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la dette extérieure favorise-t-elle la performance économique en Afrique subsaharienne ?


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé II - Master II PTCI 2018
  

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6.1) Dette extérieure et croissance économique

Il existe de nombreux travaux sur la relation liant dette extérieure et croissance économique, parmi lesquels on peut citer la théorie du surendettement. Il y a surendettement lorsque l'encours de la dette extérieure d'un pays dépasse sa capacité de remboursement avec une certaine probabilité future, de sorte que le service de la dette attendu dépend de plus en plus du niveau de production du pays (Atangana Ondoa, 2017). Cela signifie qu'une partie du rendement des investissements est utilisée pour le service de la dette(Fonchamnyo, 2009). Ainsi, on estime que l'annulation de la dette extérieure encouragera la croissance économique et l'investissement (Rajan et Subramanian, 2008). Le service de la dette est donc considéré comme une taxe implicite, ce qui décourage l'investissement et étouffe la croissance économique -(Sachs et Williamson, 1985 ; Krugman, 1988 ; Grossman et Helpman, 1989 ; -Borensztein, 1990).

Le fardeau de la dette extérieure est la préoccupation de l'école de pensée seuil qui met l'accent sur la relation non linéaire entre dette et croissance (Calvo, 1998b). Il établit un lien entre la dette ; la croissance et le problème de la fuite des capitaux, où la croissance diminue lorsque le niveau d'endettement est élevé -(Saheed, Sani et Idakwoji, 2015). En ce sens, que la baisse de la croissance est due à l'augmentation de la charge fiscale distorsive sur le capital nécessaire pour assurer le service de la dette. Fait, conduisant à un taux de rendement du capital plus faible, des investissements plus faibles et une croissance plus faible. Ainsi, les régimes à faibleendettement ont un taux de croissance plus élevé et un niveau d'endettement moins élevé ; le lien de croissance considère la dette extérieure comme un afflux de capitaux ayant un effet positif sur l'épargne et l'investissement intérieurs et donc sur la croissance qui conduit à la réduction de la pauvreté par un ciblage approprié de l'épargne et des investissements intérieurs (Calvo, 1998a ; Calvo, 1998b ; Calvo et Reinhart, 2002).

Un des points qui suscitent le plus de débat, concernant l'impact de la dette extérieure sur la croissance économique est l'épargne intérieure. A cet effet, une première approche consiste à concevoir, que l'endettement extérieur permet de réaliser les investissements que l'épargne intérieure ne peut financer (Oliveira Martins et Plihon, 1990). Hors, le recours à l'épargne intérieure aurait tendance à fléchir, en ce sens que l'effet sur la croissance serait nul et les influences à long terme négatives, puisque les comportements d'épargne auraient été affecté de façon défavorables -(Griffin et Enos, 1970). A contrario, Sachs et Williamson (1985) ; -Deshpande (1997) ; -Krugman (1988) ; Grossman et Helpman (1989)  affirment qu'au-delà d'un certain point, un niveau élevé de dette extérieure agit comme une taxe marginale sur l'investissement, réduisant ainsi le taux de rendement anticipé du capital après taxe.

Un autre aspect par lequel la dette extérieure est susceptible d'influencer la croissance économique dans un pays, est les contraintes de liquidité. En ce sens que, les contraintes de liquidité résultant des paiements du service de la dette peuvent également affecter la croissance, car les paiements du service de la dette peuvent évincer l'investissement et entraîner des hausses des taux d'imposition et d'intérêt (Cohen, 1995 ; Fosu, 1996 ; Pattillo et al, 2011). En outre, les paiements au titre du service de la dette réduisent les montants disponibles pour le développement de l'infrastructure, la formation de capital humain et les importations qui sont essentiels pour la production, ce qui réduit encore la croissance (Aizenman et Lee, 2007 ; Soydan et Bedir, 2015). Pour les pays à faible revenu, les paiements au titre du service de la dette peuvent avoir des effets négatifs sur la capacité des gouvernements à financer des programmes de dépenses sociales (santé, éducation et programmes sociaux) tandis que pour les pays qui dépendent des minéraux et des produits agricoles, le service de la dette peut entraîner un taux croissant d'épuisement des ressources naturelles (Ebi, Abu et Clemant, 2003).

Un autre élément fondamental lorsqu'on veut analyser l'influence de la dette extérieure sur la croissance économique concerne l'incertitude du régime politique. L'incertitude quant aux politiques et aux perspectives peut décourager les entrées de capitaux tout en favorisant la fuite des capitaux et affecter négativement la production (Allesina et Tabellini, 1989). En outre, Soydan et Bedir (2015) soutiennent que l'incertitude fausse les choix d'investissement, ce qui conduit à une mauvaise répartition et au retrait des investissements. Dans un environnement incertain, les décisions d'investissement sont susceptibles d'être à court terme et à faible risque. Cette mauvaise répartition se traduit par une baisse de l'efficacité et de la productivité globales du capital, ce qui entraîne un ralentissement de la croissance (Serven et Solimano, 1993).

Des études empiriques ont été menées pour déterminer la pertinence de la dette extérieure comme facteur explicatif de la croissance économique. Utilisant des données annuelles sur un panel de 17 pays à revenu intermédiaire sur une période de 1980-2011 avec le GMM comme modelé d'estimation, Pattillo, Poirson et Ricci (2002) parviennent à la conclusion selon laquelle la dette extérieure est efficace sur la croissance économique jusqu'à un seuil évalué à 40% du PIB. Un résultat similaire avait déjà été obtenu par Nguyen, Clements et Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette extérieure sur la croissance de 55 pays à faible revenu sur une période de 1970 à 1999. Utilisant un modèle GMM, ils parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est compris entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point. A partir d'un modèle à effets fixes sur un panel constitue de 92 pays à faible revenu sur la période 1990-2007, -Panizza et Presbitero (2014) révèlent que l'impact économique d'une augmentation de niveau de la dette au-delà de 30% de PIB, entraine une réduction de croissance de l'ordre de 1,6%. Résultat, obtenu en utilisant un modelé GMM sur 20 économies avancées sur la période 1946-2009. C'est toujours en ce sens que, Cecchetti, Mohanty et Zampolli (2011) qui à partir d'un modèle en coupe transversale sur un panel de 18 pays de OCDE, ont montré sur une période de 1980-2005, que si la dette extérieure n'est pas très élevée, elle encourage la croissance économique et stabilise le secteur financier mais au-delà d'un certain seuil, l'augmentation de la dette privée peut avoir des impacts négatifs.

Sans parvenir à mettre en évidence une influence positive de la dette extérieure sur la croissance économique, Eichengreen et Portes (1985) révèlent qu'un endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réelle et la crédibilité de l'Etat. Ce résultat est obtenu, en utilisant un GMM sur un panel de 30 pays en voie de développement sur une période allant de 1923 à 1930. Ce résultat est similaire à celui de Cunningham (1993), qui a étudié la relation entre le fardeau de la dette extérieure et la croissance économique de 16 pays pour la période 1971-2007. Il montre que la croissance du fardeau de la dette d'un pays a un effet négatif sur la croissance économique. Ainsi, lorsqu'un pays est important pour les étrangers, cela affecte négativementà la fois la productivité du travail et du capital.Utilisant l'estimateur GMM, -Kumar et Woo (2010) ont cherché à déterminer l'effet de la dette extérieure sur la croissance économique. Leurs résultats suggèrent, qu'une augmentation de 10 points du niveau de dette initiale sera associée à un ralentissement de la croissance en terme réel de 0,26% par an. Ce résultat est obtenu sur un panel de 38 pays en voie de développement sur une période allant de 1970-2007.

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