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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.


par Dado Fabrice DEGBEDJI
Université d'Abomey-Calavi - Master en économie industrielle 2019
  

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CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

DE L'ETUDE

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 4

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de l'étude

Ce chapitre présente dans une première section la problématique, les objectifs et les hypothèses formulées dans cette étude. Dans la seconde section, il est question de présenter la revue de littérature et la méthodologie de recherche.

Section 1 : Problématique, objectifs et hypothèses

Nous présentons dans cette section, la problématique de recherche ainsi que les objectifs et les hypothèses formulées.

Paragraphe 1 : Problématique de recherche

Un secteur financier développé est la composante essentielle d'une économie. En effet, Levine (2005) soutien qu'un vaste développement financier induit la croissance économique. C'est dans cet esprit que, Schumpeter (1934) dans sa théorie du développement économique a montré l'importance de l'innovation et du crédit pour les agents économiques. Toutefois, il est à craindre que ce développement financier n'ait pas été suffisamment significatif dans les pays en développement (Enrique, 2014). Selon un rapport de la Banque Mondiale, plus de la moitié de la population mondiale adulte manque d'accès aux services financiers formels (Banque Mondiale, 2014). Cette majorité d'exclus du système financier se trouve dans les zones en développement en général et en Afrique en particulier. Les secteurs financiers en Afrique figurent parmi les moins développés du monde malgré un développement de la capacité de ces secteurs au cours de la dernière décennie (Banque Européenne d'Investissement, 2018 ; Fonds Monétaire International, 2016). De plus, selon le rapport de la Banque Mondiale sur l'inclusion financière, seulement 41% des adultes dans les économies en développement possèdent des comptes dans une institution financière formelle, contre 91% dans les pays développés. Plusieurs raisons expliquent cette exclusion, telles que le manque de confiance dans les banques, l'absence d'une pièce d'identité, la distance physique séparant les usagers potentiels des banques, et les coûts des transactions bancaires. De même, 65% des usagers potentiels déclarent ne pas avoir des ressources financières suffisantes pour ouvrir un compte. Cette situation est particulièrement inquiétante pour les populations vivant avec moins de 2 dollars par jour, dont seulement 10% ont accès aux services financiers formels (Arcand et al., 2013).

Sous l'effet de la rapide pénétration du téléphone portable, la finance mobile fait son apparition comme un produit financier innovant dans les pays en développement. La diffusion rapide des technologies d'information et de la communication dans ces pays est associée à une

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

augmentation plus rapide qu'ailleurs dans le monde du nombre d'abonnés téléphonique (GSMA, 2014). Les services financiers mobiles constituent aujourd'hui une réelle opportunité pour accélérer la croissance et le développement socioéconomique (GPFI, 2010). Ils offrent de nouvelles possibilités pour l'inclusion financière en facilitant l'accès aux services de dépôt, de crédit et de paiement (Busch et al., 2017), contrairement aux prestataires de services bancaires et financiers traditionnels. Dans le même esprit, Diniz et al. (2011) montrent que les services financiers mobiles ont permis d'améliorer non seulement l'accès aux services financiers, mais ont également renforcé la dotation en infrastructures et ont conduit à un développement économique et sociale (Diniz et al., 2011). Abondant dans le même sens, Klein et Mayer (2011) postulent que les services mobiles permettent aux exclus du système de disposer de compte électronique qui s'apparente au compte classique et concourent à un enracinement de la culture (éducation) financière (Klein et Mayer, 2011). De plus, l'essor notoire qu'a connu les services financiers mobiles et la révolution qui s'en est suivie dans l'industrie financière ont ouvert de nouvelles niches et des nouvelles pistes en matière d'inclusion pour les exclus du système financier formel.

Partant du constat relevé dans le document-cadre de politique et de stratégie d'inclusion financière dans l'UEMOA, la technologie mobile contribue à hauteur de 27,2% en 2014 aux initiatives des autorités monétaires pour booster le taux d'inclusion financière. Alors que, le secteur bancaire et la microfinance contribuent respectivement à 15,7% et 18,7% (CNSMO1, 2018). De même, la BCEAO (2017) indique que, au cours de l'année 2017, le nombre de souscripteurs de comptes de monnaie électronique dans l'UEMOA est ressorti à 50,5 millions, contre 36,5 millions en 2016, soit une hausse de 38,48%. Ainsi, ces résultats impliquent que les IMF ne sauraient expliquer à elle seule la progression rapide du taux d'inclusion financière dans l'Union au cours des dix (10) dernières années. En outre, certains auteurs suggèrent que les services financiers mobiles ont contribué significativement au relèvement du taux d'inclusion financière dans l'UEMOA en particulier et en Afrique en général. Par ailleurs, depuis le succès spectaculaire de M-PESA au Kenya dans les années 2007, la finance mobile fait partie des options de politique priorisée par les décideurs publics afin de combler le retard d'accès des populations aux services financiers. Plusieurs acteurs, notamment les opérateurs GSM et bancaires, misent sur la téléphonie mobile pour accroitre le taux d'inclusion en Afrique (GSMA, 2018). Le développement rapide de la téléphonie mobile en Afrique et en particulier

1 CNSMO : Comités Nationaux de Suivi de la Mise en OEuvre de la stratégie d'inclusion financière dans l'UEMOA

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l'UEMOA

dans l'UEMOA a convaincu ces acteurs de la nécessité d'utiliser ce moyen de communication afin de réduire l'exclusion financière en Afrique (GSMA, 2018). La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) abondera dans le même sens et va inclure dans ses plans d'actions pour la bancarisation et l'accès aux services financiers, la promotion des services financiers mobiles (BCEAO, 2016).

On s'aperçoit que l'expansion rapide des services financiers mobiles pourrait déstabiliser le système financier en ce qui concerne plus la mobilisation des dépôts des banques et IMF qui verront leur client délaisser les services financiers formels. Dans le même esprit, Pickens (2009) soupçonne que, l'expansion des services financiers mobiles ces dernières décennies a désavantagé les banques commerciales en raison du vol indirect de leurs liquidités. Par exemple, la baisse drastique du nombre de transactions de prêts de 15% entre juillet et décembre 2011 dans les banques commerciales Ougandaises est attribuée à la réduction des liquidités (Nuwagaba, 2012). Dans l'UEMOA, la Guinée-Bissau, le Togo, le Burkina et le Niger ont enregistré en 2017 une baisse de taux de dépôts à vue respectivement de 54,0%, 28,0%, 13,8% et 7,2% (BCEAO, 2017). Les raisons de ces baisses pourraient être attribuées fondamentalement aux services financiers mobiles qui ont dominé le secteur financier. Néanmoins, cette affirmation manque de preuves empiriques crédibles dans la littérature bancaire car les recherches scientifiques visant le niveau d'association entre les services financiers mobiles et les dépôts dans les pays en développement sont rares (Maurer, 2008).

C'est dans cette perspective que nous avons décidé de porter notre thème de recherche sur : « Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA». Face au manque d'études dans l'UEMOA, cette étude se pose les questions suivantes dont la question centrale se présente comme suit: quel est l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA ?

Ainsi découlent de cette question centrale de recherche les questions spécifiques de recherche suivantes :

y' quel est l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière ? y' quel est l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts bancaires?

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus