WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

la dette extérieure favorise-t-elle la performance économique en Afrique subsaharienne ?


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé II - Master II PTCI 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.2.2. Interprétations économiques

Sur le plan économétrique, le test de Fisher est concluant pour l'ensemble des huit estimations puisque sa probabilité est inférieure au seuil de 1%. Cela signifie donc que nos modèles sont globalement significatifs. De plus, le test de suridentification de Sargan/Hansen est lui aussi concluant et permet de valider nos instruments. En effet, la p-value de cette statistique est supérieure au seuil de 10% dans toutes les huit régressions ce qui ne permet pas de rejeter l'hypothèse nulle de validité des instruments. Nous avons également fait le test de spécification de Hausman pour savoir lesquels des modèles à effets fixes ou des modèles à effets aléatoires sont pertinents pour notre étude. Dans le cas de la relation dette extérieure et stabilité économique interne, les différentes probabilités obtenues sont : pour les modèles (A) et (C) Prob> Chi2= 0,9205 et Prob > Chi2 =0,2989pour les modèles (B) et (D). De même, dans le cas de la relation dette extérieure et stabilité économique externe, pour les modèles (1) et (3) Prob > Chi2= 0,5625 et Prob > Chi2= 0,3825 pour les modèles (2) et (4). Le fait que ces probabilités soient toutes supérieures au seuil de 10% implique que le test de Hausman ne permet pas dans ces cas de figure de choisir entre les modèles à effets aléatoires et les modèles à effets fixes. Toutefois, l'analyse des R2 nous amène considérer le modèle à effets aléatoires plus pertinent dans notre cas. Ainsi, nos interprétations économiques seront davantage basées sur les modèles (A) (B) (1) et (2).

Sur le plan théorique, les résultats obtenus s'inscrivent pour la plupart dans la lignée des travaux antérieurs aussi bien pour les indicateurs de la dette extérieure que les déterminants traditionnels de la stabilité économique. S'agissant de l'influence de la dette extérieure sur la stabilité économique, nous avons pu établir une relation positive et significative entre le stock de la dette extérieure et l'inflation d'une part etle service de la dette extérieure et la balance commerciale d'autre part. En particulier, la relation stock de la dette extérieure et inflation est significative au seuil de 10% en ce qui concerne la stabilité interne (modèle A) et la relation service de la dette extérieure et balance commerciale au seuil de 1% pour la stabilité économique externe (modèles 1 et 3). Ce résultat n'est pas nouveau puisqu'il avait déjà été établi par Aysan et al. (2007) dans le cas des pays de la MENA pour la période 1970-2002. Ceci peut se justifier par le fait que le service de la dette extérieureest le signal d'une confiance élevée des pays bénéficiaires vis-à-vis des bailleurs de fonds renforçant de ce fait la crédibilité de politiques mises en oeuvre. Les investissements se font généralement sur le long terme, cette stabilité ne peut qu'avoir une influence positive sur les décisions d'investissement. Dans le cas spécifique des pays d'ASS dont les économies sont encore peu développées, le service de la dette extérieure amène les Etats à diriger leurs dépenses vers des investissements plus productifs au lieu de consacrer une partie importante des ressources déjà limitées pour assurer leur défense.

Tout comme le service de la dette extérieure, le stock de la dette extérieure a des effets mitigés sur stabilité économique en Afrique subsaharienne. Dans un premier temps, bien que cette relation soit significative, le stock de la dette extérieure a une influence positive sur l'inflation. En effet, le stock de dette extérieure bas diminue le niveau général des prix. De même, elle agit comme une taxe qui exacerbe les coûts de production des entreprises ce qui rend la rentabilité de l'investissement incertaine. Dans un second temps, le stock de dette extérieure exerce une influence négative sur la balance commerciale. Le stock de la detteest défini ici comme la somme des déficits accumulés aucours du temps, on peut donc imaginer qu'un stock de dette extérieure très élevée peut avoir des effets pervers sur la balance commerciale. Baliamoune-Lutz et Ndikumana (2008) à partir d'une approche en panel dynamique avaient également mis en évidence cette influence nuancée du stock de la dette sur la stabilité dans 33 pays d'Afrique pour la période 1982-2001.

Les IDE exercent une influence négative sur la stabilité économique en Afrique subsaharienne. Cette relation est même significative dans le cas de la balance commerciale (aux seuilsde 1% et 10% pour les modèles 1 et 3) et de même que dans le cas de l'inflation ou elle l'est au seuil de 5%(modèles B et C) et de 10% (modèle A).Ce résultat qui semble au premier abord surprenant n'est cependant pas nouveau puisque Siddiqui et al. (2013) l'avait déjà établi sur une étude menée au Pakistan au cours de la période 1976-2005. En effet, les entrées d'IDE peuvent entrainer une détérioration de la balance des paiements à long terme (en raison des transferts de bénéfices) et elles devraient être prises en compte lorsque les décideurs élaborent des politiques pour attirer les investisseurs étrangers. A cet effet, les Etats africains se doivent d'encourager les flux d'IDE dans des secteurs commercialisables tels que les exportations, où la valeur ajoutée et l'augmentation du revenu et de l'épargne réels des populations doivent être privilégiées. Là où les flux de capitaux étrangers, au lieu d'exercer une pression sur les comptes courants, produiraient des produits d'exportation par le biais de la valeur ajoutée. Dans ce cas, les IDE pourraient être bénéfiques puisque les sorties de bénéfices correspondraient ou même seraient inférieures aux entrées basées sur les exportations, ce qui aurait un impact positif sur le compte courant.

L'ouverture commerciale présente des résultats mitigés sur la stabilité économique en

Afrique subsaharienne. Dans un premier temps, l'on observe une relation négative et significative au seuil de 1% entre l'ouverture commerciale et la balance commerciale (modelés 2 et 4). Mais dans un second temps, le lien entre l'ouverture commerciale et l'inflation est positif et significatif au seuil de 5% (modelé B). Nous pouvons justifier cette dissimilitude par le fait que les entreprises africaines ne se font pas seulement concurrence entre elles, mais elles sont aussi confrontées à la concurrence étrangère notamment avec des entreprises des pays développés. Or, il se trouve que les entreprises africaines sont moins compétitives. Dès lors, une ouverture commerciale toujours plus poussée sans des mesures d'accompagnement entraîne inévitablement des pertes irréversibles.

Le taux de change effectif réel exerce une influence négative sur la stabilité économique en ASS. Cette relation étant toutefois significative dans le cas de l'inflation (au seuil de 10% pour le modèle D)et non significative dans le cas de la balance commerciale, ce résultat se rapproche de celui établi par de Calderón et al. (2007). En effet, la dépréciation du TCER détériore les balances commerciales des pays africains, ce qui pourrait s'expliquer par une forte dépendance vis-à-vis des importations et une faible capacité d'exportation de ces pays. Par ailleurs, les termes de l'échange ont un effet positif sur la balance commerciale et la balance des transactions courantes, mais cette relation n'est significative que dans le cas de la Balance commerciale. En effet, une évolution positive des termes de l'échange est liée à une amélioration du compte courant, pour autant que les conditions de Marshall-Lerner restent inchangées. Ce résultat est également conforme à l'effet bien connu de Harberger-LaursenMetzler, selon lequel les chocs transitoires défavorables des termes de l'échange entraînent une baisse du ratio du revenu courant au revenu permanent et une détérioration de l'épargne et des balances courantes (Obstfeld, 1982).

Nous avons dans cette étude introduit le PIB par habitant afin de tenir compte des différences de niveau de développement entre les pays. Dès lors, les résultats de nos estimations présentent une relation mitigée et non significative entre la croissance du PIB par tête et l'équilibre de la balance commerciale en ASS. Ce résultat est différent de celui de Begoviæ et Kreso (2017) qui ont établi que les pays plus riches dépensent davantage pour les importations, ce qui détériore leurs balances commerciales. De même, le PIB réel exerce une influence négative et significative au seuil de 1% (modèle D) sur l'inflation en ASS.Ce résultat qui semble au premier abord surprenant n'est cependant pas nouveau puisque Mazhar et Jafri (2016) l'avaient déjà établi. En effet, ces auteurs ont montré que l'amélioration du niveau de vie est associée à une faible inflation. Cette conclusion est également conforme à la théorie néo-keynésienne qui postule que lorsque le PIB actuel est inférieur à son niveau potentiel, l'inflation est censée être affectée négativement en ce sens qu'une augmentation de la croissance économique diminue l'inflation (Gali et Gertler, 1999).

Enfin, cette étude met en évidence une nouvelle fois la dépendance des économies africaines vis-à-vis des ressources naturelles.Toutefois, il apparait que la dotation en ressources naturelles exerce une influence positive sur les balances commerciales et l'inflation en ASS.Cette dépendance est plus prononcée dans les PMAcomparativement aux autres pays. En effet, s'il existe une relation positive et significative entre les ressources naturelles et l'inflation en ASS, celle-ci est significative au seuil de 5% dans le cas des PMA (modèles A et C). Ce résultat traduit la faible diversification des économies des PMA.De ce fait, les gouvernements d'ASS se doivent de définir un cadre de gestion de leurs ressources naturelles susceptibles de les rendre plus compétitives sur les marchés internationaux. En outre, pour les pays riches en ressources naturelles du sous-sol, les dirigeants doivent impérativement améliorer le cadre de leurs exploitations afin de rendre celles-ci bénéfiques pour les populations locales

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon