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Stratégies de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la commune des Aguégués.


par Houénagnon Sunday Dieu-donné AHLONSOU
Université d'Abomey-Calavi - Licence de géographie physique 2019
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI

(UAC)

*********

CENTRE UNIVERSITAIRE D'ADJARRA

(CUA)

***********

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

(FLASH)

***********

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

(DGAT)

***********

MEMOIRE DE LICENCE

OPTION : Géographie Physique

STRATEGIES DE MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE DES AGUEGUES

Réalisé par :

AHLONSOU H. S. Dieudonné

Sous la direction du :

Dr Akibou AKINDELE

Maitre-Assistant UAC/FLASH/DGAT

Soutenu, le 30/11/2019

Chapitre 1 Sommaire

Dédicace.....................................................................................

3

Sigles et acronymes.........................................................................

4

Remerciements..............................................................................

5

Résumé/Abstract............................................................................

6

Introduction......................................................................................

7

CHAPITRE I 

CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE.............

9

1.1 Cadre théorique........................................................................

9

1.2 Approche méthodologique..................................................................

18

CHAPITRE II 

FACTEURS DE DISPONIBILITE ET TYPOPOLOGIES DES RESSOURCES EN EAU.................................................................

25

2.1 Situations géographiques et administrative de la Commune des Aguégués...

25

2.2 Facteurs biophysiques.................................................................

27

2.3 Facteurs humain.....................................................................

30

2.4 Typologies des ressources en eau....................................................

32

CHAPITRE III 

STRATEGIES ENDOGENES ET CONTRAINTES DE MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU.................................

45

3.1 Stratégies endogènes de gestion des ressources en eau...........................

45

3.2 Contrainte de mobilisation et de gestion...........................................

50

3.3 Caractéristiques physico-chimique et bactériologique............................

54

3.4 Pathologies liées à l'utilisation de l'eau.............................................

56

3.5 Mesures de renforcement...........................................................

57

Conclusion .................................................................................

61

Bibliographie................................................................................

62

Liste des tableaux...........................................................................

66

Liste des figures.............................................................................

66

Liste des planches..........................................................................

61

Liste des photos.............................................................................

66

Annexes ...................................................................................

67

Table des matières...........................................................................

73

Chapitre 2 Dédicace

A :

- mon père AHLONSOU Joël, pour les efforts consentis pour m'assurer une éducation de qualité ;

- ma mère ZOSSOU Clémentine, pour son amour et son soutien.

Chapitre 3 Sigles et acronymes

ABE

:

Agence Béninoise pour l'Environnement

ADEL

:

Action Intégrée pour le Développement Local

AEV

:

Adduction d'Eau Villageoise

ASECNA

:

Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

BF

:

Borne Fontaine

CIPCRE

:

Cercle International pour la Promotion et de la Création

CUA

:

Centre Universitaire d'Adjarra

DEA

:

Diplôme d'Etude Approfondie

DGAT

:

Département de Géographie et Aménagement du Territoire

DGEau

:

Direction Générale de l'Eau

FLASH

:

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

FPMH

:

Forage de Pompe à Motricité Humaine

GIRE

:

Gestion Intégrée des Ressources en Eau

GPS

:

Global Positoning System

INSAE

:

Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

LNCQM

 

Laboratoire des Normes et Contrôle de Qualités Microbiologiques

OMS

:

Organisation Mondiale de la Santé

ONG

:

Organisation Non Gouvernementale

PEA

:

Point d'Eau Autonome

RGPH

:

Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SWOT

:

Strengts, Weakness, Opportunities and Threats

UAC

:

Université d'Abomey-Calavi

UNDP

:

Programme des Nations Unies pour le Développement

Chapitre 4 Remerciements

La présente recherche a été réalisée grâce à l'apport d'un certain nombre de personnes à qui il est important de témoigner une profonde reconnaissance.

A mon maitre de mémoire, Dr. Akibou AKINDELE, Maitre-Assistant et chef de Département de Géographie et Aménagement du Territoire du Centre Universitaire d'Adjarra, dont la rigueur scientifique a été d'un apport considérable. Malgré ses multiples occupations, il n'a pas marchandé sa disponibilité à diriger ce travail. Recevez ici mes profondes gratitudes et mes sincères remerciements.

J'exprime aussi toutes mes sincères gratitudes à Monsieur Julius ZOSSOU, pour avoir lu et apporté ses observations pour la qualité scientifique de ce travail.

Mes mots de remerciements vont aussi à l'endroit de tous les Collaborateurs du Dr Akibou AKINDELE pour leur contribution et leur soutien indéfectible pour la réalisation de ce mémoire.

Mes sentiments de gratitude vont aussi à l'endroit de Monsieur Elidja ZOSSOU, Directeur de l'ONG CIPCRE-Bénin pour ses conseils et ses soutiens matériels et financiers m'ont été très précieux. Trouvez en ce travail, le résultat de vos sacrifices consentis.

Mes mots de reconnaissances envers tous mes frères et soeurs en particulier à AHLONSOU Egbémimon Daniel; ceci en souvenir des jours heureux mais aussi les plus difficiles que nous avons passés ensemble. Vos encouragements, vos soutiens m'ont été très précieux pour cette aventure en Géographie.

Chapitre 5 Résumé

La méconnaissance de l'ampleur des modes de mobilisation et de gestion de l'eau est un frein au développement local, dans les pays africains en général et au Bénin en particulier. Ainsi, la présente recherche vise à étudier les stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau en vue de contribuer à une gestion efficace et durable de l'eau dans la Commune des Aguégués.

Pour atteindre cet objectif, l'approche méthodologique adoptée repose sur la recherche documentaire, les travaux de terrain réalisés suivant un échantillon de 170 ménages, le traitement des données, l'analyse des résultats réalisée grâce au modèle SWOT.

A l'issue de l'étude, les résultats se résument par l'inventaire de la typologie des ressources en eau, pour un taux de déserte de 11,73 % avec 36 points d'eau dont 15 sont en panne. Ensuite, les stratégies de gestion des ressources sont répertoriées, et les difficultés y afférentes sont identifiées. Par ailleurs, la gestion faite des ressources en eau respecte à peine les normes internationales et les principes du développement local durable. De plus, cette gestion ne garantit pas la pérennité de l'eau potable dans le milieu d'étude. Enfin, des mesures de renforcement telles que la planification rationnelle de l'utilisation, de la protection des ressources en eau ont été faites pour une gestion efficace et durable.

Mots clés : Commune des Aguégués, stratégies endogènes, mobilisation et gestion des ressources en eau

Chapitre 6 Abstract

Ignorance of the extent of water mobilization and management is a brake on local development, in African countries in general and in Benin in particular. Thus, the present research aims to study the endogenous strategies of mobilization and management of water resources in order to contribute to an efficient and sustainable water management in the Aguégués Commune.

To achieve this objective, the methodological approach adopted is based on documentary research, fieldwork carried out according to a sample of 170 households, data processing, analysis of the results carried out using the SWOT model.

At the end of the study, the results are summed up by the inventory of the typology of water resources, for a desert rate of 11.73% with 36 water points of which 15 are out of order. Then, the resource management strategies are listed, and the related difficulties are identified. On the other hand, the management of water resources barely respects international standards and the principles of sustainable local development. Moreover, this management does not guarantee the sustainability of drinking water in the study environment. Lastly, reinforcement measures such as rational planning of use, protection have been made for effective and sustainable management of water resources.

Key words: Commune of the Aguégués, endogenous strategies, mobilization and management of water resources

Chapitre 7 Introduction

L'eau est manifestement un besoin naturel : tout le monde a besoin d'eau et il n'existe guère d'activités économiques qui n'en dépendent d'une manière ou d'une autre (H. Dupriez et al, 1990, p. 141). Elle demeure une ressource stratégique dont la maitrise constitue une clé du développement durable (OMS, 1996).

La variation des ressources en eau dans le monde est liée aux changements climatiques et à l'accroissement démographique. La pollution aussi affecte dangereusement la qualité des ressources en eau disponibles et hypothèque l'approvisionnement en eau potable dans le monde. Le Bénin n'est pas épargné par ces difficultés (L. Odoulami, 2009, p. 11).

Aucune vie n'est possible sans l'eau ; les plantes, les animaux en ont besoin. Si les premières collectivités humaines ont été fondées le long des cours d'eau, il est encore vrai aujourd'hui que l'eau reste et demeure un facteur important de progrès. Aucune communauté ne peut se développer sans un approvisionnement adéquat permettant à ses membres de vivre sainement et confortablement. Et s'il est nécessaire de pourvoir l'eau en quantité suffisante, il est également requis que cette eau soit saine et pure car l'eau constitue aussi le vecteur le plus commun et le plus remarquable de la transmission des maladies (S. C. Hedible, 2007, p. 11)

La question de l'eau est l'une des questions les plus stratégiques de notre temps et les plus difficiles parce qu'elle est associée à la vie et qu'elle n'est pas le produit de l'homme (Tazi Sadeq, 1998). Les usages de l'eau sont multiples et couvrent la totalité de l'activité humaine (AGCD, 1982). «  La mise en valeur efficace des ressources en eau est reconnue comme une composante clé d'un développement durable sur le plan environnemental. Une mauvaise gestion de la ressource peut devenir un frein au développement socio-économique » (Commission Européenne, 1999).

Le problème de la maîtrise humaine des ressources en eau, pris ici comme capacité des sociétés à mobiliser et à contrôler l'eau douce à travers le temps et l'espace, représente un outil de développement socio-économique durable (Julien, 2006). Il importe donc de circonscrire l'ampleur des impacts des modes de mobilisation et de gestion de l'eau sur la population humaine puisqu'il est paradoxal que l'eau dite ; « source de vie» est actuellement la première cause de mortalité dans le monde à cause du manque d'accès à l'eau potable et à l'assainissement (Camdessus et al, 2004). Ainsi donc, la gestion de l'eau est la source de nombreux problèmes sur la planète.

L'enjeu de la maîtrise de l'eau et de sa gestion avec efficacité et équité est planétaire. Toutefois, c'est à l'échelle locale que se gère l'eau (Giroult et Seux, 2002). Le présent document s'articule autour de trois chapitres :

- le premier présente le cadre théorique et l'approche méthodologique ;

- le deuxième porte sur les facteurs de disponibilité et typologie des ressources en eau dans la Commune ;

- le dernier énumère les différentes stratégies endogènes de gestion, les contraintes de mobilisation et propose des mesures pour une meilleure gestion des ressources en eau.

CHAPITRE I

Chapitre 8 CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

Pour ce chapitre, il est développé le cadre théorique de la recherche et l'approche méthodologique qui a permis d'atteindre les résultats.

1.1.Cadre théorique

Il comprend l'état des connaissances, la clarification des concepts et la problématique.

1.1.1. Etat des connaissances

L'importance de l'eau dans la vie a amené bon nombre d'organismes et auteurs d'ouvrages à réaliser des études sur le devenir du monde dans la perspective de la pénurie de l'eau de bonne qualité. Parmi ceux-ci, nous présentons quelques-uns.

Selon M. Idieti (2004, p. 14), l'eau est d'une nécessité incontournable à tous les aspects de la vie. De ce fait les ressources en eau constituent un élément très important de tous les écosystèmes terrestres. La rareté de plus en plus accentuée de l'eau exige une intégration de la planification et de la gestion des ressources en eau.

F. Cocker (2007, p. 10), a montré que la satisfaction des besoins en eau est non seulement fonction de la disponibilité des ressources en eau, mais aussi de la qualité et de la quantité de ces ressources, fer de lance du développement économique et de l'épanouissement de l'Homme. Mais il se trouve que les ressources hydrographiques sont inéquitablement réparties dans l'espace. L'eau est abondante à certains endroits et sous plusieurs formes mais bien rare dans d'autres.

Pour F. Blot (2004) cité par Akpona et al. (2015, p. 10), la gestion endogène de l'eau à Savè peut être appréhendée comme le produit d'une relation où l'eau devient réelle par des pratiques sociales construites collectivement qui lui confèrent non seulement une dimension instrumentale et politique, mais surtout une dimension religieuse et symbolique.

Pour M. Eliade (2009), la gestion et la régulation endogènes de l'eau à Savè est alors un acte éminemment sacré qui renouvelle un pacte entre les hommes et les dieux.

W. Boko (2009, p. 6) montre que la responsabilité effective des populations à la base est l'une des conditions incontournables pour accroître les chances de succès d'un développement qui ne peut ni s'administrer, ni s'imposer tout simplement parce qu'on ne développe pas, mais on se développe. Pour lui, parmi les principaux problèmes qui freinent le développement à la base, on note en bonne place celui de l'eau. Il note enfin que la gestion sectorielle des ressources en eau, caractérisée par une multiplicité des centres de décision, la faible implication des acteurs et des usagers dans la prise de décision et la gestion des conflits entre agriculteurs et pasteurs sont à la base de la mauvaise gestion des ressources en eau dans la vallée de l'Ouémé.

A. Adjajo (1998) cité par M. Djedji (2011, p. 11) pour sa part, a identifié les ressources en eau et leur utilisation par la population de la sous-préfecture de Bantè. Il a énuméré plusieurs maladies liées a l'eau (la diarrhée, le paludisme, etc.) qui sont surtout dues aux comportements des populations, donc au mode de gestion de cette eau.

Gandin (1976) cité par M. Djedji (2011, p. 11) a traité la notion de l'eau dans toutes ses dimensions dont celles spirituelle, domestique, agricole, économique, sociale, etc. Il a montré l'importance et le rôle de l'eau dans les différents domaines et a souligné que cette précieuse ressource est gérée de manière peu orthodoxe par les populations.

O. Azonnakpo (2005, p. 13) a montré que les facteurs physiques et humains sont les éléments qui conditionnent la disponibilité des ressources en eau dans une localité. Par ailleurs, il a fait remarquer que la population utilise anarchiquement l'eau, sans aucun contrôle et qu'il n'y a pas de planification dans sa gestion, des quantités importantes d'eau sont déversées dans la nature sans aucune possibilité de les conserver et de les gérer rationnellement. L'auteur a eu le mérite de montrer les difficultés d'approvisionnement en eau dans une Commune située à une altitude plus élevée que celle de la zone objet d'étude. Mais il n'a pas du tout travaillé sur la gestion qui implique les savoirs faire des populations en la matière.

F. Boko (2012) cité par A. Kanhonou (2012, p. 9) dans son étude portant sur : « la contribution à la mobilisation et à la gestion des eaux pluviales dans l'arrondissement de Banikoara », estime que les modes de gestion des eaux pluviales doivent passer notamment par la modification des techniques culturales au niveau des versants et la mobilisation des eaux de pluies. Pour l'auteur, la meilleure gestion des eaux passe par un suivi rationnel des techniques de gestion par les populations de la commune.

Chleq et al. (1997) et Geny (1992) cité par A. Kanhonou (2012, p. 11) ont élaboré un guide de gestion des ressources naturelles à partir de l'étude des relations de l'homme avec l'environnement, de l'analyse des ressources naturelles des composantes de l'environnement et des stratégies de gestion des ressources en eau. Ces auteurs pensent que la gestion durable des ressources en eau d'une localité dépend des modes de gestion pratiqués dans cette localité.

J. Oucho (1999) dans son article intitulé `'L'eau douce et la dynamique démographique en Afrique'', a analysé la relation d'interaction entre les ressources en eau et l'évolution démographique en Afrique. En se fondant sur les travaux de UNDP (Programme des Nations Unies pour le Développement), il a montré les difficultés d'accès à l'eau potable des populations en Afrique. Cela lui a permis de classifier en 5 catégories les pays africains selon leur accessibilité à l'eau potable (très difficile, difficile, bon, très bon et excellant). Cette étude décrit une situation qui pourrait compliquer la vie sur la terre puisque l'eau doit être non seulement disponible mais de bonne qualité pour sa consommation.

R. Vilagnes (2000), dans son ouvrage intitulé `'Eau, environnement et santé publique'' après avoir évoqué l'évolution de l'eau entre l'hydrosphère, l'atmosphère et la lithosphère (eaux atmosphérique, superficielles et souterraines) et le principe pollueur payeur mis en vigueur pour la gestion des eaux en France, a montré la relation entre l'eau et la santé publique à partir des maladies hydriques et parasitaires. Il a présenté ensuite les consommations d'eaux dans l'industrie et à domicile, quelques types de pollution par les micropolluants et les méthodes de traitement des eaux. Parmi ces méthodes, il est revenu sur celles de l'assainissement (individuel et collectif) et des eaux destinées à la consommation humaine.

Selon C. J. Houssou (2010, p. 8) la gestion de l'eau est donc entendue comme la gestion des eaux pluviales, des eaux de surface et des eaux souterraines. L'interaction des ressources en eau avec d'autres ressources naturelles et les différents milieux écologiques ont conduit à une prise de conscience internationale de la nécessité d'associer à la gestion des ressources en eau la prise en compte de la dimension environnementale de l'eau d'où la naissance du concept de gestion intégrée des ressources en eau.

Enfin, T. Yamongbe (2011) cité par A. Kanhonou (2012, p. 11) souligne dans son mémoire de maîtrise que les problèmes de gestion de l'eau que rencontre la Commune de Zè sont liés à la mauvaise utilisation des modes de gestion des ressources en eau et aux manques d'entretien des points d'eau par la population. Il fait d'abord l'état des lieux des sources d'approvisionnement de la commune et a montré ensuite que la multiplicité des sources d'approvisionnement doit bénéficier d'une gestion particulière des utilisateurs. L'auteur pense que les propositions de solution à préconiser comporteront : l'accessibilité à l'eau potable, la sensibilisation des populations pour l'adoption de meilleure politique de gestion des eaux dans la Commune de Zè.

La présente recherche montre de façon spécifique, les stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués à travers l'association des populations à la base.

1.1.2. Clarification des concepts

L'étude de la gestion des ressources en eau requiert la connaissance des concepts ci-après: ressources en eau, gestion des ressources en eau, gestion endogène.

Ressources en eau : C'est l'ensemble des potentialités hydriques qu'offre le milieu naturel et que l'on peut exploiter à des fins sociales et économiques.

Il existe trois (03) sortes de ressources en eau à savoir : les ressources en eau atmosphérique, les ressources en eau de surface et les ressources en eau souterraine (M. Idieti, 2004, p. 4).

Houanou (2010) définit les ressources en eau comme l'ensemble de la quantité des eaux de surface et souterraine disponible dans une région et susceptible de satisfaire les besoins domestiques, industriels, agricoles. L'idée de la ressource en eau fait appel à toutes les disponibilités en eau, aussi bien souterraines que superficielles de la terre pouvant faire l'objet d'une exploitation (W. Boko, 2009, p. 24).

Dans le cadre de cette recherche, les ressources en eau comprend donc les eaux atmosphériques (eau de pluie), les eaux superficielles et souterraines de la localité, utiles et disponibles pour l'homme et les écosystèmes.

Gestion des ressources en eau : La Gestion des Ressources en Eau peut être définie comme "un processus qui permet le développement et la gestion coordonnée de l'eau et des ressources associées"(S. Zannou, 2013, p. 9). Selon A. Afouda (2007, p. 7), la gestion des ressources en eau est la représentation prospective de technique de mobilisation, d'approvisionnement et d'usage agricole, domestique etc. Dans ce travail, la gestion intégrée des ressources en eau est définie comme une philosophie holistique de la gestion des ressources en eau qui cherche à intégrer la planification, le développement et la gestion traditionnelle des ressources en eau dans tous les secteurs d'utilisation.

Gestion endogène : C'est la manière de gérer dans un milieu sans interventions externes. C'est l'ensemble des connaissances, des croyances, des pratiques d'exploitation et des stratégies d'adaptation d'une communauté d'hommes (un groupe socioculturel) concernée par le potentiel écologique en question (ici les ressources en eau) par sa position géographique (résident de la commune), sa connaissance du milieu (M. Fakorede, 2002) cité par M. Idieti, (2004, p. 5). Pour S. Zannou (2009, p. 11), la gestion endogène se réfère aux techniques locales par opposition à celle qui ont été introduite par les organes de développement.

Dans ce cadre de recherche, la gestion endogène comprend les pratiques, les techniques endogènes pour la mobilisation et la gestion des ressources en eau.

1.1.3. Problématique

Cette rubrique présente la justification du sujet, les hypothèses de travail et les objectifs de recherche.

1.1.3.1 Justification du sujet

Le Bénin dispose d'énormes ressources en eau du Nord au Sud. Indispensable pour le développement de la vie, abritant une partie de la faune et de la flore, vecteur de matières qui érodent et modifient les paysages, élément vital d'alimentation ; l'eau devient, avec l'accroissement de la population, une denrée de plus en plus convoitée. Les ressources sont mal gérées, faute de politique de gestion et faute d'équipement de transport qui, lorsqu'il existe, n'est que traditionnel et coutumier. Mais, les activités économiques obligent désormais les populations à monopoliser et à s'approprier l'espace public, pour devenir progressivement maître des lieux, accentuant encore plus leur pression sur toutes les ressources au cours de ces dernières vingt années (A. L. Sossou-Agbo, 2013, p. 13).

L'eau est une ressource vitale indispensable à la vie. Elle constitue un bien précieux et nécessaire à tous les écosystèmes (Arayé, 2008) cité par M. Afouda (2010, p. 4). C'est pourquoi l'un des principaux défis auxquels se heurtent la plupart des pays en général et le Bénin en particulier en matière de lutte pour le développement économique et social est la gestion de l'eau (Ahamidé, 2007) cité par M. Afouda (2010, p. 8).

Ainsi, Barret et al (2003) trouvent que l'accès à l'eau et à ses bénéfices a toujours été une préoccupation centrale des sociétés humaines qui cherchent à disposer de la qualité d'eau dont elles ont besoin. La ressource eau, malgré son existence en termes de quantité constitue une source de problèmes aux communautés locales. Sa rareté et les déficits critiques liés à la satisfaction équitable des besoins sont souvent source de tragédie. Aussi, la pérennisation des ressources en eau est devenue un sujet d'intérêt national dans le cadre du développement durable et de la gestion intégrée des ressources en eau (W. Boko, 2009, p. 16).

L'eau source de vie est perçue par la communauté internationale comme le bien le plus cher, le plus indispensable au bien être de l'Homme au point de lui décréter une journée mondiale. Il est facile de penser que les sociétés humaines entourées par des espaces aquatiques sont les plus heureuses du monde. A partir de cette vision apparente, on pourrait croire que les populations lacustres du Sud-Bénin sont plus heureuses que celles vivant en terre ferme. Il faudra donc comprendre qu'il ne suffit pas d'être entouré d'eau pour être épargné des difficultés existentielles (F. Cocker, 2007, p. 27).

Le gouvernement béninois, conscient de l'ampleur des problèmes de pénuries, d'inondations, de détérioration de la qualité de l'eau et des divers enjeux de développement liés à l'eau, a opté pour la « Gestion Intégrée des ressources en Eau » (Ahamidé, 2007) cité par M. Afouda (2010, p. 8).

Le Bénin dispose d'une potentialité en eau très importante qui s'explique par la présence d'un réseau hydrographique très important et son climat. Au Bénin, la Direction Générale de l'Eau (DG eau) estime les ressources en eau de surface disponible pouvant alimenter toute la population en eau potable, à 13 milliards de men moyenne de ressources renouvelables chaque année avec deux millions de m3 de recharge. Le niveau de mobilisation de ces ressources est de l'ordre de 5 % (R. Arayé, 2008).

Les ressources en eau superficielles et souterraines ont été évaluées respectivement à dix (10) milliards et vingt (20) milliards de mètres cubes (Agenda 21 National, 1997). La mobilisation de ces ressources en eau est très dépendante de deux facteurs à savoir le contexte climatique et le développement socio-économique de la région considérée (F. Bensaoula, 2008, p. 3).

Ces chiffres pourraient donner de l'espoir, mais le problème du mode de mobilisation et de gestion des ressources en eau continue de se poser.

Aux Aguégués, la question de l'eau se pose moins en termes d'accessibilité de part sa situation géographique. L'un des paradoxes de la commune des Aguégués, c'est le mode de mobilisation et de gestion de ces ressources.

La réflexion sur les problèmes de mobilisation et de la gestion des ressources en eau conduit à certaines interrogations :

- quelles sont les sources d'eau existantes dans la Commune des Aguégués ?

- quelles sont les stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune ?

- les stratégies utilisées sont-elles efficaces pour la durabilité de ces ressources ?

C'est pour répondre à ces interrogations, que le sujet : «Stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués» a été choisie.

Les réponses à ces différentes interrogations ont conduit à formuler certaines hypothèses de recherche.

1.1.4 Hypothèses de recherche

- la Commune dispose d'une multitude de sources (atmosphérique, superficielles et souterraines) d'approvisionnement en eau ;

- les populations développent des stratégies (puits, AEV, gouttière) pour mobiliser et gérer les ressources en eau ;

- les modes endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau ne sont pas efficaces et nécessitent certaines améliorations.

De ces hypothèses découlent des objectifs de recherche.

1.1.5 Objectif de recherche

De façon spécifique, il s'agit de :

- identifier les ressources en eau disponibles dans la Commune desAguégués   ;

- analyser les différentes méthodes endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués ;

- proposer des mesures de gestion intégrée des ressources en eau pour ladite Commune.

Pour atteindre ces objectifs, l'approche méthodologique suivante a été adoptée.

1.2 Approche méthodologique

L'étude des stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau nécessite une démarche scientifique pour atteindre les objectifs fixés sans difficulté, qui est basée sur les données utilisées, la collecte des données, le traitement des données et l'analyse des résultats.

1.2.1. Données utilisées

Les données utilisées dans le cadre de ce travail sont :

- les données sur les statistiques climatiques disponibles à l'ASECNA (moyenne mensuelle des précipitations entre 1981 et 2013 puis la moyenne mensuelle des températures entre 1981 et 2013) pour la détermination de la quantité de pluie dans le secteur de recherche, sont obtenues à l'ASECNA. Les relevés ont été faites à la station synoptique de Porto-Novo ;

- les statistiques démographiques de la Commune des Aguégués reçues à l'INSAE, ont permis de connaitre l'effectif des ménages de la Commune des Aguégués ;

- les données socio-anthropologiques  relatives aux acteurs du secteur de l'eau, le mode de gestion, les contraintes, les problèmes que rencontrent les acteurs de l'eau et les suggestions apportées par ces derniers sur la base d'un questionnaire établi au préalable ;

- les informations relatives aux ressources en eau disponible, aux modes de gestion adoptés sont collectées sur le terrain ;

- des données sur les caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques ont été reçues au Laboratoire des Normes et Contrôle de Qualités Microbiologiques (LNCQMNP) sur l'eau du fleuve et celle de la borne fontaine utilisée par la population des Aguégués, pour vérifier la qualité de l'eau.

1.2.2 Collecte des données

Ces données ont été collectées à travers la recherche documentaire et l'enquête de terrain.

1.2.2.1 Recherche documentaire

Dans un travail de recherche, la documentation est d'une importance capitale. L'exploration documentaire est faite à l'issue des visites dans certaines unités documentaires de la place. Ceci a permis de faire l'état des lieux de la recherche sur la question et de mieux cibler les contours du thème de recherche à partir de la revue de littérature. Le tableau I présente la synthèse de la recherche documentaire.

Tableau I : Synthèse de la recherche documentaire

Centres parcourus et institutions visités

Natures des documents

Informations recueillies

Centre de documentation de la l'ABE

Mémoire DEA, Thèse.

Information générales sur les modes de gestion des ressources en eau. Les techniques de l'élaboration de la démarche méthodologique etc.

Bibliothèque de l'Université d'Abomey Calavi (UAC)

Ouvrages généraux, thèse

Informations générales et à caractère méthodologique

Centre de documentation de la FASHS

Livre, mémoire, rapport et article

Informations générales et à caractère méthodologique

Bibliothèque de la Mairie

Ouvrages généraux, et publication

Les données hydrographiques

INSAE

Atlas monographique des communes du Bénin, rapport et publication

Les données démographiques de la Commune,

ASECNA

Fichiers de relevé des données climatiques

Statistique climatique de la zone d'étude

Source : Résultats d'enquête, février 2019

Cette recherche documentaire a permis de faire le point des recherches antérieures se rapportant au sujet. Elle a été complétée par les enquêtes de terrain.

1.2.2.2 Enquêtes de terrain

Couvrent la période d'octobre 2018 au février 2019 et les outils tels que les guides d'entretiens, les questionnaires et les grilles d'observations, l'appareil photo ont été utilisées. Un échantillonnage a été nécessaire.

- Echantillonnage

Afin de déterminer la taille de l'échantillon (effectif des ménages), la méthode GNANSSA (2011) a été utilisé ;

Calcul de la taille de l'échantillon

T= M F

Avec T= la taille de l'échantillon

M= l'effectif des ménages

F= le taux de nombre de ménage est fixé dans ce cas actuel à 2 %

Exemple de l'arrondissement de Houédomè

T= 2743 2/100

T= 55

Tableau II : Répartition des ménages enquêtés par Arrondissement dans la Commune

Commune

Arrondissements

Nombre de ménage

Taille de l'échantillon (%)

Aguégués

Avagbodji

2739

55

Houédomè

2743

55

Zoungamè

2981

60

Total

3

8463

170

Source : Résultats d'enquête, novembre 2018

L'examen de ce tableau montre que l'échantillon comporte 170 ménages enquêtés. En dehors ces personnes, 12 autorités locales et municipales ont été interviewées. L'objectif de ce travail est de compléter les informations bibliographiques, de mieux connaitre les perceptions de la population de la Commune des événements et d'apprécier les stratégies endogènes mises en place par la population.

- Techniques de collecte de données

Ce travail de recherche a été aux moyens des techniques suivantes :

- l'entretien semi-direct individuel, au moyen d'un guide d'entretien avec des personnes ressources telles que : chef d'arrondissement ou chef village, le médecin chef du centre de santé de Houédomè et les agents intervenant dans la gestion des ressources hydriques ;

- l'observation directe lors de la visite de terrain a permis d'identifier les types d'eau dont dispose la Commune des Aguégués et de déterminer les maladies hydriques engendrées par la consommation des eaux de surface ;

- l'observation participante a permis de vivre les réalités du milieu à travers les stratégies endogènes mises en oeuvre par les populations ;

Par ailleurs, la recherche a été réalisée aux moyens de certains outils.

- Outils de collecte de données

Plusieurs outils ont servi à la collecte des données. Il s'agit :

- des questionnaires adressés aux populations, autorités locales et aux acteurs en charge de la gestion des ressources en eau, pour recueillir les informations relatives aux aspects physiques, humains, les infrastructures hydrauliques et les stratégies de résolution des problèmes liés à leur Commune ;

- d'un guide d'entretien qui a permis de recueillir les informations relatives aux informations géographiques, démographiques et organisationnelles. Il est adressé aux autorités locales et aux personnes en charge de la gestion des ressources en eau dans la Commune ;

- d'un guide d'observation qui a permis d'identifier les sources d'eau existante.

- Matériels de collecte de données

Plusieurs matériels ont servi à la collecte des données. Il s'agit :

- l'appareil photographique a permis de prendre les images des différents types d'ouvrages hydrauliques et sources d'approvisionnement en eau présents dans l'ensemble de la Commune.

- d'un GPS pour prendre les coordonnées géographiques des points d'eau de la Commune pour la réalisation de la carte de la spatialisation des points d'eau.

- d'une carte hydrographique pour avoir une idée du réseau hydrographique

1.2.3 Traitement des données

Cette étape de la méthodologie s'est déroulée en deux phases :

La première phase consiste en la codification des réponses et le dépouillement des questions.

La codification des réponses consiste à définir pour chaque type de réponse donnée par l'enquêté un code suivant la réponse. Elle a facilité le dépouillement.

Le dépouillement des questions consiste à l'élaboration d'une fiche de dépouillement pour trouver les réponses des questionnaires afin de les quantifier et de les qualifier. Le dépouillement des données recueillies sur le terrain a également conduits à l'élaboration des tableaux, des figures devant illustrer le mémoire. Les conseils et les suggestions des professeurs ont été d'un apport précieux.

La seconde phase est celle des analyses comportant la grille de dépouillement. Elle a été aussi bien qualitative que quantitative. La présente recherche n'a pas la prétention d'avoir trouvé de solutions à tous les problèmes liés au secteur de l'eau dans la Commune des Aguégués. Cela comporte aussi des imperfections car nombreux étaient les obstacles et les difficultés.

Le traitement des données a abouti au croisement des données et l'élaboration des tableaux statistiques qui ont été utilisés dans le cadre de cette recherche. Il a été procédé aussi à la sélection des photos illustratives des faits divers, tandis que les autres figures et calculs sont effectués grâce au logiciel Excel.

Des données sur les caractéristiques physicochimiques et bactériologiques reçue au Laboratoires des Normes et Contrôle de Qualités M icrobiologiques (LNCQMNP) ont été comparées à la norme exigée par le Bénin pour vérifier la qualité.

1.2.4. Analyse des résultats

Quant à l'analyse des résultats, elle a consisté à la description au commentaire et à l'interprétation des différentes figures et séries statistiques en vue de mettre en relief l'évolution dans l'espace et dans le temps des variables observées.

Pour évaluer les impacts des activités sur la ressource en eau dans la Commune des Aguégués, le modèle SWOT (Strengts Opportunities and Threats) est utilisé pour l'analyse intégrée des phénomènes environnementaux et sociaux. Il a permis également de faire une évaluation aux fins d'une meilleure appréhension de la dynamique de certaines composantes du milieu et d'identifier les facteurs (physiques et humains) qui influencent la disponibilité des ressources en eau dans la zone d'étude (tableau III).

Tableau III : Modèle d'analyse : SWOT

 

Forces

Faiblesses

Facteurs

internes

Les conditions favorables à la disponibilité des ressources en eau dans la Commune des Aguégués

Les conditions défavorables à la disponibilité des ressources en eau dans la Commune des Aguégués

 

Opportunités

Menaces

Facteurs

externes

Les avantages de la disponibilité des ressources en eau dans la Commune des Aguégués

Les inconvénients de la disponibilité des ressources en eau dans la Commune des Aguégués

Source : Présentation du modèle d'analyse SWOT

Les facteurs internes concernent les forces et faiblesses tandis que les facteurs externes sont les opportunités et menaces qui agissent sur le système. Ceci a ainsi permis l'analyse des résultats obtenus sur le terrain.

La présente recherche met en évidence les stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués. Plusieurs hypothèses ont été mises, des objectifs ont été fixés. Pour atteindre ces objectifs, une démarche méthodologique a été adoptée. L'utilisation de cette démarche méthodologique a permis d'apprécier les problèmes d'accessibilité à l'eau dans la Commune des Aguégués, d'analyser les stratégies développées par la population pour résoudre les problèmes de pénuries d'eau.

CHAPITRE II

FACTEURS DE DISPONIBILITE ET TYPOLOGIE DES RESSOURCES EN EAU

L'espace étant l'objet de la géographie, ce deuxième chapitre présente le milieu de recherche et prend en compte les aspects physiques et humains. De la même façon, il fait l'état des ressources en eau de la Commune puisqu'en la matière, la connaissance du comportement de l'eau dans son milieu naturel est nécessaire.

2.1 Situations géographique et administrative de la Commune des Aguégués

La Commune lacustre des Aguégués, avec une superficie de cent trois (103) km², est située entre 6° 23' 55'' et 6° 33' 10'' de la latitude nord et 2° 28'et 2° 35' de longitude est, localisée au sud-ouest du département de l'Ouémé, au Sud-est du Bénin et dans la partie basse du fleuve Ouémé à la même latitude que la municipalité de Porto-Novo.

C'est un ensemble d'îlots d'accumulation alluviale logé dans la partie basse du fleuve Ouémé submergé par les crues de trois à cinq mois par an et cet ensemble est limité :

- au nord par les Communes de Dangbo et d'Akpro-Missérété ;

- au sud par le lac Nokoué et la Commune de Sèmè-Podji ;

- à l'est par la lagune de Porto-Novo et la municipalité de Porto-Novo ;

- et à l'ouest par le lac Nokoué et la Commune lacustre de Sô-Ava.

Comme l'indique la figure 1 ci-dessous.

Figure 1 : Situations géographique et administrative de la Commune des Aguégués

La Commune sur le plan administratif est divisée en trois (03) Arrondissements que sont : Avagbodji, Houédomè et Zoungamè. Ces arrondissements sont subdivisés en 23 villages INSAE (2012).

2.2 Facteurs biophysiques

Il prend en compte le climat, le réseau hydrographique, et le sol.

2.2.1 Aspects climatiques

Les pluies constituent l'élément principal du climat, puisqu'elles déterminent les saisons comme partout en milieu tropical (Boko, 2004) cité par M. T. Wankpo (2012, p. 26). La figure 2 présente la variabilité inter mensuelle des pluies (1981-2013) dans la Commune des Aguégués.

Figure 2 : Variabilité inter mensuelle des pluies aux Aguégués

Source : ASECNA, 2019

De l'analyse de la figure 2, la Commune lacustre des Aguégués présente un climat de type tropical humide caractérisé par deux (02) saisons de pluie et deux (02) saisons sèches d'importance inégale et montre que le mois de Juin est le mois le plus arrosé avec un extremum de 310,1 mm qui diminue jusqu'au mois d'août puis une reprise qui fait apparaitre le second pic au mois d'octobre avec une valeur de 147,50 mm. La Commune des Aguégués est caractérisée par le régime bimodal qui détermine le climat subéquatorial à quatre saisons :

Le régime pluviométrique prédispose la Commune des Aguégués à un potentiel hydrique très important et favorise la disponibilité des ressources en eau.

2.2.2 Réseau hydrographique

Le principal cours d'eau qui traverse les Aguégués est le delta de l'Ouémé. La zone d'habitation constitue le bourrelet de terre et la vaste plaine de bas-fonds marécageux qui séparent la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué. Le grand canal de Totchè est sa ligne de démarcation au Sud avec la Commune de Sèmè-Podji voir figure 3.

Figure 3 : Réseau hydrographique de la Commune des Aguégués

De l'analyse de la figure 3, il ressort que le réseau hydrographique est constitué de plusieurs cours d'eau dont : le fleuve Ouémé, la lagune de Porto-Novo, le lac Nokoué et la rivière Boué ce qui justifie la disponibilité des ressources eau dans la Commune.

2.2.3 Aspects pédologiques

La Commune des Aguégués a des sols hydromorphes à argile noire aptes à l'agriculture. Ces sols reçoivent annuellement des dépôts alluvionnaires, lors de la crue, qui maintiennent sa fertilité. Ce type de sol intervient dans le processus d'infiltration des eaux à travers sa propriété de perméabilité dépendante de sa structure ou de son texture ; ce qui justifie la présence des eaux souterraines.

2.3 Facteurs humains

Cette partie prend en compte l'évolution démographique et les différentes activités que la population mène dans la Commune en rapport avec le sujet traité.

2.3.1 Evolution démographique

La population de la Commune lacustre des Aguégués est de 21 333 habitants en 1992, de 26 650 habitants en 2002 et est de 44 562 en 2013 selon les résultats de RGPH (2013). La figure 4 présente l'évolution de la population de 1992-2025

Figure 4 : Evolution de la population de la Commune des Aguégués de 1992 -2025

Source : INSAE, 2013+projection

Il ressort de l'analyse de la figure 4 que la population de la Commune des Aguégués à une évolution exponentielle. Cette évolution de la population entraine une augmentation des besoins en eau et une dégradation de la ressource en eau. L'effectif des femmes représentent 51 % de la population alors que les hommes représentent 49 % (RGPH-2013). Majoritairement, elles sont très peu représentées dans les différents comités de gestion des ressources en eau.

Les femmes, selon le troisième principe de la GIRE, jouent un rôle central dans l'approvisionnement, la gestion et la sauvegarde de l'eau. Elles sont des « fournisseurs », et utilisatrices de l'eau. Elles jouent un rôle majeur dans la collecte et la sauvegarde de l'eau pour les utilisations domestiques et dans de nombreuses activités économiques. Mais elles ont un rôle beaucoup moins influent que les hommes dans la gestion, l'analyse des problèmes et les processus de prise de décisions relatives aux ressources en eau.

2.3.2 Activités économiques

L'eau est une nécessité vitale pour l'homme. Elle est à la base de plusieurs activités domestiques et économiques. Aux Aguégués, nombreuses sont les activités génératrices de revenu qui impliquent l'utilisation de l'eau telles que la pêche, l'agriculture et autres. La pêche est la principale activité de cette population. En dehors de la pêche, d'autres activités se pratiquent telles que le transport fluvial par barque et l'élevage des bovins, des porcins, des lapins et des volailles.

L'activité des villages est ordonnée par le rythme de la crue. A la période d'inondation correspondent des moments de vie léthargique. A la décrue s'ouvrent, par contre, des mois d'activités notamment la pêche, et les cultures de décrue. Ces ressources en eau sont quotidiennement exploitées par les populations pour mener à bien les diverses activités socio-économiques.

2.4 Typologies des ressources en eau

La population de la Commune des Aguégués utilise différentes sources d'eau pour s'approvisionner en eau.

Les ressources en eau sont très abondantes dans la Commune et permettent les activités de pêche qui se font dans les trois arrondissements de la Commune toute l'année.

Sur le plan environnemental, la Commune des Aguégués est inondée tous les ans par les eaux du fleuve Ouémé de juillet à novembre mis à part le village Agbodjèdo. Les ressources en eau de la Commune des Aguégués sont constituées par les eaux atmosphériques, les eaux de surface et eaux souterraines.

2.4.1 Ressources en eau atmosphériques

Les pluies représentent les eaux atmosphériques. Elles commencent en avril jusqu'à juillet, recommencent en octobre et prennent fin en novembre.

Le climat des Aguégués est tropical. Aguégués affiche 30° C de température en moyenne sur toute l'année. Chaque année, les précipitations sont en moyenne de 1 304 mm (ASECNA, 2018). Au cours des enquêtes, les personnes interrogées estiment que la pluie est un moyen pour alléger les tâches aux femmes qui sont d'ailleurs responsables en approvisionnement de l'eau.

La récupération et le stockage des eaux pluviales se font également avec les bassines quelques fois, avec les jarres de façon permanente. Ce sont des systèmes très simples qui permettent de recueillir l'eau de pluie : on dispose les récipients, tonneaux et/ou jarres sous les écoulements ou déversoirs des toits pour recueillir l'eau. L'eau tombée sur les toits emporte les micro-organismes qui la polluent puisque les surfaces de captage et les réservoirs de stockage sont exposés et sont de véritables sources de pollution.

La récupération et le stockage de l'eau sont une véritable tâche à laquelle s'adonnent les femmes sous la pluie. Cette activité permet de récupérer une très petite quantité de pluie et la plus grande partie coule vers les cours d'eau ou plans d'eau ou s'infiltre vers les nappes souterraines.

Dans cette Commune, il existe plusieurs manières de mobiliser les eaux pluviales. La planche 1 montre le dispositif de conservation des eaux pluviales.

1.2

1.1

Planche 1 : Dispositif de conservation des eaux pluviales à Aholoukomè

Prise de vues : Ahlonsou, octobre 2018

La photo 1.1 montre les récipients remplis d'eau pluviale recueillie. En effet dans la Commune des Aguégués, 70 % de maisons sont couvertes de tôles dotées des gouttières et 30 % sont couvertes en paille, de matériaux communément appelés `'Ki'' qui conduisent les eaux de pluie dans les récipients comme la photo 1.2 où les récipients sont en contacts avec le sol, et après la réception elle est conservée dans des jarres et autres pour être utilisée comme l'indique la photo 1.1.

S'agissant de l'approvisionnement en eau de pluie, des systèmes ont été adoptés suivant les moyens de chaque ménage.

Dans le cas de la rareté des pluies, les adeptes du vodoun `'aylowèdo`' se c

nsacrent à des offres de sacrifices pour implorer leur divinité pour qu'il ait pluie pour les cultures.

2.4.2 Ressources en eau de surface

Les eaux de surface sont représentées par les formes d'écoulement que sont les fleuves, les lacs, les rivières. Dans l'ensemble, il faut remarquer que le réseau hydrographique de la zone de recherche se résume au fleuve Ouémé, la lagune de Porto-Novo, le lac Nokoué et l'eau douce de la petite rivière de Boué.

2.4.2.1 Eau du fleuve Ouémé

L'Ouémé, qui est le plus grand fleuve du Bénin (510 km), reçoit deux affluents importants : l'Okpara (200 km) sur la rive gauche et le Zou (150 km) sur la rive droite. Il subit les influences des climats soudanien et subéquatorial, mais son régime est plutôt tropical. L'influence subéquatoriale est faible et n'existe que sur un petit parcours à l'approche de l'embouchure. Il draine le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo qui lui servent de relais vers la mer.

L'eau du fleuve Ouémé (et même celle de la lagune de Porto-Novo) est perçue comme une eau qui n'est pas sale, notamment pour les pêcheurs. Les entretiens réalisés dans les trois arrondissements de la Commune des Aguégués révèlent des concordances comportementales chez les populations de pêcheurs quant à la nocivité de cette eau pour la santé. Cette perception vient de l'idée de la mobilité de l'eau du fleuve qui n'est pas la même à tout moment.

L'écoulement de l'eau est signe de sa purification progressive des déchets divers qui y sont déversés. En apparence, la propreté perçue de l'eau est fonction de soi même et non des autres. Si les déchets éjectés par l'individu s'éloignent, il semble penser que ceux des autres ne sont pas inquiétants tant qu'on ne les voit pas soi-même ; ce qui explique une certaine tendance à la culturalisation primaire par l'incorporation psychologique d'une certaine résistance naturelle des `'toffinou`' aux maladies hydriques.

La Commune des Aguégués, de part sa situation géographique, utilise l'eau de la vallée de l'Ouémé pour la pêche, le bain, la lessive, etc. Quand la période de la crue s'annonce les adeptes du Vodoun Tolègba font des sacrifices pour exorciser tout le mal que devrait apporter cette crue comme les naufrages, la faim, les maladies, etc. Mais qu'elle apporte de la richesse pour qu'à la décrue l'on puisse avoir beaucoup de poissons dans les plans d'eau et autres.

De même, lorsque les femmes constatent que la crue commence par sécher, elles apprêtent des bidons de 20 litres ou plus qu'elles remplissent pour les utiliser à la décrue car juste à la décrue, l'accès à l'eau du fleuve est difficile. La photo 1 présente la méthode de mobilisation de l'eau du fleuve dans la Commune des Aguégués.

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Photo1: Méthode de mobilisation de l'eau du fleuve Ouémé à Akpoloukomè

Prise de vue : Ahlonsou, Août. 2019

La photo 1 montre la manière dont l'eau du fleuve Ouémé est approvisionnée pendant la crue par la population des Aguégués. Elles mettent des bassines dans leur pirogue pour venir les remplir sur le fleuve afin de l'utiliser pour leurs activités domestiques.

2.4.2.2 Lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué

Situés au Sud-est du Bénin (6° 25' N, 2° 36 E), le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo (environ 180 km² pour l'ensemble en période d'étiage) forment la plus importante superficie d'eaux saumâtres du Bénin (Lalèyè, 1995). Les pêcheurs des plans d'eau du Sud-Bénin sont de véritables professionnels très inventifs qui excellent dans le métier et l'exercent de manière individualisée ou collective. Elle est la principale ressource utilisée par les trois quart (3/4) des pêcheurs des Aguégués. Les pêcheurs, quant ils vont à la pêche ils utilisent cette eau pour leurs besoins (cuisine, boisson).

2.4.2.3 Eau de la rivière Boué

L'eau de Boué cristallise autour d'elle plusieurs perceptions et son accès est aussi hybride en ce sens qu'il peut être à la fois gratuit et libre d'une part et payant d'autre part. C'est à la fois une eau normale considérée comme potable suivant les normes locales de qualité, une eau thérapeutique, une eau bénite mais aussi une eau commercialisée. Autrefois, l'eau de Boué était prioritairement utilisée pour la boisson et la cuisson des aliments en période de crue, et en second lieu pour le bain, la lessive et la vaisselle, au moment de la salinité de l'eau du fleuve. De même, les pisciculteurs de la Commune des Aguégués utilisent cette eau Boué dans leurs enclos pour sauver leurs poissons ou pour sauvegarder leur rentabilité. La photo 2 montre l'état de cette eau.

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Photo 2 : la rivière Boué

Prise de vue : Ahlonsou, mars 2019

La photo 2 montre l'état de la rivière boué qui est utilisé par la population des Arrondissements de Houédomè et Zoungamè de janvier en mars lors de la salinité de l'eau du fleuve. Car en cette période, l'eau de mer se draine jusqu'au niveau du fleuve ; ce qui fait que l'eau du fleuve devient salée et justifie l'absence des infrastructures hydrauliques dans ces deux Arrondissements selon 30 % des personnes enquêtées à Houédomè et Zoungamè.

2.4.3 Ressource en eau souterraine

Les ressources en eau souterraines sont constituées par les différents aquifères continus du sous-sol de la Commune. Les eaux souterraines proviennent de l'infiltration des eaux de pluies dans le sol. Celles-ci s'insinuent par gravité dans les pores, les microfissures et les fissures des roches, humidifiant des couches de plus en plus profondes, jusqu'à rencontrer une couche imperméable. Là elles s'accumulent, remplissant le moindre vide, saturant d'humidité le sous-sol, formant ainsi un réservoir d'eau souterraine appelé aquifère. Les stratégies de mobilisation des eaux souterraines dans la Commune des Aguégués se font par les puits, les adductions d'eau villageoise (AEV) et des forages. Ces forages permettent d'accéder au ressource en eau des aquifères profondes.

2.4.3.1 Puits

Les puits sont forés par les puisatiers spécialisés avec des outils rudimentaires (pioches, houe, pelle, sceau, marteau). La planche 2 présentent les puits que disposent la Commune des Aguégués, ils sont généralement de forme cylindrique et couvrent 20 % des besoins en eau du village Agbodjèdo dans l'arrondissement de Houédomè et sont les seul puits dans la Commune des Aguégués.

2.2

2.1

Planche 2 : Puits à Agbodjèdo

Prise de vue : Ahlonsou, juillet19

La photo 2.1 présente un puits non couvert de forme cylindrique réalisé en 1999 est d'une profondeur de 5 m tandis et est considéré comme un puits moderne et peu entretenu. La photo 2.2 montre un puits traditionnel réalisé en 1993. Cet ouvrage qui sert de source d'approvisionnement aux populations de ce village est très peu entretenu et a pour profondeur 2 m. La population le préfère du faite que l'eau issue de ce puits est toujours fraiche.

2.4.3.2 Pompe à motricité humaine

Une pompe à motricité humaine est un ouvrage de captage des eaux souterraines à diamètres réduit permettant une meilleure exploitation des potentialités aquifères d'une formation. Elles sont munies d'un matériel non motorisé. La Commune des Aguégués dispose de 05 forages de pompe à motricité humaine (FPMH) dont 03 fonctionnels. Ces infrastructures se trouvent dans l'arrondissement d'Avagbodji précisément dans les villages de Djèkpe et Akpadon. La photo 3 montre un forage à motricité humaine.

Photo 3 : Forage de pompe à motricité humaine à Akpadon (Avagbodji)

Prise de vue : Ahlonsou, juillet 2019

La photo 3 présente un forage à motricité humaine couvert qui sert les populations d'akpadon et est toujours fonctionnel. Cet ouvrage est géré par une dame et est bien protégé, les usagers se déchaussent habituellement avant de monter pour approvisionner.

En outre, certains forages, par manque d'entretien, ne sont plus opérationnels et sont donc abandonnés par les populations. Dans l'ensemble, les forages équipés de pompes, par leur nombre restreint, n'ont pas comblé les attentes des populations qui, aujourd'hui, préfèrent d'autres types d'ouvrages plus modernes.

2.4.3.3 Adduction d'eau villageoise (AEV)

L'AEV est généralement constituée d'un forage équipé d'un système de pompage motorisé relié à un réservoir de stockage et à un réseau de distribution. Ce type d'ouvrage est préconisé pour une population relativement importante (environ 2 000 personnes) comme le montre la planche 3.

3.2

3.1

Planche 3 : Système pompage des villages Akpadon et Djèkpé

Prise de vue : Ahlonsou, juillet 2018

La photo 3.1 montre l'AEV d'Akpadon réalisé en brique relié à un système de pompage tandis que celle de la photo 3.2 est réalisée avec des fers métalliques et un système de pompage dans le village Djèkpé. Cet ouvrage fantastique est bien apprécié par les populations et permettent à la population de s'approvisionner en eau potable. Mais son coût de réalisation très exorbitant (40 a 60 millions de francs CFA) rend difficile son acquisition. C'est ce qui explique qu'il n'y a que trois (3) dans la Commune dont 2 sont fonctionnelles.

2.4.3.4 SONEB

Le nombre de ménage couvert par la SONEB est très faible (Tableau IV). Très faible car seul les arrondissements de Houédomè et de Zoungamè sont desservis par le réseau de la SONEB depuis sa station de pompage de Porto-Novo depuis 1996. Au total, 118 abonnés de la SONEB dont 61 sont fonctionnels et 57 sont non fonctionnels.

Tableau IV : Situation des abonnés du réseau SONEB en 2018

Nombre d'abonnés

Personnel

communautaire

 

Fonctionnel

Non fonctionnel

Fonctionnel

Non fonctionnel

Houédomè

20

13

12

15

Zoungamè

08

3

21

26

Total

28

16

33

41

Source : SONEB, 2019

L'analyse du tableau IV montre que depuis 1996 jusqu'en 2011, 118 branchements seulement ont été opérés par la SONEB pour un nombre de ménages estimés à 5 724 en 2013. De nos jours, il n'existe que 61 branchements fonctionnels donc 57 lignes ont été résiliées pour faute de non payement de facture ; ce qui amène la population à faire aux autres sources d'eau.

2.4.3.5 Répartition spatiale des points d'eau aux Aguégués

Ces ressources en eau sont peu importantes et leur effectif est très réduit par rapport à celui de la population. L'entretien en état de ces différentes sources d'eau se fait selon le type d'organisation existant au niveau de chaque localité de la Commune. C'est ainsi qu'il est constaté une inefficacité de fonctionnement des comités de gestion des points d'eau dans certaines localités et la quasi-inexistence de ces comités dans d'autres. Le tableau V illustre bien l'état des points d'eau et leur répartition dans les différentes localités de la Commune.

Tableau V : Types d'ouvrages hydrauliques rencontrés dans la Commune des Aguégués.

Arrondis

Pop

Besoin en eau

Point d'eau

Taux de desserte (%)

Existant

Fonct

Panne

FPMH

PEA

P

BF

AEV

Avagbodji

12 335

50

5

1

0

21

3

17

13

34

Houédomè

14 782

59

2

2

2

0

0

4

2

6,77

Zoungamè

17 445

70

0

0

0

0

0

-

-

0.0

Total

44 562

179

7

3

2

21

3

21

15

11,73

Source : DGEau, septembre 2019 (Actualisé par données de terrain 2019)

FPMH : Forage équipé de Pompe a Motricité humaine ; P: Puits ;

AEV : Adduction d'Eau Villageoise ; BF : Borne Fontaine ; PEA : Point d'Eau Autonome, 1PE donne de l'eau à 250 habitants.

La lecture du tableau V montre que le taux de desserte total en eau de la Commune est de 11,73 %. Malgré la présence d'adduction d'eau par la SONEB dans la Commune, la couverture des besoins en eau restent encore inadéquate dans la mesure où cette adduction ne couvre que deux arrondissements et il existe encore des abonnés qui n'ont pas d'eau (les non actifs) et des points non fonctionnels. En somme, la couverture des besoins en points d'eau qui est de 11,73 % est inadéquate à l'échelle Communale (il faudrait qu'elle atteigne 98 à 100 % afin de dire qu'il y a adéquation). Les forages sont donc globalement insuffisants dans la Commune des Aguégués. Les besoins en eau varient au fil des années puisque la population croît alors que la réalisation des points d'eau et leur mise en service n'évolue pas au même rythme. La figure 5 présente la spatialisation de ces points d'eau dans la Commune des Aguégués.

Figure 5 : Spatialisation des points d'eau dans la Commune des Aguégués

L'analyse de la figure 5 montre que les ressources en eau de la commune sont inégalement réparties dans les arrondissements. Dans l'ensemble de la commune, les synthèses de l'année 2019 montrent une inégale répartition sur le territoire des points d'eau et sont plus concentrés dans l'Arrondissement d'Avagbodji. L'arrondissement de Houédomè est peu couvert en point d'eau alors que Zoungamè ne disposent aucun ouvrage hydraulique. Ceci peut s'expliquer par la mauvaise politique de répartition des ouvrages hydrauliques et aussi, la position géographique de certains arrondissements de la commune.

Chapitre 9 STRATEGIES ET CONTRAINTES DE MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Les ressources en eau font l'objet de plusieurs aménagements, d'utilisation, de conservation et de contrôle. Le présent chapitre présente les différentes stratégies de gestion et de mobilisation ainsi que leurs contraintes dans la Commune des Aguégués.

3.1 Stratégies endogènes de gestion des ressources en eau

Les modes de gestion des ressources en eau varient suivant les différentes sources d'eau.

3.1.1 Gestion des ressources en eau de surface

Il prend en compte les ressources en eau du fleuve Ouémé, de l a rivière Boué, la lagune de Porto-Novo et lac Nokoué.

3.1.1.1 Ressource en eau du fleuve Ouémé

Selon les localités et les acteurs et en fonction de la disponibilité ou non d'une source alternative d'approvisionnement en eau, les perceptions autour du mode de gestion diffèrent. La relation entre mouvement de l'eau et purification va au-delà de la simple justification de la consommation du fleuve Ouémé. Cette idée articule aussi tout un univers spirituel dans une dialectique de pollution/ purification des espaces aussi bien individuels que collectifs. .

Se laver certaines parties du corps à l'aide de l'eau du fleuve qui coule est supposé être un antidote contre certains maléfices.

Ainsi, en cas d'incendie toujours perçu comme un malheur exprimant la colère des vodouns ou le châtiment d'un mauvais comportement social, toute personne ayant contribué à son extinction devra alors se purifier. Ce rituel consiste à se laver les mains, les pieds, le visage et la tête dans l'eau du fleuve avant de retourner vers sa propre demeure, afin de se débarrasser de l'esprit maléfique envoyé à la victime à travers l'incendie de sa maison et se protéger des effets boomerangs que son coup de main à une victime de châtiment pourrait lui causer.

La même idée de mouvement de l'eau comme source/facteur de purification est présente dans le rituel propitiatoire de nouvel an qui se déroule dans les Aguégués à travers « Tovosinsan ». En effet, chaque début/fin d'année dans le village de Zinviékomè dans l'arrondissement de Houédomè s'organise la cérémonie de « Tovosinsan », qui consiste à consulter l'oracle `'fa'' pour savoir le signe sous lequel sera placée la nouvelle année. C'est un rituel de formulation de meilleurs voeux pour toute la Commune des Aguégués et qui s'achève par une offrande à la divinité  « Tolègba » dont l'autel se trouve dans la cour des bureaux de l'arrondissement de Houédomè comme le montre la photo 4.

Photo 4 : Autel du vodoun Tolègba devant l'arrondissement de Houédomè

Prise de vue : Ahlonsou, janvier 2019

La photo 4 montre l'autel de la divinité « Tolègba » où se fait chaque année le sacrifice pour la purification de l'eau ainsi que les ressources qui y sont.

Entre juillet et fin octobre ou mi-novembre qui correspond à la grande période de crue, 97 % des populations utilisent directement l'eau de la cour de leurs maisons sur pilotis pour leurs différents besoins (bain, vaisselle, lessive, mais aussi défécation) comme l'indique la photo 5. Les risques liés à cet usage multiple de l'eau, à des fins qui sont contradictoire, ne sont pourtant pas perçus comme dangereux car pour la population le courant d'eau est fort et draine loin tous les déchets qui s'y trouvent en cette période.

Photo 5: Utilisation de l'eau de la crue pour le bain dans le village Aholoukomè

Prise de vue : Ahlonsou, Septembre2018

La photo 5 montre des enfants qui se lavent dans l'eau devant leur maison car c'est la période de la crue et l'accès à l'eau pour leur besoin est plus facile.

Mais à la décrue une série d'interdictions sont édictées pour assurer un usage collectif plus ou moins hygiénique de l'eau du fleuve. Ces prescriptions étaient considérées comme édictées par les divinités protectrices du fleuve et révélées aux anciens par l'oracle. Leurs transgressions étaient considérées comme sources de malheur pour la communauté. Pour ceux qui transgressaient ces règles, la société sécrète² des `'Zangbéto`'(les gardiens de la nuit) était chargée de l'application des sanctions. Le `'zangbéto `' peut donc dénoncer un fautif en criant haut son nom la nuit dans tout le village pendant des heures, en racontant la faute commise et les dangers de malheur encourus si lapersonne concernée et les siens ne se rapprochaient pas des responsables `'Zangbéto `' pour demander clémence et payer une pénalité. Les témoignages concordants recueillis dans la communauté attestent que les règles de protection de l'eau sont respectées.

3.1.1.2 Gestion des ressources en eau du complexe lac Nokoué-lagune de Porto-Novo

La gestion des ressources naturelles était fondée sur un arsenal d'interdits et tabous portant sur les ressources naturelles. Le viol de ces tabous était sévèrement puni. Deux jours de repos sur cinq étaient accordés par respect aux divinités (K. Imorou, 1996). La crainte des sanctions divines et la forte croyance des populations en leur vodoun maintenaient en respect tous ceux qui risquaient de compromettre le système. Véritable protection de l'environnement, cette coutume a permis pendant des siècles, une régulation et une restauration des écosystèmes naturels.

Pendant la période de crise issue, les populations riveraines invoquaient et louaient tout simplement leurs dieux lacustres pour la résolution des problèmes. Elles n'ont pas manqué de multiplier les interdits. Malheureusement, les années 70 ont marqué un tournant historique dans cette approche traditionnelle de gestion des ressources naturelles. La rigueur traditionnelle se trouve confrontée à d'autres réalités. La mondialisation informationnelle a drainé une prolifération des sectes religieuses (chrétiennes et musulmanes) avec une conversion de la majorité des populations. Cette conversion aux religions importées a complètement changé la configuration de la scène traditionnelle. Un syndrome de mouvements religieux affecte les populations riveraines mettant en péril la capacité de support des ressources naturelles.

Les règles de gestion du plan d'eau portent sur :

- l'interdiction d'accès aux femmes en menstrues ;

- l'interdiction des engins de pêche prohibés.

Ces règles ne sont plus respectées de nos jours ; ce qui a conduit à la diminution des ressources halieutiques.

En ce qui concerne la gestion du transport sur la lagune, il y a des redevances qui sont payées à la mairie des Aguégués.

3.1.1.3 Gestion de la rivière Boué

Cette source est utilisée depuis les temps ancestraux par les populations de Houédomè et de Zoungamè comme alternative à l'eau du fleuve Ouémé quand cette dernière devient salée entre janvier et juillet. La rivière Boué située à quelques kilomètres de Houédomè est située dans les marais au large du village de Vakon dans la Commune voisine d'Akpro-Missérété. Elle est accessible par voie fluviale à partir d'un bras du fleuve Ouémé qui débouche sur la lagune de Porto-Novo.

De nombreuses perceptions sont construites autour de ce point d'eau. L'eau de la rivière Boué est réputée pour avoir des vertus thérapeutiques du fait de l'apparence de décoction ou de tisane qu'elle offre à cause de la présence d'un certain nombre de plantes aquatiques considérées comme médicinales. L'eau a une coloration variant entre le jaune clair et le rougeâtre, suivant le degré de macération et la saison en cours (pluvieuse ou sèche). La femme qui accouche commence son bain et celui de son bébé par l'eau de Boué, ce qui lui permet d'avoir la bonne forme et la santé.

De nombreux interdit entourent également l'eau de cette rivière alimentée par une source d'eau qui n'est rien d'autre qu'une nappe phréatique qui affleure. De ce fait l'eau de la rivière Boué est considérée comme mystérieuse. Un vodoun lui est même consacré, à savoir la divinité « dan » (serpent) localement dénommée `'vodoun Kindjinou`'. Des prêtres `'vodoun`' de Vakon (Commune d'Akpro-Missérété) organisent depuis des générations un rite sacrificiel annuel au bord de cette rivière en l'honneur de cette divinité. Cette dernière reçoit en offrande souvent des bananes et du miel. L'accès à l'eau de Boué est frappé d'interdit aux femmes en menstrues. Si elles transgressent cette interdiction, elles verront un serpent passer devant sa pirogue et l'entraver dans sa progression sur l'eau, ou si elle puise l'eau, son gout sera salé, ce qui va la contraindre à évoluer en profondeur sur la rivière avant de réussir éventuellement à avoir de l'eau douce.

3.1.2 Gestion des eaux atmosphériques

Les eaux pluviales constituent la principale source d'approvisionnement en eau de consommation et d'usage pour les activités domestiques. Les méthodes de collecte des eaux de pluie sont multiples. Au cours des enquêtes, 90 % des personnes enquêtées estiment que c'est un moyen pour alléger les tâches aux femmes qui sont d'ailleurs responsables de cette activité. Les eaux de pluie, dans la commune des Aguégués ne font pas encore l'objet d'une gestion efficace. Ainsi, au niveau des ménages, l'eau de pluie est recueillie par endroits, grâce à des gouttières, dans des jarres pour les usages domestiques. La grande partie des eaux pluviales qui tombent dans les villages de la commune, ne recevant aucune autre attention, se frayent elles-mêmes leur chemin pour rejoindre le fleuve, d'autres se stagnent et rendent les villages inaccessibles.

3.1.3 Gestion des eaux souterraines

Il existe en général quatre (04) modes de gestion des ressources en eau au Bénin : le contrat tripartite ; le contrat production-distribution ; le contrat Association de Consommateurs et le contrat fermier.

Mais aux Aguégués, certaines ouvrages hydrauliques sont gérés par les communautés elles-mêmes constituées en comité selon 90 % des personnes enquêtées. Cette approche d'avant décentralisation qui consiste à laisser la gestion des ouvrages à quelques individus constitué en association ou comité, n'a pas encore évolué dans la Commune des Aguégués.

Seules les Bornes Fontaines réalisés en 2017 sont gérées avec le mode de contrat fermier. Dans ce mode de gestion, les consommateurs n'ont pas de rôle direct et ne sont pas constituée en association. La Commune signe un contrat d'affermage directement avec un opérateur privé (fermier). Le fermier à plusieurs rôles qui sont :

- exploiter les ouvrages et vendre l'eau aux consommateurs à un tarif fixé par le contrat ;

- assurer le fonctionnement, l'entretien courant et la maintenance du système ;

- verser, au démarrage du contrat, une caution sur le compte « Eau » de la Commune ;

- verser une redevance pour le renouvellement et les extensions à la Commune assise sur le nombre de m3 produit et verser une redevance au budget Communal ;

- éventuellement, verser une redevance dans le cadre de la loi sur l'eau.

Dans ce mode, c'est la Commune qui à la charge du renouvellement du système de pompage et de réalisation des extensions éventuelles.

3.2 Contraintes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués

Les contraintes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués sont multiples et spécifiques à chaque type de ressource en eau.

3.2.1 Eau atmosphérique

Diverses contraintes sont liées à la récupération des eaux pluviales: les méthodes de collecte des eaux de pluie. Le caractère aléatoire des précipitations, la rareté du système de collecte d'eau dans certaines localités, sont autant de contraintes à surmonter.

Les populations doivent observer certaines règles ou certains rituels et faire des sacrifices avant d'avoir accès à l'eau. D'un autre côté, le désintéressement des jeunes des pratiques occultes ne permet pas un transfert de connaissances. De même, l'efficacité des formes de gestion endogènes des eaux est aléatoire. La figure 6 présente la perception de la population par rapport au retard de la pluie.

Figure 6 : Perception par rapport au retard de la pluie

Source : Travaux de terrain, mars 2019

L'analyse de la figure 6 révèle la perception de la population par rapport au retard de la pluie dans la Commune des Aguégués. Auparavant, selon les 45 % des personnes âgées rencontrées au cours des travaux de terrain, après les rituels pour implorer la divinité à donner l'eau, il pleuvait immédiatement, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

Cette situation est diversement interprétée : selon les 24 % des personnes enquêtés c'est à cause du non-respect des interdits.

Par contre, 60 % sont cartésiens et estiment que c'est la détérioration de l'environnement, qui serait à la base des difficultés d'eau aux Aguégués.

Après une brève analyse des informations reçues au cours des enquêtes en ce qui concerne les interdits, il n'y a pas une explication rationnelle qui pourrait soutenir ces prescriptions.

De même, les variations constatées par rapport aux saisons avec l'irrégularité des précipitations, constituent la difficulté majeure des populations. Ces variations se traduisent de plusieurs manières : l'irrégularité des pluies, l'allongement de la saison sèche, le raccourcissement de la saison des pluies et le bouleversement du calendrier agricole, ce qui met le paysan dans une incertitude presque totale. Les paysans sont donc animés de sentiment de défaitisme face à ces variations pluviométriques.

Par ailleurs, l'eau pluviale provoque l'insalubrité un peu partout dans la Commune car les gouttes d'eau qui tombent n'arrivent pas à vite s'infiltrer et deviennent des eaux stagnantes ce qui constitue une préoccupation pour les populations. Dans les périodes où il devrait avoir normalement la pluie, elle est arrêtée par les `'Bokonon`' pour les cérémonies dites `' Ago''.

3.2.2 Eau de surface

Le caractère oral des connaissances endogènes rend difficile leur transmission et est à la base de diverses interprétations dans le milieu.

Les connaissances endogènes subissent des mutations à cause de la disparition des supports de l'information et de la régression des impacts socio-psychologiques de gestion des ressources en eau. Les règles communes pour certains cours d'eau, c'est l'interdiction de chercher l'eau du fleuve et autres la nuit. Mais aujourd'hui, avec l'avancée grandissante du christianisme et la prolifération des églises évangéliques, ces interdictions sont foulées au pied ; ce que 60 % des personnes âgées rencontrées prennent comme la cause des problèmes d'eau et même du manque des ressources halieutiques aujourd'hui aux Aguégués.

Les personnes âgées détentrices des connaissances et pratiques utilisées par les ancêtres disparaissent sans léguer leurs savoirs. Le désintéressement et le non-respect des jeunes vis à vis des pratiques ancestrales et des personnes âgées justifient le manque de transfert des connaissances. L'efficacité des formes de gestion endogène des ressources en eau est de nos jours mise en doute. Autrefois, les "impacts rituels seraient plus palpables et immédiats". Aujourd'hui, ils sont aléatoires.

Les peines des femmes augmentent car il faut ramer pendant une heure et demie pour aller chercher l'eau de Boué lorsque la période de l'eau salée arrive.

En cas de crue, les risques d'accident sont élevés. Des inondations sont ainsi enregistrées dans la zone inondable où les cultures sont détruites.

Bien qu'il y ait des coïncidences des faits qui justifient l'efficacité des pratiques, des croyances et attitudes populaires, la gestion endogène n'offre pas une garantie suffisante pour la maîtrise des ressources en eau. En outre, les acquis culturels en matière de l'eau ne sont pas mis en valeur.

L'eau, dans son cycle habituel s'infiltre dans le sous-sol vers les nappes souterraines.

3.2.3 Eau souterraine

De nombreux risques environnementaux menacent les ressources en eau de la commune. Plusieurs facteurs de pressions agissent sur ces ressources. Entre autre, les actions anthropiques (activités humaines) et le mode de gestion utilisé. Les ressources en eau subissent des pressions de plus en plus fortes de la part des populations qui en tirent une partie de leur revenu. On note une faible mobilisation sociale autour des programmes de développement liés aux ressources en eau et des difficultés d'accès aux points d'eau pendant la crue et les ouvrages hydrauliques qui tombent régulièrement en panne.

L'inexistence d'une politique et/ou stratégie claire et bien documentée de gestion des potentialités en eau (absence d'instruments de gestion des ressources et d'outils d'aide à la décision) empêche les autorités locales et les gestionnaires d'eau dans leur action dans la Commune. Aussi, le manque d'information et de connaissances sur les principes et orientations sectoriels et la protection des ressources en eau au niveau des collectivités locales, la faible implication des acteurs et des usagers dans les prises de décisions menacent également la gouvernance des ressources en eau.

Les autorités locales ont une faible connaissance des ressources d'eau disponibles dans la commune et ne s'intéressent pas à la promotion des eaux souterraines. L'accès difficile des populations aux infrastructures adéquates d'alimentation en eau potable et d'assainissement, à cause des manques d'investissements, l'absence d'assistance technique et financière aux fermiers et aux gestionnaires.

3.3 Caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques

L'hygiène exige que cette eau réponde à certains critères physiques, chimiques et bactériologiques établis par l'OMS. C'est dans ce sens que l'eau du fleuve et celle du Borne fontaine ont été prélevée pour contrôler la qualité de ces sources d'eau.

3.3.1 Analyses physico-chimiques

Les analyses physico-chimiques effectuées sur des échantillons d'eau ont donné des résultats consignés dans le Tableau VI.

Tableau VI : Synthèse de l'analyse physico-chimique des échantillons d'eau prélevés à Houédomè et Avagbodji

Variable

Normes béninoises

Source d'eau

Eau du fleuve

Borne fontaine

T°C

-

29

28

CE ìS/cm (Conductivité)

1500

0,5

95,3

pH

6,5<pH<8,5

6,9

7,1

NO-3 mg/L (Nitrate)

45

4,2

11,9

NO2- mg/L (Nitrite)

3,2

0,34

0,031

Ca²+ mg/L (Calcium)

100

78,4

18,7

Turbidité (UTN)

5

38

0

MES

-

18

0

H4+ mg/L (Ammonium)

0,5

0,003

0,009

Source : LNCQMNP, 2017 (extrait des résultats d'analyse hydrique)

Les résultats des analyses physico-chimiques indiquent que le pH de l'eau varie entre 6,9 et 7,1. En dessous de 6,5, l'eau est corrosive et au-dessus de 8,5, il y a risque d'entartrage. L'analyse des eaux de consommation révèle que l'eau du fleuve présente des matières en suspension. La turbidité des eaux analysées est comprise entre 0 et 38 UTN et l'eau du fleuve a des turbidités qui dépassent les normes. Ceci est causé par la présence de matière en suspension.

Ces caractéristiques physico-chimiques ont été complétées par l'analyse bactériologique.

3.3.2Analyses bactériologiques

Les valeurs obtenues par le dénombrement des micro-organismes dans les eaux analysées sont consignées dans le Tableau VII.

Tableau VII : Synthèse de l'analyse bactériologique des échantillons d'eau

Variables

Normes béninoises

Source d'eau

Eau du fleuve

Borne fontaine

Coliformes totaux

10/100ml

325

22

Coliformes fécaux

0/100ml

90

10

Streptocoques fécaux

0/100ml

195

15

Source : LNCQMNP, 2017 (extrait des résultats d'analyse hydrique)

Sur le plan bactériologique, l'eau du fleuve est plus contaminée que celle des bornes fontaine par les germes coliformes totaux, fécaux et des streptocoques fécaux. Il ressort des résultats des analyses physico-chimiques et bactériologiques que les eaux de la borne fontaine sont moins contaminées que celle du fleuve qui traverse la Commune. La consommation de ces eaux explique la prévalence des maladies diarrhéiques et des affections gastro-intestinales dans le secteur de recherche.

3.4 Pathologies liées à l'utilisation de l'eau

La consommation de ces eaux polluées engendre la prolifération des maladies d'origine hydrique au sein de la population. La figure 7 présente la fréquence des maladies selon les types d'affections.

Figure 7 : Fréquence des maladies selon les types d'affections

Source : Résultat d'enquête de terrain, mars 2019

De l'observation de la figure 7, sur la fréquence des maladies caractéristiques du milieu, on constate que c'est le paludisme qui est en tète de liste avec près de 60 % des cas, la diarrhée suit avec 20 % des cas, ensuite les affections dermatologiques avec 10 % et enfin la toux qui est à 10 % des cas. Les marécages et la verdure, inhérents aux milieux lacustres favorisent la prolifération des moustiques. On comprend aisément la prévalence dans ce milieu du paludisme dont le vecteur est l'anophèle. Les maladies diarrhéiques et les autres pathologies similaires sont souvent dues aux mauvaises conditions d'hygiènes et le manque d'eau potable.

3.5 Mesures de renforcement

Eu égard à tout ce qui précède, il est important de définir certaines approches de solutions ou stratégies à l'endroit de tous les acteurs intervenant dans la gouvernance locale des ressources en eau de la Commune des Aguégués :

3.5.1 A l'endroit des autorités Communales

En vue d'améliorer les conditions de vie des populations en matière des ressources en eau dans la Commune des Aguégués, il importe de :

- renforcer les capacités des acteurs de l'eau dans la mise oeuvre efficace de la GIRE ;

- promouvoir une approche dynamique, interactive et multisectorielle de la gestion des ressources en eau, et notamment l'inventaire et la protection des sources potentielles d'approvisionnement en eau, en tenant compte des aspects techniques, socio-économiques, environnementaux et sanitaires

- sensibiliser les acteurs et les usagers de l'eau à prendre en charge la gestion des ressources en eau surtout celles des sources d'eau superficielles ;

- faire appel à des partenaires techniques et financiers pour voir dans quelles mesures ils pourront aider la population pour l'approvisionnement des villages non desservis et dépourvus d'eau potable ;

- rompre avec la gestion communautaire ;

- renouveler les équipements, revoir le prix de l'eau pour faciliter l'accès à l'eau ;

- suivre la gestion de l'AEV après la délégation de la gestion à un exploitant ;

- initier des campagnes de sensibilisation pour l'éveil de la conscience des populations sur la gouvernance locale des ressources en eau ;

- documenter les mesures endogènes d'adaptation des communautés au phénomène d'inondation.

3.5.2 A l'endroit des partenaires

En vue d'améliorer les conditions de vie des populations en matière des ressources en eau dans la Commune des Aguégués, il importe de 

- réaliser des études de faisabilité pour la réalisation des travaux d'aménagement des forages artésiens ;

- appuyer les Mairies à la promotion des pratiques d'hygiène et d'assainissement dans les localités ;

- étudier la dynamique locale d'animation des cadres de concertation ;

- appuyer les Mairies à la réalisation d'études détaillées sur les sites présentant des opportunités de promotion de la GIRE.

3.5.3 A l'endroit de la population

En vue d'améliorer les conditions de vie des populations en matière des ressources en eau dans la Commune des Aguégués, il importe de 

- éviter l'utilisation abusive des eaux superficielles ;

- utiliser rationnellement les ouvrages hydrauliques et surtout les sources d'eau superficielles ;

- regrouper la population en association ou comité de gestion des points d'eau ;

-créer et mettre en place des mécanismes de prévention et de règlement des conflits autours des ressources en eau ;

- mobiliser la participation financière pour la maintenance des ouvrages d'approvisionnement en eau ;

- créer un comité conseil pour l'amélioration de la qualité de l'eau à usage domestique ;

- participer activement aux travaux de réhabilitation et de nettoyage des ouvrages hydrauliques et des sources d'eau superficielles.

L'analyse diagnostique des ressources en eau dans sa globalité a été guidée par la méthode SWOT (Strenghs, Weakness, Opportunities, Threads), ce qui signifie FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) en français. Cette méthode, développée selon une approche participative, a permis de réaliser le diagnostic interne des ressources en eau par l'identification de ses forces et faiblesses, et son diagnostic externe à travers l'identification des opportunités et menaces. Ce qui a conduit à l'élaboration du tableau VIII.

Tableau VIII : Matrice FFOM

 

Forces Faiblesses

Facteurs

Internes

Le climat ; les eaux atmosphériques ; les eaux de surfaces ; les eaux souterraines 

Les actions anthropiques ; l'ignorance, la mauvaise gestion ; la démographie et la structure géomorphologique,

 

Opportunités Menaces

Facteurs

Externes

Réalisation des ouvrages hydrauliques ; accès à l'eau ; disponibilité en eau atmosphérique, de surface et en eau souterraine ; mesures endogène ; mesure de correction ; sensibilisation sur la bonne gestion de l'eau.

Dégradation des ressources en eau ; pollution et ensablement des cours d'eau ; mauvaise gestion des ouvrages hydrauliques, le rapprochement des maisons des points d'eau ainsi que des tas d'ordure ; la pauvreté.

Source : Travaux de terrain, mars 2019

Le tableau VIII présente le modèle SWOT appliqué à l'analyse des stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués.

Il montre les facteurs internes (physiques, humains et socioéconomiques) qui influencent la mobilisation et la gestion des ressources en eau de la Commune des Aguégués et les facteurs externes (les menaces et les opportunités) qui agissent sur ces ressources en eau. L'identification de ces différents facteurs permet de définir des stratégies efficaces telles que : l'amélioration des modes de gestion des ressources en eau, l'amélioration des revenus, l'association de la population à la gouvernance locale des ressources en eau, la sensibilisation des gestionnaires et des utilisateurs et la gestion rationnelle des ressources en eau dans la Commune des Aguégués. Ces différentes stratégies peuvent maximiser les forces et les opportunités, minimiser l'impact des faiblesses et des menaces et si possible, les transformer en forces ou opportunités.

Conclusion

L'eau, une richesse essentielle à la vie, présente dans diverses activités humaines et composante primordiale pour l'habitat de nombreuses espèces, et par là même, un instrument économique et géopolitique puissant. Le mode d'approvisionnement et de gestion des ressources en eau constituent un sujet de réflexion.

L'approche méthodologique adoptée dans le cadre de cette étude a consisté à collecter des données dans certain centre de documentaire, ainsi que sur le terrain à base d'un échantillonnage pour être traité et analysé suivant le modèle SWOT.

Les résultats révèlent que la Commune des Aguégués dispose de nombreuses ressource en eau telle que : les eaux atmosphériques, de surfaces et souterraines. Et pour s'approvisionner en ces sources d'eau les populations mettent en places diverses stratégies pouvant leur permettre d'avoir accès à ces différents d'eau par la réalisation des ouvrages hydraulique, l'utilisation de l'eau de surface pour leurs activités domestique. Dans le but de pérenniser ces points d'eau des interdits et autres stratégies sont observées. L'utilisation de certains source d'eaux dans beaucoup de ménages est l'origine des maladies hydriques telles que le paludisme, le choléra, les diarrhées, ce qui a amené à faire l'analyse physico-chimique et bactériologique. L'objectif général est de veiller à ce que l'ensemble de la population dispose en permanence d'approvisionnements suffisants en eau de bonne qualité tout en préservant les fonctions hydrologiques, biologiques et chimiques des écosystèmes, en adaptant les activités humaines à la capacité de la nature et en luttant contre les vecteurs des maladies liées à l'eau. Des techniques novatrices, notamment la modernisation des techniques nationales, sont nécessaires pour utiliser pleinement des ressources en eau limitées et les préserver de la pollution.

Chapitre 10 Bibliographie

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INSAE, RGPH, (2013) : Résultats Définitifs, Décembre 2013

INSAE (2013) : Cahier des villages et quartiers de ville : département de l'Ouémé, Aguégués, 41 p

Julien F. (2006) : Maîtrise de l'eau et développement durable en Afrique de l'Ouest : de la nécessité d'une coopération régionale autour des systèmes hydrologiques transfrontaliers, Vertigo- la revue électronique en science de l'environnement, Volume 7, Numéro2, pp 35.

Kanhonou R. A. (2012) : Gouvernance locale des ressources en eau dans la commune de Zè au Bénin. Mémoire de maitrise en géographie, UAC, Bénin, 53 p.

Koudamiloro. O. (2011) : Gestion endogène de l'eau de consommation et problèmes sanitaires dans l'arrondissement de Challa-Ogoï, Mémoire de maîtrise, UAC, Bénin, 79 p.

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Lalèyè P. A. (1995). Ecologie comparée de deux espèces de chrysichthys, poissons silure formes (Claroteidae) du complexe lagunaire lac Nokoué-lagune de Porto-Novo au Bénin. Université de Liège-Faculté des Sciences Agronomiques. Thèses de Doctorat, Belgique. 210 p.

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Liste des tableaux

Tableau 1

:

Synthèse de la recherche documentaire

19

Tableau 2

:

Répartition des ménages enquêtés par Arrondissement

20

Tableau 3

:

Modèle d'analyse SWOT

24

Tableau 4

:

Situation des abonnés du réseau SONEB en 2018

41

Tableau 5

:

Types d'ouvrages hydrauliques aux Aguégués

42

Tableau 6

:

Synthèse d'analyse physico-chimique des eaux prélevées

55

Tableau 7

:

Synthèse d'analyse bactériologique des eaux prélevées

56

Tableau 8

:

Matrice FFOM

59

Liste des figures

Figure 1

:

Situation géographique et administrative de la Commune des Aguégués

26

Figure 2

:

Variation inter mensuelle de la Commune des Aguégués

27

Figure 3

:

Carte du réseau hydrographique de la Commune des Aguégués

29

Figure 4

:

Evolution de la population des Aguégués de 1992-2025

30

Figure 5

:

spatialisation des points d'eau dans la Commune des Aguégués

43

Figure 6

:

perception par rapport au retard de la pluie

51

Figure 7

:

fréquence des maladies selon les types d'affection

56

Liste des photos

Photo 1

:

méthode de mobilisation de l'eau du fleuve Ouémé

35

Photo 2

:

Eau de la rivière Boué

36

Photo 3

:

forage de pompe à motricité humaine à Akpadon

39

Photo 4

:

Autel du vodoun Tolègba devant les bureaux l'arrondissement de Houédomè

45

Photo 5

:

Utilisation de l'eau de la crue pour le bain à Aholoukomè

46

Liste des planches

Planche 1

:

dispositif de conservation des eaux de pluie

33

Planche 2

:

puits à Agbodjèdo

38

Planche 3

:

système de pompage de l'eau

40

Annexes

Questionnaire d'enquête

I- Questionnaire aux populations toute catégorie confondue

1.1 Questionnaire général

Commune : ..................Arrondissement : ............... Village/localité :

1) Date de l'enquête : ................................

2) Nom et Prénoms de l'enquêté : ...................................................

Sexe : M  F

3) Age : ...........................

4) Situation matrimoniale :

5) Profession : ................................................

6) Confession religieuse :.....................................

7) Ethnie :.......................................................

8) Nombre d'épouses :.........................................

9) Nombre d'enfants (âge et sexe) :................................................

10) Depuis combien de temps habitez-vous ici ? ...............

11) Combien de personnes vivent dans votre maison ? .........

12) Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau ? .....................

13) Quelles sont les sources d'approvisionnement en eau de la population en générale ? ......

14) Disposez-vous d'un point d'eau à domicile?

- Si oui,

Comment contrôlez-vous la qualité de l'eau ?

- Si non,

Pourquoi ?................................................................

15) Comment détectez-vous l'existence de nappe souterraine ? ..... ...

16) Quelles sont les profondeurs approximatives de captage dans la localité ?

17) Quelles sont les difficultés fondamentales que les puisatiers ou foreurs rencontrent lors des travaux ? .........

18) Comment assurez-vous l'entretien de vos ouvrages d'eau ?..........

19) Quels avantages la réalisation de ces ouvrages vous a apporté ? ..........

1.2 Questionnaire spécifique

Eau atmosphérique

1) Quelles utilisations faites-vous des eaux de pluie ? ...................

2) Quelles sont les méthodes de mobilisation des eaux atmosphériques ? ........

3) Quelles sont les contraintes d'accès à l'eau atmosphérique ?

4) Quels avantages sont liés à l'exploitation des eaux atmosphériques ?

5) Selon votre mode de conservation pouvez-vous apprécier la qualité de l'eau ?

6) Quelles sont les maladies liées à l'utilisation de l'eau stockée ?..........................

7) il y a-t-il des interdits autours de ces ressources en eau ?

Si oui

Les quels ?

Eau de surface

1) Quelles utilisations faites-vous des eaux de surface ? ......................

2) Comment conservez-vous l'eau et comment appréciez-vous la qualité de l'eau ?

3) Quelles sont les méthodes de mobilisation des eaux de surface ? ...

4) Quelles sont les contraintes d'accès à l'eau de surface ?

5) Quels avantages liés à l'exploitation des eaux de surface ? ..................

6) Quelles sont les modes de mobilisation et de gestion de l'eau dont disposez-vous ?......

7) Quelles sont les maladies liées à l'utilisation de l'eau stockée ?

8) il y a-t-il des interdits autours de ces ressources en eau ?

Si oui

Les quels ?

Dynamique climatique

1) Comment appelez-vous : la pluie, la rosée, les nuages, le vent dans votre langue ? ....

2) Expliquer la formation de la pluie, de la rosée, des nuages et du vent ?........................

3) Comment pouvez-vous prévoir la pluie et l'orage ? ........................

4) Pouvez-vous prévoir une bonne saison des pluies et une mauvaise saison des pluies ? .....

5) Est-ce que vous remarquez des changements ou des variations climatiques depuis certaines années dans votre village/localité ?

- Si oui comment s'expliquent ces changements ?

- Si non pourquoi ? .....................................................................

6) Comment faites-vous pour vous adapter aux variations climatiques ?

7) Qu'est-ce qui vous permet de mieux gérer les sécheresses et/ou les inondations ? ......

E: GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITES (chef de village, autorités chargées de la gestion environnementale à la mairie)

Fiche N° :

Date :

Arrondissement : Village :

Localité :

Nom et prénoms de l'enquêté :

Statut/Fonction de l'enquêté :

1-Quels sont les cours d'eau et plans d'eau qui arrosent votre village/localité ?

R :

2-Comment sont-ils gérés ?

R :

3-Quelle est l'importance économique, historique, touristique et sociale de ces cours d'eau ?

R :

4-Existe-t-il des systèmes de canalisation des eaux de pluie dans votre village/localité ? Comment sont-ils entretenus ?

R :

5-Quels sont les impacts des eaux de pluie dans votre village/localité ?

R :

6-Quels sont les impacts de la gestion des cours d'eau dans votre village ?

R :

7-Que faites-vous à votre niveau pour réduire ou éviter ces impacts ?

R :

8-Existe-il une politique de gestion des eaux de pluie dans la commune?

R :

9-Existe-il une politique de gestion des cours d'eau et des plans d'eau dans la commune ?

R :

10-Connaissez-vous le sigle GIRE ?

R :

11-Existe-t-il des actions de la GIRE dans la Commune ? Sont-elles sur des initiatives privées ou publiques ?

R :

12-Existe-t-il des conflits liés à la gestion actuelle des cours d'eau ? Quelles sont leur ampleur 2et leur fréquence ?

R :

13-Quelles en sont les principales causes ?

R :

14-Quelles sont les solutions que vous apportez à ces conflits

R :

Table des matières

Sommaire..................................................................................

2

Dédicace....................................................................................

3

Sigles et acronymes.....................................................................

4

Remerciements............................................................................

5

Résume/Abstract.........................................................................

6

Introduction.................................................................................

7

CHAPITRE I 

CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE........

9

1-1 CADRE THEORIQUE..........................................................

9

1.1.1 Etats des connaissances ..........................................................

9

1.1.2 Clarification des concepts....................................................

13

1.1.3 Problématique...................................................................

14

1.1.3.1 Justification du sujet...........................................................

14

1.1.4 Hypothèse de recherche.........................................................

17

1.1.5 Objectif de recherche.............................................................

17

1.2 APPROCHE METHODOLOGIQUE........................................

18

1.2.1 Données utilisées...............................................................

18

1.2.2 Collectes de données.............................................................

19

1.2.2.1 Recherche documentaire.................................................

19

1.2.2.2 Enquête de terrain...........................................................

20

1.2.3 Traitement des données ........................................................

22

1.2.4 Analyse des résultats.............................................................

23

CHAPITRE II

FACTEURS DE DISPONIBILITE ET TYPOLOGIE DES RESSOURCES EN EAU..............................................................

25

2.1 Situation géographique et administrative de la commune.......................

25

2.2 Facteurs biophysiques...............................................................

27

2.2.1 Aspects Climatique................................................................

27

2.2.2 Réseau Hydrographique.........................................................

28

2.2.3 Aspects Pédologique............................................................

30

2.3 Facteurs humain...................................................................

30

2.3.1 Evolution démographique......................................................

30

2.3.2 Activités économiques............................................................

31

2.4 Typologie des ressources en eau..................................................

32

2.4.1 Ressources en eau atmosphérique...............................................

32

2.4.2 Ressources en eau de surface...................................................

34

2.4.2.1 Eau du fleuve Ouémé...........................................................

34

2.4.2.2 complexe lac Nokoué -lagune de Porto-Novo.................................

36

2.4.2.3 Eau de la rivière Boué...........................................................

36

2.4.3 Eau souterraine.....................................................................

37

2.4.3.1 Puits..............................................................................

38

2.4.3.2 Pompe à motricité humaine....................................................

39

2.4.3.3 Adduction d'eau villageoise...................................................

40

2.4.3.4 Soneb..............................................................................

41

2.4.3.5 Répartition spatiale des points d'eau.........................................

41

CHAPITRE III

STRATEGIES ENDOGENES ET CONTRAINTES DE MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU.................................................................................

44

3.1 Stratégies endogènes de gestion des ressources en eau........................

44

3.1.1 Gestion des eaux de surface....................................................

44

3.1.1.1 Ressource en eau du fleuve Ouémé..........................................

44

3.1.1.2 Gestion des ressources en eau du complexe lac Nokoué -lagune de

48

3.1.1.3 Eau de la rivière Boué.........................................................

48

3.1.2 Eau atmosphérique.................................................................

49

3.1.3 Eau souterraine.....................................................................

50

3.2 Contrainte de mobilisation et de gestion.........................................

51

3.2.1 Eau atmosphériques...............................................................

51

3.2.2 Eau de surfaces..................................................................

52

3.2.3 Eau souterraine.....................................................................

54

3.3 Caractéristiques physico-chimique et bactériologique........................

55

3.3.1 Analyse physico-chimique......................................................

55

3.3.2 Analyse bactériologique...........................................................

56

3.4 Pathologies liées à l'utilisation de l'eau...........................................

56

3.5 Mesure de renforcement............................................................

57

3.5.1 A l'endroit de la Commune......................................................

57

3.5.2 A l'endroit des partenaires......................................................

58

3.5.2 A l'endroit de la population......................................................

58

Conclusion ..............................................................................

62

Bibliographie..............................................................................

63

Liste des tableaux.........................................................................

68

Liste des figures.........................................................................

68

Liste des planches.......................................................................

68

Liste des photos...........................................................................

68

Annexes .................................................................................

69

Table des matières........................................................................

75






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams