138

280 263

122 911

32 998

Surliquidité

1,80

1,50

1,88

1,26

1,10

1,21

2010

Dépôts

443 765

472 266

207 580

380 075

126 042

52 209

Crédits nets

302 489

272 926

110 021

288 815

115 614

39 058

Surliquidité

1,46

1,73

1,88

1,31

1,09

1,33

Source : Auteur à partir des rapports annuels des 6 banques.

Cette variable, qui permet de faire le jugement sur la portée de la surliquidité bancaire, sur l'économie camerounaise, c'est-à-dire savoir si cette surliquidité a des effets positifs ou négatifs sur l'économie du Cameroun. Ce qui veut dire que si cette surliquidité bancaire est déterminé par un déterminant qui permet de garder la banque en bonne santé et le système bancaire en général, alors cette surliquidité sera positive pour l'économie du Cameroun. Si nous savons que le financement bancaire est encore la seule source de financement accessible à toute l'économie, ainsi si ce système bancaire est en bonne santé, alors l'économie peut se financer sans difficultés.

Par conséquent, cette variable de surliquidité peut être représentée pour ce qui est de l'année 2010 et pour les banques qui sont concernées par l'étude par le graphique suivant :

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Graphique 1 : Représentation de la surliquidité pour les 6 banques de l'étude en 2010 (données
en milliers de FCFA).

500 000 450 000 400 000 350 000 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000

50 000

0

 
 
 
 

Dépôts Crédits nets Surliquidité

AFB BICEC ECOBANK SGBC CBC BANK NFC BANK

Source : Auteur à partir des rapports annuels des 6 banques.

Pour ce qui est des variables exogènes ou variables indépendantes, elles sont au nombre de 6 (X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 et X6.) et sont issues des données secondaires.

X1 : Mesure le risque de crédit (créances compromise, douteuses et impayées! total des crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle du risque de crédit. Et c'est à partir de cette variable que nous pourrions nous prononcer sur la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun.

X2 : apprécie la volatilité des ressources bancaires (DAV/total dépôts). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour les crédits à long terme.

X3 : Mesure la structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée par le rapport crédits à CT! total crédits.

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X4 : Représente la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques. C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de dépôts.

X5 : Représente le nombre d'agences bancaires pour 100 000Km2. Sa diminution représente l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il représente la pénétration démographique des agences.au Cameroun.

X6 : représente le nombre d'agences bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la pénétration géographique des agences au Cameroun.

Ces variables sont celles qui sont susceptibles d'expliquer le phénomène de surliquidité. Nous avions choisi celles-ci vu la disponibilité des données, car plusieurs variables sont susceptibles d'expliquer la surliquidité bancaire. Ces variables sont toutes des variables quantitatives. Nous n'aurions pas à faire avec des variables qualitatives tous simplement parce que nous n'avions pas eu la possibilité et le temps de déposer des questionnaires et d'avoir des réponses à nos questions auprès des banques commerciales qui font l'objet de notre étude.

Ayant déjà présenté toutes les variables de l'étude, il est nécessaire pour nous de faire actuellement une présentation de notre modèle statistique.

1.2.2. Présentation du modèle statistique.

Nous avions précisé plus haut que nous travaillons sur 6 banques des 12 banques dont le Cameroun comptait en fin 2010. Les 6 banques sont : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC); la Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et la National Financial Credit Bank (NFC Bank). Ainsi les données obtenues nous permettent de déterminer notre modèle statistique.

Les données utilisées en économétrie sont le plus souvent des séries chronologiques, telles que le nombre d'entrées de touristes par mois, la croissance annuelle du PIB, etc. Par ailleurs, on peut disposer de données en coupe instantanée concernant une période donnée, telle que la valeur ajoutée des entreprises du secteur manufacturier pour l'exercice 2009. Les données de panel, ou données longitudinales possèdent les deux dimensions (individuelle et temporelle) et rapportent les valeurs des variables considérées relevées pour un ensemble, ou panel, d'individus sur une période donnée. C'est ainsi que nous pouvons avoir pour ce qui est des données de panel les modèles à effets fixes.

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Le modèle à effets fixes suppose que les relations entre la variable dépendante et les variables explicatives sont identiques pour tous les individus. Vu nos données, le modèle à effets fixes est impossible, alors nous avions été obligé d'utiliser le modèle dynamique.

Un modèle dynamique est un modèle dans lequel un ou plusieurs retards de la variable dépendante figurent comme variables explicatives. A l'inverse des GMM (méthode des moments généralisés) en panel dynamique, les techniques économétriques standards comme les MCO ne permettent pas d'obtenir des estimations sans biais d'un tel modèle, à cause de la présence de la variable dépendante retardée à droite de l'équation. Il s'en suit des estimations biaisées. La méthode GMM repose sur les conditions d'orthogonalité entre les variables retardées et le terme d'erreur, aussi bien en différences premières qu'en niveau. Lorsque le modèle dynamique est exprimé en différences premières, les instruments sont en niveau, et vice versa. Dans le modèle à estimer, l'utilisation des variables retardées comme instruments diffère selon la nature des variables explicatives:

(a) Pour les variables exogènes, leurs valeurs courantes sont utilisées comme instruments.

(b) Pour les variables prédéterminées ou faiblement exogènes (des variables qui peuvent être influencées par les valeurs passées de la variable dépendante, mais qui restent non corrélées aux réalisations futures du terme d'erreur), leurs valeurs retardées d'au moins une période peuvent être utilisées comme instruments.

(c) Pour les variables endogènes, leurs valeurs retardées de deux périodes et plus peuvent être des instruments valides.

La validité des instruments retenus peut être confirmée ou infirmée, à partir des tests de Hansen et de Sargan. Il existe deux variantes d'estimateur des GMM en panel dynamique: L'estimateur GMM en différences premières et l'estimateur GMM en système.

L'estimateur GMM en différences premières d'Arellano et Bond (1991) consiste à prendre pour chaque période la première différence de l'équation à estimer pour éliminer les effets spécifiques individuels. On obtient :

Ayi,t = âA yi,t-1 +p AXi,t + A å i,t

Il s'agit ensuite d'instrumenter la variable endogène retardée par ses valeurs passés de 2 périodes et plus. Cependant, cette méthode ne permet pas d'identifier l'effet des facteurs invariants dans le temps. De plus, Blundel et Bond (1998) ont montré à l'aide des simulations de Monte Carlo que l'estimateur GMM en système est plus performant que celui en différences premières, ce dernier donne des résultats biaisés dans des échantillons finis lorsque les instruments sont faibles.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

L'estimateur GMM en système de Blundel et Bond (1998), combine les équations en différences premières avec les équations en niveau. Les instruments dans l'équation en différences premières sont exprimés en niveau, et vice versa.

Au regard de la petite taille de notre population qui est de 6 banques, les tests multidimensionnels sont moins pertinents. Ainsi, nous avons trouvé favorable d'utiliser la régression des données de panel en s'appliquant au modèle dynamique parce que le nombre d'observations est le produit de la taille et du nombre d'années d'étude, soit 6 x 5 = 30 observations . Ici, en fonction des données qui étaient à notre disposition, nous avions considéré que la surliquidité bancaire est expliquée par des comportements liés au temps ou temporels et par la surliquidité retardée. Cela veut dire que ces comportements varient en fonction des dates d'observation. Alors les données sont organisées en panneaux (panel) comme suit : les données temporelles sont indicées par i,t, tel que le modèle d'analyse s'écrit :

Yi,t = constante +Yit-1+aX1i,t+bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5

(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.

Avec Yi,t , la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes.

Après avoir présenté la méthodologie à utiliser pour notre étude empirique, il est opportun pour nous de passer à la présentation des résultats ainsi qu'à l'interprétation de ces résultats pour pouvoir répondre à notre question qui nous préoccupe.

Section 2 : Surliquidité bancaire : une conséquence d'évitement du risque par les banques

au Cameroun.

Afin de tirer une conclusion à notre préoccupation, il était nécessaire pour nous de mener une étude empirique auprès de 6 banques commerciales du Cameroun qui ont été listées plus haut. Nous avions aimé travailler sur toutes les 12 banques commerciales dont comptait le Cameroun en fin 2010, mais l'accès aux données bancaires nous a contraint à travailler sur 6 banques seulement. Car nous avions eu la chance d'avoir les rapports annuels de ces 6 banques et c'est ce qu'on a exploité. Après exploitation et traitement de ces données obtenues, nous avions obtenu des résultats. Il sera opportun de présenter ces résultats avant de faire par la suite l'interprétation de ces résultats.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

2.1. Présentation des résultats de l'étude.

Pour arriver à ces résultats que nous allons vous présenter, On a introduit la variable endogène retardée d'une période dans les variables explicatives notamment la surliquidité bancaire à t-1, de manière à tester l'effet de Comportements dynamiques. Cette variable endogène retardée est susceptible d'expliquer la surliquidité à la période t. Etant donné qu'il ya une multitude de variables capable d'expliquer le phénomène de surliquidité, nous avions choisi 6 qu'on additionne avec la variable retardée. Ce qui nous donne un total de 7 variables indépendantes ou exogène et une variable endogène ou variable de surliquidité. Toute ces données sont traitées avec le logiciel STATA 12 et pour les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010. D'où donc les résultats obtenus que nous présentons dans un tableau, avant de présenter les variables significatives.

2.1.1. Présentation du tableau des résultats.

Le tableau qui suit nous permet de bien visualiser les différents résultats obtenus de notre étude. Nous pouvons présenter ce tableau comme suit :

Tableau 4 : Les résultats de l'analyse.

Arellano-Bond dynamic panel-data estimation Number of obs = 30

Group variable: id Number of groups = 6
Time variable: année

Obs per group: min = 5

avg = 5.0

max = 5

Number of instruments = 17 Wald chi2 (10) = 21.161

Prob > chi2 = 0.0197

One-step results

ratio_surliquidite

|

Coef.

Std. Err.

z

P>|z|

[95% Conf.

Interval]

+

 
 
 
 
 
 
 

Ratio surliquidité

|

 
 
 
 
 
 

L1.

|

1.156981

.44979

2.57

0.010

.2754085

2.038553

Struct_credit

|

.463707

1.338472

0.35

0.029

-2.159649

3.087063

Pret_part

|

-10.42271

3.495742

-2.98

0.003

-17.27424

-3.571184

Nbre_agenc

|

15.87287

23.53909

0.67

0.500

-30.2629

62.00865

nbre_agen_1000

|

-40.12117

48.71012

-0.82

0.010

-135.5912

55.34891

Risque crédit

|

1.440718

1.784414

0.81

0.019

2.938105

4.056669

vol_rb

|

2.477717

2.310517

1.07

0.284

-2.050813

7.006246

_cons

|

.2715293

2.055274

0.13

0.895

-3.756734

4.299792

Instruments for differenced equation

GMM-type: L (2/.).ratio_surliquidite

Standard: D.struct_credit D.pret_part D.nbre_agenc D.nbre_agen_1000

D.risque_credit D.vol_rb

Instruments for level equation

Standard: _cons

SOURCE: Auteur à partir des investigations menées.

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A partir de ces résultats que nous avions présentés dans ce tableau, nous pouvons déjà présenter les différentes variables exogènes qui sont significatives, c'est-à-dire qui expliquent le phénomène de surliquidité dans notre étude.

2.1.2. Présentation des variables exogènes significatives.

A partir de ces résultats, nous constatons que le test global est significatif, car 0,05> 0,0197. Ainsi, nous pouvons déjà écrire l'équation suivante :

Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6

Ainsi, les variables exogènes significatives sont les suivantes : Yt-1 : représente la variable de surliquidité retardée ;

X1 : Mesure le risque de crédit (créances compromise, douteuses et impayées! total des crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle du risque de crédit.

X3 : Mesure la structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée par le rapport crédits à CT! total crédits

X4 : Représente la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques. C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de dépôts.

X6 : représente le nombre d'agences bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la pénétration géographique des agences.au Cameroun.

Ces cinq variables, sont celles qui sont significatives et par conséquent sont susceptibles d'expliquer le phénomène de surliquidité pour ce qui concerne notre étude. C'est à partir de ces variables significatives, que nous pourrions affirmer ou infirmer notre hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques. En d'autres termes, voir si la surliquidité des banques camerounaises concernant notre période d'étude qui va de 2006 à 2010 est majoritairement déterminée par la bonne gestion des risques par celle-ci. Et c'est à partir de la réponse obtenue, que nous pourrions nous prononcer sur la portée de la surliquidité

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bancaire sur l'économie du Cameroun. C'est-à-dire, savoir si cette surliquidité à des effets positifs ou bien négatifs sur cette économie camerounaise.

Etant donné que nous avions déjà présenté les résultats obtenus, il nous reste maintenant de les interpréter, pour en tirer une conclusion.

2.2. Interprétation des résultats.

Après l'analyse de nos résultats, nous avions obtenu l'équation de régression. Il est nécessaire pour nous, de préciser cette équation, avant d'expliques les différentes données qui s'y trouvent dans cette équation de régression.

2.2.1. Présentation del'équation de régression à expliquer. L'équation obtenue qui nous permettra de vérifier notre hypothèse est la suivante : Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6

Nous avions précisé plus haut que les variables explicatives qui se retrouvent dans l'équation, sont celles qui sont significatives. Le modèle étant à constante commune ou unique, il n'y a donc pas d'effet individuel propre à chaque banque. Ce qui traduit une certaine homogénéité du comportement des différentes banques face au phénomène de surliquidité.

Après cette équation, nous passons maintenant à l'explication de celle-ci pour enfin tirer une conclusion, si plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques.

2.2.2. L'explication de l'équation de régression.

Etant donné que l'objectif de ce chapitre est de vérifier par l'étude empirique, si plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques. D'après les résultats que nous avions obtenus, nous constatons que la variable de surliquidité est significativement expliquée par : Yt-1 ; X1 ; X3 ; X4 et X6. En d'autres termes, les principales variables explicatives de la surliquidité bancaire pour notre étude sont : la variable retardée de la

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surliquidité d'une période ; le risque de crédit ; la structure de crédits octroyés par la banque et la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année.

Nous constatons que l'importance de risque de crédit est un facteur explicatif de la surliquidité bancaire. Nous l'avions représenté par X1 et c'est le ratio créances compromise, douteuses et impayées/ total des crédits. Lorsque ce ratio s'accroit, le risque de crédit augmente aussi, car ce ratio représente la proportion des prêts octroyés aux clients, qui risque ne pas être récupéré. Pour notre étude, il ya 98,1% de chances que la surliquidité bancaire soit expliquée par le risque de crédit. Nous pouvons aussi remarquer que le coefficient de X1, est le plus élevé, soit 1,440718. Son signe positif nous démontre que le risque de crédit et la surliquidité évoluent dans le même sens. C'est ainsi que Wamba et Tchamambé-Djiné, (2002) cités par Wanda (2007), ont affirmé que dans un contexte camerounais marqué par une asymétrie de l'information forte due à une faible lisibilité des emprunteurs, la relation banque-client semble privilégier l'exigence des garanties au détriment des mécanismes incitatifs classiques édifiés par la littérature17 et relatifs à la régularité des remboursements antérieurs, à la fiabilité de la structure financière et à la lisibilité des projets à valeur actuelle positive. Selon Wanda (2007), l'insécurité contractuelle entre le banquier et son client, l'absence d'un marché financier disciplinaire des dirigeants et le caractère familial de bon nombre d'entreprises sont des indices supplémentaires du risque de défaut de remboursement qui n'encouragent pas les banques à octroyer facilement les crédits, mais qui augmentent davantage leurs liquidités.

Nous pouvons alors conclure que la surliquidité des banques camerounaises, d'après notre population et notre période d'étude est majoritairement déterminée par le risque de crédit, parce que qu'elles veulent bien gérer les risques auxquelles elles sont exposées. Et l'un de ces risques le plus important est le risque de crédit. Ce qui permet de dire que la surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie camerounaise, car cette économie est financée par le système bancaire, le marché financier camerounais ne fonctionnant pas comme il se doit. Ainsi avoir un système bancaire saint et solide et liquide où le risque de crise que nous avions connu dans les années 1980 est faible, est chose très importante pour l'économie camerounaise. C'est à partir d'un système bancaire saint, solide et liquide que le Cameroun pourra connaitre une croissance élevée et pouvoir espérer être émergent à l'horizon 2035. Ce qui nous montre les effets positifs de la surliquidité bancaire qui est souvent vue que du coté négatif dans la littérature. Le

17 1Pour l'essentiel, la relation banque- entreprise s'analyse dans le cadre édicté par la théorie positive de l'agence (Jensen et Meckling, 1976), la théorie des coûts de transaction (Williamson, 1975), la théorie du signal (Jacquillat et Levasseur 1982) ainsi que la confiance (Morgan et Hunt, 1994). Cet arsenal théorique justifie la nature des relations entre l'entreprise et son créancier à travers les problèmes d'asymétrie de l'information, du degré d'intangibilité des transactions et de la récurrence de ces transactions.

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graphique ci-dessous nous permet de visualiser l'évolution de cette surliquidité par banque de 2006 à 2010.

Graphique 2 : Présentation de l'évolution du ratio de surliquidité par banque de 2006 à 2010.

Graphs by Id

2006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 2010

4

1

Année

2

5

3

6

SOURCE: Auteur à partir des investigations menées.

Le chiffre 1 représente l'Afriland First Bank ; le 2 c'est la BICEC ; le 3 c'est l'Ecobank ; le 4 c'est la SGBC ; le 5 c'est la CBC Bank ; et le 6 c'est la NFC Bank.

D'après notre équation, nous constatons que la variable qui a le paramètre le plus élevé derrière celui du risque de crédit, c'est celui de la variable de surliquidité retardée, qui est de 1,156981. Son signe étant positif, cela signifie que cette variable Yt-1 évolue dans le même sens que la surliquidité de la période t. Cela veut dire que le fait qu'une banque soit sur liquide à la période t-1 la pousse aussi à devenir sur liquide à la période t.

Dans ce chapitre 2 qui fini, nous avions eu pour objectif de faire une étude empirique sur 6 banques camerounaises, pour la période de 2006 à 2010. Ainsi nous avions présenté la méthodologie qu'on devait utiliser. Cette présentation de la méthodologie nous a amené à

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présenter la période de l'étude, la population cible, les variables de l'étude et le modèle statistique. Ensuite nous avions présenté les résultats obtenus et nous les avions interprétés. Ce qui nous a permis de constater que la surliquidité bancaire du Cameroun pour les banques qui ont été étudiées et pour la période de l'étude est majoritairement déterminé par la gestion du risque de crédit. Ce qui nous a permet de conclure que cette surliquidité est un catalyseur pour l'économie camerounaise car, elle permet de rendre le système bancaire saint et solide. Et, comme ce système bancaire est le carburant de l'économie camerounaise, du fait du marché financier camerounais embryonnaire. Ainsi, rendre le système bancaire camerounais saint et solide, permet de dire que cette surliquidité a des effets positifs pour cette économie et non ce que la littérature a toujours considéré cette surliquidité, comme négative pour l'économie. Alors nous pouvons dire que plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques, car nous avions constaté que plus le risque de crédit augmente pour une banque, plus la surliquidité de cette banque augmente.

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Dans cette partie qui s'achève, il a été question pour nous de vérifier l'hypothèse que nous avions émise selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risque. Ceci était émise comme hypothèse, parce qu'on avait pour objectif d'étudier la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. En d'autres termes, savoir si cette surliquidité bancaire est un catalyseur ou un frein pour l'économie camerounaise. Ainsi, nous avions présenté une théorie qui n'était pas unanime car certains auteurs affirmaient que la surliquidité des banques est déterminée par la bonne gestion des risques auxquels, les banques sont exposées. Mais d'autres auteurs par contre, affirmaient que d'autres déterminants autres que la gestion des risques sont à l'origine de la surliquidité des banques, qui peuvent être soient internes ou externes aux banques. Pour pouvoir tirer une conclusion à cette controverse, il a été utile pour nous de mener une étude empirique sur 6 banques camerounaises sur la période allant de 2006 à 2007. Après, les résultats obtenus nous ont montrés que la surliquidité des banques camerounaises était majoritairement déterminée par la gestion du risque de crédit et dont des risques en général. A ce niveau, nous avions pu conclure que la surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie camerounaise, parce qu'elle permet de garder le système saint et solide, ce qui permet à l'économie camerounaise de bien se financer sans risque de crise financière et bancaire. Ce qui amène à dire que cette surliquidité a des effets positifs sur l'économie et conclure par là que, plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques.

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DEUXIEME PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET
EXCLUSION BANCAIRE DES PARTICULIERS PAR LES

BANQUES.

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L'exclusion bancaire et financière des particuliers reste un phénomène méconnu. Souvent comprise comme la seule absence de compte bancaire, elle inclut certes les difficultés d'accès aux services bancaires et financiers, mais également les difficultés d'usage que rencontrent les personnes qui possèdent ces services, difficultés qui conduisent très fréquemment au surendettement. Des centaines de milliers de particuliers seraient aujourd'hui, partout dans le monde, exclus de tout ou partie des services et produits bancaires de base (compte et moyens de paiement scripturaux]. Si le dénombrement des personnes concernées peut être sujet à débat, cette question mérite d'être posée pour une étude de ce qu'est l'exclusion bancaire et financière, de ce qui la provoque et de ce qui peut permettre de l'éviter. Pour certains auteurs, les banques utilisent certaines pratiques pour exclure les particuliers, surtout lorsqu'elles se sentent sur liquides. Pour Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), les banques exigent un montant initial minimum lors de l'ouverture d'un compte en banque pour éliminer les particuliers à faible revenu. Pour Jean-Michel Servet par contre cela peut provenir d'un problème volontaire aux particuliers.

De toutes les façons, le problème d'exclusion bancaire des particuliers est un problème grave, car il entraine celui d'exclusion sociale des particuliers. Ce qui ne permet plus à ces particuliers de vivre à l'aise dans la société qui est la leur car ils sont bloqués par certaines pratiques dont ils n'ont pas accès dans leur société.

L'objectif de cette partie est de transposer la théorie traditionnelle de l'exclusion bancaire des particuliers comme dérivant de la surliquidité des banques commerciales. C'est pourquoi, dans le troisième chapitre, il sera exposé la relation existante entre l'exclusion bancaire des particuliers et la surliquidité bancaire des banques. Puis, dans le quatrième chapitre il sera exposé l'analyse méthodologique et présentation des résultats sur la relation entre la surliquidité bancaire et l'exclusion bancaire des particuliers par les banques au Cameroun.

Chapitre 3 : L'exclusion bancaire des particuliers : Quelle relation entretient-elle avec le niveau de surliquidité des banques.

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Pour parler d'exclusion bancaire des particuliers par les banques commerciales, il faut que ces particuliers soient sans compte bancaire ou ayant un compte bancaire mais ne bénéficiant pas de tous les services offerts par les banques. Alors lorsqu'un particulier veut intégrer le système bancaire, il faut que celui-ci puisse remplir les conditions exigées par la banque cible. C'est à l'intérieur que ce particulier pourra faire connaissance des différents dépôts auxquels il pourra faire.

La question qui se pose est celle de savoir si les banques commerciales durcissent ces conditions afin de pouvoir éliminer certains particuliers pauvres ? En d'autres termes il est question pour nous de déterminer si la surliquidité bancaire des banques commerciales amène celles-ci à exclure les particuliers du système bancaire.

Nous allons présenter les modalités d'ouverture d'un compte et types de dépôts bancaires (section I), avant d'en présenter par la suite les fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et l'exclusion bancaire des particuliers par les banques (section II).

Section 1 : Les modalités d'ouverture d'un compte et types de dépôts bancaires.

Dans les sociétés du monde, les Hommes ont la possibilité de régler leurs différentes factures avec de la monnaie fiduciaire, mais de nos jours, c'est le paiement avec la monnaie scripturale qui est de plus en plus sollicité. Ce qui oblige alors tous les individus à se procurer d'un compte bancaire pour bénéficier de tous les avantages que cela apporte. Or pour en arriver à ce niveau, il faut nécessairement ouvrir un compte en banque. Mais cela nécessite d'abord pour l'individu concerné de remplir les différentes conditions exigées par la banque considérée. Et c'est lorsqu'une personne a déjà un compte en banque qu'il pourra choisir le type de dépôts qu'il

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pourra faire auprès de la banque considérée afin de pouvoir jouir des différents avantages que cela pourra procurer.

Nous présenterons les différentes modalités que les banques peuvent exiger aux personnes en général pour qu'elles puissent ouvrir un compte en banque, avant d'en présenter dans la suite les différents types de dépôts bancaires que ces personnes auront la possibilité de faire lorsqu'elles auront ouvert un compte en banque.

1.1. Les différentes modalités à remplir pour ouvrir un compte en banque.

Le compte en banque est un document comptable sur lequel est inscrit l'ensemble des opérations effectuées entre la banque et son client. C'est également un contrat générateur de droits et obligations. En ouvrant un compte à un client, le banquier s'oblige à mettre à sa disposition tout ou partie de services formant ce qu'on appelle « service de caisse », à savoir :

réception de fonds en dépôts, encaissements, virements Etant une opération contractuelle,
elle ne nécessite pas de versement immédiat, ni de dépôts minimale pour certaines banques, mais cela est indispensable pour d'autres banques. Cependant, elle est soumise à certaines règles.

Toute personne physique ou morale est libre de choisir un établissement de crédit. Il n'existe aucune obligation d'ouvrir un compte bancaire, mais ce principe doit être nuancé. En effet le compte bancaire est un élément indispensable car de nombreux paiements doivent obligatoirement être effectués par virement bancaire. Ainsi :

? Tout commerçant est devenu de se faire ouvrir un compte dans une banque ou établissement de crédit ;

? Les paiements des salariés doivent être effectués par cheque barré, virement bancaire, carte de paiement.

Toute personne peut librement choisir sa banque en fonction de divers critères tels

que :

y' La proximité de l'agence bancaire du lieu de son domicile ou de son lieu de travail ;

y' Les jours et les horaires d'ouverture ; y' Les services proposés par la banque ;

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? Le coût de ces services (frais d'opposition, agios pour découverts bancaires....)

Nous pouvons constater par conséquent que la banque est libre d'accepter ou de refuser l'ouverture d'un compte sans avoir à se justifier. Cette liberté est toutefois atténuée par le droit au compte pour ce qui est de la France par exemple. Lorsqu'elle accepte, elle doit effectuer des vérifications et contrôles pour le client qu'elle désir accepter, mais aussi lui fournir des informations nécessaires pour le fonctionnement du compte qu'il désir ouvrir.

1.1.1. Les vérifications et contrôles opérés par le banquier

L'usage abusif d'un compte pouvant nuire à la banque, au client lui même et aux tiers, le banquier doit préalablement à l'ouverture d'un compte vérifier divers éléments sous peine d'engager sa responsabilité. Ainsi :

? Le banquier doit s'assurer de la capacité juridique du client, c'est-à-dire de son pouvoir de faire par lui-même des actes tels que l'ouverture et l'utilisation d'un compte bancaire. Dans certains cas particuliers, il existe des restrictions au libre fonctionnement du compte (incapable majeur, mineur....).

Indépendamment des cas d'incapacité, le banquier écarte parfois les personnes qui ne peuvent pas effectuer un dépôt suffisamment consistant ou un volume d'opérations assez important pour rendre le compte rémunérateur. La décision dépend de la politique commerciale de la banque.

? Le banquier doit vérifier l'identité du client (nom et prénoms, date et lieu de naissance, profession, nationalité, résidence principale) à l'aide d'un document officiel en cours de validité comportant photo et signature, comme la carte nationale d'identité, le passeport, la carte de résident. Les caractéristiques et les références de ce document sont enregistrées par le banquier. Cette vérification se justifie par la nécessité d'éviter que le titulaire du compte effectue des opérations illicites nuisibles aux tiers sous un nom d'emprunt (émission de chèques sans provisions.....). La responsabilité de la banque est engagée si l'absence de contrôle suffisant a rendu possible ou facilité des actes préjudiciables à un tiers. En cas de contestation, il appartient au banquier de prouver qu'il a satisfait à son obligation de contrôle. Une photocopie facilite la preuve du respect de l'obligation de contrôle.

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Par ailleurs, il est fréquent que le banquier demande des renseignements complémentaires sur la situation professionnelle ou personnelle de son client. Ainsi, lorsque le client est un commerçant, les banques demandent la communication d'un extrait de l'immatriculation au registre de commerce.

? La banque doit vérifier le domicile du client. Pour cela, elle demande la communication d'un plan de localisation. Cependant, pour s'assurer précisément de l'exactitude de l'adresse fournie, elle envoie généralement une lettre d'accueil au domicile du client. Le non retour du courrier permet de présumer que la lettre a bien été remise au destinataire, et que l'adresse indiquée est exacte.

? En cas de délivrance de formules de chèques, la banque doit également se renseigner auprès de la banque de France pour ce qui est de la France pour s'assurer que le titulaire du compte n'est frappé d'une interdiction bancaire d'émettre des chèques. « Tout banquier doit interroger la banque de France avant de procéder à la première délivrance de formules de chèques à un nouveau titulaire de compte. Les réponses doivent être conservées pendant deux ans », selon l'article 30, D 22 mai 1992 du code monétaire et financier de France.

? Le banquier est tenu de déclarer à l'administration fiscale pour consignation sur le fichier des comptes bancaires (Ficoba), et dans le mois, toutes les ouvertures et clôtures de comptes auxquelles il procède. Ces déclarations indiquent les noms, prénoms et adresses des titulaires ainsi que leur date et lieu de naissance. Le Ficoba permet à l'administration fiscale de connaître l'ensemble des comptes en banque ouverts par toute personne physique ou morale.

Cette obligation n'est pas applicable au compte de passage18. Cette dispense n'est valable que si le compte de passage n'enregistre pas d'opérations multiples. La banque est cependant tenue de vérifier l'identité du client de passage.

? Le banquier va relever l'ensemble des renseignements et recueillir un spécimen de la signature du client et des mandataires qu'il a éventuellement désigné. Ce spécimen permettra de vérifier l'authenticité des ordres émanant du client, notamment les chèques émis.

18 Un compte de passage est un compte qui est ouvert pour une opération isolée accomplie par une personne non cliente du guichet d'une banque.

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? S'agissant des personnes morales, le banquier doit examiner les statuts qui permettent de déterminer l'objet du groupe, d'apprécier le fonctionnement du dit groupe. Dans le cas des sociétés ou groupements d'intérêts économiques, il s'assure de leur réalité juridique en exigeant un extrait de leur immatriculation au registre du commerce et des sociétés. Il vérifie également les pouvoirs et l'identité des personnes qui prétendent être habilitées à engager la personne morale.

Pour les associations, il demande un exemplaire du journal dans lequel est inscrite la déclaration de l'association et éventuellement la reconnaissance d'utilité publique ; ainsi que la justification des pouvoirs des représentants de l'association.

Après que la banque ait reçue des informations concernant le client, celle-ci est dans le devoir à son tour de fournir des informations au client pour qu'il puisse mieux comprendre ce qu'elle attend de lui.

1.1.2. Des informations à fournir aux clients.

L'ouverture d'un compte est une opération contractuelle qui résulte d'un accord préalable entre le banquier et son client. Cet accord peut être tacite ; il est souvent express et constaté par un contrat imprimé dit « convention de compte » signé par le client.

Avant la conclusion du contrat, le professionnel est tenu de mettre le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du bien ou du service. Lorsque la banque ouvre un compte, elle est tenue d'informer le client sur les conditions d'utilisation du compte à savoir : les engagements réciproques de la banque et du client, les dispositions qui régissent ce compte ainsi que le prix des différents services auxquels elle donne accès.

Le choix des moyens de communication est laissé aux banques. En principe, les conditions tarifaires sont affichées dans les agences. Les conditions d'utilisation du compte et les engagements réciproques de la banque et du client sont inclus dans une convention écrite d'ouverture de compte ou énoncé dans un document que le banquier remet au client au moment de l'ouverture. En cas de litige ultérieur, la banque devra apporter la preuve de l'acceptation du client.

L'obligation d'information des banques ne se limite pas à l'ouverture du compte, elle reste présente pendant toute la durée de vie du compte. Ainsi, toute modification apportée

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ultérieurement aux conditions d'ouverture du compte devra pour être opposable au client lui avoir été préalablement signalée. Hormis cette information générale, les banques doivent une information particulière à l'occasion de certaines opérations (crédit à la consommation.....).

La banque doit obligatoirement informer le client sur le type de compte qu'il a la possibilité d'ouvrir selon ses besoins. C'est ainsi que la banque peut proposer au client :

> Le compte unique où seul le titulaire de ce compte peu le faire fonctionner pour les paiements et les retraits en espèce. Pour les versements, n'importe quelle personne peut, si elle connait les références bancaires du compte, y déposer des espèces ou libeller un chèque à l'intention du titulaire du compte et le remettre au guichet de la banque.

> Le compte unique avec procuration. Il est fréquent que le titulaire d'un compte (le mandant) autorise une ou plusieurs autres personnes (le mandataire) à le faire fonctionner. Ce mandat appelé procuration comporte les noms, prénoms et domicile du mandant, l'étendu du mandat (limite à certains actes ou total), sa durée, la signature du mandant et celle du mandataire. Il peut être donné sur papier libre ou sur un formulaire délivré par la banque. La procuration peut être faite à l'ouverture du compte ou à tout moment. Elle peut être annulée également à tout moment.

> Le compte joint. Un même compte peut être ouvert au nom de plusieurs personnes. Il en est ainsi du compte joint adopté généralement entre les époux mais qui peut l'être aussi par des personnes sans lien de parenté. Ce compte permet à chacun de l'utiliser indépendamment de l'autre sous sa seule signature, comme s'il en était le seul titulaire. Le fonctionnement du compte joint dépend de l'intitulé du compte. Il existe trois possibilités d'intitulé du compte :

V' En pratique pour permettre une plus grande souplesse de fonctionnement, l'intitulé du compte, pour un couple est souvent « Monsieur OU Madame X ». Dans ce cas, le compte présente deux cotitulaires et fonctionne avec une seule signature.

V' Si le compte a été ouvert sous l'intitulé « Monsieur ET Madame X », la signature des deux cotitulaires du compte est nécessaire pour toutes les opérations.

V' Enfin si l'intitulé du compte est « Monsieur ET/OU Madame X », la signature conjointe des deux cotitulaires est requise pour certains actes préétablis au moment

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de l'ouverture du compte (chèques d'un certain montant....). Dans les autres cas, une seule signature suffit

? Le compte individis. Il ne peut fonctionner qu'avec la signature de tous les cotitulaires, sauf si une procuration a été donnée à un représentant pour gérer le compte. Cette procuration peut être limitée à certaines opérations. Ce type de compte est surtout ouvert lorsqu'il y a ouverture d'une succession de gestion des biens individuels comme une maison.... Les cotitulaires sont indivisaires des fonds19. Aucune opération ne peut se réaliser sans l'accord de tous. Si le compte est débiteur, la banque peut réclamer à chacun sa part du passif.

Alors nous pouvons constater que pour ouvrir un compte en banque, cela n'est pas chose facile car plusieurs modalités doivent être remplies. Pour le client, il doit fournir des informations nécessaires pour que la banque puisse mieux le connaitre et connaître aussi ses besoins vis-à-vis de la banque. Quant à la banque, elle doit fournir à son tour des informations au client pour que celui-ci puisse mieux comprendre de quoi il s'agit et des exigences qu'il a envers la banque. Après avoir ouvert son compte, le client a la possibilité d'effectuer des dépôts auprès de la banque et ces dépôts sont de différentes catégories.

1.2. Les différents types de dépôts bancaires.

Lorsque le client a ouvert un compte en banque, celui-ci a déjà la possibilité d'effectuer des versements qui sont qualifiés de dépôts bancaires. Les avis des spécialistes du droit et les arrêts mêmes pris par les autorités de la justice sont profondément discordants quant à la nature juridique du dépôt bancaire. Pour les uns, il s'agit d'un prêt, pour les autres un dépôt disposant de règles spécifiques, pour certains d'un contrat implicite entre le client et la banque. D'une manière générale, les spécialistes s'accordent sur les points suivants: le déposant perd la propriété physique des sommes déposées. Il le fait en "l'échange" de la promesse de la banque de les rendre dès qu'il le demandera (mais dans des conditions spécifiées par la banque), voire dès qu'il se présentera au guichet.

Le dépôt bancaire est donc une opération de "prêt", qui génère une créance dans le patrimoine du déposant (matérialisée par le relevé de compte) et une dette pour la banque (les

19 Etre indivisaire des fonds veut dire que les cotitulaires sont propriétaires ensemble de ces fonds qui sont en indivision ou en commun.

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comptes bancaires figurent au passif de la banque). Il peut être effectué sous la forme de dépôt à vue, mais aussi sous la forme de dépôt à terme.

1.2.1. Les dépôts à vue.

Un dépôt « à vue » est un dépôt, rémunéré ou non, dont les fonds peuvent être retirés partiellement ou totalement à tout instant. Il est comptabilisé dans l'agrégat M120 par les Banques Centrales. Le client de la banque a la possibilité d'effectuer son dépôt à vue dans plusieurs types de comptes. Il peut le faire dans un compte courant, mais aussi dans un compte d'épargne.

? L e compte courant traditionnellement appelé « compte chèque », est un compte dont non seulement l'argent peut être retiré à tout moment mais qui est également destiné à servir de pivot aux paiements, aux encaissements et aussi aux mouvements de fonds avec les autres comptes. Ce compte est généralement non rémunéré, ou très faiblement rémunéré et seulement dans les pays où le paiement d'un intérêt est permis. Ce compte est parfois assorti d'une autorisation de découvert permettant que son solde soit temporairement négatif à concurrence d'un plafond de débit autorisé.

? Le compte d'épargne, qui était parfois aussi appelé « compte sur livret », du fait que les opérations étaient à l'origine reportées sur un livret d'épargne que le titulaire conservait par-devers lui (c'est encore le cas dans certains pays). Il est comptabilisé en agrégat M221 par les Banques Centrales: il n'est donc pas au sens strict « à vue ». Il doit obligatoirement être créditeur. C'est un compte où les fonds sont là-aussi disponibles à vue, mais seulement sous forme de retrait d'espèces, donc en général sans moyens de paiement. Ces comptes sont rémunérés par un intérêt et :

? Fiscalisés (compte d'épargne bancaire ordinaire),

? ou défiscalisés mais fortement réglementés (Par exemple, en France, livret A, Livret de développement durable LDD, compte d'épargne logement CEL, Livret d'épargne populaire LEP).

20 L'agrégat M1 correspond aux billets, pièces et dépôts à vue.

21 L'agrégat M2 correspond à M1 plus les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois.

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Alors, le client de la banque a le choix d'effectuer n'importe quel type de dépôt à vue qui lui intéresse suivant ses besoins et ses envies, mais aussi il a la possibilité de faire des dépôts à terme.

1.2.2. Les dépôts à terme et plans d'épargne.

Également comptabilisés en M2 par les banques centrales qui incluent dans cet agrégat les dépôts à préavis de moins de trois mois et les dépôts à terme de moins de deux ans (aucune épargne à plus de deux ans n'est considérée comme « monnaie »). Ces différents comptes peuvent être entre autre :

? Le compte à terme ou dépôt à terme a une durée fixée à l'avance et rapporte un intérêt à condition que le client titulaire du compte ne retire pas l'argent avant l'échéance (fixée entre un mois et dix ans selon les établissements bancaires). Plus la durée d'immobilisation du dépôt est longue et plus le taux de rémunération est élevé. Il existe deux types de comptes à terme : les comptes à taux fixes et ceux à taux progressif.

? Le compte à préavis est une variante selon laquelle l'argent ne peut être récupéré par le client titulaire du compte sans perte d'intérêts, si celui-ci n'annonce pas son retrait suffisamment à l'avance.

? Le plan d'épargne, qui est souvent affecté à la constitution d'épargne pour un objectif spécifique. Pour prendre l'exemple français on trouve des plans pour le logement (PEL), permettant d'épargner dans le but de réaliser l'achat d'un bien immobilier. Au terme d'une période définie, cette formule permet d'obtenir un crédit dans des conditions favorables. Les caractérisques du Plan épargne logement (PEL) sont les suivantes pour le cas de la France :

o épargne minimum de 4 ans,

o crédit à taux privilégié au terme de l'épargne,

o dépôt limité à 61 200 €, minimum de 225 €,

o versements périodiques avec un minimum de 540 € par an,

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o argent indisponible, retraits impossibles ; si argent retiré avant 4 ans : clôture du PEL et perte des avantages, plus ou moins selon la durée de garde,

o taux d'intérêt : 2,5 % hors prime d'État,

o montant maximal de la prime : 1 525 €,

o prime versée même si un prêt n'est pas signé,

o intérêts et prime exonérés d'impôts sauf pour les PEL de plus de 12 ans ; mais tous les revenus des PEL sont soumis aux prélèvements sociaux,

o un seul PEL par personne, cumulable avec un CEL, accessible aux mineurs.

Nous pouvons toujours avoir pour l'exemple de la France, des plans d'épargne en actions (PEA), pour la retraite (PERP). Aux États-Unis, on trouve le plan 401(k) destiné à la retraite. Un plan d'épargne est souvent alimenté par des virements périodiques depuis le compte courant. La durée et les modalités de sortie de ces plans sont réglementées en contrepartie d'avantages fiscaux particuliers.

Ainsi, ouvrir un compte en banque nécessite plusieurs modalités à remplir par le client, mais aussi par le banquier, pour que les règles puissent être fixées. Cela permet à la banque de mieux connaître son client, ainsi que ses besoins lorsque celui-ci vient ouvrir un compte en banque. Mais aussi la banque a pour devoir de faire connaitre au client les caractéristiques de son produit. C'est ainsi que la banque est obligée de présenter au client les types de compte qu'il est à mesure d'ouvrir, avec les caractéristiques de chaque type de compte. Elle a aussi le devoir d'expliquer au client, le type de dépôt que celui-ci est à mesure de faire dans son compte, sachant déjà les modalités de chaque type de dépôt. Mais lorsque la banque est déjà sur liquide, comment celle-ci va se comporter à l'égard de nouveaux clients qui veulent venir ouvrir de nouveaux comptes ? La relation théorique entre la surliquidité d'une banque et son exclusion des clients s'avère importante d'être étudiée.

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Section 2 : Fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et

l'exclusion bancaire des particuliers par les banques.

L'exclusion bancaire et financière ne possède pas encore de définition qui soit unanimement partagée. Cela tient à ses contours relativement nébuleux ainsi qu'au degré de méconnaissance qui entoure encore ses mécanismes et son lien avec l'exclusion sociale. Des recherches récentes consacrées à l'élaboration de ce concept, il est néanmoins possible de dégager quelques éléments de consensus. Le premier élément est que le phénomène de l'exclusion bancaire et financière est relatif. Comme pour celui de l'exclusion sociale auquel il est étroitement lié, les individus sont exclus d'une société et d'une période donnée. Ils sont exclus par rapport à des normes, à des pratiques en vigueur dans les pays. Pour Paugam (1996) en effet: « Une personne se trouve en situation d'exclusion bancaire et financière lorsqu'elle subit un degré d'entrave dans ses pratiques bancaires et financières qui ne lui permet plus de mener une vie sociale normale dans la société qui est la sienne. » La première conséquence de cette relativité est que l'exclusion bancaire et financière n'a donc pas la même signification ni les mêmes répercussions, tant objectives que subjectives, selon les pays, en particulier selon leur degré de bancarisation et leurs pratiques bancaires et financières.

Cette définition implique également que l'exclusion bancaire se présente sous des aspects différents et à des degrés divers. Sur un plan au moins conceptuel en pratique, c'est moins évident, on distingue les difficultés d'accès, qui vont du non-accès pur et simple à l'accès différencié, et les difficultés d'usage liées, quant à elles, aux conséquences sociales négatives qu'entraîne une mauvaise utilisation des produits bancaires. Cette distinction permet de différencier au sein même d'une population dite « exclue bancaire » celle qui est non bancarisée, couramment désignée dans les pays anglo-saxons sous le terme « unbanked » et de celle dite sous bancarisée (« underbanked ») par le caractère limité du choix ou de l'utilisation des produits bancaires ou encore de celle qui est mal bancarisée par une utilisation inadéquate de ceux-ci à des besoins spécifiques.

Vue les conséquences négatives que cette exclusion bancaire engendre selon sa définition, nous nous posons la question de savoir quelles sont les causes de cette exclusion bancaire des particuliers ?

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Nous pouvons voir que la surliquidité bancaire est une barrière à l'accès aux services bancaires avec les conditions à remplir pour ouvrir un compte qui sont difficiles pour le particulier ainsi que celles à remplir pour avoir accès à tous les services et produits bancaires et qui engendre l'exclusion bancaire de ces particuliers.

Dans la suite de notre étude, nous allons présenter la surliquidité bancaire comme la cause de l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il nous restera alors de présenter les limites relevées dans la littérature sur cette relation.

2.1. La surliquidité bancaire comme la cause de l'exclusion bancaire des particuliers par les

banques.

D'après la définition du Centre Walras22 repris par Gloukoviezoff (2004b), « une personne se trouve en situation d'exclusion bancaire et financière lorsqu'elle subit d'entraves23 dans ses pratiques bancaires et financières qui ne lui permet plus de mener une vie sociale normale dans la société qui est la sienne ». Il ressort de cette définition que l'exclusion bancaire se mesure par rapport aux difficultés sociales qu'elle engendre. Bien que cela soit globalement vrai pour tous les pays développés où le rôle de la monnaie scripturale est prédominant, il n'en demeure pas moins que l'impact social dépend du pays concerné. Les banques sur liquides ont tendance à négliger les particuliers pauvres, car elles sont en excès de liquidité et ne veulent plus les petites sommes de ces particuliers. Elles vont utiliser plusieurs moyens permettant d'exclurent ces particuliers pauvres et cela a des conséquences socio-économiques négatives sur ces particuliers et sur l'économie du pays concerné. Nous verrons d'abord les différentes pratiques utilisées par ces banques avant de voir les conséquences socio-économiques que cela pourra avoir sur ces particuliers et sur l'économie toute entière.

22 Le Centre Walras est spécialisé dans l'étude de l'exclusion bancaire en France et édite des rapports périodiques sur le sujet.

23 Une entrave est « ce qui retient, contient, empêche ». Émile Littré, 1970, Dictionnaire de la langue française, tome 3, Gallimard-Hachette, p. 846.

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2.1.1. Les pratiques bancaires comme cause d'exclusion bancaire des particuliers

La théorie des barrières à l'accès a été développée par plusieurs auteurs qui ont procédé à des études comparatives sur le niveau de pénétration des services bancaires et financiers dans différents pays. Certaines de ces études ((Caskey et al. (2004); Chamberlain et Walker (2005); Honohan (2004); Ketley, Davis et Truen (2005); Peachey et Roe (2004)) se sont limitées à une analyse statistique simple tandis que d'autres (Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005 et 2006); Beck et al. (2004)) ont procédé à une analyse économétrique des phénomènes observés et en ont déduit les facteurs explicatifs provenant des banques.

Ainsi, les banques mettent des barrières financières à l'accès aux particuliers lorsque celles-ci sont sur liquides. C'est ainsi que les barrières financières peuvent se traduire par les conditions d'ouverture et de maintien d'un compte de dépôt. Elles sont évaluées sur la base du montant minimal d'ouverture et des frais de tenue d'un compte chèque. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) mesurent cette barrière par un indicateur qui représente la part du PIB/habitant nécessaire à l'ouverture d'un compte et à son entretien. Chamberlain et Walker (2005) estiment à 2%, la part maximale de revenu qu'une personne peut consacrer aux frais bancaires. Au delà, se crée un obstacle. Ketley, Davis et Truen (2005) insistent particulièrement sur la barrière financière en détaillant davantage son contenu. Ils y incluent notamment les charges liées au retrait à un distributeur automatique (DAB) ou dans une agence, et les charges liées aux opérations de transfert électronique, aux paiements par carte, etc. Alors, lorsqu'une banque est sur liquide elle a tendance à augmenter le montant initial auquel un particulier devrait ouvrir un compte et même des frais que celui-ci devrait débourser pour la tenue de son compte.

. D'autres barrières financières utilisées par les banques pour exclure les particuliers surtout lorsque celles-ci sont sur liquide, concerne l'accès aux crédits, à l'épargne et aux assurances. Les refus de crédits bancaires sont fréquents, avec des variations selon les banques. L'ancienneté dans la banque est un élément déterminant, avec l'emploi occupé et les revenus, si bien que beaucoup de ménages s'en trouvent exclus (.Sophie Ebermeyer, 2004). Les ménages confrontés au refus, se tournent vers des organismes de crédit à la consommation, qui ne servent parfois qu'à combler des découverts, à rembourser d'autres crédits ou des membres de la famille. Pouvant souscrire à plusieurs de ces prêts, certains ménages les multiplient et parviennent à des situations inextricables24 de surendettement, qui les excluent des moyens de paiement momentanément. L'incitation à l'épargne, notamment auprès des ménages modestes, semble

24 Les situations inextricables sont celles que l'on ne peut pas dé mêler.

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être la stratégie partout suivie dans une perspective de sécurisation du client, plus ou moins adaptée en fonction de la clientèle lorsque la banque est sur liquide.

Certaines barrières physiques permettent l'exclusion des particuliers par les banques. Elle mesure la distance parcourue par le client pour accéder au guichet d'un établissement teneur de compte (ETC). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005)25 ont construit un indicateur composite constitué de quatre informations à savoir la pénétration géographique des agences (nombre d'agences bancaires sur 1.000 km2), la pénétration démographique des agences (nombre d'agences bancaires pour 100.000 habitants), la pénétration géographique des distributeurs automatiques de billets ou DAB (nombre de DAB sur 1.000 km2) et la pénétration démographique des DAB (nombre de DAB pour 100.000 habitants). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006)26 ont construit un indicateur qui mesure cette barrière. Il vaut 1 si le compte ne peut être ouvert qu'au siège de l'établissement, 2 si le compte peut être ouvert au siège ou dans une agence et 3 si le compte peut être ouvert au siège, dans une agence ou à un point de service. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le coût du transport nécessaire pour joindre l'agence bancaire la plus proche. Ainsi une banque qui est sur liquide n'a plus de pression à se faire pour augmenter le nombre d'agences, ni le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) car elle n'est pas dans le besoin de liquidité et par conséquent ne veut pas fournir plus d'efforts pour en chercher ces liquidités.

Nous avons exposé dans la première section de ce chapitre, les conditions nécessaires pour ouvrir un compte en banque. Ainsi les banques commerciales utilisent ces conditions pour exclurent les particuliers, ceci lorsqu'elles se sentent sur liquides. Cette catégorie d'exclus est constituée d'individus capables d'utiliser les services mais qui en sont écartés par des pratiques de sélection de la clientèle organisées par les établissements de crédit (Eber, 2000).

Alors, la barrière d'éligibilité indique les conditions particulières d'ouverture imposées par les établissements de crédit. Pour Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), il s'agit de déterminer le nombre de documents nécessaires à l'ouverture d'un compte de dépôt. Parmi ces documents, on peut citer la carte d'identité nationale, la fiche de paie et la lettre de recommandation (dans certains cas). Plus le nombre de documents demandé est important, plus

25 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M., (2005) ont travaillé sur les informations bancaires de 99 pays entre 2003 et 2004.

26 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M.(2006) ont travaillé sur les informations de 193 banques réparties dans 58 pays dans le monde.

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la barrière est élevée. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le pourcentage d'agences bancaires n'imposant aucune de ces conditions.

En conséquence, la sélection bancaire se fait avec pour objectif de garantir la rentabilité de la relation nouée. Il faut pour cela minorer les risques de défaillance du client, mais également les coûts qu'il engendre. Ainsi, les clients aux revenus modestes présentent un niveau de risque moyen plus élevé de par le niveau et la nature de leurs ressources. Ils sont également plus coûteux que les autres car ils «consomment» davantage de services gratuits, principalement les services de guichet, notamment ceux liés à l'utilisation du livret A comme compte courant. Parce que les banques veulent des relations sans risques, elles préfèrent exclurent les particuliers et détenir des liquidités en excès qu'elles préfèreront garder en réserves auprès de la banque centrale sous forme de réserves excédentaires. Comme ces banques sont sur liquides, elles ne veulent plus prendre de risques d'intégrer du système des particuliers à revenus faibles. L'exclusion bancaire adoptée par les banques a des conséquences socio-économiques négatives pour ces particuliers et pour l'économie du pays en général.

2.1.2. Les conséquences socio-économiques de l'exclusion bancaire des particuliers.

La définition du Centre Walras donnée ci-dessus montre bien que le phénomène de l'exclusion bancaire s'apprécie alors par des dégâts engendrés sur la qualité de la vie sociale. Ainsi une personne exclue bancaire est forcément confrontée à des problèmes sociaux. Cette causalité se justifie dans le cas de la France où la législation impose l'utilisation de la monnaie scripturale dans toutes les transactions27. Ne pas détenir de compte courant ou être limité à l'usage de tous les services bancaires est lourd de conséquences non seulement au quotidien mais également à plus long terme. Ne pas détenir de compte courant signifie en effet ne pas pouvoir percevoir des revenus sous forme électronique (salaire, pensions de retraite, allocations sociales), ne pas pouvoir déposer son argent dans un lieu sûr, ne pas pouvoir bénéficier des moyens de paiement scripturaux qui lui sont associés pour effectuer des paiements et réaliser des versements (Gloukoviezoff, 2005). Ne pas détenir de compte bancaire signifie aussi ne pas pouvoir bénéficier des autres produits pour lesquels il constitue le point d'entrée comme le crédit à court terme (facilités de découverts, crédit à la consommation) et les produits d'épargne, des produits

27 Les accords de Matignon de 1968 ont consacré l'usage prioritaire du compte bancaire dans les transactions avec l'obligation de verser les salaires dans des comptes bancaires (Alain Plessis dans « Histoire des banques de

France ». Ces dispositions seront par la suite étendues aux revenus sociaux.

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bancaires pourtant essentiels pour faire face à des situations d'urgence et se projeter dans l'avenir.

Cela n'est pas exactement le cas des pays anglo-saxons notamment des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Ici, le salaire est parfois perçu sous forme de chèque non barré ou en liquidité. L'absence de relation bancaire n'a donc pas nécessairement un impact direct sur la vie sociale. Contrairement à la France qui a décrété le droit au compte, la bancarisation aux Etats-Unis s'est faite par la démocratisation du crédit (Gloukoviezoff, 2005).

Mais quelque soit le pays développé considéré, l'absence de relation bancaire est un facteur de dégradation de la qualité de vie. Le niveau de vie et la consommation de masse obligent les ménages à recourir à des crédits et donc à entretenir nécessairement une relation bancaire. A défaut, ils sont socialement marginalisés. « L'exclusion bancaire étant elle-même une composante de désaffiliation sociale » selon Servet (2000). Pour Peachey et Roe (2004), la question de l'exclusion bancaire est partie intégrante d'une problématique plus vaste de lutte contre l'exclusion sociale.

Sur le plan économique par son coût, l'exclusion bancaire a pour conséquence de restreindre la consommation, dont le rôle social n'est plus à démontrer. Mais elle peut également la restreindre en décourageant le vendeur, ou plutôt, un loueur potentiel. Ainsi, l'accès au logement, qui est un maillon essentiel dans la chaîne de l'exclusion sociale pour les pays développés, peut être compromis par la privation de moyens de paiement scripturaux. En effet, l'absence de chéquier pourra rendre impossible la location d'un logement car le propriétaire en déduira un risque important d'impayés. L'achat des produits dans des super marchés qui n'exigent que des cartes bancaires ne pourra plus être possible pour ces particuliers exclus. Le paiement des factures par virement bancaire ne pourra pas être possible pour ces particuliers, ce qui freine l'économie.

Enfin, l'exclusion bancaire peut inciter certaines personnes à sortir du cadre de l'économie légale. Un exemple permet d'illustrer ce phénomène. Il concerne les personnes confrontées à un plan de surendettement insoutenable, qui se tournent vers l'économie parallèle pour atténuer la pression budgétaire. Des travailleurs sociaux relatent d'ailleurs les cas, rares mais particulièrement dramatiques, de femmes ayant pensé ne plus avoir d'autres alternatives pour échapper au surendettement que de se prostituer.

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Ce qui montre que la surliquidité bancaire qui pousse les banques à exclure du système bancaire les particuliers a un rôle très négatif, vue les conséquences que cela cause aux exclus dans la société. Mais nous nous demandons si d'autres facteurs autres que la surliquidité bancaire ne peuvent pas aussi être à l'origine de cette exclusion bancaire des particuliers ? Ce qui nous permet de voir les limites de la relation entre surliquidité et exclusion bancaire.

2.2. Les limites relevées dans la littérature sur la relation entre surliquidité bancaire

et l'exclusion bancaire des particuliers par les banques.

Les pratiques bancaires et financières décrivent l'ensemble de la relation bancaire qu'une personne entretient avec sa banque dans le cadre de la consommation des services qui lui sont proposés. Une entrave à ces pratiques traduit une limitation dans l'accès aux dits services. Le terme « accès » revêt une notion de droit qui peut être répartie en droits formels et droits réels (Gloukoviezoff, 2001). Les droits formels décrivent l'autorisation et la liberté que l'on a d'accéder aux services. Les droits réels décrivent plutôt la capacité de comprendre et d'utiliser ces services et le vrai problème de l'exclusion bancaire se situe au niveau des droits réels. Il ne suffit pas d'être autorisé, il faut pouvoir exercer son droit. Les personnes confrontées à des difficultés d'ordre cognitif (connaissance) ou émotionnel (vécu) s'auto-excluent (Beck et De la Torre, 2006). L'auto-exclusion constitue d'ailleurs selon Kempson (2001) et Kempson & Whyley (1999) cités par Gloukoviezoff (2004a) la principale source de non-accès aux services bancaires. Nous verrons dans la suite comment un particulier peut s'auto exclure du système bancaire, sans que cela ne soit la cause de la surliquidité des banques, il nous restera aussi à voir la différence entre exclusion bancaire et faible bancarisation.

2.2.1. L'auto exclusion ou exclusion volontaire des particuliers.

L'auto-exclusion y correspond à un processus par lequel une personne réduit progressivement les services dont elle dispose à mesure que sa situation professionnelle ou familiale se dégrade. Ce processus peut aller jusqu'à une absence totale de services bancaires, y compris de compte, ce qui n'est pas le cas en France (Gloukoviezoff G, 2004a). En effet, la possession d'un compte bancaire y étant quasiment indispensable, l'auto-exclusion ne sera que partielle, se limitant à un renoncement aux moyens de paiement scripturaux et aux services de découvert ou de crédit pour le cas de la France.

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Cependant, si le compte est conservé, l'usage qui en est fait peut également traduire une forme d'auto-exclusion. En effet, en retirant l'intégralité des ressources perçues dès leur versement, des personnes gèrent leur budget en dehors du système bancaire tout en conservant un compte pour sa fonction indispensable. Cette pratique, parfois conseillée par des agents de la Banque, permet aux personnes de préserver leurs ressources des facturations des banques, mais aussi de leurs pratiques parfois abusives, notamment la saisie de prestations pourtant insaisissables (Gloukoviezoff G, 2004a). Il y a ainsi plusieurs motifs expliquant ces pratiques d'exclusion volontaire :

Les raisons morales ou religieuses.

Il s'agit principalement de personnes qui refusent les services de crédit ou les produits d'épargne rémunérés. Ce motif d'exclusion reste très minoritaire et c'est également le cas au Royaume-Uni.

L'intégration du discours des banques et leurs critères de sélection.

Les personnes renoncent à solliciter les établissements bancaires sachant, ou supposant, qu'elles seront éconduites28. Cela permet notamment d'éviter l'humiliation du refus. Le rapport de Fors souligne d'ailleurs qu'en dépit de leur regret de ne pas posséder ces services, les personnes ne les revendiquent pas (Gloukoviezoff G, 2004a).

La complexité et l'incompréhension liées à l'usage des services bancaires.

Peur des dérapages et représentations des services bancaires comme source de dangers potentiels sont ici à l'origine du renoncement. En effet, la complexité liée à l'utilisation des services bancaires (vocabulaire technique, dématérialisation29, etc.) peut entraîner des difficultés et mettre en péril un équilibre budgétaire déjà fragile. Ainsi, à propos du chéquier, « les bénéficiaires de minima sociaux expliquent plus souvent que s'ils n'en ont pas besoin c'est parce que «ce mode de paiement n'est pas sécurisant» et même «difficile à gérer»30 ». Ce motif concerne également les personnes âgées et celles vivant en milieu rural qui ont toujours géré leur argent en liquide et qui souhaitent conserver ce mode de gestion pour lequel elles disposent de savoir-faire (Gloukoviezoff G, 2004a) ;

28 Econduites veut dire être éliminé d'office vue les conditions exigées par les banques.

29 Il s'agit du passage d'une gestion physique de ses avoirs (en pièces et billets) à une gestion où il n'y a plus ce contact direct avec l'argent (le compte bancaire, la carte bleue). Par exemple, les livrets A ont récemment été dématérialisés

: le livret papier, physique, sur lequel étaient inscrites toutes les opérations, a été remplacé par une carte magnétique

30 Daniel A., Simon M.-O., 2001, p. 66.

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Les expériences passées négatives.

Suite à des difficultés économiques et/ou sociales et à une réponse bancaire inadaptée, certaines personnes ne désirent pas posséder à nouveau des services qui ont participé à l'aggravation de leur situation.

Ainsi, l'auto-exclusion dépend d'un certain nombre de « barrières » qui entravent les pratiques bancaires de certaines catégories de clients. Elle est donc un élément déterminant de la compréhension du processus d'exclusion bancaire. Elle met d'ailleurs en lumière que :

- l'exclusion en termes d'accès ne se limite pas à la sélection explicite faite par les établissements bancaires mais inclut le renoncement de clients potentiels.

Renoncement qui semble concerner un nombre de personnes plus important que celui des personnes se heurtant à une sélection explicite ;

- le renoncement aux services bancaires est le fruit de difficultés d'usage. Il y a donc un lien direct entre exclusion en termes d'accès et celle en termes d'usage.

Ce qui montre que l'auto exclusion est aussi très importante pour la compréhension des causes d'exclusion bancaire des particuliers par les banques.

2.2.2. La différence entre exclusion bancaire et faible bancarisation.

La bancarisation se définit comme la proportion de la population titulaire d'un compte en banque. Elle est mesurée par un indice appelé taux de bancarisation. Cet indice traduit le niveau de pénétration des services bancaires et financiers dans le pays ou la région concernée. La définition intrinsèque de la bancarisation fait référence à la proportion de la population ayant un compte de dépôt (bancaire ou non). Mais tous les comptes, même en banque, ne donnent pas droit à l'utilisation des moyens scripturaux de paiement. Le compte livret de la Poste et le compte d'épargne permettent juste de faire des mouvements de dépôt et de retrait directement au guichet des institutions concernées. Il n'est pas possible de délivrer sur ces types de comptes des chéquiers, des cartes bancaires etc. Et pourtant leurs titulaires seront considérés comme bancarisés bien qu'ils ne puissent utiliser des instruments scripturaux.

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Il existe donc une différence entre la promotion de la bancarisation et la promotion de l'utilisation des moyens scripturaux de paiement. La première est une condition nécessaire mais pas suffisante pour la seconde.

A l'opposé de l'exclusion bancaire, la faible bancarisation traduit le faible niveau d'accès aux services bancaires au même titre que l'accès à l'eau courante, à la santé, à l'éducation etc. Peachey et Roe (2004) font remarquer à cet effet que le taux de bancarisation dans les pays du Sud et le taux d'exclusion bancaire et financière dans les pays du Nord sont similaires. Ils tournent au tour de 10%. Environ 10% des populations des pays riches sont exclues alors que dans les pays pauvres, seules 10% y ont accès.

Mais cette catégorisation systématique du problème de l'exclusion bancaire dans les pays du Nord et de la faible bancarisation dans les pays du Sud souffre de quelques imprécisions qu'il convient d'indiquer ici. En effet, d'après les propos du directeur financier d'un réseau mutualiste repris par Gloukoviezoff (2004b), un exclu bancaire « ce n'est pas forcément quelqu'un qui est hors de la banque, c'est également quelqu'un qui est dans la banque mais n'y comprend rien ». Il est évident que dans les pays sous-développés, parmi la frange de la population bancarisée, il y a des personnes qui bien que disposant d'un compte en banque ne comprennent rien aux services proposés; se contentant de gérer leur compte comme une caisse où ils déposent et retirent de la monnaie fiduciaire, ou même sont bloquées par la banque pour utiliser tous les services proposés.

Ce qui nous permet de dire que toutes les personnes non bancarisées sont incluses dans le pourcentage de celles qui sont exclues bancaires, auquel on ajoute ceux qui sont bancarisées mais qui ne comprennent rien des services offerts ou qui n'ont pas accès à ces services bancaires.

Dans ce chapitre qui prend fin, il a été question pour de développer la théorie sur la relation pouvant exister entre la surliquidité bancaire et l'exclusion bancaire des particuliers. Alors nous avions vu en premier temps les différentes modalités qu'un particulier devait remplir pour ouvrir un compte en banque. En suite, nous avions présenté la surliquidité bancaire comme la cause de l'exclusion bancaire des particuliers par les banques et présenter les différentes conséquences négatives, que cela pouvait causer aux particuliers dans la société et pour l'économie toute entière. Après, nous avions présenté quelques limites sur la relation pouvant

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exister entre la surliquidité bancaire et l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Nous avions par exemple vu que les particuliers pouvaient s'auto-exclure pour différentes raisons.

Ce qui nous préoccupe actuellement, c'est de savoir pour ce qui en est du Cameroun, où nous remarquons que très peu de particuliers sont clients des banques et ceux qui sont clients de ces banques, très peu utilisent tous les services offerts par ces banques. La surliquidité bancaire est-elle la cause de ce phénomène ? Etant donné que l'économie du Cameroun est financée en majorité par le système bancaire. Exclure des particuliers devient alors négatif pour cette économie car cela réduit les liquidités dont cette économie a besoin. D'où donc il est nécessaire pour nous de savoir si effectivement la surliquidité est à l'origine de ce phénomène au Cameroun dans le chapitre suivant.

Chapitre 4 : Relation entre surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les banques au Cameroun.

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Le Cameroun est un pays en voie de développement, qui fournit des efforts depuis quelques années, pour devenir pays émergent à l'horizon 2035. Pour y parvenir, il faut que son économie connaisse une croissance élevée et cela n'est possible, que si les sources de financement de cette économie jouent effectivement leur rôle. Or, nous savons que la source de financement accessible à toutes les entreprises, ainsi qu'à l'Etat est le financement bancaire ou par intermédiation, le marché financier camerounais tardant à bien décoller et à financer réellement l'économie. Alors, si ce système bancaire ne collecte pas de façon efficace les dépôts des ménages pour pouvoir les prêter aux entreprises à besoin de financement, cela va réduire la croissance économique du Cameroun. C'est ainsi que nous remarquons, que plusieurs particuliers qui doivent faire des dépôts auprès des banques, ne sont pas des clients de ces banques. Plusieurs de ceux qui sont déjà clients de ces banques, ne bénéficient pas de tous les services offerts par ces banques. Nous nous posons donc la question de savoir, ce qui pouvait être à l'origine de ce phénomène. Dans le chapitre précédent, nous avions présenté une théorie démontrant que la surliquidité bancaire était la cause de ce phénomène. Mais par la suite, nous avions présenté des limites à cette relation entre surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les banques. L'objectif de ce chapitre sera de faire une étude empirique pour ce qui est des banques camerounaises. Cela nous permettra de tirer une conclusion à savoir, si la surliquidité bancaire est déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers ou pas au Cameroun, c'est-à-dire confirmer ou infirmer que, plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers de ses services. Si nous nous prononçons par un oui, nous aurions démontré que la surliquidité bancaire a des effets négatifs sur l'économie camerounaise, car elle sera déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Pour y arriver, nous allons segmenter notre chapitre en deux sections. La première section sera consacrée à la présentation de la méthodologie que nous allons utiliser, pour y parvenir à tirer une conclusion. La deuxième section quant à elle, nous permettra de faire une présentation des résultats ainsi que l'interprétation de ces résultats.

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Section 1 : Présentation de la méthodologie de l'étude.

Le Cameroun, comme nous l'avions souligné dans le chapitre deux, est un pays qui avait été frappé par une crise financière vers les années 1980. Celle-ci a conduit à la liquidation de 8 banques et d'autres à capital public ont été restructurées. A la sortie de crise en 1994, les banques camerounaises ont reçu de plus en plus de dépôts provenant des épargnants. Mais, le constat que nous faisons est que ce système se trouve depuis cette sortie de crise en situation de surliquidité. De l'autre coté, nous constatons que plusieurs camerounais ne participent pas aux activités de ces banques camerounaises. Et ceux qui sont clients des banques ne bénéficient pas de tous les

services qu'offrent les banques comme les crédits à la consommation, les découverts etc
Nous nous posons alors la question de savoir ce qui cause l'exclusion bancaire des particuliers ? Est-ce que c'est le fait que les banques camerounaises soient sur liquides, qui les poussent à exclure les particuliers à faibles revenus de leurs services ? Ou alors ce phénomène de surliquidité est déterminé par d'autres choses, autres que l'exclusion bancaire des particuliers des banques camerounaises ? La méthodologie que nous allons adopter dans ce chapitre, nous permettra de pouvoir enfin savoir, si la surliquidité bancaire est déterminée véritablement par l'exclusion bancaire des particuliers au Cameroun. En d'autres termes, savoir si plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers. Si les banques sont sur liquides du fait de l'exclusion bancaire des particuliers, alors nous aurions montré les effets négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun, car ce comportement a des effets négatifs sur l'économie. Pour arriver à nos fins, il sera utile pour nous de présenter la période et la population de l'étude, avant de présenter par la suite les variables de l'étude et le modèle statistique.

1.1.La période et la population de l'étude

Faire une étude empirique, nécessite de préciser la période de l'étude qui sera prise en compte d'une part, mais surtout préciser la population sur laquelle sera basée l'étude empirique. Ainsi, lorsque la période et la population de l'étude sont déterminées, l'étude empirique est déjà possible et c'est à partir de celle-ci que nous pourrions répondre avec aisance aux questions posées à la problématique.

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1.1.1. La période de l'étude.

La période de l'étude concerne le cadre temporel, que nous allons utiliser pour délimiter notre étude dans le temps. C'est ainsi que nous avions choisi notre période d'étude, qui concerne les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010, à cause de la difficulté d'obtention des données quantitatives sur une longue période, concernant les banques commerciales au Cameroun. Etant donné que l'accès à ces banques n'est pas facile, ce qui nous a amené à choisir une période où on espérait avoir des données sans difficultés.

1.1.2. La population de l'étude.

Comme nous l'avions précisé dans le deuxième chapitre, le Cameroun compte actuellement 13 banques commerciales en 2014. Ces banques sont les suivantes : l'Afriland First Bank (First Bank), de la Banque Atlantique (BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC), de la Citibank NA Cameroun (CB), de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de l'Ecobank Cameroun SA (EBC) de la National Financial Crédit (NFC), de la Standard Chartered Bank Cameroun (SCBC), de la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC), de l' Union Bank of Cameroon (UBC), de l'United Bank For Africa ( UBA) et de la BGFI Bank Cameroun. Mais au regard de notre période de l'étude, qui concerne les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010, nous avions été obligé de baser notre étude sur les 12 banques commerciales dont comptait le Cameroun en Décembre 2010. Mais jusqu'à ce niveau, nous avions été confronté aux difficultés d'obtention des données sur toutes ces 12 banques. Les banques ne donnant pas facilement accès à leurs données au public, nous avions été obligé de travailler avec les rapports annuels de 6 banques seulement que nous avions obtenus et ce n'est que sur ces banques commerciales que nous avions eu la possibilité d'obtenir des données quantitatives. Ces 6 banques sont les suivantes : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC); la Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et la National Financial Credit Bank (NFC Bank). Et c'est sur celles-ci, que nous allons baser notre étude pour pouvoir répondre à la question posée à la problématique.

Il est opportun pour nous de présenter par la suite les variables de l'étude, ainsi que le modèle statistique que nous allons utiliser.

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1.2. Présentation des variables de l'étude et du modèle statistique.

Une étude empirique sans variables n'est pas possible. C'est ainsi que nous trouvons nécessaire ici de présenter les différentes variables, qui vont intervenir dans cette étude empirique, avant de présenter par la suite le modèle statistique, qui sera utiliser pour pouvoir étudier ces variables et répondre à la question posée à la problématique.

1.2.1. Présentation des variables de l'étude.

Les variables de l'étude que nous présentons ici, sont celles qui vont nous permettre de pouvoir tester notre hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers. Ces variables sont subdivisées en variables endogènes et variables exogène comme suit :

? Une variable endogène (dépendante) ou variable de surliquidité. Comme nous l'avions souligné au chapitre deux, c'est un ratio qui mesure la surliquidité de chacune des 6 banques de l'étude, pour chacune des années de l'étude. Son expression est Y=Dépôts /Crédits net de provisions. Selon Wanda (2007), il ya surliquidité bancaire lorsque Y >1, c'est-à-dire qu'il existe un excédent de couverture des crédits qui ne sont pas provisionnés par les dépôts (longs et courts). Les dépôts ici sont constitués des dépôts à vue (DAV) ou à court terme et des dépôts à terme (DAT) ou dépôts à moyen et à long terme. La variable Y est obtenue à partir des rapports annuels des 6 banques de notre étude. C'est à partir de cette variable, que nous pourrions faire un jugement sur la relation pouvant exister entre la surliquidité d'une banque et son degré d'exclusion des particuliers. Et c'est à partir de là, que nous pourrions tirer une conclusion, sur la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. C'est-à-dire, savoir si cette surliquidité bancaire a des effets positifs ou non sur l'économie du Cameroun. Mais pour y parvenir, il est utile pour nous de présenter aussi les variables exogènes.

? En ce qui concerne les variables exogènes, nous en dénombrons six variables (X1 ; X2 ;

X3 ; X4 ; X5 et X6) comme suit :

X1 : Mesure le risque de crédit (créances compromise, douteuses et impayées/ total des crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle du risque de crédit.

X2 : apprécie la volatilité des ressources bancaires (DAV/total dépôts). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour les crédits à long terme.

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X3 : Mesure la structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée par le rapport crédits à CT/ total crédits

X4 : Représente la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année par une banque. Cela détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques. C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de dépôts. Plus cette variable est faible, plus le niveau d'exclusion est élevé.

X5 : Représente le nombre d'agences bancaires pour 100 000Km2. Sa diminution représente l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il représente la pénétration démographique des agences.au Cameroun.

X6 : représente le nombre d'agences bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la pénétration géographique des agences.au Cameroun. Plus cette pénétration géographique est faible, plus il ya exclusion bancaire des particuliers par les banques.

Le tableau ci-dessous nous présente l'évolution des prêts octroyés par les banques aux particuliers durant les cinq années de l'étude.

Tableau 5: Présentation des prêts octroyés aux particuliers par les 6 banques camerounaises (données en millions de FCFA)

 

AFB

BICEC

ECOBANK

SGBC

CBC BANK

NFC BANK

2006

Prêts aux particuliers

63

454

32

849

12

145

40

316

10

453

4,009

2007

Prêts aux particuliers

57

684

35

741

21

404

45

102

12

551

3,087

2008

Prêts aux particuliers

68

416

44

009

19

404

38

386

22

939

12,600

2009

Prêts aux particuliers

74

074

82

521

20

055

39

230

13

230

23,978

2010

Prêts aux particuliers

75

517

44

902

19

852

49

422

11

829

21 457

Source : Auteur à partir des rapports annuels des 6 banques.

Le graphique ci-dessous nous permet de visualiser le niveau de prêts octroyés aux particuliers par chaque banque pour l'année 2010.

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Graphique 3 : Niveau de prêts aux particuliers par chacune des 6 banques en 2010 (données en millions de FCFA).

80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000

0

 
 
 
 

prêts aux particuliers

Source : Auteur à partir des rapports annuels.

Ces variables sont celles qui sont susceptibles d'expliquer le phénomène de surliquidité. Nous avions choisi celles-ci, vu la disponibilité des données, car plusieurs variables sont susceptibles d'expliquer la surliquidité bancaire. Ces variables sont toutes des variables quantitatives. Nous n'aurions pas à faire avec des variables qualitatives, tous simplement parce que nous n'avions pas eu la possibilité de déposer des questionnaires et d'avoir des réponses à nos questions auprès des banques commerciales, qui font l'objet de notre étude.

Ayant déjà présenté toutes les variables de l'étude, il est nécessaire pour nous de faire actuellement une présentation de notre modèle statistique.

1.2.2. Présentation du modèle statistique.

Nous avions précisé plus haut, que nous travaillons avec 6 banques des 12 banques dont le Cameroun comptait en fin 2010. Les 6 banques sont : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC); la Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et la National Financial Credit Bank (NFC Bank).

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Les données utilisées en économétrie sont le plus souvent des séries chronologiques, telles que le nombre d'entrées de marchandises par mois, la croissance annuelle du chiffre d'affaire, d'une entreprise etc. Par ailleurs, on peut disposer de données en coupe instantanée concernant une période donnée, telle que la valeur ajoutée des entreprises du secteur agricole pour l'exercice 2007. Les données de panel, ou données longitudinales possèdent deux dimensions (individuelle et temporelle) et rapportent les valeurs des variables considérées relevées pour un ensemble, ou panel, d'individus sur une période donnée. C'est ainsi que nous pouvons avoir pour ce qui est des données de panel les modèles à effets fixes.

Le modèle à effets fixes suppose que les relations entre la variable dépendante et les variables explicatives sont identiques pour tous les individus. Vu nos données, le modèle à effets fixes est impossible, alors nous avions été obligé d'utiliser le modèle dynamique.

Un modèle dynamique est un modèle dans lequel un ou plusieurs retards de la variable dépendante figurent comme variables explicatives. A l'inverse des GMM (méthode des moments généralisés) en panel dynamique, les techniques économétriques standards comme les MCO ne permettent pas d'obtenir des estimations sans biais d'un tel modèle, à cause de la présence de la variable dépendante retardée à droite de l'équation. Il s'en suit des estimations biaisées. La méthode GMM repose sur les conditions d'orthogonalité entre les variables retardées et le terme d'erreur, aussi bien en différences premières qu'en niveau. Lorsque le modèle dynamique est exprimé en différences premières, les instruments sont en niveau, et vice versa. Dans le modèle à estimer, l'utilisation des variables retardées comme instruments diffère selon la nature des variables explicatives:

(a) Pour les variables exogènes, leurs valeurs courantes sont utilisées comme instruments.

(b) Pour les variables prédéterminées ou faiblement exogènes (des variables qui peuvent être influencées par les valeurs passées de la variable dépendante, mais qui restent non corrélées aux réalisations futures du terme d'erreur), leurs valeurs retardées d'au moins une période peuvent être utilisées comme instruments.

(c) Pour les variables endogènes, leurs valeurs retardées de deux périodes et plus peuvent être des instruments valides.

La validité des instruments retenus peut être confirmée ou infirmée, à partir des tests de Hansen et de Sargan. Il existe deux variantes d'estimateur des GMM en panel dynamique: L'estimateur GMM en différences premières et l'estimateur GMM en système.

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L'estimateur GMM en différences premières d'Arellano et Bond (1991) consiste à prendre pour chaque période la première différence de l'équation à estimer pour éliminer les effets spécifiques individuels. On obtient :

Ayi,t = âA yi,t-1 +ö AXi,t + A åi,t

Il s'agit ensuite d'instrumenter la variable endogène retardée par ses valeurs passés de 2 périodes et plus. Cependant, cette méthode ne permet pas d'identifier l'effet des facteurs invariants dans le temps. De plus, Blundel et Bond (1998) ont montré à l'aide des simulations de Monte Carlo que l'estimateur GMM en système est plus performant que celui en différences premières, ce dernier donne des résultats biaisés dans des échantillons finis lorsque les instruments sont faibles.

L'estimateur GMM en système de Blundel et Bond (1998), combine les équations en différences premières avec les équations en niveau. Les instruments dans l'équation en différences premières sont exprimés en niveau, et vice versa.

Au regard de la petite taille de notre population qui est de 6 banques, les tests multidimensionnels sont moins pertinents. Ainsi, nous avons trouvé favorable d'utiliser la régression des données de panel par le modèle dynamique parce que le nombre d'observations est le produit de la taille et du nombre d'années d'étude, soit 6 x 5 = 30 observations. Ici en fonction des données qui étaient à notre disposition, nous avions considéré que la surliquidité est expliquée par des comportements liés au temps ou temporels et de la surliquidité retardée. Cela veut dire que ces comportements varient en fonction des dates d'observation. Alors les données sont organisées en panneaux (panel) comme suit : les données temporelles sont indicées par i,t, telles que le modèle d'analyse s'écrit :

Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+ bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5

(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.

Avec Yi,t, la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes telles que :

X1 : Mesure le risque de crédit (créances compromise, douteuses et impayées/ total des crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle du risque de crédit.

X2 : apprécie la volatilité des ressources bancaires (DAV/total dépôts). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour les crédits à long terme.

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X3 : Mesure la structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée par le rapport crédits à CT/ total crédits

X4 : Représente la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques. C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de dépôts.

X5 : Représente le nombre d'agences bancaires pour 100 000Km2. Sa diminution représente l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il représente la pénétration démographique des agences.au Cameroun.

X6 : représente le nombre d'agences bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la pénétration géographique des agences.au Cameroun.

Après avoir présenté la méthodologie à utiliser pour notre étude empirique, il est opportun pour nous de passer à la présentation des résultats ainsi qu'à leur interprétation pour pouvoir la répondre à notre question qui nous préoccupe.

Section 2 : L'exclusion bancaire des particuliers : une cause indéniable de la surliquidité
des banques au Cameroun.

Savoir si les banques commerciales du Cameroun sont sur liquides parce qu'elles excluent les particuliers ou non, nécessite pour nous de faire une présentation des résultats que nous avions obtenus sur l'étude empirique. Cette étude empirique, menée sur les 6 banques qui concernent notre étude dans la période allant de 2006 à 2010. Et c'est à partir de ces résultats obtenus, que nous pourrions faire une interprétation et pouvoir répondre à la question qui est celle de savoir, si cette surliquidité bancaire est un frein ou un catalyseur pour l'économie du Cameroun. Nous commençons par présenter ces résultats, avant de passer à leur interprétation.

2.1. Présentation des résultats de l'étude.

Pour avoir les résultats que nous allons vous présenter, il nous a fallu introduire la variable endogène retardée d'une période dans les variables explicatives notamment la surliquidité bancaire à t-1, de manière à tester l'effet de Comportements dynamiques. Cette variable endogène retardée est susceptible d'expliquer la surliquidité à la période t. Compte tenu de la multitude de variables capables d'expliquer le phénomène de surliquidité, nous avions choisi 6 qu'on a additionnées avec la variable retardée. Ce qui nous a donné un total de 7 variables

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indépendantes ou exogène et une variable endogène ou variable de surliquidité. Toute ces données sont traitées avec le logiciel STATA 12 et pour les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010. A partir des résultats obtenus, nous allons seulement nous baser à voir le comportement des variables qui sont capables d'expliquer le phénomène de surliquidité à partir de l'exclusion bancaire des particuliers. C'est-à-dire voir si parmi les déterminants de la surliquidité, les variables qui expliquent l'exclusion bancaire des particuliers sont parmi celles qui sont significatives. Nous allons commencer par présenter les résultats obtenus à l'aide d'un tableau avant de présenter par la suite les différentes variables exogènes qui sont significatives.

2.1.1. Présentation du tableau des résultats.

Ces différents résultats sont les suivants comme le présente le tableau ci-dessous :

Tableau 6: Les principaux résultats de l'analyse.

Arellano-Bond dynamic panel-data estimation Number of obs = 30

Group variable: id Number of groups = 6
Time variable: année

Obs per group: min = 5

avg = 5.0

max = 5

Number of instruments = 17 Wald chi2 (10) = 21.161

Prob > chi2 = 0.0197

One-step results

ratio_surliquidite

|

Coef.

Std. Err.

z

P>|z|

[95% Conf.

Interval]

+

 
 
 
 
 
 
 

Ratio surliquidité

|

 
 
 
 
 
 

L1.

|

1.156981

.44979

2.57

0.010

.2754085

2.038553

Struct_credit

|

.463707

1.338472

0.35

0.029

-2.159649

3.087063

Pret_part

|

-10.42271

3.495742

-2.98

0.003

-17.27424

-3.571184

Nbre_agenc

|

15.87287

23.53909

0.67

0.500

-30.2629

62.00865

nbre_agen_1000

|

-40.12117

48.71012

-0.82

0.010

-135.5912

55.34891

Risque crédit

|

1.440718

1.784414

0.81

0.019

2.938105

4.056669

vol_rb

|

2.477717

2.310517

1.07

0.284

-2.050813

7.006246

_cons

|

.2715293

2.055274

0.13

0.895

-3.756734

4.299792

Instruments for differenced equation

GMM-type: L (2/.).ratio_surliquidite

Standard: D.struct_credit D.pret_part D.nbre_agenc D.nbre_agen_1000

D.risque_credit D.vol_rb

Instruments for level equation

Standard: _cons

SOURCE: Auteur à partir des investigations menées.

A partir de ces résultats, nous constatons que le test global est significatif, car 0,05> 0,0197. Ainsi nous pouvons déjà écrire l'équation suivante :

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Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6. Ces résultats sont les mêmes que ceux que nous avions eu au chapitre deux mais l'interprétation étant différente car les hypothèses à tester sont aussi différentes. Ainsi il est utile pour nous de présenter à présent les différentes variables exogènes significatives.

2.1.2. Présentation des différentes variables exogènes significatives.

Ces différentes variables exogènes significatives qui peuvent nous permettre de pouvoir vérifier notre hypothèse en ce qui concerne les banques commerciales camerounaises selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers sont les suivantes :

Yt-1 : représente la variable de surliquidité retardée ;

X1 : Mesure le risque de crédit (créances compromise, douteuses et impayées! total des crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle du risque de crédit.

X3 : Mesure la structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée par le rapport crédits à CT! total crédits

X4 : Représente la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques. C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de dépôts.

X6 : représente le nombre d'agences bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la pénétration géographique des agences.au Cameroun.

Ces cinq variables sont celles qui sont significatives et par conséquent sont susceptibles d'expliquer le phénomène de surliquidité pour ce qui concerne notre étude. C'est à partir de ces variables significatives que nous pourrions affirmer ou infirmer notre hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers. En d'autres termes voir si la surliquidité des banques camerounaises, concernant notre période d'étude qui va de 2006 à 2010, est majoritairement déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers. Et c'est à

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partir de la réponse obtenue que nous pourrions nous prononcer sur la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun. C'est-à-dire savoir, si cette surliquidité à des effets positifs ou bien négatifs sur cette économie camerounaise.

Nous rappelons ici que nous allons se baser sur l'exclusion bancaire des particuliers déjà clients des banques car c'est à partir de là que nous pourrions bien déterminer si c'est cette exclusion qui cause la surliquidité des banques au Cameroun. Travailler sur les particuliers qui sont totalement hors du système, va s'assimiler à l'étude de la faible bancarisation. Mais nous précisons quand même que les particuliers non bancarisés, sont aussi considérés comme exclus bancaires.

Etant donné que nous avions déjà présenté les résultats obtenus, il nous reste maintenant à les interpréter pour tirer une conclusion.

2.2. Interprétation des résultats de l'étude.

Après l'analyse de nos résultats, nous avions obtenu l'équation de régression. Il est question pour nous de présenter cette équation de régression avant de pouvoir expliquer les données de cette équation, afin de vérifier notre hypothèse.

2.2.1. Présentation de l'équation de régression.

Cette équation qui est la même que celle que nous avions eu au deuxième chapitre est la suivante :

Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6

Les variables explicatives qui se retrouvent dans l'équation sont celles qui sont significatives. Le modèle étant à constante commune ou unique, il n'y a donc pas d'effet individuel propre à chaque banque. Ce qui traduit une certaine homogénéité du comportement des différentes banques face au phénomène de surliquidité. Il est question pour nous de faire une explication des données obtenues de cette équation.

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2.2.2. Explication des variables exogènes significatives.

Etant donné que l'objectif de ce chapitre est de vérifier par l'étude empirique si plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers de ses services. D'après les résultats que nous avions obtenus, nous constatons que la variable de surliquidité est significativement expliquée par Yt-1 ; X1 ; X3 ; X4 et X6. En d'autres termes les principales variables explicatives de la surliquidité pour notre étude sont : la variable retardée de la surliquidité d'une période ; le risque de crédit ; la structure de crédits octroyés par la banque; la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une année et la pénétration géographique des agences des banques.

Nous constatons donc que la variable X4 qui représente les prêts octroyés aux particuliers est significative. La valeur de son paramètre est de -10,42271. Son signe négatif signifie que lorsque la surliquidité d'une banque augmente de 1%, les prêts aux particuliers diminuent de 10,42%. Or plus les prêts aux particuliers diminuent, plus il ya exclusion bancaire de ces particuliers Alors cette variable explique la surliquidité derrière la variable de risque de crédit et celle de la surliquidité retardée. Ainsi, les banques camerounaises sont aussi sur liquides, parce qu'elles n'octroient pas des crédits de façon suffisante aux particuliers. Ce qui permet de dire que la surliquidité des banques au Cameroun est aussi déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers.

Nous pouvons aussi constater que la variable X6 est aussi significative. Elle détermine le nombre d'agences bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la pénétration géographique des agences au Cameroun. Plus cette pénétration géographique est faible, plus il ya exclusion bancaire des particuliers par les banques. Ainsi, nous constatons que la valeur de son paramètre est - 40,12117. Ce qui signifie que la surliquidité bancaire et la pénétration géographique des banques au Cameroun évoluent dans le sens inverse. Lorsque les banques sont sur liquides, elles ne veulent plus augmenter leur pénétration géographique. Ce qui augmente les coûts supportés par les particuliers pour pouvoir se rendre dans une agence bancaire. Et par conséquent se découragent et désertent le système bancaire. Or l'économie camerounaise a besoin d'assez de liquidités pour pouvoir fonctionner, ainsi limiter ces liquidités est négatif pour l'économie du Cameroun. Ce qui nous permet de conclure ici, que la surliquidité bancaire est un frein pour l'économie camerounaise, car elle est aussi déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers. Ces particuliers qui n'ont pas accès aux crédits bancaires ou ont faiblement accès aux crédits, devaient consommer de plus en plus de produits de l'économie, s'ils auraient plus de crédits

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bancaires. Alors en limitant les crédits aux particuliers, conduit aussi à freiner l'économie camerounaise. Ne pas étendre les agences bancaires dans tout le territoire camerounais, diminue les dépôts que ces particuliers devaient faire auprès des banques et par conséquent diminue les liquidités dont a besoin l'économie camerounaise, pour pouvoir se développer. Ainsi vue, la surliquidité bancaire a des effets négatifs sur l'économie camerounaise. Le graphique ci-dessous, nous montre l'évolution des prêts aux particuliers par banque de 2006 à 2010.

Graphique 4 : représentation des prêts aux particuliers par banque de 2006 à 2010.

Graphs by Id

2006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 2010

4

1

Année

2

5

3

6

SOURCE: Auteur à partir des investigations menées.

Ce graphique, nous permet de visualiser l'évolution des prêts accordés par chacune des banques de notre étude pour la période de l'étude qui va de 2006 à 2010. Nous constatons que ces prêts diminuent chaque année pour ce qui est d'Afriland First Bank, représentée par le chiffre 1 ; la BICEC, représentée par le chiffre 2 garde une tendance presque stable ; la NFC Bank, représentée par le chiffre 6 a connue une chute de 2006 à 2007, une grande hausse en 2008 puis une hausse légère en 2009 pour rechuter en 2010. Les autres banques gardent une tendance presque stable.

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Le graphique ci-dessous par conséquent, montre l'évolution de la pénétration géographique et démographique des banques camerounaises représentées dans notre étude.

Graphique 5 : représentions de la pénétration géographique et démographique des banques de 2006 à 2010.

.15

1

.1

2

3

.05

0

6

4

5

.15

.1

.05

0

Année

Graphs by Id

2006 2007 2008 2009 2010 2006 2007 2008 2009 2010 2006 2007 2008 2009 2010

Nbre d'agences sur 1000 km2

Nbre d'agences sur 100 000 habits

SOURCE: Auteur à partir des investigations menées.

La courbe de couleur rouge, permet de représenter la pénétration géographique de chaque banque pour 1000km2.

Au terme de ce chapitre quatre de notre travail, il a été question pour nous de faire une étude empirique pour pouvoir vérifier l'hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle exclut les particuliers de ses service. Cette étude, avait pour objectif de déterminer la portée de la surliquidité bancaire dans une économie. C'est-à-dire, savoir si la surliquidité à des effets positif ou négatifs dans une économie. Alors pour y arriver à répondre à cette question, nous avions choisi de travailler sur 6 banques commerciales du Cameroun, pour la période allant de 2006 à 2010 et pouvoir vérifier la portée de cette surliquidité sur l'économie du Cameroun.

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Après l'analyse et l'interprétation des résultats que nous avions obtenus, nous avions tiré une conclusion que la surliquidité bancaire du Cameroun était aussi déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers. C'est-à-dire, que ces banques camerounaises étaient aussi sur liquides parce qu'elles refusaient d'octroyer les crédits aux particuliers, cette surliquidité les poussaient aussi à refuser d'étendre leurs agences dans tout le territoire camerounais. Ce qui nous a permis de dire que cette surliquidité est un frein pour l'économie camerounaise, car elle a des effet négatifs sur cette économie.

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Dans cette partie qui se conclut, il a été question pour nous de vérifier l'hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers. Ceci pour étudier la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie. C'est-à-dire savoir, si la surliquidité bancaire, est un catalyseur ou un frein pour l'économie. Alors nous avions présenté une théorie divergente, où certains auteurs affirmaient que les particuliers sont exclus du système bancaire du fait des banques, lorsque celles-ci sont sur liquides. D'autres auteurs par contre, voyaient les choses de manière différentes. Pour eux, les particuliers s'auto excluent pour diverses raisons. Ainsi, pour pouvoir tirer une conclusion à ce débat, il a été question pour nous de mener une étude empirique, pour ce qui concerne les banques commerciales de Cameroun pour la période allant de 2006 à 2010. Faute d'accès aux banques, nous avions été obligés de travailler seulement sur 6 des 12 banques que comptait le Cameroun en fin 2010. Après analyse et interprétation des résultats, nous avions conclus que la surliquidité de ces banque étaient aussi déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers, parce qu'elles n'octroyaient pas suffisamment de crédits aux particuliers. Nous constatons aussi que lorsque ces banques étaient de plus en plus sur liquides, elles refusaient d étendre leur pénétration géographique dans tout le territoire du Cameroun. Ce qui représentait l'exclusion bancaire des particuliers par ces banques. A partir de ces résultats nous avions conclus que cette sur liquidité bancaire est un frein pour l'économie du Cameroun, car les effets que celle-ci cause sont négatifs pour cette économie qui a besoin de tous les liquidités nécessaires, pour pouvoir se développer et devenir émergent à l'horizon 2035.

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CONCLUSION GENERALE.

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Les banques sont des intermédiaires financiers, dont le rôle est de financer les agents à besoin de financement, au travers des capitaux issus des agents à capacité de financement. Cette intermédiation se traduit par le caractère exceptionnel et exclusif qu'ont les établissements de crédit dans la triple transformation des échéances, des taux et des risques. Ceci justifie, dès lors l'importance du système bancaire au sein de l'économie et de la nécessité de toujours contrôler son rôle et son activité pour une bonne croissance de l'économie.

Au Cameroun, pays en voie de développement, prédomine une économie d'endettement matérialisée par la prédominance de la finance bancaire ; le financement bancaire constitue donc la principale sinon la seule source de financement de l'économie, étant donné que le marché boursier camerounais tarde à décoller véritablement.

Ayant fait suite à la crise dans les années 1980, le système bancaire camerounais a connu de nombreuses difficultés liées principalement à trois facteurs à savoir : la baisse des cours des produits de base exportés sur lesquels reposait l'économie, le rôle prépondérant joué par l'Etat en tant qu'actionnaire majoritaire dans la plupart des banques et l'inefficacité du dispositif de surveillance existant couplé à la mauvaise gestion des établissements bancaires. Par ailleurs pour y remédier, des reformes ont été entreprises par les autorités monétaires dans les années 1990 et ces dernières portaient essentiellement sur deux aspects : la restructuration du système bancaire et le changement de politique monétaire.

S'inscrivant dans un contexte de libéralisation financière ; ces réformes avaient pour objectif de restaurer la liquidité des banques sinistrées par la crise et de permettre un meilleur financement de l'économie. Si le premier objectif a été atteint, le deuxième à l'évidence reste loin des ambitions des réformateurs dans la mesure où les banques sont devenues sur liquides.

Cette surliquidité que connait le système bancaire camerounais est fortement critiquée par les Economistes, les Financiers et même les Adémiciens qui attribuent à cette surliquidité une négativité totale pour l'économie et parfois pour le système bancaire lui-même sans essayer de savoir, si cette surliquidité peut aussi être importante pour une économie comme celle du Cameroun.

C'est dans cette optique que notre thème a pris corps et à la lumière des fondements théoriques et empiriques, nous nous sommes interrogés sur les enjeux de la surliquidité bancaire au Cameroun. En d'autres termes déterminer la portée de la surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun.

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C'est-à-dire savoir si cette surliquidité bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour l'économie du Cameroun.

L'objectif de notre travail était de mettre en évidence les effets positifs et négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise.

En guise d'une bonne harmonisation des idées, notre travail a été abordé en deux parties. En effet, nous avons procédé dans chacune des parties à une analyse théorique et à une analyse empirique.

Pour ce qui est de la première partie, il a été question pour nous de vérifier si plus une banque est sur liquide, plus est a une bonne gestion de ses risques. En d'autres termes, cette partie avait pour objectif de voir si la surliquidité des banques camerounaises est déterminée par la bonne gestion des risques par ces banques.

C'est ainsi, que nous avions commencé par présenter une théorie sur la relation entre surliquidité et gestion des risques par les banques. Les résultats obtenus étaient controversant car certains auteurs affirmaient que la surliquidité des banques était due à une bonne gestion des risques par celles-ci et d'autres auteurs par contre, affirmaient que cette surliquidité provient d'autres déterminants autres que la gestion des risques par les banques et ces déterminants pouvaient être externes ou internes à la banque et parfois les deux au même moment.

Pour tirer une conclusion à cette controverse, il a été question pour nous de faire une étude empirique sur 6 banques commerciales du Cameroun, pour la période allant de 2006 à 2010. Il a fallu pour nous de faire une régression des données de panel en utilisant le modèle de panel dynamique où la variable de surliquidité retardée d'une période est variable explicative. Les résultats obtenus, nous ont montré que cette surliquidité était expliquée majoritairement par le risque de crédit où son paramètre était de 1,440718, positif et plus important que tous les autres paramètres. Ce qui nous a permis de conclure que cette surliquidité était déterminée majoritairement par la gestion des risques car plus le risque de crédit était grand, plus les banques étaient sur liquides.

D'après ces résultats nous avions conclus que la surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie du Cameroun, car elle permet de réduire le risque d'une nouvelle crise bancaire qui a souvent des conséquences négatives pour l'économie camerounaise. A partir de cette conclusion, nous avions vu que la surliquidité bancaire a des effets positifs sur l'économie camerounaise.

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Concernant la deuxième partie, il a été question pour nous de déterminer si plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers. Cela avait pour objectif de voir si cette surliquidité n'avait pas aussi des effets négatifs sur l'économie du Cameroun.

Pour y arriver, nous avions toujours présenté la théorie pouvant exister entre surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers. La littérature nous a montré que l'exclusion bancaire des particuliers était causée volontairement par les banques sur liquides. En d'autres termes, cette exclusion bancaire est un déterminant de la surliquidité bancaire. Mais d'autres auteurs par contre ont infirmé cela, en montrant plus tôt que cette exclusion bancaire est le fait de l'auto exclusion des particuliers, pour des raisons diverses et non la cause des banques par l'intermédiation de la surliquidité.

Il a donc été nécessaire pour nous, de mener une étude empirique sur 6 banques commerciales du Cameroun pour pouvoir vérifier la littérature. Pour y arrivé, nous avions utilisés la régression des données de panel par le modèle de panel dynamique, où la variable retardée d'une période de la surliquidité était susceptible d'expliquer la surliquidité à la période t. Les résultats obtenus nous permis de conclure que la surliquidité bancaire du Cameroun, était aussi déterminée par la faible octroie de crédits aux particuliers. Son paramètre est de -10,42271. Son signe négatif signifie que la surliquidité et la proportion de prêts octroyés aux particuliers évoluent dans le sens contraire. Lorsque la surliquidité augmente, les prêts aux particuliers diminuent.

En ce qui concerne la pénétration géographique des agences de ces banques, nous avions constatés que la variable qui permet de déterminer cette pénétration a un paramètre de - 40,12117. Son signe négatif montre que la surliquidité bancaire et la pénétration géographique de ces banques évoluent dans le sens contraire.

Ce qui nous a donc permis de dire que la surliquidité bancaire est aussi un frein pour l'économie du Cameroun car est permet l'exclusion bancaire des particuliers.

Avec ces deux hypothèses et les résultats obtenus de l'étude empirique concernant ces hypothèses, il est facile pour nous de dire que la surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie camerounaise parce qu'elle permet de d'éliminer le risque de crise bancaire et permet au système bancaire de devenir solide et saint car l'économie camerounaise a besoin de système bancaire sans crise, pour pouvoir se financer et pouvoir s'accroitre. Ceci montre les effets positifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise.

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De l'autre côté, nous pouvons aussi voir que cette surliquidité est un frein pour cette même économie du Cameroun car les banques sont aussi sur liquides parce qu'elles n'octroient pas suffisamment de crédits aux particuliers, mais aussi le fait que ces banques soient sur liquides les amène à ne pas étendre leur pénétration géographique. Ce qui montre les effets négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise.

Une surliquidité bancaire au Cameroun qui a des effets positifs étant un catalyseur pour l'économie camerounaise car déterminée en majorité par une gestion de risque, mais aussi une partie déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers. Alors pour que cette surliquidité ne soit qu'un catalyseur, il faut trouver un niveau de surliquidité qui permet à l'économie de bien fonctionner car l'économie a besoin d'un système bancaire sans crise, mais elle a aussi besoin de ces liquidités pour pouvoir s'accroitre et permettre au Cameroun d'atteindre son objectif de pays émergent à l'horizon 2035.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

ANNEXES

ANNEXES N°1 : Présentation de la surliquidité des 6 banques en valeur (en millions de FCFA).

 

AFB

BICEC

Ecobank

SGBC

CBC BANK

NFC BANK

2006

Dépôts

224 987

348 764

86 978

315 081

156 745

10 700

Crédits nets

103 587

138 452

60 421

237 429

59 075

8 586

Surliquidité

121 400

210 312

26 557

77 662

97 670

2 114

2007

Dépôts

261 251

352 937

101 055

345 168

181 746

19 388

Crédits nets

113 136

186 127

67 978

250 735

99 715

5 181

Surliquidité

148115

166 810

33 077

94 433

82 031

14 207

2008

Dépôts

308 692

354 181

142 324

341 874

180 265

25 427

Crédits nets

156 795

240 543

95 485

263 282

139 984

6 602

Surliquidité

151 897

113 638

46 839

78 592

40 281

18 825

2009

Dépôts

371 701

407 397

187 163

354 362

135 648

40 151

Crédits nets

205 866

271 617

99 138

280 263

122 911

32 998

Surliquidité

577 567

135 780

88 025

74 099

12 737

7 153

2010

Dépôts

443 765

472 266

207 580

380 075

126 042

52 209

Crédits nets

302 489

272 926

110 021

288 815

115 614

39 058

Surliquidité

141 276

199 340

97 559

91 260

10 428

13 151

Source : Auteur à partir des rapports annuels des 6 banques.

ANNEXE N°2 : Quelques chiffres pour illustrer la crise des années 1980.

Principaux indicateurs

1986-1989

Taux de croissance

-1,3%

Solde budgétaire

-11,4% du PIB

Balance de paiements

-14,1% du PIB

Endettement

+75% du PIB

Avoirs extérieurs nets

-95 milliards de FCFA

Taux de couverture de la monnaie

+22,3%

Compte d'opérations

-72,8 milliards de FCFA

Source : BEAC

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

ANNEXE N°3 : Situation des banques au cours des années 1980-1990.

Banques

Situation à la fin des années 1980

Situation dans les années

1990

SCB

En faillite en 1988 et liquidée en 1989

Est devenue la SCB-Crédit
Lyonnais

BICIC

En restructuration

Est devenue la BICEC en
1997 avec la banque populaire

SGBC

En restructuration

En restructuration

BIAOC

En faillite et reprise en 1991. Encore
en faillite en 1995

Reprise par la Méridien Bank
Cameroon en 1991

Cameroun Bank

 

-

Chase Bank

Fermée en 1985

-

Boston Bank

Fermée en 1985

-

Paribas Cameroun

En faillite en 1989

-

BCCC

Fermée en 1991

Reprise par la Standard
Characted Bank en 1991

Bank of America

Fermée en 1989

Est devenue la BAC avec des
intérêts camerounais

BCD

En faillite et liquidée en 1989

 

Source : Rapport annuel du Conseil National du Crédit du Cameroun.

ANNEXE N°4 : Population du Cameroun

2006 2007 2008 2009 2010

17 917 896 18 383 761 18 861 739 19 352 144 19 406 100
Source :
Institut National de la Statistique.

ANNEXE N° 5 : Taux de croissance du PIB en termes réels au Cameroun (en pourcentage).

2006

2007

2008

2009

2010

3,2%

3,9%

3,8%

2,6%

2,4%

Source : BEAC

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

ANNEXE N°6 : Différents ratios prudentiels par banque de 2006 à 2010.

Nb : Division des risques au plus 45% ; couverture des risques au moins 08% et liquidité au moins 100%.

 

AFB

BICEC

ECOBANK

SGBC

CBC BANK

NFC BANK

2006

Couverture des risques

8%

9%

8%

7%

8%

8%

Liquidité

110%

210%

115%

140%

106%

123%

Division des risques

40%

43%

40%

37%

60%

42%

2007

Couverture des risques

8%

1O%

9%

8%

7%

9%

Liquidité

120%

199%

145%

109%

120%

115%

Division des risques

54%

53%

58%

45%

58%

57%

2008

Couverture des risques

8%

11%

8%

8%

8%

11%

Liquidité

120%

192%

159%

138%

130%

119%

Division des risques

40%

42%

36%

43%

45%

49%

2009

Couverture des risques

7%

12%

8%

7%

10%

9%

Liquidité

115%

175%

150%

160%

125%

129%

Division des risques

65%

45%

45%

59%

50%

45%

2010

Couverture des risques

7%

14%

8%

8%

8%

7%

Liquidité

125%

163%

110%

134%

140%

139%

Division des risques

69%

45%

70%

61%

60%

58%

Source : Auteur à partir des rapports annuels.

ANNEXE N°7 : Nombre d'agences par banque de 2006 à 2010.

 
 

AFB

BICEC

ECOBANK

SGBC

CBC BANK

NFC BANK

2006

Nbre d'agences

14

26

10

21

9

8

2007

Nbre d'agences

14

27

16

21

9

8

2008

Nbre d'agences

14

27

15

21

9

8

2009

Nbre d'agences

16

28

25

21

8

10

2010

Nbre d'agences

22

30

20

21

8

13

Source : Auteur à partir des rapports annuels.

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page 108

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page 109

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

TABLE DES MATIERES.

PAGES

AVERTISSEMENT .I

SOMMAIRE II

DEDICACE IV

REMERCIEMENTS V

RESUME VI

ABSTRACT VII

ABREVIATIONS ET SIGLES VIII

LISTE DES TABLEAUX X

LISTE DES GRAPHIQUES XI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES RISQUES

PAR LES BANQUES . 11

Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un phénomène déterminé par le niveau de gestion de

risques par une banque 14

Section 1 - Présentation des différents risques auxquels les banques sont exposées 15

1.1. Le risque de crédit 15

1.1.1. Définition 15

1.1.2. Les méthodes de mesures 16

1.2. Le risque opérationnel 20

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page 110

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

1.2.1. Définition 21

1.2.2. Les méthodes de mesures 21

Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et la gestion des

risques par une banque

24

2.1. La relation entre surliquidité bancaire et bonne gestion des risques

25

2.1.1. Risque de crédit et rationnement de crédit

25

2.1.2. Surliquidité bancaire comme résultat d'une bonne gestion de risques

.31

2.2. Les facteurs limitatifs relevés dans la littérature sur cette relation

34

2.2.1. Les facteurs externes aux banques

34

2.2.2. Les facteurs internes aux banques

.36

Chapitre 2 : Analyse méthodologique et présentation des résultats sur la relation entre la

surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques au Cameroun 38

Section 1 - Présentation de la méthodologie de l'étude 38

1.1. Présentation de la population et de la période de l'étude 39

1.1.1. La période de l'étude 39

1.1.2. La population de l'étude 39

1.2. Présentation des variables de l'étude et du modèle statistique 41

1.2.1. Les variables de l'étude 41

1.2.2. Présentation du modèle statistique 44

Section 2 - Surliquidité bancaire : une conséquence d'évitement du risque par les banques au

Cameroun 46

2.1. Présentation des résultats de l'étude .47

2.1.1. Présentation du tableau de résultats 47

2.1.2. Présentation des variables significatives de l'étude 48

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page 111

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

2.2. Interprétation des résultats

.49

2.2.1. Présentation de l'équation à expliquer

49

2.2.2. L'explication de l'équation de régression

49

DEUXIEME PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET EXCLUSION BANCAIRE DES

PARTICULIERS PAR LES BANQUES .54

Chapitre 3 : L'exclusion bancaire des particuliers : Quelle relation entretient-elle avec le

niveau de surliquidité d'une banque ?

56

Section 1 - Les modalités d'ouverture d'un compte et types de dépôts bancaires

56

1.1. Les différentes modalités à remplir pour ouvrir un compte en banque

57

1.1.1. Les vérifications et contrôles opérés par le banquier

.58

1.1.2. Des informations à fournir aux clients

60

1.2. Les différents types de dépôts bancaires 62

1.2.1. Les dépôts à vue .63

1.2.2. Les dépôts à terme et plans d'épargne 64

Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et l'exclusion

bancaire des particuliers par les banques .66

2.1. La surliquidité bancaire comme la cause de l'exclusion bancaire des particuliers par les

banques 67

2.1.1. Les pratiques bancaires comme cause d'exclusion bancaire des particuliers 68

2.1.2. Les conséquences socio-économiques de l'exclusion bancaire des particuliers 70

2.2. Les limites relevées dans la littérature sur la relation entre surliquidité bancaire et

l'exclusion bancaire des particuliers par les banques 72

2.2.1. L'auto-exclusion ou exclusion volontaire des particuliers .72

2.2.2. La différance entre exclusion bancaire et faible bancarisation .74

Chapitre 4 : Surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les banques au

Cameroun 77

MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page 112

LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

Section 1 - Présentation de la méthodologie de l'étude

78

1.1. La période et la population de l'étude

78

1.1.1. La période de l'étude.

79

1.1.2. La population de l'étude.

79

1.2. Présentation des variables de l'étude et du modèle statistique

.80

1.2.1. Présentation des variables de l'étude

.80

1.2.2. Présentation du modèle statistique.

82

Section 2 : L'exclusion bancaire des particuliers : une cause indéniable de la surliquidité des

banques au Cameroun

85

2.1. Présentation des résultats de l'étude

85

2.1.1. Présentation du tableau des résultats

86

2.1.2. Présentation des différentes variables exogènes significatives

.87

2.2. Interprétation des résultats de l'étude

88

2.2.1. Présentation de l'équation de régression

88

2.2.2. Explication des variables exogènes significatives

.89

CONCLUSION GENERALE

94

BIBLIOGRAPHIE

99

ANNEXES

106

TABLE DES MATIERES

109






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand