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Gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de kpomassè.

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par Didier HOUNNOUGBO
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise en Sociologie-Anthropologie 2015
  

Disponible en mode multipage

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1. SOMMAIRE

Titre Page

Dédicace......................................................................................................................................2

Remerciements 3

Liste des sigles et acronymes 4

Liste des schémas, cartes, graphiques, photos et tableaux 6

Résumé........................................................................................................................................8

Introduction.......................................................................................................................................9

1èrePartie: Fondements théorique et méthodologique 11

Chapitre I: Fondements théoriques. Erreur ! Signet non défini.

1.1.Situation théorique du fait social étudié. Erreur ! Signet non défini.

1.2.Concepts, théories du fait social étudié. Erreur ! Signet non défini.

Chapitre II: Approche méthodologique. Erreur ! Signet non défini.

2.1. Espace géographique du fait social étudié. Erreur ! Signet non défini.

2.2.Démarche méthodologique du travail. Erreur ! Signet non défini.

2ème Partie: Présentation et analyse des résultats............................................................................. 44

Chapitre III: Représentations sociales faites des déchets et modes de gestion des déchets adoptés par les communautés de Kpomassè. Erreur ! Signet non défini.

3.1.Représentations sociales faites des déchets à Kpomassè. Erreur ! Signet non défini.

3.2.Modes de gestion des déchets solides ménagers adoptés par les communautés de Kpomassè....................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre IV: Modes de gestion des excréta adoptés et rapport déchets-santé établi par les communautés de Kpomassè. Erreur ! Signet non défini.

4.1. Modes de gestion des excréta adoptés à Kpomassè. Erreur ! Signet non défini.

4.2. Rapport déchets-santé établi par les communautés de Kpomassè. Erreur ! Signet non défini.

Discussion................................................................................................................................. Erreur ! Signet non défini.

Conclusion................................................................................................................................ Erreur ! Signet non défini.

Références bibliographiques Erreur ! Signet non défini.

Table des matières Erreur ! Signet non défini.

1. DEDICACE

Ce travail est dédié à

HOUNNOUGBO Mathias

2. REMERCIEMENTS

Ce mémoire de maîtrise marque la fin du second cycle universitaire de formation en Sociologie-Anthropologie. Au terme de ce parcours parsemé d'embûches, il est indispensabled'adresser de vive reconnaissance et de sincères remerciements à:

v Mon directeur de mémoirele Docteur HEDIBLE Sidonie Clarisse pour avoir accepté de superviser cette recherche avec toute la délicatesse possible et de contribuer à la qualité du travail;

v Docteur ASSOGBA CooviRaymond pour toute son attention dans l'aboutissement heureux de ce travail;

v Docteur OUASSA KOUARO Monique pour son soutien;

v Mes membres de juryqui ontexaminé ce travaille jour de la soutenance.

v Tous les professeurs de Sociologie-Anthropologie de l'Université d'Abomey-

Calavi pour la qualité de la formation reçue;

v Monsieur MEVO A. Franck pour le soutien indéfectible;

v Monsieur KPANOU Angelo pour son soutien;

v Monsieur CODJIA Xavier pourson soutien;

v Monsieur HOUNNOUGBO Marcel pour son soutien indéfectible;

v Monsieur FIOGBE J.P Melonpour son soutien;

v Monsieur SETOUNGANDE Pierre pour son soutien;

v Monsieur HOUNNOUGBO Samson pour la bonne fraternité;

v Monsieur MEKPOH SètondjiHippolytepour la bonne fraternité;

v Monsieur KOKO G. Mermoz pour sa constante présence;

v Mademoiselle AVIMADJE B. A. Laeticia pour m'avoir assisté;

v MademoiselleGBEDJISSI Damienne pour son soutien;

v Tous mes amis étudiants dudépartement de Sociologie-Anthropologie de l'Université d' Abomey-Calavi;

v Mes géniteurs et toute ma famille pour les diverses prières en ma faveur;

Tous ceux qui de près ou de loin ont participé à ma formation et à la qualité de ce travail.

2. LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ADEFI/CTB : Agence Belge pour le développement.

ADEME :Agence pour la Défense de l'Environnement et la Maîtrise

de l'Energie.

APE : Association des Parents d'Elèves.

Al : Collaborateurs.

BB24 : Bénin Business24

CET : Centre d'Enfouissement Technique.

CEG : Collège d'Enseignement Général.

CH4 : Méthane.

CO2 : Dioxyde de Carbone

COGECS : Comité de Gestion Communal de la Santé.

CSA : Centre de Santé d'Arrondissement.

CSC : Centre de Santé Communal.

DCAM :Développement Communautaire et Assainissement du

Milieu.

DSM : Déchets Solides Ménagers.

DNSP : Direction Nationale de la Santé Publique.

DHAB : Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement de Base.

EPP : Ecole Primaire Publique.

FLASH : Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines.

INSAE : Institut National de Statistique et d'Analyse Economique.

IRA : Infections Respiratoires Aigües.

IST : Infection Sexuellement Transmissible.

LET :Lieu d'Enfouissement Technique.

MEHU : Ministèrede l'Environnement de l'Habitat et de

l'Urbanisme.

MSP : Ministère de la Santé Publique.

MST : Maladie Sexuellement Transmissible.

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

ONG : Organisation Non Gouvernementale.

Op.cit. : Document déjà cité

PADSEA : Programme d'Appui au Développement du Secteur de

l'Eau.

PAGED : Projet d'Appui à la gestion des Déchets et à la

Décentralisation.

PDC : Plan de Développement Communal.

PGUD : Projet de Gestion Urbaine Décentralisée.

PPEA : Programme Pluriannuel d'appui au secteur de l'Eau et

l'Assainissement.

PHA : Promotion de l'Hygiène et de l'Assainissement.

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.

PTF : Partenaire Technique et Financier.

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat.

SDAC : Schéma Directeur d'Aménagement de la Commune.

UAC : Université d'Abomey-Calavi.

UCP : Union Communale des Producteurs.

UNB : Université Nationale du Bénin.

VALDERA : Valorisation des Déchets en Energies Renouvelables et en

Agriculture.

3. LISTE DES SCHEMAS, CARTES, GRAPHIQUES, PHOTOS ET TABLEAUX

LISTE DES SCHEMAS

Schéma1: Cadre conceptuel....................................................................................................21

LISTE DES CARTES

Carte n° 1: Carte de la commune de Kpomassè ..................................................................... 3

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n° 1: Critères d'utilisation des latrines dans les ménages .............................. 3

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Bananeraie servant de dépotoir sauvage à Tokpa-Domè............................................52

Photo 2: Poubelle d'un ménage à Tokpa-Domè.......................................................................53

Photo3: Tas d'immondices aux abords du marché de Sègbohouè......................56

Photo 4: La poubelle du CSC....................................................................................................57

Photo 5: Elimination des déchets solides ménagers par le feu...........................59

Photo 6: Latrine familiale à simple fosse avec dalle en béton...........................66

Photo 7: Latrine familiale à simple fosse avec clôture en branches de palmiers......................66

Photo 8: Latrine scolaire fermée avec des briques....................................................................68

Photo 9: Latrine publique appropriée par un ménage........................................69

Photo 10: Etat d'une latrine du centre de santé................................................70

Photo 11: Latrine transformée en magasin dans un centre de santé....................71

4. LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Nombre de ménages 30

Tableau 2: Centres de documentation; nature de documents, types d'informations 3

Tableau3: Caractéristiques et taille de l'échantillon. 39

Tableau 4: Modes de gestion des déchets solides ménagers dans lesménages .................... 52

Tableau 5: Lieux servant de latrines aux enquêtés 61

Tableau 6: Types de latrines utilisées par les 30 ménages 64

Tableau 7: Coûts d'abonnement proposés par les communautés. 64

Tableau 8: Propreté de la cour des ménages. 72

Tableau 9: Les DSM comme source de maladies. 73

Tableau 10: Les maladies recensées auprès des enquêtés. 73

5. RESUME

Un meilleur traitement des déchets compte pour beaucoup dans l'hygiène et l'assainissement du milieu. A Kpomassè, les représentations sociales faites des déchetsne favorisent pas une gestion efficiente des déchets ménagers et excréta. Le butmajeur visé par cette recherche est de constituer une base de données fiable sur la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè. L'objectif qu'elle veut atteindre estd'analyser les problèmes liés à la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.Cette recherche répond à la question: Comment explique-t-on la gestion anomique des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè?

Le sujet de recherche estde naturequalitative et quantitative. Pour ce, des méthodes et des techniques de recherche qualitative et quantitative associéesà leurs outils de collecte respectifsont été utilisées. Il a été utilisél'approche systémique pour l'analyse de données collectées afin d'aborder la question de la gestion des déchets dans sa globalité dans la commune de Kpomassè.

Il ressort des analyses que:les communautésconsidèrent les déchets comme des fertilisants pour les cultures;les communautés adoptent des pratiquespopulaires (rejet, incinération, enfouissement);les déchets n'ont aucun effet néfaste sur la santé humaine selon les communautés.

Mots clés: Déchets solides ménagers, Excréta, Représentations sociales,Hygiène,Gouvernance locale, Kpomassè.

ABSTRACT

A better waste processing is very important in the hygiene and the area cleansing. InKpomassè, the social representations made ofwaste do not support an efficient management of household waste and excreta. The major objective of this research work is to constitute a reliabledatabase relevant to householdsolids trash management and excreta inKpomassè community.Its goal is to analyze the problems involved in domestic solid waste managementand excreta in this community. This research work answers the question:How does one explain the anomic management of domestic solid waste and excreta inKpomassè community?

Since the topic of the present work is characterized by quantity and quality, some quantitative and qualitative research methods and techniquesassociated with their tools for collectionare used. The systemic approach was used inthe analysis of data collected in order to tackle thequestion of full waste managementinKpomassè.

It arises from the analysis, thatcommunities regard waste as fertilizers for cultures; they adopt popular practices such as rejection, incinerationand hiding, andthat waste does not have anyharmful effect on the human health according tothe communities.

Keywords: Domestic solid waste, Excreta, social Representations, Hygiene,local Governance, Kpomassè.

INTRODUCTION

Depuis plus d'un demi-siècle après les indépendances des Etats africains;les institutions, les villeset les Etats n'ont pas trouvé les solutions appropriées à la gestion efficiente des déchets ménagers afin de réduire les problèmes en milieu urbain d'Afrique.La collecte des déchets solides ménagers et l'élimination des eaux usées constituent aujourd'hui l'une des plus grandes difficultés à laquelle les municipalités africaines sont confrontées. Ces difficultés se traduisent par l'accumulation des déchets ménagers dans les rues et les parcelles non habitées; l'érection de nombreux dépotoirs sauvages et des points insalubres, des eaux usées et pluviales dans de nombreux quartiers des communes.

De plus, le boom démographique que connaît la plupart des Etats africains empire la situation d'insalubrité environnementale dans laquelle vivent les communautés de ces Etats, (Ministère d'Etat, Ministère du plan et du développement, 2007).

Par ailleurs, l'Etat Béninois a prévu dans sa constitution du11 Décembre1990 en son article27;que«Toute personne a droitàun environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre». L'Etat veille à la protection de l'environnement. Pour cela, la loi N°97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin stipule en son article 93 que «La commune a la charge de la collecte et du traitement des déchets ménagers autres que les déchets industriels.»

Malgré toutes ces dispositions réglementaires qui existent et toutes les infrastructures d'assainissement et d'hygiène dont l'Etat dote les communes grâce aux programmes (PPEA, PADSEA, PGUD etc.), Il est remarqué encore que dans les agglomérations des communes du Béninil existe des dépotoirs sauvages, des tas d'immondices, des excrétaetc.

Les communautés du Bénin font une gestion anomique des déchets solides ménagers et excréta avec la conséquence directe qui est l'insalubrité de l'environnement. Cette insalubrité au lieu de focaliser l'attention des communautés elles même et surtout celle des autorités locales ne fit rien.Pourtant, lesautorités locales ont reçu plein pouvoir sur les collectivités locales et doivent agir pour offrir aux communautés de meilleures conditions de vie.Elles ont pour la plupart d'entre elles élaborés des feuilles de route de développement de leur communepour réussir la mission à eux confiés par le pouvoir central. Ces feuilles de routes désignées sous les noms: plan de développement communal et schéma directeur d'aménagement de la commune (PDC; SDAC), montrent la bonne foi des élus locaux d'oeuvrer pour le développement des collectivités locales. Ce changement social durable prôné et voulu par ces acteurs de développement rencontre des obstacles de divers ordres: manque de ressources financières et matérielles, problèmes de gestion de l'environnement,l'accoutumance des communautés aux méthodes traditionnelles de gestion des DSM et excréta etc. Ce dernier obstacle rend la tâche difficile du moment où il plonge les communes dans l'insalubrité totale, une insalubrité qui détériorede façon sournoise la structure sanitaire des communautés du Bénin. Les communautés de Kpomassè n'ont guère échappées à ce fléau que constituent les déchets, toute chose quicrée à l'esprit des acteurs de développementde cette commune une hantise. Cette situation appelleàla question suivante: Quelle est la cause de la gestion anomiquedes DSM et excréta dans la commune de Kpomassè?

Cette recherche consacrée à la «Gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.» a pour objectifd'analyser les problèmes liés à la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans cette commune.Ce mémoire s'articule autour de deux axes: les Fondements théorique et méthodologique puis la Présentation et l'analyse des résultats.

3. 1ÈRE PARTIE

4. FONDEMENTS THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I: FONDEMENTS THEORIQUES.

Ce chapitre présente la structure théorique sur laquelle repose toute la recherche et le travail en tant qu'élaboration scientifique. Il est subdivisé en: situation théorique du fait social étudié etillustration schématique du fait social étudié.

o 1.1. SITUATION THEORIQUE DU FAIT SOCIAL ETUDIE.

Il s'agit de poser la problématique du fait social étudié dans cette élaboration scientifique;elle évoque les questionnements que celle-ci suscitede même que l'opportunité decette recherche.

1.1.1. Problématique

«De nos jours, les questions touchant à la gestion des déchets urbains et par extension la planification, la gestion de l'environnement urbain comptent parmi les plus complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires urbains en raison de leurs effets sur la santé humaine et le développement durable» (ATTAHI, 1996).

En Afrique, l'urbanisation très rapide ajoutée à la forte croissance de la communauté urbaine et aux moyens limités fait que la gestion des déchets devient unvéritable problème dans l'hygiène et l'assainissement des Etats. Les questions d'assainissement, plus précisément celles liées à la gestion des déchets ménagers sont de plus en plus placées au premier rang des enjeux environnementaux des Etats africains; car, pour le développement durable, ces Etats ont besoin des acteurs sociaux jouissant d'une bonne santé physique, mentale et sociale.

Ainsi la république du Bénin a pris des dispositions réglementaires; telles que: la loi N°87-015 du 21 Septembre 1987 portant code de l'hygiène publique;la loi N°97-029 du 15 Janvier 1999 portantorganisationdescommunesenrépubliquedu Bénin. Toutes ces dispositions réglementaires bien qu'existantes n'ont pas empêchésle Bénin d'être caractérisé par une conscience environnementale lacunaire. Cet état de chose s'accentue à cause de l'accroissement rapide de la communauté, de l'urbanisation rapide non contrôlée et non maîtrisée que connaît le pays (taux d'accroissementannuel=3,23%INSAE,2002). Le ramassage des déchets solides ménagers, la vidange des fosses et l'évacuation des eaux usées sont les problèmes auxquels les autoritéslocales et les communautés doiventfairefacedansl'hygièneetl'assainissementdeleur environnement. Les problèmes liés à la gestion des déchets solides ménagers ont atteint des proportions telles que les mesures prises aux différents niveaux de l'administration par exemple:doter les communes des infrastructures d'hygiène et d'assainissement au travers des programmes (PPEA, PGUD, PADSEA etc.) et les institutions privées ADEFI/CTB etc. se sont généralement révélées infructueuses; car, les représentationssociales faites des déchets ménagers; les modes de gestion des déchets adoptés par les communautés et l'appréhension qu'elles ont des risques liés à la cohabitation avec les déchets solides ménagers ne s'accordent pas toujours avec les logiques des dirigeants et spécialistes urbains.

A cet effet TRAORE (2002) affirme que: «les modalités de gestion des déchets reposent sur les logiques contrastées qui sont dues au fait que la définition des déchets est relative (...). En outre, les modalités de gestion des déchets ont une connotation culturelle, à partir du moment où ce qui est déchet, sale ou propre pour les uns ne l'est pas pour les autres.». Même au-delà des représentations sociales et les modes populaires de gestion des déchets qui ne favorisent pas la gestion efficiente des déchets ménagers, il faut noterque les infrastructures sanitaires dont a bénéficié la commune de Kpomassè sont restées pour la plupart non fonctionnelles. Pour cela, les communautés assistent impuissantes à la dégradation de l'environnement ce quiles expose de façon préjudiciable à plusieurs maladies.

1.1.2. Problème

La problématique de la gestion des déchets solides ménagers et excréta est devenue un véritable problème dans l'hygiène et l'assainissement de l'environnement dans la commune de Kpomassè. La commune se caractérise par un environnement de plus en plus malsain et insalubre due à la formation de nombreux tas d'immondices dans ses arrondissements. Il est à noter que la commune ne dispose pas de structures de collecte des déchets solides ménagers ni de centres ou lieux d'enfouissement technique des déchets (CET, LET). Les méthodes de gestion utilisées par les communautés de Kpomassè sont les pratiques populaires. Les déchets solides ménagers se retrouvent déversés dans la nature sans aucun souci pour l'environnement donnant lieu à des tas d'immondices, des dépotoirs sauvages au bord des voies et sur des parcelles non habitées etc.

Les ménages ne disposent pas de latrines conformes aux normes et les latrines publiques sont non fonctionnelles ou abandonnées parce que mal entretenues. Tout ceci oblige les communautésde la commune de Kpomassè à déféquer dans les fosses d'aisance ou à l'air libre, polluant ainsi le sol, le sous-sol et l'atmosphère. Cet environnement malsain expose malheureusement les communautés de Kpomassèà beaucoup de maladies dont les plus fréquentes sont: le paludisme, la diarrhée, la bilharziose, le choléra etc. Pourtant, la gestion des déchets solides ménagers devrait être considérée au même titre que les autres questions de développement à savoir: lutte contre la pauvreté, lutte contre les MST/IST; mais elle est reléguée au second plan. Face à la rapide augmentation du volume des déchets sur les dépotoirs sauvages, aux bords des voies, dans les marchés, les institutions scolaires et sanitaires de la commune de Kpomassè due à la poussée démographique(taux d'accroissement annuel = 1,34% INSAE, 2002), il s'est posé la question de recherche suivante: Comment explique-t-on la gestion anomique des DSM et excrétadans la commune de Kpomassè?L'approche adoptée pour trouver des réponsespertinentes à cette question est l'hypothético-déductive; pour cela,des hypothèses ontété formulé avant l'enquête de terrain.

1.1.3. Hypothèses de travail

D'aprèsGRAWITZ(1976),l'hypothèseestunepropositionde réponses aux questions soulevées par la problématique. Les hypothèses sont:

1. les représentations sociales faites des déchets expliquentlagestionanomique des déchets ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.

2. les modes de gestion des déchets ménagers et excréta adoptés par les communautésexpliquent la gestion anomique des déchets ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.

3. la faible appréhension par lescommunautés des risques liés à la cohabitation avec les ordures sur leur santé explique la gestion anomique des déchets ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.

Telles sont les trois hypothèses à vérifier enles confirmant ou les infirmant au terme des investigations sur le terrain avec l'aide des objectifs de cetterecherche.

1.1.4. Objectifs de recherche

1.1.1.1. Objectif global

Il s'agitd'analyser les problèmes liésà la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.

1.1.1.2. Objectifs spécifiques

1- Recenser les discours des communautés de la commune de Kpomassè ausujet des déchets solides ménagers et excréta.

2- Décrire les modes de gestion des déchets solides ménagers et excrétaadoptés par les communautés de la commune de Kpomassè.

3- Etablir une corrélation entre la santé humaine et les déchets ménagersdans la commune de Kpomassè.

1.1.5. Justification du choix du sujet.

A cette étape, il est question de présenter les raisons qui justifient le choix de ce sujet de recherche.

1.1.1.3. Raisons subjectives

Le choix du sujet «Gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè» vient d'un amour à vivre dans un environnement plaisant et plus particulièrement d'un attachement aux questions liées à l'Homme dans son environnement. Ici, le champ d'investigation «la commune de Kpomassè» estchoisie à cause de son insalubrité grandissante et écoeurante, la dégradation sournoise de l'état de santé des acteurs sociaux dont les efforts doivent aider à son développement surtout la jeune génération.

1.1.5.2. Raisons objectives

Débattre de la gestion des déchets ménagers et surtout questionner les facteurs qui expliquent la gestion anomique des déchets solides ménagers vient de la volonté de contribuer à l'éveil de la conscience des communautés pour une gestion efficiente des déchets solides ménagers dans la commune de Kpomassè. Les résultats de cette entreprise scientifique serviront de base de données fiable pour des actions adéquates pour parer aux conséquences des déchets sur la santé des communautés et sur le développement durable de la commune. Le peu d'intérêt que manifestent les communautés et les autorités locales de la commune pour la gestion des déchets solides ménagers est étonnant parce que la gestion des déchets est partie intégrante des questions de développement au même titre que les besoins énergétiques, etc.

En plus des approches techniciennes auxquelles les acteurs de développement sont habitués en ce qui concerne les déchets ménagers, il fautmettre à leur disposition un nouveau document scientifique qui aborde la question des déchets sous une approche socio-anthropologique. Voilà les raisons du choix de ce sujet de recherche.

o 1.2. CONCEPTS, THEORIES DU FAIT SOCIAL ETUDIE.

Cette section est consacrée à la définition des concepts présents dans l'énoncé du sujet de rechercheabordé; à la présentation du cadre conceptuel de la recherche et à la délimitation sémantique dufait social étudié dans cette recherche.

1.2.1. Clarification des concepts

Le caractère polysémique des mots est susceptible de créer des confusions et malentendus entre chercheurs en sciences. C'est pourquoi DURKHEIM (1981)disait déjà que: «Toute investigation scientifique porte sur un groupe de phénomènes qui répondent à une même définition. La première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache, et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et vérification». Il est donc indispensable de définir les concepts clés pour mieux situer l'objet et le cadre de cette investigation. Ainsi, seront définis les mots et les groupes de mots suivants: Déchets solides ménagers; Excréta; Représentations sociales; Hygiène; Gouvernance locale; Kpomassè.

Ainsi, pourSANE(1999), les Déchets solides ménagers désignent: «Toute substance ou tout résidu issu de l'activité de production ou de consommation des ménages hormis les déchets organiques». Il est appeléordures ménagères, les déchets produits quotidiennement par les ménages pour le besoin de vie. Ce concept inclut: les débris de verre, ou de vaisselle, les feuilles mortes, les balayures, les cendres, les ordures provenant des écoles et bureaux. Selon les participants à la conférence des Nations Uniesde Rio sur l'environnement et le développement (Nations Unies, 1993) «lesdéchets comprennent toutes les ordures ménagères et déchets non dangereux, tels que les déchets des établissements commerciaux et collectifs, les balayures de voirie et les gravats» mais ledéchetest également désigné par «Tout ce que le propriétaire abandonne, destine à l'abandon ou se trouve dans l'obligation de se débarrasser». La même idée se retrouve dans la définition qu'en donne ADEME,«Tout résidu provenant d'une collectivité humaine, d'un processus de fabrication, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble, abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon», (NYASSOGBO,2005). Dans le cadre de cette recherche, l'enquête de terrain a tenu compte des déchets solides ménagers qui sont aussi appelés déchets domestiques ou ordures ménagères. Très souvent ils proviennent des cuisines, habitations, bureaux (cendres, plastiques et chiffon), des activités artisanales et commerciales(les feuilles de «chikuagués»), et du nettoyage des espaces publics «marchés, hôpitaux», (MBODO, 2009). Les autres types de déchets solides à savoir industriels(les déchets solides issus des industries); biomédicaux ou médicaux (ceux issus des centres de santé) n'ont pas été abordés dans cette recherche. La gestion des déchets solides ménagers est l'ensemble des actions et moyens visant à traiter et à protéger l'environnement contre les nuisances que peuvent causer les déchets destinés à l'abandon. Elle implique la pré-collecte, la collecte, l'évacuation et le traitement des déchets, (ALASSANI, 2007). Il ressort de toutes ces définitions que les expressions ordures ménagères, déchets solides ménagers, déchets et déchets solides utilisées dans cette élaboration scientifique désignent la même réalité. Lesexcréta ou matières fécaleségalement appelées (fèces, fientes, selles, caca, crotte, étrons ou excréments) sont le résidu de la digestion; substances ou particules non assimilées et masses de bactéries du tube digestif expulsées par l'anus lors de la défécation,accompagnées souvent de gaz (principalement du méthane, CH4). Lagestion des excréta est l'ensemble des opérations de production; de pré-collecte, collecte et de traitement des excréta. Il faut retenir qu'ici, l'accent est particulièrement mis sur les déchets humains encore appelés excréments ou excréta, caca, selles qui sont des résidus de la digestion expulsés par l'anus lors de la défécation accompagnée souvent de gaz (principalement du méthane CH4) afin de circonscrire l'objet«excréta».

Parailleurs,lagestiondesdéchetsetl'applicationdesrègles d'hygiène sont liées à un corpus de représentations sociales faites des déchets et de l'Hygiène. En effet, lesreprésentationssociales sont généralement définies comme des «connaissances de sens commun» dans le sens où elles incluent l'ensemble des croyances et connaissances produites et partagées par les membres d'un groupe, à propos d'un objet. Les représentations sociales, en psychologie sociale ont été définies comme un savoir commun à un groupe, «une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social ou culturel», (JODELET, 1989). En portant sur les déchets ménagers, les représentations sociales font correspondre à ceux-ci, une signification. Dans ce cas, les représentations sociales renvoient à un univers symbolique de significations et d'opinions à partir duquel la réalité quotidienne est décryptée.

La santé se définit comme «l'équilibre et l'harmonie de toutes les possibilités biologiques, psychologiques et sociales de la personne humaine». Cet équilibre exige d'une part, la satisfaction des besoins fondamentaux de l'homme qui sont qualitativement les mêmes pour tous les êtres humains (besoins affectifs, nutritionnels, sanitaires, éducatifs et sociaux etc.), d'autre part, une adaptation sans cesse remise en question par l'homme pour un environnement en perpétuelle mutation», (MOUNIER, 1980op.cit. MELIHO, 2009). Selon l'OMS la santé est l'état de bien-être physique, mental et social. Lasanté estdéfinie dans le cas précis comme un état debien-être physique et mental, une disposition favorable à l'ensemble des fonctions biologiques et psychologiques de l'organisme, reconnu par l'individu et la société. Et pour préserver cette santé, l'observation des règles d'hygiènes'avère très importante. Il faut retenir que l'Hygiène est définie comme l'ensemble des règles que l'on doit suivre pour conserver sa santé. Elle renvoie à la propreté et à l'ordre qu'il faut entretenir avec soin, sur soi et autour de soi. Les variantes de l'hygiène sont nombreuses et concernent l'eau, la nutrition, le milieu, le corps, le vêtement,(HALIDOU, 2013). Toutefois, il s'agit ici d'hygiène du milieu. Selon l'article 93 de la loi N°97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin « La commune a la charge de la collecte et du traitement des déchets solides autres que les déchets industriels.», (DJOHY, 2012).Ce qui revient à dire que le pouvoir central confie aux communes donc à la gouvernance locale la gestion des déchets. La gouvernance locale est l'ensemble des règles, procédures, institutions et mécanismes mis en place en dehors de l'Etat, pour permettre aux citoyens d'exprimer leurs intérêts, d'exercer leurs droits et de participer au processus de prise de décisions, à l'exercice du pouvoir et de gestion des ressources dont ils disposent, (AMADOU,2008). Cette recherche définit la gouvernance locale comme l'a fait le PNUD à savoir: «La démocratisation des processus de décisions pour la gestion d'un territoire». Elle implique l'exercice de leurs responsabilités par l'état, les collectivités territoriales quand elles existent, et la participation des communautés, des ONG et des organisations de base aux processus de prise de décisions. Dans le cadre du présent mémoire, la gouvernance locale suppose que chacun des acteurs sociaux appréhende correctement le cadre institutionnel dans lequel il évolue, connaît son rôle, ses responsabilités et les marges de manoeuvre dont il dispose et qu'il peut exploiter dans le domaine de la gestion des déchets ménagers.

1.2.2. Cadre conceptuel

Représentations sociales faites des déchets dans la commune de Kpomassè.

Les modes de gestion des déchets solides ménagers et excréta adoptés par les communautés dans la commune de Kpomassè.

La faible appréhension par les communautés des risques liés à la cohabitation avec les déchets à Kpomassè.

Gestion anomique des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.

Schéma1: Cadre conceptuel

Insalubrité de l'environnement à Kpomassè

Ce schémaest une illustration de la réalité sociale qui est la « gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè». Il présente d'abord les facteurs qui expliquent la gestion anomique des déchets solides ménagers et excréta; ensuite il présente la conséquence immédiate qui est l'insalubrité de l'environnement à Kpomassè. Ce schéma montre que les représentations sociales faites des déchets solides ménagers et excréta sont les premiers obstacles à la gestion efficiente des déchets et des excréta dans une société. S'inspirant de la citation de HEGEL(1999)selon laquelle: «Vos pensées déterminent vos actions.», il est à dire que les représentations sociales faites des déchets à Kpomassè déterminent les modes de gestion des déchets solides ménagers et excréta que les communautés vont adopter.

De plus, les représentationssociales faites des déchets expliquent la faible appréhension par les communautés des risques liés à la cohabitation avec les déchets solides ménagers et excréta àKpomassè.

1.2.3. Revue critique de la littérature

Parlant de la recherche et d'autres investigations en sociologie, MENDRAS(1996) affirmait que: « le sociologue (....) n'a pas la prétention de repenser la totalité d'un problème. Il veut regarder les faits et en tirer des schémas d'analyses et de représentations. Pour ce, il commence par examiner les conclusions de ses devanciers qui ont étudié les mêmes faits ou analogues et à partir de leurs conclusions, il cherche à aller plus loin avec des instruments plus performants».S'inspirant de cette affirmation,ladocumentationexistantesurla gestion des déchets solides ménagers dans les communes a été parcourue. Elle occupe une place de choix dans la littérature sur lagestion de l'environnement de par son abondance et sa diversité. Cet intérêt que portent les différents chercheurs à la question se justifie par la formation de grands tas d'immondices dans les communes et les conséquences néfastes des déchets sur la santé des communautés.

Dans son mémoire de maîtrise: «Logiques d'acteurs autour de la gestion des déchets ménagers dans l'arrondissement de Malanville», HALIDOU (2013) a analysé les logiques d'acteurs autour de la gestion des déchets ménagers dans l'arrondissement de Malanville;le chercheur présente les facteurs qui expliquent l'insalubrité de cet arrondissement et les conséquences néfastes des déchets ménagers sur la santé des communautés dudit arrondissement. Le chercheurs'est appesanti sur les représentations sociales faites de la gouvernance locale et les déchets ménagers. Pour lui, le manque de ressources financières, matérielles et humaines favorise la prolifération des déchets ménagers dans l'arrondissement de Malanville. Cette recherche est très importante et très utile parce qu'elle fournit des pistes de réponses à cette quête des facteurs qui expliquent la gestionanomiquedes déchets solides ménagers et excréta.

De même, dans son rapport intitulé: «Accumulation des ordures ménagères et dégradation de l'environnement: quelques pistes pour une viabilité environnementale dans le processus du développement africain», NYASSOGBO(2005) a abordé la problématique de l'accumulation des ordures ménagères dans les métropoles d'Afrique. Selon l'auteur, c'est l'accroissement rapide de la communauté urbaine et l'extension démesurée de l'espace dus à l'urbanisation non contrôlée et non maîtrisée de l'Afrique qui sont à la base des problèmes de gestion des déchets solides ménagers. Il a distingué deux principaux modes de gestion des ordures solides ménagères: Les méthodes populaires (incinération, enfouissement, rejet dans la nature) et modernes (pré collecte, transport et traitement). Pour lui, la première est utilisée par les communautés à revenu modeste et la seconde par les communautés aisées. Cet auteur apporte d'importants outils d'analyse à cetterecherche quand il commence à énumérer les divers modes de gestion et la cause possible d'une gestionanomiquedes déchets solides ménagers.

Dans son mémoire intitulé: «La gestion des déchets ménagers à Porto-Novo et la problématique des mutations et comportements socio-économiques et administratifs»,VIGNINOU(2002)rend compte des insuffisances notées dans le système de gestion des ordures dans la ville de Porto-Novo. En effet, il révèle de graves insuffisances dans la pré-collecte, la collecte, la mise en décharge et le recyclage des déchets. Il a montré la présence de tas d'ordures dans la ville et a constaté que les parcelles non habitées servent de lieux de décharge, certaines rues sont jonchées d'ordures, les eaux usées sont déversées directement dans les caniveaux et les bas-fonds servent de réceptacles des déchets urbains. Il a fustigé les comportements des communautés qui ne sont pas de nature à favoriser l'assainissement de la ville malgré les sensibilisations organisées à leur endroit. L'implication des communautés pour la réussite des projets de développement et surtout ceux de l'assainissement de l'environnement est la préoccupation de CERNEA dans l'ouvrage «La dimension humaine dans les projets de développement «Les variables sociologiques et culturelles», (CERNEA, 1999). Il met l'accent sur l'importance de l'implication des communautés; cet ouvrage présente les raisons de l'échec des projets de développement mis en oeuvre par les acteurs chargés du développement. Dans cette recherche, cette implication des communautés qu'il conseille est la bienvenue pour la parfaite réussite des projets d'assainissement de l'environnement et surtout ceux de la gestion des déchets solides ménagers dans la commune de Kpomassè.

Aussi, dans leur ouvrage:«Déchets urbains: nature et caractérisation»,MAYSTRE et al. (1994) montrent qu'une bonne gestion des déchets nécessite qu'on ait des informations sur la nature, les caractéristiques et la taille des déchets produits. Leur livre propose alors une classification complète des déchets urbains, avant de s'intéresser spécifiquement aux déchets solides ménagers pour lesquels le mode de pré-collecte et collecte, de transport et de traitement sont analysés, cet ouvrage catégorise les déchets et ceci permet à cette recherche de distinguer les biodégradables des non dégradables.

Les études réalisées sur «La contribution à la connaissance de l'espace urbain et la recherche de solutions aux problèmes de gestion des déchets solides dans la ville de Cotonou»,TONON(1987)préconisent la mise en décharge contrôlée, le compostage, le recyclageet l'incinération comme méthodes de traitement possible des déchets. Il trouve que le compostage est la méthode de traitement la plus appropriéeadaptée à la condition de vie et au climat tropicale.

Cette revue critique de la littérature a permis de voir que les facteurs qui expliquent la gestionanomique des déchets solides ménagers sont multiples et multiformes et varient en fonction des villes. Elle a également permis de noter que la gestion efficiente des déchets solides ménagers dépend de plusieurs facteurs à savoir: les conditions de vie, le niveau d'instructions; les réalités en matière de gestion des ordures ne sont non plusidentiques.

Ainsi, malgré l'abondance de littératures sur la question, des recherches spécifiques au niveau de chaque ville permettront de résoudre de façon spécifique les problèmes en tenant compte des réalités socio-économiques, administratives, démographiques et environnementales de chacune d'elles. De tous les travaux cités, aucun n'a abordé de façon spécifique la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè.

1.2.4. Dépouillement, traitement et analyse des données.

La pré-enquête vient avant l'enquête proprement dite; puis après la phase de dépouillement qui a été fait manuellement vient l'analyse des données de terrain et la vérification des hypothèses. Le modèle d'analyse systémique a été utilisé parce que la question de la gestion des déchets est transversale et recoupe diverses dimensions (sociales, économiques, environnementales etc.) de la vie des communautés. L'approche systémique a permis de considérer la commune de Kpomassè comme un système pour circonscrire la question des déchets ménagers et l'aborder dans sa globalité. Il faut retenir qu'un modèle d'analyse est défini comme la représentation d'un phénomène complexe de manière à réduire sa complexité pour mieux comprendre, prédire et expliquer ce phénomène. Les données collectées ont été traitées et analysées conformément aux objectifs spécifiques et en fonction du plan de rédaction. Ici l'approche systémique a permis de parcourir tous les secteurs de la vie des communautés de Kpomassè; elle a aussi permis de voir que la cause de toutes ces attitudes et habitudes adoptées par les communautés de Kpomassè et qui expliquent la gestion anomique des déchets est leur culture, de proposer des approches de solutions concrètes et applicables afin de contribuer à améliorer les conditions de vie des communautés de Kpomassè.

1.2.5. Délimitation du sujet

«Gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè» est une problématique qui renvoie à la sociologie de l'environnement. Elle investira les attitudes des communautés et celles des autorités locales face à la gestion des déchets solides ménagers et des excréta. Le but de cette recherche est de constituer une base de données fiable sur la gestion des déchets solides ménagers et des excréta vue sous une approche socio-anthropologique dans la commune de Kpomassè, son objectif est d'«analyser les problèmes liés à la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè». Les unités sociales à parcourir sont: les arrondissements, les ménages, les centres de santé, les EPP et les CEG, la gare routière et les marchés. Au total, quarante-sept(47) unités sociales sont à investir et nécessitent une perspective plus large rendant ainsi l'analyse particulièrement difficile. Dans le cadre de cette recherche, cette démarche lui donne un caractère qualitatif. Toutefois, il est fait appel à des données chiffrées donc quantitatives pour apprécier l'ampleur du phénomène dans les différents arrondissements parcourus. «Les faits ne sont appelés (en renfort) que pour appuyer une construction théorique construite antérieurement.», (GIRAUD, 1997), donc des données chiffrées et des photos viendront appuyer les données qualitatives.

CHAPITRE II: APPROCHE METHODOLOGIQUE.

Ce deuxième chapitre du mémoire est consacré à la présentation de la commune de Kpomassè ayant servi de terrain à la rechercheet de la démarche méthodologique de la recherche. Il est réparti en: espace géographique du fait social étudié et la démarche méthodologique du travail.

o 2.1. ESPACE GEOGRAPHIQUE DU FAIT SOCIAL ETUDIE.

Cette section présente la commune de Kpomassè qui a servi d'espace géographique pour les travaux de terrain et les raisons de son choix.

2.1.1. Présentation du champ d'investigation.

Il s'agit ici de présenter la commune de Kpomassè, sa situation géographique, sa communauté et ses traits indicatifs.

2.1.1.1. Situation géographique.

La commune de Kpomassè est située au Sud-ouest du département de l'atlantique. Elle fait frontière avec la commune d'Allada au Nord, la commune de Ouidah au Sud, la commune de Tori-Bossito et celle de Ouidah à l'Est. Elle est séparée des communes de Comé et de Bopa (département du Mono) à l'Ouest par le lac Ahémé, (Carte1 de la commune).

nnnnnnnnhh

Carte n° 1: Carte de la commune de Kpomassè

Source: Rapport diagnostic, Programmation Communale Eau, Kpomassè, 2010

D'une superficie de 305 km2, Kpomassè représente environ les 9% du territoire de l'Atlantique et les 2,26% du territoire national. Elle est constituée de soixante-huit (68) villages répartis dans neuf (09) arrondissements qui sont: Agonkanmè, Aganmalomè, Agbanto, Dédomè, Dekanmè, Kpomassè, Sègbohoué, Sègbéya, Tokpa-Domè, (SDAC, 2011 et PDC, 2012).

2.1.1.2. Environnement physique

La commune de Kpomassè est caractérisée par un climat subéquatorial à quatre saisons dont deux sèches et deux pluvieuses. Son relief est relativement plat avec des pentes légères de moins de 2%, (SDAC, 2011 et PDC, 2012).

Sur le plan pédologique, environ 80% du territoire de la commune de Kpomassè sont constitués de sols ferralitiques. Les sols hydromorphes recouvrent un peu plus de 6 % de la commune et se retrouvent surtout le long des rives du lac Ahémé.

Le couvert végétal est principalement caractérisé par des terres en jachère parfois sous palmiers. Il est observé de marécages le long des rives du lac Ahémé.

La faune est composée de petits gibiers. La faune aviaire le long du lac est constituée de plusieurs espèces d'oiseaux comme les sternes, les cormorans, les tisserins, les éperviers, les martins pêcheurs et les hérons cendrés, (SDAC, 2011 et PDC, 2012).

2.1.1.3. Environnement humain

Au troisième recensement de 2002, la commune de Kpomassè a une communauté de 57639 habitants dont 28 625 hommes pour 29 014 femmes donc un taux de masculinité de 98,7%, (INSAE, 2002). La communauté de Kpomassè représente 7,15% de celle du département de l'Atlantique et y occupe l'avant dernière place devant la commune de Tori-Bossito. Cette communauté est repartie entre 11 561 ménages dont la taille moyenne est 4,96. En 2012, le nombre de ménages avoisinerait 13207, (Tableau 1).

Tableau 1: Nombre de ménages

Arrondissements

Nombre de Ménages en 2002 (INSAE/RGPH3)

Nombre de Ménages (INSAE/RGPH) estimation 2012

1

AGANMALOME

978

1117

2

AGONKANME

1010

1154

3

AGBANTO

1318

1506

4

DODEME

1025

1171

5

DEKANME

1724

1969

6

KPOMASSE-CENTRE

1842

2104

7

SEGBEYA

643

735

8

SEGBOHOUE

1304

1486

9

TOPKA-DOME

1720

1965

 

TOTAL

11561

13207

Source: RGPH3; INSAE (2002), Taux d'accroissement annuel =1,34

2.1.1.4. Groupes socioculturels, organisation sociale, dynamique associative et genre

Selon les données de l'INSAE en 1992, cette communauté était de 50 059 habitants. Le taux de croissance démographique de la commune est de 1,42 %, taux nettement inférieur à celui du département (4,29 %) et même au taux de croissance naturelle du Bénin évalué pour la période 1992-2002 à 3,23 %.

Selon les projections, du schéma directeur d'aménagement de la commune (SDAC, 2011) faites sur les sources des données de l'INSAE; la communauté de la commune de Kpomassè était de 70 950 habitants en 2010. A l'horizon 2019, elle avoisinerait les 99 709 habitants et 121 616 habitants en 2025 soit plus du double des acteurs sociaux de 2002.

La densité de la communauté de la commune de Kpomassè est de 188,98 habitants au km2. La communauté de Kpomassè est inégalement répartie dans les différents arrondissements. Les arrondissements de Dékanmè, de Kpomassè-centre et de Tokpa-Domè sont les arrondissements les plus peuplés.

La commune de Kpomassè est peuplée d'une diversité culturelle avec une prédominance des Adja. Les groupes culturels rencontrés sont les Adja, les Pédah et assimilés (53.4%), les Fon (40.4%), Yoruba (4.7%), les Peulh (0.2%), les Batonou (0.1%), autres (1.2%).

L'organisation au sein des groupes socioculturels est caractérisée par la structure patrilinéaire. Les villages sont co-administrés par les Chefs élus de l'administration moderne qui ont officiellement tous les pouvoirs d'administration et la chefferie endogène qui a toujours droit de cité et dont les dignitaires exercent des pouvoirs non négligeables dans la vie du village. Le pouvoir traditionnel est représenté par les rois, les chefs de clan, les chefs de collectivités familiales et les dignitaires des couvents de vodouns. Malgré la modernité, le pouvoir endogène conserve encore son caractère sacré et cohabite pacifiquement avec l'autorité administrative.

A l'échelle familiale, l'homme reste le chef de ménage. La femme apporte une contribution économique au foyer mais ne dispose que de très peu de pouvoir de décision. Elle joue ainsi un rôle capital dans les tâches de production en s'adonnant aux activités de petits commerces, de transformations agroalimentaires.

Il est noté au plan associatif, une certaine dynamique qui se traduit par la présence:

1. de plusieurs ONG intervenant dans la promotion du développement communautaire;

2. d'une association communale de développement;

3. des associations de développement d'arrondissement;

4. des associations de jeunes;

5. des associations de femmes;

6. des organisations paysannes (Groupements de production, UCP...);

7. des groupements d'artisans;

8. des groupes sociaux (APE, COGECS etc.).

La présence des femmes est remarquable au niveau des organisations et associations à caractère économique. Par contre, elles sont minoritaires dans les autres types d'association. Tous ces groupes travaillent en synergie avec le Conseil Communal.

2.1.1.5. Religions, coutumes et traditions

La Commune est caractérisée par une diversité de groupes culturels. Ceux-ci pratiquent plusieurs religions dont les plus importantes sont les cultes endogènes (76.8%), les catholiques (17.7%), protestants (0.2%), musulman (1.1%) et autres religions (4.2%), (SDAC, 2011 et PDC, 2012).L'attachement aux religions endogènes est très ancré chez les communautés de la commune. Il se traduit par une dévotion au vodoun et par une kyrielle de rythmes et danses endogènes. Des monuments existent pour matérialiser la diversité de vodouns.

Dans le domaine de la croyance, les totems et les tabous, les interdits sociaux, alimentaires et claniques existent également, mais de moins en moins respectés à cause de la prédominance des religions révélées et de la multiplication des groupes religieux d'obédience protestante baptiste ou autres. Ainsi, les lieux autrefois sacrés, les forêts et cours d'eau fétiches sont de plus en plus désacralisés, (SDAC, 2011 et PDC, 2012).

La commune abrite dans son arrondissement de Sègbohouè, un Petit Séminaire (le séminaire St Joseph du lac) et un foyer de charité (le foyer Marie Reine de la paix).

2.1.1.6. Economie locale

La commune de Kpomassè est rurale avec environ 54,5% de sa communauté active dans le secteur agricole. La production végétale occupe près de 80% de la communauté agricole. Les cultures pratiquées sont le maïs, le manioc, les cultures maraîchères, le palmier à huile, l'ananas, etc. Les espèces élevées dans la commune sont les volailles, les porcins, les caprins, les aulacodes et les bovins.

La pêche constitue une des principales activités économiques de la commune grâce au lac Ahémé qui traverse la commune sur toute sa longueur.

La transformation agroalimentaire est la spécialisation des femmes et se mène dans tous les arrondissements.

La commune de Kpomassè dispose de six (06) principaux marchés dont le plus important est celui de Tokpa-Domè. Le niveau d'équipement est très faible au niveau de l'ensemble des marchés. Les infrastructures marchandes sont dominées par les appâtâmes qui sont souvent en mauvais état. Le tissu industriel est presque inexistant en dehors de quelques sociétés qui ont délocalisé une partie de leurs installations dans l'arrondissement d'Agonkanmey.

2.1.2. Justification du choix du champ d'investigation.

Il est certain que touterecherche scientifique doit être circonscrite dans un cadre qui lui sert d'espace pour la recherche de terrain.

La commune de Kpomassè a été choisie à cause de sa situation géographique; elle est située entre la commune de Ouidah, la commune de Tori-Bossitoet la commune deComé qui présentent toutes un environnement plus ou moins sain. La commune de Kpomassè a été choisie pour son explosion démographique inquiétante justifiéepar son taux d'accroissement annuel de 1,34%. Etant donné que, l'augmentation de la communauté rime avec la montée puissante et remarquable du volume des déchets ménagers. Il se posealors un problème de gestion des déchets ménagers à l'hygiène et à l'assainissement de la commune. Les déchets sont jetés pêle-mêle dans la nature par les communautésqui se soucient peu des inconvénients des déchets mal gérés sur la santé humaine. Cetterecherche s'est effectuée dans la commune de Kpomassè pour constituer une base de données fiable sur la gestion des déchets solides ménagers vue sous l'angle socio-anthropologique.Le choix de cette commune estaussi dû au fait qu'il n'existe aucune structure de collecte de déchets ni de vidanges de fosses dans la commune; ce qui peut constituer des blocages à son développement.

o 2.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL.

Ici, il s'agit de présenter la méthodologie utilisée dans ce travail pour trouver les réponses adéquates aux questionsposées dans ce travail.Il en est ainsi pour toute recherche répondant aux normes et exigences des sciences sociales en générale et celles de la Sociologie-Anthropologie en particulier.

Méthode est composé de deux mots grecs: Méta qui signifieau-delà, à la poursuite de, en vue de et Hodos qui est voie, chemin. Selon l'étymologie, Méthode signifie un effort consenti pour atteindre une fin, (AGOSSOU, 2008). Partant de cette signification, il estaisé de comprendreConfucius1(*) qui disait:«je réussis tout à l'aide d'un seul principe: la méthode.»,il montreainsi l'importance de la méthode dans l'accomplissement de toute entreprise humaine,qu'elle soit manuelle, théorique ou pratique.Selon le dictionnaire français Larousse «méthode» est un ensemble ordonné de manièreslogiques, de principes, de règles, d'étapes, qui constitue un moyen pour parvenir à un résultat.Quant à la démarche elle se définit comme la manière de progresser vers un but. Elle repose sur des méthodes. Elle est de nature qualitative; avec les informations attendues, les outils de collecte des données à utiliser firent en fonction des hypothèses et des objectifs de la recherche.

Les méthodesutilisées à savoir: la recherche documentaire, l'échantillonnage raisonné et l'enquête de terrain; amènent à s'aventurer sur le terrain avec les techniques suivantes: l'analyse documentaire; l'entretien semi-directif, l'observation directe et la photographie.

De plus, l'entretien avec les communautés concernées à savoir les ménages, les chefs d'arrondissements, les chefs d'établissements scolaires, les usagers de la gare routière, usagers des marchés a permis de recueillir les représentations sociales faites des déchets. L'observation directe a permis d'observer les réels comportements et les pratiques des communautésde la commune de Kpomassè dans la gestion des déchets ménagers.

Enfin, la photographie a permis de visualiser les déchets et dispositifs de gestion des déchets observés sur le terrain.

2.2.1. Nature du sujet

Etudier la « gestion des déchets solides et excréta dans la commune de Kpomassè» revient à interroger l'activité sociale en matière de la gestion des déchets solides ménagers. Ici, elle est vue sous une approche socio-anthropologique et ceci lui donne une nature qualitative. Elle est une thématique qui s'inscrit dans la sociologie de l'environnement qui étudie les relations de l'homme avec son environnement.

Cette approche socio-anthropologique dans l'esprit de SARDAN (1995) est liée à la sociologie qualitative. Selon cet auteur, la sociologie dite qualitative se veut aussi rigoureuse (voire plus) que la sociologie dite quantitative, et ne dédaigne par ailleurs ni les chiffres ni les procédures de recension systématique, bien au contraire.

De ce point de vue, la gestion des déchets solides ménagers en tant qu'objet de recherche socio-anthropologique est un objet à la fois qualitatif et quantitatif dont l'objectivation requiert la mise en oeuvre d'une approche qualitative et quantitative.

Sous ce rapport, la présente recherche s'avère être une recherche de type qualitatif et quantitatif recherchant les facteurs qui expliquent la gestionanomique des déchets solides ménagers à travers les modes de gestion des déchets solides ménagers, les représentations sociales faites des déchets puis dans la faible appréhension par les communautés des risques liés à la cohabitation avec les déchets solides ménagers sur leur santé.

Pour la pertinence de cette recherche une recherche documentaire s'avère indispensable.

2.2.2. Recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté à lire les ouvrages, rapports, thèses et mémoires d'auteurs ayant abordé ou non la problématique de la gestion des déchets solides ménagers. Elle a permis de rehausser le niveau de savoirs en ce qui concerne la gestion des déchets, les sources de production des déchets solides ménagers, les causes de l'insalubrité dans les villes, les divers modes de gestion des déchets solides ménagers et des propositions de modes de gestion efficiente des déchets, etc. Les Centres de documentation parcourus; la nature des documents lus et les types d'informations obtenues sont consignés dans letableau2.

Tableau2: Centres de documentation; nature de documents, types d'informations.

Centres de documentation

Nature des documents

Types d'informations

Bibliothèque Nationale

Ouvrages généraux

Dictionnaires

-Clarification de certains concepts clés.

-Informations sur la gestion de l'environnement.

Centre de documentation de la Flash

Ouvrages socio-anthropologiques.

Mémoires étudiants.

Informations générales sur la problématique de la gestion des DSM.

Internet

Rapports; articles; mémoires et colloques.

Les lois de protection de l'environnement.

Différents modes de gestion des déchets

Salle de documentation de la mairie.

Ouvrages de plans de développement.

Statuts et recueil de lois.

Informations sur les lois en générales et plans de développement de la commune.

Source: Enquête de terrain, 2014.

2.2.3. Pré-enquête

La pré-enquête a permis de tester les outils de collecte afin de les corriger et les réaménager. Au cours de cette recherche préalable, il a été question de prendre connaissance des problèmes environnementaux auxquels sont exposées les communautés de la commune de Kpomassè. Elle s'est déroulée du02 Avril au 06Mai 2014 dans les divers arrondissements de la commune de Kpomassè.

Au total, neuf (09) arrondissements dont les écoles; les ménages, la gare routière, les marchés et autres unités sociales ont été parcourus. Les informations recueillies auprès des communautés des dites unités sociales ont facilité l'orientation de l'enquête de terrain proprement dite.

2.2.4. Echantillonnage, techniques et outils de collecte de données.

2.2.4.1. Echantillonnage

L'échantillonnage raisonné est une méthode de sélection d'un échantillon par laquelle la représentativité de l'échantillon est assurée par une démarche raisonnée, (Consulté en ligne). Pour cette recherche, la technique d'échantillonnage qui aprévaluàla constitution de l'échantillon estcelledu choix raisonné avec saturation de l'information.

Un échantillon est défini comme un nombre de sujets représentatifs de l'ensemble du groupe cible. Dans le cas précis; il n'a pas été défini dès le départ une taille précise pour l'échantillon. Les entretiens à l'intérieur de chaque groupe cible se sont poursuivis jusqu'à ce que le seuil de saturation qui est le seuil à partir duquel les réponses fournies à l'intérieur d'un groupe cible ne varient plus soit atteint, (PIRES, 1997).

Au total, quarante-sept (47)unitéssociales ont constitué l'échantillon à choix raisonné compte tenu du seuil de saturation. Une unité sociale est une institution sociale (ménages, marché etc.) enquêtée. Il a été interrogé soixante-quatre (64) personnes dans les quarante-sept (47) unités sociales parcourues.

Par ailleurs, il faut préciser que la commune de Kpomassècompte neuf (09)arrondissements; treize mille deux cents-sept (13207) ménages; quatre-vingt-dix- sept (97) établissements scolaires; six (06) marchés principaux, une gare routière et onze (11) centres de santé.

Ensuivant toujours la technique du choix raisonné, cette recherche a pris en compte 03 arrondissements sur 9; 30 ménages sur 13207; 03 marchés sur 6, 07 établissements scolaires sur 97; la gare routière et 03 centres de santé sur 11. Les critères de choix de ces enquêtés sont: la proximité avec le lieu de résidence; l'insalubrité du cadre ou l'environnement, existence ou non d'infrastructures d'assainissement(latrines familiales, poubelles,etc.). Le tableau 3 présente les caractéristiques et la taille de l'échantillon dans chaque unité sociale.

Tableau3: Caractéristiques et taille de l'échantillon.

Caractéristiques de l'échantillon

Taille

Pourcentage des enquêtés

Niveau d'Insalubrité des 03arrondissements.

09 personnes.

14%

Niveau d'Insalubrité des abords et Proximité des 03marchés.

13 personnes

20%

Niveau d'Insalubrité et Proximité des 07établissements scolaires.

07 personnes

11%

Niveau d'Insalubrité et Proximité de la gare routière du marché de Sègbohouè.

02 personnes

3%

Niveau d'Insalubrité et Facilité d'accès des 30ménages.

30 personnes

47%

Niveau d'Insalubrité et Etat des infrastructures d'assainissement dans les 03centres de santé.

03 personnes

5%

Total

64 personnes

100%

Source: Enquête de terrain, 2014

2.2.5. Techniques et outils de collecte de données.

Pour la collecte des données sur le terrain, des techniques de recherche qualitative et quantitative ont été utilisées. Il s'agit de: l'analyse documentaire; l'observation directe; l'entretien semi-directif et la photographie.A chaque technique, un outil de collecte de données a été associé: la grille de lecture; le tableau de critères, la grille d'observation, le guide d'entretien et l'appareil photo.

2.2.5.1. L'analyse documentaire.

Les exigences de ce sujet de recherche renvoient à certaines données repérables aux travers des sources écrites. Elles ont permis la triangulation avec les données orales pour mieux s'assurer de la validité et de la meilleure exploitation des informations collectées. Dans un premier temps, la recherchedocumentaire a consisté à interroger l'histoire de la gestion des déchets au Bénin en générale et celle dela commune de Kpomassè en particulier. A ce niveau, les rapports des séances et autres archives furent étudiés. Enfin, la recherche documentaire a conduit à une réflexion approfondie sur les représentations sociales faites des déchets et les comportements des acteurs sociaux face à l'environnement. Sur la base des différents rapports, des études socio-anthropologiques portant sur les représentations et pratiques sociales, une lecture est faite sur les variables explicatives de l'insalubrité dans la commune de Kpomassè.

En somme, la recherche documentaire s'est accentuée non seulement sur l'historique de la gestion des déchets ménagers mais aussi sur le fonctionnement du système de gestion des déchets dans la commune de Kpomassè.

2.2.5.2. L'observation directe.

L'observation directe est celle où le chercheur avec l'accord des enquêtés, procède directement au recueil des informations, sans s'adresser aux sujets concernés. Elle fait directement appel à son sens de l'observation. Elle a comme support une grille d'observation et qui est construit à partir des indicateurs qui désignent les comportements à observer. L'observation directe capte les comportements au moment où ils se produisent et en eux-mêmes, sans l'intermédiaire d'un document ou d'un témoignage. Cette technique a été complétée par l'entretiensemi-directif.

2.2.5.3. L'entretien semi-directif

Cette technique en tant qu'un mode d'interaction sociale, consiste à «faire parler» les personnes interrogées sur un thème précis à travers des points de discussion que le chercheur essaye de reformuler de temps en temps pour relancer le discours et sans s'en tenir strictement au sujet de départ. Les digressions sont importantes, car elles permettent de saisir les représentations sociales faites des déchets et les cadres de référence plus ou moins conscients dans lesquels se déploient les logiques d'acteurs investiguées.

L'usage de l'entretien semi-directif se justifie par le fait que les interlocuteurs ne donneraient pas de véritables informations en situation d'interrogation. Par ailleurs, pour avoir des données telles que les représentations sociales faites des déchets ménagers, les méthodes de gestion des matières fécales et le rapport que les communautés établissent entre santé et déchets, il fallait les mettre dans une situation naturelle de causerie et de confiance.

2.2.5.4. La photographie

Elle est une technique permettant d'enregistrer l'image des objets par action de la lumière sur un support rendu photosensible par des procédés chimiques ou sur un capteur photosensible à semi-conducteur, (Petit Larousse, 2010).

2.2.5.5. La grille de lecture

Elle a permis de noter des informations (titres, année, etc.)des ouvrages lus ayant rapport ou non avecla problématique de la gestion des déchets.

2.2.5.6. Le tableau de critères

C'est untableau sur lequel sont inscrits les critères de choix des unités sociales à enquêter de même que les acteurs sociaux à interroger.

2.2.5.7. La grille d'observation

Elle a servi de guide pour observer: les attitudes des communautés de Kpomassè face aux déchets et les modes de gestion des déchets qu'elles adoptent pour le traitement des déchets.

2.2.5.8. Le guide d'entretien

Il a servi à recueillir les informations auprès des chefs d'arrondissements, des ménages, d'écoles et collèges; les usagers des marchés et gare routière; les agents de la mairie et centres de santé.

2.2.6. Enquête de terrain et durée de la recherche.

L'enquête proprement ditea commencé le 03 Août2014et a pris fin le 02 Novembre 2014. Au cours de l'enquête 03 arrondissements, 3O ménages, 03 marchés, une gare routière, 07 écoles et collèges et 03 centres de santé ont été parcourus pour recueillir des informations. Les différentes catégories de personnes interrogées constituent l'échantillon; elles ont été sélectionnées suivant un choix raisonné dans les groupes cibles de l'enquête de terrain.

Les entretiens ont été en général individuels pour toutes les catégories d'enquêtés, ils ont en moyenne durés vingt minutes. Les raisons qui justifient ce mode de distribution des instruments et outils sont multiples. D'abord, il a été choisi un entretien semi-directif pour que les enquêtés ne se sentent pas soumis à un interrogatoire. Ensuite, l'utilisation du guide d'entretien avec les chefs de ménages; les usagers des marchés et de la gare routière est liée à leur niveau d'instruction et à la nature des informations à recueillir auprès d'eux.

La phase de collecte de données a été immédiatement suivie par le dépouillement, la présentation et l'analyse des données de terrain. Le dépouillement des données recueillies a été fait à la main. Il a consisté à un regroupement, à une compilation et une triangulation des informations suivant les différentes articulations du guide d'entretien; les grilles d'observation et de lecture. Les données ainsi dépouillées sont présentées et les supports visuels sont utilisés pour témoigner et illustrer les données observées. L'analyse des données quant à elle, a été une analyse de contenu.

2.2.7. Contraintes de la recherche

Comme toute recherche, celle-ci s'est heurtée à une multitude d'obstacles. Les difficultés majeures concernent la réticence manifestée par certains enquêtés. Il faut souligner que, le manque de données statistiques et qualitatives au niveau de la documentation de la commune sur la situation de la gestion des déchets solides ménagers a constitué un obstacle à la recherche.

A cela s'ajoute l'indisponibilité des données récentes issues du Quatrième Recensement Général de la Population et de l'Habitation RGPH4. Cela fait qu'il a été utilisé dans ce mémoire, les données issues du RGPH3.

Néanmoins, ces difficultés n'ont réellement pas bloqué la conduite de la recherche et le recueil des informations. Les données issues de terrain sont exposées dans la première et la deuxième partie de ce mémoire.

5. 2èmePARTIE

6. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

CHAPITRE III: REPRESENTATIONS SOCIALES FAITES DES DECHETS ET MODES DE GESTION DES DECHETS ADOPTES PAR LES COMMUNAUTES DE KPOMASSE.

Ce chapitre est consacré au recensement des discours populaires sur les déchets ménagerset des modes de gestion des déchets solides ménagers dans la commune de Kpomassè. Il est subdivisé en: représentations sociales faites des déchets à Kpomassèet modes de gestion des déchets solides ménagers adoptés par les communautés de Kpomassè.

3.1. REPRESENTATIONS SOCIALES FAITES DES DECHETS A KPOMASSE.

Il s'agit ici des politiques, des savoirs populairesau sujet des déchets solides ménagers et l'environnement dans la commune deKpomassè.

3.1.1. Politique de la gestion des déchets solides ménagers.

Le secrétaire général de la mairie et le chefservice technique affirmentqu'«avant le conseil communal actuel qu'aucun dispositif de gestion des déchets n'existait mais, qu'à l'installationdu nouveau conseil communal, la mairie a signé un contrat avec les femmes balayeuses pour assurer la salubrité de la commune contre l'assistance en matériels de nettoyage (balaie, houe, râteaux, savons etc.». Les femmes balayeuses affirment qu'«elles ont cessé de balayer les places de la commune de Kpomassèà cause du manque de motivation de la part des autorités communales.». Une femme H.A du groupement des femmes balayeuses dit:«les autorités ne nous donnent rien pour le travail qu'on fait. Si elles nous donnaient au moins les outils, on ferait le balayage de la ville.»

Jusqu'à l'enquête de terrain, la commune de Kpomassè ne disposait d'aucun contrat avec des structures de collecte des déchets; ceci montre que les autorités de la commune de Kpomassè se soucient peu des conséquences des déchets sur leur environnement ce qui justifiela quantitéélevéede déchets observée dans la commune de Kpomassè.

3.1.2. Représentations sociales faites de l'environnement à Kpomassè.

La majorité des personnes interrogéesassimile l'environnement au cadre de vie et d'autres l'assimilent à l'entourage immédiat mieux certaines personnes ne savent pas ce qu'est l'environnement. En définitive, les communautés de la commune de Kpomassè font des représentations diverses de l'environnement ce qui influence leurs comportements vis-à-vis de celui-ci.

3.1.3. Représentations sociales faites des déchets.

Les représentations sociales faites des déchets dépendent du niveau d'instruction des enquêtés. Pour comprendre une activité sociale «un comportement humain», WEBER (1922) invite à investir le sens que l'acteur qui l'exécute lui donne, selon lui toute analyse sociologique doit partir de l'acteur social de l'action sociale. Pour cela, il est à retenir que dans la sémiologie populaire Sahouè«Odun» peut correspondre à l'étymologie française «déchets» qui signifie tout ce qui peut être jeté sur les dépotoirs sauvages (Odun-ta). Les élus locaux soit (14%de l'échantillon) et autres instruis interrogés connaissent ce qu'il faut appeler déchets, ils définissent le déchet comme: «tout ce qui n'est plus utile et susceptible d'être abandonné par son détenteur». Par contre, 80% des ménages interrogés ignorent ce qu'est ledéchet ménager. Unefemme A. P commerçante du marché de Tokpa-Domè dit: «Les déchets sont les affaires de blancs et les maladies ne proviennent pas des déchets parce que si c'était le cas nous serions toutes mortes depuiscar nous y sommes habituées». Cette représentation sociale faite des déchets se rapporte à l'idée de SARDAN et al. (2002) à propos de l'hygiène « l'hygiène est une affaire des blancs». Quant àun chef de ménage K. F à Tokpa-Domè: «Nous considérons comme déchets toute chose sale qui dégage des odeurs nauséabondes et susceptible d'être jetée mais une fois que la chose ne dégage pas d'odeurs nauséabondes et qu'elle peut être encore utilisé elle n'est pas déchet». Il n'est pas rare d'entendre dire que: «seul les gens des villes parlent de déchets car pour les communautés des campagnes seul sont appelés déchets les objets pourris». Dans les arrondissements de Kpomassè-centre et Sègbohouè, près de la moitié des ménages connaissent ce qui peut être appelé déchets et sont avertis des risques qu'ils courent parce que ces communautés ont bénéficiées de l'expérience des fonctionnaires qui vivent au milieu d'elles; ils ajoutent«Les maladies de choléra, de bilharzioses, de paludismes et surtout les maladies microbiennes sont causées par les ordures». Et d'autres pensent que:«les ordures et excréta mal gérés favorisent l'émergence de graves affections du sang et de la peau». Les maladies les plus citées par les enquêtés sont dansl'ordre de: la diarrhée, le choléra, le paludisme, la fièvre typhoïde et l'ulcère de brûlisetc.

Les ménages de Kpomassè équipés de latrines évoquent les raisons qui les ont poussés à la construction des latrines familiales, un chef de ménage M.F affirme que: «le manque d'espace dû à l'urbanisation, la nécessité de préservation de l'intimité, la nécessité d'être à l'aise pour satisfaire ses besoins, de mettre à l'aise les visiteurs et le besoin de sécurité». Pour la plupart des acteurs sociaux de la commune de Kpomassè seulsles excréta méritent d'être appelés déchets; pour cela, elles accordent plus d'importance aux excréta. Un chef de ménage H. F dit que:«c'est une honte et une violation de la tradition pour une personne d'être surprise en train de déféquer dans la brousse mais nousavons tous peur du changement brusque, celui de quitter l'air libre c'est-à-dire les brousses, les dépotoirs sauvages où nous nous sentons à l'aise quand nous faisons nos besoins naturels pour des cases sombres que constituent les latrines».La majorité des représentations sociales faites des déchets partent toutes d'un principe de vie en vigueur dans la commune de Kpomassè celui de «la solidarité entre l'homme, la terre, les animaux etles végétaux». Selon ce principe de vie, l'homme de Kpomassè trouve son énergie vitale et son équilibre dans cette symbiose avec les animaux, la terre etles végétaux. Les animaux qui vivent dans la maison avec cet homme trouvent leur ration alimentaire dans les déchets produits par ce dernier. Les animaux qui consomment au quotidien ces résidus s'engraissent et coûtenttrès chères sur le marché. Vu les avantages de cette solidarité, il est difficile aux communautés de Kpomassè de se débarrasser des déchets parce que tout participe de l'équilibre de la création. Il est ancré dans l'esprit de la communauté de Kpomassèque les déchets enfouis dans la terre par les porcs grâce à leurs troncs enrichissent la terre. Les potagers qui sont tout autour de la maison trouvent de fertilisants dans ce geste fatal des porcs et sont traités avec les cendres de la cuisine puis nourris des excréta des animaux domestiques.Les autorités locales malgré leur niveau d'instruction sont très acquis à cette solidaritéce qui fait qu'elles ne se sentent pas obligées d'appliquer les règlementations en vigueurs ou d'élaborer des lois répressives pour garantir la gestion efficiente des déchets.A Kpomassè, les excréta, les résidus de maïs et autres déchets biodégradables sont recyclés par la terre c'est un acquis culturel chez toutes les communautés. Elles disent que:«la terre s'occupe déjà de la gestion des déchets pour elles alors, il ne saurait exister encore de déchets pour lesquels il faut payer l'enlèvement».A Kpomassè quand les communautés disent «Odun», elles font allusions à tous les déchets sans distinction entre solides ménagers, biomédicaux et industriels.Les dépotoirs sauvages sont désignés sous la dénomination «Odun-ta», ces derniers reçoivent les déchets et les excréta issus des activités quotidiennes des communautés de Kpomassè. «Nukãm? ou adaa»chez les sahouè correspond à excréta et les latrines quel que soit la forme sont appelées«adaado». Tous ceux-ci sont perçus comme une source d'amendement des terres et d'additifs à l'équilibre de la végétation.Lescommunautés de Kpomassè ont appris de leur culture des pratiques qui sont interprétées de moins hygiéniques par l'observateur de l'extérieur mais acceptées de toute la communauté. Déféquer dans les latrines dans cette communauté est perçu comme une violation de la symbiose qui existe entre les hommes, la terre, les animaux et lesvégétaux. Les excréta qui sont déposés sur le sol sont issus des aliments consommés par l'homme et il se doit de les retourner à la terre qui les lui fournit pour la reconstitution de cette dernière. Pour ces communautés,le système cosmique gagne plus à transformer ses propres déchets que l'homme paye pour son enlèvement. Cet enlèvement constitue pour les communautés un frein, un choc à la solidarité et requiert un coup financier; il est alors préférable de laisser la terre s'en occupé. La culture de Kpomassè est si ancrée dans le subconscient des acteurs sociaux qu'elle a formaté les habitudes des communautés de telle sorte que les latrines sont abandonnées ou transformées en magasin au profit de la brousse et des dépotoirs sauvages.La terre au-delà du recyclage des déchets essentiels pour sa reconstitution joue un rôle important dans les rituels de la divinité sakpata qui est le dieu de la terre. Tout comportement qui tend à rompre cette harmonie qui existe entre l'homme et la terre provoque la colère de ce dieu. Les conséquences de cette colère sont les maladies et l'appauvrissement des terres or l'enlèvement des déchets pour des lieux lointains est un des comportements qui participent de la rupture de cette harmonie. Les communautés de Kpomassèsont attachées à la culture de la solidarité, à l'équilibre du système cosmique dans lequel elles vivent. Pour ces faits, elles préfèrent adopter les pratiques culturelles et non celles capitalistesde gestion des déchets dans l'hygiène et l'assainissement de leur environnement.

En somme, les représentations sociales faites des déchets, de l'environnement et même les politiques adoptées par les autorités de la commune de Kpomassè sont des facteurs qui expliquent la gestion anomique des déchets. Ainsi la première hypothèse de cette recherche est confirmée.

3.2. MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ADOPTES PAR LES COMMUNAUTES DE KPOMASSE.

Dans les communautés humaines, la gestion des déchets se fait suivant deux méthodes désignées sous le nom de: pratiques populaires ou traditionnelles et pratiques modernes.

3.2.1. Pratiques populaires ou traditionnelles

Les déchets solides ménagers produits par les ménages de Kpomassè sont formés de terre, de matières végétales, de déjections d'animaux d'élevage, des sacs plastiques et de quelques tissus, papiers, cartons et piles. Les ordures contiennent peu de fer et de verre parce que ces derniers sont récupérés par les acheteurs de ferrailles et des verres. Toutefois, si la présence de fer dans les déchets solides ménagers est dans une tendance régressive, celle des sachets plastiques s'accentue au contraire dans les grandes agglomérations comme les trois arrondissements de Kpomassè-Centre; Tokpa-Domèet Sègbohouè.

Les pratiques populairesse définissent comme l'ensemble de méthodes, procédures élaborées et utilisées par les communautéspour l'élimination et l'évacuation des déchets solides ménagers. Sur soixante-quatre (64) personnes interrogées, 46% des personnes interrogées de Kpomassè-centre; 33%des personnes interrogées de Tokpa-Domè et 15% de personnes interrogées àSègbohouè affirment que:«les ordures ménagères une fois balayées sont mises en tas dans la cour». Ces communautés disent qu'«elles sont obligées de procéder comme cela parce qu'elles n'ont pas les moyens pour faire comme ceux qui vivent en ville». 40% des personnes jettent aussitôt balayés leurs déchets solides ménagers sur les parcelles non habitées et sur les berges; elles disent: «personnes n'habitent les parcelles et quant aux berges elles sont proches de nos maisons, l'eau se chargera d'emporter les déchets solides ménagers». 16% des personnes interrogées à Sègbohouè, 15% des personnes interrogées de Tokpa-Domèet 4%despersonnes interrogées de Kpomassè-centre stockent leurs déchets solides ménagers dans des récipients pour ensuite les vider sur des dépotoirs sauvages, des bananeraies voisines etc. 35%depersonnes interrogées de Kpomassè-centre et 17% de personnes interrogées à Sègbohouè jettent les déchets solides ménagers dans des trous sur la cour pour être plus rapides et de plus, disent-elles: «dans ces trous les déchets se décomposent vite et les trous nous reviennent vides».

Les arrondissements de Tokpa-Domè et Sègbohouè, situés le long du lac Ahémé sont les plus touchés par le phénomène de l'insalubrité. Il est noté que près de 40% des ménages de ces arrondissements jettent juste après le balayage ou autres activités de productions, leurs déchets au bord de la ruelle (Tokpa-Domè/Sègbohouè) et 60% seulement stockent leurs déchets solides ménagers dans des récipients et les déversent par la suite dans le lac. Mais cette dernière pratique est en baisse dans les villages Tokpa-Domè, Adjatokpa, Sègbohouè, Gbétozo, Lokogbo grâce à l'agence belge ADEFI/CTB. Ce partenaire financier a aidé à l'enlèvement des déchets solideset humains des berges du lac Ahémé. De plus, Il a organisé des formations et sensibilisations sur la gestion des déchets à l'endroit des pêcheurs de la commune. Les personnes formées par ADEFI/CTB confient que: «cette initiative a été d'un grand bien non seulement à la gestionefficiente des déchets de toutes catégories mais aussi à la protection des produits halieutiques». Les ménages ne disposent pas de poubelles respectant les normes d'hygiène pour la gestion des déchets solides ménagers, le constat est pareil dans les ménages supposés aisés, (tableau 4).

Tableau 4: Modes de gestion des déchets solides ménagers dans les ménages.

Arrondissements

Caniveaux et rues

Dans lac et rivières

Tas sur la cour

Fosse compo stères

Récipient

Trou

Kpomassè Centre

1%

0%

46%

15%

4%

35%

Sègbohouè

20%

30%

15%

2%

16%

17%

Tokpa-domè

20%

30%

33%

2%

15%

0%

Source: Enquête de terrain, 2014

Le phénomène dans ces divers lieux d'évacuation des déchets des trois arrondissements ci-dessus cités se présente comme ceci, (photo 1).

Photo1: Bananeraie servant de dépotoir sauvage à Tokpa-Domè.

Source: Prise de vue;HOUNNOUGBO, 2014

Les déchets entreposés sur ce dépotoir sauvage se décomposent sous l'effet des intempéries naturelles et fournissent à la terre les nutriments nécessaires. Les bananeraies reçoivent assez de déchets dans la commune de Kpomassè parce que les communautéscherchent à enrichir les exploitations de bananeraies. Les parcelles vides qui en reçoivent sont réservées à la mise en valeur dans les années à venir, les déchets sont ainsi utilisés comme des fertilisants dans la commune de Kpomassè.La plupart des plantations de bananes sont juste derrière les concessions ce qui rend l'accès facile aux communautés après le balayage. Se faisant, plusieurs ménages qui munies de poubelles pleines de déchets y ont accès et les plantations sont embourbées en un temps record. Mis à part les sachets plastiques qui ne se décomposent pas parce que non biodégradables, tous les autres déchets sont décomposés et les plantations se vident tôt de leurs déchets. Les régimes récoltées dans ces bananeraies sont de bonnes qualités et très prisées par les usagers des marchés de la commune de Kpomassè. Voici un type de poubelle de collecte utilisé par les ménages à Kpomassè,(photo 2).

Photo2: Poubelle d'un ménage àTokpa-Domè

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Ce ménage dispose de poubelle pour recycler les déchets dans une communauté où la solidarité entre l'homme, la terre, les animaux et les végétaux estle principe de vie; où les déchets participentà lareconstitution de la terre et à sa fertilisation. Cette attituderésulte de la rencontre de la culture de Kpomassè avec les cultures étrangèressurtout celle nigériane. L'état de la poubelle montre néanmoins que malgré la rencontre entre les deux cultures, les habitudes des communautésde Kpomassèn'ont véritablement pas changées. Les représentations sociales faites des déchets dans la commune de Kpomassè influencent fortement les comportementsdes communautés malgré que plusieurs ménages aient connus ce brassage avec la culture nigériane. Il est vrai que les poubelles constituent un dispositif des pratiques modernes de gestion des déchets dans la culture rencontrée mais ces communautés ne sesont pas intéressées aux rationalités qui sont derrières ce dispositif.Malgré tout, cet emprunt culturel peut impulser un changement des perceptions et des comportementschez les communautés de Kpomassè.Les ménages dans lesquels existent les poubelles seront des exemples à citer pour sensibiliser les autres. Il y a uneprédisposition des communautés de Kpomassè à apprendre de nouvelles pratiques de gestion des déchets alors il sera moins difficile d'instaurer les modes de gestion efficiente des déchets dans la commune de Kpomassè;toute chose qui peut faciliterl'entrée de cette dernière dans le concert des communes de Ouidah, de Coméet deCotonou où ils existentdéjà les pratiques modernes de gestion des déchets.

Selon le document cadre de 2001 intituléPolitique Nationale de la Santé Scolaire et Universitaire: «L'école est un lieu privilégié pour l'acquisition des connaissances, des attitudes, des habitudes et un comportement susceptible d'influencer l'état de santé présent et futur de l'apprenant», (MELIHO, 2003). Au plan de l'assainissement du milieu scolaire, les écoliers s'occupent du nettoyage de l'environnement des écoles; des salles de classes et des latrines. Dans les établissements scolaires parcourus où il a étéinterrogé sept (07)personnes; 80% des interrogées reconnaissent que les ordures produites suite au balayage des classes et de la cour de l'école sont jetées dans des trous et brûlés une fois ces trous remplis. Presque tous les établissements parcourus à savoir: EPP/Tokpa-Domè, CEG/Tokpa-Domè, Epp/Kpomassè, CEG/Kpomassè-centre, CEG/Sègbohouè, etc. disposent de comités de santé chargés de la propreté et de la gestion des déchets solides ménagers. Mais 60% des comités mis en place ne sont pas fonctionnels dans les établissements scolaires, notamment dans les CEG ce qui freine la gestion efficiente des déchets solides. Les établissements scolaires en particulier ceux parcourus ont des tas d'immondices entreposés dans des trous, parfois en attentes d'être incinérésou en attente de décomposition parce que oubliés. Les mouches s'y développent et viennent parfois se poser sur les denrées alimentaires vendues aux apprenants, aucun des sept établissements parcourus ne disposent de bacs à ordures ni poubelles occasionnant ainsi des cas d'affections chroniques (diarrhée, choléra, dysenteries etc.) dues aux conditions d'insalubrité recensées dans presque tous les établissements.

Les marchés quant àeux sont des sites de production d'importantes quantités de déchets solides et de ce fait, ils n'échappent non plus à l'insalubrité. Le balayage des marchés est assuré par des groupements volontaires non rémunérés. Le marché de Sègbohouè et le marché de Tokpa-Domè ne sont pas régulièrement balayés ce qui accentue leur insalubrité. A cet effet, les femmes balayeuses posent le problème de manque d'équipement et de motivation. Et quand ils viennent à être balayés, 80% des ordures balayées sont jetées dans la brousse à côté des marchés ou brulés et le reste traine sur le sol dans les marchés. Aussi, l'accumulation de ces déchets crée souvent des tas d'immondices; les déchets solides ménagers autrefois jetés reviennent dans les marchés, (Photo3).

Photo3: Tas d'immondices aux abords du marché de Sègbohouè.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Ce tas d'immondices se trouve juste à la lisière de l'espace d'échanges commerciaux. Les usagers de ce marché s'en soucient moins parce qu'il est remarqué que, parmi eux il y en a qui mangent juste à coté du tas d'immondices. Les déchets déposés sur ce tas se sèchent et se décomposent et le sol à cet endroit se noircit. Ce phénomène est dû au fait que les déchets libèrent des composants chimiques et des métaux lourds qui s'infiltrent dans le sol. Ce sol est bien enrichit parce qu'il est observé et comparé l'épaisseur des plantes qui y poussent avec celles des sols voisins qui ne recoivent pas régulièrement des déchets. Il est remarqué que cesplantes sont plus dévéloppées que les autres, donc les communautés ont raison quand elles affirment que: « les déchets sont des fertilisants». Unecommunautédont l'activité principale de revenus est l'agriculture a du mal à accepter des pratiques de gestion des déchets qui l'obligerait à payer pour l'enlèvement de ses fertilisants.

Dans les Centres de Santé d'Arrondissement (CSA) à savoir: centre de santé de Tokpa-Domè, de Sègbohouè où se sont déroulées l'enquête de terrain; les agents chargés de la gestion des déchets solides ménagers ont montré que les déchets solides ménagers sont récupérés à l'aide de poubelles disposées au niveau des salles. Seul le CSC de Kpomassè qui en plus des poubelles des salles, dispose de poubelles dans la cour. Les poubelles destinées aux déchets solides ménagers sont de couleur noire sur recommandation de la DNSP. 85% des déchets solides ménagers collectés à travers les poubelles sont déversés dans des trous à ordures et brûlés par la suite. Par contre, 15% des déchets ménagers restent dans les trous ou s'éparpillent dans les coins des centres de santé puis se décomposent. Voici une poubelle de collecte du CSC de Kpomassè, (Photo4).

Photo4: La poubelle du CSC.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Dans les centres de santé, l'utilisation des poubelles n'est pas un hasard, elle vient du niveau d'instruction des agents de santé. Les agents de santé sont des modèles à suivre en matière d'hygiène et d'assainissement parce que l'hygiène et la santé sont intimement liées. Les agents chargés de la gestion des déchets sont aidés par la DHAB qui leur fournit des poubelles et envoie des véhicules bennes pour ramasser les déchets produits par les centres de santé. Un agent du centre de santé de la commune de Kpomassè confie que:«les bennes ne ramassent que les déchets biomédicaux».Cette poubelle est estampillée DHAB/MSP,cela montre qu'elle est utilisée par un centre de santé, la couleur noire indique qu'elle est disposé là pour recevoir les déchets solides ménagers. Que se soient l'inscription ou la couleur, il est à remarquer qu'en plus des déchets biomédicaux les centres de santé produisent des déchets solides ménagers parce que avant tout les centres de santé sont un espace de vie des patients et des traitants. L'usage des poubelles ne relève pas d'un emprunt culturel ici mais d'un acquis des formations sanitaires malgré tout cela, la gestion des déchets solides ménagers ades lacunes. Les centres de santé sont les lieux par excellence de l'Hygiène et l'assainissement et le soin qui est autour de cette poubelle le témoigne.

3.2.1.1. Conséquences des déchets sur l'environnement et la santé.

Très utilisées dans la commune de Kpomassè les pratiques populaires contiennent assez d'insuffisances et cela a des conséquences néfastes sur l'environnement et la santé des communautés. Les déchets mal géré polluent l'air, le sol, le sous-sol et dégrade la couverture sanitaire.

3.2.1.2. Pollution de l'air

Une des méthodes d'élimination des déchets utilisées par les communautés de Kpomassè consiste à les brûler sur les dépotoirs sauvages qui présentent après les opérations de mise à feu un aspect très sale. Cette méthode de gestion des déchets contribue essentiellement à la production du CO2 due à la quantité croissante de sachets plastiques retrouvés dans les ordures ménagères. Ces fumées qui se dégagent du feusont la causedes IRA pour les communautés, les excréta déposé sur le sol se décompose sous l'effet de la chaleur et la pluie polluent l'air. La chaleur n'est qu'une onde, elle amplifie l'odeur des matières fécales.Cette odeur nauséabonde pollue l'atmosphère, repousse l'homme et rend l'environnement moins paisible à la vie de ce dernier. Le reste des excréta laissé sur le sol s'infiltre dans le sol puis dans le sous-sol. Tout ceci se fait à l'insu des communautés parce que, la majorité des acteurs sociaux nesont pas instruis; (Photo 5).

Photo5: Elimination des déchets solides ménagers par le feu.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

La photo n°5 présente l'aspect des dépotoirs sauvages sur lesquels se déroulent les mises à feu régulières. Selon certains chercheurs«L'incinération des ordures sur les dépotoirs sauvages entraîne la pollution de l'air qui dégagent des fumées.» (DIABAGATE, 2008).Il faut retenir qu'après la mise à feu, les ordures restantes trainent par terre pendant longtemps «cela entraine des réactions chimiques telles que la fermentation anaérobique qui produit le méthane CH4.» (NYASSOGBO, 2005). Cette pratique de mise à feu des déchets est une transposition des pratiques culturales en vigueur dans la commune de Kpomassè et dans la plupart des communes du Bénin. Faites dans les champs, les opérations de mise à feu permettent de débarrasser l'espace à ensemencer des déchets qui empêcheront les graines ensemencées de croitre. Les cendres issues de ces opérations sont de réels fertilisants parce que les graines qui poussent à ces endroits produisent de bonnes récoltes. Enfouis ou consumés les déchets jouent pour les communautés de Kpomassè un rôle d'engrais. C'est donc très avantageux pour les communautés de Kpomassè de déféquer sur le sol ou de jeter les ordures ménagères sur les dépotoirs sauvages or tout ceci pollue le sol et le sous-sol.

3.2.1.3. Pollution de sol et du sous-sol.

Le climat subéquatorial favorise la décomposition rapide des déchets sous l'action conjuguée des eaux usées, la rosée et la chaleur ambiante. Les conséquences immédiates qui en découlentsont la pollution des cours d'eaux et des puits. Les eaux de ces puits sont polluées de même que celles du lac Ahémé. La majorité des enquêtés (45 personnes) utilise les eaux de ses puits pour le bain, la lessive, la vaisselle et la cuisine etc. Les communautés se comportent ainsi à cause des représentations qu'elles font des déchets, tout ceci faitle lit aux maladies hydriques.

3.2.2. Pratiques modernes

Les pratiques modernes sont représentées par la pré-collecte porte-à-porte et le transport des déchets ménagers vers un centre ou lieu d'enfouissement technique. Dans la commune de Kpomassè ces pratiques modernes ne s'observent pas parce que la commune ne dispose pas de structures de collecte des déchets. Les communautés de Kpomassè trouvent qu'ils sont très coûteux les moyens qui entre dans le dispositif des pratiques modernes. Elles disent que: «les pratiques modernes sont mises en oeuvres pour extorquer de l'argent aux africains». Elles affirment que:«le capitalisme a tôt fait de s'ingérer dans le système économique africain en s'attachant à la gestion des déchets ménagers, nous ne pouvons pas nous livrer à ce marché de dupe parce que tant que la communautéafricaine augmentera il y aura toujours des déchets et plus il y a des déchets les blancs se feront beaucoup d'argent sur notre dos. La terre se charge de gérer nos déchets alors nous n'avons pas besoin des pratiques modernes pour gérer nos déchets. En plus de nous appauvrir financièrement, les pratiques modernes appauvries nos terres et elles sont la cause des famines que connaissent les pays africains». Même si, les poubelles se retrouvent dans certains ménages, les pratiques en matière de gestion des déchets et des excréta sont restées populaires dans la commune de Kpomassè. Une enquête faite sur la capacité financière des acteurs sociaux de Kpomassè à s'abonner aux ONG de collecte des déchets révèle qu'elles s'y intéressent moins, (tableau 5).

Tableau 5: Coûts d'abonnement proposés par les communautés.

Arrondissements

Coûts d'abonnement proposés pour collecte des déchets.

Kpomassè-Centre

800f

Sègbohouè

700f

Tokpa-Domè

500f

Source: Enquête de terrain, 2014

Les prix proposés par les communautés sont trop en dessous de la norme en vigueur. Ceci fait que les ONG refusent d'établir un contrat de travail avec la mairie de Kpomassè. Dans les autres communes du Béninle coût de ce service varie entre 1000f et 1200f. Ces propositions de prix des acteurs sociaux de Kpomassè cachent une rationalité soutenue par la« logique villageoise». Selon SARDAN(1995) la «logique paysanne» fait que le paysan est retissant à tous les plans de changement social élaborés et mis en oeuvre par les décideurs de développement. La logique villageoise quant à elle, fait que les communautés de Kpomassè ne veulent pas des pratiques modernes de gestion des déchets. D'ailleurs, elles sont solidaires des animaux, des végétaux, de la terre etc. alors elles n'ont nullement besoin des pratiques modernes parce que la terre recycle tout même l'Homme. Cerecyclageopéré par la terre participeà l'équilibre du système cosmique.

On conclue partiellement que: les communautés de la commune de Kpomassè utilisent les méthodes populaires ou traditionnelles pour la gestion des déchets solides ménagers. Ces pratiques populaires adoptées par les communautésexpliquent la gestion anomique des déchets solides ménagers dans la commune de Kpomassè. Une fois les modes de gestion des déchets solides ménagers et leurs conséquences connus, il faut décrire les modes de gestion des excréta adoptés par les communautés et le rapport déchets-santé établi par les communautésde Kpomassè.

CHAPITRE IV: MODES DE GESTION DES EXCRETA ADOPTES ET RAPPORT DECHETS-SANTE ETABLI PAR LES COMMUNAUTES DE KPOMASSE.

Ce chapitre décrit les modes de gestion des excréta adoptés par les communautés et démontre le rapport que les communautés de Kpomassè établissent entre les déchets et la santé humaine. Il est réparti en: modes de gestion des excréta adoptés àKpomassèetrapport déchets-santé établi par les communautés de Kpomassè.

o 4.1. MODES DE GESTION DES EXCRETA ADOPTES A KPOMASSE.

Les modes de gestion se définissent comme l'ensemble de méthodes et procédures utilisées pour la gestion des excréta dans la commune de Kpomassè. Trois (03) arrondissements ont été parcourus et soixante-quatre (64) personnes ont été interrogées. 70% des enquêtées ne disposent pas de latrines pour la satisfaction des besoins naturels, ils vont la plupart vers des lieux de fortunes à savoir: les décharges publiques de déchets, les brousses et les bananeraies etc., (tableau 6). Dans 30% de ménages où ils en existent leurs états laisse à désirer et la plupart ne respectent pas les normes requises, (tableau 7).Dans ces ménages dont les latrines ne sont pas conformes aux normes, une odeur fétide s'y dégage et des mouches se posent sur les ustensiles. Tous les chefs de ménages interrogés disent qu'« ils n'ont pas les moyens financiers pour se faire construire une latrine qui respecte les normes». Par endroit, il est observé que des ménages ne disposant pas de latrines vivent a proximité de certaines latrines publiques construites pour le compte de PPEAet autres réalisés par le partenaire technique et financier ADEFI/CTB. Les pêcheurs formés aux règles d'hygiènes par ce PTF ont confiés qu'« à la fin de leur formation, les dirigeants de ADEFI/CTB leur avaient dits que des latrines sont réalisés au bord du lac ahémé pour qu'ils cessent de défequer dans le lac». Le constat est que ces ménages n'ont toujours pas accès aux latrines parce que ces latrines ne sont pas mises en service par la mairie. Du coup, ces latrines sont abandonnées et remplacées par les bananeraies, les dépotoirs sauvages quand il faut défequer, (tableau 6).

Tableau 6: Lieux servant de latrines aux enquêtés.

Arrondissements

Brousse

Cours d'eau

Cour

Kpomassè-centre

83%

6%

11%

Sègbohouè

70%

20%

10%

Tokpa-Domè

80%

16%

4%

Source: Enquête de terrain, 2014

Tableau 7: Types de latrines utilisées par les 30 ménages.

Arrondissements

Autres

Latrine à fosse ventilée

Latrine à simple fosse avec dalle en béton

Latrine traditionnelle à dalle en bois et terre

Kpomassè-Centre

7%

41%

45%

7%

 
 
 
 
 

Sègbohouè

19%

40%

26%

15%

Tokpa-domè

4%

21%

61%

14%

Source: Enquête de terrain, 2014

La prépondérance des latrines à simple fosse avec dalle en béton (latrines San Plat) et des latrines à fosse ventilée au niveau des ménages est le fruit d'une campagne de mise en oeuvre de l'approche PHApar la DHAB de 2005 à 2009 dans la commune de Kpomassè. Il est remarqué encore que l'accès à ces latrines dans les ménages se fait selon des critères de sélection, (graphe1).

Graphique n°1: Critères d'utilisation des latrines dans les ménages

Source: Enquête de terrain, 2014

Les latrines qui sont construites pour être utilisées par tout le monde dans les ménages, ont données lieu à un conflit de générations. Ce graphique montre que les enfants de 0 à 10 ans ne sont pas autorisés à déféquer dans les latrines; les visiteurs sont plus autorisés qu'eux pour accéder aux latrines dans les ménages. Ce phénomène rend difficile l'accès aux latrines dans les ménages. Les enfants qui ne sont pas en âge d'utiliser les latrines défèquent principalement dans la cour et sur les tas d'ordures. Même si les selles sont faites dans des pots, elles sont après tout jetées dans la brousse ou sur les tas d'ordures et participent de l'insalubrité dans les ménages. Il ressort de ce phénomène que, la grande partie des excréta sont déposés au sol et entraîne une pollution de l'air dans les ménages. Malgré toutes les bonnes intentions qui ont conduits à la construction des latrines dans les ménages; les représentations sociales faites des excréta sabotent les efforts de ces ménages. Les types de latrines observés se présentent comme suit, (Photo 6).

Photo6: Latrine familiale à simple fosse avec dalle en béton.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

L'état de cette latrine domestique montre qu'elle est très vieille. Elle respecte sûrement une norme de construction mais pas l'actuelle norme en vigueur. Son état délabréfait qu'elle pollue l'atmosphère de ses odeurs nauséabondes. Il en est de même pour les ménages qui disposent de latrine familiale à simple fosse en terre, (Photo 7).

Photo7: Latrine familiale à simple fosse avec clôture en branches de palmiers.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Voici les latrines qu'utilisent les communautés de Kpomassè. Elles sont construites pour y déféquer mais elles ne respectent aucune norme d'hygiène mais peut être celle de la culture des communautés de Kpomassè. Les rationalités derrières ces constructions sont celles de disposer d'une latrines pour ne plus aller déféquer dans la brousseà des heures tardives, la nuit surtout. Elles sont construites en matériaux précaires, la clôture en paille ou tôle et des bois qui servent de support sur lequel les acteurs sociaux de Kpomassè posent leurs pieds pour déféquer. En réalité, les latrines n'occupent aucune place dans la vie des communautésde Kpomassè; si elles existent dans certains ménages, dans d'autres elles n'existent pas. Cela résulte de cette socialisation qui forge l'esprit de l'Homme de Kpomassè à considérer que les excréta sont des aliments pour les animaux domestiques. En respectant cette chaîne alimentaire les communautéscommuniquent avec les animaux et la terre; elles défèquent sur le sol pour dire à la terre:«je te retourne ce que tu m'as donné pour que tu m'en donne une autre fois». Aux animaux de s'en accaparer pour tirer leur ration alimentaire puisque attirés par l'odeur de ces excréta. Il s'installe alors une communication orchestrale entre l'homme, la terre et les animaux. Cette communication consolide la solidarité qui existe entre l'homme, la terre, les animaux et les végétaux pour l'équilibre du système cosmique. Cette symphonie culturelle fait que dans les établissements scolaires, malgré qu'ils soient tous dotés de latrines; ilsfont tous une gestionanomique des excréta. Il est observé par ailleurs que dans ces établissements scolaires Epp/Tokpa-Domè, CEG/Tokpa-Domè, Epp/Kpomassè, CEG/Kpomassè-centre, CEG/Sègbohouè, Epp/Sègbohouèetc. les latrines sont vétustes et d'autres sont mal entretenues, (Photo 8).

Photo 8: Latrine scolaire fermée avec des briques.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Dans les marchés de Kpomassè-centre,deTokpa-Domè, de Sègbohouède même qu'à la gare routière, il a été observé que tous sont équipés voire suréquipés en latrines. Cependant les usagers n'ont pas accès à ces latrines pour plusieurs raisons. Sur les treize (13) personnes interrogées, la moitié a affirmé que: «les modules de latrines construits par la commune de Kpomassè sur financement PPEAet officiellement mises en service sont restés fermés, les comités de gestion des marchés ont de difficultés à recruter de volontaires pour la gestion des latrines. Il arrive parfois que les usagers refusent de payer les prestations».Il est observé que les vieilles latrines du marché de Tokpa-Domè en mauvais état physique sont appropriées par des chefs de ménages influents qui les ont cadenassées, (Photos 9).

Photo9: Latrine publique appropriée par un ménage.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

La négligence que subit cette latrine s'explique par le fait que les communautés de Kpomassè ne sont pas habituées à l'utilisation des latrines.A Kpomassè les excréta sont appelés «nukãm? ou adaa»; nukãm? décomposé donne «nu» chose et «kãm?» brousse; ce qui réunit montre que les excréta sont destinés à être fait dans la brousse.Et à tous les endroits où les excréta sont déposés,les communautés de Kpomassè donnent le nom «adaado».

A l'instar des marchés, les centres de santé visités CSA/Tokpa-Domè, CSA/Sègbohouè et le CSC/Kpomassèsont tous équipés voire suréquipés de latines à fosses ventilées accessibles aux usagers (patients et accompagnateurs) offrant ainsi des possibilités d'accès cinq à dix fois supérieurs à la norme. Il résulte de cette situation de suréquipement des centres de santé que des cabines soient transformées en magasin pour matériels encombrants ou simplement fermées parce que remplies ou non utilisées.Derrière ce comportement se lit le manque d'intérêt pour les latrines résultant des acquis culturels.

En général, les latrines des centres de santé sont propres sans mouches ni odeur. Mais, il est rencontré aussi des latrines enherbées. Les raisons qui expliquent cette situation est le manque de personnel et de ressources financières affectés à l'assainissement dans les CSA, (Photo 10).

Photo 10: Etat d'une latrine du centre de santé.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Ici, cette photo montre une latrine dont les portes sont détruites par les intempéries climatiques. Elle n'est pas pleine mais abandonnée par les agents et les usagers de ce centre de santé. Cet abandon est dans la logique de la rationalité des communautés de Kpomassè. Cette rationalité villageoise qui modèle les habitudes des communautés et les oblige à vivre sans avoir grand besoin des latrines. Le soin autour des latrines n'est pas du comportement des communautés de Kpomassèce qui fait qu'elles ont abandonné cette latrine dans une insalubrité notoire. Les centres de santé disposent de plus de latrine et il résulte de ce surnombre l'abandon ou la transformation en magasin de certaines parmi elles, (Photo 11).

Photo 11: Latrine transformée en magasin dans uncentre de santé.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Cette latrine est abandonnée et transformée en magasin parce que les communautés n'ont pas l'habitude des latrines. Elles préfèrent leurs habitudes endogènes pour déféquer. Dans ce centre de santé, il est remarqué que les latrines sont en grand nombre malgré celala gestion des excréta se fait avec des pratiques populaires ou traditionnelles. Les modes de gestion des excréta adoptés les communautésexpliquent la gestionanomique des excréta dans la commune de Kpomassè.

En somme,les modes de gestion de déchets solides ménagers et ceux des excréta adoptés par les communautés expliquent la gestionanomiquedes déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè par conséquent la deuxième hypothèse de cette recherche est confirmée.

o 4.2. RAPPORT DECHETS-SANTE ETABLI PAR LES COMMUNAUTES DE KPOMASSE.

A Kpomassè les communautés assimilent les causes des maladies aux malédictions divines; elles disent:«nosaïeux vivaient dans la plus grande insalubrité mais ils ont vécu pendant des années sur la terre sans contracter une maladie liée aux déchets». Un chef de ménage confie:«Que toutes les maladies auxquelles notre ère est confronté sont dues aux péchés que nous commettons et non dues aux déchets». Quelques adeptes de vodounassimilent les maladies à la conséquence de la colère des divinités. Certaines personnes disent:«Combien de temps l'Homme va-t-il vivre sur la terre pour s'entourer d'autant de précautions? Ne nous compliquer pas l'existence avec vos histoires de déchets qui rendent malades».

Le phénomène spectaculaire qui est observé dans la commune de Kpomassè est que les ménages balayent rarement leurs cours, il a été observé par endroit des cours balayées et d'autres non. Le tableau ci-dessous présente le taux de la propreté des cours dans les arrondissements parcourus, (tableau 8).

Tableau8: Propreté de la cour des ménages.

Arrondissement

Non

Oui

Total

Kpomassè-centre

68%

32%

100%

Sègbohouè

67%

33%

100%

Tokpa-Domè

71%

29%

100%

Source: Enquête de terrain, 2014

Pour certains ménages les tas d'ordures ou en général les déchets ne constituent pas une source de maladies mais d'autres ménages reconnaissent que les déchets constituent une source de maladies, (tableau 9).

Tableau9: Les DSM comme source de maladies.

Arrondissements

Non

Oui

Kpomassè-centre

90%

10%

Sègbohouè

97%

3%

Tokpa-Domè

93%

7%

Source: Enquête de terrain, 2014

Ces constats montrent que les communautés de Kpomassè ne trouvent aucun inconvénient à cohabiter avec les déchets ménagers. Pour elles, les déchets n'ont aucun effet négatif sur leur santé ce qui explique le fait que, quand elles finissent par balayer leur cadre de vie elles jettent les déchets a proximités des concessions ou dans les rues, etc. Les investigations sur les possibles maladies qu'on peut contracter en cohabitant avec les déchets ont permis de recenser auprès des ménages les diverses maladies, (tableau 10).

Tableau 10: Les maladies recensées auprès des enquêtés.

Arrondissements

Autres

Bilharzioses

Choléra

Diarrhée

Dysenterie

Paludisme

Typhoïde

Kpomassè-centre

0%

7%

20%

20%

3%

30%

20%

Sègbohouè

2%

0%

51%

16%

3%

28%

0%

Tokpa-Domè

0%

8%

30%

25%

4%

29%

4%

Source: Enquête de terrain, 2014

A partir des données du tableau, on se rend compte que lescommunautés deKpomassè jugent peu critique la cohabitation avec les déchets pour leur état de santé. Les communautés de Kpomassè hésitent à accepter que les déchets sont les sources des maladies hydriques à savoir: Bilharziose, choléra, dysenterie, fièvre typhoïde. Même le paludisme n'est pas selon eux une conséquence des déchets mal gérés, elle serait causée par le soleil.Il est aisément compris que dans une communauté où il existe une solidarité aussi forte entre l'homme, la terre, les animaux et les végétaux; la vie loin des déchets est quasiment impossible.De plus, les maladies comme la rougeole et la variole sont des conséquences de la colère du dieu Sakpata due à la rupture de la solidarité par l'enlèvement des déchets pour des lieux lointains. Vivre avec les déchets c'est un fait culturel à Kpomassè puisque pour l'Homme de Kpomassè les déchets sont de meilleurs fertilisants des sols;ils nourrissent les relations entre les animaux domestiques et l'homme. Les animaux éparpillent les déchets dans les ménages, ils y défèquent, tout ceci consolide et renforce la symbiose qui existe entre les communautés de Kpomassè et ces derniers. Les pratiques modernes de gestion des déchets devraient assurer l'hygiène dans les ménages mais à Kpomassè, elles sont moins bénéfiques pour la solidarité entre les communautés et les animaux domestiques. Quand elles s'enfoncent dans la brousse pour déféquer, les communautés font appel de façon spontanée et implicite aux animaux domestiques en l'occurrence les porcs qui perçoivent les odeurs des excréta. L'Enlèvement des déchets créerait un déséquilibre psycho-affectif entre les animaux et les communautés de Kpomassè parce que ces communautés sont trop attachées à l'équilibre du système cosmique. Les ordures ménagères sont entreposées aux alentours de la maison pour leur réutilisation prochaine. Et pendant ce temps les mouches s'y développent, se posent dans les ustensiles de cuisine ou dans les plats.Le fort attachement au vodoun fait que dans certains ménages de Kpomassè, il existe une représentation faite du vodounlègba dont la devanture n'est jamais propre parce que ce vodoun trouve son énergie vitale dans ces déchets qui l'entoure. Les communautésavoisinantes de cevodoun vivent avec les déchets mais elles affirment qu'«elles sont à l'aise».Il est noté une rationalité extraordinaire chez les communautés de Kpomassè, il s'agit de la «rationalité villageoise». Selon cette rationalité tout le baratin autour de l'hygiène et l'assainissement observé dans les villes est une perte de temps et d'argent.La rationalité villageoise fait que les communautés de Kpomassè adoptent un mode de vie qui se confond à celle des animaux; elles vivent avec les animaux domestiques qui défèquent dans la nature. Il a étérencontré des enquêtés qui s'interrogent dans ces termes:« Pourquoi balaye et sarcle-t-ilrégulièrement la cour comme une femme?Est-ce important de se laver autant de fois dans une journée?» Tous ces questionnements ne respectent aucune logique de la modernité mais ils respectent la logique des communautés de Kpomassè.Mais les communautés doivent savoir que les savoirs et habitudes sont dynamiques et pour ce fait, elles doivent mimer les pratiques modernes de gestion de déchets afin de résoudre le problème qui se pose à elles dans l'hygiène et l'assainissement. Les pratiques modernes de gestion des déchets ont d'énormes avantages quoiqu'elles demandent un investissement en technologie et en moyen financier. Il faut alors qu'elles s'exorcisent des pratiques populaires en matière de gestion des déchets. Si après un brassage culturel des ménages ont pu adopter les poubelles, il est possible qu'elles accepteront les rationalités qui sont derrières les pratiques modernes de gestion des déchets; et cela dépendra aussi de la méthode de sensibilisation. Il est vrai que les communautés savent que les déchets peuvent être utilisés dans l'agriculture sous forme de terreau ou compost. Les rationalités des pratiques modernes sont l'utilisation des déchets pour résoudre plusieurs autres problèmes qui se posent au développement des communes. Certains chercheurs ont traité de la gestion des déchets et ont trouvé que: les communautés dont les cultures ne sont pas flexibles doivent opérer le changement de comportement par une éducation environnementale. Ainsi dans son mémoire de maîtrise,DJOHY(2012) proposeque pour une gestion efficiente des déchets solides ménagers,il faut une éducation à la gestion de l'environnement afin de former des citoyens responsables et soucieux de l'assainissement de l'environnement. Cette éducation permettra aux communautés de Kpomassè de se former aux conséquences néfastes des déchets sur l'homme et l'environnement.LAWSON et al. (2008)renchérissent dans un rapportque les meilleures méthodes pour une gestion efficiente des déchets solides ménagers sont: l'Education Environnementale et la valorisation des déchets solides ménagers. Selon le dictionnaire le petit Larousse, «Valoriser» c'est donner une plus grande valeur à. Alors, dire qu'il faut valoriser les déchets montre que ces chercheurs sont convaincus del'utilité des déchets solides ménagers à la santé des hommes et à l'environnement. Les avantages à tirer de cette valorisation des déchets sont énormes et du coup les communautés de Kpomassè ont raison de penser que vivre avec les déchets ne requiert aucun risque sur la santé. Mais, il faut qu'elles nuancent parce que les déchets à l'état brut sont sources de maladies et font obstacles au développement.

Ilest à retenir que la faible appréhension des risques liés à la cohabitation avec les déchets explique la gestion anomique des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè. La troisième hypothèse de la recherche est confirmée.

DISCUSSION

Les déchets solides ménagers et excréta sont devenus au XXIe siècle, un souci majeur des environnementalistes et des dirigeants des Etats africains. Les déchets ménagers jonchent les rues, les places publiques et rendent l'environnement insalubre. Il faut alors rechercher les sources de production et les méthodes de gestion des déchets adoptées par les communautés africaines qui favorisent l'insalubrité. Cela futla préoccupation majeure de DOSSOU (2002)dans sa recherche, il trouve que les sources de production de déchets sont: la croissance démographique et l'extension démesurée de la ville d'Abomey-Calavi. Le chercheur insinue que la quantité de déchets produite est en progression géométrique avec la croissance démographique et l'urbanisation. Il se dégage une solution immédiate celle de l'arrêt ou le contrôle des naissances. Cette solution se heurte à une représentation ancestrale que les africains font de l'enfant: «l'enfant est une richesse» mieux, elle ne connaitra pas l'assentiment des démographes qui diront que autoriser les naissances dans un Etat c'est permettre à ce dernier de se développer. La gestion efficiente des déchets implique un investissement technologique et humain alors la solution d'arrêt des naissances est inopérante. Avec son taux d'accroissement 3,23% (INSAE, 2002), le Bénin ne peut qu'emprunter la voie de la gestion efficiente des déchets au risque de s'enfoncer dans le cercle vicieux du sous-développement. Selon la suite géométrique plus une communauté augmente plus le volume de déchets produit est considérable. La commune de Kpomassè n'a pu échapper à cette triste réalité et ceci est dû au fait que les communautés de Kpomassè adoptent des méthodes traditionnelles de gestion des déchets solides ménagers. Selon MAUSS cité par SOUSTELLE(1967) «ce qu'il y a de plus important à étudier dans une société, ce sont les tas d'ordures»,MAUSS montre ainsi que les déchets s'imposent aux regards en société. A Kpomassè non seulement ils s'imposent, ils sont la source de maladies et de pollution des eaux du lac Ahémé. Cette commune connait une recrudescence de la gestionanomique des déchets solides ménagers, le phénomène est si récurrent qu'il interpelle la raison scientifique qui doit l'aborder dans sa globalité afin de proposer des approches de solutions efficaces à la résorption du problème et le modèle d'analyse le plus adapté à ces genres d'étude est l'approche systémique. Cette approche utilisée dans ce travail a permis de décortiquer les problèmes liés à la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè puis d'en esquisser des approches de solutions efficaces. Les déchets ont d'impacts négatifs sur la santé des communautés et dégradent sévèrement l'esthétique de la commune. Pour ODOULAMI(1999)qui étudiait la qualité des eaux dans certaines villes du Bénin, les eaux renferment des rejets générés par les activités humaines et les germes fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies dont le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde, les gastroentérites et les parasitoses intestinales. Comme lui, AHOTONDJI(2009) trouve que les déchets peuvent être à l'origine de la stérilité, du cancer de la peau, de la gorge, et des poumons. Les déchets polluent le sol et le sous-sol de la commune en y laissant des substances toxiques et cancérigènes. Il est certain que ces impacts des déchets énumérés, enfoncent peu à peu les Etats africains dans le cercle vicieux du sous-développement. Il faut donc que ces Etas s'affairent à imiter les méthodes de gestion efficiente des déchets puisque de toute évidence la communauté africaine augmente chaque année. Quand on lit les travaux de VERNIER(2001) sur la valorisation des déchets, il y a espoir pour les Etats africains parce que leurs villes regorgent de volumes considérables de déchets. VERNIER énumère l'importance de la valorisation des déchets qu'il repartie à deux niveaux:

-Il note en premier lieu une économie financière dans la mesure où la valorisation permet de donner de la valeur financière à un matériau usagé;

-En second lieu, la valorisation des déchets permet également une économie de matière bois pour le papier) ou économie d'énergie recyclage du verre ou de l'aluminium). A observé le dispositif de valorisation, il est probable de verser dans la représentation ou la logique des communautés de Kpomassè selon laquelle«la gestion efficiente des déchets est une ruse du blanc pour extorquer de l'argent aux communautés africaines.» parce que le containers différencié dont VERNIER parle pour la valorisation des déchets est un dispositif couteux et nécessite de lourds investissements ce que les Etats africains ne peuvent pas mobiliser. S'inscrivant dans cette même logique de valorisation des déchets que VERNIER, TCHAKPA(2011) met l'accent sur les valeurs agronomiques du compost qui est un dérivé des déchets. Ils viennent ainsi d'ouvrir le vaste chantier de la valorisation des déchets qu'ils conseillent comme la meilleure méthode de gestion efficiente des déchets. Leurs recherches viennent de modifier les représentations sociales qui font du déchet « un obstacle au développement», elles montrent que les déchets sont de vrais pourvoyeurs de devises. Selon le docteur Placide F.G.A. CLEDJO du centre VALDERA de l'Université d'Abomey-Calavi, lors d'un entretien à la télé BB24, une chaine de télévision béninoise «on peut avoir du gaz domestique et de l'énergie électrique à partir de la valorisation des déchets», il rejoint ainsi les deux précédents chercheurs de la valorisation des déchets. Le bout du tunnel est tout trouvé pour les dirigeants africains, ils peuvent dès lors insérer dans leurs plans de développement la gestion efficiente et surtout la valorisation des déchets. Ici à Kpomassè, le premier obstacle qu'il faudra franchir avant d'instaurer les méthodes modernes de gestion des déchets est la culture. Afin de résoudre ce problème que posent les cultures africaines dans les Etats, il a été proposé une thérapie de choc ce qu'il convient d'appeler la proposition de DJOHY. En effet DJOHY(2012) préconise que pour instaurer les méthodes de gestion efficiente des déchets dans la commune de Parakou il faut: Une éducation environnementale afin de former des citoyens responsables et soucieux de l'assainissement de l'environnement. Cette solution sera d'une importance capitale pour aider la commune de Kpomassè à sortir de l'insalubrité qui risque au fil du temps de devenir un véritable obstacle à son développement. Contrairement à DJOHY, GBEDO (2002) propose plutôt que les communautés africaines et surtout celles de Cotonou fassent recours aux pratiques endogènes de valorisation des déchets ménagers. Selon elle, les pratiques endogènes de valorisation des déchets sont moins couteuses, de plus la pratique regorge d'énormes avantages pareils à ceux décrit par VERNIER. A cette étape de la recherche, il faut suggérer à la commune de Kpomassè d'inscrire parmi ses actions de développement la valorisation des déchets. Elle en tirera du compost pour l'agriculture et résoudre son problème d'énergie électrique. De la production du compost susceptible d'être vendu aux agriculteurs à celle du gaz domestique et énergie électrique, les déchets sont de véritables sources de mobilisation de ressources financières pour le développement des communes africaines.

CONCLUSION

A l'évidence, la gestion des déchets solides ménagers ne peut fondamentalement pas faire l'objet de Sociologie ou d'Anthropologie lorsqu'il est abordé par le truchement d'un questionnaire purement technique. La Socio-anthropologie serait par exemple incapable de répondre aux questions suivantes: Avec quels outils enlever les ordures ménagères? Comment enlever les ordures ménagères? Que faire des ordures ménagères? Etc.

En revanche, la sociologie que MAUSS (1989) considère comme science du«fait social total» a cette ambition d'étudier l'homme dans sa totalité. Et donc à ce titre, elle peut proposer une réflexion à partir d'un objet clairement défini commefait social qui sera d'un certain intérêt aux sciences techniciennes dont la mission réside dans la construction de faits urbains comme l'aménagement urbain, la géographie etc.

Par ailleurs, produire des déchets est un comportement, une pratique, une conduite et de même que leur gestion implique une représentation sociale. Toutes choses qui renvoient à la socio-anthropologie parce que situées dans son champ d'étude. L'approche socio-anthropologique utilisée dans cette élaboration scientifique a permis de voir que les facteurs qui expliquent la gestionanomique des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè sont multiples et proviennent toutes des représentations sociales faites des déchets, des modes de gestion des déchets adoptés par les communautés et la faible appréhension des risques liés à la cohabitation avec les déchets par les communautés de la commune de Kpomassè.

Au vue de ces résultats, il est à souligner que les trois hypothèses de cette recherche sont toutes confirmées. Le modèle d'analyse systémique utilisé dans ce travail a permis d'analyser les problèmes liés à la gestion des déchets solides ménagers et excréta dans leur globalité et d'entrevoir une sortie de tunnel. Certes,l'insalubrité quisévit dans la commune de Kpomassè ne trouve pas une résolution immédiate grâce à cette recherche mais elle est un coup d'envoi pour l'éveil des consciences des communautés de Kpomassè. Elle invite les élus locaux de Kpomassè à s'intéresser à la gestion des déchets enorganisant des séances d'éducation environnementale à l'intention des communautés; en se dotant d'un plan stratégique de gestion des déchets; puis eninitiantavec lesONG de collecte de déchets solides ménagers des partenariats pour la collecte des déchets dont le volume ne cesse de s'accroître afin d'offrir un environnement sain à leurscommunautés. Les questions de gestion des déchets sont des questions majeures de développement puisqu'elles appauvrissent quand elles ne sont pas prises au sérieux.Pour cela, une recherche approfondie sur la gestion des autres déchets àsavoir: les déchets biomédicaux, les eaux usées, industriels etc. doit être envisagée.

Il est vrai que le développement d'une commune ne dépend pas quede la gestion efficiente des déchets et des avantages de la valorisation de ces derniers.Mais,elle aidera à régler les problèmes environnementaux auxquels la commune est confrontée et partant, elle permettra à la commune de connaître un développement harmonieux.

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9. CERNEA M. (1999):La dimension humaine dans les projets de développement `Variable sociologiques et Culturelles'' 586pages.

10. DIABAGATE S. (2008): Assainissement et gestion des ordures ménagères à Abobo(v2) cas d'Abobo-Baoulé, Institut de Géographie Tropicale/Université d'Abidjan Cocody, 91p.

11. DJOHY S. (2012): «Décentralisation et Environnement au Bénin: Une analyse séquentielle de la politique des déchets solides ménagers dans la commune de Parakou», mémoire de Maîtrise en science politique et relations internationales, Université de Parakou; 53p.

12. DOSSOU I. (2002): Explosion démographique et la gestion des DSM dans les villes d'Abomey-Calavi; Mémoire de DESS populations et dynamiques urbaines; 59pages.

13. DURKHEIM E. (1981): Les règles de la méthode sociologiques, P43, 22èm» édition. Quadrige/PUF, 149pages.

14. GBEDO V. (2002): Etudes des pratiques endogènes de valorisation des DSM à Cotonou: Approche pour une gestion durable des DSM, mémoire de DEA en Gestion de l'Environnement, FLASH, UNB;122p.

15. GIRAUD C. (1997): Histoire de la sociologie, 127p.

16. GRAWITZ M. (1976): Méthodes des sciences sociales, 3ème édition, Edition Dalloz, Paris, 179pages.

17. HEGEL F. (1999): Hegel, ou, De la raison intégrale. Edition-Seuil; 223p.

18. HALIDOU I. (2013): Logiques d'acteurs autour de la gestion des déchets ménagers dans l'arrondissement Malanville. UAC/FLASH;93p.

19. JODELET D. (1989):Les classiques des sciences sociales; Paris/PUF;398p

20. JOËL de R. (1975): Le macroscope, Edition-Seuil; Paris;346p.

21. KPOMASSE (2010): Rapport Diagnostic, Programmation Communale Eau, 60pages.

22. LAWSON V. et al (2008): La valorisation des DSM au Bénin: atouts et limites rapport final, ONG-Décam-BETHESDA, PAGED.

23. MAUSS M. (1989): Sociologie et anthropologie, Paris, PUF, 482p.

24. MAYSTRE et al. (1994): Déchets urbains: nature et caractérisation. Presses Polytechniques Romandes, 123pages.

25. MBODO T. (2009): Impacts du programme d'assainissement urbain de Kinshasa (Pauk) sur l'environnement. Cas de la commune de Barumbu, 97pages.

26. MELIHO P. (2003): Environnement et santé: Approche socioculturelle des maladies hydriques en milieu scolaire dans la commune de TOFFO. Mémoire de Maîtrise en Sciences Sociales, Sociologie - Anthropologie, 60p.

27. MELIHO P. (2009): Usages de l'eau et comportements à risque chez les ayizo du Bénin: matériaux pour une socio-anthropologie des maladies de l'eau, DEA en Sciences Sociales, Sociologie - Anthropologie Université d'Abomey-Calavi, 138p.

28. MENDRAS H. (1967): Eléments de sociologie, Armand Colin, Paris, 161p.

29. Ministère d'Etat, Ministère du plan et du développement, (2007): Populations et développement: défis et perspectives pour la cote d'ivoire. Rapport sur l'état et le devenir de la population de la côte d'ivoire (REPCI), 190p.

30. NYASSOGBO K. (2005): Accumulation des ordures ménagères et dégradation de l'environnement: quelques pistes pour une viabilité environnementale dans le processus du développement africain.

31. ODOULAMI L. (1999):Approvisionnement en eau potable dans les grandes villes du Bénin. Quelles politiques pour l'avenir? Cas de Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Mémoire de DEA, EDP, UNB, 55p.

32. Petit Larousse, 2010.

33. PDC(2012): Plan décennal communal,Kpomassè, 324p.

34. PNUD(2004): Rapport mondial sur le développement humain.

35. SANE Y. (1999): La gestion des déchets à Abidjan, un problème récurrent et apparemment sans solution, 10p.

36. SDAC (2011): Schéma Directeur d'Aménagement de la commune de Kpomassè.

37. SARDAN J-P. (1995): Anthropologie et développement; essai en socio-anthropologie du changement social et du développement, Paris, Karthala, 221p.

38. SARDAN J-P et al. (2002): La question des déchets et de l'assainissement dans deux villes moyennes du Niger, LASDEL Niamey, 121p.

39. TCHAKPA C. (2011): Caractérisation et valorisation par compostage aérobie des déchets solides ménagers du quartier Fidjrossè de Cotonou. UAC, 57p.

40. SOUSTELLE J. (1967): Les quatre soleils, Paris, CNRS; Editions (édition originale, Paris, Plon).

41. TONON F. (1987):La contribution à la connaissance de l'espace urbain et la recherche de solutions aux problèmes de gestion des déchets solides dans la ville de Cotonou. Thèse de doctorat de 3è cycle, Université cheik AntaDiop; ISE, DAKAR, 311pages.

42. TRAORE M. (2002): Logiques identitaires et gestion des déchets ménagers en milieu urbain: l'exemple de Ouagadougou, mémoire de DEA de sociologie, UFR des sciences Humaines et arts de l'Université de Poitiers, 107p.

43. VERNIER C. (2001): Importance des déchets valorisés dans les immeubles équipés du système de contraintes différenciés. Paris, France, Pages similaires.

44. VIGNINOU T. (2000): La gestion des déchets ménagers à Porto-Novo et la problématique des mutations et comportements socio-économiques et administratifs. Mémoire de DEA en Géographie, Flash; 85p.

45. WEBER M. (1922): Max Weber et l'anthropologie. Paris, PUF, 256p.

Ø Sites web

1. www.mémoireonlines.com

2. www.google.recherche

OUTIL D'ENQUETE N°1: GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL DES CHEFS D'ARRONDISSEMENTS.

Nous sommes en fin de formation en sociologie-anthropologie à l'Université d'Abomey-Calavi. Nous travaillons sur un sujet et vous avez été choisi comme personne pouvant nous fourni des informations à propos du sujet, c'est pour cela que nous sommes venus; veuillez bien nous accorder un peu de votre temps. Merci

I-Identification

Arrondissement

Nom et Prénoms

Age

Sexe

Niveau d'instruction

II- Connaissance sur les déchets

Définition et classification du déchet.

Appréciation de l'état de salubrité de l'arrondissement.

Connaissance sur les obstacles à la gestion efficiente des DSM et excréta.

Connaissance sur les discours populaires en ce qui concerne les DSM.

Connaissance sur les modes de gestion des DSM et excréta.

Appréhension des risques de cohabitation des communautés avec les déchets sur leur santé.

III- Mesures mises en place pour une gestion efficiente des déchets.

Les arrondissements face aux problèmes de gestion des déchets

Informations utiles.

Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

OUTIL D'ENQUETE N°2: GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL DES MENAGES.

Nous sommes en fin de formation en sociologie-anthropologie à l'Université d'Abomey-calavi. Nous travaillons sur un sujet et vous avez été choisi comme personne pouvant nous fourni des informations à propos du sujet, c'est pour cela que nous sommes venus; veuillez bien nous accorder un peu de votre temps. Merci

I-Identification.

Ménages

Nom et Prénoms

Age

Sexe

Niveau d'instruction

II- Connaissance sur les déchets

Définition et classification du déchet.

Appréciation de l'état de salubrité du cadre de vie.

Connaissance sur les obstacles à la gestion efficiente des DSM et excréta.

Connaissance sur les discours populaires en ce qui concerne les DSM.

Connaissance sur les modes de gestion des DSM et excréta.

Appréhension des risques de la cohabitation descommunautés avec les déchets sur leur santé.

III- Mesures mises en place pour une gestion efficiente des déchets.

Appréciation des services de la gouvernance locale face aux problèmes de la gestion des déchets

Fréquence des séances de salubrité du cadre de vie.

Informations utiles.

Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

OUTIL D'ENQUETE N°3: GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL DES CHEFS D'ETABLISSEMENTS SCOLAIRES.

Nous sommes en fin de formation en sociologie-anthropologie à l'Université d'Abomey-calavi. Nous travaillons sur un sujet et vous avez été choisi comme personne pouvant nous fourni des informations à propos du sujet, c'est pour cela que nous sommes venus; veuillez bien nous accorder un peu de votre temps. Merci

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Etablissement scolaire

Nom et Prénoms

Age

Sexe

II- Connaissance sur les déchets

Définition et classification du déchet.

Appréciation de l'état de salubrité de l'établissement scolaire.

Connaissance sur les obstacles à la gestion efficiente des DSM et excréta.

Connaissance sur les discours populaires en ce qui concerne les DSM.

Connaissance sur les modes de gestion des DSM et excréta.

Appréhension des risques de cohabitation des communautés avec les déchets sur leur santé.

III- Mesures mises en place pour une gestion efficiente des déchets.

Appréciation des établissements scolaires des services de la gouvernance locale face aux problèmes de gestion des déchets

Fréquence des séances de salubrité de l'établissement scolaire.

Informations utiles.

Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

OUTIL D'ENQUETE N°4: GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL DES USAGERS DES MARCHES.

Nous sommes en fin de formation en sociologie-anthropologie à l'Université d'Abomey-calavi. Nous travaillons sur un sujet et vous avez été choisi comme personne pouvant nous fourni des informations à propos du sujet, c'est pour cela que nous sommes venus; veuillez bien nous accorder un peu de votre temps. Merci

I-Identification

Marché

Nom et Prénoms

Age

Sexe

Niveau d'instruction

II- Connaissance sur les déchets

Définition et classification du déchet.

Appréciation de l'état de salubrité du Marché.

Connaissance sur les obstacles à la gestion efficiente des DSM et excréta.

Connaissance sur les discours populaires en ce qui concerne les DSM.

Connaissance sur les modes de gestion des DSM et excréta.

Appréhension des risques de cohabitation des communautés avec les déchets sur leur santé.

III- Mesures mises en place pour une gestion efficiente des déchets.

Appréciation des services de la gouvernance locale face aux problèmes de gestion des déchets

Fréquence des séances de salubrité du Marché.

Informations utiles.

Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

OUTIL D'ENQUETE N°5: GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL DES USAGERS DE LA GARE ROUTIERE.

Nous sommes en fin de formation en sociologie-anthropologie à l'Université d'Abomey-calavi. Nous travaillons sur un sujet et vous avez été choisi comme personne pouvant nous fourni des informations à propos du sujet, c'est pour cela que nous sommes venus; veuillez bien nous accorder un peu de votre temps. Merci

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Gare routière

Nom et Prénoms

Age

Sexe

Niveau d'instruction

II- Connaissance sur les déchets

Définition et classification du déchet.

Appréciation de l'état de salubrité de la gare routière.

Connaissance sur les obstacles à la gestion efficiente des DSM et excréta.

Connaissance sur les discours populaires en ce qui concerne les DSM.

Connaissance sur les modes de gestion des DSM et excréta.

Appréhension des risques de cohabitation des communautés avec les déchets sur leur santé.

III- Mesures mises en place pour une gestion efficiente des déchets.

Appréciation des services de la gouvernance locale face aux problèmes de gestion des déchets

Fréquence des séances de salubrité de la gare routière.

Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

OUTIL D'ENQUETE N°6: GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL DES AGENTS DES CENTRES DE SANTE.

Nous sommes en fin de formation en sociologie-anthropologie à l'Université d'Abomey-Calavi. Nous travaillons sur un sujet et vous avez été choisi comme personne pouvant nous fourni des informations à propos du sujet, c'est pour cela que nous sommes venus; veuillez bien nous accorder un peu de votre temps. Merci

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Centre de santé

Nom et Prénoms

Age

Sexe

Niveau d'instruction

II- Connaissance sur les déchets

Définition et classification du déchet.

Appréciation de l'état de salubrité du centre de santé.

Connaissance sur les obstacles à la gestion efficiente des DSM et excréta.

Connaissance sur les discours populaires en ce qui concerne les DSM.

Connaissance sur les modes de gestion des DSM et excréta.

Appréhension des risques de cohabitation des communautés avec les déchets sur leur santé.

III- Mesures mises en place pour une gestion efficiente des déchets.

Appréciation des services de la gouvernance locale face aux problèmes de gestion des déchets

Fréquence des séances de salubrité du centre de santé.

Informations utiles.

Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

OUTIL D'ENQUETE N°7: GRILLE D'OBSERVATION DIRECTE.

L'état de l'environnement et des cadres de vie.

Les lieux d'évacuation des déchets.

Emplacements des poubelles.

Les modes gestion des déchets.

L'état des infrastructures de gestion des excréta.

Les comportements humains par rapport aux déchets.

TABLE DES MATIERES

Dédicace...................................................................................................................................... 2

Remerciements 3

Liste des sigles et acronymes 4

Liste des schemas, cartes, graphiques, photos et tableaux 6

Résume........................................................................................................................................ 8

Abstract......................................................................................................8

Introduction................................................................................................................................9

1ere Partie: Fondements théorique et méthodologique 11

Chapitre I: Fondements théoriques. 12

1.1.Situation théorique du fait social étudié. 12

1.1.1.Problématique 12

1.1.2. Problème 14

1.1.3. Hypothèses de travail 15

1.1.4. Objectifs de recherche 15

1.1.4.1. Objectif global.........................................................................................15

1.1.4.2.Objectifs specifiques 15

1.1.5.Justification du choix du sujet. 16

1.1.5.1.Raisons subjectives 16

1.1.5.2.Raisons objectives 16

1.2.Concepts, théories du fait social étudié. 17

1.2.1.Clarification des concepts 17

1.2.2.Cadre conceptuel 21

1.2.3.Revue critique de la litterature 22

1.2.4.Dépouillement, traitement et analyse des données. 25

1.2.5.Délimitation du sujet 3

Chapitre II: Approche méthodologique. 27

2.1.Espace géographique du fait social étudié. 27

2.2.Démarche méthodologique du travail. 34

2.2.2.Recherche documentaire 36

2.2.3. Pré-enquête 37

2.2.4. Echantillonnage, techniques et outils de collecte de données. 38

2.2.4.1.Echantillonnage 38

2.2.5. Techniques et outils de collecte de données. 39

2.2.5.1.L'analyse documentaire. 40

2.2.5.2.L'observation directe. 40

2.2.5.3.L'entretien semi-directif 41

2.2.5.4.La photographie 3

2.2.5.5.La grille de lecture 41

2.2.5.6.Le tableau de criteres 41

2.2.5.7. La grille d'observation 42

2.2.5.8.Le guide d'entretien 42

2.2.6.Enquête de terrain et durée de la recherche. 42

2.2.7.Contraintes du travail 43

2emePartie : Présentation et analyse des résultats...................................................... 44

Chapitre III: Représentations sociales faites des déchets et modes de gestion des déchets adoptés par les communautés de Kpomassè. 3

3.1.Représentations sociales faites des déchets a Kpomassè. 45

3.1.1.Politique de la gestion des déchets solides ménagers. 45

3.1.2.Représentations sociales faites de l'environnement a kpomasse. 46

3.1.3.Représentations sociales faites des dechets. 46

3.2.Modes de gestion des déchets solides ménagers adoptés par les communautés de Kpomassè.................................................................................................. 50

3.2.1.Pratiques populaires ou traditionnelles 50

3.2.1.1.Conséquences des déchets sur l'environnement et la santé. 58

3.2.1.2.Pollution de l'air 58

3.2.1.3.Pollution de sol et du sous-sol. 60

3.2.2.Pratiques modernes 60

Chapitre IV: Modes de gestion des excréta adoptés et rapport déchets-santé établi par les communautés de Kpomassè. 63

4.1. Modes de gestion des excréta adoptes à Kpomassè. 63

4.2. Rapport déchets-santé établi par les communautés de Kpomassè. 72

Discussion................................................................................................................................. 77

Conclusion................................................................................................................................ 81

Références bibliographiques 83

Table des matières 95

* 1 Lettre et philosophe chinois, vers 551-479 avant J-C






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire