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Impact de l’emploi sur la croissance économique au Sénégal.


par Mmadi HOUSSEINE
Université CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (UCAD), Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG)  - Master 2 en Méthodes Statistiques et économétriques 2014
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

(FASEG)

Mémoire de Master 2

Option : Méthodes Statistiques et Econométriques

Thème :

IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU SENEGAL

Présenté par : Sous la direction du :

Mmadi HOUSSEINE Pr. Chérif Sidy KANE,

Directeur du CREFDES

ANNEE ACADEMIQUE :2014 - 2015

DEDICACE

Nous rendons grâce à Dieu pour nous avoir donné le courage et la volonté de mener cette formation à terme.

Nous dédions ce travail :

v A nos parents, M.MmadiMoissuli et ZainabaIsmael paix à son âme,en guise de reconnaissance de l'immense bien qu'ils ont fait pour nous concernant notre éducation, qui aboutit aujourd'hui à la réalisation de ce travail. Nous vous exprimons toute notre gratitude et nos profonds sentiments.

v Aux membres de la famille, pour les encouragements et la confiance qu'ils ont placés en notre personne. Vous étiez toujours présents quand nous avions besoin de vous, nous n'aurions jamais achevé ce travail sans votre générosité et votre affection. Que Dieu vous protège.

v A ma Tante Aminata Soilihi et à Mon oncle Mohamed ElhadIsmael pour leurs encouragements et leurs soutiens financiers pour le déroulement de mes études.

v A ma grand-mère Sandia Mmadi et à ma bien aimée Soeur, Sara Mmadi dont une mention spéciale leur ait réservée.

v A nos amis, dont nous nous réservons de citer les noms au risque d'en oublier certains.

REMERCIEMENTS

Je remercie tout d'abord ALLAH, le tout puissant, de m'avoir donné la force et le courage d'arriver jusqu'ici et d'accomplir ce travail.

Mes remerciements s'adressent :

v Au Pr.ChérifSidyKANE, Professeur agrégé à l'Université Cheikh AntaDiop de Dakar(UCAD), Directeur du Centre de Recherche et de Formation pour le Développement Economique et Social(CREFDES) et de mémoire. Vous nous avez accordé la confiance en acceptant de diriger ce mémoire malgré vos occupations. Votre ouverture d'esprit et rigueur traduisent l'aboutissement de ce travail. Nous vous témoignons notre profonde gratitude et nos sincères remerciements.

v Au Dr Fodiyé Bakary Doucouré responsable du master, et qui est le premier à nous faire découvrir les études statistiques et économétriques

v A M.AliouneBadara SECK, Economiste et Assistant deRecherche au Laboratoire d'Analyse de Recherche et d'Etudes du Développement (LARED-CREA) pour sa disponibilité et son sens du devoir. Il n'a jamaiscessé de nous prodiguer de bons et précieux conseils tout au long de ce travail. Sa rigueur dans l'encadrement nous a permis de comprendre votre qualité professionnelle et intellectuelle. Permettez-nous de vous témoigner notre profonde gratitude.

v A l'ensemble des corps administratif et professoral de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion(FASEG) de l'Université Cheikh AntaDiop de Dakar(UCAD) et du Centre de Recherche et de Formation pour le Développement Economique et Social (CREFDES).

v A M.Mamadou Laye Ndoye, Economiste au Laboratoire d'Etudes Quantitatives, qui n'a cessé de ménager aucun effort pour toute aide nécessaire.

v A l'ensemble des agents de la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques(DPEE), pour leurs disponibilités et conseils qui nous ont été très bénéfiques. Mentions spéciales à M.BaroMBAYE,chef de la division des synthèses conjoncturelles et M.AliouneDiop responsable du bureau de la conjoncture intérieure.

v A tous nos camarades de classe.

v A tous ceux qui de près ou de loin ont apporté leur contribution à l'aboutissement de ce travail. Nous vous prions de trouver l'expression de notre reconnaissance.

SIGLES ET ACRONYMES

ADEPME : Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises

ADF : AugmentedDickey-Fuller

AGETIP : Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt Public

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

APD : Aide Publique au Développement

APIX : Agence Nationale chargée de la Promotion de l'Investissement et des Grands Travaux

BAD : Banque Africaine de Développement

BCEAO : Banque Centrale des Etas de l'Afrique de l'Ouest

BIT : Bureau International de Travail

BM : Banque Mondiale

CECO : Crédit à l'Economie

CNUCED : Conférence des Nations-Unies sur le Commerce Et le Développement

CREA : Centre de Recherche Economiques Appliquées

CREFDES : Centre de Recherche et de Formation pour le Développement Economique et Social

CV : Critical Value

DPEE : Direction de Prévision et d'Etudes Economiques

DT : Dépenses Publiques Totales

ECM : Modèle à Correction d'Erreur

ENES : Enquête Nationale sur l'Emploi au Sénégal

ESPS : Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal

FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

FCFA : Franc de la Coopération Financière d'Afrique

FNAE : Fonds National d'Action pour l'Emploi

IDE : Investissements Directs Etrangers

KH : Capital Humain

LARED : Laboratoire d'Analyse de Recherche et Etude du Développement

LR : Likelihood Ratio

MCE : Modèle à Correction d'Erreur

MSE : Méthodes Statistiques et Econométriques

NINEA : Numéro d'Identification National des Entreprises et des Associations

NPA :Nouvelle Politique Agricole

NPI :Nouvelle Politique Industrielle

NPNE : Nouvelle Politique Nationale de l'Emploi

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OIT : Organisation Internationale du Travail

PAML : Plan d'Ajustement Economique et Financier à Moyen et Long terme

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PIB : Produit Intérieur Brut

PIBRH : Produit Intérieur Brut Réel par Habitant

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PP : Phillips-Perron

PSE : Plan Sénégal Emergent

R et D : Recherche et Développement

SCA : Stratégie de la Croissance Accélérée

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

· FIGURES

Figure 1 :Dynamique du taux d'emploi et du taux de croissance 2

Figure 2 :Evolution du taux de chômage 12

Figure 3 :Evolution du taux de croissance 18

Figure 4 :Evolution des IDE en pourcentagedu PIBR 20

Figure 5 : Test de Jarque-Bera 50

Figure 6 : Test de CUSUM 54

Figure 7 : Test de CUSUM Carré 55

TABLEAUX

Tableau 1 : Statistiques descriptives 2

Tableau 2 : Résumé du test de Student 2

Tableau 3 : Résumé du test de FISHER 2

Tableau 4 : Test de White 2

Tableau 5 : Test d'ARCH 2

Tableau 6 : Breusch-Goffrey 2

Tableau 7 : Test de Ramsey 2

Tableau 8 : Estimation des variables 2

SOMMAIRE

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ACRONYMES iv

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX vi

SOMMAIRE vii

RESUME x

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : POLITIQUE DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET D'EMPLOI AU SENEGAL 7

SECTION I : HISTORIQUE DES POLITIQUES D'EMPLOI AU SENEGAL 8

1.2. Panorama des politiques d'emploi 9

1.3. Les Programmes de promotion de l'emploi 10

1.4. Le Fonds National d'Action pour l'emploi(FNAE) 10

1.5. Evolution des indicateurs des politiques d'emploi 10

1.6. L'Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises(ADEPME) et Les politiques actives de création d'emplois 13

SECTION II: ANALYSE DESCRIPTIVE DES POLITIQUES DE CROISSANCE AU SENEGAL 13

2.1. Les programmes d'ajustement structurel 14

2.2. Le plan d'ajustement économique et financier à moyen et long terme 14

2.3. La stratégie de la croissance accélérée 16

2.4. La croissance économique depuis la mise en oeuvre des différents programmes 18

2.5. Evolution de la croissance économique 18

2.6. Part des investissements directs étrangers dans la Croissance économique 20

SECTION III : PLACE DE L'EMPLOI ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE PLAN SENEGAL EMERGENT 21

3.1. Les Stratégies de politique d'emploi dans le PSE 22

3.2. Création massive d'emplois dans le PSE, les grands projets du chef de L'Etat et dans les systèmes économiques traditionnels 22

3.3. Développement de programmes publics spécifiques de création d'emploi décents 23

3.4. Développement de programme d'emploi local 23

3.5. Amélioration et développement des relations formation/emploi 24

3.6. Amélioration de l'organisation du marché du travail et du dialogue social 24

Conclusion 25

CHAPITRE II : REVUE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 26

SECTION I. ANALYSE THEOTIQUE DE L'EMPLOI ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 26

1.1. Fondements théoriques 26

1.2. Développements théoriques récents 29

SECTION II. EVIDENCES EMPIRIQUES ENTRE EMPLOI ET CROISSANCE ECONOMIQUE 33

2.1. Aspects empiriques de l'impact positif de l'emploi et la croissance économique 34

2.2. Aspects empiriques de l'impact négatif de l'emploi et la croissance économique 37

CONCLUSION 41

CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 42

SECTION I. CADRE THEORIQUE 42

1.1. Présentation du modèle théorique 42

1.2. Présentation du modèle empirique 43

1.3. Choix des variables 45

1.4. Description des variables 45

1.5. Source des données 46

1.6. Statistiques descriptives 46

SECTION II : RESULTATS EMPIRIQUES ET IMPLICATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES 47

2.1. Présentation des résultats 47

2.2. Tests Statistiques 48

a-Test de significativité 48

b- Test de normalité des erreurs 49

c-Test d'homocédasticité des erreurs 50

d-Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey 52

2.3. Validation du modèle 56

2.4. Résultats 56

2.5. Interprétation économique des paramètres 57

2.6. Implication en termes de politiques économiques 58

Conclusion 61

CONCLUSION GENERALE 62

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 63

ANNEXES 68

RESUME

L'objectif principal de ce travail est de déterminer l'impact de l'emploi sur la croissance économique au Sénégal, mais aussi les effets des autres variables macroéconomiques.

Pour étudier leur impact sur la croissance économique, nous avons pris des données réelles allant de 1991 à 2015.Une étude approfondie nous a permis d'avoir une image sur l'emploi au Sénégal et de son impact sur la croissance économique.

Après une revue théorique et empirique portant sur notre recherche, nous avons construit un modèle log-linaire simple afin d'analyser les relations de ces deux variables ainsi que les autres variables du modèle. Et en utilisant la méthode des Moindres Carrés Ordinaires pour estimer le modèle, nous avons trouvé que l'emploi a un impact positif et significatif sur la croissance économique (PIB).

Ainsi que les autres variables explicatives sauf les dépenses publiques. Ceci à cause d'un important privilège des dépenses de consommation au détriment de celles d'investissement.

Toute fois, le lien négatif qui existe des investissements directs étrangers peut s'expliquer par une entrée très faible des stocks d'IDE au Sénégal mais aussi par une mauvaise gestion de ceux qui entrent.

A la suite de ces résultats, nos recommandations tournent autour de l'augmentation de l'embauche, de l'élargissement de la scolarisation surtout des jeunes et de la bonne gestion des investissements venant de l'étranger.

Mots clés : impact, emploi, croissance économique, Sénégal.

ABSTRACT

The main objective of this work is to determine the impact of employment on economic growth in Senegal, but also the effects of other macroeconomic variables.

To study their impact on economic growth, we took real data from 1991 to 2015. An in-depth study allowed us to have an image on employment in Senegal and its impact on economic growth.

After a theoretical and empirical review of our research, we constructed a simple log-linear model to analyze the relationships of these two variables as well as the other variables of the model. And using the Least Squares method to estimate the model, we found that employment has a positive and significant impact on economic growth (GDP).

As well as the other explanatory variables except public expenditure. This because of an important privilege of consumer spending at the expense of investment.

However, the negative link that exists with foreign direct investment can be explained by a very low entry of FDI stocks in Senegal but also by poor management of those who enter.

Following these results, our recommendations revolve around increasing hiring, expanding enrollment, especially for young people, and managing investments from abroad.

Key words: impact, employment, economic growth, Senegal.

INTRODUCTION GENERALE

Dans les pays à faible revenu, diverses politiques sont mises en place par les autorités publiques pour tenter de rétablir les grands équilibres macroéconomiques et améliorer ainsi la situation économique du pays (Shari Spiegel, 2007). Ces équilibres sont principalement ceux du carré magique de Kaldor(1960) à savoir, le plein emploi, la croissance économique, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur. En effet, dans le fameux carré magique théorisé par l`économiste britannique Kaldor(1960) qui définit les quatre grands objectifs de la politique économique, la lutte contre le chômage donc la promotion de l'emploi occupe toute sa place à côté de la croissance.

L'emploi est un ensemble d'activités, supposé réalisable par une personne, un "professionnel", dans le cadre d'un poste de travail dont le contenu est défini précisément par l'organisationde La gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences. L'emploi traduit l'agrégation de postes de travail suffisamment proches dans la mise en oeuvre de techniques, d'outils et de méthodes pour être regroupés et analysés de façon globale.

Autrement dit, c'est le plus grand « dénominateur commun » d'activités et de compétences au-delà de la diversité des structures et des situations de travail. Généralement l'emploi peut être regroupé sous deux secteurs : le secteur formel et le secteur informel.

L'emploi demeure en réalité l'une des questions les plus pressantes de la vie en société et regroupe aussi bien une dimension individuelle que globale. La dimension « Individuelle » s'explique par le fait que tout individu, en un moment ou à un autre de sa vie, aspire à un emploi décent ; celle « globale » se justifie par le fait que les questions de l'emploi et du chômage font partie des priorités majeures pour les gouvernements et représentent surtout un facteur de cohésion sociale.

En science économique, depuis Smith (1776)avec sa théorie de la main invisibleconduisant au plein-emploi, à Keynes (1936)jusqu`aux récents prix Nobel de 2010 récompensés(Diamond, Mortensen et Pissarides) pour leurs travaux sur le marché de l'emploi, la problématique de l'emploi a toujours été l'une des principales préoccupations des économistes.

Aujourd'hui plus que jamais, le niveau de l'emploi d'un pays est indubitablement l'une des variables macroéconomiques les plus suivies, en raison de son impact sur le bien-être de la société. Au-delà de son aspect purement lié à la politique macroéconomique, un emploi décent permet à l'homme de satisfaire ses besoins de base et de lutter contre la pauvreté mais aussi procure une estime de soi, une dignité et une meilleure intégration sociale.Pour Mankiw (1999), le chômage est le phénomène macroéconomique qui affecte le plus directement et le plus gravement les individus. Pour la plupart des gens, la perte d'un emploi signifie une baisse du niveau de vie mais également une détresse psychologique.

Cependant,selon Perroux (1990), la croissance économique correspond à «l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels». Vraisemblablement, la croissance économique, a toujours occupé l'esprit des nombreux économistes et continue encore aujourd'hui de faire débatsur les méthodes et les stratégies de sa mise en place. Elle est fondée sur la mesure de la richesse d'un pays, octroyant un aperçue àl'évolution de grandeurs macroéconomiques qui amorce l'activité économique d'un pays.Elle correspond au taux de la croissance du PIB mesuré durant une année civile. La richesse d'un pays dépend du taux de croissance enregistré, plus le taux est élevé plus le pays devient de plus en plus riche. Parmi les théories qui cherchent les causes de la croissance, celle de Solow (1956)est la référence pour l'économie néoclassique. A partir de plusieurs hypothèses, reposant en grande partie sur le progrès technique exogène, le modèle de Solow (1956)considère la croissance comme équilibrée et stable à long-terme.Dans cette perspective théorique, le rôle de l'emploi est marginal et ne se transmet qu'au cours de la transition vers l'équilibre de long terme.

Toutefois, le rôle de l'emploi prendra un élan particulier à travers les théoriciens de la croissance endogène (Romer, 1986 ;Lucas, 1988 et BARRO, 1981).La croissance endogène a pour objet d'expliquer la croissance économique à partir de processus et de décisions microéconomiques fondées sur l'idée d'une croissance auto-entretenue contrairement aux théories antérieures, notamment celle de Solow (1956).

En effet,Comme l'a admis Solow dans sa conférence Nobel de 1987, le développement d'un nouveau modèle de croissance était, à cette époque, une réaction contre l'incomplétude de la tradition (Harrod-Domar-Hicks, 1948,1950) construit comme sous-produit de la grande dépression qui imprègne la pensée économique préexistante pendant la seconde guerre mondiale.

L'importance de l'emploi public dans l'emploi total et son impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité théorique à travers les travaux deTcherneva (2012) qui préconise qu'on peut envisager des interventions publiques directes permanentes sur les marchés du travail du secteur privé et du secteur public, pour faire face aux fluctuations conjoncturelles de l'emploi privé et de l'emploi global.

Des études du Fonds Monétaires International(FMI), avril 2014, menées sur les pays en développement montrent que la croissance économique est plus rapide si les politiques des Etats sont bonnes.La recherche d'une croissance soutenue pour réduire la pauvreté reste encore une préoccupation des autorités étatiques et pour atteindre cet objectif, les gouvernements peuvent y contribuer fortement.

En effet, au Sénégal, comme dans beaucoup de pays en développement, le salaire est la principale source de revenus des ménages. Les niveaux de vie sont ainsi conditionnés par le mode d'insertion des individus sur le marché de l'emploi.

De nos jours, Chaque fois que l'économie tente de sortir d'une récession, on assiste à beaucoup de discussions sur le lien entre la création d'emplois et la croissance économique.

Cette fois encore, on remet en question la solidité de la récession, car l'emploi n'a pas encore réagi à la croissance observée récemment.

Plusieurs auteurs comme (Marc Desnoyers ,2011) considèrent que le taux de chômage est un indicateur « en retard » (laggingindicator), car lorsqu'il commence à réagir à une reprise économique, cette dernière est déjà bien installée. En fait, les entreprises attendent d'être relativement convaincues que la reprise est solide avant de recommencer à embaucher, et plusieurs chômeurs qui avaient abandonné leur recherche et qui étaient donc exclus des statistiques sur le chômage reviennent sur le marché de l'emploi, gonflant par le fait même le taux de chômage. De nos jours, l'analyse s'oriente également vers la relation causale entre le niveau de croissance et l'emploi généré. La croissance produit aussi des effets sur la structure et la nature des emplois. Plus spécifiquement, la croissance économique permet de créer des emplois mais peut aussi en supprimer si elle est ralentie. En principe, la création de richesses stimule l'emploi. A court terme, la croissance économique permet de mobiliser du facteur travail supplémentaire. A long terme, elle peut aussi en créer en permettant le financement de mesures ayant un impact sur l'emploi. Mais elle peut aussi en être faiblement créatrice. Le contenu en termes d'emplois de la croissance peut être relativement faible et le niveau de la croissance aujourd'hui doit être supérieur d'un point à celui de la fin du siècle dernier si l'on veut assister à des créations d'emplois. Par exemple selon une étude du Fonds monétaire international(FMI), en Afrique du Sud, en Australie et au Canada, une hausse de 1 % du PIB s'est accompagnée d'une augmentation d'au moins 0,6 % de l'emploi (Loungani et Mishra, 2016).Il faut aussi prendre en compte les gains de productivité pour générer de la croissance afin de constater des créations d'emplois effectives. Si ces gains sont plus importants que le volume des richesses à créer, l'impact à court terme sur le volume de l'emploi sera négatif. Elle génère aussi des effets sur la structure et la nature de l'emploi.

Au vue des nombreux clivages dans la littérature économique, nous nous sommes posé la question suivante : quels sont les effets de l'emploi sur lacroissance économique sénégalaise ? Ce travail s'inscrit dans cette problématique générale.

L'objectif général de notre recherche est d'analyser l'impact de l'emploi sur la croissance économie sénégalaise. Et de façon spécifique :

· Identifier les variables qui captent l'emploi sur la croissance économique

· Mesurer l'impact de l'emploi sur croissance économique.

Dans ce cadre de cette recherche, l'analyse repose sur l'écriture d'un modèle standard de croissance reliant l'emploi et la croissance.

Notre champ d'investigation va porter sur le Sénégal pour les raisons suivantes :

- Les pays en développement qui prétendent émerger dans un futur proche font de croissance annuelle à deux chiffres pendant une longue période. Aujourd'hui ce phénomène d'émergence fait la une dans la zone, et devenu le projet inébranlable pour les Etats. Depuis l'accession à l'indépendance, le Sénégal a défini plusieurs politiques de croissance économique et qui n'ont pas atteint les taux initialement fixés (7à8%)

- De plus, les politiques de stabilisation mises en oeuvre à la fin des années 70(programme de stabilisation à court terme, 1979-1980) et les programmes d'ajustement structurel adoptés au milieu des années 80 au Sénégal ont certes contribué à une nette amélioration du cadre macroéconomique du pays mais n'ont pas permis d'atteindre les performances économiques aptes à répondre aux attentes des populations. Au plan macroéconomique, l'économie sénégalaise a été caractérisée durant la période 1979-1993(Programme de stabilisation à court terme, Plan à moyen terme de Redressement Economique et Financier, Programme d'Ajustement structurel à Moyen et Long Terme et Plan d'Urgence mort-né) par un net ralentissement de la croissance économique en termes réels, voireune contraction qui a conduit à la mise en place d'un plan d'urgence visant la restauration des finances publiques.

Il a fallu attendre la dévaluation du franc CFA en Janvier 1994 pour enregistrer une reprise de la croissance avec un PIB qui passe de 2,9% à plus de 5% par an dans la période 1995-2001.

Ce travail sera organisé en trois chapitres : d'abord dans le premier chapitre, nous mettons en évidence les politiques de l'emploi et de la croissance sur l'économie sénégalaise.

Ensuite, le deuxième chapitre décrira lesrevues théoriques et empiriques.

Enfin, le troisième chapitre sera consacré à l'évaluation empirique de l'effet de l'emploi sur la croissance économique.

CHAPITRE I : POLITIQUE DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET D'EMPLOI AU SENEGAL

Au lendemain de l'indépendance, le Sénégal a hérité de plusieurs programmes suivis par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International dans le but de corriger les déséquilibres macroéconomiques survenus durant la période coloniale. En effet, le pays a connu une dégradation de sa situation économique, notamment une baisse du taux de croissance moyen annuel qui passe de 2,5% dans la période 1960-1970 à 1,8% entre 1975-1980,ainsi qu'une accentuation des déficits chroniques et cumulatifs des finances publiques et de la balance des paiements, rendant inévitable le processus de stabilisation et d'ajustement structurel(Moustapha KASSE,2008).Pour la réussite d'une telle politique, le gouvernement devait faire des compromis, entre autres, comprimer ses dépenses publiques et bloquer les recrutements dans les fonctions publiques. Après le choc pétrolier(1974),la facilité aux aides publiques et emprunts a été constatée grâce à la baisse des taux d'intérêt.Cependant,l'arrivée des marchés financiers n'a pas été favorable surtout pour les pays comme le Sénégal qui n'est pas producteur de pétrole, dans la mesure où les taux d'intérêt ont haussé, dépassant non seulement l'inflation, mais aussi la croissance.

Par ce chapitre, nous allons présenter dans une première section les différentes politiques de croissance, et dans une seconde, les caractéristiques générales de l'emploi au Sénégal.

Ce chapitre permet d'analyser la conjoncture du marché de l'emploi, et permet aussi d'apprécier les facteurs pouvant peser sur les perspectives en matière de croissance et de politiques de créations d'emplois. Il est reparti en trois sections. Dans la première, nous allons exposer l'historique des politiques d'emploi au Sénégal. Dans la deuxième, nous aborderons les caractéristiques actuelles et l'évolution des indicateurs des politiques d'emploi sur la croissance économique sénégalaise. Au niveau de la troisième section, nous mettrons l'accent sur l'emploi dans le Plan Sénégal Emergent.

SECTION I : HISTORIQUE DES POLITIQUES D'EMPLOI AU SENEGAL

Après une définition de quelques concepts clés du marché de l'emploi, nous allons passer à l'historique des politiques de l'emploi au Sénégal.

1.1. Définition des concepts du marché de l'emploi

Dans cette partie nous allons définir certains concepts clés utilisés sur le marché de l'emploi. Les cinq premières définitions ont été établies conformément à celles retenues par le Bureau International de Travail(BIT) et dans les cinq dernières, nous allons utiliser les définitions de l'ENES 2015 menées par l'ANSD.

Population potentiellement active ou en âge de travailler : c'est l'ensemble des personnes âgées de 15 et plus.

Chômeur : personne faisant partie de la population potentiellement active qui remplit les trois critères suivants :

v Ne pas avoir travaillé au moins une heure durant les sept derniers jours précédents l'enquête ;

v Etre activement à la recherche d'emploi ;

v Etre prêt à travailler dans deux semaines suivant l'enquête.

Occupé : personne faisant partie de la population potentiellement active ayant travaillé au moins une heure au cours des sept derniers jours précédant l'enquête.

Population active : c'est l'ensemble des chômeurs et des occupés

Population inactive : c'est la population potentiellement active ôtée de la population active. Elle est composée des personnes au foyer, élèves et étudiants, handicapés, retraités, rentiers et toutes personnes se trouvant dans une situation d'inactivité similaire.

Jeune : Nous adapterons la définition de la charte africaine de la jeunesse de l'Union Africaine qui considère la population jeune comme l'ensemble des individus âgés de 15 à 35 ans

Population active occupée du moment : une partie des individus actifs du moment est occupé, c'est-à-dire formée par des personnes qui, durant les 7 derniers jours, disposent :

· D'un emploi salarié ;

· Ou d'un emploi non salarié.

Population active habituellement occupée : une partie des individus habituellement actifs est occupé, c'est-à-dire formé par des personnes qui durant la période de référence disposent :

v d'un emploi salarié : personnes qui ont effectué un travail moyennant un salaire ou traitement en espèce ou en nature ;

v ou d'un emploi non salarié : personnes qui ont effectué un travail en vue d'en tirer bénéfice ou un gain familial, en espèce ou en nature.

Population au chômage habituel : cette population est formée d'actifs habituels qui, au cours de la période de référence, n'ont jamais occupé un emploi pour une durée donnée et sont à la recherche active d'un emploi qu'ils sont disponibles à occuper.

Population au chômage du moment : cette population active du moment qui, au cours des 7 derniers jours, n'ont jamais occupé un emploi pour une durée d'au moins une heure et sont à la recherche active d'un emploi qu'ils sont disponibles à occuper.

Activité économique : par activité économique, il faut retenir le travail exercé par une personne dans le but de produire des biens et services destinés à vendre ou à l'autoconsommation des ménages.

1.2. Panorama des politiques d'emploi

L'emploi des jeunes est donc au coeur des préoccupations des pouvoirs publics. Dans cette sous-section nous allons d'abord passer en revue les programmes de promotion de l'emploi. Ensuite, les structures d'accompagnements créées par l'Etat pour promouvoir l'accès à l'emploi et la création d'entreprises par les jeunes.

1.3. Les Programmes de promotion de l'emploi

Les autorités du Sénégal ont lancé énormément de programme de promotion de l'emploi disséminés à travers un réseau complexe de ministères et d'agences. Nous allons présenter l'importance de ces programmes.

1.4. Le Fonds National d'Action pour l'emploi(FNAE)

Le FNAE a été créé en 2000 pour le financement du projet d'auto-emploi, la convention nationale « Etat-employeurs » pour l'emploi des jeunes, et a bénéficié d'une dotation cumulé de près de deux milliards de FCFA pour le financement des actions d'auto-emploi. Il a également permis à 15 000 jeunes de bénéficier des stages dans des entreprises, dont 60% ont eu la chance d'être recrutés au terme de leur stage.

1.5. Evolution des indicateurs des politiques d'emploi

Nous allons faire une présentation sur l'évolution du taux d'emploi et du taux de chômage en général qui sont parmi les principaux indicateurs utilisés pour comprendre ou mesurer la situation de la population face à l'emploi et au chômage.

Figure 1 : Dynamique du taux d'emploi et du taux de croissance

Source : calcul de l'auteur à partir des données de la Banque Mondiale (1991-2015)

La Figure 1 explique l'évolution du taux de l'emploi et celui de la croissance du PIB durant la période 1991 à 2015.

Pour le taux d'emploi,l'année 1992 correspond à la valeur la plus faible (-2%) du taux d'emploi, mais nous constatons après une légère hausse jusqu'en 1995. Entre la période 1996 à 1997 nous constatons une chute brutale. Et un taux d'embauche très important entre 1998 et 2006 qui tournent autour de 0,9% à 2,1%.Ce qui veut dire que plus le taux d'emploi est élevé, plus la production sera importante.

En 1991, on observe un taux decroissancede -0,53% avant de rechuter d'une manière spectaculaire de -1,78% à -2,84% entre 1992 à 1994.Ce qui s'explique un niveau de vie très précaire avant 1994.La dévaluation du FCFA en 1994, avait entre autre pour ambition, accélérer le rythme de la croissance économique. Certes, elle a permis une reprise de cette croissance, mais cette relance s'est avérée trop faible par rapport aux objectifs visés d'atteindre le taux de croissance de 7 à 8%, et aussi ne permettait pas de diminuer sensiblement la pauvreté.

Sur toute la période, la croissance de l'emploi est inférieure à celle de la création de richesse. Ceci veut dire que la croissance économique ne traduit pas nécessairement par la création de nouveaux emplois. Dans la réalité, plus le taux de croissance est élevé, plus la pauvreté augmente.

Figure 2 : Evolution du taux de chômage

Source : calcul de l'auteur à partir des données de la Banque Mondiale (1991-2015)

La Figure 2 fait état de la situation du taux de chômage au Sénégal de 1991 à 2015.Pendant la période de l'étude, le taux de chômage évolue presque en dans de scie. Nous constatons que 1991 correspond au taux de chômage le plus élevé au Sénégal de 10,47% durant notre période d'étude, mais suivi d'une légère baisse en 1992 de 7,94%.Mais de 1993 à 2002 nous constatons également un fluctuation qui tourne autour de 8,17% à 5,65% en 2002 qui correspond à l'année ou l'économie a enregistré le faible taux de chômage 5,65% .

Nous constatons que cette légère baisse est provoquée par les initiatives de politique d'emploi visant à créer des agences et engager des fonds pour les jeunes entre 2000 et 2002 (création de l'APIX,AJEB,FNEJ,ANEJ,...), mais aussi que beaucoup des personnes ont renoncé à chercher du travail par l'absence d'opportunités d'emplois sur le marché de travail. Nous constatons également une augmentation du taux de chômage sur la période allant de 2003 à 2015.Par conséquent les jeunes préfèrent émigrer, parfois au péril de leur vie ceci malgré les politiques de lutte contre le chômage menées par les autorités après 2002.

1.6. L'Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises(ADEPME) et Les politiques actives de création d'emplois

L'ADEPME mène ses activités d'appui aux micros, petites et moyennes entreprises allant de la formation en gestion et à la facilitation de l'accès aux services de conseils et au financement. Son dispositif d'appui s'est bonifié avec l'ouverture de deux antennes en vue d'accroitre la démarche de proximité et d'étendre son champs d'activité. Des résultats importants ont ainsi été notés dans le cadre de la promotion de l'employabilité des jeunes, grâce notamment au soutien de la coopération sénégalo-allemande de l'employabilité en milieu urbain, en favorisant la conception d'outils et de modules standardisés de formation et en occasionnant le renforcement des compétences de 401 micro-entreprises.

Pour lutter efficacement contre les difficultés liées aux chômages, et permettre à chacun d'obtenir un emploi décent, l'Etat du Sénégal avait mis en oeuvre plusieurs politiques de l'emploi depuis l'accession à l'indépendance jusqu'à nos jours.

SECTION II: ANALYSE DESCRIPTIVE DES POLITIQUES DE CROISSANCE AU SENEGAL

L'accession à l'indépendance a permis au Sénégal de bénéficier de programmes et de stratégies de développement qui visent à accélérer sa quête de l'émergence. Les premières mesures de redressement sont prises en 1979, avec un plan de stabilité à court terme d'un an ; qui sera suivi d'un plan de redressement économique et financier et d'un plan d'ajustement à moyen et long terme. Par la suite, la dévaluation du FCFA intervient pour corriger la dégradation des termes de l'échange. A Sénégal, c'est la période 1981-1991, qui constituer le premier programme d'ajustement structurel : le PREF. Cependant, d'autres programmes ont vu le jour après les PAS, notamment la stratégie de la croissance accélérée. Dans cette section, il s'agit de décrire ces différentes politiques et de donner une analyse des résultats qui se sont affichés.

2.1. Les programmes d'ajustement structurel

Dans les années 1978, l'économie sénégalaise a connu une crise profonde avec une dépréciation de l'ensemble du cadrage macroéconomique. Les principaux indicateurs macroéconomiques laissaient apparaitre une stagnation de la production en terme réels, un déficit chronique de la balance commerciale et des finances publiques, une détérioration des avoirs extérieurs nets et d'importantes difficultés de la balance des paiements (KASSE, 2008).Ces déséquilibres ont conduit aux programmes d'ajustement structurel. Des politiques qui devaient rétablir l'équilibre macroéconomique et ainsi promouvoir une croissance économique durable. On distingue principalement le plan de redressement économique et financier et le plan d'ajustement économique et financier à moyen et à long terme.

2.2. Le plan d'ajustement économique et financier à moyen et long terme

La mise en oeuvre du PREF(plande redressement économique et financier) n'ayant pas conduit à des résultats satisfaisants, les réformes de structures sont accentuées par un nouveau programme : le Plan d'Ajustement Economique et Financier à Moyen et Long terme (PAML) (1985-1992).Ce plan comme tout autre avaient ses objectifs, considérés comme meilleurs que ceux du PREF. Ils sont de deux types et se situent à deux niveaux : un niveau conjoncturel et un niveau structurel. Pour le premier niveau, il s'agissait de redresser les finances publiques en priorité par la réduction du rythme de croissance de la consommation publique par an, la réduction de la part des salaires dans les dépenses courantes, la réduction du rythme de la consommation des ménages, la réduction du déficit extérieur et la hausse de la part de l'épargne dans le PIB.

Pour le second niveau :

· consolider les bases de la croissance économique dans l'agriculture, l'industrie, le commerce, l'emploi ;

· améliorer la programmation des investissements publics par la réorganisation du système de planification, qui devra accorder la priorité aux projets rentables ;

· préserver les bases de la croissance à long terme, par le développement du potentiel humain ;

· réduire le taux de croissance démographique.

Les mesures prises pour la réussite du PAML sont : une nouvelle politique agricole, une nouvelle politique industrielle, la restructuration du secteur parapublic, le redressement des finances publiques. La NPA, adoptée au milieu des années 80, pour responsabiliser les producteurs ruraux à travers une politique des prix incitatifs et la rationalisation de la distribution du crédit et des intrants agricoles. Cette politique a été ensuite renforcée par l'adoption au début des années 90, du programme d'ajustement sectoriel de l'agriculture, dans le but de renforcer l'orientation libérale de l'activité agricole. Pour la réussite de la nouvelle politique agricole (NPA), il faut : la réorganisation du monde rural par la constitution de groupements de producteurs appelés « sections villageoises »ayant directement accès au crédit bancaire ; la restructuration des sociétés rurales d'intervention selon deux modalités qui sont, le désengagement de l'Etat dans certaines et allègement de l'encadrement dans d'autres. C'est la SONAR (Société nationale d'assistance au monde rural) et la STN (Société des terres neuves) sont dissous en 1985 et en 1987 respectivement. La SODEVA (Société de développement et de vulgarisation) subit une déflation de personnel de 75%, étalée sur une période de 5 ans. La SOMIVAC (Société de mise en valeur de la Casamance) et la SODAGRI (Société de développement agricole et industrielle) se sont fusionnées, ce qui a engendré des compressions importantes de personnel. D'autres mesures sont également prises en compte, notamment, la réforme de la gestion des facteurs de production (semences et engrais).Ainsi, la gestion des engrais passe de la SONAR aux huileries ; les engrais sont vendus directement aux paysans ; la subvention publique est supprimée, ce qui a entrainé une augmentation sensible des charges d'exploitation.

Quant à la nouvelle politique industrielle(NPI), elle vise à redynamiser l'industrie, par des mesures fiscales et douanières et par la révision du code de travail. Ces mesures sont : la suppression des restrictions quantitatives d'importation pour certains produits, notamment les métaux, les emballages, les matériaux de construction, des produits de l'agro-industrie, la libéralisation des prix, la mise en place d'un nouveau code des douanes qui réduit et harmonise les droits, tout en renforçant la lutte contre la fraude et la révision de la procédure de subvention à l'exportation. Une réforme du code du travail est envisagé pour faciliter les employeurs à recruter d'avantage à des contrats de durées temporaires, tout en sachant que le service de la main d'oeuvre n'a plus le monopole du placement des travailleurs et à procéder à des licenciements, sans consulter les délégués du personnel.

Les mesures de restriction du secteur parapublic n'ont pas pu être menées à bien pendant la période du PREF. Avec le PAML, ces mesures sont mises en oeuvre. Le PAML comporte aussi des mesures de redressement des finances publiques, par le gel des dépenses salariales, le recrutement dans la fonction publique étant bloqué, les retraités ne sont pas remplacés.Cependant, pour réduire son déficit budgétaire, l'Etat a eu recours à la fiscalité.

2.3. La stratégie de la croissance accélérée

A la suite des nombreux programmes adoptés par le Sénégal pour promouvoir sa croissance économique durable, le résultat n'a pas été satisfaisant. Une nouvelle politique a été adoptée pour parfaire cette ambition : la stratégie de la croissance accélérée. Dans cette nouvelle vision, le gouvernement a eu l'appui du secteur privé et des partenaires au développement. La SCA (Stratégie de la Croissance Accélérée) cherche à doubler le PIB sur une période de dix ans et s'articule autour de deux axes fondamentaux notamment : la promotion de l'investissement privé et le développement de cinq grappes disposant d'un potentiel important de croissance tirée essentiellement par les exportations. Le premier défi de la SCA est la question de la démographie. En effet, la population du pays affichait une nette croissance et des prévisions ont même élaboré qu'elle allait doubler en 2030, ce qui affecterait réellement les demandes sociales.

Le deuxième est relatif à la détérioration continue des ressources naturelles : les zones forestières connaissent une réduction et la fertilité du sol baisse, ce qui a engendré une faiblesse des rendements et la migration des populations vers des zones encore fertiles.

Le troisième concerne le déclin de certains secteurs créateurs de richesse comme l'arachide ou le phosphate. Principal poumon de l'économie agricole, l'arachide n'a pas pu préserver son importance dans l'économie du Sénégal. Cette filière a connu une profonde crise sans solution. Le quatrième défi est relatif à l'immigration dont les conditions se sont durcies avec la montée des nouvelles barricades au niveau des pays d'accueil. Ce secteur fournit des ressources financières et assure la survie de certaines régions et contribue aux petits investissements locaux.

Le dernier défi était relatif à l'énergie car le Sénégal n'étant pas producteur de pétrole, devait faire face à une augmentation de sa facture pétrolière avec le choc pétrolier qui a engendré une augmentation des cours mondiaux. Toutes ces préoccupations ont poussé l'Etat à adopter cette stratégie de croissance accélérée et son intervention s'articule autour de deux logiques : la logique territoriale et la logique sectorielle. Or la réussite de cette politique, l'accentuation est mise sur la seconde logique. L'objectif de l'Etat était d'ajuster la reproduction des secteurs ciblés à des objectifs globaux de l'économie nationale, suivent la création de richesses, l'accroissement des volumes de production, l'amélioration de la productivité, la contribution aux emplois, aux équilibres macroéconomiques, financiers ou commerciaux. Le gouvernement du Sénégal, en partant du cadrage macroéconomique, a mis en oeuvre une série de réformes institutionnelles afin d'atteindre un environnement des affaires favorable. Or cela, la promotion de la croissance économique et le développement des grappes sectorielles ont été des objectifs majeurs.

Pour un environnement des affaires favorable, le plan d'action comportait quatre volets :

· Une mise à niveau de l'environnement administratif et réglementaire et un meilleur accès au financement : dans cette perspective, le gouvernement a lancé un programme de modernisation par la gestion informatisée des procédures de délivrance des actes. Depuis le 1er janvier 2002, le NINEA (Numéro d'Identification National des Entreprises et des Associations) est l'identifiant unique de tous les usagers de l'administration relevant du Ministère de l'Economie et des Finances, par la fusion du compte contribuant, du NTI et du NINEA.

· Ensuite, une maitrise du foncier, la mise à niveau des infrastructures physiques et l'aménagement du territoire ont été observé : accès au foncier et renouvellement des infrastructures a été primordial.

· La sécurité juridique et judiciaire : les traitements des contentieux étaient lents car le nombre des magistrats étaient réduit. En effet, le magistrat se retrouvait avec la tache de s'occuper de plusieurs sénégalais, ce qui ralentissait le travail. D'ou la nécessité d'instaurer un environnement fiable avec une transparence juridique et judiciaire.

· Enfin, le développement des ressources humaines et la promotion de l'emploi : dans ce cas, l'Etat s'est vu dans l'obligation de reformer le code du travail et instaurer un meilleur système pour la formation professionnelle, afin de promouvoir le capital humain.

Outre l'environnement des affaires, on assiste aux développements des grappes sectorielles pour réussir à parfaire la SCA. Cinq grappes jugées potentielles sont considérées : l'agro-industrie et l'agroalimentaire, les produits de la mer, du tourisme artisanat d'art et industries culturelles, du coton-textile-habillement et des TIC et télé-services. Pour la réussite du développement de ces grappes, divers programmes ont été proposés, pour rehausser significativement sa contribution à la croissance, afin de s'insérer harmonieusement dans la SCA.

2.4. La croissance économique depuis la mise en oeuvre des différents programmes

Le Sénégal a hérité de plusieurs politiques de croissance économique dans le but de promouvoir une croissance durable et d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Cependant, dans l'ensemble, on observe une évolution instable du taux de croissance, qui ne permet pas d'attendre pleinement ces objectifs.

L'économie sénégalaise a été marquée par une progression assez lente du PIB, une hypertrophie des activités tertiaires et informelles, un bas niveau des taux d'épargne et d'investissement et une forte incidence de la pauvreté et des inégalités.

2.5. Evolution de la croissance économique

Figure 3 :Taux de croissance

Source : calcul de l'auteur à partir des données de la Banque Mondiale (1991-2015)

La Figure 3 fait état de la situation du taux de croissance par habitant de1991 à 2015.

De toute évidence, l'économie sénégalaise n'a cessé de surprendre dans le monde et dans la sous-région dans tous les domaines.

Bien entendu, le niveau de vie mesuré par le PIB par habitant (au prix constant de 2010) est un revenu moyen et il permet donc de mesurer ce qu'en moyenne une personne peut consommer pour satisfaire ses besoins matériels (se nourrir, se vêtir, etc.).

Malgré l'étendue et la gravité de la pauvreté ont nécessité la mise en place de politiques de développement marquée par la définition de la communauté internationale des Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD), dont la vocation première demeure une réduction de moitié de l'extrême pauvreté, le taux de croissance réel par habitant a connu lors des vingt-quatre dernières années une évolution cyclique.

En 1991, il est de -0,53% avant de rechuter d'une manière spectaculaire de -1,78% à -2,84% entre 1992 à 1994.Ce qui s'explique un niveau de vie très précaire avant 1994.La dévaluation du FCFA en 1994 a permis une reprise de la croissance, mais cette reprise a été très faible. Nous constatons aussi quelques pics de croissance 3,84% et 3,94% allant de 1999 à 2003 mais qui n'ont pas longtemps tenu à cause de l'inexorable recul du secteur agricole (arachide, coton...), l'effondrement de l'industrie chimique en 2006, le développement insuffisant du secteur tertiaire ou l'engorgement persistant de la capitale.L'augmentation du coût de la vie, notamment liée à la hausse des cours du pétrole, suscite des manifestations de rue en novembre 2007. Le taux de croissance économique s'est, ainsi établi à -0,41% en 2009 après 8,8% en 2008 année de la crise de crédit qui enfonce beaucoup plus la vie quotidienne des ménages. La faiblesse de la croissance s'est sans doute répercutée sur le plan social. La proportion de sénégalais en dessous du seuil de pauvreté est passée de 67,9% d'après l'Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages(ESAM1) en 1994 à 57,1% d'après l'ESAM 2 réalisée en 2002 mais a baissé de moins de deux points de pourcentage entre 2006 et 2011 en passant de 48,3% d'après l'Enquête Sur les Priorités (ESP 1) à 46,6%(ESP2).

Tout d'abord, un revenu moyen élevé peut cacher de fortes inégalités et donc, ne pas refléter fidèlement le niveau de vie de la population : une petite partie de la population peut très percevoir une grande partie des revenus.

Et, ce qui est malheureusement le cas en Afrique en général et au Sénégal en particulier.

2.6. Part des investissements directs étrangers dans la Croissance économique

Figure 4 :Evolution des IDE en % du PIBR

Source : calcul de l'auteur à partir des données de la CNUCED (1991-2015)

Avant le début des années 90, les IDE (Investissements directs étrangers) au Sénégal étaient très faible par rapport à certains pays de l'Afrique comme le Ghana, l'Afrique du Sud, le Nigéria,..., etc. Cette faiblesse a commencé à disparaitre grâce auxpolitiques d'attraction du pays mais aussi par la considération et à la confiance accordé aux bailleurs de fond et partenaires étrangers.

Ainsi, le pays commence à se développer rapidement avec une croissance qui atteint un seuil favorabledepuis maintenant plus de 10 ans.

Afin de vérifier cette théorie précédente sur le changement de la tendance des IDE entre avant les années 90 et après, nous allons suivre l'évolution des stocks entrants des IDE au Sénégal sur une période de 24 ans (1991 à 2015).Cette période sera également celle qui portera tout notre travail.

Depuis 1991 jusqu'à 2015, les stocks entrant des investissements directs étrangers en pourcentage du PIBR sont en moyenne de 3%.Cette évolution part à côté de la moyenneen 1991 (-0,134%) pour monter 0,36% l'année suivante avant de raccrocher jusqu'en 1993 de-0,01%. Depuis la période de la dévaluation jusqu'en 1998, les stocks des IDE entrant en % du PIB étaient en dessus de la moyenne. Ce qui traduit une forte entrée des investisseurs étrangers après cette crise de la dévaluation. Les entrées des IDE poursuivent ainsi leurs trajectoires en dents de scie jusqu'en 2006

De cette période les stocks des IDE ont pris une trajectoire ascendante et vont jusqu'à 3,09% et plus en 2008. Les politiques d'attractionemployées par le Sénégal durant ces périodes montrent leur efficacité.

SECTION III : PLACE DE L'EMPLOI ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE PLAN SENEGAL EMERGENT

Dans cette section, nous allons faire une présentation générale du PSE et ensuite nous allons parler de la place de l'emploi dans le PSE.

Le PSE est le nouveau cadre de référence des politiques économiques et sociales à moyen et court terme initié par le « Gouvernement du Président MackySall »visant à conduire le Sénégal sur la voie de l'émergence à l'horizon 2035.Le Sénégal fait face à des défis critiques, et s'engage à mener un programme ambitieux à travers de transformations du tissu économique et social, pour se diriger surement vers l'émergence. La lutte contre les inégalités et les injustices sociales, la promotion de l'emploi pour les jeunes est au coeur de ce projet politique. Ce dernier vise également à donner un nouveau visage à l'économie et à la société sénégalaise grâce à son impact en termes de taux de croissance, comme en termes de redistribution équitablede la richesse nationale.

Pour réussir cette initiative, le Gouvernement a mis d'abord au niveau du PSE, un ensemble des projets structurants à fort contenu de valeur ajoutée et de création d'emplois qui doivent être mis en place d'ici 2023.

Le PSE repose sur trois(03) piliers ou axes stratégiques :

v La transformation structurelle des bases de l'économie et de croissance :

La construction d'un modèle de croissance et de développement susceptible d'impacter les secteurs créateurs de richesse, d'emplois d'inclusion sociale et à forte capacité d'attraction et d'exportation d'investisseurs. Elle entend également opérer une transition progressive et souple de l'économie vers le secteur formel, en augmentant la part des emplois formels. Ces réalisations permettront ainsi de stimuler le développement sur l'ensemble du territoire.

v La promotion du capital humain, protection sociale et développement durable :

Une lutte plus soutenue contre les inégalités au sein de la société, l'amélioration des conditions de vie des populations en favorisant l'émergence de territoires viables. Ainsi ce pilier mis sur promotion du capital humain, de l'économie verte et du développement durable. Avec un taux d'alphabétisation considérable, une politique de promotion de l'éducation repose entre autres sur la mise en place d'un cycle fondamental d'éducation de base de 10 ans, la promotion de politique de formation professionnelle orientée vers le marché de l'emploi et l'efficience du système éducatif.

v La bonne gouvernance, institutions, paix et sécurité

Le PSE a défini des objectifs stratégiques relatifs au renforcement de la sécurité et la stabilité, la protection des droits et libertés, la consolidation de l'Etat de droit, et la création de meilleures conditions de paix dans la société. Dans le domaine de la gouvernance stratégique, l'amélioration des finances publiques, la lutte contre la corruption et la non-transparence ainsi que l'amélioration de la gouvernance économique, restent des objectifs et des prés requis incontournables à la mise en oeuvre du PSE.

3.1. Les Stratégies de politique d'emploi dans le PSE

L'emploi plus particulièrement celui des jeunes reste un des objectifs clés du Plan Sénégal Emergent. Ce dernier est composé de plusieurs éléments pertinents en matière d'emplois qui sont : le cadre macroéconomique, les orientations en matière de promotion d'emploi et les aspects relatifs au développement du secteur privé. Comme nous sommes dans le cadre d'étude sur l'emploi, dans cette sous-section, nous avons choisi de présenter seulement les orientations en matière de promotion d'emploi, qui seront basé sur la nouvelle politique nationale de l'emploi couvrant la période 2015-2019.Sous cet angle, nous allons présenter les 6 stratégies en matière de politique d'emploi dans le Plan Sénégal Emergent.

3.2. Création massive d'emplois dans le PSE, les grands projets du chef de L'Etat et dans les systèmes économiques traditionnels

Cette stratégie constitue la base de la NPNE et doit assurer la création massive d'emplois productifs et durables au bénéfice de différentes catégories de demandeurs d'emploi et dans tous les secteurs. Le PSE prévoitdans sa première phase (2014-2018) de créer 661 000 emplois à travers notamment la mise en place du projet d'agrégation des filières à haute valeur ajoutée et l'élevage. Ainsi grâce à ces projets et programmes, l'économie aura la capacité de générer des centaines de milliers d'emplois. Cette stratégie a pour objectif général le renforcement des capacités de formation, d'organisation, de financement et de gestion d'actions d'amélioration des emplois existants dans le secteur agricole et informel. Le défi concernant la création d'emplois dans le secteur formel est d'autant plus élevé car, durant la période 2001-2009, près de 99% des emplois créés l'ont été dans le secteur informel.

3.3. Développement de programmes publics spécifiques de création d'emploi décents

Cette stratégie consiste, d'une part à rechercher de meilleures garanties de réalisation des objectifs d'emplois sur le double plan quantitatif et qualitatif, d'autres part à créer les conditions d'efficacité, d'efficience et le renforcement des ressources financières et humaines.

L'objectif général de cette stratégie est l'amélioration quantitative du niveau et de la structure économique et professionnelle des emplois créent.

Mais aussi il a comme principale orientation et l'élargissement des objectifs, champs et moyens des programmes de création directe d'emplois mis en oeuvre par les ministres assurant la tutelle en matière d'emploi et le ministre de la fonction publique.

3.4. Développement de programme d'emploi local

Dans cette stratégie les autorités vont utiliser les collectivités locales au niveau de la promotion d'activités économiques et d'emplois. Mais également les communes vont bénéficier d'une autonomie qui leur permet de jouer un rôle majeur dans la promotion d'emplois. Cette stratégie permet aussi de répondre aux besoins des populations qui ont une position active et responsable, ainsi d'inscrire la lutte contre la pauvreté et contre les inégalités dans les actions de proximités. L'objectif de cette stratégie est de permettre l'intégration économique territoriale, une meilleure orientation spatiale des investisseurs, la valorisation des ressources humainesetl'éclosion de l'initiative locale, avec comme impact la constitution d'un puissant facteur de croissance et un levier essentiel pour créer des emplois et fixer les habitants dans leur localité.

3.5. Amélioration et développement des relations formation/emploi

L'adéquation entre formation et emploi est parmi les critiques énoncés par les entrepreneurs à l'encontre des jeunes sortants des universités et instituts de formation. Donc cette stratégie est directement centrée sur la solution d'une meilleure adéquation entre les formations dispensées par le système éducatif d'une part et les emplois créés par le système économiques productifs d'autre part. Ainsi elle a comme ambition de contribuer à combler les lacunes constatées en matière de relations formation-emploi dans tous les secteurs de l'économie et aussi elle cherche à renforcer les décisions en matière de créations d'emplois.

Elle a également comme objectif général la mise à niveau progressive et durable des produits fournis par les systèmes de formation par rapport aux exigences techniques professionnelles des systèmes de l'emploi.

3.6. Amélioration de l'organisation du marché du travail et du dialogue social

La stratégie s'intéresse au renforcement d'un dispositif institutionnel participatif et le développement du système d'information sur le marché de l'emploi, car l'information est parmi les principaux handicapes constatés sur le marché de l'emploi.

L'objectif soutenu est de promouvoir la transparence du marché afin qu'il soit la courroie de transmission essentielle de l'expression des besoins en ressources humaines de l'ensemble des entreprises du Sénégal. Pour atteindre à cet objectif il est utile de renforcer les capacités de veille sur l'évolution de l'offre et de la demande de travail, les questions liées au développement de l'entreprise, ainsi que les effets de la croissance économique et le renforcement du dialogue social.

Conclusion

Le Sénégal a toujours jouit d'instruments et de politiques lui permettant d'accélérer son processus de développement. Cependant, dans l'ensemble, les résultats s'avèrent non satisfaisants. Les profils de la croissance et de l'emploi au Sénégal se sont caractérisés par une évolution faible de l'activité économique. Ainsi, le pays ne cesse de chercher lesmeilleurs moyens en sa disposition pour accélérer son émergence. On note le Plan Sénégal Emergent, qui est mis en oeuvre principalement pour aspirer à l'émergence rapide du pays, ainsi, développer des centres d'activité encore attractifs qui seraient un atout pour ce pays dans ses objectifs. Après avoir analysé les politiques d'emploi dès les années 60, nous sommes amenés à faire une approche théorique de l'emploi et de la croissance économique.

CHAPITRE II : REVUE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

La contribution de l'emploi dans la croissance économique préoccupe beaucoup les autorités publiques. Le rôle de l'Etat est considérablement pris en compte dans le développement du pays à travers ses différentes politiques. L'idéal, pour un pays serait une croissance élevée, une inflation faible et un chômage faible. Cependant, les gouvernements ne peuvent pas atteindre ces objectifs simultanément pour aspirer au développement. L'analyse de l'impact de l'emploi sur la croissance économique sénégalaise se fera en deux(02) grandes sections. Une première section qui abordera l'analyse théorique de l'emploi et la croissance économique. Une deuxième section qui met en exergue les aspects empiriques entre emploi et croissance économique.

SECTION I. ANALYSE THEOTIQUE DE L'EMPLOI ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans cette section nous allons exposer dans la première partie, les fondements théoriques, et dans la seconde partie nous effectuerons un survol des différentes interventions des économistes sur les développements théoriques récents.

1.1. Fondements théoriques

Le lien entre l'emploi et la croissance économique compte parmi les thèmes traditionnels de l'analyse économique.

Tout d'abord avant toucher les différents approches de notre étude, nous allons passer en revue la théorie du capital humain, puisque le développement du secteur de l'emploi commence par un capital humain de bonne qualité. Présentée dans les années soixante et soixante-dix par Schultz (1961), Mincer (1958, 1974) et Becker (1964,1975), cette théorie a contribué à expliquer d'une part la croissance économique, et d'autre part la formation et la distribution des rémunérations. En publiant en 1964, « Human capital, Atheorical and EmpiricalAnalysis (capital humain, analyse théorique et empirique) ». Le capital humain peut être défini comme l'ensemble des capacités productives de l'individu rendu possibles grâce à ses aptitudes personnelles au sens le plus large : connaissances générales ou spécifiques, savoir-faire, expériences professionnelles, etc. Par analogie au capital physique, le capital humain est considéré comme un stock. Il s'agit d'un stock qu'on peut constituer, accumuler, user et qui possède deux caractères essentiels : d'une part, il est largement immatériel, composé avant tout d'acquis mentaux, et d'autre part, il est inséparable de son détenteur. Ces deux remarques qui sont triviales vont se révéler d'une grande importance lors de l'analyse économique de la gestion du capital humain.

Le point de départ de cette relation vient d'un auteur classique Okun (1962), dont la célèbre loi, est formulée dans la relation entre taux de chômage et la croissance du PIB. Théoriquement la loi d'Okun (962) est le lien entre la courbe d'offre et la courbe de Phillips. Effectivement, en utilisant des données trimestrielles de l'économie américaine durant la période 1947-957, Okun réussit à montrer qu'il existe une relation inverse d'à peu près 1 pour 3 entre le taux de chômage et la croissance. En d'autres termes, une réduction de 1% du taux de chômage provoque une hausse de la production de 3% et vice-versa. Ainsi, un niveau stable de la main d'oeuvre et une augmentation de la production conduisent à une augmentation de l'emploi. Sur cette démarche Okun communique, en indiquant que l'élasticité de l'emploi à la croissance varie de 0,35 et 0,40. Il faut noter que, la croissance peut être riche ou moins riche en emploi. Ce phénomène est bien illustré sur la comparaison France/Etats-Unis, et celle de 1964. Sur ces comparaisons l'idée retenue est qu'il ne suffit pas d'une croissance élevée pour lutter contre le chômage, mais il faut une croissance riche en emploi.

Pour stimuler la croissance et donc la production, Keynes (1936) met l'accent sur la nécessité d'augmenter la demande, par conséquent augmenter d'abord les salaires. Les recommandations keynésiennes sont différentes de celles des néoclassiques qui estiment que les salaires doivent être flexibles et s'adapter aux conditions de l'offre et aux fluctuations économiques. En effet, les keynésiens affirment qu'une baisse des salaires (dans l'optique de créer de l'emploi) peut avoir des conséquences néfastes sur la demande, ce qui diminuerait la production et aboutirait éventuellement à une diminution de l'emploi. Les keynésiens insistent sur le rôle de l'Etat pour stimuler la demande. Ses interventions passent par la mise en place d'activités dans le secteur public et par la promotion des investissements, ce qui augmente la demande des biens de consommation (amplifiée par l'effet multiplicateur). Ces politiques d'intervention de l'Etat, en plus d'avoir un effet à court terme sur l'économie via la demande, joue également sur les conditions de l'offre à long terme. En effet, ces modes d'investissements publics en infrastructure, en capital humain etc., entrainent un accroissement de la productivité.

Keynes (1936) dans son ouvrage  «  la théorie générale de l'emploi, de l'intérêt de la monnaie » qui a pour vocation de présenter le fonctionnement du système économique, parue en 1936, a développé l'hypothèse que « la demande est le principale facteur déterminant le niveau de la production et par conséquent de celui de l'emploi ». Cette théorie sera reprise par le prix Nobel d'économie 2010 (Diamond, Mortensen, Pissarides) récompensés pour leurs travaux portant sur le marché de l'emploi. Dans une perspective keynésienne, on o longtemps considéré que c'était l'emploi qui dépendait de la croissance, tout simplement parce que ce sont les entreprises qui décident de l'embauche en fonction de leurs perspectives de production.

Mais le raisonnement classique conduit à renverser cette causalité : c'est le niveau de production qui dépend du niveau de l'emploi et celui-ci est déterminé par le marché du travail. Si ce marché fonction efficacement, on se rapproche du plein emploi et par conséquent de la croissance potentielle.

A part la croissance économique, le cout salarial est considéré par la théorie économique comme étant les déterminants importants de la création d'emplois. Selon l'auteur du courant classique, A. Pigou (1905) dans « the theory of unemployement », le niveau de l'offre de travail est déterminé par égalisation du salaire marginal d'une heure supplémentaire de travail et l'utilité marginale d'une heure de loisir. Cette confrontation entre l'offre et la demande de travail détermine le salaire d'équilibre. De ce fait, tout individu souhaitant travailler avec ce salaire trouve un emploi. D'où la conclusion de Pigou que l'absence de rigidité dans l'économie, conduit automatiquement à un équilibre de plein emploi, et donc tout chômage ne peut être que volontaire. Mais plus tard un autre néoclassique renchérira : « on peut affirmer sans se tromper que si les taux de salaire étaient beaucoup plus flexibles, le chômage se trouverait considérablement diminué... ». En plus de cette baisse de salaire, il faut selon les néoclassiques, se garder de toute intervention étatique et patienter jusqu'à la reprise. En un mot laissé jouer les marchés et réduire les dépenses publiques.

1.2. Développements théoriques récents

Plusieurs économistes tels que : Attfied et Silvestre (1997), Freeman (2001), Soguer et Stiassny (2002) incorporent le capital et le travail pour augmenter l'estimation de la fonction de production avec la loi d'Okun, alors que la formulation reste un cas particulier dans lequel les autres variables ne suivent pas un sentier d'équilibre (Okun, 1970). Cependant, quoique le risque que le coefficient d'Okun soit spécifié, Perman et Tavera (2005) suggère que la simplicité de la loi d'Okun peut être interprétée comme l'effet net de plusieurs paramètres structurels macroéconomiques. Cette approche qui a longtemps concerné l'offre fut réorientée par Prachowny (1993) qui par la déviation du taux de chômage de son sentier naturel entraine aussi la déviation de la croissance. Les débats se poursuivent dans le sens de la relation de causalité sur laquelle le taux de chômage a été endogèneisé pendant que le taux de croissance du PIB est devenu une variable exogène (Dopke, 2001) ; (Gabrish et Brescher, 2005).

Cette relation qualifiée de la loi d'Okun a véritablement gagné la sympathie des économistes à en croire Gordon (1984). Selon celui-ci : « cette relation est devenue populaire en macroéconomie par ce que d'une part elle s'est avérée suffisamment stable et fiable durant ces vingt dernières années pour être érigée en loi, et d'autre part, elle a court-circuité toutes les autres études les unes aussi complexes que les autres, qui ont analysé et expliqué la relation croissance économique-chômage.

Par contre selon les travaux d'Aghion et Howwit (1992), qui en utilisant la version schumpétérienne du modèle de croissance endogène montrent que lorsque la croissance est essentiellement portée par le progrès technique, le processus de « destruction créatrice » énoncé par Schumpeter (1942), peut générer un haut niveau de chômage durant les périodes ou les nouvelles technologies remplacent les anciennes. C'est ce processus de destruction qui « révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique » en écartant régulièrement les structures vieilles au profit des éléments neufs. Cependant, comme le montre Konings et Faggio (2001), à long terme, la création d'emplois est plus importante que la destruction.

Pour Bénédicte Maillard-Adamiak dans « analyse théorique et application en France » parue en 2008, il démontre que «  le chômage s'aggraverait seulement lorsque la croissance économique fléchissait, et qu'il se résorbait lorsque la croissance reprenait son essor ». Pour lui « depuis près de trente ans, la relation entre chômage et croissance est devenue fortement instable. Le chômage n'est plus le reflet inversé de la conjoncture économique et aussi pas seulement du à l'insuffisance de la croissance, mais que ces origines sont principalement structurelles : ces causes ne sont pas seulement à rechercher dans un ralentissement de l'activité économique des pays, mais principalement dans le monde de fonctionnement de leur travail ».

Cependant, il est de plus en plus admis à la suite des travus de Pistarides (1990), qu'à court terme la croissance économique peut favoriser une destruction d'emplois, créant ainsi un chômage frictionnel. Cette vision nous permet de dire, que l'arrivé des nouvelles technologies dans le marché de travail conduit à l'inutilité de tous les emplois afférents à l'ancienne technologie. Par exemple l'arrivé de l'ordinateur qui est en mesure, à la fois de faire un traitement de texte, du graphisme, de l'arithmétique conduit de faire à une perte d'au moins deux emplois relatifs à ces différentes taches. Ainsi, un employeur préférera recruter une secrétaire qui fera à la fois du traitement de texte, du graphisme et de l'arithmétique. Par ailleurs, la nouvelle technologie peut créer des nouveaux emplois, dans la mesure ou, en se référant à exemple précédant, l'arrivé d'un ordinateur suppose la nécessité de recruter des agents de maintenance, des analystes programmateurs ; sans compter les métiers et autres emplois indirects (relevant de la généralisation et de l'usage de l'outil informatique). Ainsi dans son ouvrage « la France de l'an 2000 », Alain Mincer affirme : «  la machine ne tue pas l'emploi, elle l'oblige à se déplacer et à se récompenser, il suffit que des incitatives soient prises en vue de répondre à des nouveaux besoins pour que des nouveaux emplois se créent, compassant la disparition des anciens ».

Lorezin et Bourlès en 1995 notent que le choc technique, à court terme introduit toujours une baisse de l'emploi, et le nouvel emploi apparait ensuite comme la résultante de la réorganisation du travail et des normes de consommations, mais à long terme, le système retrouve un nouveau sentier d'équilibre mais à un niveau inférieur.

En somme, la croissance étant alimentée par le processus de destruction créatrice, peut générer une perte élevée (un gain élevé) d'emplois, tout dépend alors du rapport entre l'emploi crée et le nombre d'emploi détruits. Dans la même logique, Pissarides et Mortensen (1994) développent un modèle évaluant entre l'effet de capitalisation et l'effet de destruction créatrice. Pour ces auteurs, tout va se jouer sur l'attitude avec laquelle les firmes se déplacent vers la frontière technologique. Sur ce point, on peut noter que la vitesse d'innovation au sein d'une entreprise détermine la vitesse de création ou encore de destruction des emplois. Cependant, la suite des travaux de Pissarides (1990) relèvent qu'à court terme, la croissance économique peut générer une destruction d'emplois, créant ainsi un chômage frictionnel. Mais à long terme la croissance est favorable à l'emploi.

Erickson (1997) pense que la question pertinente n'est pas celle de savoir si la croissance crée ou détruit des emplois, mais de connaitre sous quelles conditions un arbitrage est possible entre croissance et emploi. En d'autres termes, peut-on simultanément accroitre la production et l'emploi ? il se sert pour répondre à cette préoccupation, d'un modèle sur la base de celui de Pissarides (1990), mais intégrant des préférences conformes au modèle optimal de Ramsy. Le modèle de Pissarides décrit un marché du travail dans lequel la recherche et l'ajustement entre postes vacants et emplois demandés se fait à travers un processus de recherche à l'initiative du quel se trouve chacun des protagonistes. Le volume de l'emploi ainsi égal à la différence entre le nombre de postes vacants pourvus, et le nombre des postes libérés. Cette analyse est très pertinente dans la mesure ou elle met en évidence l'étendue et la complexité du marché du travail, plus précisément l'interrelation entre l'offre et la demande qualitative de travail, la spécification des préférences individuelles et la relation salariale dans un processus de long terme.

Dans la lignée des travaux de Sargent et Ljunqvist (1998, 2002) et Charlot (2005) ont étudié les effets d'une baisse de la stabilité d'emplois, capturée par une augmentation permanente du taux de destruction d'emplois. De façon alternative, ils se sont intéressés également aux effets d'une baisse de la productivité de l'ensemble des emplois, liés par exemple un ralentissement général de l'activité économique. Ils montrent alors que la hausse des destructions d'emplois tous comme la baisse de la productivité des postes engendre trois phénomènes. Tout d'abord la rentabilité attendue de tout appariement diminue, ce qui déprime les créations d'emplois. Ensuite, les firmes sont plus sévères sur l'âge de l'embauche de leurs salariés. En fin, les incitations à prolonger la durée de scolarité augmente. On peut expliquer le dernier phénomène de la façon suivante : l'éducation peut alors être expliquée par une entrée tardive dans la vie active, une difficulté accrue à trouver un emploi et une du marché de travail.

Guy Aznar (1996) fait partie des auteurs qui ont élucidé cette relation. Dans son ouvrage « Emploi : la grande mutation » il explique que : « le rythme de la croissance de l'activité entraine automatiquement une augmentation du volume de l'emploi : on embauche plus on produit plus. Cette augmentation s'explique en millions d'heures de travail par an ». Par contre Martine Aubry (1994), résume sur ce point que : « les problèmes du chômage et de l'exclusion ne seront pas réglés par la seule croissance économique. Néanmoins la croissance est indispensable pour générer de l'activité et des emplois. Elle accroit le volume des biens et services disponibles pour répondre aux besoins et facilité les évolutions dans la mesure où elle crée des surplus... ».

Selon des nouveaux travaux du FMI (2016) se penchant sur la loi d'Okun et qui posent la question de savoir si à partir des données on peut affirmer que la croissance va créer de l'emploi. Ils révèlent une différence frappante, selon les pays, à travers l'effet de la croissance du PIB au cours d'une année. Dans certains pays, lorsque la croissance reprend, l'emploi augmente et le chômage recule, dans d'autres la réaction est plus modérée. Un redressement de la croissance par une politique de stimulation de la demande, en augmentant les dépenses publiques créera d'emplois.

Le désir d'accroitre l'emploi décent est parmi les principales politiques macroéconomiques tenues par les gouvernements. Les efforts de ces politiques dans de nombreux pays en développement n'ont pas eu beaucoup d'impacts, car il existe un écart important entre l'emploi disponible et le nombre de demandeurs d'emplois qui cherchent activement du travail dans la plupart des pays pauvres. Non seulement le niveau d'emplois décents diminue, mais les défis liés à la mondialisation et à la libéralisation économique ont engendré des nouvelles réalités ayant des implications incertaines pour la création d'emplois dans de nombreux pays en développement.

SECTION II.EVIDENCES EMPIRIQUES ENTRE EMPLOI ET CROISSANCE ECONOMIQUE

L'examen de cette littérature a permis la mise en évidence de controverses importantes entre les économistes. Si certains montrent en se basant sur des analyses un impact positif entre emploi et croissance économique, d'autres en disconviennent. Dans cette section, nous allons exposer dans un premier temps, les aspects théoriques de l'effet positif entre l'emploi et la croissance économique. Et dans un deuxième temps, mettre l'accent sur les approches théoriques de l'impact négatif de l'emploi et la croissance économique.

2.1. Aspects empiriques de l'impact positif de l'emploi et la croissance économique

Padalino et Vivarelli (1997) montrent comment l'élasticité de l'emploi par rapport à la croissance augmente du fait que les formes courantes des changements technologiques avaient affaibli ou limité la corrélation positive entre la croissance et l'emploi pendant la période de l'âge d'or du fordisme. Ils présentent les fondements théoriques de la théorie de la régulation, expliquent profondément pourquoi et comment la relation évolue suivant la crise des formes de régulations fordistes. Empiriquement ces auteurs calculent l'élasticité de l'emploi sur la période de 1960 à 1994 et choisissent deux sous-groupes (1960-1973 et 1980-1994) sur la période fordiste et post fordiste respectivement. Ils utilisent la formule de l'élasticité respectant la relation de long terme et la corrélation de l'emploi et le taux de croissance annuel du PIB pour le court terme. Ils appliquent aussi la régression des séries temporelles sur le taux de croissance de l'emploi et le taux de croissance du PIB.

Dans la même logique, concernant les déterminants de l'emploi dans l'Union Européenne qui avaient été analysés par Dopke (2001). Dans son étude, il montre que la part des services dans la croissance du PIB, les couts réels du travail,les institutions du marché du travail et le ratio de volatilité du taux de change sont donnés comme déterminants potentielles de l'intensité de l'emploi. Dopke trouve qu'une augmentation des secteurs services conduit une augmentation de l'emploi par rapport à la croissance. Dans plusieurs pays, il trouve une relationnégative entre le cout réel du travail et l'intensité de l'emploi et constate qu'en général une grande flexibilité du marché du travail conduit à une intensité en emploi de la croissance élevée.

Plusieurs analyses mettant en liaison la croissance et les effets employés ont été effectuées dans différents régions du monde. Ces études récentes ont plutôt étudié l'élasticité de l'emploi à la place de la loi d'Okun ;on peut citer ici Padalino et Vivarrlli (1997), Pehekonen (2000), Piacentini et Pini (2000),Dopke (2001), Mourre(2004), Kapsos (2005), et Seyfried (2006).

En effet,Kapsos calcule l'élasticité Arc 42 et montre que la mesure déjà calculée par Islam(2004) et Islam et Nazara(2004) est instable. Conséquemment, il porte sa régression sur le logarithe de la croissance du PIB avec un pays comme variable dummy. Dans cet ordre, il estime l'élasticité point pour un seul pays ; après il étudie l'élasticité par secteur d'activité. Il montre aussi que le tissu de la structure d'échange permet de mieux comprendre la croissance de la productivité et la croissance de l'emploi dans les différents secteurs de l'économie. Selon ces auteurs l'outil économétrique est alors le meilleur moyen de remédier à ce problème d'instabilité.

Bruno et al (2001), ont analysé le lien entre l'ouverture économique et l'élasticité de la demande de travail. Ils argumentent que l'ouverture économique peut permettre à la firme d'utiliser plus le capital physique dans la production, ce qui peut conduire sensiblement à la réduction de la demande de travail dans la croissance économique.

Choi et Chang (2007), montrent l'effet de l'emploi sur la croissance économique, qu'ils appellent élasticité de l'emploi. Ils étudient particulièrement les déterminants de l'emploi.

Surjadarma et Suryahadi (2007), ont développé un modèle qui décrit l'impact des différents secteurs sur la croissance économique. Ils utilisent un panel de données provinciales et trouvent que la croissance de l'emploi en zone urbaine et rurale diffère selon les stratégies utilisées et que l'augmentation des services a un impact positif sur l'emploi en zone urbaine pendant que l'agriculture reste la meilleure stratégie d'augmentation de l'emploi en zone rurale.

S'agissant de la question des déterminants de l'élasticité de l'emploi, plusieurs auteurs se sont penchés dessus. Pour Dopke (2001), après avoir estimé les différentes formes de la loi d'Okun, il analyse la relation de long terme entre le logarithme de l'emploi et le logarithme du PIB pour un seul pays. Pour cela, il utilise les séries temporelles. Après avoir vérifié l'ordre d'intégration des deux variables, il test leur Co-intégration ; la relation est d'abord estimée avec les valeurs ajoutées des variables par les régressions simples, dans cet ordre, il capture l'influence exogène des changements des techniques de production. Après il démontre (test de Wald) que le pays considéré à des niveaux d'élasticité significativement différents, ensuite il cherche à déterminer les déterminants de l'élasticité de l'emploi, incluant aussi la part du secteur des services, les couts réels du travail, la flexibilité des institutions du marché du travail et le taux de volatilité des échanges.

Lee (2000) a calculé le coefficient d'Okun pour tous les pays de l'OCDE et il a souligné que la relation n'est pas constante dans le temps, mais l'influence de la croissance sur l'emploi est confirmée et varie d'un pays à l'autre. Bien qu'Okun ne donne aucune explication à ces différences, l'estimation de ce coefficient reste considérée comme un outil macroéconomique mesurant la relation du chômage sur la croissance de la production.

Pehekonen (2000) après avoir critiqué la spécification statistique du modèle économétrique utilisant les données trimestrielles sur la Finlande pour la période de 1975 à 1996 a estimé le modèle à correction d'erreur distinguant l'impact à long terme et à court terme de la croissance sur l'emploi.

Selon les travaux de Vincent Bodart, Philippe Ledent et FatemehHadman (2008) sur la Belgique, ils analysent la relation emploi et croissance économique à l'aide d'un modèle statistique dynamique, dit modèle VAR qui leur a permis de déterminer précisément avec que délai la variation de l'emploi réagit à celle de l'activité économique. Dans ce modèle dynamique, chaque variable sélectionnée est déterminée par son propre passé, par les autres variables et les chocs aléatoires. Ils indiquent de combien le taux de croissance trimestriel de l'emploi varie suite à une variation permanentede pourcentage de taux de croissance trimestrielle de l'activité économique.

Après l'estimation du modèle, ils montrent que la croissance économique a effectivement un effet positif sur la croissance de l'emploi, qui s'observe tant au niveau national qu'au niveau sectoriel. Ainsi une hausse permanente d'un point de pourcentage du taux de croissance du PIB donne lieu, à long terme à une hausse de 0,86 point de pourcentage du taux de l'emploi total.

Dans un rapport de recherche FEMISE (2012) de Berthomieu, Bakardhzieva, Abouli, Benslimane, Bentahar, Essid, Goaied et Lankaoui sur l'Egypte, le Maroc et la Tunisie. Des investigations empiriques ont été menées en trois étapes, d'abord sur large panel de pays en développement, ensuite sur un panel composé uniquement des pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord et finalement en séries temporelles, pays par pays, sur les trois économistes. Ces recherches parviennent à ressortir le lien positif en te PIB par tête et l'emploi, ainsi qu'un lien entre celui-ci et l'ouverture vers l'extérieur. Mais l'intensité de ces liens d'élasticité, mesurée dans leurs tests économétriques, est faible, pour la plupart de ces liens.

Swane et Vistrand (2006) ont examiné la relation entre PIB et l'emploi en Suède, en utilisant le rapport emploi-population comme mesure de l'étendu de création d'emplois. Ils observent une relation significative et positive entre le PIB et la croissance de l'emploi. Cette conclusion soutient le volet théorique suggérant que la relation positive entre PIB et l'emploi est normale et que tout rapport de la croissance sans emploi pourrait être une déviation temporaire. Il faut cependant une suggestion utile pour des recherches sur la relation de causalité entre emploi et croissance.

2.2. Aspects empiriques de l'impact négatif de l'emploi et la croissance économique

Cependant, Walterskirchen(1999) trouve que l'augmentation de l'offre de l'emploi tend à augmenter l'élasticité de l'emploi et réduit la productivité.

Les économistes classiques montrent que l'augmentation de l'offre conduit à la baisse des salaires et ultimement à la croissance de la demande de travail.

Beaudry et Collard(2000) examinent les liens entre la croissance de la force de travail et la productivité et trouvent une relation négative entre ces variables. Toutefois, ilssuggèrent que si l'économie domestique est intégrer dans l'économie mondiale, cet effet diminue dû au fait de la convergence des capitaux entre les pays. Pour ces mêmesauteurs, la croissance annuelle moyenne de la population en âge de travailler a été choisie comme l'offre de main d'oeuvre. Le principal aperçu dans ce travail est qu'une offre de main d'oeuvre plus importante et plus croissante devrait conduire à une croissance plus intensive de l'emploi (faible productivité).

Pour Mourre(2004), après avoir fait l'analyse des performances dans les économies de la zone euro et trouvant que l'intensité du travail de la croissance est élevée dans le secteur des services. Il trouve une corrélation négative entre le ratio de la taxe sur le marché du travail et de l'emploi à long terme, ce qui le pousse à examiner les effets des législations sur l'intensité du travail. Il a également testé la stabilité globale de l'emploi en utilisant des estimations récursives des coefficients, afin de tenir compte de l'hétérogénéité entre les pays, il a aussi utilisé un modèle de régression à effets fixes de l'emploi pour les 20 pays. Engénéral, les résultats trouvés étaient mitigés, leurs effets étaient négatifs, mais les résultats de Mourre ne sont pas statistiquement significatifs. Enfin, Mourre(2004) a également tenté d'expliquer l'évolution de la composition sectorielle de l'emploi dans la zone, concernant l'impact des politiques actives du marché du travail. Il confirme sur les derniers résultats que les couts réels du travail augmentent l'élasticité de l'emploi dans la zone, et suggère que les reformes du marché du travail et les changements structurels pourraient avoir joué un rôle dans la performance de l'emploi dans la zone euro au cours desannées1990.

Dansuneétude empirique sur le lien entre l'emploi et la croissance dans les pays d'Afrique subsaharienne, Yogo(2008) montre que les questions d'emploi en Afrique subsaharienne sont essentiellement des questions de qualité plus que de quantité. Selonlui, la raison delafaiblesse observée dans les performancesde l'emploi ne se trouve pas dans la rigidité du marché du travail, mais que l'augmentation observée des travailleurs pauvres pourrait s'expliquer par la faiblesse de la croissance économique au fil du temps.

Concernant les données nigérianes sr le niveau d'emploi et le PIB réel, les récentes tendances de la croissance économique ont été insuffisantes pour avoir un impact appréciable sur la création d'emplois et la réduction du de la pauvreté. Dans cette optique, SODIPE et ORGURINOL(2011), dans un article sur l'emploi et la croissance au Nigeria, montrent qu' «économétriquement il existe une relation positive et statistiquement significative entre le niveau d'emploi et de la croissance économique au Nigeria, alors qu'une relation négative a été observée entre le taux de croissance de l'emploi et celui de la croissance du PIB dans l'économie ».

Pini(1997) a fait une étude sur l'estimation des élasticités de l'emploi dont, il a observé une diminution en France, en Suède et aux Etats-Unis. Mais il a également détecté la présence des élasticités négatives de l'emploi en Italie et en Suède sur la période 1990-1995.Dans ce mêmesens, pourPinata,Evangelista,Perani (1996) ont découvert des éléments de preuve suggérant que les principaux secteurs économiques réduisent la relation entre croissance économique et emploi.

Un rapport de l'Organisation Internationale du Travail(OIT) en 1996, conclut que la croissance de l'emploi n'a pas diminué dans l'ensemble des pays industrialisés. Maistoutefois, une analyse pays par pays a révélé des résultats mitigés avec peu de relation en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni dans les années 90, cequi implique une reprise sans emploi.

Plusieurs études empiriques antérieures ont analysé la relation entre l'emploi et la croissance économique dans divers pays. SelonKapsos(1995), qui a estimé les élasticités de l'emploi pour 139 pays sur la période 1991-2003.Ces résultats suggèrent que la relation entre l'emploi et la croissance économique s'est affaiblie dans un grand nombre de pays à travers le monde au cours de la mêmeperiode.Heintz(2006) a constaté une baisse généralement semblable sur l'élasticité de l'emploi sur la croissance économique dans le temps en utilisant les données des secteurs manufacturiers formels de 51 pays.

Dans une étude qui a été faite par N'zué Felix Fofana(2012) en Côte d'Ivoire entre la période allant de 1975-1995, en utilisant un modèle à correction d'erreur. Il parvient à montrer que la croissance économique et l'emploi dans le secteur moderne privé n'évoluent pas ensemble dans le long terme. Il défend donc la possibilité de croissance sans emploi en Côte d'Ivoire. Maiségalement, il montre qu'il y a une corrélation négative entre le taux de croissance économique et l'aide publique au développement.

Harman (2011) a analysé empiriquement l'effet de la croissance économique sur l'emploi dans les pays de l'Union Européenne, entre 2000 et 2010.Il a trouvé l'existence d'une faible élasticité de l'emploi par rapport à la croissance économique. Dans cette situation il montre également que l'un des principaux problèmes des pays européens est leur capacité à créer de l'emploi avec l'existence d'un processus de croissance économique. Il montre également que l'aide publique au développement reçue n'a pas été utilisée pour l'emploi en général.

Selon Leshoro(2014) en examinant l'élasticité de l'emploi par rapport à la croissance pour le Botswana en utilisant des données sur la période allant de 1980 à 2011.Il montre que la dynamique à court terme de l'effet des variations du PIB total et sectoriel sur l'emploi donne la vitesse d'ajustement à l'équilibre en raison d'un choc dans le long terme. Il montre également que l'élasticité de l'emploi par rapport à la croissance du PIB total a été jugée négative. Mais concernant l'emploi sectoriel, l'élasticité de la croissance était positive et très faible.

CONCLUSION

Beaucoup d'études sont menées pour déceler l'impact que peut avoir l'emploi sur la croissance économique. Nous avons remarqué que tout au long de ce chapitre, les ambiguïtés n'en manquent guerre à cette question. Aucune conclusion ferme n'a été élaborée. Cependant, dans le cas du Sénégal, nous ne pouvons-nous prononcer qu'en faisant des tests statistiques qui découlent d'un modèle assez significatif avec des variables pertinents. C'est l'objet du troisième chapitre : à partir d'un modèle de base, déterminer l'impact de l'emploi sur la croissance économique, afin d'en donner une conclusion quant au comportement de l'emploi au Sénégal.

CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DEL'IMPACTDEL'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Le chapitre précédent nous a permis de mettre en évidence certains facteurs déterminants de la croissance ainsi que les liens qui peuvent exister entre cette croissance et l'emploi. Dans le présent chapitre, il nous importe de déterminer l'influence de l'emploi sur la croissance. Ainsi, pour s'y faire, nous allons dans une première section présenter et estimer le modèle, et dans une seconde, interpréter les résultats afin de pouvoir en formuler des recommandations de politiques économiques.

SECTION I.CADRE THEORIQUE

Le chapitre précédent de la revue de la littérature a permis de connaitre les relations possibles entre l'emploi et la croissance économique. L'objectif de celui-ci est de déterminer l'impact de l'emploi sur la croissance économique au Sénégal. Pour atteindre notre objectif, nous présentons dans un premier temps le cadre théorique du modèle, dans un second temps faire une analyse des résultats et des recommandations.

1.1. Présentation du modèle théorique

Le modèle théorique d'une fonction de type Cobb Douglas à trois facteurs à savoir : le capital physique, le capital humain et le travail. La fonction de Cobb Douglas est une fonction largement utilisée en économie pour représenter le lien qui existe entre intrant et extrant.

Cette fonction a été proposée et testée économétriquement par P. Douglas et C. Cobb en 1928. Elle permet de déterminer les causes de la croissance et de répondre à des multiples questions (Fruit René, 1962). L'apport essentiel de ces auteurs intéresse l'économie dans la mesure où ils ont été les premiers à tenter de calculer les valeurs numériques des coefficients de la fonction de production dans le but de vérifier la validité de la théorie de la productivité dans le domaine de la répartition. L'intérêt de ces travaux réside autant dans les efforts entrepris pour calculer les coefficients de la fonction pour une économie concrète que dans la mise au point d'un type particulier de fonction, conforme aux théories économiques généralement admises. L'expression mathématique de la fonction est donnée par :

Y = AKaHbWc (1)

Avec K : le capital physique

H : le capital humain

W : le travail

A : le progrès technique

Par linéarisation, on obtient :

LOG (Y) = LOG(A.Ka.HbWc) = LOG (A) +a.LOG(K) + b.LOG(H) +c.LOG (W) (2).

L'avantage de la linéarisation est qu'elle permet d'avoir des élasticités, qui permettent de mesurer la variation d'une variable explicative par rapport à la variation de la variable à expliquer. Ici, la croissance est mesurée par le PIB réel par habitant (PIBRH), qui constitue la variable à expliquer. Le capital physique est supposé dépendre de l'investissement privé et public réel à long terme.

A partir d'un modèle d'accélérateur simple, l'auteur a montré l'effet de l'investissement public sur l'investissement privé et en découle que l'investissement privé réel dépend de l'investissement public, des dépenses courantes (dépenses publiques de l'Etat).

1.2. Présentation du modèle empirique

Dans cette sous-section, nous allons présenter le modèle empirique de la croissance économique au Sénégal. L'équation(2) constitue notre modèle théorique pour expliquer la croissance au Sénégal.

Dans notre modèle empirique, Y = PIBRH représente la croissance économique étalé sur l'ensemble de la population, W = TE taux d'emploi, H = KH capital humain approximé au taux de scolarisation secondaire et K = IDE et DT représente les investissements étrangers directs et les dépenses publiques totales.

LOG (PIBRH)= a+b LOG(TE)+c LOG(KH)+d LOG(IDE)+e LOG(DT) (5).

Afin de donner une image à notre travail, nous allons décrire le modèle économétrique qui est celui qui va initier notre travail empirique. Les régressions porteront ainsi sur la transformation log-linéaire de la variable PIB. Notre modèle sera donc écrit sous la forme semi-log-linéarisé. En effet, l'un des avantages de l'utilisation de la forme semi-logarithmique linéaire est qu'elle permet d'exprimer les résultats en termes de pourcentage, dans lesquels une augmentation de 10% d'une des variables explicatives conduit à un certain changement de pourcentage de la variable expliquée.

Nous estimons pour cette étude une équation à k variables exogènes en fonction de la disponibilité des données de la forme suivante:

????????????= â0 + ???? + ????

Où t = temps d'étude (1991 à 2015), 1991 = t = 2015 ;

â0 : La constante du modèle et ut le terme d'erreur ;

âi (i=1,.........k) représente les différents paramètres du modèle et k le nombre de ces paramètres.

X représente les variables explicatives du modèle et Ln l'expression du logarithme népérien.

Pour le traitement de nos données, nous allons nous référer à la méthode la plus utilisée en économétrique pour le traitement des modèles linaires simples. Celle que nous avons choisie est la méthode d'estimation classique des modèles économétriques est l'estimation par les Moindres Carrés ordinaires (MCO). Cette méthode, qui consiste à empiler les données, suppose l'homogénéité des comportements sectoriels et temporels (Sarah COFFY, Laurent POUQUET, Anna SIENKIEWICZ, Décembre,2007).

1.3. Choix des variables

Tenant compte de la situation économique du Sénégal et de notre savoir-faire dans le domaine de l'économétrie, nous avons décidé de prendre un modèle économétrique, Modèle Linéaire Simple (MLS) qui met en relation le PIB au prix constant par habitant, l'emploi (taux d'emploi), le capital humain (taux de scolarisation secondaire), les stocks entrants des IDE et les dépenses publiques.

1.4. Description des variables

Cette partie fera l'objet de l'explication des différentes variables.

Dans notre cas, le modèle log-linéaire se présente comme suit :

??????????RHt= â0+ â1????TEt+ â2????????t+ â3????IDE??+ â4DT??+??t

Avec Ln : expression du logarithme népérien et ??0est le terme constant et ??t le terme d'erreur.??? (i=1,........,4) : paramètres du modèle.

Ø La variable dépendante ou endogène

Le Produit intérieur brut (PIBRH) réel par habitant est la variable la plus couramment utilisée pour évaluer la croissance économique des pays sur une période donnée.

Ø Les variables explicatives ou exogènes 

o TE : Le TE représente le taux d'emploi qui est ici obtenu à partir du rapport entre la population active occupée et celle en âge de travailler (15 ans et plus)

o KH :Le KH représente le Capital Humain(taux de scolarisation secondaire) qui est l'ensemble des aptitudes et expériences que peuvent avoir un individu pour pouvoir entreprendre pour lui-même et pour les autres et ce qui fait que, plus un pays est bien éduqué plus il se porte bien économiquement.

o IDE: Les IDE représentent ici les stocks entrant des Investissements Directs Etrangers.

o DT : Les dépenses publiques totales constituent les dépenses effectuées par les autorités publiques (dépenses de consommation et d'investissement).Elles sont généralement considérées comme un levier à la disposition des pouvoirs publics pour agir sur l'activité économique et l'emploi.

1.5. Source des données

Nos données proviennent principalement du site de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest(BCEAO).Cependant, certaines variables dont les valeurs ne s'y trouvaient pas ont été récoltées ailleurs. Ainsi, les données relatives aux dépenses publiques(DT)proviennent de la BCEAO.

Celles relatives aux investissements directs étrangers(IDE), le produit intérieur brut réel par habitant(PIBRH)et du taux d'emploi (TE) proviennent du site de la Banque Mondiale(WDI), et celles du capital humain (taux de scolarisation secondaire) (KH) proviennent du site de la CNUCED(UNCTAD).

1.6. Statistiques descriptives

Modèle semi-logarithmique linéaire

Log(PIBRHt)=â01Log(TEt) + â2Log(KHt) + â3Log(IDEt) + â3DTt+??t

Tableau 1 :Statistiques Descriptives

Statistiques

LOG(PIBRH)

LOG(TE)

LOG(KH)

LOG(IDE)

LOG(DT)

Mean

6.815694

3.462184

4.269494

5.768151

6.784171

Median

6.815915

3.452081

4.299188

5.683546

6.784171

Maximum

6.959359

3.504295

4.476200

6.824863

7.788004

Minimum

6.672666

3.433213

3.999851

4.712499

5.733665

Std.Dev.

0.091435

0.023029

0.169601

0.698705

0.681821

Skewness

-0.117758

0.397427

-0.360710

0.158328

-0.036759

Kurtosis

1.517165

1.721527

1.656100

1.828107

1.634843

Observations

25

25

25

25

25

Source : calcul de l'auteur à partir d'Eviews6

La dispersion de la croissance du PIB tourne au tour de 0,09%.Elle enregistre aussi une moyenne faible 6,81% durant la période de référence, avec une valeur minimale de 6,67% et une valeur maximale de 6,95%.Nous constatons que le Sénégal est loin de réaliser un taux de croissance à deuxchiffres. Toutefois, on remarque une évolution du taux de croissance.

Le taux d'emploi au Sénégal enregistre une moyenne de 3,46% ; sa valeur maximum est de 3,50% avec un minimum de 3,43%.Donc, la moyenne du taux d'emploi est inférieure à 50%.Nous pouvons donc conclure qu'on a moins de 50% de la population active exerçant un emploi durant notre période de référence. L'écart-type qui mesure la déviation moyenne par rapport à la moyenne est de 0,02%.

Le taux de scolarisation secondaire moyen durant la période de notre étude est de 4,26% avec une dispersion qui tourne autour de 0,16%.La scolarisation secondaire est faiblement élevée avec une valeur maximale de 4,47%, mais d'autre part, on constate également une valeur minimale considérable de 3,99%.Nous constatons que le Sénégal enregistre un faible taux de scolarisation.

Les investissements directs étrangers enregistrent durant la période de référence une valeur maximale de 6,82% par rapport au PIB et une valeur minimale de 4,71%.Nous constatons également une moyenne faible de 5,76%, avec une dispersion qui avoisine les 0,69%.Un pays comme le Sénégal qui vit sous dépendance étrangère surtout en investissement doit avoir une grande part de ces investissements dans son PIB malheureusement ce n'est pas le cas faute d'une mauvaise gérance et distribution de ces aides étrangères.

La proportion des dépenses publiques enregistre durant la période de référence une moyenne de 6,78%, avec une valeur maximale de 7,78% et une valeur minimale de 5,73%.Nous pouvons donc affirmer que beaucoup de ces dépenses sont plus utilisées en consommation et moins en investissements du secteur privé au niveau national. Avec une dispersion qui tourne autour de 0,68%.

SECTION II : RESULTATS EMPIRIQUES ET IMPLICATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES

2.1. Présentation des résultats

Nous allons d'abord effectuer les différents tests de validation du modèle, ensuite interpréter les résultats des estimations, et formuler des implications des politiques économiques enfin.

2.2. Tests Statistiques

Modèle semi-logarithmique linéaire

Log(PIBRHt)=â01Log(TEt) + â2Log(KHt) + â3Log(IDEt) + â3DTt+??t

Pour tous les tests qui vont suivre, on prendra comme seuil de significativité 5% et la règle de décision sera la suivante et la même.

Règle de décision

- Si Probabilité > 5%, on ne rejette pas H0

- Si Probabilité = 5%, on rejette H0

a-Test de significativité

· Test de Student

Le test de Student permet d'apprécier la qualité individuelle des coefficients du modèle ou bien d'apprécier la significativité des variables explicatives.

Les hypothèses du test sont :

H0 : ??? = 0 (la variable n'est pas significative)

H1 : ??? ? 0 (la variable est significative)

Tableau 2 : Résumé du test de Student

Variable

Coefficient

Pro

LOG(TE)

0.881755

0.0003

LOG(KH)

0.498752

0.00000

LOG(IDE)

-0.026952

0.0011

DT

1.66E-05

0.4245

Source de l'auteur par Eviews6

D'après les valeurs extraites de l'estimation du modèle linaire simple par la MCO, nous trouvons que les variables log(TE),log(KH) et log(IDE) ont une influence significative sur la croissance économique car leur probabilité respective est inférieure à 5%.Par contre, la variable dépenses publiques n'a pas d'influence significative car sa probabilité est supérieure à 5%.

Ainsi, nous constatons que certaines variables ont une influence significativement positive et La variable IDE à une influence négative sur la croissance économique. En effet, une augmentation des IDE réduit par conséquent le PIB. Ce qui se traduit par une baisse de la croissance économique du pays à court terme.

Avec les nouvelles technologies, le KH se doit de prendre une ligne ascendante, cette hausse rend la création d'emploi et la participation de la population au développement du pays. Ce qui réduit le chômage, la pauvreté et donc la contribution à la croissance économique du pays.

Toutefois, ce test ne permet pas de faire une conclusion sur la significativité du modèle. Afin de tester globalement la significativité, nous allons nous servir du test de Fisher.

· Test de Fisher

Ce test nous renseigne sur la significativité globale du modèle.

Les hypothèses du test sont :

H0 : ??1= ??2= ? = ??4= 0 (aucune significativité du modèle)H1 : il existe au moins un paramètre non nul (le modèle est globalement significatif)

Tableau 3 : Résumé du test de FISHER

FISHER TEST

 
 
 

F-statistic

436.8196

Prob (F-statistic)

0.000000

Source de l'auteur à partir du logiciel Eviews6

La probabilité de Fisher Prob (F-statistic) = 0,000000 est inférieur à 5%. Alors il existe au moins un paramètre non nul dans le modèle. Ce qui nous amène à conclure que le modèle est globalement significatif.

b-Test de normalité des erreurs

· Test de Jarque-Bera

Ce test a été proposé par Jarque et Bera (1980) pour caractériser la symétrie et l'aplatissement. Une loi normale a un coefficient de dissymétrie(ou d'asymétrie) nul et un coefficient d'aplatissement égal à 3.

Les hypothèses du test sont :

H0 : les erreurs suivent une loi normale

H1 : les erreurs ne suivent pas une loi normale

Les résultats du test sont présentés dans le graphique suivant :

Figure 5 : Test de Jarque-Bera

Source : réalisé par l'auteur sur Eviews6

La probabilité critique de Jarque-Bera est de 0,959.Elle est supérieure au seuil de 5% .Alors on ne rejette pas l'hypothèse de normalité des erreurs. Donc, nous pouvons conclure que les erreurs du modèle suivent une loi normale.

c-Test d'homocédasticité des erreurs

· Test de White

Le test de White (1980) est basé sur la comparaison de variances estimées des erreurs lorsque le modèle est estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires sous l'hypothèse d'homocédasticité.

Les hypothèses du modèle sont :

H0 : les erreurs sont homocédastiques

H1 : les erreurs sont hétéroscédastiques

Tableau 4 : Test de White

Heteroskedasticitytest:White

F-statistic

0.241167

Prob. F(14,10)

0.9920

Obs*R-squared

6.310277

Prob. Chi-Square(14)

0.9581

Scaled explained SS

3.504457

Pro. Chi-Square(14)

0.9978

Source : Estimation par l'auteur Eviews6

Le test de White (crossterms) donne une probabilité (Prob = 0,992). Nous constatons que cette probabilité est supérieure au seuil designificativité (5%). Alors onne rejeter H0. Les erreurs du modèle sont donc homocédastiques.

· Test ARCH

Les modèles d'ARCH ont été introduits par Engle en 1982.Ils permettent de modéliser des chroniques qui ont une volatilité instantanée qui dépend du passé. Ce test est fondé aussi sur le Multiplicateur de Lagrange.

Les hypothèses du modèle sont :

H0 : les erreurs ne suivent pas un modèle ARCH(les erreurs sont homocédastiques)

H1 : les erreurs suivent un modèle ARCH(les erreurs sont hétéroscédastiques)

Tableau 5 : Test d'ARCH

HeteroskedasticityTest :ARCH

 
 
 

F-statistic

2.514136

Prob. F(1,22)

0.1271

Obs*R-squared

2.461407

Prob.ChiSquared(1)

0.1167

Source : Estimation de l'auteur à partir du logiciel Eviews6

Les deux probabilités (Prob=0,127 et Prob=0,117) sont supérieures au seuil de 5%.Les erreurs ne suivent pas un modèle d'ARCH d'ordre 1.

Donc, l'hypothèse d'hetérocédasticité conditionnelle est rejetée. Les erreurs du modèle sont homocédastiques.

d-Test d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

Ce test nous permet de déceler la présence d'auto-corrélation d'ordre supérieur à 1 restant valide lorsque le modèle comporte la variable endogène retarde dans les variables explicatives.

Les hypothèses du test sont :

H0 : les erreurs sont non corrélées

H1 : les erreurs sont corrélées

Les résultats du test sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 6 : Breusch-Goffrey

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 

F-statistic

1.317576

Prob. F(2,18)

0.2924

Obs*R-squared

3.192552

Prob. Chi-Square(2)

0.2026

Source : Estimation de l'auteur à partir du logiciel Eviews6

Le test de Breusch-Godfrey obtenu à partir des MCO (lags = 2) donne deux probabilités (Prob = 0,292 etProb=0,203).

Nous constatons que ces deux probabilités sont supérieures à 5%.

Alors on ne rejette pas H0. Les erreurs du modèle ne sont pas corrélées. Les estimations obtenues par les MCO sont donc optimales.

· Test de Ramsey

Ce test nous renseigne sur la spécification d'un modèle.

Les hypothèses du modèle sont :

H0 : le modèle est bien spécifié

H1 : le modèle est mal spécifié

Les résultats du test de Ramsey sont consignés dans le tableau suivant :

Tableau 7 : Test de Ramsey

Ramsey RESET Test :

 
 
 

F-statistic

0.538000

Prob F(1,19)

0.4722

Log likelihood ratio

0.698058

Prob Chi-Square(1)

0.4034

Source : Estimation de l'auteur à partir du logiciel Eviews6

Le test de Ramsey obtenu à partir des MCO (lags = 1) donne les deux probabilités (Prob =0,472 et 0,403).Nous constatons que les probabilités sont supérieures à 5%.Alors on ne rejette pas H0. Ce qui nous amène à dire que le modèle est bien spécifié.

e-Test CUSUM de stabilité (Brown, Durbin, Ewans)

· Test de CUSUM

Ce test permet de détecter d'éventuels mouvements dans des coefficients reflétant une position d'instabilités structurelles du modèle.

Les hypothèses du test sont :

H0 : le modèle est structurellement stable

H1 : le modèle est structurellement instable

La règle de décision est la suivante :

v Si la courbe ne coupe pas les bornes du corridor, alors le modèle est stable

v Si la courbe coupe les bornes du corridor, alors le modèle est instable

Les résultats du test sont présentés dans le graphique suivant :

Figure 6 : Test de CUSUM

Source : réalisé par l'auteur sur l'Eviews6

Conclusion : la courbe ne coupe pas le corridor, donc le modèle est structurellement stable.

· Test de CUSUM Carré

Ce test permet de détecter les instabilités ponctuelles du modèle.

Les hypothèses du test sont :

H0 : le modèle est ponctuellement stable

H1 : le modèle est ponctuellement instable

La règle de décision est la suivante :

v Si la courbe ne coupe pas les bornes du corridor alors le modèle est stable

v Si la courbe coupe les bornes du corridor alors le modèle est instable. Dans ce cas, la courbe indique la période d'instabilité.

Figure 7 : Test de CUSUM Carré

Source : réalisé par l'auteur sur l'Eviews6

Conclusion :Le test de CUSUM carré appliqué aux MCO donne la courbe de CUSUM carré ci-dessus. Cette courbe ne sort pas du corridor. Nous ne rejetons pas alors H0. Le modèle est donc ponctuellement stable.

Les tests statistiques effectués sur notre modèle ont tous répondus présent. Ce qui permet d'affirmer que le modèle est significatif globalement, mais également stable structurellement et ponctuellement.

Après les tests de Ramsey et Breusch-Godfrey, nous pouvons de même affirmer que notre modèle est bien spécifié et dispose des estimations optimales (BLUE). Toutefois nous constatons qu'avec le test de student, certaines variables exogènes n'ont pas d'influence individuelle sur la variable endogène (PIB).

2.3. Validation du modèle

Tout d'abord, les différents tests de validations du modèle présentés ci-haut sont en annexes aussi. Rappelons ensuite que notre modèle est valable au seuil de 5% car respect tous les tests.

2.4. Résultats

Avant d'utiliser la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO), nous avons vérifié tous les testes.

Ainsi, les résultats de l'estimation du modèle apparaissent dans le tableau suivant :

Tableau 8 : Estimation des variables

Dependant :Variable :LOG(PIBRH)

 
 

Method : Least Squares

 
 

Date : 01/22/18 Time : 01:46

 
 

Sample : 1991 2015

 
 

Included observations : 25

 
 

Variable

Coefficient

Prob

C

1.770778

0.0647

LOG(TE)

0.881755

0.0003

LOG(KH)

0.498752

0.00000

LOG(IDE)

-0.026952

0.0011

DT

1.66E-05

0.4245

R-squared

0.988683

6.815694

Ajusted R-squared

0.986420

0.091435

S.E. of regression

0.010655

-6.068671

Sumsquaredresid

0.002271

-5.824895

Log likelihood

80.85838

-6.001058

F-statistic

436.8196

1.916656

Prob(F-statistic)

0.000000

 

Source : Estimation de l'auteur à partir d'Eviews6

LOG(PIBRH) = 1.771 + 0.882LOG(TE) + 0.499LOG(KH) - 0.027LOG(IDE) + 1.665e-05DT

2.5. Interprétation économique des paramètres

· â1= = :élasticité du PIB par rapport au taux d'emploi

On a: 1*

â1*= 0,882? Une augmentation de 100% du taux d'emploi entrainera aussi une augmentation de 88,2% de la croissance économique.

Economiquement ceci veut dire que, plus les gens travaillent plus ils auront un revenu qui leur permettra de consommer davantage et lorsque la consommation augmente la production l'est aussi et ce qui engendre une croissance économique.

· â2= = :élasticité du PIB par rapport au capital humain

On a: 2*

â2*=0,499? si le capital humain représenté ici par le taux de scolarisation secondaire augmente de 100% alors le PIB augmentera de 49,9%.

Et ce qui veut dire que l'investissement en capital humain consiste alors à acquérir de nouvelles connaissances de nouveaux savoirs et savoir-faire de sorte à accroitre la capacité de productive et innovatrice de la main d'ouvre. Par conséquent, si l'ensemble de la population est très éduquée et compétente, la productivité par tête et le PIB seront très élevés. Car plus le niveau du capital humain est élevé, plus le niveau de richesse est élevé. En effet, un niveau élevé d'éducation et de compétences à plusieurs effets positifs sur la productivité et la croissance du PIB.

· â3 = asticité du PIB parrapport aux investissements directs étrangers

On a: 3*

â3*=-0,027? si les IDE augmente de 100% alors le PIB diminuera de 2,7%.

Ceci est du normalement par une male gérance de ces IDE et d'une mauvaise politique économique de ces derniers puisque le capital fixe est un facteur de production. L'augmentation de la quantité de capital c'est-à dire du stock de capital fixe, provoque une hausse de la production car l'investissement est un facteur de croissance économique.

· = :élasticité du PIB par rapport aux dépenses publiques

On a: 4*

â3*=0,0000165? si les dépenses augmentent de 100% alors le PIB augmentera de 0,00165%.

Economiquement ce sont les dépenses d'investissement qui stimulent bien la croissance économique et pour un pays comme le Sénégal comme la plus part des Pays en voie de développement,leurs dépenses sont beaucoup penchées à celles de consommations et le Sénégal n'a pas échappé à cela et c'est la raison de cette faible part de celles-ci dans le développement de la croissance économique.

On constate que R²=0,989.Cela signifie que 98,9% des fluctuations de la variable à expliquer PIBRH sont expliquées par le taux d'emploi, le capital humain, les IDE et les dépenses publiques.

2.6.Implication en termes de politiques économiques

Dans cette section nous formulerons quelques recommandations de politiques économiques pour promouvoir la création d'emplois et améliorer de façon durable et soutenable les conditions de vie des sénégalais.

§ Amélioration du niveau d'emploi :

Comme les résultats ont montré qu'une augmentation de l'emploi va entrainer une augmentation de la croissance,donc,il faut tout faire pour augmenter le niveau d'emploi et mettre en oeuvre des politiques qui permettront aux Jeunes d'avoir un accès facile à l'emploi. Par ceque si tous les Jeunes ou bien si la majeure partie de la population a un emploi, cela aura un effet positif sur la croissance économique.

Il revient à l'Etat de mettre en oeuvre des politiques susceptibles de développer le secteur manufacturier, qui est parmi les secteurs générateurs d'emplois et susceptibles d'absorber le chômage des jeunes car, tant que nous ne développons pas le secteur manufacturier, la production locale c'est-à-dire procéder à une substitution de la production locale à la production étrangère. Il faut faire en sorte que la finance soit nationale avec des ressources propres, car celles-ci vont entrainer la compétitivité des entreprises et augmenterons leurs productions. Par conséquent, l'accroissement de production va, par la suite, générer des emplois pour les jeunes.

§ Promouvoir des politiques assurant et valorisant une meilleure adéquation entre Capital humain et niveau de richesse :

La valorisation du capital humain constitue un des principaux moteurs de la croissance économique. Il est désormais généralement reconnu que le développement des ressources humaines d'un pays est essentiel à la prospérité et à la croissance de même qu'à l'emploi efficace de son capital physique. La valorisation du capital humain fait donc partie intégrante de tout effort de développement.

Comme les résultats nous montrent une corrélation positive entre le taux de scolarisation (capital humain) et la croissance, donc des politiques éducatives qui permettront aux gens d'être alphabétisés durablement sont vraiment nécessaires.Et, le Sénégal doit approfondir sa politique de scolarisation des jeunes car en effet c'est l'un des facteurs qui influe plus sur la croissance du PIB et attire un maximum d'IDE.Pour cela, il faut améliorer la qualité de l'enseignement et les conditions de vie de l'enseignement pour en récolter une augmentation de son rendement. En effet, l'éducation au Sénégal est un objectif de première importance pour le gouvernement.

Cependant, faute de moyens, il devient de plus en plus difficile d'acquérir ce capital humain. Bien qu'il existe plusieurs écoles et universités privées, qui ont un véritable succès, le gouvernement a du mal à en faire autant avec les universités publiques.L'Etat doit mettre en place des formations de qualité pour les jeunes surtouts ; des formations qui doivent répondre aux exigences des entreprises, c'est-à-dire l'Etat doit faire en sorte qu'il y ait une adéquation entre formation et emploi. Car, aprèstout, enAfrique, plusparticulièrement au Sénégal, lechômage des jeunes est lié à l'inadéquation de la formation, avec la réalité du marché du travail. Quant à la production élevée des jeunes qui abandonnent les études sans qualification, les autorités doivent mettre également des dispositifs qui auront comme priorité l'accès des jeunes les moins qualifiés, à des formations professionnelles qualifiantes, adaptées à leurs niveaux d'études pour ainsi espère voir ces jeunes s'épanouir sur le marché de travail.

A cet égard, les jeunes actifs en situation d'illettrisme, ils doivent être repérés orientés le plutôt possible vers une structure d'insertion professionnelle ou éducative ; de préférence une structure appliquant une pédagogie de l'alternance.

Ainsi, un pays bien éduqué, l'est aussi économiquement.

§ La mise en place d'une commission de contrôle pour la gestion des investissements directs étrangers :

Les autorités sénégalaises doivent mettre en place une institution pour le contrôle et le suivi de la gestion de l'aide publique au développement. Ceci pour non seulement luttercontre les détournements des fonds publics mais aussi, pour investir ces fonds dans des secteurs créateurs d'emplois décents. Par ce que, plusieurs études empiriques montrent que l'efficacité de l'aide dépend de la qualité des politiques économiques.

§ La mise en place de nouvelles réformes pour soutenir les politiques d'investissements :

Favoriser les dépenses d'investissement par rapport aux dépenses de consommation. Certes, ces dernières sont indispensables, mais ne sont pas productives et occupent plus de 50% des dépenses publiques, ce qui n'est pas favorable pour le pays. L'Etat devrait donc améliorer la gestion de ses finances publiques de façon à consacrer une bonne partie de son budget aux financements des infrastructures (de santé, d'éducation, de transport).Ces nouvelles réformes doivent faciliter l'investissement des bailleurs de fond et les jeunes entrepreneurs nationaux en allégeant le taux d'imposition. Ceci contribuera à la réduction du taux de chômage des jeunes qui ne cesse d'augmenter au fil du temps. Dans cette logique, nous pouvons parler de la politique de protection des industries naissantes, puisque sans cette stratégie, il ne peut y avoir de l'industrialisation au Sénégal.

Conclusion

La création des emplois décents et le taux de croissance économique constituent de nos jours, malgré les débats, un critère de choix pour évaluer les performances d'un pays. Nous avons abordé un aspect spécifique de cette question dont l'objectif est de savoir l'effet de l'emploi et les autres variables de contrôles sur la croissance économique au Sénégal. Les résultats obtenus dans le cadre du Sénégal n'ont pas vérifié la totalité des hypothèses fixées au début de cette étude. Après les estimations, l'hypothèse émit dans le cadre de la croissance économique n'est pas vérifiée.Il existe donc une possibilité de croissance sans emploi pour le Sénégal. Ce qui nous montre que la croissance économique est obtenue en générale dans les secteurs qui ne génèrent pas suffisamment d'emplois. Les résultats nous montrent aussi d'une part que le taux d'emploi, le taux de scolarisation secondaire et les investissements directs étrangers sont les principaux facteurs favorables pour la création de richesse.

CONCLUSION GENERALE

Cette étude nous a permis de mettre en évidence le rôle de l'emploi dans la performance économique au Sénégal entre 1991 et 2015.Tout au long de cette rédaction, il s'agit d'analyser l'impact de l'emploi sur la croissance économique. Pour notre étude, les estimations des moindres carrés ordinaires effectuées à partir d'un modèle linéaire simple (log-linéaire) avec cinq(5) variables donnent les résultats suivants. Ainsi ces résultats montrent que les principaux facteurs ayant une influence sur la croissance économique sont : le taux d'emploi, le capital humain, les investissements directs étrangers Par contre les dépenses publiques totales, selon le modèle, présentent un frein à la création de richesse.

Dès lors, les priorités publiques doivent concentrées sur les trois(3) variables du modèle : le taux d'emploi, le capital humain et les investissements directs étrangers, pour promouvoir une croissance durable et soutenue.

L'Etat doit assurer des formations qui répondent aux exigences des employeurs. Il doit aussi mener des politiques visant à créer une croissance inclusive, lutter contre la corruption, protéger les industries naissantes, développer le secteur manufacturier, faisant en sorte que la finance soit locale, mais également le recours aux technologies intensives en main d'oeuvre.

Toutefois,notrerecherche présente quelques limites qui peuvent faire l'objet des recherches ultérieures. En effet,d'autres facteurs internes tels que le niveau de démocratisation dansles institutions, les variables démographiques, d'autres variables macroéconomiques(les crédits à l'économie, l'indice harmonisé des prix à la consommation), la bonne gouvernance, la vulnérabilité au choc peuvent jouer un rôle important dans la création d'emploi et booster la croissance économique.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

Statistiques

LOG(PIBRH)

LOG(TE)

LOG(KH)

LOG(IDE)

LOG(DT)

Mean

6.815694

3.462184

4.269494

5.768151

6.784171

Median

6.815915

3.452081

4.299188

5.683546

6.784171

Maximum

6.959359

3.504295

4.476200

6.824863

7.788004

Minimum

6.672666

3.433213

3.999851

4.712499

5.733665

Std.Dev.

0.091435

0.023029

0.169601

0.698705

0.681821

Skewness

-0.117758

0.397427

-0.360710

0.158328

-0.036759

Kurtosis

1.517165

1.721527

1.656100

1.828107

1.634843

Observations

25

25

25

25

25

Dependant :Variable :LOG(PIBRH)

 
 

Method : Least Squares

 
 

Date : 01/22/18 Time : 01:46

 
 

Sample : 1991 2015

 
 

Included observations : 25

 
 

Variable

Coefficient

Prob

C

1.770778

0.0647

LOG(TE)

0.881755

0.0003

LOG(KH)

0.498752

0.00000

LOG(IDE)

-0.026952

0.0011

DT

1.66E-05

0.4245

R-squared

0.988683

6.815694

Ajusted R-squared

0.986420

0.091435

S.E. of regression

0.010655

-6.068671

Sumsquaredresid

0.002271

-5.824895

Log likelihood

80.85838

-6.001058

F-statistic

436.8196

1.916656

Prob(F-statistic)

0.000000

 

Heteroskedasticitytest:White

 
 
 

F-statistic

0.241167

Prob. F(14,10)

0.9920

Obs*R-squared

6.310277

Prob. Chi-Square(14)

0.9581

Scaled explained SS

3.504457

Pro. Chi

Square(14)

0.9978

HeteroskedasticityTest :ARCH

 
 
 

F-statistic

2.514136

Prob. F(1,22)

0.1271

Obs*R-squared

2.461407

Prob.ChiSquared(1)

0.1167

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 

F-statistic

1.317576

Prob. F(2,18)

0.2924

Obs*R-squared

3.192552

Prob. Chi-Square(2)

2026

Ramsey RESET Test :

 
 
 

F-statistic

0.538000

Prob F(1,19)

0.4722

Log likelihood ratio

0.698058

Prob Chi-Square(1)

0.4034






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore