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L'apport de l'union européenne dans la gestion des flux migratoires au Cameroun.


par Alain-Patrick LOUMOU MONDOLEBA
Institut des Realtions internationales du Cameroun - Rapport de Stage 2017
  

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REVUE DE LA LITTÉRATURE

Dans sa contribution au séminaire des 24 et 25 septembre 2012 à Yaoundé sur Les problématiques migratoires en contexte de globalisation25(*), le Doyen Célestin Tagou penche sa réflexion sur « les migrations intra africaines et leurs impacts sur la paix et le développement en Afrique sub-saharienne ».26(*) L'auteur montre comment les mouvements de populations participent ou contribuent à l'escalade des conflits et violences armées en Afrique Centrale, australe et occidental. Bien plus, l'auteur démontre comment ces mouvements ont « des implications néfastes, non seulement sur le processus de la paix Négative, mais ruine complètement tout effort de construction d'une paix Positive ».27(*) Le spécialiste de paix et de développement ne s'est pas en réalité intéressé aux stratégies que les pays africains devraient mettre sur pied pour stopper cette hémorragie humaine. Toutefois, son analyse débouche sur un ensemble de questions qui nous semblent pertinentes : « Comment renverser cette tendance négative et faire des migrations intra africaines un facteur incubateur de la coopération sud/sud en termes de développement durable et de croissance économique à deux chiffres partout sur ce contenant où les frontières héritées de la colonisation font qu'un même peuple se trouve écartelé entre deux nationalités différentes ? Comment est-ce que les migrations intra africaines peuvent devenir un processus d'apprentissage, d'adaptation et de transformation sociale positive pour un brassage des peuples et des cultures devant servir de levier à l'intégration panafricaine telle que voulue par les pères fondateurs de ce qui devenu, aujourd'hui l'Union africaine ? ».28(*)

Au cours du même séminaire, Missé Missé a consacré un article sur « l'immigration occidentale en Afrique : cahier d'un retour aux pays colonisés ? »29(*) à partir duquel il montre que les phénomènes historiques comme l'exploration, la traite des noirs, la colonisation, la christianisation ont propulsé la migration des peuples européens vers le continent Africain pour des raisons économiques, politiques et idéologiques. Il s'agit là d'une production scientifique qui doit sa particularité au fait qu'elle nous sort d'une vision assez illusoire du phénomène migratoire. C'est que, l'on a généralement pensé que les mouvements migratoires se font essentiellement des pays du Sud vers les pays du Nord. L'auteur soutient par ce travail qu' « il est indispensable de faire un détour par la construction « occidentale » de l'immigration du centre vers la périphérie du capitalisme pour discuter l'immigration « occidentale » en Afrique ».30(*) l'auteur, à partir d'une étude statistique, souligne que le Portugal et l'Espagne sont les deux pays européens qui effectuent le plus de déplacements vers l'Afrique. En effet, s'appuyant sur les données de la revue Visao, l'auteur indique que le nombre de portugais demandant un visa de séjour en Angola chaque année s'élèverait à 30 000. En 2006, le nombre de visas de portugais en direction pour l'Angola était de 156 visas. Le nombre de portugais résidant en Angola en 2012 s'élevait à 100 000, soit le triple des Angolais installés au Portugal. L'analyse de l'auteur nous paraît unilinéaire dans la mesure où elle se cantonne uniquement à l'étude des mouvements que les populations de l'occident effectuent vers l'Afrique et ne s'intéresse aucunement à ceux que les africains effectuent en revange vers l'occident. Par ailleurs, l'auteur ne s'intéresse pas véritablement aux mesures que l'Afrique devrait prendre pour soit pour mettre à profit ces migrations occidentales vers ses territoires, soit pour les contrôler.

Justin Bomba fait plutôt une analyse des « transferts financiers des migrants et leur impact sur la croissance économique des pays d'Afrique sub-saharienne ».31(*) L'oeuvre de l'auteur consiste à démontrer que le phénomène migratoire peut s'avérer avantageux autant pour les pays d'origine des migrants que pour les pays d'accueil. Il ne manque donc pas de souligner à cet effet que : « les transferts des migrants constituent pour les années à venir un enjeu margeur, à la fois pour les pays d'Afrique sub-saharienne (qui, avec des politiques bien pensées, peuvent utiliser ces ressources de financement plus efficacement dans leur stratégie de croissance et de développement) et pays d'accueil (...) ».32(*) Le travail de l'auteur a ceci d'intéressant qu'il nous permet de réaliser que les migrations n'ont pas que d'effets péjoratifs, elles peuvent aussi produire de bons résultats. Bien plus, son travail interpelle implicitement les Etats d'Afrique à élaborer des politiques convenables, efficaces pour tirer profit de ce phénomène. L'auteur dresse à cet effet une liste de recommandations destinées aux décideurs africains.

« Etat du Cameroun et problématique des migrations », tel est le titre de l'article d'Apollinaire Tité Amougui33(*) dans lequel l'auteur s'interroge sur les différents partenariats bilatéraux et multilatéraux que le Cameroun s'est fait dans l'optique de trouver des réponses durables et efficace à la question migratoire. Par ailleurs, c'est un travail qui essaye de faire l'état des lieux de la migration aux Cameroun et d'en préciser l'encadrement juridique qui lui est réservé. In fine, c'est la politique migratoire du Cameroun qui est ici décryptée. Le constat est qu'elle fait face à des contraintes, à des insuffisances et mérite d'être appuyée pour plus d'efficacité. Cet appui peut donc lui venir de l'extérieur. Tel est donc la vision que nous partageons et qui nous pousse à nous intéresser davantage à l'apport de l'UE dans la gestion des flux migratoire au Cameroun.

* 25 David SIMO (Dir.), Problématiques migratoires en contexte de globalisation, Actes du séminaire des 24 et 25 septembres 2012 à Yaoundé, une publication du Centre DAW de Yaoundé en collaboration avec l'Institut Goethe.

* 26Célestin TAGOU, « les migrations intra africaines et leurs impacts sur la paix et le développement en Afrique sub-saharienne », in David SIMO (Dir.), Problématiques migratoires en contexte de globalisation, Actes du séminaire des 24 et 25 septembres 2012 à Yaoundé, une publication du Centre DAW de Yaoundé en collaboration avec l'Institut Goethe, pp. 159-184.

* 27Célestin TAGOU, op.cit., p. 159.

* 28Ibid., P. 181.

* 29MISSE MISSE, « L'immigration occidentale en Afrique : cahier d'un retour aux pays colonisés ? », in David SIMO, op.cit., pp. 43-65.

* 30MISSE MISSE, op.cit., p. 44.

* 31Justin BOMBA, « transferts financiers des migrants et impact sur la croissance économique des pays d'Afrique sub-saharienne », in David SIMO, op.cit., pp. 243-260.

* 32Justin BOMBA, op.cit., P. 243.

* 33Apollinaire TITE AMOUGUI, « Etat du Cameroun et problématique des migrations », in David SIMO, op.cit., pp. 105-142.

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