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Mode de vie et maladies chroniques chez les élèves du lycée technique commercial et industriel de Kandi en 2020


par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA
Université d'Abomey Calavi (UAC - INJEPS) - Master Professionnel 2020
  

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Université d'Abomey-Calavi (UAC)

Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS

MEMOIRE

Pour l'obtention du Master Professionnel

en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS)

MODE DE VIE ET MALADIES CHRONIQUES
CHEZ LES ELEVES DU LYCEE TECHNIQUE
COMMERCIAL ET INDUSTRIEL DE KANDI EN
2020 (REPUBLIQUE DU BENIN)

Présenté par :

Dagbégnon Jules Aimé LEGBA

Sous la direction de :
Dr Basile NOUATIN

Assistant à l'INJEPS / UAC

Sous la supervision de :
Dr Issiako BIO NIGAN

Maître de Conférences des Universités du CAMES

Septembre 2020

DEDICACE

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page j

A mes géniteurs Faustin LEGBA et Philomène BOKO, qui ont toujours su satisfaire mes divers besoins selon leurs moyens. Je voudrais par ce mémoire vous présenter ma profonde affection.

A mes très chers frères et soeur Jean, Michel et Gwladys, que ce document soit pour vous la marque de mon attachement.

A mon oncle Crépin BOKO, pour son soutien indéfectible.

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page ii

REMERCIEMENTS

Mes sincères remerciements :

+ au Docteur Issiako BIO NIGAN, qui a accepté de diriger le présent mémoire malgré son emploi de temps chargé. Votre rigueur, votre disponibilité, votre esprit d'écoute et vos multiples conseils ont permis sa réalisation. Recevez ici, toute ma plus noble considération;

+ au Docteur Basile NOUATIN, qui n'a ménagé aucun effort pour se rendre toujours disponible tout au long de la rédaction de ce mémoire, Veuillez recevoir cher Dr, l'expression de ma profonde gratitude ; que Dieu vous le rende au centuple;

+ au Professeur Polycarpe GOUTHON, pour ses conseils et sa rigueur dans la direction de l'Unité de Recherche Sport, Santé et Evaluation;

+ aux Docteurs Brigitte TONON, Stève FALOLA, Coffi QUENUM, Jean-Paul KOUASSI, Léonce LINTA et Gilchrist GOUTHON, pour leurs précieux conseils et leur considération;

+ au Professeur Jean Marie PALOLA, Directeur de l'INJEPS, pour tous les efforts consentis pour le bon déroulement de notre formation dans cette institution;

+ à tout le personnel administratif et le corps professoral de l'INJEPS;

+ à tous mes aînés, en particulier Darius HOUNWANOU, Raïssa AKPLOGAN, pour leurs précieux conseils et leur disponibilité;

+ à tous les camarades de promotion particulièrement: Josaphat, Paul, Nicaise, Irénée, Crespin, Rafiou, Ariane, Alexandre, Kévine;

+ à tous mes amis, en particulier Roger, Rodrigue, Herman et Godwin;

+ à toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à la réalisation du présent mémoire et dont les noms n'y figurent pas.

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page iii

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS

iii

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

iv

INTRODUCTION

1

REVUE DE LITTERATURE

5

HYPOTESES ET OBJECTIFS

20

MATERIEL ET METHODES

22

RESULTATS

27

DISCUSSION

36

CONCLUSION

42

REFERENCES

.44

ANNEXES

A

TABLE DES MATIERES

..53

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page iv

SIGLES ET ABREVIATIONS

AP : Activité Physique

APSE : Activité Physique et Sportive Extrascolaire

EPS : Education Physique et Sportive

HTA : Hypertension artérielle

IMC : Indice de Masse Corporelle

kg : Kilogramme

LTCI : Lycée Technique, Commercial et Industriel

m : Mètre

MARS : Méta-Analyses poolées et Revues Systématiques

MCAD : Maladies Chroniques en relation avec une Alimentation Déséquilibrée

MNT : Maladies Non Transmissibles

NAP : Niveau d'Activité Physique

PRFI : Pays à Revenu Faible ou Intermédiaire

TT : Tour de Taille

TT/T : Rapport Tour de Taille sur Taille

UNICEF : United Nations of International Children's Emergency Fund

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page v

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Liste de tableaux

Tableau I : Caractéristiques anthropométriques de l'échantillon d'étude (n = 322) :... 28

Tableau II : Prévalences des principales maladies chroniques dans l'échantillon étudié

(n = 322) : 29

Tableau III : Association entre statut pondéral, les caractéristiques

sociodémographiques et l'activité physique des sujets (n = 322) : 30
Tableau IV : Association entre les affections visuelles, les caractéristiques

sociodémographiques et l'activité physique des sujets : 31

Tableau V : Association entre l'angine de poitrine, les caractéristiques

32

33

34

35

17

23

sociodémographiques et l'activité physique des sujets (n = 322) :
Tableau VI : Association entre le statut pondéral et les caractéristiques des habitudes

alimentaires dans l'échantillon étudié (n = 322) :

Tableau VII : Association entre les affections visuelles et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans l'échantillon étudié (n = 322) : Tableau VIII: Association entre l'angine de poitrine et les caractéristiques des

habitudes alimentaires dans l'échantillon étudié (n = 322) :

Liste des figures

Figure 1: Graphe radar des groupes alimentaires versus nombre d'articles (MARS, en %) montrant un effet protecteur (lignes vertes), neutre (lignes oranges) et délétère

(lignes rouges) vis-à-vis des principales maladies chroniques

(n=10)

Figure 2 : Schéma du protocole de collecte des données. M1: Mesure de la masse

corporelle, M2: Mesure de la taille, M3 : mesure du tour de taille,

INTRODUCTION

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 2

Le développement socio-économique a conduit à de nombreux changements dans l'environnement et le style de vie des populations de par le monde [1,2]. Ces changements ont induit une augmentation de l'incidence des maladies chroniques. Les maladies chroniques sont des affections de longue durée qui en règle générale, évoluent lentement [3]. Elles entraînent souvent une détérioration de la qualité de vie et sont parfois associées à une invalidité ou des complications graves de santé. Il existe parmi ces maladies certaines appelées Maladies Non Transmissibles (MNT), qui comptent le plus grand nombre de cas et qui sont à l'origine du plus grand nombre de décès dans le monde. Ce sont notamment les maladies cardio-vasculaires, les cancers, et de nombreuses autres affections telles que les maladies respiratoires chroniques, le diabète, les maladies neurologiques, les maladies oculaires, les maladies digestives et certaines maladies infectieuses [4,5].

La prévalence des MNT, pour la plupart, augmente avec l'âge. Beaucoup d'entre elles partagent des facteurs de risque communs, souvent cumulés chez une même personne. Ces affections ont en commun des facteurs de risque clés relatifs au mode de vie qu'il est possible de modifier, notamment la consommation du tabac une mauvaise alimentation, l'absence d'exercice physique, et l'usage nocif de l'alcool, qui à leur tour entraînent le surpoids et l'obésité, l'hypertension, hypercholestérolémie, et finalement la maladie [6]. Elles représentent toujours un important problème de santé publique dans tous les pays du monde, y compris dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI) où surviennent plus des trois quarts d'entre elles [7]. Tout au long du siècle dernier, les maladies chroniques, généralement associées au style de vie des populations et reliées à la qualité de leur environnement (physique, économique, social, etc.) [8], ont gagné en importance au point d'être la principale cause de mortalité dans le monde [5]. Elles tuent chaque année 41 millions de personnes, ce qui représente 71% des décès dans le monde. 85% de ces décès par maladie se produisent dans les PRFI [9]. Les maladies cardiovasculaires sont à l'origine du plus grand nombre des décès dus aux MNT avec 17,9 millions de victimes par an, suivies des cancers (9 millions), des maladies respiratoires (3,9 millions) et du diabète (1,6 million) [4].

La majorité des pays d'Afrique connaissent un double défi, celui des maladies infectieuses aigues et des maladies chroniques [10]. Ainsi dans la plupart des pays subsahariens, les MC évolutives ne sont pas encore considérées comme prioritaires [11]. Et pourtant, elles ont tendance à augmenter dans cet environnement où sévissent les pathologies infectieuses. Les décès dues aux maladies infectieuses baisseront de 3% durant la prochaine décennie alors que

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 3

ceux dues aux maladies chroniques augmenteront de 17% [12]. Cette augmentation concernera les PRFI comme le nôtre [13].

Au Bénin comme dans la sous-région africaine, le poids des MNT et la menace que celles-ci représentent, constituent un problème de santé publique majeur qui entrave le développement économique et social. [14-16]. En 2013, en milieu scolaire dans la commune de Ouidah située dans le département de l'Atlantique, la prévalence des troubles de réfraction oculaire était estimée à 13,7% (12,7% chez les garçons et 14,5% chez les filles). Selon le type d'amétropie, on note particulièrement la myopie 58%, l'hypermétropie 19% et l'astigmatisme 23%. On dénombre 58,2% de ces élèves qui avaient une mauvaise hygiène bucco-dentaire (plaque et tarte) et 49,7% qui avaient une carie dentaire. Les cancers les plus fréquents ces cinq dernières années au Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutougou MAGA de Cotonou sont chez la femme, le cancer du sein (32,5%), le cancer du col de l'utérus (16,8%) et les hémopathies (6,8%), puis le cancer de la prostate (18,2%), les hémopathies (15,4%) et le cancer primitif du foie (13,9%) chez l'homme. Sur le plan national en 2008, la prévalence du diabète sucré était de 2,6% et celle de la tension artérielle élevée était de 27,5% dont 75% des sujets ignoraient leur état. Presque le tiers des élèves béninois sont physiquement inactifs et cela peu importe les garçons comme les filles, ainsi donc tous prédisposés à une série de MNT [15,16].

La santé publique vise à protéger les personnes contre les maladies en faisant la promotion des comportements associés à un mode de vie sain et en prévenant la survenue des pathologies. Elle a notamment la fonction de prévenir les maladies chroniques qui persistent longtemps et qui généralement, ne peuvent être prévenues par des vaccins ou soignées par des médicaments [3]. Il a été indiqué que l'alimentation et le mode de vie contribuent de façon essentielle au déterminisme des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires [17], le diabète de type 2 ou à leur facteur de risque (obésité, hypertension artérielle, etc.). Malheureusement, la plupart des ressources médicales disponibles pour la prise en charge des populations sont réduites dans les pays à faible et moyen revenus dont fait partie le Bénin. La prévention est donc la meilleure approche. Pour lutter efficacement contre ces pathologies et leurs principaux facteurs de risque, il convient de bien comprendre la situation et les tendances actuelles au niveau national, surtout chez les élèves, qui sont les jeunes d'aujourd'hui et futurs adultes de demain. De façon globale, les études antérieures ayant été consacrées aux élèves

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 4

particulièrement ceux du département de l'Alibori, qui comme tout le monde sont exposés quotidiennement aux facteurs de risques précités, sont rares, voire inexistantes.

