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La construction du personnage chez Sagan.

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par Cécile Orsoni
Université de Paris Sorbonne - Master 2014
  

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MÉMOIRE

UNIVERSITÉ PARIS SORBONNE IV

UFR DE LITTÉRATURE FRANÇAISE ET COMPARÉE

SOUS LA DIRECTION DE M. BORIS LYON-CAEN

Bonjour Tristesse

Françoise Sagan

 

Cécile Orsoni - Master de Lettres Modernes Appliquées

Année 2013/2014

 

La construction du personnage

SOMMAIRE.

I) La caractérisation du personnage.

1) La caractérisation directe.

2) La caractérisation indirecte.

3) Le système des personnages.

4) Le rôle du milieu et du décor.

5) Le personnage et la société.

II) Le roman à la croisée des genres.

1) Un roman d'apprentissage ?

2) Un roman psychologique.

3) Un roman autobiographique ?

4) Les différents registres de l'oeuvre.

III) L'influence de l'existentialisme.

1) L'homme sans guide et sans dieux.

2) La crise de l'identité et du sujet.

3) La notion de responsabilité.

4) La conscience de notre finitude.

5) Ennui métaphysique et bourgeois.

6) Divertissements.

7) Carpe Diem.

8) Tristesse et nostalgie.

9) Mélancolie et bonheur triste.

IV) La réception de l'oeuvre dans la presse.

1) Le scandale.

2) Sagan, icône de sa génération.

3) La question du féminisme.

4) Bonjour tristesse : une oeuvre féministe ?

Introduction

Mon mémoire porte sur Bonjour Tristesse de Françoise Sagan. J'ai choisi d'étudier cette oeuvre car les thèmes qui m'intéressaient étaient le désir, la passion et ses effets parfois dévastateurs sur l'homme. De plus, l'année 2014 célèbre les 60 ans de la parution de Bonjour Tristesse et les 10 ans de la mort de son auteur; ce mémoire trouve ainsi une forte résonnance avec l'actualité. J'ai également choisi d'étudier ce roman car j'étais fascinée par Françoise Sagan, tant par la vie qu'elle mena, que par sa « petite musique » mélancolique et son ton nonchalant. Enfin, j'ai choisi d'étudier cette oeuvre car elle a suscité très peu de travaux critiques.

Pourtant, Bonjour Tristesse est l'un des plus importants best-sellers de l'après-guerre : l'oeuvre se vend à 500 000 exemplaires en France et 1 million aux Etats-Unis. Aujourd'hui, Bonjour Tristesse atteint plus de deux millions d'exemplaires vendus.

Quand le roman est publié l'été 1954, le succès est immédiat. Neuf ans après la guerre, Françoise Sagan devient l'icône de « la nouvelle vague », ces gens qui aspirent à une vie libre et sans convention.

La deuxième moitié du XXème siècle est également marquée par l'émancipation féminine : les femmes revendiquent peu à peu le droit de disposer librement de leur corps. Sagan, en parlant explicitement du désir féminin hors mariage, fait scandale et anticipe la révolution sexuelle des années 60.

Bonjour Tristesse relate l'histoire de Cécile, 17 ans, qui s'apprête à passer des vacances d'été sur la côte d'Azur avec son père Raymond et sa jeune maîtresse Elsa. Cécile et Raymond mènent une vie d'insouciance et de plaisirs légers. Mais Raymond a également invité Anne, une femme distinguée et sérieuse, ancienne amie de la mère défunte de Cécile. Elle entend mettre Cécile au travail et l'empêche de voir Cyril, un étudiant de 26 ans que la jeune fille a rencontré sur la plage. Raymond s'éprend peu à peu d'Anne et ils décident de se marier. Cécile a le sentiment de perdre son père en même temps que sa liberté ; à l'aide de Cyril et d'Elsa, elle met en place un plan machiavélique pour écarter Anne.

Dans le dictionnaire, le roman est défini comme une oeuvre en prose assez longue, qui fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leurs aventures. Le personnage s'est métamorphosé au cours de l'histoire du genre, le nouveau roman ayant même prophétisé sa disparition. Mais dans Le Nouveau Roman, Robbe-Grillet continue d'affirmer « c'est là que l'on reconnait le vrai romancier : il crée des personnages ».Le roman est donc indissolublement lié à son personnage.

Le personnage étant une propriété inaliénable du roman, j'ai décidé d'étudier sa place et sa construction dans le romanBonjour Tristesse.Etudier la construction d'un personnage signifie étudier sa progression, son évolution. Les données ne sont pas livrées au lecteur dès le départ, et celles qui sont livrées dès le départ sont susceptibles de changer.

Cela m'a permis de répondre à une série d'interrogations : Quels sont les principaux traits des personnages ? Comment évoluent-ils et par quels procédés ? Quels sont les critères qui permettent de les classer ?

C'est la romancière qui les emmène là où elle le décide, c'est elle qui leur fait prendre une trajectoire heureuse ou malheureuse, c'est elle qui se joue d'eux, qui les fait jouer entre eux, qui tire les ficelles.

Ce mémoire tend à démontrer que les personnages s'éclairent mutuellement et se construisent en interaction les uns avec les autres, mais aussi quand ils se confrontent à certaines situations, ce qui révèle leur caractère.Nous verrons aussi que le roman est le lieu de rencontre entre divers registres et se situe à la croisée de plusieurs traditions littéraires.

Le titre du roman étant « Bonjour Tristesse », il semble également important de réinscrire la notion de tristesse dans l'histoire du spleen, ce mal propre au XIXème siècle. La tristesse s'apparente-elle à la mélancolie ? À la nostalgie ? Quel lien entretient-elle avec l'ennui ? Nous confronterons dans cette partie l'oeuvre de Françoise Sagan avec l'existentialisme athée de Jean Paul Sartre.

Ce mémoire s'attache aussi à étudier la réception de l'oeuvre dans la presse : Bonjour Tristesse a suscité de nombreuses critiques, Sagan a été renommée « l'enfant de Laclos » et elle devint le symbole des années folles d'après-guerre.

Nous aborderons également la question du féminisme et les liens qu'ont pu entretenir Françoise Sagan et Simone De Beauvoir. Bonjour Tristesse annonce en effet l'émancipation des femmes et la libération des moeurs des années 60.

Afin de mener mes recherches, je me suis servie de l'ouvrage de Catherine Durvyeintitulé Le roman et ses personnages, ce qui m'a permis d'obtenir les outils nécessaires pour analyser le système des personnages.

J'ai également travaillé à l'aide d'une biographie, Françoise Sagan - Le tourbillon d'une vie deBertrand Meyer-Stabley, ce qui m'a permis de connaître la vie de Françoise Sagan et de mieux appréhender son oeuvreainsi que la légende qui l'entoure.

Je souhaitais également retrouver les parutions dans la presse de l'époque pour mesurer l'impact de l'oeuvre à sa sortie, la façon dont elle a agi sur le public, souvent scandalisé, et le rôle de Françoise Sagan dans l'émancipation de sa génération. Pour ce faire, j'ai lu quelques passages de l'ouvrage Au marbre : Chroniques retrouvées, 1952-1962, de Françoise Sagan, Guy Dupré, François Nourissier,et Jean-Marc Parisis.

Pour des considérations générales sur la littérature et le roman, mais aussi sur l'existentialisme de Jean-Paul Sartre ou le spleen de Baudelaire, j'ai utilisé l'ouvrage Histoire de la littérature Française de Pierre-GeorgesCastex, Paul Surer et Gary Becker.

J'ai aussi écouté l'émission du 12 mai 2014 sur France Inter avec Anne Berest qui publiait l'ouvrage Sagan:1954.

J'ai enfin consulté des articles sur Internet : Le monde - « la tristesse et l'ennui » (12 mai 2013), Le magazine littéraire (n°400, juillet-août 2001).

Avant de présenter les personnages, il m'a semblé nécessaire de faire un bref résumé de l'oeuvre.

C'est l'été. Cécile, 17 ans, s'apprête à passer des vacances idylliques au côté de son père Raymond, veuf, qui a loué une villa sur la côte d'Azur ; Le père et sa fille sont très complices et mènent une vie insouciante, faites de mondanités et de plaisirs légers. Raymond a invité sa jeune maîtresse Elsa Mackenbourg à passer les vacances avec eux. Cécile est habituée au mode de vie libertin de son père qu'elle prend pour modèle. Sur la plage, elle rencontre Cyril, un étudiant en droit de 26 ans, qui passe les vacances avec sa mère dans une villa voisine. Ils commencent tous deux à flirter.

Mais Raymond a également invité Anne Larsen, une ancienne amie de la mère de Cécile, qui les rejoint à la villa. Raffinée, intelligente et autoritaire, elle se distingue des fréquentations habituelles de Raymond. Peu à peu, ce dernier délaisse Elsa et s'éprend d'Anne jusqu'à envisager de se marier avec elle. Cécile entrevoit avec enthousiasme le début d'une vie rangée et s'imagine déjà revenir à un rôle de son âge.

Mais Anne compte mettre Cécile au travail et l'empêche de voir Cyril ; Cela agace beaucoup la jeune adolescente, qui a le sentiment de perdre son père et qui se sent trahie. Cécile décide alors de monter un plan machiavélique pour écarter Anne: Elle demande à Cyril et Elsa de feindre une liaison afin de susciter la jalousie de Raymond et le pousser à tromper Anne. Le plan de Cécile fonctionne à merveille : Raymond, furieux de voir Elsa en compagnie d'un homme plus jeune, replonge un après-midi dans ses bras. Anne les surprend et décide de quitter la villa sur le champ.

Alors que Raymond et Cécile établissent des plans pour récupérer Anne, un coup de fil leur annonce qu'elle a été victime d'un accident de voiture et qu'elle n'a pas survécu; Le père et sa fille rentrent à Paris pour assister à l'enterrement; Puis ils reprennent leur vie d'antan, faite de liaisons passagères et de mondanités. Mais durant ces vacances, Cécile a fait l'apprentissage d'un nouveau sentiment: Bonjour tristesse.

I/ La caractérisation du personnage.

Le personnage est un être de papier, un être de discours, un vivant sans entrailles, selon les diverses terminologies. L'auteur le dote de toutes les caractéristiques ordinaires de la personne : il porte un nom, il est décrit physiquement et moralement, il possède une psychologie, il est inséré dans une société donnée, il a une famille, des amis, des ennemis. Le romancier donne au personnage une identité qu'il souhaite rendre crédible et significative.

Dans Pour un Nouveau Roman(1963), Alain Robbe-Grillet explique : « Un personnage doit avoir un nom propre, double si possible : nom de famille et prénom. Il doit avoir des parents, une hérédité. Il doit avoir une profession. Enfin, il doit posséder un caractère, un visage qui le reflète, un passé qui a modelé celui-ci et celui-là. Son caractère dicte ses actions, permet au lecteur de l'aimer, de le juger, de le haïr. »

La caractérisation du personnage se fait soit par une description qui prend la forme d'un portrait soit indirectement par la narration de ses actions, par la reproduction de ses paroles ou de ses pensées, par la présentation du milieu dans lequel il évolue.

1) La caractérisation directe.

La caractérisation directeconsiste à faire le portrait du personnage, en soulignant explicitement ses caractéristiques physiques et morales. Elle marque dans le récit des pauses, des arrêts sur image. Le portrait, organisé et directif, impose au lecteur une image du personnage.

Le nom est constitutif de l'identité du personnage. De par ses connotations, il révèle souvent son origine sociale mais aussi son caractère, ses qualités, ses défauts et peut marquer sa fonction dans un groupe familial.

Chargé d'intentions, le nom est donc une marque anaphorique, un condensé du personnage véhiculant un faisceau de sens. Il sollicite la mémoire et l'imagination.

L'héroïne principale se nomme Cécile. Ce prénom vient du latin Caecilius qui pourrait signifier « aveugle ». Cécile refuse les notions de gravité et de responsabilités. Elle vit dans un monde fait de plaisirs légers, d'illusions et de paradis artificiels. La jeune adolescente ne pense qu'à se divertir, et donc à se détourner du réel.

Le prénom Cécile fait aussi penser à Cécile De Volanges, personnage du roman épistolaire libertin Les Liaisons dangereuses, dans lequel la recherche du plaisir et la manipulation tournent au drame.

Bonjour Tristesse est le récit de liaisons dangereuses qui finissent par s'avérer fatales pour Anne, l'une des protagonistes.

Cependant, il y'a une différence entre les deux Cécile : dans Bonjour Tristesse, elle manipule et tire les ficelles, dans Les Liaisons dangereuses, elle est victime des machinations de Mme de Merteuil et de Valmont ; Mais les deux Cécile ont en commun cette recherche du plaisir.

Ajoutons qu'à la publication de son oeuvre, Françoise Sagan a hérité des surnoms suivant : «  L'enfant de Laclos » et « Mme De Merteuil en herbe ».

Ce prénom peut aussi renvoyer à Sainte Cécile, patronne des musiciens. On pense ici au caractère de la jeune fille, qui adore faire la fête et les mondanités. On pense aussi à la fameuse « petite musique » mélancolique et nonchalante propre à Françoise Sagan. Nous reviendrons plus tard sur l'importance du rythme dans son écriture.

Raymond est un prénom d'origine germanique. Il vient de ragin (conseil) et de mundo (protection), et signifie « celui qui protège par son conseil éclairé ».

Etant le père de Cécile, Raymond est censé la protéger, lui donner l'exemple. Cécile recherche d'ailleurs la protection et l'assurance chez les hommes. Mais Raymond n'est en aucun cas le guide de sa fille : il manque d'autorité et la laisse faire ce qu'elle veut. De plus, les rôles sont inversés : Cécile prodigue souvent des conseils à son père.

On peut aussi faire un parallèle avec Raymond Radiguet, auteur de l'oeuvre Le Diable au corps, auquel Sagan a été comparée dès la publication de son oeuvre: « Sagan, c'est Radiguet en jupon ».

Dans Le Diable au corps, des thèmes tels que l'adolescence, le scandale, la parentalité, l'adultère, les doutes amoureux sont abordés, ce qui rappelle les thèmes de Bonjour Tristesse.

Cécile et Raymond n'ont pas de noms de famille car ils virevoltent, ils ne sont qu'une « pâte modelable », comme dirait Cécile. Ils n'ont aucun ancrage sentimental, ils ne sont pas prêts à s'équilibrer.

Anne : le terme Hanna, dont ce prénom est inspiré, signifie « grâce ». On retrouve ce prénom dans la noblesse.

Anne est ce personnage raffiné, intelligent et autoritaire, qui se distingue des fréquentations habituelles de Raymond et Cécile.

Son nom de famille, Larsen, est un patronyme d'origine scandinave, qui rappelle la froideur et la raideur du personnage. Cécile admire Anne mais se sent souvent rabaissée par elle.

On pense aussi à soeur Anne, personnage du comte La Barbe bleue de Charles Perrault, et à la fameuse formule « Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? ». En effet, Anne Larsen ne voit-elle pas venir le drame qui se joue sous ses yeux, dans la pinède embrasée ?

Elsa Mackenbourg: son nom, de par ses sonorités, renvoie à son manque d'élégance. Cette mondaine est souvent ridicule. Quand elle ne fait pas pitié, elle est victime de l'ironie du narrateur qui tourne en dérision ses postures de pseudo star de cinéma.

Cyril, en grec, signifie « seigneur » ou « maître ». Il a un visage de latin, protecteur. Mais il se laisse dominer par Cécile. Il est amoureux d'elle et ne fait qu'obéir à ses plans.

Cyril signifie également « consacré au divin ». Cécile perd sa virginité avec lui. Mais cette première expérience n'est pas placée sous le signe de l'engagement profond, comme le voulait la société de l'époque. A la fin du roman, le lecteur comprend que Cécile n'a jamais aimé Cyril.

Le personnage est solidement campé dans un corps avec ses traits caractéristiques, choisis pour le pittoresque mais aussi en fonction de détails particuliers susceptibles de suggérer des traits psychologiques.

Le lecteur a très peu d'informations sur le physique de Cécile. Elle est brune (page 31), efflanquée (page 17), a les yeux et la bouche de son père (page 34), une anatomie d'adolescente, se sent terne et maigre (page 90).

Elle « maigrit un peu plus chaque jour » (page 74), a « la joue creuse et on voit ses côtes » (page 31). Anne lui demande de prendre 3 kilo et Raymond la compare à « une sauterelle » et à « un poulet qu'on aurait vidé et mis à rôtir au soleil ».

Sa perte de poids correspond au moment où elle se replie sur elle-même, forcée par Anne à rester dans sa chambre et à travailler.

Le lendemain de la soirée au casino, elle a « des yeux dilatés, une bouche gonflée » (page 53) et « un visage de loup creusé et fripé par la débauche » (page 54).

Raymond a un « un début d'estomac » (page 13), des yeux sombres, « des petites rides drôles en marquent les bords » (page 17). Il est « étincelant dans un smoking neuf » (page 45). Anne apprécie « sa vitalité, sa chaleur » (page 57), son bras est « dur et rassurant ».

Anne a « des yeux bleus sombres », (page 31) « son visage est soigné et net », elle est «  parfaitement maquillée » (page 33), elle a « la taille mince, les jambes parfaites » « des épaules parfaites ». « Elle portait une robe grise, d'un gris extraordinaire, presque blanc » (page 47) ; elle est « cent fois plus belle, plus fine qu'Elsa » (page 122) ; « tous les charmes de la maturité semblent réunis en elle » (page 47).

Elsa est présentée comme une « grande fille rousse », (page 31), plantureuse (page 49). Elle a les yeux verts (page 91), ses paupières sont gonflées, elle est « exubérante, défraichie par le soleil » (page 38).

Cyril: son visage est latin, brun, avec quelque chose de protecteur (page 13) ; Ses yeux sont sombres (page 91), il est « grand et parfois beau » (page 14) Sa bouche est chaude et dure, son torse doré.

Le portrait moral analyse le personnage et donne l'impression de le connaitre et de pouvoir anticiper sa conduite.

Cécile a 17 ans. Elle a échoué à ses examens. Elle n'aime pas l'école « je me vis devant une page de Bergson, cette idée m'épouvanta » (page 35). Elle est paresseuse et oisive. Elle est attirée par la débauche, « idéalement, j'envisageais une vie de bassesses et de turpitudes » (page 27). Son père lui a « inspiré un cynisme désabusé sur les choses de l'amour » (page 26). Elle participe à des soirées «  où elle s'amuse et où elle amuse par son âge » (page 27). Elle aime les idées faciles, la légèreté, l'insouciance, « des amours rapides, violentes et passagères. Je n'étais pas à l'âge où la fidélité séduit » (page 18).Elle est lucide, un brin ironique. Elle est possessive envers son père. Une phrase dans le roman résume bien son caractère : « Il était tellement facile de suivre mes impulsions et de me repentir ensuite » (page 98).Elle est inconstante dans ses comportements amoureux, dans sa manière de vivre, de réfléchir, de prendre des décisions.

Raymond a 40 ans. Il estveuf depuis 15 ans. Il travaille dans la publicité. Il est gai, curieux, vite lassé, il « change de femmes tous les six mois » (page 11). « Une rupture lui coûterait moins qu'une vie rangée ». Il plait aux femmes, il est volage « il refusait systématiquement les notions de fidélité, de gravité d'engagement » (page 18). Il est d'une « légèreté sans remèdes » (page 133).Il est obsédé par la jeunesse : « Il n'a jamais admis qu'une femme belle qui lui a appartenu se console si vite et, en quelque sorte, sous ses yeux. Surtout avec un homme plus jeune que lui. » (page 84) ; Il est immature et semble être un grand enfant, «Cyril l'appelait monsieur, mais je me demande lequel des deux était l'adulte » (page 42). « Des propos de collégiens » (page 126).

Anne a 42 ans, elle travaille dans la mode. Elle est divorcée. C'est une ancienne amie de la mère de Cécile, qui lui a appris à vivre. Elle manifeste une grande intelligence et souhaite vivre de façon stable et équilibrée.Elle est séduisante, froide, intimidante, autoritaire. Mais elle est aussi très sensible.

Elsa a 29 ans. Elle est gentille, assez simple, superficielle, « mi créature mi mondaine », un peu bête,« elle n'était pas habituée à un rôle subtil et celui qu'elle jouait devait lui paraître le comble du raffinement psychologique » (page 115). Elle est en parfaite adéquation avec cet environnement libéré de toutes contraintes et rempli d'artifices. Elle a pour habitude de faire « de la figuration dans les studios et les bars des Champs Elysées» et n'a pas « de prétentions sérieuses » (page 12). Elsa joue de sa jeunesse : « elle avait vingt-neuf ans, soit treize ans de moins qu'Anne et cela lui paraissait un atout maître. » (page 12). Elle est influençable mais aussi fragile.

Cyril a 26 ans, il est étudiant en droit, il passe ses vacances dans une villa voisine avec sa mère. Il est « équilibré, vertueux plus que de coutume peut-être à son âge», il est choqué par cette famille à trois (page 20) ; il est respectueux, gentil et doux (page 33). Il est amoureux de Cécile: « Cyril se moquait d'aller ou non à Saint-Raphaël. Le principal pour lui était d'être où j'étais » (page 117).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo