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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco Kaomba Mutumba
Université de Lubumbashi -  Diplôme d'études approfondies en économie monétaire 2019
  

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2.4. Les remèdes

Comment devrait réagir une Banque Centrale face au risque de trappe à liquidité ? Le premier remède15 consiste alors à changer les anticipations de déflation en tentant d'adopter une politique de reflation (de redémarrage de l'inflation) crédible. Si la Banque Centrale arrive à convaincre que sa politique monétaire va augmenter les prix (et cela de façon franche et durable, malgré souvent un mandat contraire), cela réduit le taux réel et relance l'économie. Le problème de

15Keynes préconisait la taxation des dépôts bancaire, ce qui, associée à une restriction de la convertibilité des dépôts en pièces et billets, permettrait de passer le taux nominal dans les négatifs. En effet, les titres comme la monnaie auraient un rendement nominal négatif. C'est toutefois politiquement peu faisable...

Les politiques de ciblage d'inflation prennent un autre objectif intermédiaire plus opérationnel : la prévision d'inflation à moyen terme. Une stratégie de ciblage de l'inflation

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crédibilité s'inverse : comment convaincre les agents que la banque centrale souhaite durablement une inflation significative. A priori, plus une banque centrale est réputée dure sur l'inflation, plus elle aura du mal à sortir d'une déflation.

Cercle vertueux : anticipation d'inflation => taux réel faible => PM expansive => demande forte et inflation.

Une solution complémentaire est d'adopter un taux de change sous-évalué pour importer de l'inflation et ainsi dynamiser l'économie.

2.5. Le ciblage de l'inflation

2.5.1. Motivation et présentation

Depuis une quinzaine d'années, de nombreuses banques centrales ont adopté une stratégie de ciblage de l'inflation. La différence entre un objectif de stabilité des prix et une stratégie de ciblage de l'inflation est importante. Lorsqu'une banque centrale adopte un objectif de stabilité des prix, elle s'engage à produire un certain résultat à MT. Sa performance ne peut qu'être évaluée ex post. Étant donnés les délais d'action de la politique monétaire, cela signifie qu'il faut en pratique entre un à deux ans pour juger des résultats de l'action conduite. En effet, la Banque Centrale ne peut être tenue responsable d'un accroissement soudain de l'inflation qui peut être causé par des chocs économiques. En revanche, elle ne doit pas laisser une inflation élevée s'installer.

Les banques centrales manquent par conséquent d'un objectif immédiat à atteindre, un objectif qu'elles peuvent essayer d'atteindre chaque année et sur lequel sa performance peut être jugée.

L'objectif d'inflation est l'objectif final mais n'est qu'un objectif à moyen terme sur lequel elle ne peut pas être jugée mois après mois.

Quel objectif intermédiaire adopter ? La Banque Centrale doit adopter comme objectif intermédiaire la croissance de la masse monétaire sur lequel elle était jugée. Mais cette référence comporte de nombreux défauts comme un manque évident de contrôle à court-terme de la masse monétaire. L'adoption d'une règle de Taylor ferait un objectif intermédiaire plus intéressant mais les Banques Centrales se refusent à se lier les mains de cette façon.

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consiste non seulement à annoncer un objectif, mais aussi à publier en temps réel les prévisions d'inflation, et à adopter des mesures correctrices à chaque fois que l'inflation anticipée diffère de l'objectif. Elle peut être évaluée ex ante.

Une telle stratégie se caractérise par un objectif d'inflation explicite et publiquement annoncé et par la publication de prévisions d'inflation à moyen terme. Dans ces conditions, la banque centrale se doit d'agir dès que les prévisions ne sont pas en ligne avec l'objectif.

Le grand changement de paradigme a été amorcé en 1989 lorsque la Nouvelle-Zélande a changé le statut de sa banque centrale, la rendant formellement indépendante et lui confiant comme mission de cibler le taux d'inflation. Cette définition de la tâche d'une banque a rapidement fait des émules.

Aujourd'hui, un grand nombre de banques centrales ont aussi adopté la stratégie de ciblage de l'inflation: c'est le cas au Royaume-Uni, en Suède, en Pologne, en Israël, au Mexique, au Chili, etc., et même, sous une forme altérée par des conditions spéciales, au Japon depuis peu. Parmi les grandes banques centrales, la Réserve fédérale et la BCE n'ont pas adopté la stratégie de ciblage de l'inflation. La BCE poursuit un objectif d'inflation, puisque telle est la mission que lui a assignée le traité de Maastricht. Elle publie ses prévisions d'inflation mais souligne avec insistance que ces prévisions sont purement indicatives et ne constituent en aucun cas un engagement en ce qui concerne la conduite de la politique monétaire. Les projections jouent un rôle utile, mais limité, dans la stratégie.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery