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Gestion des capacités hôtelières au Cameroun. Approche par la théorie du « revenue management ».

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par Nasser CHOUATCHA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master en Commerce et Distribution 2007
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITÉ CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE.
    INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDÉ
    EACULTE DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION

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    GESTION DES CAPACITES HOTELIERES

    AU CAMEROUN : APPROCHE PAR

    LA THEORIE DU REVENUE MANAGEMENT

    rrésenté et soutenu publiquement Far:
    ChOUA { C-iA Nasser

    (Licencié en ommerce et DistruIution)

    Sous la direction chu :
    Pr Kickard Basile NCOU MOU
    Docteur cl'T1tat en Gestion ((université de Paris Dauphine)
    Corâonnateur du Master en Marketing et jtratégie

    Mémoire en vue ci l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    k

    Année académique 2007-2008

    DEDICACES

    Au seigneur Dieu tout Puissant,

    II

    A Papa et maman, M. et Mme Wepa Djuewe
    Trouvez dans cette oeuvre, du réconfort pour vos sacrifices

    REMERCIEMENTS

    Il a fallu cinq années d'études à l'Université Catholique d'Afrique Centrale pour pouvoir présenter ce travail. Pour nous accompagner durant ce parcours, nous avons reçu des moyens matériels, financiers, et méthodologiques. Il est temps que nous manifestions notre gratitude envers les personnes qui de près ou de loin ont participé à notre formation et à la réalisation de ce travail, notamment :

    U l'Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC)/Institut Catholique de Yaoundé, l'Institution qui nous a accueilli, et nous accompagné pendant cinq ans, pour le magnifique cadre dont nous avons bénéficié et qui nous a permis de suivre aisément nos études ;

    U notre Directeur de Mémoire, le Pr Richard Basile NGOUMOU, à qui nous disons un grand merci, pour exprimer notre reconnaissance pour son encadrement tant sur le plan académique que sur le plan de la recherche ;

    U nos enseignants, pour la qualité de leurs enseignements, leur disponibilité et leur encadrement ;

    U tous les donateurs, pour leurs appuis financiers durant tout notre parcours universitaire, et lors de la réalisation de ce travail ; à savoir : MISEREOR, La Coopération Française, Orange Cameroun, Culture et Développement Durable ;

    U tous les experts qui nous ont assistés tout au long de cette recherche, particulièrement lors de la phase exploratoire ; nous pensons spécialement à M. ELIMBI, M. Zacharie DOUME (tous les deux Cadre au Ministère du Tourisme), M. Joseph MEBENGA ETOUNDI (Enseignant à l'UCAC, et spécialiste en Marketing du tourisme), Mme Véronique (en service à la Bibliothèque du Ministère du Tourisme) ;

    U tous les professionnels de l'hôtellerie (que nous avons listés en annexe 1), qui nous ont fourni de précieuses informations sur leur activité;

    U notre camarade Fabrice FENTCHOU (Master CD, de l'U.C.A.C.), pour la coordination des enquêtes dans la ville de Yaoundé, Eric DJIALEU et Borel NTSAFACK (tous les deux, Elèves Ingénieurs à l'I.S.S.E.A), pour leur aide à l'analyse des données et l'interprétation des résultats ; ainsi que tous les étudiants de l'U.C.A.C et de l'Université de Douala qui ont participé aux enquêtes ;

    U notre grande famille, nos frères et soeurs, cousins et cousines : que chacun d'eux puisse se retrouver dans ce travail et y reconnaître un des aboutissements de tous ses efforts. Toute notre reconnaissance à leur endroit ;

    U tous les étudiants de l'U.C.A.C. Ceux-ci n'ont jamais cessé de nous apporter leur soutien, favorisant ainsi notre épanouissement ;

    U nos amis, particulièrement Jean-Marie TCHENGOUE, Marie Claire NGAKANOU, Gaëtan TEJE, Parfait PEK PEK, pour tous leurs encouragements à la réalisation de ce travail ;

    U l'ensemble de la 6ème promotion de Master de la filière Commerce et Distribution de l'U.C.A.C. pour leur bonne camaraderie.

    Nous nous excusons auprès des personnes que nous avons oubliées et dont les remerciements mentionnés ci-dessus sont en deçà de ce qu'elles méritent. Que chacune d'elle puisse se reconnaître dans ce mémoire.

    IV

    -

    V

    SOMMAIRE

    DEDICACES II

    REMERCIEMENTS III

    SOMMAIRE V

    LISTE DES TABLEAUX 7

    LISTE DES FIGURES 8

    INTRODUCTION GENERALE 9

    CHAPITRE I : LE SECTEUR DU TOURISME CAMEROUNAIS ET LA

    PROBLEMATIQUE DE GESTION DES CAPACITES HOTELIERES 13

    Section 1 : les atouts touristiques du cameroun 15

    1. Les ressources naturelles 15

    2. Les ressources humaines 19

    3. Les infrastructures et structures favorisant le tourisme 21

    Section 2 : la branche hôteliere au cameroun : identification du probleme de gestion des

    capacités et formulation de la question de recherche 25

    1. Définition des concepts du secteur touristique 25

    2. Le problème de gestion des capacités dans le parc hôtelier camerounais 27

    3. La nécessite d'optimiser le taux d'occupation des hôtels au Cameroun : la question

    de recherche 34

    CHAPITRE 2 : GESTION DES CAPACITES DISPONIBLES DANS LES SERVICES :

    APPROCHES THEORIQUES 38

    Section 1 : exploration des theories du marketing des services 40

    1. La servuction : de la qualité à la satisfaction 40

    2. La Gestion de la Relation Client (CRM), au coeur de la personnalisation 48

    3. La Théorie du «Revenue Management» ou « Yield management » 53

    Section 2 : le cadre theorique retenu : le Revenue Management Pricing 57

    1. Les objectifs du Revenue Management 57

    2. Les postulats de base du Revenue Management 57

    3. Les conditions d'application du Revenue Management 60

    4. Les principes et concepts clés du Revenue Management 61

    5. Les hypothèses de recherche arrêtées 69

    CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE VERIFICATION EMPIRIQUE DES

    HYPOTHESES DE RECHERCHE TIREES DU REVENUE MANAGEMENT 72

    Section 1 : le plan de sondage 73

    1. Le choix de la méthode d'enquête : l'étude quantitative 73

    2. Le sondage 74

    3. Le mode de recueil de données et l'outil de recueil de données 78

    Section 2 : les methodes d'analyse statistique 80

    1. La modélisation d'une variable discrète 80

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    2. Le choix du modèle multinomial logit. 80

    3. L'organisation, le déploiement des équipes et les difficultés rencontrées 82

    4. Le dépouillement et la saisie des données, le logiciel d'analyse des données et le

    format des résultats 83

    CHAPITRE 4 : RESULTATS D'ENQUETE AUPRES DES HOTELS DES VILLES DE

    YAOUNDE ET DOUALA ET RECOMMANDATIONS 86

    Section 1 : les résultats de l'enquête sur la gestion des capacité hôtelières dans les villes

    de Douala et Yaounde 88

    1. Les resultats du tri a plat 88

    2. Interdependance entre les variables et test d'hypotheses 95

    3. Estimation du modele logit mutinomial 102

    4. Les resultats non attendus 110

    Section 2 : apports et limites de notre recherche 115

    1. Contributions manageriales 115

    2. Contributions theoriques ou scientifiques 125

    3. Limites de notre recherche 126

    CONCLUSION GENERALE 128

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 135

    LISTE DES ANNEXES 137

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    Présenté et soutenu publiquement par Nasser CHOUATCHA (Licencié en Commerce et Distribution, U.C.A.C.)

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Nature des sites touristiques du Cameroun 20

    Tableau 2 : Différents sites touristiques du Cameroun par région 21

    Tableau 3 : Catégorisation des établissements d'hébergement classés et non classés en

    2005 24

    Tableau 4 : Les agrégats de la branche hôtellerie camerounaise 27

    Tableau 5 : Taux d'occupation par catégorie d'établissement au Cameroun 29

    Tableau 6 : Taux d'occupation des établissements d'hébergement par régions du

    Cameroun 30
    Tableau 7 : Prix moyen des chambres pour une nuitée dans les établissements

    d'hébergement classés du Cameroun en 2005 31

    Tableau 8 : exemple de gestion du personnel de contact 45

    Tableau 9 : Apports et limites des théories du marketing des services 56

    Tableau 10 : Conditions d'application du Revenue Management 60

    Tableau 11 : Tactique de domination du marché : Jouer sur les prix 62

    Tableau 12 : tactique de domination du marché : fixer le prix à partir du marché 63

    Tableau 13 : tactique de domination de marché : la tarification segmentée 65

    Tableau 14 : tactique de domination de marché : Favoriser les clients les plus précieux 66

    Tableau 15 : tactique de domination de marché : Prévoir à l'échelle du micromarché 67
    Tableau 16 : tactique de domination de marché : maximiser le chiffre d'affaire grâce à un

    calendrier optimal 68
    Tableau 17 : tactique de domination de marché : Armer les soldats qui livrent les guerres

    sur les micromarchés 69

    Tableau 18 : calcul de l'échantillon de l'enquête 77

    Tableau 19 : Tableau de répartition de l'échantillon de l'enquête par strates 77

    Tableau 20 : Les méthodes statistiques explicatives 81

    Tableau 21 : Répartition des hôtels suivant les taux d'occupation 88

    Tableau 22 : statistiques descriptives des capacités et tarifs hôteliers 89

    Tableau 23 : Répartition des hôtels suivant le nombre d'étoile 89

    Tableau 24 : Répartition des hôtels par principal critère de tarification 90

    Tableau 25 : Tableau croisé de la variable ville et la variable pratique de la segmentation

    la clientèle 91

    Tableau 26 : Base des prises de décision commerciales et marketing 92

    Tableau 27 : Répartition des hôtels selon le mode d'archivage de la base de données des

    clients 94

    Tableau 28 : Analyse de la variance entre le prix des nuitées et taux d'occupation 97

    Tableau 29 : Tableau croisé du Taux occupation moyen annuel et la pratique de la

    segmentation de la clientèle 97
    Tableau 30 : Test du Khi 2 de Pearson entre le taux d'occupation et la segmentation de la

    clientèle 98
    Tableau 31 : Tableau croisé du Taux d'occupation moyen annuel et la Règle de service 98 Tableau 32 : Test du Khi 2 de Pearson entre le taux d'occupation et la règle de service

    appliquée par l'hôtel 98
    Tableau 33 : Tableau croisé du Taux d'occupation moyen annuel et Base de prise de

    décision 99
    Tableau 34 : Test du Khi 2 de Pearson du lien entre la base des prises de décisions

    commerciales et marketing et le taux d'occupation hôtelier 100

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    Présenté et soutenu publiquement par Nasser CHOUATCHA (Licencié en Commerce et Distribution, U.C.A.C.)

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    Tableau 35 : Tableau croisé du Taux d'occupation moyen annuel et Degré

    décentralisation des décisions 101
    Tableau 36 : Test du Khi 2 de Pearson du lien entre le degré de décentralisation des

    décisions Commerciales et le taux d'occupation hôtelier 101

    Tableau 37 : Informations sur l'ajustement du modèle multinomial Logit 102

    Tableau 38 : Tests des ratios de vraisemblance 103

    Tableau 39 : Estimations des paramètres 104

    Tableau 40 : Récapitulatif de l'estimation du modèle selon les différentes modalités de

    référence possibles 108

    Tableau 41 : Classification 109

    Tableau 42 : Test du Khi 2 de Pearson du lien entre le mode d'archivage des données sur

    les clients et le taux d'occupation hôtelier 110
    Tableau 43 : test du Khi 2 de Pearson du lien entre la capacité en chambre des hôtels et

    le taux d'occupation hôtelier 111

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Taux d'occupation des chambres par mois au Cameroun 30

    Figure 2 : Taux d'occupation moyen annuel des hôtels de la ville de Douala et Yaoundé 89

    Figure 3 : Segmentation de la clientèle 91

    Figure 4 : Répartition des hôtels par règle de service 92

    Figure 5 : Répartition des hôtels selon la disponibilité d'une base de données clients 93

    Figure 6 : Répartition des hôtels selon le degré de décentralisation des décisions

    Commerciales et marketing 94
    Figure 7 : Boîtes à moustaches tarif moyen des chambres en fonction du taux

    d'occupation 96

    Figure 8 : Taux d'occupation moyen annuel et Base des prises de décision 99

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    INTRODUCTION GENERALE

    Situé entre le sixième et le treizième degré latitude Nord, et entre le neuvième et le seizième degré longitude Est, le Cameroun recèle l'essentiel du potentiel touristique de l'Afrique Centrale. Le fait qu'on retrouve au Cameroun, tous les climats, les végétations, le relief, la faune africaine lui donne à juste titre, sa dénomination d'« Afrique en miniature ». A ces atouts naturels, le Cameroun s'est doté d'infrastructures et de structures favorisant le tourisme. Le Cameroun dispose d'assez d'établissements d'hébergement touristiques dont les capacités de l'ensemble pourraient accueillir 24 598 touristes par jour (évalué en nombre lits)1.

    Cependant, tout ce patrimoine touristique n'est pas suffisamment exploité. Lorsque nous faisons une analyse des données touristiques, nous constatons qu'il y a un réel problème d'optimisation des capacités disponibles dans nos établissements d'hébergement touristiques : leur taux d'occupation oscillent entre 15,5% (dans les hôtels 1 étoile) et 58,2% (dans les hôtels 5 étoiles) ; ce qui est encore loin du seuil acceptable qui se situe entre 65% et 75% selon Pierre FABRE2.

    A titre d'exemple, l'hôtel LEWAT est un hôtel classé « deux étoiles » d'une capacité de 55 chambres, situé à Douala, au quartier Bessengue. Sa clientèle est essentiellement constituée d'hommes d'affaires nationaux, de touristes étrangers en transit à Douala et des entreprises privées. Au cours de l'année 2009, cet hôtel a réalisé un taux d'occupation moyen des chambres de 54,35%3. Ce taux moyen en dessous du seuil acceptable pourrait s'expliquer par le fait que en sa période de haute activité touristique (Aout, Mars et Juin) son taux d'occupation des chambres grimpe pour se situer entre 65% et 75%, mais en période de basse activité (Janvier, Octobre et Mai), ce taux d'occupation chute drastiquement et atteint difficilement la barre de 40%. Cependant, les coûts fixes, qui sont les plus importants dans cet hôtel, sont restés presque stables tout au long de l'année. Toutes les chambres non louées pendant une

    1 D'après les chiffres tirés de l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun 2007

    2 Fabre pierre, Tourisme international et projet touristique dans les pays en développement,

    ministère de la coopération de la république française, paris, 1979, p. 1-89.

    3 Sources : Informations fournies par Mme Waindim Beatrice, Responsable Commercial de l'hôtel
    LEWAT à Douala.

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    nuitée sont des manques à gagner qui ne peuvent plus être rattrapés, et qui impactent négativement le revenu global de l'hôtel.

    A l'opposé, l'hôtel Le Méridien Douala est un hôtel classé « quatre étoiles », d'une capacité de 141 chambres, situé au quartier Bonanjo à Douala. Sa clientèle est constituée de particuliers (touristes étrangers, hommes d'affaires), d'entreprises (entreprises privées et d'institutions publiques et para publiques), et des équipages (Compagnie aérienne en transit au Cameroun). En 2009, son taux d'occupation moyen des chambres était de 73.50%4. En période de haute activité touristique (Février, Octobre et Novembre), son taux d'occupation oscille entre 75% et 100% et en période de Basse activité (Décembre, Janvier et Juillet), sont taux d'occupation se situe entre 65% et 75%. La bonne santé du niveau d'occupation de cet hôtel pourrait s'expliquer par sa mise en oeuvre d'un système de gestion optimale des capacités disponibles en chambre. Ce système est appelé le « Revenue Management ».

    Face à ces deux situations, nous nous posons la question de savoir comment optimiser le taux d'occupation moyen annuel des hôtels, et par ricochet maximiser leur revenu ? Nous pensons qu'il est grand temps que les étudiants en marketing s'intéressent à ce problème au Cameroun et y trouvent des voies de sortie. Tel est l'objet de notre mémoire.

    Nous allons d'abord explorer dans le domaine du marketing des services, des courants tels que la Servuction d'après Langeard (1981), Grönroos (1984), Parasuraman (1985) sur l'amélioration de la qualité perçue du service en vue de la satisfaction du consommateur et partant sa fidélité ; nous allons ensuite explorer le Costumer Relation Management, notamment, Peelen (2006) qui propose de retenir les clients en développant une stratégie d'intimité et une communication relationnelle personnalisée avec ces derniers. Enfin, nous allons étudier le Revenue Management, qui prône une tarification flexible pour optimiser l'occupation des capacités ; par le biais de certains de ses précurseurs notamment Robert Gérard CROSS (1998) et Nouredine SELMI (2007). Nous avons présumé que le Revenue Management détient les réponses qui siéent le mieux à notre problème. Nous avons donc identifiés sept hypothèses de recherche et les avons vérifiés auprès d'un échantillon d'hôtel à Yaoundé et à Douala. Lesdites hypothèses toutes tirées du Revenue Management sont les suivantes :

    4 Source : M. Simon EONE, Revenue Manager de l'hôtel le Méridien Douala

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    · H1 : l'équilibre de l'offre et de la demande en attachant plus d'importance au prix qu'aux coûts stabilise le niveau d'activité. Autrement dit, les hôtels doivent jouer sur les prix et non sur les coûts pour stabiliser leur niveau d'activité. Donc il existe un lien entre le principal critère de tarification appliqué par l'hôtel et son niveau d'activité (occupation);

    · H2 : la fixation du prix en fonction du marché et non des coûts répond le mieux aux attentes du client. En d'autres termes, il existe une liaison entre le prix et le taux d'occupation ;

    · H3 : la vente sur des micromarchés segmentés et non sur des marchés de masse accroît les ventes en volume (nombre de clients). Plus clairement, le degré de segmentation de la clientèle a une influence sur le taux d'occupation de l'hôtel;

    · H4 : la réservation des produits aux meilleurs clients accroît les ventes en valeur (chiffre d'affaires). Concrètement, la règle de service appliquée par l'hôtel a une influence notable sur son revenu;

    · H5 : la fondation des décisions sur des connaissances et non sur des hypothèses permet de saisir les modifications du comportement du consommateur. Ou encore, la base des prises de décision joue sur le taux d'occupation hôtelier ;

    · H6 : l'exploitation du cycle de la valeur de chaque produit maximise le chiffre d'affaire dans chaque segment de marché. Plus simplement, il y a un lien entre les prix et le chiffre d'affaire de l'hôtel ;

    · H7 : la réévaluation constante des opportunités de développement du chiffre d'affaire améliore la pro activité des commerciaux. De façon prosaïque, le degré de décentralisation des décisions Commerciales a une influence sur le taux d'occupation des hôtels.

    Nous allons donc vérifier les liens qui existent entre le taux d'occupation moyen annuel des hôtels et le système de gestion des capacités disponibles mis en place par ces hôtels, ceci à base des hypothèses sus-formulées.

    L'intérêt de ce mémoire est avant tout pratique et professionnel. Son but est d'offrir aux professionnels du marketing des services en général, et ceux de l'hôtellerie en particulier, des armes pour leur permettre d'améliorer le taux d'occupation de leurs capacités, et partant leurs revenus. Le second intérêt de ce travail est d'ouvrir une

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    brèche aux chercheurs en marketing des services au Cameroun, dans l'optique d'approfondir les recherches sur la théorie du Revenue Management.

    Notre travail tient sur quatre chapitres : dans le premier chapitre, nous allons explorer le secteur du tourisme au Cameroun, avant de nous concentrer sur sa branche hôtellerie. Nous allons présenter le problème de gestion de capacité que nous y avons décelé, et par la suite nous allons formuler notre question de recherche. Le second chapitre commence par la revue de la littérature sur le marketing des services et débouche sur nos hypothèses de recherches. La méthodologie de vérification et le modèle d'analyse des données vont constituer l'ossature du chapitre 3. Le chapitre 4 présentera dans la première section les différents résultats que nous avons obtenus, et dans la seconde section, nous ferons nos propositions tant sur le plan managérial que sur le plan de la théorie.

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    CHAPITRE I : LE SECTEUR DU TOURISME
    CAMEROUNAIS ET LA PROBLEMATIQUE DE
    GESTION DES CAPACITES HOTELIERES

     

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Le Cameroun est extrêmement riche en ressources naturelles, ses écosystèmes recèlent des habitats diversifiés qui font de lui un haut lieu de la biodiversité dans le monde et le prédispose de ce fait au développement de plusieurs types de produits touristiques et éco-touristiques. A cette biodiversité s'ajoute sa culture d'une grande diversité et une multitude de vestiges historiques.

    Au-delà de toutes ces richesses qui constituent pour ainsi dire un véritable patrimoine hérité de l'histoire et de la géographie, le Cameroun a progressivement développé un certain nombre d'infrastructures et de structures reflétant son niveau de développement touristique et économique actuel. Il a mis en place un cadre institutionnel et réglementaire susceptible de concourir au développement de l'activité touristique dans le pays. Par ailleurs, l'ensemble des partenaires du secteur sont présents et constituent une entité non négligeable au développement participatif et concerté du tourisme Camerounais.

    Paradoxalement, toutes ces prédispositions naturelles, structurelles, et infrastructurelles sont sous exploitées. Si nous nous en tenons à la branche hôtelière, nous allons analyser le taux d'occupation moyen annuel et démontrer qu'il y a un problème de gestion des capacités en chambre à résoudre.

    Dans ce chapitre, nous allons observer que la Cameroun, fort de tout son potentiel tant naturel que structurel et infrastructurel (section 1), a du mal à s'en sortir. Nous nous sommes particulièrement intéressés à la branche hôtelière, qui connaît un réel problème d'optimisation de ses capacités disponibles (section 2).

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    SECTION 1 : LES ATOUTS TOURISTIQUES DU CAMEROUN

    1. Les ressources naturelles

    Les atouts géographiques, géomorphologiques et écologiques du Cameroun sont très nombreux : un climat et une végétation fort variés, un réseau hydrographique dense et diversifié avec des chutes d'eau pittoresques et une large ouverture sur la côte atlantique (environ 400Km), un relief contrasté avec des paysages admirables, des lacs et des grottes chargés d'histoire, une flore et une faune riches, un réseau d'aires protégées, d'une grande représentativité des différents écosystèmes camerounais, lieux par excellence pour la pratique de l'écotourisme, certains déjà dotés d'équipements de base.

    1.1. Le relief

    Le relief du Cameroun est varié et accidenté. Il est caractérisé par des plaines, des vallées, des plateaux et des montagnes qui se succèdent, allant du plateau du Sud du pays aux plateaux du massif des Monts Mandara dans la région de l'Extrême Nord, en passant par les hauts plateaux de l'Ouest Cameroun. Ce relief offre des particularités touristiques à l'instar :

    · du Mont Cameroun, situé à Buea dans le département du Fako, région du Sud ouest, découvert vers 500 ans avant Jésus-Christ par le célèbre navigateur Carthaginois Hannon, qui l'avait baptisé « CHAR DES DIEUX » ;

    · du plateau de l'Adamaoua, situé dans la région de l'Adamaoua et qualifié de château d'eau du Cameroun par les Camerounais ;

    · des monts Manengouba, koupe, Nlonako, situés à Nkongsamba dans le département du Moungo, région du Littoral ;

    · des Monts bamboutos à Mbouda dans le département des Mbamboutos région de l'Ouest ;

    · des monts Mbapit à Foumbot, dans le département du Noun, région de l'Ouest ;

    · des sommets célèbres de Kapsiki à Mokolo, véritables paysages lunaires et du pic de Mindif près de Maroua, dans la région de l'Extrême Nord ;

    · des grottes impressionnantes à l'instar de celle de d'Akok-Bekoé près d'Akono, dans le département de la Mefou et Akono région du Centre ;

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    · des Monts Mbaminkom, Eloumden, autour de Yaoundé dans la région du Centre ;

    · des lacs à cratère, tels ceux de Tison et Mbalang près de Ngaoundéré dans le département de la Vina, région de l'Adamaoua ; de Fiangu à Yagoua dans le département du Mayo Danay, région de l'Extrême Nord ; les lacs jumeaux des Monts Manengouba à Nkongsamba, dans le département du Moungo, région du Littoral ; du lac Nyos dans le département de la Mentchum ; du lac Awing à Santa dans le département de la Mezam, tout les deux dans la région du Nord Ouest ; du lac Barombi-Mbo à Kumba dans le département de la Mémé, région du Sud Ouest ; des lacs Nfus et Petponou à Foumbot, dans le département du Noun, région de l'Ouest ; du lac Oku à Mfoudon, région du Nord Ouest ; du lac Ejagham à Eyumejock, région du Sud Ouest ; du lac Baleng à Bafoussam, dans le département de la Mifi ; du lac Ossa à Edéa, dans le département de la Sanaga Maritime, région du Littoral.

    1.2. Le climat et la végétation

    Le climat et la végétation du Cameroun sont fort variés du fait de l'étirement du pays du deuxième au treizième parallèle latitude Nord, qui permet ainsi de distinguer le climat tropical de type équatorial humide du Sud, le climat tropical humide à quatre saisons du Centre et le climat chaud et ensoleillé de l'Est ; tous les trois caractéristiques de la forêt sempervirente dense, toujours verte et peu perturbée par l'action anthropique. Le climat tropical de type sahélien à l'Extrême Nord, domaine des steppes quasi-désertiques ; le climat frais et tempéré des hautes terres arborées de l'Ouest et du Nord Ouest. Sur le Mont Cameroun, dans la région du Sud Ouest, le climat frais est dû à sa hauteur alors qu'il est chaud et ensoleillé dans les citées balnéaires de Kribi, Douala, Limbé, Idénau, Bamusso, Mundemba des côtes du Sud, du littoral et du Sud Ouest.

    Le Cameroun dispose d'une flore qui du fait de sa spécificité bénéficie d'une attention particulière de la communauté scientifique internationale. La réserve du Dja, déclaré patrimoine mondiale par l'UNESCO et le parc national de Korup sont des exemples frappants.

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    1.3. Le réseau hydraulique et la côte atlantique

    Le Cameroun bénéficie d'un immense réseau hydraulique arrosant pratiquement tout le territoire national, constitué principalement des grands fleuves tels que la Sanaga longue de 918 Km, le Nyong de plus de 600 Km de long, la Bénoué, la Lokundjé, la Mentchum, la Metche, le Nkam, la Kadey...

    Ce réseau hydraulique est ponctué des chutes d'eau dont les plus célèbres sont celles :

    · de la Lobé à Kribi, dans le département de l'Océan, région du Sud ;

    · d'Ekom-Nkam à Nkongsamba dans le département du Moungo, région du Littoral ;

    · de la Mentchum à Wum dans le département de la Mentchum, région du Nord Ouest ;

    · de la Metche à Penka Michel et de Mami Wata à Dschang tous les deux dans le département de la Menoua, région de l'Ouest ;

    · de Mouankeu à Bafang, dans le département du Haut Nkam, région de l'Ouest ;

    · de Natchigal, sur la Sanaga à Batchenga, dans le département de la Lékié, région du Centre.

    Par ailleurs, le Cameroun dispose d'une vaste région côtière d'une longueur de près de 400 Km s'ouvrant sur l'océan Atlantique et qui offre de belles plages, dont celle de Kribi, de Limbé et celle de Yoko/Souelabar et de Mouanko dans la région du Littoral.

    1.4. La Faune

    Le patrimoine faunique Camerounais est diversifié. Il est constitué de plusieurs espèces telles l'éléphant d'Afrique, le buffle, la grande antilope (cob de roseaux, cob de Buffon), l'hippopotame, le lion, la panthère, le guépard, le léopard, l'hyène, le lycaon, le gorille, le chimpanzé, l'autruche, et plusieurs variétés d'oiseaux (Pélicans, calaos, grue couronnées, etc.).

    Outres ces espèces dont l'énumération ci-dessus est loin d'être exhaustive, on rencontre dans le pays des espèces très rares, en voie de disparition qui font l'objet d'une protection intégrale sur le plan international comme le rhinocéros noir, la grande antilope des forêts équatoriales connu sur le nom de Mbongo, particulièrement

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    recherché par les chasseurs pour son trophée dont la beauté est quasi légendaire ; le touraco doré oiseau endémique qui n'existe nulle part ailleurs dans le monde. L'ensemble de toutes ces faunes se trouvent dans nos aires protégées à savoir : + Dans la région de l'Extrême Nord

    · la réserve de faune de Kalifou ;

    · la réserve forestière de Mayo Louti ;

    · le parc national de Kalamaloué ;

    · le parc national de Waza ;

    · le parc national de Mogozo Gokoro ; + Dans la région du Nord

    · le parc national de la bénoué ;

    · le parc national du Faro ;

    · le parc national de Bouba Njida. + Dans la région du Centre

    · le sanctuaire de gorille de Mengamé, crée pour la protection des gorilles ;

    · le parc national de la Mefou.

    Dans la région de l'Est, le parc national de la Lobéké. Dans la région du Sud et de l'Est, la réserve biosphère du Dja (RBD-DJA), classé patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Dans la région du Sud-ouest, le parc national de Korup, le Mont Cameroun qui culmine à 4070 m.

    1.5. La diversité culturelle

    La population Camerounaise est une mosaïque de près de 250 groupes ethniques, chacun caractérisé par ses croyances religieuses animistes, chrétiennes, musulmanes, etc., sa langue, son art culinaire, ses habitudes vestimentaires, sa musique, son folklore, son artisanat, son art de vivre, en bref sa culture, constitue une base pour l'élaboration d'un produit touristique crédible. Ainsi, la Fantasia du Nord Cameroun, la fête annuelle du Nyem-Nyem dans la région de l'Adamaoua, la fête du Ngondo dans celle du Littoral, les cérémonies funéraires chez les bamilékés et le Ngouon dans le département du Noun dans la région de l'Ouest constituent des véritables attraits touristiques.

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    1.6. Le Patrimoine Historique

    L'histoire a avec ses tribulations, légué au Cameroun un ensemble de vestiges, qui ne demandent qu'à être restauré et entretenus pour servir entre autre à la mise sur pied des produits touristiques intéressants.

    L'ère coloniale a notamment cédé au pays un immense patrimoine bâti dont les éléments les plus représentatifs ont été construits aux époques allemandes et françaises. On peut citer : le vieux pont métallique d'Edéa sur la Sanaga, les forts de Bamenda dans le Nord Ouest et de Doumé dans l'Est, les palais du Gouverneur Von Putkamer dans le Sud Ouest, la chaîne des résidences du docteur Eugène Jamot dans la région du Centre et de l'Est, la Poste Centrale de Yaoundé, la résidence du haut commissaire français à Yaoundé qui a servi de palais au premier chef d'Etat du Cameroun indépendant, etc., rappelle cette époque. A ce patrimoine colonial s'ajoute d'autres oeuvres des nationaux, telles que le palais du sultan Njoya à Foumban, du roi Douala Manga Bell à Douala, l'école normale de Foulassi où à été composé l'hymne nationale Camerounais, etc. Enfin, l'adoption des langues françaises et anglaises comme langues nationales constituent l'une de nos particularités et un atout précieux hérité de l'histoire coloniale.

    2. Les ressources humaines

    La population du Cameroun est estimée à environ 16 millions d'habitants. La plus grande partie de cette population (60 à 70%) vit en milieu rural ou dans les zones fortement enclavées, zones de prédilection pour le développement de l'écotourisme et de l'agrotourisme. Elle est reconnue pour son sens de l'hospitalité et de paix sociale qui fait du Cameroun une véritable terre d'accueil.

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    De façon générale, nous pouvons dire que le Cameroun regorge près de 269 sites touristiques de plusieurs natures. Le tableau ci-dessous donne la répartition de ces sites par nature.

    Tableau 1: Nature des sites touristiques du Cameroun

    SITES

    CHIFFRES

    Lacs

    44

    Chutes et cascades

    47

    Monts et falaises

    26

    Grottes

    11

    Rochers

    19

    Réserves

    14

    Monuments

    23

    Plages et berges

    16

    Parcs

    8

    Artisanats et marchés

    11

    Chefferies et sultanats

    27

    Vestiges architecturaux

    5

    Barrages

    3

    Ranchs

    1

    Ponts

    3

    Jardins zoologiques

    2

    Jardins botaniques

    1

    Plantations

    5

    Réserves de mines

    1

    Campement

    1

    Centre climatique

    1

    TOTAL

    269

     

    Source : l'auteur à partir des données du Ministère du Tourisme camerounais

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    Ces sites se répartissent sur toutes les régions du Cameroun, avec une prédominance dans les régions de l'Adamaoua (67 Sites) et de l'Ouest (54 Sites) tel que nous pouvons voir dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 2 : Différents sites touristiques du Cameroun par région

    RÉGIONS

    NOMBRES DE SITES

    Fréquences

    Adamaoua

    67

    25%

    Ouest

    54

    20%

    Centre

    37

    14%

    Est

    30

    11%

    Sud Ouest

    27

    10%

    Extrême Nord

    20

    7%

    Nord Ouest

    18

    7%

    Nord

    17

    6%

    Sud

    16

    6%

    Littoral

    14

    5%

    TOTAL

    269

    100%

     

    Source : l'auteur à partir des données du Ministère du Tourisme camerounais

    3. Les infrastructures et structures favorisant le tourisme

    Parler de l'ensemble des installations indispensables au développement du tourisme nous amène à distinguer ici les infrastructures de base de la superstructure.

    3.1. Les infrastructures de base

    Au Cameroun, nous avons six types d'infrastructures de base à savoir : les infrastructures aéroportuaires, le réseau routier, le réseau ferroviaire, le réseau de télécommunication, le réseau postal et la couverture sanitaire.

    Le Cameroun dispose de 9 aéroports dont :

    · trois aéroports internationaux de classe A : Yaoundé-Nsimalem, Douala, Garoua ;

    · deux aéroports de classe B : Maroua et Ngaoundéré ;

    · quatre aéroports de classe C : Bafoussam, Bamenda, Bertoua, Koutaba.

    Les aéroports de Douala, Yaoundé-Nsimalen, Garoua, Ngaoundéré et Maroua ont été concédés à la société des Aéroports du Cameroun (ADC).

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    Le Cameroun dispose actuellement d'un réseau routier d'environ 49 757 Km dont :

    · 4 048 Km de routes bitumées, soit 8% du réseau national ;

    · 45709 km de routes en terre, soit 92% du réseau national.

    Le Transcamerounais mesure 1364 km et relie la ville de Douala, dans la région du Littoral, porte d'entrée au Cameroun, à Ngaoundéré, dans la région de l'Adamaoua, via Yaoundé, la capitale politique, dans la région du Centre, avec une bretelle reliant la ville de Douala à celle de Kumba, dans la région du Sud Ouest via celle de Mbanga dans le département du Moungo, région du Littoral. Le tronçon Douala-Yaoundé (TRANSCAM 1) construit à l'époque coloniale par la République Fédérale d' Allemagne et la France entre 1906 et 1927 et à écartement métrique est actuellement rectifié ; et n'est plus long que de 262 Km. La section Yaoundé-Ngaoundéré (TRANSCAM 2), longue de 623 Km a été construite entre 1964 et 1974. La ligne Ouest (Douala-Mbanga-Kumba), de moins en moins utilisée, est longue de 220 Km. L'exploitation de ce réseau ferroviaire a été confiée à la société CAMRAIL qui a succédé à la Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun (RNCFC).

    Dans le réseau des télécommunications, le Cameroun dispose :

    · d'infrastructure de transmission de pointe, avec la numérisation des liaisons, l'installation des liaisons à fibre optique, la desserte de toutes les dix régions du pays par le réseau téléphonique ;

    · d'un réseau de téléphonie fixe exploité par l'entreprise CAMTEL ;

    · de deux réseaux de téléphonie mobile gérés par les entreprises privées Orange, et MTN ;

    · d'un centre de téléphonie internationale automatique de type numérique, ainsi que d'un centre télex.

    Toutes les villes du pays sont dotées de structures de connexion au réseau Internet et de distribution de messagerie électronique.

    Dans le domaine postal, le Cameroun dispose de structures publiques et privées dont les réseaux couvrent la quasi-totalité du territoire, et offrent des services de transfert et distribution des colis, des courriers ; du transfert d'argent aux prix relativement accessibles.

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    Le réseau hospitalier du Cameroun comporte :

    · 4 hôpitaux de première catégorie dont : les hôpitaux généraux de Douala et de Yaoundé, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU), la Fondation Chantal Biya de Yaoundé (hôpital pédiatrique), l'hôpital Gynéco-Obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé, construit avec l'appui de la coopération chinoise ;

    · 5 hôpitaux de seconde catégorie et assimilés dont trois hôpitaux centraux, l'hôpital de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (l'hôpital de la CNPS), l'hôpital militaire de Yaoundé ;

    · 9 hôpitaux de troisième catégorie et assimilés ou hôpitaux provinciaux ;

    · 130 hôpitaux de district dont près d'un tiers non opérationnel ;

    · 192 hôpitaux de district assimilés ;

    · 976 centres de santé Leaders ;

    · 713 autres centres de santé.

    En plus de ceux-ci, de nombreux centres hospitaliers concourent aussi à la couverture sanitaire du Cameroun tels le centre pasteur de Yaoundé spécialisé dans certaines pandémies, les cliniques, et les laboratoires d'analyses médicales privés.

    3.2. Les établissements de tourisme

    Ce sont les structures qui fournissent aux touristes des prestations d'hébergement, de restauration, de loisir, de détente et de voyages. Les activités caractéristiques sont :

    · hôtellerie et éléments assimilés ;

    · propriétés et résidents secondaires ;

    · restauration et éléments assimilés ;

    · transport ferroviaire des voyageurs ;

    · transport routier des voyageurs ;

    · transport de voyageurs par voie d'eau ;

    · transport aérien des voyageurs ;

    · services annexes de transport de voyageurs ;

    · location de matériel de transport de voyageurs ;

    · agences de voyages et activités assimilés ;

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    · services culturels ;

    · services sportifs et autres services récréatifs.

    Toutes ces activités ne font pas l'objet d'un recensement régulier et rigoureux. Les données disponibles portent essentiellement sur les activités d'hébergement, de restauration et des agences de voyage.

    Tableau 3 : Catégorisation des établissements d'hébergement classés et non classés en 2005

    RÉGIONS

    Classés

    Non classés

     

    Chambres

    Lits

    Etablissements

    Chambres

    Lits

    Adamaoua

    78

    897

    906

    72

    732

    733

    Centre

    353

    5359

    6380

    2095

    2714

    3152

    Est

    123

    1530

    1557

    121

    1455

    1477

    Extrême Nord

    95

    1349

    1630

    74

    815

    885

    Littoral

    418

    5505

    5941

    353

    3123

    3136

    Nord

    58

    1043

    1122

    43

    591

    605

    Nord Ouest

    71

    1098

    1151

    57

    702

    719

    Ouest

    157

    2249

    2362

    122

    1362

    1376

    Sud

    123

    2038

    2215

    91

    1183

    1221

    Sud Ouest

    115

    1044

    1334

    91

    702

    950

    TOTAL

    1591

    22 112

    24598

    1319

    13 379

    14 254

     

    Source : Annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun 2007

    Toutes ces données exploratoires sont fort élogieuses, mais une analyse en profondeur nous fera déceler un certain nombre de problèmes. Dans la suite de notre travail, nous nous intéresserons particulièrement à la branche hôtellerie.

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    SECTION 2 : LA BRANCHE HOTELIERE AU CAMEROUN : IDENTIFICATION DU PROBLEME DE GESTION DES CAPACITES ET FORMULATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE

    1. Définition des concepts du secteur touristique

    L'hôtellerie est une branche d'activité du secteur touristique. Le marketing applicable dans ce secteur est le marketing des services, ou plus précisément le marketing du tourisme et de l'hôtellerie. Avant d'exposer les constats que nous avons faits dans le secteur, il convient d'abord de définir les concepts que nous allons utiliser afin que tous nos lecteurs comprennent de quoi nous parlons et donnent le même sens aux concepts.

    Le Marketing est un état d'esprit, un ensemble de techniques et une méthode, pour conquérir et conserver de façon rentable un marché (KOTLER et DUBOIS, 2000).

    Une définition du marketing du tourisme, pourrait être dans ces conditions, selon R. Lanquar (1989), « une série de méthodes et de techniques soutendues par un état d'esprit particulier et méthodologique (c'est-à-dire une attitude de recherche, d'analyse et de remise en question constante), qui vise à satisfaire dans les meilleures conditions psychologiques, pour les touristes, mais aussi pour les populations d'accueil, et financières pour les organisations touristiques (entreprises, offices, associations) le besoin latent ou exprimé du voyageur, soit pour des motifs de loisir (agrément, vacances, santé, études, religion et sport), soit pour d'autres motifs qui peuvent être groupés en affaire, famille, mission et réunion) »5.

    D'après l'Organisation Mondiale du Tourisme, Le tourisme est défini comme l'ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel, pendant une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisir, pour affaire et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité.

    Le visiteur se réfère à toute personne qui se déplace vers un lieu situé en dehors de son environnement habituel pour une durée consécutive inférieure à un an et dont le motif principal de la visite est autre que celui d'exercer une activité rémunérée dans le lieu visité.

    5 Source : R. Lanquar, Le marketing touristique, Presse Universitaire de France, Paris, 1989, P. 7.

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    Le touriste est donc un visiteur qui passe au moins une nuit dans un établissement collectif ou privé du lieu visité. On ne doit pas le confondre à l'excursionniste (visiteur de la journée) qui ne passe pas la nuit dans un établissement collectif ou privé du lieu visité.

    L'établissement d'hébergement touristique est toute installation qui de façon régulière ou occasionnelle, offre un certain nombre de places qui permettent aux touristes d'y passer la nuit. Il s'agit des hôtels, des établissements de parahôtellerie, des cures, des logements pour vacances...).

    On parle de nuitée dans un hôtel lorsque quelqu'un passe une nuit payante ou non dans un établissement collectif ou privé. Les nuitées se comptabilisent individuellement. Il y a arrivée dans un hôtel, lorsqu'une personne arrive dans cet établissement, y rempli une fiche de police pour y passer au moins une nuit.

    Un service est une transaction réalisée par une entreprise où l'objet de l'échange est autre que le transfert de propriété d'un bien tangible. Dans la pratique, il n'y a pas de produit pur ou de service pur. Il y a une continuité entre les deux : soit parce que le service est la prolongation du produit au titre de service après vente, ou soit parce que le service lui-même comporte des éléments tangibles après sa réalisation. Le service est donc une combinaison d'éléments matériels et immatériels. En matière de service il faut distinguer :

    · le service de base, dans lequel on peut différencier les services de base primaires (l'hébergement pour un hôtel, par exemple) des services de base secondaires (piscine, restaurant de l'hôtel).

    · les services périphériques, dans lesquels on peut distinguer les services

    facilitateurs qui rendent possible l'utilisation du service de base (tel que la réservation pour le billet d'avion ou la carte de crédit pour les retraits automatiques) ; et les services différenciateurs qui apportent une valeur ajoutée au service de base, tout en permettant à l'entreprise de se distinguer de ses concurrents. Dans de nombreux cas, les services périphériques jouent un rôle déterminant lors du processus de décision du consommateur.

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    2. Le problème de gestion des capacités dans le parc hôtelier

    camerounais

    Selon l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), l'industrie touristique représente aujourd'hui 12 % du PIB mondial et 200 Million d'emplois (Soit 8% de l'emploi mondial) et 4 % de progression par an soit 1,6 milliard de personnes en 20206. De 2006 à 2008, en deux ans les arrivées ont progressé de 800 à 900 millions. Les recettes du tourisme international ont atteint 733 milliards de $EU en 2006, soit 2 milliards de $EU par jour. Le tourisme représente environ 35 % des exportations de services de l'ensemble du monde et plus de 70 % de celles des pays les moins avancés (PMA). 846 millions d'arrivées de touristes internationaux en 2006.

    Tableau 4 : Les agrégats de la branche hôtellerie camerounaise

    AGREGATS

    CHIFFRES

    Nombre d'établissement d'hébergement du Cameroun en 2005

    1591

    Arrivées globales dans les établissements du Cameroun en 2005

    1 153 422

    Nuitées globales dans les établissements du Cameroun en 2005

    1 654 387

    Recettes hôtelières en 2005

    95 098 993 421

    Impôts hôteliers

    37 060 296 983

    Capacité en chambres des établissements d'hébergement du Cameroun en 2005

    158 781

    Capacité en lits

    264 097

    Part du tourisme dans l'économie nationale en 2005

    2, 43 %

    Valeur ajoutée touristique du Cameroun

    192, 18 milliards

    Emploi du secteur en 2003

    48, 35 en milliers

    Salaire du secteur en 2003

    19, 68 en milliards

     

    Source : Annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun, 2007

    Les chiffres présentés dans le tableau ci-dessus font état de ce que au Cameroun, la branche hôtel et restaurant occupe le 11eme rang du classement des branches d'activités par valeur ajoutée générée à l'économie, avec (en 2005) :

    · 95 098 993 421 FCFA de recettes ;

    · 1 591 établissements d'hébergements touristiques ;

    · 1 153 422 arrivées globales ;

    6 Source : http : \www.Veille info tourisme - Tourisme international les incontournables.mht

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    · 1 654 387 nuitées globales ;

    A première vue, l'on pourrait regarder ces chiffres avec beaucoup d'admiration, mais lorsque nous allons mener des analyses approfondies, nous pourront constater que les établissements d'hébergement au Cameroun seraient entrain de souffrir d'un réel problème de gestion de leur capacité hôtelière (chambres et lits).

    Le parc hôtelier Camerounais est relativement diversifié ; même si les établissements sont concentrés surtout à Douala et Yaoundé, toutes les régions disposent des structures d'hébergement. En 2005, on a donc compté 272 établissements classés pour 10344 lits dont 26,3% de la capacité totale dans le littoral, 22,2% dans le Centre, 9,9% dans l'Ouest soit 58,4% pour ces trois régions et les sept autres représentant 41,6% des effectifs des établissements classées.

    Aussi, 82,9% des établissements d'hébergement au Cameroun sont dits « non classés ». Ils représentent 60,5% de la capacité totale en chambres. Par ailleurs ceux dits classés (de un à cinq étoiles selon la norme de classement en vigueur au Cameroun) représentent 17,1% du parc hôtelier national, soit 39,5% de la capacité en chambre

    Selon Pierre FABRE (1979), le taux d'occupation des hôtels se calcule par la règle de trois :

    To

    =

    N

    X

    100

     

    X

    365

     

    Avec

    · To, le taux d'occupation exprimé en valeur absolue (%)

    · N, le nombre de nuitées réalisées au cours de l'année

    · C, le nombre de chambres à louer pendant l'année

    (Taux d'occupation des chambres = Nombre de nuitée réalisées*100 / Nombre de

    chambres à louer * 365)

    NB : Le taux d'occupation peut aussi se calculer en lits ou places lits.

    La durée moyenne de séjour est le rapport des nuitées totales sur les arrivées

    totales. Si nous la notons x , sa formule de calcul sera donc :

    X=

    Nuitées

     
     

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    Toujours selon le même auteur (Pierre FABRE, 1979), « l'on considère généralement qu'il faut atteindre 65% à 75% d'occupation pour qu'un hôtel soit rentabilisé.7 »

    Les données collectées au Ministère du tourisme du Cameroun (précisément dans l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun, 2007) nous ont permis de construire les tableaux d'analyse suivants :

    Tableau 5 : Taux d'occupation par catégorie d'établissement au Cameroun

    Catégories
    d'établissement

    Nombre Ets

    Capacité
    en

    chambres

    Capacité en lits

    arrivées

    nuitées

    Taux

    d'occupation des chambres

    durée
    moyenne
    de séjour

    Hôtel 1étoile

    133

    2432

    2573

    103325

    137597

    15,50%

    1,3

    Hôtel 2 étoiles

    85

    2650

    2820

    110716

    188601

    19,50%

    1,7

    Hôtel 3 étoiles

    47

    2437

    2937

    148175

    322800

    36,29%

    2,2

    Hôtel 4 étoiles

    5

    778

    1144

    56873

    135474

    47,71%

    2,4

    Hôtel 5 étoiles

    2

    436

    870

    19351

    92626

    58,20%

    4,8

    Non classé

    1319

    13379

    14254

    580181

    659698

    13,51%

    1,1

    Total

    1591

    22112

    24598

    1018621

    1536796

    19,04%

    1,5

     

    Source : l'auteur, inspiré de l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun, 2007.

    Les chiffres du tableau ci-dessus montrent bien que le taux d'occupation moyen annuel global réalisé en 2005 est de 19,04%. Il va de 13,04% à 58,2% et varie selon le classement de l'hôtel. La durée moyenne de séjour des touristes au Cameroun est de 1,5 jour, soit au minimum 1 jour et au maximum 4,8 jours. Les établissements non classés sont les plus nombreux (1319), et accusent les taux d'occupation les plus faibles.

    7 Fabre pierre, Tourisme international et projet touristique dans les pays en développement, ministère de la coopération de la république française, paris, 1979, p. 1-89.

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Tableau 6 : Taux d'occupation des établissements d'hébergement par régions du Cameroun

    Régions

    Nombre Ets

    capacité en
    chambres

    Capacité en lits

    Nuitées

    taux d'occupation
    des chambres

    Adamaoua

    78

    897

    906

    48457

    14,80%

    Centre

    353

    5359

    6380

    409930

    21,00%

    Est

    123

    1530

    1557

    186157

    33,30%

    Extrême Nord

    95

    1349

    1630

    120026

    24,40%

    Littoral

    418

    5505

    5941

    494334

    24,60%

    Nord

    58

    1043

    1122

    54533

    14,30%

    Nord Ouest

    71

    1098

    1151

    69084

    17,20%

    Ouest

    157

    2249

    2362

    72141

    8,80%

    Sud

    123

    2038

    2215

    38438

    5,20%

    Sud Ouest

    115

    1044

    1334

    43676

    11,50%

    Total

    1591

    22112

    24598

    1536776

    19,00%

     

    Source : l'auteur, inspiré de l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun, 2007

    Répartis par région, les taux d'occupation moyens annuels sont encore plus bas. Ils vont de 5,2% dans la région du Sud à 33,3% dans la région de l'Est. Ces taux sont tirés vers le bas à cause des établissements non classés qui pour l'essentiel, soit manquent de transparence dans leur activité (absence de données statistiques fiables), soit accusent réellement des taux d'occupation très bas.

    Figure 1 : Taux d'occupation des chambres par mois au Cameroun

    Source : l'auteur, inspiré de l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun, 2007.

    Ventilés par mois, tout en supposant que les capacités restent stables tout au long de l'année, nous observons sur le tableau ci-dessus que les taux d'occupation fluctuent

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    d'un mois à l'autre, et atteignent difficilement le cap de 23%. Les mois de Mars, décembre et Janvier apparaissent comme des mois de basse activité, pendant lesquels les taux d'occupation sont les plus faibles. Les durées moyennes de séjour des touristes sont relativement stables sur l'année, car se situant autour de 1,5 jours.

    Tableau 7 : Prix moyen des chambres pour une nuitée dans les établissements
    d'hébergement classés du Cameroun en 2005

    Catégorie

    Prix TTC petit déjeuner compris en FCFA

    Catégorie Hôtel 1*

    17

    500

    Catégorie Hôtel 2*

    25

    000

    Catégorie Hôtel 3*

    40

    000

    Catégorie Hôtel 4*

    86

    000

    Catégorie Hôtel 5*

    145 000

     

    Source : l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun, 2007 (Ministère du Tourisme)

    Les tarifs moyens des chambres pour une nuitée par catégorie d'hôtel vont de 17 500 FCFA à 145 000 FCFA. Ils sont affichés de façon proéminente au niveau de l'accueil de chaque hôtel, et ajustés en fonction des types de chambre (simple, double, suites...)

    A l'examen de toutes ces données, nous constatons que les taux d'occupation globaux (19,04% pour les chambres et 17,12% pour les lits) ou spécifiques s'éloignent beaucoup du seuil acceptable fixé par Pierre FABRE (1979), qui devrait en moyenne osciller entre 65% et 75%.

    A l'issue de nos enquêtes exploratoires auprès de quelques acteurs du secteur, nombre de raisons nous permettent a priori d'expliquer cette situation :

    L'une des raisons qui pourrait expliquer ces mauvais taux d'occupation, selon les experts, à l'instar de M. DOUME Zacharie8, pourrait être le fait qu'au Cameroun, le tourisme récepteur tarde à s'envoler avec seulement 451 441 arrivées des touristes aux postes frontières du Cameroun en 2006. Un tel chiffre ne permet pas au Cameroun d'être classé par L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) comme destination touristique9 ; au niveau du tourisme interne, les agences de tourisme, ne conçoivent plus assez de produits touristiques destinés aux camerounais. L'essentiel de leurs actions

    8 M. Doume Zacharie, Chef de département tourisme à l'institut Siantou Supérieur, Enseignant

    principal à l'Université de Yaoundé 1, chef de la cellule informatique et statistique du ministère du tourisme.

    9 Selon L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), il faut traverser le cap de 500 000 touristes par an
    pour être reconnu comme étant une destination touristique.

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    marketing et communication est plus orienté vers les touristes étrangers, et de moins en moins envers les populations locales. C'est ainsi que les camerounais entendent de moins en moins parler des colonies de vacances, d'excursions, de retraites ou de croisières.

    D'après les professionnels de l'hôtellerie, à l'instar de M. BOUNOUNG Bérenger (Directeur d'exploitation de l'hôtel Lumière Joss à Douala), M. NGEDI BIKIDICK Raymond (Chef service Commercial de l'hôtel SAWA à Douala), M. NANA Naoufal (Gérant de l'hôtel le CRISTAL à douala) et autres, la médiocrité des taux d'occupation des hôtels pourrait être liée à l'absence d'outils d'analyse et de prévision des ventes, au niveau des segments de marché. La plupart des hôtels subissent l'évolution de leur niveau d'activité, mais n'agissent par sur elle ; et d'autre part ils déplorent la concurrence qui est devenue de plus en plus accentuée notamment avec la prolifération des auberges et hôtels « non classés », et enfin déplorent les pratiques concurrentielles déloyales (pratique des prix en dessous de la fourchette légale applicable pour sa catégorie).

    Une autre raison, non moins importante pourrait être liée à la durée moyenne de séjour des touristes dans les établissements d'hébergement. Ce taux qui se situe à l'ordre de 1,5 jours10 est relativement faible par rapport à la durée moyenne de séjours des touristes dans d'autres pays africains à l'instar du Sénégal (le Sénégal a une durée moyenne de touristes de 3,6 jours11) pour pouvoir assurer un taux d'occupation acceptable sur l'année.

    La qualité du service rendue par les établissements d'hébergement touristique peut aussi être évoquée dans la mesure où le pourcentage des établissements d'hébergement touristiques « non classés » suivant la norme de classement en vigueur au Cameroun, représente 45% de l'ensemble des établissements12. Selon M. Flaubert MBIAKOP, Responsable à l'hôtel Résidence la Falaise, le classement des hôtels au Cameroun est effectué de façon arbitraire par le Ministère du Tourisme ; lorsqu'il compare son niveau de qualité de service avec celui des autres hôtels de sa nouvelle catégorie (les hôtels

    10 Estimation faite sur la base des données tirées de l'Annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun 2007.

    11 Source : Http: senegal_tourisme_statistiques.php.htm

    12 Estimation faite sur la base des données tirées de l'Annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun 2007 (pour un total de 2910, établissements, nous avons 1591 établissements classés et 1319 établissements non classés).

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    classés deux étoiles) comme Hôtel LEWAT, HILA Hôtel, ou les Hôtels Lumière, tout porte à croire que le classement au Cameroun est basé sur des critères subjectifs. Ceci est un point de vue à observer de près d'autant plus que le nombre d'étoiles pourrait être un élément déterminant dans le choix des hôtels pour les touristes internationaux.

    Le niveau de tarification légal n'est pas en reste ; il parait très élevé compte tenu de la bourse du camerounais moyen et donc, difficile d'accès à la majorité des populations locales.

    Il est important de noter qu'au niveau mondial en 2008, le nombre d'arrivées de touristes internationaux s'est élevé à 925 millions, ce qui représente 17 millions d'arrivées de plus qu'en 2007 et une progression de 2%13. La demande touristique a considérablement baissé au cours de l'année en raison de l'instabilité extrême de l'économie mondiale (crise financière, hausses des cours des matières premières et du pétrole, fortes fluctuations des taux de change), ce qui a entraîné une perte de confiance des consommateurs et des entreprises et la récession économique mondiale que nous connaissons actuellement.

    Ces arguments nous ont particulièrement marqués, et nous avons choisi (comme angle d'attaque marketing) d'étudier le marketing des services pour résoudre l'épineux problème d'optimisation des taux d'occupation des établissements d'hébergement touristique au Cameroun.

    13 Source : http : \www.Veille info tourisme - Tourisme international les incontournables.mht

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    3. La nécessite d'optimiser le taux d'occupation des hôtels au

    Cameroun : la question de recherche

    Nous nous trouvons dans le domaine des services ; il convient de rappeler de ce fait qu'une chambre d'hôtel qui passe la nuit vide est une perte qui ne peut plus être rattrapée ; la nuitée dans les hôtels est donc un service rapidement périssable. Ainsi, Les hôtels doivent mettre en place des stratégies qui puissent leur permettre de faire face à cette contrainte quotidienne. Une synthèse des données exploratoires issues de l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun de 2007, de quelques ouvrages sur le tourisme et des entretiens avec quelques experts et professionnels du secteur nous fait état de ce que :

    · d'une part, le Cameroun, fort de son potentiel touristique naturel, structurel et infrastructurel, reçoit moins de 500 000 touristes étrangers par an (précisément 451.441 arrivées aux postes frontières du Cameroun en 2006) alors que certains pays à potentiel similaire tels que le Sénégal ont déjà traversé le cap du million14. Dans la même lancée, nous dénombrons 1 018 621 arrivées pour 1 536 796 nuitées dans nos établissements d'hébergement touristique. Paradoxalement, la capacité d'hébergement touristique au Cameroun nous permet d'accueillir au maximum 24 598 touristes par jour, soit 8 978 270 touristes par an (en termes de nombre de chambres disponibles). Le retard à rattraper est très grand et relève en grande partie du domaine de la politique gouvernementale en matière de promotion du tourisme. Les établissements d'hébergement touristiques au Cameroun font donc face à un marché de monopsone, caractérisé par un trop plein d'offre de chambre, face à une infime demande. Il convient donc de réfléchir sur la stratégie marketing que les plus futés doivent mettre en place pour se démarquer des autres ;

    · d'autre part, les taux d'occupation annuels des établissements d'hébergement touristique au Cameroun se situent entre 16% (dans les 1 étoiles) et 58% (dans les 5 étoiles). De façon prosaïque, un hôtel de 100 chambres standards ne parvient à vendre que 58 chambres par jour au meilleur des cas, et seulement 15 chambres par jour au pire des cas. Ceci représente un manque à gagner important dans le chiffre d'affaire, et entraîne des répercutions négatives sur le

    14 Source : Http: senegal_tourisme_statistiques.php.htm

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    résultat de l'hôtel, compte tenu de l'importance des charges fixes d'amortissement. Toujours dans la même perspective, Pierre FABRE (1979) nous apprend « qu'on admet généralement qu'un hôtel doit avoir un taux d'occupation entre 65% et 75% pour être rentable » ce qui est grave, car d'après nos sources statistiques, dans l'ensemble, nos taux d'occupation sont en dessous de ce seuil. C'est ainsi que se pose la problématique de stabilisation du niveau d'activité des hôtels sur l'année afin de maximiser leurs revenus ;

    · pour M. TEUFACK Pascal directeur d'exploitation de l'hôtel Résidence la Falaise, Son hôtel a été victime d'une rétrogradation du nombre d'étoile (passer de 3 étoiles à 2 étoiles), suite à certains manquements constatés dans leur offre (pas de piscine dans l'hôtel par exemple). Le tarif moyen des chambres pour une nuitée dans cette catégorie (les hôtels classés 2 étoiles) est de 25.000 FCFA. M. TEUFACK pense que ce tarif ne lui permet pas de couvrir ses charges ; elle ne tient pas compte du poids de ses investissements. Il a donc opté pour une tarification essentiellement basée sur le coût de revient des chambres. Bien que sa rétrogradation impacte négativement sur la qualité du service perçue par ses prospects, les managers de cet établissement essaient d'équilibrer leurs charges en tarifiant les nuitées en fonction de leur coût de revient ;

    · enfin, d'après les professionnels de l'hôtellerie, la médiocrité de leur taux d'occupation des chambres pourrait être liée d'une part, à l'absence d'outils d'analyse et de prévision des ventes, au niveau des segments de marché. La plupart des hôtels dont ils ont la charge de manager subissent avec inertie l'évolution de leur niveau activité, sans aucune action marketing forte pour agir sur son cours ; d'autre part ils déplorent la concurrence qui est devenue de plus en plus prononcée notamment avec la propagation des auberges. Par ailleurs, ceux-ci déplorent les pratiques concurrentielles déloyales (par exemple, la pratique des prix en dessous de la fourchette légale applicable pour sa catégorie pour retenir un client ou un prospect).

    Ces quatre constats peuvent se résumer en un seul problème : l'instabilité de l'activité des services dans un marché caractérisé par plusieurs offreurs et peu de demandeurs. Ce problème impacte très négativement le revenu des hôtels. Pour

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    résoudre ce problème, plusieurs questions nous viennent à l'esprit, mais une retient particulièrement notre attention : COMMENT OPTIMISER LA GESTION DES CAPACITES DISPONIBLES DANS LE MARCHE DES SERVICES D'HEBERGEMENT TOURISTIQUE AU CAMEROUN ?

    Cette question principale peut être déclinée en deux sous questions secondaires, étroitement liées :

    · Comment expliquer la médiocrité des taux d'occupation en chambre des hôtels ?

    · Quels sont les variables sur lesquelles les hôtels doivent s'appuyer pour optimiser leur taux d'occupation ?

    Cette quête à un double objectif, à la fois scientifique et professionnel. D'une part, très peu de recherches ont été faites dans le domaine du marketing des services au Cameroun, particulièrement en ce qui concerne, la gestion des capacités disponibles dans les services. Cette étude constituera un bréviaire pour les futures recherches. D'autre part, les professionnels du tourisme font face à un réel problème lié à l'instabilité de leur activité tout au long de l'année dans un contexte de marché monopsone, ce qui se répercute sur leur taux d'occupation global et par ricochet sur leur chiffre d'affaire annuel. Les résultats de cette recherche leur seront d'une importance capitale.

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    Dans ce chapitre intitulé « Le secteur du tourisme Camerounais et la problématique de gestion des capacités hôtelières», nous avons dans un premier temps démontré en quoi nous pensons que le Cameroun possède du potentiel en matière de tourisme, de part ses atouts naturels, infrastructurels et structurels. D'autre part, nous avons observé que malgré ces prédispositions, la branche hôtelière est en déroute au Cameroun, avec des taux d'occupations bas (entre 18% et 58%) par rapport au seuil acceptable selon FABRE (1979) qui devrait se situer entre 65% et 75%. Ceci nous a conduit à nous poser la question de savoir Comment optimiser la gestion des capacités disponibles dans le domaine des services, en particulier dans la branche qui nous intéresse : les services d'hébergement touristiques.

    Notre question de recherche ainsi posée, il nous faut faire une revue des théories marketing, en lien avec cette question, afin de construire des hypothèses de recherche (chapitre 2) qui seront vérifiées sur une population témoin (chapitre 3). Les résultats de cette vérification empirique vont nous permettre de proposer des solutions d'une importance théorique et pratique professionnelle (chapitre 4).

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    CHAPITRE 2 : GESTION DES CAPACITES
    DISPONIBLES DANS LES SERVICES :
    APPROCHES THEORIQUES

     

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    La réflexion sur la question de recherche posée dans le chapitre précédent, (Comment optimiser la gestion des capacités disponibles dans le domaine des services ?) va nous conduire à l'exploration de trois grands courants scientifiques en matière de marketing de service, notamment la théorie de la Servuction, le modèle du Costumer Relation Management et le modèle du Revenue management. Nous partons du postulat selon lequel pour optimiser le taux d'occupation, nous avons le choix entre développer les ventes auprès de notre clientèle actuelle en accroissant sa durée moyenne de séjour ou en la faisant revenir très souvent (par les moyens de fidélisation) et conquérir de nouveaux clients (identifier et exploiter de nouveaux segments ou attirer les clients des concurrents).

    Dans ce chapitre, nous allons dans un premier temps vous présenter ces trois théories, tout en vous donnant les raisons pour lesquelles nous pensons que le modèle de Servuction ne répond pas à notre question de recherche, et que par contre le Costumer Relation Management répond en partie à cette question étant donné qu'il fait partie intégrante du Revenue Management (Section 1). Par la suite, nous allons vous exposer notre cadre théorique, et les hypothèses de recherche tirées du Revenue Management (Section 2).

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    SECTION 1 : EXPLORATION DES THEORIES DU MARKETING DES SERVICES

    1. La servuction : de la qualité à la satisfaction

    Les travaux fondateurs sur le marketing des services ont traditionnellement mis l'emphase sur la qualité perçue et la mesure de la satisfaction. Aujourd'hui, ils mettent en évidence que l'insatisfaction et les défauts perçus de la qualité sont plus importants à étudier.

    Le processus de production de tout service, appelé processus de Servuction, nécessite toujours une participation plus ou moins grande du client à certaines étapes. Dans ce processus de Servuction, le personnel en contact avec le client joue un rôle privilégié dans le rendu du service, mais ce personnel en contact doit être efficacement appuyé par le back-office. Pour réussir dans les services, l'attitude du personnel est fondamentale, elle précède l'aptitude.

    En activité de services, il y a une interdépendance forte des ressources engagées lors de la vente d'une promesse en réponse aux besoins attendus du client et dans celles pourvues par le prestataire nécessaire à la production du service.

    A la différence d'une entreprise de produits, l'entreprise de service crée pour chaque service un agencement de relations et d'interactions qui à chaque fois, doit la rapprocher de la satisfaction du client : elle produit au sens ou elle crée et recrée à partir du modèle de processus (servuction) qu`elle améliore.

    1.1. L'évolution de la théorie : SERVUCTION, modèle de la qualité perçue d'un service, SERVQUAL

    Les conceptions en termes de marketing des services font traditionnellement référence à des modèles fondés sur la gestion de la qualité. La qualité perçue a été définie par les trois pères fondateurs du marketing des services dans les années 1980. Ces auteurs se sont surtout attachés à différencier le marketing des services du marketing des biens de consommation courante, en désignant ses spécificités en termes de production (Langeard, 1981), en définissant la qualité de service (Grönroos, 1984), et en proposant des échelles de mesure de la qualité de service (Parasuraman et Al., 1985).

    En premier lieu, le modèle de la SERVUCTION développé par Langeard en 1981 a permis de distinguer la prestation de services de la production traditionnelle de biens de

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    consommation courante. Cette distinction essentielle a ainsi mis en évidence le fait que la qualité perçue d'un service dépend de trois facteurs :

    · la structure dans laquelle il est produit ;

    · le personnel qui y travaille ;

    · les attentes des clients.

    En effet, la production d'un bien tangible requiert un intermédiaire entre le produit et le consommateur final : le distributeur, ce dernier étant en charge du contact direct avec le client. Les prestataires de services, quant à eux, bénéficient de cette relation directe avec le client, dans la mesure où ils peuvent plus aisément comprendre les besoins des clients et apprécier leur niveau de satisfaction. Aussi le suivi de la qualité de service constitue un aspect essentiel du marketing des services. Il permet notamment le suivi de l'ensemble des composantes de la politique de marketing mix adoptée.

    Par la suite, les travaux de Gronroos (1984) ont démontré que la qualité perçue d'un service pouvait être décomposée en trois composantes principales :

    · la qualité technique ;

    · la qualité fonctionnelle ;

    · l'image de l'entreprise.

    Ils ont conclu que cinq éléments clés y participaient :

    · le professionnalisme et le savoir-faire de l'organisation ;

    · la fiabilité et la fidélité des prestations ;

    · le comportement et les attitudes du personnel ;

    · l'accessibilité et la flexibilité de l'offre ;

    · la réputation et la crédibilité du fournisseur du service.

    Mais c'est un modèle postérieur, le modèle de la qualité perçue SERVQUAL, qui a connu le plus de retentissement et qui est à l'origine de la plupart des travaux de recherche portant sur l'évaluation des services. Ce modèle, développé par Parasuraman et Al. (1985), identifie cinq composantes clés de la qualité perçue :

    · les aspects matériels du service ;

    · sa fiabilité ;

    · la sensibilité du client ;

    · l'empathie du personnel ;

    · la confiance que la prestation inspire.

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    Bien que très proche du modèle de Gronroos, c'est ce dernier modèle qui a influencé la majeure partie des conceptions concernant la définition de la qualité.

    1.2. Le système de servuction

    Le système de servuction est l'organisation systématique et cohérente de tous les éléments physiques et humains de l'interface client / entreprise nécessaire à la réalisation d'une prestation de qualité (caractéristiques marketing et niveaux de qualité déterminés).

    Le système de servuction pose un certain nombre d'éléments qui intègre les spécificités des « produits » touristiques :

    · le client est un élément primordial. Le service n'existe que lorsque le client le consomme. Le client est le bénéficiaire du service ;

    · le support physique nécessaire à la production du service est double. Il y a les instruments nécessaires au service (pour une agence de voyage, c'est la salle d'attente, la banque, les promontoires, pour un pays d'accueil touristique, c'est une vallée, son parc naturel, etc.) et l'environnement matériel où se passe le service (le quartier, la décoration, l'agencement, etc.) ;

    · le personnel de contact est celui qui est en contact direct avec le client. Dans une agence de voyages, ce sont les agents de comptoir, dans un pays d'accueil touristique, ce sont les acteurs locaux ;

    · le service est l'objectif du système et le résultat (réserver une chambre d'hôtel, organiser un voyage à forfait pour une semaine au Nord Cameroun, accueil des vacanciers) ;

    · le système d'organisation interne est la partie non visible par le client. C'est l'organisation de l'entreprise, ces différentes fonctions, la gestion, les ressources humaines, le management ;

    · les autres clients sont ceux à qui le service s'adresse également dans le même lieu et au même moment, car rares sont les services destinés à un seul client à la fois. En effet, plusieurs personnes peuvent rentrer dans une agence de voyages et demander des billets d'avion ou des renseignements.

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    Ces éléments combinés les uns aux autres permettent de poser la définition du système de servuction de l'entreprise de service : C'est l'organisation systématique et cohérente de tous les éléments physiques et humains de l'interface client - entreprise nécessaire à la réalisation d'une prestation de service dont les caractéristiques commerciales et les niveaux de qualité ont été déterminés.

    Le système de servuction de part sa spécificité comporte un certain nombre de distinctions fondamentales que les professionnels du tourisme ont encore aujourd'hui du mal à mettre en application. Le client est systématiquement impliqué dans l'élaboration du service. De plus, la valeur du service n'est réelle que parce que le client consomme ce service.

    Une place d'avion, une nuit d'hôtel ou un voyage à forfait non vendu, sont des valeurs services perdues à tout jamais et que l'on ne pourra pas représenter le lendemain à un autre client (A l'inverse une voiture non vendue peut être stockée et présentée à la vente le lendemain, mais pas une place de cinéma, une place d'avion). Enfin, il faut veiller à bien distinguer l'offre et le support de l'offre :

    - L'offre est le service proposé par le professionnel du tourisme au client.

    - Le support de l'offre est l'ensemble des éléments qui permettent cette offre.

    Ces éléments sont contrôlés et gérés stratégiquement par le responsable en fonction de la participation des clients, du personnel en contact et du support physique du service.

    1.2.1. Première gestion stratégique : la gestion de la participation du client

    La gestion de la participation du client est un élément clé de la servuction. Le niveau d'implication du client, c'est à dire le niveau de production du client (le client fait lui même le plein du réservoir de sa voiture en libre service à la station d'essence, il réserve lui même une chambre d'hôtel ou un billet d'avion depuis son téléphone, enfin il peut choisir un voyage sur Internet, le client participe physiquement à la soirée animation au night Club) dans le système de servuction est un choix stratégie, il est donc calculé et réfléchi.

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    Dans nos sociétés ou le temps libre prend une place de plus en plus importante, nous avons tendance à produire nous mêmes les services dont nous avons besoin. Ceci est un choix délibéré, calculé, réfléchi par les responsables marketing.

    La participation du client se justifie au niveau économique par de moindres charges pour l'entreprise, il n'y a en effet, peu ou pas de personnel (dont on sait qu'ils sont une charge pour l'entreprise).

    La participation du client se justifie également par le fait qu'elle accroît la satisfaction du client.

    · la participation physique rend autonome le client de plus, le client adhère au service par assimilation ;

    · elle réduit ses incertitudes d'achat, car le client ne doit pas se poser la question du choix entre le service A (celui du concurrent) et le service A' (celui de mon entreprise). Il doit acheter mon service sans se poser de questions ;

    · elle implique une recherche de la fidélité. Moins il y a d'incertitudes plus il y a de fidélité (autres économies de coûts en terme de communication, etc.).

    La gestion de la participation ne peut cependant pas se faire sans la prise en compte de certains éléments déterminants. Le contenu et la forme du service proposé influence le niveau de participation du client. Le comportement du client est également un élément important de la gestion de la participation en termes de fidélité, de taux d'utilisation et d'attitude par rapport à l'innovation du service. Cette gestion de la participation influence le niveau de consommation d'une prestation et permet souvent des gains de productivité.

    1.2.2. Seconde gestion stratégique : la gestion du personnel de contact

    Le personnel faut-il le rappeler est l'élément central de la servuction. Il représente pour le client le contact humain avec l'entreprise (support de l'offre) et son service (l'offre). Cette relation génère plusieurs relations entre les intérêts de l'entreprise et ceux du consommateur, mais également, des situations de contact.

    Le personnel tient un double rôle, il produit une prestation avec le client et il représente par sa présence l'entreprise. Il appartient au responsable marketing de gérer

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    ces relations et rôles en formant, en intéressant et en supervisant le personnel de contact pour qu'il ait une même prestation de qualité équivalente pour chaque client et en toute circonstance.

    Tableau 8 : exemple de gestion du personnel de contact

    ENTREPRISES

    Agence de Voyage
    Française

    Hilton HOTEL

    Gestion du
    personnel de
    contact

    Répondre aux appels

    téléphoniques à 90%
    dans les 20 secondes

    Porter un costume ou un tee-shirt à l'effigie de la marque Hilton

    Source : L'auteur

    1.2.3. Troisième gestion stratégique : la gestion du support physique

    Le support physique du service est un des éléments stratégiques du système de servuction. Le support physique doit être performant au niveau de l'ambiance et de sa fonctionnalité. Il doit également permettre une bonne gestion de l'espace et du temps.

    a- La gestion de l'espace

    Le support physique doit permettre la gestion des flux principalement lorsqu'on s'intéresse aux services de masse (la grande distribution mais également les hôtels, etc.). L'espace doit être également manipulé de sorte à répondre de façon précise aux attentes des clients. C'est par exemple la modularité d'une salle de séminaire qui peut être agrandie ou rétrécie à volonté.

    La gestion de « l'ambiance », non seulement, il faut définir physiquement par une architecture, un aménagement du support physique d'un service, mais il faut en plus avoir pour objectif le traitement d'une ambiance particulière distinctive.

    b- La gestion du temps

    Elle est combinée à celle de l'espace et permet une gestion dynamique du support physique. Dans une agence de voyage, il faut gérer les différents clients en fonction du service qu'ils souhaitent et du temps qu'ils ont de disponible. La demande d'un renseignement ne se traite pas de la même façon et dans le même lieu que la demande

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    d'un conseil pour une destination précise. Le responsable doit définir exactement la fonction de chaque espace en fonction du service qu'il souhaite offrir.

    Enfin, certains supports physiques du service sont aujourd'hui automatisés (Borne interactive d'information dans les aéroports, les offices de tourisme, les guichets de réservation ou les services Internet). Le support physique du service suppose une gestion stratégique. C'est lui qui supporte la réalité innovante d'un service et la qualité d'un service. Il a un rôle structurant.

    Cependant, alors que les supports automatiques envahissent toutes les activités de services, une ré humanisation des prestations de services touristiques peut devenir une innovation et le conseil en face à face (parfois par l'intermédiaire des supports de communication multimédia) une stratégie de distinction. Cette stratégie reposera bien évidemment sur le critère prix de la prestation.

    1.3. Critiques du Modèle de la Servuction

    Le modèle de servuction recherche la satisfaction du Consommateur par l'amélioration de la qualité perçue. En rapport avec notre question de recherche, (Comment optimiser la gestion des capacités disponibles dans les services ?), le modèle de servuction propose de satisfaire le client, en espérant qu'il en sera fidèle à l'entreprise et à ses services ; l'amélioration de la qualité perçue en vue de la satisfaction passe par la gestion de la participation du client aux services, la gestion du personnel en contact avec le client et la gestion du support physique du service. La mise en oeuvre de ces trois éléments pourrait assurer une amélioration de la durée moyenne de séjour des touristes dans les hôtels.

    Tandis que les premières publications (1970-1990) sur le marketing des services traitaient des méthodes de mesure de la qualité de service et de la satisfaction, les études récentes mettent l'accent sur l'insatisfaction, ses conséquences (phénomènes de renonciation) et les solutions marketing qui pourraient combattre les problèmes de mécontentement et de changement de marque.

    En effet, l'analyse du lien entre satisfaction et fidélité a conduit les chercheurs à s'intéresser à l'insatisfaction et à ses conséquences sur l'abandon des clients. Les travaux de Mittal et Lassar (1998) obtiennent des résultats clairs : si elle n'est pas traitée, l'insatisfaction peut entraîner la perte de clients. Ils affirment aussi que même un client

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    très satisfait peut décider de changer de marque et que la plupart des consommateurs entretiennent une loyauté polygame avec deux ou trois marques. Andreassen (1998) postule que l'image de l'entreprise constitue le principal déterminant de la fidélité.

    En revanche, la satisfaction n'assure pas la fidélité. Mittal recommande aux marqueteurs d'identifier lequel des aspects (fonctionnel ou technologique) est le plus important au sein de leur industrie, afin de garantir la satisfaction du consommateur tout en éliminant les causes d'insatisfaction.

    Forrester et Maute (2001) confirment que l'insatisfaction provoque l'abandon des clients si elle n'est pas traitée. L'insatisfaction naît des attentes peu ou pas satisfaites (Gronroos, 1998), de qualité insuffisante, douteuse ou défectueuse (Backhaus et Bauer 2001), ou de clients mécontents et dont la réclamation n'est pas prise en compte (Edvardsson, 1998). Des programmes de marketing relationnel peuvent en limiter les conséquences et éviter l'abandon des clients (Maxham, 2001).

    Il existe divers types de réponses des usagers face à la défaillance de service (Forrester et Maute, 2001) :

    - recours à un autre prestataire,

    - réclamations et colportage d'une rumeur préjudiciable au prestataire,

    - ou encore colère à l'égard de sa propre personne pour n'avoir pas bien communiqué ses attentes.

    Une relation intime avec la marque réduit le risque des changements de prestataire suite à une défaillance de service. Ceci passe par la Gestion de la Relation client (en Anglais, Costumer Relation Management : CRM).

    Rendu à ce niveau, la Branche hôtelière au Cameroun est caractérisée par une offre abondante pour une demande restreinte. Face à cette situation, l'une des stratégies à laquelle les hôtels pourraient recourir serait de conserver et de développer les ventes auprès de leur clientèle actuelle. Ceci passe par la Servuction : amélioration de la qualité en vue de la satisfaction, et entraînant la fidélité. Mais nous avons aussi observé que la satisfaction n'entraîne pas forcément la fidélité du client et que même un client très satisfait peut décider de changer de marque et que la plupart des consommateurs entretiennent une loyauté polygame avec deux ou trois marques selon Mittal et Lassar (1998). Ceci nous amène à sortir du modèle de la servuction pour explorer d'autres théories qui pourraient permettre aux hôtels de retenir sa clientèle et de développer ses

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    ventes auprès d'elle, par des programmes de marketing relationnel tel que la Gestion de la Relation Client (CRM).

    2. La Gestion de la Relation Client (CRM), au coeur de la

    personnalisation

    Les années 80 ont vu apparaître le Direct Marketing (Marketing Direct), se fondant largement sur des bases de données client. Christan Grönroos et Evert Gummesson « de l'école nordique » et Theodore Levitt ont été les premiers à décrire la Relation Marketing versus la Transaction Marketing. En outre ils ont défini les caractéristiques des organisations centré-relation et ont fourni les outils Marketing correspondants. En 1995, Treacy et Wiersema (1995) ont décrit leur trois disciplines de la valeur. L'intimité Client était l'une d'entre elles. En conséquence, le CRM s'est transformé dans les années 90 d'un web basé sur la gestion de contact et l'outil d'information, en une stratégie orienté client.

    2.1. Concrétiser une stratégie d'intimité avec le client.

    La Gestion de la Relation Client peut être définie de plusieurs manières. Certaines personnes comprennent dans le CRM la signification de technologie de l'information, certains y voient plutôt une entreprise centré-client, certains croient que le CRM est une stratégie fonctionnelle (de vente), d'autres soulignent que le CRM est principalement une stratégie commerciale. Nous sommes d'accord avec Peelen (Gestion de la Relation Client, 2006) que la définition donnée par le Gartner Group (2004) est attrayante : Le CRM est un outil SI (Système d'Information) qui permet de mettre en oeuvre une stratégie commerciale ; les résultats escomptés étant d'optimiser la rentabilité, le revenu et la satisfaction client en s'organisant autour de segments de clientèles, en développant des comportements de satisfaction client et en mettant en oeuvre des processus centré-client.

    Le CRM est plus une stratégie commerciale qu'une stratégie fonctionnelle. Il touche l'organisation dans son ensemble : marketing, ventes, SI, logistique, finances, production, R&D, RH, gestion, etc. Si nous définissons ainsi le CRM, il est clair que mettre en oeuvre un CRM complet soit un enjeu difficile.

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    La création de processus rentables et très efficaces (face au client) n'est pas suffisante. Pour une Gestion de la Relation Client vraie, une stratégie d'intimité avec le client, une philosophie marketing de la relation plutôt qu'une philosophie marketing de la transaction commerciale, ainsi qu'une orientation-client de l'organisation toute entière sont requises.

    2.2. Étapes du processus de Gestion de la Relation Client.

    Les points suivants composent les éléments principaux pour créer une organisation orientée-relation client :

    · leadership fort orienté-client ;

    · la mission pour être une organisation orientée-relation ancrée dans une interaction à long terme ;

    · la stratégie principale est de gagner par une intimité avec le client ;

    · les valeurs entreprises et les valeurs des employés se concentrent à prendre soin des clients ;

    · les standards comportementaux reflètent l'empathie du client et le voeu pour établir des relations et l'engagement à long terme ;

    · une culture d'organisation orientée relation ;

    · une organisation qui met le contact client au centre. Comparez : Co-Création, Réingénierie des Processus de Gestion ;

    · personnes : Aptitudes à la communication emphatique, prendre soin des clients ;

    · systèmes qui peuvent aider à connecter et gérer des valeurs dures avec des valeurs douces, telles que Value Profit Chain (Chaîne d'Avantages de la Valeur) et le Balanced Scorecard.

    2.3. Communication relationnelle

    Visant à rompre avec une démarche standardisée, la communication relationnelle (Iveus, Mayrhofer, 2003) est fondée sur des interactions, des échanges personnalisés, des relations continues et l'instauration d'un contact de qualité entre la marque et ses clients. Par delà la communication personnalisée, la communication relationnelle peut également proposer des programmes d'information et d'assistance. Ce rapport de

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    communication étroit et interactif a intéressé très tôt les entreprises de services. En effet, le marketing relationnel (CRM) constitue un atout clé des entreprises de ce secteur, du fait que celles-ci évoluent dans un contexte fortement compétitif qui les contraint à établir des relations de long terme avec leur clientèle afin de la retenir. La communication relationnelle peut être définie comme le développement, la conservation et l'approfondissement des relations avec les clients (Yi, Chi, 2005). Plus précisément, le CRM est fondé sur une relation de confiance mutuelle entre les clients et l'entreprise.

    Aussi le principal défi qui se pose aujourd'hui aux entreprises est-il de regagner la confiance propre à déclencher chez le consommateur, la volonté d'interagir avec la marque. La communication relationnelle chez les prestataires de services joue un rôle d'autant plus important que les investissements menés par ce secteur dans la rétention client et les programmes de fidélité ont des conséquences substantielles sur le long terme (Javalgi, 2005).

    Le CRM repose enfin sur la fréquence d'achat du service : Bridges (2003) explique que la construction de la connaissance de la marque et l'attraction de nouveaux consommateurs est bien plus important pour les services qui répondent à un besoin peu fréquent que pour ceux qui bénéficient d'une demande régulière.

    Ainsi, Sanders et Gillenson (2005) voient dans le CRM la possibilité, au sein du marché ciblé, de s'adresser de façon individualisée au consommateur. A ce sujet, il convient de rappeler que dans un monde où la technologie occupe une place grandissante, il serait tentant de croire que les interactions à distance sont en passe de remplacer les contacts individualisés, cela n'est pourtant pas le cas (Durkin et O'Donnell, 2005). Aussi le défi auquel sont confrontés aujourd'hui les prestataires de services réside-t-il dans la définition exacte d'un lien particulier avec le consommateur.

    Cependant, si le marketing relationnel est communément défini comme l'interaction entre l'entreprise et le consommateur, certains auteurs défendent l'idée d'une définition fondée sur les interactions entre les produits et le consommateur, du fait que ce type d'interactions a une vraie influence sur la qualité de la relation que le consommateur entretient avec l'entreprise et ses produits (Paas, Kuijlen et Poiesz, 2005).

    Enfin se pose la question de l'investissement dans le marketing relationnel. Morals (2004) s'interroge sur la nature de cet investissement et montre que la réponse

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    des consommateurs aux investissements engagés par les entreprises prend la forme de l'engagement et de la fidélité. Le plus important en matière d'investissement ne réside pas dans les sommes engagées par l'entreprise, mais dans les cadeaux tangibles qu'elle destine à sa clientèle (amour, statut, information).

    Ainsi, le marketing relationnel est donc fondé sur des programmes de fidélisation bien pensés qui visent à faire émerger et à entretenir l'attachement des consommateurs à la marque. En ce qui concerne le degré de personnalisation de ce type de programmes, enfin, on peut se référer à la classification établie par Lagrosen (2005) : celle-ci définit, pour une entreprise donnée, si celle-ci devrait recourir à une stratégie de communication personnalisée ou de masse. Il ressort de cette classification que les petites entreprises et unités décentralisées devraient mettre en place une communication personnalisée, tandis que les grandes entreprises devraient plutôt recourir à une stratégie de masse.

    2.4. Base de données clients

    Un des défis majeurs qui se pose aux prestataires de services aujourd'hui est d'atteindre le plus haut niveau possible de connaissance de leur clientèle. Une communication relationnelle performante requiert effectivement la constitution de bases de données clients permettant l'accès à un ensemble d'informations clés sur la clientèle.

    L'objectif est de favoriser le développement de relations personnalisées sur le long terme et d'acquérir une meilleure connaissance des différentes interactions qui existent entre l'entreprise et ses clients. La collecte d'informations peut être conduite à partir de données internes, de centres d'appels, ou faire appel à des fichiers achetés. Elle nécessite des systèmes d'information flexibles et performants. Enfin, Galimi (2005) précise qu'afin de parvenir à une compréhension approfondie de leur clientèle, les prestataires de services doivent mettre en place des systèmes d'analyse permettant de bâtir des stratégies relationnelles adaptées, et d'identifier facilement les opportunités qui s'offrent à l'entreprise. L'étude de Gray (2002) confirme ce point de vue, en suggérant qu'un moyen d'amélioration de la performance financière des prestataires de services réside dans le développement de systèmes d'informations à même de détecter les clients et les produits générateurs de profit.

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    2.5. Critiques de la Gestion de la Relation Client (CRM)

    Certes, la Gestion de la Relation Client a quelques avantages tels que d'une part, les rapports forts avec les clients qui offrent un certain degré de protection contre les actions des concurrents, ce d'autant plus que le client entretien une interaction personnalisée avec l'entreprise. D'autre part, les clients fidèles peuvent être plus profitables. Gagner de nouveaux clients est coûteux et les clients satisfaits peuvent acheter plus et apporter des clients supplémentaires, etc.

    Nous y avons trouvé quelques limites qui sont liées au fait que dans un premier temps, mettre en oeuvre une Gestion de la Relation Client d'une manière globale n'est pas une chose aisée, vu que sa mise en oeuvre est transversale (elle nécessite l'implication de toutes les fonctions de l'entreprise). Aussi, faire des investissements importants en Gestion de la Relation Client qui soient rentables est difficile. Et enfin, obtenir un Avantage Concurrentiel pérenne dans le CRM est bien plus difficile encore étant donné que le comportement des consommateurs est en perpétuelle évolution.

    Nous venons de constater que l'utilisation de la Gestion de la Relation Client est envisageable dans deux cas : d'abord si l'entreprise veut réaliser une stratégie d'intimité avec le client et aussi si l'entreprise veut communiquer une image amicale au client.

    A mis parcours, notre question de recherche n'est qu'en partie répondue. Pour optimiser nos taux d'occupation hôteliers, nous pouvons déjà fidéliser la clientèle actuelle et même les amener à consommer davantage en mettant en oeuvre une relation intime entre la marque et le consommateur. Le CRM nous propose un outil de fidélisation essentiellement assis sur une base de données clients, et une communication relationnelle personnalisée. Cependant, il ne nous donne pas exactement les variables sur lesquelles les managers doivent s'appuyer pour optimiser, et comment mettre en oeuvre ces variables, particulièrement dans le domaine des services. Il est donc opportun de trouver une autre théorie qui pourrait compléter les réponses que nous avons trouvées dans le CRM. C'est ce qui va nous conduire vers le Revenue Management.

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    3. La Théorie du «Revenue Management» ou « Yield management »

    3.1. Origine et définition

    La tarification en « temps réel » ou « yield management» (en Anglais « yield » signifie littéralement : produire, rapporter, laisser la priorité) encore appeler « Revenue Management» est apparu aux Etats-Unis d'Amérique (USA) dans les années 1980, dans les compagnies aériennes. Au cours de cette période, le secteur du transport aérien américain a connu deux évolutions majeures qui ont bouleversé son contexte concurrentiel :

    · la déréglementation du transport aérien qui a permis l'entrée sur le marché de nouvelles compagnies à bas prix ;

    · le développement des systèmes globaux de réservation électronique.

    Robert G. CROSS (le « gourou » du «revenue management» selon le Wall street journal) dans son ouvrage « la tarification flexible » (1998) donne plusieurs définitions du «Revenue Management»:

    · « le Revenue Management est l'art et la manière d'acquérir la connaissance des véritables attentes du marché, et la sagesse permettant de les satisfaire efficacement. » ;

    · « Le Revenue Management est l'art et la science de prévoir la demande des clients en temps réel au niveau du micro marché et d'optimiser l'offre en terme de prix et de quantité » ;

    · Son objectif est de « vendre le bon produit au bon client, au bon moment et au bon prix et par conséquent de maximiser les revenus ».

    Nous pouvons aussi évoquer la définition panoramique de ce grand nom du «Yield Management» (Alain CAPIEZ, professeur université d'Angers) selon laquelle « le Yield Management » a pour objectif de maximiser les recettes de l'entreprise de service. Il identifie les segments de marché, en évalue les potentialités et fixe des prix. Il crée des règles de réduction des tarifs et de déplacement pour établir un processus avancé de réservation. Il en contrôle l'efficacité de la mise en oeuvre. Il assure la gestion de la capacité disponible par une tarification et une offre de service adaptées à la spécificité de chaque segment identifié ».

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    3.2. Application du Revenue Management

    Les principes du «revenue management» ne sont applicables que si l'entreprise répond à un certain nombre de critères :

    · un appareil de production rigide (difficulté d'adaptation des capacités en volume et en quantité) ;

    · une impossibilité de stockage (les produits non vendus sont donc perdus) ;

    · la capacité de prévoir son activité (par exemple grâce aux réservations, aux statistiques des ventes passées) ;

    · la prépondérance des coûts fixes ;

    · un marché segmentable.

    La démarche d'implantation du «Revenue Management» passe par cinq étapes :

    · étape 1 : construction des classes tarifaires en regroupant les clients qui ont un comportement de réservation et une contribution homogène ;

    · étape 2 : analyse de l'historique (pour chaque journée et par classe tarifaire) de l'état des réservations, et de leur montée en charge ;

    · étape 3 : l'estimation de la demande de réservation potentielle par jour et par classe tarifaire grâce au croisement des enseignements tirés de l'historique et des connaissances que l'on peut avoir de l'ensemble des événements à venir ;

    · étape 4 : optimisation du revenu généré dans le respect de la stratégie commerciale de l'entreprise, notamment vis-à-vis de ses segments prioritaires ;

    · étape 5 : le contrôle des recommandations émises: la sanction de ce mode de tarification est quotidienne.

    3.3. Critiques du Revenue Management

    La connaissance de la demande des consommateurs au niveau du micro marché en vue d'optimiser l'offre en terme de prix et de quantité, ne peut être faites sans qu'on y trouve quelques limites dont les plus importantes sont liées au fait que d'une part, le succès du «Revenue Management» repose sur une segmentation du marché basée

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    essentiellement sur la sensibilité au prix. Mais pour DUNN et BROOK (2000), une segmentation basée uniquement sur le prix serait sous optimale. Les données sur la demande actuelle et potentielle doivent être impérativement complétées par d'autres éléments essentiels tels que les besoins et les attentes des clients.

    D'autre part, en plus des conséquences négatives vécues par certains clients (PETERSON, 2005), la pratique du «Revenue Management» a d'autres limites. Il y a un problème moral (FLIPO, 1999, DESMET, 2000) lié au fait de faire payer pour la même prestation deux prix différents par deux clients différents. L'illisibilité des tarifs et le manque de transparence incitent les clients à juger le «Revenue Management» comme une pratique injuste. Mais en matérialisant autant que faire se peu la valeur du service, cet équivoque pourrait être levé.

    Tout au long de notre problématique, nous avons vu que le modèle de Servuction met l'accent sur la qualité perçue en vue de la satisfaction, mais la satisfaction n'empêche pas le changement de prestataire de service, et que seule une interaction intime entre l'entreprise et le client pourrait le fidéliser. Cette défaillance du modèle de la Servuction est corrigée par la Gestion de la Relation Client (CRM), qui centre l'organisation sur le client afin qu'il entretienne une relation intime avec la marque ou l'entreprise. L'accent ici est mis sur la constitution d'une base de données client et des actions de communications relationnelles personnalisées. Le Revenue Management, s'inscrivant dans cette démarche, intègre le CRM, et propose le prix comme principale variable d'optimisation. Le Revenue management répond à notre question de départ, en proposant une optimisation des capacités disponibles dans les services par une tarification en temps réel, basée sur un historique des ventes, une base de données clients et des contingences actuelles.

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    Le tableau suivant récapitule les apports et les limites de nos trois pistes de réflexion vers la gestion optimale des capacités disponibles dans les services.

    Tableau 9 : Apports et limites des théories du marketing des services

    Théories

    La Servuction

    Le Costumer Relation
    Management

    Le Revenue Management

     

    Satisfaire le client par une

     

    Offrir le bon produit au bon

     

    amélioration de la qualité

    Interagir intimement avec

    client, au bon moment et au

     

    perçue, en vue de sa fidélité

    le client en vue de le

    bon prix, en identifiant les

     

    en jouant sur la

    fidéliser, en se fondant sur

    besoins des clients au

    Apports

    participation du client au

    une base de données

    niveau des micromarchés et

     

    service, sur le personnel en

    clients et une

    en optimisant l'offre en

     

    contact avec le client et sur

    communication

    jouant sur le prix et les

     

    le support physique du
    service

    relationnelle personnalisée

    quantités

     
     

    Mise en oeuvre difficile car

    Segmentation sous
    optimale, car

    Limites

    La satisfaction n'entraîne

    transversale, et difficile

    essentiellement basée sur la

     

    plus la fidélité

    d'avoir un avantage
    concurrentiel pérenne

    sensibilité au prix et
    pratique de prix immorale

     

    Source : l'auteur

    A l'issue de notre revue littéraire, nous constatons que le «Revenue Management» est le cadre théorique qui répond entièrement à notre question de départ, et qui sied le mieux aux services en général, comme le récapitule N. SELMI (IRIS 2007)15 : « après le transport aérien, le revenue management est maintenant utilisé dans le secteur ferroviaire (Dubois et Fredo, 1995), l'hôtellerie (Jones, 1999, 2000), les télécommunications (Ancian, Jallat et Steyer, 1996), la location de voitures (Geraghty et Johnson, 1997), la publicité (Lodish, 1980), les centre électriques (Arhworth, 1997), dans les services émergents comme Internet et le câble (Desiraju et Shugan, 1999; Marmorstein, Rossomme et Sarel, 2003), mais aussi dans le transport des colis, les parcs de loisir, les club de beauté et les services de réparation, les séminaires (Berman, 2005). »

    Nous allons donc retenir le Revenue Management comme notre cadre théorique.

    15 Noureddine SELMI, le « revenue management» : de la gestion optimisée à la gestion des conflits,

    IRIS, Lyon, 15 Mars 2007, p.7. (Adapté de Berman, 2005)

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    SECTION 2 : LE CADRE THEORIQUE RETENU : LE REVENUE

    MANAGEMENT PRICING

    Le downsizing a longtemps été très à la mode dans les entreprises. Il y a deux décennies (1980), les 3/4 des entreprises américaines se sont engagés dans un processus de downsizing, mais seulement 25% d'entre elles affichent aujourd'hui des bénéfices stables.

    Nous vivons dans la « société post capitaliste » (Peter Drunker), dans laquelle la connaissance a remplacé le capital comme facteur essentiel de création de la richesse. D'où le concept de « capital intellectuel ».

    Que veut le client ? Comment conclure une vente ? Comment produire efficacement ? Comment vendre le bon produit au bon client au bon moment et au bon prix ? Or le downsizing a souvent pour effet de départir l'entreprise de cette connaissance. Tel est la gageure poursuivie par le Revenue Management.

    1. Les objectifs du Revenue Management

    Ils sont très nombreux, mais les plus récurrents étant :

    · consentir des réductions intelligentes de façon à gagner des parts de marché ;

    · découvrir des gisements de demande insoupçonnés permettant une politique de prix optimiste ;

    · comprendre les arbitrages auxquels se livrent les consommateurs entre le prix et les autres attributs du produit ;

    · augmenter les recettes sans nécessairement augmenter la production et la communication ;

    · identifier les opportunités manquées de chiffre d'affaire ;

    · faire de la connaissance du marché une arme compétitive ;

    · recentrer l'entreprise sur ses recettes en accordant une période absolue à une croissance rentable.

    2. Les postulats de base du Revenue Management

    Cette théorie se fonde sur quatre postulats de base à savoir : les consommateurs non-conformistes, les investissements activistes, l'instabilité de l'environnement économique et l'explosion de l'information.

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    2.1. Les consommateurs non-conformistes

    Armés d'une pléthore d'informations sur une offre hyper diversifiée, les consommateurs exigent désormais les possibilités d'alternatives plus rapides, meilleures et moins chères. Le consommateur non-conformiste :

    · s'est arrogé le pouvoir que détenaient les entreprises sur le marché ;

    · refuse qu'on le classe ;

    · exige une satisfaction immédiate ;

    · veut pouvoir choisir entre de nombreuses possibilités ;

    · souhaite en avoir pour son argent en arbitrant entre prix, qualité et commodité.

    2.2. Des investissements activistes

    A l'instar des consommateurs, les investisseurs ne se contentent plus de la passivité. Ils exercent leur pouvoir de propriétaire surveillant de très près les décisions. Seul compte pour eux le bas du bilan et l'appréciation boursière. L'investisseur :

    · exige des résultats immédiats ;

    · attache souvent plus d'importance à l'appréciation boursière qu'aux dividendes ;

    · est en mesure d'accéder instantanément sur l'écran de son ordinateur à une information boursière détaillée ;

    · n'accepte pas passivement une décision de « mauvais investissement » ;

    · impose aux dirigeants une obligation de résultat faute de quoi ils seront virés.

    2.3. L'instabilité de l'environnement économique

    Les entreprises aujourd'hui se trouvent dans le « brouillard de la guerre ». Les entreprises ne disposent que d'informations inexactes, incomplètes et contradictoires concernant leur marché et leurs concurrents. L'environnement est sans cesse changeant. La seule constante est l'incertitude, d'autant plus que :

    · le désordre augmente rapidement sur le marché ;

    · les éléments immatériels tels la qualité, la vitesse, la flexibilité, la réactivité et la capacité d'adaptation jouent un rôle croissant dans la conduite des affaires ;

    · des concurrents inconnus s'introduisent par infraction et se substituent aux rivaux locaux identifiés ;

    · la concurrence durcit.

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    2.4. L'explosion de l'information

    L'information est le pouvoir dans la guerre que se livrent les entreprises, la victoire ou la défaite dépendent souvent de la qualité de l'information disponible. Les entreprises doivent lire une situation concurrentielle et y agir promptement, dans la mesure où :

    · la quantité sur laquelle on s'appuie pour prendre une décision double tous les sept ans ;

    · autre fois, les tangibles étaient les actifs les plus importants de l'entreprise, désormais, ce sera l'information et les partager plus fréquemment ;

    · chaque transmission de données risque d'augmenter les distorsions et la confusion ;

    · le surcroît d'information et leur interprétation erronée peuvent créer une entropie interne mortelle.

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    3. Les conditions d'application du Revenue Management

    Berman (2005) propose une classification détaillée des caractéristiques nécessaires pour l'adoption des techniques du « revenue management pricing ». Il s'agit des caractéristiques liées à la demande, aux coûts, à la capacité et l'existence des réservations.

    Tableau 10 : Conditions d'application du Revenue Management

    Caractéristiques de la demande


    ·


    ·


    ·

    Variation significative de la demande, quotidienne, hebdomadaire ou saisonnière ;

    Demande segmentable ;

    Différence significative de l'élasticité prix entre les différents segments.

     


    ·

    Demande relativement prévisible ;

    Existence des


    ·

    Service pouvant être réservé par le client dans différentes périodes ;

    réservations


    ·

    Usage réel incertain même avec la prise des réservations d'où il est souvent intéressant de pratiquer des sur réservations pour se protéger contre les non présentations

     
     

    (no-show).

     


    ·

    Faibles coûts marginaux des ventes en comparaison avec les

    Caractéristiques des coûts

     

    revenus marginaux ;

     


    ·

    Coûts fixes très élevés.

     


    ·

    Capacité relativement fixe. Le nombre limité d'unités de l'offre nécessite une meilleure allocation de la capacité ;

    Caractéristiques


    ·

    Dans certaines périodes, la capacité excède la demande et

    liées à la

     

    dans d'autres, la demande excède la capacité. Dans les

    capacité

     

    périodes de pic de la demande, il faut mettre des contraintes et des conditions pour l'accès au service.

     


    ·

    Offre périssable. Elle n'est pas stockable.

     

    Source : Noureddine SELMI, 200716

    16 Noureddine SELMI, le « revenue management» : de la gestion optimisée à la gestion des conflits,

    IRIS, Lyon, 15 Mars 2007, p.7. (Adapté de Berman, 2005)

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    4. Les principes et concepts clés du Revenue Management

    Robert G. CROSS (1998) répond à notre interrogation de départ qui était de savoir comment optimiser la gestion des capacités dans les établissements d'hébergement touristique au Cameroun, en établissant sept principes vérifiables que nous allons adopter.

    4.1. Principe 1 : Equilibrer l'offre et la demande en attachant plus d'importance au prix qu'aux coûts.

    Il est presque impossible de parvenir à un équilibre parfait entre l'offre d'un produit et le besoin qu'on ressent au moment et à l'endroit précis où il est disponible. Confrontées à ce problème, nombre d'entreprises ont tendance à y remédier en faisant varier leur actif (à l'exemple des compagnies aériennes : quand le trafic augmente, elles se précipitent d'acheter de nouveaux appareils, quand il diminue, elles diminuent leur commandes).

    L'industrie hôtelière connaît des cycles très semblables. Elle achète en période de prospérité, embauche en période de forte activité, désinvesti lorsqu'une crise survient et licencie en fin de saison. Très souvent, elle s'attache à la gestion des coûts plutôt qu'aux possibilités de développement du chiffre d'affaire.

    L'industrie hôtelière fournit l'exemple de la façon dont on peut utiliser les prix et non le capital pour équilibrer l'offre et la demande. Les hôtels qui s'adressent essentiellement à une clientèle d'hommes d'affaires sont pleins la semaine et vide le week-end. La solution traditionnelle à ce problème consiste à réduire le personnel de façon significative en fin de semaine de façon à diminuer les coûts mais bien sûr cela n'a pas d'incidence sur les frais fixes. La chaîne Marriot a joué les pionniers en proposant des produits innovants de week-end à un prix très avantageux (50% de réduction) pour attirer la clientèle locale. Cela a permis d'occuper les chambres qui, autrement seraient restées vides, et d'engranger un chiffre d'affaires supplémentaire.

    Quelque soit la nature de l'activité, la première tactique à employer lorsqu'on tente d'équilibrer l'offre et la demande, c'est de jouer sur les prix et non sur les coûts.

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

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    Tableau 11 : Tactique de domination du marché : Jouer sur les prix

    Idées reçues

    En période de forte demande pour votre produit, augmenter la capacité de production ; quand la demande baisse, réduire la capacité.

    Evènement entropique

    La fluctuation de la demande augmente en fréquence et en intensité

    Technique du Revenue Management

    S'attaquer d'abord aux fluctuations à court terme en jouant sur le prix, puis le cas échéant, ajuster la capacité de production.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.54

    4.2. Principe 2 : Fixer le prix en fonction du marché et non des coûts

    Il existe une tendance naturelle à établir le prix des produits en fonction de leur coûts de revient. En théorie, si chaque client peut permettre de couvrir les coûts et d'y ajouter un certain pourcentage, les marges sont garanties. C'est le rêve de toute entreprise.

    Le consommateur se moque pas mal des coûts des industriels. Ils attachent une certaine valeur aux biens et services en se fondant sur ses propres besoins ou envies. Sa perception des valeurs varie en fonction d'une myriade de facteurs : existence d'alternatives proposées par les concurrents, revenus disponibles, urgence des besoins (réels ou perçus). Si le prix des produits excède cette valeur, le consommateur n'achète pas tout simplement. La plupart d'entreprises sont tellement obnubilées par leur problème de coûts et tellement repliées sur elles-mêmes qu'elles ne prennent pas le temps de se mettre à la place du consommateur, de comprendre son point de vue.

    L'industrie hôtelière fournit un bon exemple. Autrefois, les hôtels calculaient le prix des chambres en fonction de leur coût de construction. On ajustait ensuite le tarif en fonction de la situation de l'hôtel, par rapport au quartier ou de la qualité de ses installations, mais jamais en fonction de la demande. Aujourd'hui, le revenue management révolutionne le calcul des prix.

    Le prix et leur fixation ont toujours constitué un problème épineux pour de nombreuses entreprises et cela se comprend. Une augmentation de prix de 3% sans perte de volume peut se traduire par une augmentation du bénéfice de 20%, voire plus.

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    Le pouvoir de fixer les prix c'est manifestement le consommateur qui se l'est arrogé. C'est lui qui décide le prix et les conditions qu'il accepte.

    Ce n'est pas parce que nous plaçons un prix sur notre produit que nous le fixons. C'est le marché, c'est-à-dire le consommateur qui le fixe. Notre rôle consiste à définir le point qu'il accepte. On peut essayer d'augmenter la valeur perçue en améliorant le produit ou en le positionnant comme meilleur, plus rapide ou plus séduisant. Mais en fin de compte, le consommateur vous fait savoir quel prix il veut bien payer à un moment donné. Il achète, ou il n'achète pas. Une connaissance approfondie du marché (et des micros marchés) aide à déterminer le point où le prix devient acceptable pour le consommateur non-conformiste tout en nous permettant d'obtenir une rentabilité satisfaisante. S'il n'achète pas au prix qui nous assure ce seuil de rentabilité, il faut changer de politique.

    Fixer le prix à partir du marché ne signifie pas automatiquement les sacrifier. Le marché permet parfois de pratiquer des prix couvrant des coûts, et au-delà, à condition de comprendre le comportement du consommateur au niveau du micro marché.

    Tableau 12 : tactique de domination du marché : fixer le prix à partir du marché

    Idées reçues

    Fixer le prix de façon à couvrir les coûts et ménager une marge bénéficiaire confortable

    Evénement entropique

    Les consommateurs non-conformistes déterminent le prix qu'ils acceptent de payer, le marché offre de nombreuses alternatives

    Tactique du Revenue Management

    Oublier que les prix doivent couvrir les coûts. Fixer le prix que les clients acceptent dans un environnement caractérisé par

    l'élasticité des prix ; s'il le faut, réduire les coûts pour
    conserver une marge.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.58

    4.3. Principe 3 : Vendre non sur des marchés de masse, mais sur des micros marchés segmentés

    A long terme, l'entreprise doit ramener ses coûts à un niveau permettant de supporter le prix que le marché accepte de payer son produit. Même dans un climat de concurrence très intense, il existe des opportunités de nature à procurer un avantage réel, que masque un coût apparemment défavorable. Aujourd'hui, l'objectif consiste à

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    offrir ce que le client demande plus vite, mieux et moins cher. Encore faut-il comprendre que les consommateurs ne veulent pas tous la même chose. De ce fait, le marché de masse doit être considéré comme mort. A sa place, on voit surgir de millions de segments de marché individuels.

    La segmentation est la clé de la fixation des prix à partir du marché et de l'optimisation du chiffre d'affaires. La plupart du temps, on la définit en terme de données démographiques (âges, sexes, revenus, formation, activités...) et psychologiques (attitudes, style de vie, personnalité...). Ces concepts se révèlent fort utiles lorsqu'il s'agit de créer des produits ou de cibler le marketing. Néanmoins en ce qui concerne la fixation du prix, à partir du marché, la seule chose qui nous intéresse est celle de savoir combien le consommateur accepte de payer.

    Certes, la somme qu'il débourse pour obtenir un produit reflète son profil démographique ou psychosociologique, mais la décision d'achat elle-même est davantage dictée par la situation où il se trouve en un moment donné. Et celle-ci varie énormément au cours de sa vie. La question qui se pose devient donc : combien ce consommateur précis va-t-il accepter de payer ce produit précis en ce moment précis ? La réponse dépend de myriades de variables sur le marché et que l'on peut découvrir par observation.

    Chaque individu a envie de tel ou tel produit pour des raisons qui lui sont propres, il a l'intention de l'utiliser à sa manière, qui n'est pas nécessairement celle du voisin, et se fait de sa valeur une idée personnelle. Le revenue management vise à déterminer la valeur du produit aux yeux d'un micromarché très étroit à un moment bien précis. Son objectif consiste à recenser les comportements du consommateur à la marge, afin de déterminer le chiffre d'affaire maximal réalisable sur ce micromarché à un moment donné.

    La valeur réelle change aussi en fonction de la demande du consommateur au moment de la vente, autrement dit, ce n'est pas nous qui pouvons fixer la valeur de notre produit. Le prix que nous proposons doit coïncider avec la valeur perçue sur chaque micro segment de marché.

    L'économie élémentaire nous enseigne que tout produit manifeste une certaine élasticité des prix sur tous les segments de marché. Plus le prix est bas, plus on vend d'unités, plus il est élevé, moins on vend d'unités. L'erreur que commettent la plupart

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    des entreprises c'est d'essayer de parvenir à un prix moyen correspondant au consommateur moyen. Le consommateur moyen n'existe pas, donc il est inutile de fixer un prix moyen.

    La segmentation du marché en fonction du prix est une façon rationnelle pour les producteurs d'augmenter le chiffre d'affaires qu'ils réalisent sur un marché aux composantes multiples. Il s'agit naturellement d'isoler le consommateur qui accepte de payer le produit au prix fort de ceux qui y attachent moins de valeur. L'un des critères de segmentation les plus fréquemment utilisés qui ne réclame pas une technologie très avancée c'est le recours aux promotions : par coupon de réduction, la vente de minuit, le tarif préférentiel de week-end...

    Tableau 13 : tactique de domination de marché : la tarification segmentée

    Idées reçues

    Il faut fixer le prix de façon à vendre un nombre maximal d'unité au prix le plus élevé possible sur le marché de masse.

    Evénement entropique

    L'individualisme du consommateur signe l'arrêt de mort du marché de masse

    Tactique du Revenue Management

    A chaque segment son prix pour maximiser son chiffre d'affaire tout en restant concurrentiel. Il faut faire varier les prix en fonction de la sensibilité au prix de chaque segment de marché.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.63

    4.4. Principe 4 : Réserver ses produits à ses meilleurs clients

    « Premier arrivé, premier servi » : Voilà l'un des concepts coûteux de la politique commerciale. Presque toutes les entreprises l'appliquent alors qu'il n'a de sens que lorsque la demande excède l'offre. Dans le cas contraire, on peut servir tout le monde. L'application de ce principe pourrait amener toutes les firmes dans tous les domaines à perdre beaucoup d'argent.

    Sur de nombreux segments de marché, les personnes les moins susceptibles de payer le prix le plus élevé sont celles qui se présentent les premiers pour acheter un produit. Cela s'applique aux secteurs où les consommateurs dépendent de façon entièrement discriminatoire. Ils donnent alors de leurs temps en échange de votre argent. Si nous avons des invendus, nous y trouverons certainement notre compte, mais

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    si nous sommes en rupture de stock, même très temporaire, il nous faut trouver le moyen de prédire quels segments de clients accepteront de payer notre produit le plus cher et le leur réserver.

    Tableau 14 : tactique de domination de marché : Favoriser les clients les plus précieux

    Idées reçues

    Vendre ses produits en appliquant le principe « premier arrivé, premier servi »

    Evénement entropique

    Les pratiques traditionnelles ne satisfont plus les exigences

    d'investisseurs souhaitant une croissance agressive du
    chiffre d'affaires

    Tactique du Revenue Management

    Connaître de façon aussi précise et exacte la demande au niveau du micromarché et réserver ses produits aux clients

    les plus précieux afin de réaliser un chiffre d'affaires
    maximal.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.66

    4.5. Principe 5 : fonder ses décisions non sur des hypothèses, mais sur des connaissances.

    De nombreuses entreprises réunissent depuis des années des données concernant les transactions avec leurs clients et beaucoup utilisent aujourd'hui des techniques sophistiquées de traitement de l'information pour les interpréter afin de mieux motiver leur décision. Il ne suffit pas en effet de rassembler les informations. Si l'on veut que cela serve à quelque chose, il faut les traiter et les transformer en connaissance. Ce passage de l'information à la connaissance commence à se faire. Quelque soit la taille de l'entreprise, la capacité à prendre des décisions informées peut conditionner la réussite. Sur les marchés fluctuants que nous connaissons aujourd'hui, on ne peut pas s'offrir le luxe de laisser au hasard le soin de décider quels produits on propose à la clientèle et à quel prix. Il faut rassembler, traiter et interpréter toutes les données possibles pour prévoir comment évoluera la demande du consommateur, et les étudier à la loupe pour prendre les meilleures décisions possibles.

    L'essentiel c'est d'adopter une démarche adaptée à la taille et à l'envergure de l'affaire quelque soit la nature de l'entreprise concernée. La première étape est la mise en place d'une politique de tarification flexible. C'est de rassembler autant de données

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    possibles sur le comportement du consommateur et le marché sur lequel on se trouve. En elles mêmes, ces données n'apportent pas grand-chose, il faut les désagréger, les trier, les filtrer, les analyser. C'est ensuite que l'application des techniques mathématiques avancées de prévision peut permettre de prédire l'activité future des consommateurs.

    Les entreprises qui se donnent les moyens de collecter, et d'analyser les informations concernant leurs transactions, leur marché, leurs clients sont époustouflées de la différence que cela représente. Lorsqu'on a une image claire du comportement du consommateur, l'on se fonde moins sur des conjectures et des idées reçues pour prendre des décisions. On ne peut que considérer beaucoup plus lucidement les options de produit et de prix.

    La prévision est l'outil du Revenue Management qui permet de fonder les décisions sur ce que l'on sait et non sur ce que l'on suppose. Pour mieux exploiter les opportunités qu'offre le marché. Il est essentiel de pouvoir prévoir le comportement du consommateur. Qui dit meilleure prévision dit meilleure décision, et qui dit meilleure décision dit rentabilité accrue. Une bonne prévision doit anticiper ce qui doit se passer indépendamment de ce que nous croyons ou voulons qu'il se passe. L'application de l'analyse de données statistiques pour générer les données plus fiables du comportement du marché a beaucoup progressé. Ces prévisions donnent du marché une vision détachée dans laquelle, les réactions affectives n'ont aucune place. Les bonnes prévisions réduisent l'incertitude du lendemain, les très bonnes la muent en probabilité.

    Tableau 15 : tactique de domination de marché : Prévoir à l'échelle du micromarché

    Idées reçues

    On peut formuler les hypothèses générales concernant le comportement futur du consommateur en s'appuyant sur l'intuition et l'observation personnelle.

    Evénement entropique

    Les nouveaux consommateurs ne cessent d'émietter le

    marché et de modifier leur comportement d'achat.

    Tactique du Revenue Management

    Prévoir la demande à l'échelle du micromarché pour déceler

    les plus minces modifications dans le schéma du
    comportement de consommateurs.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.70

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    4.6. Principe 6 : Exploiter le cycle de valeur de chaque produit

    Une fois que l'on parvient à bien prévoir le comportement des consommateurs, comment en tirer le meilleur parti ? C'est là qu'intervient l'optimisation : c'est l'outil de revenue management qui permet de savoir quelles actions produisent les meilleurs résultats en fonction de l'activité du client tel qu'on peut l'anticiper.

    Dans le transport aérien, l'hôtellerie et la location de voiture, par exemple, les clients les plus rentables sont les derniers à se présenter. Mais il faut absolument réserver un certain nombre de places dans les avions, les chambres d'hôtel et les voitures pour les clients de dernière minute qui paient le prix fort.

    L'optimisation du chiffre d'affaire selon CROSS (1998) obéit à des principes de fonctionnement voisin de la mise d'une fusée en orbite. Les segments étant considérés comme les étapes de la mise en orbite. Il faut optimiser chaque segment individuellement pour que le chiffre d'affaire total soit optimal. Ceci suppose trois étapes :

    · diviser nos chiffres d'affaires en trois étages, correspondant à une logique interne (les sous marchés) ;

    · projeter une trajectoire de chiffre d'affaires pour chacun d'entre eux ;

    · déterminer le moment optimal de la mise à feu de l'étage suivant.

    Tableau 16 : tactique de domination de marché : maximiser le chiffre d'affaire grâce à un
    calendrier optimal

    Idées reçues

    Il faut fixer le prix de façon à vendre un nombre maximal d'unité au prix le plus élevé possible sur le marché de masse.

    Evénement entropique

    L'individualisme du consommateur signe l'arrêt de mort du marché de masse

    Tactique du Revenue Management

    A chaque segment son prix pour maximiser son chiffre d'affaire tout en restant concurrentiel. Il faut faire varier les prix en fonction de la sensibilité au prix de chaque segment de marché.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.76

    4.7. Principe 7 : Réévaluer sans cesse les opportunités

    On ne peut plus s'offrir le luxe de préparer soigneusement les plans que les troupes appliquent inconsciemment : les changements à vue qui refaçonnent sans cesse

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    le marché amibe excluent cette possibilité. Ce n'est pas en restant enfermés dans leur quartier général, loin de la chaleur de l'action que les généraux gagnent la guerre. De la même manière, ce ne sont pas les stratèges en chambre qui gagnent la guerre commerciale.

    Souvent la bataille commence sans même que la guerre ne soit déclarée. Les rivaux tablent sur l'effet de surprise pour prendre l'avantage : nous apprenons un matin que notre meilleur client vient de se voir offrir un rabais particulièrement attractif.

    Le revenue management part d'immenses bases de données bourrées d'informations sur les clients, pour permettre à l'entreprise de savoir comment le consommateur va vraisemblablement se comporter et par conséquence être en mesure de réagir de façon optimale car informée.

    En revanche, si l'on fait bénéficier le personnel sur le terrain d'un accès infiniment plus facile, à une information infiniment plus pertinente au moment où il en a besoin, il pourra réévaluer en permanence l'état du marché amibe.

    Tableau 17 : tactique de domination de marché : Armer les soldats qui livrent les guerres
    sur les micromarchés

    Idées reçues

    Lorsque l'information est entre les mains du grand patron, il est certain que les meilleures décisions seront prises.

    Evénement entropique

    Le marché de masse éclate en mille miettes et le besoin de réagir très vite au niveau du micromarché augmente

    Tactique du Revenue Management

    Donner les outils d'aide à la décision aux hommes de terrain de façon à ce qu'ils puissent prendre les décisions dynamiques au niveau du micromarché.

     

    Source : R.G. CROSS, la tarification flexible, 1998, P.79

    5. Les hypothèses de recherche arrêtées

    Pour répondre à notre question de départ, nous en avons donc retenu sept hypothèses de recherche, toutes tirées du Revenue Management :

    · H1 : l'équilibre de l'offre et de la demande en attachant plus d'importance au prix qu'aux coûts stabilise le niveau d'activité. Autrement dit, les hôtels doivent jouer sur les prix et non sur les coûts pour stabiliser leur niveau d'activité. Donc il existe un lien entre le principal critère de tarification et le niveau d'activité (occupation) des hôtels;

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    · H2 : la fixation du prix en fonction du marché et non des coûts répond le mieux aux attentes du client. En d'autres termes, il existe une relation entre le prix et le taux d'occupation ;

    · H3 : la Vente sur des micromarchés segmentés et non sur des marchés de masse accroît les ventes en volume (nombre de clients). Plus clairement, la pratique de la segmentation de la clientèle a une influence sur le taux d'occupation de l'hôtel ;

    · H4 : la réservation des produits aux meilleurs clients accroît les ventes en valeur (chiffre d'affaires). En d'autres termes, la règle de service appliquée par l'hôtel a une influence notable sur le chiffre d'affaires ;

    · H5 : la fondation des décisions sur des connaissances et non sur des hypothèses permet de saisir les modifications du comportement du consommateur. Ou encore, la base des décisions joue sur le taux d'occupation hôtelier ;

    · H6 : l'exploitation du cycle de la valeur de chaque produit maximise le chiffre d'affaires dans chaque segment de marché. En d'autre termes, il y a un lien entre la fluctuation des prix le chiffre d'affaires de l'hôtel ;

    · H7 : la réévaluation constante des opportunités de développement du chiffre d'affaires améliore la pro activité des commerciaux, en d'autres termes, le degré de décentralisation des décisions Commerciales a un lien avec le taux d'occupation des hôtels.

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    Pour répondre à notre question de départ : Comment optimiser la gestion des capacités disponibles dans le domaine des services ? Nous avons exploré de trois grands courants scientifiques en matière de marketing de service, notamment la théorie de la Servuction, le modèle du Costumer Relation Management et le modèle du Revenue management. Dans ce chapitre, nous avons observé que la théorie de la servuction est fondée sur l'amélioration de la qualité perçue en vue de la satisfaction du consommateur, et partant, sa fidélité. Nous nous sommes aussi rendu compte que les études récentes ne mettent plus l'accent sur l'étude de la satisfaction, mais plutôt sur l'étude de l'insatisfaction, sur le phénomène de renonciation du client, étant donné qu'un client bien satisfait peut toujours décider de changer de marque. Ils entretiennent une loyauté polygame entre deux ou plusieurs marques. Face à ces arguments, nous avons abandonné la Servuction, pour nous intéresser au CRM (Customer Relation Management). Cette théorie préconise l'entretien d'une relation personnalisée avec le client. Elle se fonde sur une base de données client, et une communication relationnelle personnalisée. Nous avons aussi observé que la mise en oeuvre d'un système CRM dans le cadre des entreprises n'est pas une chose évidente, étant donné qu'il est transversal. De plus il est difficile de pérenniser son avantage concurrentiel à l'aide du CRM. Pour compléter le CRM, nous avons étudié le Revenue Management, car le CRM ne présente les variables d'optimisation des capacités, et façon dont on doit mettre en oeuvre chacune de ces variables. Le Revenue Management propose d'optimiser la gestion des capacités disponibles dans les services, en jouant principalement sur le prix (une tarification en temps réel). Bien que taxé d'immoral, par des critiques, nous l'avons tout de même retenu, car il répond entièrement à notre question de recherche. Nous avons étudié les principes de base du Revenue management, desquels nous avons identifié sept hypothèses de recherche. Nos hypothèses de recherche étant arrêtées, il convient de les vérifier. C'est ce qui constituera l'ossature de notre prochain chapitre.

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    CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE

    VERIFICATION EMPIRIQUE DES

    HYPOTHESES DE RECHERCHE TIREES

    DU REVENUE MANAGEMENT

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Après avoir exposé notre problème, revu la littérature et dégagé nos hypothèses de recherche, il est nécessaire que nous les vérifions sur notre population cible. Dans notre cas, il s'agit des établissements d'hébergement touristiques.

    Dans ce chapitre, nous allons présenter notre méthodologie de vérification des hypothèses de recherche formulées à l'issue du chapitre précédent. Nous allons dans un premier temps exposer notre plan de sondage, notamment notre méthode d'enquête et la démarche qui nous ont conduites dans le choix des unités répondantes (Section 1). Dans un second temps, nous énoncerons le modèle statistique que nous allons utiliser pour analyser les données collectées, ainsi que le déroulement de l'analyse des données (Section 2). Les résultats que nous avons obtenus suite à cette vérification empirique seront présentés dans le chapitre suivant.

    SECTION 1 : LE PLAN DE SONDAGE

    1. Le choix de la méthode d'enquête : l'étude quantitative

    L'objectif de cette section est de valider ou invalider, les hypothèses d'optimisation de la gestion des capacités hôtelières que nous avons formulées dans le chapitre précédent, ceci dans le but d'identifier les variables du Revenue Management à recommander aux établissements d'hébergement touristique au Cameroun et par la suite de proposer la démarche de mise en oeuvre de chacune de ces variables. Pour recueillir les informations sur le terrain, le marketing propose trois principales approches : une approche documentaire, une approche quantitative et une approche qualitative ; chacune d'elle ayant ses spécificités.

    L'approche quantitative permet de répondre à la question du « combien ? » En effet, après avoir obtenu les hypothèses à l'issue de la phase documentaire, une enquête est nécessaire pour les valider en les quantifiant ; autrement dit, il faut dénombrer les individus appartenant à chaque catégorie mise en évidence préalablement. Nous avons opté pour l'approche quantitative au lieu des deux autres parce que nous avions déjà cerné le problème, identifié les objectifs et formulé les hypothèses de notre recherche qui reste à confirmer ou à infirmer.

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    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    L'approche quantitative propose deux catégories d'enquêtes : le recensement et le sondage.

    2. Le sondage

    Le sondage consiste à interroger un échantillon suffisamment représentatif de la population mère, afin de généraliser les résultats sur l'ensemble de la population ; alors que le recensement consiste à interroger toutes les unités de cette population. Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi le sondage compte tenu du nombre et de la répartition des établissements hôteliers sur l'étendu du territoire camerounais. Les coûts que leur recensement engendrerait seraient très importants et notre budget ne le permet pas. Pour contourner cet obstacle lié au coût, nous avons fait appel au sondage. La disponibilité d'une base de sondage nous a permis de dérouler la technique des sondages scientifiques. Nous avons donc mis en oeuvre un sondage aléatoire stratifié (SAS) à 1 degré avec répartition proportionnelle. Cette technique nécessitait de circonscrire la cible répondante et le champ de l'enquête.

    2.1. La population cible

    2.1.1. Le mode de sondage : Sondage aléatoire stratifié à 1 degré

    Pour vérifier les hypothèses que nous avons formulées, le mode d'échantillonnage que nous avons choisi est le sondage aléatoire stratifié à 1 degré. Nous avons retenu comme unité d'échantillonnage de notre enquête les établissements d'hébergement touristiques classés (de 1 à 5 étoiles). La cible répondante est le responsable Marketing et Commercial ou celui/celle qui est en charge de la gestion des capacités disponibles dans l'hôtel (le Revenue Manager, ou responsable des opérations, ou d'exploitation). Mais pour mener à bien notre analyse, nous avons voulu restreindre notre approche à quelques centres urbains. Les analyses précédentes sur la présentation du secteur du tourisme camerounais nous ont permis de constater que les régions du Littoral et du Centre représentent environ 50% du parc hôtelier national soit 26,3% dans le Littoral et 22,2% dans le Centre, principalement en zone urbaine ; toutes les

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    catégories s'y trouvant. Le problème de gestion des capacités hôtelières les toucherait au premier point. La concentration des hôtels étant la plus forte dans les villes de Douala et Yaoundé, par rapport aux autres villes du Cameroun17, nous les avons donc retenus comme strates et cela nous a permis de mettre au point et d'exploiter une base de sondage.

    + La base de sondage

    La base de sondage est une liste exhaustive et détaillée des répondants. Elle permet de mettre en oeuvre les techniques probabilistes de sondage. Dans le cadre de notre enquête, nous avons mis sur pied au préalable une base de données consolidées sur les hôtels à Douala et à Yaoundé, du fait de la disparité constatée des sources d'information. Cette liste est issue de :

    · Le Cameroun - Guide Pratique du voyageur (Editions Wala, 2007) ;

    · Zoom Yaoundé et Douala 2008 ;

    · Site Internet de l'Institut National de la Statistique du Cameroun, sur la page liste des hôtels du Cameroun ;

    · et des connaissances issues de l'observation.

    Ceci nous a permis en fin de compte de retenir 109 hôtels au total, soit 41 hôtels à Yaoundé et 68 hôtels à Douala.

    2.1.2. Le plan de sondage

    Il est question pour nous de répondre à deux préoccupations majeures à savoir quel sera le critère de stratification ? Et quelle sera la taille de l'échantillon ?

    2.1.2.1. La stratification de l'univers

    La stratification permet de mieux représenter l'univers et d'affiner les résultats de l'enquête en fonction des critères retenus. Les critères peuvent être choisis de deux manières : la disponibilité des critères dans la base de sondage et la pertinence des différents critères pour créer des strates homogènes en fonction de l'intuition ou d'études antérieures. Nous avons retenu le deuxième cas de figure en fonction des études que nous avons parcourues pendant la phase exploratoire de cette recherche.

    17 D'après les données issues du Site Internet de l'institut National de la Statistique du Cameroun

    concernant la liste des hôtels classées par ville au Cameroun.

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    Notre seul critère de stratification est le centre urbain ; fort du poids que leurs établissements d'hébergement touristique pèsent sur le portefeuille national. C'est pourquoi, Nous retenons les deux strates les plus représentatives, Yaoundé et Douala, pour un sondage stratifié à 1 critère, à un degré.

    2.1.2.2. La taille de l'échantillon

    Nous nous sommes inspirés de la loi des grands nombres et de la théorie de Bernoulli pour calculer de manière scientifique la taille de notre échantillon. L'application de cette méthode permet par la suite de faire des estimations plus fiables et scientifiques des résultats obtenus de l'étude. Avant de procéder à notre calcul, nous allons illustrer la méthode avec un exemple.

    Loi de Bernoulli :

    Nous allons fixer le niveau d'incertitude à 0.05, l'échantillon présente les mêmes caractéristiques que celles de l'univers à 5% près ce qui équivaut à un intervalle de confiance de 95% et travailler selon l'hypothèse d'un partage des opinions à parts égales. En supposant que l'opinion des membres de l'univers se partage "moitié-moitié", cela nous donnera la taille d'échantillon maximale. La taille de l'échantillon étudié fluctue ainsi uniquement en fonction de la largeur de la fourchette d'incertitude. La formule du calcul de la taille de l'échantillon est la suivante:

    (1.96)2 x N

    n= ----------------------

    (1.96)2 + I2 x (N-1)

    n = taille de l'échantillon à interroger N = taille de l'univers investigué

     
     

    univers

    Largeur de la fourchette

     

    6%

    8%

    10%

    12%

    10.000.000

    2.400

    1.067

    600

    384

    267

    100.000

    2.345

    1.056

    597

    383

    266

    50.000

    2.291

    1.045

    593

    381

    265

    5.000

    1.622

    878

    536

    357

    253

    500

    414

    341

    273

    217

    174

     

    Ainsi, si nous étudions un univers de 5.000 personnes et que nous souhaitons obtenir un résultat de 3% d'erreur au-dessus et en dessous de la valeur (soit une fourchette de 6%), nous devons étudier un échantillon de 878 personnes.

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    En appliquant cette théorie à notre univers nous avons le tableau de calcul suivant :

    Tableau 18 : calcul de l'échantillon de l'enquête

    Univers (N)

    largeur de la fourchette (l)

     

    6%

    8%

    10%

    12%

    14%

    16%

    18%

    20%

    109

    104,31

    98,98

    92,38

    85,08

    77,59

    70,28

    63,38

    57,04

    51,31

     

    Taille calculée de l'échantillon

    f=n/N

    0,96

    0,91

    0,85

    0,78

    0,71

    0,64

    0,58

    0,52

    0,47

    F=1/7

    0,14

    Taux de sondage exhaustif

     

    Source : L'auteur.

    Un sondage est dit exhaustif lorsque f est supérieur ou égal à 1/7. Nous partons de l'hypothèse statistique que l'exhaustivité n'est pas corrélée à la précision de l'étude dans le cas des établissements hôteliers au Cameroun. Nous avons donc par souci de célérité et de coûts opté pour l'un des échantillons les moins exhaustifs, avec une assez large fourchette de précision des résultats (10% d'erreur au dessus et en dessous de la valeur). Cette hypothèse pourrait être vérifiée par des études postérieures sur les hôtels au Cameroun (Yaoundé et Douala). Nous retenons donc comme taille de l'échantillon : n = 52 hôtels.

    Cet échantillon est réparti de façon proportionnelle entre les deux strates de la manière suivante :

    Tableau 19 : Tableau de répartition de l'échantillon de l'enquête par strates

     

    Douala
    (N1)

    Yaoundé
    (N2)

    Sommes

    N

    68

    41

    109

    Pn=Nn/N

    0,62

    0,38

    1

    nn=Pnxn

    32

    20

    52

    Pas=Nn/nn

    2

    2

     
     

    Source : l'auteur

    En tenant compte du poids des strates Pn nous avons 32 établissements d'hébergement touristiques à Douala et 20 à Yaoundé. Nous avons ainsi déterminé le pas (pas de sondage = 2) qui nous permettra de tirer les répondants de manière aléatoire.

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    · La sélection des unités répondantes

    Les répondants ont été retenus par tirage systématique. La méthode consiste à calculer le pas tel que fait ci-haut. Puis un nombre au hasard (t0) inférieur ou égal à ce pas est pris comme la base du tirage. Pour trouver les autres unités à tirer, à cette base sera ajouté chaque fois un multiple du pas.

    Application :

    Suite numérique du tirage (notre t0 = 1 et notre pas est 2)

    t0 = 1 + (0 x Pas); t1 = 1 + (1 x Pas) ; t2 = 1 + (2 x Pas) ... tn = 1 + (n x Pas)

    [avec tn < N et n = 52-1]

    Calcul des nombres à tirées

    t0 = 1 ; t1 = 1 + (1 x 2) ; t2 = 1 + (2 x 2) ... t64 = 1 + (51 x 2)

    Nous avons donc obtenu la liste des établissements d'hébergement touristiques à interroger (Annexe 1 : La liste des établissements d'hébergement touristique interrogés à Yaoundé et Douala après l'enquête terrain). Il était par la suite question de monter l'outil de collecte des données.

    4. Le mode de recueil de données et l'outil de recueil de données

    3.1. Le mode de recueil des données

    Le recueil des données est fait en enquêtant auprès des établissements d'hébergement touristique classés de 1 à 5 étoiles à l'aide d'un questionnaire. Comme notre thème touche aux questions de management marketing des hôtels, nous y avons interrogé particulièrement les managers, de préférence, le responsable Commercial et marketing, le responsable du Revenue Management ou le directeur général. Nous avons enquêté les hôtels qui ont accepté de se prêter à notre étude, tout en respectant les quotas de représentation par catégories que nous avons précédemment établies, pour ne pas biaiser les résultats.

    3.2. L'outil de recueil des données

    L'outil de recueil des données que nous avons utilisé est le questionnaire (annexe 2 : Questionnaire d'enquête). Il a été structuré de façon à ressortir les questions de

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    connaissance générale sur les hôtels (Section 1 du questionnaire), pour pouvoir effectuer une description détaillée de cette branche d'activité à partir de notre échantillon ; Par la suite, nous y avons abordés les questions liées à chacune de nos hypothèses de recherche (Sections 2 du questionnaire), qui nous permettront de les confirmer ou de les infirmer. Nous avons terminé avec des questions nous permettant d'avoir une connaissance plus détaillée des périodes de haute activité et les périodes de basse activité touristique ; ainsi que la variation du taux d'occupation, mois par mois pendant ces périodes (Section 3 du questionnaire). Ces dernières questions vont nous permettre dans un premier temps d'observer l'effet de la saisonnalité sur les taux d'occupation, et dans un second temps de nous assurer de la cohérence des données fournies aux premières questions (questions S1Q6 et S1Q7).

    Nous avons formulé nos questions à l'aide des questions à somme constante, pour obtenir les données chiffrées sur la tarification des nuitées, et le taux d'occupation ; les questions dichotomiques et à choix unique pour saisir le système de gestion des capacités appliqué dans l'hôtel, et les questions à échelle numériques, pour identifier les variations saisonnières.

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    SECTION 2 : METHODES D'ANALYSE STATISTIQUE

    1. La modélisation d'une variable discrète

    Un bon nombre d'études effectuées par les chercheurs en marketing portent sur des variables discrètes. Une variable sera qualifiée de « discrète » lorsqu'elle prend en considération l'occurrence ou la non occurrence d'un événement (exemple : taux d'occupation supérieur ou inférieur à 65% suite à une modification tarifaire). A l'inverse, sera qualifiée de « continue » toute variable qui prend en considération l'ampleur ou la mesure du phénomène (exemple : durée de séjour des touristes dans un hôtel pendant une période donnée).

    La problématique spécifique de notre recherche concerne la modélisation du niveau d'occupation des établissements d'hébergement touristique. Il s'agit pour ce dernier, en raison des choix et orientations de gestion marketing mis en oeuvre, d'atteindre ou non, un taux d'occupation moyen des chambres supérieur ou inférieur à 65%. Conformément à ce qui précède, cette variable s'inscrit précisément dans le courant des modèles discrets.

    2. Le choix du modèle multinomial logit.

    L'objectif poursuivi dans cette recherche vise à vérifier le lien entre une variable discrète observée (taux d'occupation) avec certaines variables explicatives tirées des hypothèses théoriques du Revenue Management. La statistique nous propose plusieurs méthodes d'analyse des données parmi lesquelles les méthodes explicatives et causales. Ces méthodes permettent de rendre compte de l'effet d'une ou plusieurs variables explicatives sur une variable à expliquer : le taux d'occupation observé. En fonction de la nature des variables explicatives et à expliquer, nous aurons différentes catégories de techniques d'analyse : l'analyse de régression, l'analyse de variance, l'analyse discriminante, l'analyse conjointe, l'analyse canonique, le modèle de log-linéaires, les modèles Logit et Probit, les modèles d'équations structurelles, le modèle multinomial Logit...18

    18 Source : Y. Evrard, B. Pras, E. Roux, Market : Etudes et recherches en marketing, Dunot, 3e édition,

    P475-590.

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    Tableau 20 : Les méthodes statistiques explicatives

     

    VARIABLE A EXPLIQUER

    Quantitative

    Qualitative

    VARIABLES EXPLICATIVES

    Quantitative

    Analyse de régression Analyse canonique

    Analyse discriminante

    Qualitatives

    Analyse de variance

    Analyse conjointe

    Quantitatives et qualitatives

     

    Modèle MNL ; Probit ;etc.

    Source : l'auteur, inspiré de Y. Evrard, B. Pras, E. Roux, Market : Etudes et recherches en marketing, Dunot, 3e édition, P475-590.

    Dans la recherche qui nous concerne, nous avons identifié les variables explicatives : Ce sont les variables du Revenue Management. Certaines de ces variables sont de nature qualitative, d'autres de nature quantitative.

    En ce qui concerne la variable à expliquer (le taux d'occupation), nous venons de montrer (en début de sous-section) qu'elle correspond à un choix discret (regroupement par classe). A ce titre, nous pouvons dire que c'est une variable qualitative à 3 classes de modalité : taux d'occupation compris entre 0% et 40%, taux d'occupation compris entre 40% et 65%, et en fin taux d'occupation compris entre 65% et 100%.

    Lorsque nous nous referons au tableau ci-dessus, nous constatons que la méthode d'analyse à mettre en oeuvre dans notre recherche est la méthode du modèle MNL (Multinomial Logit). Cette méthode est facile à mettre en oeuvre, notamment lorsque l'on utilise le logiciel SPSS. C'est une méthode alternative à la régression linéaire classique, qui n'est pas adaptée au cas des variables à expliquer qualitatives.

    Le modèle multinomial Logit s'avère être un excellant moyen de pouvoir modéliser un lien entre plusieurs variables qualitatives. Il n'est certainement pas le seul modèle à pouvoir le faire, il entre en concurrence avec le modèle Probit ; les modèles stochastiques ; les modèles heuristiques et d'autres modèles probabilistes (Volle, 1996). Cependant compte tenu de sa simplicité de mise en oeuvre et son caractère classique (Volle, 1996), nous opterons pour le modèle MNL en tant que méthode explicative principale du phénomène que nous étudions : le lien entre le taux d'occupation et les différentes variables du Revenue Management.

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    3. L'organisation, le déploiement des équipes et les difficultés rencontrées

    La phase terrain de la collecte des données à l'aide de l'outil mis sur pied s'est déroulée en 15 jours, et l'analyse de celles-ci en 5 jours. Il était question de réunir une équipe dynamique et surtout avec un background suffisant face à la cible des responsables Commerciaux et marketing, responsable d'exploitation, ou Directeur des opérations, souvent très difficile à gérer. Les équipes retenues ont alors été briefées sur la démarche à suivre et les objectifs de l'enquête.

    Notre étude se faisant sur Douala et Yaoundé, pour la mener à bout, nous avons recruté et briefé des enquêteurs, en priorité, parmi les étudiants de la filière Marketing Commerce Vente, de l'université de Douala et de la filière Commerce et distribution de l'Université Catholique d'Afrique Centrale, Institut Catholique de Yaoundé, encore en cours de formation, d'au moins du niveau 3. L'équipe globale ayant participé à cette étape est constituée de :

    · 1 superviseur : Bacc + 5, l'un de l'université catholique (UCAC) pour la strate de

    Yaoundé, et nous même avons assuré la supervision de l'enquête à Douala. Le superviseur était chargé d'encadrer les enquêteurs en résolvant les problèmes qui se sont posés et se sont assurés que les enquêteurs aient atteint leurs objectifs ;

    · 5 enquêteurs : Bac + 3 minimum (UCAC à Yaoundé et Université de Douala à Douala). Soit 2 à Douala et 3 à Yaoundé, et une charge de travail moyenne de 13 questionnaires en 10 jours chacun ;

    · 2 élèves ingénieur statisticien, Bac + 5 de l'Institut Sous régional de la Statistique et de l'Economie Appliquée (ISSEA), spécialistes en SPSS et STATA pour l'analyse des données ;

    La répartition des enquêteurs sur le terrain s'est fait de façon géographique ; Chaque enquêteur avait une zone de compétence, avec une liste d'établissements d'hébergement à enquêter dans sa zone. Comme notre questionnaire est auto-administré, par l'enquêté lui même, et nécessite qu'il aille forcement fouiller dans ses archives statistiques (donc peut être relativement long en terme de temps) nous avons demandé à nos enquêteurs de laisser le questionnaire (si l'enquêté n'a pas de temps d'y répondre tout de suite), et de prendre un rendez-vous ferme (dans 1 ou 2 jours) pour

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    venir le retirer. Il leur a été conseillé de récupérer le contact téléphonique du répondant pour le relancer le lendemain du dépôt.

    La rémunération des enquêteurs était constituée d'une partie fixe, et d'une partie variable. Un forfait leur a été donné pour couvrir les divers frais liés au déplacement, et à la relance téléphonique des enquêtés. Une partie variable leur a été attribuée en fonction du nombre de questionnaire retourné « bien rempli », pour rétribuer leur travail.

    Les plus grosses difficultés qui se sont posées sont d'une part liées à la localisation de quelques hôtels et de d'autre part à l'indisponibilité de certains répondants, ou la rétention de certaines informations. Pour y faire face, les superviseurs s'inspiraient de la base de sondage pour contacter par téléphone lesdites entreprises, et les enquêteurs négociaient soit un autre rendez vous, soit la remise du questionnaire pour un retrait ultérieur. Les hôtels qui n'ont pas été retrouvés, ont été remplacés par ceux qui les suivaient dans la base de sondage lors du tirage. Nous avons établit deux taux de contrôle au terme de l'enquête :

    · Le taux de fiabilité de la base de sondage : Nombre d'entreprises n'existant plus par rapport au total à enquêter, qui est de 6,42% (7 sur 109) ;

    · Le taux de non participation : Nombre d'entreprises ayant refusé de répondre aux questions par rapport au total à enquêter, qui est de 18,75% (12 sur 64).

    En définitive, nous avons obtenu 59 questionnaires, et retenu 52 questionnaires valides. Il fallait traiter les données collectées pour en tirer de manière scientifique les réponses à notre questionnement.

    4. Le dépouillement et la saisie des données, le logiciel d'analyse des données et le format des résultats

    4.1. Le dépouillement et la saisie des données

    Après avoir collecté des données sur le terrain, nous les avons vérifiées pour valider ou invalider les questionnaires, puis les avons analysées, pour enfin interpréter les résultats. Il a fallu les dépouiller et les recoder, puis les enregistrer dans les outils d'analyse pour les soumettre aux tests scientifiques adaptés.

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    Le dépouillement s'est fait à l'aide de « EPI INFO » qui est un programme informatique destiné à créer et analyser des questionnaires d'enquête, développé par le CDC depuis 1983. L'utilisation de ce logiciel dans le cadre du dépouillement des questionnaires de notre étude est passée par 4 étapes :

    · la création d'un questionnaire informatique avec EPED. Ce questionnaire a servi de masque pour la saisie des données

    · le « verrouillage » du questionnaire avec le programme CHECK qui a permis les contrôles de cohérence et de validité des informations pendant la saisie des données.

    · Entrée (saisie) des données dans la machine, des informations recueillies sur le terrain, avec le programme ENTER.

    · L'exportation des données sous le format Excel, avec le programme ANALYSIS, pour pouvoir effectuer l'analyse à l'aide des autres logiciels tels que SPSS ou STATA.

    Les questionnaires ont donc été contrôlés pour déceler d'éventuelles anomalies et prendre en compte les cas de non réponse et de non cohérence avant de passer à l'analyse des données. Il fallait également refaire un codage numérique cette fois pour attribuer de nouvelles valeurs aux variables pour faciliter leur suivi lors du traitement numérique. Ce second codage s'est appuyé sur le premier effectué sur le questionnaire et permettait un suivi homogène quel que soit le logiciel de saisie ou d'analyse des données.

    4.2. Les techniques et logiciels d'analyse des données

    L'analyse des données en elle-même s'est faite en 3 étapes :

    · La distribution des fréquences et les caractéristiques de tendance centrale : Pour se faire une présentation globale et par strates des résultats, le préalable fut de ressortir les fréquences absolue et relative des réponses à chaque question. Les caractéristiques de tendance centrale, que sont la moyenne arithmétique et l'écart-type applicables aux seules variables quantitatives, permettent de résumer l'information de l'ensemble des observations en identifiant la valeur la plus proche de tous les scores, et de mesurer la dispersion autour de cette valeur ;

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    · Les liaisons : Les liaisons permettent d'expliquer certains résultats en recherchant les facteurs qui les influencent ou ceux auxquels ils sont liés. Trois types de liaisons sont utilisables en fonction de la nature des variables. Le khi 2 pour des variables qualitatives, le coefficient de corrélation pour celles quantitatives, et enfin l'analyse de la variance pour le lien entre une variable quantitative et une autre qualitative. Les liaisons quantitatives plus complexes sont mesurées par la régression multiple entre plusieurs variables, qui peut être linéaire, exponentielle, différentielle, etc.

    · La validation du modèle et les tests scientifiques : Les hypothèses étant qualitatives, elles seront validées par l'analyse multinomial Logistique qui permet de croiser une variable à expliquer de nature qualitative avec plusieurs variables explicatives qualitatives : L'identification de l'existence d'une liaison entre les variables du Revenue Management et le taux d'occupation des hôtels.

    Les logiciels qui nous ont aidés dans la mise en oeuvre de ces analyses sont : SPSS 17.0 pour les analyses statistiques et les tests scientifiques (statistiques descriptives, et caractéristiques de tendances centrales pour les variables quantitatives, distribution des fréquences pour les variables qualitatives, et tableaux bidimensionnels et test de khi 2, l'analyse Multinomial Logistique), et Excel 2007 pour la production de graphiques.

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    CHAPITRE 4 : RESULTATS D'ENQUETE

    AUPRES DES HOTELS DES VILLES DE

    YAOUNDE ET DOUALA ET

    RECOMMANDATIONS

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    Après avoir exposé notre problème, revu la littérature, et présenté la méthodologie de vérification de nos hypothèses de recherche, le développement de ce chapitre est consacré d'une part à la présentation des résultats de la phase terrain que nous avons entreprise, et d'autre part à l'exposition des apports théoriques et pratiques de cette recherche sur la mise en place et la pratique du Revenue Management dans les entreprises de service au Cameroun.

    Les résultats de l'étude concernent la présentation des différents tableaux et graphiques issus de l'analyse descriptive et de l'analyse explicative. Des commentaires seront faits quant à la signification des résultats et nous pourrons avoir des informations sur la confirmation ou l'infirmation de nos hypothèses de recherche. Les hypothèses qui seront éventuellement non validées seront discutées afin de comprendre les raisons de cette infirmation.

    Une fois les résultats présentés et commentés, nous aborderons l'exposition des implications théoriques de la recherche et les apports pratiques que ce travail propose. En plus de l'apport théorique de la recherche, nous exposerons ses implications managériales sur les plans de la formulation du produit, de la tarification, de la communication, de la distribution et force de vente.

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    SECTION 1 : LES RESULTATS DE L'ENQUETE SUR LA GESTION DES
    CAPACITE HOTELIERES DANS LES VILLES DE DOUALA ET YAOUNDE

    Dans cette section, nous commencerons par vous présenter la fiabilité des résultats présentés principalement sur la connaissance du système de gestion des capacités hôtelières au Cameroun, et par la suite, nous présenterons les résultats issus des différents tests de nos hypothèses de recherche.

    1. LES RESULTATS DU TRI A PLAT

    Dans cette partie, nous exposerons les différentes distributions de fréquences que nous avons obtenues (pour les variables qualitatives) et les caractéristiques de tendance centrale que nous avons obtenues (pour les variables quantitatives).

    1.1. Statistiques descriptives

    1.1.1. Taux d'occupation moyen annuel

    Avant de continuer, il convient de vérifier la confirmation de notre problème de recherche, la raison d'être de ce travail.

    Tableau 21 : Répartition des hôtels suivant les taux d'occupation

     

    Fréquence

    Pour cent

    Pourcentage cumulé

    Valide 0%- 40%

    18

    34,6

    34,6

    40% - 65%

    28

    53,8

    88,5

    65% - 75%

    4

    7,7

    96,2

    75% - 100%

    2

    3,8

    100,0

    Total

    52

    100,0

     
     

    Source : L'auteur

    D'après FABRE (1981) l'on admet généralement qu'un taux d'occupation doit être situé entre 65% et 75% pour que l'hôtel soit rentable. Nous observons sur le tableau ci-dessus que 88,5% des hôtels enquêtés ont des taux d'occupation moyens annuels inférieurs à 65%, et que seulement 3,8% des hôtels parviennent avoir un taux d'occupation moyen annuel situé entre 75% et 100% ; ce résultat confirme à suffisance l'existence d'un problème d'occupation des chambres et donc de rentabilité des hôtels de la ville de Douala et de Yaoundé. Le graphique suivant pourrait mieux l'illustrer.

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    Figure 2 : Taux d'occupation moyen annuel des hôtels de la ville de Douala et Yaoundé

    Source : l'auteur

    Nous observons bien que 80,5% des hôtels interrogés ont des taux d'occupation moyens annuels inférieurs 65%.

    1.1.2. Capacité des Hôtels enquêtés

    Tableau 22 : statistiques descriptives des capacités et tarifs hôteliers

     

    N

    Minimum

    Maximum

    Moyenne

    Ecart type

    Capacite_chambres

    52

    10,00

    238,00

    46,0192

    46,41733

    Capacite_Lits

    52

    10,00

    246,00

    49,5769

    50,72662

    Tarif_moyem_chambre_simple

    52

    5000,00

    136000,00

    22427,4038

    21664,40859

     

    Source : L'auteur

    Nous observons sur les 52 hôtels enquêtés que la moyenne des capacités en chambres est 46, avec un minimum de 10 et un maximum de 238 ; Tandis que la tarification des nuitées dans une chambre simple (chambre standard) va de 5.000 FCFA à 136.000 FCFA, suivant le nombre d'étoile, et la localisation de l'hôtel avec une moyenne de 22.427 FCFA la nuitée pour ce type de chambre.

    Tableau 23 : Répartition des hôtels suivant le nombre d'étoile

     

    Fréquence

    Pour cent

    Pourcentage cumulé

    Valide 1 étoile

    16

    30,8

    30,8

    2 étoiles

    14

    26,9

    57,7

    3 étoiles

    9

    17,3

    75,0

    4 étoiles

    4

    7,7

    82,7

    non classé

    9

    17,3

    100,0

    Total

    52

    100,0

     
     

    Source : L'auteur

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    Nous observons dans le tableau précédent que 30 % des hôtels enquêtés sont classés 1 étoile, tandis que 26,9% de ces hôtels sont classés 2 étoiles. Il est aussi important de noter que la distribution des fréquences décroit au fur et à mesure que le nombre d'étoile augmente. Les hôtels non classés constituent 17,3% de notre échantillon, et représentent en effet les nouveaux hôtels qui ont introduit leur dossier de demande de classement auprès du Ministère du Tourisme, qui attendent le passage de la commission de classement , mais aussi les hôtels qui soit ont été rétrogradés (perte de l'étoile) ou qui n'ont jamais bénéficié d'un quelconque classement faute du non respect de la norme de classement des établissements d'hébergement touristiques (présence d'un restaurant, ascenseur, piscine, parking...

    1.1.3. Principal critère de tarification

    Tableau 24 : Répartition des hôtels par principal critère de tarification

     

    Fréquence

    Pour cent

    Valide Coût de revient des chambres

    21

    40,4

    Valeur perçue par le client

    7

    13,5

    Respect de la réglementation

    10

    19,2

    tarifs des concurrents

    14

    26,9

    Total

    52

    100,0

     

    Source : L'auteur

    Nous observons du tableau précédent que le coût de revient des chambre apparait comme étant le principal critère de tarification des nuitées dans 40,4% des hôtels ; par contre, la tarification basée sur la valeur perçue par les clients (fortement recommandée par la théorie du Revenue Management) vient en dernière position des principaux critères de tarification, avec une fréquence de 13,7%. Ceci est une des raisons qui pourraient expliquer la médiocrité des taux d'occupation que nous avons observés plus haut. Il est aussi important de relever que les hôtels, face à une concurrence de plus en plus accentuée, ont tendance à aligner leurs tarifs à ceux pratiqués par leurs concurrents, Ce qui pourrait expliquer le fait que 26,9% des hôtels utilisent principalement ce dernier critère pour fixer leurs tarifs.

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    1.1.4. Segmentation de la clientèle

    Figure 3 : Segmentation de la clientèle

    Source : l'auteur

    Il ressort du graphique ci-dessus que 69,2% des hôtels interrogés ne pratiquent pas la segmentation de leur clientèle, la même offre de service est offerte à tous types de clients. Ici encore nous décelons une autre disparité par rapport à la pratique du Revenue Management qui est essentiellement basée sur la segmentation de la clientèle au niveau des micromarchés (les besoins des consommateurs étant en perpétuel évolution). Ce constat pourrait aussi être une des raisons pour lesquels les taux d'occupations réalisés ne sont pas optimaux.

    Toutefois, lorsqu'on fait cette analyse au niveau des villes, on constate que plus de 96% des hôtels de Yaoundé ne pratique pas la segmentation de la clientèle, alors que 3 hôtels sur 5 la font dans la ville de Douala.

    Tableau 25 : Tableau croisé de la variable ville et la variable pratique de la segmentation

    la clientèle

     

    A_segmente_sa_clientele

    Total

     

    Oui

     

    10

    26

    15

    1

    25

    27

    Total

    36

    16

    52

     

    Source : l'auteur

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    1.1.5. Règle de service

    Figure 4 : Répartition des hôtels par règle de service

    Source : l'auteur

    Nous constatons que 84,6% des hôtels enquêtés pratiquent la règle de service « premier arrivé, premier servi » tandis que seulement 15,4% pratiquent la règle « Priorité au bon client ».

    Cette situation entre en désaccord avec la pratique du Revenue Management, qui préconise aux entreprises de service, de réserver leurs produits à leurs meilleurs clients. Ceci nous laisse davantage soupçonner l'existence d'un lien entre le taux d'occupation et la règle de service mise en place par l'hôtel.

    1.1.6. Prise de décision commerciales et marketing

    Tableau 26 : Base des prises de décision commerciales et marketing

     

    Fréquence

    Pour cent

    Valide Intuitions ou observations

    28

    53,8

    données statistiques

    23

    44,2

    Total

    51

    98,1

     

    Source : l'auteur

    Nous observons du tableau précédent que 53,8% des hôtels interrogés prennent les décisions commerciales et marketing sur la base des hypothèses issues de l'intuition ou de l'observation, alors que 45,1% de ces hôtels prennent les décisions commerciales et marketing sur la base des connaissances issues des données statistiques. Une fois de plus, nous faisons face à la dominance d'une pratique paradoxale aux principes du

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    Revenue Management, ce qui, à notre avis permettrait aussi de justifier en partie les mauvais taux d'occupations des capacités hôtelières constatés ci-dessus.

    Nous avons aussi constaté que 88,5% des hôtels enquêtés disposent d'une base de données de leurs clients tel que témoigne le graphique ci-dessous; ce qui est à priori une bonne tendance car ils ne sauraient prendre de décisions sur la base des connaissances issues de données statistiques s'ils ne disposent pas d'une base de données retraçant l'historique de la relation avec chacun de leurs clients ainsi que certaines données de leur identification.

    Figure 5 : Répartition des hôtels selon la disponibilité d'une base de données clients

    Source : l'auteur

    Lorsque nous nous restreignons aux hôtels qui disposent d'une base de données de leurs clients, nous constatons que pour près de 6 sur 10 d'entre eux, les données sont conservées sur des archives en papier, tandis pour le reste (soit 41%) utilisent l'outil informatique : 19,5% utilisent des logiciels spécialisés dans le domaine de l'hôtellerie, à l'exemple de REV PLAN, REFLEX, TOP SYSTEM, CADEX, ORCHESTRA, BILPRO, FIDELIS, HERMES HOTEL...

    Ce constat relativise donc l'interprétation de la fréquence que nous avons obtenue plus haut en ce qui concerne la possession d'une base de données clients. Ceci pourrait se justifier par le fait que la Délégation Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) impose aux hôtels de tenir un registre recensant tous les clients qui séjournent dans l'hôtel ; lequel registre est à fréquence hebdomadaire, contrôlé et visé par un agent de police. Ces archives papiers des clients répondent plus à une contrainte administrative, qu'à un besoin d'information Marketing.

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    Tableau 27 : Répartition des hôtels selon le mode d'archivage de la base de données des clients

     

    Fréquence

    Pourcentage

    Archivage Archives sur papier

    27

    58,7

    Fichier Excel ou Access

    6

    13,0

    Logiciel de CRM

    4

    8,7

    logiciel de Yield Management

    3

    6,5

    Autre

    6

    13,0

    Total

    46

    100,0

     

    Source : l'auteur

    1.1.7. Degré de décentralisation des décisions Commerciales et Marketing

    L'un des principes du Revenue Management est basé sur le fait que plus les équipes sur le terrain auront en temps réel des informations qui leur permettent de décider en toute autonomie, davantage ils seront proactifs et saisiront les opportunités de développement du chiffre d'affaire. Ramené à notre étude, nous constatons dans le tableau suivant que dans 7 hôtels sur 10 enquêtés, les commerciaux participent aux prises de décision, tandis que dans 23,1% des hôtels, les chefs prennent les décisions et l'annoncent. Mais les hôtels où les commerciaux prennent les décisions en toute indépendance ne représentent que 7,7%. Ce résultat prouve aussi à suffisance que l'appropriation de ce principe du Revenue Management est très faible et ne contribue donc pas à l'accroissement des taux d'occupations globaux.

    Figure 6 : Répartition des hôtels selon le degré de décentralisation des décisions Commerciales et marketing

    Source : l'auteur

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    2. INTERDEPENDANCE ENTRE LES VARIABLES ET TEST

    D'HYPOTHESES

    Nous rappelons ici que nos hypothèses de recherche consistent à justifier l'existence des liens que nous présumons entre le taux d'occupation moyen annuel réalisé par les hôtels et les variables du Revenue management. Ces liens seront vérifiés à partir de l'analyse bidimensionnelle, et le test d'hypothèse. 3 cas sont donc possibles :

    · si nous croisons deux variables qualitatives, on fait un test de khi 2, où l'hypothèse nul H0 est l'hypothèse d'independence de ces deux variables.

    · dans le cas où les deux variables à croiser sont des variables quantitatives continues, nous calculons la matrice de corrélation ;

    Pour ce qui est des tests d'indépendance, si la P-Value est inférieur à 0,05 nous rejetons l'hypothèse d'indépendance entre les deux variables testées, c'est-à-dire que nous acceptons qu'il existe un lien entre ces deux variables.

    2.1. H1 : Relation entre le taux d'occupation moyen annuel et le principal critère de tarification ;

    Tableau 31 : Test du Khi 2 de Pearson entre le taux d'occupation et le principal critère de tarification des nuitées

    Chi-Square Tests

     

    Value

    df

    Asymp. Sig. (2-
    sided)

    Pearson Chi-Square

    5,606a

    9

    ,779

    Likelihood Ratio

    6,314

    9

    ,708

    Linear-by-Linear Association

    ,499

    1

    ,480

    N of Valid Cases

    52

     
     
     

    a. 12 cells (75,0%) have expected count less than 5. The minimum expected count is ,27.

    Source : l'auteur

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et le principal critère de tarification des nuitées, et à l'issu du test d'indépendance entre ces deux variables, il ressort qu'il n'y a pas rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la P-Value de 0,779 est supérieure à 0,05. Autrement dit, il n'existe

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

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    95

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    pas de lien entre le taux d'occupation et le principal critère de tarification appliqué par l'hôtel. Notre hypothèse H1 n'est donc pas vraie.

    2.2. H2 : Relation entre le prix des nuitées et taux d'occupation

    Figure 7 : Boîtes à moustaches tarif moyen des chambres en fonction du taux d'occupation

    Source : l'auteur

    Nous pouvons observer de ce graphique que les tarifs moyens des nuitées sont différents selon les taux d'occupation observés. Cette observation nous laisse présumer un lien entre le tarif moyen des chambres et le taux d'occupation. Les valeurs qui apparaissent dans ce graphique représentent le numéro d'enregistrement des hôtels dont la combinaison entre tarif et taux d'occupation se distinguent des autres observations. Le numéro 21 représente l'hôtel BEAUSEJOUR, un hôtel classé 2 étoiles, situé à Douala au quartier Akwa d'une capacité de 55 chambres. Son taux d'occupation moyen annuel en 2009 était situé en dessous de 40%, avec un tarif moyen des chambres simples de 30.000 FCFA. Le numéro 28 représente l'hôtel FRANCO, un hôtel 4 étoiles d'une capacité de 80 chambres situé Yaoundé, tandis que le numéro 52 correspond à l'hôtel BANO PALACE, classé 3 étoiles, d'une capacité de 80 chambres pratiquant un tarif moyen de 55.000 FCFA pour les chambres simples. En fin, le numéro 5 représente l'Hôtel Résidence la Falaise, classé 2 étoiles, d'une capacité de 126 chambres, louées au prix moyen de la nuitée de 35.000 FCFA, pour les chambres simples. Nous ne sauront

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    Présenté et soutenu publiquement par Nasser CHOUATCHA (Licencié en Commerce et Distribution, U.C.A.C.)

    96

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    conclure sans compléter notre analyse par une analyse de la variance entre le tarif des nuitées et le taux d'occupation réalisé.

    Tableau 28 : Analyse de la variance entre le prix des nuitées et taux d'occupation

    ANOVA

    Tarif_moyem_chambre_simple

     

    Sum of Squares

    Df

    Mean Square

    F

    Sig.

    Between Groups

    1,151E10

    3

    3,836E9

    14,812

    ,000

    Within Groups

    1,243E10

    48

    2,590E8

     
     

    Total

    2,394E10

    51

     
     
     
     

    Source : l'auteur

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et la tarification des nuitées, et à l'issu de l'analyse de la variance du croisement de ces deux variables, il ressort qu'il y a rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la signification de 0,000 est inférieur à 0,05. Autrement dit, il existe un lien entre le taux d'occupation et la tarification appliqué par l'hôtel. Notre hypothèse H2 est donc vraie.

    2.3. H3 : Relation entre la segmentation de la clientèle et le taux d'occupation de l'hôtel

    Tableau 29 : Tableau croisé du Taux occupation moyen annuel et la pratique de la
    segmentation de la clientèle

     

    A_segmenté_sa_clientèle ?

    Total

     

    oui

     

    16

    2

    18

    40% - 65%

    18

    10

    28

    65% et +

    2

    4

    6

    Total

    36

    16

    52

     

    Source : l'auteur

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    Présenté et soutenu publiquement par Nasser CHOUATCHA (Licencié en Commerce et Distribution, U.C.A.C.)

    97

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Tableau 30 : Test du Khi 2 de Pearson entre le taux d'occupation et la segmentation de la clientèle Tests du Khi-deux

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique
    (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    7,216(a)

    2

    ,027

    Rapport de vraisemblance

    7,499

    2

    ,024

    Association linéaire par linéaire

    7,027

    1

    ,008

    Nombre d'observations valides

    52

     
     
     

    Source : l'auteur

    Le test du khi-deux permet de conclure au niveau de signification 5% à une indépendance entre ces deux variables (P-valeur = 0,027). Cela signifie qu'on peut conclure que le taux d'occupation moyen annuel d'un hôtel est fonction de la pratique ou non par cet hôtel de la segmentation de la clientèle, ceci avec une probabilité égale à 5% de se tromper. Notre hypothèse H3 sous cette réserve, est donc vraie.

    2.4. H4 : Test du lien entre la règle de service appliquée par l'hôtel et le taux d'occupation

    Tableau 31 : Tableau croisé du Taux d'occupation moyen annuel et la Règle de service

    Effectifs

     

    Règle de service

    Total

     

    Priorité au bon client

     

    14

    4

    18

    40% - 65%

    26

    2

    28

    65% et +

    4

    2

    6

    Total

    44

    8

    52

     

    Source : l'auteur

    Tableau 32 : Test du Khi 2 de Pearson entre le taux d'occupation et la règle de service appliquée par l'hôtel

    Tests du Khi-deux

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique
    (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    3,592(a)

    2

    ,166

    Rapport de vraisemblance

    3,532

    2

    ,171

    Association linéaire par linéaire

    ,008

    1

    ,927

    Nombre d'observations valides

    52

     
     
     

    Source : l'auteur

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    98

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et la règle de service pratiquée dans les hôtels enquêtés, et à l'issu du test d'indépendance entre ces deux variables, il ressort qu'il n'y a pas rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la valeur de la P-Value de 0,166 figurant sur le tableau est supérieure à 0,05. Cependant, si nous allons à un seuil de signification de 17%. Nous pourrons rejeter l'hypothèse d'indépendance entre ces deux variables. Autrement dit, nous pouvons conclure qu'il existe un lien entre le taux d'occupation et la règle de service appliqué par l'hôtel, avec 17% de risque de nous tromper. Notre hypothèse H4 sous cette réserve, est donc vraie.

    2.5. H5 : Relation entre la base des prises de décision commerciales et marketing et le taux d'occupation hôtelier

    Tableau 33 : Tableau croisé du Taux d'occupation moyen annuel et Base de prise de décision

    Effectifs

     

    Base de prise de décision

    Total

     

    données statistiques

     

    12

    5

    17

    40% - 65%

    15

    13

    28

    65% et +

    1

    5

    6

    Total

    28

    23

    51

     

    Source : l'auteur

    Figure 8 : Taux d'occupation moyen annuel et Base des prises de décision

    Source : l'auteur

    Nous pouvons observer que dans les hôtels ayant un taux d'occupation moyen annuel inferieur à 65% la principale base de prise de décision est l'intuition ou

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

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    99

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    l'observation, tandis que les hôtels avec un taux d'occupation supérieur à 65% les données statistiques sont plus utilisées. Il pourrait alors exister un lien entre la principale base de prise de décision et le taux d'occupation moyen annuel.

    Tableau 34 : Test du Khi 2 de Pearson du lien entre la base des prises de décisions
    commerciales et marketing et le taux d'occupation hôtelier

    Tests du Khi-deux

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique
    (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    5,252(a)

    2

    ,072

    Rapport de vraisemblance

    5,533

    2

    ,063

    Association linéaire par linéaire

    4,724

    1

    ,030

    Nombre d'observations valides

    51

     
     
     

    Source : l'auteur

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et la base des prises de décisions commerciales et marketing dans les hôtels enquêtés, et à l'issue du test d'indépendance entre ces deux variables, il ressort qu'il n'y a pas rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la valeur de la P-Value de 0,072 figurant sur le tableur est supérieure à 0,05. Cependant, il aurait fallut un seuil de 8% pour rejeter l'hypothèse d'indépendance entre ces deux variables. Autrement dit, nous pouvons accepter qu'il existe un lien entre le taux d'occupation et la base des prises de décisions commerciales et marketing dans les hôtels, avec 8% de risque de nous tromper. Notre hypothèse H5 sous cette réserve, est donc vraie.

    2.6. H6 : Relation entre la fluctuation des prix et le taux d'occupation hôtelier

    Pour vérifier cette hypothèse, il était aussi question de croiser le tarif pratiqué par l'hôtel, et taux d'occupation obtenu. Nous l'avons précédemment effectué dans le cadre de la vérification de notre hypothèse H2 et les résultats obtenus font état de ce qu'au seuil de 5%, l'hypothèse d'indépendance entre ces deux variables est rejetée, car la P-Value obtenue (0,000) est inférieure à 0,05. Il y a donc un lien entre la fluctuation intelligente des prix et le taux d'occupation hôtelier, par conséquence, notre hypothèse H6 serait donc vraie (Confère tableau 28).

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

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    100

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    2.7. H7 : Relation entre le degré de décentralisation des décisions Commerciales et le taux d'occupation hôtelier

    Tableau 35 : Tableau croisé du Taux d'occupation moyen annuel et Degré décentralisation

    des décisions

     

    Degré décentralisation des décisions

    Total

     

    les commerciaux

    les commerciaux
    prennent des

     

    décision et

    participent à la

    décisions en toute

     
     

    l'annonce

    prise de décision

    indépendance

     

    Taux Occup. 0%- 40%

    5

    13

    0

    18

    40% - 65%

    7

    18

    3

    28

    65% - 75%

    0

    4

    0

    4

    75% - 100%

    0

    1

    1

    2

    Total

    12

    36

    4

    52

     

    Source : l'auteur

    Tableau 36 : Test du Khi 2 de Pearson du lien entre le degré de décentralisation des
    décisions Commerciales et le taux d'occupation hôtelier

    Chi-Square Tests

     

    Value

    df

    Asymp. Sig. (2-sided)

    Pearson Chi-Square

    9,056a

    6

    ,170

    Likelihood Ratio

    9,429

    6

    ,151

    Linear-by-Linear Association

    3,669

    1

    ,055

    N of Valid Cases

    52

     
     
     

    a. 9 cells (75,0%) have expected count less than 5. The minimum expected count is ,15.

    Source : l'auteur

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et degré de décentralisation des décisions commerciales et marketing dans les hôtels enquêtés, et à l'issue du test d'indépendance entre ces deux variables, il ressort qu'il n'y a pas rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la valeur de la P-Value de 0,170 figurant sur le tableur est supérieure à 0,05. Cependant, il aurait fallut un seuil de 18% pour rejeter l'hypothèse d'indépendance entre ces deux variables. Autrement dit, nous pouvons accepter qu'il existe un lien entre le taux d'occupation et le degré de décentralisation des décisions commerciales et marketing dans les hôtels, avec 18% de risque de nous tromper. Notre hypothèse H7 sous cette réserve, est donc vraie.

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    101

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    3. ESTIMATION DU MODELE LOGIT MUTINOMIAL

    Le modèle multinomial que nous estimons explique le taux d'occupation moyen annuel d'un hôtel par les variables principale critère de tarification, pratique de la segmentation, règle de service, la base de prise de décision et le degré de décentralisation.

    3.1. Ajustement

    Tableau 37 : Informations sur l'ajustement du modèle multinomial Logit

    Modèle

    Critères d'ajustement
    du modèle

    Tests des ratios de vraisemblance

     

    Khi-deux

    degrés de liberté

    Signif.

    Constante uniquement Final

    70,531

    40,300

    30,231

    16

    0,017

     

    Source : l'auteur

    Nous notons que le modèle est globalement significatif à 5% (p-valeur = 0 ,017). Cela signifie qu'au moins une des variables sélectionnées est significative pour l'explication du taux d'occupation moyen annuel des hôtels. Le pseudo-R2 de McFadden est égale à 31,3%.

    3.2. Qualité d'ajustement

    Qualité d'ajustement

     

    Khi-deux

    degrés de
    liberté

    Signif.

    Pearson
    Déviance

    27,335

    24,793

    32

    32

    ,702

    ,814

     

    Source : l'auteur

    Pseudo R-deux

    Cox et Snell

    ,447

    Nagelkerke

    ,526

    McFadden

    ,313

     

    Source : l'auteur

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

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    102

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Tableau 38 : Tests des ratios de vraisemblance

    Effet

    Critères d'ajustement du modèle

    Tests des ratios de
    vraisemblance

     

    Khi-
    deux

    degrés de liberté

    Signif.

    Constante

    40,300(a)

    0

    0

    .

    Principal_critere_tarification

    45,89

    5,59

    6

    0,47

    A_segmente_sa_clientele

    46,3

    6

    2

    0,05

    Regle_de_service

    46,95

    6,65

    2

    0,04

    Base_de_prise_de_decision

    45,44

    5,14

    2

    0,08

    Degre_descentralisation_decisions

    49,69

    9,39

    4

    0,05

     

    La statistique Khi-deux est la différence dans les -2 log-vraisemblances entre le modèle final et un modèle réduit. Le modèle réduit est formé en omettant un effet du modèle final. L'hypothèse est nulle si tous les paramètres de cet effet sont égaux à zéro.

    a Ce modèle réduit est équivalent au modèle final car l'omission de l'effet n'augmente pas les degrés de liberté.

    Source : l'auteur

    Seules la constante et la règle de service sont significatives à 5%, cependant pour un niveau de signification égal à 10% seule la variable principal critère de tarification n'est pas significative. Au niveau de signification de 10%, les déterminants du taux d'occupation des hôtels sont les quatre variables suivantes : la pratique de la segmentation, la règle de service, la base de prise de décision et le degré de décentralisation des décisions.

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    Présenté et soutenu publiquement par Nasser CHOUATCHA (Licencié en Commerce et Distribution, U.C.A.C.)

    103

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Tableau 39 : Estimations des paramètres

    Estimations des

    paramètres

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    tocc2(a)

     

    B

    Erreur
    std.

    Wald

    degrés
    de
    liberté

    Signif.

    Exp(B)

    Intervalle de confiance 95% pour Exp(B)

     
     
     
     
     
     
     
     

    Borne
    inférieure

    Borne
    supérieure

    40% - 65%

    Constante

    21,1391

    2,984629

    50,16425

    1

    1E-12

     
     
     
     

    [Prnicipal_critere_ tarification=1,00]

    -2,06649

    1,207154

    2,930506

    1

    0,0869

    0,1266

    0,012

    1,349

     

    [Prnicipal_critere_ tarification=2,00]

    -0,19375

    1,969179

    0,009681

    1

    0,9216

    0,8239

    0,017

    39,09

     

    [Prnicipal_critere_ tarification=3,00]

    -0,90687

    0,98671

    0,844723

    1

    0,358

    0,4038

    0,058

    2,793

     

    [Prnicipal_critere_ tarification=4,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [A_segmente_sa_c lientele=,00]

    -2,40875

    1,209321

    3,967352

    1

    0,0464

    0,0899

    0,008

    0,962

     

    [A_segmente_sa_c lientele=1,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [Regle_de_service =1,00]

    3,30547

    1,724534

    3,673875

    1

    0,0553

    27,261

    0,928

    800,7

     

    [Regle_de_service =2,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [Base_de_prise_de _decision=1,00]

    -2,02009

    1,008085

    4,015589

    1

    0,0451

    0,1326

    0,018

    0,957

     

    [Base_de_prise_de _decision=2,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [Degre_descentral isation_decisions =1,00]

    -18,7568

    2,433432

    59,41275

    1

    1E-14

    7E-09

    6E-11

    8E-07

     

    [Degre_descentral isation_decisions =2,00]

    -19,6563

    2,33454

    70,89257

    1

    4E-17

    3E-09

    3E-11

    3E-07

     

    [Degre_descentral isation_decisions =3,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

    65% et +

    Constante

    21,8478

    2,814184

    60,27133

    1

    8E-15

     
     
     
     

    [Prnicipal_critere_ tarification=1,00]

    -1,64964

    1,813523

    0,827429

    1

    0,363

    0,1921

    0,005

    6,718

     

    [Prnicipal_critere_ tarification=2,00]

    0,93252

    2,678862

    0,121175

    1

    0,7278

    2,5409

    0,013

    484,4

     

    [Prnicipal_critere_ tarification=3,00]

    -17,988

    6996,625

    6,61E-06

    1

    0,9979

    2E-08

    0

    .(c)

     

    [Prnicipal_critere_ tarification=4,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [A_segmente_sa_c lientele=,00]

    -2,91075

    1,541388

    3,566041

    1

    0,059

    0,0544

    0,003

    1,117

     

    [A_segmente_sa_c lientele=1,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [Regle_de_service =1,00]

    -0,38293

    1,912664

    0,040084

    1

    0,8413

    0,6819

    0,016

    28,96

     

    [Regle_de_service

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    Mémoire en vue de l'obtention du Master en Commerce et Distribution

    Présenté et soutenu publiquement par Nasser CHOUATCHA (Licencié en Commerce et Distribution, U.C.A.C.)

    104

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

     

    =2,00]

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    [Base_de_prise_de _decision=1,00]

    -2,09917

    1,695917

    1,532098

    1

    0,2158

    0,1226

    0,004

    3,403

     

    [Base_de_prise_de _decision=2,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    [Degre_descentral isation_decisions =1,00]

    -37,9305

    5367,042

    4,99E-05

    1

    0,9944

    3E-17

    0

    .(c)

     

    [Degre_descentral isation_decisions =2,00]

    -18,0968

    0

    .

    1

    .

    1E-08

    1E-08

    1E-08

     

    [Degre_descentral isation_decisions =3,00]

    0

    .

    .

    0

    .

    .

    .

    .

     

    A La modalité de référence est : 0%- 40%.

    B Ce paramètre est remis à zéro parce qu'il est superflu.

    C

    Un dépassement de virgule flottante s'est produit lors du calcul de cette statistique. Sa valeur est donc définie comme manquante au système.

    Source : l'auteur

     

    Encadré : ODDS RATIO

    Un Odds ratio (OR) ou rapport des chances ou rapport des cotes ou risque relatif rapproché est une mesure statistique, qui permet de mesurer le degré de dépendance entre des variables aléatoires qualitatives.

    Il se définit comme le rapport des chances qu'un événement arrivant à un groupe d'individus A arrive également à un autre groupe B. Par exemple, les chances pour un hôtel qui pratique la segmentation d'avoir un taux d'occupation supérieur à 65% par rapport à un hôtel qui ne le pratique pas

    Si la probabilité qu'un évènement arrive dans le groupe A est p et q dans le groupe B, le rapport des chances est :

    S'il est proche de 1, l'événement est indépendant du groupe, s'il est supérieur à 1 les chances de réalisation de l'événement sont plus fortes dans le groupe A. Un odds ratio est supérieur ou égal à zéro. S'il devient très élevé, les chances de réalisation de l'événement sont plus fortes dans le groupe A, s'il tend vers zéro les chances de réalisation de l'événement sont plus fortes dans le groupe B.

    Source : l'auteur

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    105

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Le modèle peut alors s'écrire :

    > Ln (tocc=2/tocc=1)= 21,1391 - 2,40875 segment_0 + 3,305 regle_service_1 -

    2,02 base_prise_de_decision_1 - 18,7568 decentralisation_1 - 19,6563 decentralisation_2 [équation 1]

    > Ln (tocc=3/tocc=1)= 21,8478 - 2,91075segment_0 - 0,38293 regle_service_1 - 2,09917base_prise_de_decision_1 - 37,9305decentralisation_1 -18,0968 decentralisation_ 2 [équation 2]

    En faisant l'analyse par rapport à la pratique de la segmentation, nous supposons que toutes les autres variables sont fixes. On a alors d'après les deux équations ci-dessus les équations suivantes :

    > Ln (P(tocc=3/segment=1)/P(tocc=1/segment=1))= 21,8478 - 0 - 0,38293 regle_service1 - 2,09917 base_prise_de _decision_1 - 37,9305 decentralisation_1 - 18,0968decentralisation_ 2 [équation 3]

    > Ln (P(tocc=3/segment=0)/P(tocc=1/segment=0))= 21,8478 - 2,91075 - 0,38293 regle_service_1 - 2,09917 base_prise_de _decision_1 - 37,9305 decentralisation_1 - 18,0968 decentralisation_ 2 [équation 4]

    En faisant [équation 4] - [équation 3], on obtient : [équation 4] - [équation 3]= - 2,91075 (qui est le coefficient de segment_0 (figurant dans le tableau des paramètres))

    Cela signifie que :

    Ln (P(tocc=3/segment=0)/P(tocc=1/segment=0)) - Ln (P(tocc=3/segment=1)/P(tocc=1/segment=1)) = - 2,91075

    Ln = - 2,91075

    Ln = - 2,91075

    =0,0544

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    106

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    Au niveau des modalités des variables, on peut tirer les enseignements suivants : La colonne exp (B) donne l'Odds ratio, et c'est cette colonne qui sera interprétée.

    · La constante est significative

    · Analyse selon la Pratique de la segmentation

    Ici, la modalité OUI (1) est prise comme référence. L'odds ratio vaut exp(-2,409) = 0,09 pour la modalité NON. Ainsi, on peut conclure toutes choses étant égales par ailleurs, qu'un hôtel qui ne pratique pas la segmentation de sa clientèle a 91% (1-O,09) de chance de moins qu'un hôtel qui la pratique d'avoir un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65% plutôt qu'un taux inférieur à 40%. Autrement dit, lorsqu'un hôtel pratique la segmentation, il a beaucoup plus de chance d'avoir un taux d'occupation entre 40% et 60% qu'un hôtel qui ne pratique pas, donc la probabilité d'avoir un taux d'occupation inférieur à 40% est plus grande. En outre, un hôtel qui ne pratique pas le segmentation de sa clientèle a 95% (1-O,05) de chance de moins qu'un hôtel qui la pratique d'avoir un taux d'occupation moyen annuel supérieur à 65% plutôt qu'un taux inférieur à 40%.

    · Selon la base de prise de décision

    La modalité de référence est données statistiques. On peut alors dire qu'un hôtel dont la principale base de prise de décision est l'intuition a environ 87% de chances de moins qu'un hôtel qui utilise des données statistiques d'avoir un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65% plutôt qu'un taux inférieur à 40% ; cette probabilité est d'environ 88% pour un taux d'occupation supérieur à 65% qu'un taux inférieur à 40%. Les hôtels qui utilisent les données statistiques pour la prise de décision ont beaucoup plus de chance que ceux qui ne l'utilisent pas d'avoir des taux d'occupation élevés.

    · Selon le degré de décentralisation

    La modalité de référence est : les commerciaux prennent la décision de manière indépendante. Nous pouvons dire de façon générale que les hôtels où les commerciaux ne prennent pas les décisions de manière indépendante ont presque 100% de chances de moins que les hôtels où il y a indépendance des commerciaux d'avoir des taux d'occupation moyens annuels supérieurs à 40%

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    107

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    plutôt que des taux inférieurs à 40%. Autrement dit, les hôtels où les commerciaux sont indépendants ont presque toujours les taux d'occupation plus

    élevés que ceux où les commerciaux ne sont pas totalement indépendants.

    Le tableau des paramètres et l'analyse faite ci-dessus présentent l'inconvénient d'être tributaire de la définition de la catégorie de référence. Il ne nous permet pas d'avoir tous les résultats de l'estimation du modèle avec une autre catégorie de référence. Même s'il est possible de calculer les valeurs des nouveaux paramètres en faisant la différence des paramètres ci-dessus, le calcul des écarts-type n'est pas plus aisé.

    Pour ne plus faire dépendre les résultats du choix de la référence, nous allons comparer systématiquement les taux d'occupation deux à deux19. En estimant le modèle avec chaque référence possible, on obtient le tableau suivant. (les valeurs entre parenthèses sont les écarts-types)

    Tableau 40 : Récapitulatif de l'estimation du modèle selon les différentes modalités de

    référence possibles

    Référence

    Variable
    dépendante

    Constante

    segmentation

    = 0

    Règle de
    service = 1

    Base de
    prise de
    décision = 1

    decentralisation

     

    decentralisation

    =2

    tocc=1

     

    21,1391476

    (2,98462879)

    -2,408751225

    (1,209320905)

    3,305474448

    (1,724533534)

    -2,02009411

    (1,00808455)

    -18,75681597

    (2,433432436)

    -19,65629574

    (2,334539988)

     
     
     

    21,847812

    -2,910751716

    -0,382933411

    -2,09917108

    -37,9305405

    -18,09684255

     

    ln

    (2,81418437)

    (1,541387989)

    (1,912664256)

    (1,69591676)

    (5367,041832)

    (0)

    tocc=2

     

    -20,1391475

    (2,22532037)

    2,408751225

    (1,2093209)

    -3,305474448

    (1,724533537)

    2,02009411

    (1,00808455)

    17,75681582

    (1,037207422)

    18,65629559

    (0)

     
     
     

    0,70866439

    -0,50200049

    -3,688407859

    -0,07907697

    -18,17372451

    1,55945319

     

    ln

    (3,02516868)

    (1,233399228)

    (2,055333318)

    (1,52217623)

    (3255,275988)

    (2,334540076)

    tocc=3

     

    -20,8478119

    (2,81418436)

    2,910751716

    (1,541387976)

    0,382933411

    (1,912664244)

    2,09917108

    (1,69591671)

    35,9305404

    (3255,276036)

    17,09684239

    (0)

     
     
     

    -0,70866439

    0,50200049

    3,688407859

    0,07907697

    18,17372459

    -1,55945319

     

    ln

    (3,02516859)

    (1,233399227)

    (2,05533329)

    (1,52217623)

    (3255,276124)

    (2,334539825)

     

    Source : l'auteur

    On peut alors tirer les informations suivantes :

    · Un hôtel qui n'a pas segmenté sa clientèle aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel

    19 Cette méthode est préconisée dans le document de travail (méthodologie statistique) de l'INSEE

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    qui pratique la segmentation il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 40% ;

    · Un hôtel qui pratique la règle « premier arrivé premier servi » a probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65%. Autrement dit, un hôtel qui accorde la « priorité au bon client » aurait très probablement un taux d'occupation supérieur à 65% ou inférieur à 40% ;

    · Un hôtel qui prend ses décisions commerciales et marketing sur la base des informations issues de l'intuition, ou de l'observation aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel qui prend ses décisions sur la base de informations issues de données statistiques, il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 40%

    · Un hôtel où toutes les décisions sont prises exclusivement par le chef aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel où les équipes commerciales prennent les décisions en toute indépendance, il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 65%, étant donnée qu'il est très probable que ceux des hôtels où les commerciaux participent aux prises de décision ont un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65% ;

    3.3. Pourvoir prédictif du modèle

    Tableau 41 : Classification

    Niveau Observé

    Niveau Prédit

     

    40% - 65%

    65% et +

    Pourcentage correct

    0%- 40%

    9

    8

    0

    52,90%

    40% - 65%

    4

    24

    0

    85,70%

    65% et +

    0

    4

    2

    33,30%

    Pourcentage global

    25,50%

    70,60%

    3,90%

    68,60%

     

    Source : l'auteur

    Nous remarquons dans le tableau ci-dessus que 9 hôtels ayant un taux d'occupation moyen annuel inférieur à 40% ont été bien classés par notre règle, 24 pour les taux compris entre 40% et 65% et 2 pour les taux supérieurs à 65%. Ainsi, les taux de bon classement sont respectivement de 52,9%, 85,7%, et 33,3%. La règle semble

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    109

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    mieux classer les hôtels dont le taux d'occupation moyen annuel est compris entre 40% et 65% ; ceci peut être dû à la proportion que représente ces hôtels dans l'échantillon considéré. On constate dans l'ensemble que 35 hôtels sur 52 ont été bien classés, ce qui fait un taux de bon classement de 68 ,6%, soit un taux d'erreur égal à 31,4%.

    4. LES RESULTATS NON ATTENDUS

    4.1. Relation entre le mode d'archivage des données sur les clients et le taux d'occupation hôtelier

    Tableau 42 : Test du Khi 2 de Pearson du lien entre le mode d'archivage des données sur les clients et le taux d'occupation hôtelier

    Chi-Square Tests

     

    Value

    Df

    Asymp. Sig. (2-sided)

    Pearson Chi-Square

    19,763a

    12

    ,072

    Likelihood Ratio

    19,290

    12

    ,082

    Linear-by-Linear Association

    5,895

    1

    ,015

    N of Valid Cases

    46

     
     
     

    a. 18 cells (90,0%) have expected count less than 5. The minimum expected count is ,13.

    Source : l'auteur

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et le mode d'archivage des données sur les clients dans les hôtels enquêtés, et à l'issue du test d'indépendance entre ces deux variables, il ressort qu'il n'y a pas rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la valeur de la P-Value de 0,072 figurant sur le tableur est supérieure à 0,05. Cependant, il aurait fallut un seuil de 8% pour rejeter l'hypothèse d'indépendance entre ces deux variables. Autrement dit, nous pouvons accepter qu'il existe un lien entre le taux d'occupation et le mode d'archivage des données sur les clients dans les hôtels, avec 8% de risque de nous tromper.

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    110

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    4.2. Relation entre la capacité en chambre des hôtels le taux d'occupation hôtelier

    Tableau 43 : test du Khi 2 de Pearson du lien entre la capacité en chambre des hôtels et le taux d'occupation hôtelier

    Chi-Square Tests

     

    Value

    Df

    Asymp. Sig. (2-sided)

    Pearson Chi-Square

    126,733a

    93

    ,012

    Likelihood Ratio

    71,725

    93

    ,950

    Linear-by-Linear Association

    10,664

    1

    ,001

    N of Valid Cases

    52

     
     
     

    a. 128 cells (100,0%) have expected count less than 5. The minimum expected count is ,04.

    Source : l'auteur

    Après croisement entre les variables taux d'occupation moyen annuel et la capacité en chambre des hôtels enquêtés, et à l'issue du test d'indépendance entre ces deux variables, il ressort qu'il y a rejet de l'hypothèse d'indépendance entre elles au seuil de 5% ; car la valeur de la P-Value de 0,01 figurant sur le tableur est inférieure à 0,05. Autrement dit, nous pouvons accepter qu'il existe un lien entre le taux d'occupation et la capacité en chambre des hôtels, avec moins de 5% de risque de nous tromper.

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    111

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    Pour nous récapituler, au terme de cette section, les résultats que nous avons présentés plus haut font état de ce que, les hôtels enquêtés accusent des taux d'occupation relativement bas, car 88,5% des hôtels enquêtés ont réalisé un taux d'occupation moyen annuel inférieur à 65%. Ce qui confirme l'existence et la pertinence de notre problème de départ.

    Comme principales raisons pour expliquer cette situation, nous avons constaté que les hôtels tarifient les nuitées principalement en fonction du coût de revient des chambres (40,4%) et en fonction des tarifs pratiqués par les concurrents (26,9%), et que seulement 13% des hôtels le font en fonction de la valeur perçue par le client, tel que préconisé par la théorie du Revenue Management. Nous avons aussi constaté que 3 hôtels sur 10 pratiquent la segmentation de sa clientèle, alors que la segmentation de la clientèle au niveau des micromarchés est un principe essentiel dans l'amélioration du niveau d'occupation des capacités. La règle de service « premier arrivé premier servi » est légion dans 85% des hôtels, alors qu'elle va à l'encontre du Revenue Management, qui accorde la priorité au bon client. De façon générale, 53,4% des hôtels prennent les décisions commerciales et marketing sur la base de l'intuition ou de l'observation, par opposition au Revenue Management qui recommande que ces décisions soient basées sur des données réelles issues de données statistiques. 88,5% des hôtels enquêtés disposent de données sur les clients, mais 58,7% de ces archives sont consignées sur du papier (registre de police), répondant beaucoup plus à une contrainte administrative, qu'à un besoin d'information marketing, ce qui entre également en désaccord avec les principes du Revenue Management, qui serait très difficile, voir impossible de mettre en oeuvre, s'il n'est pas automatique. Dans 69% des hôtels enquêtés, les commerciaux participent aux prises de décisions, tandis que dans 23% c'est le chef qui prend les décisions et l'annonce. Les commerciaux prennent les décisions en toute indépendance dans seulement 1 hôtel sur 10. Alors que le Revenue Management recommande qu'on mette à la disposition des commerciaux toutes les informations dont ils ont besoin, de sorte qu'ils puissent prendre les décisions en toute indépendance. Ce constat est une suite logique de l'insuffisance que nous avons observée au niveau de la base de données clients.

    Nous avons par la suite testé le lien qui pourrait exister entre chaque variable du Revenue Management et le taux d'occupation des hôtels. Nous avons constaté que 5 de

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    112

    Gestion des capacités hôtelières au Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management »

    nos hypothèses de recherche se vérifient si nous acceptions un seuil d'erreur de 20%. Concrètement, il existe un lien entre le taux d'occupation et le prix (au seuil de 5%), la segmentation de la clientèle (au seuil de 5%), la règle de service appliquée (au seuil de 17%), la base des prises de décision (au seuil de 8%), le degré de décentralisation des décisions commerciales et marketing (au seuil de 18%). Nous avons une hypothèse qui n'a pas été confirmé. Il s'agit du lien entre le taux d'occupation et le principal critère de tarification des nuitées (car sa P-Value obtenue est de 0,27).

    En ce qui concerne la modélisation Multinomial Logit de notre théorie, nous avons dans un premier temps testé les ratios de vraisemblance de toutes nos variables explicatives, et avons constaté qu'il était très significatif au seuil de 5% (car sa valeur est de 0,017 < 0,05), ce qui signifie qu'au moins une de nos variables explicatives sélectionnées, est significative pour expliquer les taux d'occupation moyens annuels. Ce test nous a aussi permis d'identifier le ratio de vraisemblance de chacune de nos variables, ce qui nous a permis de constater que au seuil de 10%, quatre variables nous permettent d'expliquer les taux d'occupation moyens annuels : La pratique de la segmentation, la règle de service, la base des prises de décision et le degré de décentralisation des décisions (ces 4 variables ont des coefficients de significativité inférieurs à 8%). Nous avons estimé les paramètres, pour ressortir les éléments permettant d'écrire les équations du modèle de Revenue Management au Cameroun suivant :

    > Ln (tocc=2/tocc=1)= 21,1391 - 2,40875 segment_0 + 3,305 regle_service_1 - 2,02 base_prise_de_decision_1 - 18,7568 decentralisation_1 - 19,6563

    decentralisation_2 [équation 1]

    > Ln (tocc=3/tocc=1)= 21,8478 - 2,91075segment_0 - 0,38293 regle_service_1 - 2,09917base_prise_de_decision_1 - 37,9305decentralisation_1 -18,0968 decentralisation_ 2 [équation 2]

    L'application de cette modélisation à une de nos variables (par exemple : la pratique de la segmentation), nous a permis de formuler l' Odds ratio suivant :

    =0,0544

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    Pour ne plus faire dépendre les résultats du choix de la référence, nous avons comparé systématiquement les taux d'occupation deux a deux, en estimant le modèle avec chaque référence possible, nous avons construit un tableau récapitulant les estimations du modèle selon les différentes modalités de référence possibles ; ce qui nous a permis de lire les résultats suivants :

    · Un hôtel qui n'a pas segmenté sa clientèle aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel qui pratique la segmentation il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 40% ;

    · Un hôtel qui pratique la règle « premier arrivé premier servi » a probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65%. Autrement dit, un hôtel qui accorde la « priorité au bon client » aurait très probablement un taux d'occupation supérieur à 65% ou inférieur à 40% ;

    · Un hôtel qui prend ses décisions commerciales et marketing sur la base des informations issues de l'intuition, ou de l'observation aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel qui prend ses décisions sur la base de informations issues de données statistiques, il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 40%

    · Un hôtel où toutes les décisions sont prises exclusivement par le chef aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel qui pratique les équipes commerciales prennent les décisions en toute indépendance, il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 65%, étant donnée qu'il est très probable que ceux des hôtels où les commerciaux participent aux prises de décision ont un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65% ;

    Pour pouvoir généraliser nos résultats à l'ensemble des hôtels des villes de Douala et de Yaoundé, ou à l'ensemble des hôtels du Cameroun, nous avons calculé le pouvoir prédictif du modèle, et avons obtenu un pourcentage de bon classement de 68,6%, ce qui veut dire qu'en prenant au hasard un hôtel en dehors de notre échantillon, nous pourrions être capables de prédire son taux d'occupation moyen annuel, sur la base de notre modèle du Revenue Management avec 68,6% de certitude.

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    SECTION 2 : APPORTS ET LIMITES DE NOTRE RECHERCHE

    1. CONTRIBUTIONS MANAGERIALES

    Suite à notre revue de littérature, aux développements théoriques et à la vérification empirique précédente, il est temps que nous formulions des recommandations pratiques, de sorte que chaque manager puisse mettre en oeuvre et suivre un système intégré de Revenue Management au sein de son organisation. Nous n'avons pas la prétention d'offrir une recette toute faite, mais un processus permettant d'établir un programme de Revenue Management adapté à notre contexte camerounais et par la suite, nous proposons quelques implications de cette théorie à intégrer dans les éléments du mix marketing des entreprises de service.

    1.1. Processus de mise en oeuvre du Revenue Management

    Le processus de mise en oeuvre d'un système de Revenue Management efficace passe par 9 étapes :

    · l'évaluation des besoins du marché

    · l'étude approfondie de l'entreprise et de ses procédures

    · la quantification des bénéfices

    · la mise en place d'une technologie adaptée

    · la formulation des prévisions

    · l'optimisation

    · la création d'équipes

    · l'exécution

    · l'évaluation des résultats.

    1.1.1. Première Etape : évaluer les besoins du marché.

    La première démarche essentielle consiste à évaluer les besoins du marché et à définir, en descendant jusqu'au plus petit détail, les éléments que devra comporter un programme de Revenue Management approprié. Cette étape s'avère souvent difficile, car dès l'instant où le personnel (surtout la direction) prend conscience de l'ampleur du

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    surcroit du chiffre d'affaire que procurera la méthode, l'impatience grandit. Personne ne veut s'attarder à ce qui ressemble fort à un exercice inutile. Il est donc important d'effectuer une étude pour bien connaitre son marché : les besoins de l'entreprise, le comportement des consommateurs et les stratégies des concurrents.

    1.1.2. Deuxième étape : procéder à une étude approfondie de l'entreprise et de ses procédures

    Une fois que vous avez identifié les besoins de l'entreprise, il faut procéder à une étude approfondie de son fonctionnement, de ses pratiques, de la stratégie et des procédures utilisées dans la production du chiffre d'affaires. Les choses se passent en trois temps :

    · entretiens ;

    · compilation de documents et de données commerciales ;

    · analyse fouillée des informations rassemblées.

    La première urgence est de comprendre ce qu'achète le client par opposition à ce qu'offre l'entreprise. C'est aussi la première étape pour appréhender les micromarchés. En étudiant de façon approfondie la façon dont l'entreprise opère, on découvre souvent des facteurs qui ont longtemps inhibés la maximisation des recettes. Il faut regarder à la loupe les organigrammes, les descriptions de poste, les directives internes et même les manuels de procédure et la stratégie de l'entreprise. On s'aperçoit parfois que les objectifs de certains services sont parfois contraires à ceux de l'entreprise. Pivot de l'analyse quantitative, les données commerciales contribuent à déterminer les opportunités manquées, mais que l'on pourrait récupérer en gérant les recettes. Nombre d'hôtels enquêtés ne disposent pas d'archives numériques sur plusieurs années facilement exploitables. Pourtant, l'information sur le comportement des consommateurs est très précieuse, car elle révèle souvent les lignes directrices, montre l'impact des actions de la concurrence, et permet de gagner d'autres informations importantes sur le marché. Il faut donc enregistrer toutes les transactions de l'entreprise et en conserver les traces, faute de quoi, on ne peut pas se lancer sur la voie du Revenue Management.

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    1.1.3. Troisième étape : se fixer des objectifs de chiffre d'affaire

    Il est aussi essentiel de quantifier les gains à atteindre du Revenue Management, avant même de se lancer. Savoir dans quels micromarchés on ira chercher le surcroit de recettes, à combien, précisément, il se montrera, et comment il faudra s'y prendre. L'aspect le plus important de cette étape, est qu'elle se concrétise par un objectif de chiffre d'affaires auquel tout le monde croît, que l'on peut effectivement atteindre et qui justifie le cas échéant, les ressources qu'il faudra mobiliser pour exploiter les nouvelles opportunités. Le processus d'évaluation des besoins abouti à un ensemble d'objectifs clairement définis, fondés sur une augmentation réalisable du chiffre d'affaires. Il oriente la conception du système informatique, précise les exigences en termes d'organisation et de calendrier et recommande certaines modifications de politique ou de procédure destinées à permettre à l'entreprise d'exploiter le potentiel identifié. Il se traduit par un plan détaillé comportant les objectifs de chiffre d'affaires, un calendrier, les résultats à produire et les responsabilités. Les objectifs comportent en général les points suivants :

    · améliorer la part de marché sur le segment bien précis, sensible au prix ;

    · mettre en place, dans certaines situations, une politique de prix opportuniste ;

    · réserver certains produits aux clients et aux comptes les plus rentables ;

    · élaborer de nouveaux plans de marketing ;

    · faire basculer les ventes en grosse quantité vers les périodes de faible demande.

    1.1.4. Quatrième étape : la mise en place d'une technologie adaptée

    La plupart d'établissements d'hébergement pourraient faire meilleur usage de la technologie pour comprendre leur marché et améliorer la façon dont ils ajustent le prix et l'offre quantitative de leur produit à la demande. Lorsque vous vous décidez de vous doter de techniques avancées de tarification flexible, il vous faudra mettre en oeuvre des processus informatiques complexes qui ne se contentent pas d'automatiser les tâches précédemment exécutées manuellement. Le système doit vous permettre d'opérer plus rationnellement, et dans les meilleurs conditions de rentabilité, puisqu'il met à sa

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    disposition des informations et une intelligence de son marché qui lui manquaient jusqu'alors. La conception et l'élaboration de puissants outils de tarification flexible doit être entreprise de façon systématique et efficace. Faute de reposer sur une connaissance parfaite de l'entreprise, la conception de nouveaux logiciels complexes peux entraîner des conséquences dramatiques.

    Comme toute initiative d'envergure, le développement d'un système de tarification flexible demande une grande discipline. Si vous voulez qu'il fonctionne correctement, il faut commencer par préciser les exigences à prendre en compte, les modalités concrètes de la mise en oeuvre, élaborer une planification détaillée du projet, exiger une interaction constante avec les utilisateurs, et enfin assignez les responsabilités. Ce sont les étapes indispensables pour que le système réponde véritablement aux besoins de l'entreprise et que le budget et le calendrier soient respectés.

    1.1.5. Cinquième étape : élaboration des prévisions

    Rien n'est plus difficile que de prévoir le comportement du nouveau consommateur dans un marché amibe. Idéalement, il faudrait utiliser un modèle de prévision intégrant la totalité des transactions réalisées par l'entreprise au cours des douze derniers mois au moins. Il convient d'incorporer les phénomènes saisonniers et les tendances historiques, de façon à refléter les aspects cycliques de l'activité. Enfin, il faut ajuster la prévision obtenue pour tenir compte des effets induits (les actions ou les inactions qui peuvent avoir influencé la structure de la demande). Par exemple, l'hôtel peut avoir comblé l'intégralité de ses capacités, alors qu'il existait peut être une demande plus importante qu'on pourrait le penser au vue du chiffre d'affaire réalisé.

    Sur le marché amibe que nous connaissons aujourd'hui, il faut intégrer un nombre de données et d'observations de plus en plus considérables, et il faut le faire de plus en plus fréquemment, pour formuler des prévisions utilisables. Une prévision valable doit respecter trois règles d'or :

    · les prévisions doivent être suffisamment détaillées ;

    · elles doivent reposer sur une analyse de grande quantité suffisante de données ;

    · elles doivent être régulièrement revues.

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    Maximiser le chiffre d'affaires suppose de segmenter les clients en catégories aussi étroites que possible de façon à comprendre leurs caractéristiques, connaître leur habitude d'achat, la façon dont ils perçoivent le produit et le prix qu'ils sont prêt à payer. Il faut établir des prévisions séparées pour les micromarchés discernables ce qui, pour la plupart de grandes entreprises, suppose de diriger une quantité phénoménale d'informations, avant d'envisager d'obtenir des résultats fiables.

    1.1.6. Sixième étapes : l'optimisation

    Les prévisions indiquent ce que le consommateur va probablement faire, l'optimisation représente la façon dont l'entreprise doit y réagir. Les algorithmes d'optimisation sont des routines mathématiques qui maximisent ou minimisent une fonction donnée. Les algorithmes d'optimisation ont été développés pour maximiser les recettes, en jouant sur les prix et sur l'offre. L'optimisation consiste en effet à offrir le bon produit, au bon client, au bon moment, et au meilleur prix. Chaque fois qu'un hôtel situé à côté de l'aéroport vend à un client sa dernière chambre, pour la nuit du mercredi uniquement, cette chambre n'est plus disponible pour le client suivant, même si celui-ci prévoit de rester toute la semaine. L'optimisation consiste à évaluer des options multiples concernant les conditions auxquelles on vend un produit et le client auquel on le vend. Cela suppose d'être en mesure de prévoir toute la demande future, ainsi que la capacité et de choisir l'option qui conduira le chiffre d'affaires le plus élevé. En général, les programmes de Revenue Management entrainent un accroissement de chiffre d'affaire de 3 % à 7 %. A un coût généralement minimal (de fait, dans la plupart de cas, 80 % des recettes nouvelles vont directement s'intégrer dans les résultats)20.

    1.1.7. Septième étape : créer des équipes

    Le succès du Revenue Management, comme pour toutes entreprises humaines, repose en dernière analyse sur des individus, qui en assure la responsabilité. En général, tous les membres du personnel sont concernés par l'impact du programme sur le marketing, l'équipement informatique, et la façon dont les divers groupes coordonnent

    20 Cross Robert G., La tarification flexible : Stratégie de croissance, les éditions d'organisation, paris,

    1998, P.145.

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    leur activité. Le soutien et l'implication active de la direction générale joue un rôle vital. D'autre part, l'attitude de la direction influence profondément l'ensemble du personnel. Elle doit en profiter pour contribuer à surmonter les résistances naturelles au changement.

    Si dans les petites entreprises, on ne peut pas forcement mettre en place un service de Revenue Management distinct, il faut cependant qu'une personne en assure la responsabilité permanente. Certaines firmes de taille moyenne créent un groupe au sein de la direction marketing. Les grandes, elles, ont tout intérêt à se doter d'un service à part entière.

    La définition précise des attributions, de l'autorité et de la responsabilité revêt une importance fondamentale, non seulement pour le service du Revenue Management, mais pour l'ensemble de l'entreprise. De façon générale, l'équipe doit répondre de la performance du chiffre d'affaire, mais pouvoir assurer seule, la direction du projet ; enfin c'est elle qui doit avoir le dernier mot sur le prix, et l'offre quantitative de tout nouveau produit.

    1.1.8. Huitième étape : l'exécution

    Quoi qu'on entreprenne, le succès repose sur la qualité de l'exécution. Les idées ne valent pas grand-chose si la réalisation n'est pas à la hauteur : la stratégie la plus géniale risque de capoter faute d'une mise en oeuvre sérieuse, de même qu'un bon plan exécuté tout de suite vaut mieux qu'un bon plan exécuté dans un an. Le Revenue Management pourrait connaître lors de son exécution, certaines résistances : certains employés plein d'espoir n'échapperont pas à l'angoisse du moment où il faudra recentrer l'ensemble de la société sur les recettes. Les commerciaux auront parfois le sentiment de perdre tout pouvoir de décision. Enfin, la mise en place d'énormes projets informatiques, s'accompagne automatiquement de risque, de frustrations et de retards. Face à de telles situations, le leader du projet doit positiver, motiver les équipes, rester rivé sur le projet.

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    1.1.9. Neuvième étape : L'évaluation des résultats

    Un programme de Revenue Management qui réussit est un programme qui comporte des objectifs clairement définis, et qui les atteint. Il convient d'assigner des objectifs individualisés à chaque membre du projet et de mesurer très fréquemment, au moins une fois par mois, les résultats obtenus par rapport à ces objectifs. Les critères d'évaluation doivent s'articuler autour de certaines étapes clés, telles la mise en place de l'organisation, l'adoption de nouvelles politiques et processus, et le respect du calendrier. La première chose à évaluer lorsqu'on met en place un programme de Revenue Management, est bien entendu la création du chiffre d'affaire marginal. Comparé à d'autres systèmes informatiques, le Revenue Management est parmi ceux qui assurent les meilleurs retours : jusqu'à 200%.

    1.2. Implication du Revenue management sur les éléments du Marketing-mix

    Après avoir détaillé le processus de mise en place du Revenue Management, il convient ici d'aborder l'implication de cette démarche sur les éléments du mix Marketing.

    1.2.1. Sur le plan du Produit (services de base et périphériques)

    La réussite d'un système « Revenue Management » dépend largement des conditions de vente fixées par l'entreprise et de l'efficacité des barrières tarifaires pour influencer les décisions d'achat et contourner les comportements imprévus des consommateurs. Le principe général consiste à imposer certaines restrictions à une demande correspondante à certaines classes tarifaires. Les restrictions fondées sur l'offre des avantages aux clients (bénéfices) sont plus pertinentes que la pratique des pénalités. Les prestataires de services doivent présenter leurs offres de manière à refléter des gains et non des pertes.

    Le client n'est pas nécessairement intéressé par un gain financier (prix plus réduit), c'est pour cette raison que l'entreprise de service doit proposer divers avantages

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    pour justifier les variations du prix. Schoemaker (2003)21 propose un gain temporel (réduire l'attente), un gain fonctionnel (disponibilité d'un site Web), un gain émotionnel (une expérience plus agréable) ou un gain social (relation d'amitié avec le personnel).

    Pour que le Revenue Management soit une stratégie de tarification profitable aux deux parties, il faut que l'entreprise focalise son intérêt sur la satisfaction et la fidélité des clients (Bowen et Shoemaker, 1998). Le Revenue Management recherche la maximisation du profit à long terme. Il faut pour cela adopter une orientation vers le client. Il s'agit de veiller à l'équilibre entre les besoins et les attentes des clients d'une part et la valeur de l'offre du service d'autre part.

    1.2.2. Sur le plan du Prix

    L'acceptation des différences de prix par les clients doit être accompagnée d'une meilleure distinction entre les différentes offres. Conformément aux suggestions de Rao et Monroe (1989)22 nous supposons que la clé pour arriver à une meilleure fixation des prix est de relier de manière claire le prix payé par le client à la valeur qu'il reçoit, car le consommateur veut sentir qu'il obtiendra au moins autant que ce pour quoi il paie.

    La perception de l'iniquité par le client est issue de la comparaison de son expérience à un ou plusieurs référents. Il s'agit essentiellement des prix de références (internes et externes) et/ou des transactions de références. Cela dit, l'entreprise doit mettre en avant des barrières tangibles pour que les différences des prix soient justifiées. Pour arriver au même objectif, les entreprises ont intérêt à pratiquer le « bundling » pour empêcher les comparaisons des tarifs par les clients.

    1.2.3. Sur le plan de la communication

    Les techniques de Revenue Management doivent être bien communiquées par l'entreprise. Il faut que le client les perçoive comme des situations gagnant-gagnant. Selon la 2ème Journée du Marketing IRIS sur le thème « La relation client dans les

    21 Selmi Noureddine, « le revenue management» : de la gestion optimisée des revenus à la gestion des

    conflits, 2eme journée du marketing IRIS, Lyon, 15 Mars 2007.

    22 Idem

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    activités de service » à Lyon, le 15 mars 2007, toute restriction ou variation de prix doit être claire et bien justifiée aux yeux du client.

    1.2.4. Sur le plan de la distribution et force de vente

    Généralement, le client est disposé à dépenser plus d'argent lors de la réservation que plus tard. Les entreprises de services doivent le solliciter à s'engager sur plus des services avant son arrivée.

    Aussi, comme le suggère Okumus (2004)23, les responsables et le personnel concernés doivent être formés et convaincus de l'équité des pratiques de Revenue Management, cela étant indispensable pour qu'ils informent et convainquent les clients des avantages de ces pratiques. C'est pour cette raison que nous insistons sur le fait que ces techniques doivent tout d'abord être acceptées et acquises par le personnel de l'entreprise de service. Cela représente une réelle condition pour qu'ils les représentent de manière positive et convaincante aux clients.

    1.3. Apports sur le plan stratégique : la maîtrise du RAGE (Revenu des Actifs Générateurs d'Efficience)

    Dans la stratégie de gestion de rendement, le Revenue Management s'intéresse à l'obtention du meilleur rendement par unité de temps pour chaque unité de capacité disponible. Il s'agit en fait de trouver la meilleure combinaison. C'est là qu'intervient le RAGE (Revenu des Actifs Générateurs d'Efficience), qui représente tout simplement la mesure du rendement. Le calcul est le suivant :

    > PMOY = Prix moyen actuellement facturé par unité de service

    > PMAX = Prix maximal potentiellement facturable par unité de service

    > Yield pourcentage = YP = PMOY / PMAX

    > Taux d'utilisation = TU = capacité utilisée / capacité totale

    RAGE = TU * YP

    23 Idem

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    Pour illustrer ces formules, nous allons prendre un exemple simple. Considérons un

    hôtel de 100 chambres, dont le prix maximal pour une nuitée est de 30 000 francs

    (chambre standard). Ce jour-là, 70 chambres sont occupées : 35 à 30 000 francs et les 35

    autres à 20 000 francs. Les résultats sont donc les suivants :

    > PMOY = (30 000 + 20 000) / 2 = 25 000

    > PMAX = 30 000

    d'où

    > YP = 25 000 / 30 000 = 83 %

    > TU = 70 / 100 = 70 %

    RAGE = 0,58

    Ce résultat est mauvais puisqu'il signifie que cet hôtel a réalisé 70% de taux d'occupation de sa capacité en chambre, au cours de la journée, mais n'ai réalisé que 58% de ses capacités en terme de rentabilité.

    Ce calcul de mesure de performance permet de mesurer la performance et elle exige une reconnaissance explicite du coût d'opportunité pour accepter des clients d'un segment alors qu'un autre segment pourrait générer une rentabilité plus élevée. Il est au coeur de la problématique du Revenue Management puisqu'il a pour but de répondre à la question : Sur un jour donné, combien de chambres un hôtel doit-il vendre à l'avance aux groupes et aux touristes qui sont sensibles aux prix ?

    Une bonne information du marché soutenue par un bon marketing est la clé du succès pour la prise de décisions appropriées pour un tel exemple. La décision d'accepter ou de repousser des clients doit se faire sur la base d'une évaluation réaliste des probabilités d'obtention de l'affaire à des tarifs plus élevés, avec une reconnaissance de l'impact négatif dans la relation avec le client qui peut résulter du fait d'avoir repoussé des petits clients. En se basant sur l'expérience et sur une compréhension du marché, on peut établir des prix qui illustrent les courbes de la demande sur différents segments de marché. Ces décisions d'allocation par segment constituent autant d'informations vitales pour le personnel de réservations, lui indiquant quand il faut arrêter d'accepter des réservations pour certains segments.

    Le calcul du RAGE est ici très simplifié mais il respecte la démarche logique de cette technique. Il est traduit par des logiciels très complexes qui prennent en compte

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    des multitudes de paramètres et des statistiques. La maîtrise du RAGE signifie la maîtrise de l'outil informatique et mathématique.

    2. CONTRIBUTIONS THEORIQUES OU SCIENTIFIQUES

    2.1. Le Revenue Management au Coeur de la renaissance du Marketing

    Le revenue Management sera selon nous, au coeur de la renaissance du Marketing car, plus que tout autre technique du Marketing, il permet avant de lancer des initiatives, de quantifier les opportunités, qu'il permet également d'exploiter de façon optimale grâce à quelques concepts clés et des techniques éprouvées. Sa capacité unique de quantifier le surcroit des recettes, fruit des efforts de marketing, devrait non seulement conférer un prestige nouveau aux spécialistes en la matière, mais aussi faire de la fonction marketing, vouée au développement des recettes, le centre de gravité de l'entreprise. Cette nouvelle approche reflètera les caractéristiques que nous avons identifiées et étudiées tout au long de ce mémoire. Il s'agit essentiellement de :

    · Privilégier le développement des revenus, par opposition à la maîtrise des coûts.

    · Comprendre les désirs des consommateurs et les arbitrages auxquels ils se livrent, en fonction de la valeur perçue, au niveau du micromarché.

    · Se donner les moyens de prévoir leur comportement à tel ou tel moment, en tel lieu ou tel lieu bien précis ;

    · Y réagir de façon optimale, de façon à maximiser le chiffre d'affaires ;

    · Procéder constamment à la réévaluation dynamique des opportunités dans le contexte d'un marché qui change très vite.

    2.2. La quête perpétuelle du savoir marketing, et progrès de la technologie informatique.

    L'essence du marketing consiste à comprendre les besoins, les motivations, les désirs et surtout le comportement de chaque client pris individuellement. Généralement, les études en marketing sont menées de façon ponctuelle, à des périodes bien précises, pour résoudre un problème bien identifié. Le Revenue Management vient bousculer

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    cette habitude en s'inscrivant dans une démarche de quête perpétuelle du savoir, se traduisant par la collecte, l'interprétation et la diffusion des données en temps réel pour permettre les prises de décisions dynamiques et intelligentes. Le Revenue Management introduit cette nouvelle démarche à la recherche en Marketing, et au passage, il fait progresser la technologie informatique appliquée à l'entreprise.

    2.3. Le capital Savoir

    Les données concernant les clients, les marchés, les produits et les concurrents, contenues dans le système informatique de l'entreprise augmentent son capital de connaissance. En effet, dans l'économie actuelle, les capacités intellectuelles des collaborateurs de l'entreprise, et l'information accessible que lui fournissent ses systèmes informatiques, sont ses actifs les plus précieux. Il serait dont souhaitable que les méthodes comptables évoluent de façon à prendre en compte, cet énorme accroissement de la valeur du savoir pour l'entreprise

    3. LIMITES DE NOTRE RECHERCHE

    Notre recherche comporte sans aucun doute des limites liées à la représentativité de l'échantillon : la première limite réside dans le choix et la taille de l'échantillon. La restriction de notre échantillon non seulement aux hôtels de Douala et de Yaoundé, mais aussi à 52 hôtels ne permet pas d'extrapoler nos résultats à l'ensemble des établissements d'hébergement touristiques du Cameroun. Par ailleurs pour une bonne mesure, il aurait fallu comparer les résultats de notre étude avec des études sur le même thème menée dans d'autres pays rassemblant les conditions similaires au Cameroun. Toutes ces insuffisances sont liées à la limite du budget et des délais de notre recherche. Nous proposons donc que les études ultérieures puissent corriger ces insuffisances.

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    Tout au long de cette section, nous avons formulé des recommandations sur le plan managérial, et sur le plan de la théorie. Sur le plan managérial, nous avons recommandé aux professionnels du Marketing d'entreprendre les projets d'intégration du système du Revenue Management au sein de leur structure, avec une forte implication de la direction générale. Nous leur avons proposé la démarche de mise en oeuvre constituée de 9 étapes importantes, allant de la connaissance du marché à l'évaluation des résultats. Par la suite nous avons proposé quelques spécificités d'ajustements des éléments du Mix Marketing qu'implique ce système, pour déboucher sur la maîtrise du RAGE (Revenu des Actifs Générateurs d'Efficience).

    Sur le plan Scientifique, nous pensons que le Revenue Management vient révolutionner le marketing, étant donné qu'avant d'entreprendre toute action du Revenue Management, nous devons au préalable quantifier les opportunités, le surcroît des recettes. Cette théorie bouscule également les habitudes en matière de fréquence d'étude marketing. Elle s'inscrit dans une démarche perpétuelle, plutôt que dans une démarche ponctuelle, améliorant au passage la technologie informatique. Enfin, le Revenue Management donne davantage de valeur à l'information, au savoir. Nous pensons que le capital savoir devrait faire parti du bilan comptable et financier des entreprises qui ont intégré un système de Revenue Management.

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    CONCLUSION GENERALE

    Le Cameroun est un pays riche de ses atouts touristiques naturels, l'Etat Camerounais s'est par la suite doté d'infrastructures et de structures favorisant l'activité touristique. Dans le cadre de notre mémoire, nous nous sommes intéressés à la branche hôtellerie. Après avoir collecté et analysé d'importantes quantités de données du secteur touristique, nous avons constaté que les établissements d'hébergement touristique au Cameroun connaissent un problème de gestion de leur capacité en chambre : les taux d'occupation moyens annuels en chambre sont situés entre 15,5% et 58,2%24. Dans la littérature sur le tourisme, nous sommes tombés sur un auteur Pierre FABRE, qui dans l'un de ses ouvrages sur le tourisme international et projets touristiques dans les pays en voie de développement, déclare que pour qu'un hôtel soit rentable, son taux d'occupation moyen devrait être situé entre 65% et 75%25. Cette situation paradoxale nous a particulièrement marquée : « de façon générale, les hôtels au Cameroun ne seraient donc pas rentable ! ». Nous nous sommes ainsi décidés d'étudier au fond ce problème, afin de trouver les raisons qui pourraient nous permettre d'expliquer ces constats, et de proposer des mesures correctrices.

    Partant de la question suivant, Comment Optimiser les capacités hôtelières dans le marché des services ? Nous avons parcouru dans la littérature en marketing, des théories telles que la Servuction, Le Costumer Relation Management (CRM) et Le Revenue Management. La servuction, nous a proposé de satisfaire le client par une amélioration de la qualité perçue en vue de la fidélité, en jouant sur la participation du client au service, sur le personnel en contact avec le client, et sur le support physique du service. Nous avons aussi appris que la satisfaction n'entraine plus la fidélité du client, et qu'il entretien une loyauté polygame entre plusieurs marques. Dans le Costumer Relation Management, nous avons appris qu'il faut interagir intimement avec le client, en vue de le fidéliser, en se fondant sur une base de données clients, et une communication relationnelle personnalisée. Mais comme limite, nous avons aussi vu que sa mise en oeuvre était difficile étant donnée qu'il est transversale, aussi il est difficile d'avoir un avantage concurrentiel pérenne avec ce système. Le Revenue management

    24 D'après les chiffres tirés de l'annuaire statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun 2007

    25 Fabre pierre, Tourisme international et projet touristique dans les pays en développement,

    ministère de la coopération de la république française, paris, 1979, p. 1-89.

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    nous a proposé d'offrir le bon produit au bon client, au bon moment, et au bon prix, en identifiant les besoins des clients au niveau des micromarchés, et en optimisant l'offre en jouant sur le prix et les quantités. Nous y avons tout de même trouvé quelques réserves notamment une segmentation sous optimale (principalement basée sur la sensibilité au prix), et une pratique de prix immorale. Tout compte fait nous avons retenu le Revenue Management comme cadre théorique, ce d'autant plus qu'il intègre tout le CRM et une bonne partie de la Servuction. Sur la base des principes du revenue management, nous avons identifié sept hypothèses de recherche à vérifier :

    · H1 : l'équilibre de l'offre et de la demande en attachant plus d'importance au prix qu'aux coûts stabilise le niveau d'activité. Autrement dit, les hôtels doivent jouer sur les prix et non sur les coûts pour stabiliser leur niveau d'activité. Donc il existe un lien entre le principal critère de tarification et le niveau d'activité (occupation) des hôtels;

    · H2 : la fixation du prix en fonction du marché et non des coûts répond le mieux aux attentes du client. En d'autres termes, il existe une relation entre le prix et le taux d'occupation ;

    · H3 : la Vente sur des micromarchés segmentés et non sur des marchés de masse accroît les ventes en volume (nombre de clients). Plus clairement, le degré de segmentation de la clientèle a une influence sur le taux d'occupation de l'hôtel ;

    · H4 : la réservation des produits aux meilleurs clients accroît les ventes en valeur (chiffre d'affaires). En d'autres termes, la règle de service appliquée par l'hôtel a une influence notable sur le chiffre d'affaire ;

    · H5 : la fondation des décisions sur des connaissances et non sur des hypothèses permet de saisir les modifications du comportement du consommateur. Ou encore, la base des décisions joue sur le taux d'occupation hôtelier ;

    · H6 : l'exploitation du cycle de la valeur de chaque produit maximise le chiffre d'affaire dans chaque segment de marché. En d'autre terme, il y a un lien entre la fluctuation intelligente des prix le chiffre d'affaire de l'hôtel ;

    · H7 : la réévaluation constante des opportunités de développement du chiffre d'affaire améliore la pro activité des commerciaux, en d'autres termes, le degré de

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    décentralisation des décisions Commerciales a un lien avec le taux d'occupation des hôtels.

    Pour vérifier nos hypothèses, nous avons fait appel à la statistique, à sa technique d'enquête par sondage stratifié, à un degré. Nous avons retenu comme strates les villes de Douala et Yaoundé, avons mis au point une base de sondage constituée de 109 hôtels, et avons calculé la taille de notre échantillon avec un seuil d'erreur acceptable de 10%, ce qui nous a donné un échantillon de 52 hôtels. Nous avons calculé notre pas de sondage (Pas = 2), et tiré simplement les hôtels cibles de notre enquête. L'outil de collecte des données était le questionnaire. Le modèle d'analyse utilisé pour notre recherche est le Multinomial Logit, en raison de la nature de nos variables (discrètes) et la facilité de sa mise en oeuvre, notamment à l'aide du logiciel SPSS. Pour y parvenir nous sommes d'abord passés par la statistique descriptive, pour connaître notre base de données, et tirer les soupçons de réponses à nos questions de départ, puis avons testé le lien entre notre variable à expliquer (taux d'occupation moyen annuel), et chacune de nos variables explicatives tirées du Revenue Management. Nous avons en fin de compte mis en oeuvre la modélisation pour construire un modèle de Revenue Management propre au contexte camerounais.

    Les résultats de nos analyses nous ont permis de faire quelques constats et de tirer des conclusions. Comme principales raisons pour expliquer les mauvais taux d'occupation, nous avons constaté que les hôtels tarifient les nuitées principalement en fonction du coût de revient des chambres (40,4%) et en fonction des tarifs pratiqués par les concurrents (26,9%), et que seulement 13% des hôtels le font en fonction de la valeur perçue par le client, tel que préconisé par la théorie du Revenue Management. Nous avons aussi constaté que 3 hôtels sur 10 pratiquent la segmentation de sa clientèle, alors que la segmentation de la clientèle au niveau des micromarchés est un principe essentiel dans l'amélioration du niveau d'occupation des capacités. La règle de service « premier arrivé premier servi » est légion dans 85% des hôtels, alors qu'elle va à l'encontre du Revenue Management, qui accorde la priorité au bon client. De façon générale, 53,4% des hôtels prennent les décisions commerciales et marketing sur la base de l'intuition ou de l'observation, par opposition au Revenue Management qui recommande que ces décisions soient basées sur des données réelles issues de données statistiques. 88,5% des hôtels enquêtés disposent de données sur les clients, mais 58,7%

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    de ces archives sont consignées sur du papier (registre de police), répondant beaucoup plus à une contrainte administrative, qu'à un besoin d'information marketing, ce qui entre également en désaccord avec les principes du Revenue Management, qui serait très difficile, voir impossible de mettre en oeuvre, s'il n'est pas automatique. Dans 69% des hôtels enquêtés, les commerciaux participent aux prises de décisions, tandis que dans 23% c'est le chef qui prend les décisions et l'annonce. Les commerciaux prennent les décisions en toute indépendance dans seulement 1 hôtel sur 10. Alors que le Revenue Management recommande qu'on mette à la disposition des commerciaux toutes les informations dont ils ont besoin, de sorte qu'ils puissent prendre les décisions en toute indépendance. Ce constat est une suite logique de l'insuffisance que nous avons observée au niveau de la base de données clients.

    Nous avons par la suite testé le lien qui pourrait exister entre chaque variable du Revenue Management et le taux d'occupation des hôtels. Nous avons constaté que 5 de nos hypothèses de recherche se vérifient si nous acceptions un seuil d'erreur de 20%. Concrètement, il existe un lien entre le taux d'occupation et le prix (au seuil de 5%), la segmentation de la clientèle (au seuil de 5%), la règle de service appliquée (au seuil de 17%), la base des prises de décision (au seuil de 8%), le degré de décentralisation des décisions commerciales et marketing (au seuil de 18%). Nous avons une hypothèse qui n'a pas été confirmé. Il s'agit du lien entre le taux d'occupation et le principal critère de tarification des nuitées (car sa P-Value obtenue est de 0,27).

    En ce qui concerne la modélisation Multinomial Logit de notre théorie, nous avons dans un premier temps testé les ratios de vraisemblance de toutes nos variables explicatives, et avons constaté qu'il était très significatif au seuil de 5% (car saleur est de 0,017 < 0,05), ce qui signifie qu'au moins une de nos variables explicative sélectionnées, est significative pour expliquer les taux d'occupation moyens annuels. Ce test nous a aussi permis d'identifier le ratio de vraisemblance de chacune de nos variables, ce qui nous a permis de constater que au seuil de 10%, quatre variables nous permettent d'expliquer les taux d'occupation moyens annuels : La pratique de la segmentation, la règle de service, la base des prises de décision et le degré de décentralisation des décisions (ces 4 variables ont des coefficients de significativité inférieurs à 8%). Nous avons estimé les paramètres, pour ressortir les éléments de permettant d'écrire les équations du modèle de Revenue Management au Cameroun suivant :

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    > Ln (tocc=2/tocc=1)= 21,1391 - 2,40875 segment_0 + 3,305 regle_service_1 -

    2,02 base_prise_de_decision_1 - 18,7568 decentralisation_1 - 19,6563 decentralisation_2 [équation 1]

    > Ln (tocc=3/tocc=1)= 21,8478 - 2,91075segment_0 - 0,38293 regle_service_1 - 2,09917base_prise_de_decision_1 - 37,9305decentralisation_1 -18,0968 decentralisation_ 2 [équation 2]

    L'application de cette modélisation à une de nos variables (par exemple : la pratique de la segmentation), nous a permis de formuler l' Odds ratio suivant :

    =0,0544

    Pour ne plus faire dépendre les résultats du choix de la référence, nous avons comparé systématiquement les taux d'occupation deux a deux, en estimant le modèle avec chaque référence possible, nous avons construit un tableau récapitulant les estimations du modèle selon les différentes modalités de référence possibles ; ce qui nous a permis de lire les résultats suivants :

    · Un hôtel qui n'a pas segmenté sa clientèle aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel qui pratique la segmentation il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 40% ;

    · Un hôtel qui pratique la règle « premier arrivé premier servi » a probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65%. Autrement dit, un hôtel qui accorde la « priorité au bon client » aurait très probablement un taux d'occupation supérieur à 65% ou inférieur à 40% ;

    · Un hôtel qui prend ses décisions commerciales et marketing sur la base des informations issues de l'intuition, ou de l'observation aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%. Autrement, pour un hôtel qui prend ses décisions sur la base de informations issues de données statistiques, il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 40%

    · Un hôtel où toutes les décisions sont prises exclusivement par le chef aura plus probablement un taux d'occupation moyen annuel compris entre 0% et 40%.

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    Autrement, pour un hôtel qui pratique les équipes commerciales prennent les décisions en toute indépendance, il est plus probable d'avoir un taux d'occupation supérieur à 65%, étant donnée qu'il est très probable que ceux des hôtels où les commerciaux participent aux prises de décision ont un taux d'occupation moyen annuel compris entre 40% et 65% ;

    Pour pouvoir généraliser nos résultats à l'ensemble des hôtels des villes de Douala et de Yaoundé, ou à l'ensemble des hôtels du Cameroun, nous avons calculé le pouvoir prédictif du modèle, et avons obtenu un pourcentage de bon classement de 68,6%, ce qui veut dire qu'en prenant au hasard un hôtel en dehors de notre échantillon, nous pourrions être capables de prédire son taux d'occupation moyen annuel, sur la base de notre modèle du Revenue Management avec 68,6% de certitude.

    Nous avons par la suite formulé quelques apports et recommandations de notre recherche, sur le plan de la profession, et sur le plan scientifique :

    · Sur le plan managérial, nous avons recommandé aux professionnels du Marketing d'entreprendre les projets d'intégration du système du Revenue Management au sein de leur structure, avec une forte implication de la direction générale. Nous leur avons proposé la démarche de mise en oeuvre constituée de 9 étapes importantes, allant de la connaissance du marché à l'évaluation des résultats. Par la suite nous avons proposé quelques spécificités ajustements des éléments du Mix Marketing qu'implique ce système, pour déboucher sur la maîtrise du RAGE (Revenu des Actifs Générateurs d'Efficience).

    · Sur le plan Scientifique, nous pensons que le Revenue Management vient révolutionner le marketing, étant donné qu'avant d'entreprendre toute action du Revenue Management, nous devons au préalable quantifier les opportunités, le surcroît des recettes. Cette théorie bouscule également les habitudes en matière de fréquence d'étude marketing. Elle s'inscrit dans une démarche perpétuelle, plutôt que dans une démarche ponctuelle, améliorant au passage la technologie informatique. En fin, le Revenue Management donne davantage de valeur à l'information, au savoir. Nous pensons que le « capital savoir » devrait faire parti du bilan comptable et financier des entreprises qui ont intégré un système de Revenue Management.

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    Comme toute oeuvre humaine, notre recherche comporte sans aucun doute des limites, d'une part liées à la représentativité de l'échantillon : la première limite réside dans le choix et la taille de l'échantillon. La restriction de notre échantillon non seulement aux hôtels de Douala et de Yaoundé, mais aussi à 52 hôtels ne permet pas d'extrapoler nos résultats à l'ensemble des établissements d'hébergement touristiques du Cameroun. Par ailleurs pour une bonne mesure, il aurait fallu comparer les résultats de notre étude avec des études sur le même thème menées dans d'autres pays rassemblant les conditions similaires au Cameroun. Toutes ces insuffisances sont liées à la limite du budget et des délais de notre recherche. Nous proposons donc que des études ultérieures puissent corriger ces insuffisances.

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    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1 : liste des hôtels enquêtés Annexe 2 : Le questionnaire d'enquête

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