Situé à environ trois (03) kilomètres de la cité urbaine de Kandi (chef-lieu du département de l'Alibori), le Lycée Technique, Commercial et Industriel (LTCI) de Kandi est l'unique collège public d'enseignement technique que compte la ville. Ce lieu de savoir comprend exclusivement le 2nd cycle (classes de 2nde, 1ère et Tle) et abrite des apprenants qui ont pour la plupart fréquenté dans l'ensemble des autres collèges de la ville, durant leur 1er cycle de cours secondaire. Afin de contribuer aussi à cette prévention, la présente étude a été entreprise pour estimer l'ampleur de ces maladies et les facteurs qui y sont associés chez les élèves dudit lycée en 2020. C'est dans cette optique que le présent mémoire a été entrepris en se basant sur les questions de recherche suivantes: Quelles sont les maladies chroniques les plus fréquentes chez les élèves du LTCI Kandi en 2020 ? Quels sont les facteurs associés à ces maladies chez les élèves du LTCI Kandi, concernant leur mode de vie ?

Le présent document qui rend compte des investigations menées auprès de ces apprenants, comprend après l'introduction, la revue de littérature, les objectifs, les hypothèses, la méthodologie, la discussion, les références, l'annexe et la table des matières.

REVUE DE LITTERATURE

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 6

I- DEFINITION DE QUELQUES TERMES

a. Maladies non transmissibles et maladies chroniques

Les MNT sont des affections non contagieuses. Elles évoluent lentement, durent longtemps et nécessitent un traitement et des soins à long terme. Elles figurent parmi les maladies chroniques [3]. Le terme « maladies chroniques » se réfère habituellement aux maladies dégénératives à forte prévalence, qui ne guérissent pas spontanément et sont rarement curables [18]. Cependant, certaines pathologies transmissibles ont, actuellement, une évolution très prolongée en raison de l'efficacité de traitements de plus en plus performants devenant, de ce fait, des maladies chroniques. On peut citer, à titre d'exemples, l'infection par le VIH et l'hépatite C. Ces maladies ne guérissent pas spontanément. Toutefois, elles sont, pour la plupart, évitables ou peuvent être retardées lorsque certains facteurs de risque sont modifiés [19].

Il a été donc jugé pertinent de retenir une définition plus large des maladies chroniques et, surtout, intégrant aussi les activités de prévention et de promotion de saines habitudes de vie [7]. Donc, les « maladies chroniques :

- se développent progressivement même si elles peuvent comprendre des épisodes soudains et

aigus;

- sont généralement évitables ou leur survenue peut être retardée;

- ont des causes multiples et complexes;

- peuvent apparaître tout au long de la vie même si généralement leur prévalence augmente avec

l'âge;

- sont susceptibles de compromettre la qualité de la vie (incapacités et pertes d'autonomie);

- ne menacent généralement pas immédiatement la vie, mais elles sont néanmoins la première cause de mortalité prématurée » [20].

b. Activité physique, exercice physique et pratique sportive

L'activité physique (AP), d'après l'OMS [21] se définit comme tout mouvement corporel produit par les muscles, qui requiert une dépense d'énergie. Elle comprend les mouvements effectués en travaillant, en jouant, en accomplissant les tâches ménagères, en se déplaçant et pendant les activités de loisirs. Selon l'Observatoire National de l'Activité Physique et de la Sédentarité, l'AP «comprend tous les mouvements corporels produits par contraction musculaire, entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la

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dépense de repos. Elle inclut tous les mouvements de la vie quotidienne, y compris ceux effectués lors des activités de travail, de déplacement, des travaux domestiques ou de loisirs» [22]. Le terme «activité physique» ne doit pas être confondu avec l'expression «exercice physique», qui est une sous-catégorie de l'activité physique [23], plus délibérée, structurée, répétitive, et qui vise à l'amélioration ou à l'entretien d'un ou de plusieurs aspects de la condition physique [21]. C'est une «activité physique planifiée, structurée, répétitive dont l'objectif est l'amélioration ou le maintien d'une ou plusieurs composantes de la condition physique », selon Caspersen et ses collaborateurs [24]. Pour ces auteurs, l'exercice physique peut être réalisé sans équipements ni infrastructures spécifiques.

Tout comme l'exercice physique, le terme « sport » constitue également un sous-ensemble de l'AP. Néanmoins, à l'opposé de l'exercice physique, l'activité sportive s'organise autour d'objectifs définis et les participants adhèrent à un ensemble de règles participatives et institutionnalisées [23]. Pierre Parlebas énumère quatre critères opérationnels permettant d'identifier les situations de sport : une situation motrice ; un corps de règles à respecter par chaque participant ; une compétition permettant de désigner en fin d'épreuve des vainqueurs et des vaincus et pour finir une institutionnalisation qui légitimise une reconnaissance du statut sportif de l'épreuve. Une définition émerge alors pour le sport qui correspond à un « ensemble fini des situations motrices à codification compétitive qui ont été institutionnalisées » [25].

c. Mode de vie

Le mode ou le style de vie est défini comme la façon ou « la manière de vivre d'une personne ou d'un groupe, ce qui inclut les types de relations sociales, de même que les façons de consommer et de se divertir. Le mode de vie reflète aussi les attitudes d'un individu, ses valeurs, ses habitudes et sa façon de voir le monde dans lequel il vit». Ce concept se rapproche de la notion de culture. Celle-ci est définie, dans son sens le plus large, comme l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social [26].

Le style de vie le plus propice à une bonne santé combine activité physique, alimentation variée et interactions sociales. De nombreux cas de maladies des artères coronaires, de diabètes, et de cancers pourraient probablement être évités si des mesures sont prises tout au long de la vie pour réduire les facteurs de risque [2].

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 8

II. FACTEURS DE RISQUE ET DÉTERMINANTS SOCIAUX DES MALADIES CHRONIQUES

Les causes des maladies chroniques sont souvent liées à un ensemble de facteurs, de conditions physiques et de comportements à risque qui interagissent et qui s'additionnent tout au long de la vie d'un individu. Ces facteurs sont liés à l'hérédité, aux caractéristiques individuelles et aux facteurs psychosociaux et environnementaux. Les facteurs de risque sont généralement classés en deux catégories : les facteurs non modifiables et les facteurs modifiables [7,27].

2.1. Les facteurs de risque non modifiables

Ce sont des facteurs impossibles à changer, mais qui demeurent d'excellents marqueurs de risque pour la santé comme le bagage héréditaire, l'origine ethnique, le sexe et l'âge.

a- L'hérédité et les antécédents familiaux

Les personnes qui présentent des antécédents familiaux de maladies chroniques ont des risques plus élevés d'en développer une à leur tour [28]. C'est par exemple le cas, des individus ayant des antécédents familiaux d'hypercholestérolémie. D'autres personnes pourraient aussi être plus susceptibles de développer précocement de l'hypertension artérielle en raison de prédispositions familiales. Il en va de même pour certaines formes de cancer, plus susceptibles de se développer parmi les personnes dont les membres de la famille immédiate ont déjà été atteints par ce type de maladie. Ce serait le cas du cancer du sein, de la prostate et du côlon-rectum. Certains individus présentent aussi une histoire familiale de maladies cardiovasculaires qui s'explique par une association statistique entre l'hypercholestérolémie familiale, le mode de vie et les anomalies moléculaires des vaisseaux sanguins, les rendant plus vulnérables à l'athérosclérose [28]. D'autres maladies chroniques, notamment certaines maladies neurodégénératives, pourraient également avoir une composante génétique. Malgré cela, il importe de se rappeler que l'impact des facteurs héréditaires sur les maladies chroniques reste marginal par rapport à celui attribué aux habitudes de vie et aux comportements néfastes pour la santé [7].

b- Le sexe

Le sexe intervient dans la survenue de certaines maladies chroniques. Les hommes demeurent généralement plus nombreux que les femmes à adopter des habitudes et des comportements pouvant être néfastes à leur santé. Ceci se traduit par des risques plus élevés de

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 9

développer certaines maladies chroniques [28]. Par exemple, les risques d'avoir prématurément une maladie cardiovasculaire s'avèrent beaucoup plus élevés pour les hommes, cette maladie apparaissant en moyenne environ 10 ans plus tôt que parmi les femmes. L'effet protecteur des hormones féminines avant la ménopause pourrait expliquer cette différence [29]. D'autre part, en raison de voies respiratoires plus petites, les garçons en bas âge sont plus souvent atteints d'asthme que les filles. Par contre, à l'âge adulte, ce sont plutôt les femmes qui deviennent plus susceptibles d'être touchées par cette maladie, leurs voies respiratoires étant alors de plus petite taille [7,30].

c- L'âge

L'âge est un facteur non modifiable qui conditionne l'apparition et l'aggravation des maladies chroniques. Par exemple, la prévalence du diabète de type 2 augmente avec l'avancée en âge, et ce, aussi bien parmi les hommes que les femmes. Les données de l'Institut National De Santé Publique du Québec révèlent que, dans Lanaudière, une personne âgée de 45 à 64 ans sur quinze se déclare atteinte du diabète, comparativement à près d'une sur cinq à 65 ans et plus [7,31].

2.2. Les facteurs de risque modifiables ou comportementaux

Cette seconde catégorie des facteurs de risque se réfère aux facteurs qui relèvent des environnements et des habitudes associés au mode ou au style de vie1, aux comportements pouvant présenter un risque pour la santé et aux conditions physiques existantes (diabète, hypertension artérielle et hypercholestérolémie). Ils peuvent être modifiés pour améliorer l'état de santé des individus et réduire les risques qu'ils soient atteints un jour d'une maladie chronique. En effet, au cours des trente dernières années, de nombreuses recherches menées à travers le monde ont démontré que la qualité de vie, la santé, les habitudes et les comportements liés à l'adoption d'un mode de vie sain sont clairement associés aux environnements socioéconomiques et physiques des individus. Ainsi, la prévalence des maladies chroniques ne se distribue pas également entre les groupes sociaux. Elle a tendance à être beaucoup plus répandue parmi les personnes les plus démunies [7,32].

On note que les personnes classées au plus bas de l'échelle de revenus ou de la scolarité sont, en proportion, plus nombreuses à fumer et à être exposées à la fumée de tabac à domicile, à avoir des habitudes alimentaires inadéquates, à être inactives physiquement, à être obèses et à présenter de l'hypertension artérielle [33]. Elles sont par ailleurs surreprésentées parmi les

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 10

individus atteints de maladies chroniques et affligés d'incapacités, tout en ayant une espérance de vie plus courte [34]. Il est aussi démontré dans les recherches que l'environnement physique dans lequel évoluent les populations désavantagées diffère de celui des populations aisées. Par exemple, la disponibilité et l'accessibilité des infrastructures de loisirs comme des parcs, des pistes cyclables et des piscines publiques ne sont pas les mêmes dans les quartiers défavorisés qu'elles ne le sont dans les quartiers profitant d'un statut socioéconomique plus élevé [7,35].

Les principaux facteurs de risque modifiables ou comportementaux sont les suivants : - le tabagisme et l'exposition fréquente à la fumée de tabac;

- la consommation excessive et répétitive d'alcool;

- la pratique insuffisante de l'activité physique;

- les habitudes alimentaires inadéquates;

- le surplus de poids et l'obésité;

- le niveau élevé de stress dans la vie quotidienne et au travail;

- le taux élevé de cholestérol sanguin [7].

III. TYPOLOGIE DES MALADIES CHRONIQUES

Il existe des centaines de maladies chroniques. D'après le référentiel des de la communauté des patients pour la recherche actualisé en 2016 [36], en voici des exemples, par catégories :

a- Les maladies cardiaques et vasculaires (cardiovasculaires) qui sont des troubles affectant le coeur et les vaisseaux sanguins [14]. Elles recouvrent les affections suivantes : angor/angine de poitrine, antécédent d'infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, antécédent de phlébite ou d'embolie pulmonaire, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, hypertension artérielle pulmonaire, arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire : ACFA, troubles du rythme cardiaque, trouble de conduction (Pace Maker), valvulopathie, remplacement valvulaire, etc.

b- Les cancers, pathologies caractérisées par la présence d'une (ou de plusieurs) tumeur maligne formée à partir de la transformation par mutations ou instabilité génétique d'une cellule initialement normale. Le cancer survient sur tous les organes de l'organisme. Ainsi, il en existe plusieurs types : cancer du cerveau, cancer du col de l'utérus, cancer de l'endomètre/ du corps de l'utérus, cancer de l'ovaire, cancer du colon, cancer du rectum,

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 11

cancer de l'estomac, cancer du foie, cancer de la vésicule biliaire, cancer des os, cancer des testicules, mélanome, cancer de la peau cancer de l'oesophage, cancer ORL (lèvre, bouche, pharynx, larynx...), cancer du pancréas, cancer du poumon, des bronches, de la plèvre, cancer de la prostate, cancer du rein, cancer du sein, cancer de la thyroïde, cancer de la vessie, etc.

c- Les maladies endocriniennes qui sont causées par un dysfonctionnement des hormones secrétées par les glandes endocrines et concernent notamment les troubles suivants : adénome hypophysaire, maladie de Basedow, thyroïdite d'Hashimoto, hyperthyroïdie, hypothyroïdie, maladie d'Addison, phéochromocytome, diabète, syndrome de cushing, acromégalie, hyperprolactinémie, diabète insipide, hyperaldostéronisme primaire obésité, etc.

d- Les maladies de la peau qui sont particulièrement l'acné, la rosacée, l'eczéma, l'urticaire, la psoriasis, le vitiligo, la pelade, la maladie de Verneuil, la suppurée, la dermatose, la bulleuse chronique, l'herpès, etc.

e- Les maladies des yeux qui sont en particulier la dégénérescence maculaire, le glaucome chronique, cataracte, la rétinopathie, le décollement de rétine ou décollement du vitré, les troubles de la vision (myopie, presbytie, astigmatisme), l'uvéite, la sclérite, etc.

f- Les maladies du système digestif, principales affections qui touchent le système digestif, elles sont les suivantes : polypes coliques, diverticules, ulcère gastro duodénal, gastrite chronique, reflux gastro oesophagien, achalasie, hernie hiatale, colopathie fonctionnelle, côlon irritable, maladie coeliaque, rectocolite hémorragique, maladie de Crohn, cirrhose alcoolique, cirrhose infectieuse, cirrhose auto-immune, cirrhose métabolique autre maladie du foie, etc.

g- Les maladies rhumatologiques qui sont les suivantes : arthrose dorsalgies, cervicalgies, lombalgies chroniques, hernies discales, sciatiques polyarthrite rhumatoïde spondyloarthrite axiale (anciennement spondylarthrite ankylosante), rhumatisme psoriasique, maladie de paget tendinites chroniques (périarthrite, épicondylite, capsulite...), fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, ostéoporose, arthropathies microcristallines (goutte, chondrocalcinose), scoliose, algodystrophie, etc.

h- Les maladies neurologiques et musculaires dont les céphalées chroniques, la sclérose en plaque, l'épilepsie, la maladie d'Alzheimer, la démence vasculaire, la maladie de Parkinson, algie vasculaire de la face, la névralgie du trijumeau, la neuropathie périphérique, le

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 12

syndrome de Guillain, l'antécédent d'accident vasculaire cérébral (AVC), l'antécédent d'accident ischémique transitoire (AIT), la myopathie génétique, la myopathie acquise, la myasthénie, etc.

i- Les maladies psychiatriques et psychologiques qui recouvrent les affections comme suit : psychoses chroniques, dépression, trouble bipolaire, maladie maniaco-dépressive, troubles anxieux, trouble du comportement alimentaire (anorexie, boulimie...), addictions (alcool, jeux, autres drogues...), syndrome de stress post traumatique, etc.

j- Les maladies hématologiques qui sont les différents troubles du sang notamment la leucémie aiguë, la maladie de Hodgkin, la lymphome B à grandes cellules, leucémie lymphoïde chronique, leucémie myéloïde chronique, myélome, syndromes du myéline, déficit immunitaire (hors vih), hémochromatose, drépanocytose, etc.

k- Les maladies infectieuses chroniques, causées par la transmission d'une bactérie, d'un virus ou d'un parasite, elles recouvrent la tuberculose, l'infection par le VIH SIDA, les hépatites B e C, la maladie de Lyme, l'endocardite, l'infection ostéo-articulaire, etc.

IV. EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES CHRONIQUES

a. Dans le monde

Chaque année, les MNT tuent 41 millions de personnes; ce qui représente 71% des décès dans le monde. 15 millions de personnes, âgées de 30 à 69 ans, meurent annuellement d'une maladie non transmissible et plus de 85% de ces décès «prématurés» surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les maladies cardiovasculaires sont responsables du plus grand nombre des décès dus aux maladies chroniques, (17,9 millions par an) suivies des cancers (9 millions), des maladies respiratoires (3,9 millions) et du diabète (1,6 million). On impute à ces 4 groupes d'affection plus de 80% des décès «prématurés» dus aux maladies non transmissibles [9].

b. En Afrique

Les pays africains connaissent en majorité, un double défi, celui des maladies infectieuses aigues et des maladies chroniques [1,37]. Plus de 80 % d'adultes de plus de 60 ans ont au moins une affection chronique [38]. Les modèles de multi-morbidité des malades des pays africains diffèrent de ceux des pays développés par le fait de l'accessibilité géographique et financière des soins [37]. Par exemple en comparaison avec certains pays à haut revenu, plusieurs travaux montrent que les prévalences de maladies rénales chroniques (MRC)

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 13

atteignent ou dépassent dix pour cent dans les pays riches tels que les États-Unis [39], l'Espagne [40], l'Italie [41] et la Norvège [42]. Dans les pays africains, plus des 3,7 millions de décès causés par les MNT ont été enregistrés en ASS en 2008, mais si aucune action n'est entreprise, elles atteindront les14 millions d'ici 2050 [13].

La prévalence de diabète en 2014 était estimée à 9 % chez les adultes âgés de 18 ans et plus. Il est prévu que cette prévalence augmente de 80 % au cours des 20 prochaines années [44]. .En 2012, on comptait au moins14 millions de nouveaux cas de cancers. Plus de 60 % des nouveaux cancers surviennent en Afrique et autres pays à revenu faible. Ces régions représentent 70 % des décès par cancer dans le monde [45]. Au Bénin, le pourcentage de décès dus aux MNT (notamment le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les affections respiratoires chroniques) était estimé à 36% en 2008 [14,15]. Chose étonnante, ces maladies affectaient une population plus jeune dans le pays, comparativement au Canada [16].

Par manque des moyens d'investigations appropriées et la résilience économique, le diagnostic se fait souvent à un stade avancé de maladie, souvent irréversible. Le manque de soutien financier retarde le développement des capacités de prévention, le traitement dans son ensemble et la recherche dans la plupart de ces pays. Parfois pour les pathologies tumorales les moyens disponibles de chimiothérapie/radiothérapie existent, mais les patients n'accèdent pas par manque des moyens financiers. Malgré des signes croissants d'impact épidémiologiques économique de ces MC, la réponse globale au problème reste insuffisante et inadaptée eu égard aux besoins. Les décideurs n'ont pas de données réelles fournies par les « intervenants du terrain ». Les préjugés que ces maladies touchent seulement les riches et les personnes âgées persistent largement [46].

c. Au Bénin

Le poids des MNT et la menace que celles-ci représentent, constituent un problème de santé publique majeur au Bénin comme dans la sous-région africaine. En effet, la mortalité prématurée liée aux MNT reste encore très élevée. Selon l'OMS, en 2008, elle était de 49,4% chez les hommes contre 36,4% chez les femmes. En 2013, en milieu scolaire dans la commune de Ouidah située dans le département de l'Atlantique, la prévalence des troubles de réfraction oculaire était estimée à 13,7% (12,7% chez les garçons et 14,5% chez les filles). Selon le type d'amétropie, on note particulièrement la myopie 58%, l'hypermétropie 19% et l'astigmatisme 23%. 58,2% de ces élèves avaient une mauvaise hygiène bucco-dentaire (plaque et tarte) et

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 14

49,7% avaient une carie dentaire. Les cancers les plus fréquents ces cinq dernières années au Centre National Hospitalier Universitaire - Hubert Koutougou MAGA de Cotonou sont chez la femme, le cancer du sein (32,5%), le cancer du col de l'utérus (16,8%) et les hémopathies (6,8%), puis le cancer de la prostate (18,2%), les hémopathies (15,4%) et le cancer primitif du foie (13,9%) chez l'homme. La prévalence du diabète sucré était de 2,6% en 2008. L'évolution du diabète de type 2 quant à elle est liée à des changements sociaux et culturels (une population vieillissante, une urbanisation grimpante, des changements dans les habitudes alimentaires et une activité physique plus réduite) [15].

V. ALIMENTATION ET MALADIES CHRONIQUES 4.1. Le phénomène de transition nutritionnelle

Les régimes alimentaires traditionnels à base de végétaux, comprenant des aliments tels que céréales et pommes de terre, sont peu à peu remplacés par des régimes plus riches en sucres, à forte densité énergétique et composés d'une quantité non négligeable d'aliments à base de viande. Ce qui implique le passage à une alimentation plus énergétique. C'est ce qu'on appelle la «transition nutritionnelle ». Elle est un phénomène complexe qui s'est amorcé dans les années 1950 à l'échelle planétaire. Elle touche autant les pays développés que les pays en développement, mais s'accélère surtout dans ces derniers [2,47,48]. Or, parmi les maladies chroniques non transmissibles, centaines ont un lien reconnu avec cette nouvelle tendance d'alimentation (hyperlipidémie, diabète non insulinodépendance, hypotension matérielle er maladies cérébro- ou cardio-vasculaires, certains cancers) comme avec d'autres facteurs du mode de vie, la sédentarité er la consommation de tabac ou d'alcool [49]

4.2. Les types de régime alimentaire

Un régime alimentaire signifie au sens large, l'ensemble des habitudes alimentaires d'un être vivant. Il correspond aux besoins physiologiques d'un individu, mais il est également le produit d'un environnement, d'un mode de vie ou d'une culture donnée. En diététique, un régime représente un cadre alimentaire plus ou moins rigide, adapté aux besoins physiologiques d'un individu et à des objectifs nutritionnels tels que la perte de poids, la baisse de la cholestérolémie, ou le rééquilibrage d'un diabète [50]. Dans la suite, nous aborderons les principaux types de régimes alimentaires développés dans la littérature sur l'espèce humaine.

a- Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 15

Les régimes amaigrissants

Les régimes amaigrissants ou à basse calorie sont des méthodes de restriction alimentaires qui consistent à diminuer les apports énergétiques pour induire une perte pondérale en déclenchant une fonte de la masse grasse corporelle. Ces régimes sont préconisés en cas de surpoids ou d'obésité suite à un bilan alimentaire, afin d'adapter les besoins nutritionnels d'un individu à son mode de vie, à son état de santé et à ses préférences alimentaires [50]. C'est un régime qui n'a pas de carence et qui n'engendre pas de problème de santé, mais qui nécessite de la motivation et de la volonté, car il s'étend sur une longue durée [51].

b- Les régimes crétois et méditerranéens

Le régime crétois est composé de légumes frais ou secs, de fruits, de pain, de poisson, de volailles, d'huile d'olive, de fromages, de produits sucrés, d'épices et d'aromates. Il est équilibré étant donné que toutes les catégories alimentaires y sont représentées. Les régimes méditerranéens le complètent avec de la viande rouge (agneau, mouton et boeuf) et des matières grasses animales (beurre) dans les plats traditionnels ainsi que dans les pâtisseries. Cependant, ces régimes présentent un intérêt diététique moindre que le régime crétois traditionnel. En effet, le régime crétois est pauvre en acides gras saturés et riche en acide gras essentiels, en protéines, vitamines, fibres et minéraux. Il est équivalent au régime thérapeutique hypocholestérolémiant, et protège l'organisme des maladies coronariennes [50].

c- Les régimes dissociés

Les régimes dissociés séparent les consommations des différentes catégories d'aliment en fonction des périodes de la journée (matin, midi et soir) ou des jours de la semaine. Par exemple produits céréaliers et produits carnés ne peuvent être consommés au cours d'un même repas [51].

d- Les régimes hyper-protéinés

Les régimes hyper-protéinés préconisent un apport en protéines supérieur aux apports nutritionnels conseillés de 30 à 60% Le but de tels régimes est de diminuer le tissu adipeux en stimulant l'utilisation des graisses de réserve afin d'inhiber l'action de l'insuline et de provoquer un état de cétose, soit l'équivalent d'une phase de jeûne. L'apport de protéines permet de limiter la fonte musculaire. Lors de chaque repas, le sujet doit consommer des aliments riches en protéines, accompagnés de légumes d'un corps gras, suivi d'un laitage

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 16

et sans le sucre. Ces types de régime sont déconseillés aux personnes qui ont un poids normal, des troubles rénaux ou cardio-vasculaires. Dans tous les cas, il est recommandé un suivi diététique et médical [50-51].

e- Les régimes végétariens et végétaliens

Ces régimes excluent la consommation de chair animale. Des études scientifiques ont démontré que les régimes lactovégétariens, végétaliens et certains régimes macrobiotiques sont déséquilibrés. Leur pratique induit des carences en protéines (acides aminés essentiels), en lipides, en acides gras polyinsaturés, en vitamine B12, en minéraux et en calcium. Seul un régime végétarien comportant un minimum d'apports de protéines animales et incluant la pratique d'une complémentarité alimentaire (produits céréaliers et légumes secs consommés au cours d'un même repas, au moins deux fois par jour) permet d'équilibrer les rapports nutritionnels d'un individu à ses besoins physiologiques [50].

f- Les régimes thérapeutiques

Les régimes thérapeutiques sont recommandés pour adapter les besoins nutritionnels d'un individu aux modifications de son équilibre nutritionnel induites par la pathologie dont il souffre. Ils sont prescrits à titre curatif ou en accompagnement d'un traitement de sorte à optimiser la guérison ou pour éviter qu'une maladie ne devienne chronique [50].

4.3. Apports alimentaires recommandés pour prévenir les maladies chroniques

La littérature scientifique montre que les régimes alimentaires à base de produits peu raffinés et/ou de produits végétaux peu transformés (c'est-à-dire riches en micronutriments et en fibres et pauvres en matières grasses saturées) et/ou en produits de la mer (par exemple les régimes alimentaires « prudents », méditerranéen et crétois) sont protecteurs vis-à-vis des facteurs de risque pour plusieurs maladies chroniques, notamment les cancers, les maladies cardiovasculaires, l'obésité et le diabète de type 2 [52-54].

Par ailleurs, il est évident que tous les régimes imposent des restrictions dans les habitudes et comportements alimentaires, quel que soit l'objectif visé, ce qui est susceptible de créer des frustrations sur le plan psychologique [51]. Le plus important est de s'adapter avec son environnement un minimum de suivi quotidien. L'analyse de 304 méta-analyses poolées et revues systématiques (MARS) a permis de présenter une image holistique des associations

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 17

entre les groupes d'aliments et les dix principales maladies chroniques en relation avec une alimentation déséquilibrée (MCAD), qui sont : le surpoids/obésité, le diabète de type 2, la santé mentale, la santé osseuse, les maladies chroniques digestives, les maladies chroniques hépatiques, les maladies chroniques rénales, les maladies cardiovasculaires, les cancers, la sarcopénie et les dix principaux métabolismes dérégulés (MCAD) [55].

Figure 1: Graphe radar des groupes alimentaires versus nombre d'articles (méta-analyses poolées et revues systématiques en %) montrant un effet protecteur (lignes vertes), neutre (lignes oranges) et délétère (lignes rouges) vis-à-vis des principales maladies chroniques (n = 10) [55].

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VI. RECOMMANDATIONS D'ACTIVITE PHYSIQUE POUR LA SANTE

La pratique régulière d'une activité physique est bénéfique pour la santé de chaque individu, en vue de la prévention des MNT. Faite sous forme de sport ou d'activités moins encadrées pendant l'enfance et l'adolescence, elle favorise le maintien ou l'amélioration de la condition physique, procure des bénéfices sur le plan psychologique et social et a un effet favorable sur plusieurs aspects de la santé physique:: composition corporelle, profil lipidique, pression artérielle, risque cardiovasculaire et densité osseuse [56]. Pour ressentir ces effets précédemment cités, des recommandations sont ainsi faites:

5.1. Pour les adultes

L'OMS convie les adultes à pratiquer au minimum l'équivalent de 30 minutes d'activité physique d'intensité modérée par jour ou au moins 75 minutes hebdomadaires d'une activité physique intense, ou une combinaison équivalente d'activité physique d'intensité modérée à forte [58]. Pour en retirer des bienfaits supplémentaires en matière de santé, les adultes devraient porter à 300 minutes par semaine la pratique d'une activité physique d'intensité modérée ou l'équivalent. Des activités de renforcement musculaire mettant en jeu les principaux groupes de muscles devraient être pratiquées deux jours par semaine ou plus [57].

5.2. Pour les enfants les adolescents

Les expertises internationales recommandent aux enfants et adolescents d'être physiquement actifs au moins une heure chaque jour à l'école, à la maison ou en plein air, en pratiquant des activités variées qui s'intègrent a leurs habitudes de vie, avec de plus des activités physiques d'intensité moyenne ou élevée, au moins deux fois par semaine, pendant au minimum 20 minutes par séance [56]. L'OMS recommande aux enfants et adolescents de 5 à 17 ans, de pratiquer au moins 60 minutes quotidiennes d'activité physique, d'intensité modérée à forte. Une activité physique d'une durée supérieure à 60 minutes par jour peut leur apporter des bienfaits supplémentaires en matière de santé. Il faut aussi inclure des activités qui renforcent les muscles et les os à raison d'au moins trois fois par semaine [57].

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VII. PANDEMIE DU CORONAVIRUS ET MALADIES CHRONIQUES

Une maladie chronique constitue le terreau idéal pour le développement de nouvelles maladies. Une personne touchée ne doit pas uniquement gérer sa maladie chronique et faire face aux éventuels effets secondaires des traitements et aux possibles séquelles résiduelles. Une étude sur une population représentative montre que 23,2 % des personnes malades chroniques sont multimorbides c'est-à-dire qu'elles souffrent de deux ou de plus de deux autres pathologies chroniques [59].

Parallèlement, le nouveau corona virus appelé « COVID-19 » et qualifié de pandémie par l'OMS, n'a pas encore cessé de faire des ravages dans le monde. Selon cette organisation, les Coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l'homme, allant du rhume banal au syndrome aigu respiratoires sévère, et qui causent généralement un certain nombre de maladies chez les animaux [60]. C'est une maladie infectieuse émergente qui représente actuellement un risque important pour la santé publique planétaire et qui nous interpelle tous les humains. Il est provoqué par le coronavirus SARS-CoV-2. Elle a fait son apparition en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine.

Dans un avis du 10 mars 2020, le Haut Conseil de Santé publique a listé les pathologies à risque de développer une forme grave d'infection au coronavirus. Parmi elles, les maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque...), les cirrhoses du foie au stade B au moins, les infections à VIH, les maladies chroniques respiratoires (asthme, mucoviscidose...), l'obésité morbide, l'insuffisance rénale chronique dialysée... Les personnes souffrant d'une de ces maladies chroniques sont plus vulnérables et doivent être particulièrement vigilantes pendant cette épidémie de coronavirus [62].

HYPOTHESES ET OBJECTIFS

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Hypothèses

1. L'asthme serait la maladie chronique la plus fréquente chez les élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel de Kandi.

2. La fréquence d'activité physique et les habitudes alimentaires seraient les facteurs associés aux maladies chroniques dont ils souffrent le plus souvent.

Objectif général

Etudier la relation entre les maladies chroniques et le mode de vie des élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel de Kandi.

Objectifs spécifiques

1. Identifier les maladies chroniques dont souffrent majoritairement les élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel de Kandi.

2. Déterminer les facteurs de risque comportementaux relatifs au mode de vie, associés à la survenu de ces maladies chez les élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel de Kandi.

MATERIEL ET METHODES

1. Protocole de recherche

Il s'agit d'une étude transversale de type analytique, réalisée par enquête et mesure. Elle a été effectuée au sein de l'Unité de Recherche Sport Santé et Evaluation (URSSE) de l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS) de Porto-Novo. L'enquête s'est déroulée dans l'enceinte du Lycée Technique Commercial et Industriel de la ville de Kandi en deux temps. Une semaine avant la collecte des données, nous avons procédé à une prise de contact avec les autorités et les élèves dudit lycée pour l'obtention de leur consentement. La deuxième phase a connu la collecte les données anthropométriques suivi du remplissage individuel des fiches de recueil de données par les sujets, sous la direction des enquêteurs préalablement bien instruits du protocole. Le groupe des enquêteurs est constitué de quatre enseignants d'EPS qui ont accepté de collaborer dans le cadre de l'étude.

Phase 1 Phase 2

? Prise de contact avec autorités et élèves

? Consentement

? Collecte des données
anthropométrique
(M1, M2 et M3)

? Remplissage des fiches individuelles

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 23

Figure 2 : Schéma du protocole de collecte des données. M1: mesure de la masse corporelle, M2: mesure de la taille, M3 : mesure du tour de taille.

En amont de la réalisation de cette étude, l'approbation des autorités du Lycée (Proviseur et Censeur), du Comité Scientifique Sectoriel (CSS) des Sciences et Techniques des

Activités Physiques et Sportives (STAPS) de l'Université d'Abomey-Calavi a été obtenue. Le

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 24

consentement éclairé écrit et libre de chaque participant a été également obtenue. Les sujets ont été rassurés qu'au terme de la recherche, les résultats obtenus leur seront communiqués dès que possible par l'intermédiaire de l'administration dudit lycée. Les élèves ont également obtenu la garantie préalable que les données collectées seront utilisées sous anonymat et exclusivement pour atteindre les objectifs de cette recherche.

2. Participants

L'étude a concerné les élèves inscrits au Lycée Technique Commercial et Industriel de Kandi, au titre de l'année scolaire 2019-2020. Leur effectif au début de l'année était de 383 (122 filles et 261 garçons) répartis en 20 groupes pédagogiques (de la 2nde à la Tle). Cette investigation qui a permis d'établir la relation entre les MNT et le mode de vie de ces élèves a été entreprise avec un échantillon composé de 322 élèves, soit l'ensemble des élèves présents pendant la période d'enquête, toutes les classes confondues.

2-1. Critères d'inclusion

Pour faire partie de l'échantillon d'étude, il fallait :

- être élève inscrit au LTCI au titre de l'année scolaire 2019-2020 ; - avoir donné son consentement éclairé écrit.

2-2. Critère de non-inclusion

- Ne sont pas inclus dans l'échantillon d'étude, les élèves absents au cours des prises de mesures pour des raisons diverses (absence au cours, maladie...).

3. Variables

Les variables étudiées dans le cadre de cette étude sont :

3.1. Variables indépendantes de l'étude

Elles sont au nombre de trois à savoir: les paramètres sociodémographiques, les paramètres liés à l'activité physique et les habitudes alimentaires.

3.1.1. Les paramètres sociodémographiques

Cette variable comprend trois sous-variables qui sont: le sexe opérationnalisé en deux modalités (les garçons et les filles); la catégorie d'âge qui comprenait deux modalités (les adolescents 13 à 17 ans et les post-adolescents 18 ans et plus) et la profession des parents à travers trois modalités (les artisans, les travailleurs champêtres et les fonctionnaires).

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3.1.2. Les paramètres relatifs à l'activité physique et la sédentarité

A ce niveau les variables concernent: le mode de déplacement habituel, opérationnalisé selon deux modalités (à pied ou à bicyclette, à moto ou à voiture), la pratique régulière de l'Education Physique et sportive (EPS); la pratique régulière d'un sport, évaluées selon deux modalités (oui et non); la durée de pratique du sport par semaine opérationnalisée selon deux modalités (inférieure à 3 heures et supérieure ou égale à 3 heures), le temps passé devant la télévision ou l'ordinateur par jour, composé de deux modalités (inférieur ou égal à 2 heures et supérieure 2 heures) et enfin la durée du sieste ayant 2 modalités (inférieur ou égal à 30 min et supérieure 30 min).

3.1.3. Les habitudes alimentaires

En ce qui concerne les habitudes alimentaires, elles sont caractérisées par: la fréquence journalière de repas, la consommation des produits laitiers, des crudités et légumes verts, des légumes cuits, des fruits, des poissons; viandes et oeufs, des friandises, des beures et huiles, du sucre, des céréales et féculents, des boissons sucrées, de l'alcool et du tabac. Toutes ces variables ont été opérationnalisées suivant trois (03) modalités (jamais ou rarement; souvent et très souvent).

3.2. Variables dépendantes de l'étude

3.2.1. Le statut pondéral

Le statut pondéral a été déterminé à l'aide de l'IMC. L'indice de masse corporelle est le rapport de la masse corporelle (MC) en kg sur le carré de la taille (T) en mètre. Pour cette étude trois modalités ont été choisies: élèves normo-pondérés, élèves en surpoids et élèves obèses. L'élève ayant plus de 18 ans est considéré normo-pondéré lorsque son IMC est compris entre 18,5 et 24,9 kg/m2. Il est considéré en surpoids lorsque son IMC est compris entre 25 et 29,9 kg/m2, puis considéré comme obèse lorsque son IMC est supérieur ou égal à 30 kg/m2. Pour les élèves ayant moins de 18 ans, ces modalités ont été identifiées selon les courbes de corpulence en fonction de l'âge et du sexe [63].

3.2.2. Le statut abdominal

Le statut abdominal chez les lycéens âgés de moins de 18 ans est déterminé à l'aide de la valeur du rapport tour de taille sur taille (TT/T). Un sujet est normo pondéré lorsque son rapport TT/T = 0,5 cm. Si le rapport TT/T ? 0,5cm chez un sujet, il a plutôt une obésité abdominale. Chez les élèves âgés de 19 ans et plus, à le statut abdominal est déterminé à l'aide

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du périmètre abdominal à valeur < 80 cm pour les normo pondérés à valeur ? 80 cm pour ceux en surpoids, puis à valeur ? 88 cm pour les obèses [64-65].

3.2.3. Les maladies chroniques

Les principales affections chroniques qui sont le diabète, l'hypertension artérielle, l'asthme, les affections visuelles et l'angine de poitrine ont été rendues opérationnelles à travers deux modalités (oui et non).

4. Matériels et techniques

- Une fiche de collecte de données comprenant vingt-deux (22) questions organisées en cinq (05) rubriques a permis de collecter chez les élèves enquêtés, des informations relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques, leurs données anthropométriques, leur niveau d'activité physique et de sédentarité, leurs habitudes alimentaires et les maladies chroniques dont ils souffrent fréquemment.

- Un pèse-personne (Seca, Germany) ayant une portée maximale de 150 kg et précis à 0,5 kg près, a permis de mesurer leur masse corporelle.

- Une toise murale (Seca, France) de deux mètres, graduée au millimètre près a servi à mesurer leur taille.

- Un mètre ruban non extensible (Butterfly brand, Chine) de 150 cm de long a permis de mesurer le périmètre abdominal des sujets enquêtés.

5. Analyse statistique

Une base de données a été conçue dans le logiciel Microsoft Excel pour enregistrer les

variables dépendantes et indépendantes énumérées. Leur analyse a été faite avec le logiciel SPSS (IBM, version 23,0). Après vérification de la normalité avec le test de Kolmogorov Smirnov, des statistiques descriptives sous forme d'effectif, moyenne (M), écart-type (S) ont été calculées pour chaque variable. Le test de khi deux (÷2) de Pearson a permis de comparer les fréquences relatives obtenues pour les variables catégorielles. Des statistiques descriptives sous forme de moyennes et écarts-types ont été faites pour chaque variable non catégorielle; ceci en fonction du sexe. Enfin, le V de Cramer a été utilisé pour déterminer le degré d'association entre les variables concernées. Par ailleurs, le seuil de significativité des tests statistiques a été fixé à p ? 0,05.

RESULTATS

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 28

La collecte de données de la présente étude s'est déroulée en mai 2020 dans la ville de Kandi au nord du Bénin. Elle a concerné 322 élèves dont 207 garçons et 115 filles âgés en moyenne de 19,05 #177; 2,48 ans. Les résultats obtenus se présentent comme suit:

Tableau I: Caractéristiques anthropométriques des sujets de l'échantillon d'étude (n = 322)

Filles (115) Garçons (207) Effectif (322) P

Taille (cm)

161,12 #177; 7,10

170,24 #177; 6,99

166,99 #177; 8,27

0,46

MC (kg)

57,53 #177; 7,32

62,24 #177; 8,07

60,51 #177; 8,12

0,45

IMC (kg/m2)

22,17 #177; 2,58

21,46 #177; 2,32

21,69 #177; 3,49

0,13

TT (cm)

70,14 #177; 6,77

71,66 #177; 5,06

71,11 #177; 5,74

0,32

Les nombres dans les cases représentent les moyennes #177; écarts types; MC: Masse Corporelle; IMC: Indice de Masse Corporelle; TT: Tour de taille; TT/T: rapport du tour de taille sur la taille; P : différence entre les filles et les garçons; n: effectif.

Dans l'échantillon étudié, la taille, la masse corporelle, l'IMC et le tour de taille moyens des élèves étaient respectivement de 166,99 #177; 8,27 cm, 60,51 #177; 8 kg, 21,69 #177; 3,49 kg/m2 et 71,11 #177; 5,74cm. Il n'y a pas de différence significative entre les filles et les garçons pour aucun des paramètres anthropométriques.

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 29

Tableau II : Prévalences des principales maladies chroniques dans l'échantillon étudié (n =

322)

 
 
 
 
 
 
 

MALADIES

CHRONIQUES

 
 

Filles (115)

Garçons (207)

ET (322)

Surpoids (IMC)

19

(5,9)

19

(5,9)

38

(11,8)

Surpoids (TT/T)

3

(0,9)

2

(0,6)

5

(1,5)

Diabète

6

(1,9)

8

(2,5)

14

(4,4)

Hypertension artérielle

2

(0,6)

3

(0,8)

5

(1,4)

Asthme

14

(4,3)

7

(2,2)

21

(6,5)

Maladies des yeux

28

(8,7)

33

(10,2)

61

(18,9)

Angine de poitrine

14

(4,3)

33

(10,2)

47

(14,6)

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages) ; ET: échantillon total ; IMC: L'indice de masse corporelle; TT/T: rapport du Tour de taille sur la Taille; n: effectif.

Dans ce groupe d'élèves étudiés, la prévalence de surpoids en fonction de l'IMC est de 11,8% dont 5,9% chez les filles contre 5,9% chez les garçons. Celle en fonction du TT/T est de 1,5% dont 0,9% chez les filles contre 0,6% chez les garçons. Le diabète quant à lui touche 4,4% des sujets dont 1,9% chez les filles et 2,5% chez les garçons. En ce qui concerne l'hypertension artérielle, 1,4% des élèves sont affectés, dont 0,6% parmi les filles et 0,8% parmi les garçons. L'asthme est présent chez 6,5% des apprenants (4,3% chez les filles et 2,2% chez les garçons). On enregistre 18,9% des sujets qui souffrent d'une déficience visuelle (8,7% chez les filles et 10,2% chez les garçons) et 14,6% ont fréquemment l'angine de poitrine (4,3% chez les filles et 10,2% chez les garçons).

Les maladies chroniques qui touchent le plus les sujets de l'étude concernent donc respectivement les affections visuelles, l'angine de poitrine et la surcharge pondérale (18,9%, 14,6% et 11,8%).

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Tableau III : Association entre le statut pondéral, les caractéristiques sociodémographiques et l'activité physique des sujets (n = 322)

STATUT PONDERAL

Statut maigre

(9)

Statut normal

(275)

Statut de surpoids

(38)

V de

T2

p cramer

Sexe

- Filles

- Garçons

3 (33,3)

6 (66,7)

93 (33,8)

182 (66,2)

19 (50)

19 (50)

4,25

0,6

-

Catégorie d'âge

 
 
 
 
 
 

- 13 à 17 ans

1 (11,1)

124 (45,1)

13 (34,2)

5,50

0,64

-

- 18 ans et plus

8 (88,9)

150 (54,5)

25 (65,8)

 
 
 

Profession des parents

 
 
 
 
 
 

- Salarié

2 (22,2)

89 (32,4)

8 (21,1)

5,41

0,2

-

- Non-salarié

7 (77,8)

186 (67,6)

30 (78,9)

 
 
 

Pratique régulière de l'EPS -

 
 
 
 
 
 

Oui -

Non

9 (100)

0 (0)

259 (94,2)

16 (5,8)

33 (86,8)

5 (13,2)

3,75

0,44

-

Pratique d'un sport

 
 
 
 
 
 

- Oui

4 (44,4)

172 (62,5)

9 (23,7)

21,35

0,002

0,25

- Non

5 (55,6)

103 (37,5)

29 (76,3)

 
 
 

Durée de pratique/semaine

 
 
 
 
 
 

- inférieur à 3 h

9 (100)

222 (80,7)

33 (86,8)

18,09

0,01

0,23

- supérieur ou égale à 3 h

0 (0)

53 (19,3)

5 (13,2)

 
 
 

Mode habituel de déplacement

 
 
 
 
 
 

- Pied ou bicyclette -

6 (66,7)

153 (56,6)

26 (68,4)

2,55

0,27

-

Moto ou voiture

3 (33,3)

122 (44,4)

12 (32,6)

 
 
 

Temps passé devant la télé/jour

 
 
 
 
 
 

- inférieur à 2 h

8 (88,9)

189 (68,7)

20 (52,6)

7,69

0,10

-

- supérieur ou égale à 2 h

1 (11,1)

86 (31,3)

18 (47,4)

 
 
 

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages); T2 : Valeur du test de Khi-deux de Pearson; p: niveau de significativité; h: heure; n: effectif.

L'analyse des caractéristiques sociodémographiques et de l'activité physique des sujets étudiés montre que c'est uniquement la pratique d'un sport et la durée hebdomadaire de sa pratique qui influencent significativement leur statut pondéral (p < 0,05). Les sujets qui présentent un embonpoint pratiquent moins une activité physique et sportive en dehors de l'EPS à l'école. Près de 57% des lycéens enquêtés pratiquent une Activité Physique et Sportive Extrascolaire (APSE). Parmi eux, 18% sont actifs pendant au moins trois heures par semaine et 39% semble avoir une APSE mais avec une dose relativement moins importante (moins de trois heures par semaine).

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 31

Tableau IV: Association entre les affections visuelles, les caractéristiques sociodémographi-ques et l'activité physique des sujets (n = 322)

AFFECTIONS VISUELLES

Statut normal

(261)

Statut malade

(61)

V de

T2 p cramer

Sexe

- Filles

- Garçons

87 (33,3)

174 (66,7)

28 (45,9)

33 (54,1)

4,89

0,55

-

Catégorie d'âge

 
 
 
 
 

- 13 à 17 ans

111 (42,5)

27 (44,3)

1,47

0,48

-

- 18 ans et plus

150 (57,5)

34 (55,7)

 
 
 

Profession des parents

 
 
 
 
 

- Salarié

184 (70,5)

39 (63,9)

10,03

0,04

0,12

- Non-salarié

77 (29,5)

22 (36,1)

 
 
 

Pratique régulière de l'EPS

 
 
 
 
 

- Oui - Non

247 (94,6)

14 (5,4)

54 (88,5)

7 (11,5)

16,31

0,003

0,16

Pratique d'un sport

 
 
 
 
 

- Oui

152 (45,3)

33 (54,1)

2,94

0,57

-

- Non

109 (54,7)

28 (45,9)

 
 
 

Durée de pratique/semaine

 
 
 
 
 

- inférieur à 3 h

209 (80,1)

55 (90,2)

4,67

0,32

-

- supérieur ou égale à 3 h

52 (29,9)

6 (9,8)

 
 
 

Mode habituel de déplacement

 
 
 
 
 

- Pied ou bicyclette

151 (57,9)

34 (55,7)

0,91

0,64

-

- Moto ou voiture

110 (43,1)

27 (44,3)

 
 
 

Temps passé devant la télé/jour

 
 
 
 
 

- inférieur à 2 h

175 (67,4)

42 (68,9)

2,75

0,60

-

- supérieur ou égale à 2 h

86 (33,6)

19 (31,1)

 
 
 

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages); T2 : Valeur du test de Khi-deux de Pearson; p: niveau de significativité; h: heure; n: effectif.

La catégorie socioprofessionnelle des parents et la pratique de l'EPS ont une influence significative sur la présence ou non d'une affection de la vue au sein des participants de l'étude (p <0,05).

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 32

Tableau V : Association entre l'angine de poitrine, les caractéristiques sociodémographiques et l'activité physique des suets (n = 322)

ANGINE DE POITRINE

Statut normal

(274)

Statut malade

(47)

V de

T2 p cramer

Sexe

 
 
 
 
 
 

- Filles

101 (36,9)

14 (29,8)

1,80

0,94

0,05

- Garçons

173 (63 ,1)

33 (70,2)

 
 
 

Catégorie d'âge

 
 
 
 
 

- 13 à 17 ans

116 (42,3)

21 (44,7)

0,81

0,66

0,51

- 18 ans et plus

157 (57,7)

26 (55,3)

 
 
 

Profession des parents

 
 
 
 
 

- Salarié

86 (31,4)

13 (27,7)

2,47

0,64

0,06

- Non-salarié

188 (68,6)

34 (72,3)

 
 
 

Pratique régulière de l'EPS

 
 
 
 
 

- Oui - Non

256 (93,4)

18 (6,6)

43 (91,5)

4 (8,5)

0,58

0,97

0,03

Pratique d'un sport

 
 
 
 
 

- Oui

156 (56,9)

26 (55,3)

1,78

0,78

0,05

- Non

117 (43,1)

21 (44,7)

 
 
 

Durée de pratique par semaine

 
 
 
 
 

- inférieur à 3 h

226 (82,5)

27 (57,4)

2,28

0,69

0,06

- supérieur ou égale à 3 h

48 (17,5)

10 (42,6)

 
 
 

Mode habituel de Déplacement

 
 
 
 
 

- Pied ou bicyclette

162 (59,1)

22 (46,8)

3,92

0,14

0,11

- Moto ou voiture

112 (40,9)

25 (53,2)

 
 
 

Temps passé devant la télé/jour

 
 
 
 
 

- inférieur à 2h

191 (69,7)

25 (53,2)

8,85

0,06

0,11

- supérieur ou égale à 2h

83 (40,3)

22 (46,8)

 
 
 

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages); T2 : Valeur du test de Khi-deux de Pearson; p: niveau de significativité; h: heure; n: effectif.

Pour toutes les variables relatives aux caractéristiques sociodémographiques et de l'activité physique, les associations avec l'angine de poitrine étaient non significatives (p > 0,05) dans l'échantillon d'étude.

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 33

Tableau VI: Association entre le statut pondéral et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans l'échantillon étudié (n = 322)

STATUT PONDERAL

Fréquence de csom des repas

- moins de 3 repas - 3 repas

- plus de 3 repas

74 (0,5)

167 (11,6)

76 (86,5)

1 (2,6)

24 (63,2)

13 (34,2)

9,8 0,13 -

Csom de produits laitiers

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

36 (31,8)

224 (27,8)

24 (3,9)

3 (7,9)

33 (86,8)

2 (5,3)

2,75 0,60 -

Csom de crudités et lég verts

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

58 (31,8)

213 (27,8)

13 (3,9)

13 (34,2)

24 (63,2)

1 (2,6)

7,04 0,53 -

Csom de lég cuits

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

61 (36,7)

201 (17,2)

22 (36,6)

11 (28,9)

23 (60,5)

4 (10,5)

3,23 0,51 -

Csom de fruits

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

103 (36,3)

173 (60,9)

7 (2,5)

11 (28,9)

27 (71,1)

0 (0)

2,47 0,65 -

Csom de protéines

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

138 (48,6)

136 (47,9)

10 (3,5)

20 (52,6)

18 (47,4)

0 (0)

1,96 0,74 -

Csom des

friandises

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

63 (22,2)

175 (61,6)

46 (16,2)

6 (15,9)

30 (78,9)

2 (5,3)

6,93 0,14 -

Csom de céréales et féculents

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

155 (54,6)

120 (42,3)

9 (3,2)

24 (63,1)

13 (34,2)

1 (2,6)

3,10 0,54 -

Csom d'aliments sucrés

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

25 (8,8)

198 (69,7)

61 (21,5)

5 (13,2)

24 (63,2)

9 (23,9)

1,57 1,82 -

Csom d'alcool

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

3 (1,1)

45 (15,8)

236 (83,1)

0 (0)

11 (28,9)

27 (71,1)

12,43 0,05 -

Csom de tabac

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

2 (0,7)

8 (2,8)

265 (93,3)

0 (0)

1 (2,6)

37 (7,9)

8,11 0,23 -

Statut
Normal et
maigre
(284)

Statut malade

(38)

T2 p V de

cramer

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages); ?2 : Valeur du test de Khi-deux de Pearson; p: niveau de significativité; Csom: Consommation; leg: légume; n: effectif.

Dans l'échantillon étudié, il n'y a pas de caractéristique des habitudes alimentaires qui soit associée au statut pondéral de façon significative.

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 34

Tableau VII: Association entre les affections visuelles et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans l'échantillon étudié (n = 322)

10 (16,4)

35 (57,4)

16 (26,2)

Fréquence de csom des repas

31 (11,9)

156 (59,8)ç ?

72 (27,9)

- moins de 3 repas - 3 repas

- plus de 3 repas

3,05 0,80 -

Csom de produits laitiers

13 (21,3)

46 (75,4)

2 (3,3)

26 (10)

211 (80,4)

24 (92)

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

8,05 0,90 -

20 (32,8)

38 (62,3)

3 (4,9)

51 (19,5)

199 (76,2)

11 (4,2)

Csom de crudités et lég verts

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

10,92 0,20 -

14 (23)

46 (75,4)

1 (1,6)

58 (22,3)

178 (29,9)

25 (9,6)

Csom de lég cuits

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

4,57 0,33 -

Csom de fruits

23 (37,7)

37 (60,7)

1 (1,6

91 (31,5)

163 (56,4)

6 (20,7)

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

0,90 0,92 -

37 (60,7)

22 (36,1)

2 (3,3)

Csom de protéines

121 (46,2)

132 (50,6)

8 (30,6)

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

4,88 0,30 -

17 (27,9)

39 (63,9)

5 (82)

52 (19,9)

166 (63,6)

43 (16,7)

Csom des

friandises

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

6,93 0,14 -

35 (57,4)

23 (37,7)

3 (4,9)

144 (31,8)

110 (27,8)

7 (51,2)

Csom de céréales et féculents

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

1,8 0,8 -

6 (9,8)

41 (67,2

14 (23)

24 (9,2)

181 (69,3)

56 (19,5)

Csom d'aliments sucrés

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

1,57 1,82 -

Csom d'alcool

0 (0)

10 (16,4)

51 (83,6)

3 (1,1)

46 (17,7)

212 (81,2)

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

5,98 0,43 -

0 (0)

3 (35)

58 (95)

Csom de tabac

2 (0,8)

6 (2,3)

253 (96,9)

- Très souvent

- Souvent

- Jamais/rarement

2,02 0,92 -

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages); ?2 : Valeur du test de Khi-deux de Pearson; p: niveau de significativité; Csom: Consommation; leg: légume; n: effectif.

L'analyse de ce tableau montre qu'il n'y a pas de relation significative entre les

affections visuelles et les caractéristiques des habitudes alimentaires chez les participants.

Statut Normal

(261)

Statut malade

(61)

T2 p V de

cramer

AFFECTIONS VISUELLES

Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 35

Tableau VIII: Association entre l'angine de poitrine et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans l'échantillon étudié (n = 322)

ANGINE DE POITRINE

Statut Normal

(274)

Statut malade

(47)

T2 p V de

cramer

Fréquence de csom des repas

 

- moins de 3 repas - 3 repas

- plus de 3 repas

34 (12,4)

162 (59,1)

77 (28,1)

7 (14,9)

28 (59,6)

12 (25,5)

1,2

0,97

-

Csom de

- Très souvent

30 (10,9)

9 (19,1)

 
 
 

produits

- Souvent

220 (80,3)

36 (76,6)

3,54

0,47

-

laitiers

- Jamais/rarement

24 (8,8)

2 (4,3)

 
 
 

Csom de

- Très souvent

57 (20,8)

14 (29,8)

 
 
 

crudités et

- Souvent

205 (74,8)

31 (65,9)

11,75

0,16

-

lég verts

- Jamais/rarement

12 (4,4)

2 (4,3)

 
 
 
 

- Très souvent

66 (24,1)

6 (78,7)

 
 
 

Csom de lég

- Souvent

190 (69,3)

33 (70,2)

8,16

0,09

-

cuits

- Jamais/rarement

18 (6,6)

8 (17,1)

 
 
 
 

- Très souvent

96 (35)

18 (38,3)

 
 
 

Csom de

- Souvent

171 (62,4)

28 (59,6)

2,01

0,73

-

fruits

- Jamais/rarement

7 (2,6)

1 (2,1)

 
 
 
 

- Très souvent

134 (48,9)

24 (51,1)

 
 
 

Csom de

- Souvent

130 (47,4)

23 (48,9)

2,82

0,59

-

protéines

- Jamais/rarement

10 (3,6)

0 (0)

 
 
 

Csom

- Très souvent

56 (20,4)

13 (27,7)

 
 
 

des

- Souvent

178 (65)

27 (57,4)

7,19

0,12

-

friandises

- Jamais/rarement

40 (14,6)

7 (14,9)

 
 
 

Csom de

- Très souvent

144 (52,6)

34 (72,4)

 
 
 

céréales et

- Souvent

121 (44,22)

12 (25,5)

7,66

0,11

-

féculents

- Jamais/rarement

9 (3,3)

1 (2,1)

 
 
 

Csom

- Très souvent

24 (8,6)

6 (12,8)

 
 
 

d'aliments

- Souvent

187 (68,4)

35 (74,4)

12,72

0,01

0,14

sucrés

- Jamais/rarement

63 (23)

6 (12,8)

 
 
 

Csom

- Très souvent

3 (1,1)

0 (0)

 
 
 

d'alcool

- Souvent

42 (15,3)

14 (29,8)

6,52

0,36

-

 

- Jamais/rarement

229 (83,6)

33 (70,2)

 
 
 

Csom de

- Très souvent

2 (0,7)

0 (0)

 
 
 

tabac

- Souvent

8 (2,9)

1 (2,1)

0,66

0,99

-

 

- Jamais/rarement

264 (96,4)

46 (77,9)

 
 
 

Les nombres dans les cases représentent les effectifs (pourcentages); ?2 : Valeur du test de Khi-deux de Pearson; p: niveau de significativité; Csom: Consommation; leg: légume; n: effectif.

Parmi les habitudes alimentaires, seule la consommation fréquente des aliments sucrés a une influence significative sur la présence de l'angine de poitrine chez les lycéens.

DISCUSSION

1. Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 37

Choix méthodologiques

Cette recherche visait à étudier la relation entre des maladies chroniques et le mode de vie chez les élèves de la ville de Kandi. Elle a été réalisée avec les élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel de la ville. La majorité des études faites dans ce domaine se concentraient plus sur les régions du sud du pays. Il était donc important d'élargir le champ scientifique vers les régions du nord afin de tirer des conclusions de portée générale. Ce lycée technique étant l'unique de la ville, et comprenant uniquement le 2nd cycle (2nde, 1ère et Tle), il abrite des apprenants qui ont pour la plupart fréquenté dans l'ensemble des autres collèges de la ville, durant leur 1er cycle au cours secondaire. C'est ce qui explique le choix de notre étude qui est de type analytique avec un échantillon de 322 sujets. Ces derniers ont été constitués par la méthode aléatoire et la technique aléatoire simple. Les résultats restent valides pour cette population et les données recueillies peuvent constituer des informations de base utiles, sur lesquelles les chercheurs pourraient s'appuyer pour entreprendre une étude descriptive visant à déterminer les prévalences des maladies chroniques chez les élèves sur le plan national. Les résultats peuvent également être utilisés par les dirigeants à divers niveaux, pour prendre les meilleures décisions susceptibles d'éviter aux jeunes élèves un mauvais mode de vie sur les plans alimentaire et physique.

Pour ce qui est de la fiabilité des données recueillies, diverses dispositions avaient été prises pour en garantir la qualité. Elles concernent notamment la formation du personnel sollicité pour collecter les données, l'utilisation des techniciens de laboratoire, d'outils et de techniques objectifs.

2. Limites de l'étude

En dehors des données relatives aux paramètres anthropométriques des sujets (masse corporelle, taille, et tour de taille) où les mesures ont été prises, les données relatives aux maladies dont ils souffrent, leurs caractéristiques d'activité physique et leurs habitudes alimentaires ont été recensées par remplissage de fiches individuelles de collecte de données. Il s'agit donc d'une étude faite sur la base de la perception des participants de leur mode de vie et leur état de santé. Par ailleurs, l'étude a concerné tous les élèves disponibles sans exclusion d'une tranche d'âge. La prise en compte de ces limites dans les prochaines études permettra aux résultats d'avoir une plus grande portée, pour une application pratique sur les jeunes élèves du Bénin.

3. Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé LEGBA Page 38

Rappel des objectifs spécifiques et des principaux résultats

De façon spécifique l'étude visait premièrement à identifier les maladies chroniques dont souffrent majoritairement les élèves du LTCI Kandi. Deuxièmement, elle visait à déterminer les facteurs de risque comportementaux relatifs au mode de vie, associés à la survenu de ces maladies chez ces derniers.

Pour ce faire, des paramètres anthropométriques, des caractéristiques sociodémographiques, des caractéristiques d'activité physique et ceux de l'alimentation ont été collectées chez ces sujets avant de recueillir leur perception sur les maladies chroniques dont ils souffrent.

4. Caractéristiques anthropométriques

Les élèves étudiés sont âgés en moyenne de 19,05 #177; 2,48 ans, ils sont donc en majorité entre la grande adolescence (17 à 19 ans) et l'âge adulte, et ont surtout vécu l'ensemble des changements et transformations corporels, cognitifs, sexuels et sociaux qui s'opèrent durant l'étape de l'adolescence [66,67]. Ils sont en moyenne largement plus âgés que des sujets adolescents d'une étude portant sur la prévalence et les facteurs associés à la surcharge pondérale, effectuée à Ouidah, une ville secondaire du Bénin (13 #177; 2,4 ans) [68]. Leur âge moyen est en outre légèrement supérieur à celui de deux groupes d'enfants et adolescents scolarisés dans la Wilaya de Marrakech (17,54 #177;1,59 ans) [69].

L'IMC moyen des participants de la présente étude est de 21,69 #177; 3,49 kg/m2. Cette moyenne est légèrement supérieure à ceux d'un groupe de sujets scolarisés en milieu urbain marocain (20,79 kg/m2 chez les garçons et 21,36 kg/m2 [69]. Ceci peut s'expliquer par le petit écart entre leur moyenne d'âge et celle de notre étude.

5. Appréciation du mode de vie relatif à l'activité physique et l'alimentation

Près de 57% des lycéens enquêtés ont déclaré avoir une Activité Physique et Sportive Extrascolaire (APSE) pratiquée habituellement en dehors de l'établissement scolaire (Tableau 3). Près de 18% seulement d'entre eux sont actifs pendant au moins trois heures par semaine (soit un équivalent de 60 min/jour avec une fréquence de 3 fois par semaine), 39% semble avoir une APSE mais avec une dose relativement moins importante (moins de trois heures par semaine). Environ 43% des lycéens ne pratiquent donc aucune APSE en dehors de l'établissement scolaire. Un pourcentage trois fois plus élevé que celui d'un groupe d'enfants et

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adolescents scolarisés français, dont seulement 14% ayant déclaré n'avoir jamais pratiqué de sport en dehors de l'établissement scolaire [70]. Il est aussi largement supérieur à celui d'un groupe d'enfants scolarisés non actifs de Marrakech (27%) [69].

Sur le plan nutritionnel, les données de la littérature [56] montrent que les aliments tels que les fruits, les légumes et les céréales complètes sont fortement recommandés pour le maintien d'une bonne santé. Une consommation régulière de fruits et légumes réduit le risque des maladies cardiovasculaires et de cancer. Les participants de la présente étude ont en majorité déclaré qu'ils ont l'habitude de consommer fréquemment ces aliments dans leurs repas quotidiens (respectivement 97%, 87,7% et 96,9%). Ils sont aussi très peu à faire usage du tabac (3,4%). Ce qui est d'ailleurs bénéfique pour leur santé. Néanmoins, les aliments sucrés, sont également fréquents dans leur repas. On dénombre parmi ces lycéens, 68,9% qui en consomment souvent et 9,3% qui en prennent très souvent. Plusieurs études ont déjà montré par le passé que le risque de développer une surcharge pondérale ou encore le diabète de type 2, est élevé en cas d'une consommation fréquente d'aliments sucrés [70,71]. Les aliments sucrés infèrent à l'organisme un apport énergétique excessif par rapport aux besoins; ce qui entraîne à la longue une prise de poids significative, puis le diabète de type 2.

6. Prévalences des maladies chroniques

Les maladies chroniques, ont gagné en importance au point d'être la principale cause de mortalité dans le monde [5]. Dans ce groupe de lycéens, il n'y avait aucun cas d'obésité enregistré. La prévalence de la surcharge pondérale chez ces participants se résume donc à celle du surpoids qui était de 11,8%. Cette prévalence dépasse légèrement celle de 10,9% enregistrée en 2002 au sein de 3174 élèves enfants et adolescents scolarisés (5 à 18 ans) à Khroub en Algérie [72]. Ce résultat traduit également une prévalence plus forte que celles de 8,8% obtenue par l'enquête globale sur la santé des élèves au Bénin [15], de 5% évaluée en 2017 dans la ville de Ouidah [68] et celle de 9,5% rapportée au sein des adolescents scolarisés dans la ville de Marrakech et la province d'Al-Haouz au Maroc [73].

La prévalence du surpoids abdominal était de 1,5%, ce qui est largement inférieure à celle d'une population au-dessus de 20 ans en milieu urbain bamakois, estimée à 14,7%. La différence avec la présente prévalence serait due non seulement à la taille d'échantillon

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largement plus élevée que la nôtre, mais aussi au fait que la population d'étude concernait exclusivement des sujets âgés de 20 ans et plus [74].

Le diabète sucré est une maladie chronique, qui se caractérise par une hyperglycémie permanente. La glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l (7mmol/L) à deux reprises et/ou à 2 g/l (11mmol/l) à n'importe quel moment de la journée. En dehors de son impact sur la mortalité, le diabète est la cause de nombreux handicaps par ses complications micro vasculaires dans différents organes (rétinopathies, néphropathies et neuropathies). Un certain nombre de personnes souffrent de diabète sans le savoir et la mortalité qui lui est attribuée est donc sous-estimée [75]. Il y a 4,4% de nos sujets enquêtés qui ont répondu avoir cette affection. Un pourcentage qui est supérieur à celui de 3,0% observé chez les militaires sénégalais dans une étude transversale effectuée en 2013 [76]. La différence peut s'expliquer par les tailles d'échantillon et la spécificité des populations d'étude qui diffèrent.

Chez les cibles de la présente étude, on dénombre 1,4% qui ont répondu avoir une hypertension artérielle. Ce facteur de risque cardiovasculaire était plutôt à une proportion plus élevée dans une population au-dessus de 20 ans en milieu urbain bamakois [74]. Dans la population de Bruxelles également, 15,7% des habitants souffraient de ce mal en 2013 [77]. Au Bénin en 2008, on en dénombrait jusqu'à 27,5% sur le plan national [15].

La proportion d'élèves estimant être touchés par l'asthme est de 6,5%. Cette affection respiratoire chronique dont la pollution d'air est une des causes avait une prévalence autour de 7% chez un groupe d'enfant en milieu scolaire urbain de Cotonou [15] ; une prévalence qui avoisine celle de la présente étude. Cette ressemblance peut s'expliquer par le fait que la ville de Kandi est une des grandes villes de la région septentrionale du pays, et de surcroit le chef-lieu de du département d'Alibori. A chaque saison cotonnière, il y a un grand nombre de véhicules poids-lourd qui transportent du cotons vers l'usine de transformation SODECO de Kandi, libérant ainsi une importante fumée dans l'atmosphère.

Dans notre échantillon d'étude, 18,9% des sujets souffrent d'une déficience visuelle. Cette prévalence est supérieure à celle des élèves scolarisés dans la commune de Ouidah où la prévalence des troubles de réfraction oculaire était estimée à 13,7% en 2013. Elle est également supérieure à celle des élèves de 10 à 15 ans dans la zone sanitaire de Djidja-Abomey-Agbangnizoun, évaluée en 2008 (8% chez les garçons et 12% chez les filles) [15]. Le grand nombre de cas observé dans la présente étude peut s'expliquer par la consommation insuffisante d'aliments à teneur en vitamine A dans cette région du Bénin; le cas de l'huile rouge par

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exemple. Une carence alimentaire en vitamine A affecte surtout les yeux et peut conduire à la cécité [78]. En outre, l'eau que les populations ont à leur disposition dans cette région n'est pas toujours de bonne qualité comme au Sud du pays.

L'angine de poitrine (ou angor stable) est provoquée par le rétrécissement ou l'obstruction des artères coronaires (artères nourricières du coeur). Causé principalement par l'athérosclérose, ce rétrécissement provoque une diminution du flux sanguin à l'effort vers le muscle cardiaque, qui génère à son tour une douleur typique au thorax. Cette douleur disparaît au repos. [79]. On a 14,6% des sujets qui ont répondu avoir fréquemment ce mal. La cause chez ces derniers serait du point de vue de leur alimentation.

7. Relation entre les maladies chroniques et le mode de vie

Les résultats montrent que les maladies chroniques qui touchent le plus les élèves du LTCI Kandi concernent respectivement les affections visuelles, l'angine de poitrine et la surcharge pondérale (18,9%, 14,6% et 11,8%). Ce qui nous a amené à mettre en relation ces 3 principales affections avec le mode de vie des lycéens concernés par cette étude, afin de tirer des conclusions.

La pratique d'un sport et la durée hebdomadaire de sa pratique ont une influence significative sur le statut pondéral des sujets. Les cours d'EPS pratiqués juste en 3 heures par semaine, ne suffisent pas pour empêcher la survenue de la surcharge pondérale chez ceux-ci. Nos résultats vont dans le même sens que ceux des recherches internationales menées sur des enfants et des adolescents, qui ont montré aussi que les individus qui se livrent à une AP relativement importante ont moins de tissu adipeux que ceux qui n'en font pas [35,69,80].

Les résultats de la présente étude ont montré que la catégorie socioprofessionnelle des parents a une influence significative sur la présence ou non d'une maladie oculaire au sein des participants. D'autres travaux effectués dans le même sens ont révélé plutôt une éventuelle association avec l'âge, les antécédents familiaux, l'environnement et l'alimentation [78].

En ce qui concerne les habitudes alimentaires, seule la consommation fréquente des repas sucrés présente une association significative avec l'angine de poitrine au sein des participants. D'après les données de la littérature, ce mal qui résulte du manque d'apport d'oxygène au myocarde suite au bouchement des artères est aussi et surtout associé à l'abus de l'alcool, du tabac et l'exposition à la fumée [81].

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault