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L'usage de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à  la Réunion.


par Adeline DESPRAIRIES
Université de La Réunion - Diplome d'Etat de Sage-femme 2020
  

Disponible en mode multipage

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Ecole de sages-femmes de la Réunion
Université de la Réunion
Année universitaire 2019-2020

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etat de Sage-Femme

Et du Diplôme de Formation Générale en Sciences Maïeutiques.

L'usage de la phytothérapie chez la femme

enceinte et le nouveau-né à la Réunion

Etude prospective transversale quantitative descriptive multicentrique avec
complément qualitatif menée dans les maternités de la Réunion de Juin 2019

à Janvier 2020.

https://www.1001belges.be/passion/8314/cours-de-phytotherapie

Adeline DESPRAIRIES née le 26 juillet 1994 à Saint Pierre, Réunion

Sous la direction de Mr Claude MARODON, Dr en pharmacie et Dr en ethnopharmacologie

Ce mémoire est le résultat d'un long travail approuvé

par le jury de soutenance et mis à disposition de

l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est

soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci

implique une obligation de citation et de référencement

lors de l'utilisation de ce document.

« Vivante, la tradition thérapeutique apparaît moins

qu'auparavant comme une technique et de plus en plus

comme une référence, une zone de consensus identitaire, où

la prise en charge des malades met l'accent sur

ce qui est irréductible dans cette société

([...] usage de plantes

locales, etc.). »

Jean Benoist. Anthropologie médicale en société créole.1993.

Remerciements

« Oubli pa ton zasiét manzé Oubli pa ton savat doi'd pié Pa parské zordi ou lé mésié Kou wa pi out l'identité f...] »

« N'oublie pas ton assiette de repas, tes savattes, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui, tu es un Monsieur, que tu oublies ton identité »

-Oussanoussava. Loder mon péi. Déraciné. 1990

Bien plus qu'un mémoire, ce travail a été une découverte de mes racines, de ma culture, de l'évolution du métier de sage-femme et des pratiques autour de la maternité à la Réunion. Il pourra je l'espère, guider mes pratiques futures dans l'accompagnement et le soin.

Je remercie :

Mr Claude MARODON, pour m'avoir prise sous votre aile, guidée, encouragée et fait confiance tout au long de ce travail de recherche.

Mme Sandrine VIGNE pour votre guidance, vos relectures, votre patience, votre écoute et soutien tout au long de ces années d'étude.

Mr Jean-Pierre TANG-TAYE pour votre partage des savoirs méthodologiques, votre suivi et tout l'intérêt que vous avez porté à mon travail.

Tous les tisaneurs qui ont accepté d'échanger sur le sujet : Mr Frantz LEDOYEN dit Kakouk, Mr Franswa TIBERE, Mr Jean René TECHER et Mme Sergine DIJOUX, Mr Fabrice THEMYR.

Mme Jacqueline LENORMAND, pour son partage de connaissances et d'expériences.

Les professionnels de santé m'ayant exposé leurs points de vue, et parfois leurs passions, notamment : Mme Chantal BEGUE, Mme Fabienne BRIDIER.

L'APLAMEDOM, notamment Mme Elisabeth SIMON pour votre disponibilité et la richesse de vos apports.

Mes amis, notamment Assiya, mon binôme ESF ; Anaïs, merci pour ce coup de pouce dans ce mémoire, Jessie, pour ces années, cette écoute, ce soutien.

Ma famille, pour votre soutien dans ces moments, pour vos conseils et encouragements. Merci. A toutes les personnes qui ont guidé mes choix à certains moments de ce mémoire.

Glossaire

ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

APLAMEDOM : Association pour les plantes aromatiques et médicinales de la Réunion

COMMISSION E : Conseil Scientifique allemand qui veille à l'approbation des produits utilisés en médecine traditionnelle

CSP : Code de la Santé Publique

CULTURE BOUND SYNDROME : en anthropologie de la santé, l'expression désigne un tableau clinique (somatiques et psychiques), doté d'une signification particulière et qui sont typiques d'une aire culturelle ou d'un groupe ethnique donné.

EAU DISTILLEE : L'eau distillée est produite par chauffage, évaporation, puis condensation sur une paroi froide, de la fraction volatile de l'eau introduite dans l'appareil. Elle est d'une grande pureté physico-chimique et microbiologique.

EMA : Agence européenne du médicament

ESCOP : Coopérative scientifique

européenne pour la phytothérapie

Gratèl : culture bound syndrome , démangeaison, prurit

HMPC : Comité des médicaments à base de

HUILES ESSENTIELLES : Les huiles essentielles sont considérées comme des "préparations" à base de plantes. (Article R5121 du CSP)

plantes

Ce sont des "produits odorants, généralement de composition complexe, obtenus à partir d'une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement par la vapeur d'eau, soit par distillation sèche, ou par un procédé mécanique approprié sans chauffage » (ANSM)

Jaunisse : hyperbilirubinémie

Katar : culture bound syndrome, toux grasse et sonore

OMS : Organisation mondiale de la santé

Oppressement : culture bound syndrome, gêne respiratoire du nouveau-né causée par les glaires.

MANAO : Maison de Naissance de l'Ouest

Rafraîchissement : remède du système créole, utilisé en cas « d'échauffement », de « sang chaud et impure », souvent chez les femmes qui n'évacuent pas leurs règles.

Refroidissement : culture bound syndrome, terme de la médecine créole qui définit la symptomatologie du « sang trop froid », ayant été en contact avec l'air frais ou l'eau trop froide

Saisissement : Culture-bound-syndrome, nom donné aux chocs ou fortes peurs et à la tisane qui permet de s'en remettre

SFE : Société française

d'ethnopharmacologie

Tambav : culture bound syndrome, maladie du nouveau-né dans le système créole, qui se définit par des coliques et plaques cutanées dues à l'absence d'émission du méconium

Ti coeur : bourgeon terminal, « tendre ker » USP : Pharmacopée des Etats-Unis

Vérette : culture bound syndrome, maladie de la peau résultant d'une chaleur excessive

Sommaire

PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS 1

Introduction : 1

La phytothérapie ou l'art de soigner par les plantes 3

1.1 Définitions 3

1.2 L'usage thérapeutique des plantes à travers les époques. 4

1.3 La réglementation de la phytothérapie 5

La phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né : 6

2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né dans le Monde. 6

2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né en France 9

PARTIE II : MATERIELS ET METHODE 24

Rappel de la problématique, des objectifs, du but et des hypothèses 24

Présentation de l'étude 24

2.1 Type d'étude 24

2.2 Période et lieu de l'enquête 24

2.3 La population étudiée 25

2.4 L'outil d'enquête 26

2.5 Limites et biais 29

2.6 Exploitation des données 30

PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS 32

Présentation des résultats 32

1.1 Caractéristiques de l'échantillon étudié 32

1.2 Les connaissances des femmes 33

1.3 Les pratiques 41

Analyse et discussions 55

2.1 Les connaissances des femmes concernant la phytothérapie 55

2.2 Les pratiques des femmes concernant la phytothérapie 59

2.3 Les facteurs influençant les usages et les réticences : 63

Les propositions d'action 65

Conclusion 66

PARTIE I :

INTRODUCTION ET

CONCEPTS

1

PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS

Introduction :

Ces dernières décennies ont laissé paraître une revalorisation mondiale des médecines alternatives. 75% des français y ont déjà eu recours d'après la stratégie de l'OMS pour les médecines traditionnelles pour 2002-2005 (1). Néanmoins, l'usage de ces médecines dites « douces » se fait parfois sans avis médical et dans l'ignorance de leur potentiel nuisible. La toxicité des plantes employées en phytothérapie est peu connue. D'après le centre antipoison français, près de 5 % des intoxications recensées au niveau national en 2012 sont des intoxications par les plantes (2).

En Europe, c'est près de 100 millions de personnes qui ont recours à la médecine traditionnelle et complémentaire. Cet engouement pour la médecine non conventionnelle est mondial ; et encore peu connu du système de soin conventionnel, si bien que l'OMS recommande une prise de connaissance, une sécurisation et une réglementation des pratiques. Ses stratégies de sécurisation pour les années 2014 à 2023 stipulent que les États Membres devraient mieux comprendre et contextualiser la médecine traditionnelle et complémentaire en identifiant les formes de médecines traditionnelles et complémentaires utilisées, en définissant leurs utilisateurs, en analysant les raisons de leur utilisation notamment (3).

La France, engagée dans ce dynamisme de sécurisation des médecines complémentaires propose en 2012, de recenser les connaissances actuelles sur les médecines non conventionnelles et les plantes médicinales (4). Depuis, de nombreuses monographies françaises de plantes végétales se sont rajoutées à la base de données de l'ANSM. L'ethnomédecine se fait donc une place dans « les interstices que la biomédecine a laissé vacants » (Dupé S.2010).

L'île de la Réunion s'ouvre également aux perspectives de recherche dans le domaine. En novembre 2018, la ville du Tampon, lauréate des sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité, ouvre au public le jardin des plantes aromatiques et médicinales Marc Rivière (5). 200 plantes médicinales collectées par Marc Rivière, illustre pharmacien de la Rivière Saint Louis, ont été léguées à l'APLAMEDOM après son décès en 2017. Parmi elles, 16 plantes médicinales réunionnaises sont inscrites à la pharmacopée française depuis 2013, et 3 depuis 2015 grâce au soutien de l'APLAMEDOM(6). L'association tente de comprendre, valider scientifiquement, valoriser et préserver les coutumes de l'île. Car ce n'est pas moins de 87% de la population réunionnaise qui déclarent avoir recours aux plantes médicinales ; dont 79% n'en parlent pas à leurs médecins (7). Or, le système réunionnais est complexe. C'est une symbiose

2

entre les schémas traditionnel et conventionnel, et ce, même chez la femme enceinte et le nouveau-né. Les femmes ont en effet recours aux deux systèmes traditionnel et conventionnel : « Il est vrai que les croyances des grands-mères, on en prend et on en laisse [...] » (8). Mais les pratiques (façonnage du visage, tisane Tambav, tisanes rafraichissantes etc.) sont souvent cachées au corps médical par soucis d'un ressenti d'infériorité et/ou de revendication identitaire (8). Ces craintes ont donc longtemps séparé les deux systèmes de soin. Bien qu'aujourd'hui ce clivage s'efface peu à peu, il reste une grande part de méconnaissance que ce soit du côté de la population ou des praticiens (9). Des premiers constats de terrain ont souligné cette méconnaissance et montré et que certains usages peuvent être dangereux. En 2013, l'étude de Choi JS et al souligne l'augmentation du taux de mort foetale in utéro liée à la consommation de réglisse pendant la grossesse(10). Il y a pourtant toujours une volonté de se tourner vers la phytothérapie.

Il est rarement fait mention dans la littérature de l'utilisation des plantes réunionnaises chez la femme enceinte et le nouveau-né. Il semble cependant que le potentiel toxique des plantes soit connu. « Il faut faire attention chez la femme enceinte, néna des plantes i fo pa utiliser. (Il faut faire attention, chez la femme enceinte, il y a des plantes à éviter.) » nous met en garde Franswa Tibère. Les directives de l'OMS, à savoir : « Renforcer la base de connaissances », sont donc applicables au contexte réunionnais. Aussi, face à ces constats, nous avons élaboré la problématique suivante : : quelles sont les pratiques des femmes pendant la grossesse et chez le nouveau-né en ce qui concerne l'usage de la phytothérapie à la Réunion ? L'objectif de ce mémoire sera de faire un état des lieux des connaissances et pratiques des femmes vis-à-vis de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à la Réunion. La finalité de ce mémoire sera de sécuriser les pratiques et répondre à cette volonté actuelle de retourner au « naturel ». Nous partons de l'hypothèse que : quand les plantes sont utilisées, leur usage n'est pas sécuritaire. Ce manque de connaissances entrave et démotive les pratiques de certaines femmes.

Nous présenterons dans un premier temps les concepts de la phytothérapie, puis une seconde partie portera sur les matériels et méthodes, dans un troisième temps nous présenterons les résultats de l'étude et enfin nous les discuterons.

3

La phytothérapie ou l'art de soigner par les plantes

1.1 Définitions

Le terme « phytothérapie » vient du grec « Öýôïò - phytos » : plante, et « Öåñáðåßí - therapeïn » qui signifie soigner et désigne donc l'art de soigner par les plantes.

Quelques définitions de l'OMS concernant la phytothérapie (11) :

o Il existe deux types de phytothérapie (7) :

o La phytothérapie traditionnelle : établie sur les savoirs empiriques, sans essais cliniques. Selon l'OMS, cette pratique étant peu coûteuse et accessible, elle est plus répandue dans les pays en voie de développement.

o La phytothérapie conventionnelle, établie à partir de recherches scientifiques et délivrée en officine.

o « Utilisation traditionnelle des plantes médicinales : Les médicaments à base de plantes comprennent des plantes, des matières végétales, des préparations à base de plantes et des produits finis qui contiennent comme principes actifs des parties de plantes, d'autres matières végétales ou des associations de plantes. Par utilisation traditionnelle, on entend une utilisation de fort longue date de ces médicaments à base de plantes dont l'innocuité et l'efficacité ont été bien établies et qui sont même agréés par certaines autorités nationales. »

o « Plantes : elles comprennent les matières végétales brutes telles que feuilles, fleurs, fruits, graines, tronc, bois, écorce, racines, rhizomes et autres parties, entières, fragmentées ou en poudre. »

o « Préparations à base de plantes : elles comprennent les matières végétales en fragments ou en poudre, les extraits, teintures et huiles grasses, dont la production fait intervenir des opérations de fractionnement, de purification, de concentration ou d'autres procédés physiques ou biologiques. Elles comprennent également des préparations obtenues en faisant macérer ou chauffer des matières végétales dans des boissons alcoolisées et/ou du miel, ou dans d'autres matières. »

o « Activité thérapeutique : Par activité thérapeutique, on entend la prévention, le diagnostic et le traitement de maladies physiques et psychiques, l'amélioration d'états pathologiques, ainsi que le changement bénéfique d'un état physique ou mental. »

4

Définition du médicament selon l'ANSM, tirée de l'Article L 5111-1 du CSP :

« Un produit est qualifié de médicament s'il est présenté comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ou s'il peut être utilisé ou administré en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. »

Selon la pharmacopée française, les plantes connaissent divers procédés de préparation,

dont :

o Les tisanes qui sont des préparations aqueuses obtenues selon plusieurs modes de préparation incluant l'extraction (infusion, décoction, macération) et la dilution notamment. Ceux-ci suivent généralement des données empiriques. La pharmacopée française (Xème édition) en décrit les bonnes pratiques en matière de préparation, et de posologie notamment.

o Les extraits qui sont « des préparations liquides, demi-solides, ou solides obtenues à partir de matière à l'état sec, mous, fermes ou fluides. »

o Les teintures qui sont « des préparations liquides, mélange de solvants d'extraction (éthanol en général) et de drogues animales ou végétales »(12).

1.2 L'usage thérapeutique des plantes à travers les époques.

Une des premières mentions de l'usage thérapeutique des plantes remonte aux environs de 3000 ans avant JC en Mésopotamie où certaines plantes font l'objet d'inscriptions sur des tablettes d'argile sumériennes et babyloniennes. Le papyrus d'Ebers en fait également mention vers le XVIe siècle avec JC (13). Plusieurs siècles plus tard, Hippocrate (460-377 av JC) enracine ses savoirs sur l'usage thérapeutique des plantes. Ses savoirs sont repris par Dioscoride1 (20-90 ap JC) et couvrent près de 1500 ans de pratique. Il s'avère qu'en Europe, cet art a laissé place aux progrès scientifiques en matière de pharmacologie, alors que sa popularité n'a fait que grandir dans d'autres cultures. Ainsi, l'utilisation de remèdes traditionnels à base de plantes, notamment en médecine chinoise, indienne ou encore africaine n'a cessé de se pratiquer et est encore très présente de nos jours (14). Elle regagne peu à peu le monde occidental en automédication (retour au naturel), mais aussi en allopathie. Par exemple,

1 Ðåñ? ?ëçò ?áôñéê?ò : Peri hulês iatrikês (De Materia Medica en latin) : â propos de la matière médicale

5

dans le domaine de la cancérologie, 60 % des thérapeutiques contiennent de la matière végétale (10).

1.3 La réglementation de la phytothérapie

La réglementation varie selon les pays. Elle ne peut se faire sans l'ethnopharmacologie, qui est d'après la société française d'ethnopharmacologie : « l'étude scientifique interdisciplinaire de l'ensemble des matières d'origine végétale, animale ou minérale, et des savoirs ou des pratiques s'y rattachant, mises en oeuvre par les cultures traditionnelles pour modifier l'état des organismes vivants, à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou diagnostiques. » (15).

Globalement, la légitimation du potentiel médicinal des plantes impose avant tout la publication de monographies (présentant les indications, les parties utilisées, et les posologies). Celles-ci sont soumises à des études leur accordant ou non un droit de commercialisation « officiellement approuvé » (soit une crédibilité au niveau de la législation pharmaceutique), ou à défaut, une « reconnaissance officielle » vis-à-vis des pratiques ancestrales. Depuis 1989, l'assemblée mondiale de la santé demande aux états membres de : « procéder à une évaluation complète de leurs systèmes traditionnels de médecine; de dresser un inventaire systématique et de faire une évaluation (préclinique et clinique) des plantes médicinales utilisées par les tradipraticiens et par la population; de prendre des mesures pour réglementer et contrôler les produits à base de plantes médicinales ainsi que pour élaborer et faire respecter des normes appropriées; de recenser les plantes médicinales, ou les remèdes qui en sont tirés, dont le rapport efficacité/effets secondaires est satisfaisant et qui devraient être inclus dans le formulaire ou la pharmacopée nationaux » (16). En France, l'article D 4211-11 du CSP, prévoit une liste des plantes inscrites à la Pharmacopée et pouvant être vendues par les personnes autres que les pharmaciens et herboristes.

De manière générale, l'OMS, garante de la pharmacopée internationale, recommande une utilisation rationnelle des médecines traditionnelles. De nombreux organismes défendent ces mêmes valorisations et sécurisations des savoirs ancestraux dans le Monde : la Pharmacopée américaine (ou USP), la Pharmacopée japonaise (ou JP), la Pharmacopée européenne, l'ESCOP (La Coopérative Scientifique Européenne sur la Phytothérapie), la Commission E allemande, ou encore le comité sur les produits à base de plantes médicinales (HMPC) de l'Agence Européenne pour l'Evaluation des Médicaments (17).

6

La phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né :

2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né dans le Monde.

Dans les domaines de la gynécologie, de l'obstétrique et de la pédiatrie, les plantes sont très présentes (18). On connait leur usage à des fins d'une optimisation de la conception, de prévention et traitement des maux de la grossesse, et de diverses maladies infantiles, ou encore pour favoriser l'accouchement, les plantes sont populaires dans les recettes traditionnelles (19). Néanmoins, toutes ne sont pas reconnues officiellement par les sociétés savantes. Le contexte économique, culturel, sociétal de manière générale, est le principal influent des pratiques. Ainsi, les pays en voie de développement par exemple, ayant peu accès aux soins conventionnels, sont de gros consommateurs de plantes médicinales reconnues de manière empirique, alors que les pays développés suivent une politique réglementée quant à l'usage de médicaments à base de plantes. L'homogénéisation des pratiques est un des objectifs actuels de l'OMS (3). Elle est applicable à la périnatalité, d'autant plus que le regain de popularité concerne aussi les femmes et leurs grossesses et s'étend à l'échelle mondiale. En 2013, l'étude de Kennedy DA, Lupattelli A, Koren G, et Nordeng H a montré que près de 28.9% des femmes interrogées à un niveau international (effectif de 9759 femmes) avaient recours à la phytothérapie au cours de leurs grossesses (20).

2.1.1 La phytothérapie au cours de la grossesse

Ø Des pratiques reconnues par les sociétés savantes

On connait aujourd'hui et à travers le monde entier certaines plantes efficaces dans le traitement des maux de la grossesse. Par exemple, le Gingembre Zingiber officinalis est un anti-nauséeux réputé efficace chez la femme enceinte (21). Autre exemple : la Camomille allemande Chamomilla recutita, qui peut être utilisée chez la femme enceinte en cas de troubles digestifs, de troubles cutanés ou de mycose vaginale selon l'EMA (Agence européenne du médicament) (22). On peut également citer l'usage de l'Echinacée Echinacea angustifolia chez la femme enceinte sous forme aqueuse en cas d'affection grippale, reconnu par la commission E (Allemagne) (23).

Ø Des pratiques traditionnelles non reconnues par les sociétés savantes

En Afrique, traditionnellement, Euphorbia hirta, le Jean Robert réunionnais, est utilisé en cas d'hydramnios (24). La patte lézard, Phymatodes scolopendria (Burm.) Ching, y est un anti- diabétique chez la femme enceinte (25). A la Réunion cette dernière est utilisée comme rafraichissant et contre le « tanbav », maladie du nouveau-né que « le docteur ne connait pas ». Il constitue ainsi un « culture bound syndrome ». Le nom tire son origine du mot

7

malgache « tambavy » qui signifie « la diarrhée du nouveau-né ». Plusieurs formes peuvent se manifester : coliques, éruptions cutanées etc. La maladie est due à un retard d'élimination du méconium. Plusieurs rites et traitements sont connus pour éviter et soigner la maladie ; parmi eux la pratique des bains, ou encore la consommation de tisanes « rafraichissantes ».

2.1.2 L'usage traditionnel des plantes pendant l'accouchement

Ø Les usages traditionnels soutenus par des études scientifiques

Certains usages sont l'objet de débats et de divergences scientifiques, c'est ce qui freine leur reconnaissance par les sociétés savantes internationales. Les usages sont alors « officieux ». D'autres études sont alors nécessaires pour établir avec certitude le profil pharmacologique de certaines plantes ; c'est le cas du Framboisier Rubus idaeus par exemple. La plante est souvent utilisée en maternité en Australie et aux Etats Unis et vendue en France pour ses effets utérotoniques, expérimentés sur les cellules de rats (26). L'EMA précise que les extraits alcooliques de feuilles de Framboisier Rubus idaeus n'ont pas d'effets sur les contractions utérines chez le rat, contrairement aux extraits aqueux. Ceux-ci auraient tantôt des effets relaxants ou au contraire toniques selon le solvant utilisé dans les études in vitro. L'EMA cite par ailleurs une utilisation traditionnelle des feuilles de Framboisier Rubus idaeus (pour préparer l'accouchement chez les grecques et un peu partout en Europe et en Amérique du Nord).

Indication Nom Nom

vernaculaire scientifique

Origine Parties Qualité de

utilisées preuves pour

l'indication

Lieux des pratiques et études, autres indications, et éventuels effets indésirables rapportés

Direction du travail

Framboise rouge

Rubus idaeus

Europe, Asie du Nord

Feuilles

Etudes

pharmacologiques

Etude Unrein 2015 (26) :

 
 

Ricin

Ricinus

Afrique

Huile

Etudes

Etude Unrein 2015

 
 

communis

tropicale

 

pharmacologiques

(26) :Etudes menées en

 
 
 
 
 
 

Chine, Inde, Etats-Unis,

Iran

 
 
 
 
 
 

Effets indésirables

 
 
 
 
 
 
 
 

Etude 2018 de Gilad, R.,

 
 
 
 
 
 
 
 

Celnikier (27): effets

 
 

Tableau 1 : Des usages traditionnels pendant le travail

Ø 8

Quelques autres usages traditionnels

D'autres usages sont empiriques, sans confirmation de leurs effets par des études scientifiques et non reconnus par les sociétés savantes.

Indication Nom Nom

vernaculaire scientifique

Origine Parties Qualité de utilisées preuves

Lieux des pratiques et études, indications

hors grossesse,

éventuels effets

indésirables

Direction du

travail

Agérate faux- conyze, Herbe-à-bouc

Ageratum conyzoides *

Amérique tropicale

Feuilles en décoction

Empirique, traditionnelle

Etude Jiofack et al

 
 
 
 

Diminution du

risque

d'hémorragie

Boerhavie diffuse, Becabar bâtard, patagon

Boerhavia diffusa*

Réunion

Feuilles et tubercule racinaire en instillation vaginale

Empirique, traditionnelle

Etude N'Guessan et al

 
 

Infections du

nouveau-né

exposé à une
chorioamniotite

Agérate faux- conyze, Herbe-à-bouc

Ageratum conyzoides*

Amérique tropicale

Feuilles en décoction

Empirique, traditionnelle

Etude Jiofack et al

 
 

Ocytocique, antibactérien

Séné ailé, Epis d'or, Dartrier, quatre

épingles

Cassia alata*

Mexique

Feuille et

racines en décoction

Empirique, traditionnel

Utilisée au Cameroun, et à Madagascar (31) à cet effet.

A la Réunion, utilisé en externe : en poudre

ou lotion alcoolique
des feuilles contre les problèmes cutanés, et l'hypertension

Analgésiant

 

Euphorbia hirta*

Amérique centrale

 

Empirique, traditionnel

Etude Zeh KML 2017

 
 

Tableau 2 : Quelques usages traditionnels de plantes

*Plantes inscrites à la pharmacopée française

2.1.3 Un usage de la phytothérapie en post partum.

En Allemagne, le Matricaire Chamomilla recutita est utilisé contre les érythèmes fessiers des nouveau-nés (33). C'est le seul usage reconnu dans la littérature.

Ø Des usages traditionnels

Traditionnellement, certaines plantes sont connues car elles stimulent la lactation : Euphorbia hirta par exemple (le Jean Robert à la Réunion) est utilisée à cet effet en Côte d'Ivoire (30). D'autres sont utilisées pour soigner les plaies mammaires et calmer les douleurs du nouveau-né : les décoctions de fleurs et de feuilles de Lépianthe en ombelle Piper umbellatum, famille des Piperaceae par exemple (33).

9

Ainsi, le recours à la phytothérapie traditionnelle reste très populaire. Dans les régions en voie de développement, cet usage est motivé par les conditions socio-économiques (31). Cette popularité des plantes, amène les chercheurs de toutes parts à multiplier les travaux en phytothérapie.

2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né en France

2.2.1 La réglementation en France

De manière générale, en collaboration avec la Société Française d'Ethnopharmacologie (15) et la Société française d'endobiogénie et médecine, l'ANSM contrôle la pharmacopée française, en approuvant ou non l'usage sécurisé des médicaments, et donc des plantes reconnues par la pharmacopée (34).

Pour tout médicament, « une évaluation spécifique du risque au cours de la grossesse est conduite dans le cadre de l'AMM ». Même si aucun effet tératogène n'a été relevé par les études pré-cliniques, le laboratoire peut décider de le déconseiller aux femmes enceintes. Dans tous les cas, aucun médicament nouvellement entré sur le marché ne peut être prescrit à la femme enceinte. Ce n'est que lorsque la femme a pris le médicament alors qu'elle ne savait pas qu'elle était enceinte, qu'on peut alors évaluer les effets de celui-ci. Si au bout de plusieurs années, aucun effet indésirable n'est apparu, les chances que ce médicament soit reconnu par la législation pharmaceutique sont davantage importantes (35). Une étape supplémentaire est nécessaire pour les plantes : celles-ci doivent d'abord être réglementées et reconnues en tant que médicaments.

Le CRAT et son site internet, et la base de données Thériaque nous renseignent sur les médicaments utilisables ou non pendant la grossesse et l'allaitement (36). Néanmoins, il est rare d'y trouver des informations en termes de recommandations sur l'usage de plantes pendant ces périodes. La base de données HEDRINE recense les études cliniques et cas rapportés d'interactions entre les plantes médicinales et les médicaments, et les effets des plantes (37). Face au manque de données concernant les effets des plantes sur les enfants, l'EMA déconseille l'usage de la plupart des plantes chez les enfants de moins de 12ans (38).

2.2.2 La fréquence d'utilisation de la phytothérapie en France pendant la grossesse.

Chez la femme enceinte, E.RONGIER (39), estime que 11,57% de sa population interrogée (effectif de 80 patientes au CHU d'Estaing) a eu recours à la phytothérapie au cours de la grossesse. La phytothérapie représente 4,76% de l'automédication des femmes au premier trimestre de grossesse (effectif de 21 patientes), 13,16 % au second trimestre (effectif de 30 patientes) et 17,39% au troisième trimestre (effectif de 29 patientes).

10

En 2014, parmi les 120 femmes interrogées en établissements de santé du Réseau Périnatal Alpes-Isère et exposées à l'automédication, 6 ont eu recours à la phytothérapie selon l'étude observationnelle de D. COURRIER (40).

En 2001, N. MEDOC a souligné que 20% des 80 patientes réunionnaises interrogées avaient recours aux tisanes en première intention (41).

2.2.3 Les bonnes pratiques en France

Ø Les plantes à usage officiellement approuvé pendant la grossesse

Indications (35)

 

Noms

vernaculaires

 

Noms

scientifiques

 

Parties utilisées

 

Avis des sociétés savantes, potentiels effets indésirables

 
 
 
 
 
 
 

Les nausées

et

vomissements de grossesse

Le gingembre

Zingiber officinale

Rhizome

Usage reconnu chez la femme enceinte par l'OMS (42). L'EMA a reconnu une absence de toxicité chez la femme enceinte mais ne

recommande pas son usage par
précaution(43).

Déconseillée par l'EMA, par la commission E et l'ESCOP en raison du manque de données.

 

Matricaria recutita

Influorescence

Usage reconnu chez la femme enceinte par l'EMA

Troubles circulatoires : Contre les « jambes

lourdes et
varices

Vigne rouge

Vitis vinifera

Feuilles

Usage reconnu par l'EMA et l'ANSM et approuvé par le CRAT chez la femme enceinte

 

Ruscus aculeatus

Rhizome

Usage traditionnel reconnu par l'OMS, l'EMA et l'ANSM et approuvé par le CRAT chez la femme enceinte

 

Melilotus officinalis

Sommités fleuries séchées

Usage reconnu par l'ANSM et approuvé par le CRAT qui autorise les veinotoniques à base de Mélilot.

Constipations de grossesse

Aloes

Aloe vera

Sève

Le CRAT rassure quant à l'utilisation de laxatifs anthracéniques pendant la grossesse. L'EMA déconseille l'usage du Séné durant le 1e trimestre.

 

Rhamnus purshiana

Ecorces séchées

 

Senna alexandrina

Gousses et

folioles

 

Plantago afra L.,

Graines et

téguments

Usage reconnu par l'EMA et approuvé le CRAT chez la femme enceinte Hypoglycémiant

 

Plantago ovata

Graines

Usage reconnu par l'EMA et approuvé le CRAT chez la femme enceinte

 

Tableau 3 : Les plantes utilisables pendant la grossesse selon la législation française. Les modes de préparation adaptés ou contre-indiqués pendant la grossesse et l'allaitement :

Les tisanes seraient à privilégier pendant la grossesse. Les principes actifs y sont hydrophiles et ne passent pas les barrières placentaires ni dans le lait. Le passage transplacentaire suit en effet la loi de Fick (44). Elles permettent une hydratation et la chaleur permet de limiter la quantité d'huile essentielle (33) . Les eaux distillées ne présentent pas de contre-indications.

Les huiles essentielles sont soumises à des discussions, de par le manque d'études les concernant. Leurs propriétés abortives sont répandues. Elles sont lipophiles (passent donc la barrière placentaire et passent dans le lait). C'est à partir du 3e mois que certaines (monoterpènes, esters) peuvent être utilisées. L'article L 4211-1 du code de la santé publique

11

prévoit une liste des huiles essentielles autorisée à être vendues par les pharmacies. Parmi elles, certaines, reconnues abortives sont contre-indiquées chez la femme enceinte et allaitante (article D 4211-13) : La grande absinthe Artemisia absinthium L, la petite absinthe Artemisia pontica L., l'armoise commune Artemisia vulgaris L., armoise blanche Artemisia herba alba Asso, l'armoise arborescente Artemisia arborescens L., le cèdre blanc Thuya occidentalis L., le Chenopode Chenopodium ambrosioides et Chenopodium anthelminticum, la Moutarde jonciforme Brassica juncea [L.] Czernj. et Cosson la Rue Ruta graveolens, , la Sabine Juniperus sabina, le sassafras Sassafras albidum [Nutt.] Nees, la sauge officinale Salvia officinalis L., la tanaisie Tanacetum vulgare L. Concernant les plantes hors monopole pharmaceutique, sont déconseillées les huiles essentielles de citronnier Citrus limon (L.) (par voie topique), de lavande Lavandula angustifolia Mill. et L. latifolia Medik. , de menthe poivrée Mentha x piperita L, d'eucalyptus globuleux Eucalyptus globulus Labill et radié E. radiata Sieber ex DC., de thym Thymus vulgaris L et de giroflier Syzygium aromaticum (L.) Merr. & L.M.Perry (45).

Les extraits et teintures sont déconseillés aux femmes enceintes à cause de leur teneur en alcool (33). Pendant les trois premiers mois, les huiles essentielles sont contre-indiquées. Certaines sont riches en cétones, phénols, aldéhydes à éviter pendant la grossesse.

2.2.4 Les plantes à usage traditionnel pendant la grossesse en France.

L'usage des plantes chez la femme enceinte est essentiellement traditionnel en France (35). Mais face à un manque de données, l'usage de celles-ci n'est pas reconnu dans la « législation pharmaceutique » comme étant utilisable de manière sûre pendant la grossesse (bien que la majorité d'entre elles soit inscrite à la pharmacopée française, hors grossesse et allaitement) (46). Leur usage est « officieux ».

Gentiane Gentiana lutea* Racines Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Pertes d'appétit

Capitaux

floraux épanouis

Matricaire Chamomilla

recutita,*

Aussi utilisée contre les hémorroïdes, les agitations nerveuses et insomnies, l'eczéma. L'EMA reconnait son usage sous forme de plantes broyées.

Aérophagie, ballonnements, flatulences, éructations

Feuilles Gélules à priori sans danger pour la femme

enceinte et allaitante.

Artichaut Cynara

cardunculus var.

scolymus (L.)
Benth,*

Piloselle Hieracium

pilosella

Plante entière Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Pissenlit Taraxacum

officinale*

Feuilles, racines Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Indications (34) et (35)

Noms

scientifiques

Noms

vernaculaires

Parties utilisées Avis des sociétés savantes, effets indésirables, autres indications hors grossesse et allaitement mais pour des maux fréquents pendant cette même période.

Framboisier (49)

Rubus idaeus Feuilles L'EMA déconseille son usage chez la femme

enceinte en raison d'un manque de données, bien qu'elle reconnaisse l'utilisation traditionnelle existante (50).

Les nausées et vomissements de grossesse

Mélisse Melissa

officinalis*

Feuilles et

sommités fleuries

Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est cependant relevé chez la femme enceinte (47). Souvent utilisée contre le stress et les insomnies.

Chardon Marie (48)

Graines mures L'EMA déconseille son usage chez la femme

enceinte en raison d'un manque de données

Silybum marianum*

Fumeterre Fumaria

officinalis

Absence de données concernant la grossesse

Feuilles et

influorescence

Mélisse Melissa

officinalis*

Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est cependant relevé chez la femme enceinte.

Chardon Marie(48)

Silybum marianum*

Graines mures L'EMA déconseille son usage chez la femme

enceinte en raison d'un manque de données

Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Mauve Malva sylvestris Les parties

sèches

Feuilles et

racines

Pissenlit Taraxacum

officinale*

Antispasmodique, anti-nauséeux, diurétique, et contre les infections urinaires

Gentiane Gentiana lutea* Racines Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Parties aériennes

Passiflore Passiflora

incarnata*

Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Tilleul Tilia * Influorescence Déconseillée par l'EMA pendant la grossesse en

raison du manque de données

Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est cependant relevé chez la femme enceinte.

racines Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Valériane Valeriana

officinalis*

Mélisse Melissa

officinalis*

Feuilles et

influorescence

Contre les

troubles du sommeil

Hamamélis Hamamelis

virginiana

Trèfle rouge Trifolium pratense

L

En voie externe L'ESCOP conseille un avis médical avant utilisation mais ne contre-indique pas son usage pendant la grossesse. Cependant l'usage doit être ponctuel, en externe ou suppositoire.

Hémorroïdes Hamamélis Hamamelis

virginiana

Feuilles séchées Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Mélilot Melilotus

officinalis *

Sommités fleuries séchées

En raison du manque de données, l'EMA déconseille son usage pendant la grossesse.

Gingko Gingko biloba* Feuilles

pétiolées

Contre indiqué chez la femme enceinte

Orthosiphon Orthosiphon

stamineus,

Feuilles, tiges Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

OEdèmes simples

Troubles circulatoires : Contre les « jambes

lourdes et
varices »

12

Constipations de grossesse

Indications (34) et (35)

Noms

vernaculaires

Noms

scientifiques

Parties utilisées Avis des sociétés savantes, effets indésirables, autres indications hors grossesse et allaitement mais pour des maux fréquents pendant cette même période.

 

Troubles La pensée Viola tricolor Parties

circulatoires : sauvage aériennes

bouffées de fleuries

chaleur

Contre les

douleurs : dorsalgies

Le Prêle des champs

Cassis (49) Ribes nigrum Feuilles Usage déconseillé par l'EMA en raison du manque

de données

Equisetum arvense

Tige Anti-inflammatoire, prévention des vergetures et

oedèmes

Reine des près Filipendula

ulmaria

Sommités fleuries séchées

Anti-inflammatoire et diurétique

13

Douleurs Matricaire Matricaria Capitaux fleuris Aussi utilisée contre les hémorroïdes, les

abdominales et chamomilla* épanouis agitations nerveuses et insomnies, l'eczéma.

pelviennes L'EMA reconnait son usage sous forme de plantes

broyées.

Mélisse Melissa

officinalis*

Feuilles, sommités fleuries

Face au manque de données, l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.

Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est cependant relevé chez la femme enceinte.

 

Passiflore Passiflora Parties Face au manque de données, l'EMA déconseille

incarnata* aériennes son usage chez la femme enceinte.

Tige

Equisetum arvense *

Les crampes Prêle des

champs

Myalgies Reine des près Filipendula Sommités

ulmaria* fleuries séchées

Saule blanc Salix alba * Ecorce L'EMA déconseille sont usage pendant les 2

premiers mois de grossesse et le contre-indique dès le 6e mois

Olivier Olea europaea* Feuilles Attention aux troubles cardiaques

Ortie Urtica dioïca L* Feuilles Usage déconseillé par l'EMA en raison du manque

de données

Cassis Ribes nigrum Feuilles Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Pensée Viola tricolor Parties

sauvage aériennes

fleuries

Les troubles urinaires

Le masque de grossesse ou chloasma

Les vergetures Arnica Arnica montana* Huile En usage externe

Rose musquée Rosa rubiginosa

Prêle des

champs

Equisetum arvense*

Tige

 

Bambou Bambusa Tige A priori, sans danger pour la femme enceinte et

arundinaceae allaitante.

Ortie Urtica dioïca L Feuilles Usage déconseillé par l'EMA en raison du manque

de données

Ortie Urtica dioïca Feuilles Usage déconseillé par l'EMA en raison du manque

de données

Cassis Ribes nigrum Feuilles Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Troubles nerveux : fatigue

RGO Matricaire Matricaria Influorescence Aussi utilisée contre les hémorroïdes, les

chamomilla* agitations nerveuses et insomnies, l'eczéma.

L'EMA reconnait son usage sous forme de plantes broyées.

Tilleul Tilia sp* Influorescence Face au manque de données, l'EMA déconseille

son usage chez la femme enceinte.

Passiflore Passiflora Parties Face au manque de données, l'EMA déconseille

incanata* aériennes son usage chez la femme enceinte.

Troubles du sommeil

Mélilot Melilotus Sommités Face au manque de données, l'EMA déconseille

officinalis* fleuries séchées son usage chez la femme enceinte.

Tableau 4 : Les usages traditionnels de plantes chez la femme enceinte en France

*plantes inscrites à la pharmacopée française

Pantes déconseillées chez la femme enceinte Plantes contre-indiquées chez la femme enceinte

14

2.2.5 La singularité de la situation à la Réunion vis-à-vis de l'usage des plantes médicinales.

Ø Le contexte multiculturel réunionnais et l'importance des plantes à l'échelle de l'île.

La Réunion est marquée par sa multiculturalité. La colonisation et le métissage ont ramené des croyances, savoirs et pratiques de toutes les aires géographiques environnantes, offrant à l'île une richesse monumentale en termes culturels. De plus, sa géographie et la singularité de son climat et de ses paysages favorisent la diversité végétale de l'île.

La médecine réunionnaise est donc un système spécifique riche d'origines. L.POURCHEZ la décrit comme une imbrication de plusieurs systèmes : européen, malgache et indien (51). Elle se caractérise : « par un rapport aux humeurs (le sang, la bile, le vent) générant des relations d'oppositions, inséparable d'un rapport au sacré ». Ces relations d'opposition attribuées aux humeurs sont : le pur et l'impur, le chaud et le froid, l'épais et le liquide. La santé est un équilibre des humeurs. Les plantes font partie intégrante du système de soin. Il existe des plantes dites « échauffantes », d'autres « rafraichissantes » par exemple. Le rapport à la maladie et à la santé est aussi défini par la théorie des semblables (« un mal peut être soigné par son équivalent » : les herbes à vers, dont la forme évoque celle des asticots, soignent les vers par exemple), et la théorie des transferts (transférer le mal d'un corps à un autre) (52).

La raison pour laquelle les plantes réunionnaises sont mal connues, et que peu d'entre elles sont inscrites à la pharmacopée, est avant tout historique. Leur émancipation a été difficile. La première pharmacopée (le Codex) date de 1818, date à laquelle l'esclavage était encore présent. Or, de nombreux savoirs traditionnels sont issus des pratiques des esclaves interdites à l'époque, et que même l'abolition de 1848 n'a pas reconnu. Le clivage entre médecine occidentale et médecine traditionnelle (dont les secrets sont longtemps restés cachés) a longtemps résisté. Il a fallu modifier la législation pour inscrire les plantes médicinales à la pharmacopée le 12 juillet 2013. C'est un des objectifs de l'APLAMEDOM.

Les « anciens » s'attachent à leurs traditions faisant perdurer les pratiques. Il s'avère en effet que malgré de profonds bouleversements de la société réunionnaise et de son système médical, les croyances et pratiques traditionnelles sont toujours présentes. La Réunion s'est forgée son métissage médical. Les deux médecines se côtoient, cohabitent. La population a recours aux deux, parfois simultanément. En 2011, Julie DUTERTRE, dans sa thèse de médecine soutenue à la Réunion, a montré que 87% de la population avaient recours à la

15

phytothérapie (7). Sur les 300 personnes interrogées (usagers et non usagers), 83 % sont des femmes. Et parmi la population d'usagers, 18 % ont moins de 30 ans et près de la moitié ont entre 30 et 45 ans. Il semble donc y avoir un nombre conséquent de femmes en âge de procréer qui ont recours à la phytothérapie, domaine qui intéresse de plus en plus la médecine conventionnelle.

En effet, différentes études, concernant l'usage thérapeutique des plantes ont alors été menées. Les vertus de l'Ayapana Ayapana triplinervis ou Eupatorium triplinerve par exemple, ont été recensées par le pharmacien C MARODON (53). L'Ayapana est reconnue pour ses effets anticoagulants, anti agrégants, anti-dépresseurs, hépatoprotecteurs, antiseptiques, cardiotoniques, sédatifs, antitumoraux (cancer du sein, du foie, de la vessie, reins), antiparasitaires, antipaludéens, antibactériens. Elle est inscrite à la pharmacopée française depuis 2013 ; comme 18 autres plantes réunionnaises. Mais ces études concernent la population générale. Etonnement, il y a peu d'écrits concernant la grossesse et le nouveau-né.

C'est aussi ce qu'ont constaté L. POURCHEZ et S. DUPE qui en viennent à conclure que ce manque de données est lié à un manque de savoir dans les familles et à certaines réticences vis-à-vis du sujet (54). Les familles redoutent l'usage des plantes pour la femme enceinte et son enfant. En effet, au temps de l'esclavage, quand les plantes étaient utilisées par les femmes enceintes, elles l'étaient surtout à des fins abortives. Par ailleurs, de nombreuses tisanes sont rafraichissantes en provoquant « l'évacuation du sang impur » (les règles), donc possiblement un avortement. Le sujet en devient presque tabou et les connaissances se perdent alors.

Par ailleurs, la biomédecine est parvenue à monopoliser le suivi des femmes enceintes, qui se détachent de la phytothérapie. Pourtant, traditionnellement les plantes ont un objectif préventif, profitant à l'enfant. Or, le progrès dans la prévention de certaines maladies a populairement été attribué à l'avènement de la biomédecine. Les femmes enceintes ont alors préféré la prévention plus sécure de la biomédecine aux plantes. Celle-ci est parvenue à discréditer le savoir des femmes (déjà craintives) en mettant en avant le manque de données rassurantes vis-à-vis de l'usage des plantes pendant la grossesse et pour l'enfant.

L. POURCHEZ, en 2002 est parvenu à défaire le tabou autour du sujet (8). Ses recherches se sont axées sur les pratiques et croyances autour de la grossesse, de la naissance et de la petite enfance et sur le savoir des femmes en matière de médecine traditionnelle. Il s'avère que les plantes sont utilisées aussi bien à des fins de « traitement du corps », que pour des affections

16

psychologiques ou pour des pratiques magico-religieuses. L'exemple le plus fréquemment cité est la tisane « saisissement » : après un choc émotionnel, la tisane calme l'esprit et le corps.

L'enfant, le symbole de la fertilité, est l'assurance d'une aide future dans les vieux jours, c'est celui qui aide, qui rassure, autant économiquement que sentimentalement. Il permet à la femme de retrouver sa place sociale. Dès son début de grossesse et pour la mener au mieux, la femme doit pouvoir maintenir un équilibre physique (entre le chaud et le froid, le pur et l'impur, le fluide et l'épais...). Elle a alors recours aux plantes. Ainsi, certaines tisanes servent à rafraichir le corps, d'une chaleur non évacuée habituellement par le sang des règles, et vecteur d'un risque d'impureté, et d'épaississement du sang. Après l'accouchement au contraire, d'autres tisanes permettent d'éviter les « refroidissements » en aidant à retrouver la tonicité vaginale. Pendant la grossesse comme après, le sang doit être dans un équilibre entre le chaud et le froid, le liquide et l'épais, le pur et l'impur (8).

Ø Les plantes utilisées autour de la naissance à la Réunion :

Rafraîchissant Barb maïs (stigmates Zea mays* Pharmacologie : Les stigmates de maïs sont

du maïs) diurétiques, hypotensifs, stimulants utérins

et immunostimulants

Accélérer Jus de citron Citrus limon

l'accouchement

Indications Noms vernaculaires Noms scientifiques Autre : résultats d'études pharmacologiques

(32)indications communes (55)

Fluidification du

sang et « tanbav », rafraichissant pour les nourrissons

Liane d'olive Secamone volubilis

(Lam) Maraiis*

Pharmacologie : hypotensive, diurétique, antioxydante, antiradicalaire

A la Réunion, elle est utilisée contre les infections urinaires et vaginales également (56).

 

Col-col Sigesbeckia orientalis* Pharmacologie : A Madagascar,

Sigesbeckia orientalis traite les ulcères, furoncles, plaies infectées ; elle y est CONTRE-INDIQUEE CHEZ LA FEMME ENCEINTE ET L'ENFANT de moins de 5ans

Bois cassant Psathura borbonica Selon Roger LAVERGNE, en dehors de la

grossesse , on l'utilise aussi comme hypotenseur, comme rafraîchissant, pour calmer les inflammations urinaires ou encore contre les ménorragies

Jean Robert Euphorbia hirta Pharmacologie : contre les gastro-entérites et

les diarrhées

Ambrovate Cajanus cajan* Pharmacologie : à Madagascar, Cajanus
cajan
est recommandée comme anti-diarrhéique, hypoglycémiant, dans les troubles cutanés, en supplémentation protéique

Col-col Sigesbeckia orientalis* Pharmacologie : cicatrisant

Nausées et

vomissements

Cicatrisation après accouchement

Cicatrisation, Tamarin Tamarindus indicus* Pharmacologie : A Madagascar, la plante est

« Reprendre des recommandée pour ces mêmes propriétés en

forces » plus de ses autres vertus

 
 

« Tanbav » (57) Ti Coeur de pêche Prunus persica

associé à :

+ Ayapana Ayapana triplinervis*

+ Bleuette Stachytarpheta

jamaicensis*

Pharmacologie : A Madagascar,

Stachytarpheta jamaicensis est
recommandée comme fébrifuge, analgésique, sédatif, antidiarrhéique, hypotenseur et antispasmodique.

 

+ Camomille Parthenym hysterphorus

« Tanbav » des petits garçons

Romarin Rosmarinus officinalis*

Patte poule Vepris lanceolata*

Feuilles de Combava Citrus hystrix

Petit Carambole Bulbophyllum nutans

Lanis Foeniculum dulce*

Affouche rouge Ficus rubra Vahl Aussi appelé affouche à grandes feuilles

Bois d'Osto Antirrhea borbonica*

Ti Coeur de pêche Prunus persica associé à :

+ camomille Parthenium

hysterophorus

Col-col associé à : Sigesbeckia orientalis*

 
 

+ Ambaville Hubertia ambavilla*

+ lingue café* Mussaenda arcuata

Poiret*

 

Bleuette asssocié à : Stachytarpheta

jamaicensis

+ tiouette Cardiospernum

halicacabum

 

+ capillaire Adiantum pedatum*

17

+ camomille Parthenum hysterphorus

Indications

Noms vernaculaires

Noms scientifiques

Autre : résultats d'études pharmacologiques

 
 
 

(32) indications communes (55)

Rhumatisme, refroidissement,

plaies, contusion,
nourrisson

Patte poule

Vepris lanceolata*

Pharmacologie : antipaludéen, antioxydant, antibactérien

« paralysé »

 
 
 

Galactogène

Affouche rouge

Ficus rubra Vahl

Aussi aappelé affouche à grandes feuilles

 

Contre le « lait contrarié »

Coeur de Landrez Celtis madagascariensis

(bois d'Andrèze =Trema orientalis (L) Blum. Ulmacées)

Fébrifuge

Bringelier Solanum mauritianum

Sevrage Mazambron, Aloes Aloe barbadensis*

Calmer le nouveau- Sensitive Mimosa pudica Pharmacologie : A Madagascar, la Sensitive

est recommandée comme anti-oxydante, anti-

inflammatoire, anti-ulcéreuse etc. en externe ou en interne à courte durée

Purgatif chez le nouveau-né

Herbe à vers Chenopodium

ambrosoïde L*

Potentiel toxique

Papaye Carica papaya Linné* Plutôt utilisé contre les diarrhées

Goyavier Psidium guajava*

Muguet buccal chez le bébé

Cochlearia associé à : Centella asiatica* Pharmacologie : Centella asiatica est

recommandé à Madagascar comme cicatrisant, veinotonique, sédatif, anti-ulcéreux, immunomodulateur etc.

Une faible activité mutagène a cependant été mise en évidence.

+ café fort Coffea arabica

+ colan (= col-col) Sigesbeckia orientalis*

+ coeur de framboisier Rubus apetalus Poir

Eugenia uniflora

Fièvre du bébé Feuilles de cerise

(coeur cerise) associé à :

Aloes, mazambron Aloe barbadensis*

Huile de ricin Ricinus communis* Huile chauffée (non toxique) + beurre de

cacao

Lanis Foeniculum dulce*

Ayapana Ayapana triplinervis*

Betel maron Piper sarmentosum spp Pharmacologie : A Madagascar, elle est

utilisée comme digestive, anthelmintique etc. Elle peut être toxique

Coliques du

nouveau-né

+ patte poule Vepris lanceolata*

Rhume de l'enfant Tiloc : beurre de cacao

associé à :

+ Bleuette Stachytarpheta

jamaicensis*

+ coeur de peche Prunus persica

Contre le rhume, « l'oppressement » = rhume, ou glaires du nouveau-né

Racine de safran-péi associé à :

+ zerbabouc Ageratum conyzoides*

+ jean robert Euphorbia hirta* Pharmacologie : A Madagascar, Euphorbia
hirta
est recommandée en tant qu'anti-spasmodique, antibactérienne, analgésique, anti-inflammatoire et antipyrétique, sédatif et anxiolytique etc.

Curcuma longa L. Zingibéracées

+ racines zerb tombé Leucas lavandulifolia

Smith

Lamiacées *

+ Ambrovate Cajanus cajan*

18

Renforcement des os du nouveau- né

Bains de riz ou « eau de riz »

Oriza sativa L. Poacées

Col-col associé à : Sigesbeckia orientalis*

+ Ambaville Hubertia ambavilla*

+ lingue café* Mussaenda arcuata

Poiret*

Plaies chez le

nouveau-né et
l'adulte

Arrow-root Maranta arundinaceae

Indications Noms vernaculaires Noms scientifiques Autre : résultats d'études pharmacologiques

32 ? indications communes (55)

Barb maïs associé à : Zea mays*

+ change écorce Aphloia theiformis* Pharmacologie : stimulant cardiaque,

diurétique, anti-radicalaire, anti-collagénase, prévention de l'hémolyse, anti-bactérien, anti-inflammatoire

« Jaunisse » du

nouveau-né

« gratèl » de l'enfant Bois cassant associé à : Psathura borbonica

19

+ Ambaville Hubertia ambavilla* Antiulcéreux gastrique, anti-oxydant, anti-

radicalaire

+ pattes de lézard Phymatodes

scolopendria

 

Bois maigre Nuxia verticillata* Pharmacologie : antiproliférative,

antioxydante

Jean Robert Euphorbia hirta*

Herbe à bouc Argeratum conyzoïdes*

Change écorce Aphloia theiformis*

Colan, kol-kol Sigesbeckia orientalis*

Diarrhées sanglantes chez l'enfant

Gros chiendent Eleusine indica

Millefeuilles péi Conyza sumatrensis

(Retz) EH Walker Astéracées

Rougette Euphorbia prostrata

Bois cassant Psathura borbonica

« Vérette » chez le nourrisson

Patte poule Vepris lanceolata (Lam)

G.Don*

« ti coeur cerise » Eugenia uniflora

Romarin Rosmarinus officinalis*

Bois d'arnette Dodonea viscosa*

Olea europaea

L.subsp.africana*

Bois de cerf*, Bois d'olive noir

Pharmacologie : analgésique, anti-

inflammatoire, myorelaxant, antibactérien, anti-parasitaire, etc.

Bois d'Osto Antirrhea borbonica* Pharmacologie : hypotensif, diurétique,

antipaludéen

Contre la « crise » : convulsions, fièvre, épisodes spasmodiques liés aux vers

Saisissement de

l'enfant

Romarin Rosmarinus officinalis*

Thym vert Thymus vulgaris*

Marjolaine Origanum majorana*

Problème de hanche chez le nouveau-né

Camphre ou camphrier Cinnamomum camphora Interdiction formelle avant 12 ans

Géranium rosat Pelargonium x asperum

Ehrh.

mazambron, aloes Aloes barbadensis*

« Katar » du

nouveau-né

Bringelier Solanum mauritianum

 
 

Huile de ricin Ricinus communis

 

Benjouin Terminalia bentzoe (L)

 

Jus de safran cru Curcuma longa

 

Ti-Cannelle Cinnamomum cassia

Nees.

 

Safran vert Curcuma longa

Tableau 5 : plantes à usage traditionnel à la Réunion

*plantes inscrites à la Pharmacopée Française

Les professionnels de terrain insistent sur le fait que l'efficacité et la toxicité des plantes dépendent de la dose utilisée. Chez le nouveau-né, les doses sont en général restreintes. FB, sage-femme libérale, conseille aux femmes « d'essayer de petites doses » des tisanes conseillées par la famille, et d'observer les réactions. Elle fait confiance au système empirique en gardant quelques précautions. « Dans les familles créoles ça se passe comme ça depuis des générations, et tout le monde est bien (en bonne santé). Franswa Tibère, tisaneur, et Raymond

20

Lucas, botaniste, insistent sur le fait que si la plante n'a pas été efficace au bout de 3 jours, il faut changer de traitement.

Par ailleurs, il est nécessaire avant de conseiller une plante, de connaître un minimum la personne. Kakouk, tisaneur reconnu par l'APLAMEDOM, explique qu'il a des questions à poser aux personnes avant de leur conseiller des plantes. De même, Franswa Tibère ne donne pas de plante au mari mais le renvoie chercher son épouse avant de lui donner des plantes médicinales. Selon lui, il y des plantes qui correspondent à telle ou telle personne. Il y a des plantes à éviter selon le profil de la femme ou de l'enfant.

2.2.6 Les plantes contre-indiquées pendant la grossesse et l'allaitement et les modes de préparation à éviter

Ø Les plantes contre-indiquées pendant la grossesse.

Certaines plantes sont contre indiquées pendant la grossesse (35) à cause de leurs effets. Ainsi, le Ginkgo biloba a des propriétés vasoactives et antiagrégant reconnu depuis 2017(58). Le Millepertuis, Hypericum perforatumn (59), a des effets délétères sur les cellules reproductrices, l'écorce des racines de Unicaria tomentosa bloque les flux d'oestradiol et de progestérone pendant 4 ans (60).

D'autres sont abortives (61) : les feuilles, sommités fleuries et huiles essentielles de Menthe poivrée Mentha X piperita, ou les feuilles de Laurier commun Laurus nobilis L etc

Noms vernaculaire

Nom scientifique

Famille

Partie utilisée

Acore

Acorus calamus L.

Aracées

Rhizome

Aristoloche

Aristolachia clematitis L.

Aristolochiacées

Rhizome

Bouleau

Betula pendula Roth

Bétulacées

Ecorce

Concombre d'âne

Ecballium elaterium L.

Cucurbitacées

Fruit

Dictame blanc

Dictamnus albus L.

Rutacées

 

Epurge

Euphorbia lathyris L.

Euphorbiacées

Latex

Laurier commun

Laurus nobilis L.

Lauracées

Feuilles

Laurier des bois

Daphne laureola

Thymélacées

Ecorce de fruits

Lavande aspic

Lanvadula latifolia Medik.

Lamiacées

Sommités fleuries, HE

Menthe pouliot

Mentha pulegium L

Lamiacées

Tiges feuillées et HE

Menthe poivrée

Mentha X piperita

Lamiacées

Feuilles, sommités fleuries, HE

Orge

Hordeum vulgare L.

Poacées

Fruit

Peenyroyal USA

Hedeoma pulegioides L

Lamiacées

Tiges feuillées et HE

Rue

Ruta graveolens L.

Lamiacées

Sommités fleuries

Sabine

Juniperus sabina L.

Cupressacées

Jeune rameau, HE

Safran

Crocus sativus L.

Iridacées

Stigmate

Sophora

Sophora japonica L.

Fabacées

Bouton fleural

Tanaisie

Tanacetum vulgare L.

Astéracées

Sommité fleurie

Virbunum

Virbunum prunifolium L

Caprifoliacées

Ecorce tronc, branche

Viorne obier

Virbunum opulus L.

Caprifoliacées

Ecorce

Withania

Withania somnifera Dunal

Solanacées

Racine et feuilles

 

Tableau 6 : les plantes reconnues abortives

21

D'autres, telle la Réglisse, sont ocytociques (61)

Nom vernaculaire Nom scientifique Famille

Parties utilisées

Buis

Buxus sempervirens L.

Ericacées

Feuille

Bourse à pasteur

Capsella bursa pastoris L.

Brassicacées

Plante entière

Grémil

Lithospermum officinale L.

Borraginacées

Plante entière

Framboisier

Rubus idaeus L.

Rosacées

Feuille

Hydrastis

Hydrastis canadensis L.

Renonculacées

Racine

Genet à balai

Sarothamnus scoparius L.

Fabacées

Fleur

 

Tableau 7 : les plantes réputées ocytociques

En 2016, l'étude de Monji F Adaikan P Lau L Bin Said B Gong Y et. al. a montré l'effet utérotonique de l'Ananas, qui pourrait devenir un moyen de déclenchement (62).

Certaines plantes sont emménagogues (elles provoquent ou facilitent les règles) : Artemis vulgris L, famille des Astréracées ; Absinthe (Artemisia absinthium L), la Sabine (Juniperus sabinal L) et le Thuya (Thuya occidentalis) (61).

D'autres plantes sont oestrogéno-mimétiques : le Soja Glycine max Siebold et Zucc par exemple, ou encore le Saule blanc Salix alba L etc.

Certaines plantes passent la barrière placentaire, comme le Millepertuis Hypericum perforatum L, le Caféier Coffea sp, le Cacaoyer Camelia sinensis L ou encore le Fucus Fucus vesiculosus.

La Réglisse Glycyrrhiza glabra L., G. Inflata Bat., G. Uralensis Risch est contre-indiquée par l'EMA pendant la grossesse en raison de ses propriétés hypertensives, et aggravant les rétentions d'eau.

Enfin, relevons quelques plantes à alcaloïdes, toxiques pour la femme enceinte, mutagènes, et tératogènes.

Noms vernaculaire

Noms scientifiques

Familles

Parties utilisées

Chélidoine

Chelidonium majus L.

Papavéracées

Parties aériennes

Sanguinaire

Sanguinaria canadensis L

Papavéracées

Rhizomes

Genet à balai

Sarothammus scoaparius L.

Fabacées

Fleur

Hydrastis

Hydrastis canadensis L.

Renonculacées

Racine

Epine-vinette

Berberis vulgaris L.

Berbéridacées

Racine, aubier

Colchique

Colchicum autumnale L.

Liliacées

Fleur

Podophylle

Podophyllym peltatum

Berbéridacées

Rhizome, résine

 

Tableau 8: Plantes à alcaloïdes

A la Réunion, le témoignage des tisaneurs et des professionnels médicaux laissent comprendre que ceux-ci connaissent le potentiel toxique des plantes : « il y a des plantes pour les femmes enceintes, mais pas n'importe quoi, il faut faire attention chez la femme enceinte, néna des plantes il faut pas utiliser » (Franswa Tibère, tisaneur reconnu par l'APLAMEDOM) car certaines plantes sont « trop fortes ». Pendant la grossesse, il faut « protéger le bébé », on doit

22

surtout connaître quelle plante ne pas utiliser (Fabrice Thémyr, tisaneur). D'après Sergine Dijoux (compagne de JR Techer, tisaneur reconnu par l'APLAMEDOM), « on n'utilise aucune plante pour les femmes enceintes... ».

Plus spécifiquement à la Réunion, traditionnellement, on connait les plantes à éviter chez la femme enceinte et le nouveau-né (63) :

Indications Noms vernaculaires Noms scientifiques Autre : indications communes à la Réunion

ou dans d'autres pays, validation scientifiques...

Accélérer

l'accouchement en
ramollissant les tissus

zerbabouc Ageratum conyzoïdes*

(Asteraceae)

Utilisé comme purgatif à la Réunion et comme utéro-tonique au Cameroun, effets toxiques sur le foetus en fin de grossesse (30).

 

Propriétés abortives, vomitif

Bwa de maman*, Bois de Liège

Maillardia borbonica Duchartre (Moraceae)

Plantes utilisées comme abortifs aux temps de l'esclavage

Le bois de maman était utilisé au temps de l'esclavage pour la délivrance

 

Bois de Quivi, Petit Turraea casimiriana* Quivi*

 
 

« Empêcher une

grossesse », Abortif Emménagogue Contre

les refroidissements,
Accélérer

l'accouchement

Thym vert Thymus vulgaris*

 
 
 
 
 

Plantain Plantago major*

Empêche la montée de lait

Brède pariétaire Amaranthus spinosus Connue à Madagascar pour ses propriétés anti-

inflammatoires et astringentes mais doit être cuite car elle est toxique.

 

Brèdes Lastron Sonchus oleracus,

Sonchus asper

 

Citrouille Cucurbita pepo Liné*

Donne des coliques au nouveau-né

Brèdes chouchou Sechium edule

Brèdes Morel Solanum americanum

Mill.

Brèdes songe Colocasia esculenta

Margose Mormodica charantia

Bois de demoiselle Phyllantus casticum

Soy.Will

Emménagogue Fleurs jaunes Hypericum lanceolatum

Lam*

Relaxant, veinotonique, pour la circulation sanguine

Herbe d'Eugène Achyranthes aspera L Diurétique, laxatif, cicatrisant, anti

inflammatoire

 

Bois de joli coeur Pittosporum senacia Contre le diabète, l'hypertension, le

Putterl* refroidissement, stimule l'appétit

Jujubier Ziziphus jujuba* Anti-inflammatoire

Hibiscus Hibiscus boryanus Utilisé comme expectorant

Lilas d'inde Lagerstroemia indica Antifongique, antiviral, antiinflammatoire

Papaye (latex) Carica papaya Linné* Aide à la digestion

Tableau 9 : Les plantes contre-indiquées chez la femme enceinte ou allaitante et chez le nouveau-né selon les traditions réunionnaises

*plantes inscrites à la pharmacopée française, liste A ou B.

23

PARTIE II :

MATERIELS ET

METHODE

24

PARTIE II : MATERIELS ET METHODE

Rappel de la problématique, des objectifs, du but et des hypothèses

Ø Problématique

Quelles sont les pratiques des femmes pendant la grossesse et chez le nouveau-né en ce qui concerne l'usage de la phytothérapie à la Réunion ?

Ø Objectifs du mémoire :

L'objectif de ce mémoire est de faire un état des lieux des connaissances et pratiques des femmes vis-à-vis de la phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né à la Réunion.

Ø But du mémoire :

Il s'agira de sécuriser l'usage des plantes locales pendant la grossesse et chez le nouveau-né en établissant un outil d'informations pour les patientes et les soignants encore hésitants quant à l'usage des plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né.

Ø Hypothèses :

Nous partons de l'hypothèse suivante : quand les plantes sont utilisées, leur usage n'est pas sécuritaire. Le manque de connaissances entrave et démotive les pratiques de certaines femmes.

Présentation de l'étude

2.1 Type d'étude

Il s'agit d'une étude quantitative prospective descriptive, transversale et multicentrique qui

nous permet de préciser l'importance des pratiques en termes de fréquence, de qualité et de sécurité. Nous avons fait le choix d'un complément qualitatif afin d'apporter un éclairage sur les pratiques des femmes : les motivations des femmes, les sources des savoirs et les recettes utilisées.

2.2 Période et lieu de l'enquête

L'étude quantitative s'est déroulée de juin à septembre 2019. Pour avoir une meilleure représentativité des femmes enceintes et ayant accouché à la Réunion, elle a été menée dans plusieurs maternités, soit 6 sur les 8 de l'île. L'étude n'a été menée ni à Sainte Clotilde ni à MANAO, maternités pour lesquelles les autorisations d'enquête n'ont pas été accordées.

L'étude qualitative s'est déroulée de Décembre 2019 à Janvier 2020.

25

2.3 La population étudiée

Ø Critères d'inclusion et d'exclusion concernant l'étude quantitative

Ont été incluses des femmes enceintes et/ou mères de familles ayant accouché il y a, au plus 3 mois (pour rester dans le contexte sociétal actuel), natives ou résidant à la Réunion (pour rester dans le contexte de l'étude de la population locale).

Pour des raisons administratives : les mineures ont été exclues de l'étude. Pour des raisons morales, les femmes dont le foetus est mort in utéro ou à la naissance, et les femmes ayant eu de lourdes complications pendant leur grossesse (maladies génétiques, malformations) n'ont pas été interrogées.

Ø Critères d'inclusion et d'exclusion concernant le complément qualitatif

Ont été incluses les femmes ayant participé à l'étude quantitative qui ont un niveau de connaissances au sujet de l'usage des plantes médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-né supérieur à 4 /10 (Annexe 1). Ce score permet de recruter des femmes ayant estimé pouvoir nous renseigner sur l'usage des plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né.

Ont été exclues les femmes ayant refusé d'être recontactées et celles ayant déclaré avoir eu rarement recours aux plantes médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-né.

Ø L'échantillon :

Secteur

Nombre de naissances sur 4 mois (durée de

l'étude) (%)

Effectif théorique

Effectif réel

Sud

1636 (36,30)

129

129

Nord

1440 (31,40)

112

112

Ouest

956 (21,30)

76

75

Est

476 (11,00)

39

39

Total

4508 (100,00)

356

355

 

Tableau 10 : Calcul de la taille de l'échantillon de l'étude

Il y a 4508 naissances sur 4 mois. Un échantillon de 356 femmes, est considéré comme représentatif de la population avec un intervalle de confiance à 95 % et une marge d'erreur de p = 5 %. Le nombre de recrutement par secteur s'est fait en fonction du taux de naissance dans ces secteurs par rapport au taux de naissances total.

Ø Le mode de recrutement

Concernant l'étude quantitative, les patientes présentes dans les services de grossesses à haut risques et de suites de couches physiologiques et pathologiques (enceintes et accouchées) ont été recrutées de manière aléatoire, après vérification des critères d'inclusion auprès de la sage-

26

femme responsable. Le nombre de passage dans les maternités a été calculé en fonction des effectifs des femmes à interroger dans les différents secteurs. En moyenne, 7 passages par maternité ont été organisés sur 12 semaines, avec une durée de 4 à 6h par passage.

Concernant l'étude qualitative, un groupe de 10 femmes de tous âges (pour la diversité des informations) a été recruté au hasard parmi les femmes ayant participé à l'étude quantitative satisfaisant aux critères d'inclusion. 3 femmes n'étaient pas disponibles pendant la période d'étude, 2 ont refusé l'entretien et 1 ne s'est pas présenté à l'entretien. Uniquement quatre femmes ont donc pu être interrogées pour l'étude qualitative. Elles ont été recontactées, avec leur accord 3 à 6 mois après le recrutement en maternité (les numéros de téléphones ont été donnés par les femmes à l'enquêteur).

Ø Modalités d'administration de l'outil :

Nous avons fait le choix d'un questionnaire d'une durée moyenne de 12 minutes et administré par l'enquêteur en face à face, de manière à obtenir une exhaustivité des réponses aux questionnaires.

Concernant l'enquête qualitative, ont été réalisés des entretiens semi dirigés, dans des lieux publics convenus entre la femme et l'enquêteur. Ils ont duré entre quarante minutes et une heure. Des notes ont été prises et les entretiens ont été retranscrits après le rendez-vous car les enregistrements n'ont pas été autorisés par les femmes.

2.4 L'outil d'enquête

Ø Le questionnaire

Le questionnaire était composé de 101 questions au total. En moyenne, les femmes répondaient à 50 questions, en fonction des différents renvois (annexe 1). Des planches imagées des plantes les plus couramment utilisées à la Réunion, ont été mises à disposition des femmes pour répondre aux questions 17 à 38, 44 à 58 et 66. En effet, souvent les noms des plantes ne sont pas connus, mais les femmes peuvent les reconnaitre en photographie.

L'outil était composé des 4 items suivants : Item 1 : Le profil des utilisatrices :

Cet item regroupe plusieurs informations sur la femme : femme enceinte ou ayant accouché, le niveau de risque de la grossesse : normale ou pathologique, l'âge, la profession, le niveau d'étude, le lieu d'habitation et la motivation des femmes vis-à-vis de leurs pratiques et non pratiques.

27

Aucune étude à la Réunion n'a mis en évidence un profil type de femme ayant recours aux plantes médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-né. A l'échelle nationale, l'étude de D. COURRIER (40) et celle de E. RONGIER (39) qui traitent de l'automédication pendant la grossesse renseignent sur le profil des femmes qui y ont recours. Il s'agit de primipares et multipares du milieu rural ayant recours à l'automédication en dehors de la grossesse, entre 20 et 39 ans, ayant suivi des cours dans l'enseignement supérieur, actives pour la plupart et sans comportement addictif. La plupart pense que l'automédication est sans danger. Parmi ces femmes, 11 % ont recours à la phytothérapie. Il y a très peu de données concernant l'usage de la phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né. 87 % de la population (étude menée sur 300 personnes interrogées par J. DUTERTRE, dans sa thèse de médecine générale soutenue à l'île de la Réunion en 2011), ont recours à la phytothérapie. Parmi ces usagers, 83% sont des femmes, 18 % ont moins de 30 ans et près de la moitié ont entre 30 et 45 ans. La majorité des personnes a recours aux deux médecines traditionnelle et conventionnelle (7) (parmi les personnes prenant régulièrement un traitement).

Item 2 : Les connaissances des femmes concernant les plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né.

Cet item nous renseigne sur les connaissances des femmes concernant les plantes utilisables pendant la grossesse et chez le nouveau-né, leurs motifs d'utilisation, la durée d'utilisation, les doses utilisées, les effets indésirables et les plantes à éviter.

Dans la population générale, les indications les plus courantes relevées par J DUTERTRE sont : les symptômes grippaux, les troubles digestifs, le rafraichissement, la cicatrisation, le saisissement (7). Pendant la grossesse et chez le nouveau-né, les plantes sont utilisées à des fins préventives ou curatives contre : les nausées, vomissements, « refroidissement », insomnies et stress, accélération du travail, cicatrisation, coliques du nouveau-né, érythèmes fessiers, croutes de lait, ou « oppressement » d'après les études qualitatives de l'anthropologue L. POURCHEZ en 2001 (8).

57% des 60% de personnes qui pensent que les plantes peuvent interagir avec les médicaments, accordent un effet bénéfique à l'association médicaments/plantes selon l'étude de J.DUTERTRE (7). Certaines plantes sont contre-indiquées pendant la grossesse et l'allaitement : Zerbabouc Ageratum conyzoides, Bwa de maman Maillardia borbonica Duchartre Bois de Quivi Turraea casimiriana, Thym vert Thymus officinalis, Romarin Rosmarinus officinalis, Géranium , Benjouin, Margose Momordica charantia (8), Fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam, Herbe d'Eugène Achyranthes aspera, Bois de joli coeur Pittosporum senacia, Jujubier Ziziphus mauritiana, Hibiscus Hibiscus rosa sinensis, Lilas

28

d'inde Lagerstroemia indica, Papaye Carica Papaya (latex) (63), Cannelle (le gros Cannelle) Cinnamomum verum. Nous avons recensé les plantes les plus utilisées dans la population générale, recensées par J DUTERTRE, ainsi que celles utilisées traditionnellement pendant la grossesse et chez le nouveau-né décrites par L. POURCHEZ (8) , par Kakouk, tisaneur (56) , Roger LAVERGNE (55) et Jean Louis LONGUEFOSSE (64). Notre étude actualise ces données selon les connaissances des femmes.

Item 3 : Les pratiques des femmes pendant la grossesse et chez le nouveau-né :

Dans cet item, il est question d'étudier les motivations des femmes, la nature des plantes utilisées, les affections traitées, les formes utilisées, les quantités et durées conseillées, les périodes d'utilisation possibles et leurs provenances.

La motivation des femmes : Certaines études, menées au niveau international soulignent que les femmes sont soucieuses de mener une grossesse la plus naturelle possible et voient souvent les médecines complémentaires comme une alternative au système biomédical (65). Elles sont à la recherche d'une médecine holistique et d'un soutien pendant leur grossesse (66). D'après L.POURCHEZ, à la Réunion, les femmes ont recours aux plantes par prévention, et pour traiter divers maux de la grossesse et affections du nouveau-né souvent sans équivalence dans la médecine conventionnelle (8). De plus, l'usage des plantes est un indice d'intégration familiale et une histoire de femmes (54).

La nature des plantes utilisées : Les professionnels médicaux sont dans l'ignorance des pratiques (9). Or, d'après l'OMS : « le savoir et les qualifications du praticien influent directement sur la sécurité du patient ». Il existe des risques liés à l'utilisation de produits de qualité médiocre et au manque de qualification des praticiens. De plus, dans plusieurs cultures, comme à la Réunion, la transmission des connaissances en matière de médecine traditionnelle se fait oralement. L'OMS préconise alors que chaque Etat réfléchisse à sa propre situation. Il faut donc prendre connaissance des pratiques.

La provenance des plantes : A la Réunion, la majorité des usagers utilise des plantes de leur jardin ou de leur famille. D'autres, dans une moindre mesure se tournent vers le marché forain, les amis, la nature puis le tisaneur, la pharmacie et enfin internet.

Item 4 : Les effets bénéfiques ou indésirables constatés par les femmes.

D'après le centre antipoison français, près de 5 % des intoxications recensées sont des intoxications par les plantes. Nous n'avons pas retrouvé de données concernant les plantes utilisées pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Notre étude a cherché à corréler des effets indésirables récurrents avec l'utilisation des plantes.

Ø 29

La grille d'entretien

Le complément qualitatif a permis de découvrir, comprendre et préciser les pratiques de certaines femmes réunionnaises concernant leur usage des plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Il s'est axé autour de trois items venant compléter ceux de l'étude quantitative, à savoir : les sources de motivation des femmes, les sources de leurs savoir et la notion de sécurité (identification des plantes et leurs indications).

Item 1 : Les sources de motivation des femmes concernant leurs usages des plantes médicinales

L'utilisation des plantes à la Réunion est culturelle, traditionnelle, familiale et concerne tout le parcours de soin. Les femmes ont recours aux plantes par prévention, et traitement contre les divers maux de la grossesse et affections du nouveau-né souvent sans équivalence dans la médecine conventionnelle (8). Selon J Dutertre, les maux communs (symptômes grippaux, troubles digestifs etc.) ne justifient pas une consultation chez le médecin (7). De plus, les femmes souhaitent des soins plus naturels. Afin de contextualiser les pratiques et de mieux les comprendre, l'OMS préconise d'étudier les motivations des usages (3).

Item 2 : Les sources des savoirs des femmes concernant les plantes médicinales chez la femme enceinte et le nouveau-né

A la Réunion, la transmission des connaissances en matière de médecine traditionnelle se fait oralement, par la famille ou la belle famille (54). D'après l'OMS : « le savoir et les qualifications du praticien influent directement sur la sécurité du patient. » et il existe des risques liés à une information trompeuse ou non fiable. L'organisation préconise alors d'approfondir les connaissances actuelles concernant les savoirs traditionnels (3).

Item 3 : Notion de sécurité : identification des plantes et des indications pendant la grossesse et chez le nouveau-né :

Les utilisations sont diverses, les plantes sont utilisées à des fins préventives ou curatives contre : les nausées, les vomissements, le refroidissement, l'accélération du travail, la cicatrisation, coliques du nouveau-né, les insomnies etc (8). L'OMS préconise d'identifier et de mieux comprendre les formes des médecines complémentaires (3).

2.5 Limites et biais

Cette étude présente quelques limites. Nous avons fait le choix de ne pas étudier l'aromathérapie qui constitue un domaine à part entière de la médecine complémentaire. Nous pouvons de plus trouver dans cette étude, un biais de mémorisation et de déclaration. Les

30

femmes doivent se rappeler des traitements qu'elles ont pris il y a quelques mois parfois. Par ailleurs, elles ne sont pas obligées de répondre précisément aux questions. Nous pouvons par ailleurs envisager un biais d'enquêteur puisque l'étude a été menée lors d'entretiens en face à face.

2.6 Exploitation des données

Les données ont été recueillies à partir du logiciel Sphinx. Elles ont été transférées sur Excel puis exploitées par Excel et Epi Info.

Ø Tests statistiques

Des régressions linéaires ont été utilisées pour les croisements de variables numériques. Des tests d'Anova ont été utilisés pour croiser les variables qualitatives et quantitatives. Ces outils permettent en effet d'établir une relation entre plusieurs variables, et l'influence d'un facteur étudié sur un autre. Pour ces tests nous estimons qu'il y a une significativité lorsque p<0,05.

Une analyse de contenu de type analyse de champ lexical a été réalisée pour l'étude qualitative.

Ø Ajustements de l'outil d'enquête qualitative :

Une modalité a été rajoutée à la question numéro 14 : « ça dépend de la plante et du terme de la grossesse », réponse qui revenait très régulièrement.

Ø Recodages

Certaines variables ont été recodées ou regroupées pour faciliter le traitement des données. Ainsi la question ouverte numéro 66 : « Indications et pratiques » a été modifié en un groupe de questions à choix multiples, comprenant la nature des plantes utilisées, les indications, et la posologie. La question sur la parité, question ouverte, a été modifiée en question fermée numérique, et les modalités ont été regroupées en « 0 », « 1 », « 2 » et « plus de 3 ».

Des regroupements de modalités ont dû être effectués pour pouvoir mieux traiter les données. Ainsi, à la question 2, les modalités : « artisan, commerçant, chef d'entreprise » et « agriculteur » ont été regroupées en « professions indépendantes ». Les âges ont été regroupés par tranches « moins de 21 ans », « entre 21 et 27 ans », « entre 28 et 34 ans » et « plus de 35 ans ». Les modalités concernant le niveau d'étude ont été simplifiées « enseignement supérieur » et « lycée et niveau inférieur »

31

PARTIE III :

RESULTATS ET

DISCUSSIONS

32

PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS

Présentation des résultats

1.1 Caractéristiques de l'échantillon étudié

L'échantillon est composé de 355 femmes, dont 325 accouchées.

Modalités de réponse (%) Effectifs

Lieu de résidence (n=355) Dans les écarts 62,50 (222)

En ville 37,50 (133)

Total 100,00 (355)

Zone de résidence (n=355) Sud 37,46 (133)

Ouest 22,25 (79)

 

Nord 21,97 (78)

Est 18,32 (65)

 

Total 100,00 (355)

Age (n=355) Moins de 20 3,10 (11)

De 20 à 23 13,80 (49)

De 24 à 27 20,80 (74)

 

De 28 à 31 23,70 (84)

De 32 à 35 21,70 (77)

 

36 et plus 16,90 (60)

Total 100,00 (355)

Niveau d'étude (n=355) Lycée ou niveau inférieur 54 ,10 (192)

Enseignement supérieur 45,90 (163)

 

Total 100,00 (355)

Profession (n=355) Employée 20,60 (73)

Profession intermédiaire 18,30 (65)

Cadre 2,30 (8)

 

Etudiant 3,90 (14)

Profession indépendante 0,60 (2)

 

Sans 54,30 (193)

Total 100,00 (355)

Parité (n=355) 0 4,79 (17)

1 35,49 (126)

2 31,27 (111)

3 et plus 28,45 (101)

 

Total 100,00 (355)

Pathologie de grossesse (n=355) Oui 35,77 (127)

Non 64,23 (228)

Total 100,00 (355)

Tableau 11 : Caractéristiques de l'échantillon étudié (n = 355)

Les 2/3 de l'échantillon étudié déclarent habiter dans les écarts. L'âge moyen de l'échantillon étudié est de 29,58 ans, avec un écart type de 5,77, un âge minimum de 18 ans et un âge maximum de 44 ans. 54,30% de l'échantillon déclarent être sans emploi. Dans cet échantillon, il y a en moyenne 2,03 enfants par femme. Environ 2/3 des femmes interrogées déclarent ne pas avoir eu de pathologie pendant la grossesse.

33

Modalité de réponse % (Effectif)

Voie d'accouchement (n=325) Voie basse 83,40 (271)

Césarienne 16,60 (54)

Total 325,00 (100)

Durée du travail (n=325) Moins de 1h 8,31 (27)

1 à 3h 26,46 (86)

 

4 à 5h 11,08 (36)

6 à 9h 22,77 (74)

 

10h et plus 31,38 (102)

Total 100,00 (325)

Tableau 12 : Caractéristiques de l'accouchement des femmes de l'échantillon ayant
accouché (n=325)

La majorité des femmes déclare avoir accouché par voie basse. La durée moyenne du travail a été de 8 heures.

1.2 Les connaissances des femmes

1.2.1 Le niveau de connaissances des femmes

Pour faciliter le traitement des résultats, les modalités ont été recodées de la manière suivante :

1 : aucune connaissance

2-3 : très faible niveau de connaissances

4-5 : faible niveau de connaissances

6 : niveau de connaissances moyen

7-8 : bon niveau de connaissances

9 -10 : très bon niveau de connaissances

41,10%

aucune très faible faible moyen bon très bon

connaissance

Niveau de connaissances

Proportions de citations

3,70%

2% 2,20%

16,30%

34,70%

Figure 1 : Répartition des femmes selon leur niveau de connaissances concernant la
phytothérapie chez la femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né (n=355)

92,10% de l'échantillon estiment avoir un faible, très faible niveau de connaissances, voire aucune connaissance vis-à-vis des plantes médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-

34

né. 58,90 % de l'échantillon (soit 209 femmes) déclarent avoir un niveau de connaissances non nul.

En moyenne, les femmes estiment avoir un niveau de connaissances de 2,57 / 10 soit un très faible niveau de connaissance. L'écart type est de 2,03.

Des tests d'Anova, nous ont permis de dégager des tendances concernant les facteurs influençant les connaissances des femmes vis-à-vis de l'usage des plantes et la maternité. Ainsi, de manière non significative, les femmes de plus de 36 ans (p=0,59), ayant plus de 3 enfants (p=0,08), sans profession (p=0,68) et ayant un niveau d'étude inférieur ou égal au secondaire (p=0,22) estiment avoir plus de connaissances. Les femmes résidant en ville (p=0,31) et dans le Nord et l'Est (p=0,47) de l'île estiment avoir plus de connaissances (Annexe 2).

1.2.2 Connaissances des femmes à propos des plantes chez la femme enceinte ou allaitante et chez le nouveau-né.

Pour rappel, cette sous population comporte 209 femmes.

355 femmes interrogées

209 ont des connaissances sur l'usage des plantes chez la femme enceinte ou allaitante et chez

le nouveau-né

146 : aucune connaissance sur l'usage des plantes chez la femme enceinte ou allaitante et le

nouveau-né

Figure 2 : Flux des femmes interrogées selon leurs connaissances sur les plantes médicinales chez
la femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né

90,90%

Pourcentage

 

6,20%

 

2,90%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Uniquement certaines Aucune plante médicinale Toutes les plantes

plantes médicinales médicinales

Modalités de réponse

Nous avons cherché à savoir si toutes les plantes étaient utilisables.

Figure 3 : Répartition des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant
l'usage des plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante (n = 209)

35

93,80% des femmes qui estiment avoir un niveau de connaissances (soit 196 femmes sur 209) déclarent que l'usage des plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante est possible. 90,90%, soit 190 femmes, estiment qu'uniquement certaines plantes sont utilisables.

Nous avons cherché à savoir, parmi les femmes qui estiment que l'usage des plantes est possible, les caractéristiques et les effets des plantes utilisables. Pour rappel, dans cette sous population, il y a 196 femmes. Plusieurs réponses ont été admises pour les questions suivantes.

355 femmes interrogées

146 : aucune connaissance sur l'usage des plantes chez la

209 ont des connaissances sur l'usage des plantes chez la

6 :Toutes le plantes sont utilisables

femme enceinte et allaitante et chez le nouveau-né

femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né

190 : uniquement certaines plantes sont utilisables

13 : Aucune plante n'est utiisable

Figure 4 : Flux des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant l'usage des
plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante

Modalités de réponses %(Effectifs)

Période d'utilisation (n=196) De 0 à 3 mois de grossesse 5,10 (10)

De 3 à 6 mois de grossesse 6,12 (12)

De 6 à 9 mois de grossesse 9,69 (19)

 

Pendant toute la grossesse 34,18 (67)

Après l'accouchement 31,12 (61)

 

Pendant l'allaitement 33,67 (66)

Ça dépend de la plante et du terme de la grossesse

45,91 (90)

 

Je ne sais pas 18,88 (37)

Situations à éviter (n=196) En cas d'hypertension chez la femme 42,35 (83)

En cas de diabète chez la femme 33,67 (66)

En cas de maladie rénale chez la femme 33,16 (65)

 

Jamais 22,96 (45)

Autre 12,24 (24)

 

Je ne sais pas 34,18 (67)

Dangerosité des plantes (n=196) Peuvent être dangereuses selon leur

nature ou dans le cas de certaines associations

91,32 (179)

Peuvent être dangereuses à certaines doses

77,04 (151)

 

Ne sont pas dangereuses pour la femme enceinte et/ou allaitante

1,53 (3)

 

Effets des plantes (n=196) Des avortements 68,40 (141)

Une meilleure santé pour la mère et le bébé

60,70 (125)

 

Des retards de croissances du bébé 40,30 (83)

Autre 5,30 (11)

 

Je ne sais pas 20,40 (40)

Tableau 13 : Répartition des femmes selon leurs connaissances concernant les
caractéristiques et les effets des plantes utilisables chez la femme enceinte ou allaitante

(n=196)

45,91% des femmes estiment que la période d'utilisation de la plante dépend de la nature de la
plante et du terme de la grossesse. 20,40% des femmes ne connaissent pas les effets des plantes

36

médicinales chez la femme enceinte. 34,18% des femmes déclarent ne pas savoir dans quelles situations éviter les plantes. Selon les femmes, la dangerosité est liée à la dose consommée (77,04%), et à leur nature ou leurs associations (91,32%). L'avortement est le principal risque cité (68,40%). Les bienfaits des plantes sont cités dans sensiblement les mêmes proportions (60,70%).

1.2.3 Les plantes à éviter selon les femmes

Pour rappel, cette sous population comporte 190 femmes. Plusieurs réponses sont admises.

355 femmes interrogées

146 : aucune connaissance sur l'usage des plantes chez la

209 ont des connaissances sur l'usage des plantes chez la

6 :Toutes le plantes sont utilisables

femme enceinte et allaitante et chez le nouveau-né

femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né

190 : uniquement certaines plantes sont utilisables

13 : Aucune plante n'est utiisable

Figure 5 : Flux des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant les plantes
médicinales utilisables chez la femme enceinte ou allaitante

Benjoin (Carambole marron)

Bois de Quivi (ti Quivi-bois de café marron)

Herbe d'Eugène (herbe Zinde, Queue de rat)

Bois de joli coeur (Bois carotte-Bois mangue marron)

Bwa de maman

Lilas d'inde (Ti goyavier fleur)

Jujubier

Citrouille

 
 
 
 
 

36,40%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

36,40%

 

Pourcentage de femmes

Plantes à éviter

Figure 6 : Répartition des femmes selon leurs connaissances sur les plantes toxiques pendant la
grossesse selon les femmes (n= 190)

Parmi les femmes ayant déclaré qu'uniquement certaines plantes sont utilisables chez la femme enceinte ou qui allaite, nous avons cherché lesquelles étaient selon elles, à éviter. Ainsi, elles citent principalement le thym vert Thymus vulgaris (36,40%), l'ananas Ananas comosus (19,90%) et les fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam (14,60%).On note par le biais de l'étude qualitative, que certaines plantes sont contre-indiquées pendant la grossesse car elles seraient « trop fortes » selon 2 femmes sur les 4 interrogées. Par ailleurs, il y a certaines contre-indications : l'usage du Gingembre Zingiber officinalis est à éviter si la femme a des hémorroïdes par exemple.

37

E4 (femme au foyer de 36 ans, habitant dans les écart de l'Est de l'île, ayant accouché de son 2e enfant, accompagnée de son mari) : « nou la pas pris grand-chose. Comme na des plantes lé trop forts ou voi [...] Ah mais gingembre i prend pas si la femme na des hémorroïdes » (On n'a pas préparé grand-chose puisqu'il y a des plantes qui sont trop fortes [...] La femme ne doit pas consommer de Gingembre si elle a des hémorroïdes).

1.2.4 Les plantes et les indications

Pour rappel, 196 femmes sont concernées par cette question. Plusieurs réponses sont admises.

80 70 60 50 40 30 20 10

0

11 9

4

56

14

51

13

6

70

10

61

71

6 5

1 0

67 65

10

5

44

42

29

10

6

33

2

31

62

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ayapana
(Yapana)

Cannelle

Citron Framboisier Gingembre Romarin

plantes

Thym

Verveine
citronnelle

 

Maux de tete, stress N/V Rhume grippe fièvre Masque de grossesse Accelerer le travail

Nombre de femmes

Figure 7: Les plantes et leurs indications chez la femme enceinte ou allaitante selon les

femmes (n=196)

N/V = nausées et vomissements

Parmi les femmes ayant déclaré que l'usage des plantes chez la femme enceinte et allaitante est possible, 51 femmes déclarent que l'Ayapana Eupatorium triplinerve peut être utilisée contre les troubles digestifs à type de nausées et vomissements. 65 citent le Gingembre Zingiber officinalis pour la même indication.

De la même façon contre les symptômes grippaux, plusieurs plantes peuvent être utilisées selon les femmes : 70 femmes déclarent que la Cannelle Cinnamomum cassia peut être efficace, 62 citent la Verveine Citronnelle Alosya triphylla à cet effet ; 61 femmes citent le citron pour les mêmes bénéfices.

Pour déclencher ou accélérer le travail le Framboisier Rubus idaeus est cité par 67 femmes. 71 femmes citent le citron pour les mêmes bénéfices.

Pour les masques de grossesse, l'Aloès Aloe vera est cité par 56 femmes.

38

1.2.5 Connaissances des femmes concernant l'usage des plantes chez le nouveau-né Pour rappel, cette sous population comporte 209 femmes.

Ø Les plantes utilisables et leurs indications selon les femmes

52,60%

Aucune plante médicinale Uniquement certaines plantes Toutes les plantes médicinales

médicinales

Pourcentages

46,90%

0,50%

Plantes utilisables chez le nouveau-né

Figure 8 : Répartition des femmes selon leurs connaissances sur les plantes utilisables chez le nouveau-né (n=209)

47,40% des femmes ayant déclaré avoir un niveau de connaissance concernant les plantes médicinales et la maternité (soit 99 femmes sur 209), estiment que l'utilisation des plantes chez le nouveau-né est possible.

Ces 99 femmes nous renseignent sur les plantes connues. Plusieurs réponses sont admises pour les questions suivantes :

Modalités de réponses %(Effectifs)

 

Oppressement (n=99) Le Géranium 10,10 (10)

Le Jean Robert 2,00 (2)

Le Zerb tombé 1,00 (1)

La Datura 0,00 (0)

Autre 19,20 (19)

Aucune plante 2,00 (20)

 

Je ne sais pas quelle plante utiliser 71,70 (71)

Jaunisse (n=99) La Barb maïs 13,10 (13)

Le Betel marron 6,10 (6)

 

Aucune plante 0,00 (0)

Autre 5,10 (5)

 

Je ne sais pas quelle plante utiliser 78,80 (78)

Coliques (n=99) Lanis 47,50 (47)

Ayapana 34,30 (34)

Tisane tiloc 13,10 (13)

Betel marron 4,00 (4)

 

Goyave marron (change écorce) 2,00 (2)

Liane jaune 2,00 (2)

 

Aucune plante 1,00 (1)

Autre 21,20 (21)

 

Je ne sais pas quelle plante utiliser 25,30 (25)

Modalités de réponses %(Effectifs)

39

Erythèmes (n=99)

Matricaire (camomille zoizo, camomille balais,

herbe blanche) 10,10 (10)

Tea-tree 6,10 (6)

Liane d'olive (liane de lait, liane ouate) 6,10 (6)

Consoude 2,00 (2)

 

Aucune plante 2,00 (2)

Autre 12,10 (12)

 

Je ne sais pas 70,70 (70)

Tanbav (n=99) Coeur de pêche 17,20 (17)

Col-col (guérit-vite, zerbe saint paul) 10,10 (10)

 

Lanis 10,10 (10)

Ayapana (Yapana) 9,10 (9)

 

Pok-pok 8,10 (8)

Camomille (Matriaire, camomille zoizo) 8,10 (8)

Bleuette 3,00 (3)

Bois d'Osto (boi losto-bois d'oiseau) 2,00 (2)

Aucune plante 0,00 (0)

Autre 15,20 (15)

Je ne sais pas quelle plante utiliser 61,60 (61)

Purge (n=99) L'huile de Ricin 37,40 (37)

Le zerbabouc 6,10 (6)

Le Zerb a ver 6,10 (6)

Le Goyavier 3,00 (3)

Autre 22,20 (22)

Aucune plante 5,10 (5)

 

Je ne sais pas quelle plante utiliser 41,40 (41)

Croûtes de lait (n=99) La Brisée ou la Mélisse de calme 6,10 (6)

La liane d'olive (liane de lait, liane ouate) 3,00 (3)

Aucune plante 1,00 (1)

Autre 26,30 (26)

Je ne sais pas quelle plante utiliser 64,60 (64)

 

Tableau 14 : Les indications possibles en fonction des principaux maux du nouveau-né
selon les femmes interrogées (n=99)

Parmi les 99 femmes qui déclarent que certaines plantes sont utilisables chez le nouveau-né, la majorité ne sait pas quelle plante utiliser pour les principales indications chez le nouveau-né.

Les indications pour lesquelles les femmes ont le plus de connaissances sont : les coliques, le tanbav et la purge. Lanis Foeniculum dulce contre les coliques est citée par 47,50% des femmes. 34,30% citent l'Ayapana Eupatorium triplinerve à cet effet. 37,40% femmes ont cité l'huile Ricin Ricinus communis pour purger le nouveau-né.

40

1.2.6 Sources des savoirs des femmes

Pour rappel, cette sous population comporte 209 femmes. Plusieurs réponses sont admises.

9,20% 7,30%

De votre famille (mère,
grand-mère, belle-famille...)

internet, presse, livres des médecins des tisaneurs

Source des conseils reçus

 

91,70%

Pourcentages

 

40,30%

 
 

Figure 9 : Répartition des femmes de l'échantillon en fonction de leurs sources de savoirs

(n=209)

La majorité des femmes déclare que leurs connaissances leur viennent de leurs familles. Parmi les sources, 1 femme sur 4 a eu recours à un tisaneur :

E1 (femme au foyer de 26 ans, résidant en ville, dans le Nord de l'île et ayant accouché de son 4e enfant « C'est mes parents surtout, eux ils connaissent deux ou trois choses après, les soeurs aussi, mais moins. Mais c'est des choses qu'on connaît dans la famille ».

E4 : « Ben le dimanche mi regarde « le monsieur à lunettes sur RFO » (Raymond Lucas), et nou appren, après nous suiv ses conseils » (Le dimanche, je regarde le monsieur avec des lunettes sur RFO (une télé locale), on apprend, et on suit ses conseils)

41

1.3 Les pratiques

1.3.1 Les pratiques des femmes pendant la grossesse

Ø Fréquence d'usage des plantes

9,40%

Pourcentages

30,10%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

66,80%

30,10%

20,70% 19,90% 19,10%

3,90%

Jamais Rarement Occasionnellement Souvent

Fréquences d'usage

Fréquence d'usage hors grossesse Fréquence d'usage pendant la grossesse

Figure 10 : Répartition des femmes selon leurs fréquences d'usage des plantes médicinales hors grossesse et pendant la grossesse (n=355)

33,20 % (soit un effectif de 118) des femmes de l'échantillon ont eu recours aux plantes pendant leur grossesse.

Il y a une régression des pratiques pendant la grossesse. 23,90 % des femmes ont occasionnellement à souvent recours aux plantes médicinales pendant la grossesse, contre 49,20% en dehors de la grossesse et du post-partum, pour une même population étudiée.

Par ailleurs, grâce à des régressions linéaires, nous avons mis en évidence l'influence de plusieurs facteurs sur l'usage des plantes pendant la grossesse :

- l'usage des plantes hors grossesse influence l'usage pendant la grossesse : plus les

femmes utilisent les plantes hors grossesse, plus elles utilisent les plantes pendant la grossesse (p=0,00 et r2=0,19).

- le niveau de connaissances des femmes influence leurs usages des plantes pendant la

grossesse : plus les femmes estiment avoir de connaissances, plus elles utilisent les plantes

(p=0,00 et r2=0,07).

De plus, par le biais de tests d'Anova, nous avons constaté plusieurs tendances, sans que les résultats ne soient significatifs. Ainsi, nous constatons que l'usage des plantes se fait plus

42

souvent chez les multipares (p=0,86), de 36 ans et plus (p=0,49), ayant un niveau scolaire supérieur au secondaire (p=0,17) et ayant une activité professionnelle (p=0,45). Les usages se font en plus grande proportion dans l'Est de l'île (p=0,34), et dans les écarts (p=0,27) (Annexe3).

Ø La période d'utilisation des plantes pendant la grossesse

355 femmes interrogées

118 ont eu un usage des plantes

237 n'ont eu aucun usage des

plantes

Figure 11 : Flux des femmes de l'échantillon selon leurs usages des plantes pendant la

grossesse

Pour rappel , cette sous population comporte 118 femmes. Plusieurs réponses étaient acceptées pour cette question.

60,17%

Pourcentage de femmes

24,58%

 

20,33%

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1er trimestre 2e trimestre 3e trimestre je ne sais plus

Période d'utilisation

 

21,19%

 
 

Figure 12 : Répartition des femmes selon la période d'utilisation des plantes pendant la
grossesse (n=118)

La fréquence d'utilisation des plantes est plus importante au 3e trimestre de la grossesse.

Ø Les formes des plantes utilisées par les femmes Plusieurs réponses sont acceptées.

 

Pourcentage de femmes

 

tisane

93,20%

 
 

cataplasme

5,10%

 
 
 

2,60%

 

autre

1,70%

 

huile

1,70%

 

pommade

0,90%

 

spray

0,90%

 

gélule ou comprimé

0,90%

 

lait

0,00%

 

huile essentielle

0,00%

 
 

Formes des traitements

43

Figure 13 : Répartition des femmes de l'échantillon selon la forme des traitements pris
pendant la grossesse (n=118)

Les plantes sont utilisées sous forme de tisane dans la majorité des cas.

Selon les résultats de l'étude qualitative, les préparations des tisanes se font dans 1 litre à 1,5 litres d'eau pour la totalité des femmes, en infusion ou en décoction, selon les préparations. La posologie est dépendante des femmes : cela peut se faire avec 2 à 5 feuilles pour la moitié des femmes interrogées, avec une « une petite poignée » pour l'autre moitié des femmes.

E1 « Pour l'Ayapana par exemple, c'est 3 jours pour les maux de ventre, et à la soif, mais pas trop non plus. Il faut prendre 3 à 5 feuilles, écraser, enfin couper, et faire bouillir »

E4 « Et ben pour les nausées i fo faire bouillir un tite poignée dans 1L d'eau ».

Ø La durée du traitement pris par les femmes

40,70%

cure de plus de 3 cure de 3 jours 1 prise cure de 2 jours

jours

Durée du traitement

22,90% 21,20%

Pourcentage de femmes

 
 

15,20%

Figure 14 : Répartition des femmes de l'échantillon selon la durée du traitement pris pendant la grossesse (n=118)

59,30 % des femmes ont pris un traitement pendant moins de 3 jours.

44

La durée de 3 jours est retenue, à l'exception d'un entretien où elle est d'une semaine.

E1 Pour l'Ayapana par exemple, c'est 3 jours pour les maux de ventre », « 3 jours à peu près. Le soir et le matin ».

E4Et ben pour les nausées i fo faire bouillir un tite poignée dans 1L d'eau et boire 3 jours jusqu'à 1 semaine pas plus » (Pour les nausées, on fait bouillir une petite poignée dans un litre d'eau et on le boit pendant 3 jours à une semaine, pas plus.)

Ø Indications les plus fréquemment citées par les femmes ayant eu recours aux plantes

Plusieurs réponses sont admises pour cette question.

troubles digestifs déclencher ou accéler le travail grippe et fièvre stress nettoyer le sang diabète problèmes de peau je ne sais plus Autres

Indications

Pourcentages de femmes

29,90%

27,40%

24,80%

6,80%

5,10%

4,30%

5,10%

8,50%

14,50%

Figure 15 : Répartition des femmes selon les principales indications des usages des plantes pendant la grossesse (n=118)

Les plantes sont plus fréquemment utilisées chez la femme enceinte pour des troubles digestifs, pour déclencher ou accélérer le travail ; ou encore pour lutter contre les symptômes grippaux.

Ø Nature des plantes les plus utilisées par les femmes Plusieurs réponses sont admises.

Aloes

Bissap

col col

Verveine citronnelle

Verveine

graines de lin

barb mais

margose

Framboisier

Pourcentage de femmes

 
 
 
 

19,70%

 
 

17,10%

 
 

12,80%

 
 

12,00%

11,10%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14,50%

 
 

14,50%

 

Plantes utilisées

45

Figure 16 : Répartition des femmes selon la nature des plantes utilisées pendant la
grossesse (n=118)

Le Framboisier Rubus idaeus, l'Ayapana Eupatorium triplinerve, la Citronnelle Cinnamomum cassia et la Cannelle Cinnamomum cassia sont les plantes les plus utilisées.

Ø La nature des plantes utilisées par les femmes, associée à leurs indications Plusieurs réponses sont acceptées.

0 0

0

0 0

0 1 0

19

23

12

8

9

9

5

2 2 2

1 1 1

0 0

Effectifs

1

Framboisier Citron Gingembre Ayapana Cannelle Citronnelle

Plantes

Troubles digestifs Déclencher le travail Grippes - fièvre Stress

Figure 17 : Répartition des femmes selon les remèdes utilisés pendant la grossesse (n=118)

Le Framboisier Rubus idaeus a été utilisé par 23 femmes pour déclencher le travail. Chez les femmes y ayant eu recours, la durée moyenne du travail a été de 8 heures.

46

L'Ayapana Eupatorium triplinerve est cité le plus souvent contre les troubles digestifs.

Les entretiens font ressortir l'hétérogénéité des pratiques et recettes. En effet, chaque femme a des pratiques différentes.

Indications Plantes Préparations

Déclencher le

travail

Safran Cucurma longa

Racines de cumin Cuminum cyminum

E4 : « Pendant la grossesse nou la pas trop utilisé, sauf safran et cumin pour déclencher [...] On prend les racines, on fait bouillir dans 1 litre d'eau, on boit à la soif quand les contractions commencent » Pendant la grossesse, on n'a pas trop utilisé de plantes, sauf le safran le cumin pour déclencher le travail [...] On porte les racines à ébullition dans 1 litre d'eau et le boit à la soif dès le début des contractions

 

Troubles digestifs

Ayapana E1 :« Pour l'Ayapana par exemple, c'est 3 jours pour les maux

Eupatoriumtriplinerve de ventre, et à la soif, mais pas trop non plus. Il faut prendre 3 à

5 feuilles, écraser, enfin couper, et faire bouillir. »

Cannelle Cinamomum verum, Gingembre Zingiber officinale, Citronnelle Cymbopogon citratus

E4 : « Mais sinon pendant la grossesse à part un peu de gingembre, cannelle, citronnelle pour les nausées, et camomille pour calmer les nerfs, nou la pas pris grand-chose [...] Et ben pour les nausées i fo faire bouillir un tite poignée dans 1L d'eau » Pendant la grossesse on n'a juste utilisé du Gingembre, de la Cannelle, de la Citronnelle pour les nausées et de la Camomille pour la nervosité. A part ça on n'a pas utilisé grand-chose de plus. [...] Pour les nausées, il faut porter à ébullition « une poignée de Cannelle, Gingembre, Citronnelle » dans 1 litre d'eau

 

Gingembre Zingiber

Symptômes grippaux

E2 (femme de 26 ans, au chômage, habitant en ville dans le sud

officinalis de l'ïle, ayant accouché de son 3e enfant) : « Par exemple pour la grippe, ma mamie la fé du sirop de gingembre pour moi [...] » Par exemple, contre le grippe, ma grand-mère m'a préparé du sirop de Gingembre

Citronnelle Cymbopogon E2 : « [...] et pour la verveine citronnelle, c'est comme un thé, il

citratus faut faire bouillir l'eau et mettre deux ou trois feuilles dedans

après ».

Cicatrisation et courbatures après l'accouchement

Patataduran Ipomoea

pes-caprae

E4 :« Après na aussi les grandes lianes coté la mer là : patataduran. Moins la prépar ca pour elle la. Il faut boire après l'accouchement pour cicatriser et pour les courbatures » Après il y a aussi les grandes lianes au bord de la mer : patataduran. Je lui ai préparé ça. Il faut le boire après l'accouchement pour cicatriser et contre les courbatures.

Stress, nervosité Camomille E4 : « [...] camomille pour calmer les nerfs. [...] i fo faire

bouillir un tite poignée dans 1L d'eau et boire 3 jours jusqu'à 1 semaine pas plus. Et la Camomille i fo faire pareil »

 

« Nettoyer le Betel marron Pipper spp E3 (femme de 30 ans au chômage, résidant dans les écarts dans le

sang » sud du l'île, ayant accouché de son 3e enfant, après une grossesse
d'évolution normale) : « Ben moi j'ai utilisé le Betel marron pour

nettoyer le sang »

Leucorrhées Jean Robert Euphorbia E3 :« [...]Jean Robert pour les pertes blanches vers la fin de

hirta grossesse mais je sais plus trop quand [...]Mais Jean Robert

c'est en bain hein »

 

Tableau 15 : Remèdes cités lors des entretiens

47

1.3.2 Usage des plantes médicinales chez le nouveau-né

Ø Fréquence d'usage des plantes chez les nouveau-nés

83,94%

 
 
 

9,57%

 
 
 
 

4,79%

1,70%

jamais occasionnellement

rarement

souvent

 

Fréquences d'utilisation

Pourcentages

Figure 18 :Répartition des femmes selon la fréquence d'usage des plantes médicinales chez le nouveau-né (n=355)

16,06% femmes (soit 57 femmes) ont ou auront recours aux plantes chez leurs nouveau-né dont 1,70% déclarent les utiliser souvent.

Grâce à une régression linéaire, nous avons constaté que plus les femmes ont de connaissances, plus elles utilisent les plantes chez le nouveau-né (p=0,03 et r2=0,01).

Ø Indications des usages chez le nouveau-né

355 femmes interrogées

Pratiques chez le

nouveau-né ?

57 : OUI

298 : NON

Figure 19 : Flux des femmes interrogées selon leurs usages des plantes chez le nouveau-né

Pour rappel, cette sous population comporte 57 femmes. Plusieurs réponses ont été admises.

Une régression linéaire multiple nous a permis de constater que c'est un ensemble de facteurs simultanés (âge, parité, niveau de connaissances, sources des conseils, fréquence d'usage hors grossesse et pendant la grossesse, zone et lieu de résidence) qui influence les usages des plantes médicinales par les femmes chez leurs nouveau-nés (p=0,04 et r2=0,29). Chaque facteur pris séparément a une force d'influence moindre sur les pratiques. Nous pouvons néanmoins établir de manière non significative des tendances : les femmes de plus de 32 ans (p=0,65), ayant accouché de leur deuxième enfant (p= 0,21), sans activité professionnelle (p=0,25), étant allée jusque dans le supérieur (p=0,14), résident en ville (p=0,19) et dans l'Est de l'île (p=0,06) ont plus recours au plantes pour leur nouveau-né (Annexe 3).

28

coliques tanbav Purge Allaitement grippe Autre

Indications

14

Effectifs de femmes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

6 6

 

3 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

48

Figure 20 : Répartition des femmes selon les indications des usages de plantes chez le
nouveau-né (n=57)

28 femmes ont utilisé ou comptent utiliser les plantes médicinales contre les coliques de leur nouveau-né.

Ø Nature des plantes utilisées par les femmes chez le nouveau-né Plusieurs réponses ont été admises.

Effectifs des femmes

9

6

6

3

 

26

28

Lanis

Ayapana coeur de pêche

Ricin

Autres

Je ne sais pas

 

Plantes utilisées

Figure 21 : Répartition des femmes selon les plantes utilisées chez le nouveau-né (n=57) 28 femmes ne savent pas quelles plantes sont ou seront administrées à leur nouveau-né.

Lanis Foeniculum dulce est utilisé par 6 femmes.

Ø Les plantes utilisées et leurs indications chez le nouveau-né Plusieurs réponses sont admises.

9 6

Effectifs des femmes

Lanis Ayapana Autres indications

Plantes utilisées chez le nouveau-né

Colique Autres plantes

43

49

Figure 22 : Répartition des femmes selon les plantes utilisées et leurs indications chez le
nouveau-né (n=57)

L'Ayapana Eupatorium triplinerve et Lanis Foeniculum dulce sont utilisées par 9 et 6 femmes respectivement pour les coliques du nouveau-né. Les usages des femmes sont par ailleurs hétérogènes, plusieurs plantes sont citées pour plusieurs indications.

Par exemple, les feuilles de Jean Robert Euphorbia hirta sont utilisées en infusion en bain jusqu'à la guérison des croûtes de lait. Une infusion de Cannelle Cinnamomum cassia, Safran Cucurma longa, Citronnelle Cinnamomum cassia, Efferalgan Plectranthus amboinicus, Bouton d'or Ranunculus repens pendant l'allaitement soulagerait les symptômes grippaux du nouveau-né, pendant 2 à 3 jours.

E3 : « Et pour bébé par contre j'ai fait cannelle, safran, citronnelle, eferalgan, bouton d'or pour le rhume sur l'estomac. »

E4 :« Et pour les croûtes de lait, nou la lave à lu avec Jean Robert, 2-3 feuille dans 1L d'eau et il faut baigner avec jusqu'à ce qui passe. »

Ø 50

La durée du traitement administré aux nouveau-nés

8 8 7

15

Effectifs

19

1 prise cure de 2 jours cure de 3 jours plus de 3 jours je ne sais pas

Durée du traitement

Figure 23 : Répartition des femmes selon la durée du traitement administré au nouveau-né

(n=57)

Quand la durée du traitement est connue, elle s'oriente plus vers une cure de plusieurs jours chez le nouveau-né. Mais le traitement dure moins de 3 jours pour la majorité d'entre elles.

1.3.3 Sources des conseils et provenances des plantes utilisées.

Les femmes qui ont répondu aux questions suivantes sont les femmes ayant eu recours aux

plantes médicinales pendant la grossesse ou chez le nouveau-né ou les deux, ce qui constitue une sous population de 139 femmes.

Ø Sources des conseils reçus avant l'utilisation des plantes Plusieurs réponses sont admises

14,20%

8,60%

77,20%

8,60%

80,00% 11,40%

17,10%

65,70%

8,60%

8,50%

connaissances personnelles

82,90%

Conseils médicaux

Conseils des tisaneurs et marchand

conseils des proches

Provencance des conseils

17,20%

Pourcentage de femmes

Jamais à rarement Occasionnellement Souvent

5,70%

Conseils de la presse

94,30%

Figure 24 : Répartition des femmes selon les sources des conseils reçus avant l'usage des

plantes (n=139)

Les proches sont les principaux conseillers des femmes, qui demandent très peu conseil aux tisaneurs, marchands et personnel médical.

51

Des régressions linéaires nous ont permis de mettre en évidence l'influence des différentes sources de conseil sur l'usage des plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Ainsi :

- Pendant la grossesse :

o Les conseils médicaux influencent positivement les pratiques (p=0,02 ; r2=0,04 et coefficient de régression=0,12) ; bien que les médecins ne soient jamais consultés par 72,20% des femmes au sujet de l'usage des plantes chez la femme enceinte et le nouveau-né. Par ailleurs, 61,15% ont déclaré n'informer leurs médecins de leurs pratiques que rarement à jamais.

o Les conseils des proches n'influencent pas les pratiques (p=0,55).

o Les conseils de la presse n'ont pas d'influence (p=0,09).

o Les conseils des marchands n'ont pas d'influence (p=0,09).

Une analyse linéaire multiple a par ailleurs montré que c'est un ensemble de facteurs simultanés (connaissances personnelles, niveau de connaissances, conseils des proches, de la presse et d'internet, des marchands, des tisaneurs et médicaux) qui guident les pratiques pendant la grossesse (p=0,00 ; r2=0,14 et coefficient de régression=0,10). Pris séparément, ces facteurs n'ont pas de réelle force d'influence sur les pratiques.

- Chez le nouveau-né :

o les conseils des proches influencent positivement les pratiques (p=0,04 et r2=0,03).

o les conseils de la presse influencent positivement les pratiques (p=0,00, r2=0,08 et coefficient de régression=0,61)

o les conseils des marchands influencent positivement les pratiques (p=0,02, r2=0,06 et coefficient de régression=0,26).

o les conseils médicaux n'ont pas d'influence sur les pratiques (p=0,33).

L'étude qualitative rapporte que ces proches sont souvent des membres de la famille pour la totalité des femmes : les parents, les grands-parents, soeurs, voire belle-famille. Plus rarement, les tisaneurs sont parfois consultés.

E1 : « C'est mes parents surtout, eux ils connaissent deux ou trois choses après, les soeurs aussi, mais moins. Mais c'est des choses qu'on connaît dans la famille ».

E2 : «« Et si ça passe pas, là on part chez le docteur. Mais avant i sa va chez mamie. » (Et si ça ne guérit pas, on va chez le docteur. Mais avant, on va voir sa grand-mère)

Ed : « C'est la famille, mes parents aussi et aussi mon tonton » (paroles rapportées d'un conjoint)

Ø 52

Provenance des plantes utilisées par les femmes Plusieurs réponses sont admises

internet

pharmacie marché sentiers proches jardin

 
 
 
 
 

97,10%

 

2,90%

 
 
 
 
 

74,30%

11,40% 11,40%

 
 
 
 
 

62,90%

20,00%

5,70%

 
 
 
 
 

80,00%

14,30%

5,80%

 
 
 
 
 

28,60%

51,40%

 
 
 
 
 
 

17,10%

37,20%

 
 

Pourcentage de femmes

Jamais Rarement à occasionnellement Souvent

Provenance des plantes

Figure 25 : Répartition des femmes selon la provenance des plantes utilisées (n=139)

Les plantes viennent majoritairement des proches et du jardin des femmes. 51,40% des femmes déclarent utiliser souvent des plantes des proches. Dans 37,20% cas, les plantes viennent du jardin. Les plantes des sentiers et d'internet sont évitées dans respectivement 80,00% des cas et 97,10% des cas.

1.3.4 Niveau de satisfaction des femmes concernant leur usage des plantes médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-né

Pour le traitement des données, les variables ont été recodées de la manière suivante :

1 = pas du tout satisfaite

2 = plutôt pas satisfaite

3 = plutôt satisfaite

4 = tout à fait satisfaite.

Niveau de satisfaction

Pas du tout satisfait

Tout à fait satisfait

Plutôt pas satisfait

Plutôt satisfait

Sans avis

3,60%

6,00%

Pourcentage de femmes

19,40%

35,00%

36,00%

Figure 26: Répartition des femmes de l'échantillon selon leur satisfaction des usages

(n=139)

53

En moyenne, les femmes sont plutôt satisfaites à tout à fait satisfaites de leurs usages des plantes. Le niveau de satisfaction moyen est de 3,84.

1.3.5 Les effets indésirables constatés

Aucun effet indésirable n'a été constaté par les 139 femmes.

1.3.6 Motivations des pratiques et non pratiques

Ø Les motivations des usages des plantes médicinales par les femmes chez elles et chez le nouveau-né Pour rappel, cette sous population comporte 139 femmes. Plusieurs réponses sont acceptées pour cette question.

Pour vous soigner naturellement

Vous êtes attachées aux traditions, aux habitudes

familiales

Les médicaments du médecin ne sont pas efficaces

21,60%

79,90%

32,40%

Motivations des usages

Répartition des motivations

Figure 27 : Répartition des femmes selon leur motivation à l'usage des plantes (n=139) 79,90 % des femmes veulent se soigner naturellement. 1/3 décrit être attaché aux traditions.

Pour 3 femmes sur 4, certaines situations nécessitent une consultation chez le médecin ou l'usage de médicaments, d'autres non. Pour les autres situations, elles se tournent vers les plantes. L'usage ancestral, et la volonté d'éviter les médicaments, au profit des soins naturels ont aussi été évoqués.

E1 :« Quand c'est des petits problèmes pas graves on n'a pas besoin de prendre des médicaments [...] au moins c'est naturel et moins agressif. »

E2 :« Ah ben on va pas chez le docteur pour des petits trucs »

E3 « On prend pas trop de médicaments sauf quand on est obligé de prendre »

E4 « Toute façon dans le temps d'avant i faisait comme ça même. I prenait pas de médicaments et le monde lété pa malade comme aujourd'hui »

 

Ø 54

Les raisons des réticences à l'usage des plantes médicinales

Les femmes ayant répondu à cette question sont les femmes n'ayant pas eu recours aux plantes pendant la grossesse, chez le nouveau-né ou les deux, soit un effectif de 317 femmes.

Plusieurs réponses sont acceptées pour cette question.

le manque de connaissance et de confiance concernant les plantes

vous les jugez dangereuses

vous n'y avez jamais pensé

vous les jugez inefficaces

Raison des non pratiques

Répartition des réponses

24,90%

22,40%

1,60%

72,60%

Figure 28 : Répartition des femmes selon les raisons de leur abstinence à l'usage des

plantes (n=317)

72,60% des femmes ont déclaré que leur abstinence de pratique était due à un manque de connaissances et de confiance vis-à-vis des plantes médicinales chez la femme enceinte et le nouveau-né.

55

Analyse et discussions

2.1 Les connaissances des femmes concernant la phytothérapie

Les femmes déclarent que leur niveau de connaissances vis-à-vis des plantes médicinales et de la maternité est faible, voire très faible, avec un niveau moyen de 2,57/10. En effet, 20,40% des femmes qui déclarent que l'utilisation des plantes est possible, ne connaissent pas les indications des usages. 34 ,18% ne connaissent pas les situations à éviter et 34,60% ne connaissent pas les plantes à éviter. Ceci pourrait s'expliquer par l'histoire des plantes médicinales à la Réunion : le secret des remèdes a longtemps été gardé dans les familles face à l'essor de la médecine conventionnelle. De plus, cet essor a créé une perte de confiance dans le système traditionnel et une perte des savoirs, par manque de transmission (8). Rappelons par ailleurs, que la médecine réunionnaise est une cohabitation entre médecine traditionnelle et médecine conventionnelle et que le suivi de la grossesse a été concédé à la biomédecine (54). Le savoir des femmes concernant l'usage des plantes chez la femme enceinte et le nouveau-né s'est alors de plus en plus perdu. Le sujet est presque tabou, et il existe peu d'écrits, la transmission des savoirs traditionnels étant avant tout orale et familiale (8). Et c'est en effet ce qui ressort de notre étude : concernant 91,70% des femmes qui estiment avoir des connaissances, celles-ci sont issues de la famille.

Selon 47,40% des femmes ayant déclaré avoir un niveau de connaissances concernant les plantes médicinales et la maternité, uniquement certaines plantes peuvent être utilisées. La période d'utilisation dépend de la nature de la plante d'après 45,91% des femmes de cette sous population. La littérature, bien que contre-indiquant certaines plantes et certaines formes (les huiles essentielles par exemple) pendant la grossesse et chez le nouveau-né, n'est pas assez riche vis-à-vis du sujet pour pouvoir affirmer ou infirmer ces connaissances des femmes. Selon Franswa TIBERE, et Kakouk, il y a des plantes à éviter selon le profil de la femme ou de l'enfant. 77,04% des femmes de cette même sous population pensent que la dangerosité des plantes vient en partie de la dose utilisée. De plus, certaines sont jugées « trop fortes » pour être consommées pendant la grossesse. La littérature, là encore, n'est pas exhaustive vis-à-vis du sujet pour pouvoir affirmer ou infirmer ces dires. En revanche les professionnels de terrain insistent sur le fait que l'efficacité et la toxicité des plantes dépendent de la dose utilisée. Une sage-femme libérale, conseille par exemple aux femmes « d'essayer de petites doses » des tisanes conseillées par la famille, et d'observer les réactions. Franswa TIBERE, tisaneur, et Raymond LUCAS, botaniste, expliquent que si la plante n'a pas été efficace au bout de 3 jours, il faut changer de traitement ; il n'est pas nécessaire d'augmenter les doses. Cette théorie semble donc donner raison aux femmes sur le fait que l'utilisation de la phytothérapie pendant la

56

grossesse est restreinte à un certain nombre de plantes. En revanche, on ne peut généraliser les connaissances quant à la période d'utilisation ou les effets néfastes des plantes. Les pratiques sont à moduler, en consultant un spécialiste, qui délivrera le traitement adapté au couple mère-enfant.

Trois plantes sont à éviter selon les femmes : le thym vert Thymus officinalis (cité par 36,40% de cette sous population de femmes), l'Ananas Ananas comosus (19,40%) et les fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam (14,60%). Aucune étude clinique à l'échelle humaine ou animale n'a été retrouvée. Cependant, le Thym Thymus vulgaris aurait des effets abortifs (67). La base de données HEDRINE lui reconnait des effets anticoagulants. En 2016, l'étude de Monji F, Adaikan P, Lau L, Bin Said B, Gong Y et. al. a montré l'effet utérotonique de l'Ananas, qui pourrait en faire une contre-indication pendant la grossesse, et une indication pour le déclenchement du travail (62). L'APLAMEDOM accorde aux fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam un effet emménagogue et les contre-indique pendant la grossesse. Devant ces résultats, et le manque de données de la littérature, il semble en effet plus sécuritaire d'éviter ces plantes pendant la grossesse.

En revanche, 60,70% des femmes déclarant que l'usage des plantes médicinales est possible chez la femme enceinte et allaitante, leur accordent des bénéfices.

Il est difficile de dégager des plantes ou des recettes qui font l'unanimité. Certaines sont plus souvent citées que d'autres, et en général, il s'agit de celles inscrites à la Pharmacopée Française. Ainsi, contre les troubles digestifs, 51 femmes sur 196 citent l'Ayapana Eupatorium triplinerve et 65 femmes sur 196 citent le Gingembre Zingiber officinale. L'Ayapana Eupatorium triplinerve est connue à la Réunion pour son utilisation contre les troubles digestifs notamment (68). Aucun effet tératogène n'a été décrit pour l'Ayapana Eupatorium triplinerve. Il y a très peu de données concernant les plantes, la grossesse et l'allaitement. L'usage du Gingembre Zingiber officinale pour les nausées est reconnu chez la femme enceinte par l'OMS. D'ailleurs, il existe des spécialités à base de Gingembre Zingiber officinale contre les nausées et vomissements : maternov®, ou encore antimétil®. Par précaution (manque d'étude clinique concernant la grossesse), l'Agence Européenne du Médicament ne recommande pas son usage pendant la grossesse (43). Il apparait donc que les connaissances des femmes sont justes concernant le Gingembre Zingiber officinale; elles sont cependant à prendre avec précaution concernant l'Ayapana Eupatorium triplinerve. La sage-femme, selon l'article R4127-314 du Code de la Santé Publique, ne peut délivrer de remède insuffisamment validé par les données scientifiques (de même que tout autre professionnel de santé est soumis à cette même obligation). Dans le cadre de l'usage des plantes médicinales, ces données sont accessibles

57

via les grandes autorités de santé et l'agence du médicament. Aucune de ces instances ne délivre d'information quant à l'usage de l'Ayapana Eupatorium triplinerve chez la femme enceinte, on ne peut donc la conseiller de manière sûre, mais elle ne fait pas l'objet de contre-indication pendant la grossesse. On privilégiera un usage précautionneux à faible dose et de courte durée. En revanche, l'usage du Gingembre Zingiber officinale peut être conseillé en revendiquant l'accord de l'OMS et les usages empiriques sécuritaires.

67 femmes sur 196 ayant déclaré que l'usage des plantes médicinales est possible chez la femme enceinte ou allaitante, estiment que le Framboisier Rubus idaeus est efficace pour déclencher l'accouchement. Les études sur le Framboisier Rubus idaeus sont de plus en plus nombreuses. Il aurait un effet utérotonique sur les cellules de rats (26) . Il est souvent utilisé en maternité en Australie et aux Etats Unis et vendu en France pour cette indication. L'EMA cite une utilisation traditionnelle des feuilles de Framboisier Rubus idaeus (pour préparer l'accouchement chez les grecques et un peu partout en Europe et en Amérique du Nord). Elle précise que les extraits alcooliques de feuilles de Framboisier Rubus idaeus n'ont pas d'effets sur les contractions utérines chez le rat, contrairement aux extraits aqueux. Ceux-ci auraient tantôt des effets relaxants ou au contraire toniques selon le solvant utilisé dans les études in vitro. Les études scientifiques concernant les effets utérotoniques du Framboisier Rubus idaeus sont encore peu claires et de médiocre qualité pour pouvoir s'assurer de son efficacité (50). Par ailleurs, il s'agit, pour les plantes issues de la pharmacie de Rubus idaeus. Cependant, des discussions avec certains tisaneurs portent à croire que le « Framboise la cour » Rubus rosifolius serait aussi efficace pour déclencher et accélérer le travail en fin de grossesse. Notre étude ne permet pas d'évaluer l'efficacité du Framboisier sur la réduction du temps de travail. Se fiant aux grandes instances de sécurité pour la santé, la sage-femme ne peut conseiller l'usage du Framboisier de manière sécuritaire. En revanche, il semble que la plante ait des propriétés intéressantes dans le déclenchement du travail, sans avoir d'effets néfastes à court terme et faible dose ; les recherches mériteraient d'être étayées.

D'après 70 femmes sur ces même 196 femmes, la Cannelle « Ti Cannelle » Cinnamomum cassia serait efficace contre les symptômes grippaux. La plante est connue pour ses propriétés digestives, antibactériennes et antifongiques (69). Elle est inscrite sur la liste A de la Pharmacopée Française. Aucune donnée concernant la grossesse n'a été retrouvée. La Verveine citronnelle Aloysia citriodora ou Aloysia triphylla l'Herit, est citée par 62 femmes sur ces mêmes 196, pour les mêmes vertus. La plante est citée par Kakouk pour les états grippaux : une décoction des rameaux de feuilles séchées aiderait au rétablissement. La plante est inscrite à la pharmacopée française (liste A) pour ses effets contre l'anxiété et contre les troubles gastro-

58

intestinaux (56). Aucune recommandation pour la grossesse n'a été retrouvée, cependant, l'exposition à la Verveine Citronnelle Aloysia citriodora ou Aloysia triphylla l'Herit pendant la grossesse ne semble pas être tératogène chez le rat (70) d'après deux études menées en 2016 (71). La Citronnelle Cymbopogon citratus (DC) Stapf est citée par 70 femmes pour les mêmes bénéfices. Elle est connue pour ses effets antibactériens et antitussifs notamment (72), en infusion ou en aromathérapie. La plante est inscrite sur la liste A de la Pharmacopée Française. Aucune recommandation pour la grossesse n'a été retrouvée. Le citron Citrus lemon est aussi cité (par 71 femmes) contre les symptômes grippaux. D'après Jean Louis LONGUEFOSSE (64) , le Citron, orange amer, ou Bigarade Citrus aurantifolia traite les affections respiratoires. Le Citron Citrus Limon est connu pour traiter les affections respiratoires sous forme d'huile essentielle. Aucune donnée n'a été retrouvée concernant son usage sous d'autre forme ou son usage chez la femme enceinte ou allaitante.

56 femmes sur 196 citent l'Aloes Aloe vera pour lutter contre les masques de grossesse. Le gel d'Aloès Aloe vera est en effet utilisé en application locale contre les troubles cutanés notamment (73). Il n'y a pas de contre-indication du gel chez la femme enceinte ou allaitante ; la plante peut être conseillée de manière sécuritaire.

Enfin, 42 femmes associent au Romarin Rosmarinus officinalis des vertus anxiolytiques. La plante est utilisée traditionnellement contre les troubles digestifs et les douleurs musculaires et articulaires (74). L'APLAMEDOM lui reconnait néanmoins un effet anxiolytique (75). La plante est inscrite sur la liste A de la Pharmacopée Française, mais elle aurait des effets embryotoxiques (76). L'EMA déconseille son usage. On évitera de conseiller son usage pendant la grossesse.

Concernant le nouveau-né, Lanis Foeniculum dulce contre les coliques est citée par 47,50% des femmes. 34,30% citent l'Ayapana Eupatorium triplinerve à cet effet. 37,40% des femmes ont cité l'huile Ricin Ricinus communis pour purger le nouveau-né. La littérature est pauvre concernant le sujet. Néanmoins, il s'agit d'usages ancestraux et aucun effet indésirable n'a été rapporté jusqu'à ce jour. Afin de confirmer l'aspect sécuritaire des usages, d'autres études mériteraient d'être établies.

Les connaissances actuelles sont basées sur des données empiriques et ancestrales qui ont souvent fait leurs preuves dans la population générale. Certaines, comme le Framboisier Rubus idaeus, ont été étudiées chez la femme enceinte, mais il n'y a aucune preuve rigoureuse de leur efficacité et innocuité. Le Gingembre Zingiber officinale et l'Aloes Aloe vera sont les seules plantes reconnues officiellement efficaces et non toxiques pendant la grossesse. Mais de manière plus générale, les connaissances sur les plantes médicinales ont été appliquées à la

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femme enceinte et au nouveau-né de façon populaire. Les restrictions éthiques des études cliniques ne permettent pas de confirmer scientifiquement leurs bénéfices sans innocuité pour cette population. Le corps médical ne peut se fier à une « absence d'effets indésirables » sans étude associée. Par ailleurs, les usages ne sont pas assez répandus pour espérer admettre l'innocuité totale de la phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Un usage prudent, restreint dans le temps et les doses est préconisé pour les plantes qui sont déconseillées par les grandes instances de santé par manque de données. Cette notion d'usage restreint est connue par les femmes.

2.2 Les pratiques des femmes concernant la phytothérapie

Ø Les fréquences d'usage :

39,15% des femmes de notre échantillon ont recours aux plantes médicinales pendant la grossesse ou chez le nouveau-né. Cet usage concerne 33,23% des femmes enceintes. En 2001, c'était 20% des femmes réunionnaises qui avaient recours aux plantes pendant leurs grossesses (41). 11,57% des femmes de l'étude de E. RONGIER en 2013, a eu recours à la phytothérapie au cours de la grossesse (39). Et au niveau international, c'est près de 28.9% des femmes qui avaient recours à la phytothérapie au cours de leurs grossesses en 2013 (20). Néanmoins ce taux est peu représentatif de la réalité puisqu'il s'agit d'une moyenne des usages, tous pays confondus. Or, dans les pays en voie de développement par exemple, le taux d'usage est beaucoup plus élevé. Les taux sont plus forts à la Réunion qu'au niveau national car la phytothérapie fait partie intégrante de l'histoire même de son système de soins. De plus, les taux d'usage croissants reflètent les tendances actuelles, l'essor du retour au naturel dans tous les domaines.

Ø Les plantes utilisées :

Le Framboisier Rubus idaeus a été utilisé par 23 femmes pour déclencher le travail. Chez ces 23 femmes, la durée moyenne du travail a été de : 8 heures. La durée moyenne du travail des femmes de notre échantillon étant de 8 heures, notre étude ne confirme pas son efficacité. Concernant les autres utilisations, l'Ayapana Eupatorium triplinerve a été utilisé par 19 femmes contre les troubles digestifs, le Gingembre Zingiber officinale a été utilisé par 9 femmes pour cette même indication. Contre les symptômes grippaux, les femmes ont utilisé la Citronnelle Cymbopogon citratus (DC) Stapf (12 femmes) et la Cannelle Cinnamomum cassia (9 femmes).

Ø Le danger des usages :

Aucun effet indésirable n'a été relevé concernant ces pratiques et 73,00% des femmes ayant eu recours aux plantes pendant la grossesse ou chez leur nouveau-né, sont plutôt

60

satisfaites voire tout à fait satisfaites de leurs usages. Cependant, bien qu'aucun effet indésirable n'ait été rapporté dans les études menées jusqu'à présent, l'exposition au Framboisier Rubus idaeus pendant la gestation favoriserait l'allongement de celle-ci, ce qui semble peu cohérent avec les effets utérotoniques présentés (77). De plus, le Framboisier Rubus idaeus aurait potentiellement des effets toxiques à long terme sur l'appareil reproductif chez les descendants des lignées exposées. La plante n'est pas inscrite dans la pharmacopée française et les grandes instances de santé la déconseillent chez la femme enceinte ou qui allaite. Notons cependant que l'usage qui est fait de la plante est un usage à faible dose, et sur une courte période, on pourrait alors être rassuré quant aux effets secondaires éventuels quand il s'agit d'un usage restreint dans les doses et le temps.

Les effets de la Citronnelle Cymbopogon citratus, peuvent également être discutés. L'embryo-foeto-toxicité du citral, constituant majeur de son huile a été montrée au-delà de 60mg/Kg (78). Le myrcène (composant de la Citronnelle) causerait des malformations du squelette et des avortements au-delà de 500mg/kg chez le rat (79). Mais on ne peut pas extrapoler les effets obtenus chez le rat et conclure quant aux effets chez l'Homme. D'autant plus qu'aucune étude clinique n'a été réalisé chez l'Homme et aucun effet indésirable n'a été rapporté. De plus, ces effets concernent l'usage sous forme d'huile, et non de tisanes, dans lesquelles les constituants sont en quantité bien inférieure. Par ailleurs, l'usage de celles-ci est restreint dans le temps et dans les doses, ce qui rassure quant à son potentiel toxique.

Concernant le citron, d'après Hansen D K, Juliar B, White G E et Pellicore L S, le citron, orange amer, Citrus aurantifolia n'aurait pas d'effet toxique sur le développement foetal chez le rat

(80). Traditionnellement, le jus de Citron est utilisé pour déclencher et accélérer le travail. Une étude a démontré l'effet utérotonique (sur les cellules de rats) du d et du l -limonène, hydrocarbure terpénique contenu dans des agrumes, en particulier dans le citron Citrus Limon

(81). Néanmoins, la seule présence de cette molécule, à faible dose dans le jus de citron ne suffit pas à lui attribuer un effet utérotonique. Aucune autre étude n'a été retrouvée.

Les usages des plantes se font pour 60,17% des femmes y ayant eu recours pendant la grossesse, au troisième trimestre. Bien que les études soient peu nombreuses concernant le sujet, au niveau national, l'étude de E. RONGIER va aussi dans le sens d'une utilisation restreinte des plantes au 1er trimestre (4,76% de l'échantillon) et tend plus vers une utilisation au troisième trimestre (17,00% de l'échantillon) (39). Aucune recommandation concernant la période d'usage des plantes pendant la grossesse n'a été retrouvée. Mais on peut supposer qu'au troisième trimestre, les femmes craignent moins les avortements, principal risque selon elles.

61

2/3 des femmes ont pris un traitement pendant 3 jours minimum, conformément aux conseils des tisaneurs. 93,20% des femmes utilisent les plantes sous forme de tisanes. C'est en effet la forme à privilégier pendant la grossesse (33). Les plantes proviennent la plupart du temps du jardin ou des proches. Or, les botanistes nous amènent à rester vigilants quant aux « faux amis ». Certaines plantes se ressemblent, et n'ont pas les mêmes propriétés. Il y a par exemple plusieurs variétés d'Ayapana. Des confusions entre les plantes peuvent amener à des effets indésirables.

Concernant les usages chez le nouveau-né, 57 femmes ont eu ou auront recours aux plantes, pour les coliques, pour plus de la moitié d'entre elles. Lanis Foeniculum dulce est cité par 9 femmes pour cette indication. Bien que la littérature soit pauvre, il existe des spécialités pharmaceutiques à base de fenouil (Lanis) pour cette indication : la Calmosine Digestion Bio®, développée par les laboratoires Laudavie. Ainsi, les pratiques des femmes sont vérifiées. Par ailleurs, 28 femmes ne savent pas ce qu'elles administrent ou vont administrer à leur nouveau-né. Il n'est en effet pas rare que la mère ne soit pas celle qui prépare les tisanes pour le nouveau-né. L. POURCHEZ nous renseigne en effet sur le fait qu'une personne est désignée à cet effet. En général, il s'agit de la grand-mère ou de la belle-mère (8).

Les femmes se fient aux données et pratiques dans la population générale, sans prendre en compte la particularité de la femme enceinte et du nouveau-né, contrairement aux grandes instances qui restent prudentes face au manque de données. Cependant les usages sont restreints dans les doses et dans le temps (moins d'une semaine de traitement, en général 3 jours), ce qui est préconisé par les tisaneurs, bien que ceux-ci conseillent un usage encore plus restreint dans le temps. De plus, les plantes utilisées sont des plantes déconseillées par les grandes instances, mais pas contre-indiquées. Aucun effet indésirable chez l'Homme n'a été prouvé. Mais le manque de données ne nous permet pas de conclure rigoureusement, en affirmant la toxicité ou l'innocuité de l'usage qui est fait. L'absence d'effet indésirable est cependant rassurante.

Ø Les motivations des femmes :

79,90% des femmes souhaitent se soigner naturellement, et 21,60% pensent que les médicaments ne sont pas efficaces, voire sont dangereux. En effet, après plusieurs scandales pharmaceutiques dont l'affaire sur la Dépakine®, contre indiquée chez la femme enceinte depuis 2018 seulement, et l'émergence de certaines maladies, le système traditionnel reprend de l'importance aux yeux des réunionnais. Par ailleurs, 32,40% des femmes sont attachées à leurs habitudes familiales. Avant d'utiliser les plantes, 74,82% des femmes (104 femmes sur 139) demandent conseil auprès de leurs proches, qui leurs procurent d'ailleurs les plantes le plus souvent (68,34% soit 95 femmes sur 139). L'automédication et la médication par les

62

proches sont employées pour traiter des petits maux naturellement, et par habitude familiale les femmes associeraient les plantes à la guérison des maux communs, comme les symptômes grippaux ou les troubles digestifs . Ce n'est cependant pas le cas selon les spécialistes qui expliquent que mêmes les plantes peuvent être dangereuses. Mais la médecine traditionnelle réunionnaise est en effet une médecine de famille ; et la médecine conventionnelle en est un complément. Mais malgré cette réticence au système conventionnel, celui-ci est encore important : c'est le dernier recours si « la maladie ne passe pas avec les plantes », mais c'est le premier recours en cas de pathologie grave, ou incurable par les plantes : « Et si ça passe pas, là on part chez le docteur. » : Et si ça ne guérit pas, on va chez le docteur. Ainsi, le professionnel soignant doit s'attendre à ce que les femmes aient déjà eu recours aux plantes avant de consulter, et prendre en compte les éventuelles interactions entre les plantes et les traitements de la médecine conventionnelle ; d'où l'importance de la base de données HEDRINE. Car ceux sont aussi ces interactions, et le manque de données s'y référant qui font l'insécurité des pratiques.

Ø Le manque d'informations au personnel soignant.

Les spécialistes sont très peu consultés : 61,15% des femmes n'informent pas leurs médecins de leurs pratiques, car « les médecins lé pas au courant... » : les médecins ne sont pas au courant. Le concept de « culture bound syndrome » est longtemps resté dans les moeurs à la Réunion. Pendant très longtemps il y avait « les maladies du médecin » et « les maladies que le médecin ne connait pas » ; d'où la séparation des deux systèmes conventionnels et traditionnels. D'ailleurs la médecine traditionnelle - pratique des esclaves - n'était pas reconnue par le monde colonial. Laurence POUCHEZ décrit le secret gardé par les réunionnais sur leurs pratiques comme, à la fois une volonté d'affirmation de son identité créole, mais aussi comme une marque du ressenti d'infériorité encore présente dans les soins (8). Beaucoup de femmes séparent encore les deux systèmes de soins et pensent que les médecins ne sont pas au courant des « bonnes pratiques » traditionnelles : « Ben les médecins lé pas au courant » : Les médecins ne sont pas au courant. Clara Robert va aussi dans ce sens en 2017 en montrant l'intérêt de mettre en place un outil d'informations sur les plantes pour les médecins généralistes (9). De plus, les femmes expriment parfois leur insatisfaction vis-à-vis du suivi impersonnel du système conventionnel. Les femmes expriment une volonté de s'affirmer dans leurs grossesses et leurs soins, en décidant personnellement de leur système de soins (65).Il en découle alors un manque d'échange avec le personnel médical. Cependant, quand le personnel médical et consulté, ses conseils sont suivis. En effet, les conseils médicaux influencent positivement les pratiques bien que cette relation soit faible (p=0,02 et r2=0,04)

63

2.3 Les facteurs influençant les usages et les réticences :

Le niveau de connaissances des femmes vis à vis des plantes médicinales et de la maternité influence directement les pratiques : plus elles estiment avoir de connaissances, plus elles utilisent les plantes pendant la grossesse (p=0,00 et r2=0,07). A l'inverse, moins elles ont de connaissances, moins elles utilisent les plantes. 72,60 % des femmes qui n'utilisent pas les plantes médicinales n'y ont pas recours par manque de connaissances. Le message préventif de la biomédecine concernant les connaissances non officielles est efficace. Les résultats de notre étude concernant l'influence du niveau de connaissances sont significatifs mais cette relation est faible. Le manque de connaissances vis-à-vis des plantes médicinales et de la maternité entrave donc peu les pratiques chez celles qui y ont recours. Plusieurs facteurs influencent les pratiques. L'usage des plantes hors grossesse par exemple, influence aussi l'usage pendant la grossesse. Plus les femmes utilisent les plantes hors grossesse, plus elles utilisent les plantes pendant la grossesse (p=0,00 et r2=0,19). Mais c'est plus un ensemble de facteurs simultanés (connaissances personnelles, niveau de connaissances, âge, parité, niveau de connaissances, sources des conseils, fréquence d'usage hors grossesse et pendant la grossesse, zone et lieu de résidence) qui guide les pratiques pendant la grossesse. Les résultats de la régression linéaire multiple sont significatifs : p=0,00 et r2= 0,14.

De la même manière, aucune des caractéristiques du profil des femmes n'influence directement et à elle seule l'usage des plantes par les femmes à la Réunion de manière significative. Dans la littérature, on retrouve l'étude de E. RONGIER qui constate que les femmes ayant recours à la phytothérapie pendant la grossesse des primipares et multipares entre 20 et 39 ans, étant allées dans l'enseignement supérieur et professionnellement actives (39) . Notre étude n'a pas permis de conclure sur un profil type de la femme qui a recours aux plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né à la Réunion. Mais par le biais de tests d'Anova, nous avons constaté plusieurs tendances bien que non significatives. Ainsi, nous pouvons émettre l'hypothèse que l'usage des plantes se fait plus souvent chez les multipares (p=0,86), de 36 ans et plus (p=0,49), ayant un niveau scolaire supérieur au secondaire (p=0,17) et ayant une activité professionnelle (p=0,45). L. POURCHEZ souligne que la médecine par les plantes est une médecine des femmes, qui se transmet surtout lorsque la femme s'apprête à avoir un enfant. Les usages se font en plus grande proportion dans l'Est de l'île (p=0,34), et dans les écarts (p=0,27). Les écarts constituent en effet des déserts médicaux à la Réunion, la proportion de cabinets médicaux y est plus faible qu'en ville, c'est ce qui pourrait expliquer la répartition retrouvée. Par ailleurs, l'Est de l'île concentre une grande partie de la communauté tamoule, dont les pratiques culturelles sont étroitement liées à l'usage des plantes (7). (Annexe 3).

64

Concernant les usages chez le nouveau-né, plus les femmes estiment avoir de connaissances, plus elles utilisent les plantes chez le nouveau-né (p=0,03 et r2=0,01), mais cette force d'influence est faible. C'est un ensemble de facteurs simultanés (âge, parité, niveau de connaissances, sources des conseils, fréquence d'usage hors grossesse et pendant la grossesse, zone et lieu de résidence) qui influence les usages des plantes médicinales par les femmes chez leurs nouveau-nés (p=0,04 et r2=0,29). Pris séparément, ces facteurs ont une faible influence sur les pratiques. Néanmoins, nous pouvons constater des tendances, de manière non significative. Les femmes ayant le plus recours aux plantes chez le nouveau-né sont : les femmes de plus de 32 ans (p=0,65), ayant accouché de leur deuxième enfant (p= 0,21), sans activité professionnelle (p=0,25), étant allée jusque dans le supérieur (p=0,14), résidant en ville (p=0,19) et dans l'Est de l'île (p=0,06). On peut supposer que les femmes ayant plus d'expérience, de recul et d'accès à l'information (âge plus avancé, multiparité, niveau scolaire, résidence en ville) sont plus confiantes vis-à-vis de l'usage des plantes chez le nouveau-né. D'ailleurs, ces femmes sont celles qui estiment avoir un niveau de connaissance sur l'usage des plantes chez la femme enceinte et le nouveau-né ; et nous avons constaté que plus elles ont de connaissances, plus elles utilisent les plantes chez le nouveau-né (p=0,03 et r2=0,01).

65

Les propositions d'action

Afin de sécuriser les pratiques, nous pouvons proposer certaines actions. Face à l'automédication des femmes, il serait intéressant de mettre à disposition de la population des outils de prévention face à l'automédication tels que la diffusion de reportages télé courts concernant les plantes médicinales et la maternité. Les reportages télé avec les tisaneurs sont de plus en plus fréquents grâce à l'APLAMEDOM. Il serait intéressant d'y ajouter des messages de prévention et conseils pour la maternité. Ces messages courts contiendraient des informations, validées médicalement, comme les plantes que l'on pourrait conseiller, à faible dose et sur une durée de trois jours maximum : Le Gingembre Zingiber officinale, L'Ayapana Ayapana triplinerve, Lanis Foeniculum dulce, Le Framboisier Rubus idaeus, l'Aloes Aloe vera. 5 minutes de prévention par reportage suffiraient à passer un message de prévention pour les femmes enceinte et les mères. Le message pourrait être passé par le tisaneur ou tourné en dehors et rajouté au reportage.

Par ailleurs, afin d'assurer la sécurité d'usage des plantes, il faudrait orienter les femmes vers les tisaneurs reconnus par l'APLAMEDOM. Des affiches à cet effet pourraient être affichées dans les maternités et cabinets libéraux. Il serait également intéressant d'établir une liste de plantes utilisables et celles dangereuses pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Ces actions pourraient être encadrées par l'APLAMEDOM.

De plus, la formation des professionnels de santé permettrait de crédibiliser le recours aux plantes dans les soins et de répondre à la volonté de la population d'être entendue dans ce sens. Une formation en phytothérapie pourrait-être proposée à l'école de sage-femmes.

66

Conclusion

Les pratiques traditionnelles, bien que parfois éclipsées par la médecine conventionnelle, sont toujours présentes chez les femmes enceintes et les nouveau-nés. C'est environ un tiers des femmes qui ont recours aux plantes pendant la grossesse ou pour le nouveau-né. Leur motivation est souvent une volonté de retour aux soins naturels, ou une habitude familiale à perpétuer. Ces pratiques sont encore méconnues par le système médical, encore trop à l'écart du système traditionnel. Cependant, ce regain de popularité amène le système médical à s'intéresser de plus en plus aux médecines complémentaires. Les plantes les plus couramment utilisées sont l'Ayapana et le Gingembre pour les troubles digestifs, la Cannelle, la Citronnelle et le Citron pour les symptômes grippaux et le Framboisier pour déclencher ou accélérer le travail. Bien qu'aucune étude clinique n'ait mis en évidence des effets indésirables chez la femme enceinte ou le nouveau-né, les grandes instances pharmaceutiques déconseillent l'usage des plantes, sans les contre-indiquer. L'usage à la Réunion reste prudent, limité dans le temps et les doses, conformément aux conseils des tisaneurs. Bien qu'aucun profil type de femmes ayant recours à la phytothérapie pendant la grossesse n'ait été établi, il semble que les femmes multipares de l'Est de l'île et habitant dans les écarts aient plus recours aux plantes médicinales pendant leur grossesse et chez le nouveau-né. Cet usage est directement influencé par leur niveau de connaissances, bien que celui-ci soit faible. Ce travail de recherche nous a permis de découvrir les pratiques des femmes, encore très présentes aujourd'hui. Il nous a permis de mieux comprendre les attentes d'une population de femmes cherchant à prendre en main leur maternité de manière « naturelle ». Ce travail aura permis de réaliser une étude encore jamais faite sur un échantillon de 355 femmes et sur toute l'île. Il montre que face à ce regain croissant de popularité, il est nécessaire de faire avancer la recherche sur les plantes médicinales et la maternité. Il pourrait alors être intéressant d'axer les recherches sur la transmission des savoirs des femmes. En effet, cette transmission semble être un pilier des pratiques. Il serait intéressant de comprendre ce qui l'influence, comment elle se fait et ce qu'elle livre, compte tenu de l'histoire riche et tumultueuse de l'usage des plantes chez la femme enceinte et le nouveau-né.

Ce mémoire, fruit d'un travail long et laborieux mais tout autant passionnant m'a permis de m'ouvrir sur ma culture, et de comprendre les tendances actuelles en allant au coeur même de la population. Il m'a offert l'opportunité d'avoir un aperçu du monde captivant de la recherche. Il motivera, je l'espère, la poursuite des études concernant les plantes médicinales et la maternité.

1.3 Les pratiques 41

Table des matières

PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS 1

Introduction : 1

La phytothérapie ou l'art de soigner par les plantes 3

1.1 Définitions 3

1.2 L'usage thérapeutique des plantes à travers les époques. 4

1.3 La réglementation de la phytothérapie 5

La phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né : 6

2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né dans le Monde. 6

2.1.1 La phytothérapie au cours de la grossesse 6

2.1.2 L'usage traditionnel des plantes pendant l'accouchement 7

2.1.3 Un usage de la phytothérapie en post partum. 8

2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né en France 9

2.2.1 La réglementation en France 9

2.2.2 La fréquence d'utilisation de la phytothérapie en France pendant la grossesse. 9

2.2.3 Les bonnes pratiques en France 10

2.2.4 Les plantes à usage traditionnel pendant la grossesse en France. 11

2.2.5 La singularité de la situation à la Réunion vis-à-vis de l'usage des plantes médicinales. 14

2.2.6 Les plantes contre-indiquées pendant la grossesse et l'allaitement et les modes de préparation à éviter 20

PARTIE II : MATERIELS ET METHODE 24

Rappel de la problématique, des objectifs, du but et des hypothèses 24

Présentation de l'étude 24

2.1 Type d'étude 24

2.2 Période et lieu de l'enquête 24

2.3 La population étudiée 25

2.4 L'outil d'enquête 26

2.5 Limites et biais 29

2.6 Exploitation des données 30

PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS 32

Présentation des résultats 32

1.1 Caractéristiques de l'échantillon étudié 32

1.2 Les connaissances des femmes 33

1.2.1 Le niveau de connaissances des femmes 33

1.2.2 Connaissances des femmes à propos des plantes chez la femme enceinte ou allaitante et chez le

nouveau-né 34

1.2.3 Les plantes à éviter selon les femmes 36

1.2.4 Les plantes et les indications 37

1.2.5 Connaissances des femmes concernant l'usage des plantes chez le nouveau-né 38

1.2.6 Sources des savoirs des femmes 40

1.3.1 Les pratiques des femmes pendant la grossesse 41

1.3.2 Usage des plantes médicinales chez le nouveau-né 47

1.3.3 Sources des conseils et provenances des plantes utilisées. 50

1.3.4 Niveau de satisfaction des femmes concernant leur usage des plantes médicinales pendant la

grossesse et chez le nouveau-né 52

1.3.5 Les effets indésirables constatés 53

1.3.6 Motivations des pratiques et non pratiques 53

Analyse et discussions 55

2.1 Les connaissances des femmes concernant la phytothérapie 55

2.2 Les pratiques des femmes concernant la phytothérapie 59

2.3 Les facteurs influençant les usages et les réticences : 63

Les propositions d'action 65

Conclusion 66

Table des illustrations

Figure 1 : Répartition des femmes selon leur niveau de connaissances concernant la

phytothérapie chez la femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né (n=355) 33
Figure 2 : Flux des femmes interrogées selon leurs connaissances sur les plantes

médicinales chez la femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né 34
Figure 3 : Répartition des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant

l'usage des plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante (n = 209) 34
Figure 4 : Flux des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant l'usage

des plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante 35
Figure 5 : Flux des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant les

plantes médicinales utilisables chez la femme enceinte ou allaitante 36
Figure 6 : Répartition des femmes selon leurs connaissances sur les plantes toxiques

pendant la grossesse selon les femmes (n= 190) 36
Figure 7: Les plantes et leurs indications chez la femme enceinte ou allaitante selon les

femmes (n=196) 37
Figure 8 : Répartition des femmes selon leurs connaissances sur les plantes utilisables

chez le nouveau-né (n=209) 38
Figure 9 : Répartition des femmes de l'échantillon en fonction de leurs sources de savoirs

(n=209) 40
Figure 10 : Répartition des femmes selon leurs fréquences d'usage des plantes médicinales

hors grossesse et pendant la grossesse (n=355) 41
Figure 11 : Flux des femmes de l'échantillon selon leurs usages des plantes pendant la

grossesse 42
Figure 12 : Répartition des femmes selon la période d'utilisation des plantes pendant la

grossesse (n=118) 42
Figure 13 : Répartition des femmes de l'échantillon selon la forme des traitements pris

pendant la grossesse (n=118) 43
Figure 14 : Répartition des femmes de l'échantillon selon la durée du traitement pris

pendant la grossesse (n=118) 43

Figure 15 : Répartition des femmes selon les principales indications des usages des plantes

pendant la grossesse (n=118) 44
Figure 16 : Répartition des femmes selon la nature des plantes utilisées pendant la

grossesse (n=118) 45
Figure 17 : Répartition des femmes selon les remèdes utilisés pendant la grossesse (n=118)

45
Figure 18 :Répartition des femmes selon la fréquence d'usage des plantes médicinales chez

le nouveau-né (n=355) 47
Figure 19 : Flux des femmes interrogées selon leurs usages des plantes chez le nouveau-

47
Figure 20 : Répartition des femmes selon les indications des usages de plantes chez le

nouveau-né (n=57) 48
Figure 21 : Répartition des femmes selon les plantes utilisées chez le nouveau-né (n=57)

48
Figure 22 : Répartition des femmes selon les plantes utilisées et leurs indications chez le

nouveau-né (n=57) 49
Figure 23 : Répartition des femmes selon la durée du traitement administré au nouveau-né

(n=57) 50
Figure 24 : Répartition des femmes selon les sources des conseils reçus avant l'usage des

plantes (n=139) 50

Figure 25 : Répartition des femmes selon la provenance des plantes utilisées (n=139) 52

Figure 26: Répartition des femmes de l'échantillon selon leur satisfaction des usagers

(n=139) 52

Figure 27 : Répartition des femmes selon leur motivation à l'usage des plantes (n=139) 53

Figure 28 : Répartition des femmes selon les raisons de leur abstinence à l'usage des

plantes (n=317) 54

Tableau 1 : Des usages traditionnels pendant le travail 7

Tableau 2 : Quelques usages traditionnels de plantes 8

Tableau 3 : Les plantes utilisables pendant la grossesse selon la législation française. 10

Tableau 4 : Les usages traditionnels de plantes chez la femme enceinte en France 13

Tableau 5 : plantes à usage traditionnel à la Réunion 19

Tableau 6 : les plantes reconnues abortives 20

Tableau 7 : les plantes réputées ocytociques 21

Tableau 8: Plantes à alcaloïdes 21

Tableau 9 : Les plantes contre-indiquées chez la femme enceinte ou allaitante et chez le

nouveau-né selon les traditions réunionnaises 22

Tableau 10 : Calcul de la taille de l'échantillon de l'étude 25

Tableau 11 : Caractéristiques de l'échantillon étudié (n = 355) 32

Tableau 12 : Caractéristiques de l'accouchement des femmes de l'échantillon ayant

accouché (n=325) 33
Tableau 13 : Répartition des femmes selon leurs connaissances concernant les caractéristiques et les effets des plantes utilisables chez la femme enceinte ou allaitante

(n=196) 35
Tableau 14 : Les indications possibles en fonction des principaux maux du nouveau-né

selon les femmes interrogées (n=99) 39

Tableau 15 : Remèdes cités lors des entretiens 46

Table des annexes

Annexe 1 : Outil d'enquête quantitative

Annexe 2 : Planche imagée associée au questionnaire de l'étude quantitative Annexe 3 : Résultats des croisements

Annexe 4 : Outil d'enquête qualitative

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 1

ANNEXE 2

Aloès

Bois d'olive

blanc

Bois d'Osto

bois losto, bois d'oiseau

Ambrovate

Zambrovate, pois d'Angol

Ayapana

Yapana

marron

Bois de quivi

Ti Quivi, bois de café

Bois d'Arnette

boi darnèt, bois de renette, Bois Gournable

Cannelle

Ti Kanel

Bois blanc des

hauts

Chandelier rouge

Ricin

Citron

Col-col

Guérit vite, zherb saint Paul

fleurs jaunes

Framboisier

Gingembre

ANNEXE 2

 
 
 
 
 

Hibiscus Rose de chine

Jean Robert

Liane d'Olive liane

de lait, liane à ouate

Liane savon liane

Montbrun, Gouane de Bourbon

Maïs

 
 

http://www.tisanes-indigenes.re/blog/portfolio/bidens-pilosa-l-asteraceae/

 

Orthosiphon

Moustaches de chat

Patte poule Bois

Guillaume, Bois St Leu

Piquant Sornette, herbe à aiguilles, zherb lapin

Quinquina

Romarin

 
 
 
 
 

Tamarin

Thym

Verveine citronnelle

Zerbabouc

Zévi marron

Bois blanc rouge, bois de poupart, bois de violon, bois sandal

ANNEXE 3

Facteurs influençant les pratiques

Tableau 1 : INFLUENCE DE L'AGE MATERNEL SUR L'USAGE DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE

Frequence d'usage pendant la grossesse x Âge

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

1 : moins de 23 ans

60

1,5167

0,7285

0,8535

1

1

1

2

4

1

2 : entre 24 et 27 ans

74

1,5676

0,8789

0,9375

1

1

1

2

4

1

3 : entre 28 et 31 ans

84

1,7262

1,0928

1,0454

1

1

1

3

5

1

4 : entre 32 et 35 ans

77

1,5455

0,9617

0,9807

1

1

1

2

5

1

5 : 36 ans et plus de 36 ans

60

1,75

0,9703

0,9851

1

1

1

3

4

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,4873

TABLEAU 2 : INFLUENCE DE LA PROFESSION SUR L'USAGE DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE

Fréquence d'usage pendant la grossesse X Profession

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25

%

Médiane

75%

Max

Mode

Sans Activité

207

1,5894

0,9131

0,9556

1

1

1

2

5

1

En Activité

148

1,6689

0,9713

0,9855

1

1

1

3

5

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,4458

TABLEAU 3 : INFLUENCE DU NIVEAU D'ETUDE SUR L'USAGE DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE

Frequence d'usage pendant la grossesse X Niveau

 
 
 
 
 

25

 
 
 
 
 

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

 

Médiane

75%

Max

Mode

d'étude

 
 
 
 
 

%

 
 
 
 

2 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

163

1,6994

0,9276

0,9631

1

1

1

3

5

1

1 LYCEE ET INFERIEUR

192

1,5573

0,9391

0,9691

1

1

1

2

5

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,1683

ANNEXE 3

TABLEAU 4 : INFLUENCE DE LA ZONE DE RESIDENCE SUR L'USAGE DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE

Frequence d'usage pendant la grossesse X Zone de

residence

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25

%

Médiane

75%

Max

Mode

Est

65

1,8

0,975

0,9874

1

1

1

3

4

1

Nord

78

1,5128

0,7985

0,8936

1

1

1

2

5

1

Ouest

79

1,5696

0,9662

0,983

1

1

1

2

5

1

Sud

133

1,6316

0,9769

0,9884

1

1

1

2

5

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,3401

TABLEAU 5 : INFLUENCE DU LIEU DE RESIDENCE SUR LES USAGE DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE

Frequence d'usage pendant la grossesse X Lieu de

 
 
 
 
 

25

 
 
 
 

résidence

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

%

Médiane

75%

Max

Mode

Dans les écarts.

222

1,6667

0,9653

0,9825

1

1

1

3

5

1

En ville

133

1,5489

0,8859

0,9412

1

1

1

2

5

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,2675

TABLEAU 6 : INFLUENCE DE LA PARITE SUR LES USAGES DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE

Frequence d'usage pendant la grossesse X Parité

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25

%

Médiane

75%

Max

Mode

0 enfant

17

1,4706

0,7647

0,8745

1

1

1

1

3

1

1 enfant

126

1,6508

0,9971

0,9985

1

1

1

2

5

1

2 enfants

111

1,6486

0,9209

0,9596

1

1

1

3

4

1

plus de 3 enfants

101

1,5842

0,9253

0,9619

1

1

1

2

5

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,8586

TABLEAU 7 : INFLUENCE DU NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LES PRATIQUES

REGRESSION LINEAIRE : p=0,000 et r2=0,07 coefficient = 0,123

TABLEAU 8 : INFLUENCE DE L'USAGE DES PLANTES HORS GROSSESSE SUR LES USAGES PENDANT LA GROSSESSE

REGRESSION LINEAIRE p=0,000 et r2 = 0,19 Coefficient = 0,347

ANNEXE 3

Facteurs influençant les connaissances des femmes

TABLEAU 10 : INFLUENCE DE L'AGE SUR LES CONNAISSANCES DES FEMMES

Niveau de connaissances X Age

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75

%

Max

Mod

e

1 : moins de 23 ans

60

2,4167

4,2811

2,0691

1

1

1,5

3

9

1

2 : entre 24 et 27 ans

74

2,6216

3,7727

1,9423

1

1

2

4

9

1

3 : entre 28 et 31 ans

84

2,5714

3,3804

1,8386

1

1

2

3,5

9

1

4 : entre 32 et 35 ans

77

2,3766

4,0537

2,0134

1

1

2

3

10

1

5 : 36 ans et plus

60

2,9167

5,6709

2,3814

1

1

2

4

10

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,5888

TABLEAU 11 : INFLUENCE DE L'ACTIVITE PROFESSIONNELLE SUR LES CONNAISSANCES DES FEMMES

 
 
 
 
 
 

25

 
 
 
 

Niveau de connaissances x Profession

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

%

Médiane

75%

Max

Mode

Sans Activité

207

2,6087

4,7636

2,1826

1

1

2

3

10

1

En Activité

148

2,5203

3,2717

1,8088

1

1

2

3

10

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,6867

TABLEAU 12 : INFLUENCE DU NIVEAU D'ETUDE DES FEMMES SUR LEURS CONNAISSANCES

 
 
 
 
 
 

25

 
 
 
 

Niveau de connaissances X Niveau d'étude

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

%

Médiane

75%

Max

Mode

1 : lycée et niveau inférieur

192

2,6927

5,4286

2,3299

1

1

2

3 ,5

10

1

2 : enseignement supérieur

163

2,4294

2,5922

1,61

1

1

2

3

8

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,2245

ANNEXE 3

TABLEAU 13 : INFLUENCE DU LIEU DE RESIDENCE DES FEMMES SUR LEURS CONNAISSANCES

 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 

Niveau de connaissances X Lieu de résidence

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

5

Médiane

75%

Max

Mode

 
 
 
 
 
 

%

 
 
 
 

Dans les écarts

222

2,4865

3,708

1,9256

1

1

2

3

10

1

En ville

133

2,7143

4,842

2,2005

1

1

2

4

10

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,3075

TABLEAU 14 : INLUENCE DE LA ZONE DE RESIDENCE DES FEMMES SUR LEURS CONNAISSANCES

Niveau de connaissances X Zone de résidence

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

2

5

%

Médiane

75%

Max

Mode

Est

65

2,6769

4,6284

2,1514

1

1

2

4

10

1

Nord

78

2,7821

5,5233

2,3502

1

1

2

4

10

1

Ouest

79

2,2911

3,4654

1,8616

1

1

2

3

10

1

Sud

133

2,5639

3,4902

1,8682

1

1

2

3

9

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,474

TABLEAU 15 :INFLUENCE DE LA PARITE DES FEMMES SUR LES CONNAISSANCES

Niveau de connaissance x Parité

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

2

5

%

Médiane

75%

Max

Mode

3 et plus

101

2,9901

6,2299

2,496

1

1

2

4

10

1

0

17

2,4706

2,5147

1,5858

1

1

2

4

5

1

1

126

2,3016

3,1563

1,7766

1

1

2

3

9

1

2

111

2,5135

3,4339

1,8531

1

1

2

3

9

2

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,0836

P Value

0,1384

ANNEXE 3

Facteurs influençant les usages chez le nouveau-né

Tableau 16 : INFUENCE DE L'AGE MATERNEL SUR L'SAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE

usage chez le nouveau-né X Âge

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

1 : moins de 23 ans

59

1,1695

0,3156

0,5618

1

1

1

1

3

1

2 : entre 24 et 27 ans

73

1,2603

0,3341

0,578

1

1

1

1

3

1

3 : entre 28 et 31 ans

83

1,241

0,429

0,655

1

1

1

1

4

1

4 : entre 32 et 35 ans

76

1,3289

0,5437

0,7373

1

1

1

1

3

1

5 : 36 ans et plus

60

1,3167

0,5251

0,7247

1

1

1

1

4

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,6533

Tableau 17 : INFLUENCE DE LA PROFESSION DES FEMMES SUR L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE

usage chez le nouveau-né X Profession

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

Sans Activité

207

1,299

0,4865

0,6975

1

1

1

1

4

1

En Activité

148

1,2177

0,3495

0,5912

1

1

1

1

3

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,252

Tableau 18 : INFLUENCE DU NIVEAU D'ETUDE DE LA MERE SUR LES USAGE CHEZ LE NOUVEAU-NE

Usage chez le nouveau-né X niveau d'étude

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

2 = supérieur

163

1,321

0,5423

0,7364

1

1

1

1

4

1

1 = lycée et inférieur

192

1,2169

0,3304

0,5748

1

1

1

1

3

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

ANNEXE 3

Tableau 19 : INFLUENCE DE LA ZONE DE RESIDENCE DE LA MERE SUR L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE

usage chez le nouveau-né X Zone de résidence

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

Est

65

1,3906

0,591

0,7688

1

1

1

1

3

1

Nord

78

1,1299

0,2461

0,4961

1

1

1

1

4

1

Ouest

79

1,3544

0,5651

0,7517

1

1

1

1

4

1

Sud

133

1,229

0,3625

0,6021

1

1

1

1

3

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,0572

Tableau 20 : INFLUENCE DU LIEU DE RESIDENCE DE LA MERE SUR L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE

Usage chez le nouveau-né X Lieu de résidence

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

Dans les écarts

222

1,2294

0,3803

0,6167

1

1

1

1

4

1

En ville

133

1,3233

0,5083

0,713

1

1

1

1

4

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,1931

Tableau 21 : INFLUENCE DE LA PARITE DE MERE SUR L'USAGE DES PLANTES SUR LE NOUVEAU-NE

Usage chez le nouveau-né X Parité

Obs

Moyenne

Var

ET

Min

25%

Médiane

75%

Max

Mode

3 et plus

101

1,28

0,4865

0,6975

1

1

1

1

4

1

0

17

1,2353

0,4412

0,6642

1

1

1

1

3

1

1

126

1,176

0,2914

0,5398

1

1

1

1

4

1

2

111

1,3578

0,5282

0,7268

1

1

1

1

3

1

ANOVA, un Test Paramétrique pour l'Inégalité des Moyennes de la Population

P Value 0,2082

Tableau 22 : INFLUENCE DES CONNAISSANCES DES FEMMES SUR L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE

REGRESSION LINEAIRE p=0,03 r2= 0,01 coefficient = 0,04

Tableau 23 : INFLUENCE DE L'USAGE HORS GROSSESSE SUR L'USAGE CHEZ LE NOUVEAU NE

REGRESSION LINEAIRE p=0,00 r2=0,08 coefficient = 0,150

ANNEXE 4

Questions

Réponses

 
 

Dîtes moi, qu'est-ce qui vous a amené à utiliser des

plantes pendant votre grossesse et/ou chez votre enfant ? Relances :

- Était-ce pour vous un moyen d'éviter les « médicaments
du médecin » ?

- Quelles sont les pratiques dans votre famille ?

 

Racontez-moi comment vous a été transmis votre savoir sur les plantes médicinales.

Relances :

- Vous renseignez-vous parfois auprès de votre famille ?

- Votre médecin a-t-il des connaissances sur les plantes ?

- Vous renseignez-vous parfois auprès des tisaneurs ?

 

Racontez-moi votre usage des plantes pendant votre grossesse. Relances :

- Il y a plusieurs plantes qui traitent tel symptôme,
comment choisissez-vous la plante ?

- Comment préparez-vous les tisanes ? (Indication, partie
de la plante, mode de préparation, voie d'abord utilisée, temps du traitement et fréquence)

- Comment administrez-vous les tisanes ?

 

Racontez-moi votre usage des plantes chez votre enfant.

Relances :

- A partir de quel âge peut-on utiliser les plantes chez
l'enfant ?

- Quelles plantes avez-vous utilisé ?

- Comment les avez-vous préparées ?

- A quelle fréquence et pendant quelle durée avez-vous

utilisé des plantes pour votre enfant ?

 

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ABSTRACT:

Introduction: In Reunion Island, herbal drugs are used by 87 percent of the population, 79 percent don't tell their doctor they use herbal drugs. There are no many data about medicinal drugs and maternity, making the practices unsafe. WHO recommend to learn more about complementary medicine and make the practices safe. What are the practices in Reunion Island? We aim to discover the women who use herbal drugs in perinatal period. Our goal is to understand what they know and what they use.

Methods: 355 women from all the maternities of the Island participated to an oral questionnaire face to face. Then 4 women who have been chosen among women who have good knowledge (more than 4/10) participated to a discussion about their using of medicinal plants. We included women who gave birth less than 3 months ago, living or born in Reunion Island.

Results : 39,15% of the women, motivated by naturel treatment use plants like : Rubus idaeus to reduce the time of labor, Cinnamomum cassia, Aloysia citriodora for respiratory affections, Aloe vera for skin affections, or Foeniculum dulce for digestive affective of their child. Theas are drunk for three days minimum during the third trimester of the pregnancy, after asking their family.

Analyze and discussions: Women use medicinal products in order to have a natural treatment or because they want to pursue their familial using. Their practices follow herbalists advices: small doses, short treatment. But their knowledges are incomplete or wrong. It doesn't stop the practices enough.

Conclusion: A lack of data about herbal drugs and perinatal period makes this using unsafe. But these practices are traditional, without any toxic effect known. More studies are necessary.

Key words : medicinal plants, herbal drugs, phytotherapy , perinatal period, pregnancy, newborn, plants toxicity, embryo-foeto-toxicity.

Number of words : 280

Ecole de sage-femme de La Réunion Promotion 2016-2020

Titre: L'usage de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à la Réunion

Auteur : Adeline DESPRAIRIES

INTRODUCTION: 87% de la population réunionnaise utilise la phytothérapie, 79% n'en parle pas à leur médecin. Peu de données concernant les plantes et la maternité sont disponibles, compromettant les pratiques. L'usage des médecines dites « douces » se fait parfois dans l'ignorance de leur potentiel nuisible. L'OMS préconise une prise de connaissance et une sécurisation des pratiques. Quelles sont alors les pratiques des femmes en ce qui concerne l'usage de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à la Réunion ? Nous avons fait un état des lieux des connaissances et pratiques des femmes vis-à-vis de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à la Réunion.

MATERIEL ET METHODE: 355 femmes de toute l'île ont répondu à un questionnaire en face à face, de juin à septembre 2019. 4 entretiens ont été menés avec des femmes ayant un bon niveau de connaissances, recrutées de manière aléatoire. Ont été incluses des femmes enceintes ou ayant accouché il y a moins de 3 mois, natives ou résidant à la Réunion.

RESULTATS: 39,15% des femmes utilisent des plantes, principalement motivées par des soins naturels (79,90%) et des habitudes familiales (32,40%). Elles utilisent par exemple le Framboisier Rubus idaeus pour déclencher le travail, la Cannelle Cinnamomum cassia, contre les symptômes grippaux, l'Aloe vera contre les masques de grossesse et Lanis Foeniculum dulce contre les coliques du nouveau-né. Les tisanes sont consommées au troisième trimestre de la grossesse, pendant 3 jours, après conseils des proches.

ANALYSE ET DISCUSSIONS: Les femmes, attachées à leur culture, souhaitent des soins naturels après des scandales sanitaires. Leurs connaissances sont incomplètes voire erronées mais l'usage est conforme aux conseils des tisaneurs : petites doses, courte durée. Peu de plantes sont reconnues par les instances de santé.

CONCLUSION: Les pratiques ne sont pas sécuritaires au sens de la médecine conventionnelle. Elles sont ancestrales sans effets indésirables constatés. Les recherches devraient être étayées.

Mots clés: plantes médicinales, phytothérapie, période périnatale, grossesse, nouveau-né, toxicité des plantes, embryo-foeto-toxicité

Nombres de mots: 316






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