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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco Kaomba Mutumba
Université de Lubumbashi -  Diplôme d'études approfondies en économie monétaire 2019
  

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II.5. TRAJECTOIRE ET PRINCIPAUX CHOCS SUR L'ECONOMIE

«L'économie est mouvement»27, tel qu'on peut le lire régulièrement à travers l'évolution de la plupart des indicateurs macroéconomiques utilisés pour le suivi et l'interprétation de la conjoncture. Le mouvement se conçoit en économie comme une succession d'appels à l'équilibre en réponse à des perturbations exogènes ou introduites - délibérément ou pas - par les agissements des pouvoirs publics. L'économie s'y ajuste inévitablement à travers les variations du produit global et les changements du niveau général

27Expression reprise de DUPRIEZ, P., OST C., HAMAIDE C., VAN DROOGENBROECK, L'économie en mouvement. Outils d'analyse de la conjoncture, De Boeck &Larcier.

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des prix. Ces ajustements vont dépendre de la plus ou moins grande rapidité des réactions des agents économiques.

Pour être à même d'interpréter ici l'orientation et les effets de la politique économique en RDC, il est important de pouvoir identifier ce qui, dans les fluctuations observées, résulte de chocs d'offre ou de chocs de demande. Olivier Blanchard et Danny Quah28 ont proposé une méthode empirique d'identification de tels chocs en estimant simultanément des équations autorégressives liant entre elles des variables endogènes. Les résidus de leurs estimations sont identifiables à des chocs exogènes. Dans ce qui suit, il est fait usage simplement de leur position théorique selon laquelle, à court terme, un choc de demande fait varier la production et les prix dans la même direction, tandis qu'un choc d'offre les fait varier dans des directions opposées. Dans le tableauN°7 ci-après, les différentes sous-périodes marquant l'évolution de l'économie congolaise ont été déterminées en fonction des principaux chocs qui l'ont affectée, en 1965-2005. Les données de base sont celles qui ont servi à l'élaboration des graphiquesN°09 et N°10 plus loin.

L'étude précitée suggère que la décroissance de l'économie congolaise en 1960-2000 est attribuable pour 40 % au déclin du stock de capital par tête d'habitant, et pour 60 % à la baisse de la productivité globale des facteurs (PGF), qui est un indicateur synthétique mesurant l'efficacité avec laquelle sont combinés les facteurs travail et capital. Le PGF dépend, entre autres, de l'amélioration du savoir-faire, du niveau d'éducation, du fonctionnement des marchés et de l'organisation juridique et réglementaire des activités de production.

28BLANCHARD, O. et QUAH, D., «The Aggregate Effect of Demand and Supply Disturbances», American Economic Review, no. 79, 1989, pp.655-673.

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Tableau N°7 Identification des principaux chocs et leurs effets sur l'économie congolaise en

1965-2005.

Source : République Démocratique du Congo ; commission économique et financier, séminaire d'évaluation de l'action gouvernementale, 2005.

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Graphique N°20 et N°21 : Evolution du taux de croissance du FIB réel et du taux d'inflation

en 1966-2005

Source des données : IMF, International Financial Statistics, 1980 ; BANQUE CENTRALE DU CONGO, Rapports Annuels.

International Financial Statistics, 1980 ; BANQUE CENTRALE DU CONGO, Rapports Annuels.Source des données : IMF, International Financial Statistics, 1980 ; BANQUE CENTRALE DU CONGO,rapport annuel : 2004

Pour un volet historique, nous tenons à montrer L'économie congolaise face aux chocs de demande et aux chocs d'offre. Les premiers sont liés aux politiques courantes dans les domaines budgétaire, monétaire et des changes ainsi qu'aux mesures nécessitées par la stabilisation macroéconomique. Quatre grands moments ont été ainsi identifiés :

- La sous-période 1965-1967, allant de l'avènement du régime Mobutu à la réforme monétaire de juin 1967 ;

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- La sous-période 1968-1974, consécutive à la réforme monétaire précitée, qui s'est caractérisée par la poursuite des politiques budgétaire et monétaire expansionnistes ;

- La sous-période 1980-1988 comprenant les programmes d'ajustement structurel de la première génération ;

- La sous-période 2002-2005 correspondant à l'exécution des programmes d'ajustement structurel de la seconde génération. Quant aux principaux chocs d'offre identifiés, ils sont négatifs dans leur ensemble. Un premier groupe comprend les mesures de zaïrianisation (1973) et de radicalisation (1974) et le premier choc pétrolier (1973). Leurs effets ne se sont pleinement exprimés qu'en 1975-1979. Un second groupe de chocs négatifs est relatif aux effets consécutifs à la suspension du programme d'ajustement en 1988, aux deux vagues de pillages (1991 et 1993), à une longue et chaotique transition politique (1990-1997) et aux deux guerres civiles (1996 et 1998). Ces chocs d'offre ont influé négativement, selon les cas, sur l'outil de production, sur la confiance dans le gouvernement et sur le climat général des affaires tout au long de la sous-période 1989-2011.

De l'examen du tableau N°6, il se dégage clairement que les périodes de stabilisation macroéconomique ont été précédées, chaque fois, par plusieurs années de récession et d'aggravation de l'inflation. Une telle configuration est théoriquement envisageable dans l'hypothèse d'une présence simultanée des chocs d'offre négatifs et des chocs de demande positifs ; ce qui interpelle la capacité réelle de pilotage macroéconomique du gouvernement. Il transparaît également du tableau N°6 que la reprise de l'activité économique et la décélération de l'inflation sont synchroniques en périodes d'exécutiondes

programmes d'ajustement. En outre, en dehors d'un programme de stabilisation
macroéconomique, le taux d'inflation tend généralement à s'élever. Autrement dit, l'inflation serait immanente à l'économie congolaise.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus