
Ecole de sages-femmes de la Réunion Université
de la Réunion Année universitaire 2019-2020
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme d'Etat de Sage-Femme
Et du Diplôme de Formation Générale en
Sciences Maïeutiques.
L'usage de la phytothérapie chez la femme
enceinte et le nouveau-né à la Réunion
Etude prospective transversale quantitative descriptive
multicentrique avec complément qualitatif menée dans les
maternités de la Réunion de Juin 2019
à Janvier 2020.
https://www.1001belges.be/passion/8314/cours-de-phytotherapie
Adeline DESPRAIRIES née le 26 juillet 1994 à Saint
Pierre, Réunion
Sous la direction de Mr Claude MARODON, Dr en pharmacie et Dr en
ethnopharmacologie
Ce mémoire est le résultat d'un long travail
approuvé
par le jury de soutenance et mis à disposition de
l'ensemble de la communauté universitaire
élargie. Il est
soumis à la propriété intellectuelle de
l'auteur. Ceci
implique une obligation de citation et de
référencement
lors de l'utilisation de ce document.
« Vivante, la tradition thérapeutique
apparaît moins
qu'auparavant comme une technique et de plus en
plus
comme une référence, une zone de
consensus identitaire, où
la prise en charge des malades met l'accent
sur
ce qui est irréductible dans cette
société
([...] usage de plantes
locales, etc.). »
Jean Benoist. Anthropologie médicale en
société créole.1993.
Remerciements
« Oubli pa ton zasiét manzé Oubli pa ton
savat doi'd pié Pa parské zordi ou lé mésié
Kou wa pi out l'identité f...] »
« N'oublie pas ton assiette de repas, tes savattes, ce n'est
pas parce qu'aujourd'hui, tu es un Monsieur, que tu oublies ton identité
»
-Oussanoussava. Loder mon péi. Déraciné.
1990
Bien plus qu'un mémoire, ce travail a été
une découverte de mes racines, de ma culture, de l'évolution du
métier de sage-femme et des pratiques autour de la maternité
à la Réunion. Il pourra je l'espère, guider mes pratiques
futures dans l'accompagnement et le soin.
Je remercie :
Mr Claude MARODON, pour m'avoir prise sous votre aile,
guidée, encouragée et fait confiance tout au long de ce travail
de recherche.
Mme Sandrine VIGNE pour votre guidance, vos relectures, votre
patience, votre écoute et soutien tout au long de ces années
d'étude.
Mr Jean-Pierre TANG-TAYE pour votre partage des savoirs
méthodologiques, votre suivi et tout l'intérêt que vous
avez porté à mon travail.
Tous les tisaneurs qui ont accepté d'échanger
sur le sujet : Mr Frantz LEDOYEN dit Kakouk, Mr Franswa TIBERE, Mr Jean
René TECHER et Mme Sergine DIJOUX, Mr Fabrice THEMYR.
Mme Jacqueline LENORMAND, pour son partage de connaissances et
d'expériences.
Les professionnels de santé m'ayant exposé leurs
points de vue, et parfois leurs passions, notamment : Mme Chantal BEGUE, Mme
Fabienne BRIDIER.
L'APLAMEDOM, notamment Mme Elisabeth SIMON pour votre
disponibilité et la richesse de vos apports.
Mes amis, notamment Assiya, mon binôme ESF ; Anaïs,
merci pour ce coup de pouce dans ce mémoire, Jessie, pour ces
années, cette écoute, ce soutien.
Ma famille, pour votre soutien dans ces moments, pour vos
conseils et encouragements. Merci. A toutes les personnes qui ont guidé
mes choix à certains moments de ce mémoire.
Glossaire
ANSM : Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé
APLAMEDOM : Association pour les plantes aromatiques et
médicinales de la Réunion
COMMISSION E : Conseil Scientifique allemand qui veille
à l'approbation des produits utilisés en médecine
traditionnelle
CSP : Code de la Santé Publique
CULTURE BOUND SYNDROME : en anthropologie de la santé,
l'expression désigne un tableau clinique (somatiques et psychiques),
doté d'une signification particulière et qui sont typiques d'une
aire culturelle ou d'un groupe ethnique donné.
EAU DISTILLEE : L'eau distillée est produite par
chauffage, évaporation, puis condensation sur une paroi froide, de la
fraction volatile de l'eau introduite dans l'appareil. Elle est d'une grande
pureté physico-chimique et microbiologique.
EMA : Agence européenne du médicament
ESCOP : Coopérative scientifique
européenne pour la phytothérapie
Gratèl : culture bound syndrome ,
démangeaison, prurit
HMPC : Comité des médicaments à base de
HUILES ESSENTIELLES : Les huiles essentielles sont
considérées comme des "préparations" à base de
plantes. (Article R5121 du CSP)
plantes
Ce sont des "produits odorants, généralement de
composition complexe, obtenus à partir d'une matière
première végétale botaniquement définie, soit par
entraînement par la vapeur d'eau, soit par distillation sèche, ou
par un procédé mécanique approprié sans chauffage
» (ANSM)
Jaunisse : hyperbilirubinémie
Katar : culture bound syndrome, toux grasse et
sonore
OMS : Organisation mondiale de la santé
Oppressement : culture bound syndrome, gêne
respiratoire du nouveau-né causée par les glaires.
MANAO : Maison de Naissance de l'Ouest
Rafraîchissement : remède du
système créole, utilisé en cas «
d'échauffement », de « sang chaud et impure », souvent
chez les femmes qui n'évacuent pas leurs règles.
Refroidissement : culture bound syndrome, terme de la
médecine créole qui définit la symptomatologie du «
sang trop froid », ayant été en contact avec l'air frais ou
l'eau trop froide
Saisissement : Culture-bound-syndrome, nom
donné aux chocs ou fortes peurs et à la tisane qui permet de s'en
remettre
SFE : Société française
d'ethnopharmacologie
Tambav : culture bound syndrome, maladie du
nouveau-né dans le système créole, qui se définit
par des coliques et plaques cutanées dues à l'absence
d'émission du méconium
Ti coeur : bourgeon terminal, « tendre ker
» USP : Pharmacopée des Etats-Unis
Vérette : culture bound syndrome, maladie de
la peau résultant d'une chaleur excessive
Sommaire
PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS 1
Introduction : 1
La phytothérapie ou l'art de soigner par les
plantes 3
1.1 Définitions 3
1.2 L'usage thérapeutique des plantes à travers les
époques. 4
1.3 La réglementation de la phytothérapie 5
La phytothérapie pendant la grossesse et chez le
nouveau-né : 6
2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né dans le Monde. 6
2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né en France 9
PARTIE II : MATERIELS ET METHODE 24
Rappel de la problématique, des objectifs, du but
et des hypothèses 24
Présentation de l'étude 24
2.1 Type d'étude 24
2.2 Période et lieu de l'enquête 24
2.3 La population étudiée 25
2.4 L'outil d'enquête 26
2.5 Limites et biais 29
2.6 Exploitation des données 30
PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
32
Présentation des résultats 32
1.1 Caractéristiques de l'échantillon
étudié 32
1.2 Les connaissances des femmes 33
1.3 Les pratiques 41
Analyse et discussions 55
2.1 Les connaissances des femmes concernant la
phytothérapie 55
2.2 Les pratiques des femmes concernant la phytothérapie
59
2.3 Les facteurs influençant les usages et les
réticences : 63
Les propositions d'action 65
Conclusion 66
PARTIE I :
INTRODUCTION ET
CONCEPTS
1
PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS
Introduction :
Ces dernières décennies ont laissé
paraître une revalorisation mondiale des médecines alternatives.
75% des français y ont déjà eu recours d'après la
stratégie de l'OMS pour les médecines traditionnelles pour
2002-2005 (1). Néanmoins, l'usage de ces médecines dites «
douces » se fait parfois sans avis médical et dans l'ignorance de
leur potentiel nuisible. La toxicité des plantes employées en
phytothérapie est peu connue. D'après le centre antipoison
français, près de 5 % des intoxications recensées au
niveau national en 2012 sont des intoxications par les plantes (2).
En Europe, c'est près de 100 millions de personnes qui
ont recours à la médecine traditionnelle et
complémentaire. Cet engouement pour la médecine non
conventionnelle est mondial ; et encore peu connu du système de soin
conventionnel, si bien que l'OMS recommande une prise de connaissance, une
sécurisation et une réglementation des pratiques. Ses
stratégies de sécurisation pour les années 2014 à
2023 stipulent que les États Membres devraient mieux comprendre et
contextualiser la médecine traditionnelle et complémentaire en
identifiant les formes de médecines traditionnelles et
complémentaires utilisées, en définissant leurs
utilisateurs, en analysant les raisons de leur utilisation notamment (3).
La France, engagée dans ce dynamisme de
sécurisation des médecines complémentaires propose en
2012, de recenser les connaissances actuelles sur les médecines non
conventionnelles et les plantes médicinales (4). Depuis, de nombreuses
monographies françaises de plantes végétales se sont
rajoutées à la base de données de l'ANSM.
L'ethnomédecine se fait donc une place dans « les interstices que
la biomédecine a laissé vacants » (Dupé S.2010).
L'île de la Réunion s'ouvre également aux
perspectives de recherche dans le domaine. En novembre 2018, la ville du
Tampon, lauréate des sites pilotes pour la reconquête de la
biodiversité, ouvre au public le jardin des plantes aromatiques et
médicinales Marc Rivière (5). 200 plantes médicinales
collectées par Marc Rivière, illustre pharmacien de la
Rivière Saint Louis, ont été léguées
à l'APLAMEDOM après son décès en 2017. Parmi elles,
16 plantes médicinales réunionnaises sont inscrites à la
pharmacopée française depuis 2013, et 3 depuis 2015 grâce
au soutien de l'APLAMEDOM(6). L'association tente de comprendre, valider
scientifiquement, valoriser et préserver les coutumes de l'île.
Car ce n'est pas moins de 87% de la population réunionnaise qui
déclarent avoir recours aux plantes médicinales ; dont 79% n'en
parlent pas à leurs médecins (7). Or, le système
réunionnais est complexe. C'est une symbiose
2
entre les schémas traditionnel et conventionnel, et ce,
même chez la femme enceinte et le nouveau-né. Les femmes ont en
effet recours aux deux systèmes traditionnel et conventionnel : «
Il est vrai que les croyances des grands-mères, on en prend et on en
laisse [...] » (8). Mais les pratiques (façonnage du visage, tisane
Tambav, tisanes rafraichissantes etc.) sont souvent cachées au corps
médical par soucis d'un ressenti d'infériorité et/ou de
revendication identitaire (8). Ces craintes ont donc longtemps
séparé les deux systèmes de soin. Bien qu'aujourd'hui ce
clivage s'efface peu à peu, il reste une grande part de
méconnaissance que ce soit du côté de la population ou des
praticiens (9). Des premiers constats de terrain ont souligné cette
méconnaissance et montré et que certains usages peuvent
être dangereux. En 2013, l'étude de Choi JS et al souligne
l'augmentation du taux de mort foetale in utéro liée à la
consommation de réglisse pendant la grossesse(10). Il y a pourtant
toujours une volonté de se tourner vers la phytothérapie.
Il est rarement fait mention dans la littérature de
l'utilisation des plantes réunionnaises chez la femme enceinte et le
nouveau-né. Il semble cependant que le potentiel toxique des plantes
soit connu. « Il faut faire attention chez la femme enceinte,
néna des plantes i fo pa utiliser. (Il faut faire attention, chez
la femme enceinte, il y a des plantes à éviter.) » nous met
en garde Franswa Tibère. Les directives de l'OMS, à savoir :
« Renforcer la base de connaissances », sont donc applicables au
contexte réunionnais. Aussi, face à ces constats, nous avons
élaboré la problématique suivante : : quelles sont
les pratiques des femmes pendant la grossesse et chez le nouveau-né en
ce qui concerne l'usage de la phytothérapie à la Réunion ?
L'objectif de ce mémoire sera de faire un état des lieux
des connaissances et pratiques des femmes vis-à-vis de la
phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à la
Réunion. La finalité de ce mémoire sera de
sécuriser les pratiques et répondre à cette volonté
actuelle de retourner au « naturel ». Nous partons de
l'hypothèse que : quand les plantes sont utilisées, leur usage
n'est pas sécuritaire. Ce manque de connaissances entrave et
démotive les pratiques de certaines femmes.
Nous présenterons dans un premier temps les concepts de
la phytothérapie, puis une seconde partie portera sur les
matériels et méthodes, dans un troisième temps nous
présenterons les résultats de l'étude et enfin nous les
discuterons.
3
La phytothérapie ou l'art de soigner par les
plantes
1.1 Définitions
Le terme « phytothérapie » vient du grec
« Öýôïò - phytos » : plante, et «
Öåñáðåßí - therapeïn
» qui signifie soigner et désigne donc l'art de soigner par les
plantes.
Quelques définitions de l'OMS concernant la
phytothérapie (11) :
o Il existe deux types de phytothérapie (7) :
o La phytothérapie traditionnelle : établie sur
les savoirs empiriques, sans essais cliniques. Selon l'OMS, cette pratique
étant peu coûteuse et accessible, elle est plus répandue
dans les pays en voie de développement.
o La phytothérapie conventionnelle, établie
à partir de recherches scientifiques et délivrée en
officine.
o « Utilisation traditionnelle des plantes
médicinales : Les médicaments à base de
plantes comprennent des plantes, des matières végétales,
des préparations à base de plantes et des produits finis qui
contiennent comme principes actifs des parties de plantes, d'autres
matières végétales ou des associations de plantes. Par
utilisation traditionnelle, on entend une utilisation de fort longue date de
ces médicaments à base de plantes dont l'innocuité et
l'efficacité ont été bien établies et qui sont
même agréés par certaines autorités nationales.
»
o « Plantes : elles
comprennent les matières végétales brutes telles que
feuilles, fleurs, fruits, graines, tronc, bois, écorce, racines,
rhizomes et autres parties, entières, fragmentées ou en poudre.
»
o « Préparations à base de
plantes : elles comprennent les matières
végétales en fragments ou en poudre, les extraits, teintures et
huiles grasses, dont la production fait intervenir des opérations de
fractionnement, de purification, de concentration ou d'autres
procédés physiques ou biologiques. Elles comprennent
également des préparations obtenues en faisant macérer ou
chauffer des matières végétales dans des boissons
alcoolisées et/ou du miel, ou dans d'autres matières. »
o « Activité thérapeutique :
Par activité thérapeutique, on entend la
prévention, le diagnostic et le traitement de maladies physiques et
psychiques, l'amélioration d'états pathologiques, ainsi que le
changement bénéfique d'un état physique ou mental.
»
4
Définition du médicament selon l'ANSM,
tirée de l'Article L 5111-1 du CSP :
« Un produit est qualifié de médicament
s'il est présenté comme possédant des
propriétés curatives ou préventives à
l'égard des maladies humaines ou animales, ou s'il peut être
utilisé ou administré en vue d'établir un diagnostic
médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions
physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou
métabolique. »
Selon la pharmacopée française, les plantes
connaissent divers procédés de préparation,
dont :
o Les tisanes qui sont des
préparations aqueuses obtenues selon plusieurs modes de
préparation incluant l'extraction (infusion, décoction,
macération) et la dilution notamment. Ceux-ci suivent
généralement des données empiriques. La pharmacopée
française (Xème édition) en décrit les bonnes
pratiques en matière de préparation, et de posologie
notamment.
o Les extraits qui sont « des
préparations liquides, demi-solides, ou solides obtenues à partir
de matière à l'état sec, mous, fermes ou fluides.
»
o Les teintures qui sont « des
préparations liquides, mélange de solvants d'extraction
(éthanol en général) et de drogues animales ou
végétales »(12).
1.2 L'usage thérapeutique des plantes à
travers les époques.
Une des premières mentions de l'usage
thérapeutique des plantes remonte aux environs de 3000 ans avant JC en
Mésopotamie où certaines plantes font l'objet d'inscriptions sur
des tablettes d'argile sumériennes et babyloniennes. Le papyrus d'Ebers
en fait également mention vers le XVIe siècle avec JC (13).
Plusieurs siècles plus tard, Hippocrate (460-377 av JC) enracine ses
savoirs sur l'usage thérapeutique des plantes. Ses savoirs sont repris
par Dioscoride1 (20-90 ap JC) et couvrent près de 1500 ans de
pratique. Il s'avère qu'en Europe, cet art a laissé place aux
progrès scientifiques en matière de pharmacologie, alors que sa
popularité n'a fait que grandir dans d'autres cultures. Ainsi,
l'utilisation de remèdes traditionnels à base de plantes,
notamment en médecine chinoise, indienne ou encore africaine n'a
cessé de se pratiquer et est encore très présente de nos
jours (14). Elle regagne peu à peu le monde occidental en
automédication (retour au naturel), mais aussi en allopathie. Par
exemple,
1 Ðåñ? ?ëçò
?áôñéê?ò : Peri hulês
iatrikês (De Materia Medica en latin) : â propos de la
matière médicale
5
dans le domaine de la cancérologie, 60 % des
thérapeutiques contiennent de la matière végétale
(10).
1.3 La réglementation de la phytothérapie
La réglementation varie selon les pays. Elle ne peut se
faire sans l'ethnopharmacologie, qui est d'après la
société française d'ethnopharmacologie : «
l'étude scientifique interdisciplinaire de l'ensemble des
matières d'origine végétale, animale ou minérale,
et des savoirs ou des pratiques s'y rattachant, mises en oeuvre par les
cultures traditionnelles pour modifier l'état des organismes vivants,
à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou
diagnostiques. » (15).
Globalement, la légitimation du potentiel
médicinal des plantes impose avant tout la publication de monographies
(présentant les indications, les parties utilisées, et les
posologies). Celles-ci sont soumises à des études leur accordant
ou non un droit de commercialisation « officiellement approuvé
» (soit une crédibilité au niveau de la législation
pharmaceutique), ou à défaut, une « reconnaissance
officielle » vis-à-vis des pratiques ancestrales. Depuis 1989,
l'assemblée mondiale de la santé demande aux états membres
de : « procéder à une évaluation complète de
leurs systèmes traditionnels de médecine; de dresser un
inventaire systématique et de faire une évaluation
(préclinique et clinique) des plantes médicinales
utilisées par les tradipraticiens et par la population; de prendre des
mesures pour réglementer et contrôler les produits à base
de plantes médicinales ainsi que pour élaborer et faire respecter
des normes appropriées; de recenser les plantes médicinales, ou
les remèdes qui en sont tirés, dont le rapport
efficacité/effets secondaires est satisfaisant et qui devraient
être inclus dans le formulaire ou la pharmacopée nationaux »
(16). En France, l'article D 4211-11 du CSP, prévoit une liste des
plantes inscrites à la Pharmacopée et pouvant être vendues
par les personnes autres que les pharmaciens et herboristes.
De manière générale, l'OMS, garante de la
pharmacopée internationale, recommande une utilisation rationnelle des
médecines traditionnelles. De nombreux organismes défendent ces
mêmes valorisations et sécurisations des savoirs ancestraux dans
le Monde : la Pharmacopée américaine (ou USP), la
Pharmacopée japonaise (ou JP), la Pharmacopée européenne,
l'ESCOP (La Coopérative Scientifique Européenne sur la
Phytothérapie), la Commission E allemande, ou encore le comité
sur les produits à base de plantes médicinales (HMPC) de l'Agence
Européenne pour l'Evaluation des Médicaments (17).
6
La phytothérapie pendant la grossesse et chez le
nouveau-né :
2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né dans le Monde.
Dans les domaines de la gynécologie, de
l'obstétrique et de la pédiatrie, les plantes sont très
présentes (18). On connait leur usage à des fins d'une
optimisation de la conception, de prévention et traitement des maux de
la grossesse, et de diverses maladies infantiles, ou encore pour favoriser
l'accouchement, les plantes sont populaires dans les recettes traditionnelles
(19). Néanmoins, toutes ne sont pas reconnues officiellement par les
sociétés savantes. Le contexte économique, culturel,
sociétal de manière générale, est le principal
influent des pratiques. Ainsi, les pays en voie de développement par
exemple, ayant peu accès aux soins conventionnels, sont de gros
consommateurs de plantes médicinales reconnues de manière
empirique, alors que les pays développés suivent une politique
réglementée quant à l'usage de médicaments à
base de plantes. L'homogénéisation des pratiques est un des
objectifs actuels de l'OMS (3). Elle est applicable à la
périnatalité, d'autant plus que le regain de popularité
concerne aussi les femmes et leurs grossesses et s'étend à
l'échelle mondiale. En 2013, l'étude de Kennedy DA, Lupattelli A,
Koren G, et Nordeng H a montré que près de 28.9% des femmes
interrogées à un niveau international (effectif de 9759 femmes)
avaient recours à la phytothérapie au cours de leurs grossesses
(20).
2.1.1 La phytothérapie au cours de la
grossesse
Ø Des pratiques reconnues par les
sociétés savantes
On connait aujourd'hui et à travers le monde entier
certaines plantes efficaces dans le traitement des maux de la grossesse. Par
exemple, le Gingembre Zingiber officinalis est un anti-nauséeux
réputé efficace chez la femme enceinte (21). Autre exemple : la
Camomille allemande Chamomilla recutita, qui peut être
utilisée chez la femme enceinte en cas de troubles digestifs, de
troubles cutanés ou de mycose vaginale selon l'EMA (Agence
européenne du médicament) (22). On peut également citer
l'usage de l'Echinacée Echinacea angustifolia chez la femme
enceinte sous forme aqueuse en cas d'affection grippale, reconnu par la
commission E (Allemagne) (23).
Ø Des pratiques traditionnelles non reconnues
par les sociétés savantes
En Afrique, traditionnellement, Euphorbia hirta, le
Jean Robert réunionnais, est utilisé en cas
d'hydramnios (24). La patte lézard, Phymatodes
scolopendria (Burm.) Ching, y est un anti- diabétique chez
la femme enceinte (25). A la Réunion cette dernière est
utilisée comme rafraichissant et contre le « tanbav », maladie
du nouveau-né que « le docteur ne connait pas ». Il constitue
ainsi un « culture bound syndrome ». Le nom tire son origine du
mot
7
malgache « tambavy » qui signifie « la
diarrhée du nouveau-né ». Plusieurs formes peuvent se
manifester : coliques, éruptions cutanées etc. La maladie est due
à un retard d'élimination du méconium. Plusieurs rites et
traitements sont connus pour éviter et soigner la maladie ; parmi eux la
pratique des bains, ou encore la consommation de tisanes «
rafraichissantes ».
2.1.2 L'usage traditionnel des plantes pendant
l'accouchement
Ø Les usages traditionnels soutenus par des
études scientifiques
Certains usages sont l'objet de débats et de
divergences scientifiques, c'est ce qui freine leur reconnaissance par les
sociétés savantes internationales. Les usages sont alors «
officieux ». D'autres études sont alors nécessaires pour
établir avec certitude le profil pharmacologique de certaines plantes ;
c'est le cas du Framboisier Rubus idaeus par exemple. La plante est
souvent utilisée en maternité en Australie et aux Etats Unis et
vendue en France pour ses effets utérotoniques,
expérimentés sur les cellules de rats (26). L'EMA précise
que les extraits alcooliques de feuilles de Framboisier Rubus idaeus
n'ont pas d'effets sur les contractions utérines chez le rat,
contrairement aux extraits aqueux. Ceux-ci auraient tantôt des effets
relaxants ou au contraire toniques selon le solvant utilisé dans les
études in vitro. L'EMA cite par ailleurs une utilisation traditionnelle
des feuilles de Framboisier Rubus idaeus (pour préparer
l'accouchement chez les grecques et un peu partout en Europe et en
Amérique du Nord).
Indication Nom Nom
vernaculaire scientifique
Origine Parties Qualité de
utilisées preuves pour
l'indication
Lieux des pratiques et études, autres
indications, et éventuels effets indésirables
rapportés
Direction du travail
Framboise rouge
|
Rubus idaeus
|
Europe, Asie du Nord
|
Feuilles
|
Etudes
pharmacologiques
|
Etude Unrein 2015 (26) :
|
|
|
Ricin
|
Ricinus
|
Afrique
|
Huile
|
Etudes
|
Etude Unrein 2015
|
|
|
communis
|
tropicale
|
|
pharmacologiques
|
(26) :Etudes menées en
|
|
|
|
|
|
|
Chine, Inde, Etats-Unis,
Iran
|
|
|
|
|
|
|
Effets indésirables
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Etude 2018 de Gilad, R.,
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Celnikier (27): effets
|
|
|
Tableau 1 : Des usages traditionnels pendant le
travail
Ø 8
Quelques autres usages traditionnels
D'autres usages sont empiriques, sans confirmation de leurs
effets par des études scientifiques et non reconnus par les
sociétés savantes.
Indication Nom Nom
vernaculaire scientifique
Origine Parties Qualité de utilisées
preuves
Lieux des pratiques et études,
indications
hors grossesse,
éventuels effets
indésirables
Direction du
travail
|
Agérate faux- conyze, Herbe-à-bouc
|
Ageratum conyzoides *
|
Amérique tropicale
|
Feuilles en décoction
|
Empirique, traditionnelle
|
Etude Jiofack et al
|
|
|
|
|
Diminution du
risque
d'hémorragie
|
Boerhavie diffuse, Becabar bâtard, patagon
|
Boerhavia diffusa*
|
Réunion
|
Feuilles et tubercule racinaire en instillation vaginale
|
Empirique, traditionnelle
|
Etude N'Guessan et al
|
|
|
Infections du
nouveau-né
exposé à
une chorioamniotite
|
Agérate faux- conyze, Herbe-à-bouc
|
Ageratum conyzoides*
|
Amérique tropicale
|
Feuilles en décoction
|
Empirique, traditionnelle
|
Etude Jiofack et al
|
|
|
Ocytocique, antibactérien
|
Séné ailé, Epis d'or, Dartrier, quatre
épingles
|
Cassia alata*
|
Mexique
|
Feuille et
racines en décoction
|
Empirique, traditionnel
|
Utilisée au Cameroun, et à Madagascar (31)
à cet effet.
A la Réunion, utilisé en
externe : en poudre
ou lotion alcoolique des feuilles contre les
problèmes cutanés, et l'hypertension
|
Analgésiant
|
|
Euphorbia hirta*
|
Amérique centrale
|
|
Empirique, traditionnel
|
Etude Zeh KML 2017
|
|
|
Tableau 2 : Quelques usages traditionnels de
plantes
*Plantes inscrites à la pharmacopée
française
2.1.3 Un usage de la phytothérapie en post
partum.
En Allemagne, le Matricaire Chamomilla recutita est
utilisé contre les érythèmes fessiers des
nouveau-nés (33). C'est le seul usage reconnu dans la
littérature.
Ø Des usages traditionnels
Traditionnellement, certaines plantes sont connues car elles
stimulent la lactation : Euphorbia hirta par exemple (le Jean Robert
à la Réunion) est utilisée à cet effet en
Côte d'Ivoire (30). D'autres sont utilisées pour soigner les
plaies mammaires et calmer les douleurs du nouveau-né : les
décoctions de fleurs et de feuilles de Lépianthe en ombelle
Piper umbellatum, famille des Piperaceae par exemple (33).
9
Ainsi, le recours à la phytothérapie
traditionnelle reste très populaire. Dans les régions en voie de
développement, cet usage est motivé par les conditions
socio-économiques (31). Cette popularité des plantes,
amène les chercheurs de toutes parts à multiplier les travaux en
phytothérapie.
2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né en France
2.2.1 La réglementation en France
De manière générale, en collaboration
avec la Société Française d'Ethnopharmacologie (15) et la
Société française d'endobiogénie et
médecine, l'ANSM contrôle la pharmacopée française,
en approuvant ou non l'usage sécurisé des médicaments, et
donc des plantes reconnues par la pharmacopée (34).
Pour tout médicament, « une évaluation
spécifique du risque au cours de la grossesse est conduite dans le cadre
de l'AMM ». Même si aucun effet tératogène n'a
été relevé par les études pré-cliniques, le
laboratoire peut décider de le déconseiller aux femmes enceintes.
Dans tous les cas, aucun médicament nouvellement entré sur le
marché ne peut être prescrit à la femme enceinte. Ce n'est
que lorsque la femme a pris le médicament alors qu'elle ne savait pas
qu'elle était enceinte, qu'on peut alors évaluer les effets de
celui-ci. Si au bout de plusieurs années, aucun effet indésirable
n'est apparu, les chances que ce médicament soit reconnu par la
législation pharmaceutique sont davantage importantes (35). Une
étape supplémentaire est nécessaire pour les plantes :
celles-ci doivent d'abord être réglementées et reconnues en
tant que médicaments.
Le CRAT et son site internet, et la base de données
Thériaque nous renseignent sur les médicaments utilisables ou non
pendant la grossesse et l'allaitement (36). Néanmoins, il est rare d'y
trouver des informations en termes de recommandations sur l'usage de plantes
pendant ces périodes. La base de données HEDRINE recense les
études cliniques et cas rapportés d'interactions entre les
plantes médicinales et les médicaments, et les effets des plantes
(37). Face au manque de données concernant les effets des plantes sur
les enfants, l'EMA déconseille l'usage de la plupart des plantes chez
les enfants de moins de 12ans (38).
2.2.2 La fréquence d'utilisation de la
phytothérapie en France pendant la grossesse.
Chez la femme enceinte, E.RONGIER (39), estime que 11,57% de
sa population interrogée (effectif de 80 patientes au CHU d'Estaing) a
eu recours à la phytothérapie au cours de la grossesse. La
phytothérapie représente 4,76% de l'automédication des
femmes au premier trimestre de grossesse (effectif de 21 patientes), 13,16 % au
second trimestre (effectif de 30 patientes) et 17,39% au troisième
trimestre (effectif de 29 patientes).
10
En 2014, parmi les 120 femmes interrogées en
établissements de santé du Réseau Périnatal
Alpes-Isère et exposées à l'automédication, 6 ont
eu recours à la phytothérapie selon l'étude
observationnelle de D. COURRIER (40).
En 2001, N. MEDOC a souligné que 20% des 80 patientes
réunionnaises interrogées avaient recours aux tisanes en
première intention (41).
2.2.3 Les bonnes pratiques en France
Ø Les plantes à usage officiellement
approuvé pendant la grossesse
Indications (35)
|
|
Noms
vernaculaires
|
|
Noms
scientifiques
|
|
Parties utilisées
|
|
Avis des sociétés savantes, potentiels
effets indésirables
|
|
|
|
|
|
|
|
Les nausées
et
vomissements de grossesse
|
Le gingembre
|
Zingiber officinale
|
Rhizome
|
Usage reconnu chez la femme enceinte par l'OMS (42). L'EMA a
reconnu une absence de toxicité chez la femme enceinte mais ne
recommande pas son usage par précaution(43).
Déconseillée par l'EMA, par la commission E et
l'ESCOP en raison du manque de données.
|
|
Matricaria recutita
|
Influorescence
|
Usage reconnu chez la femme enceinte par l'EMA
|
Troubles circulatoires : Contre les «
jambes
lourdes et varices
|
Vigne rouge
|
Vitis vinifera
|
Feuilles
|
Usage reconnu par l'EMA et l'ANSM et approuvé par le
CRAT chez la femme enceinte
|
|
Ruscus aculeatus
|
Rhizome
|
Usage traditionnel reconnu par l'OMS, l'EMA et l'ANSM et
approuvé par le CRAT chez la femme enceinte
|
|
Melilotus officinalis
|
Sommités fleuries séchées
|
Usage reconnu par l'ANSM et approuvé par le CRAT qui
autorise les veinotoniques à base de Mélilot.
|
Constipations de grossesse
|
Aloes
|
Aloe vera
|
Sève
|
Le CRAT rassure quant à l'utilisation de laxatifs
anthracéniques pendant la grossesse. L'EMA déconseille l'usage du
Séné durant le 1e trimestre.
|
|
Rhamnus purshiana
|
Ecorces séchées
|
|
Senna alexandrina
|
Gousses et
folioles
|
|
Plantago afra L.,
|
Graines et
téguments
|
Usage reconnu par l'EMA et approuvé le CRAT chez la femme
enceinte Hypoglycémiant
|
|
Plantago ovata
|
Graines
|
Usage reconnu par l'EMA et approuvé le CRAT chez la
femme enceinte
|
|
Tableau 3 : Les plantes utilisables pendant la
grossesse selon la législation française.
Les modes de préparation adaptés ou
contre-indiqués pendant la grossesse et l'allaitement :
Les tisanes seraient à privilégier pendant la
grossesse. Les principes actifs y sont hydrophiles et ne passent pas les
barrières placentaires ni dans le lait. Le passage transplacentaire suit
en effet la loi de Fick (44). Elles permettent une hydratation et la chaleur
permet de limiter la quantité d'huile essentielle (33) . Les eaux
distillées ne présentent pas de contre-indications.
Les huiles essentielles sont soumises à des
discussions, de par le manque d'études les concernant. Leurs
propriétés abortives sont répandues. Elles sont lipophiles
(passent donc la barrière placentaire et passent dans le lait). C'est
à partir du 3e mois que certaines (monoterpènes, esters) peuvent
être utilisées. L'article L 4211-1 du code de la santé
publique
11
prévoit une liste des huiles essentielles
autorisée à être vendues par les pharmacies. Parmi elles,
certaines, reconnues abortives sont contre-indiquées chez la femme
enceinte et allaitante (article D 4211-13) : La grande absinthe Artemisia
absinthium L, la petite absinthe Artemisia pontica L., l'armoise
commune Artemisia vulgaris L., armoise blanche Artemisia herba
alba Asso, l'armoise arborescente Artemisia arborescens L., le
cèdre blanc Thuya occidentalis L., le Chenopode Chenopodium
ambrosioides et Chenopodium anthelminticum, la Moutarde
jonciforme Brassica juncea [L.] Czernj. et Cosson la Rue Ruta
graveolens, , la Sabine Juniperus sabina, le sassafras
Sassafras albidum [Nutt.] Nees, la sauge officinale Salvia
officinalis L., la tanaisie Tanacetum vulgare L. Concernant les
plantes hors monopole pharmaceutique, sont déconseillées les
huiles essentielles de citronnier Citrus limon (L.) (par voie
topique), de lavande Lavandula angustifolia Mill. et L. latifolia
Medik. , de menthe poivrée Mentha x piperita L,
d'eucalyptus globuleux Eucalyptus globulus Labill et radié
E. radiata Sieber ex DC., de thym Thymus vulgaris L et de
giroflier Syzygium aromaticum (L.) Merr. & L.M.Perry
(45).
Les extraits et teintures sont déconseillés aux
femmes enceintes à cause de leur teneur en alcool (33). Pendant les
trois premiers mois, les huiles essentielles sont contre-indiquées.
Certaines sont riches en cétones, phénols, aldéhydes
à éviter pendant la grossesse.
2.2.4 Les plantes à usage traditionnel pendant
la grossesse en France.
L'usage des plantes chez la femme enceinte est
essentiellement traditionnel en France (35). Mais face à un manque de
données, l'usage de celles-ci n'est pas reconnu dans la «
législation pharmaceutique » comme étant utilisable de
manière sûre pendant la grossesse (bien que la majorité
d'entre elles soit inscrite à la pharmacopée française,
hors grossesse et allaitement) (46). Leur usage est « officieux ».

Gentiane Gentiana lutea* Racines Face au manque de
données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Pertes d'appétit
Capitaux
floraux épanouis
Matricaire Chamomilla
recutita,*
Aussi utilisée contre les hémorroïdes, les
agitations nerveuses et insomnies, l'eczéma. L'EMA reconnait son usage
sous forme de plantes broyées.
Aérophagie, ballonnements, flatulences,
éructations
Feuilles Gélules à priori sans danger pour la
femme
enceinte et allaitante.
Artichaut Cynara
cardunculus var.
scolymus (L.) Benth,*
Piloselle Hieracium
pilosella
Plante entière Face au manque de données, l'EMA
déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Pissenlit Taraxacum
officinale*
Feuilles, racines Face au manque de données, l'EMA
déconseille son usage chez la femme enceinte.
Indications (34) et (35)
Noms
scientifiques
Noms
vernaculaires
Parties utilisées Avis des
sociétés savantes, effets indésirables, autres indications
hors grossesse et allaitement mais pour des maux fréquents pendant cette
même période.
Framboisier (49)
Rubus idaeus Feuilles L'EMA déconseille son
usage chez la femme
enceinte en raison d'un manque de données, bien
qu'elle reconnaisse l'utilisation traditionnelle existante (50).
Les nausées et vomissements de
grossesse
Mélisse Melissa
officinalis*
Feuilles et
sommités fleuries
Face au manque de données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est
cependant relevé chez la femme enceinte (47). Souvent utilisée
contre le stress et les insomnies.
Chardon Marie (48)
Graines mures L'EMA déconseille son usage chez la
femme
enceinte en raison d'un manque de données
Silybum marianum*
Fumeterre Fumaria
officinalis
Absence de données concernant la grossesse
Feuilles et
influorescence
Mélisse Melissa
officinalis*
Face au manque de données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est
cependant relevé chez la femme enceinte.
Chardon Marie(48)
Silybum marianum*
Graines mures L'EMA déconseille son usage chez la
femme
enceinte en raison d'un manque de données
Face au manque de données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Mauve Malva sylvestris Les parties
sèches
Feuilles et
racines
Pissenlit Taraxacum
officinale*
Antispasmodique, anti-nauséeux, diurétique, et
contre les infections urinaires
Gentiane Gentiana lutea* Racines Face au manque de
données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Parties aériennes
Passiflore Passiflora
incarnata*
Face au manque de données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Tilleul Tilia * Influorescence
Déconseillée par l'EMA pendant la grossesse en
raison du manque de données
Face au manque de données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est
cependant relevé chez la femme enceinte.
racines Face au manque de données, l'EMA
déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Valériane Valeriana
officinalis*
Mélisse Melissa
officinalis*
Feuilles et
influorescence
Contre les
troubles du sommeil
Hamamélis Hamamelis
virginiana
Trèfle rouge Trifolium pratense
L
En voie externe L'ESCOP conseille un avis médical
avant utilisation mais ne contre-indique pas son usage pendant la grossesse.
Cependant l'usage doit être ponctuel, en externe ou suppositoire.
Hémorroïdes Hamamélis
Hamamelis
virginiana
Feuilles séchées Face au manque de données,
l'EMA déconseille son usage chez la femme enceinte.
Mélilot Melilotus
officinalis *
Sommités fleuries séchées
En raison du manque de données, l'EMA
déconseille son usage pendant la grossesse.
Gingko Gingko biloba* Feuilles
pétiolées
Contre indiqué chez la femme enceinte
Orthosiphon Orthosiphon
stamineus,
Feuilles, tiges Face au manque de données, l'EMA
déconseille
son usage chez la femme enceinte.
OEdèmes simples
Troubles circulatoires : Contre les «
jambes
lourdes et varices »
12
Constipations de grossesse
Indications (34) et (35)
|
Noms
vernaculaires
|
Noms
scientifiques
|
Parties utilisées Avis des sociétés
savantes, effets indésirables, autres indications hors grossesse et
allaitement mais pour des maux fréquents pendant cette même
période.
|
|
Troubles La pensée Viola
tricolor Parties
circulatoires : sauvage aériennes
bouffées de fleuries
chaleur

Contre les
douleurs : dorsalgies
Le Prêle des champs
Cassis (49) Ribes nigrum Feuilles Usage
déconseillé par l'EMA en raison du manque
de données
Equisetum arvense
Tige Anti-inflammatoire, prévention des vergetures et
oedèmes
Reine des près Filipendula
ulmaria
Sommités fleuries séchées
Anti-inflammatoire et diurétique
13
Douleurs Matricaire Matricaria
Capitaux fleuris Aussi utilisée contre les hémorroïdes,
les
abdominales et chamomilla*
épanouis agitations nerveuses et insomnies, l'eczéma.
pelviennes L'EMA reconnait son usage sous
forme de plantes
broyées.
Mélisse Melissa
officinalis*
|
Feuilles, sommités fleuries
|
Face au manque de données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Aucun effet indésirable ni contre-indication n'est
cependant relevé chez la femme enceinte.
|
|
Passiflore Passiflora Parties Face au manque de
données, l'EMA déconseille
incarnata* aériennes son usage chez la femme
enceinte.

Tige
Equisetum arvense *
Les crampes Prêle des
champs
Myalgies Reine des près Filipendula
Sommités
ulmaria* fleuries séchées
Saule blanc Salix alba * Ecorce L'EMA
déconseille sont usage pendant les 2
premiers mois de grossesse et le contre-indique dès le
6e mois
Olivier Olea europaea* Feuilles Attention aux troubles
cardiaques
Ortie Urtica dioïca L* Feuilles Usage
déconseillé par l'EMA en raison du manque
de données
Cassis Ribes nigrum Feuilles Face au manque de
données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Pensée Viola tricolor Parties
sauvage aériennes
fleuries
Les troubles urinaires
Le masque de grossesse ou chloasma
Les vergetures Arnica Arnica montana*
Huile En usage externe
Rose musquée Rosa rubiginosa
Prêle des
champs
|
Equisetum arvense*
|
Tige
|
|
Bambou Bambusa Tige A priori, sans danger pour la femme
enceinte et
arundinaceae allaitante.
Ortie Urtica dioïca L Feuilles Usage
déconseillé par l'EMA en raison du manque
de données
Ortie Urtica dioïca Feuilles Usage
déconseillé par l'EMA en raison du manque
de données
Cassis Ribes nigrum Feuilles Face au manque de
données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Troubles nerveux : fatigue

RGO Matricaire Matricaria
Influorescence Aussi utilisée contre les hémorroïdes,
les
chamomilla* agitations nerveuses et insomnies,
l'eczéma.
L'EMA reconnait son usage sous forme de plantes
broyées.
Tilleul Tilia sp* Influorescence Face au manque de
données, l'EMA déconseille
son usage chez la femme enceinte.
Passiflore Passiflora Parties Face au manque de
données, l'EMA déconseille
incanata* aériennes son usage chez la femme
enceinte.
Troubles du sommeil
Mélilot Melilotus Sommités Face au manque
de données, l'EMA déconseille
officinalis* fleuries séchées
son usage chez la femme enceinte.
Tableau 4 : Les usages traditionnels de plantes
chez la femme enceinte en France
*plantes inscrites à la pharmacopée
française
Pantes déconseillées chez la femme enceinte
Plantes contre-indiquées chez la femme enceinte
14
2.2.5 La singularité de la situation à la
Réunion vis-à-vis de l'usage des plantes médicinales.
Ø Le contexte multiculturel réunionnais
et l'importance des plantes à l'échelle de l'île.
La Réunion est marquée par sa
multiculturalité. La colonisation et le métissage ont
ramené des croyances, savoirs et pratiques de toutes les aires
géographiques environnantes, offrant à l'île une richesse
monumentale en termes culturels. De plus, sa géographie et la
singularité de son climat et de ses paysages favorisent la
diversité végétale de l'île.
La médecine réunionnaise est donc un
système spécifique riche d'origines. L.POURCHEZ la décrit
comme une imbrication de plusieurs systèmes : européen, malgache
et indien (51). Elle se caractérise : « par un rapport aux humeurs
(le sang, la bile, le vent) générant des relations d'oppositions,
inséparable d'un rapport au sacré ». Ces relations
d'opposition attribuées aux humeurs sont : le pur et l'impur, le chaud
et le froid, l'épais et le liquide. La santé est un
équilibre des humeurs. Les plantes font partie intégrante du
système de soin. Il existe des plantes dites « échauffantes
», d'autres « rafraichissantes » par exemple. Le rapport
à la maladie et à la santé est aussi défini par la
théorie des semblables (« un mal peut être soigné par
son équivalent » : les herbes à vers, dont la forme
évoque celle des asticots, soignent les vers par exemple), et la
théorie des transferts (transférer le mal d'un corps à un
autre) (52).
La raison pour laquelle les plantes réunionnaises sont
mal connues, et que peu d'entre elles sont inscrites à la
pharmacopée, est avant tout historique. Leur émancipation a
été difficile. La première pharmacopée (le Codex)
date de 1818, date à laquelle l'esclavage était encore
présent. Or, de nombreux savoirs traditionnels sont issus des pratiques
des esclaves interdites à l'époque, et que même l'abolition
de 1848 n'a pas reconnu. Le clivage entre médecine occidentale et
médecine traditionnelle (dont les secrets sont longtemps restés
cachés) a longtemps résisté. Il a fallu modifier la
législation pour inscrire les plantes médicinales à la
pharmacopée le 12 juillet 2013. C'est un des objectifs de
l'APLAMEDOM.
Les « anciens » s'attachent à leurs
traditions faisant perdurer les pratiques. Il s'avère en effet que
malgré de profonds bouleversements de la société
réunionnaise et de son système médical, les croyances et
pratiques traditionnelles sont toujours présentes. La Réunion
s'est forgée son métissage médical. Les deux
médecines se côtoient, cohabitent. La population a recours aux
deux, parfois simultanément. En 2011, Julie DUTERTRE, dans sa
thèse de médecine soutenue à la Réunion, a
montré que 87% de la population avaient recours à la
15
phytothérapie (7). Sur les 300 personnes
interrogées (usagers et non usagers), 83 % sont des femmes. Et parmi la
population d'usagers, 18 % ont moins de 30 ans et près de la
moitié ont entre 30 et 45 ans. Il semble donc y avoir un nombre
conséquent de femmes en âge de procréer qui ont recours
à la phytothérapie, domaine qui intéresse de plus en plus
la médecine conventionnelle.
En effet, différentes études, concernant
l'usage thérapeutique des plantes ont alors été
menées. Les vertus de l'Ayapana Ayapana triplinervis ou
Eupatorium triplinerve par exemple, ont été
recensées par le pharmacien C MARODON (53). L'Ayapana est reconnue pour
ses effets anticoagulants, anti agrégants, anti-dépresseurs,
hépatoprotecteurs, antiseptiques, cardiotoniques, sédatifs,
antitumoraux (cancer du sein, du foie, de la vessie, reins), antiparasitaires,
antipaludéens, antibactériens. Elle est inscrite à la
pharmacopée française depuis 2013 ; comme 18 autres plantes
réunionnaises. Mais ces études concernent la population
générale. Etonnement, il y a peu d'écrits concernant la
grossesse et le nouveau-né.
C'est aussi ce qu'ont constaté L. POURCHEZ et S. DUPE
qui en viennent à conclure que ce manque de données est
lié à un manque de savoir dans les familles et à certaines
réticences vis-à-vis du sujet (54). Les familles redoutent
l'usage des plantes pour la femme enceinte et son enfant. En effet, au temps de
l'esclavage, quand les plantes étaient utilisées par les femmes
enceintes, elles l'étaient surtout à des fins abortives. Par
ailleurs, de nombreuses tisanes sont rafraichissantes en provoquant «
l'évacuation du sang impur » (les règles), donc possiblement
un avortement. Le sujet en devient presque tabou et les connaissances se
perdent alors.
Par ailleurs, la biomédecine est parvenue à
monopoliser le suivi des femmes enceintes, qui se détachent de la
phytothérapie. Pourtant, traditionnellement les plantes ont un objectif
préventif, profitant à l'enfant. Or, le progrès dans la
prévention de certaines maladies a populairement été
attribué à l'avènement de la biomédecine. Les
femmes enceintes ont alors préféré la prévention
plus sécure de la biomédecine aux plantes. Celle-ci est parvenue
à discréditer le savoir des femmes (déjà
craintives) en mettant en avant le manque de données rassurantes
vis-à-vis de l'usage des plantes pendant la grossesse et pour
l'enfant.
L. POURCHEZ, en 2002 est parvenu à défaire le
tabou autour du sujet (8). Ses recherches se sont axées sur les
pratiques et croyances autour de la grossesse, de la naissance et de la petite
enfance et sur le savoir des femmes en matière de médecine
traditionnelle. Il s'avère que les plantes sont utilisées aussi
bien à des fins de « traitement du corps », que pour des
affections
16
psychologiques ou pour des pratiques magico-religieuses.
L'exemple le plus fréquemment cité est la tisane «
saisissement » : après un choc émotionnel, la
tisane calme l'esprit et le corps.
L'enfant, le symbole de la fertilité, est l'assurance
d'une aide future dans les vieux jours, c'est celui qui aide, qui rassure,
autant économiquement que sentimentalement. Il permet à la femme
de retrouver sa place sociale. Dès son début de grossesse et pour
la mener au mieux, la femme doit pouvoir maintenir un équilibre physique
(entre le chaud et le froid, le pur et l'impur, le fluide et
l'épais...). Elle a alors recours aux plantes. Ainsi, certaines tisanes
servent à rafraichir le corps, d'une chaleur non évacuée
habituellement par le sang des règles, et vecteur d'un risque
d'impureté, et d'épaississement du sang. Après
l'accouchement au contraire, d'autres tisanes permettent d'éviter les
« refroidissements » en aidant à retrouver la tonicité
vaginale. Pendant la grossesse comme après, le sang doit être dans
un équilibre entre le chaud et le froid, le liquide et l'épais,
le pur et l'impur (8).
Ø Les plantes utilisées autour de la
naissance à la Réunion :
Rafraîchissant Barb maïs (stigmates
Zea mays* Pharmacologie : Les stigmates de maïs sont
du maïs) diurétiques, hypotensifs,
stimulants utérins
et immunostimulants
Accélérer Jus de citron
Citrus limon
l'accouchement

Indications Noms vernaculaires Noms scientifiques
Autre : résultats d'études pharmacologiques
(32)indications communes
(55)
Fluidification du
sang et « tanbav », rafraichissant pour les
nourrissons
|
Liane d'olive Secamone volubilis
(Lam) Maraiis*
|
Pharmacologie : hypotensive,
diurétique, antioxydante, antiradicalaire
A la Réunion, elle est utilisée contre les
infections urinaires et vaginales également (56).
|
|
Col-col Sigesbeckia orientalis* Pharmacologie : A
Madagascar,
Sigesbeckia orientalis traite les
ulcères, furoncles, plaies infectées ; elle y est CONTRE-INDIQUEE
CHEZ LA FEMME ENCEINTE ET L'ENFANT de moins de 5ans
Bois cassant Psathura borbonica Selon Roger LAVERGNE,
en dehors de la
grossesse , on l'utilise aussi comme hypotenseur, comme
rafraîchissant, pour calmer les inflammations urinaires ou encore
contre les ménorragies
Jean Robert Euphorbia hirta Pharmacologie : contre
les gastro-entérites et
les diarrhées
Ambrovate Cajanus cajan* Pharmacologie : à
Madagascar, Cajanus cajan est recommandée
comme anti-diarrhéique, hypoglycémiant, dans les troubles
cutanés, en supplémentation protéique
Col-col Sigesbeckia orientalis* Pharmacologie :
cicatrisant
Nausées et
vomissements
Cicatrisation après accouchement
Cicatrisation, Tamarin Tamarindus
indicus* Pharmacologie : A Madagascar, la plante est
« Reprendre des recommandée pour
ces mêmes propriétés en
forces » plus de ses autres vertus
|
|
|
« Tanbav » (57) Ti Coeur de
pêche Prunus persica
associé à :
+ Ayapana Ayapana triplinervis*
+ Bleuette Stachytarpheta
jamaicensis*
|
Pharmacologie : A Madagascar,
Stachytarpheta jamaicensis
est recommandée comme fébrifuge,
analgésique, sédatif, antidiarrhéique, hypotenseur et
antispasmodique.
|
|
+ Camomille Parthenym hysterphorus
« Tanbav » des petits
garçons
Romarin Rosmarinus officinalis*
Patte poule Vepris lanceolata*
Feuilles de Combava Citrus hystrix
Petit Carambole Bulbophyllum nutans
Lanis Foeniculum dulce*
Affouche rouge Ficus rubra Vahl Aussi appelé
affouche à grandes feuilles
Bois d'Osto Antirrhea borbonica*
Ti Coeur de pêche Prunus persica
associé à :
|
+ camomille Parthenium
hysterophorus
|
Col-col associé à : Sigesbeckia
orientalis*
|
|
|
+ Ambaville Hubertia ambavilla*
+ lingue café* Mussaenda arcuata
Poiret*
|
|
Bleuette asssocié à : Stachytarpheta
jamaicensis
+ tiouette Cardiospernum
halicacabum
|
|
+ capillaire Adiantum pedatum*
17
+ camomille Parthenum hysterphorus
Indications
|
Noms vernaculaires
|
Noms scientifiques
|
Autre : résultats d'études
pharmacologiques
|
|
|
|
(32) indications communes (55)
|
Rhumatisme, refroidissement,
plaies, contusion, nourrisson
|
Patte poule
|
Vepris lanceolata*
|
Pharmacologie : antipaludéen, antioxydant,
antibactérien
|
« paralysé »
|
|
|
|
Galactogène
|
Affouche rouge
|
Ficus rubra Vahl
|
Aussi aappelé affouche à grandes feuilles
|
|

Contre le « lait contrarié
»
Coeur de Landrez Celtis madagascariensis
(bois d'Andrèze =Trema orientalis (L) Blum.
Ulmacées)
Fébrifuge
Bringelier Solanum mauritianum
Sevrage Mazambron, Aloes Aloe
barbadensis*
Calmer le nouveau- Sensitive Mimosa pudica
Pharmacologie : A Madagascar, la
Sensitive
né est recommandée comme
anti-oxydante, anti-
inflammatoire, anti-ulcéreuse etc. en externe
ou en interne à courte durée

Purgatif chez le nouveau-né
Herbe à vers Chenopodium
ambrosoïde L*
Potentiel toxique
Papaye Carica papaya Linné* Plutôt
utilisé contre les diarrhées

Goyavier Psidium guajava*

Muguet buccal chez le bébé
Cochlearia associé à : Centella asiatica*
Pharmacologie : Centella asiatica est
recommandé à Madagascar comme cicatrisant,
veinotonique, sédatif, anti-ulcéreux, immunomodulateur etc.
Une faible activité mutagène a cependant
été mise en évidence.
+ café fort Coffea arabica
+ colan (= col-col) Sigesbeckia orientalis*
+ coeur de framboisier Rubus apetalus Poir
Eugenia uniflora
Fièvre du bébé Feuilles de
cerise
(coeur cerise) associé à :
Aloes, mazambron Aloe barbadensis*
Huile de ricin Ricinus communis* Huile
chauffée (non toxique) + beurre de
cacao
Lanis Foeniculum dulce*
Ayapana Ayapana triplinervis*
Betel maron Piper sarmentosum spp Pharmacologie : A
Madagascar, elle est
utilisée comme digestive,
anthelmintique etc. Elle peut être toxique
Coliques du
nouveau-né
+ patte poule Vepris lanceolata*
Rhume de l'enfant Tiloc : beurre de cacao
associé à :
+ Bleuette Stachytarpheta
jamaicensis*
+ coeur de peche Prunus persica
Contre le rhume, « l'oppressement » = rhume,
ou glaires du nouveau-né
Racine de safran-péi associé à :
+ zerbabouc Ageratum conyzoides*
+ jean robert Euphorbia hirta* Pharmacologie : A
Madagascar, Euphorbia hirta est recommandée
en tant qu'anti-spasmodique, antibactérienne, analgésique,
anti-inflammatoire et antipyrétique, sédatif et anxiolytique
etc.
Curcuma longa L.
Zingibéracées
+ racines zerb tombé Leucas lavandulifolia
Smith
Lamiacées *
+ Ambrovate Cajanus cajan*
18
Renforcement des os du nouveau- né
Bains de riz ou « eau de riz »
Oriza sativa L. Poacées
Col-col associé à : Sigesbeckia
orientalis*
+ Ambaville Hubertia ambavilla*
+ lingue café* Mussaenda arcuata
Poiret*
Plaies chez le
nouveau-né et l'adulte
Arrow-root Maranta arundinaceae

Indications Noms vernaculaires
Noms scientifiques Autre : résultats d'études
pharmacologiques
32 ? indications communes (55)
Barb maïs associé à : Zea
mays*
+ change écorce Aphloia theiformis*
Pharmacologie : stimulant cardiaque,
diurétique, anti-radicalaire, anti-collagénase,
prévention de l'hémolyse, anti-bactérien,
anti-inflammatoire
« Jaunisse » du
nouveau-né
« gratèl » de l'enfant
Bois cassant associé à : Psathura
borbonica
19
+ Ambaville Hubertia ambavilla* Antiulcéreux
gastrique, anti-oxydant, anti-
radicalaire
+ pattes de lézard Phymatodes
scolopendria
|
|

Bois maigre Nuxia verticillata* Pharmacologie :
antiproliférative,
antioxydante
Jean Robert Euphorbia hirta*
Herbe à bouc Argeratum conyzoïdes*
Change écorce Aphloia theiformis*
Colan, kol-kol Sigesbeckia orientalis*
Diarrhées sanglantes chez l'enfant
Gros chiendent Eleusine indica
Millefeuilles péi Conyza sumatrensis
(Retz) EH Walker Astéracées
Rougette Euphorbia prostrata
Bois cassant Psathura borbonica
« Vérette » chez le
nourrisson
Patte poule Vepris lanceolata (Lam)
G.Don*
« ti coeur cerise » Eugenia
uniflora
Romarin Rosmarinus officinalis*
Bois d'arnette Dodonea viscosa*
Olea europaea
L.subsp.africana*
Bois de cerf*, Bois d'olive noir
Pharmacologie : analgésique, anti-
inflammatoire, myorelaxant, antibactérien,
anti-parasitaire, etc.
Bois d'Osto Antirrhea borbonica* Pharmacologie :
hypotensif, diurétique,
antipaludéen
Contre la « crise » : convulsions,
fièvre, épisodes spasmodiques liés aux vers
Saisissement de
l'enfant
Romarin Rosmarinus officinalis*
Thym vert Thymus vulgaris*
Marjolaine Origanum majorana*
Problème de hanche chez le
nouveau-né
Camphre ou camphrier Cinnamomum camphora Interdiction
formelle avant 12 ans
Géranium rosat Pelargonium x asperum
Ehrh.
mazambron, aloes Aloes barbadensis*
« Katar » du
nouveau-né
|
Bringelier Solanum mauritianum
|
|
|
Huile de ricin Ricinus communis
|
|
Benjouin Terminalia bentzoe (L)
|
|
Jus de safran cru Curcuma longa
|
|
Ti-Cannelle Cinnamomum cassia
Nees.
|
|
Safran vert Curcuma longa
Tableau 5 : plantes à usage traditionnel
à la Réunion
*plantes inscrites à la Pharmacopée
Française
Les professionnels de terrain insistent sur le fait que
l'efficacité et la toxicité des plantes dépendent de la
dose utilisée. Chez le nouveau-né, les doses sont en
général restreintes. FB, sage-femme libérale, conseille
aux femmes « d'essayer de petites doses » des tisanes
conseillées par la famille, et d'observer les réactions. Elle
fait confiance au système empirique en gardant quelques
précautions. « Dans les familles créoles ça se passe
comme ça depuis des générations, et tout le monde est bien
(en bonne santé). Franswa Tibère, tisaneur, et Raymond
20
Lucas, botaniste, insistent sur le fait que si la plante n'a
pas été efficace au bout de 3 jours, il faut changer de
traitement.
Par ailleurs, il est nécessaire avant de conseiller
une plante, de connaître un minimum la personne. Kakouk, tisaneur reconnu
par l'APLAMEDOM, explique qu'il a des questions à poser aux personnes
avant de leur conseiller des plantes. De même, Franswa Tibère ne
donne pas de plante au mari mais le renvoie chercher son épouse avant de
lui donner des plantes médicinales. Selon lui, il y des plantes qui
correspondent à telle ou telle personne. Il y a des plantes à
éviter selon le profil de la femme ou de l'enfant.
2.2.6 Les plantes contre-indiquées pendant la
grossesse et l'allaitement et les modes de préparation à
éviter
Ø Les plantes contre-indiquées pendant
la grossesse.
Certaines plantes sont contre indiquées pendant la
grossesse (35) à cause de leurs effets. Ainsi, le Ginkgo biloba
a des propriétés vasoactives et antiagrégant
reconnu depuis 2017(58). Le Millepertuis,
Hypericum perforatumn (59), a des effets
délétères sur les cellules
reproductrices, l'écorce des racines de Unicaria tomentosa
bloque les flux d'oestradiol et de progestérone
pendant 4 ans (60).
D'autres sont abortives (61) : les feuilles,
sommités fleuries et huiles essentielles de Menthe poivrée
Mentha X piperita, ou les feuilles de Laurier commun Laurus
nobilis L etc
Noms vernaculaire
|
Nom scientifique
|
Famille
|
Partie utilisée
|
Acore
|
Acorus calamus L.
|
Aracées
|
Rhizome
|
Aristoloche
|
Aristolachia clematitis L.
|
Aristolochiacées
|
Rhizome
|
Bouleau
|
Betula pendula Roth
|
Bétulacées
|
Ecorce
|
Concombre d'âne
|
Ecballium elaterium L.
|
Cucurbitacées
|
Fruit
|
Dictame blanc
|
Dictamnus albus L.
|
Rutacées
|
|
Epurge
|
Euphorbia lathyris L.
|
Euphorbiacées
|
Latex
|
Laurier commun
|
Laurus nobilis L.
|
Lauracées
|
Feuilles
|
Laurier des bois
|
Daphne laureola
|
Thymélacées
|
Ecorce de fruits
|
Lavande aspic
|
Lanvadula latifolia Medik.
|
Lamiacées
|
Sommités fleuries, HE
|
Menthe pouliot
|
Mentha pulegium L
|
Lamiacées
|
Tiges feuillées et HE
|
Menthe poivrée
|
Mentha X piperita
|
Lamiacées
|
Feuilles, sommités fleuries, HE
|
Orge
|
Hordeum vulgare L.
|
Poacées
|
Fruit
|
Peenyroyal USA
|
Hedeoma pulegioides L
|
Lamiacées
|
Tiges feuillées et HE
|
Rue
|
Ruta graveolens L.
|
Lamiacées
|
Sommités fleuries
|
Sabine
|
Juniperus sabina L.
|
Cupressacées
|
Jeune rameau, HE
|
Safran
|
Crocus sativus L.
|
Iridacées
|
Stigmate
|
Sophora
|
Sophora japonica L.
|
Fabacées
|
Bouton fleural
|
Tanaisie
|
Tanacetum vulgare L.
|
Astéracées
|
Sommité fleurie
|
Virbunum
|
Virbunum prunifolium L
|
Caprifoliacées
|
Ecorce tronc, branche
|
Viorne obier
|
Virbunum opulus L.
|
Caprifoliacées
|
Ecorce
|
Withania
|
Withania somnifera Dunal
|
Solanacées
|
Racine et feuilles
|
|
Tableau 6 : les plantes reconnues
abortives
21
D'autres, telle la Réglisse, sont ocytociques
(61)
Nom vernaculaire Nom scientifique
Famille
|
Parties utilisées
|
Buis
|
Buxus sempervirens L.
|
Ericacées
|
Feuille
|
Bourse à pasteur
|
Capsella bursa pastoris L.
|
Brassicacées
|
Plante entière
|
Grémil
|
Lithospermum officinale L.
|
Borraginacées
|
Plante entière
|
Framboisier
|
Rubus idaeus L.
|
Rosacées
|
Feuille
|
Hydrastis
|
Hydrastis canadensis L.
|
Renonculacées
|
Racine
|
Genet à balai
|
Sarothamnus scoparius L.
|
Fabacées
|
Fleur
|
|
Tableau 7 : les plantes réputées
ocytociques
En 2016, l'étude de Monji F Adaikan P Lau L Bin Said B
Gong Y et. al. a montré l'effet utérotonique de l'Ananas, qui
pourrait devenir un moyen de déclenchement (62).
Certaines plantes sont emménagogues
(elles provoquent ou facilitent les règles) : Artemis
vulgris L, famille des Astréracées ; Absinthe (Artemisia
absinthium L), la Sabine (Juniperus sabinal L) et le Thuya
(Thuya occidentalis) (61).
D'autres plantes sont
oestrogéno-mimétiques : le Soja Glycine max
Siebold et Zucc par exemple, ou encore le Saule blanc Salix alba L
etc.
Certaines plantes passent la barrière
placentaire, comme le Millepertuis Hypericum perforatum L, le
Caféier Coffea sp, le Cacaoyer Camelia sinensis L ou
encore le Fucus Fucus vesiculosus.
La Réglisse Glycyrrhiza glabra L., G. Inflata
Bat., G. Uralensis Risch est contre-indiquée par l'EMA pendant la
grossesse en raison de ses propriétés hypertensives, et
aggravant les rétentions d'eau.
Enfin, relevons quelques plantes à alcaloïdes,
toxiques pour la femme enceinte, mutagènes, et
tératogènes.
Noms vernaculaire
|
Noms scientifiques
|
Familles
|
Parties utilisées
|
Chélidoine
|
Chelidonium majus L.
|
Papavéracées
|
Parties aériennes
|
Sanguinaire
|
Sanguinaria canadensis L
|
Papavéracées
|
Rhizomes
|
Genet à balai
|
Sarothammus scoaparius L.
|
Fabacées
|
Fleur
|
Hydrastis
|
Hydrastis canadensis L.
|
Renonculacées
|
Racine
|
Epine-vinette
|
Berberis vulgaris L.
|
Berbéridacées
|
Racine, aubier
|
Colchique
|
Colchicum autumnale L.
|
Liliacées
|
Fleur
|
Podophylle
|
Podophyllym peltatum
|
Berbéridacées
|
Rhizome, résine
|
|
Tableau 8: Plantes à
alcaloïdes
A la Réunion, le témoignage des tisaneurs et
des professionnels médicaux laissent comprendre que ceux-ci connaissent
le potentiel toxique des plantes : « il y a des plantes pour les femmes
enceintes, mais pas n'importe quoi, il faut faire attention chez la femme
enceinte, néna des plantes il faut pas utiliser » (Franswa
Tibère, tisaneur reconnu par l'APLAMEDOM) car certaines plantes sont
« trop fortes ». Pendant la grossesse, il faut « protéger
le bébé », on doit
22
surtout connaître quelle plante ne pas utiliser (Fabrice
Thémyr, tisaneur). D'après Sergine Dijoux (compagne de JR Techer,
tisaneur reconnu par l'APLAMEDOM), « on n'utilise aucune plante pour les
femmes enceintes... ».
Plus spécifiquement à la Réunion,
traditionnellement, on connait les plantes à éviter chez la femme
enceinte et le nouveau-né (63) :
Indications Noms vernaculaires Noms scientifiques
Autre : indications communes à la Réunion
ou dans d'autres pays, validation
scientifiques...
Accélérer
l'accouchement en ramollissant les tissus
|
zerbabouc Ageratum conyzoïdes*
(Asteraceae)
|
Utilisé comme purgatif à la Réunion et
comme utéro-tonique au Cameroun, effets toxiques sur le foetus en fin de
grossesse (30).
|
|
Propriétés abortives, vomitif
|
Bwa de maman*, Bois de Liège
|
Maillardia borbonica Duchartre (Moraceae)
|
Plantes utilisées comme abortifs aux temps de
l'esclavage
Le bois de maman était utilisé au temps de
l'esclavage pour la délivrance
|
|
Bois de Quivi, Petit Turraea casimiriana* Quivi*
|
|
|
« Empêcher une
grossesse », Abortif Emménagogue
Contre
les
refroidissements, Accélérer
l'accouchement
|
Thym vert Thymus vulgaris*
|
|
|
|
|
|
Plantain Plantago major*
|
Empêche la montée de lait
|
Brède pariétaire Amaranthus spinosus
Connue à Madagascar pour ses propriétés anti-
inflammatoires et astringentes mais doit être cuite
car elle est toxique.
|
|
Brèdes Lastron Sonchus oleracus,
Sonchus asper
|
|

Citrouille Cucurbita pepo Liné*
Donne des coliques au nouveau-né
Brèdes chouchou Sechium edule
Brèdes Morel Solanum americanum
Mill.
Brèdes songe Colocasia esculenta
Margose Mormodica charantia
Bois de demoiselle Phyllantus casticum
Soy.Will
Emménagogue Fleurs jaunes Hypericum
lanceolatum
Lam*
|
Relaxant, veinotonique, pour la circulation sanguine
|
Herbe d'Eugène Achyranthes aspera L
Diurétique, laxatif, cicatrisant, anti
inflammatoire
|
|
Bois de joli coeur Pittosporum senacia Contre le
diabète, l'hypertension, le
Putterl* refroidissement, stimule l'appétit
Jujubier Ziziphus jujuba* Anti-inflammatoire
Hibiscus Hibiscus boryanus Utilisé comme
expectorant
Lilas d'inde Lagerstroemia indica Antifongique,
antiviral, antiinflammatoire
Papaye (latex) Carica papaya Linné* Aide
à la digestion
Tableau 9 : Les plantes contre-indiquées chez
la femme enceinte ou allaitante et chez le nouveau-né selon les
traditions réunionnaises
*plantes inscrites à la pharmacopée
française, liste A ou B.
23
PARTIE II :
MATERIELS ET
METHODE
24
PARTIE II : MATERIELS ET METHODE
Rappel de la problématique, des objectifs, du but et
des hypothèses
Ø Problématique
Quelles sont les pratiques des femmes pendant la
grossesse et chez le nouveau-né en ce qui concerne l'usage de la
phytothérapie à la Réunion ?
Ø Objectifs du mémoire :
L'objectif de ce mémoire est de faire un état des
lieux des connaissances et pratiques des femmes vis-à-vis de la
phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né à
la Réunion.
Ø But du mémoire :
Il s'agira de sécuriser l'usage des plantes locales
pendant la grossesse et chez le nouveau-né en établissant un
outil d'informations pour les patientes et les soignants encore
hésitants quant à l'usage des plantes pendant la grossesse et
chez le nouveau-né.
Ø Hypothèses :
Nous partons de l'hypothèse suivante : quand les plantes
sont utilisées, leur usage n'est pas sécuritaire. Le manque de
connaissances entrave et démotive les pratiques de certaines femmes.
Présentation de l'étude
2.1 Type d'étude
Il s'agit d'une étude quantitative prospective
descriptive, transversale et multicentrique qui
nous permet de préciser l'importance des pratiques en
termes de fréquence, de qualité et de sécurité.
Nous avons fait le choix d'un complément qualitatif afin d'apporter un
éclairage sur les pratiques des femmes : les motivations des femmes, les
sources des savoirs et les recettes utilisées.
2.2 Période et lieu de l'enquête
L'étude quantitative s'est déroulée de
juin à septembre 2019. Pour avoir une meilleure
représentativité des femmes enceintes et ayant accouché
à la Réunion, elle a été menée dans
plusieurs maternités, soit 6 sur les 8 de l'île. L'étude
n'a été menée ni à Sainte Clotilde ni à
MANAO, maternités pour lesquelles les autorisations d'enquête
n'ont pas été accordées.
L'étude qualitative s'est déroulée de
Décembre 2019 à Janvier 2020.
25
2.3 La population étudiée
Ø Critères d'inclusion et d'exclusion
concernant l'étude quantitative
Ont été incluses des femmes enceintes et/ou
mères de familles ayant accouché il y a, au plus 3 mois (pour
rester dans le contexte sociétal actuel), natives ou résidant
à la Réunion (pour rester dans le contexte de l'étude de
la population locale).
Pour des raisons administratives : les mineures ont
été exclues de l'étude. Pour des raisons morales, les
femmes dont le foetus est mort in utéro ou à la naissance, et les
femmes ayant eu de lourdes complications pendant leur grossesse (maladies
génétiques, malformations) n'ont pas été
interrogées.
Ø Critères d'inclusion et d'exclusion
concernant le complément qualitatif
Ont été incluses les femmes ayant
participé à l'étude quantitative qui ont un niveau de
connaissances au sujet de l'usage des plantes médicinales pendant la
grossesse et chez le nouveau-né supérieur à 4 /10 (Annexe
1). Ce score permet de recruter des femmes ayant estimé pouvoir nous
renseigner sur l'usage des plantes pendant la grossesse et chez le
nouveau-né.
Ont été exclues les femmes ayant refusé
d'être recontactées et celles ayant déclaré avoir eu
rarement recours aux plantes médicinales pendant la grossesse et chez le
nouveau-né.
Ø L'échantillon :
Secteur
|
Nombre de naissances sur 4 mois (durée
de
l'étude) (%)
|
Effectif théorique
|
Effectif réel
|
Sud
|
1636 (36,30)
|
129
|
129
|
Nord
|
1440 (31,40)
|
112
|
112
|
Ouest
|
956 (21,30)
|
76
|
75
|
Est
|
476 (11,00)
|
39
|
39
|
Total
|
4508 (100,00)
|
356
|
355
|
|
Tableau 10 : Calcul de la taille de
l'échantillon de l'étude
Il y a 4508 naissances sur 4 mois. Un échantillon de
356 femmes, est considéré comme représentatif de la
population avec un intervalle de confiance à 95 % et une marge d'erreur
de p = 5 %. Le nombre de recrutement par secteur s'est fait en fonction du taux
de naissance dans ces secteurs par rapport au taux de naissances total.
Ø Le mode de recrutement
Concernant l'étude quantitative, les patientes
présentes dans les services de grossesses à haut risques et de
suites de couches physiologiques et pathologiques (enceintes et
accouchées) ont été recrutées de manière
aléatoire, après vérification des critères
d'inclusion auprès de la sage-
26
femme responsable. Le nombre de passage dans les
maternités a été calculé en fonction des effectifs
des femmes à interroger dans les différents secteurs. En moyenne,
7 passages par maternité ont été organisés sur 12
semaines, avec une durée de 4 à 6h par passage.
Concernant l'étude qualitative, un groupe de 10 femmes
de tous âges (pour la diversité des informations) a
été recruté au hasard parmi les femmes ayant
participé à l'étude quantitative satisfaisant aux
critères d'inclusion. 3 femmes n'étaient pas disponibles pendant
la période d'étude, 2 ont refusé l'entretien et 1 ne s'est
pas présenté à l'entretien. Uniquement quatre femmes ont
donc pu être interrogées pour l'étude qualitative. Elles
ont été recontactées, avec leur accord 3 à 6 mois
après le recrutement en maternité (les numéros de
téléphones ont été donnés par les femmes
à l'enquêteur).
Ø Modalités d'administration de l'outil
:
Nous avons fait le choix d'un questionnaire d'une
durée moyenne de 12 minutes et administré par l'enquêteur
en face à face, de manière à obtenir une
exhaustivité des réponses aux questionnaires.
Concernant l'enquête qualitative, ont été
réalisés des entretiens semi dirigés, dans des lieux
publics convenus entre la femme et l'enquêteur. Ils ont duré entre
quarante minutes et une heure. Des notes ont été prises et les
entretiens ont été retranscrits après le rendez-vous car
les enregistrements n'ont pas été autorisés par les
femmes.
2.4 L'outil d'enquête
Ø Le questionnaire
Le questionnaire était composé de 101 questions
au total. En moyenne, les femmes répondaient à 50 questions, en
fonction des différents renvois (annexe 1). Des planches imagées
des plantes les plus couramment utilisées à la Réunion,
ont été mises à disposition des femmes pour
répondre aux questions 17 à 38, 44 à 58 et 66. En effet,
souvent les noms des plantes ne sont pas connus, mais les femmes peuvent les
reconnaitre en photographie.
L'outil était composé des 4 items suivants :
Item 1 : Le profil des utilisatrices :
Cet item regroupe plusieurs informations sur la femme : femme
enceinte ou ayant accouché, le niveau de risque de la grossesse :
normale ou pathologique, l'âge, la profession, le niveau d'étude,
le lieu d'habitation et la motivation des femmes vis-à-vis de leurs
pratiques et non pratiques.
27
Aucune étude à la Réunion n'a mis en
évidence un profil type de femme ayant recours aux plantes
médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-né. A
l'échelle nationale, l'étude de D. COURRIER (40) et celle de E.
RONGIER (39) qui traitent de l'automédication pendant la grossesse
renseignent sur le profil des femmes qui y ont recours. Il s'agit de primipares
et multipares du milieu rural ayant recours à l'automédication en
dehors de la grossesse, entre 20 et 39 ans, ayant suivi des cours dans
l'enseignement supérieur, actives pour la plupart et sans comportement
addictif. La plupart pense que l'automédication est sans danger. Parmi
ces femmes, 11 % ont recours à la phytothérapie. Il y a
très peu de données concernant l'usage de la phytothérapie
pendant la grossesse et chez le nouveau-né. 87 % de la population
(étude menée sur 300 personnes interrogées par J.
DUTERTRE, dans sa thèse de médecine générale
soutenue à l'île de la Réunion en 2011), ont recours
à la phytothérapie. Parmi ces usagers, 83% sont des femmes, 18 %
ont moins de 30 ans et près de la moitié ont entre 30 et 45 ans.
La majorité des personnes a recours aux deux médecines
traditionnelle et conventionnelle (7) (parmi les personnes prenant
régulièrement un traitement).
Item 2 : Les connaissances des femmes concernant les
plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né.
Cet item nous renseigne sur les connaissances des femmes
concernant les plantes utilisables pendant la grossesse et chez le
nouveau-né, leurs motifs d'utilisation, la durée d'utilisation,
les doses utilisées, les effets indésirables et les plantes
à éviter.
Dans la population générale, les indications
les plus courantes relevées par J DUTERTRE sont : les symptômes
grippaux, les troubles digestifs, le rafraichissement, la cicatrisation, le
saisissement (7). Pendant la grossesse et chez le nouveau-né, les
plantes sont utilisées à des fins préventives ou curatives
contre : les nausées, vomissements, « refroidissement »,
insomnies et stress, accélération du travail, cicatrisation,
coliques du nouveau-né, érythèmes fessiers, croutes de
lait, ou « oppressement » d'après les études
qualitatives de l'anthropologue L. POURCHEZ en 2001 (8).
57% des 60% de personnes qui pensent que les plantes peuvent
interagir avec les médicaments, accordent un effet
bénéfique à l'association médicaments/plantes selon
l'étude de J.DUTERTRE (7). Certaines plantes sont
contre-indiquées pendant la grossesse et l'allaitement : Zerbabouc
Ageratum conyzoides, Bwa de maman Maillardia borbonica Duchartre
Bois de Quivi Turraea casimiriana, Thym vert Thymus
officinalis, Romarin Rosmarinus officinalis, Géranium ,
Benjouin, Margose Momordica charantia (8), Fleurs jaunes Hypericum
lanceolatum Lam, Herbe d'Eugène Achyranthes aspera, Bois
de joli coeur Pittosporum senacia, Jujubier Ziziphus
mauritiana, Hibiscus Hibiscus rosa sinensis, Lilas
28
d'inde Lagerstroemia indica, Papaye Carica
Papaya (latex) (63), Cannelle (le gros Cannelle) Cinnamomum
verum. Nous avons recensé les plantes les plus utilisées
dans la population générale, recensées par J DUTERTRE,
ainsi que celles utilisées traditionnellement pendant la grossesse et
chez le nouveau-né décrites par L. POURCHEZ (8) , par Kakouk,
tisaneur (56) , Roger LAVERGNE (55) et Jean Louis LONGUEFOSSE (64). Notre
étude actualise ces données selon les connaissances des
femmes.
Item 3 : Les pratiques des femmes pendant la grossesse et
chez le nouveau-né :
Dans cet item, il est question d'étudier les
motivations des femmes, la nature des plantes utilisées, les affections
traitées, les formes utilisées, les quantités et
durées conseillées, les périodes d'utilisation possibles
et leurs provenances.
La motivation des femmes : Certaines études,
menées au niveau international soulignent que les femmes sont soucieuses
de mener une grossesse la plus naturelle possible et voient souvent les
médecines complémentaires comme une alternative au système
biomédical (65). Elles sont à la recherche d'une médecine
holistique et d'un soutien pendant leur grossesse (66). D'après
L.POURCHEZ, à la Réunion, les femmes ont recours aux plantes par
prévention, et pour traiter divers maux de la grossesse et affections du
nouveau-né souvent sans équivalence dans la médecine
conventionnelle (8). De plus, l'usage des plantes est un indice
d'intégration familiale et une histoire de femmes (54).
La nature des plantes utilisées : Les
professionnels médicaux sont dans l'ignorance des pratiques (9). Or,
d'après l'OMS : « le savoir et les qualifications du praticien
influent directement sur la sécurité du patient ». Il existe
des risques liés à l'utilisation de produits de qualité
médiocre et au manque de qualification des praticiens. De plus, dans
plusieurs cultures, comme à la Réunion, la transmission des
connaissances en matière de médecine traditionnelle se fait
oralement. L'OMS préconise alors que chaque Etat
réfléchisse à sa propre situation. Il faut donc prendre
connaissance des pratiques.
La provenance des plantes : A la Réunion, la
majorité des usagers utilise des plantes de leur jardin ou de leur
famille. D'autres, dans une moindre mesure se tournent vers le marché
forain, les amis, la nature puis le tisaneur, la pharmacie et enfin
internet.
Item 4 : Les effets bénéfiques ou
indésirables constatés par les femmes.
D'après le centre antipoison français,
près de 5 % des intoxications recensées sont des intoxications
par les plantes. Nous n'avons pas retrouvé de données concernant
les plantes utilisées pendant la grossesse et chez le nouveau-né.
Notre étude a cherché à corréler des effets
indésirables récurrents avec l'utilisation des plantes.
Ø 29
La grille d'entretien
Le complément qualitatif a permis de découvrir,
comprendre et préciser les pratiques de certaines femmes
réunionnaises concernant leur usage des plantes pendant la grossesse et
chez le nouveau-né. Il s'est axé autour de trois items venant
compléter ceux de l'étude quantitative, à savoir : les
sources de motivation des femmes, les sources de leurs savoir et la notion de
sécurité (identification des plantes et leurs indications).
Item 1 : Les sources de motivation des femmes concernant
leurs usages des plantes médicinales
L'utilisation des plantes à la Réunion est
culturelle, traditionnelle, familiale et concerne tout le parcours de soin. Les
femmes ont recours aux plantes par prévention, et traitement contre les
divers maux de la grossesse et affections du nouveau-né souvent sans
équivalence dans la médecine conventionnelle (8). Selon J
Dutertre, les maux communs (symptômes grippaux, troubles digestifs etc.)
ne justifient pas une consultation chez le médecin (7). De plus, les
femmes souhaitent des soins plus naturels. Afin de contextualiser les pratiques
et de mieux les comprendre, l'OMS préconise d'étudier les
motivations des usages (3).
Item 2 : Les sources des savoirs des femmes concernant les
plantes médicinales chez la femme enceinte et le nouveau-né
A la Réunion, la transmission des connaissances en
matière de médecine traditionnelle se fait oralement, par la
famille ou la belle famille (54). D'après l'OMS : « le savoir et
les qualifications du praticien influent directement sur la
sécurité du patient. » et il existe des risques liés
à une information trompeuse ou non fiable. L'organisation
préconise alors d'approfondir les connaissances actuelles concernant les
savoirs traditionnels (3).
Item 3 : Notion de sécurité : identification
des plantes et des indications pendant la grossesse et chez le
nouveau-né :
Les utilisations sont diverses, les plantes sont
utilisées à des fins préventives ou curatives contre : les
nausées, les vomissements, le refroidissement,
l'accélération du travail, la cicatrisation, coliques du
nouveau-né, les insomnies etc (8). L'OMS préconise d'identifier
et de mieux comprendre les formes des médecines complémentaires
(3).
2.5 Limites et biais
Cette étude présente quelques limites. Nous
avons fait le choix de ne pas étudier l'aromathérapie qui
constitue un domaine à part entière de la médecine
complémentaire. Nous pouvons de plus trouver dans cette étude, un
biais de mémorisation et de déclaration. Les
30
femmes doivent se rappeler des traitements qu'elles ont pris
il y a quelques mois parfois. Par ailleurs, elles ne sont pas obligées
de répondre précisément aux questions. Nous pouvons par
ailleurs envisager un biais d'enquêteur puisque l'étude a
été menée lors d'entretiens en face à face.
2.6 Exploitation des données
Les données ont été recueillies à
partir du logiciel Sphinx. Elles ont été
transférées sur Excel puis exploitées par Excel et Epi
Info.
Ø Tests statistiques
Des régressions linéaires ont été
utilisées pour les croisements de variables numériques. Des tests
d'Anova ont été utilisés pour croiser les variables
qualitatives et quantitatives. Ces outils permettent en effet d'établir
une relation entre plusieurs variables, et l'influence d'un facteur
étudié sur un autre. Pour ces tests nous estimons qu'il y a une
significativité lorsque p<0,05.
Une analyse de contenu de type analyse de champ lexical a
été réalisée pour l'étude qualitative.
Ø Ajustements de l'outil d'enquête
qualitative :
Une modalité a été rajoutée
à la question numéro 14 : « ça dépend de la
plante et du terme de la grossesse », réponse qui revenait
très régulièrement.
Ø Recodages
Certaines variables ont été recodées ou
regroupées pour faciliter le traitement des données. Ainsi la
question ouverte numéro 66 : « Indications et pratiques » a
été modifié en un groupe de questions à choix
multiples, comprenant la nature des plantes utilisées, les indications,
et la posologie. La question sur la parité, question ouverte, a
été modifiée en question fermée numérique,
et les modalités ont été regroupées en « 0
», « 1 », « 2 » et « plus de 3 ».
Des regroupements de modalités ont dû être
effectués pour pouvoir mieux traiter les données. Ainsi, à
la question 2, les modalités : « artisan, commerçant, chef
d'entreprise » et « agriculteur » ont été
regroupées en « professions indépendantes ». Les
âges ont été regroupés par tranches « moins de
21 ans », « entre 21 et 27 ans », « entre 28 et 34 ans
» et « plus de 35 ans ». Les modalités concernant le
niveau d'étude ont été simplifiées «
enseignement supérieur » et « lycée et niveau
inférieur »
31
PARTIE III :
RESULTATS ET
DISCUSSIONS
32
PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET
DISCUSSIONS
Présentation des résultats
1.1 Caractéristiques de l'échantillon
étudié
L'échantillon est composé de 355 femmes, dont 325
accouchées.
Modalités de réponse (%)
Effectifs
Lieu de résidence (n=355) Dans les
écarts 62,50 (222)
En ville 37,50 (133)
Total 100,00 (355)
Zone de résidence (n=355) Sud 37,46
(133)
Nord 21,97 (78)
Total 100,00 (355)
Age (n=355) Moins de 20 3,10 (11)
De 20 à 23 13,80 (49)
De 28 à 31 23,70 (84)
36 et plus 16,90 (60)
Total 100,00 (355)
Niveau d'étude (n=355) Lycée ou
niveau inférieur 54 ,10 (192)
Enseignement supérieur 45,90 (163)
|
|
Total 100,00 (355)
Profession (n=355) Employée 20,60
(73)
Profession intermédiaire 18,30 (65)
Etudiant 3,90 (14)
Profession indépendante 0,60 (2)
|
|
Sans 54,30 (193)
Total 100,00 (355)
Parité (n=355) 0 4,79 (17)
1 35,49 (126)
2 31,27 (111)
Total 100,00 (355)
Pathologie de grossesse (n=355) Oui 35,77
(127)
Non 64,23 (228)
Total 100,00 (355)
Tableau 11 : Caractéristiques de
l'échantillon étudié (n = 355)
Les 2/3 de l'échantillon étudié
déclarent habiter dans les écarts. L'âge moyen de
l'échantillon étudié est de 29,58 ans, avec un
écart type de 5,77, un âge minimum de 18 ans et un âge
maximum de 44 ans. 54,30% de l'échantillon déclarent être
sans emploi. Dans cet échantillon, il y a en moyenne 2,03 enfants par
femme. Environ 2/3 des femmes interrogées déclarent ne pas avoir
eu de pathologie pendant la grossesse.
33
Modalité de réponse %
(Effectif)
Voie d'accouchement (n=325) Voie basse 83,40
(271)
Césarienne 16,60 (54)
Total 325,00 (100)
Durée du travail (n=325) Moins de 1h
8,31 (27)
4 à 5h 11,08 (36)
10h et plus 31,38 (102)
Total 100,00 (325)
Tableau 12 : Caractéristiques de
l'accouchement des femmes de l'échantillon ayant accouché
(n=325)
La majorité des femmes déclare avoir
accouché par voie basse. La durée moyenne du travail a
été de 8 heures.
1.2 Les connaissances des femmes
1.2.1 Le niveau de connaissances des femmes
Pour faciliter le traitement des résultats, les
modalités ont été recodées de la manière
suivante :
1 : aucune connaissance
2-3 : très faible niveau de connaissances
4-5 : faible niveau de connaissances
6 : niveau de connaissances moyen
7-8 : bon niveau de connaissances
9 -10 : très bon niveau de connaissances
41,10%
aucune très faible faible moyen bon très
bon
connaissance
Niveau de connaissances

Proportions de citations
3,70%
2% 2,20%
16,30%
34,70%
Figure 1 : Répartition des femmes selon leur
niveau de connaissances concernant la phytothérapie chez la femme
enceinte ou allaitante et le nouveau-né (n=355)
92,10% de l'échantillon estiment avoir un faible,
très faible niveau de connaissances, voire aucune connaissance
vis-à-vis des plantes médicinales pendant la grossesse et chez le
nouveau-
34
né. 58,90 % de l'échantillon (soit 209 femmes)
déclarent avoir un niveau de connaissances non nul.
En moyenne, les femmes estiment avoir un niveau de
connaissances de 2,57 / 10 soit un très faible niveau de connaissance.
L'écart type est de 2,03.
Des tests d'Anova, nous ont permis de dégager des
tendances concernant les facteurs influençant les connaissances des
femmes vis-à-vis de l'usage des plantes et la maternité. Ainsi,
de manière non significative, les femmes de plus de 36 ans (p=0,59),
ayant plus de 3 enfants (p=0,08), sans profession (p=0,68) et ayant un niveau
d'étude inférieur ou égal au secondaire (p=0,22) estiment
avoir plus de connaissances. Les femmes résidant en ville (p=0,31) et
dans le Nord et l'Est (p=0,47) de l'île estiment avoir plus de
connaissances (Annexe 2).
1.2.2 Connaissances des femmes à propos des
plantes chez la femme enceinte ou allaitante et chez le nouveau-né.
Pour rappel, cette sous population comporte 209 femmes.

355 femmes interrogées
209 ont des connaissances sur l'usage des plantes chez
la femme enceinte ou allaitante et chez
le nouveau-né
146 : aucune connaissance sur l'usage des plantes chez
la femme enceinte ou allaitante et le
nouveau-né
Figure 2 : Flux des femmes interrogées selon
leurs connaissances sur les plantes médicinales chez la femme
enceinte ou allaitante et le nouveau-né
90,90%

Uniquement certaines Aucune plante médicinale Toutes les
plantes
plantes médicinales médicinales
Modalités de réponse
Nous avons cherché à savoir si toutes les plantes
étaient utilisables.
Figure 3 : Répartition des femmes de
l'échantillon selon leurs connaissances concernant l'usage des
plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante (n =
209)
35
93,80% des femmes qui estiment avoir un niveau de
connaissances (soit 196 femmes sur 209) déclarent que l'usage des
plantes médicinales chez la femme enceinte ou allaitante est possible.
90,90%, soit 190 femmes, estiment qu'uniquement certaines plantes sont
utilisables.
Nous avons cherché à savoir, parmi les femmes
qui estiment que l'usage des plantes est possible, les caractéristiques
et les effets des plantes utilisables. Pour rappel, dans cette sous population,
il y a 196 femmes. Plusieurs réponses ont été admises pour
les questions suivantes.

355 femmes interrogées
146 : aucune connaissance sur l'usage des plantes chez la
209 ont des connaissances sur l'usage des plantes chez la
6 :Toutes le plantes sont utilisables
femme enceinte et allaitante et chez le nouveau-né
femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né
190 : uniquement certaines plantes sont utilisables
13 : Aucune plante n'est utiisable
Figure 4 : Flux des femmes de l'échantillon
selon leurs connaissances concernant l'usage des plantes médicinales
chez la femme enceinte ou allaitante
Modalités de réponses
%(Effectifs)
Période d'utilisation (n=196)
De 0 à 3 mois de grossesse 5,10 (10)
De 3 à 6 mois de grossesse 6,12 (12)
De 6 à 9 mois de grossesse 9,69 (19)
|
|
Pendant toute la grossesse 34,18 (67)
Après l'accouchement 31,12 (61)
|
|
Pendant l'allaitement 33,67 (66)
Ça dépend de la plante et du terme de la
grossesse
Je ne sais pas 18,88 (37)
Situations à éviter (n=196)
En cas d'hypertension chez la femme 42,35 (83)
En cas de diabète chez la femme 33,67 (66)
En cas de maladie rénale chez la femme 33,16 (65)
|
|
Jamais 22,96 (45)
Je ne sais pas 34,18 (67)
Dangerosité des plantes (n=196) Peuvent
être dangereuses selon leur
nature ou dans le cas de certaines associations
|
91,32 (179)
|
Peuvent être dangereuses à certaines doses
|
77,04 (151)
|
|
Ne sont pas dangereuses pour la femme enceinte et/ou
allaitante
Effets des plantes (n=196) Des
avortements 68,40 (141)
Une meilleure santé pour la mère et le
bébé
Des retards de croissances du bébé 40,30
(83)
Je ne sais pas 20,40 (40)
Tableau 13 : Répartition des femmes selon
leurs connaissances concernant les caractéristiques et les effets des
plantes utilisables chez la femme enceinte ou allaitante
(n=196)
45,91% des femmes estiment que la période d'utilisation
de la plante dépend de la nature de la plante et du terme de la
grossesse. 20,40% des femmes ne connaissent pas les effets des plantes
36
médicinales chez la femme enceinte. 34,18% des femmes
déclarent ne pas savoir dans quelles situations éviter les
plantes. Selon les femmes, la dangerosité est liée à la
dose consommée (77,04%), et à leur nature ou leurs associations
(91,32%). L'avortement est le principal risque cité (68,40%). Les
bienfaits des plantes sont cités dans sensiblement les mêmes
proportions (60,70%).
1.2.3 Les plantes à éviter selon les
femmes
Pour rappel, cette sous population comporte 190 femmes.
Plusieurs réponses sont admises.

355 femmes interrogées
146 : aucune connaissance sur l'usage des plantes chez la
209 ont des connaissances sur l'usage des plantes chez la
6 :Toutes le plantes sont utilisables
femme enceinte et allaitante et chez le nouveau-né
femme enceinte ou allaitante et le nouveau-né
190 : uniquement certaines plantes sont utilisables
13 : Aucune plante n'est utiisable
Figure 5 : Flux des femmes de l'échantillon
selon leurs connaissances concernant les plantes médicinales
utilisables chez la femme enceinte ou allaitante
Benjoin (Carambole marron)
Bois de Quivi (ti Quivi-bois de café marron)
Herbe d'Eugène (herbe Zinde, Queue de rat)
Bois de joli coeur (Bois carotte-Bois mangue marron)
Bwa de maman
Lilas d'inde (Ti goyavier fleur)
Jujubier
Citrouille
|
|
|
|
|
|
36,40%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
36,40%
|
|
Pourcentage de femmes
Plantes à éviter
Figure 6 : Répartition des femmes selon
leurs connaissances sur les plantes toxiques pendant la grossesse selon les
femmes (n= 190)
Parmi les femmes ayant déclaré qu'uniquement
certaines plantes sont utilisables chez la femme enceinte ou qui allaite, nous
avons cherché lesquelles étaient selon elles, à
éviter. Ainsi, elles citent principalement le thym vert Thymus
vulgaris (36,40%), l'ananas Ananas comosus (19,90%) et les fleurs
jaunes Hypericum lanceolatum Lam (14,60%).On note par le biais de
l'étude qualitative, que certaines plantes sont contre-indiquées
pendant la grossesse car elles seraient « trop fortes »
selon 2 femmes sur les 4 interrogées. Par ailleurs, il y a certaines
contre-indications : l'usage du Gingembre Zingiber officinalis est
à éviter si la femme a des hémorroïdes par
exemple.
37
E4 (femme au foyer de 36 ans, habitant dans
les écart de l'Est de l'île, ayant accouché de son
2e enfant, accompagnée de son mari) : « nou la pas
pris grand-chose. Comme na des plantes lé trop forts ou voi [...] Ah
mais gingembre i prend pas si la femme na des hémorroïdes
» (On n'a pas préparé grand-chose puisqu'il y a des plantes
qui sont trop fortes [...] La femme ne doit pas consommer de Gingembre si elle
a des hémorroïdes).
1.2.4 Les plantes et les indications
Pour rappel, 196 femmes sont concernées par cette
question. Plusieurs réponses sont admises.
80 70 60 50 40 30 20 10
0
|
11 9
4
|
56
|
14
|
51
|
13
6
|
70
|
10
|
61
|
71
|
6 5
1 0
|
67 65
|
10
5
44
|
42
|
29
|
10
6
|
33
|
2
|
31
|
62
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ayapana (Yapana)
|
Cannelle
|
Citron Framboisier Gingembre Romarin
plantes
|
Thym
|
Verveine citronnelle
|
|
Maux de tete, stress N/V Rhume grippe fièvre Masque de
grossesse Accelerer le travail
Nombre de femmes
Figure 7: Les plantes et leurs indications chez la
femme enceinte ou allaitante selon les
femmes (n=196)
N/V = nausées et vomissements
Parmi les femmes ayant déclaré que l'usage des
plantes chez la femme enceinte et allaitante est possible, 51 femmes
déclarent que l'Ayapana Eupatorium triplinerve peut être
utilisée contre les troubles digestifs à type de nausées
et vomissements. 65 citent le Gingembre Zingiber officinalis pour la
même indication.
De la même façon contre les symptômes
grippaux, plusieurs plantes peuvent être utilisées selon les
femmes : 70 femmes déclarent que la Cannelle Cinnamomum cassia
peut être efficace, 62 citent la Verveine Citronnelle Alosya
triphylla à cet effet ; 61 femmes citent le citron pour les
mêmes bénéfices.
Pour déclencher ou accélérer le travail
le Framboisier Rubus idaeus est cité par 67 femmes. 71 femmes
citent le citron pour les mêmes bénéfices.
Pour les masques de grossesse, l'Aloès Aloe vera
est cité par 56 femmes.
38
1.2.5 Connaissances des femmes concernant l'usage des
plantes chez le nouveau-né Pour rappel, cette sous population comporte
209 femmes.
Ø Les plantes utilisables et leurs indications
selon les femmes
52,60%
Aucune plante médicinale Uniquement certaines plantes
Toutes les plantes médicinales
médicinales

Pourcentages
46,90%
0,50%
Plantes utilisables chez le
nouveau-né
Figure 8 : Répartition des femmes selon leurs
connaissances sur les plantes utilisables chez le nouveau-né
(n=209)
47,40% des femmes ayant déclaré avoir un niveau de
connaissance concernant les plantes médicinales et la maternité
(soit 99 femmes sur 209), estiment que l'utilisation des plantes chez le
nouveau-né est possible.
Ces 99 femmes nous renseignent sur les plantes connues.
Plusieurs réponses sont admises pour les questions suivantes :
Modalités de réponses
%(Effectifs)
|
|
Oppressement (n=99) Le Géranium 10,10
(10)
Le Jean Robert 2,00 (2)
Le Zerb tombé 1,00 (1)
La Datura 0,00 (0)
Autre 19,20 (19)
Je ne sais pas quelle plante utiliser 71,70
(71)
Jaunisse (n=99) La Barb maïs 13,10 (13)
Aucune plante 0,00 (0)
Je ne sais pas quelle plante utiliser 78,80
(78)
Coliques (n=99) Lanis 47,50 (47)
Ayapana 34,30 (34)
Tisane tiloc 13,10 (13)
Goyave marron (change écorce) 2,00 (2)
Aucune plante 1,00 (1)
Je ne sais pas quelle plante utiliser 25,30
(25)
Modalités de réponses
%(Effectifs)
39
Erythèmes (n=99)
|
Matricaire (camomille zoizo, camomille balais,
herbe blanche) 10,10 (10)
Tea-tree 6,10 (6)
Liane d'olive (liane de lait, liane ouate) 6,10 (6)
|
Consoude 2,00 (2)
|
|
Aucune plante 2,00 (2)
Je ne sais pas 70,70 (70)
Tanbav (n=99) Coeur de pêche 17,20
(17)
Col-col (guérit-vite, zerbe saint paul) 10,10 (10)
|
|
Lanis 10,10 (10)
Ayapana (Yapana) 9,10 (9)
|
|
Pok-pok 8,10 (8)
Camomille (Matriaire, camomille zoizo) 8,10 (8)
Bleuette 3,00 (3)
Bois d'Osto (boi losto-bois d'oiseau) 2,00 (2)
Aucune plante 0,00 (0)
Autre 15,20 (15)
Je ne sais pas quelle plante utiliser 61,60
(61)
Purge (n=99) L'huile de Ricin 37,40 (37)
Le zerbabouc 6,10 (6)
Le Zerb a ver 6,10 (6)
Le Goyavier 3,00 (3)
Autre 22,20 (22)
Je ne sais pas quelle plante utiliser 41,40
(41)
Croûtes de lait (n=99) La Brisée
ou la Mélisse de calme 6,10 (6)
La liane d'olive (liane de lait, liane ouate) 3,00 (3)
Aucune plante 1,00 (1)
Autre 26,30 (26)
Je ne sais pas quelle plante utiliser 64,60
(64)
|
|
Tableau 14 : Les indications possibles en fonction
des principaux maux du nouveau-né selon les femmes interrogées
(n=99)
Parmi les 99 femmes qui déclarent que certaines
plantes sont utilisables chez le nouveau-né, la majorité ne sait
pas quelle plante utiliser pour les principales indications chez le
nouveau-né.
Les indications pour lesquelles les femmes ont le plus de
connaissances sont : les coliques, le tanbav et la purge. Lanis
Foeniculum dulce contre les coliques est citée par 47,50% des
femmes. 34,30% citent l'Ayapana Eupatorium triplinerve à cet
effet. 37,40% femmes ont cité l'huile Ricin Ricinus communis
pour purger le nouveau-né.
40
1.2.6 Sources des savoirs des femmes
Pour rappel, cette sous population comporte 209 femmes.
Plusieurs réponses sont admises.
9,20% 7,30%
De votre famille (mère, grand-mère,
belle-famille...)
|
internet, presse, livres des médecins des tisaneurs
Source des conseils reçus
|
|
91,70%
Figure 9 : Répartition des femmes de
l'échantillon en fonction de leurs sources de savoirs
(n=209)
La majorité des femmes déclare que leurs
connaissances leur viennent de leurs familles. Parmi les sources, 1 femme sur 4
a eu recours à un tisaneur :
E1 (femme au foyer de 26 ans,
résidant en ville, dans le Nord de l'île et ayant accouché
de son 4e enfant « C'est mes parents surtout, eux ils connaissent deux
ou trois choses après, les soeurs aussi, mais moins. Mais c'est des
choses qu'on connaît dans la famille ».
E4 : « Ben le dimanche mi regarde
« le monsieur à lunettes sur RFO » (Raymond Lucas),
et nou appren, après nous suiv ses conseils » (Le
dimanche, je regarde le monsieur avec des lunettes sur RFO (une
télé locale), on apprend, et on suit ses conseils)
41
1.3 Les pratiques
1.3.1 Les pratiques des femmes pendant la
grossesse
Ø Fréquence d'usage des plantes
9,40%
66,80%
30,10%
20,70% 19,90% 19,10%
3,90%
Jamais Rarement Occasionnellement Souvent
Fréquences d'usage
Fréquence d'usage hors grossesse Fréquence d'usage
pendant la grossesse
Figure 10 : Répartition des femmes selon leurs
fréquences d'usage des plantes médicinales hors grossesse et
pendant la grossesse (n=355)
33,20 % (soit un effectif de 118) des femmes de
l'échantillon ont eu recours aux plantes pendant leur grossesse.
Il y a une régression des pratiques pendant la grossesse.
23,90 % des femmes ont occasionnellement à souvent recours aux plantes
médicinales pendant la grossesse, contre 49,20% en dehors de la
grossesse et du post-partum, pour une même population
étudiée.
Par ailleurs, grâce à des régressions
linéaires, nous avons mis en évidence l'influence de plusieurs
facteurs sur l'usage des plantes pendant la grossesse :
- l'usage des plantes hors grossesse influence l'usage pendant
la grossesse : plus les
femmes utilisent les plantes hors grossesse, plus elles
utilisent les plantes pendant la grossesse (p=0,00 et r2=0,19).
- le niveau de connaissances des femmes influence leurs usages
des plantes pendant la
grossesse : plus les femmes estiment avoir de connaissances,
plus elles utilisent les plantes
(p=0,00 et r2=0,07).
De plus, par le biais de tests d'Anova, nous avons
constaté plusieurs tendances, sans que les résultats ne soient
significatifs. Ainsi, nous constatons que l'usage des plantes se fait plus
42
souvent chez les multipares (p=0,86), de 36 ans et plus
(p=0,49), ayant un niveau scolaire supérieur au secondaire (p=0,17) et
ayant une activité professionnelle (p=0,45). Les usages se font en plus
grande proportion dans l'Est de l'île (p=0,34), et dans les écarts
(p=0,27) (Annexe3).
Ø La période d'utilisation des plantes
pendant la grossesse

355 femmes interrogées
118 ont eu un usage des plantes
237 n'ont eu aucun usage des
plantes
Figure 11 : Flux des femmes de l'échantillon
selon leurs usages des plantes pendant la
grossesse
Pour rappel , cette sous population comporte 118 femmes.
Plusieurs réponses étaient acceptées pour cette
question.
60,17%
Pourcentage de femmes
|
24,58%
|
|
20,33%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1er trimestre 2e trimestre 3e trimestre je ne sais plus
Période d'utilisation

Figure 12 : Répartition des femmes selon la
période d'utilisation des plantes pendant la grossesse
(n=118)
La fréquence d'utilisation des plantes est plus
importante au 3e trimestre de la grossesse.
Ø Les formes des plantes utilisées par
les femmes Plusieurs réponses sont acceptées.
|
Pourcentage de femmes
|
|
tisane
|
93,20%
|
|
|
cataplasme
|
5,10%
|
|
|
|
2,60%
|
|
autre
|
1,70%
|
|
huile
|
1,70%
|
|
pommade
|
0,90%
|
|
spray
|
0,90%
|
|
gélule ou comprimé
|
0,90%
|
|
lait
|
0,00%
|
|
huile essentielle
|
0,00%
|
|
|
Formes des traitements
43
Figure 13 : Répartition des femmes de
l'échantillon selon la forme des traitements pris pendant la
grossesse (n=118)
Les plantes sont utilisées sous forme de tisane dans la
majorité des cas.
Selon les résultats de l'étude qualitative, les
préparations des tisanes se font dans 1 litre à 1,5 litres d'eau
pour la totalité des femmes, en infusion ou en décoction, selon
les préparations. La posologie est dépendante des femmes : cela
peut se faire avec 2 à 5 feuilles pour la moitié des femmes
interrogées, avec une « une petite poignée »
pour l'autre moitié des femmes.
E1 « Pour l'Ayapana par exemple, c'est
3 jours pour les maux de ventre, et à la soif, mais pas trop non plus.
Il faut prendre 3 à 5 feuilles, écraser, enfin couper, et faire
bouillir »
E4 « Et ben pour les nausées i
fo faire bouillir un tite poignée dans 1L d'eau ».
Ø La durée du traitement pris par les
femmes
40,70%
cure de plus de 3 cure de 3 jours 1 prise cure de 2 jours
jours
Durée du traitement
22,90% 21,20%


15,20%
Figure 14 : Répartition des femmes de
l'échantillon selon la durée du traitement pris pendant la
grossesse (n=118)
59,30 % des femmes ont pris un traitement pendant moins de 3
jours.
44
La durée de 3 jours est retenue, à l'exception d'un
entretien où elle est d'une semaine.
E1 :« Pour l'Ayapana par exemple,
c'est 3 jours pour les maux de ventre », « 3 jours à
peu près. Le soir et le matin ».
E4 :« Et ben pour les
nausées i fo faire bouillir un tite poignée dans 1L d'eau et
boire 3 jours jusqu'à 1 semaine pas plus » (Pour les
nausées, on fait bouillir une petite poignée dans un litre d'eau
et on le boit pendant 3 jours à une semaine, pas plus.)
Ø Indications les plus fréquemment
citées par les femmes ayant eu recours aux plantes
Plusieurs réponses sont admises pour cette question.
troubles digestifs déclencher ou accéler le
travail grippe et fièvre stress nettoyer le sang diabète
problèmes de peau je ne sais plus Autres
Indications
Pourcentages de femmes

29,90%
27,40%
24,80%
6,80%
5,10%
4,30%
5,10%
8,50%
14,50%
Figure 15 : Répartition des femmes selon
les principales indications des usages des plantes pendant la grossesse
(n=118)
Les plantes sont plus fréquemment utilisées
chez la femme enceinte pour des troubles digestifs, pour déclencher ou
accélérer le travail ; ou encore pour lutter contre les
symptômes grippaux.
Ø Nature des plantes les plus utilisées
par les femmes Plusieurs réponses sont admises.
Aloes
Bissap
col col
Verveine citronnelle
Verveine
graines de lin
barb mais
margose
|
Framboisier
|
Pourcentage de femmes
|
|
|
|
|
19,70%
|
|
|
17,10%
|
|
|
12,80%
|
|
|
12,00%
11,10%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14,50%
|
|
|
14,50%
|
|
Plantes utilisées
45
Figure 16 : Répartition des femmes selon la
nature des plantes utilisées pendant la grossesse
(n=118)
Le Framboisier Rubus idaeus, l'Ayapana Eupatorium
triplinerve, la Citronnelle Cinnamomum cassia et la Cannelle
Cinnamomum cassia sont les plantes les plus utilisées.
Ø La nature des plantes utilisées par
les femmes, associée à leurs indications Plusieurs
réponses sont acceptées.
0 0
0
0 0
0 1 0
19
23
12
8
9
9
5
2 2 2
1 1 1
0 0
Effectifs
1
Framboisier Citron Gingembre Ayapana Cannelle Citronnelle
Plantes
Troubles digestifs Déclencher le travail Grippes -
fièvre Stress
Figure 17 : Répartition des femmes selon les
remèdes utilisés pendant la grossesse (n=118)
Le Framboisier Rubus idaeus a été
utilisé par 23 femmes pour déclencher le travail. Chez les femmes
y ayant eu recours, la durée moyenne du travail a été de 8
heures.
46
L'Ayapana Eupatorium triplinerve est cité le plus
souvent contre les troubles digestifs.
Les entretiens font ressortir
l'hétérogénéité des pratiques et recettes.
En effet, chaque femme a des pratiques différentes.
Indications Plantes Préparations

Déclencher le
travail
|
Safran Cucurma longa
Racines de cumin Cuminum cyminum
|
E4 : « Pendant la grossesse nou la pas trop
utilisé, sauf safran et cumin pour déclencher [...] On prend les
racines, on fait bouillir dans 1 litre d'eau, on boit à la soif quand
les contractions commencent » Pendant la grossesse, on n'a pas trop
utilisé de plantes, sauf le safran le cumin pour déclencher le
travail [...] On porte les racines à ébullition dans 1 litre
d'eau et le boit à la soif dès le début des
contractions
|
|
Troubles digestifs
Ayapana E1 :« Pour l'Ayapana par exemple, c'est 3 jours
pour les maux
Eupatoriumtriplinerve de ventre, et à la soif, mais
pas trop non plus. Il faut prendre 3 à
5 feuilles, écraser, enfin couper, et faire
bouillir. »
Cannelle Cinamomum verum, Gingembre Zingiber
officinale, Citronnelle Cymbopogon citratus
|
E4 : « Mais sinon pendant la grossesse à part
un peu de gingembre, cannelle, citronnelle pour les nausées, et
camomille pour calmer les nerfs, nou la pas pris grand-chose [...] Et ben pour
les nausées i fo faire bouillir un tite poignée dans 1L d'eau
» Pendant la grossesse on n'a juste utilisé du Gingembre, de
la Cannelle, de la Citronnelle pour les nausées et de la Camomille pour
la nervosité. A part ça on n'a pas utilisé grand-chose de
plus. [...] Pour les nausées, il faut porter à ébullition
« une poignée de Cannelle, Gingembre, Citronnelle » dans 1
litre d'eau
|
|
Gingembre Zingiber
Symptômes grippaux
E2 (femme de 26 ans, au chômage, habitant en ville dans
le sud
officinalis de l'ïle, ayant accouché de
son 3e enfant) : « Par exemple pour la grippe, ma mamie la
fé du sirop de gingembre pour moi [...] » Par exemple, contre
le grippe, ma grand-mère m'a préparé du sirop de
Gingembre
Citronnelle Cymbopogon E2 : « [...] et pour la
verveine citronnelle, c'est comme un thé, il
citratus faut faire bouillir l'eau et mettre deux ou trois
feuilles dedans
après ».
Cicatrisation et courbatures après
l'accouchement
Patataduran Ipomoea
pes-caprae
|
E4 :« Après na aussi les grandes lianes
coté la mer là : patataduran. Moins la prépar ca pour elle
la. Il faut boire après l'accouchement pour cicatriser et pour les
courbatures » Après il y a aussi les grandes lianes au bord de
la mer : patataduran. Je lui ai préparé ça. Il faut le
boire après l'accouchement pour cicatriser et contre les courbatures.
|
Stress, nervosité Camomille E4 :
« [...] camomille pour calmer les nerfs. [...] i fo faire
bouillir un tite poignée dans 1L d'eau et boire 3
jours jusqu'à 1 semaine pas plus. Et la Camomille i fo faire pareil
»
|
|
« Nettoyer le Betel marron Pipper spp
E3 (femme de 30 ans au chômage, résidant dans les
écarts dans le
sang » sud du l'île, ayant
accouché de son 3e enfant, après une
grossesse d'évolution normale) : « Ben moi j'ai
utilisé le Betel marron pour
nettoyer le sang »
Leucorrhées Jean Robert Euphorbia E3
:« [...]Jean Robert pour les pertes blanches vers la fin de
hirta grossesse mais je sais plus trop quand [...]Mais Jean
Robert
c'est en bain hein »
|
|
Tableau 15 : Remèdes cités lors des
entretiens
47
1.3.2 Usage des plantes médicinales chez le
nouveau-né
Ø Fréquence d'usage des plantes chez
les nouveau-nés
83,94%
|
|
|
|
9,57%
|
|
|
|
|
4,79%
|
1,70%
|
jamais occasionnellement
|
rarement
|
souvent
|
|
Fréquences d'utilisation
Pourcentages
Figure 18 :Répartition des femmes selon la
fréquence d'usage des plantes médicinales chez le
nouveau-né (n=355)
16,06% femmes (soit 57 femmes) ont ou auront recours aux
plantes chez leurs nouveau-né dont 1,70% déclarent les utiliser
souvent.
Grâce à une régression linéaire,
nous avons constaté que plus les femmes ont de connaissances, plus elles
utilisent les plantes chez le nouveau-né (p=0,03 et
r2=0,01).

Ø Indications des usages chez le
nouveau-né
355 femmes interrogées
Pratiques chez le
nouveau-né ?
57 : OUI
298 : NON
Figure 19 : Flux des femmes interrogées selon
leurs usages des plantes chez le nouveau-né
Pour rappel, cette sous population comporte 57 femmes. Plusieurs
réponses ont été admises.
Une régression linéaire multiple nous a permis
de constater que c'est un ensemble de facteurs simultanés (âge,
parité, niveau de connaissances, sources des conseils, fréquence
d'usage hors grossesse et pendant la grossesse, zone et lieu de
résidence) qui influence les usages des plantes médicinales par
les femmes chez leurs nouveau-nés (p=0,04 et r2=0,29). Chaque
facteur pris séparément a une force d'influence moindre sur les
pratiques. Nous pouvons néanmoins établir de manière non
significative des tendances : les femmes de plus de 32 ans (p=0,65), ayant
accouché de leur deuxième enfant (p= 0,21), sans activité
professionnelle (p=0,25), étant allée jusque dans le
supérieur (p=0,14), résident en ville (p=0,19) et dans l'Est de
l'île (p=0,06) ont plus recours au plantes pour leur nouveau-né
(Annexe 3).
28
coliques tanbav Purge Allaitement grippe Autre
Indications

14
Effectifs de femmes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6 6
|
|
3 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
48
Figure 20 : Répartition des femmes selon les
indications des usages de plantes chez le nouveau-né
(n=57)
28 femmes ont utilisé ou comptent utiliser les plantes
médicinales contre les coliques de leur nouveau-né.
Ø Nature des plantes utilisées par les
femmes chez le nouveau-né Plusieurs réponses ont
été admises.
Effectifs des femmes
|
9
|
6
|
6
|
3
|
|
26
28
Lanis
|
Ayapana coeur de pêche
|
Ricin
|
Autres
|
Je ne sais pas
|
|
Plantes utilisées
Figure 21 : Répartition des femmes selon
les plantes utilisées chez le nouveau-né (n=57) 28
femmes ne savent pas quelles plantes sont ou seront administrées
à leur nouveau-né.
Lanis Foeniculum dulce est utilisé par 6
femmes.
Ø Les plantes utilisées et leurs
indications chez le nouveau-né Plusieurs réponses
sont admises.
9 6
Effectifs des femmes
Lanis Ayapana Autres indications
Plantes utilisées chez le nouveau-né
Colique Autres plantes
43
49
Figure 22 : Répartition des femmes selon les
plantes utilisées et leurs indications chez le nouveau-né
(n=57)
L'Ayapana Eupatorium triplinerve et Lanis
Foeniculum dulce sont utilisées par 9 et 6 femmes
respectivement pour les coliques du nouveau-né. Les usages des femmes
sont par ailleurs hétérogènes, plusieurs plantes sont
citées pour plusieurs indications.
Par exemple, les feuilles de Jean Robert Euphorbia hirta
sont utilisées en infusion en bain jusqu'à la
guérison des croûtes de lait. Une infusion de Cannelle
Cinnamomum cassia, Safran Cucurma longa, Citronnelle
Cinnamomum cassia, Efferalgan Plectranthus amboinicus, Bouton
d'or Ranunculus repens pendant l'allaitement soulagerait les
symptômes grippaux du nouveau-né, pendant 2 à 3 jours.

E3 : « Et pour bébé
par contre j'ai fait cannelle, safran, citronnelle, eferalgan, bouton d'or pour
le rhume sur l'estomac. »
E4 :« Et pour les croûtes de
lait, nou la lave à lu avec Jean Robert, 2-3 feuille dans 1L d'eau et il
faut baigner avec jusqu'à ce qui passe. »
Ø 50
La durée du traitement administré aux
nouveau-nés
8 8 7
15
Effectifs
19
1 prise cure de 2 jours cure de 3 jours plus de 3 jours je ne
sais pas
Durée du traitement
Figure 23 : Répartition des femmes selon la
durée du traitement administré au
nouveau-né
(n=57)
Quand la durée du traitement est connue, elle s'oriente
plus vers une cure de plusieurs jours chez le nouveau-né. Mais le
traitement dure moins de 3 jours pour la majorité d'entre elles.
1.3.3 Sources des conseils et provenances des plantes
utilisées.
Les femmes qui ont répondu aux questions suivantes sont
les femmes ayant eu recours aux
plantes médicinales pendant la grossesse ou chez le
nouveau-né ou les deux, ce qui constitue une sous population de 139
femmes.
Ø Sources des conseils reçus avant
l'utilisation des plantes Plusieurs réponses sont
admises

14,20%
8,60%
77,20%
8,60%
80,00% 11,40%
17,10%
65,70%
8,60%
8,50%
connaissances personnelles
82,90%
Conseils médicaux
Conseils des tisaneurs et marchand
conseils des proches
Provencance des conseils
17,20%
Pourcentage de femmes
Jamais à rarement Occasionnellement Souvent
5,70%
Conseils de la presse
94,30%
Figure 24 : Répartition des femmes selon les
sources des conseils reçus avant l'usage des
plantes (n=139)
Les proches sont les principaux conseillers des femmes, qui
demandent très peu conseil aux tisaneurs, marchands et personnel
médical.
51
Des régressions linéaires nous ont permis de
mettre en évidence l'influence des différentes sources de conseil
sur l'usage des plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né.
Ainsi :
- Pendant la grossesse :
o Les conseils médicaux influencent positivement les
pratiques (p=0,02 ; r2=0,04 et coefficient de
régression=0,12) ; bien que les médecins ne soient jamais
consultés par 72,20% des femmes au sujet de l'usage des plantes chez la
femme enceinte et le nouveau-né. Par ailleurs, 61,15% ont
déclaré n'informer leurs médecins de leurs pratiques que
rarement à jamais.
o Les conseils des proches n'influencent pas les pratiques
(p=0,55).
o Les conseils de la presse n'ont pas d'influence
(p=0,09).
o Les conseils des marchands n'ont pas d'influence
(p=0,09).
Une analyse linéaire multiple a par ailleurs
montré que c'est un ensemble de facteurs simultanés
(connaissances personnelles, niveau de connaissances, conseils des proches, de
la presse et d'internet, des marchands, des tisaneurs et médicaux) qui
guident les pratiques pendant la grossesse (p=0,00 ; r2=0,14 et
coefficient de régression=0,10). Pris séparément, ces
facteurs n'ont pas de réelle force d'influence sur les pratiques.
- Chez le nouveau-né :
o les conseils des proches influencent positivement les
pratiques (p=0,04 et r2=0,03).
o les conseils de la presse influencent positivement les
pratiques (p=0,00, r2=0,08 et coefficient de
régression=0,61)
o les conseils des marchands influencent positivement les
pratiques (p=0,02, r2=0,06 et coefficient de
régression=0,26).
o les conseils médicaux n'ont pas d'influence sur les
pratiques (p=0,33).
L'étude qualitative rapporte que ces proches sont
souvent des membres de la famille pour la totalité des femmes : les
parents, les grands-parents, soeurs, voire belle-famille. Plus rarement, les
tisaneurs sont parfois consultés.

E1 : « C'est mes parents
surtout, eux ils connaissent deux ou trois choses après, les soeurs
aussi, mais moins. Mais c'est des choses qu'on connaît dans la famille
».
E2 : «« Et si
ça passe pas, là on part chez le docteur. Mais avant i sa va chez
mamie. » (Et si ça ne guérit pas, on va chez le
docteur. Mais avant, on va voir sa grand-mère)
Ed : « C'est la famille, mes
parents aussi et aussi mon tonton » (paroles rapportées d'un
conjoint)
Ø 52
Provenance des plantes utilisées par les femmes
Plusieurs réponses sont admises
internet
pharmacie marché sentiers proches jardin
|
|
|
|
|
|
97,10%
|
|
2,90%
|
|
|
|
|
|
74,30%
|
11,40% 11,40%
|
|
|
|
|
|
62,90%
|
20,00%
|
5,70%
|
|
|
|
|
|
80,00%
|
14,30%
|
5,80%
|
|
|
|
|
|
28,60%
|
51,40%
|
|
|
|
|
|
|
17,10%
|
37,20%
|
|
|
Pourcentage de femmes
Jamais Rarement à occasionnellement Souvent
Provenance des plantes
Figure 25 : Répartition des femmes selon la
provenance des plantes utilisées (n=139)
Les plantes viennent majoritairement des proches et du jardin
des femmes. 51,40% des femmes déclarent utiliser souvent des plantes des
proches. Dans 37,20% cas, les plantes viennent du jardin. Les plantes des
sentiers et d'internet sont évitées dans respectivement 80,00%
des cas et 97,10% des cas.
1.3.4 Niveau de satisfaction des femmes concernant
leur usage des plantes médicinales pendant la grossesse et chez le
nouveau-né
Pour le traitement des données, les variables ont
été recodées de la manière suivante :
1 = pas du tout satisfaite
2 = plutôt pas satisfaite
3 = plutôt satisfaite
4 = tout à fait satisfaite.

Niveau de satisfaction
Pas du tout satisfait
Tout à fait satisfait
Plutôt pas satisfait
Plutôt satisfait
Sans avis
3,60%
6,00%
Pourcentage de femmes
19,40%
35,00%
36,00%
Figure 26: Répartition des femmes de
l'échantillon selon leur satisfaction des usages
(n=139)
53
En moyenne, les femmes sont plutôt satisfaites à
tout à fait satisfaites de leurs usages des plantes. Le niveau de
satisfaction moyen est de 3,84.
1.3.5 Les effets indésirables
constatés
Aucun effet indésirable n'a été
constaté par les 139 femmes.
1.3.6 Motivations des pratiques et non pratiques
Ø Les motivations des usages des plantes
médicinales par les femmes chez elles et chez le nouveau-né
Pour rappel, cette sous population comporte 139 femmes. Plusieurs
réponses sont acceptées pour cette question.
Pour vous soigner naturellement
Vous êtes attachées aux traditions, aux
habitudes
familiales
Les médicaments du médecin ne sont pas
efficaces

21,60%
79,90%
32,40%
Motivations des usages
Répartition des motivations
Figure 27 : Répartition des femmes selon leur
motivation à l'usage des plantes (n=139) 79,90 % des
femmes veulent se soigner naturellement. 1/3 décrit être
attaché aux traditions.
Pour 3 femmes sur 4, certaines situations nécessitent
une consultation chez le médecin ou l'usage de médicaments,
d'autres non. Pour les autres situations, elles se tournent vers les plantes.
L'usage ancestral, et la volonté d'éviter les médicaments,
au profit des soins naturels ont aussi été
évoqués.
E1 :« Quand c'est des petits
problèmes pas graves on n'a pas besoin de prendre des médicaments
[...] au moins c'est naturel et moins agressif. »
|
E2 :« Ah ben on va pas chez
le docteur pour des petits trucs »
|
E3 « On prend pas trop de
médicaments sauf quand on est obligé de prendre »
|
E4 « Toute façon
dans le temps d'avant i faisait comme ça même. I prenait pas de
médicaments et le monde lété pa malade comme aujourd'hui
»
|
|
Ø 54
Les raisons des réticences à l'usage des
plantes médicinales
Les femmes ayant répondu à cette question sont les
femmes n'ayant pas eu recours aux plantes pendant la grossesse, chez le
nouveau-né ou les deux, soit un effectif de 317 femmes.
Plusieurs réponses sont acceptées pour cette
question.
le manque de connaissance et de confiance concernant les
plantes
vous les jugez dangereuses
vous n'y avez jamais pensé
vous les jugez inefficaces
Raison des non pratiques

Répartition des réponses

24,90%
22,40%
1,60%
72,60%
Figure 28 : Répartition des femmes selon les
raisons de leur abstinence à l'usage des
plantes (n=317)
72,60% des femmes ont déclaré que leur
abstinence de pratique était due à un manque de connaissances et
de confiance vis-à-vis des plantes médicinales chez la femme
enceinte et le nouveau-né.
55
Analyse et discussions
2.1 Les connaissances des femmes concernant la
phytothérapie
Les femmes déclarent que leur niveau de connaissances
vis-à-vis des plantes médicinales et de la maternité est
faible, voire très faible, avec un niveau moyen de 2,57/10. En effet,
20,40% des femmes qui déclarent que l'utilisation des plantes est
possible, ne connaissent pas les indications des usages. 34 ,18% ne connaissent
pas les situations à éviter et 34,60% ne connaissent pas les
plantes à éviter. Ceci pourrait s'expliquer par l'histoire des
plantes médicinales à la Réunion : le secret des
remèdes a longtemps été gardé dans les familles
face à l'essor de la médecine conventionnelle. De plus, cet essor
a créé une perte de confiance dans le système traditionnel
et une perte des savoirs, par manque de transmission (8). Rappelons par
ailleurs, que la médecine réunionnaise est une cohabitation entre
médecine traditionnelle et médecine conventionnelle et que le
suivi de la grossesse a été concédé à la
biomédecine (54). Le savoir des femmes concernant l'usage des plantes
chez la femme enceinte et le nouveau-né s'est alors de plus en plus
perdu. Le sujet est presque tabou, et il existe peu d'écrits, la
transmission des savoirs traditionnels étant avant tout orale et
familiale (8). Et c'est en effet ce qui ressort de notre étude :
concernant 91,70% des femmes qui estiment avoir des connaissances, celles-ci
sont issues de la famille.
Selon 47,40% des femmes ayant déclaré avoir un
niveau de connaissances concernant les plantes médicinales et la
maternité, uniquement certaines plantes peuvent être
utilisées. La période d'utilisation dépend de la nature de
la plante d'après 45,91% des femmes de cette sous population. La
littérature, bien que contre-indiquant certaines plantes et certaines
formes (les huiles essentielles par exemple) pendant la grossesse et chez le
nouveau-né, n'est pas assez riche vis-à-vis du sujet pour pouvoir
affirmer ou infirmer ces connaissances des femmes. Selon Franswa TIBERE, et
Kakouk, il y a des plantes à éviter selon le profil de la femme
ou de l'enfant. 77,04% des femmes de cette même sous population pensent
que la dangerosité des plantes vient en partie de la dose
utilisée. De plus, certaines sont jugées « trop fortes
» pour être consommées pendant la grossesse. La
littérature, là encore, n'est pas exhaustive vis-à-vis du
sujet pour pouvoir affirmer ou infirmer ces dires. En revanche les
professionnels de terrain insistent sur le fait que l'efficacité et la
toxicité des plantes dépendent de la dose utilisée. Une
sage-femme libérale, conseille par exemple aux femmes « d'essayer
de petites doses » des tisanes conseillées par la famille, et
d'observer les réactions. Franswa TIBERE, tisaneur, et Raymond LUCAS,
botaniste, expliquent que si la plante n'a pas été efficace au
bout de 3 jours, il faut changer de traitement ; il n'est pas nécessaire
d'augmenter les doses. Cette théorie semble donc donner raison aux
femmes sur le fait que l'utilisation de la phytothérapie pendant la
56
grossesse est restreinte à un certain nombre de
plantes. En revanche, on ne peut généraliser les connaissances
quant à la période d'utilisation ou les effets néfastes
des plantes. Les pratiques sont à moduler, en consultant un
spécialiste, qui délivrera le traitement adapté au couple
mère-enfant.
Trois plantes sont à éviter selon les femmes :
le thym vert Thymus officinalis (cité par 36,40% de cette sous
population de femmes), l'Ananas Ananas comosus (19,40%) et
les fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam (14,60%). Aucune
étude clinique à l'échelle humaine ou animale n'a
été retrouvée. Cependant, le Thym Thymus vulgaris
aurait des effets abortifs (67). La base de données HEDRINE lui
reconnait des effets anticoagulants. En 2016, l'étude de Monji F,
Adaikan P, Lau L, Bin Said B, Gong Y et. al. a montré l'effet
utérotonique de l'Ananas, qui pourrait en faire une contre-indication
pendant la grossesse, et une indication pour le déclenchement du travail
(62). L'APLAMEDOM accorde aux fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam
un effet emménagogue et les contre-indique pendant la grossesse.
Devant ces résultats, et le manque de données de la
littérature, il semble en effet plus sécuritaire d'éviter
ces plantes pendant la grossesse.
En revanche, 60,70% des femmes déclarant que l'usage
des plantes médicinales est possible chez la femme enceinte et
allaitante, leur accordent des bénéfices.
Il est difficile de dégager des plantes ou des
recettes qui font l'unanimité. Certaines sont plus souvent citées
que d'autres, et en général, il s'agit de celles inscrites
à la Pharmacopée Française. Ainsi, contre les troubles
digestifs, 51 femmes sur 196 citent l'Ayapana Eupatorium triplinerve
et 65 femmes sur 196 citent le Gingembre Zingiber officinale.
L'Ayapana Eupatorium triplinerve est connue à la
Réunion pour son utilisation contre les troubles digestifs notamment
(68). Aucun effet tératogène n'a été décrit
pour l'Ayapana Eupatorium triplinerve. Il y a très peu de
données concernant les plantes, la grossesse et l'allaitement. L'usage
du Gingembre Zingiber officinale pour les nausées est reconnu
chez la femme enceinte par l'OMS. D'ailleurs, il existe des
spécialités à base de Gingembre Zingiber officinale
contre les nausées et vomissements : maternov®, ou encore
antimétil®. Par précaution (manque d'étude clinique
concernant la grossesse), l'Agence Européenne du Médicament ne
recommande pas son usage pendant la grossesse (43). Il apparait donc que les
connaissances des femmes sont justes concernant le Gingembre Zingiber
officinale; elles sont cependant à prendre avec précaution
concernant l'Ayapana Eupatorium triplinerve. La sage-femme, selon
l'article R4127-314 du Code de la Santé Publique, ne peut
délivrer de remède insuffisamment validé par les
données scientifiques (de même que tout autre professionnel de
santé est soumis à cette même obligation). Dans le cadre de
l'usage des plantes médicinales, ces données sont accessibles
57
via les grandes autorités de santé et l'agence
du médicament. Aucune de ces instances ne délivre d'information
quant à l'usage de l'Ayapana Eupatorium triplinerve chez la
femme enceinte, on ne peut donc la conseiller de manière sûre,
mais elle ne fait pas l'objet de contre-indication pendant la grossesse. On
privilégiera un usage précautionneux à faible dose et de
courte durée. En revanche, l'usage du Gingembre Zingiber officinale
peut être conseillé en revendiquant l'accord de l'OMS et les
usages empiriques sécuritaires.
67 femmes sur 196 ayant déclaré que l'usage des
plantes médicinales est possible chez la femme enceinte ou allaitante,
estiment que le Framboisier Rubus idaeus est efficace pour
déclencher l'accouchement. Les études sur le Framboisier
Rubus idaeus sont de plus en plus nombreuses. Il aurait un effet
utérotonique sur les cellules de rats (26) . Il est souvent
utilisé en maternité en Australie et aux Etats Unis et vendu en
France pour cette indication. L'EMA cite une utilisation traditionnelle des
feuilles de Framboisier Rubus idaeus (pour préparer
l'accouchement chez les grecques et un peu partout en Europe et en
Amérique du Nord). Elle précise que les extraits alcooliques de
feuilles de Framboisier Rubus idaeus n'ont pas d'effets sur les
contractions utérines chez le rat, contrairement aux extraits aqueux.
Ceux-ci auraient tantôt des effets relaxants ou au contraire toniques
selon le solvant utilisé dans les études in vitro. Les
études scientifiques concernant les effets utérotoniques du
Framboisier Rubus idaeus sont encore peu claires et de médiocre
qualité pour pouvoir s'assurer de son efficacité (50). Par
ailleurs, il s'agit, pour les plantes issues de la pharmacie de Rubus
idaeus. Cependant, des discussions avec certains tisaneurs portent
à croire que le « Framboise la cour » Rubus rosifolius
serait aussi efficace pour déclencher et accélérer le
travail en fin de grossesse. Notre étude ne permet pas d'évaluer
l'efficacité du Framboisier sur la réduction du temps de travail.
Se fiant aux grandes instances de sécurité pour la santé,
la sage-femme ne peut conseiller l'usage du Framboisier de manière
sécuritaire. En revanche, il semble que la plante ait des
propriétés intéressantes dans le déclenchement du
travail, sans avoir d'effets néfastes à court terme et faible
dose ; les recherches mériteraient d'être
étayées.
D'après 70 femmes sur ces même 196 femmes, la
Cannelle « Ti Cannelle » Cinnamomum cassia serait efficace
contre les symptômes grippaux. La plante est connue pour ses
propriétés digestives, antibactériennes et antifongiques
(69). Elle est inscrite sur la liste A de la Pharmacopée
Française. Aucune donnée concernant la grossesse n'a
été retrouvée. La Verveine citronnelle Aloysia
citriodora ou Aloysia triphylla l'Herit, est citée par 62
femmes sur ces mêmes 196, pour les mêmes vertus. La plante est
citée par Kakouk pour les états grippaux : une décoction
des rameaux de feuilles séchées aiderait au
rétablissement. La plante est inscrite à la pharmacopée
française (liste A) pour ses effets contre l'anxiété et
contre les troubles gastro-
58
intestinaux (56). Aucune recommandation pour la grossesse n'a
été retrouvée, cependant, l'exposition à la
Verveine Citronnelle Aloysia citriodora ou Aloysia triphylla
l'Herit pendant la grossesse ne semble pas être
tératogène chez le rat (70) d'après deux études
menées en 2016 (71). La Citronnelle Cymbopogon citratus (DC) Stapf
est citée par 70 femmes pour les mêmes
bénéfices. Elle est connue pour ses effets antibactériens
et antitussifs notamment (72), en infusion ou en aromathérapie. La
plante est inscrite sur la liste A de la Pharmacopée Française.
Aucune recommandation pour la grossesse n'a été retrouvée.
Le citron Citrus lemon est aussi cité (par 71 femmes) contre
les symptômes grippaux. D'après Jean Louis LONGUEFOSSE (64) , le
Citron, orange amer, ou Bigarade Citrus aurantifolia traite les
affections respiratoires. Le Citron Citrus Limon est connu pour
traiter les affections respiratoires sous forme d'huile essentielle. Aucune
donnée n'a été retrouvée concernant son usage sous
d'autre forme ou son usage chez la femme enceinte ou allaitante.
56 femmes sur 196 citent l'Aloes Aloe vera pour
lutter contre les masques de grossesse. Le gel d'Aloès Aloe vera
est en effet utilisé en application locale contre les troubles
cutanés notamment (73). Il n'y a pas de contre-indication du gel chez la
femme enceinte ou allaitante ; la plante peut être conseillée de
manière sécuritaire.
Enfin, 42 femmes associent au Romarin Rosmarinus
officinalis des vertus anxiolytiques. La plante est utilisée
traditionnellement contre les troubles digestifs et les douleurs musculaires et
articulaires (74). L'APLAMEDOM lui reconnait néanmoins un effet
anxiolytique (75). La plante est inscrite sur la liste A de la
Pharmacopée Française, mais elle aurait des effets embryotoxiques
(76). L'EMA déconseille son usage. On évitera de conseiller son
usage pendant la grossesse.
Concernant le nouveau-né, Lanis Foeniculum dulce
contre les coliques est citée par 47,50% des femmes. 34,30% citent
l'Ayapana Eupatorium triplinerve à cet effet. 37,40% des femmes
ont cité l'huile Ricin Ricinus communis pour purger le
nouveau-né. La littérature est pauvre concernant le sujet.
Néanmoins, il s'agit d'usages ancestraux et aucun effet
indésirable n'a été rapporté jusqu'à ce
jour. Afin de confirmer l'aspect sécuritaire des usages, d'autres
études mériteraient d'être établies.
Les connaissances actuelles sont basées sur des
données empiriques et ancestrales qui ont souvent fait leurs preuves
dans la population générale. Certaines, comme le Framboisier
Rubus idaeus, ont été étudiées chez la
femme enceinte, mais il n'y a aucune preuve rigoureuse de leur
efficacité et innocuité. Le Gingembre Zingiber officinale
et l'Aloes Aloe vera sont les seules plantes reconnues
officiellement efficaces et non toxiques pendant la grossesse. Mais de
manière plus générale, les connaissances sur les plantes
médicinales ont été appliquées à la
59
femme enceinte et au nouveau-né de façon
populaire. Les restrictions éthiques des études cliniques ne
permettent pas de confirmer scientifiquement leurs bénéfices sans
innocuité pour cette population. Le corps médical ne peut se fier
à une « absence d'effets indésirables » sans
étude associée. Par ailleurs, les usages ne sont pas assez
répandus pour espérer admettre l'innocuité totale de la
phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Un
usage prudent, restreint dans le temps et les doses est préconisé
pour les plantes qui sont déconseillées par les grandes instances
de santé par manque de données. Cette notion d'usage restreint
est connue par les femmes.
2.2 Les pratiques des femmes concernant la
phytothérapie
Ø Les fréquences d'usage :
39,15% des femmes de notre échantillon ont recours aux
plantes médicinales pendant la grossesse ou chez le nouveau-né.
Cet usage concerne 33,23% des femmes enceintes. En 2001, c'était 20% des
femmes réunionnaises qui avaient recours aux plantes pendant leurs
grossesses (41). 11,57% des femmes de l'étude de E. RONGIER en 2013, a
eu recours à la phytothérapie au cours de la grossesse (39). Et
au niveau international, c'est près de 28.9% des femmes qui avaient
recours à la phytothérapie au cours de leurs grossesses en 2013
(20). Néanmoins ce taux est peu représentatif de la
réalité puisqu'il s'agit d'une moyenne des usages, tous pays
confondus. Or, dans les pays en voie de développement par exemple, le
taux d'usage est beaucoup plus élevé. Les taux sont plus forts
à la Réunion qu'au niveau national car la phytothérapie
fait partie intégrante de l'histoire même de son système de
soins. De plus, les taux d'usage croissants reflètent les tendances
actuelles, l'essor du retour au naturel dans tous les domaines.
Ø Les plantes utilisées :
Le Framboisier Rubus idaeus a été
utilisé par 23 femmes pour déclencher le travail. Chez ces 23
femmes, la durée moyenne du travail a été de : 8 heures.
La durée moyenne du travail des femmes de notre échantillon
étant de 8 heures, notre étude ne confirme pas son
efficacité. Concernant les autres utilisations, l'Ayapana Eupatorium
triplinerve a été utilisé par 19 femmes contre les
troubles digestifs, le Gingembre Zingiber officinale a
été utilisé par 9 femmes pour cette même indication.
Contre les symptômes grippaux, les femmes ont utilisé la
Citronnelle Cymbopogon citratus (DC) Stapf (12 femmes) et la Cannelle
Cinnamomum cassia (9 femmes).
Ø Le danger des usages :
Aucun effet indésirable n'a été
relevé concernant ces pratiques et 73,00% des femmes ayant eu recours
aux plantes pendant la grossesse ou chez leur nouveau-né, sont
plutôt
60
satisfaites voire tout à fait satisfaites de leurs
usages. Cependant, bien qu'aucun effet indésirable n'ait
été rapporté dans les études menées
jusqu'à présent, l'exposition au Framboisier Rubus idaeus
pendant la gestation favoriserait l'allongement de celle-ci, ce qui semble
peu cohérent avec les effets utérotoniques
présentés (77). De plus, le Framboisier Rubus idaeus
aurait potentiellement des effets toxiques à long terme sur
l'appareil reproductif chez les descendants des lignées exposées.
La plante n'est pas inscrite dans la pharmacopée française et les
grandes instances de santé la déconseillent chez la femme
enceinte ou qui allaite. Notons cependant que l'usage qui est fait de la plante
est un usage à faible dose, et sur une courte période, on
pourrait alors être rassuré quant aux effets secondaires
éventuels quand il s'agit d'un usage restreint dans les doses et le
temps.
Les effets de la Citronnelle Cymbopogon citratus,
peuvent également être discutés.
L'embryo-foeto-toxicité du citral, constituant majeur de son huile a
été montrée au-delà de 60mg/Kg (78). Le
myrcène (composant de la Citronnelle) causerait des malformations du
squelette et des avortements au-delà de 500mg/kg chez le rat (79). Mais
on ne peut pas extrapoler les effets obtenus chez le rat et conclure quant aux
effets chez l'Homme. D'autant plus qu'aucune étude clinique n'a
été réalisé chez l'Homme et aucun effet
indésirable n'a été rapporté. De plus, ces effets
concernent l'usage sous forme d'huile, et non de tisanes, dans lesquelles les
constituants sont en quantité bien inférieure. Par ailleurs,
l'usage de celles-ci est restreint dans le temps et dans les doses, ce qui
rassure quant à son potentiel toxique.
Concernant le citron, d'après Hansen D K, Juliar B,
White G E et Pellicore L S, le citron, orange amer, Citrus
aurantifolia n'aurait pas d'effet toxique sur le développement
foetal chez le rat
(80). Traditionnellement, le jus de Citron est utilisé
pour déclencher et accélérer le travail. Une étude
a démontré l'effet utérotonique (sur les cellules de rats)
du d et du l -limonène, hydrocarbure terpénique contenu dans des
agrumes, en particulier dans le citron Citrus Limon
(81). Néanmoins, la seule présence de cette
molécule, à faible dose dans le jus de citron ne suffit pas
à lui attribuer un effet utérotonique. Aucune autre étude
n'a été retrouvée.
Les usages des plantes se font pour 60,17% des femmes y ayant
eu recours pendant la grossesse, au troisième trimestre. Bien que les
études soient peu nombreuses concernant le sujet, au niveau national,
l'étude de E. RONGIER va aussi dans le sens d'une utilisation restreinte
des plantes au 1er trimestre (4,76% de l'échantillon) et tend
plus vers une utilisation au troisième trimestre (17,00% de
l'échantillon) (39). Aucune recommandation concernant la période
d'usage des plantes pendant la grossesse n'a été
retrouvée. Mais on peut supposer qu'au troisième trimestre, les
femmes craignent moins les avortements, principal risque selon elles.
61
2/3 des femmes ont pris un traitement pendant 3 jours minimum,
conformément aux conseils des tisaneurs. 93,20% des femmes utilisent les
plantes sous forme de tisanes. C'est en effet la forme à
privilégier pendant la grossesse (33). Les plantes proviennent la
plupart du temps du jardin ou des proches. Or, les botanistes nous
amènent à rester vigilants quant aux « faux amis ».
Certaines plantes se ressemblent, et n'ont pas les mêmes
propriétés. Il y a par exemple plusieurs variétés
d'Ayapana. Des confusions entre les plantes peuvent amener à des effets
indésirables.
Concernant les usages chez le nouveau-né, 57 femmes ont
eu ou auront recours aux plantes, pour les coliques, pour plus de la
moitié d'entre elles. Lanis Foeniculum dulce est cité
par 9 femmes pour cette indication. Bien que la littérature soit pauvre,
il existe des spécialités pharmaceutiques à base de
fenouil (Lanis) pour cette indication : la Calmosine Digestion Bio®,
développée par les laboratoires Laudavie. Ainsi, les pratiques
des femmes sont vérifiées. Par ailleurs, 28 femmes ne savent pas
ce qu'elles administrent ou vont administrer à leur nouveau-né.
Il n'est en effet pas rare que la mère ne soit pas celle qui
prépare les tisanes pour le nouveau-né. L. POURCHEZ nous
renseigne en effet sur le fait qu'une personne est désignée
à cet effet. En général, il s'agit de la grand-mère
ou de la belle-mère (8).
Les femmes se fient aux données et pratiques dans la
population générale, sans prendre en compte la
particularité de la femme enceinte et du nouveau-né,
contrairement aux grandes instances qui restent prudentes face au manque de
données. Cependant les usages sont restreints dans les doses et dans le
temps (moins d'une semaine de traitement, en général 3 jours), ce
qui est préconisé par les tisaneurs, bien que ceux-ci conseillent
un usage encore plus restreint dans le temps. De plus, les plantes
utilisées sont des plantes déconseillées par les grandes
instances, mais pas contre-indiquées. Aucun effet indésirable
chez l'Homme n'a été prouvé. Mais le manque de
données ne nous permet pas de conclure rigoureusement, en affirmant la
toxicité ou l'innocuité de l'usage qui est fait. L'absence
d'effet indésirable est cependant rassurante.
Ø Les motivations des femmes :
79,90% des femmes souhaitent se soigner naturellement, et
21,60% pensent que les médicaments ne sont pas efficaces, voire sont
dangereux. En effet, après plusieurs scandales pharmaceutiques dont
l'affaire sur la Dépakine®, contre indiquée chez la femme
enceinte depuis 2018 seulement, et l'émergence de certaines maladies, le
système traditionnel reprend de l'importance aux yeux des
réunionnais. Par ailleurs, 32,40% des femmes sont attachées
à leurs habitudes familiales. Avant d'utiliser les plantes, 74,82% des
femmes (104 femmes sur 139) demandent conseil auprès de leurs proches,
qui leurs procurent d'ailleurs les plantes le plus souvent (68,34% soit 95
femmes sur 139). L'automédication et la médication par les
62
proches sont employées pour traiter des petits maux
naturellement, et par habitude familiale les femmes associeraient les plantes
à la guérison des maux communs, comme les symptômes
grippaux ou les troubles digestifs . Ce n'est cependant pas le cas selon les
spécialistes qui expliquent que mêmes les plantes peuvent
être dangereuses. Mais la médecine traditionnelle
réunionnaise est en effet une médecine de famille ; et la
médecine conventionnelle en est un complément. Mais malgré
cette réticence au système conventionnel, celui-ci est encore
important : c'est le dernier recours si « la maladie ne passe pas avec les
plantes », mais c'est le premier recours en cas de pathologie grave, ou
incurable par les plantes : « Et si ça passe pas, là on
part chez le docteur. » : Et si ça ne guérit pas, on va
chez le docteur. Ainsi, le professionnel soignant doit s'attendre
à ce que les femmes aient déjà eu recours aux plantes
avant de consulter, et prendre en compte les éventuelles interactions
entre les plantes et les traitements de la médecine conventionnelle ;
d'où l'importance de la base de données HEDRINE. Car
ceux sont aussi ces interactions, et le manque de données s'y
référant qui font l'insécurité des pratiques.
Ø Le manque d'informations au personnel
soignant.
Les spécialistes sont très peu consultés
: 61,15% des femmes n'informent pas leurs médecins de leurs pratiques,
car « les médecins lé pas au courant... » :
les médecins ne sont pas au courant. Le concept de « culture bound
syndrome » est longtemps resté dans les moeurs à la
Réunion. Pendant très longtemps il y avait « les maladies du
médecin » et « les maladies que le médecin ne connait
pas » ; d'où la séparation des deux systèmes
conventionnels et traditionnels. D'ailleurs la médecine traditionnelle -
pratique des esclaves - n'était pas reconnue par le monde colonial.
Laurence POUCHEZ décrit le secret gardé par les
réunionnais sur leurs pratiques comme, à la fois une
volonté d'affirmation de son identité créole, mais aussi
comme une marque du ressenti d'infériorité encore présente
dans les soins (8). Beaucoup de femmes séparent encore les deux
systèmes de soins et pensent que les médecins ne sont pas au
courant des « bonnes pratiques » traditionnelles : « Ben les
médecins lé pas au courant » : Les médecins ne
sont pas au courant. Clara Robert va aussi dans ce sens en 2017 en montrant
l'intérêt de mettre en place un outil d'informations sur les
plantes pour les médecins généralistes (9). De plus, les
femmes expriment parfois leur insatisfaction vis-à-vis du suivi
impersonnel du système conventionnel. Les femmes expriment une
volonté de s'affirmer dans leurs grossesses et leurs soins, en
décidant personnellement de leur système de soins (65).Il en
découle alors un manque d'échange avec le personnel
médical. Cependant, quand le personnel médical et
consulté, ses conseils sont suivis. En effet, les conseils
médicaux influencent positivement les pratiques bien que cette relation
soit faible (p=0,02 et r2=0,04)
63
2.3 Les facteurs influençant les usages et les
réticences :
Le niveau de connaissances des femmes vis à vis des
plantes médicinales et de la maternité influence directement les
pratiques : plus elles estiment avoir de connaissances, plus elles utilisent
les plantes pendant la grossesse (p=0,00 et r2=0,07). A l'inverse,
moins elles ont de connaissances, moins elles utilisent les plantes. 72,60 %
des femmes qui n'utilisent pas les plantes médicinales n'y ont pas
recours par manque de connaissances. Le message préventif de la
biomédecine concernant les connaissances non officielles est efficace.
Les résultats de notre étude concernant l'influence du niveau de
connaissances sont significatifs mais cette relation est faible. Le manque de
connaissances vis-à-vis des plantes médicinales et de la
maternité entrave donc peu les pratiques chez celles qui y ont recours.
Plusieurs facteurs influencent les pratiques. L'usage des plantes hors
grossesse par exemple, influence aussi l'usage pendant la grossesse. Plus les
femmes utilisent les plantes hors grossesse, plus elles utilisent les plantes
pendant la grossesse (p=0,00 et r2=0,19). Mais c'est plus un
ensemble de facteurs simultanés (connaissances personnelles, niveau de
connaissances, âge, parité, niveau de connaissances, sources des
conseils, fréquence d'usage hors grossesse et pendant la grossesse, zone
et lieu de résidence) qui guide les pratiques pendant la grossesse. Les
résultats de la régression linéaire multiple sont
significatifs : p=0,00 et r2= 0,14.
De la même manière, aucune des
caractéristiques du profil des femmes n'influence directement et
à elle seule l'usage des plantes par les femmes à la
Réunion de manière significative. Dans la littérature, on
retrouve l'étude de E. RONGIER qui constate que les femmes ayant recours
à la phytothérapie pendant la grossesse des primipares et
multipares entre 20 et 39 ans, étant allées dans l'enseignement
supérieur et professionnellement actives (39) . Notre étude n'a
pas permis de conclure sur un profil type de la femme qui a recours aux plantes
pendant la grossesse et chez le nouveau-né à la Réunion.
Mais par le biais de tests d'Anova, nous avons constaté plusieurs
tendances bien que non significatives. Ainsi, nous pouvons émettre
l'hypothèse que l'usage des plantes se fait plus souvent chez les
multipares (p=0,86), de 36 ans et plus (p=0,49), ayant un niveau scolaire
supérieur au secondaire (p=0,17) et ayant une activité
professionnelle (p=0,45). L. POURCHEZ souligne que la médecine par les
plantes est une médecine des femmes, qui se transmet surtout lorsque la
femme s'apprête à avoir un enfant. Les usages se font en plus
grande proportion dans l'Est de l'île (p=0,34), et dans les écarts
(p=0,27). Les écarts constituent en effet des déserts
médicaux à la Réunion, la proportion de cabinets
médicaux y est plus faible qu'en ville, c'est ce qui pourrait expliquer
la répartition retrouvée. Par ailleurs, l'Est de l'île
concentre une grande partie de la communauté tamoule, dont les pratiques
culturelles sont étroitement liées à l'usage des plantes
(7). (Annexe 3).
64
Concernant les usages chez le nouveau-né, plus les
femmes estiment avoir de connaissances, plus elles utilisent les plantes chez
le nouveau-né (p=0,03 et r2=0,01), mais cette force
d'influence est faible. C'est un ensemble de facteurs simultanés
(âge, parité, niveau de connaissances, sources des conseils,
fréquence d'usage hors grossesse et pendant la grossesse, zone et lieu
de résidence) qui influence les usages des plantes médicinales
par les femmes chez leurs nouveau-nés (p=0,04 et r2=0,29).
Pris séparément, ces facteurs ont une faible influence sur les
pratiques. Néanmoins, nous pouvons constater des tendances, de
manière non significative. Les femmes ayant le plus recours aux plantes
chez le nouveau-né sont : les femmes de plus de 32 ans (p=0,65), ayant
accouché de leur deuxième enfant (p= 0,21), sans activité
professionnelle (p=0,25), étant allée jusque dans le
supérieur (p=0,14), résidant en ville (p=0,19) et dans l'Est de
l'île (p=0,06). On peut supposer que les femmes ayant plus
d'expérience, de recul et d'accès à l'information
(âge plus avancé, multiparité, niveau scolaire,
résidence en ville) sont plus confiantes vis-à-vis de l'usage des
plantes chez le nouveau-né. D'ailleurs, ces femmes sont celles qui
estiment avoir un niveau de connaissance sur l'usage des plantes chez la femme
enceinte et le nouveau-né ; et nous avons constaté que plus elles
ont de connaissances, plus elles utilisent les plantes chez le
nouveau-né (p=0,03 et r2=0,01).
65
Les propositions d'action
Afin de sécuriser les pratiques, nous pouvons proposer
certaines actions. Face à l'automédication des femmes, il serait
intéressant de mettre à disposition de la population des outils
de prévention face à l'automédication tels que la
diffusion de reportages télé courts concernant les plantes
médicinales et la maternité. Les reportages télé
avec les tisaneurs sont de plus en plus fréquents grâce à
l'APLAMEDOM. Il serait intéressant d'y ajouter des messages de
prévention et conseils pour la maternité. Ces messages courts
contiendraient des informations, validées médicalement, comme les
plantes que l'on pourrait conseiller, à faible dose et sur une
durée de trois jours maximum : Le Gingembre Zingiber
officinale, L'Ayapana Ayapana triplinerve, Lanis Foeniculum
dulce, Le Framboisier Rubus idaeus, l'Aloes Aloe vera. 5
minutes de prévention par reportage suffiraient à passer un
message de prévention pour les femmes enceinte et les mères. Le
message pourrait être passé par le tisaneur ou tourné en
dehors et rajouté au reportage.
Par ailleurs, afin d'assurer la sécurité d'usage
des plantes, il faudrait orienter les femmes vers les tisaneurs reconnus par
l'APLAMEDOM. Des affiches à cet effet pourraient être
affichées dans les maternités et cabinets libéraux. Il
serait également intéressant d'établir une liste de
plantes utilisables et celles dangereuses pendant la grossesse et chez le
nouveau-né. Ces actions pourraient être encadrées par
l'APLAMEDOM.
De plus, la formation des professionnels de santé
permettrait de crédibiliser le recours aux plantes dans les soins et de
répondre à la volonté de la population d'être
entendue dans ce sens. Une formation en phytothérapie
pourrait-être proposée à l'école de sage-femmes.
66
Conclusion
Les pratiques traditionnelles, bien que parfois
éclipsées par la médecine conventionnelle, sont toujours
présentes chez les femmes enceintes et les nouveau-nés. C'est
environ un tiers des femmes qui ont recours aux plantes pendant la grossesse ou
pour le nouveau-né. Leur motivation est souvent une volonté de
retour aux soins naturels, ou une habitude familiale à perpétuer.
Ces pratiques sont encore méconnues par le système
médical, encore trop à l'écart du système
traditionnel. Cependant, ce regain de popularité amène le
système médical à s'intéresser de plus en plus aux
médecines complémentaires. Les plantes les plus couramment
utilisées sont l'Ayapana et le Gingembre pour les troubles digestifs, la
Cannelle, la Citronnelle et le Citron pour les symptômes grippaux et le
Framboisier pour déclencher ou accélérer le travail. Bien
qu'aucune étude clinique n'ait mis en évidence des effets
indésirables chez la femme enceinte ou le nouveau-né, les grandes
instances pharmaceutiques déconseillent l'usage des plantes, sans les
contre-indiquer. L'usage à la Réunion reste prudent,
limité dans le temps et les doses, conformément aux conseils des
tisaneurs. Bien qu'aucun profil type de femmes ayant recours à la
phytothérapie pendant la grossesse n'ait été
établi, il semble que les femmes multipares de l'Est de l'île et
habitant dans les écarts aient plus recours aux plantes
médicinales pendant leur grossesse et chez le nouveau-né. Cet
usage est directement influencé par leur niveau de connaissances, bien
que celui-ci soit faible. Ce travail de recherche nous a permis de
découvrir les pratiques des femmes, encore très présentes
aujourd'hui. Il nous a permis de mieux comprendre les attentes d'une population
de femmes cherchant à prendre en main leur maternité de
manière « naturelle ». Ce travail aura permis de
réaliser une étude encore jamais faite sur un échantillon
de 355 femmes et sur toute l'île. Il montre que face à ce regain
croissant de popularité, il est nécessaire de faire avancer la
recherche sur les plantes médicinales et la maternité. Il
pourrait alors être intéressant d'axer les recherches sur la
transmission des savoirs des femmes. En effet, cette transmission semble
être un pilier des pratiques. Il serait intéressant de comprendre
ce qui l'influence, comment elle se fait et ce qu'elle livre, compte tenu de
l'histoire riche et tumultueuse de l'usage des plantes chez la femme enceinte
et le nouveau-né.
Ce mémoire, fruit d'un travail long et laborieux mais
tout autant passionnant m'a permis de m'ouvrir sur ma culture, et de comprendre
les tendances actuelles en allant au coeur même de la population. Il m'a
offert l'opportunité d'avoir un aperçu du monde captivant de la
recherche. Il motivera, je l'espère, la poursuite des études
concernant les plantes médicinales et la maternité.
1.3 Les pratiques 41
Table des matières
PARTIE I : INTRODUCTION ET CONCEPTS 1
Introduction : 1
La phytothérapie ou l'art de soigner par les
plantes 3
1.1 Définitions 3
1.2 L'usage thérapeutique des plantes à travers les
époques. 4
1.3 La réglementation de la phytothérapie 5
La phytothérapie pendant la grossesse et chez le
nouveau-né : 6
2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né dans le Monde. 6
2.1.1 La phytothérapie au cours de la grossesse
6
2.1.2 L'usage traditionnel des plantes pendant l'accouchement
7
2.1.3 Un usage de la phytothérapie en post partum.
8
2.2 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né en France 9
2.2.1 La réglementation en France 9
2.2.2 La fréquence d'utilisation de la
phytothérapie en France pendant la grossesse. 9
2.2.3 Les bonnes pratiques en France 10
2.2.4 Les plantes à usage traditionnel pendant la
grossesse en France. 11
2.2.5 La singularité de la situation à la
Réunion vis-à-vis de l'usage des plantes médicinales.
14
2.2.6 Les plantes contre-indiquées pendant la
grossesse et l'allaitement et les modes de préparation à
éviter 20
PARTIE II : MATERIELS ET METHODE 24
Rappel de la problématique, des objectifs, du but
et des hypothèses 24
Présentation de l'étude 24
2.1 Type d'étude 24
2.2 Période et lieu de l'enquête 24
2.3 La population étudiée 25
2.4 L'outil d'enquête 26
2.5 Limites et biais 29
2.6 Exploitation des données 30
PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
32
Présentation des résultats 32
1.1 Caractéristiques de l'échantillon
étudié 32
1.2 Les connaissances des femmes 33
1.2.1 Le niveau de connaissances des femmes 33
1.2.2 Connaissances des femmes à propos des plantes
chez la femme enceinte ou allaitante et chez le
nouveau-né 34
1.2.3 Les plantes à éviter selon les femmes
36
1.2.4 Les plantes et les indications 37
1.2.5 Connaissances des femmes concernant l'usage des plantes
chez le nouveau-né 38
1.2.6 Sources des savoirs des femmes 40
1.3.1 Les pratiques des femmes pendant la grossesse
41
1.3.2 Usage des plantes médicinales chez le
nouveau-né 47
1.3.3 Sources des conseils et provenances des plantes
utilisées. 50
1.3.4 Niveau de satisfaction des femmes concernant leur
usage des plantes médicinales pendant la
grossesse et chez le nouveau-né 52
1.3.5 Les effets indésirables constatés
53
1.3.6 Motivations des pratiques et non pratiques 53
Analyse et discussions 55
2.1 Les connaissances des femmes concernant la
phytothérapie 55
2.2 Les pratiques des femmes concernant la phytothérapie
59
2.3 Les facteurs influençant les usages et les
réticences : 63
Les propositions d'action 65
Conclusion 66
Table des illustrations
Figure 1 : Répartition des femmes selon leur
niveau de connaissances concernant la
phytothérapie chez la femme enceinte ou
allaitante et le nouveau-né (n=355) 33 Figure 2
: Flux des femmes interrogées selon leurs connaissances sur les
plantes
médicinales chez la femme enceinte ou
allaitante et le nouveau-né 34 Figure 3 :
Répartition des femmes de l'échantillon selon leurs connaissances
concernant
l'usage des plantes médicinales chez la femme
enceinte ou allaitante (n = 209) 34 Figure 4 : Flux des
femmes de l'échantillon selon leurs connaissances concernant
l'usage
des plantes médicinales chez la femme enceinte
ou allaitante 35 Figure 5 : Flux des femmes de
l'échantillon selon leurs connaissances concernant les
plantes médicinales utilisables chez la femme
enceinte ou allaitante 36 Figure 6 : Répartition
des femmes selon leurs connaissances sur les plantes toxiques
pendant la grossesse selon les femmes (n= 190)
36 Figure 7: Les plantes et leurs indications chez
la femme enceinte ou allaitante selon les
femmes (n=196) 37 Figure
8 : Répartition des femmes selon leurs connaissances sur les plantes
utilisables
chez le nouveau-né (n=209)
38 Figure 9 : Répartition des femmes de
l'échantillon en fonction de leurs sources de savoirs
(n=209) 40 Figure 10
: Répartition des femmes selon leurs fréquences d'usage des
plantes médicinales
hors grossesse et pendant la grossesse (n=355)
41 Figure 11 : Flux des femmes de l'échantillon
selon leurs usages des plantes pendant la
grossesse 42 Figure 12 :
Répartition des femmes selon la période d'utilisation des plantes
pendant la
grossesse (n=118)
42 Figure 13 : Répartition des femmes de
l'échantillon selon la forme des traitements pris
pendant la grossesse (n=118)
43 Figure 14 : Répartition des femmes de
l'échantillon selon la durée du traitement pris
pendant la grossesse (n=118) 43
Figure 15 : Répartition des femmes selon
les principales indications des usages des plantes
pendant la grossesse (n=118)
44 Figure 16 : Répartition des femmes selon
la nature des plantes utilisées pendant la
grossesse (n=118)
45 Figure 17 : Répartition des femmes selon
les remèdes utilisés pendant la grossesse
(n=118)
45 Figure 18 :Répartition des femmes
selon la fréquence d'usage des plantes médicinales
chez
le nouveau-né (n=355)
47 Figure 19 : Flux des femmes interrogées
selon leurs usages des plantes chez le nouveau-
né 47 Figure 20 :
Répartition des femmes selon les indications des usages de plantes chez
le
nouveau-né (n=57) 48 Figure
21 : Répartition des femmes selon les plantes utilisées chez le
nouveau-né (n=57)
48 Figure 22 : Répartition des femmes selon
les plantes utilisées et leurs indications chez le
nouveau-né (n=57)
49 Figure 23 : Répartition des femmes selon la
durée du traitement administré au
nouveau-né
(n=57) 50 Figure 24 :
Répartition des femmes selon les sources des conseils reçus avant
l'usage des
plantes (n=139) 50
Figure 25 : Répartition des femmes selon la
provenance des plantes utilisées (n=139) 52
Figure 26: Répartition des femmes de
l'échantillon selon leur satisfaction des usagers
(n=139) 52
Figure 27 : Répartition des femmes selon
leur motivation à l'usage des plantes (n=139) 53
Figure 28 : Répartition des femmes selon
les raisons de leur abstinence à l'usage des
plantes (n=317) 54
Tableau 1 : Des usages traditionnels pendant le
travail 7
Tableau 2 : Quelques usages traditionnels de
plantes 8
Tableau 3 : Les plantes utilisables pendant la
grossesse selon la législation française. 10
Tableau 4 : Les usages traditionnels de plantes
chez la femme enceinte en France 13
Tableau 5 : plantes à usage traditionnel
à la Réunion 19
Tableau 6 : les plantes reconnues abortives
20
Tableau 7 : les plantes réputées
ocytociques 21
Tableau 8: Plantes à alcaloïdes
21
Tableau 9 : Les plantes contre-indiquées chez
la femme enceinte ou allaitante et chez le
nouveau-né selon les traditions
réunionnaises 22
Tableau 10 : Calcul de la taille de
l'échantillon de l'étude 25
Tableau 11 : Caractéristiques de
l'échantillon étudié (n = 355) 32
Tableau 12 : Caractéristiques de
l'accouchement des femmes de l'échantillon ayant
accouché (n=325)
33 Tableau 13 : Répartition des femmes
selon leurs connaissances concernant les caractéristiques et les effets
des plantes utilisables chez la femme enceinte ou allaitante
(n=196) 35 Tableau 14
: Les indications possibles en fonction des principaux maux du
nouveau-né
selon les femmes interrogées (n=99)
39
Tableau 15 : Remèdes cités lors des
entretiens 46
Table des annexes
Annexe 1 : Outil d'enquête quantitative
Annexe 2 : Planche imagée associée au questionnaire
de l'étude quantitative Annexe 3 : Résultats des croisements
Annexe 4 : Outil d'enquête qualitative

ANNEXE 1






ANNEXE 1


ANNEXE 1


ANNEXE 1






ANNEXE 1



ANNEXE 1




ANNEXE 1



ANNEXE 1



ANNEXE 1




ANNEXE 1



ANNEXE 1



ANNEXE 1



ANNEXE 2

Aloès
Bois d'olive
blanc
Bois d'Osto
bois losto, bois d'oiseau
Ambrovate
Zambrovate, pois d'Angol
Ayapana
Yapana
marron
Bois de quivi
Ti Quivi, bois de café
Bois d'Arnette
boi darnèt, bois de renette, Bois Gournable
Cannelle
Ti Kanel
Bois blanc des
hauts
Chandelier rouge
Ricin
Citron
|
Col-col
Guérit vite, zherb saint Paul
|
fleurs jaunes
|
Framboisier
|
Gingembre
|
ANNEXE 2
|
|
|
|
|
Hibiscus Rose de chine
|
Jean Robert
|
Liane d'Olive liane
de lait, liane à ouate
|
Liane savon liane
Montbrun, Gouane de Bourbon
|
Maïs
|
|
|
http://www.tisanes-indigenes.re/blog/portfolio/bidens-pilosa-l-asteraceae/
|
|
Orthosiphon
Moustaches de chat
|
Patte poule Bois
Guillaume, Bois St Leu
|
Piquant Sornette, herbe à aiguilles,
zherb lapin
|
Quinquina
|
Romarin
|
|
|
|
|
|
Tamarin
|
Thym
|
Verveine citronnelle
|
Zerbabouc
|
Zévi marron
Bois blanc rouge, bois de poupart, bois de violon, bois sandal
|
ANNEXE 3
Facteurs influençant les
pratiques
Tableau 1 : INFLUENCE DE L'AGE MATERNEL SUR L'USAGE DES
PLANTES PENDANT LA GROSSESSE
Frequence d'usage pendant la grossesse x
Âge
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
1 : moins de 23 ans
|
60
|
1,5167
|
0,7285
|
0,8535
|
1
|
1
|
1
|
2
|
4
|
1
|
2 : entre 24 et 27 ans
|
74
|
1,5676
|
0,8789
|
0,9375
|
1
|
1
|
1
|
2
|
4
|
1
|
3 : entre 28 et 31 ans
|
84
|
1,7262
|
1,0928
|
1,0454
|
1
|
1
|
1
|
3
|
5
|
1
|
4 : entre 32 et 35 ans
|
77
|
1,5455
|
0,9617
|
0,9807
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
5 : 36 ans et plus de 36 ans
|
60
|
1,75
|
0,9703
|
0,9851
|
1
|
1
|
1
|
3
|
4
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,4873
TABLEAU 2 : INFLUENCE DE LA PROFESSION SUR L'USAGE DES
PLANTES PENDANT LA GROSSESSE
Fréquence d'usage pendant la grossesse X
Profession
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Sans Activité
|
207
|
1,5894
|
0,9131
|
0,9556
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
En Activité
|
148
|
1,6689
|
0,9713
|
0,9855
|
1
|
1
|
1
|
3
|
5
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
|
P Value 0,4458
TABLEAU 3 : INFLUENCE DU NIVEAU D'ETUDE SUR L'USAGE DES
PLANTES PENDANT LA GROSSESSE
Frequence d'usage pendant la grossesse X
Niveau
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
d'étude
|
|
|
|
|
|
%
|
|
|
|
|
2 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
|
163
|
1,6994
|
0,9276
|
0,9631
|
1
|
1
|
1
|
3
|
5
|
1
|
1 LYCEE ET INFERIEUR
|
192
|
1,5573
|
0,9391
|
0,9691
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,1683
ANNEXE 3
TABLEAU 4 : INFLUENCE DE LA ZONE DE RESIDENCE SUR L'USAGE
DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE
Frequence d'usage pendant la grossesse X Zone
de
residence
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Est
|
65
|
1,8
|
0,975
|
0,9874
|
1
|
1
|
1
|
3
|
4
|
1
|
Nord
|
78
|
1,5128
|
0,7985
|
0,8936
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
Ouest
|
79
|
1,5696
|
0,9662
|
0,983
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
Sud
|
133
|
1,6316
|
0,9769
|
0,9884
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,3401
TABLEAU 5 : INFLUENCE DU LIEU DE RESIDENCE SUR LES USAGE
DES PLANTES PENDANT LA GROSSESSE
Frequence d'usage pendant la grossesse X Lieu
de
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
résidence
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Dans les écarts.
|
222
|
1,6667
|
0,9653
|
0,9825
|
1
|
1
|
1
|
3
|
5
|
1
|
En ville
|
133
|
1,5489
|
0,8859
|
0,9412
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,2675
TABLEAU 6 : INFLUENCE DE LA PARITE SUR LES USAGES DES
PLANTES PENDANT LA GROSSESSE
Frequence d'usage pendant la grossesse X
Parité
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
0 enfant
|
17
|
1,4706
|
0,7647
|
0,8745
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
1 enfant
|
126
|
1,6508
|
0,9971
|
0,9985
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
2 enfants
|
111
|
1,6486
|
0,9209
|
0,9596
|
1
|
1
|
1
|
3
|
4
|
1
|
plus de 3 enfants
|
101
|
1,5842
|
0,9253
|
0,9619
|
1
|
1
|
1
|
2
|
5
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,8586
TABLEAU 7 : INFLUENCE DU NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LES
PRATIQUES
REGRESSION LINEAIRE : p=0,000 et r2=0,07 coefficient =
0,123
TABLEAU 8 : INFLUENCE DE L'USAGE DES PLANTES HORS
GROSSESSE SUR LES USAGES PENDANT LA GROSSESSE
REGRESSION LINEAIRE p=0,000 et r2 = 0,19 Coefficient =
0,347
ANNEXE 3
Facteurs influençant les connaissances des
femmes
TABLEAU 10 : INFLUENCE DE L'AGE SUR LES CONNAISSANCES
DES FEMMES
Niveau de connaissances X Age
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75
%
|
Max
|
Mod
e
|
1 : moins de 23 ans
|
60
|
2,4167
|
4,2811
|
2,0691
|
1
|
1
|
1,5
|
3
|
9
|
1
|
2 : entre 24 et 27 ans
|
74
|
2,6216
|
3,7727
|
1,9423
|
1
|
1
|
2
|
4
|
9
|
1
|
3 : entre 28 et 31 ans
|
84
|
2,5714
|
3,3804
|
1,8386
|
1
|
1
|
2
|
3,5
|
9
|
1
|
4 : entre 32 et 35 ans
|
77
|
2,3766
|
4,0537
|
2,0134
|
1
|
1
|
2
|
3
|
10
|
1
|
5 : 36 ans et plus
|
60
|
2,9167
|
5,6709
|
2,3814
|
1
|
1
|
2
|
4
|
10
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,5888
TABLEAU 11 : INFLUENCE DE L'ACTIVITE PROFESSIONNELLE SUR
LES CONNAISSANCES DES FEMMES
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
Niveau de connaissances x Profession
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Sans Activité
|
207
|
2,6087
|
4,7636
|
2,1826
|
1
|
1
|
2
|
3
|
10
|
1
|
En Activité
|
148
|
2,5203
|
3,2717
|
1,8088
|
1
|
1
|
2
|
3
|
10
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,6867
TABLEAU 12 : INFLUENCE DU NIVEAU D'ETUDE DES FEMMES SUR
LEURS CONNAISSANCES
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
Niveau de connaissances X Niveau
d'étude
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
1 : lycée et niveau inférieur
|
192
|
2,6927
|
5,4286
|
2,3299
|
1
|
1
|
2
|
3 ,5
|
10
|
1
|
2 : enseignement supérieur
|
163
|
2,4294
|
2,5922
|
1,61
|
1
|
1
|
2
|
3
|
8
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,2245
ANNEXE 3
TABLEAU 13 : INFLUENCE DU LIEU DE RESIDENCE DES FEMMES
SUR LEURS CONNAISSANCES
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
Niveau de connaissances X Lieu de
résidence
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
5
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
|
|
|
|
|
|
%
|
|
|
|
|
Dans les écarts
|
222
|
2,4865
|
3,708
|
1,9256
|
1
|
1
|
2
|
3
|
10
|
1
|
En ville
|
133
|
2,7143
|
4,842
|
2,2005
|
1
|
1
|
2
|
4
|
10
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,3075
TABLEAU 14 : INLUENCE DE LA ZONE DE RESIDENCE DES FEMMES
SUR LEURS CONNAISSANCES
Niveau de connaissances X Zone de
résidence
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
2
5
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Est
|
65
|
2,6769
|
4,6284
|
2,1514
|
1
|
1
|
2
|
4
|
10
|
1
|
Nord
|
78
|
2,7821
|
5,5233
|
2,3502
|
1
|
1
|
2
|
4
|
10
|
1
|
Ouest
|
79
|
2,2911
|
3,4654
|
1,8616
|
1
|
1
|
2
|
3
|
10
|
1
|
Sud
|
133
|
2,5639
|
3,4902
|
1,8682
|
1
|
1
|
2
|
3
|
9
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,474
TABLEAU 15 :INFLUENCE DE LA PARITE DES FEMMES SUR LES
CONNAISSANCES
Niveau de connaissance x Parité
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
2
5
%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
3 et plus
|
101
|
2,9901
|
6,2299
|
2,496
|
1
|
1
|
2
|
4
|
10
|
1
|
0
|
17
|
2,4706
|
2,5147
|
1,5858
|
1
|
1
|
2
|
4
|
5
|
1
|
1
|
126
|
2,3016
|
3,1563
|
1,7766
|
1
|
1
|
2
|
3
|
9
|
1
|
2
|
111
|
2,5135
|
3,4339
|
1,8531
|
1
|
1
|
2
|
3
|
9
|
2
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,0836
P Value
0,1384
ANNEXE 3
Facteurs influençant les usages chez le
nouveau-né
Tableau 16 : INFUENCE DE L'AGE MATERNEL SUR L'SAGE DES
PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE
usage chez le nouveau-né X Âge
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
1 : moins de 23 ans
|
59
|
1,1695
|
0,3156
|
0,5618
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
2 : entre 24 et 27 ans
|
73
|
1,2603
|
0,3341
|
0,578
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
3 : entre 28 et 31 ans
|
83
|
1,241
|
0,429
|
0,655
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
4 : entre 32 et 35 ans
|
76
|
1,3289
|
0,5437
|
0,7373
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
5 : 36 ans et plus
|
60
|
1,3167
|
0,5251
|
0,7247
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,6533
Tableau 17 : INFLUENCE DE LA PROFESSION DES FEMMES SUR
L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE
usage chez le nouveau-né X Profession
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Sans Activité
|
207
|
1,299
|
0,4865
|
0,6975
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
En Activité
|
148
|
1,2177
|
0,3495
|
0,5912
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,252
Tableau 18 : INFLUENCE DU NIVEAU D'ETUDE DE LA MERE SUR
LES USAGE CHEZ LE NOUVEAU-NE
Usage chez le nouveau-né X niveau
d'étude
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
2 = supérieur
|
163
|
1,321
|
0,5423
|
0,7364
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
1 = lycée et inférieur
|
192
|
1,2169
|
0,3304
|
0,5748
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
ANNEXE 3
Tableau 19 : INFLUENCE DE LA ZONE DE RESIDENCE DE LA MERE
SUR L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE
usage chez le nouveau-né X Zone de
résidence
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Est
|
65
|
1,3906
|
0,591
|
0,7688
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
Nord
|
78
|
1,1299
|
0,2461
|
0,4961
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
Ouest
|
79
|
1,3544
|
0,5651
|
0,7517
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
Sud
|
133
|
1,229
|
0,3625
|
0,6021
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,0572
Tableau 20 : INFLUENCE DU LIEU DE RESIDENCE DE LA MERE
SUR L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE
Usage chez le nouveau-né X Lieu de
résidence
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
Dans les écarts
|
222
|
1,2294
|
0,3803
|
0,6167
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
En ville
|
133
|
1,3233
|
0,5083
|
0,713
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,1931
Tableau 21 : INFLUENCE DE LA PARITE DE MERE SUR L'USAGE
DES PLANTES SUR LE NOUVEAU-NE
Usage chez le nouveau-né X
Parité
|
Obs
|
Moyenne
|
Var
|
ET
|
Min
|
25%
|
Médiane
|
75%
|
Max
|
Mode
|
3 et plus
|
101
|
1,28
|
0,4865
|
0,6975
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
0
|
17
|
1,2353
|
0,4412
|
0,6642
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
1
|
126
|
1,176
|
0,2914
|
0,5398
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
1
|
2
|
111
|
1,3578
|
0,5282
|
0,7268
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
ANOVA, un Test Paramétrique pour
l'Inégalité des Moyennes de la Population
P Value 0,2082
Tableau 22 : INFLUENCE DES CONNAISSANCES DES FEMMES SUR
L'USAGE DES PLANTES CHEZ LE NOUVEAU-NE
REGRESSION LINEAIRE p=0,03 r2= 0,01 coefficient =
0,04
Tableau 23 : INFLUENCE DE L'USAGE HORS GROSSESSE SUR
L'USAGE CHEZ LE NOUVEAU NE
REGRESSION LINEAIRE p=0,00 r2=0,08 coefficient =
0,150
ANNEXE 4
Questions
|
Réponses
|
|
|
Dîtes moi, qu'est-ce qui vous a amené à
utiliser des
plantes pendant votre grossesse et/ou chez votre enfant ?
Relances :
- Était-ce pour vous un moyen d'éviter les
« médicaments du médecin » ?
- Quelles sont les pratiques dans votre famille ?
|
|
Racontez-moi comment vous a été transmis votre
savoir sur les plantes médicinales.
Relances :
- Vous renseignez-vous parfois auprès de votre famille
?
- Votre médecin a-t-il des connaissances sur les plantes
?
- Vous renseignez-vous parfois auprès des tisaneurs ?
|
|
Racontez-moi votre usage des plantes pendant votre grossesse.
Relances :
- Il y a plusieurs plantes qui traitent tel
symptôme, comment choisissez-vous la plante ?
- Comment préparez-vous les tisanes ? (Indication,
partie de la plante, mode de préparation, voie d'abord
utilisée, temps du traitement et fréquence)
- Comment administrez-vous les tisanes ?
|
|
Racontez-moi votre usage des plantes chez votre enfant.
Relances :
- A partir de quel âge peut-on utiliser les plantes
chez l'enfant ?
- Quelles plantes avez-vous utilisé ?
- Comment les avez-vous préparées ?
- A quelle fréquence et pendant quelle durée
avez-vous
utilisé des plantes pour votre enfant ?
|
|
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ABSTRACT:
Introduction: In Reunion Island, herbal drugs
are used by 87 percent of the population, 79 percent don't tell their doctor
they use herbal drugs. There are no many data about medicinal drugs and
maternity, making the practices unsafe. WHO recommend to learn more about
complementary medicine and make the practices safe. What are the practices in
Reunion Island? We aim to discover the women who use herbal drugs in perinatal
period. Our goal is to understand what they know and what they use.
Methods: 355 women from all the maternities
of the Island participated to an oral questionnaire face to face. Then 4 women
who have been chosen among women who have good knowledge (more than 4/10)
participated to a discussion about their using of medicinal plants. We included
women who gave birth less than 3 months ago, living or born in Reunion
Island.
Results : 39,15% of the women, motivated by
naturel treatment use plants like : Rubus idaeus to reduce the time of
labor, Cinnamomum cassia, Aloysia citriodora for respiratory
affections, Aloe vera for skin affections, or Foeniculum dulce
for digestive affective of their child. Theas are drunk for three days
minimum during the third trimester of the pregnancy, after asking their
family.
Analyze and discussions: Women use medicinal
products in order to have a natural treatment or because they want to pursue
their familial using. Their practices follow herbalists advices: small doses,
short treatment. But their knowledges are incomplete or wrong. It doesn't stop
the practices enough.
Conclusion: A lack of data about herbal drugs
and perinatal period makes this using unsafe. But these practices are
traditional, without any toxic effect known. More studies are necessary.
Key words : medicinal plants, herbal drugs, phytotherapy ,
perinatal period, pregnancy, newborn, plants toxicity,
embryo-foeto-toxicity.
Number of words : 280
Ecole de sage-femme de La Réunion Promotion 2016-2020
Titre: L'usage de la phytothérapie chez la femme enceinte
et le nouveau-né à la Réunion
Auteur : Adeline DESPRAIRIES
INTRODUCTION: 87% de la population
réunionnaise utilise la phytothérapie, 79% n'en parle pas
à leur médecin. Peu de données concernant les plantes et
la maternité sont disponibles, compromettant les pratiques. L'usage des
médecines dites « douces » se fait parfois dans l'ignorance de
leur potentiel nuisible. L'OMS préconise une prise de connaissance et
une sécurisation des pratiques. Quelles sont alors les pratiques des
femmes en ce qui concerne l'usage de la phytothérapie chez la femme
enceinte et le nouveau-né à la Réunion ? Nous avons fait
un état des lieux des connaissances et pratiques des femmes
vis-à-vis de la phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né à la Réunion.
MATERIEL ET METHODE: 355 femmes de toute
l'île ont répondu à un questionnaire en face à face,
de juin à septembre 2019. 4 entretiens ont été
menés avec des femmes ayant un bon niveau de connaissances,
recrutées de manière aléatoire. Ont été
incluses des femmes enceintes ou ayant accouché il y a moins de 3 mois,
natives ou résidant à la Réunion.
RESULTATS: 39,15% des femmes utilisent des
plantes, principalement motivées par des soins naturels (79,90%) et des
habitudes familiales (32,40%). Elles utilisent par exemple le Framboisier
Rubus idaeus pour déclencher le travail, la Cannelle
Cinnamomum cassia, contre les symptômes grippaux, l'Aloe
vera contre les masques de grossesse et Lanis Foeniculum dulce
contre les coliques du nouveau-né. Les tisanes sont
consommées au troisième trimestre de la grossesse, pendant 3
jours, après conseils des proches.
ANALYSE ET DISCUSSIONS: Les femmes,
attachées à leur culture, souhaitent des soins naturels
après des scandales sanitaires. Leurs connaissances sont
incomplètes voire erronées mais l'usage est conforme aux conseils
des tisaneurs : petites doses, courte durée. Peu de plantes sont
reconnues par les instances de santé.
CONCLUSION: Les pratiques ne sont pas
sécuritaires au sens de la médecine conventionnelle. Elles sont
ancestrales sans effets indésirables constatés. Les recherches
devraient être étayées.
Mots clés: plantes médicinales,
phytothérapie, période périnatale, grossesse,
nouveau-né, toxicité des plantes, embryo-foeto-toxicité
Nombres de mots: 316
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