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Productivité et performance financière de la coopérative d'épargne et de crédit pour l'entraide et l'appui au développement.

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par Etienne AMANI
Université de Goma - Licence en Sciences de Gestion 2010
  

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UNIVERSITE DE GOMA

«UNIGOM»

B.P. 204 Goma

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

PRODUCTIVITE ET PERFORMANCE FINANCIERE DE

LA COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT POUR L'ENTRAIDE ET L'APPUI AU DEVELOPPEMENT (COOPEC-EAD) 

De 2006 à 2009

Par : AMANI KAZAMARANDE Etienne

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de licence en sciences de gestion.

Option : Gestion financière

Directeur : GAKURU SEMACUMU J.B

Professeur ordinaire

Encadreur : OLENGA TSUBA Charles

Assistant2

Année académique 2009-2010

EPIGRAPHE

« Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur ».

Matthieu : 6 :21

DEDICACE

A notre Père KAZAMARANDE S. Eugène ;

A notre mère NYIRANSABIMANA ;

A notre grand père et grand mère respectivement SEMUGABO Aloys et NTAMABYARIRO Madeleine ;

A nos frères et soeurs DUSHIME Clément, REHEMA Alliance, BYIRINGIRO Patrick, Chantal MAOMBI, FEZA, Eric Bonheur, grâce, Innocent et olivier pour leurs sacrifices et soutien.

Nous dédions ce travail.

AMANI KAZAMARANDE Etienne

REMERCIEMENTS

Le regard sur notre cursus universitaire de 5 ans explique le vrai sens de la souffrance couronné des fruits immenses. Gloire à Dieu le Père pour son don sacré de vie, d'intelligence et d'amour infini.

Nos remerciements s'adressent au Professeur GAKURU SEMACUMU et à l'Assistant OLENGA TSUBA Charles qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté la direction et l'encadrement de ce travail.

Au corps professoral de l'Université de Goma, particulièrement à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion pour les enseignements de qualité dont nous avons été bénéficiaires.

A notre beau frère MBARUSHIMANA John pour ses conseils.

Que tous les membres de la famille SAMUGABO Aloys, frères, soeurs, oncles et tantes, cousins et cousines à l'occurrence NYIRABAGENZI et son mari MUPENDA, BARIHONGA Jean Damascène, NYIRARUKUNDO et son mari ZIRIMWABAGABO, NZITONDA, TUYISHIME, HATUNGA,... trouvent ici le témoignage d'une incommensurable reconnaissance pour leurs soutiens tout au long de notre parcours académique.

Il serait lâche de mettre fin à ces remerciements sans saluer les efforts de NSENGIYUMVA Josué et sa famille,...

Nos camarades et compagnons de lutte : BITEGETSIMANA FIDELE, Prosper BAHATI, SENGA Abdoul, TUMUSIFU SAFARI, BONANE Innocent et son épouse, André, Daniel HABAMUNGU, Christian, FURAHA, ODJIMA Michel, Johnson MUHIIRWA, MICHOMYIZA, Dieudonné et bien d'autres.

Que tous ce qui nous ont soutenus d'une manière ou d'une autre et dont les noms ne sont pas repris sur cette page, trouve ici l'expression de notre profonde gratitude.

AMANI KAZAMARANDE Etienne

0. INTRODUCTION

0.1. ETAT DE LA QUESTION

La micro-finance est apparue ces dernières décennies comme un instrument efficace de lutte contre la pauvreté. De ce fait, comme ce type d'activité (octroi de crédit) consiste justement à prendre le risque à la place des autres, il convient de délimiter le risque normal lieu à la profession du risque anormal qui met éventuellement en péril les autres acteurs (clients, institutions financières). La maîtrise du risque des IMF passe par l'adoption d'un comportement prudent à travers l'analyse des certains indicateurs en vue de la réalisation de l'intérêt général.

Nous ne sommes pas les premiers à orienter nos idées dans ce domaine :

Jean Baptiste KANYESHAMBA dans son TFC a traité sur le processus d'octroi de crédit dans une coopérative d'épargne et de crédit cas de la banque populaire de Gisenyi. Il a constaté que le système d'octroi des crédits n'est pas bon à la banque populaire, il ne permet pas une évaluation de la garantie et de la capacité de remboursement. Pour ce qui est de l'impact économique, il a montré que les bénéficiaires de ces crédits obtiennent le financement de leurs activités et la banque bénéficie des intérêts1(*).

Du point de vu impact social, après ses recherches, il a vu qu'à partir des crédits, les conditions de vie des bénéficiaires des crédits s'améliorent.

Gilbert PALUKU KATUSELE, pour sa part a étudié le rôle des micros crédits dans le développement socio-économique de la population. Il a constaté que les micros crédits contribuent positivement à l'amélioration des conditions de vie des ménages et au développement socio-économique2(*).

Quant à Julien SAFARI MANANA qui a étudié sur la gestion commerciale de la clientèle à travers la file d'attente et son impact sur la rentabilité des IMF, a vérifier s'il y a une incidence majeure ou du moins directe lors que les clients se trouvent pour une longue durée en attente de déposer leur sommes sur la rentabilité. Il a confirmé son hypothèse selon laquelle il y aurait une incidence d'une longue durée en attente des clients sur la rentabilité des IMF. Certain clients risqueraient de se décourager et d'orienter leurs sommes dans d'autres activités suite aux services jugés lents aux guichets. Ce qui entrainerait un manque à gagner à l'IMF concernée3(*).

En fin, Vanny NDABAGORAGORA BAHATI a analysé la performance financière de la coopérative d'épargne et de crédit des Agri éleveurs de Ruhengeri au Rwanda (CEA). Il a constaté que la CEA a amélioré ses activités depuis l'année d'investissement. L'évolution des dépôts et l'effectif de ses membres prouvent le niveau de sa performance4(*).

0.2. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

Les pays en voie de développement ne constituent pas un ensemble économiquement homogène, ils connaissent en général des fortes inégalités. Cela se justifie par l'inégale répartition des richesses, mais certains auteurs pensent que le difficile décalage des ces pays est lié en partie à la faiblesse du système financier pouvant favoriser l'allocation des ressources nécessaires à la relance de leur économie.

Selon la théorie dominante sur le financement du développement au début des années 1980, et sur laquelle était assis la plupart des travaux impulsée notamment par Cameron (1967), il existait d'une part une forte corrélation entre le niveau de développement atteint par un pays et ses structures financières et qu'il y avait d'autres part, une nécessité de lutter contre la répression financière par une politique d'innovation financière visant à améliorer la rémunération de l'épargne5(*).

En effet, dans toute l'économie, il existe des agents à capacité de financement (c'est-à-dire qu'ils ont une épargne disponible qu'ils n'utilisent pas pour investir eux-mêmes et qu'ils peuvent mettre à la disposition de l'économie) et ceux à besoins de financement (avec une épargne inférieure aux investissements qu'ils souhaitent réaliser). La mise en relation de ces agents peut se réaliser selon une double modalité grâce à des intermédiaires financiers d'une part (par exemple les banques et les institutions financières non bancaires,...) ou plus directement grâce à des marchés (par exemple la bourse,...) où offreurs et demandeurs des capitaux se rencontrent.

Ainsi, à chaque stade de développement ou de l'évolution de l'économie de tout pays, le financement de la production gage de la création des richesses et d'emplois, est réalisé par des institutions et des mécanismes mettant en oeuvre des techniques financières de plus en plus élaborées.

Les pays africains ont connu dans les années 1980 et pour certains biens avant, la naissance et le développement des IMF comme mode de financement de proximité pour des populations à faible revenu, incapable d'accéder au financement bancaire.

En RD Congo, la loi N°72 du 14/01/1972 relative à la protection de l'épargne et au contrôle des intermédiaires financiers définit à son article 1er les banques et institutions financières comme étant des entreprises qui font profession habituelle de recevoir du public sous forme des dépôts ou autrement des fonds remboursables à vue, à terme fixe ou à préavu ; fonds qu'elles emploient pour leur compte à des opérations des banques, de crédit ou de placement.

Les IMF, compte tenu de la nature de leurs activités, des agents à financer, s'exposent à un certains nombre de risques qui peuvent être : des risques financiers, des risques de faillite, risque de crédit, etc.

Jean PEYCARD définit le risque comme étant la probabilité de perte à laquelle une entreprise ou une institution s'expose6(*). Il importe donc pour tout chef d'entreprise de prendre des dispositions nécessaires pour minimiser les risques en vue de l'atteinte des objectifs de rentabilité.

Les principaux risques encourus par les IMF dans la mise en place des micro crédits au profit des micros entrepreneurs exclus du système de financement classique est le non respect de leurs engagements. L'insolvabilité des bénéficiaires de crédits peut avoir pour conséquences ; la perte des fonds prêtés ou leurs immobilisations pour une durée plus longue alors que l'institution, elle-même doit faire face à ses engagements vis-à-vis des ses partenaires financiers gage de sa crédibilité et de sa pérennité.

Parmi les institutions financières non bancaires opérant en RD Congo figure la COOPEC-EAD qui est le cadre choisi pour notre recherche.

Les activités des coopératives étant risquées (risque d'insolvabilité des clients et manque des fonds nécessaire pour couvrir les retraits,...) la mauvaise gestion conduirait cette dernière à la faillite.

Dans cet optique, avec la crise financière, la plupart d'IMF a enregistré des contre performances qui affectent dangereusement la pérennité financière à savoir la couverture des frais généraux de gestion, pertes sur créances, etc. Tout le monde convient du fait qu'il est nécessaire de réguler la finance mondiale. Cette régulation doit d'abord être préventive et ensuite curative.

Ainsi, étant donné l'intérêt porté au problème de la dégradation des indicateurs de performance à travers la qualité du portefeuille de crédit de la COOPEC-EAD, ce travail se veut être une contribution au développement et à la redéfinition des politiques de gestion pour permettre aux dirigeants d'éviter de naviguer à vue car dit-on « on ne gère que ce qu'on connaît ».

Il se focalise sur le thème suivant : « Productivité et performance financière de la coopérative d'épargne et de crédits pour l'entraide et l'appui au développement».

La question principale qui a retenu notre attention consiste à vérifier si la COOPEC-EAD est productive pour justifier sa performance financière à travers le portefeuille de crédit.

Considérant les indicateurs de performance et de productivité, nous pouvons dire a priori que la COOPEC-EAD n'est pas productive et par conséquent, elle n'est pas performante.

0.3. OBJECTIFS ET INTERET DU SUJET

Le problème de la dégradation des indicateurs de productivité et de performance abordé dans cette étude est d'une importance capitale car l'épineuse question de la pérennité à laquelle est confrontée la plupart d'IMF découle de la prise en compte de ces indicateurs par les différents acteurs.

Généralement, au sein des IMF, les recherches des causes de la dégradation du portefeuille des crédits sont faites du point de vue de la gestion des impayés et des ressources humaines.

L'apport de l'étude de la productivité et performance financière des IMF est double :

- Sur le plan théorique, il constitue une base des données aux futurs chercheurs qui aborderont dans ce domaine ;

- Sur le plan pratique, il ouvre une voie à l'équipe dirigeante de la COOPEC-EAD pour une bonne gestion afin d'éviter de naviguer à vue.

Dans toutes ses considérations, ce travail s'est assigné comme objectif, l'analyse des indicateurs de la productivité et de rentabilité en vue de l'amélioration de la performance financière pour une viabilité et une pérennité certaine de la COOPEC-EAD.

0.4. METHODOLOGIE

Comme l'affirme Larousse, il convient de signaler qu'une méthode est une démarche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d'une vérité7(*).

Ainsi, la méthode étant une démarche intellectuelle fondée sur les théories pour expliquer une série des phénomènes observés, nous nous sommes servis des méthodes historiques et analytico-comparatives lesquelles nous ont permis de vérifier nos hypothèses.

Quant aux techniques de collecte des données, nous avons fait recours à la technique documentaire et l'interview libre en vue d'appréhender la quintessence de ce travail.

0.5. DELIMITATION DU SUJET

L'horizon de temps retenu pour ce travail est la période allant de 2006 à 2009. le choix de cette période n'est pas un fait de hasard. Avec la mondialisation de l'économie et la globalisation des échanges, le monde est devenu un village planétaire où les décisions prises dans une partie du monde se répercutent forcément sur les autres parties. Dans ce nouveau contexte, où aucun pays n'est économiquement indépendant, ce sont les meilleures entreprises qui vont gagner.

En effet, c'est dans cette période où nous avons assisté à la crise financière qui a ébranlé le système financier mondial.

Quant à la délimitation spatiale, nous nous sommes limités à la COOPEC-EAD où nous avons récolté les données.

0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Nous présenterons ce travail dans trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion : le premier sera consacré au fondement théorique de la performance financière des IMF, alors que le second traitera sur la présentation de la COOPEC-EAD. En fin, le troisième chapitre et le dernier traitera sur l'approche empirique de l'étude et l'implication managériale.

CHAPITRE I. FONDEMENT THEORIQUE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES IMF

Ce chapitre se propose de clarifier quelques concepts dont la micro finance, le crédit et en fin dégager les effets socio-économiques de la micro finance.

I.1. NOTION DE MICRO-FINANCE

La micro finance peut-être perçue comme l'offre des services financiers de proximité. Cette définition sommaire, ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous. D'après certains, la micro finance ou système de financement décentralisé est un outil qui permet de préparer les populations à faibles revenus à accéder au système bancaire.

Pour James WOLFENSEN (1998), alors président de la Banque mondiale : « La micro finance représente un des outils que nous utilisons pour essayer de réduire la pauvreté ».

Pour les spécialistes, « la micro finance regroupe une variété d'expériences d'épargne et/ou de crédit diverses par la taille, le degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les moyens techniques, financiers et humains mis en oeuvre pour les populations à la base avec ou sans le soutien technique et/ou financier des partenaires extérieures en vue d'assurer l'autopromotion économique et sociale de ces populations8(*) ».

La micro finance est donc, une finance de proximité par opposition aux longues procédures administrative des banques classiques.

De ce fait, pour Jacques ATTALI (2007), « Une des raisons au succès rencontré par la micro finance est qu'elle a trouvé une solution au fossé culturel qui existait entre le système institutionnalisé et les clients en situation de précarité économique. Grâce à une approche pragmatique, la micro finance parvient à créer un marché la où toutes les banques régulées par la prévention du risque de défaut ont parfois échoué, plus souvent refusé de s'engager »9(*).

Le secteur de micro finance regroupe les institutions de crédit direct, les coopératives d'épargne et de crédit, les ONG à volet micro finance, les projets à volet micro crédit, les associations de services financiers, les institutions de tontine, les banquiers ambulants, les gardes monnaies, les banques à vocation micro finance, les fondations de micro fiance, les holdings d'IMF et beaucoup d'autres initiatives informelles.

Pour Pierre TROLLIET (1994), « le crédit communautaire fonctionne dans le cadre de mutuelles d'épargne et de crédit rependues en Asie et Afrique, et connues sous le nom de tontine, désignées en Chinois par « Hehui ». Les formules de la tontine chinoise sont diverses, mais selon un seul et même principe général : la réunion, fondé sur le « Xinyong », d'une vingtaine des personnes ou davantage à l'initiative d'un garant qui souhaite réunir une certaine somme d'argent ; le fonds commun ainsi constitué peut être levé à tour de rôle par tirage au sort ou par enchères. C'est donc à la fois une forme des crédits mutuel et un jeu ; d'où son succès universel dans les communautés chinoises ; le prêt prioritaire étant allé à l'initiateur, les participants pourront à tour de rôle bénéficier, s'ils le souhaitent d'un prêt gagé à moindre frais sur leur épargne constituée par les cotisations »10(*).

Pour ce faire,  la micro fiance est un outil performant au service du développement à la base. Elle constitue l'un des leviers essentiels de lutte contre la pauvreté en augmentant les revenus, en créant des emplois et en diminuant les dépendances vis-à-vis des fournisseurs et usuriers.

La micro finance est aujourd'hui, comme on peut le constater un domaine qui mobilise de nombreuses énergies, que ce soit dans le monde de la coopération, dans le domaine associatif ou au sein des grandes organisations internationales.

I.1.1. Historique et évolution de la micro-finance

Le concept de micro finance n'est apparu qu'à la fin des années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD YUNUS qui fonda la Grameen Bank du Bangladesh. Confronté au phénomène de servage économique de plus pauvres au Bangladesh, il a commencé à prêter ses propres ressources à quelques villageoises.

Si le concept moderne de « micro fiance » et de « micro crédit » sont apparu à la fin de la décennie 1970, l'idée de lutter contre la pauvreté et l'usure, et de promouvoir des systèmes financiers en faveur des exclus est très ancienne.

En 1831, un philosophe et homme politique français, Philippe BUCHEZ, un des inspirateurs du socialisme chrétien établit les règles de la coopération ouvrière de production.

En 1844, un petit groupe de tisserands anglais de la ville de Rochdale lança la première coopérative de consommation. La fin des années 1980 a vu l'émergence du modèle mutualiste et/ou de type coopératif ayant pour moteur les réseaux des caisses DESJARDIN au Canada, les banques RAFFEINSEN en Suisse et les WOCCU aux Etats-Unis d'Amérique.

Ce modèle basé sur le principe de la collecte de l'Epargne et de la distribution des crédits a connu beaucoup de succès dans les pays du Nord, et c'est ce qui a justifié sa vulgarisation à travers le monde.

En République Démocratique du Congo (RDC), tout le monde s'accorde à dire que les coopératives d'épargnes et de crédit sont les plus anciennes des institutions de micro-finance formelles et informelles11(*). Leur évolution a connu deux périodes.

a. L'époque coloniale

A la différence des colonies Anglaises où les coopératives d'épargne et de crédit avaient été favorablement accueillies, au Congo par contre leurs reconnaissances par l'autorité coloniale fut tardive et une place modeste leur fut accordée.

Le colonisateur craignait que les véritables caisses d'épargne et de crédit auraient sans doute produit un double effet :

- Doter les coopératives à la base des moyens financiers ;

- Leur conférer un pouvoir économique et politique jusque là craint par le colonisateur.

Monsieur WILLAERT écartait l'idée de création des coopératives d'épargne et de crédit pour la simple raison qu'on pourrait arriver plus facilement au même résultat en créant au Congo une caisse d'épargne sur le modèle de la caisse d'épargne et de retraite de Belgique.

Le 10 juin 1950, il y a eu création de la caisse d'épargne du Congo Belge. En 1958, un projet de décret tendant à modifier celui du 10 juin 1950 conférait enfin à la caisse la possibilité d'accorder des prêts et avances aux coopératives indigènes régies par le décret du 24 Mars 1956.

b. La période post coloniale

La première coopérative d'épargne et de crédit qui n'existe pas aujourd'hui est apparue à MBUJI-MAY en 1969 sous l'appellation de « caisse populaire coopérative ». Depuis leur introduction en RDC, les coopératives connurent un essor remarquable ; en 1987, elles détenaient l'équivalent de 7% de l'épargne du secteur bancaire.

La crise des années 1990 qui a frappé le système bancaire en général et de coopérative d'épargne et de crédit a amené la banque centrale par l'instruction N°1 du 12 Septembre 2003 à instituer les institutions de micro finance autres que les coopératives d'épargne et de crédit et en enjoignant aux ONGS qui avaient des volets de micro crédit à les transformer en IMF et de solliciter leur agrément par la Banque centrale en passant ainsi du secteur informel au secteur semi-formel.

I.1.2. La typologie des institutions de micro-finance

La typologie des institutions de micro fiance est définie suivant leur mode d'intervention et leur forme juridique. Cela permet de distinguer :

- Les institutions d'épargne et de crédit : ce sont des institutions qui ont des expériences basées sur le rôle central de l'épargne pour alimenter le crédit. Pour elles, la constitution de l'épargne est primordiale, et elle doit être préalable à l'octroi des crédits.

Les bénéficiaires des services des ces institutions sont pour la plupart les propriétaires par le truchement du sociétariat qui implique la libéralisation d'une ou des parts sociales et le paiement d'un droit d'adhésion ;

- Les organisations ayant comme activité unique ou primordiale, la distribution de crédit : ce sont des institutions qui ont privilégié le crédit comme activité centrale de leurs opérations. La constitution de l'épargne ne constitue pas pour elle une priorité. Elles disposent d'autres moyens de mobilisation des ressources financières constituées en grande partie par des prêts auprès d'institutions bancaires classiques. Elles exercent sous forme associative ou privée. Elles octroient leurs crédits surtout à des groupes solidaires.

Comme l'a signifié TSAFACK NANFOSSO R., « les IMF pratiquant les prêts des groupes bénéficient donc d'un avantage informationnel par rapport aux autres types d'institutions sur le segment de la clientèle des exclus »12(*).

- Les organisations pour lesquelles l'octroi de crédit est une activité accessoire. Elles trouvent que coupler le crédit avec d'autres activités constituera un moyen pour atteindre leurs objectifs de développement. Ce sont pour la plupart les projets de développement pour qui la rentabilité financière ne constitue pas une priorité.

Les moyens par lesquels ont été mises en places des activités de micro finance sont extrêmement variés et il n'existe pas de modèle unique qui serait parvenu à s'imposer comme la référence incontournable.

En RDC, la loi N°002/2002 du 02 février 2002, portant dispositions applicables aux coopératives d'épargne et de crédit définit les règles de gestion,...

L'instruction N°1 relatives aux institutions de micro finance du 12 septembre 2003, modifiée et complétée le 18 décembre 2005 prévoit trois catégories d'institutions de micro finance et laisse à chacune d'elles la possibilité de choisir la forme juridique et la catégorie qui lui conviennent :

· La caisse de Micro finance ;

· Les entreprises de micro crédit ;

· Les sociétés de micro crédit.

I.1.3. Autonomie D'une Institution D'épargne Et De Crédit

L'autonomie dune institution d'épargne et de crédit passe par une mobilisation importante de l'épargne qui sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une institution financière, l'efficacité de son personnel et les orientations qui sont le reflet des compétences et de l'expérience des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne collectée. Toute fois, une faiblesse de revenus entraîne une faiblesse de l'épargne. L'épargne rurale est donc déterminée par :

- le niveau du taux d'intérêt ;

- le revenu des populations ;

- les facteurs psychologiques tels que la confiance, la sécurité, la liquidité et l'environnement.

Pour GENTIL D., la nature de l'Etat, de sa politique et des ses institutions définit les rôles, les limites et les marges d'autonomie des coopératives13(*).

I.2. THEORIES SUR LES CREDITS

Le crédit peut être défini comme étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un pouvoir d'achat contre promesse de remboursement dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du risque encouru14(*). Dans ces conditions, le crédit doit répondre à une double contrainte à savoir la viabilité de l'institution et la rentabilité du projet pour lequel il a été accordé.

Ainsi, le lexique d'économie précise que le crédit est un acte de confiance se traduisant par un prêt en nature ou en espèces consenti en contre partie d'une promesse de remboursement dans un délai généralement connu à l'avance15(*).

Etymologiquement, crédit signifie faire confiance ou avoir confiance ou croire. (Du latin credere et creditum = cru). Crédit implique donc une réputation de solvabilité, ce qui permet de retrouver le sens de l'adage : « on ne prête qu'aux riches », qui veut dire ; on ne prête qu'à ce qui pourra rembourser.

La commission européenne l'a défini aussi de sa manière : « le crédit, surtout sous forme monétaire, peut être défini comme une anticipation d'un revenu espéré à plus ou moins longue échéance ». Le plus souvent, il n'y a que peu de rapport entre l'utilisation de cette anticipation, l'objet du crédit et l'origine du revenu permettant le remboursement. C'est ainsi qu'on parle souvent du caractère fongible de crédit. C'est-à-dire qu'il est difficile d'affecter directement un emploi à la ressource qui constitue un crédit16(*).

Selon la théorie de l'intermédiation financière, le crédit est considéré comme étant un produit du processus de cette intermédiation. Il permet de rendre disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et non agricoles17(*).

De ce fait, le crédit bancaire repose sur la confiance qu'inspirent les entreprises (ou particulier) bénéficiaires de ce crédit aux banques ou aux institutions financières. Les institutions financières se contentent des simples appréciations subjectives au moment de la substitution du crédit18(*).

L'origine et la nature des capitaux peuvent se heurter à des conséquences graves d'insolvabilité envers les débiteurs, de trésorerie d'où, il est souhaitable voire nécessaire de mobiliser une fraction importante de la masse monétaire au sein d'un institution financière pour permettre de faire face à des demandes des retraits imprévues de la part des déposants. C'est ainsi que Laurence SCIALON, dit que la banque procure une assurance de liquidité en effectuant une transformation des échéances. C'est-à-dire qu'elle émet des dettes plus liquides que ses actifs19(*).

Pour faire face au risque de perte et au danger d'immobilisation, les banques avaient élaboré une technique complexe20(*) :

- Donner aux crédits un support économique en les rapprochant autant que possible des opérations industrielles ou commerciales. Pour garantir le remboursement et provoquer le fait de leur dénouement ;

- Conférer à ces crédits une possibilité de mobilisation en les incorporant dans un titre transmissible. Que cette technique soit appliquée ou non, les décisions de la banque sur l'octroi d'un crédit est toujours lié à l'examen de la situation générale de l'entreprise (ou individu) qui le sollicite.

Pour HUTIN H.21(*), amené à prendre part à une opération de crédit, il est indispensable pour le banquier de prendre des précautions suffisantes pour réduire son risque.

L'examen du risque est habituellement conduit autour de cinq points, une place privilégiée étant accordée à la structure financière :

1) La structure financière de l'entreprise permet de mettre en évidence sa capacité à générer du profit et donc à faire face à ses engagements sans trop des difficultés ;

2) Le fonctionnement du compte met en évidence les « mouvements » d'affaires entretenu dans la relation entreprise-banque, notamment la définition des pourcentages d'utilisation des crédits risqués et non risqués par l'entreprise.

3) Les garanties bancaires

A la différence des entreprises qui peuvent recourir à l'assurance-crédit, la loi oblige la banque à conserver à sa charge le risque de non-paiement de ses clients. Autrement dit, la banque ne peut pas se faire assurer contre le risque de perte. C'est là une raison qui justifie la prise des garanties par les organismes distributeurs des crédits.

La valeur de la garantie doit être proportionnelle au risque couru par la banque. Les formalités nécessaires à la prise de garantie sont accomplies par le banquier.

Les garanties ou sûretés sont classées en deux catégories :

a) Les sûretés personnelles qui consistent pour les créanciers à recevoir l'engagement d'une ou plusieurs autres personnes de garantir la même dette. Cette ou ces personnes s'engagent à honorer les obligations du débiteur principal si à l'échéance celui-ci ne venait pas exécuter ses engagements.

Exemple : Le cautionnement et l'aval,...

b) Sûretés réelles qui consistent à l'affectation d'un bien pour garantir une créance. Ex : Nantissement et hypothèque,...

4) Les facteurs humains

L'aspect humain du crédit porte sur l'appréciation de la compétence des dirigeants ainsi que leur moralité commerciale. La confiance étant à la base des relations entreprise-banque.

I.2.1. Encadrement du crédit

L'encadrement du crédit est une technique de politique monétaire consistant à contrôler la progression du crédit distribué par les banques. Cette limitation, décidée par voie réglementaire est considérée comme très efficace car elle s'attaque à la source même de la création monétaire. La distribution du crédit. C'est dans cette optique que MABI MULUMBA dit que le processus de création et de disparition de la monnaie se réalise par le truchement soit des opérations sur or ou devises, soit d'opérations de crédit22(*). Le rapport annuel 2003 -2004 de la BCC souligne que les instruments usuels dans le domaine de la réglementation du crédit en RDC sont :

· Le taux d'intérêt ;

· Réserve obligatoire ;

· Capacité de financement ;

· Etc.

I.2.2. CANAL DU CREDIT23(*)

Le canal du crédit bancaire est fondé sur l'idée que les banques jouent un rôle spécifique au sein du système financier, car elles sont particulièrement bien placées pour résoudre les problèmes d'asymétrie d'information sur les marchés de crédit. Du fait de ce rôle spécifique des banques, certains emprunteurs n'auront pas accès aux marchés de crédit s'ils n'empruntent pas auprès d'elles. Tant qu'il n'existe pas de parfaite substituabilité pour les banques commerciales entre dépôt et autres sources de financement, le canal du crédit bancaire agit de la façon suivante : une politique monétaire expansionniste qui contribue à accroître les réserves et les dépôts bancaires augmente la qualité des prêts bancaires disponibles compte tenu du rôle spécifique des banques en tant que prêteurs à certaines catégories d'emprunteurs, cette augmentation du volume de prêt conduira à une hausse des dépenses d'investissement (et éventuellement de consommation). De façon schématique, l'effet de politique monétaire est le suivant :

M? => Dépôt bancaire? => Prêt bancaire ? => I  ? =>Y?

Avec M= Masse monétaire

I = investissement

Y= Revenu

?= Augmentation

Une conséquence importante de la thèse du crédit est que la politique monétaire aura une incidence plus forte sur les dépenses des petites entreprises, qui dépendent davantage des prêts bancaire, que sur les grandes entreprises qui ont directement accès aux marchés des capitaux, sans avoir à solliciter les banques.

I.3. TYPES DES CREDITS

La classification des différents types de crédits peut se faire selon plusieurs critères : l'objet, la durée, la nature des garanties, la forme, la destination, etc.

I.3.1. Classification selon la durée24(*)

On distingue :

a. Le crédit au jour le jour dont la durée est inférieure à 1 mois

b. Le crédit à court terme (moins de trois mois).

Ils peuvent aller à 2 ans, mais ils perdent la possibilité de réescompte sauf autorisation préalable de la banque centrale. Ces types de crédits sont généralement consentis par les banques de dépôts. Peuvent rentrer dans cette catégorie : le bon de trésor, les engagements par signature (caution, aval, acceptation,...), les crédits par caisse (escompte, avance en compte courant, facilité de caisse ou découvert,...), les crédits de compagne.

c. Crédit à moyen terme

Crédit consenti dans le cadre du marché financier pour une échéance comprise entre 2 et 5 ans ou 7 ans pour les crédits d'équipement.

Rentrent dans cette catégorie :

- Le crédit d'équipement destiné à financer l'investissement ;

- Le crédit d'exportation qui est le crédit de mobilisation d'une créance commerciale.

Tout agent économique disposant d'une forte capacité de financement peut intervenir dans le financement du crédit à long terme. Les crédits à moyen terme peuvent être mobilisés moyennant certaines garanties.

d. Crédit à long terme

Crédit consenti dans le cadre du marché financier pour une durée supérieure à 7 ans.

Les différentes opérations de cette catégorie sont :

- Le financement de l'investissement ;

- La mobilisation des créances commerciales obtenues sur l'étranger.

Le critère de l'objet ou de la destination peut s'illustrer par les exemples suivants : crédit de trésorerie, crédit à l'exportation, crédit d'équipement, crédit à la construction,...

Le crédit à long terme et le crédit à courte échéance étant ainsi distingués en principe, se distinguent encore25(*).

1. Par les institutions qui s'y consacrent, l'un étant fait par les caisses de crédits foncier et les caisses de crédits mobilier ; l'autre par les caisses et banques d'escompte et les banques d'émission.

2. Par les titres qui s'y rapportent

3. Par le taux d'intérêt.

I.3.2. Classification selon l'objet ou fonction26(*)

Traditionnellement, on distingue :

- La facilité de caisse ou avance temporaire qui correspond à un besoin momentané de trésorerie (découvert bancaire,...)

- Crédit de campagne qui correspond souvent à une avance sur recette et qui vise notamment dans les entreprises ayant une activité saisonnière à financer le cycle d'exploitation dans l'attente de la réalisation des produits.

- Financement du besoin en fonds de roulement qui correspond aux besoins issus de l'exploitation à savoir l'acquisition de stock, l'octroi des crédits à la clientèle compte tenu du crédit fournisseur reçu.

- Le financement des exportations : c'est le crédit documentaire c'est-à-dire justifié par les documents douaniers. Le besoin de financement des exportations couvre outre le prix d'achat des marchandises, le coût du fret, des assurances et des droits de douane ;

- Le financement de l'équipement : il ne peut être qu'à moyen terme ou à long terme étant donné que les flux de trésorerie que dégage son utilisation sont aussi générés sur une période généralement excédant une année.

I.3.3. Classification selon la nature des garanties

Le critère de la garantie correspond aux exemples suivants :

- Crédit documentaire qui est consenti contre remise des documents représentatif de la propriété des marchandises ;

- Crédit hypothécaire qui est garantie par des bâtiments ou des terrains ;

- Crédit personnel ou seul la parole suffit. Il est consenti en fonction de la personnalité de l'emprunteur ;

- Crédit réel qui conditionne la garantie matérielle.

I.4.4. Classification selon la forme

On distingue :

- Le prêt simple : une opération par laquelle le banquier vire une somme donnée en compte de son client ; on l'appelle parfois crédit de trésorerie ;

- L'affacturage ou le factoring qui apporte un financement sur les créances clients à l'entreprise, mais ce n'est pas une forme de crédit à proprement parler. Au contraire de l'escompte, la société d'affacturage (le factor) achète bel et bien les créances27(*).

Elle en assure le recouvrement et court le risque de non paiement du client.

Pour l'entreprise qui vend ses effets à recevoir au factor, cette formule présente trois avantages :

· Un financement rapide ;

· Un transfert du risque impayé ;

· Une simplification de la gestion des comptes clients.

Cette opération prend la forme de crédit lors qu'elle est suivie de paiement d'une avance.

- le découvert ou avance en compte débiteur qui consiste en la possibilité d'avoir un compte bancaire débiteur. En général, le banquier fixe un plafond en fonction d'un certain nombre des critères (ça peut être la taille, le chiffre d'affaire, la situation financière, le montant de somme transitant par la banque).

- Le leasing au crédit bail est un contrat de location, d'une durée déterminée, passé entre une entreprise industrielle ou commerciale et une banque ou un établissement de crédit spécialisé, et assorti d'une promesse de vente à l'échéance du contrat. Un bien loué dans le cadre d'un contrat de crédit bail (mobilier ou immobilier) appartient au bailleur et non à l'entreprise locataire28(*).

- L'escompte commercial : dans les pays où la pratique bancaire est élevée, l'escompte constitue la forme la plus importante des crédits aux entreprises. L'entreprise tire une traite sur le client pour matérialiser le crédit qu'elle lui accorde puis remet cette traite au banquier qui avance les fonds correspondants, après déduction des intérêts des commissions appelé Agio.

I.4. QUALITE ET GESTION DU PORTE-FEUILLE DES CREDITS

Lors qu'on parle de la gestion du portefeuille, l'on pense souvent à la gestion du portefeuille des actifs financiers. Ce concept a pour objet de déterminer le comportement des investisseurs en matière de sélection des actifs financiers. Mais il a évolué et est beaucoup plus utilisé dans un autre domaine : celui de la banque ou des institutions financières en général.

Le portefeuille de crédit encore appelé encours de crédit est le montant du capital restant dû sur les crédits consentis par l'institution. Il est la raison d'être de toute institution de crédit car c'est le principal actif qui génère des revenus (intérêts et commissions).

Il convient d'expliquer de manière détaillée le calcul des remboursements en retard et en particulier de définir précisément ce qui est porté au numérateur et au dénominateur de tous les ratios utilisés pour mesurer la qualité de portefeuille de crédit.

Le niveau des impayés d'un portefeuille de crédits est généralement le meilleur indicateur des possibilités de recouvrement des crédits. Le principal instrument de mesure des impayés est le taux de portefeuille à risque, par classe d'ancienneté.

Les méthodes de gestion du portefeuille de crédits couramment utilisées sont le suivi et la relance des clients. Mais, les IMF mettent également en place des procédures pour autoriser et suivre la renégociation des crédits impayés et constituer les provisions nécessaires pour ces crédits. Il s'agit du « rééchelonnement » qui consiste en la prolongation de la durée du crédit ou l'assouplissement du calendrier de remboursement et du « refinancement » qui consiste au remboursement d'un crédit à problème par l'octroi d'un nouveau crédit.

Ces procédures sont utilisées lors qu'un client a, ou prévoit d'avoir des difficultés à rembourser un emprunt en temps voulu. Dans les deux cas, le nouveau crédit assorti d'un nouvel échéancier est habituellement saisi dans le système de suivi des crédits. Si les crédits renégociés ne font pas l'objet d'un suivi distinct de celui des autres crédits, toute indication relative aux difficultés de paiement du client disparaît, du moins initialement. Car un rapport sur les impayés peut être très trompeur s'il ne décrit pas les pratiques de l'IMF en matière de renégociation et ne précise pas le montant des prêts renégociés. La non adoption des bonnes pratiques est susceptible de compromettre la rentabilité de l'institution. La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa viabilité et donc de sa pérennité.

La pérennité des IMF est subordonnée à la réalisation progressive des conditions préalables suivantes :

- Une gestion professionnalisée des structures sans préjudices de l'implication des membres ou des bénéficiaires ;

- Un maîtrise des coûts ;

- Une diversification des produits et services adaptés à la demande ;

- Une mobilisation plus importante des ressources locales investies dans l'amélioration des capacités de financement.

Pour y arriver, les IMF doivent se protéger contre les risques liés a leurs activités passant par l'autodiscipline et l'observation des règles strictes de gestion. Pour bien gérer leur portefeuille de crédit, donc lutter contre les impayés, les institutions de financement utilisent généralement plusieurs moyens dont les plus courant sont :

· La mise en place d'un système d'information et de gestion assez performant ;

· Un personnel qualifié ;

· Et le suivi strict de ratios prudentiels.

L'efficacité de la gestion du portefeuille de crédits par une institution de micro finance dépend de la mise en oeuvre appropriée des différentes contraintes stratégiques et opérationnelles imposées par la méthodologie d'intervention.

La méthodologie d'intervention appropriée aux IMF est celle dite décentralisée. Elle est fondamentale dans l'optique d'une performance aussi bien financière que sociale.

La méthodologie décentralisée est celle qui favorise une grande proximité géographique et culturelle entre le client bénéficiaire et le mécanisme de financement. La décentralisation des unités et des procédures de décisions est donc souvent présenté comme fondamentale pour garantir cette proximité, non seulement d'un point de vu géographique (il faut que les agences, les bureaux et cellules soient proches des gens), mais aussi d'un point de vu sociologique (il faut que les clients bénéficiaires et les employés des structures de micro-finance puissent s'apprivoiser mutuellement au travers de discours et des codes communs ; constituer donc une même famille.

Ainsi, Dominique Gentil dit qu'une bonne gestion des coopératives est une des conditions nécessaire de la réussite29(*).

I.5. CADRE D'ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES IMF

La performance est un concept difficile à définir et à mesurer. Ce concept est utilisé en contrôle de gestion par transposition facile à son sens en Anglais où il signifie d'abord « résultat »30(*).

La performance a des caractéristiques qui lui sont spécifiques et la distingue de la compétence. Elle est centrée sur les résultats observables et mesurables. Le choix de la mesure de la performance à court terme se traduit par la sélection d'indicateurs de rendement et de productivité31(*).

Les indicateurs des performances traduisent les facteurs de compétitivité de l'entreprise et attirent l'attention des gestionnaires sur les points clés de leur gestion et améliorent ainsi la prise de décision.

Pour BURLAND A. et al32(*), l'évaluation de la performance sert à mettre en oeuvre le système de sanction réponse du contrôle de gestion. Elle est donc à la base du système de motivation du personnel et d'une gestion dynamique des ressources humaines.

Selon OOGHE et al, chaque critère de mesure de la performance doit réunir les qualités suivantes :

- Il doit être objectif c'est-à-dire approprié à la mesure adéquate des réalisations ;

- Il doit être contrôlable, c'est-à-dire intégré les paramètres sur lesquels le manager a des moyens d'agir ;

- Il doit être cohérent, toute bonne décision pour un centre de responsabilité doit être pour l'ensemble de l'organisation.

I.5.1. Mesure de l'efficacité comme critère de la performance financière d'une IMF

L'efficacité se défini en gestion comme étant le niveau de réalisation d'un objectif.

Dans le micro-finance, l'efficacité relève de la façon dont une IMF réussit à allouer ses ressources (ses actifs, son personnel et ses subventions s'il y en a) pour produire un maximum de résultat (nombre de prêt, autosuffisance financière ou impact sur la pauvreté).

L'efficacité d'une IMF ne peut être évaluée qu'en relation avec sa propre catégorie d'IMF, c'est-à-dire des unités qui opèrent sur des marchés et dans le cadre d'une gouvernance institutionnelle comparable : donc, suivant le même mode opératoire.

- La mesure de l'efficacité des IMF est toujours relative à l'institution qui est la plus proche de la frontière d'efficacité « meilleur de la classe ».

- Le niveau d'efficacité peut être établi sur la base des variables de production : Nombre de clients, nombre de prêteurs, effectif du personnel, dépenses administratives, taille et composition du portefeuille global du crédit, etc.

- Pour que la performance d'une IMF puisse être qualifiée de plus ou moins efficace, il faut de l'information sur un échantillon d'IMF comparable, positionnées de la même manière sur le continuum pauvreté/profitabilité.

Devront être prise en compte le fait que l'IMF opère en zone rurale ou urbaine, qu'elle détient un monopôle ou subit une concurrence ainsi que les différences relatives à la composition des produits et aux fonctions de production.

- Il est plus sensé de comparer l'efficacité des IMF d'un même pays qu'entre IMF des pays différents, étant donné les grandes disparités des cadres juridiques de régimes politiques et des niveaux de concurrence sur les marchés nationaux, brefs de l'environnement.

- Les dirigeants des IMF peuvent avoir une influence sur certains facteurs pour lesquels ils ne sauraient être tenus pour responsable et d'autres encore qui ne sont ni totalement exogène ni complètement endogène.

Outre l'efficacité, l'efficience est une autre dimension de la performance.

L'efficience est mesurée par la qualité des ressources utilisées pour produire une unité des biens ou services. Il s'agit d'atteindre les objectifs sous contrainte de coût.

Pour BURLAND A. et al, l'efficience est l'aptitude à utiliser le minimum des ressources pour atteindre un niveau d'efficacité donné. Elle mesure donc, l'absence du gaspillage dans l'emploi des ressources33(*).

La qualité est aussi un indicateur qui permet d'appréhender l'efficacité économique. Cependant, il est nécessaire d'insister sur la notion de qualité et de satisfaction de la clientèle.

De ce fait, la qualité d'un produit ou d'un service, c'est son aptitude à satisfaire le besoin d'un client sous contrainte de la rentabilité.

I.5.2. Mesure de la rentabilité comme critère de performance financière d'une IMF

Quelle que soit la motivation de l'action entreprise, il s'agit toujours de tirer le meilleur résultat de toutes les actions qui exposent à des risques des capitaux privés ou une fraction des capitaux publics. Donc, parler de la rentabilité, c'est rechercher le rapport de résultat à des moyens mis en oeuvre afin de permettre des choix ou de juger le bien fondé des options qui ont été retenues.

La rentabilité est donc le rapport d'un résultat et les ressources engagées pour l'obtenir. Autrement dit, « la rentabilité est la capacité d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en terme financier »34(*).

Ainsi, la rentabilité est une dimension essentielle de l'activité de l'entreprise. Elle reste un critère de choix très prisé par les dirigeants d'une part et tous les autres acteurs d'autre part.

La rentabilité peut être financière ou sociale.

Le rôle de la rentabilité en tant que type d'analyse entreprise en vue d'une prise de décision vis-à-vis d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel, prêteur, dirigeant ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à cette exigence.

L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de répondre à deux exigences à savoir :

- Assurer le maintien de son personnel ;

- Et acquitter les intérêts dus aux prêteurs si elle développe l'activité d'Epargne (déposant) et assurer le remboursement des emprunts.

La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de la performance antérieure ou par comparaison avec les structures similaires. La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa viabilité et donc de sa pérennité35(*).

I.5.3. Maîtrise de l'information, condition de la performance d'une IMF

La question de la durabilité, qui ne peut être garantie que par une performance financière de l'IMF, reste posée et elle est compromise par les impayés engendrés par l'inefficacité et l'inefficience de la politique de crédit, l'inefficacité de la mobilisation des ressources financières, la mauvaise gestion des ressources humaines, les problèmes de gouvernance etc.

Dans ce cadre, le problème fondamental auquel les IMF sont confrontés quotidiennement dans l'exercice de leur activité, et qui sert d'alerte est le suivant : les crédits accordés à la clientèle sont-ils convenablement remboursés ? Pour maîtriser ce risque à travers des prises de décisions adéquates, il convient de disposer de bonnes informations qui découlent d'un bon système d'information et de gestion.

En effet, il appartient à l'IMF d'évaluer le risque, qui lui est parfaitement inconnu ex-ante et qui peut évoluer ex-post, une fois le crédit accordé, en fonction des comportements futurs du débiteur est, donc l'IMF n'aura pas nécessairement connaissance, ou encore au gré des aléas affectant la situation de l'entrepreneur ; on parle alors d'asymétrie d'information.

On distingue deux formes d'asymétrie d'information à savoir : l'aléa moral et la sélection adverse36(*).

La première, l'aléa moral, qui correspond à une forme d'opportunisme ex-post, fait référence à la difficulté pour une IMF d'identifier les clients qui risquent de ne pas rembourser.

En effet, une fois le crédit contacté, certains des débiteurs risquent de modifier leur comportement. Le défi pour la banque est d'identifier ceux qui vont continuer à faire attention et ceux qui vont modifier.

Une solution serait de pouvoir identifier les individus qui respectent l'esprit de leur contrat et ceux qui ne le respectent pas. On pourrait alors sélectionner les abus des seconds sans rien changer dans la relation avec les premiers.

Ce type de contrôle est souvent difficile à établir et même quand il est possible, il est extrêmement coûteux.

La seconde forme, parallèlement à l'aléa moral, est le problème de la sélection adverse, qui correspond à une forme d'opportunisme ex-ante et où il peut arriver qu'il soit impossible d'égaliser l'offre des vendeurs et la demande des acheteurs.

Il faut noter que, dans certains cas, la sélection adverse peut aboutir à un rationnement du marché. Ainsi, une augmentation du taux d'intérêt peut entraîner une modification du profil des emprunteurs (ne viennent que ceux avec des projets plus risqués) avec pour conséquences des taux de défaillance plus élevés, lesquels se répercutent sur les résultats.

Certes, pour maîtriser cet environnement d'asymétrie d'information et diminuer les risques potentiels, les IMF développent plusieurs outils autour d'une approche basée sur la relation avec la clientèle et des formes de garantie dont la caution solidaire. Il faut ajouter à cela des outils préventifs (analyse des dossiers, collecte et traitement des données recueillies, enquêtes de moralité et autres).

Pour Laurence SCIALON37(*), la relation entre banque et ses déposants est empreinte d'asymétrie d'information. Le fameux modèle de Diamond, circonscrit ce problème informationnel du côté du passif, les déposants étant les seuls à savoir quand ils retireront leurs dépôts.

Les déposants subissent également une asymétrie d'information quant à l'évaluation de la qualité de l'actif bancaire et donc de la solvabilité de la banque.

De ce qui précède, ESTELLE M, et al38(*), identifient quatre dimension de la performance organisationnelle ; la pérennité de l'organisation, l'efficience économique, la valeur des ressources humaines et la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes. Pour ces auteurs :

- La pérennité de l'organisation est assurée par trois éléments : la qualité du produit ou service, la rentabilité financière et la compétitivité.

- L'efficience économique se réfère aux deux éléments suivants :

o L'économie des ressources : degré auquel l'organisation réduit la quantité d'input tout en assurant un bon fonctionnement du système ;

o La productivité : quantité ou qualité des biens et services produits par l'organisation par rapport à la qualité de ressources utilisées pour leur production durant une période donnée.

- La valeur des ressources humaines s'apprécié à travers : la mobilisation des employés et le développement des employés ;

- En fin, la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes s'apprécie à travers la satisfaction des bailleurs des fonds (actionnaires, prêteurs,...), la satisfaction de la clientèle, la satisfaction des organismes régulateurs et la satisfaction de la communauté.

En mettant l'accent sur la satisfaction de la communauté, ces auteurs pensent entre autres au nombre d'emplois créés par l'organisation dans la communauté.

Ainsi, la performance financière d'une IMF est subordonnée à plusieurs facteurs à savoir :

· une volonté accrue à devenir autosuffisante financièrement ;

· la réduction de la structure de ses charges en s'alignant sur les marges financières en vigueur dans les marchés locaux ;

· une application très stricte du taux de défaillance de la clientèle ;

· l'augmentation de la productivité du personnel ;

· l'adaptation du mécanisme de crédit aux demandes du marché local ;

· une mobilisation appropriée des ressources financières ;

· une gouvernance efficace et efficiente fruit d'une forme juridique conséquente.

I.5.4. Notion de productivité

Les entreprises combinent des facteurs de production, respectivement le travail et le capital, pour obtenir un certain niveau de production39(*).

La productivité (fécondité, efficacité) du travail s'exprime par la qualité des produits que fournissent les travailleurs par unité de temps ou bien par le temps de travail dépensé pour fabriquer une unité de produit.

On entend par augmentation de la productivité du travail, l'augmentation de la quantité de produits fabriqués par unité de temps ou la réduction des dépenses du temps de travail nécessaire pour fabriquer une unité de produits du travail.

La force productive du travail indique Marx, « dépend des circonstances diverses, entre autres, de l'habileté moyenne des travailleurs ; du développement de la science et du degré de son application technologique ; des combinaisons sociales de la production, de l'étendue et de l'efficacité des moyens de produire et des conditions purement naturelles »40(*).

Le niveau de productivité du travail est déterminé en premier lieu par l'équipement technique des entreprises. Les meilleurs résultats dans la lutte pour l'augmentation de la productivité du travail sont obtenus dans les entreprises qui introduisent méthodologiquement des techniques et des technologies nouvelles dans tous les secteurs et à tous stade du procès de production.

Mais, si grande que soit l'importance de la science et de la technologie dans le cadre de la production moderne, l'homme est la force productive principale de la société. C'est pourquoi, le niveau de la productivité du travail et les possibilités de son accroissement continu dépendent dans une large mesure du degré d'habilité, de la quantification technique de la grande masse des travailleurs des entreprises, tout d'abord des ouvriers.

I.6. MICRO-FINANCE ET DEVELOPPEMENT

La micro-finance est un puissant outil de développement avec le potentiel d'atteindre les populations pauvres, d'élever leur niveau de vie, de créer la demande pour des nouveaux biens et services et de contribuer à la croissance de l'économie.

De ce fait, KACOU (2006)41(*) affirme qu'en dépit de ce consensus sur le rôle de la micro-finance, dans des nombreux pays en développement en Afrique plus particulièrement une partie importante de la population n'a pas accès aux services financiers de base et s'efforce dans la paupérisation. Cette exclusion financière des populations constitue un frein important du développement économique des pays dans la mesure où il est désormais unanimement reconnue que l'accès au crédit, à l'épargne, à l'emploi décent, à des moyens de paiement sécurisés, aux services d'assurance favorisent le développement économique, social et humain des populations. Le plus souvent pour évaluer l'impact de la part des crédits de la micro finance dans le crédit à l'économie, l'on utilise le ratio du crédit accordé par les institutions de micro-finance rapporté au crédit bancaire ; la conclusion de cette analyse est que la micro-finance est un facteur de développement économique.

La micro-finance joue donc un rôle d'instrument de réduction de la vulnérabilité des pauvres aux chocs économiques.

I.7. EFFET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA MICRO-FINANCE

La micro-finance fournie des services diversifiés aux exclus du système financier formel : des micros crédits pour financier des fonds de roulement de court terme et des petits crédits d'investissement, mais aussi des services d'épargne et d'assurance42(*). Par l'activité économique qu'elle autorise dans les foyers, génère un effet revenu, elle améliore la consommation et l'épargne, au bénéfice des enfants en particulier et de leur éducation. Mais, elle modifie également la valeur du temps ; en accroissant l'emploi féminin, elle force les enfants à rester à la maison et diminue le taux de scolarisation. Sur ce simple exemple des enfants, on constate combien les conséquences de la micro-finance peuvent être contradictoire estime MORDUCH43(*).

Cependant, son caractère innovant comme son développement très rapide pousse l'économiste à s'interroger sur ses effets socio-économiques au moment où elle atteint une sorte de croissance. Evaluer les impacts de la micro finance est certes plus facile dans les discours que dans les faits.

La question qui se pose reste de savoir comment mesure-t-on les impacts de la micro finance dans un contexte socio-économique marqué par beaucoup d'autres facteurs pour atteindre sont objectif de lutte contre la pauvreté et l'exclusion financière.

La réponse à cette question implique l'identification des effets exclusivement produits par la micro finance sur les populations bénéficiaires. L'effet économique (ou effet revenu) est le premier qui vient à la pensée. Si la micro finance se limitait aux micros crédit, il aurait suffit de mesurer cet effet pour prouver l'impact de la micro finance.

De plus, il faudrait que l'activité financée soit parfaitement identifiée et que le crédit ne soit qu'un effet économique sur la vie de l'emprunteur. Alors qu'en réalité, la micro finance affecte la vie sociale et économique des membres à travers d'autres aspects, tel que l'éducation, la santé, les loisirs, etc.... Ces effets ne sauraient être ignorés dans les évaluations au risque d'avoir des résultats erronés. Trois générations sont identifiables dans l'estimation des effets de la micro-finance

I.7.1. Première génération

Il s'agit des premières études apparues vers le milieu des années 1990, alors que la pérennité des IMF était au coeur du débat.

Avec l'échec de nombreux programmes et l'évidence de la dépendance accrue de plus performants aux subventions, il s'agissait de comprendre les problèmes de fonctionnement des IMF à travers leur performance économique. Le financement était difficile à trouver, seuls les IMF les plus performantes bénéficiaient des subventions et de rares fonds privés destinés à cette fin.

L'effet revenu était le seul effet considéré. Le rendement économique prenait effectivement le pas sur les aspects sociaux du mouvement.

I.7.2. Deuxième génération

A la fin des années 1990, les expériences des premières études montraient une évidence : d'une part les effets socio-économiques de la micro finance devraient être recherchés du côté des populations, d'autres part l'aspect social méritait plus de considération. La question d'impact social dirigeait ces études. SCHREINER44(*), donne un cadre d'analyse des effets de la micro finance basée sur cette philosophie et essentiellement orienté vers le client. Il y définit six aspects permettant de mesurer l'impact socio-économique d'un programme : le niveau de richesse des membres, les coûts (à la charge des clients), la taille de la clientèle, la durée de la mission et l'éventail des services offerts. Les aspects économiques et sociaux sont ainsi pris en compte dans cette analyse. Cependant, l'auteur montre que l'évaluation des effets socio-économiques des IMF dépend de l'approche choisie : ce choix impliquait un arbitrage entre performance sociale et performance économique.

- Si l'on estimait que la performance sociale primait sur l'efficacité économique, on adoptait l'approche dite de la pauvreté ;

- L'approche de soutenabilité accordait le plus d'importance à la performance économique des IMF, et avançaient l'idée qu'il vaut mieux aider les moins pauvres en masse pendant longtemps avec différents services (notamment l'épargne).

La différence entre les deux approches se situe également dans les sources de financement des activités des IMF.

Pour la première, la portée sociale d'une institution justifiait sa dépendance aux subventions dans toute la durée de son existence. Alors que pour les partisans de la soutenabilité financière, une institution performante doit être capable de dégager assez de profits pour couvrir ses coûts opérationnels.

I.7.3. Troisième génération

Cette période s'étend du début des années 2000 à nos jours. La pérennité des institutions (performance économique) n'est pas considérée comme incompatible avec les effets sociaux sur les clients. Aussi, les aspects sont considérés dans la mesure de la performance des IMF. Une juxtaposition des effets positifs et négatifs est visible dans des nombreuses études. C'est le cas Rahman sur la Banque Grameen dans les villages de Bangladesh : il montre comment la contrainte du remboursement des crédits peut augmenter la pression sociale sur les catégories les plus en marge. Celle des femmes en l'occurrence45(*).

L'effet revenu des micros crédits n'est qu'une partie minime de l'effet que la présence d'un programme de micro finance peut avoir sur la vie du villageois surtout dans les pays en développement.

Les commerces ou entreprises crées grâce aux micros crédits peuvent bien marcher pendant les premières années. Ce qui entretiendra la positivité des impacts dans les études, alors qu'avec le temps, les effets moins favorables peuvent être constatés tel que le surendettement des entrepreneurs pour entretenir leurs activités, augmentant par la même occasion leur vulnérabilité.

En général, les effets négatifs liés aux micros crédits en terme d'échec des activités financières, de surendettement des clients ou encore d'augmentation des pressions sociales, ne sont observables qu'au bout des quelques années. La micro-finance peut ainsi appauvrir d'avantage ses clients, rendre plus vulnérables ceux qui le sont déjà. Actuellement, avec les crises multiples qui ont secoué le monde durant ces deux dernières années, la micro finance a eu des effets négatifs sur les clients comme c'est le cas en RDC en particulier.

CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA COOPEC-EAD

II.1. HISTORIQUE DE LA COOPEC-EAD

La situation socio-économique qui sévit actuellement en RDC, accentuée par des guerres qui datent de 1996, a plongé la quasi-totalité de la population dans une misère indescriptible. L'instinct de survie a poussé les plus déminus à la débrouillardise inspirant ainsi les ONGS avec volet crédit et des personnes de bonne volonté à créer les IMF.46(*)

Etant animé d'un animé d'un esprit de faire avancer notre pays longtemps accablé par la misère et la pauvreté malgré ses ressources non bénéfiques à toute la couche de la population.

Considérant l'importance du crédit dans le développement d'un pays, les personnes animées de bonne volonté se sont mis à étudier de quelle manière aider la population n'ayant pas la possibilité de bénéficier aux avantages qu'offre le système bancaire entre autre mobiliser les épargnes et l'octroi des crédits et considérant l'urgence et la nécessité, elles ont fini par créer à Goma en date du 10/04/2005, une société de micro-finance dénommée COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT POUR L'ENTRAIDE ET L'APPUI AU DEVELOPPEMENT « COOPEC-EAD »47(*). La dite société de micro finance créée est purement sociale s'occupant de la promotion sociale et économique de la population.

II.2. DES OBJECTIFS

La coopérative d'épargne et de crédit pour l'entraide et l'appui au développement a pour objectif social d'appuyer toutes les initiatives de base et de veiller au développement participatif et individuel. Elle se fixe spécifiquement les objectifs suivants :

- Susciter des épargnes individuelles et collectives ;

- Octroyer des crédits en faveur des membres de la COOPEC ;

- Appuyer les activités de développement communautaire ;

- Susciter l'auto-prise en charge de ses membres ;

- Désenclaver les milieux ruraux dans le domaine de l'épargne et de crédit ;

- Promouvoir la formation de ses membres.

II.3. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA COOPEC-EAD

Dans cette section, nous allons présenter les différents organes de la COOPEC-EAD et leurs attributions.

II.3.1. L'Assemblée générale (AG)

Etant l'organe suprême de la COOPEC-EAD, il est constitué de tous les membres fondateurs, adhérents et auxiliaires.

L'AG a notamment pour compétence :

- S'assurer de la bonne administration et du bon fonctionnement de la CEAD ;

- Modifier les statuts et R.O.I ;

- Modifier le lieu du siège social de la COOPEC-EAD ;

- Approuver les rapports des autres organes ;

- Elire et révoquer les membres des organes ;

- Décider de l'affection de trop perçus annuel ;

- Définir la politique de crédit ;

- Créer des réserves ou toute structure jugée utile pour la réalisation de l'objet de la COOPEC-EAD ;

- Traiter toutes les questions relatives à l'organisation et fonctionnement de la COOPEC-EAD ;

C'est d'elle qu'émanent les décisions importantes. L'AGO se réunit une fois par an dans les trois mois qui suivent la clôture de l'exercice social de la COOPEC-EAD.

Elle peut se réunir en AGE soit :

· A la demande de la majorité des membres du CA ;

· A la demande de la commission de surveillance ;

· A la demande du 1/3 (tiers) de ses membres ;

· A la demande de la banque centrale du Congo (BCC).

II.3.2. Conseil des Fondateurs (CF)

Ce conseil comme le nom l'indique, est composé seulement des membres fondateurs signataires des statuts et ROI. Ses attributions sont identiques à celles de l'AG. La différence se voit quand il s'agit de voter, ce sont eux qui en ont le droit seulement.

II.3.3. Le Conseil d'Administration (CA)

Il est composé de 7 membres élus par le CF. Il s'agit de : Président, Vice-président, Secrétaire, deux conseillers et deux présidents (celui de la CS et la CCR).

Le gérant y participe par voie consultative et en est le secrétaire.

Il a pour attributions :

- Définir la politique de gestion des ressources de l'organisation ;

- Assurer le respect des prescriptions légales réglementaires et statuaires ;

- Favoriser le travail des inspecteurs et de toute mission de contrôle dépêchée par la banque centrale ;

- Promouvoir, par toute mesure utile, l'éducation économique et sociale des membres ;

- Proposer des solutions pour un règlement des différends que peuvent lui soumettre ses membres ;

- Mettre en application des décisions du CF ;

- Suspendre tout dirigeant ou agent pour faute grave ;

- Admettre des nouveaux membres conformément aux statuts.

II.3.4. La commission du surveillance (CS)

Elle est composée de trois membres élus par l'AG, dont notamment le Président, Vice-président et un Secrétaire.

Elle a pour prérogatives :

- Vérifier les avoirs et les engagements de la COOPEC-EAD ;

- Contrôler les opérations et les décisions de la CC& R ;

- Soumettre ses recommandations au CA ;

- S'assurer que les opérations de la COOPEC-EAD sont contrôlées régulièrement ;

- Convoquer l'AG ;

- S'assurer du respect des règles de déontologie.

La commission de surveillance se réunit une fois par mois ou toutes fois quand l'intérêt de la COOPEC-EAD l'exige.

II.3.5. La Commission de Crédit et Recouvrement (CCR)

Elle est composée de 5 membres élus par l'AG notamment : Le Président, Vice-président, Secrétaire et deux Conseillers. Ses attributions sont les suivantes :

- Gérer l'octroi et le remboursement des crédits ;

- Prendre des décisions qui ne seront valables que si elles sont prises par 2/3 des membres.

NB : Certaines dispositions sont communes aux trois organes (CA, CS, CCR,...)

· La durée du mandat des dirigeants est de 2 ans renouvelables une seule fois ;

· L'exercice des certaines fonctions par les membres et bénévole ;

· La transmission des rapports d'activités au chef direct.

II.3.6. La gérance

Le gérant est nommé par le CA qui fixe les modalités de son engagement et le cas échéant de son licenciement. Il coordonne les activités journalières en permanence et est aidé à son post par d'autres agents qu'il propose au CA pour leur engagement.

II.4. ORGANISATION TECHNIQUE

A part le gérant, il y a d'autres employés tels que le comptable, le caissier, les guichetiers, les sentinelles, etc....

1. Le comptable

Il s'occupe de :

- L'enregistrement de toutes les opérations dans les journaux, registres et grands-livres ;

- Classement de toutes les pièces justificatives et les livres comptables ;

- Dresser les tableaux de synthèses ;

- Faire la balance de vérification ;

- Passer les écritures de régularisation et redressement dans les livres comptables ;

- Calculer les amortissements et procède à l'inventaire extracomptable avec le gérant ;

- L'enregistrement des données de base dans l'ordinateur.

2. La caissière

Elle a comme tâches principales :

- Effectuer les opérations de dépôt ou de retrait ;

- Compléter la feuille de caisse et faire le détaille de l'argent ;

- Compléter les carnets et les fiches des membres ;

- Remettre le solde de la caisse à la trésorerie à la fin de la journée.

a) Caisse dépôt

Elle est chargée de toutes les opérations concernant les versements. Un poste seulement y est opérationnel. L'agent y travaillant complète le carnet de membre qui amène ses espèces, sa fiche de compte.

Après versement, la caisse dépôt doit donner au membre la souche du bordereau. Il calcule les intérêts sur le crédit pour le remboursement.

b) Caisse retrait

Elle s'occupe de toutes les opérations concernant le retrait. Le retrait peut se faire soit par procuration soit par carnet, soit par le propriétaire de compte ou encore par chèque. Toute personne qui se présente au guichet avec un chèque doit présenter sa carte d'identité et ensuite compléter le verso du chèque. La caissière vérifie la véracité de la signature du chèque et le spécimen déposé dans le dossier.

c) Le fichiste

Il s'occupe d'arrangement des fiches des membres en les classant par ordre croissant. Il est aussi chargé du carnet de transmission de service à service.

II.5. ORGANISATION FINANCIERE ET COMPTABLE

L'organisation suppose la combinaison des ressources financières, matérielles et humaines et leurs utilisations rationnelles.

1. Organisation financière

a. ses ressources

Dans toute institution financière, les ressources étant d'une part les moyens liquides permettant à cette dernière son bon fonctionnement, et d'autre part les moyens matériels ; en ce qui concerne la COOPEC-EAD, les ressources proviennent généralement de :

- Contributions de membres ;

- Intérêts sur les crédits divers ;

- Bailleurs des fonds ;

- Produits et profits divers ;

- Autres.

Notons que les fonds de la COOPEC-EAD sont gardés dans une banque au compte de l'association « COOPEC-EAD ».

b. Le capital social

Le capital social est composé ou constitué au moyen des parts sociales souscrites par les membres, chaque membre devra souscrire une part sociale.

Au début, la COOPEC-EAD avait comme capital social de 6000$ US et constitué de 50 parts sociales intégralement libérées dont la valeur nominale d'une part était de 120$ USA chacune.

A la deuxième année le capital a augmenté sur décision des membres fondateurs jusqu'à 16000$ USA.

C) Parts sociales

Les parts sociales sont normatives saisissables dans les limites prévues par la loi et non négociables. Elles sont remboursables aux membres démissionnaire ou exclus ou aux ayants droit des membres décédés.

D) Variation du capital

Le capital social peut augmenter ou diminuer avec l'adhésion des nouveaux membres ou le départ.

2. Organisation comptable

D'une manière générale, il s'agit seulement des documents comptables renforçant les entrées et les sorties dans les opérations de l'entreprise.

3. Gestion du portefeuille des crédits

A. Les conditions pour avoir un crédit

Avant l'obtention d'un crédit à la COOPEC-EAD, certaines conditions sont exigées :

- Etre membre de la COOPEC-EAD, trois mois au moins ;

- Adresser une lettre de demande de crédit ;

- Avoir une garantie telle que :

o Immeubles (documents parcellaires)

o Travailleurs (avoir l'approbation écrite de l'agent payeur pour le retenue à la source) ;

- Etre de bonne moralité et d'une bonne réputation

Pour HUNTIN H., la présentation d'une demande de crédit constitue un élément essentiel de la négociation bancaire. Avec un dossier soigneusement préparé, il va se soi que l'entreprise ou particulier se place dans une position favorable pour obtenir son financement48(*).

B. Examen des dossiers de demande de crédit

Les clients de la COOPEC-EAD sollicitent des crédits. L'accord des crédits n'intervient qu'après une étude (examen) des dossiers portant sur le demandeur. La commission de crédit étudie la demande de crédits, vérifie si ce client rempli les conditions pour l'accessibilité au crédit. Le gérant approuve la demande devant la commission de crédit en se référant aux outils qu'il utilise notamment :

- Sa fiche d'épargne ;

- Son carnet d'épargne ;

- Chèque ou carnet de reçu.

Le client ayant rempli toutes les conditions exigées, le crédit demandé lui est accordé.

C. Les décisions d'octroi de crédit à la COOPEC-EAD

Il est vrai que le gérant est un technicien de la COOPEC-EAD mais n'a pas la décision finale pour octroyer de crédit à un emprunteur. Toute fois, il a la capacité et le devoir de proposer l'acceptation ou le refus d'un dossier de demande de crédit.

Sa recommandation est toujours suivie par les membres de la commission de crédit. Lors de la délibération en présence du gérant, la commission se confie aux observations et recommandations du gérant si la majorité des participants n'approuve pas, le crédit ne sera pas octroyé. La capacité de remboursement de l'emprunteur prime lors de la prise de décision de l'octroi de crédit.

Notons que les données relatives à la présentation de la COOPEC-EAD ont été tiré dans ses archives, les rapports de stage et d'autres travaux ayant traité sur cette institution à l'occurrence celui de NGENDAHIMANA UHAWEMUNGU49(*).

D. Types des crédits accordés par la COPEC-EAD

1) Les crédits express

L'utilisateur du crédit sollicite a un caractère urgent, la période de remboursement du capital et les intérêt ne doit pas dépasser un mois. Le taux d'intérêt pour ce crédit est de 6%.

2) Les crédits ordinaires

Les crédits ordinaires sont de deux types :

- Prêt commercial : Les fonds sollicités ne répondent pas au besoin urgent. Le capital et les intérêts doivent être remboursés progressivement jusqu'à l'épuisement dans un délai maximum ne dépassant pas 6 mois. Le taux d'intérêt fixé pour ce type de crédit est de 4% pour un montant supérieur à 500$.

- Micro crédit aux petits épargnants : la micro-finance bien organisée et faite sur une base commerciale est le meilleur moyen de rendre disponible de fonds durables, le crédit et d'autres services financiers adaptés aux populations pauvres, en vue de faciliter l'accès des pauvres au crédit. Ce crédit va de 50$ à 500$ avec un taux d'intérêt expressément bas de 2,5%.

CHAPITRE III. APPROCHE EMPIRIQUE DE L'ETUDE ET IMPLICATIONS MANAGERIALES

Ce chapitre permettra d'analyser les données et de faire quelques suggestions et recommandations au regard de résultats de la recherche.

III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES FINANCIERES DE LA COOPEC-EAD

Dans cette section, nous nous proposons d'analyser les données financières de la COOPEC-EAD et la présentation des états financiers n'interviendra que dans les annexes.

III.1.1. Analyse de la rentabilité

La rentabilité de toute entreprise est sa capacité à générer des résultats suffisant pour le maintien et la rémunération des fonds mis à sa disposition. Toute activité économique nécessite la mise en oeuvre des moyens pouvant permettre de dégager des résultats. Ainsi, on peut analyser la rentabilité de toute activité en mettant en rapport les résultats générés avec les moyens engagés. La rentabilité est un bon indicateur de croissance et toute entreprise non rentable ne peut se développer. On peut donc, déduire qu'évaluer la performance par rapport à la rentabilité d'une entreprise comme la COOPEC-EAD revient à déterminer ses indicateurs de rentabilité qui sont entre autres les ratios de marge bénéficiaire, de la rentabilité des fonds propres, du rendement sur les actifs.

A. Marge bénéficiaire (MB)

Il s'agit d'un indicateur qui mesure les performances commerciales des IMF ; sa formule est :

A la lecture des composantes de la formule, on note aisément que sur la base des éléments constitutifs du résultat net d'exploitation, cet indicateur est véritablement fonction des capacités qu'à l'institution de financement à créer un lien de causalité entre les charges d'exploitations et les produits d'exploitations. Les charges ne doivent pas évoluer plus vite que les produits mais plutôt le contraire. Il est souhaitable que ce ratio soit supérieur à 20%. Le calcul de cet indicateur pour la COOPEC-EAD a donné les résultats suivants pour les quatre dernières années (exercices).

Tableau N°1. Marge Bénéficiaire

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Résultats net d'exploitation

-11292,82

10584,15

-1015,72

-17088

 

Montant total des produits d'exploitation

11353,8

63260,19

74997,12

17325

 

Marge bénéficiaire

-99,46%

16,73%

-1,35%

-98,63%

>20%

Source : Etat financier COOPEC-EAD.

La lecture de ce tableau montre que la marge bénéficiaire de la COOPEC-EAD a connu une dégradation en 2006, 2008 et 2009. Cette situation s'explique par la manque de maîtrise des certaines charges surtout les charges non décaissable (dotation aux provisions pour créances en souffrance et les pertes ou abandons de créances).

B. Rentabilité des fonds propres (RFP)

Ce ratio permet à l'entreprise de trouver de nouveaux capitaux sur le marché financier pour financier sa croissance. Elle mesure donc, la capacité des fonds propres à générer du résultat. Sa formule est :

Pour être intéressant, ce ratio doit être supérieur à 15%.

Tableau N°2. Rentabilité des fonds propres

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Résultats net d'exploitation

-11292,82

10584,15

-1015,72

-17088

 

Fonds propres

21623,41

56063,62

47875,44

36245

 

Rentabilité des fonds propres

-52,22%

18,87%

-2,12%

-46,37%

>15%

Source : Etats financiers COOPEC-EAD

La rentabilité des fonds propres est satisfaisante en 2007. Ce tableau montre que la rentabilité des fonds propres a connu de 2006, 2008 et 2009 une profonde dégradation. Ce qui signifie que la gestion de la COOPEC-EAD n'est pas bonne. Cette situation signifie que l'exploitation engage des déficits qui amenuisent de façon significative les ressources propres de l'institution.

C. Rendement sur les actifs (RA)

Ce ratio mesure ce que rapporte le total de l'actif d'une entreprise. Il indique donc l'efficacité des gestionnaires dans l'utilisation de leurs ressources totales. Sa formule est :

Ce ratio est l'expression de la capacité qu'ont les dirigeants à rentabiliser tous les actifs de l'institution et ainsi sécuriser les avoirs des tiers. Il doit servir pour une IMF de boussole pour la réalisation de certains investissements. Il doit être supérieur à 3% pour que l'entreprise rentabilise suffisamment ses actifs.

Tableau N°3. Rendement sur les actifs

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Résultats net d'exploitation

-11292,82

10584,15

-1015,72

-17088

 

Total actif

212268,08

441768,35

314783,81

324676,37

 

RA

-5,32%

2,39%

-0,32%

-5,26%

>3%

Source : Etats financiers COOPEC-EAD

La lecture de ce tableau nous montre que cet indicateur est largement en dessous de la norme. Ce qui signifie que les éléments d'actif de l'institution sont peut rentables. On note une grave inefficience dans l'acquisition et la gestion des éléments d'actifs de la COOPEC-EAD. Il faille que les dirigeants de l'institution revoient leur politique d'investissement.

Ce ratio permet de comparer la part investi dans les actifs immobilisés ainsi que dans ceux circulants par rapport aux résultats net d'exploitation hors taxes.

III.1.2. Analyse de la viabilité

Dans ce paragraphe, il est question de vérifier si l'institution, malgré la situation pas très intéressante de sa rentabilité, gère ses activités de façon à assurer sa viabilité. L'analyse de la viabilité de la COOPEC-EAD sera appréciée à partir des indicateurs de productivité de l'autonomie financière.

A. Productivité du personnel de crédit (Agents de crédits) (PAC)

Etant donné l'importance du portefeuille de crédit dans une IMF, étudier l'efficacité et la productivité de la COOPEC-EAD revient à évaluer la productivité des ses agents de terrain que sont les chargés de prêt. C'est eux qui constituent la machine de production au sein des IMF. Cet indicateur mesure le nombre moyen de clients que compte le porte feuille d'un agent de terrain de l'institution. Sa formule est la suivante·

Pour être rentable, chaque agent de crédit doit avoir au minimum cent trente (130) clients dans son portefeuille de crédit.

Tableau N°4. Productivité des agents de crédit (PAC)

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Nombre de clients actifs

764

2435

2846

2990

 

Nombre d'agents de crédits

6

6

7

9

 

PAC

127

406

407

322

>130

Source : Rapport d'activité COOPEC-EAD

La lecture de tableau montre que le portefeuille par agents de crédit de la COOPEC-EAD a évolué dans les trois premières années et commence à décroître à partir de 2009. Cette situation peut s'expliquer par les difficultés financière que connaît cette institution ces dernières années ; d'où, il se pose à l'institution un double problème : celui de gestion des ressources humaines et celui de la recherche de la rentabilité. Depuis l'avènement de la crise financière, la COOPEC-EAD se trouve dans l'impossibilité de recouvrer ses créances et de faire face à l'intégralité des retraits de ses membres. Ce qui prouve a suffisance que dans la période de vache grasse, l'entreprise n'a pas respecté les normes de gestion de coopératives d'épargne et de crédit prévues par la loi N°002/2002, spécialement en ses articles 58 et 5950(*).

B. Productivité du personnel (PP)

Elle intègre en plus des agents de terrain, tout le personnel administratif. Elle est le rapport entre le nombre de clients actifs que gère l'institution et le nombre d'employés qui y travaillent. Sa formule est :

Ce ratio mesure comment les effets des agents de crédit dans le développement de leurs portefeuille de crédits permet à l'institution de rentabiliser tous ses employés car ce sont les agents de terrain qui sont sensés faire travailler les autres. L'atteinte des performances liées à cet indicateur est fonction de la capacité qu'à l'institution à maîtriser ses effectifs de manière à maximiser la production des agents.

Tableau N°5. Productivité du personnel

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Nombre de clients actifs

764

2435

2846

2990

 

Nombre d'employés

23

27

30

21

 

Productivité du personnel

33

90

95

142

>115

Source : Rapport d'activités COOPEC-EAD.

Nous constatons que la productivité du personnel de la COOPEC-EAD est inférieure à la norme. La productivité qu'on peut observer en 2009, résulte de l'assainissement du personnel à la suite de la fermeture des certains guichets.

C. Ratio de frais du personnel (RFP)

Ce ratio mesure ce que l'institution engage dans le personnel. Il permet aux dirigeants de mettre en place de stratégie de gestion des charges du personnel afin de rentabiliser son portefeuille de crédit. Sa formule est :

Tableau N°6 : Ratio des frais du personnel

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Charge du personnel

5661,13

16694,26

23236,77

16146

 

Portefeuille de crédit

120752,8

244462,6

253658,98

239409

 

PFP

4,68%

6,8%

9,16%

6,74%

<10%

Source : Etats financiers de la COOPEC-EAD.

Cet indicateur reste largement en dessous de la limite exigée. Ce qui montre la COOPEC-EAD a une bonne maîtrise des frais du personnel.

Pour dégager une meilleure explication de ce ratio, il s'avère nécessaire de calculer le ratio :

Il permet de mesurer le poids du personnel dans la ressource créée par l'entreprise.

Pour être significatif, il doit être inférieur à 10%.

Tableau N°7. Ratio de charge du personnel

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Charge du personnel

5661,13

16694,26

23236,77

16146

 

Portefeuille de crédit

23080,83

38221,67

42629,34

17325

 

Ratio charge du personnel

24,27%

43,67%

54,5%

93,19%

<10%

Source : Etats financiers de la COOPEC-EAD

La lecture de ce tableau montre que, malgré la maîtrise des frais du personnel observée dans le tableau N°6, le personnel pèse beaucoup sur les ressources propres de l'entreprise.

Etant donné que cette indicateur permet de mesurer l'activité propre de l'entreprise et qu'il contribue pour l'essentiel à la formation du résultat51(*), sa non maîtrise montre que la direction de l'entreprise accorde une place importante aux salaires qu'à l'objectif de rentabilité. Ceci se matérialise par une pléthore d'agents administratifs, ce qui obère les charges du personnel pour peu de productivité. Or, il est recommandé que le personnel administratif représente le 1/3 du personnel, ce qui n'est pas le cas.

D. Autosuffisance financière

Elle mesure la capacité qu'à l'institution à couvrir les charges financières générées par les ressources empruntées. Elle devra être strictement supérieure à 1 pour permettre à l'institution de jouir de son indépendance vis-à-vis de ses partenaires financiers. C'est le signe de la crédibilité et la source de confiance de l'institution auprès de ses partenaires financiers. Sa formule est :

Ratio d'autonomie financière= Capitaux propres/Dettes

Ce ratio permet d'appréhender les capacités de l'institution à financer par elle-même sa croissance.

Tableau N°8. Ration d'autonomie financière

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Capitaux propres

21623,41

56063,62

47875,44

36845

 

Dettes

190644,7

385704,73

306407,73

304919,37

 

Autonomie financière

0,11

0,14

0,16

0,12

>1

Source : Etats financiers de la COOPEC-EAD

Ce ratio montre que la COOPEC-EAD dépend essentiellement de ses partenaires que sont les membres. Cette situation se justifie par le fait que ce sont les dépôts des membres qui financent les crédits dans les coopératives d'épargne et de crédit comme la COOPEC-EAD. Ainsi, la COOPEC-EAD nécessite des actions de relance qui passe par une réorganisation profonde pour s'assurer une parfaite viabilité.

E. Evolution de la qualité du portefeuille de crédit

La qualité du portefeuille de crédit est appréciée à partir du ratio de portefeuille à risque. Le taux de portefeuille à risque découle des crédits en retard ou en souffrance dans une IMF. Sa formule est :

Taux de portefeuille à risque =

Ce ratio mesure le risque que court l'institution en enregistrant plus de crédits en retard de remboursement et doit rester strictement inférieur à 5%.

Tableau N°9. Taux de portefeuille à risque

Eléments

2006

2007

2008

2009

Normes

Crédit en retard

0

0

144398,98

238875

 

Total crédit

120752,8

244462,6

253658,98

239409

 

Portefeuille à risque

0

0

56,92

99,77

<5%

Source : Etats financiers de la COOPEC-EAD.

Le portefeuille de crédit de la COOPEC-EAD s'est sérieusement dégradée à partir de 2008 à nos jours. Le taux de 99,77% montre que presque la totalité du portefeuille de crédit de la COOPEC-EAD est en retard. Cette situation se justifie par des difficultés de maîtrise du portefeuille de crédit et de la politique de recouvrement des créances. D'où l'inefficacité de la commission chargé de crédit et recouvrement au sein de la COOPEC-EAD.

Le portefeuille brut de prêt est le principal actif des IMF mais également le plus à risque. La maîtrise de ses indicateurs révèle la capacité des IMF à gérer cet actif qui génère des revenus pour financer le développement de ses activités.

III.2. IMPLICATIONS MANAGERIALES ET RECOMMANDATIONS

Les résultats de cette étude suscitent des implications managériales pouvant contribuer à l'amélioration de la productivité et de la performance financière de la COOPEC-EAD.

Il s`agit :

Le suivi des indicateurs de performance, pour mener une analyse de la situation de la COOPPEC-EAD, doit être développé au niveau de tous les acteurs de l'institution. Il faut donc assurer la formation de tous les acteurs, surtout les organes statutaires, à la gestion active et à l'appréciation du risque. Cela permet d'entreprendre des actions correctives très rapidement. De même, il faut que l'entreprise mette en place des outils de contrôle de gestion adéquat qui sont des outils de pilotage à court terme de la performance. Parmi les outils de contrôle de gestion ou instrument de pilotage, il sied de citer52(*) :

o La comptabilité générale adaptée. Les adaptations à appliquer à la comptabilité générale sont : fournir des documents de synthèse sur des périodicités plus rapprochées, neutraliser les effets d'inflation, rapporter des documents de synthèse à des normes prévisionnelles ou à la situation précédente, préciser le mode de traitement des postes évalués généralement lors des travaux de fin d'exercice.

o La comptabilité analytique d'exploitation,

o Le contrôle budgétaire ;

o Le tableau de bord ;

o L'informatique ;

o L'analyse financière.

La maîtrise des coûts d'opérations qui impose une meilleure gestion des charges et un respect strict des règles et principes de gestion des coopératives d'épargne et de crédit défini par la loi N° 002/2002 du 02 Février 2002 ;

Le respect strict de manuel de procédure qui décrit la mission, le système d'organisation, les objectifs et les différentes activités de l'institution. Etant donné que le manuel de procédure constitue le code de bonne conduite des opérations de l'institution avec les tiers, sa vulgarisation et sa maîtrise est une nécessité pour assurer son efficacité ;

L'amélioration du portefeuille de crédit qui passe par la conception des produits et services répondant aux besoins des clients actifs et potentiels. Les conditions d'octroi des crédits doivent favoriser la célérité des opérations et permettre aux clients d'obtenir rapidement et facilement des prêts aptes à contribuer à l'amélioration de leur condition de vie.

La mise en place d'un système d'information. L'information est au coeur de la micro finance. Un bon système d'information est un outil nécessaire à la bonne gestion d'une institution par ce qu'il concourt à une prise de décision efficace et en temps opportun. De même l'institution doit communiquer très souvent avec ses clients.

Le renforcement des activités d'audit et de contrôle interne en accordant à la commission de contrôle toute son indépendance et des moyens adéquats en vue de la réussite de sa mission. Il est impérieux de procéder à la mise en oeuvre et au suivi des recommandations issues des différentes missions d'audits pour une meilleure maîtrise des risques gage de la viabilité et de la pérennité de l'institution.

La mise en oeuvre d'une bonne politique de gestion des ressources humaines à travers l'amélioration des salaires qui constitue l'élément essentiel de la motivation du personnel.

La formation continue et le renforcement des capacités des agents et cadres de l'institution. Cela favorisera d'une part, l'acquisition de connaissances pour une meilleure efficacité et efficience dans leur fonction respective et d'autre part, participer à la motivation du personnel.

La contribution de l'Etat à la sécurité et à l'assainissement du système financier national en vue de protéger les IMF aux différentes crises pour assurer leur pérennité et contribuer au développement de la population bénéficiaire.

CONCLUSION GENERALE

Les institutions de micro finance constituent un instrument de financement de l'économie aux côtés des autres intermédiaires financiers. Elles participent à la réduction de la pauvreté en favorisant le développement des activités économiques, sources de création de richesses et d'emplois.

Ainsi, à la fin du présent travail, il sied de rappeler qu'il a porté sur la productivité et performance financière de la COOPEC-EAD de 2006 à 2009.

La question principale qui a guidé notre recherche est de savoir si la coopérative d'épargne et de crédit pour l'entraide et l'appui au développement (COOPEC-EAD) est productive pour justifier sa performance financière à travers son portefeuille de crédit.

Pour y arriver, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle, considérant les indicateurs de performance et de productivité, la COOPEC-EAD n'est pas productive et performante. La vérification de notre hypothèse a été rendu possible grâce aux méthodes historiques et analytico-comparatives appuyés par les techniques documentaires et l'interview libre.

Après analyse des données et l'interprétation de résultats, nous avons abouti à ce qui suit : par l'analyse de la rentabilité par les ratios, nous remarquons que la marge bénéficiaire de la COOPEC-ERAD a connu une dégradation profonde au cours de toutes les années de notre étude. Ce qui nous montre que la COOPEC-EAD n'a pas une bonne maîtrise des certaines charges. Le ratio des fonds propres nous a révélé que la gestion de la COOPEC-EAD n'est pas bonne.

Quant au ratio de rendement des actifs, nous a révélé que la politique de la COOPEC-EAD dans l'acquisition et la gestion des éléments d'actifs est inefficiente et par conséquent une mauvaise politique d'investissement.

Par l'analyse de la viabilité, nous avons constaté à travers les différents ratios que la COOPEC-EAD présente des problèmes liés à sa viabilité malgré la maîtrise observée des frais de personnel.

Néanmoins, considérant l'évolution de sa clientèle, son patrimoine et son capital social, nous pouvons anticiper en disant que ses activités peuvent s'améliorer dans l'avenir si elle respecte les normes de bonne gestion et adopte une bonne politique de gestion des risques. Le ratio du taux de portefeuille à risque montre que la COOPEC- EAD n'a pas résisté aux effets de la crise financière. Ce qui nous amène à confirmer notre hypothèse.

Pour clore notre recherche, nous avons relevé quelques implications managériales. Il faut souligner qu'au centre de tous les problèmes abordés, se trouve « homme » qui est au coeur de tous les risques.

En définitive, nous n'avons aucune prétention d'avoir parfaitement épuisé nos recherches, par contre cette étude ouvre un nouvel horizon à d'autres chercheurs qui pourront nous compléter en l'enrichissement sous un autre angle.

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13. NIKITINE P., Précis d'économie politique, éd. Du progrès, Moscou, 1985

14. SCIALON L., Economie Bancaire, La découverte, Paris 2007

15. SILEM A. et al, Lexique d'économie, 2ème édition, Dalloz, Paris, 1989,

16. SILEM A. et ALBERTINI J.M., Lexique d'économie, 7ème édition, Dalloz, Paris, 2002

17. TROLLIET J., Que sais-je ? la diaspora chinoise, presses universitaires de France, Paris, 1994

18. TSAFACK NANFOSSO R., l'économie solidaire dans les pays en développement, Harmattan, Paris, 2007

II. TFC ET MEMOIRES

1. KANYESHAMBA J.B., Les processus d'Octroi des crédits dans une coopérative d'épargne et de crédit, TFC, inédit, UAGO, 2003 

2. NDABAGORAGORA BAHATI, Analyse de la performance financière de la CEA de Ruhengeri au Rwanda, Mémoire, inédit, UNIGOM, 2006.

3. NDENDAHIMANA UHAWEMUNGU, Gestion des créances dans une institution financière non bancaire, mémoire inédit, UAGO, 2007.

4. OSSENI INOUSSA A., Problématique de la performance financière des IMF au Bénin, Master en gestion des projets, fondation universitaire de mercure, Belgique, 2009

5. PALUKU KATUSELE, Contribution des micro-crédits dans le développement socio-économique de la population, TFC, inédit, UNIGOM, 2006.

6. SAFARI MANAMA, gestion commerciale de clientèle à travers la file d'attente et son impact sur la rentabilité des IMF, Mémoire, inédit, UNIGOM, 2006.

III. COURS

1. BENGEYUA MACHOZI D., Audit et contrôle de gestion, cours , inédit, UNIGOM, 2009 - 2010.

2. MUKULU B., Cours d'économie monétaire,inédit, université ouverte, G3 Economie, 2010,

3. MULUMBA TAMBWE, analyse financière, cours inédit, UNIGOM, 2008.

4. NIEMBA SOUGA Jacob, Entreprenariat, cours, inédit, UNIGOM, 2008

5. OLENGA TSUBA, Cours de gestion des institutions financières congolaises, Cours, inédit, UNIGOM, L1 Gestion financière, 2009

6. SENZIRA NAHAYO P., Micro-économie, Cours inédit, UNIGOM, L1, Economie, 2009

IV. RAPPORT ET AUTRES

1. INADES-FORMATION-CONGO, Etude sur la réglementation des IMF et des FONSDEU en RDC.

2. KACOU A., Discours à la conférence des nations unies sur l'inclusion financière en Afrique, 2006

3. MABI MULUMBA, Théorie monétaire, UNAZA

4. Rapport BCEAO/BIT, « Banque de données sur les système financiers décentralisées, 1994-1995, Bénin », Dakar, septembre, 1997.

5. Rapport de la commission européenne, Micro finance, orientation méthodologique, 2ème édition, Rogique, Luxembourg, 2000.

6. 6 Rapport final du colloque interprovincial sur les COOPEC et les IMF tenu à Goma du 28 au 31 Juillet 2003.

7. 7. Statuts de la CEAD,

V. WEBOGRAPHIE

1. Fr.wfkisource.org/Wiki/Théorie du crédit consulté le 17/04/2000.

2. www.lamicrofinance.org

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE A

DEDICACE B

REMERCIEMENTS C

0. INTRODUCTION 1

0.1. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 2

0.2. OBJECTIFS ET INTERET DU SUJET 4

0.3. METHODOLOGIE 5

0.4. DELIMITATION DU SUJET 5

0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL 6

CHAPITRE I. FONDEMENT THEORIQUE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES IMF 7

I.1. NOTION DE MICRO-FIAANCE 7

I.1.1. Historique et évolution de la micro-finance 8

I.1.2. La typologie des institutions de micro-finance 10

I.2. THEORIES SUR LES CREDITS 12

I.2.1. Encadrement du crédit 14

I.2.2. CANAL DU CREDIT 15

I.3. AUTONOMIE D'UNE INSTITUTION D'EPARGNE ET DE CREDIT 11

I.4. TYPES DES CREDITS 16

I.4.1. Classification selon la durée 16

I.4.2. Classification selon l'objet ou fonction 17

I.4.3. Classification selon la nature des garanties 17

I.4.4. Classification selon la forme 18

I.5. QUALITE ET GESTION DU PORTE-FEUILLE DE CREDITS 19

I.6. CADRE D'ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES IMF 21

I.6.1. Mesure de l'efficacité comme critère de la performance financière d'une IMF 22

I.6.2. Mesure de la rentabilité comme critère de performance financière d'une IMF 23

I.6.3. Maîtrise de l'information, condition de la performance d'une IMF 24

I.6.4. Notion de productivité 27

I.7. MICRO-FINANCE ET DEVELOPPEMENT 28

I.8. EFFET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA MICRO-FINANCE 28

I.7.1. PREMIERES GENERATION 29

I.7.2. DEUXIEME GENERATION 30

I.7.3. TROISIEME GENERATION 30

CHAP. II. PRESENTATION DE LA COOPEC-EAD 32

II.1. HISTORIQUE DE LA COOPEC-EAD 32

II.2. DES OBJECTIFS 32

II.3. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA COOPEC-EAD 33

II.3.1. L'Assemblée générale (AG) 33

II.3.2. Conseil des Fondateurs (CF) 34

II.3.3. Le Conseil d'Administration 34

II.3.4. La commission du surveillance (CS) 34

II.3.5. La Commission de Crédit et Recouvrement 35

II.3.6. La gérance 35

II.4. ORGANISATION TECHNIQUE 35

1. Le comptable 35

2. La caissière 36

II.5. ORGANISATION FINANCIERE ET COMPTABLE 36

1. Organisation financière 37

2. Organisation comptable 37

3. Gestion du porte-feuille des crédits 38

CHAPITRE III. APPROCHE EMPIRIQUE DE L'ETUDE ET IMPLICATION MANAGERIALES 40

III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES FINANCIERES DE LA COOPEC-EAD 40

III.1.1. Analyse de la rentabilité 40

III.1.2. Analyse de la viabilité 43

III.2. IMPLICATIONS MANAGERIALES ET RECOMMANDATIONS 47

CONCLUSION GENERALE 50

BIBLIOGRAPHIE 52

TABLE DES MATIERES 54

TFR au 31/12/2006

N° Cpte

Désignation

Exploitation

Débit

Crédit

71.1

73.3

61.0

62.2

63.0

63.2

63.3

63.1

Vente imprimée

Charges étalées

Intérêt/rev. Prof.

Dépl. du pers.

Loyer

Rem. Int. Hon.

Service d'exploit

Entretien & réparation

330,2

1517,47

2614,00

184,02

536,70

1531,70

11353,80

19479,42

80

Produits net financiers

 

23080,83

64.2

64.7

64.9

65.1

62.2

66.1

Charge & perte diverses

Charges de soins

Autres charges & perte

Charges du pers

Charges soc diverses

Contrib & taxes

3392,72

1382,60

1524,53

5661,13

233,09

141,94

 

82

 
 

-10744,82

68.0

Dot aux amort

548,00

 

83

RNE

 

-11292 ?82

84

 
 
 

85

RNAI

 

-11292 ?82

86

Contr & taxes

 

141,94

87

Résultat net

 

-11150,88

TRF au 31/12/2007

N° Cpte

Désignation

Exploitation

Débit

Crédit

71.0

71.1

61.0

612

620

630

631

632

633

634

637

Intérêt/prêt à CT

Autres profils

Electricité & eau

Mat & fourn. cons

Transport consommé

Loyer

Entretien et réparation

Service bancaire

Frais de communication

Publicité & prom

Photcop & reproduction

641,13

8963,53

2290,36

3169,76

6061,88

355,08

1782

871,5

903,28

50900,51

12359,68

80

Produit net financier

 

38221,67

647

659

651

652

661

670

68.0

ACA

Réception

Charges du perso

Charge soc & divers

Contribution & taxes

Intérêts payés

Dot aux amort & prov

2657,07

4057

16694,26

861,47

946,23

1001,49

1420

 

82

RBE

 

10584,15

83

84

85

86

RNE

Résultat/Ces. Immo

Résultat avant impôt

Contribution & taxes

 

10584,15

0

10584,15

-946,23

87

RNA

 

9637,9

TFR Au 31/12/2008

N° Cpte

Désignation

Exploitation

Débit

Crédit

7011

7015

6012

611

612

613

614

621

622

623

624

626

Intérêt/prêt à CT

Autres profils

Intérêt/dépôt

Mat & Four Cons

Electricité & eau

Loyer

Entretien et réparation

Publicité & Relations pub.

Trans. & déplacement

Poste & télécommunication

Service bancaire

Photcop & reproduction

2098,01

11323,83

382,16

4765

5201,66

1849,11

2486,83

1582,5

297,82

2439,87

60146,31

14850,81

80

Produit net financier

 

42629,34

627

628

631

641

642

Autres Charges Administr

Réception

Impôt à l'Etat

Salaire & appoint

Charge Soc & divers

12540,3

4911,66

2063,39

23236,77

887,94

 

82, 83, 85

 
 

-1015,72

87

Résultats net de la période

-1015,72

TFR Au 31/12/2009

N° Cpte

Désignation

Exploitation

Débit

Crédit

71

72

Produit sur la clientèle

Produits financiers divers

 

16153

1172

80

Produits nets financiers

 

17325

64

65

66

Charge Génér d'Exploitation

Charge du pers

Impôt & taxes

17767

16146

500

 

82

83/85

87

Résultat Brut Exploitation

Résultat Net à effectuer

 

-17088

-17088

-17088

BILAN ARRETTE DU 31/12/2006

N°Cpte

Désignation

Valeur

Amort

Valeur Nette

20.0

22.5

22.6

28.1

I. Valeur Immobilisée

Terrain CEAD

Mat Roulant

Mat & équipement

Amort/immob incorporelle

5654,74

6145,00

2414,40

-

663

5654,74

6145,00

2414,40

-633

Tot Valeur Immobilisée

14214,14

663

13551,14

31.1

II. Valeur circulante

1. Val d'expl

Stock imprimé

493,75

-

493,75

Tot valeur d'exploitation

493,75

-

493,75

42.0

46.0

47.2

51.1

2. Valeur réalisable

Rémunération

Crédit divers

Regular active

Membres-prêt

297,93

9900,00

460,00

120752,80

 

297,93

9900,00

460,00

120752,80

Tot Val Réalis

131410,70

-

131410,70

56.0

57

3. Val. Dispon

Banque

Caisse

51158,98

15653,46

 

51158,98

15653,46

Tot valeur Disponible

66812,44

 

66812,44

Total actifs

213931,08

633

212268,08

2. Passif

N° Cpte

Désignation

Valeurs

10.4

10.5

110

13.0

440

421

I. FP & DLMT

Cap social

Droit d'entrée

Réserves légales

Trop perçu

II. Dette à CT

CEAD membre

Regul passive

16000

980

88,61

184838

5806,67

Total passifs

212268,08

BILAN ARRETE AU 31/12/2007

Actif

Passif

N°Cpte

Désignation

Valeurs

Amort

Valeur

N°CPTE

Désignation

Valeur

20.00

22.3

22.5

22.6

28.1

I. Val Immob

Terrain CEAD

Contributuion

Materiel roulant

Materiel & équip

Amort/immob incorp

34112,74

8936,50

6470,00

3593,40

-

3860

34112,74

8936,50

6470,00

3593,40

-3860

10.9

10.5

110

13.0

I. FR&DLMT

Capit Social

Droit d'entré

Reser légal

Trop perçu

1600

5460

88,61

34515,01

Tot Valeur Immob

53112,64

3860

49252,64

Tot FR&DLMT

56063,61

31.1

II. Val circul

1. Val d'exploit

Stocks imprimés

619,75

 

619,75

440

47.1

II. Det à CT

CEAD Memb

Regul passiv

379760,56

5944,17

Tot. Valeur d'exploitation

619,75

-

619,75

Tot Dettes à CT

385704,73

42.0

47.2

511

2. Valeurs réalisables

Rémunération

Régularisation active

Membres-prêts

719,83

8870,00

244462,60

-

-

-

719,83

8870,00

244462,60

 

Tot Valeur réalisées

254052,43

-

254052,43

 

56.0

57.0

3. Val disponibles

Banque

Caisse

116390,50

21453,03

-

-

116390,50

21453,03

 

Tot Valeur disponibles

137843,53

 

137843,53

 

Total actifs

445628,35

3860

441768,35

Total Passif

441768,35

BILAN ARRETE AU 31/12/2008

Actif

Passif

N°Cpte

Désignation

Valeurs

Amort

Valeur

N°CPTE

Désignation

Valeur

10.1

10.3

I. Encaisse & Cptes Ord.

Caisse

Banque Cpte à vue

4331,62

742,72

-

-

4331,62

742,72

24.1

24.2

I. Dépôt public

Dépôt à vue

Dépôt à terme

291031,27

15376,46

 
 
 
 
 
 

20.1

21.1

I. Prêts à -1an

Crédits sains

Crédits en souffrance

109260

144398,98

 

109260

144398,98

53.1

57.1

57.2

58.1

58.2

II. FP & Assimilés

Autres réserves

Cap social

Droit d'entrée

Résultats

Trop perçu à distance

2408,44

35640

9827

-39499,34

0

Tot Prêts à -1ans

253658,98

-

253658,98

 

31.1

III. Stocks

Stocks imprimés

235

-

235

 
 
 
 
 
 

33.21

IV. Débiteurs divers

Avances au personnel

1387,1

 

1387,1

 

Tot Débiteurs divers

1387,1

-

1387,1

 

33.1

V. Cptes de regularis

Chg constatés d'avance

3045

-

3045

 

Tot Cptes de régularisation

3045

-

3045

 

43.1

43.11

43.12

43.2

43.8

VI. Immobilisations

Terrain & ammenag

Terrain Katindo

Terrain Mugunga

Construction 4 immob

Ammortissement

24000

2000,5

9032,5

21588,5

-

-

-

-

-

5238,1

24000

2000,5

9032,5

21588,5

-

 

Tot Immobilisations

 

5238,1

 
 

Total actifs

320021,92

5238,1

314783,82

Total passif

314783,82

BILAN ARRETE AU 31/12/2009

Actif

Passif

N°Cpte

Désignation

Valeurs

Amort

Valeur

N°Cpte

Désignation

Valeur

57

56

32

39

40

42

47

20

22

23

I. Opér de trésorerie

Banque

Banque et organe faiter

II. Op. avec clientèle

Crédit à CT

Crédit litigieux

III. Opérat diverses

Fournisseurs

Personnel

Regul & emplois divers

IV. Immobilisation

Val Incorp immob

Autres immob incorp

Immob corp encours

1333,37

381

534

238875

1045

4262

2880

60500

9000

11659

1129

4664

1333,37

381

534

238875

1045

4262

2880

60500

7871

6995

33

34

13

11

10

I. Opérat/Clientèle

Epargne ordin & Dép

Dépôt à terme

II Fonds propres

Résultats

Reser & Prim lié au K

Capital

241717,37

57409

-17088

11205

25640

 

Total actifs

324676,37

5793

318883,37

Total passif

318883,37

* 1 KANYESHAMBA J.B., Les processus d'Octroi des crédits dans une coopérative d'épargne et de crédit, TFC, inédit, UAGO, 2003.

* 2 PALUKU KATUSELE G., Contribution des micro crédits dans le développement socio-économique de la population, TFC, inédit, UNIGOM, 2006.

* 3 SAFARI MANANA J., gestion commerciale de la clientèle à travers la file d'attente et son impact sur la rentabilité des IMF, Mémoire, inédit, UNIGOM, 2006.

* 4 NDABAGORAGORA BAHATI V., Analyse de la performance financière de la CEA de Ruhengeri au Rwanda, Mémoire, inédit, UNIGOM, 2006.

* 5 TSAFACK NANFOSSO R., l'économie solidaire dans les pays en développement, Harmattan, Paris, 2007, P.128

* 6 OLENGA TSUBA, Cours de gestion des institutions financières congolaises, Cours, inédit, UNIGOM, L1 Gestion financière, 2009

* 7 Claude et Pauluge, Nouveau petit Larousse, Ve éd, Paris, 1995, P.639.

* 8 Rapport BCEAO/BIT, « Banque de données sur les système financiers décentralisées, 1994-1995, Bénin », Dakar, septembre, 1997.

* 9 ATTLI J., Voyage au coeur d'une révolution : la micro finance contre la pauvreté, éd. J.C. LATTES, Paris, 2007, p.22

* 10 TROLLIET P., Que sais-je ? la diaspora chinoise, presses universitaires de France, Paris, 1994, P.95.

* 11 INADES-FORMATION-CONGO, Etude sur la réglementation des IMF et des FONSDEV en RDC. P13-22.

* 12 TSAFACK NANFOSSO Roger, Op.cit, P.138

* 13GENTIL D., Les pratiques coopératives en milieu rural Africain, éd. L'harmattan, Paris, 1984, P.139.

* 14 BOUDINOT et FRABOT, Technique et pratiques bancaires, 4ème édition, Sirey, 1978

* 15 Selim A. et Albertini J.M, Lexique d'économie, 7ème édition, Dalloz, Paris, 2002, P.198 - 199.

* 16 Rapport de la commission européenne, Micro finance, orientation méthodologique, 2ème édition, Rogique, Luxembourg, 2000, p.121

* 17 OSSENI INOUSSA A., Problématique de la performance financière des IMF au Bénin, Master en gestion des projets, fondation universitaire de mercure, Belgique, 2009

* 18 NGENDAHIMANA UHAWEMUNGU, Gestion des créances dans une institution financière non bancaire, Mémoire Inédit, UAGO, 2007, P8

* 19 SCIALON L., Economie Bancaire, La découverte, Paris, 2007, p.44

* 20 ARDENT H., Technique de la banque, PUF, Paris, 1999, P40-41.

* 21 HUTINH., Toute la finance, 3ème édition, éd. d'organisation, Paris, 2007, p440-445.

* 22 MABI MULUMBA, Théorie monétaire, UNAZA

* 23 Billy MUKULU, Cours d'économie monétaire, inédit, université ouverte, G3 Economie, 2010

* 24 Selim A. et Albertini J.M., Op.cit, P.198

* 25 Fr.wfkisource.org/Wiki/Théorie du crédit consulté le 17/04/2010.

* 26 OLENGA TSUBA Charles, Op.cit.

* 27 28. KELSER A., gestion financière, édition ESK, paris, 1998.

* 28 NIEMBA SOUGA J., Entrepreneuriat, cours inédit, UNIGOM, 2008.

* 29GENTIL D., Op.cit, p.62

* 30 BOUQUIN H., « Le contrôle de gestion », 4ème édition, PUF, Paris, 1998

* 31 BILLET C., Le guide des techniques d'évaluation : Performance, compétences, connaissances, Dunod, Paris, 2008, p.42.

* 32 BURLAND A. et al, « Dictionnaire de gestion : Comptabilité, finance, contrôle, éd Foucher, 2ème édition, Paris, 2004, P.246

* 33 BURLAND A. et al, Op.cit, p.163

* 34 SILEM A. et al, Lexique d'économique, 2ème édition, Dalloz, Paris, 1989,

* 35 OSSENI INNOUSSA A., Op.cit

* 36 SENZIRA NAHAYO P., Micro-économie, Cours inédit, UNIGOM, L1, Economie, 2009

* 37 SCIALON L., Op.cit, P.43

* 38 ESTELLE M. at al Les indications de la performance, Guérin Montréal, Québec, 1996, PP 3-15

* 39COMBE E., Précis d'économie, presse Universitaire de France, 1996, p.17

* 40 NIKITINE P., Précis d'économie politique, éd. Du progrès, Moscou, 1985, p.295 - 299

* 41 KACOU A., Discours à la conférence des nations unies sur l'inclusion financière en Afrique, 2006

* 42 Blondeau N., cité dans www.lamicrofinance.org du 15 mai 2010

* 43 MORDUCH J., Idem.

* 44 SCHREINER cite dans www.lamicrofinance.org, op-cit

* 45 Idem

* 46 Rapport final du colloque interprovincial sur les COOPEC et les IMF tenu à Goma du 28 au 31 Juillet 2003.

* 47 Statut de la CEAD, P.17.

* 48 HUNTIN H., Op.cit, P.440

* 49 NGENDAHIMANA UHAWEMUNGU, Op.cit.

* 50 Loi N°002/2002 du 02/02/2002, Op.cit, P.7

* 51 MULUMBA TAMBWE, Cours d'analyse financière, Inédit, UNIOGOM, G3 Economie, 2008

* 52 BENGEYUA MACHOZI D., Audit et contrôle de gestion, cours inédit, UNIGOM, 2009 - 2010.






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand