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Les enjeux de la sur liquidité bancaire au Cameroun.

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par Pierre Claude MBAMA
Université de Yaoudé II-Soa - Master comptabilité et finance 2012
  

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banques.

D'après la définition du Centre Walras22 repris par Gloukoviezoff (2004b), « une personne se trouve en situation d'exclusion bancaire et financière lorsqu'elle subit d'entraves23 dans ses pratiques bancaires et financières qui ne lui permet plus de mener une vie sociale normale dans la société qui est la sienne ». Il ressort de cette définition que l'exclusion bancaire se mesure par rapport aux difficultés sociales qu'elle engendre. Bien que cela soit globalement vrai pour tous les pays développés où le rôle de la monnaie scripturale est prédominant, il n'en demeure pas moins que l'impact social dépend du pays concerné. Les banques sur liquides ont tendance à négliger les particuliers pauvres, car elles sont en excès de liquidité et ne veulent plus les petites sommes de ces particuliers. Elles vont utiliser plusieurs moyens permettant d'exclurent ces particuliers pauvres et cela a des conséquences socio-économiques négatives sur ces particuliers et sur l'économie du pays concerné. Nous verrons d'abord les différentes pratiques utilisées par ces banques avant de voir les conséquences socio-économiques que cela pourra avoir sur ces particuliers et sur l'économie toute entière.

22 Le Centre Walras est spécialisé dans l'étude de l'exclusion bancaire en France et édite des rapports périodiques sur le sujet.

23 Une entrave est « ce qui retient, contient, empêche ». Émile Littré, 1970, Dictionnaire de la langue française, tome 3, Gallimard-Hachette, p. 846.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

2.1.1. Les pratiques bancaires comme cause d'exclusion bancaire des particuliers

La théorie des barrières à l'accès a été développée par plusieurs auteurs qui ont procédé à des études comparatives sur le niveau de pénétration des services bancaires et financiers dans différents pays. Certaines de ces études ((Caskey et al. (2004); Chamberlain et Walker (2005); Honohan (2004); Ketley, Davis et Truen (2005); Peachey et Roe (2004)) se sont limitées à une analyse statistique simple tandis que d'autres (Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005 et 2006); Beck et al. (2004)) ont procédé à une analyse économétrique des phénomènes observés et en ont déduit les facteurs explicatifs provenant des banques.

Ainsi, les banques mettent des barrières financières à l'accès aux particuliers lorsque celles-ci sont sur liquides. C'est ainsi que les barrières financières peuvent se traduire par les conditions d'ouverture et de maintien d'un compte de dépôt. Elles sont évaluées sur la base du montant minimal d'ouverture et des frais de tenue d'un compte chèque. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) mesurent cette barrière par un indicateur qui représente la part du PIB/habitant nécessaire à l'ouverture d'un compte et à son entretien. Chamberlain et Walker (2005) estiment à 2%, la part maximale de revenu qu'une personne peut consacrer aux frais bancaires. Au delà, se crée un obstacle. Ketley, Davis et Truen (2005) insistent particulièrement sur la barrière financière en détaillant davantage son contenu. Ils y incluent notamment les charges liées au retrait à un distributeur automatique (DAB) ou dans une agence, et les charges liées aux opérations de transfert électronique, aux paiements par carte, etc. Alors, lorsqu'une banque est sur liquide elle a tendance à augmenter le montant initial auquel un particulier devrait ouvrir un compte et même des frais que celui-ci devrait débourser pour la tenue de son compte.

. D'autres barrières financières utilisées par les banques pour exclure les particuliers surtout lorsque celles-ci sont sur liquide, concerne l'accès aux crédits, à l'épargne et aux assurances. Les refus de crédits bancaires sont fréquents, avec des variations selon les banques. L'ancienneté dans la banque est un élément déterminant, avec l'emploi occupé et les revenus, si bien que beaucoup de ménages s'en trouvent exclus (.Sophie Ebermeyer, 2004). Les ménages confrontés au refus, se tournent vers des organismes de crédit à la consommation, qui ne servent parfois qu'à combler des découverts, à rembourser d'autres crédits ou des membres de la famille. Pouvant souscrire à plusieurs de ces prêts, certains ménages les multiplient et parviennent à des situations inextricables24 de surendettement, qui les excluent des moyens de paiement momentanément. L'incitation à l'épargne, notamment auprès des ménages modestes, semble

24 Les situations inextricables sont celles que l'on ne peut pas dé mêler.

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être la stratégie partout suivie dans une perspective de sécurisation du client, plus ou moins adaptée en fonction de la clientèle lorsque la banque est sur liquide.

Certaines barrières physiques permettent l'exclusion des particuliers par les banques. Elle mesure la distance parcourue par le client pour accéder au guichet d'un établissement teneur de compte (ETC). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005)25 ont construit un indicateur composite constitué de quatre informations à savoir la pénétration géographique des agences (nombre d'agences bancaires sur 1.000 km2), la pénétration démographique des agences (nombre d'agences bancaires pour 100.000 habitants), la pénétration géographique des distributeurs automatiques de billets ou DAB (nombre de DAB sur 1.000 km2) et la pénétration démographique des DAB (nombre de DAB pour 100.000 habitants). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006)26 ont construit un indicateur qui mesure cette barrière. Il vaut 1 si le compte ne peut être ouvert qu'au siège de l'établissement, 2 si le compte peut être ouvert au siège ou dans une agence et 3 si le compte peut être ouvert au siège, dans une agence ou à un point de service. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le coût du transport nécessaire pour joindre l'agence bancaire la plus proche. Ainsi une banque qui est sur liquide n'a plus de pression à se faire pour augmenter le nombre d'agences, ni le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) car elle n'est pas dans le besoin de liquidité et par conséquent ne veut pas fournir plus d'efforts pour en chercher ces liquidités.

Nous avons exposé dans la première section de ce chapitre, les conditions nécessaires pour ouvrir un compte en banque. Ainsi les banques commerciales utilisent ces conditions pour exclurent les particuliers, ceci lorsqu'elles se sentent sur liquides. Cette catégorie d'exclus est constituée d'individus capables d'utiliser les services mais qui en sont écartés par des pratiques de sélection de la clientèle organisées par les établissements de crédit (Eber, 2000).

Alors, la barrière d'éligibilité indique les conditions particulières d'ouverture imposées par les établissements de crédit. Pour Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), il s'agit de déterminer le nombre de documents nécessaires à l'ouverture d'un compte de dépôt. Parmi ces documents, on peut citer la carte d'identité nationale, la fiche de paie et la lettre de recommandation (dans certains cas). Plus le nombre de documents demandé est important, plus

25 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M., (2005) ont travaillé sur les informations bancaires de 99 pays entre 2003 et 2004.

26 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M.(2006) ont travaillé sur les informations de 193 banques réparties dans 58 pays dans le monde.

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

la barrière est élevée. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le pourcentage d'agences bancaires n'imposant aucune de ces conditions.

En conséquence, la sélection bancaire se fait avec pour objectif de garantir la rentabilité de la relation nouée. Il faut pour cela minorer les risques de défaillance du client, mais également les coûts qu'il engendre. Ainsi, les clients aux revenus modestes présentent un niveau de risque moyen plus élevé de par le niveau et la nature de leurs ressources. Ils sont également plus coûteux que les autres car ils «consomment» davantage de services gratuits, principalement les services de guichet, notamment ceux liés à l'utilisation du livret A comme compte courant. Parce que les banques veulent des relations sans risques, elles préfèrent exclurent les particuliers et détenir des liquidités en excès qu'elles préfèreront garder en réserves auprès de la banque centrale sous forme de réserves excédentaires. Comme ces banques sont sur liquides, elles ne veulent plus prendre de risques d'intégrer du système des particuliers à revenus faibles. L'exclusion bancaire adoptée par les banques a des conséquences socio-économiques négatives pour ces particuliers et pour l'économie du pays en général.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo