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L'usage de la phytothérapie chez la femme enceinte et le nouveau-né à  la Réunion.


par Adeline DESPRAIRIES
Université de La Réunion - Diplome d'Etat de Sage-femme 2020
  

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2.4 L'outil d'enquête

Ø Le questionnaire

Le questionnaire était composé de 101 questions au total. En moyenne, les femmes répondaient à 50 questions, en fonction des différents renvois (annexe 1). Des planches imagées des plantes les plus couramment utilisées à la Réunion, ont été mises à disposition des femmes pour répondre aux questions 17 à 38, 44 à 58 et 66. En effet, souvent les noms des plantes ne sont pas connus, mais les femmes peuvent les reconnaitre en photographie.

L'outil était composé des 4 items suivants : Item 1 : Le profil des utilisatrices :

Cet item regroupe plusieurs informations sur la femme : femme enceinte ou ayant accouché, le niveau de risque de la grossesse : normale ou pathologique, l'âge, la profession, le niveau d'étude, le lieu d'habitation et la motivation des femmes vis-à-vis de leurs pratiques et non pratiques.

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Aucune étude à la Réunion n'a mis en évidence un profil type de femme ayant recours aux plantes médicinales pendant la grossesse et chez le nouveau-né. A l'échelle nationale, l'étude de D. COURRIER (40) et celle de E. RONGIER (39) qui traitent de l'automédication pendant la grossesse renseignent sur le profil des femmes qui y ont recours. Il s'agit de primipares et multipares du milieu rural ayant recours à l'automédication en dehors de la grossesse, entre 20 et 39 ans, ayant suivi des cours dans l'enseignement supérieur, actives pour la plupart et sans comportement addictif. La plupart pense que l'automédication est sans danger. Parmi ces femmes, 11 % ont recours à la phytothérapie. Il y a très peu de données concernant l'usage de la phytothérapie pendant la grossesse et chez le nouveau-né. 87 % de la population (étude menée sur 300 personnes interrogées par J. DUTERTRE, dans sa thèse de médecine générale soutenue à l'île de la Réunion en 2011), ont recours à la phytothérapie. Parmi ces usagers, 83% sont des femmes, 18 % ont moins de 30 ans et près de la moitié ont entre 30 et 45 ans. La majorité des personnes a recours aux deux médecines traditionnelle et conventionnelle (7) (parmi les personnes prenant régulièrement un traitement).

Item 2 : Les connaissances des femmes concernant les plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né.

Cet item nous renseigne sur les connaissances des femmes concernant les plantes utilisables pendant la grossesse et chez le nouveau-né, leurs motifs d'utilisation, la durée d'utilisation, les doses utilisées, les effets indésirables et les plantes à éviter.

Dans la population générale, les indications les plus courantes relevées par J DUTERTRE sont : les symptômes grippaux, les troubles digestifs, le rafraichissement, la cicatrisation, le saisissement (7). Pendant la grossesse et chez le nouveau-né, les plantes sont utilisées à des fins préventives ou curatives contre : les nausées, vomissements, « refroidissement », insomnies et stress, accélération du travail, cicatrisation, coliques du nouveau-né, érythèmes fessiers, croutes de lait, ou « oppressement » d'après les études qualitatives de l'anthropologue L. POURCHEZ en 2001 (8).

57% des 60% de personnes qui pensent que les plantes peuvent interagir avec les médicaments, accordent un effet bénéfique à l'association médicaments/plantes selon l'étude de J.DUTERTRE (7). Certaines plantes sont contre-indiquées pendant la grossesse et l'allaitement : Zerbabouc Ageratum conyzoides, Bwa de maman Maillardia borbonica Duchartre Bois de Quivi Turraea casimiriana, Thym vert Thymus officinalis, Romarin Rosmarinus officinalis, Géranium , Benjouin, Margose Momordica charantia (8), Fleurs jaunes Hypericum lanceolatum Lam, Herbe d'Eugène Achyranthes aspera, Bois de joli coeur Pittosporum senacia, Jujubier Ziziphus mauritiana, Hibiscus Hibiscus rosa sinensis, Lilas

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d'inde Lagerstroemia indica, Papaye Carica Papaya (latex) (63), Cannelle (le gros Cannelle) Cinnamomum verum. Nous avons recensé les plantes les plus utilisées dans la population générale, recensées par J DUTERTRE, ainsi que celles utilisées traditionnellement pendant la grossesse et chez le nouveau-né décrites par L. POURCHEZ (8) , par Kakouk, tisaneur (56) , Roger LAVERGNE (55) et Jean Louis LONGUEFOSSE (64). Notre étude actualise ces données selon les connaissances des femmes.

Item 3 : Les pratiques des femmes pendant la grossesse et chez le nouveau-né :

Dans cet item, il est question d'étudier les motivations des femmes, la nature des plantes utilisées, les affections traitées, les formes utilisées, les quantités et durées conseillées, les périodes d'utilisation possibles et leurs provenances.

La motivation des femmes : Certaines études, menées au niveau international soulignent que les femmes sont soucieuses de mener une grossesse la plus naturelle possible et voient souvent les médecines complémentaires comme une alternative au système biomédical (65). Elles sont à la recherche d'une médecine holistique et d'un soutien pendant leur grossesse (66). D'après L.POURCHEZ, à la Réunion, les femmes ont recours aux plantes par prévention, et pour traiter divers maux de la grossesse et affections du nouveau-né souvent sans équivalence dans la médecine conventionnelle (8). De plus, l'usage des plantes est un indice d'intégration familiale et une histoire de femmes (54).

La nature des plantes utilisées : Les professionnels médicaux sont dans l'ignorance des pratiques (9). Or, d'après l'OMS : « le savoir et les qualifications du praticien influent directement sur la sécurité du patient ». Il existe des risques liés à l'utilisation de produits de qualité médiocre et au manque de qualification des praticiens. De plus, dans plusieurs cultures, comme à la Réunion, la transmission des connaissances en matière de médecine traditionnelle se fait oralement. L'OMS préconise alors que chaque Etat réfléchisse à sa propre situation. Il faut donc prendre connaissance des pratiques.

La provenance des plantes : A la Réunion, la majorité des usagers utilise des plantes de leur jardin ou de leur famille. D'autres, dans une moindre mesure se tournent vers le marché forain, les amis, la nature puis le tisaneur, la pharmacie et enfin internet.

Item 4 : Les effets bénéfiques ou indésirables constatés par les femmes.

D'après le centre antipoison français, près de 5 % des intoxications recensées sont des intoxications par les plantes. Nous n'avons pas retrouvé de données concernant les plantes utilisées pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Notre étude a cherché à corréler des effets indésirables récurrents avec l'utilisation des plantes.

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La grille d'entretien

Le complément qualitatif a permis de découvrir, comprendre et préciser les pratiques de certaines femmes réunionnaises concernant leur usage des plantes pendant la grossesse et chez le nouveau-né. Il s'est axé autour de trois items venant compléter ceux de l'étude quantitative, à savoir : les sources de motivation des femmes, les sources de leurs savoir et la notion de sécurité (identification des plantes et leurs indications).

Item 1 : Les sources de motivation des femmes concernant leurs usages des plantes médicinales

L'utilisation des plantes à la Réunion est culturelle, traditionnelle, familiale et concerne tout le parcours de soin. Les femmes ont recours aux plantes par prévention, et traitement contre les divers maux de la grossesse et affections du nouveau-né souvent sans équivalence dans la médecine conventionnelle (8). Selon J Dutertre, les maux communs (symptômes grippaux, troubles digestifs etc.) ne justifient pas une consultation chez le médecin (7). De plus, les femmes souhaitent des soins plus naturels. Afin de contextualiser les pratiques et de mieux les comprendre, l'OMS préconise d'étudier les motivations des usages (3).

Item 2 : Les sources des savoirs des femmes concernant les plantes médicinales chez la femme enceinte et le nouveau-né

A la Réunion, la transmission des connaissances en matière de médecine traditionnelle se fait oralement, par la famille ou la belle famille (54). D'après l'OMS : « le savoir et les qualifications du praticien influent directement sur la sécurité du patient. » et il existe des risques liés à une information trompeuse ou non fiable. L'organisation préconise alors d'approfondir les connaissances actuelles concernant les savoirs traditionnels (3).

Item 3 : Notion de sécurité : identification des plantes et des indications pendant la grossesse et chez le nouveau-né :

Les utilisations sont diverses, les plantes sont utilisées à des fins préventives ou curatives contre : les nausées, les vomissements, le refroidissement, l'accélération du travail, la cicatrisation, coliques du nouveau-né, les insomnies etc (8). L'OMS préconise d'identifier et de mieux comprendre les formes des médecines complémentaires (3).

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"