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Les enjeux de la sur liquidité bancaire au Cameroun.

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par Pierre Claude MBAMA
Université de Yaoudé II-Soa - Master comptabilité et finance 2012
  

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INTRODUCTION GENERALE

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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.

La liquidité d'une banque peut se définir comme la capacité d'une banque à faire face à ses obligations de trésorerie suivant leur échéance (Valla et al 2006). La littérature bancaire propose deux définitions de cette liquidité bancaire. Au sens strict, la liquidité bancaire est la liquidité qui est nécessaire pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme provenant des épargnants. Au sens large, cette liquidité est assimilée à la liquidité de marché1. Valla et al (2006) proposent des indicateurs de liquidité basés sur les actifs des bilans bancaires. Ces principaux indicateurs sont : la gestion de la trésorerie et les opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre des opérations de prise de pension, titres de transaction, titres d'investissement auxquels on ajoute les engagements de refinancement hors bilan. A cette définition de liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires, l'on peut ajouter celle proposée par Poole(1968) et Batlensperger(1980).

Le modèle de gestion des ressources de Poole(1968) et Batlensperger(1980), qui a fait l'objet de nombreuses applications aussi bien dans les économies développées qu'en développement, est fondé sur une définition de la liquidité basée sur les réserves et les dépôts des banques. En effet, dans le cadre de leur activité d'intermédiation, les banques sont tenues de procéder à des ajustements de leurs portefeuilles aussi bien sur le marché monétaire qu'auprès de la banque centrale (Severin Yves Kamgna and Houdou Ndombenda). Ces ajustements s'expliquent aussi bien par d'éventuels retraits inopinés des ménages que par le respect des normes réglementaires. Pour simplifier la compréhension, d'autres auteurs apprécient cette liquidité à travers le comportement des réserves libres des banques, qui sont des encaisses, des dépôts des banques en compte courant ainsi que des placements auprès de la Banque Centrale.

En dehors de ces définitions purement comptables, d'autres auteurs ont proposé une définition de la liquidité fondée sur les agrégats monétaires (Gouteron et Szpiro, 2005 ; Bruggeman, 2007). Gouteron et Szpiro (2005) définissent la liquidité bancaire à partir de trois indicateurs, qui sont : le ratio monnaie sur PIB nominal ; le ratio crédit sur PIB nominal et enfin l'évolution du taux d'intérêt.

Afin de mieux cerner les éléments qui rentrent dans la définition de la liquidité bancaire, Valla et al (2006) proposent un indicateur de la liquidité basé sur les flux nominaux et

1 La liquidité de marché est la capacité d'une banque à liquider un actif non monétaire dans le cadre d'une action en dernier ressort afin de lever des fonds en monnaie banque centrale (Valla et al 2006)

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idiosyncratique2. Ces flux bruts de liquidité sont élaborés par agrégation des variations positives et négatives des encours des éléments d'actifs (gestion de la trésorerie et opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre d'opérations de pension titres de transaction, titres d'investissement et les engagements de refinancement hors bilan) du bilan de chaque banque. Les flux nominaux de la liquidité bancaire sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque par rapport à zéro, mais pondéré par les parts de marché, alors que les flux idiosyncratiques par contre sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque.

Cette mesure de la liquidité bancaire qui porte exclusivement sur les éléments de l'Actif de la banque est critiquable en ce sens qu'elle ne prend pas en compte les éléments du Passif de la banque (Severin Yves Kamgna and Houdou Ndombendia, 2008). En effet, malgré l'intensification des mouvements des capitaux, la gestion de la liquidité ne se limite pas seulement aux seules opérations relatives aux acquisitions et cessions d'actifs en vue de satisfaire les exigences de rentabilité et de financement de l'économie au sein d'une banque, mais aussi assurer l' exigibilité des dépôts collectés auprès des ménages.

Afin de remédier aux exigences de rentabilité et de contraintes réglementaires, la mesure de la liquidité fondée sur la gestion des réserves bancaires trouve son utilité d'intervenir. Mais la question de la liquidité bancaire n'est importante que lorsqu'on constate que l'économie ou le système bancaire est soit en situation de surliquidité ou en déficit de liquidité. La situation de surliquidité est celle qui préoccupe beaucoup plus les Economistes, les Financiers et même les autorités monétaires, car elle est incompatible à long terme avec l'objectif de stabilité de prix, mais aussi à l'objectif de développement des entreprises par ricochet à celui de développement économique.

La situation de surliquidité a longtemps préoccupé les entrepreneurs et même les Financiers. Cette situation rend difficile la mise en oeuvre des politiques de développement économique et conduit à l'augmentation de la pauvreté dans un pays. Cette surliquidité peut être vue sous deux angles : excès de liquidité systémique ou excès de réserves. Elle est généralement perçue dans la littérature bancaire comme l'écart entre le total des actifs liquides et le total des actifs liquides réglementaires. Mais nous pouvons poser la question qui est de savoir quelle est la différence entre les deux types d'actifs liquides. Mais lorsqu'on dispose déjà d'une norme

2 Les flux de liquidité sont qualifiés d'idiosyncratiques en raison de la nature spécifiquement bancaire dont ils sont le reflet (stratégies de négociation spécifiques, chocs de liquidité isolés, modification du gouvernement d'entreprises ou des structures interne...) (Valla et al 2006).

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réglementaire sur la liquidité 3des banques, cette question n'a plus lieu d'exister. D'après les accords de Bâle III, le ratio de liquidité doit être au moins égal à 100 % ; mais la difficulté se trouve au niveau du seuil après lequel la liquidité devient sur liquide.

Pour remédier à cette situation, plusieurs auteurs ont considéré le niveau minimal de cette norme de liquidité comme seuil de surliquidité. Il y'a surliquidité lorsque le ratio dépôts sur crédits est supérieur à un (Wanda, 2007). De plus, le seuil minimal de liquidité ne garantit pas nécessairement l'objectif de maximisation du profit de la banque et la satisfaction d'autres exigences réglementaires, les éléments d'actifs liquides et de passifs exigibles qui rentrent dans la définition de la surliquidité ne sont pas suffisants.

La surliquidité bancaire peut aussi être étudiée par rapport à l'excès de réserves bancaires. Ces réserves peuvent être vues comme la partie des dépôts constitués auprès des banques que les banques ne prêtent pas. Une partie de ces réserves se trouve dans leurs coffres-forts mais la majeure partie est en réserves auprès de la Banque Centrale (Mankiw, 2001). Cette définition nous fait voir deux notions à savoir les réserves libres et les réserves obligatoires.

Les réserves libres peuvent être considérées comme l'écart entre les réserves statutaires ou réserves obligatoires et les emprunts de la banque à la Banque Centrale.

Les réserves obligatoires désignent les réglementations par lesquelles les Banques Centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal (Mankiw, 2001). Ces réserves obligatoires peuvent donc être assimilées à une taxe sur une activité particulière qui est la production des comptes de dépôts (Batlensperger, 1982).

Comme instrument de contrôle de la liquidité bancaire ; les réserves obligatoires jouent un rôle important dans l'analyse de la surliquidité bancaire. Par rapport à cette approche, la surliquidité bancaire est donc une situation de resserves excédentaires qui est l'écart entre les réserves libres et les réserves obligatoires.

De même, Agenor, Hoffmaister et Aizenman (2004), en s'inspirant des travaux de Batlensperger (1980) sur le modèle de gestion des réserves bancaires montrent que l'excès de liquidité est l'écart entre les réserves non rémunérées des banques et les réserves obligatoires, c'est une fonction décroissante de la volatilité du PIB. Ce modèle propose un modèle

3 La commission bancaire établie généralement une norme de liquidité qui est le ratio éléments d'actifs liquides sur éléments de passifs exigibles (Valla et al, 2006).

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stochastique par le caractère aléatoire du montant de réserves de la banque à la Banque Centrale et des dépôts bancaires.

Face à cette situation de surliquidité, une banque sur liquide a trois options que l'on mentionne selon un ordre de rentabilité décroissant :

-Prêter à la clientèle qui est diversifiée à savoir les grandes entreprises et les PME, l'Etat et aussi les particuliers4 ;

-Conserver auprès de la Banque Centrale sous forme de réserves libres ;

-Conserver auprès d'elle-même. Mais une banque peut combiner ces trois options au même moment.

Le constat fait est que les banques préfèrent les deux dernières options à savoir conserver l'excédent de liquidité auprès de la Banque Centrale ou conserver auprès d'elle-même. Nous nous questionnons sur les causes de ce comportement par les banques. Mais la réponse à cette question a été proposée par plusieurs auteurs qui ne sont pas unanimes dans leurs réponses.

Pour Wanda (2007), les banques n'octroient pas de crédits parce qu'elles se méfient de leurs clients. Cela veut dire que les banques réduisent le risque de crédit, car il existe une asymétrie d'information entre les banques et leurs clients. Selon Wanda (2007), la principale fonction d'une banque commerciale est de collecter l'épargne et de la distribuer à ses clients sous forme de crédits. Ce qui montre que lorsqu'une banque est sur liquide, elle ne joue pas son rôle et cela a des effets néfastes sur l'économie en générale et sur la rentabilité de la banque elle-même en particulier (Brahim Mansouri et Saïd Afroukh, 2009).

Le renforcement de la politique de crédit élève les profits bancaires. Autrement dit, plus une banque octroie des crédits, plus les réserves augmentent et donc les profits (Bashir, 2000 ; Ben Naceur, 2003). Mais la politique de crédit peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources financières. Dès lors le renforcement de la politique de crédit devrait être conduit en symbiose avec une stratégie efficiente de drainage de ressources additionnelles. En conséquence, la maitrise de la politique de dépôts devrait normalement aider la banque à augmenter ses profits (Moulneux et Thornton, 1992 ; Bourke, 1989 ; Ben Naceur, 2003). Abreu et Mendes (2002), ont estimé par exemple que la profitabilité

4 Dans cette option, les banques préfèrent octroyer des crédits à l'Etat, car c'est un prêt sans risque .C'est ce qu'on qualifie de dette souveraine .Donc à ce niveau la banque a encore des préférences.

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et le ratio des emplois mesurés par le rapport crédits /dépôts entretiennent une relation positive confirmant ainsi la complémentarité entre les politiques de crédits et de dépôts bancaires.

Une politique de crédits bien maitrisée favorise l'augmentation des marges d'intérêts. La nature de l'effet positif de cette variable est analysée en profondeur par Ben Naceur (2003). La maitrise de la politique de crédits nécessite cependant le maintien de l'équilibre entre la collecte des dépôts et la distribution des crédits.

Dans le cas des pays de la zone franc en général et au Cameroun en particulier, la crise des années 1980 a secoué l'ensemble du système économique et financier. Elle a pour causes, les défauts de paiement, les créances douteuses, la suspension des découverts, les pertes financières des agents économiques du fait de la non liquidité des banques et les faillites (Mathurin Tchakounte Njoda et Charles Alain Bita, 2009). Cette situation a conduit à la liquidation de huit banques camerounaises et d'autres restructurées. L'objectif de cette restructuration était d'inverser la tendance et de retrouver des banques saines et liquides.

Cette opération de restructuration5 a pour but non seulement de résoudre les difficultés présentes du système bancaire, mais aussi de prévenir des risques de fragilisation ultérieurs (Tomba et Tchamambé, 1995 ; Adam Madji, 1997 ; Bekolo- Ebé, 1998). Elle se traduit par la liquidation des banques insolvables et par la restauration durable de la solvabilité ; la liquidité et la rentabilité des banques restant en activité, seul gage d'un système bancaire sain et solide (Servant 1993).

Après la réforme, les déposants ont encore eu de la confiance vis-à-vis du système bancaire. Mais malheureusement après cette situation, les banques sont devenues frileuses et s'engagent peu dans le refinancement de l'économie (Joseph, 1998). Ce sont les crédits à court terme qui sont beaucoup plus octroyés. Dans un premier sens, les banques hésitent de financer les projets à long terme. Dans un deuxième sens, les agents à besoin de liquidité, plus précisément les PME sollicitent les crédits à long terme. D'où l'existence du paradoxe de surliquidité et d'insuffisance de financement dans l'économie camerounaise.

Quoi qu'il en soit, il apparait que le principal objectif des débats théoriques engagés a trait à l'efficacité et l'importance de l'octroi de crédits à l'économie, que se soient pour les banques elles mêmes ou alors pour le tissu économique en général. Très peu d'auteurs se sont

5 Cette restructuration a été menée au début des années 1990(Lenoir, 1989) et le système bancaire a retrouvé son évolution normale au Cameroun à partir de 1997.

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arrêtés pour démontrer l'importance d'un système bancaire sur liquide pour une économie en développement comme celle du Cameroun. Il importe donc pour nous de se demander quelle est la portée de la surliquidité bancaire au Cameroun ? Autrement dit, En quoi la surliquidité bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour l'économie camerounaise?

Nous constatons en effet que depuis la sortie de la crise des années 1980, l'économie camerounaise tarde à décoller. Mais ce constat est aussi valable pour le marché financier6 camerounais crée en 2001 par les autorités camerounaises car il tarde à décoller effectivement parce que très peu d'entreprises y sont cotées. Mais aussi nous remarquons depuis cette sortie de crise, que le système bancaire camerounais est solide, solvable et le risque d'une nouvelle crise bancaire est faible car les normes prudentielles édictées par la COBAC aux banques sont respectées. Ce qui garanti une bonne croissance de l'économie.

L'objectif principal de cette étude est donc de mettre en évidence les effets positifs et négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Deux objectifs spécifiques en découlent, tout d'abord, élucider la relation entre le niveau de surliquidité d'une banque et sa capacité à bien gérer ses risques. Ensuite, montrer l'impact de la surliquidité bancaire sur l'exclusion bancaire des particuliers par les banques.

Ainsi, pour atteindre nos objectifs, deux hypothèses orienteront notre analyse :

H1 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion des risques. En effet, la crise des années 1980 a permis au système bancaire de la CEMAC en générale et celui du Cameroun en particulier de se préoccuper de la bonne gestion des risques auxquels les banques sont exposées, seul gage d'un système bancaire sain et solide (Servant 1993). C'est à cet effet que la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)7 a été crée en 1990 pour assurer la régulation et la réglementation du système bancaire de la CEMAC.

H2 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers de ses services. La surliquidité ou excès de liquidité que certains auteurs qualifient d'excès de réserves est définie comme la détention d'actifs liquides au-delà

6 Le marché financier camerounais appelé DSX ou bourse de Douala ne compte actuellement que trois entreprises cotées depuis le lancement de ses activités en 2006 à savoir : la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), la SOCAPALM et la SAFCAM.

7 La commission Bancaire de l'Afrique Centrale(COBAC) a été crée le 16 octobre 1990, ayant pour mission la supervision bancaire de la CEMAC

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du niveau réglementaire (Saxegaad, 2006). Ce qui amène une banque sur liquide à refouler les épargnants de petites sommes qui veulent faire des dépôts ou à ne pas faire bénéficier à ceux-ci tous les services qu'elle offre. Mais ce comportement a des effets négatifs car il diminue la liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement de l'économie et modifie l'activité bancaire.

Depuis 1997, le système bancaire camerounais se trouve dans une situation de surliquidité bancaire. Celle-ci peut se déterminer par un ratio Q qui est le rapport des dépôts (dépôts à vue et dépôts à terme)/crédits net de provisions octroyés. Lorsque Q est supérieur à 1, alors cette banque est en situation de surliquidité (Wanda, 2007). Vu la difficulté d'obtention des données sur l'activité des banques, nous allons baser notre étude sur une période allant de 2006 à 2010, une vingtaine d'années après la sortie de crise des années 1980.

Le Cameroun compte actuellement en 2014, 13 banques commerciales8. Mais il est alors favorable pour nous de baser notre étude sur 6 banques des 12 banques dont comptait le Cameroun en fin 2010.

Vu la difficulté d'obtention des données sur les banques, nous baserons notre étude sur les périodes 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010.

Les différentes variables de notre étude seront catégorisées en variables endogènes (dépendantes) et en variables exogènes (indépendantes).

En ce qui concerne les variables exogènes, deux seront retenues à savoir :

La bonne gestion des risques par une banque. Cette variable est obtenue dans les rapports annuels de chaque banque de 2006 à 2010 concernant les banques commerciales du Cameroun. Les données obtenues nous montrent le niveau de minimisation par chaque banque commerciale au Cameroun du risque de crédit, car c'est le risque le plus important pour une banque. L'étude concerne la période allant de 2006 à 2010.

Le degré d'exclusion des particuliers par une banque. Sachant que la sélection des épargnants dépend de la politique de chaque banque, cette

8 Il s'agit de l'Afriland First Bank(AFB), de la Banque Atlantique(BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit(BICEC), de la Citibank NA Cameroun(CB), de la Commercial Bank of Cameroon(CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de l'Ecobank Cameroun SA(EBC) de la National Financial Crédit(NFC), de la Standard Chartered Bank Cameroun(SCBC), de la Société Générale des Banques du Cameroun(SGBC), de l' Union Bank of Cameroon(UBC), de l' United Bank For Africa(UBA), de la BGFI Bank Cameroun.

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variable sera obtenue dans les rapports annuels de chaque banque commerciale de 2006 à 2010 concernant les banques commerciales du Cameroun, ainsi que dans les rapports de la COBAC qui vont nous présenter le nombre d'agences que chaque banque possédait chaque année correspondante à la période de l'étude.

Pour ce qui est de la variable endogène, une seule variable sera retenue comme variable endogène en fonction de nos hypothèses. Il s'agira de la surliquidité bancaire. Comme nous l'avons dit plus haut, d'après Wanda (2007), cette variable se détermine par un ratio permettant de déterminer la surliquidité de chaque banque. Il se détermine par le rapport : Q=dépôts9/crédits net de provisions. Selon cet auteur, il y a surliquidité lorsque Q>1. Les données de cette variable seront obtenues toujours grâce aux données obtenues dans les rapports annuels de chaque banque commerciale au Cameroun de 2006 à 2010.

La méthode statistique utilisée est l'observation la régression des données de panel par le modèle dynamique. Les tests multidimensionnels étant moins pertinents, vu la taille réduite de notre population qui est de 6 banques. Le nombre d'observations est obtenu en multipliant le nombre de banques, que nous prenons en compte dans notre étude au Cameroun dans la période de 2006 à 2010 par le nombre d'années d'observations. C'est-à-dire 6 banques multipliées par les 5 années d'observations et ces observations sont introduites dans le logiciel STATA 12. L'analyse des résultats obtenus, nous permet d'une part de vérifier le lien pouvant exister entre la surliquidité d'une banque commerciale au Cameroun et son niveau de gestion des risques, auxquels elle est exposée, mais aussi d'observer la relation entre la surliquidité d'une banque et le degré d'exclusion des particuliers par cette banque. Alors nous élaborons deux modèles statistiques mais qui sont identiques :

Le premier modèle, élucide la relation entre la surliquidité d'une banque et son niveau de gestion des risques auxquels elle est exposée. Ainsi, le niveau de surliquidité de cette banque est indicé par Yi et les données temporelles pour cette banque par t, tel que le modèle d'analyse est :

Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+ bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5

(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.

9 Ces dépôts sont constitués des dépôts à vue (DAY) qui sont des dépôts à court terme et des dépôts à terme (DAT) qui sont des dépôts à moyen et à long terme.

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Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 ; et X6, les variables exogènes qui sont susceptibles d'expliquer la surliquidité bancaire.

Le second modèle, présente la relation entre la surliquidité d'une banque commerciale camerounaise et son degré d'exclusion des particuliers de ses services. Le niveau de surliquidité pour cette banque est indicé par Yi et pour chaque période par t. Le modèle correspondant est le suivant :

Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+ bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5

(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.

Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes sont aussi susceptibles expliquer la surliquidité.

Ainsi, notre étude est segmentée en deux parties. La première partie : Surliquidité bancaire et gestion des risques par les banques, a pour objectif de déterminer la relation théorique existante entre la surliquidité bancaire et la politique de gestion des risques, par les banques concernées. Mais aussi de faire l'étude empirique sur la relation pouvant exister entre la surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques commerciales au Cameroun. La deuxième partie quant à elle : Surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les banques, a pour objectif de faire une étude théorique, pour déterminer s'il existe une corrélation entre le niveau de surliquidité d'une banque et son degré d'exclusion des particuliers. Mais aussi, de faire l'étude empirique concernant cette relation pour ce qui est des banques commerciales camerounaises.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery