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Financement de l'economie et transformation structurelle dans la zone franc africaine


par Michael Beranger DOKA DAFIRE
Université Yaoundé 2 - Master 2 2018
  

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1.1.2.2. Transformation structurelle selon les évolutionnistes

La transformation structurelle est concepts qui été aussi traité par les économistes anciens tel que, les évolutionnistes et les structuralistes.

a). L'innovation comme moteur des transformations structurelles

Joseph Schumpeter est le premier auteur à analyser le rôle primordial des innovations dans l'explication de l'évolution des économies. L'innovation et le progrès technique à travers le phénomène de «destruction créatrice» est une source de gain de productivité. Les activités
novatrices concernent autant la production de nouveaux biens et services que la mise au point de nouvelles méthodes de production, l'ouverture de nouveaux marchés, l'accès à de nouvelles sources de matières premières et la création de nouveaux modes organisationnels.
Les études récentes sur la relation innovation-productivité retiennent généralement quatre types d'innovations:

(i) l'innovation en produit (nouveau produit ou amélioration significative de biens et services existants),

(ii) l'innovation en procédé (changement dans les méthodes de production ou de distribution),

(iii) l'innovation en organisation (changement dans les stratégies managériales, l'organisation du travail ou les relations extérieurs) et

(iv) l'innovation en marketing (changement dans la conception du produit, l'emballage, le placement ou la politique de prix).

b). La réallocation des facteurs de production : catalyseur de la croissance de la productivité des facteurs

Le mouvement de la main-d'oeuvre de l'agriculture de semi-subsistance, peu productive, à l'industrie manufacturière et les services, plus productifs, tant dans les zones urbaines que rurales, est nécessaire pour alimenter des hausses de la productivité globale et l'amélioration des niveaux de vie, à même de faire reculer la pauvreté. De l'analyse de Kuznets, il ressort que la dynamique économique s'articule autour de l'industrie manufacturière dont la part dans l'activité a revêtu la forme d'une courbe en U-inversé: elle augmente durant les stades de développement faible, à mesure que le capital s'accumule, puis diminue pendant les stades de développement élevé, quand l'amélioration des revenus tire la demande de services et que la hausse des coûts de la main-d'oeuvre pèse sur la production manufacturière.

Cette transition en direction des industries manufacturières, puis des services s'opère en partie à l'intérieur des zones rurales. Toutefois, elle fait intervenir, dans une large mesure, une migration vers les centres urbains, motivée par la quête d'opportunités d'emplois formels. En général, les travailleurs urbains affichent une productivité du travail plus forte, notamment du fait d'une plus grande spécialisation, d'un meilleur accès au capital et des économies d'échelle internes et externes. A ces deux vecteurs, il convient d'ajouter les contraintes du processus de transformation structurelle. Pour que s'enclenche le processus, il faut que les branches productives pertinentes aient accès aux facteurs de production. Si ceux-ci sont rationnés ou immobiles, le changement structurel sera impossible. L'élasticité requise des facteurs peut être garantie par l'existence préalable de ressources oisives ou sous-utilisées et la mobilité régionale ou internationale des facteurs.

L'exploration des différents mécanismes susceptibles d'engendrer la transformation structurelle repose sur la construction d'un modèle d'équilibre général multisectoriel. L'approche classique consiste à réduire l'activité à deux secteurs ; agricole et non-agricole (Herrendorf et al. 2013) ou trois secteurs ; agriculture, manufacture, et services
(Bah, 2009). Toutefois, ces études divergent par les mécanismes envisagés pour expliquer la
réaffectation des ressources humaines. De ce point de vue, les modèles peuvent être classés
en deux groupes: le premier groupe se situe côté demande de biens, et explique la transformation structurelle par la nature des préférences des individus (Echevarria, 2000; Kongsamut et al. 2001), tandis que le second groupe se concentre sur les effets de prix relatifs des facteurs de production sur l'allocation de la main d'oeuvre (Duarte et Restuccia, 2010). C'est ainsi que, Bah (2009) développe un modèle à trois secteurs (agriculture, manufacture, services) à partir duquel ils évaluent les niveaux de productivité dans chaque secteur. Pour un échantillon de pays développés, ils concluent que l'agriculture est le secteur le moins productif suivi des services et du secteur manufacturier. Par ailleurs, d'autres études combinent les approches des deux groupes.

C'est le cas de Gollin et Rogerson (2014) qui examinent l'impact des coûts de transport sur la productivité en agriculture et partant sur la taille de ce secteur. En effet, les coûts élevés de transport pénalisent doublement l'économie. Ils réduisent l'agriculture à une activité de subsistance qui sert uniquement à la consommation finale, et, simultanément accroît les coûts de production du secteur non-agricole, (Gollin et Rogerson, 2014). En conséquence, les coûts de transport influencent la rentabilité de chaque secteur et corrélativement la décision d'offre de travail des individus. En plus des coûts de transport, d'autres facteurs (éducation, commerce international) déterminent la productivité dans les différents secteurs d'activité. Buera et Kaboski (2012) construisent un modèle qui décrit le rôle d'un investissement dans le capital humain des travailleurs du secteur des services sur la production dans ce secteur. L'idée défendue par ces auteurs est que l'amélioration du capital humain accroît la productivité du secteur et donc les revenus. Cet effet revenu entraine une mobilité des travailleurs vers ce secteur.

La transformation structurelle dépend aussi du degré d'ouverture commerciale d'un secteur d'activité au reste du monde Matsuyama (2008). Le principe qui sous-tend cette idée est que l'ouverture commerciale offre de meilleures perspectives de marché aux firmes du secteur concerné, avec à terme un accroissement de la production. En somme, la majorité des études prennent pour hypothèse que le choix du secteur d'activité des individus est guidé par les niveaux de productivité dans chacun de ces secteurs, garant de leur niveau de vie. C'est pour cette raison qu'elles considèrent comme déterminants de la mobilité des travailleurs tout facteur susceptible d'influencer la productivité et donc les rendements dans chaque secteur. À côté de ces études théoriques qui modélisent les mécanismes par lesquels s'opère la transformation structurelle, il convient de noter qu'il existe des contributions empiriques visant à apprécier les différences de changement de structure de la population active entre les pays.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote