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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco Kaomba Mutumba
Université de Lubumbashi -  Diplôme d'études approfondies en économie monétaire 2019
  

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II.2.2. Balance des paiements et les Investissements Directs Etrangers

la RDC a connu une baisse très sensible de la formation brute du capital fixe qui, en 1990 représentait 10,8% du PI3 alors qu'elle a connu en moyenne entre 1991 et 1995 une chute de 7% contre un niveau supposé optimal pour la relance de la croissance estimée à 18%. Le rétrécissement des investissements trouve sa raison dans la faiblesse de l'épargne intérieure dont la moyenne entre 1992 et 1999 est d'environ 7% du PI3. L'environnement macroéconomique de la période sous étude reflète un climat défavorable à l'attrait d'IDE. Ce dernier ne représente que 2,1% du PIB et 1,6% de la formation brute de capital fixe, MWANIA (2010). L'afflux des IDE en RDC avant les années 90 était élevé et contribuait significativement à la croissance économique et à la diminution du taux de chômage, mais fort

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malheureusement le mauvais climat politique et autres facteurs n'ont pas permis l'épanouissement de l'IDE et constituent ainsi un frein.

Du point de vue de l'échange international, l'économie congolaise est restée extravertie. Les exportations, essentiellement minières, donnent des recettes qui ne couvrent pas du tout les dépenses d'importations. Elles sont de 63% durant toute la décennie 1990 et représentent un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'USD en 1990 et 1,5 milliards en 1998. Cette chute des exportations est la résultante de la faiblesse de la compétitivité de produits d'exportation sur le marché international et de l'évolution défavorable des termes de l'échange. Par contre, la RDC importe un volume important des produits alimentaires, d'intrants et autres équipements, ce qui constitue une sortie des devises du pays et provoque ainsi un déficit de la Balance des Paiements. L'augmentation de la dette extérieure a été justifiée par la mauvaise orientation des investissements, dont plusieurs, qualifiés d'éléphants blancs et réalisé avec l'appui financier extérieur n'ont apportés que des fonds insuffisants nécessaires au remboursement de la dette. A l'expiration des échéances, le pays était amené à négocier pour obtenir des accords de « rééchelonnement » et de consolidation, entraînant ainsi la capitalisation des arriérés à des taux d'intérêt relativement élevés.

Les années 1990 présentent en général, une situation économique en dégradation, un environnement macroéconomique malsain préjudiciable à la relance des activités économique. Le constat est que la Balance générale des paiements a enregistré un déficit de 826 millions de DTS et le déficit s'élevait à 224,9 millions de DTS. Il ressort une amélioration des paiements extérieurs par rapport à l'année précédente, suite à l'accumulation des arriérés de paiements extérieurs et la diminution des importations. Les composantes de la Balance des Paiements en général ont subi des modifications atténuantes au niveau du dégagement de leurs soldes, comme, notamment, le solde négatif de la balance des services qui, grâce à l'accumulation des arriérés des paiements extérieurs a compensé tant soit peu l'aggravation du déficit des balances commerciales, des capitaux et des transferts unilatéraux.

L'environnement économique international resté défavorable face aux activités de relance, est marqué par une contraction sensible des exportations et importations. La RDC a continué à être dans un état de déconnexion avec les financements extérieurs. L'absence d'un programme avec le FMI et le non-respect des délais de remboursement des engagements vis- à- vis des bailleurs de fonds internationaux, ont été autant des facteurs explicatifs de l'aspect déficitaire de la Balance générale des paiements et celle des capitaux en particulier. Mais, avec la reprise des programmes du FMI et la Banque Mondiale, le solde extérieur a connu une nette amélioration

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et aussi suite aux mesures d'accompagnement des reformes des autorités politiques et monétaires.

L'AJUSTEMENT DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE 1998

Le monde monétaire et ses événements ont leurs réalités dont il faut maitrise, l'atmosphère d'ignorance sur les influences véritables qui le gouvernent par rapport au monde réel ne peut être que des préjugés relatifs à la spéculation, d'où on a évité de faire la confusion sur les causes véritables qui déterminent finalement la valeur des monnaies. La richesse d'un pays et sa balance commerciale bien tenue peuvent permettre à un gouvernement de poursuivre une politique monétaire saine dont les déterminants peuvent être la quantité de monnaie à mettre en circulation et le pouvoir d'achat à conserver grâce à la production, les deux paramètres étant soutenus par la bonne gestion des charges de la politique budgétaire et la confiance à devoir à la monnaie par les utilisateurs.En effet, la monnaie domestique joue un rôle très capital et déterminant dans le constructivisme tant économique qu'institutionnel d'un pays. A partir de 1998, avec la note du passage du pays du capitalisme vers l'économie sociale du marché, la monnaie fut perçue comme l'une des variables principales du changement de système. Elle avait été prise comme sujet du changement, dans le sens où elle véhicule des normes dont on escompte qu'elles façonneront les nouvelles relations économiques, conformément aux successions de systèmes ayant été en cours d'édification.

Mais cette monnaie structurante est également une monnaie structurée. Pour que la monnaie produise tous ses effets au service du nouveau système, il faut qu'elle soit adéquatement organisée au sein d'institutions spécifiques, cohérentes avec ledit système mis en place. Autrement dit, la monnaie, en ses institutions, est aussi l'objet du changement de système. Les transitions et les grandes périodes républicaines de la RDC ont donc été ainsi marquées respectivement par des réformes monétaires de grande ampleur pendant la période 1960-1998. La dernière réforme de juin 1998, marque la fin de la deuxième République et le début d'une nouvelle configuration politique et économique. La réforme monétaire de juin 1998 a été réalisée dans un contexte de crise et de grave déséquilibre économique. Ce marasme qui a pénalisé et désarticulé toute l'activité économique Congolaise s'est exprimé vers les années 1990 par l'aggravation considérable des indicateurs macroéconomiques, la suspension brusque des programmes d'aides par les partenaires occidentaux, ainsi que la diminution sensible de la production minière, principale source de devises du pays et pilier de financement du budget de l'Etat.

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Dans le souci de mettre fin au désordre économique et monétaire qui avait provoqué une forte inflation en RDC, les pouvoirs publics responsables des orientations générales de la politique économique du pays avaient piloté une réforme qui devrait éviter au pays de sombrer dans le chaos et la pauvreté perçus comme facteurs de crise et de troubles. Cette réforme s'est inscrite dans une politique de redressement du pays après la guerre dite de libération et avait abouti à la création par la BCC des nouveaux signes monétaires et au changement du nom du pays, KABUYA (2002). Certes, l'émission de monnaie tout comme sa suppression a pour principal objectif d'ajuster la demande globale de la consommation à l'offre globale de la production, à prix constant et à vitesse de circulation égale, autrement dit, il s'agit bien des objectifs ultimes de régulation macroéconomiques, alors que l'offre et la demande de crédits bancaires ont des objectifs commerciaux et microéconomiques. L'on comprend aisément que la BCC en tant qu'agent principal de la politique monétaire et émettrice a une fonction publique, non seulement de régulation en terme d'approche macroéconomique, mais aussi et surtout celle d'établir un contrat collectif résultant de justice distributive, TSHUNZA (2005).

Dans son évolution, la politique monétaire congolaise a connu plusieurs orientations compte tenu des objectifs spécifiques, définis par les autorités monétaires, suivant les périodes et selon le besoin jugé utile par le programme économique du gouvernement. La lutte contre l'inflation est la cible principale de cette politique au Congo, accompagnée de plusieurs mesures et ajustements monétaires qui ont caractérisé sa mise en application. Le cadre d'analyse de cette politique précise clairement comme objectif l'obtention ou le maintien stable du niveau général des prix à travers diverses réformes et ajustements monétaires, la maîtrise de la compatibilité entre l'offre et la demande des liquidités reste au coeur du raisonnement des autorités monétaires. Tout ajustement monétaire passe par plusieurs variables dont on doit tenir compte dans la définition des objectifs de la politique monétaire congolaise. Il s'agit : de la gestion des finances publiques, l'évolution du solde de la Balance des Paiements, du secteur réel et du secteur monétaire. Ajoutons en outre, que l'évolution de la politique monétaire congolaise a été marquée par plusieurs réformes monétaires et autres mesures d'ajustements économiques et financiers dont l'application pratique a été rendue difficile par la mauvaise gestion des finances publiques, particulièrement par la monétisation du déficit budgétaire. Ces facteurs ci-haut constituent en quelques sortes, le reflet d'une insuffisance manifeste des processus des réformes et d'une morosité du contexte macroéconomique congolais, qui traduit l'indiscipline des acteurs du pouvoir public dans la gestion économique des finances publiques et la faible mobilisation et l'allocation inefficace des ressources financières de l'Etat. Or,

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d'après les mécanismes des transmissions monétaires, tout financement monétaire sans couverture préalable de la production ou des réserves en devises étrangères a comme effet l'exacerbation des pressions inflationnistes dont la manifestation est la hausse généralisée du niveau général des prix.

« La RDC a connu depuis plusieurs années, une expérience hyper inflationniste sans précédent. Les causes de cette situation étaient, d'une part, le manque de discipline budgétaire au niveau du gouvernement et d'autre part, l'absence d'autonomie de la Banque Centrale vis-à-vis des pouvoirs publics dans un environnement caractérisé par l'absence totale des institutions » (Tshiani, 2010). Afin d'appréhender concrètement l'évolution de la politique monétaire, nous allons examiner les mesures de la réforme monétaire de 1998. Les réformes monétaires en RDC se matérialisent sous forme des mesures d'ajustement et assainissement du secteur économique et financier dont les repères restent les paramètres monétaires. Selon les variétés des mesures monétaires connues et expérimentées en RDC, toutes les opérations des réformes monétaires ont été menées en poursuivant les traits caractéristiques communs ci-après : La modification de la parité interne et externe de la monnaie locale; l'émission des nouveaux signes monétaires et leur mise en circulation dans l'économie; la stérilisation par retrait total ou partiel des coupures monétaires existantes dans l'économie avec ou sans remplacement; le gel périodique, voire parfois définitif des moyens de paiement existant dans l'économie.

« En effet, Les indicateurs macro-économiques des dix dernières années attestent que l'économie congolaise ploie sous l'effet des déséquilibres fondamentaux, en dépit de diverses mesures de redressement mises en oeuvre » (BCC, 2010). En résumé, deux raisons majeures justifient les opérations des réformes monétaires en RDC, premièrement, celle d'ordre économique tandis que la seconde est celle d'ordre politique. Il convient de rappeler qu'à la suite des déséquilibres persistants des secteurs de l'économie réelle, des finances publiques et des relations extérieures, la monnaie nationale a connu après chaque réforme monétaire un effondrement de ses fonctions traditionnelles en l'occurrence celles d'étalon de valeur, d'intermédiaire des échanges et d'instruments d'épargne. De 1990 à 1997, la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux principales devises étrangères a été importante, s'élevant en moyenne à 95 % par an. De ce fait, l'économie du pays a vécu une hyperinflation et une dollarisation excessive induite par cette situation. Ainsi la banque centrale a perdu l'essentiel de son influence sur la conduite de la politique monétaire, c'est pourquoi il s'est avéré impérieux

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de procéder à la réforme monétaire comme moyen de stabiliser et de relancer l'activité économique en RDC.

LES EFFETS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE CONGOLAISE DE 2014 À 2018 La politique monétaire menée jusque-là par la banque centrale du Congo, laisse présager une conclusion plus ou moins discutable des objectifs fixés en termes d'expansion monétaire, d'inflation et du taux de change.(25)

A l'aube de la fin de la dernière décennie l'évaluation préliminaire du cadre de pilotage de la politique monétaire a révélé que les disponibilités monétaires et la masse monétaire au sens large se sont chiffrés respectivement à 207.876 millions de franc congolais pour la seconde à fin décembre 2014 contre 211.983 millions et 436.922 millions de francs à fin décembre 2013 respectivement pour les deux agrégats. Soit une diminution de 1,99% des disponibilités monétaires et un accroissement de la masse monétaire de 20,11% entre décembre 2013 et fin décembre 2014.

En outre les réserves internationales ont connus un recul considérable en 2016. En effet entre décembre 2015 et Décembre 2016 elles sont passées de 1 403,58 milliards de USD à 852,38 million de USD. Cette situation est tributaire principalement d'une part de la politique de change active menée par la BCC et d'autre part de la baisse des rentrées en devise suite au maintien à des niveaux bas des cours de matières premières et à la mise en application depuis janvier 2014 de la mesure de dédollarisation relative aux paiements des charges fiscales des miniers et pétroliers producteurs en monnaie nationales.

A fin décembre 2016 les taux de changes se sont situées à 1.215,59 CDF et 1.269,13 CDF le dollar américain respectivement à l'indicatif et au parallèle en moyenne venant de 927,92 CDF et 942,13 DCF à fin décembre 2015.

Au cours des années 2017-2018 le marché de changes continue d'accuser une stabilité sur ses deux segments.

25 JANVIER EGUARA NYADRI et MEDARD NGUBA MUNDALA : Analyse du cadre de pilotage de la politique monétaire en RDC, faculté des sciences Économiques et de Gestion université de Kisangani RDC Congo, la politique monétaire est l'un des moyens d'intervention les plus utilisés par les pouvoir publics dans la vie économique des nations. Ce papier montre en effet comment cette politique en RDC contribue à la stabilité de la consolidation du cadre macroéconomie en dépit des nombres incertitudes qui ont émaillé l'environnement macroéconomique, financier et les pressions sur les dépenses publiques.

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En effet, le taux de change s'est située au 26 octobre 2018 à 1.632,23 DCF et 1.647,33 CDF, le dollar américain, respectivement à l'interbancaire et au parallèle enregistrant des dépréciations annuels de 2,48% et 1,94%. S'agissant du secteur monétaire l'évolution des agrégats monétaires renseigne une augmentation annuelle de la base monétaire de 24,8% expliquée par une hausse des avoirs extérieurs nets en dépits d'un recul des avoirs intérieurs nets. L'encours du bon BCC s'est maintenu à 18,0 milliards de CDF occasionnant une injection annuelle de 17,0 milliards. Eu égard à ce qui précède et compte tenu de l'environnement globalement stable en terme de perspective de dispositif actuel de la politique monétaire de la BCC a été maintenu inchangé.

Ainsi deux taux directeurs actuels de la politique monétaire demeure à 14%. Quant au coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts en devise à vue et à terme ils sont maintenus respectivement à 13,0% et 12% et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2,0% et 0,0%. Le bon BCC sera éventuellement utilisé en vue des ajustements urgents de la liquidité. Cette situation a présenté un tableau paradoxal, une année auparavant, c'est-à-dire en 2017 laquelle année la monnaie nationale s'est dépréciée graduellement jusqu'a perdre 78% de sa valeur au 31 juillet 2017 (1648 CDF/USD) comparativement à sa valeur au 30 janvier 2015 (925 CDF/USD) cette perte de valeur du CDF s'est accompagnée d'un faible niveau de l'activité économique, d'une inflation à la hausse et du désinvestissement dans deux secteurs d'activités (industries Brassicoles cimenteries).

- Les réserves de change ont connus une baisse drastique. Elles se sont évaluées à 722,50 millions USD équivalent à 3,17 semaines d'importations des biens et services à la fin du mois de juillet 2017.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire