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Commercialisation illicite des produits pétroliers au Bénin: analyse et perspectives


par Moubaraka COCKER
Ecole PIGIER BENIN  - Master en communication et marketing 2012
  

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Paragraphe 2 : Revue de littérature et hypothèses.

A. Revue de littérature

Dans cette partie, il sera passé en revue quelques concepts qui permettront une meilleure connaissance et une compréhension aisée du processus de commercialisation proprement dit.

v Commercialisation

Selon Barker (1981), on définit la commercialisation comme l'activité qui a lieu au marché, le terme global utilisé pour décrire les échanges entre acheteurs et vendeurs qui tentent de maximiser leur profit ou utilité subjective. Pour ne pas limiter la commercialisation au seul lieu d'échange, c'est-à-dire lieu de rencontre entre l'offre et la demande, Fanou (1996) définit la commercialisation comme étant toute activité économique associée aux flux des biens et des services, dès la production primaire jusqu'à la consommation finale. Cette définition prouve d'une part que le producteur et le consommateur ne résident pas nécessairement au même endroit et d'autre part que le produit tel qu'il se présente à l'état initial n'est pas souvent désiré sous cette forme par le consommateur. Par ailleurs, le consommateur est intéressé par l'achat de ses besoins au plus bas prix possible alors que le producteur cherche des revenus maxima dans la vente de son produit.

v L'essence frelatée, Secteurs formel et informel

Ø L'essence frelatée

Communément appelé essence Kpayo au  Bénin, l' essence frelatée est un produit de mauvaise qualité, provenant en grande partie du  Nigeria, pays voisin producteur de  pétrole mondialement reconnu. Kpayo signifie « qualité inférieure » en goun, une langue locale.

Le phénomène du Kpayo a connu ses débuts dans les années 1980, conséquence de la crise économique qui a secoué le pays. En effet, l'essence au Nigeria coûte à la pompe environ trois fois moins chère qu'au Bénin. Aujourd'hui, l'usage du Kpayo connaît une ampleur telle qu'il fait dorénavant partie du paysage géographique, social et économique des villes béninoises.

Dans tout le pays, cette essence de  contrebande, importée illégalement, acheminée à moto à raison de trois à cinq bidons de cinquante litres par véhicule, est vendue dans de grosses, moyennes et petites bouteilles que l'on trouve partout au bord des routes.

Le commerce de ces produits est très rentable. Dans les villes béninoises frontalières, un pourcentage très élevé de la population vit de cette activité.

Ce commerce qui procure d'énormes bénéfices, comporte en même temps de grands risques, étant donné la précarité des conditions de stockage du produit. On note ainsi de fréquents incendies aux bilans très lourds.7(*)

Ø Le secteur formel

Le secteur formel est toute organisation commerciale opérant sous le cadre juridique et bénéficiant de régimes formalisés en qualité d'entreprise régulièrement enregistrée à la chambre de commerce.

Le secteur formel a du mal à émerger en raison de sa mauvaise organisation. Cette situation s'explique par la non-libéralisation de la fixation des prix par l'Etat en vigueur.

En matière de fixation de prix des produits pétroliers, le secteur formel demeure sous le contrôle de l'Etat ; or dans une économie libérale, l'Etat n'intervient pas directement sur le marché. Mais, dans les économies actuelles il doit assurer la responsabilité des équilibres globaux de l'emploi, des prix et des échanges extérieurs (thèses keynésiennes).

Lorsqu'une société obtient un agrément pour la commercialisation des produits pétroliers au Bénin, il a le pouvoir absolu pour la vente de tous les produits de la gamme ; mais selon le constathormis ORYX S.A. seule la SONACOP distribue le gaz domestique. Si les sociétés agréées se diversifiaient davantage, peut être arriveraient ils à remonter la pente et faire plus de bénéfice.

Autre situation expliquant la mauvaise organisation au niveau du secteur formel ; les acteurs de l'informel s'approvisionnent à moindre coût auprès des stations-service du Nigéria tandis que le coût d'achat des acteurs formels est très élevé en raison des sources d'approvisionnement éloignées et les procédures d'acquisition.

Par ailleurs, il y a une concurrence déloyale dont est victime le secteur formel en raison de l'écart considérable entre le prix proposé dans le secteur formel et le secteur informel. Les sociétés agréées doivent s'approvisionner auprès des fournisseurs qui sont pour la plupart des compagnies étrangères (pays de l'OPEP) ; il s'agit notamment de l'Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, de l'Algérie, du Koweit, etc. la SONACOP S.A quant elle, s'approvisionne quelques fois auprès des autres sociétés pétrolières de la place comme TEXACO, MRS (ex TOTAL), ORYX pour faire face aux ruptures de stock qui ne peuvent attendre les formalités parfois longues requises par l'importation (problème de prix d'approvisionnement).

Quand bien même le secteur formel a le soutien du gouvernement il n'arrive pas à venir à bout de ses difficultés face au secteur informel. La mauvaise organisation peut être due à :

- La fluctuation des prix des produits pétroliers,

- L'intervention du gouvernement dans le mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers,

- Rupture de stock,

- Fixation mensuelle des prix,

- Absence d'un système de veille concurrentielle

- Subvention très basse de l'Etat

- Etc.

Si le secteur formel pouvait également s'approvisionner au même coût que l'informel et pouvait librement fixer le prix de ses produits nous pensons qu'il connaîtrait une émergence et cela pourrait être un moyen pour réduire le niveau de prolifération du commerce illicite.

Ø Le secteur informel

Le secteur informel est officiellement défini comme « un ensemble d'unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d'organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu'elles existent, sont surtout fondées sur l'emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme (BIT, 1993).

D'un côté, les petits producteurs appartiennent à des réseaux caractérisés par des relations interpersonnelles de confiance et de coopération et liés aux unités domestiques (non dissociation des budgets domestiques et productifs, utilisation de la main-d'oeuvre familiale, dilution du surplus au sein des familles). Mais, de l'autre, ils sont insérés au marché et subissent la concurrence.

L'économie informelle traduit les capacités de résilience de sociétés à faible productivité face aux chocs extérieurs. A bien des égards, son développement peut être considéré comme la réponse apportée au défi de la croissance de la population, donc de la demande d'emplois souvent au détriment de l'accumulation du capital. Le secteur informel est devenu depuis 1980 le principal pourvoyeur d'emploi urbain, même si les entreprises modernes assurent encore 80 % de la valeur ajoutée non-agricole, et il devrait le rester à l'avenir. L'informel a été, de fait, le principal moteur de la construction des villes et de l'animation de la vie urbaine.

Une ressource au niveau national

Le secteur informel n'est certes pas une spécificité des économies africaines. Il représente entre un quart et un tiers du PIB dans les pays d'Asie ou d'Amérique latine (cf. tableau 3). Cette proportion atteint 16 % du PIB pour les pays de l'OCDE8(*). Néanmoins, les caractéristiques et l'importance économique et sociale de ce secteur en Afrique lui confèrent un caractère singulier.

Tableau 3 : Place du secteur informel dans le monde

 

Part du secteur informel dans le PIB

Part du secteur informel (hors agriculture) dans le PIB

Afrique Subsaharienne

54,7%

23,7%

Afrique du Nord

37,7%

26,3%

Asie

23,9%

21,5%

Amérique Latine

30,6%

23,4%

Caraïbes

22,2%

19,7%

Economies en transition

21,7%

11,8%

Source : Charmes, J. (2000)

Une ressource au niveau urbain

Également qualifiée d'économie populaire, l'économie informelle constitue un mode de vie, voire de survie, de la population urbaine, pour laquelle elle permet la satisfaction de besoins fondamentaux : se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner ets'instruire.

Elle concerne différentes activités alimentaires (distribution, préparation, restauration), de services personnels, de réparation, récupération et recyclage. Le commerce et la distribution représentent la majeure partie de ces activités. Au niveau des principales villes de l'UEMOA (Cotonou,

Ouagadougou, Abidjan, Bamako, Niamey, Dakar et Lomé), trois quarts des unités informelles comptent un seul employé et seules 7% emploient plus de trois personnes, la taille moyenne d'une unité informelle étant de 1,5 personne.

L'informel participe au processus d'urbanisation, en offrant des emplois et de modestes rémunérations à un flux de nouveaux urbains, au prix d'une productivité faible et quasi stagnante. Il est le principal pourvoyeur d'emplois, regroupant entre 65 % et 80 % de l'emploi urbain (cf. tableau 4).

Tableau 4 : Taux de prélèvement public local

 

Villes côtières

Villes du Sahel

PLB Secteur informel

37%

50%

Emploi Secteur informel

65%

80%

Taux de Prélèvement sur l'économie

0,5%

0,7%

Taux de Prélèvement sur l'économie sur le stock de capital privé

0,03%

0,02%

Ressources fiscales par habitant

2 500 FCFA

1 800 CFA

Source : Yatta François, La gouvernance financière locale (2006)

Il est quasi impossible d'éradiquer ce secteur au risque de faire face à de véritables problèmes plus graves que le secteur informel lui-même. Situation que nous voulons redresser tout au long de notre étude en formalisant le secteur informel sans pour autant créer un problème social.

Ø La stratégie

La stratégie, c'est l'acte de déterminer les finalités et les objectifs fondamentaux à long terme de l'entreprise, de mettre en place les actions et d'allouer les ressources nécessaires pour atteindre lesdites finalités (Alfred Chandler, 1962).

Il s'agit de bâtir un modèle économique "ODA", Original, Durable et Acceptable.

· Original, il est étroitement en phase avec les atouts identifiés de l'entreprise et les attentes des clients ;

· Durable, il propose un modèle de création de valeurs difficilement imitable ou remplaçable à court et moyen terme ;

· Acceptable, il est réaliste et le rapport coûts - avantages attendu penche très nettement en faveur des avantages.

Les 4 phases de la stratégie

- Donner un sens et du sensOrientation, finalité, définition de la performance, partage de l'information ;

- Faire des choix : questionner, collecter, confronter, développer les alternatives, explorer les doutes, évaluer les risques et bâtir le business model.

- Rendre réalisable, mettre en oeuvre, affecter le personnel adéquat, assurer les moyens, allouer les ressources suffisantes et piloter la performance.

- Corriger, améliorer analyse, créativité collective, recadrer la stratégie, saisir les stratégies émergentes.

Chaîne de valeurs

Toute stratégie s'exprime en relation à la chaîne de valeurs de l'entreprise. Cette chaîne de valeurs doit être envisagée dans sa totalité en incluant les principaux fournisseurs lorsque ceux-ci sont déjà intégrés dans la chaîne logistique. La finalité n'est autre que d'accroître la valeur au sens du client.

La chaîne de valeurs telle que la décrit Michael Porter permet justement d'évaluer précisément les apports de chacune des fonctions, ou plutôt des métiers, à la valeur client.

L'amélioration des coûts, de la qualité, des délais, mais aussi l'innovation, les services rendus et la réputation globale contribuent durablement à la satisfaction des clients, donc à la compétitivité.

Démarches stratégiques

Toutes démarches stratégiques commencent par une phase de mise au point afin de formaliser concrètement les réalités du moment. La toute première réflexion commune invitera à se poser la question de la définition du ou des métiers de l'entreprise. L'exercice n'est pas toujours aussi évident qu'il n'y paraît. La difficulté est d'autant plus présente lorsque l'entreprise est subdivisée en "business units" particulièrement closes et étanches.

Analyse stratégique

Que peut-on faire ? Que faut-il faire ?

Lors de l'analyse stratégique, il est important de toujours conserver un ancrage de terrain et ne pas se fourvoyer dans des théories aussi épiques qu'irréalistes. Il ne s'agit pas d'écrire une héroïque épopée dans le grand livre mais, plus prosaïquement, d'assurer une rentabilité durable.

Conception d'une stratégie

Elaborer une stratégie gagnante c'est définir les moyens et préciser les solutions à mettre en oeuvre pour réduire l'écart entre ce que l'on fait le mieux de ce que souhaitent les clients. (Piloter.org)

Préalable à l'élaboration de la stratégie.

L'élaboration d'une stratégie commence toujours par une d'analyse précise du contexte et des conditions d'exercice de l'activité. Les forces et les faiblesses sont alors évaluées en relation avec les principaux concurrents. En résultat de cette étude les voies pour l'avantage concurrentiel sont alors identifiées.

L'analyse des forces et des faiblesses

L'analyse des forces et des faiblesses sera réalisée en utilisant la matrice SWOT. Lors de cette étude, il faudra paradoxalement se méfier des comportements un peu trop innovateurs. Ils incitent à négliger le remplissage de la case des "forces" et atouts de l'entreprise pour privilégier essentiellement le traitement de la case "opportunités" sans pour autant établir une liaison solide entre les deux.

L'avantage concurrentiel

Selon Michael Porter, il existe deux voies d'avantages concurrentiels : la différenciation ou la réduction des coûts. Ce schéma ultra concis a été un peu bousculé par la théorie Océan Bleu de W. Chan Kim et Renée Mauborgne. Cette nouvelle approche de la conception stratégique préconise de suivre les deux voies de front lorsque l'on prospecte un terrain vierge de concurrence. Il s'agit en effet de bâtir au plus vite les barrières à l'entrée.

B. Hypothèses de l'étude

Pour réaliser notre étude, nous nous sommes basées sur deux (02) hypothèses que sont :

v Hypothèse 1 : La prolifération de cette activité s'explique par l'incapacité de l'Etat à réduire le taux de chômage, l'inexistence de stratégies adéquates pour lutter contre la prolifération de cette activité et la mauvaise organisation au niveau du secteur formel.

v Hypothèse 2 : La non-contribution du secteur informel à la croissance est due à l'inexistence d'un cadre institutionnel adéquate à celui-ci.

* 7 Source : site web, www.wikipedia.fr

* 8Données évaluées à partir d'un échantillon de 21 pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques). Cf. Schneider F., Klinglmair R. (2004): Shadow economy around the World: What do we know?

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein