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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco Kaomba Mutumba
Université de Lubumbashi -  Diplôme d'études approfondies en économie monétaire 2019
  

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III. REVUE DE LA LITTERATURE

Les travaux théoriques et empiriques traitant de l'efficacité de la politique monétaire ne laissent pas les auteurs unanimes par rapport aux résultats trouvés selon les approches d'analyses de traitement des données, les variables prises en compte, les contextes socioéconomiques. Pour TOBIN (1995) quant à lui à discuter du rôle des variables monétaires dans la détermination de degré d'intensité du capital dans une économie, il utilise un modèle agrégé notamment et montre que la monnaie est capable d'influer sur le niveau d'activité en modifiant le portefeuille des ménages. Si jamais le pouvoir d'achat de la monnaie diminue sous l'effet de l'inflation alors les agents vont préférer détenir des actifs réels dans leurs portefeuilles, ce qui va se traduire par une augmentation de l'investissement et donc une croissance plus forte. ALEXANDRE (1997), KHAN et SENHADJI (2001), GILLMAN et al. (2002), il ressort qu'une faible inflation a un effet positif sur la croissance tandis qu'une inflation élevée a un effet négatif sur la croissance économique. TOBIN (1999) utilisant une approche en équilibre général montre que la politique monétaire affecte la demande agrégée principalement à travers la modification de la valeur du capital physique en rapport avec son coût de remplacement. SARR et DINGUI (2000) ont travaillé sur le mécanisme de transmission de la politique monétaire en Côte d'Ivoire en utilisant un modèle vectoriel autorégressif (VAR) avec sept variables dont le taux d'escompte, le taux débiteur réel des banques, la masse monétaire, le crédit à l'économie, le PIB réel, l'indice des prix à la consommation et l'investissement privé. Les données utilisées dans leurs études sont issues

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des statistiques monétaires et celle de l'activité réelle sur base annuelle. Les tests d'intégration ont permis de détecter les ruptures structurelles dans les données. Les résultats obtenus montrent que les impulsions monétaires sont transmises à la sphère réelle via le taux d'intérêt débiteur des banques. Un choc monétaire de 1% entraîne une augmentation de l'activité réelle de 0,2% en revanche une hausse de l'inflation de 1% entre une régression de l'activité réelle à 0,01%.

SIDRAUSKI (2000) a abouti à la neutralité de la monnaie sur le niveau et l'évolution du PIB. Il suppose que la monnaie entre dans la composition de la fonction d'utilité des ménages car elle fournit un flux de services issus de sa détention. La monnaie, dans ce cas, n'aurait aucun effet ni à court terme ni à long terme car elle ne serait pas susceptible d'influer sur le niveau de l'évolution du PIB.DEBOISSIEU (2002) souligne que le canal de crédit n'est en général pas indépendant du canal du taux d'intérêt et tous les deux jouent dans le même sens pour renforcer l'impact de la politique monétaire.

L'étude de BETTEN et HAFER (2003) portant sur six pays industrialisés aboutit à une conclusion que la politique monétaire a un effet significatif dans tous les pays étudiés.MC KINNON et SHAW(2003), allant à l'encontre de ce raisonnement ont montré que des niveaux de taux d'intérêt bas ne favorisent pas l'accumulation du capital et la croissance économique. En effet des taux d'intérêt faibles peuvent stimuler la demande d'investissement. Toutes fois du fait de leurs niveaux assez-bas, ils ne peuvent pas susciter l'épargne nécessaire en vue de satisfaire cette nouvelle demande créée. Il en résulte une diminution de l'investissement. Pour ces raisons, ces auteurs prônent la Libéralisation financière. Développant la théorie de la répression financière, ils arrivent à montrer que les taux d'intérêt maintenus à des niveaux bas pouvaient entraîner des effets néfastes sur l'épargne.

RAMSEY (2003) reconnaît qu'une modification de la politique monétaire induit un changement rapide de l'agrégat M2, il précise cependant que le crédit et la production réagissent avec des délais plus ou moins importants. Ceci amène à conclure à une efficacité supérieure du canal de la monnaie et à un rôle marginal du canal de crédit. BYNOE (2004) a adopté la version modifiée de l'équation « SAINT LOUIS », pour tester empiriquement les effets de la politique monétaire sur l'activité économique dans cinq pays d'Amérique latine en voie de développement et en utilisant les données annuelles couvrant pour la plus part, la période 1995 - 2005. Il explique ainsi la prédominance des effets de la politique monétaire par une monétisation des réserves en devises ou du déficit budgétaire dans ces pays.

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D'après ROBINSON (2005) une politique de taux d'intérêt bas permet de promouvoir l'investissement et la croissance économique. GRAUWE et POLAN (2005) examine à travers une régression fondée sur l'équation quantitative de la monnaie, la relation entre croissance monétaire et inflation. L'étude est menée en coupe transversale et en données de panel, le résultat de l'étude montre sur l'ensemble de l'échantillon une relation positive et élevée entre le taux de croissance de la masse monétaire et le taux d'inflation. Cependant le résultat reste moins robuste concernant la relation entre croissance monétaire d'une part et croissance de la production d'autre part. ONDO OSSA (2005) mène une étude sur les pays de la zone CEMAC, en utilisant un modèle panel, il montre que la politique monétaire a des effets expansionnistes sur l'activité économique contrairement à la politique budgétaire validant ainsi l'existence d'effet anti-keynésien en zone CEMAC.

Selon DORNBUSH (2006) , l'effet liquide induit par l'impulsion monétaire initiale relançant la demande interne s'accompagne également d'une hausse de la demande étrangère et la suite d'une dépréciation du taux de change de court terme supérieur à la dépréciation de long terme. De ce point de vue la politique monétaire n'a que des effets nominaux et non des effets réels. MUNDELL (2OO6) a montré que l'action monétaire est inefficace sauf en régime de change flexible quel que soit le degré de mobilité de capitaux. En effet, dans un régime de changes flexibles la mobilité de capitaux implique une relation simple entre le taux d'intérêt et le taux de change. La politique monétaire expansionniste entraîne une baisse des taux d'intérêts de qui relance la production. DRAMANI, DIACKLY et NDIAYE DIOUF (2017) analysent le mécanisme de transmission de la politique monétaire axée uniquement sur le rôle joué par le taux d'intérêt et le taux de change ; ils ne tiennent pas compte des agrégats nominaux de la monnaie et du crédit. Ils utilisent un modèle macroéconomique ensemble dans le cadre de l'économie Sénégalaise et aboutissent au résultat qu'un resserrement temporaire des conditions monétaires entraîne une baisse transitoire de la production réelle en deçà de son niveau tendanciel.

D'autres auteurs à l'instar de STIGLITZ et WEISS (2016) pour avoir travaillé sur l'information asymétrique sur les canaux de transmission de de la politique monétaire ont montré qu'une hausse de taux d'intérêt pourrait également se traduire par une baisse d'offre de crédit par les banques. Celle-ci résulterait de l'incertitude sur la solvabilité de certains clients à la suite de l'augmentation du risque induite par la hausse du crédit. Ils font montrer qu'en présence d'une information asymétrique entre préteur et emprunteur, les variations des

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taux débiteurs bancaires ne permettent pas un apurement efficace du marché de crédit. Dans une telle situation, le rationnement du crédit qui est la seule réponse optimale aux variations du taux d'intérêt débiteur impulsés par les autorités monétaires entraînera une diminution de la demande via la baisse de l'investissement.

ROMER (2015) observe qu'une politique restrictive réduit la masse monétaire ce qui conduit à une contraction du crédit bancaire. Il s'en suit une baisse de l'investissement qui déprime l'activité économique. CHOWDHURY (2018) a appliqué l'équation de « SAINT LOUIS » à six pays Européens, les résultats font ressortir que l'impact de la politique monétaire sur l'activité économique était plus important dans trois pays, à l'exception de certaines études comprenant pour la plupart des pays d'Amérique latine, peu des travaux ont concerné les pays en développement. TSHIUNZA MBIYE (2010) a travaillé sur l'analyse des canaux de transmission de la politique monétaire en République Démocratique du Congo, en utilisant un modèle vectoriel autorégressif (VAR) avec cinq variables dont le taux d'intérêt, le taux de change, le canal de crédit à l'économie, la croissance économique et le niveau général des prix (inflation). Les données utilisées dans son étude sont issues des statistiques monétaires conjoncturelles et celle de l'activité réelle sur base annuelle. Les tests d'intégration ont permis de détecter l'inexistence entre les canaux de transmission de la politique monétaire et le secteur réel. Selon lui la complémentarité des canaux de transmission de la politique monétaire entraînerait la stabilité du taux d'inflation et la relance d'une croissance économique ciblée. Les résultats obtenus montrent que les impulsions monétaires sont transmises à la sphère réelle via le taux d'intérêt débiteur en devise étrangère des banques commerciales. Un choc monétaire de 1% entraîne une diminution de l'activité réelle de 0,5% en revanche une hausse de l'inflation de 1% entre une régression de l'activité réelle à 0,04%. Selon NUBUKPO (2012) une modification du taux directeur engendre une variation des taux bancaires qui influe sur la demande des biens. En outre la modification du taux directeur à un impact sur le taux de change (dans les régimes de change flexible) et par suite sur les prix relatifs des biens et dans les actifs selon les devises.

FISCHER LUNDGREN et JAHJAH(2013)

Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la République Démocratique du Congo, dans cet article analysant les difficultés de la politique monétaire de la RDC les auteurs ont identifié une relation de long terme entre l'inflation, la base monétaire et le taux

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de change nominal et ils ont insistés sur le fait que l'IPC est essentiellement déterminé par le taux de change en justifiant cette position par la dollarisation de l'économie de la RDC.

A l'issu de cette étude, les auteurs avancent que la fragilité de la politique monétaire de la RDC est expliquée par une forte dollarisation de l'économie, une situation pouvant perdurer dont la solution passerait par une banque centrale totalement indépendante et par un ancrage d'une dollarisation intégrale et un taux de change stable.

Nous avons observé que ces travaux ont de manière générale parlé de la politique monétaire tenant compte d'un certains nombres des variables et aboutissant sur des conclusions divergentes, certains ont fait mention au test d'analyse d'efficacité de la politique monétaire des pays avancés où les composantes de la masse monétaires sont différentes de celles des pays en développement. La particularité de cette dissertation est soutenue par l'analyse faite que l'efficacité de la politique monétaire dans un pays en développement et particulièrement celle de la RDC qui dépend de la conjoncture internationale et aussi de l'orientation de la politique budgétaire face à la fluctuation des prix des matières premières. D'où la question de notre recherche.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo