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Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la commune de Mont-Rolland des années 1950 aux années 2000.

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par Gilbert Sidy Lamine MBENGUE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - MASTER en GEOGRAPHIE, RESSOURCE ENVIRONNEMENT DEVELOPPEMENT (RED) Option : Climatologie 2014
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE MASTER II
RESSOURCE ENVIRONNEMENT DEVELOPPEMENT
(RED)
Option : Climatologie

IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
SUR LES PRODUCTIONS AGRICOLES
DANS LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND
DES ANNEES 1950 AUX ANNEES 2000

 

Présenté par : Sous la direction de :

Gilbert Sidy Lamine MBENGUE Madame Aminata NDIAYE

Professeur Titulaire

 

ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014

i

 
 
 

i

SOMMAIRE

Sigles et abréviations ii

Avant-propos iii

Introduction Générale 1

Synthèse bibliographique 3

Problématiques et Méthodologie 6

1E PARTIE : CADRE GEOGRAPHIQUE LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND 22

Chapitre I : Etude du cadre physique de la Commune de Mont-Rolland 23

Chapitre II : Etude du cadre humain de la Commune de Mont-Rolland 35

2e PARTIE : ANALYSE DE L'EVOLUTION PLUVIOMETRIQUE ET IMPACTS SUR

L'AGRICULTURE DANS LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND 41

Chapitre III : Analyse de l'évolution des pluies de 1951 à 2012 42

Chapitre IV : Impacts de la variabilité des pluies sur l'agriculture au cours des 10 dernières

années (2004 à 2013) 49

3e PARTIE : LES STRATEGIES D'ADAPTATION 69

Chapitre V : Les stratégies d'adaptation adoptées 70

Chapitre VI : Les perspectives des stratégies d'adaptation 78

Conclusion Générale 86

Liste des illustrations 87

Références bibliographiques 90

Wébographie 92

Annexes 93

Table des matières 103

II

Sigles et abréviations

ANACIM : Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la démographie ASUFOR : Association des Usagers de Forages

CERP : Centre d'Expansion Rural Polyvalent

CGDM : Comité de Gestion pour le Développement de Mont-Rolland COORAP : Coopérative Rurale de l'Arrondissement de Pambal COOPAGRIM : Coopérative Agricole de Mont-Rolland

CSE : Centre de Suivi Ecologique

DBRLA : Direction des Bassin de Rétention et Lacs Artificiels

DRDR : Direction Régionale de Développement Rural

EPHE : Ecole Pratique des Hautes Etudes

FAO : Organisation des Nations Unies Pour l'Alimentation et l'Agriculture

FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat

IFAN : Institut Fondamental d'Afrique Noire

INSEE : l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (de France)

OSS : Observatoire du Sahara et du Sahel

PADEN : Programme d'Aménagement et de Développement Economique des Niayes

PAOS : Plan d'Affectation et d'Occupation du Sol

PEPAM : Programme d'eau potable et d'assainissement du Millénaire

PCR : Président de Communauté Rurale

RGPHAE : Recensement Général de la Population de l'Habitat de l'Agriculture et de

l'Elevage

SDRDR : Service Départemental de la Direction Régionale du Développement Rural UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Avant-propos

Dédicaces à notre père François Mbengue, à notre mère, à nos tantes, à toute notre famille, à nos amis et à toute la population de Mont-Rolland.

Nous souhaitons ainsi remercier Professeur Madame Aminata NDIAYE qui a accepté de diriger ce travail. Nous vous remercions tout particulièrement de nous avoir accordé votre confiance.

Notre reconnaissance envers vous chère professeur, va au delà de ce travail, car de par votre professionnalisme, vous avez renforcé notre amour de la géographie et en particulier de la climatologie, en étant notre professeur en DUEL II et en Master II.

Ainsi nous profitons de l'occasion pour remercier l'ensemble du corps professoral du Département de géographie pour la participation et la collaboration à notre formation.

Nous tenons aussi à remercier l'ensemble du personnel du Département de Géographie et en particulier Madame Jeanne Ciss pour son soutien et ses encouragements sans fin.

Notre gratitude va aussi à l'endroit de Monsieur Ba de l'ANAMS, Monsieur Aliou Sarr du SDRDR de Tivaouane, Madame Oumy Laye chef du service régionale de l'ANSD de Thiès. Nous remercions également, les personnes ressources qui nous ont apporté des précisions sur l'évolution de la société et, particulièrement, celle de l'agriculture dans la Commune de Mont-Rolland; ainsi que les populations qui ont été à notre disposition dans le cadre de nos enquêtes.

Ainsi nous remercions Monsieur Yves Lamine Ciss : Maire de la Commune, Monsieur Pape Diene : ancien PCR (Président de la Communauté Rurale de Mont-Rolland), Monsieur Antoine Mbengue, Monsieur Henri Faye et l'ensemble des chefs de villages et notables de la Commune de Mont-Rolland.

Mention spéciale à Monsieur Thomas Gana Diouf, Chercheur à la Tradition Orale Ndut, les échanges et discussions ont été passionnantes et fructueuses.

Notre gratitude va enfin à notre famille, particulièrement à nos parents et tous ceux qui ont participé de prés ou de loin à l'accomplissement de ce travail que nous pensons pouvoir contribuer à la recherche de solution, à travers le développement de l'agriculture, pour une réduction effective de la pauvreté qui est devenue l'un des principaux fléaux du XXIe siècle.

III

«Erra»

1

Introduction Générale

La plupart des pays sahéliens sont confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire. C'est en ce sens qu'en 1974, lors de la conférence mondiale de l'alimentation, tenue sur le thème de la disponibilité mondiale de vivres, l'alerte a été sonnée pour la première fois par le comité de la FAO (Organisation des Nations Unis pour l'Alimentation et l'Agriculture) faisant de la sécurité alimentaire une préoccupation majeure. En effet, l'éradication de l'insécurité alimentaire est devenue aujourd'hui une priorité dans les pays en voie de développement, et particulièrement, chez les populations du Sahel.

Le contexte du Sénégal reflète cette situation d'ensemble des pays sahéliens. Au Sénégal la production agricole ne permet pas d'assurer la sécurité alimentaire de la population alors que le secteur agricole emploie une grande partie de la population active du pays. Entre 2000 et 2012, en moyenne, moins de la moitié de la main d'oeuvre, celle employée dans l'industrie et les services représente plus de 80% du PIB, alors que l'agriculture ne représente que 7,6 % du PIB (UEMOA, 2012). En effet, ce secteur est confronté à une situation de crise depuis la fin des années 1970. Depuis cette période, la zone sahélienne est marquée par des sécheresses récurrentes, se manifestant par une baisse nette des pluies.

Cette sécheresse est l'une des conséquences des variations climatiques et particulièrement de la variabilité pluviométrique. Des variations pluviométriques qui sont toujours perceptibles et qui ne manquent pas d'avoir des effets, parfois cumulatifs, directs, sur les écosystèmes et particulièrement sur l'agriculture qui est très dépendante des pluies en domaine sahélien.

«Les limites du Sahel correspondent à des moyennes pluviométriques annuelles. La limite septentrionale est constituée par l'isohyète de 150 mm correspondant à la limite nord du cram-cram (Cenchrus biflorus) (Quézel, 1965)»1 , ainsi le Sahel est limité au nord par le désert du Sahara et au sud par la zone soudanienne ; où il reçoit une pluviométrie moyenne annuelle de moins de 600mm. L'agriculture y est depuis longtemps dominée par une agriculture pluviale et cela justifie la corrélation qui existe entre variabilité pluviométrique et productions agricoles surtout en milieu rural, où l'agriculture sous-pluie demeure la principale activité.

Ainsi dans la plupart des nouvelles communes à vocation rurale du Sénégal, à l'exemple de celle de Mont-Rolland, les populations avaient une autosuffisance alimentaire, assurée par les productions céréalières locales et particulièrement par le mil. Mais depuis l'avènement de la

1 OZER P. et al, (2010)

2

sécheresse des «années 1970», ces populations à forte majorité paysanne ont une dépendance de plus en plus accentuée aux produits importés.

Aujourd'hui, la variabilité climatique et particulièrement pluviométrique est de plus en plus renforcée, avec une fréquence des pauses pluviométriques et un raccourcissement de la saison des pluies. Alors, se pose le problème de production agricole lié à la variabilité pluviométrique.

3

Synthèse bibliographique

Différents ouvrages, thèses et documents officiels ont permis une meilleure maitrise du sujet. Ainsi pour mieux maitriser la notion de variabilité climatique, les ouvrages généraux tels que celui de Pédelabore (P) en 1991 ; et celui Viers (G) et Vigeau (J.P) en 2001 ont servi de base pour la géographie du climat, permettant ainsi de mieux comprendre les phénomènes météorologiques tels que les pressions, les vents mais aussi les condensations et les précipitations, à l'échelle du globe. Plus loin la documentation s'est orientée vers la notion de Variabilité Pluviométrique. Et dans ce cadre, les différents travaux du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur L'Evolution du Climat (G.I.E.C), et particulièrement le Bilan 2007 des changements climatiques ; Rapport d'évaluation, ont permis une large vision sur le changement et la variabilité climatique. Ces deux notions se recoupent parfois à travers l'analyse des différents spécialistes. Ainsi, pour Norrant (C) en 2007, la variabilité naturelle du climat se distingue du changement climatique à des échelles plus longues car pour l'auteur les événements extrêmes sont plutôt liés à la variabilité interannuelle naturelle du climat, qu'aux changements climatiques. Ensuite, l'auteur décrit les manifestations de cette variabilité. Et parmi elles une modification de la configuration des précipitations dans les différentes latitudes. Cela reste bien valable en milieu tropical, car, l'une des manifestations principale de la variabilité climatique est liée aux fluctuations pluviométriques qui sont parfois marquées par des sécheresses au Sahel.

C'est dans ce cadre que le climat tropical a été exploré grâce aux travaux Leroux (M) en 2000 et de Sagna (P) qui ont permis une large vision de la circulation tropicale avec une description détaillée à travers les alizés et les moussons. Ces auteurs ont traité de manière détaillée de la mousson, de son épaisseur, de sa vitesse mais aussi de son apport pluviométrique qui demeure important à travers les différentes perturbations pendant sa présence. En outre, pour déterminer les caractéristiques essentielles du climat du Sénégal dans ce vaste domaine tropical, Atlas du Sénégal, 5e édition, a été d'un grand apport. Dans leur intervention, Leroux (M) et Sagna (P) rappellent que c'est l'arrivée de la mousson qui envahit progressivement le pays en provenance du sud, qui marque le début de la saison des pluies au sud-est du Sénégal en Avril. Les auteurs affirment une élévation permanente de la température tout en soulignant le rôle régulateur de l'océan dans les régions côtières avant de définir les différents domaines climatiques du pays. Cependant l'idée de l'existence d'un climat bien déterminé en domaine tropical, cache la réalité de la variabilité de son régime.

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Appartenant au domaine tropical et plus précisément au Sahel, le Nord du Sénégal subit les effets de la variabilité climatique qui s'y manifeste par des sécheresses récurrentes, dont les causes ont été à l'origine d'un grand débat et de nombreuses analyses, dont la synthèse de Brook (N) en 2006, qui après avoir défendu que la sécheresse des années 1970 au Sahel fut la plus catastrophique du 20e siècle, affirme que celle-ci n'est pas la conséquence de l'activité humaine mais plutôt d'une «variabilité climatique de longue durée impulsée par des changements dans la configuration de la température de surface au niveau mondial».

Cette sécheresse est l'une des causes de l'insécurité alimentaire au Sahel, et selon Caldwell (J) en 1975 , elle a été très meurtrière et a occasionné, du coup, des vagues de migrations importantes internes et externes à l'intérieur des pays du Sahel. Diop (A M), en 2011 dans sa thèse doctorale Dynamiques paysannes, souveraineté alimentaire et marché mondial des produits agricoles : Exemple du Sénégal., rappelle les problèmes d'autosuffisance alimentaire et de souveraineté alimentaire engendrés par la sécheresse depuis le début des années 1970. En outre, dans leurs conclusions, dans Analyse Agro-climatique de la Région de Thiès, pour Konté (O) et Ndiaye (M), l'agriculture occupe une place importante dans la région de Thiès, mais reste caractérisée par une fluctuation des emblavures. Selon ces auteurs, pendant ces quarante dernières années, il y a eu une forte variabilité interannuelle de la pluviométrie accompagnée d'une diminution de 26 % des quantités de pluies. Une diminution des quantités des pluies qui fini par modifier les relations entre climat et agriculture et particulièrement dans le nord du Sénégal dominé par un climat de type sahélien et une économie d'agriculture pluviale, de subsistance.

En effet, selon Toure O et Seck M, 2005, cette partie du pays est dominée par une agriculture sensible aux effets du climat se caractérisant par un mode familiale d'organisation de la production et de la consommation, confrontée à des problèmes de sécurité alimentaire , de paupérisation des producteurs et la concurrence des entreprises agricoles avec des propriétés foncières dominées par des propriétés coutumiers par héritage. Ce type d'agriculture domine depuis plusieurs siècles l'organisation socio-économique des Sérères Ndut de Mont-Rolland. Et c'est dans ce cadre que Péllissier (P) en 1966 dans Les paysans du Sénégal, Les civilisations agraires du Cayor à la Casamance affirme que la paysannerie sénégalaise est fondée sur des cultures sous pluie marquées par une dépendance des activités paysannes à l'égard des pluies. De même, Becker (C) en 1970 dans Les Sereer Ndut : Etudes sur les mutations sociales et religieuses., relatant une histoire transversale des Sérère Ndut qui représentent plus de 80% des populations originaires de la Commune de Mont-Rolland, nous

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a permis de comprendre que l'agriculture et particulièrement celle pluviale, vivrière est, historiquement, de loin, la principale activité de ces populations. Cependant il relate «l'essor réel de la culture arachidière à l'époque du développement de l'escale de Mont-Rolland » en 1954. Ainsi toutes les mutations qu'ils soient sociales ou religieuses tournaient autour d'une principale activité : l'agriculture. L'année en pays Ndut, comme le décrit Becker, était rythmée par des pratiques agricoles, allant du début des travaux agricoles en mai (préparation des champs, semis ...) en passant par les fêtes traditionnelles de la récolte (ngamba) en novembre, aux opérations de commercialisation de certains produits en janvier-février. Par contre les sécheresses successives à partir des années 1970 au Sahel, ont bouleversé cette économie et organisation des peuples du Ndut, à cause des mauvaises campagnes agricoles, marquées par de faibles productions, qui se sont succédées dans ce contexte. Une situation qui a abouti dans la Commune de Mont-Rolland à un abandon massif des terres ; une réduction progressive des terres agricoles confirmée par Ndour (T). en 2001.

Face à la variabilité climatique et ses effets néfastes, l'adaptation est devenu plus que nécessaire pour la survie des populations dans le contexte du Sahel qui est marqué aujourd'hui par une vulnérabilité de son climat se manifestant par des sécheresses récurrentes . Le GIEC, différencie deux formes d'adaptation permettant de réduire la vulnérabilité à la variabilité climatique : l'adaptation anticipative qui est préventive et l'adaptation réactive qui est conçu et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux. C'est ainsi que l'OSS (Observatoire du Sahara et du Sahel) et GTZ (Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit, Coopération Allemande) en 2007, introduisent l'exemple d'un changement majeur dans la pratique culturale au Sahel pour l'adaptation à la variabilité pluviométrique. Aujourd'hui les enjeux de l'adaptation ne semblent pas être maitrisés par les différents acteurs. Et pour Samba (C) en 2007, « il y a une absence de politiques d'amélioration des rendements agricoles », encore moins des projets de développement capables de relancer l'économie agricole, malgré le fait que cette, ex Communauté Rurale de Mont-Rolland soit la seule collectivité locale, sur l'ensemble des collectivités locales de la région de Thiès, dotée d'une couverture de 100 % en eau potable en 2008, selon le rapport de l'ANSD (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie) ; publié en 2009 intitulé : Situation économique et sociale de la région de THIES en 2008.

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Problématiques et Méthodologie I - Contexte et justification

I - 1 - Contexte

Le climat du globe est confronté aujourd'hui à des variations saisonnières et annuelles, de plus en plus perceptibles mais surtout de plus en plus imprévisibles, de ses paramètres météorologiques, aussi bien à l'échelle temporelle qu'à l'échelle spatiale. Le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC, 2007) affirme que, la variabilité climatique qui est «l'ensemble des fluctuations normales des valeurs réelles interannuelles des éléments du climat autour de leurs valeurs moyennes », peut être liée à des processus internes naturels du système climatique (variabilité interne) ou à des variations dues au forçage externe naturel ou anthropique (variabilité externe). Par contre, certains détracteurs affirment que cette variabilité climatique est un phénomène cyclique naturel et que l'activité humaine est insignifiante pour influer sur le système. Cela justifie la complexité et la multitude d'approche sur les questions liées aux variations climatiques.

Les conséquences de la variabilité climatique, telles que l'augmentation de la température moyenne du globe, la fonte des glaciers, l'élévation du niveau des mers, la modification de la répartition spatiale des pluies à travers les différentes latitudes et la fréquence des phénomènes extrêmes, sont parfois énumérées de manière simple et classique. Dés lors, les enjeux et effets de la variabilité climatique sont parfois plus complexes que décrits et sont souvent capables de bouleverser l'organisation socio-économique d'une région.

De nos jours, le continent africain, et particulièrement le Sahel, est l'une des zones les plus vulnérables à la variabilité climatique. Et cette variabilité climatique s'y manifeste essentiellement par une perturbation du cycle pluviométrique. En effet, au Sahel, la pluie est de loin, le variable le plus déterminant sur l'activité agricole.

Les causes de la sécheresse au Sahel, depuis le début des années 1970, sont à l' origine d'un grand débat. Les premières théories telles que celles de Charney, ont mis en cause la dégradation et la désertification provoquées par le surpâturage ainsi que « l'utilisation inappropriée des terres »2. D'autres théories renforçant ces derniers, accusent directement la pression démographique d'avoir accentué la surexploitation des ressources naturelles. En effet depuis les années 1950, l'Afrique historiquement sous-peuplée, a connu une explosion

2 CHARNEY et al., 1975,1977, Reprit par BROOK (N), (2006)

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démographique exceptionnelle dans l'histoire de l'humanité marquée par un quadruplement de sa population en 50 ans3.

Néanmoins, il est établi que, plutôt qu'une conséquence de la pression démographique ou du manque de gestion dans l'utilisation des terres, la dessiccation du Sahel au cours de la fin du 20e siècle est le résultat d'une variation climatique de longue durée impulsée par des changements dans la configuration de la température de surface au niveau mondial. En effet, «Les conditions de sécheresse dans le Sahel se produisent à des périodes où les océans de l'hémisphère sud et de l'Océan Indien du nord sont plus chauds que les océans restant de l'hémisphère nord. Le passage à cette configuration de la température est maintenant largement accepté comme étant responsable de l'installation de l'aridité dans le Sahel à la fin des années 1960s (Giannini et al., 2003)4. Alors la dégradation des terres et la surexploitation des ressources ne peuvent être considérées que comme facteurs secondaires, aggravant la sécheresse dans la région sahélienne. En plus de cela, ces pays du Sahel sont vulnérables au changement climatique et ne disposent pas de moyens suffisants pour réduire les effets négatifs de la sécheresse.

En somme, la variabilité du climat est très connue en Afrique et en particulier au Sahel où elle se manifeste souvent par l'apparition de phénomènes extrêmes tels que la sécheresse. Aujourd'hui, il existe une certaine augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles, notamment des sécheresses et inondations rythmant les hivernages au Sahel. Cette variabilité climatique qui se manifeste par des irrégularités pluviométriques dans le Sahel a fini par perturber gravement l'équilibre hydrologique de cette région sahélienne. Alors toute variabilité pluviométrique aura t-elle des impacts sur les hommes et les écosystèmes ?

En effet, au Sénégal, l'agriculture pluviale reste t-elle la pratique dominante ? Si oui, la production agricole ne dépend t-elle pas en grande partie de la pluviométrie ? D'où la nécessité d'une bonne compréhension du cycle saisonnier de la pluviométrie.

Selon André Hufty (2006) il y a «des corrélations entre rendement agricole et variations du climat». Et cette affirmation reste bien valable pour un pays comme le Sénégal où l'agriculture est dominée par les cultures sous-pluie, dépendant de l'hivernage allant de juin à octobre. C'est la période de mousson, pendant laquelle la pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient croissant du Nord au Sud du pays. Elle passe de 300 mm au Nord à 1200 mm au Sud, avec des variations accusées d'une année à l'autre. C'est dans cette période de mousson,

3 SNEGAROFF (T), (2010)

4 Reprit par BROOK (N). (2006)

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marquée par des pluies qui s'installent au sud du pays au mois de mai-juin pour atteindre le nord en juillet-aout, que les activités agricoles se concentrent sur l'ensemble du territoire sénégalais.

L'agriculture pluviale occupe environ 70 % de la main-d'oeuvre agricole et malgré une diversification de la production agricole, celle-ci reste toujours tournée vers l'agriculture de subsistance.5 La production des principales variétés culturales que sont : Arachis hypogaea (arachide), Pennisetum glaucum (mil), Vigna unguiculata (niébé), Sorghum bicolor (sorgho), et Zea mays (maïs) est largement liée aux variations du climat, et particulièrement, à celles de la pluie, qui varie dans le temps et dans l'espace, d'où la spécificité de chacune des différentes zones agro-écologiques du pays. Le climat est soumis, à la fois, à des facteurs géographiques et des influences atmosphériques. Ainsi, la présence d'une façade maritime de 700 Km entraîne des différences climatiques entre les zones côtières et les régions de l'intérieur.

Situé aux abords du plateau de Thies, au sud-est de la zone des Niayes, la Commune de Mont-Rolland s'étend dans le nord bassin arachidier, entre 140 55' et 160 58' de latitude nord et 170 04' et 160 50' de longitude ouest au nord-ouest de la ville de Thiès. Autrement dit la zone des Niayes traverse la zone extrême ouest de Mont-Rolland, tandis que la reste de la Commune appartient théoriquement au nord bassin arachidier où la culture de l'arachide est devenue, de moins en moins développée. Cette dernière pratique est, en effet, quasi-inexistante aujourd'hui dans la Commune de Mont-Rolland.

Dans la commune de Mont-Rolland, les sécheresses intenses et successives n'ont pas épargné l'environnement conduisant à la destruction du couvert végétal. Cette situation a accentué l'érosion tant bien hydrique qu'éolienne, conduisant à une dégradation de certaines terres surtout dans le domaine au relief accidenté, aux abords du plateau de Thiès, ce qui favorise le ruissellement notoire des eaux de pluies et le renforcement du système de ravinement de certaines terres qui ont été occupées et exploitées par les paysans Ndut depuis la prolifération des «daay» (brûlis) pour y pratiquer une agriculture vivrière, pluviale à partir du 12e siècle6. Alors, historiquement dominée par l'agriculture et l'élevage familiale, pluvial-vivrier, les populations de Mont-Rolland vont voir la variabilité climatique bouleverser leur économie et influer sur leur production agricole. Comprendre les répercussions de ces bouleversements n'est-elle pas fondamentale pour faire face aux problèmes de sécurité et de souveraineté

5M. NDIAYE , 2007. - Agricultural Situation, Country Report. Approved by: Robert Hanson, Agricultural Attache.

6 «C'est vers le douzième siècle que commença l'établissement des groupes qui ont donné naissance au peuplement actuel » du Ndut. (C.BECKER ,1970)

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alimentaire ? Quelle a été la réaction des acteurs au développement des populations face à une telle situation ? Les meilleurs moyens d'adaptation ont-ils été trouvés ?

I - 2 - Justification

L'assèchement des terres consécutivement à la sécheresse aux effets néfastes, y était durement ressenti à travers la chute de la productivité des sols conduisant parfois à leur abandon. Ainsi, de 1988 à 1994 «les cultures sous pluie naturelles ont considérablement reculées passant de 55% à 42 % du territoire, soit 7851 ha contre 10288 ha en 1988. Cette réduction de 2437 ha en 6 années, soit une moyenne annuelle de 406.2 ha»7.

L'intérêt que ce sujet suscite en nous, se situe à un double niveau : personnel et scientifique. D'abord au plan personnel, nous sommes désappointés par la faiblesse des productions agricoles dans la Commune de Mont-Rolland.

Notre curiosité intellectuelle nous a poussé à nous interroger sur la relation entre la péjoration climatique et la production agricole de la Commune de Mont-Rolland dominée par l'agriculture pluviale.

Ensuite sur le plan scientifique ce travail devrait pu contribuer à cerner les facteurs de la détérioration des conditions agricoles et à comprendre les facteurs bloquant pour une meilleure adaptation.

I - 3 - Objectifs ? Objectif global

Il s'agira de montrer comment la variabilité pluviométrique se manifeste sur les productions agricoles dans la Commune Rurale de Mont-Rolland.

? Objectif spécifiques

? Décrire l'évolution inter-annuelle de la pluviométrie ;

? Définir l'impact de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles ;

? Faire l'état des stratégies d'adaptation en suscitant la question de la

modernisation de l'agriculture

7 SENE et PEREZ, (1994), reprit par T NDOUR, (2001)

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I - 4 - Hypothèses

y' L'évolution interannuelle de la pluviométrie, depuis les années 1970, est marquée par

une forte variabilité avec une tendance à la baisse au cours des dernières décennies.

y' La variabilité pluviométrique, à travers le total pluviométrique, l'occurrence des séquences et le nombre de jours de pluies a eu des effets négatifs sur les productions agricoles.

y' Une véritable stratégie de modernisation de l'agriculture, favorisant la disponibilité de l'eau, mettrait fin à la crise agricole.

II - Définition des Concepts

La connaissance des théories et concepts s'appliquant aux divers aspects de notre problème d'étude est une étape importante pour une maîtrise des contours du sujet. C'est pourquoi à travers une analyse critique de la littérature, une tentative de définition des théories et les différents assemblages de concepts qui reposent sur elles a été réalisée.

Variabilité climatique

Les deux concepts de variabilité climatique et changement climatique sont souvent confondus par les différents auteurs et la lumière reste à être éclaircie non seulement sur la définition mais aussi sur les conséquences de chacune des deux phénomènes. En effet, selon le Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du climat (GIEC, 2007), la variabilité climatique est l'ensemble des fluctuations normales des valeurs réelles interannuelles des éléments du climat autours de leurs valeurs moyennes. Pour le GIEC ces variations sont dues au système climatique ou bien au forçage externe naturel ou anthropique. Cependant une première contradiction est que cette définition n'est pas éloignée de celle qu'on attribue souvent au changement climatique, si ce n'est l'aspect temps. En effet le changement climatique correspond à une modification durable (de la décennie au million d'année) du climat global ou des divers climats et que ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la terre, à des influences extérieures ou plus récemment aux émissions de gaz à effet de serre. En somme, voila deux phénomènes avec les mêmes causes. Est-ce que tant qu'ils auront les mêmes causes peuvent t-ils être réellement différenciées ? Les mêmes causes ne donneront-elles pas les mêmes conséquences ?

Et pour marquer la spécificité des changements climatiques, la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, désigne uniquement les changements dus aux activités humaines. Cette définition nous parait incomplète dans la mesure où le changement climatique a toujours existé alors que l'intensité de l'impact de l'activité anthropique sur le

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climat date d'une époque récente, c'est-à-dire à partir du XIXe siècle suite à la révolution industrielle. En plus le fait de définir le changement climatique en se basant sur l'une des ses causes alors que plusieurs causes peuvent être à son origine relève t'elle d'une valeur scientifique ?

Une dernière difficulté réside dans la détermination des conséquences de chacune des deux phénomènes. Par exemple au moment où NORRANT Caroline(2007) déclare que les événements extrêmes, en occurrence la sécheresse sont plutôt liés à la variabilité interannuelle naturelle du climat qu'aux changements climatiques, dans plusieurs document à l'exemple du rapport de GIEC en 2007 ce même phénomène de sécheresse est cité parmi les principales conséquences du changement climatique. Dans le cadre de ce mémoire, la variabilité climatique se rapporte à des périodes de fluctuations climatiques plus courtes de l'ordre de la décennie ayant des impacts sur le milieu socioéconomique.

Production agricole

La production agricole est une « activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et services s'échangeant habituellement sur un marché ou obtenus à partir des facteurs de production (travail et machines notamment) s'échangeant sur un marché » selon l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques de France (INSEE). Cependant elle fait plus référence au rendement à la quantité des récoltes à la fin d'une campagne culturale. En effet, dans ce travail, le terme de production agricole se réfère essentiellement au rendement et à la quantité de récoltes. Aujourd'hui à l'instar des pays du Sahel le Sénégal est confronté à des problèmes de rendement et de production agricole et par conséquent de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire.

Impact

Signifiant littéralement collision entre deux corps, le terme Impact est d'abord utilisé dans la langue anglaise comme étant « les retentissements (indirect ou non) d'un événement, d'un processus, d'une activité, d'une infrastructure, sur l'environnement, la santé, l'économie, ect », il est entré par la suite, au XXe siècle seulement dans la langue française par traduction littérale selon Trésors de la langue française. En français le mot impact est employé au sens figuré comme conséquences et correspond souvent aux effets négatifs d'un phénomène ou d'un changement de contexte. Ainsi, c'est dans ce dernier contexte que le terme est utilisé dans ce travail.

La Commune

Une commune est une «division administrative, formée d'un territoire clairement défini, qui correspond généralement à une partie d'une ville, à une ville entière, ou à un bourg avec ses villages et hameaux (France), ou à un groupe de villages» 8 . Cette définition montre l'existence de différentes approches de la notion de Commune. Au Sénégal selon la loi, la commune est une collectivité territoriale, appelé aussi collectivité locale, personne morale de droit public qui exerce sur son territoire certaines compétences qui lui sont transférées par l'État. Ses organes principaux sont le conseil municipal et le maire. La Commune Rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines. Aujourd'hui la plupart des nouvelles communes, à l'exemple de celle de Mont-Rolland, sont à vocation rurale et sont vulnérables face à l'évolution du climat qui influe négativement sur le secteur agricole, d'où la nécessité de mise en place de mesures d'adaptation.

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8 http://fr.wikipedia.org/wiki/Commune

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III : Méthodologie

L'accomplissement des opérations qu'impliquent la recherche et le test des hypothèses a

nécessité la collecte de données et une méthode bien définie, établie ci-dessous.

III - 1 - La collecte de données

III - 1 - a) L'observation documentaire

Notre documentation nous a menés au niveau des bibliothèques universitaires notamment à la Grande Bibliothèque Universitaire de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la bibliothèque du département de géographie. Nous avons aussi consulté des documents d'agences nationales et internationales dont :

· Enda Tiers monde

· Centre de Suivi Ecologique (CSE)

· Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM)

· Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD)

· Direction de l'agriculture

· Direction de l'élevage

Cette documentation a permis, à travers des ouvrages généraux, des ouvrages spécialisés mais aussi à travers, des thèses, des rapports, des mémoires et des articles, de mieux comprendre les contours de notre sujet et les différents concepts qui s'imposent pour mieux maitriser la problématique.

Il est aussi à noter que la documentation électronique à travers l'internet a été un grand apport et nous a permis de consulter des rapports et autres documents nationaux et internationaux de plusieurs structures tel que ceux : du GIEC, de l'ANDS, du Ministère de l'agriculture, du ministère de l'élevage, de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), de la FAO, de l'OMM, de la Direction de l'Environnement et des Etablissements Classés...

Pour la suite de l'étude, d'autres centres de documentation tels que les centres régionaux et départementaux ont été visités.

III - 1 - b) Enquêtes sur le terrain

Sur le terrain, d'abord, des données climatiques et des données agricoles furent collectées. Ensuite un questionnaire et un guide d'entretien ont été élaborés.

14

? Collecte de données climatiques et agricoles

L'ensemble des données climatiques et agricoles, collectées ont comme principales sources, respectivement l'Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie et le Service Départemental de la Direction Régionale du Développement Rural de Tivaouane.

L'étude portant sur la Commune de Mont-Rolland, la logique était de travailler avec des données fiables enregistrées sur place. Par contre l'inexistence de données représentatives au niveau locale a fait recourir à la station de Thiès, qui est, non seulement la station la plus proche de la Commune (15km), mais aussi la seule disposant du minimum de données climatiques, officielle permettant d'analyser à une échelle temporelle raisonnable le climat de la zone d'étude.

Quelques données climatiques de Mont-Rolland, qui, malgré leur caractère très lacunaire (tableau 2), fournissent des informations importantes surtout par rapport à l'évolution du nombre de jours de pluies.

Pour résumer :

? Pour l'analyse du climat et de sa variabilité nous avons travaillé avec les données de la station de THIES.

*les données de la station de Mont-Rolland ont permis d'introduire l'analyse de la variabilité pluviométrique

? Pour l'évaluation des productions, face à l'inexistence de données pour chaque commune, les données agricoles du département de Tivaouane (SDRDR) ont été analysées, en corrélation avec la pluviométrie de la poste pluviométrique local pour une analyse objective des productions agricoles.

Tableau 1 : Proportion de données manquantes (lacunes) à la station de THIES

Période

Descripteurs

Nombre

d'observation

Nombre de valeurs

manquantes

Proportion des lacunes (%)

1960-2012

Pluviométrie

53

0

0 %

1976-2012

Température

28

8

28%

Source : ANAMS

Tableau 2 : Les données du poste pluviométrique de Mont-Rolland 1951-1990 (avec 50% de lacunes entre les années)

ANNEE

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1963

1965

1966

1967

1970

1971

1978

1980

1983

1984

1985

1990

PLUIES

819

754,4

602

733,8

691

712

863,5

486,4

527,5

630,4

733,7

355,3

441

322,6

410,4

122,5

264,4

372,4

315,9

NJP

58

45

43

34

55

43

44

44

34

31

49

27

30

18

27

8

20

24

18

Source : ANAMS

15

Tableau 3 : Les données agricoles et la pluviométrie du département de Tivaouane

(2004-2013) S (ha) : superficie en hectare P(t) : production en tonne

R (kg/ha) : Rendement en kilogramme par hectare P (mm) : Pluviométrie en millimètre

Année

ARACHIDE

MIL

SORGHO

MAIS

NIEBE

Pluie (mm)

 

S

(en ha)

R (kg/ha)

P

(t)

S

(en ha)

R (kg/ha)

P (t)

S

(en ha)

R (kg/ha)

P

(t)

S

(en ha)

R

(kg/ha)

P

(t)

S

(en ha)

R

(kg/ha)

P

(t)

2004

37461

150

5619

36510

50

1826

465

50

23

2060

100

206

18397

100

1840

254,9

2005

37682

480

18087

48161

520

25044

-

-

-

103

500

52

26590

300

7977

802,7

2006

33318

600

19991

42385

569

24117

686

400

274

188

500

94

21680

285

6179

392,8

2007

32975

400

13190

27423

300

8227

422

350

148

118

400

47

19544

400

7810

471,5

2008

43644

603

26317

47309

612

29284

958

800

766

-

-

-

19897

585

11640

522,2

2009

36333

979

35570

26975

450

12525

985

325

320

1016

340

345

10599

447

14738

527,7

2010

54426

850

46262

38628

650

20363

1468

325

477

767

340

275

5564

450

2504

554,7

2011

41136

289

11887

32427

305

9875

1050

287

301

624

446

278

8006

19

153

525,5

2012

47185

890

41993

39312

683

26831

547

707

386

908

650

590

12409

488

6061

493,3

2013

46327

711

32938

30786

522

16070

550

600

330

482

600

289

6984

389

2968

727,9

Source : SDRDR TIVAOUANE

? Entrevue

Les entrevues ou entretiens ont été réalisés auprès de personnes ressources témoins des faits, auprès des autorités locales, administratives et coutumières, des détenteurs de la tradition orale comme Thomas Gana Diouf. Aussi d'autres entrevues furent observés auprès des OCB et structures oeuvrant dans le secteur agricole.

? Le sondage

Le sondage s'est réalisé à partir d'un questionnaire structuré et administré à une partie prédéterminée de la population. Dans ce cadre, elle a été réalisée au moyen de rencontres personnelles à base d'un échantillon qui a tenu compte de la répartition de la population dans l'espace et a eu comme principaux cibles les chefs de ménages. Nous avons opté de travailler avec les chefs de ménages car à Mont-Rolland, chaque ménage est, «culturellement», une unité agricole gérée par le chef de ménage lui-même. Ainsi deux ménage peuvent partager la même concession mais ne pas disposer des mêmes équipements ni des mêmes surfaces agricoles.

La formule d'échantillonnage s'est basée sur la taille de l'univers investigué qui de 1485 ménages réparties dans 18 villages. Cet univers tiré des projections de la base de données de l'ANSD de 2002, n'est pas pourtant très éloigné de celle répertorié en 2008 par le PEPAM qui est de 1437 soit une faible différence de 3% entre 2002 et 2008. Donc malgré leur caractère obsolète, ces données de 2002, ont servi de base, puisqu'on note une certaine stabilité du

16

nombre de ménages9 et même de la croissance de la population qui n'a augmenté que de 1%, passant de 12475 en 2002 à 12 591 en 2008. Estimée à 15720 (ANSD 2012, Projection), elle est aujourd'hui de 14132 habitants selon les résultats provisoire du Recensement général de la population de 2013.

Nous avons choisi un échantillon de 150 ménages, à partir duquel nous avons procédé à la : -Division de la Commune en zone selon le degré d'homogénéité des modes de culture et la proximité qui favorise une influence mutuelle.

-Et à chaque zone, on attribue un quota proportionnel au nombre de ménages.

-le choix du nombre de village par zones s'est fait en rapport avec la proportion du nombre de ménages par zone.

Tableau 4 : de répartition des quotas par zone

Zone

Villages

Concessions

Ménages

Ménages par zone

Nombre de ménages enquêtes par zone

%

ZONE 1

Tivigne Tanghor

109

114

396

40

27

Fouloune

24

52

Pakhamkouye I

47

51

Pakhamkouye II

37

45

TivigneDiassa

105

118

Keur Daouda

8

16

ZONE 2

Kolobane

29

38

275

28

19

Pallo Dial

8

79

Pallo Youga

15

83

Sambaye Karang

12

51

Khaye Diagal

5

24

ZONE 3

Fouloume

156

200

814

82

54

Loukhouss

100

154

Kémaye

42

49

Keur Lat Diop

9

12

Ndiaye Bopp

173

213

Ngick Fall

45

70

Thiaye

27

66

Total

951

1485

1485

150

100

Données : ANSD

9 Constat que nous avons à l'occasion de notre participation au RGPHAE de 2013

COMMUNE DE MONT-ROLLAND

150 MENAGES ENQUETES

ZONE 1 : 40 MENAGES (3VILLAGES)

Tivigne Tanghor : 15

Tivigne Diassa : 15
Pahamkouye II : 10

LES 9 VILLAGES INVESTIGUES SUR 18, REPRESENTENT
79 % DES CONCESSIONS DE LA COMMUNES

69 % DES MENAGES DE LA COMMUNE

73 % DE LA POPULATION DE LA COMMUNE

ZONE 2 :
28 MENAGES
(2 VILLAGES)

Pallo Youga : 15 Kolobane : 13

ZONE 3 : 82MENAGES (4 VILLAGES)

Fouloume : 25 Loukhouss : 20 Ndiaye Bopp : 25

Thiaye : 12

17

Figure 1 : Schéma du plan d'échantillonnage

18

III - 2 - Le traitement des données et l'analyse des résultats

? Méthodes d'analyse des données climatiques

Différentes formules ont été utilisées dans le cadre de cette étude pluviométrique tels que : L'Ecart à la Normale en %, l'Indice pluviométrique de Lamb et l'Indice pluviométrique de Gaussen.

Fréquence de l'écart à la Normale en % et l'indice pluviométrique de Lamb nous ont permis d'analyser l'évolution inter-annuelle des pluies et de mésuser la fréquence des années déficitaires.

Comme son nom l'indique, l'écart à la Normale se réfère à une normale : durée de 30 ans et dans cette étude la normale 1961-1990 a été choisi comme référence. Donc il s'agit de faire la différence entre la pluie d'une année X et la moyenne de la série 1961-1990 pour trouver l'écart négatif (déficit) ou positif (excédent) et en fin de calculer la Fréquence F en %.

Quand à l'indice pluviométrique de Lamb («Standardized Précipitation Index» en anglais) elle fait plus référence à la moyenne de la série et à l'écart type et s'écrit selon la formule suivante : I = Xi - Xm/Si

Xi : cumul de la pluie pour une année i ;

Xm : Total des pluies annuelles observées pour une série donnée

Si : écart type.

Le calcul de cet indice permet de déterminer la sévérité de la sécheresse selon différentes classes.

Tableau 5 : Classification de la sécheresse en rapport avec la valeur du SPI (Standardized

Precipitation Index)

Classes du SPI

Degré de la sécheresse

SPI > 2

Humidité extrême

1<SPI<2

Humidité forte

0<SPI<1

Humidité modérée

-1<SPI< 0

Sécheresse modérée

-2<SPI<-1

Sécheresse forte

SPI<-2

Sécheresse extrême

Source : Bergaoui M., Alouini A. 2001 (IRESA, Tunisie) in www.john-libbey-eurotext.fr

19

Pour analyser l'évolution des saisons pluvieuses ou hivernage nous avons choisi de déterminer les mois humides et les mois secs pour mieux apprécier la pluviométrie car une pluviométrie mensuelle de 1 mm et une pluviométrie mensuelle de 100 mm n'ont pas les mêmes effets sur l'hivernage.

Dans un premier temps nous avons pris le seuil de 15mm au minimum par mois pour déterminer le début et la fin de l'hivernage, et dans un second temps nous avons travaillé avec l'Indice de Gaussen pour déterminer le nombre de mois humide de la saison avant d'analyser l'évolution. Selon Gaussen un mois est qualifié d'humide que si et seulement : P = 2T

P = Pluie mensuelle

T = Température

Dans le cas contraire (P < 2T) il sera considéré comme sèche.

? Analyse des données agricoles

Concernant les données agricoles, la seule disponibilité des données de manière globale au niveau départemental a conditionné étude de l'évolution des productions agricoles au niveau départemental. Ces données du SDRDR de Tivaouane, concernant la période allant de la campagne agricole de 2004/2005 à celle de 2012/2013 nous ont permis d'étudier l'évolution récente des productions agricoles dans le département de Tivaouane en corrélation avec la pluviométrie. Cela à travers des tableaux statistiques et des graphiques.

? Evaluation de la productivité dans la Commune de Mont-Rolland

A travers les enquêtes sur un univers de 150 ménages nous avons :

Dans un premier tant évalué la superficie des emblavures en ha et la production moyenne en kg du ménage de la décennie 1951-1960 de chacune des principales cultures pluviales qui étaient pratiquées par le ménage.

Puis le même procédé a été réalisé pour la décennie 2004-2013

Et en fin, une comparaison de la productivité : la moyenne de 1951-1960 par rapport à celle de 2004-2013.

Pour avoir des réponses plus exhaustives des tableaux d'équivalences ont servi de base pour l'évaluation.

20

Tableau 6 : Equivalents en kg des unités de mesure locale

Unité de mesure

Equivalents en kg

BASSINE

20

CHARRETTE ASSINE

650

CHARRETTE EQUINE

1300

CHARRETTE (sans précision de forme)

975

SAC

65

BOTTE

1,6

Source : ANSD ; DAPS, ISRA

Tableau 7 : Equivalence en kg /ha de semence

Spéculation

Quantité de semence

Equivalent en ha

Arachide

Barigo 100kg coque

1ha

Barigo 100kg décortiqué

2ha

50 à 60 kg décortiqué

1ha

Mil

4kg

1ha

Niébé

16kg

1ha

Maïs

20kg

1ha

Sorgho

8kg

1ha

Source : ANSD ; DAPS, ISRA

? Résumé des résultats et difficultés rencontrées

Le traitement des données s'est opéré à travers une analyse statistique et qualitative. Ce travail a été réalisé à l'aide de l'ordinateur à travers des logiciels comme Word, Excel, Sphinx qui nous ont permis d'obtenir des graphiques et des tableaux. Au terme de notre étude le logiciel Word nous a permis de rédiger l'intégralité de notre mémoire. Les résultats sont d'autant plus importants que les différents méthodes fournissent, parfois des résultats convergents et complémentaires (par exemple Ecart à la normale et SPI ou analyse de données agricoles et documentation) mais à des degrés plus ou moins importants.

Les difficultés dans l'obtention des données statistiques est l'une des principales problèmes rencontrés ; soit les données n'existent pas, soit elles ne sont pas accessibles. Le principal problème : au lieu que nous choisissions les variables et la quantité de données jugées nécessaires pour l'étude, certaines institutions fixent parfois des règles qui limitent leur disponibilité. Par exemple l'obtention de certaines données détaillées nécessite parfois des moyens financiers qui sont à la limite de nos possibilités. Quand aux données climatiques l'inexistence d'une poste pluviométrique fiable et en permanence dans le périmètre de la Commune de Mont-Rolland fut aussi un handicap. Une autre difficulté concerne les

21

productions agricoles, car ces dernières ne sont évaluer qu'à l'échelle départementale et de manière globale. C'est dans cette logique que dans l'analyse des productions agricoles nous avons travaillé avec les données agricoles du département en corrélation avec les données pluviométrique. Pour rappel plus proche de la Commune de Thiès, Mont-Rolland appartient au département de Tivaouane.

Il est aussi à souligner, la rareté de documents, spécifique à l'agriculture ou la climatologie de notre zone d'étude, c'est-à-dire la Commune de Mont-Rolland mais aussi la difficulté des paysans à se repérer parfois dans le temps lors des enquêtes.

Cependant, l'analyse et la mise en relation des différents éléments qui ont été à notre disposition ont permis d'obtenir des résultats non négligeables.

22

1E PARTIE

CADRE GEOGRAPHIQUE LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND

Située dans les parties basses du plateau de Thiès (Nord-ouest du Sénégal) et à moins de 15 km de la côte, la Commune de Mont-Rolland a un climat de type sahélien côtier, et est dotée d'une diversité pédologique ; une remarquable présence des sols argileux, malgré la persistance de la crise agricole. Peuplée traditionnellement de paysans, cet ex Communauté Rurale a perdu son dynamisme économique depuis cette crise, impulsée par la sécheresse des années 1970. Aujourd'hui, l'agriculture y est largement dépendant des 3 mois (Juillet -Aout-Septembre) qui reçoivent l'essentiel des pluies de l'hivernage.

23

Chapitre I : Etude du cadre physique de la Commune de Mont-Rolland

I - Situation géographique de la Commune de Mont-Rolland

La Commune de Mont-Rolland se situe entre 140 55' et 160 58' de latitude nord et 170 04' et 160 50', au nord ouest de la ville de Thiès et à 15km. Cependant elle appartient au Département de Tivaouane, plus précisément à l'Arrondissement de Pambal. Sa superficie est de 172km2. Elle est limitée, au plan administratif par la Commune de Notto Gouye Diama au nord, à l'est par celle de Cherif LO, au sud par celles de Fandéne et de Keur Moussa (sud ouest) et à l'ouest par la Commune de Diender. (Carte 1 et 2). Elle se trouve dans la zone d'influence du plateau de THIES et est aussi marquée par la présence du lac Tamna dans sa partie extrême ouest.

Carte 1 : Situation de la Commune de Mont-Rolland

24

Carte 2 : localités et hydrographie de la Commune de Mont-Rolland

II- Le relief et la géologie

Située à l'ouest du Sénégal, la Commune de Mont-Rolland appartient à l'ensemble géomorphologique appelé Bassin sénégalo-mauritanien. Elle s'insère dans la partie nord ouest de la structure du Continental Terminal dont les grès renferment des nappes phréatiques (30 à 100 m de profondeur) alors que les calcaires et marnes de l'Eocène moyen constituent la matrice de la nappe du Mæstrichtien (100 à 350 m de profondeur). Elle a la particularité d'être coincée entre le plateau de Thiès au sud-est et le lac Tamna à l'ouest. Son relief contrasté s'étend jusqu'aux bas-fonds qui ceinturent le lac. La morphologie d'ensemble présente plusieurs entités : les parties hautes constituées du plateau sur lequel affleure la cuirasse ; les versants qui s'étirent du plateau avec un glacis qui va des buttes de Mont Rolland aux abords du lac en traversant les bas fonds. Le glacis est légèrement incliné en direction des bas-fonds dont le plus vaste ceinture le lac Tamna qui est l'unité géomorphologique la plus basse.

En effet la dégradation de la forêt qui a été l'une des causes du cuirassement a renforcer le ruissellement surtout au niveau des flancs de dépressions présentant des pentes fortes

contribuant ainsi au ravinement intense des versants (photo 1) qui est à l'origine du réseau important de cours d'eau non permanent en saison pluvieuse.

A l'extrémité Nord-ouest de la Communauté Rurale les dunes sableuses font face au plateau. Ce contraste manifeste du relief peut être considéré comme l'une des facteurs de la variété des formations pédologiques.

Photo 1 : Pente en ravinement intense sur un versant de Mont-Rolland Cliché GSL MBENGUE, octobre 2014

25

III - Les sols

La Commune de Mont-Rolland est marquée par une grande diversité des formations pédologiques. Ces formations pédologiques sont constituées en trois groupes.

Au sud-est de la Commune, on retrouve les sols ferrugineux rouges ou sols latéritiques, pierreux. Parmi ceux-ci on distingue : les sols latéritiques meubles, avec un horizon parfois argileux en surface et des gravillons latéritiques qui conservent une certaine aptitude agricole et les sols latéritiques qui se sont concrétionnés en terrasses : incultivables.

Dans les vastes étendues planes légèrement inclinées du glacis, au centre et au nord ouest, se concentrent les sols en forte teneur en argile à des degrés variables qui occupent plus de 50% du territoire. On distingue :

- la famille sur roche complexes (marnes, calcaires, alluvions et grenailles ferrugineuses) forme une bande rétrécit aux pieds des collines, séparant le plateau et le glacis.

-les sols «deck diors» se retrouve aux pieds des versants et constituent une classe entre les sols « deck » et les sols « dior » par leur composition de mélange de sable et d'argile. Elles ont une forte capacité de retenir l'humidité à faible profondeur.

-les sols «deck» ; sols bruns à engorgement temporaire domine au niveau du glacis. Ces sols qu'on retrouve essentiellement dans les bas-fonds sont riche en argile ;

- les sols marécageuses argilo - humifères, halomorphes aux abords de la dépression du lac «Tamna» et dans ses prolongements qui séparent le glacis proprement dit et les régions sablonneuses à l'ouest.

Dans l'extrême nord occidental, on retrouve les «sols dior», sablonneux qui sont des sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés. Ces formations sont estimées à près de 10 % de la superficie totale de la Commune10.

Carte 3 : Les caractéristiques des sols dans la Commune de Mont-Rolland

26

(PREVINOBA, 1993, T. Ndour 2001)

27

IV - Les facteurs généraux du climat

La circulation tropicale se réalise des zones de hautes pressions subtropicales (les anticyclones) vers l'Equateur météorologique. Cette circulation tropicale régit le climat du Sénégal, dominé par l'anticyclone des Açores au nord et l'anticyclone de Sainte Helene au sud, et y est régit par les deux principaux flux : l'alizé et la mousson.

L'alizé est un flux de vents qui sont orientés du nord-est vers le sud-ouest dans l'hémisphère nord11. Au Sénégal l'alizé peut cependant être continentalisé et de direction Est, généralement chaud et sec en provenance du Sahara, appelé également harmattan. (Figure 2)

La mousson est considérée comme un « alizé dévié ». Il s'agit d'un flux issu d'un hémisphère géographique et qui s'intègre à la circulation de l'autre hémisphère en traversant l'Equateur géographique, ce qui entraine une modification de sa trajectoire. La limite de ce flux est représentée par l'Equateur météorologique qui migre selon les saisons.

En effet l'Equateur météorologique amorce sa remonté en mars en provenance du sud. Il atteint le sud-est du Sénégal dés le mois d'avril.

«La mousson intéresse le nord du pays qu'au mois de juin et attient sa position la plus septentrionale en juillet-aout permettant les rentrées de moussons les plus importantes, cette période marque le coeur de l'hivernage [se manifestant par une importante pluviométrie]. Elle amorce son retrait en novembre pour disparaître des régions septentrionales en octobre et des régions méridionales en novembre.»12

Cette migration de l'Equateur météorologique symbolisée par la mousson, est le principal facteur qui explique la répartition de la pluviométrie et par extension des zones climatiques au Sénégal. En effet en se référant à la pluviométrie, le climat tropical du Sénégal peut être divisé en trois zones climatiques : la zone sahélienne au nord, marquée par des pluies inferieures à 500mm, la zone nord-soudanienne entre 500 mm et 1000mm suivie de la zone sud-soudanienne où les pluies sont supérieures à 1000 mm au sud. Cependant, si on tient compte de l'influence marine, au niveau des zones côtières on aura un climat côtier sous forte influence de l'alizé maritime et un climat continental plus à l'intérieur du pays dominé par l'alizée continental. Ainsi le climat du Sénégal peut être subdivisé en six domaines climatiques.

11 P. Georges et F. Verger.- Dictionnaire de la Géographie Edition PUF( Presse Universitaire France ), 2006

12 P Sagna et C Toure (2005)

28

Figure 2 : Circulation moyenne des alizés au Sénégal

Source : Atlas du Sénégal

Ainsi nous avons au nord : le domaine sahélien côtier et le domaine sahélien continental, au centre : le domaine nord-soudanien côtier et le domaine nord-soudanien continental et au sud : le domaine sud-soudanien côtier et le domaine sud-soudanien continental.

Dans la Commune de Mont-Rolland :

- le total pluviométrique annuel de Mont Rolland dépasse rarement 500mm.

-La Commune de Mont-Rolland est située à moins de 15 km de la côte atlantique.

En somme le climat de la Commune de Mont-Rolland, peut être déterminé comme un climat de type sahélien côtier. Les températures variant peu au Sénégal, comme dans la plus grande partie du domaine tropical, la pluie reste le principal facteur qui détermine le climat.

JANVIER

O

NO

SO

10

0

5

N

S

SE

NE

E

FEVRIER

NO

10

O

NE

E

SO

0

SE

20

S

N

MARS

O

NO

SO

20

10

0

N

S

SE

NE

E

JUILLET

O

NO

SO

10

0

5

N

S

SE

NE

E

AVRIL

O

NO

SO

20

10

0

N

S

SE

NE

E

AOUT

O

NO

SO

10

0

5

N

S

SE

NE

E

MAI

O

NO

SO

30

20

10

0

SE

NE

E

SEPTEMBRE

S

10

NO

NE

E

O

SO

0

SE

N

5

JUIN

O

NO

SO

20

10

0

N

S

SE

NE

E

Nov

O

N

O

S O

10

0

5

N

S

S E

N E

E

Figure 3 : Evoution moyenne annuelle de la direction dominante du vent de 1994-2010 .

29

OCT

SO

SE

15

10

5

0

NO

O

NE

E

NO

NE

E

O

SO

0

SE

DEC

20

N

10

S

V - Les éléments du climat

V - 1- Les vents

D'octobre à Avril la circulation est dominée par les vents du quadrant N (les alizés : alizé maritime et l'harmattan). A partir de mai les vents du nord voire nord-est s'affaiblissent tandis que de juillet les vents du quadrant O qui marquent l'arrivée de la mousson dans la zone s'installent et dominent jusqu'en Septembre. L'harmattan est à l'origine des vents les plus forts avec des vitesses variant entre 1 à 4,8m/s. (Figure 3)

30

V - 2 - L'insolation

Les valeurs moyennes de l'insolation sont élevées toute l'année car la valeur minimale est de 7,7 heures par jour avec une moyenne annuelle de 8,6 heures. L'évolution du régime est bimodale avec un maximum principal en avril de 10 heures et un maximum secondaire en octobre de 8,8 heures. Le minimum principal intervient en septembre : 7,7 heures, tandis le minimum secondaire se situe en décembre avec la même valeur de 7,7 heures d'insolation. A noter que la période de février à mai est marquée par de fortes insolations. (Figure 4)

Heure

12.0

10.0

8.0

6.0

4.0

2.0

0.0

Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Evolution annuelle

Figure 4 : Evolution annuelle de la moyenne journalière de l'insolation de 1980-2010. Station de Thies , Données : ANAMS

Réalisation : Gilbert Sidy Lamine Mbengue

V - 3 - Les températures

L'évolution de la température montre que celle-ci reste élevée durant toute l'année malgré certaines variations. De 1977 à 2011 l'évolution régime moyen annuel de la température maximale (TX) demeure plus ou moins complexe, avec un minimum principal en janvier : 32°C tandis de légères hausses sont observées et atteignent leurs pics en mars : 34,1°C puis en juin : 33,6 °C , il s'en suit une baisse jusqu'à atteindre un minimum secondaire en aout de 32,3°C.C'est à partir de ce mois d'aout que la température recommence à augmenter pour atteindre son maximum principale en novembre : 35,4° C. Cependant l'évolution des températures minimales (TN) est unimodale avec un maximum en juillet : 23,5o C et un minimum en janvier : 16, 5 °C. (Figure 5). Les températures du fait de la situation tropicale, restent toujours élevées avec une température moyenne annuelle de 26 ,6°C et une amplitude thermique annuelle faible de 13,1°C comparée l'écart diurne qui est de 16°C en janvier.

°C

29

28 27 26 25 24

 

23

22

Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Evolution annuelle

31

Figure 5 : Evolution moyenne de la température de 1977 à 2012, Station de THIES. Station de Thies , Données : ANAMS

V - 4 - L'évaporation

La valeur journalière minimale de l'évaporation est en aout : 1,5mm au coeur de l'hivernage et la valeur maximale est en janvier : 11,4mm au milieu de la saison sèche. Un maximum secondaire est observé vers la fin de la saison sèche, au mois de mai : 6,3mm.

mm

12 10 8 6 4 2 0

 

Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Dec

Evolution annuelle en mm

Figure 6 : Evolution annuelle de la moyenne journalière de l'évaporation de 1980-2010. Station de Thies , Données : ANAMS

V - 5 - Humidité de l'air

Les valeurs moyennes de l'humidité relative sont plus faibles entre novembre et mars, inferieures à 60 % avec un minimum de 48 % en Février. A partir du mois d'avril les valeurs augmentent pour atteindre un maximum de 78 % en aout-septembre. Le régime moyen de

32

l'humidité relative est alors unimodal : un minimum en février et un maximum en aout-septembre.

V - 6 - Les pluies

La remontée de l'Equateur météorologique vers le nord, est accompagnée par de faibles pluies en juin, marquant parfois le début de la saison pluvieuse ou hivernage. Les pluies qui sont importantes au coeur de l'hivernage en aout-septembre s'affaiblissent en début octobre qui marque souvent la fin de l'hivernage, coïncidant au retrait de la mousson, dont la limite est matérialisée par l'Equateur météorologique, et le début de la saison sèche qui s'installe de Novembre à Mai. Le régime de la pluviométrie est de type tropical, unimodal avec une saison pluvieuse qui dure 5 mois et une saison sèche qui dure le reste de l'année. Toutefois l'essentiel des pluies se concentrant sur les 3 mois de juillet, aout et septembre (Figure 6) tandis le mois Aout est généralement le plus pluvieux. Les hauteurs moyennes des pluies dépassent rarement 500mm par an ; 483,7 mm/an de 1960 à 2012. Par contre une faible reprise des pluies est notée ces dernières années (moyenne annuelle de 573,9 mm/an de 2006 à 2012).

mm

250 200 150 100

50

0

 
 

Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Evolution annuelle

Figure 7 : L'évolution annuelle de la moyenne mensuelle de la pluviométrie : 1960 -2012 Station de Thies , Données : ANAMS

En résumé, avec un total pluviométrique moyen annuel de 480 mm, le climat est de type sahélien côtier et deux grandes saisons divisent l'année. La saison sèche d'octobre à mai, dominée par les vents du quadrant N à E, les vents Est sont chauds et secs. Ce qui influe sur les températures qui atteignent leurs maximums en novembre : 35,4 heures. L'insolation atteint son maximum en avril 300heures/mois et humidité relative enregistre ces valeurs les

33

plus faibles en février 48%, Cette période est dominée par des vents chauds et sec de l'alizé continental ou maritime continentalisé, caractérisés par un pouvoir évaporant élevée. Cette période reçoit accidentellement des pluies en février dues aux incursions d'air froid polaire ; se sont les pluies de «Heug» ou pluies hors saison.

La saison humide de juillet en Septembre, marquée par l'arrivée du nord ouest de vents issus de la mousson qui est un élément fondamental de l'augmentation remarquable de l'humidité relative qui atteint 78% en Aout-Septembre. L'humidité relative devient élevée et cette période reçoit plus de 98% des pluies annuelles.

VI - Les sources hydriques

L'Hydrographie de la Commune de Mont-Rolland est largement dépendante de la pluviométrie mais aussi de la topographie de la zone. En effet les cours d'eau sont saisonniers. Les principaux cours d'eau qui sont orientés vers l'ouest en direction du Lac Tamna (Carte 2) prennent naissance pour la plupart au niveau des parties basses du plateau de Thiès et sont alimentés par un réseau d'affluents importants renforcé par le ravinement. Ils alimentent les mares temporaires du glacis et particulièrement au niveau des bas fonds, où les marigots sont plus importants. Aujourd'hui, les mares au contact des buttes ont perdu leurs réservoirs l'ensablement depuis la sécheresse des années 1970 (par exemple «lahi der'reu» de Tivigne Tanghor et «Singat» à Loukhouss), tandis que les mares temporaires des bas fonds sont de plus en plus asséchées, depuis le début de la sécheresse. Elles sont des sources d'eau pour la culture des tomates en contre saison froide. Mais avec leur tarissement précoce en octobre, dû à la baisse des pluies, ces mares ont aujourd'hui perdu leur valeur.

Pendant les années 1950 les marigots du «Yéhé» (bas-fonds), étaient permanents pendant toute l'année, tandis qu'aujourd'hui ils ne retiennent l'eau que pour une durée qui dépasse rarement 5 mois (juillet- novembre).

La Commune dispose aussi d'un lac dans sa partie extrême ouest; le lac Tamna, qui est alimenté par les grands cours d'eau aux lits débordant en cas de grandes averses.

Ils existent aussi des bassins de rétentions artificielles, dont le bassin de rétention de Mont-Rolland construit sur un bassin versant, et capable de conserver l'eau des pluies pendant une durée allant jusqu'à 10 mois (juillet-avril) en fonction de l'importance des pluies. C'est dans ce bassin que vient s'abreuvoir une grande partie du bétail.

A côté de ces ressources en eau il y a les eaux souterraines qui sont la principale source d'approvisionnement des populations. Ces eaux souterraines sont marquées par un tarissement des nappes de sub-surfaces. Les forages fonctionnels ont des profondeurs de plus de 100m.

34

L'eau des puits provient principalement des nappes phréatiques (30 à 100 m de profondeur) alors que le principal forage, tire son eau de la nappe du Maëstrichtien (100 à 350 m de profondeur). Des puits de 5 mètres de profondeur moyenne sont observés aux abords du lac Tamna et sont confrontés aujourd'hui à la fois à un tarissement et une salinisation.

VII - Les formations végétales et la faune

La végétation est dominée par la présence d'une strate arbustive épineuse et d'une strate herbacée. Les grands arbres qui formaient la strate arborée ont disparu, ou en voie de disparation car le baobab (Andansonia digitata) et le Cadd (Accia albida), sont les rares grandes espèces végétales les plus rencontrées dans la région et sont éparpillées dans des arbustes. Les parties basses sont dominées par des arbustes essentiellement épineux : Zizyphus mauritiana, Guiera senegalensis, et de quelques grands arbres ; Andansonia digitata, Borassus aethopum (rônier). L'abondance des baobabs sur les versants de toute la région témoigne de la forte présence du calcaire. La végétation est moins dense dans les parties hautes et est essentiellement composée de Acacia ataxacaltha, de Acacia farnesiana, du Combretum micrantum (kinkéliba), Boscia senegalensis (bagné en Ndut), Grewia bicolor (kel) d'Euphorbes. La forêt classée de Pout se prolonge de 3500ha dans la partie sud de Mont-Rolland. C'est une savane arborée. Les espèces dominantes sont : Acacia albida (karat), Adansonia digitata et le «nep nep», Guiera senegalensis avec un tapis herbacé peu fourni, dominé par Cenchrus biflorus(xaaxam).

La faune est dominée par les petits animaux tels que Lepus nigricollis (lièvre), Siurus vulgarius (écureuil), Perdix perdix (perdrix grise), Felis silvestris (chat sauvage) et beaucoup d'oiseaux et de reptiles. Mais des animaux de plus grande taille comme les singes sont toujours présents même s'ils se raréfient de plus en plus. Crocuta crocuta (hyène tacheté) était présent dans la zone après la sécheresse, alors des animaux comme Phacochoerus africanus (phacochère), Cervus elaphus (cerf), Panthera pardus (léopard) ..., ont été tués dans les années 195013.

Tout cela révèle, aujourd'hui, la fragilité de la faune et de la végétation de la zone. Une végétation de steppe arbustive remplace la savane et l'ancienne forêt arborée (Carte 4).

13 Témoignage de la tradition orale

35

Carte 4 : Occupation du sol de la Commune de Mont-Rolland

Chapitre II : Etude du cadre humain de la Commune de Mont-Rolland

I - Historique et Peuplement

«Les sereer du Ndut font partie de la grande famille ou tronc commun du monde sereer. Ils ont donc pris part à la grande migration sereer survenue dans la 2e moitié du 11e siècle entre 1040 et 1060. Selon les traditions villageoises, les ndút les plus anciens seraient originaires du Fuuta-Tooro (Tékruur) et de la vallée du fleuve Sénégal. Ces derniers iront s'installer plus tard aux pieds des collines pour mieux se protéger des attaques. Une 2e vague séjournera à Mboul dans le Kayor et qui sera à l'origine du nom "Ndut" avec l'empreinte du quartier Ndut de Tivaouane. Ces derniers viendront peupler le Sili comprise entre Pout et Sébikotane avant leur migration sud-nord qui leur permettra de faire la jonction avec ceux de la 1ère vague. D'autres migrants viendront s'ajouter à eux, ce sont les fuyards du Sine, du Jegem et du Bawol.»14.

14 Thomas Gana DIOUF, Chercheur en tradition orale du Ndút , www . montrolland.fr

36

Comme le note Antoine Mbengue,15 le peuplement du pays Ndút s'est fait à partir de trois directions principales : l'axe Nord-Sud (les migrants du Fuuta), l'axe Sud-nord (Siili-Ndút), l'axe Est-ouest (pays non ndút) le moins important des trois.

Selon P. Pelissier (1966) « Les migrations sereer en direction du Sud à partir de la vallée du Sénégal ont laissé traces et souvenirs dans leur zone de départ comme à travers le Kayor et le Djolof. Dans ces deux régions, la tradition orale a fidèlement conservé la mémoire du passage des sereer refoulant devant eux socé, puis eux-mêmes ultérieurement repoussés vers le Sud par les wolof...». Une affirmation qui pourrait expliquer l'occupation du nord de la Commune par les wolofs.

Le mode d'occupation consistait à la prolifération des «daay» (brûlis).Ainsi la terre appartient au premier qui y a mis le feu. Ces brûlis constitueront le point de référence de la propriété foncière collective et lignagère à la fois. Leurs principales activités étaient l'agriculture et l'élevage qui étaient vivriers.

Les Ndút sont au Nord-Ouest de Thiès, et occupent 90% du territoire de la Commune Rurale de Mont-Roland. Ils occupent 23 villages, et se trouvent au contact des Wolof au nord et des Lébu à l'Ouest.

En effet, dans cette ancienne partie du Cayor, trois villages wolofs sont rattachés administrativement à 15 villages Ndut pour former l'ex Canton du Ndut dans les années 1960 puis Communauté Rurale de Mont-Rolland en 1972 et aujourd'hui Commune de Mont-Rolland. Le nom de Mont-Rolland fut attribué par des missionnaires venus de la France pour raisons de similitudes à la localité de Mont-Rolland de France.

II - Démographie du milieu

La population de la Commune de Mont-Rolland est aujourd'hui égale à 14 132 habitants16, répartis, de manière disproportionnée, sur ses dix huit (18) villages et plus d'une quinzaine de hameaux. Elle est passée de 11 329 habitants en 1988 à 12 591 en 2008, soit une hausse de 10 % en 21 ans, donc une croissance annuelle faible, inferieur à 0,5% par an de la population Communale. (Figure 8)

La population masculine représente les 49%. Les jeunes représentent 60% de la population. La faible croissance de la population est surtout liée à l'exode massif, particulièrement des jeunes, travaillant principalement, dans le secteur informel des grandes villes, renforcée par les effets de la scolarisation qui font déplacer un nombre important d'élèves, d'étudiants et de

15 Géographe-environnementaliste natif du Ndut qui a eu à faire une enquête intitulée « Les principales vagues de migration Ndut »

16 Résultat provisoires RGPHAE, 2013 (ANSD, Service Régional, THIES)

37

fonctionnaires vers d'autres localités. En effet, la Commune de Mont-Rolland connaît une émigration importante, depuis le début de la sécheresse des années 1970, qui a affecté sévèrement la main d'oeuvre agricole. Cet exode rural, est essentiellement orienté vers les grandes villes du Sénégal et en particulier vers Dakar, Thiès et Mbour. Les départs varient dans le temps et dans l'espace. Dès lors, la création du CEM en 1995 puis érigé en Lycée en 2010, a réduit l'exode chez les plus jeunes dans les village du «grand centre»17 tandis que dans certains villages excentrés comme Fouloume, où la pratique agricole est développée, c'est l'exode des adultes qui devient de moins en moins importante et les plus jeunes partent dans les grandes villes pendant la période sèche.

La population est essentiellement Sérères Ndut : 86%, majoritairement regroupés au niveau du glacis. Les wolofs qui se concentrent vers l'ouest représentent environ 12% de la population et sont concentrés dans les trois villages de Kémaye, Keur Lat Diop et Nguick Fall. Cependant le village de Thiaye est constitué d'une majorité ethnique sérère contrastant avec la langue la plus parlée : le wolof. Eparpillés en plusieurs hameaux, les peuls représentent moins de 2 % de la population. Toutes les autres ethnies confondues représentent moins de 1 %. La Commune de Mont-Rolland est l'une des Communes du Sénégal marquée par la forte présence d'une Communauté Chrétienne catholique : 25 % qui cohabitent avec les 75% de musulmans. La religion traditionnelle n'existe plus de manière officielle, mais certaines populations s'adhérent toujours aux pratiques traditionnelles en même temps à une religion révélée.

18000 16000 14000 12000 10000

8000

6000

4000

2000

0

1988 1999 2002 2005 2012 2013

Nombre d'habitants (Recencement)

Nombre d'habitants ( Estimation)

Figure 8 : Evolution de la population de la Commune de Mont-Rolland (1988-2013)

Données : ANSD

17 En effet dans la Communauté Rurale de Mont Rolland, 4 villages sont concentrés autour du chef lieu, communément appelés centre et ya un cordon de 3 village qui leurs entourent c'est l'ensemble de ces 7 villages que nous appelons ici le «grand centre» par leur proximité.

38

III - L'agriculture

L'agriculture dans la Commune de Mont-Rolland, essentiellement familiale, pluviale, est aujourd'hui en crise. Cette crise est due d'une part à la sécheresse, mais d'autre part, aux politiques d'ajustement structurelles. Ainsi les variétés «traditionnelles» telles que les cultures céréalières : Pennisetum glaucum (mil), Sorghum bicolor (sorgho), « Nguireune »18 et Vigna unguiculata (niébé), à coté de l'arachide (Arachis hypogaea) : ancienne culture de rente ; ont subi une baisse progressive de leurs productions conduisant à leur abandon ou leur remplacement par des variétés de cycles plus courts, ou ayant une plus faible exigence en eau, ou un changement de la période de semis. Ainsi les cultures de maïs (Zea mays), du sorgho, (Sorghum bicolor) de cycle court «bassi», du manioc (Manihot esculenta), du gombo (Hibiscus esculentus), de la tomate (Solanum lycopersicum) de contre-saison froide et les cultures de décrues autour du lac Tamna (maraichage) se sont aujourd'hui imposées avec des productions faibles. Le niébé (Vigna unguiculata) qui était semé au milieu de l'hivernage est emblavé aujourd'hui au début de l'hivernage. Les tomates, les gombos et les légumes sont désormais les principales cultures de rentes de la zone tandis que le maïs est devenu la principale culture vivrière. Cependant l'agriculture pluviale demeure confrontée à de nombreux problèmes tels que: une pluviométrie aléatoire et mal répartie, de maigres rendements des cultures céréalières, un manque ou inadaptation de semences sélectionnées, l'érosion hydrique et éolienne, l'insuffisance du fumier, la dégradation des sols, le parasitisme, la divagation des animaux, le bas taux de mécanisation ,l'absence d'une organisation des producteurs , les fluctuations importantes des prix imposés par les commerçants («bana banas») , manque de moyens de transformation et de conservation des produits agricoles.

A côté de l'agriculture pluviale, l'arboriculture et le maraichage se développent progressivement. Ainsi, les cultures fruitières, telles que les mangues (Mangifera indica) et citrons (Citrus limon), sont aussi de plus en plus une alternative à l'abandon des champs par manque de main d'oeuvre et d'investissements. A coté, le maraichage se développe progressivement dans la zone du lac et au niveau de certains endroits des bas fonds. Cependant le maraichage est souvent confronté au manque d'investissements à l'exemple du problème ravitaillement en eau (tarissement de puits, pannes de forages), à la faiblesse des rendements et à la salinisation des alentours du lac Tamna.

Tous ses facteurs combinés, contribuent à la crise agricole dans la Commune de Mont-Rolland marquée par une prépondérance des jachères.

18 Appellation locale

18%

42%

55%

2013

1994

1988

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000

Superficie cultures pluviales en ha (% par rapport à la superficie communale)

39

Figure 9 : Evolution de la superficie des cultures pluviales de la Commune de Mont-Rolland (1988-2013) par rapport à la superficie communale.

Données T. NDOUR pour 1988 et 1994 *2013, PAOS Mont-Rolland, PADEN

IV - L'élevage

Malgré la présence de vastes tapis herbacées dans la forêt classée et dans les zones de jachères «non organisées», l'élevage des ruminants est pratiqué par une partie infime de la population avec des effectifs de moutons et de chèvres de plus en plus réduits. Les quelques troupeaux de bovins rencontrés sont pour la plupart des troupeaux collectifs ou appartiennent aux éleveurs peuls qui se sont sédentarisés pour la plupart dans des hameaux villageois (Keur Assane Mody, Thiourou).

Cependant, certains de ces éleveurs conduisent des troupeaux qui n'habitent pas dans la Commune Rurale. Cela contribue avec le système de «mangane» 19 à une fin précoce d'un tapis herbacé, qui se développe faiblement en cas de déficit pluviométrique : conséquence du problème de pâturage du bétail aggravé par la faiblesse des sous-produits agricoles.

L'élevage des porcins est pratiqué, principalement dans 4 villages où chaque ménage élève en moyenne un porc. La plupart des femmes au foyer élèvent des volailles, dominée par Gallus gallus domesticus. Cependant ce type d'élevage est aujourd'hui confronté à la concurrence des races importées dont la consommation devient de plus en plus importante dans la zone. La peste aviaire fait chaque année des ravages dans certains villages. Les populations de Fouloume affirment avoir perdu 90% de leurs poules en 201220.

19 «Mangane» : l'arrivée de troupeaux de bovins ou mixtes qui s'installent dans la zone pour une durée déterminée qui dépasse rarement 3 mois.

20 Enquêtes septembre 2014

40

D'autres contraintes sont aussi liées à l'élevage : la difficulté d'alimentation du bétail notamment de mai à août, l'insuffisance de la couverture sanitaire du bétail, la faible connaissance des techniques d'embouche bovine, la méconnaissance des techniques de conservation de fourrage, la faible performance des races ; prouvent que le développement de l'élevage doit passer par un investissement de moyens pour un élevage beaucoup plus dynamique.

Tableau 8 : Effectifs du secteur de l'élevage

Espèce

Bovins

Ovins

Caprins

Equins

Assins

Porcins

Effectif en 2001

3400

4810

6778

28

185

-

Effectif en 2009

3453

555

5151

295

766

145

Données : CERP de Pambal

Conclusion partielle

Régit par un climat sahélien côtier avec une moyenne pluviométrique annuelle de moins de 500mm, la Commune de Mont-Rolland est marquée par une absence de dynamisme. La crise agricole qui a débuté dans les années 1970 a freiné le développement économique reposant essentiellement sur l'agriculture et l'élevage qui subissent les effets néfastes des fluctuations pluviométriques.

41

2e PARTIE

ANALYSE DE L'EVOLUTION PLUVIOMETRIQUE ET IMPACTS SUR
L'AGRICULTURE DANS LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND

La baisse des quantités moyennes, annuelles de pluies est accompagnée d'une réduction de la durée de l'hivernage, de l'existence de séquences sèches à l'intérieur, mais aussi d'une diminution du nombre de jours de pluies. Cette situation est en corrélation avec l'évolution des productions agricoles, liée, elle aussi à d'autres facteurs secondaires, plus ou moins indépendants de la pluviométrie.

42

Chapitre III : Analyse de l'évolution des pluies de 1951 à 2012

Pour rappel, dans ce chapitre, les données de la station de Thiès : station la plus proche (15km) et ayant les données les plus représentatives ; sont utilisées. Cependant pour introduire, un traitement des données du poste pluviométrique de Mont-Rolland, qui, par souci de complémentarité, sont plus anciennes que celles de Thiès et fournissent des informations importantes malgré leurs lacunes, a été réalisé.

I - Evolution de la pluviométrie annuelle à Mont -Rolland de 1951 à 1990

L'évolution de la pluviométrie, à partir des données disponibles, dans la Commune de Mont-Rolland fait apparaitre nettement la rupture des années 1970.

Tableau 9 : Evolution du nombre de jours de pluies à partir des données de 1951 à 1990 à Mont Rolland.

ANNEE

PLUIES (en mm)

NJP (jours)

CLASSE

MOYENNE INTER

ANNUELLE

1951

819

58

>50jours

686,7

1952

754,4

45

>40jours

1953

602

43

 

1954

733,8

34

>30jours

1955

691

55

 

1956

712

43

 

1957

863,5

44

 

1963

486,4

44

 

1965

527,5

34

 

1966

630,4

31

 

1967

733,7

49

 

1970

355,3

27

>20jours

325,6

1971

441

30

 

1978

322,6

18

>15jours

1980

410,4

27

 

1983

122,5

8

 

1984

264,4

20

 

1985

372,4

24

 

1990

315,9

18

 

D'abord, l'évolution du total pluviométrique est en dents de scie mais la tendance est à la baisse et fait apparaitre deux périodes : la première période : 1951-1967, est marquée par une pluviométrie importante, avec une moyenne annuelle de 686,7 mm. C'est durant cette période qu'on retrouve le maximum de la série : 863,5 mm en 1957. Sur les 11 années disponibles, une seule année a enregistré une pluviométrie inférieure à 500mm :1963 avec 486,4 mm ; par

43

contre la seconde période : 1970-1990, 10 sur 10 années disponibles ont enregistré une pluviométrie inferieure à 500mm. Avec une moyenne pluviométrique très faible de 325,6 mm. Cette période enregistre le minimum de la série : 122,5 mm en 1983.

De même , l'évolution du nombre de jours de pluies à Mont-Rolland, à partir des données disponibles de 1951 à 1990 est d'autant plus importante qu'elle fait aussi apparaître la rupture de la pluviométrie des années 1970. Car le nombre de jours de pluie annuelle qui atteint le maximum de la série en 1951 (58 jours) est toujours supérieur à la trentaine de 1951 à 1967. Par contre de 1970 à 1990 il n'a jamais dépassé les 30 jours. C'est pendant cette période qu'on retrouve le minimum de la série : 08 jours en 1983. A la fin des années 1980 le nombre de jours de pluies dépassait rarement la vingtaine.

Ainsi, 1970 peut être considérée comme le début d'une sécheresse sévère dans la Commune de Mont-Rolland. Une sécheresse qui sera analysée sur une durée plus longue à partir des données de la station de Thiès.

II - Les fluctuations pluviométriques de 1960 à 2012

De 1960 à 2012, l'évolution inter-annuelle de la pluviométrie montre des fluctuations importantes qui sont souvent marquées par une succession d'années déficitaires pendant des périodes plus ou moins longues surtout à partir de 1970. (Figure 10)

-20

-40

-60

en %

40

80

60

20

0

1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Figure 10 : Evolution Inter-annuel de la Fréquence en % de l'écart à la Normale pluviométrique de 1960 à 2012 .

Le calcul de l'écart par rapport à la normale 1960-1990 nous a permis de classer les années en années excédentaires et en années déficitaires.

44

Tableau 10 : classification des déficits et excédents par rapport à la Normale en %.

Déficit ou excédent en %

Observation

>40

Très excédentaire

] 20 à 40]

Moyennement excédentaire

[0 à 20]

Peu excédentaire

] 0 à -20]

Peu déficitaire

]-20 à -40]

Moyennement déficitaire

< -40

Très déficitaire

En effet l'analyse de l'évolution pluviométrique de 1960 à 2012 nous fournit :

27 années déficitaires dont 5 années très déficitaires,

10 années moyennement déficitaires et 12 années peu déficitaires.

26 années excédentaires dont 4 années très excédentaires,

9 années moyennement excédentaires et 13 années peu excédentaires.

Cependant il existe un fort contraste dans la répartition des excédents et des déficits. Les 4 années très excédentaires (1960, 1962 ,1964 et 1969) sont concentrées sur une courte période de 10 ans avant 1970 ; tandis que de 1970 à 2012 ; soit sur une période de 42 ans, aucune année très excédentaire n'a été enregistrée. Force est de constater que l'année 1970 marque une rupture de la pluviométrie caractérisée par une importante baisse des quantités, d'autant plus que les années très déficitaires (1968, 1972, 1973, 1979,1983) sont concentrées autour des années 1970. Cette rupture marque le début d'une longue sécheresse car de 1970 à 1999, soit 30 ans, sont concentrées 23 sur 27 années déficitaires.

Aujourd'hui on note une reprise des pluies surtout au début des années 2000. En effet, sur une période successive de 6 ans : 2006-2012, toutes les années sont excédentaires ce qui n'a pas eu lieu depuis la fin des années 1960. Cependant cette reprise n'a pas encore atteint le niveau des années 1960 car sur les 6 ans, seules deux années (2008 et 2010) ont atteint un excédent de 20% (moyennement excédentaire). De ce fait on observe une tendance générale qui tend toujours à une baisse des pluies. (Figure 11)

400

900

800

700

600

500

300

200

100

0

Pluies en mm

Linear (Pluies en mm)

45

Figure 11 : Evolution inter-annuelle de la pluviométrie de 1960-2012 Station de Thiès.

Station de TRIES

L'Indice Pluviométrique de Lamb ou SPI21 confirme la rupture et la tendance à la baisse des pluies et les longues périodes de sécheresse. Les années d'humidité forte sont retrouvées avant 1968 et les années de sécheresse forte sont concentrées entre 1970 et 1998. En effet, 1965 est la seule année qui enregistre une humidité extrême (SPI>2). Plus encore, 5 sur 10 années de la décennie 1960-1970, sont au moins caractérisées par une forte humidité (1<SPI<2) tandis que de 1970 à 2012, 2010 est la seule année qui a atteint une forte humidité. (Figure 12)

4.00

3.00

2.00

1.00

0.00

-1.00

-2.00

1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Figure 12 : Evolution de l'écart à la moyenne l'indice pluviométrique de Lamb de 1960 à

2012. Station de TRIES Source : ANAMS

21 «Standardized Precipitation Index» en anglais

46

III - Evolution des caractéristiques des saisons pluvieuses de 1960 à 2012

L'analyse de l'évolution des saisons pluvieuses permet de mieux comprendre la variabilité pluviométrique et l'impact qu'elle peut avoir sur le déroulement de l'hivernage. En réalité, le nombre de jours de pluies, le début, la fin, la durée de l'hivernage ainsi que les pauses pluviométriques sont des paramètres non négligeables en plus du total pluviométrique annuel qui permettent de mieux comprendre les manifestations de toute variabilité pluviométrique.

III - 1 - Début et fin de l'hivernage au seuil pluviométrique de 15mm par mois

Une analyse décennale du début et de la fin de l'hivernage au seuil pluviométrique de 15mm par mois, nous montre que les saisons pluvieuses ont évolué différemment de 1960 à 2010.

Le début de l'hivernage était normalement en juin mais accusant souvent des retards jusqu'en juillet. En effet, de 1960 à 1969 la saison pluvieuse débutait pour la plupart du temps en juin (60%) tandis que pendant les années 1970 cette fréquence s'est réduite progressivement jusqu'à atteindre 20% pour la décennie 2000-2009 (Tableau 11). Donc malgré la reprise des pluies dans les années 2000, on assiste à un début de plus en plus tardif de l'hivernage.

De même, l'hivernage qui attient le mois d'Octobre sur une fréquence de 8/10 années, lors de la décennie 1960-1969, alterne aujourd'hui fin précoce en Septembre et fin tardive en Octobre. Au début des années 2000 le fait que le mois d'octobre enregistre au moins 15 mm de pluies pendant 7/10 années a coïncidé avec la faible reprise des pluies.

Tableau 11 : Evolution du début et fin de l'hivernage, Station de Thiès

Fréquence en %

 

Début de l'hivernage

Fin de l'hivernage

Précoce

Normal

Tardif

Précoce

Normal

Tardif

Mai

Juin

Juillet et +

Septembre

Octobre

Novembre

1960-1969

0

60

40

20

80

0

1970-1979

0

40

60

50

30

20

1980-1989

0

40

60

40

60

0

1990-1999

0

30

70

50

50

0

2000-2009

0

20

80

30

70

0

(Ici est considéré comme début ou fin de l'hivernage, respectivement le premier et le dernier mois humide au seuil pluviométrique de15 mm.)

47

III - 2 - Les mois humides selon l'Indice de Gaussen

Une analyse de l'indice de Gaussen fait apparaître non seulement la reprise des pluies se manifestant par une augmentation des mois humides de la saison mais aussi un décalage du mois le plus humide qui passe d'Aout à Septembre.

Tableau 12 : Répartition des mois secs et humides à partir de l'Indice de Gaussen.

 
 

Fréquence de mois humide en %

Mois humides

Mois le plus pluvieux

2 mois

3 mois

4 mois

Juillet

Aout

Septembre

1960-1969

20

60

20

0

20

80

1970-1979

30

60

10

10

90

0

1980-1989

30

50

20

10

70

20

1990-1999

50

40

10

0

50

50

2000-2009

10

70

20

20

80

0

De 1960-1969 avant le début de la sécheresse, en se basant sur les mois humides, l'hivernage durait au moins 3 mois à 80 %. Mais pendant la sécheresse traversant les années 1970, cette fréquence a diminué jusqu'à atteindre 50% pendant la décennie 1990-1999. La rupture est d'autant plus marquée que sur 5 années de la décennie 1990-1999, l'hivernage n'a duré que 2 mois (fréquence de 50 %). Par contre la dernière décennie montre une reprise de la pluie pendant les années 2000, marquée par une fréquence 90 % d'hivernages de 3 mois humides au moins y compris 20 % de fréquence pour 4 mois humides.

Concernant le mois le plus humide, le contraste reste net avant et après 1970. Car si le mois de septembre est le mois le plus humide pendant les années 1960 sur un fréquence de 80 % ; dans les années 1970, cette fréquence s'est réduite à 10% aux dépens du mois de Août après un équilibre dans les années 1990 entre les deux mois, le décalage du mois le plus pluvieux de Septembre à Août s'est confirmé pendant la décennie 2000-2009 avec une fréquence de 80% pour ce dernier. Ainsi pour cette même décennie pour la première fois le mois de Juillet a atteint une fréquence de 20% comme mois le plus pluvieux.

Aujourd'hui la durée de la saison humide se précise de plus en plus, en se concentrant sur les 3 mois (fréquence 80%) qui sont en général humides avec un maximum au mois d'Août sur une fréquence de 80% de 2003-2012.

48

Au terme de notre analyse, nous pouvons dire que la reprise des pluies au cours des dernières années, n'est pas accompagnée d'une augmentation de la durée de la saison humide qui est marquée par un début de plus en plus tardif et une fin imprévisible, tantôt précoce, tantôt normale.

Année

MIL

 

P (t)

PLUIE

2004

1826

254,9

2005

25044

802,7

2006

24117

392,8

2007

8227

471,5

2008

29284

522,2

2009

12525

527,7

2010

20363

554,7

2011

9875

525,5

2012

26831

493,3

2013

16070

727,9

Année

MIL

 

P (t)

S (en ha)

2004

1826

36510

2005

25044

48161

2006

24117

42385

2007

8227

27423

2008

29284

47309

2009

12525

26975

2010

20363

38628

2011

9875

32427

2012

26831

39312

2013

16070

30786

Année

MIL

 

P (t)

Jours

2004

1826

20

2005

25044

32

2006

24117

28

2007

8227

28

2008

29284

40

2009

12525

39

2010

20363

34

2011

9875

30

2012

26831

36

2013

16070

31

49

Chapitre IV : Impacts de la variabilité des pluies sur l'agriculture au cours des 10 dernières années (2004 à 2013)

Pour rappel notre étude des productions agricoles de Tivaouane se justifie par le fait que les données n'existent qu'au niveau départemental et de manière globale. Tout compte fait, après l'étude de l'évolution des productions agricoles des principales cultures telles que : le mil souna, le sorgho, le niébé, le maïs et l'arachide au niveau départemental, une analyse contextuelle de l'évolution des productions agricoles dans de la Commune de Mont-Rolland sera observée.

I - Impacts de la variabilité pluviométrique sur l'agriculture dans le

Département de Tivaouane de 2004 à 2013

Les céréales occupaient une place importante dans l'alimentation des populations avant la période sèche des années 1970. L'arachide y était la principale culture de rente et était cultivée principalement dans les sols diors. Mais depuis la sécheresse des années 1970 une rupture intervient dans la pluviométrie, qui, depuis lors, est dominée par des périodes d'irrégularités manifestes. Des irrégularités qui au cours de ces 10 dernières années, ne sont pas sans incident sur les productions agricoles.

Tableau 13 : Evolution des productions agricoles du Département de Tivaouane, de 2004 à 2013

Année

SORGHO

 

P (t)

PLUIE

2004

23

254,9

2005

 

802,7

2006

274

392,8

2007

148

471,5

2008

766

522,2

2009

320

527,7

2010

477

554,7

2011

301

525,5

2012

386

493,3

2013

330

727,9

Année

MAIS

 

P (t)

PLUIE

2004

206

254,9

2005

52

802,7

2006

94

392,8

2007

47

471,5

2008

_

522,2

2009

345

527,7

2010

275

554,7

2011

278

525,5

2012

590

493,3

2013

289

727,9

Année

NIEBE

 

P (t)

PLUIE

2004

1840

254,9

2005

7977

802,7

2006

6179

392,8

2007

7810

471,5

2008

11640

522,2

2009

14738

527,7

2010

2504

554,7

2011

153

525,5

2012

6061

493,3

2013

2968

727,9

Année

SORGHO

 

P (t)

S (en ha)

2004

23

465

2005

 
 

2006

274

686

2007

148

422

2008

766

958

2009

320

985

2010

477

1468

2011

301

1050

2012

386

547

2013

330

550

Année

MAIS

 

P (t)

S (en ha)

2004

206

2060

2005

52

103

2006

94

188

2007

47

118

2008

_

_

2009

345

1016

2010

275

767

2011

278

624

2012

590

908

2013

289

482

Année

NIEBE

 

P (t)

S (en ha)

2004

1840

18397

2005

7977

26590

2006

6179

21680

2007

7810

19544

2008

11640

19897

2009

14738

10599

2010

2504

5564

2011

153

8006

2012

6061

12409

2013

2968

6984

Année

SORGHO

 

P (t)

Jours

2004

23

20

2005

 

32

2006

274

28

2007

148

28

2008

766

40

2009

320

39

2010

477

34

2011

301

30

2012

386

36

2013

330

31

Année

MAIS

 

P (t)

Jours

2004

206

20

2005

52

32

2006

94

28

2007

47

28

2008

_

40

2009

345

39

2010

275

34

2011

278

30

2012

590

36

2013

289

31

Année

NIEBE

 

P (t)

Jours

2004

1840

20

2005

7977

32

2006

6179

28

2007

7810

28

2008

11640

40

2009

14738

39

2010

2504

34

2011

153

30

2012

6061

36

2013

2968

31

50

Année

ARACHIDE

 

P (t)

PLUIE

2004

5619

254,9

2005

18087

802,7

2006

19991

392,8

2007

13190

471,5

2008

26317

522,2

2009

35570

527,7

2010

46262

554,7

2011

11887

525,5

2012

41993

493,3

2013

32938

727,9

Année

ARACHIDE

 

P (t)

S (en ha)

2004

5619

37461

2005

18087

37682

2006

19991

33318

2007

13190

32975

2008

26317

43644

2009

35570

36333

2010

46262

54426

2011

11887

41136

2012

41993

47185

2013

32938

46327

Année

ARACHIDE

 

P (t)

Jours

2004

5619

20

2005

18087

32

2006

19991

28

2007

13190

28

2008

26317

40

2009

35570

39

2010

46262

34

2011

11887

30

2012

41993

36

2013

32938

31

51

*2004 correspond la campagne 2004/2005

Données : SDRDR Tivaouane

I - 1 - Evolution des productions du mil et du sorgho

De 2004 à 2013 dans le Département de Tivaouane, les productions mil/sorgho ont évolué en dents de scie. (Figure 13 à 16)

D'abord la campagne agricole 2004 fut la plus exceptionnelle avec des productions très faibles : 1825 t pour le mil et 25 t pour le sorgho. Cette faiblesse de la production est en corrélation avec la pluviosité ; 254,9 mm, soit un déficit de -263 mm par rapport à la moyenne de la série qui est de 527,3 mm. Aussi bien pour les productions mil /sorgho que pour la pluviosité la campagne agricole de 2004 fut la plus mauvaise de la période 2004-2013. (Figure 13 e 14)

900 800 700 600 500 400 300 200 100

0

 

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en centaines de t) Pluie (en mm)

Figure 13 : Evolution des productions du mil et des pluies dans le département de Tivaouane (2004- 2013) Données : SDRDR Tivaouane

900 800 700 600 500 400 300 200 100

0

 

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Pluie (en mm) Production (en t)

52

Figure 14 : Evolution des productions de sorgho et de la pluviométrie (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

Ensuite, la hausse exceptionnelle des productions pendant la campagne de 2005 avec des productions de 24500 t pour le mil peut être imputable au triplement de la pluviométrie, qui à l' écart d'un an, atteint 800 mm en 2005 (absence de données pour le sorgho en 2005). Pendant la campagne agricole 2006, les productions du mil ont subi une faible baisse correspondant avec une chute de la pluviométrie à 390 mm en 2006.

La campagne agricole 2007 marque une rupture avec la chute des productions du mil (-66%) et du sorgho (-46%) par rapport à la campagne précédente (2006/2007). Pourtant cette campagne est marquée par un faible déficit pluviométrique de 56 mm. Ainsi cette situation peut s'expliquer par le maintien de la faiblesse du nombre de jours de pluies à 28 (Tableau XIV) mais surtout par les deux séquences sèches enregistrées , dont une de plus de 20 jours en juillet, (Tableau XV) et la réduction importante de plus de 40% des superficies emblavées de mil et de sorgho. (Figure 12 et 13)

Cependant, lors de la période 2008-2010 dans le département de Tivaouane, la confirmation de la reprise de la pluviométrie qui dépasse annuellement 500mm avec une seule année déficitaire de 5mm seulement (2008) et un nombre de jours de pluie toujours largement supérieur à 30 (Figure 14 et 15), est en consistance avec la forte hausse des productions du mil et du sorgho. En effet, 2008 fut l'une des meilleures campagnes de 2004 à 2013, aussi bien en mil (29284 t) qu'en sorgho (766 t). ) En effet 2008 enregistre 40 jours de pluies (maximum de la série) et n'est marquée par la présence d'une seule séquence sèche inferieure à 20jours (Tableau 14).

60000

50000

40000

30000

20000

10000

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en t) Superficie (en ha)

53

Figure 15 : Evolution des productions du mil et des superficies emblavées (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

1600 1400 1200 1000

800

600

400

200

0

 

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Superficie (en ha) Production (en t)

Figure 16 : Evolution des productions et des superficies emblavées en sorgho (20042013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

La campagne de 2011 fut marquée par une nouvelle rupture des productions du mil et du sorgho qui ont chuté à 37% par rapport à la campagne agricole précédente malgré une légère baisse de la pluviosité. Cela peut être expliqué par la réduction des superficies emblavées et les deux séquences sèches de plus de 10 jours qui ont intervenues au premier et dernier mois de la saison.

Par contre pendant les deux dernières campagnes agricoles de 2012 et de 2013, les rendements ont subi une hausse importante, aussi bien pour le mil que pour le sorgho. Car

54

pour la décennie 2004-2013, la campagne de 2012, avec une importante production en corrélation avec les superficies emblavées, obtient le meilleur rendement pour le mil (683kg/ha) et le sorgho (700kg/ha) ; contrairement à son cumul pluviométrique marqué par un déficit faible de 34 mm. Cela peut être occasionné par le fait que 2012 fut la seule année de la série pendant laquelle l'hivernage n'a enregistré aucune séquence sèche (Tableau 14). Par contre la forte augmentation des pluies qui atteignent 727 ,9mm en 2013 n'a pas empêché les productions du sorgho et du mil de chuter respectivement de 40 % et de 14 % par rapport à 2012. Cela peut être dû aux deux séquences sèches en début et en fin d'hivernage et concernant le mil, la situation pourrait être aggravée par la diminution des emblavures.

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en milliers de t) Jours de pluie

Figure 17 : Evolution des productions du mil et du nombre de jours de pluie Tivaouane (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en dizaines de t) Jours de pluies

Figure 18 : Evolution des productions de sorgho et du nombre de jours de pluies (20042013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

55

I - 2 - Evolution de deux cultures d'appoint : le niébé et le maïs La pratique des deux anciennes cultures d'appoint que sont : le niébé et le maïs est de plus en plus importante, et cela aux dépens du mil et du sorgho dans le département de Tivaouane. Aujourd'hui leur intensification répond surtout à des soucis d'adaptation. Néanmoins leurs productions, comme celle du mil et du sorgho ont évolué en dents de scie.

La campagne agricole 2004 fut exceptionnelle aussi par la faiblesse de la production en niébé (1840 t) et en maïs (206 t) malgré plus de 18 000 ha emblavés pour le niébé et 2000 ha pour le maïs. Cette situation est en rapport avec la faiblesse exceptionnelle de la pluviosité en 2004. (Figure 19 et 20)

1600

1400

1200

1000

800

600

400

200

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en dizaine de t) Pluie ( en mm)

Figure 19 : Evolution des productions de niébé et de la pluviométrie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source :SDRDR Tivaouane

900

800

700

600

500

400

300

200

100

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en t) Pluie en mm

Figure 20 : Evolution des productions du maïs et de la pluviométrie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane

56

La reprise des pluies au cours de la période 2005-2010, avec une pluviosité moyenne supérieure à 540 mm, marquée d'une tendance à la hausse, a eu des effets positifs sur la production agricole. En effet la production du niébé suivant une évolution croissante, atteint 14738 t en 2009. Par contre, de 2005 à 2007, les productions du maïs ont chuté par rapport à 2004. Une situation probablement imputable à la baisse sensible des superficies emblavées de plus de 70%.

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Superficie (en ha) Production (en t)

Figure 21 : Evolution des productions et des superficies emblavées en niébé (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

2500

2000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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500

 
 
 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production ( en t) Superficie (en ha)

Figure 22 : Evolution des productions et superficies emblavées en maïs (2004- 2013)

Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane

57

Comme pour le mil et le sorgho, en 2011 les productions du niébé sont très faibles. Les deux séquences sèches de plus de 10 jours qui ont intervenues au premier et dernier mois de l'hivernage coïncident avec cette baisse remarquable des productions.

L'évolution des productions du maïs montre deux périodes nettes la période 2004-2007 marqué par de faibles productions contrairement à la période 2009 -2013 où les productions sont devenues plus importantes ; cela peut être dû à des politiques pour booster la filière maïs qui est l'une des spéculations les plus adaptées à la variabilité pluviométrique. Seule année de la série pendant laquelle l'hivernage n'a enregistré aucune séquence sèche, 2012 enregistre la plus importante production en maïs.

70

60

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

50

40

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

30

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

 
 

Productions (en t) Jours de pluie

 
 
 

Figure 23 : Evolution des productions de maïs et du nombre de jours de pluies (2004-

2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane

160 140 120 100 80 60 40 20

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en centaines de t) Jours de pluie

Figure 24 : Evolution des productions de niébé et du nombre de jours de pluies (2004-

2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

58

I - 3 - Evolution des productions arachidières

En 2004, comme pour toutes les autres spéculations, la production arachidière évaluée à 5619t, demeure en même tant que la pluviosité (254,9mm) très faible et représente du coup par conséquent le minimum de la série 2004-2013.

900

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en centaines de t) Pluie (en mm)

800

700

600

500

400

300

200

100

0

Figure 25 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane

La période 2005-2006 fut marquée par une hausse importante des productions qui dépassent 18000 t annuellement. Cela peut s'expliquer par une forte augmentation de la pluviosité qui atteint 800 mm en 2005 donnant du coup un regain d'intérêt à la culture arachidière.

Pendant la campagne de 2007, intervient une rupture des productions arachidières qui chutent de -34% par rapport à celle de 2006. Cette baisse des productions est en corrélation avec l'enregistrement d'une séquence sèche de plus de 20 jours en juillet et une autre de plus de 10 jours en septembre (28jours).

La période 2008-2010 est la plus faste de la série pour les productions arachidières : 26 317 t en 2008, 35 570 t en 2009 et 46 262 t en 2010. Force est de constater que cette période coïncide avec une reprise des pluies qui ont régulièrement dépassé 500mm avec une moyenne de 37 jours de pluie par an, largement supérieure à la moyenne de la décennie : < 32 jours. Cette période coïncide aussi avec une augmentation des superficies emblavées, qui atteignent le maximum de 46262 ha en 2010 pour l'arachide. (Figure 26)

En 2011, la forte baisse de la production arachidière qui chute à 11887 t, coïncide aux deux séquences sèches, au début et à la fin de saison des pluies.

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production ( en ha) Superficie (en ha)

60000

50000

40000

30000

20000

10000

0

59

Figure 26 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluies (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane

Pour la période 2012-2013 les productions en arachide sont en hausse et atteignent 41993 t en 2012 pour se maintenir à 32938 t en 2013. Cette tendance est plus en corrélation avec l'évolution du nombre de jours de pluies. Ainsi la remarque générale démontre que l'évolution des productions agricoles concorde parfois mieux, avec celle du nombre de jours de pluies et l'existence ou non de séquences sèches, qu'avec celle du cumul pluviométrique annuelle, car la chute des productions arachidière en 2011 peut être imputée aux deux séquences sèches, au début et à la fin de saison des pluies.

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Production (en milliers de tonnes) jours de pluie

Figure 27 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluie

(2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane

60

Tableau 14 : L'occurrence des périodes sèches supérieures à 10, 15 et 20 jours de 2004 à 2013

MOIS

JUILLET

AOUT

SEPTEMBRE

ANNEE

Pr > 10JR

Pr > 15JR

Pr > 20JR

Pr > 10JR

Pr > 15JR

Pr > 20JR

Pr > 10JR

Pr > 15JR

Pr > 20JR

2004

0

0

1

0

1

0

0

0

0

2005

0

0

0

1

0

0

1

0

0

2006

1

0

0

0

0

0

2

0

0

2007

0

0

1

0

0

0

1

0

0

2008

0

0

0

0

0

0

0

1

0

2009

1

0

0

1

0

0

1

0

0

2010

0

0

0

1

0

0

0

0

0

2011

1

0

0

0

0

0

1

0

0

2012

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2013

1

0

0

0

0

0

1

0

0

Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

Réalisation : Gilbert Sidy L MBENGUE

En synthèse, si les productions demeurent très faibles en 2004, 2007 et 2011 pour toutes les spéculations, celles-ci restent très élevées pendant la période 2008-2010 et en 2012. Les statistiques de productions démontrent que certaines variations de ces spéculations sont en corrélation avec la pluviométrie. Par exemple, quand la pluviométrie a augmenté de plus de 100% entre 2004 et 2005, la production totale est passée de 9514t pour la campagne agricole 2004 à 51160t pour celle de 2005. Cette même situation est observée pendant la période 20082010, où les productions ont subi une hausse considérable. Le cumul annuel n'est pas le seul facteur pluviométrique qui détermine l'évolution des productions car le nombre de jour de pluie et surtout la répartition des jours de pluies dans l'espace et dans le temps influence aussi les productions agricoles. En effet 2004, 2007 et 2011 ; les trois plus mauvaises campagnes agricoles, sont marquées par des séquences sèches au cours de l'hivernage. Si 2004 et 2007 sont les deux années de la séries ayant enregistré une séquence sèche de plus de 20 jours et plus précisément en juillet, c'est-à-dire au début de l'hivernage, en 2011 la faiblesse de la production peut être justifiée un retard d'installation des pluies et leur arrêt précoce mais aussi par la réduction de 35,7%22 des subventions accordées dans le cadre du programme agricole en raison des difficultés de trésorerie de l'Etat.

Alors indépendamment de la pluviométrie, d'autres facteurs peuvent intervenir sur l'évolution des productions agricoles, tels que l'inconstance des emblavures, les politiques spontanées de

22 Situation Economique et Sociale du Sénégal en 2011, (ANSD, 2011)

développement agricoles visant parfois l'autosuffisance alimentaire, comme la GOANA23 qui a eu des effets positifs entre 2008 et 2010. Mais aussi la mauvaise gestion des campagnes agricoles, la cherté et l'insuffisance des facteurs de production entrainent une faible productivité, contribuant ainsi au manque de motivation des populations à renouveler ou à augmenter les superficies emblavées. Tout s'inscrit dans un cycle où la pluviosité demeure parfois le moteur car une bonne pluviométrie pour une année demeure une source de motivation pour l'année suivante. Et le choix des spéculations repose parfois sur les résultats et politiques agricoles. En effet l'année 2009 est marquée en particulier par l'enregistrement d'une production importante de 63 498 t, alors que la production en mil et sorgho a fortement baissé ; une situation qui a été assurée par un bond important des productions de mais de niébé et d'arachide. Cette situation pourrait être due aux politiques agricoles ou aux productions des années précédentes qui encouragent les paysans à exploiter les spéculations les plus adaptées à la variabilité pluviométrique, alors que l'évolution en dents de scie des productions agricoles et de la pluviométrie au cours de ces dernières 10 années démontre combien l'agriculture dans le département de Tivaouane est vulnérable aux effets climatiques et particulièrement pluviométriques et à ses facteurs connexes. Des facteurs connexes qui sont parfois mieux perçus par les populations locales.

Tableau 15 : Evolution de la pluviométrie et des productions agricoles de 2004 à 2013

ANNEE

Pluie(mm)

Production

Totale( en
t)

2004

254,9

9 514

2005

802,7

51 160

2006

392,8

50 655

2007

471,5

29 422

2008

522,2

68 007

2009

527,7

63 498

2010

554,7

69 881

2011

525,5

22 494

2012

493,3

75 861

2013

727,9

52 595

ANNEE

Nombre de

Jours de
pluie

Production Totale(en t)

2004

20

9 514

2005

32

51 160

2006

28

50 655

2007

28

29 422

2008

40

68 007

2009

39

63 498

2010

34

69 881

2011

30

22 494

2012

36

75 861

2013

31

52 595

ANNEE

Production Totale(en t)

Superficie

Totale (
ha)

2004

9 514

127 338

2005

51 160

122 282

2006

50 655

108 152

2007

29 422

113 701

2008

68 007

163 906

2009

63 498

92 658

2010

69 881

117 528

2011

22 494

94 164

2012

75 861

114 335

2013

52 595

94 638

Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane

Réalisation : Gilbert Sidy L MBENGUE

61

23 Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA) lancée en 2008 avec comme objectif de mettre fin à la dépendance alimentaire.

62

II - Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la Commune de Mont-Rolland depuis 1970

La variabilité pluviométrique n'a pas manqué d'impacts sur l'agriculture, essentiellement familiale, de la Commune de Mont-Rolland. Les fluctuations des productions céréalières telles que : le mil souna (Pennisetum glaucum), le sorgho (Sorghum bicolor), le maïs (Zea mays) et le niébé (Vigna unguiculata), qui constituaient la base alimentaire, ont fini par poser de nouveaux problèmes spécifiques à la Commune de Mont-Rolland, perçu parfois par les populations comme les véritables causes de la crise agricole depuis les années 1970.

A partir des années 1970 on assiste à une baisse progressive des productions. Cela est dû d'une part à des sécheresses récurrentes marquées par une chute du total pluviométrique, un début tardif et une fin parfois précoce de l'hivernage mais aussi des séquences sèches de plus en plus prolongées à l'intérieur même de l'hivernage. Ainsi le cycle de croissance des plantes est affecté aussi bien dans sa phase de germination que dans sa phase de croissance. Les conséquences les plus négatives furent l'abandon de certaines variétés culturales aux rendements très faibles mais aussi l'abandon progressif des terres qui aboutit à une forte diminution des surfaces emblavées pendant la saison pluvieuse.

II - 1 - La baisse de la productivité des cultures pluviales Aujourd'hui les cultures à long cycle ou de fortes exigences en eau ont tendance à disparaitre du paysage agricole de la Commune de Mont-Rolland. Par contre, d'autres cultures de cycle plus court, ou moins exigeantes en eau ont pu résister à la variabilité pluviométrique même au prix d'une baisse de la productivité. (Tableau 16)

La comparaison de la productivité moyenne de la décennie 1951-1960 et de celle de la décennie 2004-2013 montre que : le maïs (Zea mays) qui occupait les derniers rangs, avant les années 1970, est devenu aujourd'hui la principale culture vivrière, secondé par le niébé (Vigna unguiculata) et le sorgho (Sorghum bicolor) de cycle court. Cependant selon nos enquêtes, la productivité de ces spéculations, aujourd'hui, est loin d'atteindre les moyennes des années 1950.

63

Tableau 16 : Comparaison de la productivité moyenne de la décennie 1951-1960 et de celle de la décennie 2004-201324

Spéculation

Productivité

Moyenne 1951-1960

Productivité

Moyenne 2004-2013

Maïs

583 kg/ha

317 kg/ha

Sorgho*

725 kg/ha

212 kg/ha

Niébé

830 kg/ha

200 kg/ha

Mil

1050 kg/ha

100 kg/ha

Arachide

910 kg/ha

150 kg/ha

* « Bassi cycle long »

La productivité moyenne du maïs est passée de 583kg/ha avant les années 1970 à 317kg/ha aujourd'hui ; une productivité toujours plus ou moins élevée. Cette culture du maïs dans le «Tanghor», aux sols ferrugineux rouges recouverts d'une couche d'argile plus ou moins épaisse, s'est aujourd'hui, prolongée dans les bas-fonds où elle est devenue la principale culture pluviale.

Le niébé (Vigna unguiculata) était une importante culture mixte, emblavée tardivement au milieu de l'hivernage entre les épis de mil. Mais depuis la fin des années 1960, suite au raccourcissement de la saison culturale, les emblavements se réalisent maintenant en début d'hivernage pour s'assurer que les plantes arrivent au terme de leur cycle. Malgré tous ces efforts, une baisse des rendements a été observée. La réputation du «niébé Ndut»25 , qui atteste de l'importance des quantités de productions qui inondaient certains marchés des grandes villes comme Thiès, est attribuée aux bonnes campagnes agricoles des années 1950 avec une productivité moyenne de 830kg/ha. Et aujourd'hui à cause de la péjoration climatique, la productivité chute à 200kg/ha, les Ndut consomment aujourd'hui du « niébé ndut » importé comme l'affirment la plupart des populations.

Quant au sorgho (Sorghum bicolor), la variété traditionnelle, caractérisée par un cycle long et une productivité importante de 725kg/ha en moyenne dans les années 1950, a fini par être abandonnée. En effet le «Nguireune» était cultivé dans les bas fond-fond et sur les pentes des collines. Aujourd'hui, selon les populations, l'introduction de nouvelles variétés de sorgho à cycle court, telles que la variété CE 180-33 avec un cycle 90 jours a donné un regain d'intérêt

24 Vue l'absence de données, nous avons réalisé une enquête et par souci d'exhaustivité, la première et la dernière décennie de notre cadre d'étude ont été choisi comme référence.

25 Ndut : Populations originaires à plus de 80 % de la Commune Rurale de Mont Rolland

64

à cette culture car celle-ci s'adapte mieux dans la zone. Cependant la productivité demeure faible selon les paysans 212kg /ha.

Pour ce qui est de la culture du mil souna (Pennisetum glaucum) et de l'arachide (Arachis hypogaea), dont les productivités moyennes atteignaient 900kg /ha dans les années 1950, celle-ci dépassent difficilement aujourd'hui 100kg/ha pour le mil et 150kg /ha pour l'arachide aujourd'hui, et sont presque devenues des souvenirs.

En effet, Pennisetum glaucum, "To tiine"26 en Ndut (long cycle, jusqu'à 120 jours), l'une des variétés culturales traditionnelles les plus importantes, était la culture vivrière avant la période sèche des années 1970 qui permettait au paysans ndut d'assurer leur l'autosuffisance alimentaire. Aujourd'hui avec le raccourcissement de la saison culturale et la fréquence des séquences sèche, même les multiples tentatives de variétés de cycles plus courts : souna 3 (90 à 95jours) se sont soldées par des échecs, conduisant à un abandon progressif de cette culture dans la Commune de Mont-Rolland.

Arachis hypogaea, ex principale culture de rente (avant 1970) est la principale voire la seule culture qui est aujourd'hui quasi-abandonnée dans la Commune de Mont-Rolland. Elle représente aujourd'hui moins de 1% des emblavures. Si la situation économique mondiale27 a affecté la filière arachidière, c'est sans doute avec le concours de la péjoration climatique qui a beaucoup contribué au maintien de la faiblesse des rendements pendant la sécheresse des années 1970. En effet, la descente des isohyètes vers le sud-est est accompagnée d'une «migration du bassin arachidier» vers le sud du Sénégal. Le nord-est de la Commune de Mont-Rolland appartenait au nord bassin arachidier avant la sécheresse des années 1970 alors que la culture de l'arachide y est aujourd'hui, pratiquée par de très rares paysans avec de faibles rendements.

Les revenus agricoles des paysans de la Commune de Mont-Rolland demeurent trop faibles, et cela pour plusieurs raisons. Déjà en 1985, les revenus agricoles n'assuraient que 5 mois de nourritures pour les paysans de Mont-Rolland28. Aujourd'hui ces revenus assurent, en moyen, moins de 3 mois de nourriture. Le maïs (Zea mays), est la principale culture vivrière, et cela pourrait justifier son adoption, sur une grande partie des bas fonds.

26 Selon la tradition orale, le nom du village de Tiine ou Tivigne en français vient de «To Tiine» qui fut selon la tradition orale principale l'unique source d'alimentation du village jusqu'au années 1960.

27 Les politiques d'ajustements structurels agricoles imposés par les institutions internationales et la concurrence d'autre type d'huile comme les huiles à base de soja

28 Selon une étude de l'Association des Adultes Ruraux (Robert DIOUF, un membre de l'Association)

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Les principales cultures de rente que sont la tomate (Solanum lycopersicum) et le gombo (Hibiscus esculentus), génèrent aussi de faibles revenus à cause de leur forte dépendance à la pluviométrie, avec un coup de production parfois plus élevé que la valeur des productions. Ces produits fournissent une production moyenne, annuelle, inférieure à 200 000 Francs Cfa, en valeur pour une exploitation familiale.

II - 2 - La prépondérance des jachères «involontaires»29

Les jachères marquent parfois le paysage de la Commune de Mont-Rolland. Les cultures pluviales constituaient 55% de la superficie de la Commune (T NDOUR, 2001) en 1988, alors qu'elles représentent aujourd'hui moins de 20% de la superficie communale. La dégradation des terres est parfois accusée comme étant l'une des principales causes de l'abandon des terres agricoles tandis que le phénomène s'inscrit dans un cadre plus complexe. En effet l'abandon des terres n'est pas toujours lié à la dégradation du sol. Car, aujourd'hui des champs productifs sans l'utilisation d'engrais ni de fumiers se retrouvent éparpillés dans des espaces abandonnés, même dans les domaines du «Tanghor» et du «Dior» où les sols demeurent plus sensibles à la dégradation. Certes la productivité des terres a baissé mais pour les populations, les véritables causes de l'abandon des terres peuvent être liées directement à la baisse de la productivité et par conséquent de la production, induite par les effets de la variabilité pluviométrie au début des années 1970.

Ainsi, sur les 98% des chefs de ménages affirmant être en possession au moins d'un champ en jachère «non organisé», seuls 8% accusent une cause liée à la dégradation des sols. (Tableau 17). En effet la plupart des paysans justifient cette situation par une cause liée parfois au manque de moyens dans une situation de variabilité pluviométrique.

Aujourd'hui, la culture sous pluie est caractérisée par l'exploitation de petites parcelles éparpillées dans de vastes terroirs dont la majorité des champs ont été abandonnées à cause de la crise agricole persistante. Une situation qui ne manque pas d'avoir des effets aggravants favorisées par ce nouveau visage du paysage agraire ; des effets indirects de la variabilité pluviométrique parfois perçus par les populations comme des problèmes à part entière d'autant plus qu'ils ont des impacts négatifs sur les productions. Ainsi tout s'inscrit presque dans un cycle.

29 Contraire aux jachères volontaires qui sont organisées pour faire reposer le sols pour une durée bien déterminé dans le but d'enrichir le sol, cette dernière pratique n'a jamais eu d'ampleur , car les population ont historiquement pratiquée la rotation du bétail dans les différents champs pendant la saison sèche.

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Tableau 17 : Les raisons d'abandon d'un champ en jachère « non organisée»

AFFIRMATION

Classification des observations

Nombre d'observation

%

Cause

« Manque d'eau »

VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE

33

22%

Directe

«Baisse de la productivité liée au séquence sèches »

« Manque de main d'oeuvre »

MANQUE DE MOYENS

68

45%

Indirecte

«Manque de moyens pour s'adapter»

« Problème de mécanisation»

« Paresse et découragement des

membres du ménage »

MANQUE

INVESTISSEMENT

6

4%

Indirecte

« Erosion »

DEGRADATION DU SOL

8

5%

Directe

« Sol épuisé »

« Salinisation »

« Divagation du bétail »

25

17%

Indirecte

« Attaque des oiseaux, insectes et singe »

10

7%

Indirecte

TOTAL

150

100%

 

1950 2010

«Jachères par points»

Figure 28 : Croquis de l'évolution du territoire

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II - 3 - Les effets indirects de la variabilité pluviométrique

Les effets indirects de la variabilité pluviométrique sont parfois mieux perçus par les populations. D'abord, en plus de la variabilité pluviométrique, nombreux sont les paysans qui accusent aujourd'hui la divagation des troupeaux et les attaques des oiseaux et insectes comme les principales causes des mauvaises récoltes. En effet, les espaces abandonnées progressivement, au fil des années, tout au long de la crise agricole, servent de couloirs au bétail et du fait que quelques champs sont cultivés, le ratio du nombre d'oiseaux et insectes par champ demeure élevé. Ainsi les cultures sont exposés à la fois à la divagation des troupeaux mais aussi aux oiseaux et rongeurs. Ces problèmes sont, dans une certaine mesure, des effets indirects des sécheresses successives. Ensuite, les sécheresses consécutives depuis les années 1970 ont eu des répercussions cumulatives sur l'environnement agricole et par conséquent sur le mode de vie des populations. Par exemple les mouvements d'exode rural d'année en année, à chaque mauvaise campagne agricole, constituent une perte importante de main d'oeuvre agricole, impossible à remplacer même avec un certain retour des pluies. Cela conduit à l'abandon des champs. Les mauvaises récoltes ont poussé les populations à l'exode rural qui est devenu aujourd'hui la règle, principalement vers Dakar et à un degré moindre vers Thiès, Mboro et Saint-Louis.

De même, pour des raisons de survie, la coupe de bois qui était à usage seul, est devenue, aujourd'hui, une activité commerciale. Cette coupe de bois combinée avec les effets directs de la péjoration climatique a beaucoup contribué à la destruction du couvert forestier. Ainsi accentuant le ruissellement qui devient plus intense, favorisant l'érosion et le ravinement généralisé des collines et des bas fonds. L'érosion hydrique et éolienne influe sur la dégradation des sols et les rend moins rentables.

En somme, l'agriculture est aujourd'hui en crise dans la Commune de Mont-Rolland. Une crise dont les symptômes sont multiples car au delà du déficit hydrique, de la faiblesse de productivité et des emblavures, l'agriculture souffre aussi de son archaïsme.

Conclusion partielle

Somme toute, il s'agit d'un véritable problème de production, car dans le contexte d'une pluviométrie de plus en plus imprévisible, rares sont les paysans qui cultivent une superficie totale atteignant 1ha et justifie cela par manque de main d'oeuvre mais surtout de moyens pour un investissement réussi. Ces problèmes sont interdépendants parfois entrelacées dans un

système. Face à cette situation les paysans et acteurs du développement mènent de multiples tentatives d'adaptation allant du «reflexe» à la «réflexion»30

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30 Nous utilisons les deux termes «reflexe» et «réflexion» au sens figuré, Exemple de forme d'adaptation reflexe : migration, exploitation forestière (dans ce cas généralement les populations, seuls acteurs et tournent vers d'autres activités autres que l'élevage) «réfléchis » quand il s'agit des populations avec les différents acteurs du développement (Etats, ONG) qui recherche une solution passant par l'agriculture.

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3e PARTIE

LES STRATEGIES D'ADAPTATION

Différents acteurs ont joué chacun un rôle pour faire sortir Mont-Rolland de la crise agricole. Ainsi, les paysans eux-mêmes, à moins de se résigner, se sont convertis dans d'autres domaines, à travers des actions parfois spontanées. De même, d'autres acteurs du développement, tels que l'Etat, les ONG et les organisations communautaires de base ont initié plusieurs programmes d'adaptation, parfois insignifiants aux yeux des populations à cause du manque de résultats estimables dans le domaine agricole.

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Chapitre V : Les stratégies d'adaptation adoptées

I - La priorité à la scolarisation et la culture des plantes fruitières Aujourd'hui, les revenues agricoles assurent moins de 3 mois de nourriture pour les paysans de Mont-Rolland31 ; une situation qui s'est empirée au fil des années conduisant au découragement et renforçant l'exode des populations. Face à cette fuite les populations locales ont adopté différentes stratégies d'adaptations.

Si la règle était que l'enfant quitte l'école pour les travaux champêtres, quand ces derniers l'exigent, la crise agricole à partir des années 1970 a changé la donne : le diplôme prime sur la «terre». Aujourd'hui avec la transformation du CEM Brave Hyppolite construit en 1995 (avec un effectif de moins de 100 élèves au départ), en Lycée, le rêve de tout parent est de voir sont fils devenir salarié32 pour combler le gap des productions agricoles qui deviennent de plus en plus faibles. En effet, le lycée Brave Hyppolite qui polarise tous les écoles primaires de la Commune de Mont-Rolland, comptait 1154 élèves au cours de l'année scolaire 2013/2014 avec un faible taux d'abandon de 2% (BADJI Mamadou, 2014) 33 . Ainsi la péjoration climatique, favorisant la scolarisation des jeunes et l'exode rural, aura aussi comme conséquence une importante perte de main d'oeuvre favorisant aussi les conditions de l'émergence de cultures moins exigeantes en main d'oeuvre telles que les cultures fruitières.

La culture de plantes fruitières est l'une des activités alternatives, adoptées par les paysans. Sur les 150 ménages 98 possèdent, au moins, un verger de citrons ou de mangues soit 65%. Parmi les avantages des plantations fruitières selon les populations : elles n'exigent pas forcement une main d'oeuvre importante mais aussi sont plus durables que les céréales face à la variabilité pluviométrique. Ces manguiers et citrons constituent parfois une source de revenu important pour certains paysans qui s'investissent énormément, surtout pour protéger leurs champs des divagations de bétail. Cependant les plantes sont parfois exposées à la divagation des animaux et aux mouches des fruits qui réduisent les potentielles productions. La commercialisation des fruits reste moins rentable à cause des prix dérisoires qui sont fixés par les acheteurs (bana bana). Un autre problème de l'arboriculture fruitière est lié à l'absence

31 Pendant nos enquêtes la plupart des familles déclarant que leurs productions vivrières dépassent deux mois, affirment manger du riz tous les jours grâce aux revenues provenant essentiellement des apports des migrants.

32 Ici le mot salarié exclut le domaine agricole car l'agriculture moderne n'étant pas très développée au Sénégal n'est pas considéré aux yeux des paysans comme un domaine pourvoyeur d'emploi bien rémunérée ; des domaines comme l'enseignement, l'armée, la médecine ... sont parfois privilégiés par les populations

33 Entretien avec le Proviseur M. BADJI du lycée Brave Hyppolite

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de moyens de conservation et de transformation qui obligent parfois les paysans à vendre leurs productions, quelque soit le caractère dérisoire des prix.

Cependant à cause des menaces réelles et permanentes de divagation, cette culture ne réussit pas à tous les paysans. Aussi, l'exode rural n'est pas réservé à tout le monde et les déceptions aboutissent à un «retour à la case de départ». Ainsi certains paysans qui sont restés dans les villages se sont tournés vers la nature pour survivre.

II - Les produits de la végétation

L'activité «forestière» qui était pratiquée à usage seul, s'est intensifiée à cause de son caractère de plus en plus commercial et cela malgré une végétation de plus en plus steppique. En effet différentes plantes sont exploitées, pour être commercialisées localement mais aussi dans des villes comme Thiès et Dakar, soit pour leur utilité alimentaire, énergétique ou thérapeutique. Les feuilles de baobab, les écorces de Grewia bicolor, les fruits de Ziziphus mauritiana et les graines de Boscia senegalensis, sont parmi les plus exploitées.

Ainsi, les feuilles le baobab, dont la coupe entière était interdite par une loi traditionnel «koté» qui sanctionnait tout individu s'aventurant à la coupe des arbres, sont aujourd'hui la matière première de l' «industrie du lalo»34 .Selon les populations, les sécheresses des années 1970 ont dérogé plusieurs lois, car face à la sécheresse la coupe des feuilles des arbres avait été autorisée surtout pour nourrir le bétail. Mais aujourd'hui les feuille de baobab (Photo 2) : c'est de l'argent avant tout. Ainsi nombreuses sont les femmes qui s'activent dans cette activité qui leur permet d'assurer des dépenses quotidiennes.

34 Poudre de feuilles de baobab, utilisée comme épice dans la préparation du couscous, traditionnellement chez les Ndut.

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Photo 2 : Cette femme triant les feuilles de baobab déclare sous un ton ironique «Voila ma

récolte» Cliché Mbengue G.L.S Octobre 2014.

Quand au Ziziphus mauritiana (Pii en Ndut, Sidem en wolof) et au Boscia senegalensis (Baagné en Ndut), elles sont exploitées respectivement pour leurs fruits et graines. Si le Ziziphus mauritiana parvient à pousser sur toutes les parties de la Commune et particulièrement dans les zones peu fréquentées à l'exemple des champs abandonnés, le Boscia Senegalensis est en abondance dans les terres abandonnées du Tanghor. En effet selon les populations de Colobane Thiombane, si les fleurs des Boscia senegalensis étaient épargnées des papillons et criquets (Photo 3) elles fourniraient une production très importante de graine et joueraient un grand rôle alimentaire.

Photo 3 : A gauche : zone en jachère dans le Tanghor (où pousse un paysage de Boscia sengalensis) , à droite :Criquet se nourrissant des fleurs (réduisant les chances de production selon les populations) Cliché Mbengue G.L.S Octobre 2014, Octobre 2014

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Concernant les Grewia bicolor, (soone en Ndut et kel en wolof) qui sont concentrées aujourd'hui dans la forêt classée, leurs écorces sont exploitées de manière très intense, particulièrement, par les populations des villages de Colobane Thiombane et de Pallo. Certaines femmes affirment leur dépendance à l'exploitation de ces écorces de «soone» aux vertus thérapeutiques, qu'elles retrouvent souvent à plusieurs kilomètres de leurs domiciles, afin de les vendre à Thiès, après transformation, pour survivre surtout lors des mauvaises campagnes agricoles.

III - Le rôle des acteurs du développement : Etat, ONG et Organisations Communautaires de Base

Dans la Commune Rurale de Mont-Rolland, les tentatives ont été multiples, depuis que les populations ont compris que l'adaptation passe par la redynamisation de l'agriculture, et non par la sacralisation de la migration et de l'École35. Ainsi différentes structures s'investissant dans l'agriculture telles que le Comité de Gestion pour le Développement de Mont-Rolland (CGDM) en 1992, la nouvelle36 Coopérative Agricole de Mont-Rolland (COOPAGRIM) en 2001 furent initiées. C'est à travers ces structures que les populations ont sollicité les ONG et l'Etat dans le cadre de programmes d'adaptation qui tentent tant bien que mal à accompagner les paysans dans la recherche de solutions alternatives. Des actions marquées plus par des échecs que des par des réussites. Une situation qui donne aujourd'hui aux paysans, une mauvaise image de l'Etat et des ONG créant parfois une situation de méfiance voire même de mépris.

III - 1 - Le rôle de l'Etat

D'abord, selon les populations le rôle de l'Etat dans l'adaptation se limite toujours qu'à la

«distribution sporadique de vivres de soudure et qu'aucun acte concret n'a jamais été mené pour les faire sortir de la crise agricole». Pourtant en 2005, dans le cadre de développement du secteur agricole, l'Etat du Sénégal a réalisé, le bassin de Mont-Rolland sur le site de Tivigne Tanghor. Son objectif principal, c'est de fournir de l'eau pour l'arrosage des périmètres en aval, Malheureusement sa construction fut un échec. En effet, le bassin n'a respecté qu'un seul critère sa capacité à capter l'eau alors que le critère le plus important c'est-à-dire la possibilité d'exploitation n'a pas été prise en compte de manière sérieuse ; le bassin

35 Notre référence à l'Ecole, ne tient pas en compte des formations liées a l'agriculture comme l'agronomie qui sont presque inconnue ou sans intérêt pour les populations locales, pour eux aller à l'école c'est tourner le dos à l'agriculture afin d'embrasser d'autres métier (Être dans un bureau ou enseigner)

36 Une coopérative agricole existait dans les années 1950 et jouait surtout le rôle de banque de prêt en semence et particulièrement d'arachides car pour les cultures vivrières les paysans eux même étaient à mesure de sélectionner et de garder les graines de mil (souna et sorgho), de niébé et de maïs.

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est construit dans une zone «non cultivable»37, coincé entre une zone pierreuse et de calcaire et les villages du centre, alors que se sont ces mêmes eaux qui ruisselaient jusqu'aux bas fonds pour alimenter les marigots. «Pourquoi le bassin n'a pas été construit dans les bas fonds pour qu'on puisse arroser nos tomates?» Voila la question que se posent la majorité des populations aujourd'hui. Son empoissonnement fut aussi un échec à cause du tarissement observé en saison sèche. Aujourd'hui une poignée de paysans y pratiquent le maraîchage sur de très petites parcelles ; car l'ensemble des parcelles exploitables autour du bassin sont inférieures à 1ha si on exclut le lit du bassin. Avec un réservoir initial de 180 000m3, son ensablement au fil des années a forcement diminué sa capacité de rétention.

Photo 4 : Bassin de rétention de Mont-Rolland

Cliché, G L S MBENGUE, 2013

En outre, les jeunes du village de Pallo avaient bénéficié d'un Projet de maraîchage grâce à un crédit du Fond Nationale de Promotion de la Jeunesse (FNPJ). En 2003, le maraîchage se développait autour du Forage de Pallo et chaque jeune devrait payer 10 000 F CFA pour l'exploitation d'une parcelle et cet argent servait à payer la dette. En 2004, beaucoup de jeunes de ce village y restaient pendant la saison sèche pour pratiquer le maraichage. Ainsi le projet freinait de manière efficace l'exode rural jusqu'au moment où le manque d'entretien a provoqué une panne du forage qui met un coup d'arrêt au projet. Des experts se sont déplacés

37 Cette ancienne zone de Sorgho est en jachère non organisée et est marquée par des cuirassements et ravinements.

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en 2012, mais recommande la construction d'un nouveau forage à quelques mètre, ce qui requiert des moyens financiers énormes.38

III - 2 - Le rôle des ONG

Exceptées les actions de la CARITAS SENEGAL, les actions des ONG se réalisent rarement en solo mais, pour la plupart du temps, en partenariat avec les OCB (Organisations Communautaires de Base). L'ONG CARITAS SENEGAL est l'une des premières ONG qui s'est investie dans la zone. Et pour les populations, elle joue plus un rôle d'assistance sociale (adduction d'eau potable, distributions de denrées alimentaires) qu'un rôle d'investisseur dans l'agriculture, jusqu'à la proposition d'un projet dans les Yéhé, au début des années 2000, dont la non concrétisation montre bien les limites des méthodes adaptation proposées aux populations. En effet, le souhait de vouloir redistribuer l'espace agricole du «Yéhé », pour que toute personne le désirant puisse bénéficier du projet, n'a pas été du goût des paysans qui sont en possession de ces terres. Voila la raison principale du blocage d'un projet, malgré la construction d'un forage. En effet cet espace est l'une des principales zones les plus rentables pour les paysans qui y exploitent le maïs et la tomate. Cependant à cause du déficit d'infrastructures cette partie des bas-fonds aux sols hydromorphes demeure sous-utilisée.

III - 3 - Le rôle des Organisations Communautaire de Base

Quand aux principales Organisations Communautaires de Base s'activant dans la zone, elles sont nées des flancs du Comité de Gestion pour le Développement de Mont-Rolland (CGDM), qui fut la structure qui a plus suscité une adhésion massive des populations. Créé en 1992, sous la direction de Yves Lamine Ciss, le CGDM dont le principal objectif était : la reconstitution du tissu social, a joué un rôle important dans la mobilisation des populations après plusieurs années de crise agricole débouchant sur une crise sociale. La création de l'Union des Groupements de Femmes (UGF) qui regroupe l'ensemble des groupements féminins de la Commune de Mont-Rolland illustre l'un de leur oeuvres à travers un financement en collaboration avec ENDA /3D. Les efforts sur plan environnemental : (lutte anti érosive) et les tentatives sur le domaine agricole n'ont pas eu d'importants effets sur les productions agricoles. Aujourd'hui le CGDM n'existe plus et il a été remplacé par dans son rôle par le COOPAGRIM.

La Coopérative Agricole de Mont-Rolland (COOPAGRIM), créé en 2001, a surtout opéré dans le domaine des crédits en semences, intrants (engrais et produits phytosanitaires ...) et financiers avec un intérêt de 2% par mois payable en 6-8 mois. Cependant la pluparts des

38 Selon le chef de village de Pallo Dominique MBENGUE la construction du nouveau forage est en cours

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adhérents se sont aujourd'hui désengagés et particulièrement pour cause de dettes en intrants agricoles. Pour eux, le système de remboursement consistant à une hausse sans cesse de la dette en cas de retard de paiement, sans tenir compte de la réussite ou non des campagnes agricoles, est insupportable. D'autres paysans estiment que, à leurs créations les OCB font des propositions et des engagements qu'ils ne respectent que pendant leurs premières années d'existence. Ce qui favorise parfois une ambiance de méfiance et de pessimisme.

Face à cette situation, nombreux sont les paysans qui ne s'adhèrent plus aux activités du COOPAGRIM. Aujourd'hui, la COOPAGRIM est en crise, car en plus de ses moyens financiers limités, cette structure gère plus de 8 millions de crédit impayés. C'est dans ce contexte qu'elle a fini par fusionner avec les autres coopératives de l'arrondissement de Pambal pour constituer le COORAP et est devenue aujourd'hui une antenne de cette dernière dans le but d'une rationalisation des efforts des différentes coopératives de l'arrondissement de Pambal39

Aujourd'hui le projet «Soutenons les familles paysannes pour plus de Souveraineté Alimentaire» financé par la Coopération Belge, par l'entremise de l'ONG Belge Aide au développement Gembloux (ADG) en partenariat avec Union des Groupements de Promotion Féminine (UGPF) de Mont-Rolland suscite un intérêt auprès des paysans. «L'objectif spécifique est de renforcer la souveraineté alimentaire grâce à une intégration durable de l'agriculture familiale dans les dynamiques de développement local concerté.»

Ce projet dont les familles paysannes pauvre sont parmi les principales bénéficiaires directs a débuté depuis 2011 avec un financement de 6 millions pour 3ans. Pendant la première phase de 2011-2013, l'ADG-UGPF a soutenu, en 2011 les filières mangue et maïs. Sur les services rendu les paysans ne fournissait qu'un apport de 1 /4, le reste est un financement sous forme de fond non recouvrable. Jusque là, les 6 millions financés pour trois ans ne parviennent pas à couvrir les demandes de la première année. Ainsi en début 2014, pour le nouveau financement l'ADG-UGPF a décidé de changer les règles en instaurant le prêt avec un intérêt de 5 % remboursable en un an à la place de l'offre subventionné pour «pouvoir renouveler son action annuellement» 40 .Ainsi dans le cadre du nouveau financement 2014/2016, 52 houes occidentales, 2 houes Sine, 2 semoirs, 2 tonnes d'urée, des semences et produit phytosanitaires ont été attribués aux paysans.

39 Yves LAMINE CISS maire de la Commune de Mont-Rolland, il fut initiateur premier président du CGDM, initiateur du COOPAGRIM

40 Ibrahima MBENGUE, Contractuel de l'UGF

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Cependant dans une situation de précarité et un contexte de variabilité pluviométrique, jusqu'où les populations s'assureront de pouvoir payer ces dettes avec un intérêt de 5% tandis que l'ex COPAGRIM avait perdu une grande part de ses fonds à cause de l'endettement. N'est-il pas opportun pour tout organisme qui veut soutenir les paysans ou développer l'agriculture de manière générale de solutionner d'abord le problème de l'eau ? Tout ce questionnement illustre la problématique de l'adaptation dans la Commune de Mont-Rolland.

L'absence d'une étude approfondie de la crise agricole, le manque d'expertise des acteurs, l'inconstance de la démarche, le manque d'engagement des populations et parfois d'une décision concertée entre les différents acteurs sont parfois les principaux facteurs d'échecs des programmes d'adaptation. Les points de vue des paysans eux mêmes, qui sont les meilleurs techniciens de l'espace sont parfois ignorés par les «experts» étatiques ou des ONG.

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Chapitre VI : Les perspectives des stratégies d'adaptation

Les perspectives des stratégies d'adaptation doivent être guidées par une réflexion basée sur les potentialités naturelles, accompagnées d'une étude minutieuse des problèmes de productions, mais aussi, des facteurs bloquants d'une adaptation durable.

Le «retour à la terre» est, aujourd'hui, le cri du coeur lancé par les politiques ainsi que par une grande partie de la population rurale du Sénégal. Cette idée est partagée en grande partie par les populations de l'ex Communauté Rurale de Mont-Rolland. Cependant la question du «Comment?» doit-on articuler ce retour vers l'agriculture, dans le contexte actuel d'une pluviométrie marquée par son irrégularité et la fréquence de séquences sèches, dans une Commune Rurale dominée par une tradition de cultures pluviales, se pose. Ainsi, la plupart des propositions qui émanent des populations de la Commune de Mont-Rolland sont liées au règlement de la disponibilité de l'eau allant des plus pessimistes aux plus optimistes : «Construction de forage à usage agricole», «adduction d'eau dans le domaine des champs», «Réduction du prix de l'eau», «Projet de maraichages pour les jeunes», «Acceptation des projets des promoteurs privés»(agriculture irriguée) voire «espérer une bonne pluviométrie». En dehors du manque d'eau, le problème de la mécanisation est aussi décrié. Cependant nombreux sont les paysans qui sont très réticents quant à l'utilisation des engrais chimique et ne pensent pas qu'elles peuvent apporter une solution durable.

I - La Disponibilité de l'eau

En effet le retour vers l'agriculture dans la Commune de Mont-Rolland requiert, aujourd'hui, le règlement du problème de l'eau dans un premier temps. Autrement dit la maitrise de l'eau est essentielle pour une agriculture rentable, dans ce contexte de péjoration pluviométrique. D'abord, une sensibilisation des populations sur la pluviométrie de la zone afin de permettre aux populations de mieux comprendre le cycle saisonnier de l'hivernage et la nécessité de recourir à une agriculture non pluviale. Cela doit être accompagné par la mise en place d'infrastructures de base pour palier au déficit pluviométrique. Par exemple l'implantation de forages à usage agricole, dans les différents secteurs exploitables de la Commune de Mont-Rolland et l'aménagement de zones de captage des eaux de ruissellement pendant l'hivernage pourraient, en effet, réduire considérablement les effets de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles par l'accroissement de la disponibilité de l'eau. Les semences et intrants avant l'eau c'est «la charrue avant les boeufs». Autrement dit la non-disponibilité de l'eau

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bloque toute forme d'adaptation agricole. Ainsi pour éviter l'endettement sans succès des paysans, en semences et intrants, dans le contexte d'une variabilité pluviométrique, les efforts doivent se consentir d'abord, pour un règlement du problème de l'eau ; c'est-à-dire rendre l'eau disponible, au moins sur certains domaines agricoles. Cela permettra de sécuriser les paysans afin de s'assurer d'une production régulière. Ainsi une telle situation pourrait créer les conditions d'une croissance de la production.

La réalisation des aménagements et de toutes les actions connexes mérite d'abord une réponse à la question du «» et du «Quand». Ainsi une réorganisation de l'espace, accompagnée d'une articulation des actions, est plus que nécessaire pour une agriculture en progrès.

II - La réorganisation de l'espace agricole

La terre étant un support de développement, une structuration bien adaptée la rendrait non seulement plus valeureuse, mais aussi y favoriserait une vie plus harmonieuse. Et pour ce, un SIG Participatif de la localité, à partir duquel une réorganisation du terroir avec les paysans, permettra à ces derniers d'avoir un meilleur aperçu des potentialités de leur Commune. En effet, un Plan d'Occupation et d'Affectation du sol (PAOS) a été lancé le 19 Aout 2014 par la Commune de Mont-Rolland. Ce plan visant une décision consensuelle du découpage du terroir en zone d'agriculture, d'élevage, d'habitats, d'industrie ou d'autres activités, pourrait permettre une meilleure gestion des terres et une redynamisation de l'agriculture en permettant une bonne identification des zones potentielles pour les cultures irriguées et une meilleure prévention des échecs ; par exemple l'échec du bassin de rétention de Mont-Rolland pourrait être évité ; mais aussi en réglant un problème majeur : la divagation. En effet, l'un des principaux objectifs du PAOS est de régler le conflit agriculteurs-éleveurs à travers une charte qui sera établie au terme du plan41. Cependant l'établissement de chartes suffira-t-elle dans un contexte de sous exploitation des terres à empêcher les troupeaux de pénétrer les grandes surfaces en jachère ou bien même, réduire les dommages causés par les oiseaux et insectes ? Ne doit-on pas aller vers une articulation des actions, pour leur réussite ?

En effet il faudra sensibiliser les populations à la réoccupation des jachères, pour un PAOS efficace. Autrement dit, la sensibilisation pour la réoccupation de l'espace agricole doit accompagner le PAOS, afin de réduire les risques d'échec. Ainsi, l'exploitation de grandes surfaces agricoles pourrait non seulement éviter une exposition des champs à une divagation des troupeaux, mais aussi réduire les dommages causés par les animaux aussi bien en période de semis qu'en période de murissement des graines, notamment par les oiseaux et insectes

41 YVES LAMINE CISS, maire de la Commune de Mont-Rolland (entretien Octobre 2014)

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car cela entrainerait une diminution du ratio par unité de surface. Ces dommages sont souvent à l'origine à la fois d'un faible développement des plantules et de faibles rendements qui découragent les paysans à renouveler leurs emblavures, renforçant du coup les effets de l'irrégularité de la pluviométrique.

De manière pratique, ce retour à la terre peut s'effectuer par l'accompagnement de ceux qui sont disposés à cultiver leurs champs, et pour ceux qui ne le sont pas, de trouver des méthodes de prêts, ou d'affectations obligatoires, dont les conditions seront fixées dans une ambiance de collaboration des différents acteurs, car nombreux sont ceux qui disent aujourd'hui «touche pas au champ de mon grand-père» sans y mener aucune activité pendant une, voire des dizaines d'années, malgré loi 64-46 du 17 juin 1964 qui déclare que la terre est inaliénable et doit être allouée aux sénégalais susceptibles de la mettre en valeur. Ainsi la question du foncier demeure primordiale pour redynamiser notre agriculture.

En outre, beaucoup de projets d'agriculture privés ont été réfutés par les paysans, qui ont refusé de livrer leurs champs, allant des propositions les moins attractives aux plus alléchantes. Quelques refus sur une centaine de paysans sont capables de bloquer l'implantation d'un projet dans cette société égalitaire où chaque individu représente presque en lui-même un «véto». Récemment en 2013, selon Pape Diène42, la location des terres cultivables à Loukouss fut bloquée par le refus de quelques paysans alors que le promoteur avait proposé l'aménagement de deux espaces, dont l'un, équipé d'un forage sera sous la propriété des paysans. La contradiction réside dans le fait que ces populations qui mènent une vie précaire, finissent toujours par regretter le non aboutissement des projets à cause du refus de livrer les terres. Les principales causes sont l'attachement culturel à la terre, la méfiance vis-à-vis des promoteurs privés mais aussi la propriété individuelle des champs qui requiert en cas de projet une décision consensuelle de tous les propriétaires.

Aujourd'hui, face à une telle situation, la formation d'un comité d'accueil et d'étude des projets agricoles, composé de tous les acteurs locaux et de techniciens spécialisés pourrait aboutir à la concrétisation d'une première entreprise agricole privée digne de ce nom.

Ainsi l'intégration de l'agriculture d'entreprise, à coté de l'agriculture familiale, avec la création d'emplois, réduirait beaucoup les effets de la pauvreté. Cela n'est pas éloigné de l'idée décrite dans une méthode mixte consistant à recourir à l'agriculture d'entreprise tout en

42 Résident du village de Loukhouss et ancien Président de la Communauté Rurale de Mont-Rolland

81

sécurisant le paysan en faisant de lui un salarié mais aussi en lui aidant à préserver sa fibre verte ou sa ruralité par l'attribution d'un lopin de terre qui pourra servir comme «jardin du dimanche». (A NDIAYE, 2011). En effet, une méthode semblable à ce dernier est entrain même d'être mise en place dans le cadre d'un projet piloté par l'Agence Nationale d'Insertion et de Développement Agricole (ANIDA). C'est dans ce cadre que le conseil local de développement, présidé par le sous-préfet de Pambal a adopté le 10 avril 2014 ce projet de mise en place d'une ferme agricole dans la zone de «Yéhé» pour les jeunes de Mont-Rolland. Ainsi ces paysans bénéficieront certes d'un certains nombre d'emplois, mais ils auront l'occasion de mener leurs propres activités paysannes dans d'autres secteurs qui ne sont pas concernés par le projet. Ce projet de l'ANIDA qui concerne 100ha, dont 50ha attribués à un promoteur privé, est repris dans la même zone du Projet CARITAS qui avait échoué et a aussi suscité quelques refus : deux oppositions sur une vingtaine d'intervenants lors de son adoption (Commune de Mont-Rolland, 2013). Des oppositions qui justifient que le débat n'est pas encore clos sur le foncier qui doit être étudié et statué au niveau local dans la mesure où les lois nationales auront toujours la difficulté de prendre en compte de manière scrupuleuse les particularités locales. Cependant, ce projet apprécié par une grande majorité de la population va démarrer par une phase expérimentale sur une surface de 6 ha, avec la création d'une trentaine d'emplois au moins, dont les aménagements viennent de débuter.

III - Le Renforcement des compétences locales

Si la décentralisation a un souci économique, doit-elle continuer de se passer financièrement du domaine agricole dans le les Communes à vocation purement rurale ? Selon le maire de la Commune de Mont-Rolland, le non transfert des compétences en matières d'agriculture réduit leurs chances des mener en tout indépendance des actions43 efficaces et durables sur ce plan.

En effet, l'Etat à travers la reforme administrative de 1990, qui a abouti à un transfert de neufs domaines de compétentes aux collectivités locales a maintenu une logique interventionniste sur les politiques économiques et par évidence sur la politique agricole. Ainsi au fil des années les opérations de l'Etat ne sont presque jamais en phase avec les préoccupations des paysans de Mont-Rolland et dans ce cadre les exemples sont multiples, allant du bassin de rétention aux subventions en semence inadaptée. Ainsi sous son propre contrôle, l'Etat doit pouvoir faire de l'agriculture une compétence «partagée»44 voire transférée. Cela permettrait aux autorités locales, d'opérer des financements ciblés à la base, en s'inspirant des réalités

43 Entretien avec YVES LAMINE CISS le maire, 2014

44 Pour une politique agricole concerté

82

socioéconomiques locales, et du coup aider, par exemple, les structures telles que les groupements féminines, les «Morom»45 et autres associations dans la réalisation de projets agricoles.

Ainsi à travers une démarche ciblée, la Commune pourra doter les personnes ou organes locaux, biens imprégnés dans le domaine agricole, de moyens financiers mais aussi de superficies de production agricole qu'ils pourront être à mesure d'exploiter de manière efficiente. Le slogan «1 morom une petite ferme, un groupement féminin une grande ferme » peut être réalisable dans la mesure où la plupart des «morom» et groupements à travers des cotisations parviennent à collecter des sommes importantes qu'ils pourraient investir dans l'agriculture surtout si les conditions préalables sont réunies. En effet, ces groupements et «morom» malgré leurs énormes ressources financières ne croient pas qu'un investissement agricole soit aujourd'hui la meilleure solution, car en plus de la péjoration climatique les difficultés qui sont parfois rencontrées par ceux qui tentent l'expérience ne sont guère négligeables. Par exemple, le Groupement des Femmes du village de Ndiaye Bopp (GFNB) dispose d'un champ où il pratiquait une culture mixte : pluviale et maraichage, à travers un système de «mbaye seddo» ; autrement dit quelques employés sont recrutés pour le travail sur la base d'un partage des bénéfices entre les employés et le groupement. Selon la présidente du groupement en plus de l'absence des pluies, la cherté du tarif de l'eau demeure leur principal problème, car la SDE (Sénégalaise Des Eaux) ne leur a pas établi un tarif maraicher. Ce groupement qui compte au moins 300 femmes a eu à cultiver le sorgo, le gombo et le concombre pendant la campagne agricole de 2012/2013. A cause des difficultés rencontrées sur le plan agricole, les 4 millions de francs CFA qui étaient en caisse ont été totalement redistribués aux dix sous-groupes du groupement en 2013 pour que ces derniers trouvent indépendamment leur manière de travailler et cela au bout de 8 mois. A la fin de ce délai un versement sera effectué au profit du grand groupement. (Awa FAYE, présidente GFNB, 2014)46

Aujourd'hui, chaque village possède en moyenne une quinzaine de classes-d'âges (avec des effectifs parfois importante dépassant 30 membres et cela en fonction des villages) ; et au moins un grand groupement féminin par village, sur les 18 que compte la Commune. Il y a alors plus de 18 groupements féminins et 270 classes d'âge au moins. En effet, ces groupements et «morom» ont des ressources financières et humaines sur lesquelles les

45 Association regroupant des individus qui ont à peu prés le même âge et parfois de même sexe le mot «Morom» fut utilisé en 1970 par Charles Becker qui y relate le rôle important joué par les «morom» dans la conversion aux religions révélées (catholicisme et Islam) contribuant à l'abandon massif des religions traditionalistes.

46 Entretien avec AWA FAYE , présidente du Groupement féminin de Ndiaye Bopp

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autorités locales et publiques doivent pouvoir compter pour relever le défi d'un «retour réussi vers la terre». De même les groupements féminins et associations peuvent représenter un potentiel énorme pour le développement du maraichage.

IV - Promouvoir le maraîchage

Le maraîchage est dominée par la culture des tomates dans les bas-fonds, en contre saison froide et en décrue. Cette pratique est l'une des principales alternatives face aux mauvaises campagnes agricoles de l'hivernage. Sur l'ensemble des superficies exploitées à usage agricole, les 39 % sont dominées par le maraîchage. Et cela cachent une triste réalité de la prédominance de la culture des tomates ; 88 % des surfaces maraichères, 47 aujourd'hui confrontée à d'énormes difficultés, telles que le tarissement précoce des marigots juste après l'arrêt des pluies. Les populations sont aujourd'hui obligées de transporter l'eau de leurs domiciles vers les champs ; une pratique qui recommande parfois la disposition d'un moyen de transport. Un autre problème de la culture des tomates à liée à la faible productivité des variétés cultivées, combinée aux prix dérisoires qui sont parfois proposés aux paysans. A cette pratique, s'ajoute la culture de l'aubergine, des courges, des choux, du concombre et des salades. Ces dernières qui sont considérées par les paysans comme les véritables cultures maraichères, occupent une infime partie du territoire. La plupart de ceux qui s'aventurent au maraîchage accusent la cherté des tarifs en eau qui a fini par décourager pas moins d'un. Aussi, vu le manque de moyens, cette activité requiert un investissement physique énorme et a besoin d'une main d'oeuvre en permanence. Par contre cette activité est prometteuse, vu que sur plus de 40% de la superficie de la zone, le sol est riche en argile et adapté aux cultures maraîchères.

Le développement de cultures maraîchères et des vergers pourrait être d'un apport important dans le pouvoir d'achat des populations de la Commune de Mont- Rolland. En effet, située aux abords de la zone des Niayes, la Commune de Mont-Rolland est caractérisée par un faible développement des pratiques maraichères, comparées à leur développement fulgurant dans la Commune de Notto Gouye Diama qui dispose d'ailleurs d'un grand marché de légumes et de fruits, à sa limite nord. La modernisation de l'agriculture de manière générale stimulera fort probablement le développement du maraîchage ; par exemple la variation des modes d'approvisionnement en eau dans les bas fonds avec le développement des cultures irriguées (méthode d'aspersion et méthode goutte à goutte) facilitera la disponibilité de l'eau qui est le

47 PAOS 2013

84

moteur du maraichage. Par exemple, la construction d'un bassin de rétention à côté d'un forage permettrait de multiplier les modes d'approvisionnement en eau.

V - L'assistance de l'Etat et des ONG

L'accompagnement de l'Etat et des ONG pour la mise en place d'un certain nombre de conditions faciliterait la redynamisation du secteur agricole dans la Commune de Mont Rolland et de manière à accroître les productions. Et pour cela il faudra : un appui rationnel en semences, intrants et en matériels agricoles mais aussi une assistance à la formation. Déjà l'implantation du Centre de Formation Professionnel et Technique de Mont-Rolland par le Ministère de la Formation Professionnelle de l'Apprentissage et de l'Artisanat avec des filières agricoles suscite un espoir du point de vue formation. Ensuite, le soutien en intrants peut aussi être un élément déterminant, la qualité des intrants surtout demeure importante, un test au préalable pourrait beaucoup servir. Enfin l'utilisation de matériels agricoles plus adaptés et plus efficaces serait profitable à l'agriculture car la plupart des paysans ne possèdent que de petits matériels agricoles. Aujourd'hui 67%48 des ménages enquêtés ne disposent d'aucune machine en 2013, 33 % disposent de houes occidentales tandis que seul 10% des ménages disposent d'un semoir. Aujourd'hui 5 semoirs subventionnés par l'Etat et faisant partie du quota pour la Commune de Mont Rolland n'ont jusqu'à présent trouvés preneurs et sont toujours parqués à Tivaouane (Robert Diouf 2014) ; cela justifie encore une fois de plus la faiblesse des moyens financiers dont disposent ces populations mais aussi la non maitrise des priorités des paysans par l'Etat. En effet, les grands moyens comme les tracteurs sont inexistants. Du fait de la faiblesse des moyens financiers, la présence de quelques grands matériels, sous possession collective ou en location pourrait être un apport aussi bien pour l'agriculture sous pluie que pour le maraîchage.

Aujourd'hui , au plan national, avec l'implantation du projet des domaines agricoles communautaires qui sera financé à hauteur de 100 milliards selon les pouvoirs publics, l'espoir est permis. Ce projet coordonné par le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), visant la création de plus de 100 000 emplois, a pour objectif de faire de l'agriculture «le premier pourvoyeur d'emplois et le moteur de la croissance économique»49. Ainsi 9 domaines ont été ciblés y compris le domaine agricole dénommé «axe

48 Sur les 150 ménages enquêtés seul 47 possèdent au moins une machine fonctionnelle

49 Selon les pouvoirs publics, expression que l'on retrouve régulièrement dans le discours du président, du premier ministre, ...

85

Mont-Rolland /Pout». L'espoir est permis, même si des questions sur le foncier sont à éclaircir telles que le sort réservé à la forêt classée de Pout qui occupe une grande partie de cette axe.50

En somme pour un retour réussi vers les terres, il faudra une solution envisagée dans le long terme, qui ne pourra pas se réaliser sans l'accompagnement des pouvoirs publics, reliant une dimension nationale et une dimension locale réconciliant une vision socioculturelle et une vision futuriste. Contrairement aux différents programmes étatiques et privés, parfois à caractère spontanés et immédiats qui se sont succédés avec des succès mitigés malgré d'énormes investissements financiers de la part de l'Etat (GOANA, Plan REVA). Pour un nouveau départ il faudra un courage politique pour un investissement visant une solution durable.

Conclusion partielle

Partant de notre objectif principale qui est de comprendre comment la variabilité pluviométrique impacte sur les productions agricole dans la Commune de Mont-Rolland, l'étude a confirmé notre hypothèse car la variabilité pluviométrique a eu des impacts négatifs sur les productions agricoles. Néanmoins cette situation de péjoration climatique à favorisé des facteurs secondaires aggravant la crise agricole. Plus encore nous sommes rendu compte qu'en réalité l'inaccessibilité à l'eau est l'un des principaux éléments qui bloquent les stratégies d'adaptation, car contrairement à l'illusion d'une dégradation généralisée des terres, la Commune de Mont-Rolland dispose de terres capables d'une importante productivité sans utilisation intense d'intrants. L'avenir de cette zone peut se passer par la promotion d'une agriculture moderne, irriguée, mixte avec la pratique de cultures céréalières, maraîchères et fruitières, dans une optique de transformation sur place. Une situation qui pourrait insuffler un développement économique durable de la nouvelle Commune de Mont-Rolland.

50 Selon le décret n° 2006 -1335 du 27 novembre 2006, 897ha de la forêt de Pout sont déclassés au profit de Sérigne Saliou MBacké, Khalife général des Mourides. Et le décret n° 2008- 1431 du 12 décembre 2008, 804ha de la forêt de Pout sont déclassés, dont une grande partie allouée à une société industrielle : Dangote Industrie. Selon le maire de la Commune, cette dernière entreprise a érigé une carrière de 70ha dans la forêt classée dont 50ha dans la Commune de Mont-Rolland.

86

Conclusion Générale

L'évolution de la pluviométrie depuis les années 1950 est marquée par une rupture au début des années 1970, avec l'enregistrement des déficits extrêmes. Depuis lors les fluctuations pluviométriques ont eu des effets sur les productions agricoles qui sont devenues de plus en plus irrégulières avec une tendance à la baisse. En effet de même que le total pluviométrique, le nombre de jours de pluie et les séquences sèches ont influé sur les productions agricoles. D'autres facteurs tels que les fluctuations des emblavures et des subventions ont eux aussi eu des impacts sur l'évolution des productions agricoles. Dans la Commune de Mont-Rolland, cette crise agricole qui s'aggrave d'une année à l'autre, a été caractérisée par une baisse des rendements, des productions faibles, l'abandon des champs, une baisse des revenues. Cette situation a conduit à un l'exode rural massif et au renforcement de la scolarisation des enfants.

Néanmoins certaines populations ont adoptés des stratégies alternatives à l'exemple des cultures fruitières. Des tentatives de la part de l'Etat et d'ONG et des OCB ont été notées, mais sont pour la plupart marquées par des échecs dus au manque de coordination et de vision globale. En effet la non disponibilité de l'eau est l'une des facteurs bloquant d'une adaptation durable.

Aujourd'hui, la construction d'une démarche technique et institutionnelle à la fois, réalisée avec, et pour les populations, pourrait être le fondement d'une nouvelle dynamique agricole. En effet, l'amélioration de la situation globale à travers la promotion d'une agriculture moderne, indépendante de la pluviométrie estivale, est possible par la promotion d'une agriculture irriguée. Cependant, l'Etat et les ONG ont un grand rôle à jouer dans la redynamisation de l'agriculture dans la Commune Rurale de Mont-Rolland. Une renaissance qui encouragerait davantage les paysans à s'investir dans l'agriculture ainsi que les nombreux ressortissants qui en disposent les moyens à investir dans la «terre de leurs ancêtres».

87

Liste des illustrations

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Proportion de données manquantes (lacunes) à la station de THIES 14

Tableau 2 : Les données du poste pluviométrique de Mont-Rolland 1951-1990 14

Tableau 3 : Les données agricoles et la pluviométrie du département de (2004-2013) 15

Tableau 4 : de répartition des quotas par zone 16

Tableau 5 : Classification de la sécheresse en rapport avec la valeur du SPI 18

Tableau 6 : Equivalents en kg des unités de mesure locale 20

Tableau 7 : Equivalence en kg /ha de semence 20

Tableau 8 : Effectifs du secteur de l'élevage 37

Tableau 9 : Evolution du nombre de jours de pluies à partir des données de 1951 à 1990 à

Mont Rolland. 42

Tableau 10 : classification des déficits et excédents par rapport à la Normale en %. 44

Tableau 11 : Evolution du début et fin de l'hivernage, Station de Thiès 46

Tableau 12 : Répartition des mois secs et humides à partir de l'Indice de Gaussen. 47

Tableau 13 : Evolution des productions agricoles de 2004 à 2013 49

Tableau 14 : L'occurrence des périodes sèches supérieures à 10, 15 et 20 jours de 2004 à 2013

60

Tableau 15 : Evolution de la pluviométrie et des productions agricoles de 2004 à 2013 61

Tableau 16 : Comparaison de la productivité moyenne de la décennie 1951-1960 et de celle de

la décennie 2004-2013 63

Tableau 17 : Les raisons d'abandon d'un champ en jachère « non organisée» 66

Liste des Figures

Figure 1 : Schéma du plan d'échantillonnage 17

Figure 2 : Circulation moyen des alizés au Sénégal 28

Figure 3 : Evoution moyenne annuelle de la direction dominante du vent 29

Figure 4 : Evolution annuelle de la moyenne journalière de l'insolation de 30

Figure 5 : Evolution moyenne de la température de 1977 à 2012, Station de THIES 31

Figure 6 : Evolution annuelle de la moyenne journalière de l'évaporation de 1980-2010. 31

Figure 7 : L'évolution annuelle de la moyenne mensuelle de la pluviométrie : 1960 -2012 32

Figure 8 : Evolution de la population de la Commune de Mont-Rolland (1988-2013) 47

Figure 9 : Evolution de la superficie des cultures pluviales de la Commune de Mont-Rolland

(1988-2013) par rapport à la superficie communale. 39
Figure 10 : Evolution Inter-annuel de la Fréquence en % de l'écart à la Normale

pluviométrique de 1960 à 2012 43

Figure 11 : Evolution inter-annuelle de la pluviométrie de 1960-2012 Station de Thiès. 45

Figure 12 : Evolution de l'écart à la moyenne l'indice pluviométrique de Lamb 45

Figure 13 : Evolution des productions du mil et des pluies de Tivaouane (2004- 2013) 51

Figure 14 : Evolution des productions de sorgho et de la pluviométrie (2004- 2013) 52

Figure 15 : Evolution des productions du mil et des superficies emblavées (2004- 2013) 53

Figure 16 : Evolution des productions et des superficies emblavées en sorgho (2004- 2013) 53

Figure 17 : Evolution des productions du mil et du nombre de jours de pluie (2004- 2013) 54
Figure 18 : Evolution des productions de sorgho et du nombre de jours de pluies (2004- 2013)

54

Figure 19 : Evolution des productions de niébé et de la pluviométrie (2004- 2013) 55

Figure 20 : Evolution des productions et de la pluviométrie (2004- 2013) 55

Figure 21 : Evolution des productions et des superficies emblavées en niébé (2004- 2013) 56

Figure 22 : Evolution des productions et superficies emblavées en maïs (2004- 2013) 56

Figure 23 : Evolution des productions de maïs et du nombre de jours de pluies (2004- 2013)

57
Figure 24 : Evolution des productions de niébé et du nombre de jours de pluies (2004- 2013

57
Figure 25 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluie (2004-

2013) 58
Figure 26 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluies (2004-

2013 59
Figure 27 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluie (2004-

2013) 59

Figure 28 : Croquis de l'évolution du territoire 66

88

Liste des Photos

89

Photo 1 : Pente en ravinement intense sur un versant de Mont-Rolland 25

Photo 2 : femme triant les feuilles de baobab déclare sous un ton ironique «Voila ma récolte»

72
Photo 3 : A gauche : zone en jachère dans le Tanghor (où pousse un paysage de Boscia sengalensis), à droite : Criquet se nourrissant des fleurs (réduisant les chances de production

selon les populations) 72

Photo 4 : Bassin de rétention de Mont-Rolland 74

Liste des cartes

Carte 1 : Situation de la Commune de Mont-Rolland 22

Carte 2 : Localités et réseau hydrographique de la Commune de Mont-Rolland 24

Carte 3 : Les sols de la Commune de Mont-Rolland 26

Carte 4 : Occupation du sol de la Commune de Mont-Rolland 35

90

Références bibliographiques

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7. www.occc.ch/reports/Extremereignisse/Secheresse, 2013

93

Annexes

Annexe 1 : Guide d'entretien

Localisation Village :

I ) Profil historique et l'occupation de l'espace

1- Date de fondation du village

2- Origine des premiers occupants

3- Origine du nom du village

4- Activité des premiers habitants l'état des ressources dans le passé

5- Nombre de quartiers du village

6- Nombre de ménages du quartier

7- Composition ethnique du village

8- Formes d'organisation spatiale

9- Niveau organisationnel de la population

10- Niveau d'équipement en infrastructures

II ) Identification des ressources naturelles

1- Types de ressources en eau

2- Types de sols utilisés

3- Types de plantes utilisées

4- Types d'animaux utilisés

III) Usage des ressources naturelles

1- EAU : usage domestique, usage économique, degré d'utilisation. y' Les eaux de pluies et leur usage dans l'agriculture.

y' Les sècheresses et leurs effets

2- Sols : usage domestique, usage économique, degré d'utilisation.

3- Végétation : usage domestique, usage économique, usage dans la pharmacopée, degré d'utilisation.

4- Faune : usage domestique, usage économique, degré d'utilisation.

I V) Gestion des ressources naturelles 1- Systèmes de production

94

Agriculture

Elevage

Autres secteurs économiques

2- Agriculture : Systèmes de culture

V' Principales plantes cultivées, vivrières, commerciales, maraîchères ...

V' Evolutions des cultures pluviales, Evolution de variétés exploitées

V' Evolution des surfaces emblavées

V' Evolution des pluies

V' Relation pluie et production

V' Assolement

V' Moyens de production, Les instruments, les machines, les engrais ...

V' Les problèmes liés aux productions

V' Existence d'un comité de gestion des problèmes agricoles

3- Elevage : Aire pastorale, Pâturages, Espèces élevées, Relations Agriculteurs/Eleveurs

4- Le commerce : Circuit de commercialisation, produits commercialisés, relations commerciales inter village

5- Existence ou nom d'un comité de gestion des ressources naturelles

6- Existence ou non d'équipements hydrauliques

7- Actions menées pour la gestion de l'eau

8- Actions menées pour la conservation des sols

9- Activités agro forestières et de reboisement

10- Les acteurs de la gestion

V) Evaluation de la gestion et perspectives

1- Fonctionnement des organismes chargés de la gestion

2- Leurs forces et faiblesses

3- suggestion pour une meilleure gestion des ressources naturelles

VII) Adaptation

1- Relation entre variabilité pluviométrique et baisse des productions

2- Les moyens d'adaptations utilisées jusqu'ici et leur efficacité

3- Les perspectives

95

Annexe 2 : Questionnaire

Nom de l'enquêté :

village :

telephone :

I-RESSOURCES NATURELLES : IDENTIFICATION, USAGES, ETAT

Comprendre le niveau d'exploitation des ressources naturelles

1.Pensez vous que les ressources naturelles sont importantes dans la Communauté Rurale

de Mont-Rolland ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

A -Eau

2.La pluviométrie est-elle importante en 2013 ?

|__| 1. Oui |__| 2. non
3.Existe-il des cours d'eau ?

|__| 1. Rivières |__| 2. Marigots |__| 3. néant

Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 4.leur existence est:

|__| 1. Permanents __| 2. non permanents |__| 3. néant
Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).

5.En 2013 les pluies étaient-elles ?

|__| 1. Régulières |__| 2. Intenses __| 3. Irrégulières |__| 4. non intenses

Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).

6.Quelles sont les contraintes liées à l'eau ?

|__| 1. Agriculture |__| 2. activités domestiques

Vous pouvez cocher plusieurs cases.

B -Sols

7.Quels sont les types de sols que vous cultivez ?

|__| 1. Dior |__| 2. Deck |__| 3. deck-dior |__| 4. argileux humifères
|__| 5. Halomorphes |__| 6. Ferrugineuses |__| 7. Latéritiques |__| 8. autres à préciser

Vous pouvez cocher plusieurs cases (6 au maximum).

8.Les sols sont-ils aptes aux types de cultures ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

96

9.Les types de sols retiennent-ils l'eau longuement ? |__| 1. Oui |__| 2. non

10.Quelle est la qualité des sols ?

|__| 1. Bonne __| 2. Moyenne |__| 3. mauvaise
11.Les sols subissent-ils ?

|__| 1. l'érosion éolienne |__| 2. Hydrique |__| 3. pollution chimique |__|

4.Autre |__| 5. Néant |__| 6. Pelguite |__| 7. nématode
1.Avez vous abandonné un champs ?

|_| 1. Oui |__| 2. Non

13.Si oui pour quelle raison ?

|__| 1. manque d'eau |__| 2. manque de main d'oeuvre |__| 3. mauvaises récoltes

|__| 4.manque d'investissement |__| 5. manque de moyen |__| 6. Dégradation
|__| 7. atres à préciser

Végétation

14.Y a-t-il des forêts ou des forêts classées ?

|__| 1. Oui |__| 2. non
15.Y a-t-il des aires protégées ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

16. Y a-t-il des boisements artificiels, des parquets ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

17.36) Avec quelles espèces sont faits les boisements ?

|__| 1. arbres fruitiers |__| 2. autres espèces
18.Quels usages faites-vous de la végétation ?

|__| 1. énergie domestique |__| 2. Consommation |__| 3. clôture artisanat

|__| 4. Commerce |__| 5. pharmaceutique

Vous pouvez cocher plusieurs cases.

19.Quels sont les espèces d'arbres qui ont disparu ?

|__| 1. Citez 3 au moins

20.Depuis quand ont-ils disparu ?

|__| 1. AVANT 1965 |__| 2. AVANT 1975 |__| 3. AVANT 1990 |__| 4. AVANT

2000 |__| 5. APRES 2000

21. Quelles sont les causes de cette disparition ?

|__| 1. Erosion |__| 2. manque d'eau |__| 3. Autres |__| 4.
surexploitation

97

|__| 5. feux de brousse surpâturages |__| 6. Cueillette |__| 7. autres (A

préciser)

II EVOLUTION DES PLUIES ET DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Mettre en relation l'évolution des pluies et celle des productions agricoles 22.Avez vous senti la variabilité pluviométrique ?

|__| 1. Oui __| 2. non

A -Pluviométrie

23.La pluviométrie était-elle importante ?

|__| 1. Oui __| 2. non

24.Avez vous observé une rupture des pluies de 1960 à nos jours ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

25.Si oui, en quelle année?

|__| 1. années 1960 |__| 2. années 1970 |__| 3. années 1980 |__| 4. années 1990

|__| 5. années 2000

26.Les pluies étaient elles ?

|__| 1. Régulières |__| 2. intenses

27.Si oui, avant

|__| 1. 1960 |__| 2. 1970 |__| 3. 2000

28.Avez-vous noté : une baisse des quantités de pluies par rapport au années 1960?

__| 1. Oui __| 2. non

B -Agriculture

29.Les surfaces emblavées ont-elles évolué ?

|__| 1. réduction| __| 2. Augmentation |__| 3. autre (à préciser)
30.Les variétés cultivées n'ont-elles pas évolué ?

__| 1. Oui |__| 2. non

31.Quelles étaient vos principales variétés culturales avant les années 1970 ?

|__| 1. Mil |__| 2. Maïs |__| 3. Arachide |__| 4. Sorgho __| 5.
gombo

|__| 6. Haricots |__| 7. Niébé |__| 8. Courge |__| 9. autre

Vous pouvez cocher plusieurs cases.

32.Quelles sont vos principales variétés culturales pendant la campagne 2012/2013 ?

98

|__| 1. Mil |__| 2. Maïs |__| 3. Arachide |__| 4. Sorgho

|__| 5.gombo

|__| 6. Haricots |__| 7. Autre __| 8. Courge |__| 9. niébé
Vous pouvez cocher plusieurs cases (7 au maximum).

33.Quelle est la quantité moyenne de vos récoltes en kg pour les différentes plantes pendant les 10 campagnes agricoles précédentes par unité de surface ? 34.Avez-vous subi une rupture de la production agricole dans les année s 1970 ?

|__| 1. Oui |__| 2. Non __| 3. sans réponse

35.Vos productions n'ont t-elle pas subit de rupture ces 5 dernière campagne à partir de lacampagnes?

|__| 1. Oui __| 2. non

36.Est-elle liée une baisse des pluies ?

|__| 1. Oui |__| 2. non
37.Si oui, comment ?

|__| 1. Dégradation des sols par érosion |__| 2. manque d'eau pour les plantes

cultivées |__| 3. retard du démarrage de l'hivernage |__| 4. pauses
pluviométriques |__| 5. autre (à préciser)

Vous pouvez cocher plusieurs cases.

38.Quelle était la moyenne de la quantité moyenne des récoltes pour chaque variété culturale pendant les années 1950 par unité de surface emblavée?

39.Pratiquez vous une autre formes d'agriculture?

|__| 1. Maraichage |__| 2. contre saison froide |__| 3. contre saison sec __| 4.

Fruitière |__| 5. Autre (à préciser)

Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).

40.Si oui partir de quelle année avez vous développé le maraichage ?

__| 1. AVANT 1970 |__| 2. après 1970 |__| 3. après 1990

|__| 4. après 2000

41.Si c'est le cas à partir de quelle année avez vous pratiquez les cultures fruitières ?

|__| 1. AVANT 1970 |__| 2. après 1970 |__| 3. après 1990 |__| 4. après
2000

42.Si vous pratiquez une ou d'autres types d'agriculture, citez le, ou les - avec leurs années de début de leurs pratiques.

43.Quelle est la quantité de vos productions pour les différentes formes de pratiques agricoles ? (citez pour chaque culture: Ex: mangue, tomate)

99

44.Depuis 1970, les superficies que vous avez emblavées ont elles évoluées?

|__| 1. Oui |__| 2. no

45.Combien d'ha avez vous cultivés en 2012/2013 par spéculation ?

|__| 1. Moins de 1 |__| 2. 1 | __| 3. 1,5 2 |__| 4. 2,5 |__| 5. 3 __|
6. plus de 3

46.Combien d'ha disposez vous ?

|__| 1. 0 |__| 2. Moins de 1 |__| 3. 1 __| 4. 1,5 2 |__| 5. 2,5

|__| 6. 3 |__| 7. 4 |__| 8. 5 |__| 9. plus de 5
47.Quel est l'emplacement du principal lieu d'exploitation en Km ?

|__| 1. 1 |__| 2. 1,5 |__| 3. 2 |__| 4. 2,5 |__| 5. 3
|__| 6. 3,5

|__| 7. 4 et +

III GESTION ET STRATEGIE D'ADAPTATION

Comprendre la gestion du secteur agricole, l'efficacité et les limites des méthodes d'adaptation

48.Existe t-il gestion et une adaptation efficace des populations face aux problèmes liées à l'agriculture ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

A -Eau

49.Faites vous des effort pour pallier au manque d'eau ? |__| 1. Oui |__| 2. non

50.Comment luttez-vous contre le manque d'eau ? 51.la dégradation des sols touche t'elle vos champs ? |__| 1. Oui |__| 2. non

B -Sols

52.Pratiquez-vous des activités de fertilisation ?

|__| 1. étables fumières |__| 2. Reboisement __| 3. Jachère

|__| 4. rotation des cultures |__| 5. engrais chimiques
Ordonnez 2 réponses.

53.Comment faites vous pour protéger vos sols ?

|__| 1. brise vent |__| 2. cordes pierreux |__| 3. piquets de bois |__| 4.

aucune action __| 5. autre

54.Utilisation des fumiers est-elle efficace ?

100

|__| 1. Oui |__| 2. non

55.Si non est-elle due à une insuffisance des quantités ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

56.Utilisation des engrais est t-elle efficace ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

57.Si non pourquoi?

|__| 1. Inadaptée |__| 2. ou insuffisante quantité

C -Agriculture

58.Le maraichage est-il

|__| 1. peu développé |__| 2. Développé |__| 3. ou trés développé?
59.Existe elle une introduction de nouvelles variétés culturales ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

60.Si oui, lesquelles?

61.Etes vous une fois adhéré à une coopérative qui fonctionne toujours?

|__| 1. Oui |__| 2. non

62.Etes vous toujours en relation avec cette coopérative sur le plan de vos activités agricoles ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

63.Qu'est ce que les ONG ont fait dans le secteur agricole ?

64.Jouent-elles un grand rôle dans la recherche de mesures d'adaptations ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

65.Quelle est la part de l'Etat et de la collectivité locale dans la recherche de solutions en matières agricoles?

66.L'Etat joue-elle un grand rôle dans la recherche de mesures d'adaptations ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

67.Les immigrés participent-ils à la recherche de mesures d'adaptation ?

|__| 1. Oui |__| 2. non

68.Si vous en connaissez, citez d'autres solutions pour résoudre les problèmes liés aux

productions agricoles.

69.Quelles sont les limites des solutions adoptés?

70.Quels équipements agricoles disposez vous?

|__| 1. Houe |__| 2. Hiller |__| 3. Semoir |__| 4. Tracteur |__| 5.

traction âne |__| 6. traction cheval |__| 7. autre à préciser
Vous pouvez cocher plusieurs cases (5 au maximum)

101

Annexe 3 : Les différentes saisons chez le paysan «Ndut»

Saison

Période

Activités Dominantes

Peutekoune

Mai - Juin

Fin de la rotation des bétails

Echanges et commercialisation, Préparation des champs pour l'hivernage Sacrifices et de libations pour une bonne pluviométrie

Lidj

Juillet- Septembre

Hivernage Travaux champêtres (des semis aux récoltes)

Sêk

Octobre- Décembre

Fête de la récolte. Congé

Soirée culturelles (libation pour remercier

« KO » (Dieu) pour la réussite de la saison des

pluies

Début de la saison des luttes

Yoh

Janvier-Avril

Divertissement (Lutte traditionnelle et Chasse)

Initiation des plus jeunes

Rotation du bétail dans les champs

SOURCE : CILSS (Comité Inter Etat de Lutte contre la Sécheresse), 2013

SOURCE : IRD (Institut de Recherche pour le Développement)

102

ANNEXE 4 : Cartographie du Sahel et zones agro écologiques du Sénégal

103

Table des matières

SOMMAIRE i

Sigles et abréviations ii

Avant-propos iii

Introduction Générale 1

Synthèse bibliographique 3

Problématiques et Méthodologie 6

I - Contexte et justification 6

I - 1 - Contexte 6

I - 2 - Justification 9

I - 3 - Objectifs 9

I - 4 - Hypothèses 10

II - Définition des Concepts 10

III : Méthodologie 13

III - 1 - La collecte de données 13

III - 1 - a) L'observation documentaire 13

III - 1 - b) Enquêtes sur le terrain 13

III - 2 - Le traitement des données et l'analyse des résultats 18

1E PARTIE 22

CADRE GEOGRAPHIQUE LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND 22

Chapitre I : Etude du cadre physique de la Commune de Mont-Rolland 23

I - Situation géographique de la Commune de Mont-Rolland 23

II- Le relief et la géologie 24

III - Les sols 25

IV - Les facteurs généraux du climat 27

V - Les éléments du climat 29

V - 1- Les vents 29

V - 2 - L'insolation 30

V - 3 - Les températures 30

V - 4 - L'évaporation 31

V - 5 - Humidité de l'air 31

V - 6 - Les pluies 32

104

VI - Les sources hydriques 33

VII - Les formations végétales et la faune 34

Chapitre II : Etude du cadre humain de la Commune de Mont-Rolland 35

I - Historique et Peuplement 35

II - Démographie du milieu 36

III - L'agriculture 38

IV - L'élevage 39

Conclusion partielle 40

2e PARTIE 41

ANALYSE DE L'EVOLUTION PLUVIOMETRIQUE ET IMPACTS SUR L'AGRICULTURE

DANS LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND 41

Chapitre III : Analyse de l'évolution des pluies de 1951 à 2012 42

I - Evolution de la pluviométrie annuelle à Mont -Rolland de 1951 à 1990 42

II - Les fluctuations pluviométriques de 1960 à 2012 43

III - Evolution des caractéristiques des saisons pluvieuses de 1960 à 2012 46

III - 1 - Début et fin de l'hivernage au seuil pluviométrique de 15mm par mois 46

III - 2 - Les mois humides selon l'Indice de Gaussen 47

Chapitre IV : Impacts de la variabilité des pluies sur l'agriculture au cours des 10 dernières années

(2004 à 2013) 49

I - Impacts de la variabilité pluviométrique sur l'agriculture dans le Département de Tivaouane de

2004 à 2013 49

I - 1 - Evolution des productions du mil et du sorgho 51

I - 2 - Evolution de deux cultures d'appoint : le niébé et le maïs 55

I - 3 - Evolution des productions arachidières 58

II - Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la Commune de

Mont-Rolland depuis 1970 62

II - 1 - La baisse de la productivité des cultures pluviales 62

II - 2 - La prépondérance des jachères «involontaires» 65

II - 3 - Les effets indirects de la variabilité pluviométrique 67

Conclusion partielle 67

3e PARTIE 69

LES STRATEGIES D'ADAPTATION 69

Chapitre V : Les stratégies d'adaptation adoptées 70

I - La priorité à la scolarisation et la culture des plantes fruitières 70

II - Les produits de la végétation 71

105

III - Le rôle des acteurs du développement : Etat, ONG et Organisations Communautaires de

Base 73

III - 1 - Le rôle de l'Etat 73

III - 2 - Le rôle des ONG 75

III - 3 - Le rôle des Organisations Communautaire de Base 75

Chapitre VI : Les perspectives des stratégies d'adaptation 78

I - La Disponibilité de l'eau 78

II - La réorganisation de l'espace agricole 79

III - Le Renforcement des compétences locales 81

IV - Promouvoir le maraîchage 83

V - L'assistance de l'Etat et des ONG 84

Conclusion partielle 85

Conclusion Générale 86

Liste des tableaux, figures, carte et photo 87

Références bibliographiques 90

Wébographie 92

Annexes 93

Table des matières 103






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe