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La conformité dans l'activité d'assurance. Une question d'intégrité et/ou de bonne gouvernance d'entreprise.


par Lotfi FRIDHI
Ecole Supérieure Privée d'assurance et de finance - Master Professionnel Management du Risque dans les Assurances et les Institutions financières 2018
  

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B : Les facteurs clés pour le succès de la fonction conformité

La réussite de la fonction de la conformité dépend de la coordination d'un ensemble de facteurs, il s'agit principalement de l'engagement non conditionné du top management (I), de l'allocation rationnelle des ressources (II) et la mise en place par l'entreprise d'un modèle organisationnel étanche (plus de détails dans le paragraphe 2 ci-après)

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48 Le périmètre thématique

I. L'engagement non conditionné du top management

La conformité est l'affaire de tous, mais la mise en conformité d'une entreprise d'assurances ou de réassurance en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ou en matière de protection des droits du consommateur ou n'importe quelle autre thématique est l'affaire du top management de l'entreprise, il s'agit d'une stratégie d'entreprise nécessitant la volonté et l'engagement pour la conduite du changement.

Cet engagement est loin d'être réduit à une note de la direction générale, bien qu'elle soit obligatoire, cette note ce n'est que le coup d'envoi pour le lancement d'une démarche de quatre étapes :

? La première étape consiste à la définition de la stratégie et la délimitation de la démarche. Lors de cette étape le top management de l'entreprise doit identifier les axes porteurs de changement à l'instar du plan de formation, la formalisation du manuel de procédures, définition et automatisation des processus...etc.

Le cadrage de la démarche consiste dans l'obligation pour le top management de prioriser les enjeux, de fixer les échéances...etc.

Généralement à l'issue de cette phase une feuille de route formalisant un plan d'action pour le déploiement des changements envisagées doit voir le jour.

? La deuxième étape consiste dans la définition des outils et les supports pour mener les changements que nécessite la mise en conformité. Lors de cette étape, le top management doit réussir sa stratégie de communication. A cette fin des choix doivent être faits, il s'agit du choix des supports soit de communication interne (réunions, notes d'information...) soit de formation et de sensibilisation (e-learning, présentielle ...). Encore, le choix doit porter sur le contenu substantiel et pédagogique de la formation.

? La troisième étape est réservée au déploiement de la démarche. Cette étape est considérée la plus critique du fait d'une éventuelle résistance au changement que peut manifester l'ensemble de personnel. En raison de cette criticité, le top management de l'entreprise peut se faire assister par des experts pour le déploiement du changement qui doit être progressif et non brutal et l'aider à développer l'argumentation pour expliquer le pourquoi des choses. Lors de cette étape le top management doit accompagner le changement et le mener.

? La quatrième étape consiste à faire le suivi des résultats de la démarche, à tirer les enseignements du vécu et apporter les corrections nécessaires le cas échéant. A ce niveau de la démarche, le top management doit valoriser les succès réalisés et les déclarer pour lancer la dynamique du changement.

Il est intéressant de noter que la mise en conformité de l'entreprise ne peut réussir sans le parrainage des instances de gouvernance opérationnelle et institutionnelle, d'ailleurs leurs rôles ne se limitent pas à la conception de la stratégie, elles sont responsables de sa mise en oeuvre.

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Dans ce cadre, il est intéressant de rappeler les deux principes suivants :

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> Au sens de l'article 5 de la décision n°1-2016 du CGA et de l'article n° 229 du projet de révision du code des assurances, le conseil d'administration est chargé de définir la politique de conformité, par proposition de la direction générale, et de superviser la gestion du risque de non-conformité. Il doit, en premier lieu, approuver la politique de conformité (y compris le document qui crée la fonction, la feuille de route pour la démarche de mise en conformité...), en deuxième lieu, il doit évaluer périodiquement (au moins une fois par année) la qualité du dispositif global de gestion du risque de non-conformité.

> Au sens de l'article 7 de la décision n°1-2016 du CGA et des articles 225 et 226 du projet de révision du code des assurances, la direction générale est responsable de la gestion du risque de non-conformité. Elle a la charge de la mise en place et du déploiement de la fonction conformité conformément aux directives de la politique de conformité, de formaliser et de communiquer la politique de conformité, de veiller à son respect, de rendre des comptes au conseil d'administration sur la gestion du risque de non-conformité.

D'après ces deux principes, l'engagement du top management de l'entreprise d'assurances ou de réassurance n'est pas uniquement moral, il est encore juridique, il est soumis au contrôle des instances de régulation.

II. L'allocation rationnelle des ressources

Ayant la qualité d'une « capacité administrative de remplir certaines tâches de gouvernance49 », la fonction conformité ne peut réussir ses missions que par la mobilisation d'un ensemble de ressources humaines (a) et matérielles notamment un système d'information (b).

a) Les bonnes compétences

Le métier de conformité nécessite de multiples compétences : une bonne connaissance de l'environnement réglementaire de l'entreprise et une veille réglementaire et juridique permanente, une approche transversale du métier de l'assurance ou de réassurance, une bonne maîtrise de la cartographie des risques et des outils de contrôle permanents, ainsi que la capacité d'analyse et de contrôle réglementaire.

L'équipe dédiée à la fonction conformité doit être capable de:

> évaluer les enjeux liés à l'activité et aux risques au sein de l'entreprise,

> planifier les missions de conformité, de contrôle et de gestion des risques,

> comprendre le système global de contrôle et les caractéristiques essentielles de ses composantes (contrôle périodique et contrôle permanent, filière conformité et filière risque),

> concevoir et réaliser des missions de contrôle (recueil d'informations, vérifications de conformité, mesures d'écart, recommandations d'amélioration, contrôle des processus...),

> établir, conformément aux attentes, l'ensemble des états et rédiger des rapports concernant la conformité à l'attention des organes de gouvernance de l'entreprise et des instances de régulation le cas échéant.

49 Directive 2009/138/ce du parlement européen et du conseil du 25 novembre 2009

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L'expertise juridique, l'expertise en matière de l'organisation et de maitrise des processus et l'expertise en matière de contrôle et gestion des risques sont plus que cruciales pour le succès de la fonction conformité.

b) Le système d'information

Par définition, le système d'information est un ensemble organisé de ressources qui permet de collecter, stocker, traiter et véhiculer l'information, c'est un système qui dégage des informations de certaines qualités permettant une prise de décision plus pertinente.

Comme toute fonction, le succès de la conformité dépend largement de la qualité de l'information dégagée par ce système, ainsi, la maîtrise des risques de non-conformité nécessite une connaissance parfaite et à jour des clients, de même, le suivi des opérations de contrôle et l'évaluation des résultats nécessitent l'accès à de nombreuses informations et le recours à des outils de visualisation des données.

Dans la même perspective, on peut préciser que l'animation de la filière conformité

(Plus de détails dans le paragraphe 2 ci-après) nécessite le déploiement d'un outil (logiciel) pour faciliter la communication entre les différentes parties agissantes sur le processus de gestion du risque de non-conformité.

Cet outil ne doit pas être limité à la mission de reporting, il doit fournir d'autres fonctionnalités comme

> la capacité de l'analyse de données pour mesurer l'exposition aux risques, mieux orienter

les efforts et les missions de contrôle...etc.

> la capacité de visualiser les données et les informations pour assurer un pilotage et un

reporting efficaces,

> la capacité de générer des alertes et des blocages, le cas échéant, dans les outils des

opérationnels,

> la capacité de définir les risques, les rattacher à des processus et les évaluer,

> la capacité de définir et formaliser les contrôles de premier et de deuxième niveau et les

rattacher à des processus et à des risques,

> la capacité de définir et formaliser les plans d'actions et suivre leur exécution,

> la capacité de recenser de nouveaux risques et mettre à jour la cartographie des risques.

Toutefois, il est a rappelé que l'efficacité de l'outil de gestion de risque de non-conformité ne dépend pas de la diversité des fonctions qu'il fournit, il dépend de la qualité des données recueillies et stoker dans le système d'information de l'entreprise. Pour atteindre cette efficacité, les entreprises d'assurances et de réassurance doivent formaliser une politique de qualité des données et mettre en place une stratégie de gouvernance en la matière.

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