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La conformité dans l'activité d'assurance. Une question d'intégrité et/ou de bonne gouvernance d'entreprise.


par Lotfi FRIDHI
Ecole Supérieure Privée d'assurance et de finance - Master Professionnel Management du Risque dans les Assurances et les Institutions financières 2018
  

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Paragraphe 2 : La cartographie des risques

Dans son article 13, la décision n°1-2016 du CGA prévoit qu'en plus du contrôle du respect des dispositions législatives et réglementaires et des exigences déontologiques et professionnelles afférentes à l'exercice de l'activité d'assurance, la fonction conformité est appelée également à identifier et évaluer le risque de non-conformité. Pour ce faire, le RCC doit formaliser et maintenir à jour une cartographie des risques de non-conformité.

Par définition, la cartographie de risques est une démarche qui consiste à identifier, évaluer, hiérarchiser et gérer les risques inhérents aux activités de l'entreprise, c'est un élément clé pour la gestion des risques de non-conformité. Elle constitue un outil qui permet à la fonction de conformité d'avoir une vision dynamique des foyers d'exposition aux risques et d'agir en temps réel sur les incidents générateurs de risques pour en atténuer soit l'impact soit la fréquence, compte tenu de l'appétence au risque de l'entreprise.

En sa qualité d'outil de gestion, la cartographie des risques permet d'appréhender l'ensemble des facteurs susceptibles d'affecter les activités et leur performance et d'investiguer de façon approfondie l'ensemble des processus managériaux, support et opérationnels que les activités exigent de mettre en oeuvre afin de définir les actions nécessaires pour se prémunir au maximum des risques. Il s'agit d'un levier indispensable au pilotage des risques et constitue le socle de la stratégie de gestion des risques.

L'élaboration de la cartographie des risques de non-conformité relève parmi les prérogatives de la fonction conformité, mais la complexité de cette mission nécessite l'adhésion de multiples parties prenantes en interne, notamment le comité d'audit et le comité de risques au niveau du conseil d'administration, la direction générale, le comité de direction...etc.

Sur le plan méthodologique, l'élaboration de la cartographie des risques (B) doit prendre en considération un ensemble d'éléments méthodologiques (A) pour lui assurer la pertinence et la fiabilité.

A : Préconisations méthodologique

Pour qu'elle soit pertinente, la cartographie des risques doit présenter certaines caractéristiques (I) qui dépendent largement de l'approche adoptée (II).

I. Caractéristiques de la cartographie des risques a) Cartographie exhaustive et précise

Pour établir la cartographie des risques, le RCC doit répertorier préalablement les différents processus (métier, managérial et support) mis en oeuvre par l'entreprise dans le cadre de son activité afin de rendre plus facile le recensement des risques inhérentes, un tel procédé nécessite l'implication de l'ensemble des acteurs concernés notamment les dirigeants et les experts métier.

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Il est à noter dans ce cadre que la recherche de l'exhaustivité à l'occasion de l'élaboration de la cartographie ne doit pas affecter le travail de recensement, certains de ces risques s'avérant au final non significatifs.

b) La granularité de la cartographie

Renvoyant au niveau de détail que peut retenir l'entreprise pour construire la cartographie des risques, la granularité est essentielle dans la mesure où la finesse du détail rend l'identification des risques plus importante et permet de calibrer la démarche aux moyens déployés et au planning mis en place.

Pour une société d'assurances, cinq niveaux de granularité peuvent être définis :

? Métier : assurance Auto, IARDS58, Vie...

? Famille ou domaine IARDS : Incendie, assistance en voyage... ? Processus : souscription, sinistres...

? Opération : règlement de sinistre, recours inter-compagnies... ? Tâche élémentaire : nomination d'un expert...

c) Cartographie formalisée et accessible

La cartographie des risques est un document structuré, comprenant une présentation synthétique des informations relatives aux risques de non-conformité que peut encourir l'entreprise d'assurances ou de réassurance. Ce document peut être organisé selon les niveaux de granularité retenus par l'entreprise, une telle organisation fait de la cartographie une présentation arborescente des risques.

Bien que ce document soit à la base un outil de management, rien n'empêche de le présenté à l'ensemble du personnel pour des fins de sensibilisation et de conduite de changement, la cartographie des risques est un support pour la diffusion de la culture de risques dans l'entreprise.

d) Cartographie évolutive

Compte tenu de l'évolution de l'entreprise et de sa réactivité avec les changements soit interne (nouveau processus, évolution du modèle économique, restructuration ...) soit externe (changement du cadre réglementaire, mutations économique profondes...). Il est indispensable de faire vivre la cartographie des risques en l'actualisant régulièrement, une évaluation annuelle rend cet outil plus opérant. En tout état de cause, la cartographie des risques doit être mise à jour en fonction de l'évolution de l'organisation de l'entreprise, de l'évolution de son activité et des mutations qui surgirent dans son environnement. La fiabilité de la cartographie des risques de non-conformité se mesure par sa capacité à refléter l'évolution de l'entreprise.

II. Le choix d'une approche

En plus des préconisations méthodologiques citées plus haut, l'élaboration d'une cartographie de risques nécessite le choix d'une méthode parmi plusieurs possibles. Dans ce cadre, nous allons passer en revue l'approche Top Down (a) et l'approche Bottom up (b). Mais pour des raisons relatives à la pertinence de la cartographie et sa fiabilité, nous proposons de combiner (c) ces deux approches.

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58 Incendie, accidents, risques divers et spéciaux.

a) L'approche Top Down

Utilisée souvent lors d'une démarche de recensement par thématique, l'approche descendante consiste à faire détecter et identifier les risques par les dirigeants effectifs de l'entreprise, elle se base sur un inventaire des risques formulé soit à partir de l'historique des incidents rencontrés soit des rapports d'audit interne et d'inspection ou des reporting du contrôle permanent. Selon cette approche, le risque est appréhendé dans une vision générale puis il est soumis à une analyse d'experts.

Bien qu'elle présente l'avantage d'impliquer vivement les dirigeants de l'entreprise, l'approche Top Down peut se trouver en difficulté pour établir le rattachement des risques aux processus et pour remplir la double condition de l'exhaustivité et de la granularité de la cartographie des risques.

b) L'approche Bottom Up

Cette approche reconnait aux opérationnels un rôle crucial dans l'identification des risques, il s'agit de faire la remontée des risques de leurs foyers vers les personnes en charge de l'élaboration de la cartographie. Pour se faire, cette approche nécessite la tenue intensive des réunions de groupes de travail et des comités de réflexion, cette approche dite ascendante, nécessite comme point de départ le recensement des processus.

L'approche Bottom Up permet, d'une part, l'analyse systématique et concomitante des risques et des éléments déployés par l'entreprise pour les maîtriser et d'autre part l'implication satisfaisante des opérationnels et favorise significativement l'exhaustivité et la granularité de la cartographie des risques. Cette approche parait plus adéquate pour l'élaboration d'une cartographie générale des risques inhérents à l'activité de l'entreprise

c) L'approche combinée

Ce passage en revue nous a révélé que ces deux approches ne s'opposent pas, elles sont complémentaires. La vision globale de l'approche Top Down facilite l'identification des actions à entreprendre selon l'approche Bottom Up et définie ce qui remonte en priorité. L'approche Bottom Up permet de combler les lacunes de la vision globale de l'approche Top Down et de décliner ensuite cette vision dans tous les niveaux des processus de l'entreprise.

Ces deux approches peuvent être menées soit successivement, soit simultanément, et la conduite concomitante nous donne une nouvelle approche dite combinée.

Cette approche consiste dans la conciliation des deux méthodes précédentes et de les faire cohabiter lors de l'élaboration de la cartographies des risques.

La mise en oeuvre de cette méthode permet de :

? définir le niveau de granularité opportune pour l'entreprise en conciliant la vision globale des risques que procède l'approche Top Down et la redondance59 qui caractérise l'approche Bottom Up.

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59 La recherche du niveau le plus fin de la granularité.

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? Construire la cartographie qui reflète la stratégie de l'entreprise en matière de gestion de risque et qui exprime son appétence au risque. Pour cette fin, il faut considérer la vision globale des dirigeants comme une référence pour déterminer l'étendue de l'exhaustivité de la cartographie.

? Faire vivre au mieux la cartographie des risque et la maintenir à jour dans la mesure où, d'un côté, l'approche Top Down permet aux dirigeants d'intervenir le cas échéant sur la base des de l'inventaire des incidents rencontrés soit des rapports d'audit interne et d'inspection ou de reporting du contrôle permanent et d'un autre côté, l'approche Bottom Up permet une maîtrise parfaite des processus et les risques y rattachés.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams