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La gestion des conflits fonciers entre autochtones et allochtones dans le département de Sinfra.


par Jean Noel PacàƒÂ´me KANA
Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan - Doctorat en Criminologie 2019
  

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3.1. Exposé des travaux

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voire utopique pour nous d'en dégager toutes les grandes lignes. Néanmoins, il reste possible de nous inscrire dans une piste médiane qui se dessine à la lecture et qui préconise l'analyse des deux orientations fondamentales sur la question (facteurs dépendants des acteurs et facteurs indépendants des acteurs) déjà abordées par les prédécesseurs.

Ces écrits empiriques qui suivent, permettront de présenter la spécificité de ces orientations, leurs portées et limites avant d'exposer sur l'originalité de notre démarche scientifique.

Mais avant d'aborder ces différentes approches, il nous parait judicieux de passer en revue quelques écrits portant sur le conflit perçu dans une perspective généraliste.

3.1.1 Travaux centrés sur les conflits en général

Evoquer les travaux portant sur les conflits dans une perspective généraliste, suppose dans le cadre de notre sujet, aborder succinctement les conflits psychologiques les conflits en entreprise et les conflits générationnels et communautaires.

3.1.1.1. Travaux centrés sur les conflits psychologiques

Dans ces travaux, les auteurs utilisés expliquent grosso modo les conflits psychologiques comme ceux, catalysés par des incompatibilités, des contradictions internes à un individu ou à un groupe restreint. Ainsi, pour Astolfi, Darot, Vogel et Toussain (2008), le conflit cognitif se développe lorsqu'apparaît, chez un individu, une contradiction ou une incompatibilité entre ses idées, ses représentations et ses actions. Cette incompatibilité, perçue d'abord de façon inconsciente, devient une source de tension qui peut jouer un rôle moteur dans l'élaboration de nouvelles structures cognitives.

Relativement aux précédents auteurs, Piaget (1956) pense que le développement d'un individu n'est ni inné, ni acquis par apprentissage mais bien plutôt provoqué par l'interaction entre une base génétique et l'expérience que l'enfant a l'occasion de mener. Pour l'auteur, on apprend en agissant sur l'environnement et cet apprentissage doit permettre d'acquérir des outils cognitifs (opérations intellectuelles) qui aident à résoudre les problèmes. Dans ce cadre, il y aurait conflit pour l'auteur, lorsque l'individu aurait du mal à s'acclimater à l'environnement social et donc

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développerait un certain nombre de carences cognitives qui se manifesteraient par des conflits internes.

Selon Faulx, Erpicum et Horion (2005), pour comprendre les raisons du conflit psychologique chez les individus, il faut recourir à leur enfance, leur environnement social de croissance et les faits marquants de leur vie. Ainsi, pour ces auteurs, le conflit psychologique se manifesterait par des troubles cognitifs, affectifs et comportementaux qui seraient liés à un choc physique ou émotionnel vécu dans le passé et ayant impacté négativement sur sa perception du monde extérieur et des acteurs qui le composent.

Relativement à ces auteurs, Koudou, Zady, et Djokouehi (2016) pensent que la plupart des troubles internes observés les adolescents et principalement les filles, sont liés aux violences sexuelles subies durant l'enfance. Ainsi, ces auteurs notent une dégradation progressive de la santé mentale des victimes, caractérisée par l'identification des symptômes psychotraumatiques et des séquelles physiques telles que les douleurs musculaires, les troubles génito-urinaires, gastro-intestinaux et des difficultés de procréation.

Dans cette dynamique, Fauteux (2013), dans l'analyse des troubles comportementaux chez la jeunesse québécoise, pense que les conflits psychologiques qui assujettissent cette jeunesse seraient directement liés aux effets conjugués des difficultés sociales et du mauvais traitement parental de ces derniers. Plus spécifiquement, l'auteur décrit les difficultés sociales ou personnelles des parents, l'exercice de la coparentalité, la présence de violence pendant la vie conjugale et l'impact de la rupture entre parents comme catalyseurs des conflits psychologiques chez ces québécois.

Pour Basque (2003), nous avons tous des relations qui apparaissent comme importantes, voire primordiales (relations avec notre conjoint, nos enfants, les membres de la famille élargie, nos collègues, nos voisins, nos amis). Or, nous avons tous besoin que ces relations demeurent bonnes pour être heureux. Mais quand une de ces relations ne fonctionne pas très bien, nous nous sentons frustrés. Ce sentiment de frustration entraîne souvent un comportement qui nous fait glisser inexorablement vers une dégradation de la relation. Nous devenons blessant, parfois agressifs et la communication s'enlise, créant le conflit. C'est l'impasse de la

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communication et nous nous sentons perdus, ruminant notre frustration, ne sachant plus vraiment par quel bout prendre cette relation, que le malaise interne finit par nous envahir.

Dans cette même veine, Pogneaux (2015) affirmeque le conflit est une lutte mentale, parfois inconsciente, résultant du fait que différentes représentations du Moi sont maintenues en opposition ou en position fermée. Dans un « conflit interne », les personnes éprouvent parfois le sentiment de ne pas être « adaptées », ceci vient du fait d'être « en désaccord » avec elles-mêmes. Elles sont aux prises entre les diverses instances « Ça » - « Moi » - « Surmoi » et la réalité extérieure. Cette situation crée une angoisse parfois terrible qui oblige le Moi à se protéger en mettant en place des mécanismes de défense.

Pour Chervet, Boileau et Durieux (2005), le conflit psychique est l'un des organisateurs majeurs de la psyché. Il se présente cliniquement comme une opposition entre deux termes, expression manifeste d'un autre conflit sous-jacent plus fondamental : celui entre une tendance à éteindre la pulsion et un impératif à l'investir selon diverses modalités.

Pour Lacherez (2013), il existe deux types de conflits intérieurs : ceux qui agissent comme un ressort et ceux qui paralysent. Le premier est constitué de ceux qui agissent sur nous comme une sorte de tension exercée entre deux polarités, tel un ressort ; cette forme de dualité, loin d'être paralysante, est une invitation à se dépasser pour s'améliorer. Pour le second, le défi diffère lorsqu'un déchirement intérieur s'exprime entre des parties de nous qui veulent absolument conserver leurs avantages respectifs. Ce mélange d'élan vers l'avant et d'immobilisme peut exercer une force aussi puissante qu'un vortex qui fait tout disparaître à proximité.

Dans cette optique, Minart (2011) mentionne que chaque individu éprouve des tensions intérieures. Celles-ci peuvent devenir une source d'énergie créatrice, mais elles peuvent aussi engendrer l'angoisse, le regret, la désillusion, l'amertume. De ce fait, l'auteur affirme qu'il arrive que nos valeurs ou nos désirs personnels ne puissent pas être satisfaits, compte tenu de l'énergie déployée pour y arriver. Dès lors, un combat intérieur s'installe entre les objectifs que l'on s'est fixés et les lacunes que l'on ne peut combler. Les conséquences négatives de ce conflit intérieur peuvent

Honneth (2006) a développé le concept d'individuation. Dans ces travaux, l'auteur souligne combien les profonds changements socioculturels chez le sujet, la

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rejaillir sur l'environnement immédiat, tant à l'extérieur (famille, amis) qu'en milieu de travail (responsable immédiat, collègues de travail).

Pour Daele (2010), une personne est en conflit sociocognitif, lorsque ses conceptions et ses structures cognitives sont confrontées à des informations perturbantes, incompatibles avec son système de connaissances préalable. La perturbation cognitive qui en découle va engager la personne dans la recherche d'un nouvel équilibre cognitif qui tiendra compte de ces informations perturbantes.

Selon Bandura (1986), la direction des changements comportementaux chez l'enfant dépend principalement du contexte dans lequel il vit. Ainsi, lorsque le milieu d'apprentissage de l'enfant se montre hostile, celui-ci peut présenter des transformations cognitives et comportementales à caractère dégénératif.

Dans un autre regard, Vygotsky (1981), après avoir insisté sur le caractère indissociable des pôles cognitif et social, pense que le dispositif pré-opératoire interne à l'individu connait des variations successives dans un environnement caractérisé par l'égocentrisme. Ainsi, le processus des relations interpersonnelles dans un milieu hostile se transforme en un processus intra-personnel d'accumulation de colère, frustrations créant de ce fait, un déséquilibre cognitif lié à l'environnement social. Partant de là, le conflit sociocognitif s'expliquerait par un déséquilibre cognitif imputé à une expérience choquante vécue par un sujet durant un moment de sa vie.

Contrairement à cet auteur, Crocq (1999) conçoit le conflit psychique dans une perspective exclusivement militaire. Il pense que le conflit psychique s'explique par la violence secrète que la guerre inflige dans le psychisme des acteurs et des observateurs directs : souvenirs obsédants, visions hallucinées, cauchemars, sursaut, sentiment d'insécurité, peur phobique, irritabilité et tendance au repli.

Relativement, Ferenczi (1929) évoque l'incapacité de nombreux sujets à s'adapter aux frustrations du monde extérieur et de ce fait, tentent de récupérer une toute puissance narcissique dans une modification de ce monde extérieur. Ainsi, de contradictions intrapsychiques à répétition, ils deviennent plus vulnérables et capables de faire un bond vers la névrose.

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multiplication des relations sociales et la délinéarisation des parcours biographiques influent la formation de l'identité individuelle. De ce fait, le conflit interne surviendrait lorsque le sujet aurait du mal à s'adapter à ces changements sociaux qui catalyseraient une forme d'ambivalence des sentiments susceptibles d'agir sur la structuration de la personnalité du sujet.

Pour Loewald (2003), le psychisme individuel ne se développe pas dans un conflit interne mais dans un échange continu avec le monde extérieur. C'est uniquement parce que des schémas d'interaction ont été progressivement intériorisés par le sujet et que ce dernier parvient à organiser ses pulsions dans un espace intrapsychique de communication, que le processus d'individuation peut s'opérer. À défaut d'apparaître comme le lieu d'une maîtrise de soi, le psychisme individuel se présente comme un espace de communication où les pulsions s'organisent par le dialogue intérieur que les sujets, sont aptes à engager. Le psychisme humain s'apparente donc à un dispositif d'interaction intériorisé qui complète le monde vécu de la communication intersubjective où le sujet rencontre l'autre dans divers rôles d'interaction. Dès lors, le conflit interne apparait chez l'auteur, comme la résultante de l'échec de cette communication intrapsychique chez l'individu combiné à l'affaiblissement progressif du moi.

Toutefois, rejetant la théorie piagétienne et les théories de l'influence environnementale dans la genèse des troubles intra-personnels, les morphopsychologues tels que Torre (2013), estiment que le conflit interne n'est ni provoqué par les expériences vécues durant l'enfance encore moins par l'environnement social dans lequel vit le sujet. Les conflits psychologiques seraient davantage susceptibles de se manifester chez les sujets présentant des traits physiques spécifiques les prédisposant à la sujétion de troubles internes. Ainsi, l'influence de l'environnement social impacterait peu sur la survenance de conflits internes à l'individu, mais que certains individus de façon constitutionnelle, présenteraient une probabilité élevée à des troubles internes que d'autres, en dehors de tout contexte social défavorable.

S'inscrivant dans la même dynamique que celle de son prédécesseur, Stettler (2005) pense qu'il existe différents types de visages : allongé, rond, ovale, carré, rectangle, hexagone, triangle, pointe en bas, pointe en haut qui influenceraient tous de façon particulière les sentiments que ressentiraient fréquemment l'individu.

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Pour Sigaud(2013), il existe entre les traits de la forme du visage et les traits du caractère,une constante et bien significative relation qui constitue le fondement de l'individualité psychique. Ainsi, l'activité psychique de l'individu serait, non pas déterminée par l'environnement de vie, mais plutôt par les traits caractériels du visage.

Dans ce même contexte, Kenntnis (1778) soutient que la vie intellectuelle et les facultés de l'âme se manifestent surtout au niveau de la structure du crâne et de la forme du visage, du front, du nez et de la bouche. La proportion du corps et le rapport qui se trouve entre ses parties déterminent le caractère moral et intellectuel de chaque individu. De ce fait, la morphologie du crâne et la forme du visage prédisposeraient certains à des crises internes que d'autres.

Cette conception morphopsychologique qui établit exclusivement le lien causal entre traits de visage et conflits intra-individuels, reste muette quant à l'inclusion des facteurs environnementaux dans la genèse des conflits interne à l'individu. Toute chose qui a été prise en compte par d'autres auteurs qui ont analysé les conflits intra-individuels dans une perspective inclusive.

Ainsi, Corman(1937) inclut les traits physiques et les facteurs environnementaux pour expliquer la survenance des conflits intra-individuels. Pour l'auteur, expliquer le comportement interne d'un individu, reviendrait avant tout, à saisir les données tempéramentales en se basant sur des donnéesbiologiques, mais plus loin, en tenant compte du cadre social dans lequel vit l'individu. Le conflit interne s'expliquerait donc à la foispar rapport à la morphologie du visage et simultanément du vécu de l'individu dans un milieu social déterminé.

Cette conception inclusive a également été soutenue par Tardy (1943), qui établit un parallélisme entre le psychique et le physique, comme manifestation d'une unité fondamentale de l'être. Pour lui, même si la démarche morphopsychologique s'appuie sur des traits caractériels du visage pour comprendre le fonctionnement interne à l'individu, il n'en reste pas moins que ces données doivent se greffer à celles du milieu social pour rendre compte des conflits internes à l'individu.

Cette tentative psychologique d'explication des conflits a certes le mérite de nous renseigner sur la dimension intra-personnelle du conflit à travers colère, frustration, ambivalence d'idées, mais omet le volet extérieur à l'individu puisque le conflit en lui-

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même se veut interactionnel, c'est-à-dire manifeste entre des acteurs sociaux en interaction. Cette idée nous amène à porter un regard sur les contributions portant sur les conflits en milieu organisationnel.

3.1.1.2. Travaux centrés sur les conflits en milieu organisationnel

Les auteurs qui suivent, évoquent la nécessité puis les facteurs explicatifs des conflits en milieu entrepreneurial. Pour eux, les interactions individuelles en milieu organisationnel sont régulièrement parsemées de litiges, condition indéniable de l'enracinement structurel de ces entreprises qui, tout en les jugulant, se solidifient dans l'environnement professionnel concurrentiel.

Dans cette perspective, Rousseau (1990)tente de comprendre les raisons des conflits en entreprise. Pour lui, une organisation qui dure est celle qui sait traverser les crises et affronter les agressions dont elle est l'objet. Longtemps, les conflits organisationnels ont été niés par certains, considérés comme néfastes par d'autres. Aujourd'hui les crises sont jugés inévitables et constituent souvent l'occasion de réajustements et de réadaptations mutuels d'éléments dont l'évolution non synchrone ou même divergente constitue le cheminement même de l'organisation dans son ensemble. Cependant, les conflits n'ont de caractère constructif que s'ils sont résolus pour certains, prévenus pour d'autres, maîtrisés pour tous. En fait, les conflits n'ont de vertu créatrice que dans la mesure où ils sont résolus par une restructuration de l'organisation dans le sens des changements révélés nécessaires. Le conflit n'a donc pas de vertu créatrice en soi ; ce qui est créateur, c'est de comprendre le conflit d'une part, et de le gérer d'autre part.

Dans cette même orientation, Breard et Pastor (2010) estiment que le conflit est présent au quotidien dans la vie de chaque organisation. Sa gestion est toujours extrêmement difficile et laisse souvent démunis les responsables privés ou institutionnels. Peu d'outils sont en effet mis à leur disposition pour les aider dans cette charge. Ces auteurs proposent une réflexion de fond indispensable à l'analyse et à la compréhension des mécanismes d'émergence des conflits et des méthodes pratiques de prévention et de gestion de ces conflits.

Outre ces auteurs, Combalbert (2006)se focalise sur la négociation de crise et la communication d'influence. En effet, issue de la gestion des situations de forcenés et de prise d'otage par les groupes d'intervention, la négociation de crise pour lui, étend

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aujourd'hui son domaine d'activité au monde de l'entreprise afin d'aider les dirigeants ou les managers à conduire des situations délicates (négociations commerciales à forts enjeux, clients agressifs, personnalités difficiles) ou pour gérer des incidents graves (conflits sociaux durs, menaces, lock-out et séquestrations).

Dans un autre paradigme, Michit et Comon (2005) observent la répétition de plusieurs ensembles de règles de développement des conflits. Quatre grandes classes de conflits y ont été analysées : conflit d'avoir, conflit de pouvoir, conflit de défense d'identité et conflit de libération. Pour ces auteurs, chaque conflit est spécifique dans sa quintessence et nécessite de ce fait une démarche spécifique de résolution.

Pour Lemaire (2010), les conflits en milieu organisationnel doivent être analysés dans une perspective dépendante des types de relations qu'entretiennent les acteurs professionnels entre eux. Ainsi, pour l'auteur, même si les difficultés que rencontrent les entreprises actuelles sont d'ordre financier, infrastructurel, il n'en reste pas moins que la communication interne à chaque structure est l'élément déterminant qui permettrait à chaque entreprise de s'exclure des difficultés professionnelles profondes dans l'environnement entrepreneurial concurrentiel et caractérisé par des bouleversements permanents.

Dans cette perspective, Ratier (2003) pense que la communication revêt d'une importance particulière dans le milieu entrepreneurial car d'elle, dépend la réussite ou l'échec des activités commerciales de l'entreprise. Ainsi, l'auteur pense-t-il que les gestionnaires de la communication insistent sur la nécessité d'une bonne communication entrepreneuriale afin d'anticiper sur d'éventuels problèmes structurels et corolairement d'infléchir sans cesse l'image de l'entreprise.

Mundoni (2007) pense que la communication a une double fonction au sein de l'entreprise. Elle se présente à la fois comme régulation des interactions et interrelations des acteurs du milieu professionnel mais aussi et surtout, permet de distinguer les différentes catégories professionnelles afin d'éviter d'éventuels conflits de compétence et de profil.

Pour Kah (2016), les conflits observés dans certaines structures nationales de prise en charge tels que le Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) s'expliquent par le fait que les Accidentés de Travail et Malades Professionnels (ATMP) sont pris en charge de façon exclusivement thérapeutique alors que cette prise en charge nécessite un

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traitement binominal c'est-à-dire clinique et psychologique. Ces ATMP seraient pour l'auteur, de plus en plus confrontés à la hiérarchie du SAMU et exposés à des actes de suicide.

Outre cet auteur, Andé (2016), dans l'analyse de la politique sociale au sein de la PETROCI-HOLDING, relève une dépendance intrinsèque de l'orientation de la politique sociale aux objectifs de la structure. A cette donne, l'auteur ajoute une apathie des dirigeants dans la réalisation des projets sociaux et des licenciements abusifs, partiaux dans cet environnement où les dirigeants cherchent uniquement à accroître leur chiffre d'affaire. Relativement, l'auteur noterait des grognes et plaintes fréquentes des employés, caractéristique des conflits internes.

Pour Yeboua (2016), la communication externe de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Plateau souffre de nombreux maux tels que l'insuffisance du budget alloué pour la communication externe, l'incompétence en ressources humaines, l'indisponibilité des services de communication et des outils de communication externe. Ces failles troubleraient le travail professionnel des agents qui, tout en réclamant des moyens, se heurtent à une hiérarchie qui, loin de fournir les outils, conditionnent leur maintien dans l'entreprise, aux résultats qu'ils obtiennent avec ces moyens dits insuffisants. Dans ces conditions, l'auteur dit, assister à des conflits permanents entre hiérarques et subordonnés de cette structure.

A la mairie de Cocody, Mankambou (2016) révèle que les conflits internes sont liés à une gestion partiale des indemnités obligatoires et discrétionnaires. Pour elle, les dirigeants de cette collectivité territoriale occultent les critères de sélection des bénéficiaires d'indemnités puisque ceux-ci seraient influencés par le bord affinitaire et la disponibilité totale au Maire à des fins, non pas d'activités professionnelles, mais plutôt de commérages et de dénigrements des autres acteurs de l'entreprise. Ces conflits seraient fréquents et se solderaient régulièrement selon l'auteur, par des révocations sans motifs explicites de nombreux agents ayant brandi une opinion différente.

Lassarade et Toa (2008) pensent que les méthodes de résolution traditionnelles telles que l'arbre à palabres utilisées dans les entreprises ivoiriennes semblent ne pas être en phase avec les mentalités culturelles des dirigeants et même des salariés aux origines socioculturelles diverses. Ainsi, les conflits internes aux entreprises se révèleraient comme le résultat d'échecs de communication lors d'interactions

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culturelles propres au contexte socioculturel en Côte d'Ivoire qui voit la permanence de tensions liées au côtoiement des ethnies et à l'affirmation de l'identité culturelle au sein de l'entreprise.

A Cargill West Africa, Odi (2017) impute la nonchalance des activités professionnelles et les grognes des travailleurs en un ensemble de facteurs concernant respectivement l'administration du personnel, la paie et la formation continue. Ainsi, l'auteur pense qu'il faille prendre en compte cette dynamique tripartite si la direction générale souhaite donner un nouvel élan productif à cette entreprise internationale.

A l'instar des entreprises internationales, Silué (2017) s'est intéressé aux difficultés liées au dialogue social au sein de l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER). A ce propos, l'auteur rélève un conflit permanent entre trois entités de l'entreprise : la direction, les représentants syndicaux et le personnel. L'auteur affirme que si les travailleurs dans leur ensemble stigmatisent ces représentants syndicaux (délégués syndicaux, délégués du personnel), cela s'explique par cette alliance subitement créée entre la direction et ces syndicalistes désormais qualifiés de corrompus et d'insensibles face aux difficultés sociales des travailleurs de l'ANADER.

Dans la plupart des sociétés de restauration Abidjanaises telles que M'PÖ, Gnirihoua (2017) impute les difficultés structurelles et communicationnelles à une mauvaise définition du profil de poste des employés, au manque d'affiliation de l'entreprise à une banque pour la gestion des salaires et à la promotion du bord culturel dans le processus de recrutement.

Toujours dans le milieu Abidjanais, Yoro (2017) pense que les obstacles au financement de l'habitat à Abidjan sont de plusieurs ordres : difficultés d'insertion sur le marché du travail, faiblesse du niveau de revenu général de la population, faiblesse de bancarisation et des capacités d'accès au crédit. Ces obstacles s'expliqueraient selon lui, par l'absence d'une vision claire de l'habitat, l'absence d'une démarche professionnelle de la gestion des projets et l'inexistence d'un classement pour les entreprises de construction à Abidjan.

Relativement aux instituions de restauration, Coulibaly (2017) pense que les structures chrétiennes en général et catholiques en particulier ne semblent pas échapper à ces difficultés internes. Ainsi à la Direction Nationale de l'Enseignement Catholique de Côte d'ivoire, l'auteur impute la confusion des rôles des acteurs professionnels et la faible maîtrise de leurs mouvements à une absence de sous-

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direction habilitée pour définir le profil de ces acteurs et les risques liés à l'intégration de l'ensemble de l'ensemble des travailleurs dans un même vecteur motivationnel.

A l'Agence de Gestion Foncière, Yah (2017) affirme que la communication interne qui y est désormais instaurée, est une communication de type « intra muros » et la direction, au lieu d'activer quelques leviers de cette communication interne (notes de service, réunions, mémos, affichage, appels, sms) se résignent à cette nouvelle forme de communication (information de couloir, chuchotement et commérages) qui décrédibilise la structure.

Par ailleurs, Gnabeli et Bazin (1996) estiment que dans l'entreprise Coparci (Bouaké), le « patron » qui, à lui seul concentre tous les pouvoirs, se trouve fréquemment confronté à des travailleurs quiluttent en permanence pour l'amélioration des conditions de travail et de rémunérations (accès aux prêts et aux soins). De ce fait, ces employés profiteraient du climat conflictuel pour dénoncer les défaillances du «patron » réinterprétées au moyen d'une mise en accusation (méchanceté et volonté délibérée de nuire).

Pour Kana (2015), la stratégie de gestion des compétences à la mairie d'Adjamé se trouve biaisée par une absence quasi-totale du profil de poste des employés à laquelle se greffe la médiocrité de quelques agents travaillant sous le tutorat des hiérarques et une impertinence de la formation continue. Ces facteurs sus-cités provoqueraient une mésentente régulière entre les dirigeants et les exécutants, dans cette structure où le bord politique est privilégié dans l'attribution des boni salariaux, des avancements et des révocations.

Dans un autre paradigme, Nibié (2016) impute les conflits au sein du BNETD à un ensemble hétéroclite de facteurs dont le dysfonctionnement de la communication pendant les missions, l'absence de feuille de route clairement élaborée, les difficultés d'hébergement des agents en mission, le manque d'équipements de protection des agents et une absence de politique de récompense.

Pour Zahourou (2015), l'organisation du travail au sein de la bourse régionale des valeurs mobilières d'Abidjan est altérée par un manque de confiance entre dirigeants et subalternes qui se traduisent par un refus des dirigeants de déléguer certaines responsabilités aux subordonnés. Cette difficile collaboration entre ces acteurs organisationnels complexifierait davantage l'exécution des tâches professionnelles,

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renforcerait les tensions au sein de la structure et provoquerait continuellement un taux remarquable d'absentéisme des agents et des départs volontaires.

Aussi, s'inscrivant dans la dynamique du précédent auteur, Aby (2015), dans l'analyse des conditions de travail des agents des établissements sanitaires (centre de santé d'Angré), pense-t-elle que l'exercice de la profession sanitaire s'effectuant dans les conditions non-ergonomiques (inconfort des meubles, désuétude des appareils du laboratoire, insécurité des agents) renforcerait les plaintes des agents qui revendiqueraient régulièrement des conditions idoines de travail.

Pour Kouadio (2016), la politique commerciale au cabinet EXCEPT média est altérée par l'insuffisance de l'allocation budgétaire, la défaillance de véhicules pour les agents, l'absence de standardiste et une insuffisance des outils de communication externe. Ainsi, tandis que les commerciaux usent de moyens de contournement des failles précités, les hiérarques, eux, exercent une pression sur ces employés qui, à moins d'atteindre les objectifs financiers affichés, restent exposés à des révocations pluriels et à des propos dénigrants.

Pour Zouzou (2016), bien que le cabinet Egard architecture dispose d'un service et d'acteurs en charge des états financiers, les comptables de cette structure seraient soumis continuellement à une pression du Directeur et encouragés par celui-ci à s'inscrire dans une démarche de corruption active des agents du Trésor dans le but d'effectuer des paiements clandestins et parcellaires face au patrimoine financier assez remarquable de l'entreprise. Aussi, l'auteur ajoute-t-il que les agents qui, par dévotion religieuse refusent cette procédure d'inobservation de la législation fiscale et la falsification des pièces comptables, sont expulsés au moyen d'une erreur professionnelle improvisée.

Dans cette dynamique, Koudou (2016) pense qu'au-delà du budget de fonctionnement insuffisant et de l'insuffisance de matériels de fonctionnement, le conseil régional du Goh, selon les dispositions de la loi n?
·98-485 du 04 Septembre 1998 relatives aux missions du conseil régional, rentre régulièrement dans un conflit de compétence avec la mairie de Gagnoa. Ce conflit se percevrait sur le terrain par une dualité entre agents chargés du recouvrement de taxes au sein de la région du Gôh.

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Pour Momy (2016), la direction régionale des impôts Abidjan-nord 5, bien qu'ayant opté pour un style de management de type intégratif, exclut les employés de la base de la prise des décisions et inclut tous les acteurs professionnels dans un seul et même moule motivationnel ; une sorte de management collectivo-centré. Ce qui crée selon l'auteur, des grognes sectorielles et des départs volontaires au sein de cette structure financière nationale où agents espéraient un style managérial de type individualo-centré, c'est-à-dire celui qui tient compte de l'aspiration managériale de chaque acteur professionnel.

Dans cette perspective financière, Diarassouba (2017) soutient que le processus de contrôle budgétaire de la société des palaces de Cocody manque de consommables tels que : la formule efficiente et adaptée pour l'élaboration du contrôle budgétaire, une absence de tableau de bord financier et une absence de cartographie pour la gestion des risques budgétaires éventuels. De ce fait, l'auteur affirme que les comptables les plus expérimentés esquissent quelques fois des schémas financiers improvisés qui ne sont salués que s'ils restent sanctionnés par des résultats de croissance du chiffre d'affaire ou le cas échéant, imputés à son auteur qui subit dans bien de cas, des préjudices moraux et financiers.

Pour Diabagaté (2017), le recouvrement fiscal en Côte d'Ivoire reste sujet à une double série de facteurs (endogènes et exogènes). Dans la première, l'auteur évoque la non-imposition des taxes dans le secteur agricole et informel et l'exonération des impôts. Dans la seconde, elle mentionne un problème de confiance et de légitimité des impôts. Ainsi, en milieu interne, tandis que quelques professionnels luttent pour une couverture nationale des impôts sur l'ensemble des activités génératrices de revenus journaliers ou mensuels, ils se heurtent à résistance d'autres collègues sur ce point, caractéristique des désaccords internes à la Direction Générale des Impôts.

A l'instar de ces études axées en organisation financière, des études ont pareillement été effectuées dans d'autres milieux sociaux tels que dans les établissements de santé (Zan-Bi, 2017). Ainsi, dans l'analyse des conditions de prise en charge des accidentés de travail et malades professionnels, l'auteur pense que celles-ci se particularisent par la surfacturation des prestations, le désintérêt des patients, le mauvais accueil du personnel soignant, la divulgation des secrets tenant à l'intimité des patients, le cadre physique défavorable, l'insuffisance du matériel de travail,

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l'abstention volontaire de prodiguer des soins de qualité. Ces difficultés seraient fortement corrélées à une combinaison de facteurs à la fois internes et externes aux consciences du personnel de santé pour générer une désapprobation des patients manifestée par des murmures ou par leur repli sur soi.

Faulx, Erpicum et Horion (2005)soutiennent que les tensions en milieu professionnel, sont nombreuses. Une première oppose logique de qualification et logique de compétence. Ainsi, alors que le recrutement par concours et l'appartenance à la fonction publique met l'accent sur la qualification, la construction de l'expertise du conservateur repose sur l'expérience et la compétence. D'autres tensions découleraient aussi selon l'auteur, des hiérarchisations contradictoires qui s'établissent entre les fonctions de collection et de recherche et les fonctions d'animation culturelle et de management dans le milieu professionnel français.

Dans cette dynamique d'appréhension des rixes intra-organisationnelles, Dine (2008) en se fondant exclusivement sur les conflits entre collègues du même statut hiérarchique, affirme que cette typologie de conflit est rarement appréhendée de la manière dont le suggèrent les ouvrages méthodologiques. Ces ouvrages méthodologiques fourniraient peu de tacites directement applicables en la matière et invite par ricochet à une réticence quant à l'usage de ces ouvrages dans la résolution des conflits intra-organisationnels.

Dans le milieu scolaire, Perrenoud (2005) dénote d'après ses investigations, deux types de comportement pouvant faire l'objet de dispute ou de rejet entre collègues. Au niveau des enseignants, l'auteur pense qu'un enseignant fait l'objet de violence et de regards méprisants de la part de ses collègues s'il cumule les actions suivantes : prendre le parti des parents, se comporter en leader et mettre en débat ce qui va de soi. Au niveau des apprenants, l'auteur mentionne qu'un bon apprenant aurait des attitudes inhibitrices de conflit ; en d'autres termes, ce serait quelqu'un qui, dans sa quête d'apprentissage, ne laisserait pas les autres tranquilles, il les « dérange », ne serait-ce qu'en formulant une autre vision du possible et du nécessaire, en mettant autrement en évidence les responsabilités, en suscitant parfois des culpabilités. Dès lors, assumer une identité de praticien réflexif, ce serait assumer un rapport aux autres qui peut engendrer agacement, rejet, ironie, controverse, lassitude et marginalisation.

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3.1.1.3. Travaux centrés sur les conflits générationnels et communautaires

Dans ces travaux, les auteurs s'accordent sur le fait qu'il existe une diversité de conflit dans la sphère sociétale. Il s'agit notamment des conflits générationnels, intercommunautaires, des conflits de succession, .... Pour eux, chaque type de conflit est spécifique dans sa quintessence et nécessite par ricochet une méthode de résolution spécifique à l'unicité problématique posée. Ainsi, pour Délestre (2017),la jeunesse actuelle, on ne peut la définir et l'expliquer facilement. En effet, les tendances d'aujourd'hui, les changements du XXIe siècle, nous conduisent vers une métamorphose radicale de la jeune génération. C'est notamment trop visible dans leur comportement, leur éducation, leurs aspirations. Et ce qui caractérise leur comportement, c'est premièrement leur désir exacerbé de jouir de la liberté. Dans le même temps, on peut affirmer que cette aspiration à l'indépendance suscite directement un nombre infini de conflits entre les adultes et les ados. Même si c'est difficile à comprendre, souvent on peut être témoin d'une divergence d'opinions, d'idées différentes, des problèmes dans une famille, ce qui par conséquent, donne naissance àdes disputes entre des classes d'âge différentes.

Relativement à Délestre (2017) qui s'attarde sur la distance réflexionnelle et actionnelle entre les jeunes et les plus âgés, Miquet-Marty et Preud'homme (2013) pensent les jeunes souffrent aujourd'hui d'une absence de prise en compte au sein des espaces de pouvoir (politiques, institutionnels ou privés). Cet état de fait est accentué par les contraintes économiques, qui ont dans le même temps, mis à mal les perspectives de progression sociétale et créé un sentiment d'impuissance face aux grands enjeux politiques et sociaux. Ainsi, l'idée de « ne pas pouvoir changer les choses » globalement et directement semble avoir rendu la jeunesse cynique, individualiste, désengagée ou même rebelle envers les vieux.

Dans ce même registre, l'Association pour une Fondation Travail-Université (2006) remarque qu'une génération est un groupe particulier dont les membres partagent une proximité en âge et ont traversé, à des étapes déterminantes de leur développement, des événements de vie semblables. Ainsi, caractériser les générations revient donc à identifier ces expériences particulières ainsi que les événements et cadres sociaux auxquels ils réfèrent. Les transformations contemporaines du social, en général, et du monde du travail, en particulier, ont à la fois contribué à produire des générations de

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travailleurs caractérisées par des attitudes, des attentes et rendu les rapports intergénérationnels complexes et régulièrement considérés comme conflictuels.

Pour Coser (1970), aujourd'hui nous sommes entrés dans la société à quatre générations et celles-ci sont bien visibles. Ces générations cohabitent et construisent leur horizon en référence à des partenaires qui ont entre zéro et quatre-vingt-dix ans. L'identification de ces partenaires est certainement rendue plus complexe par la diversification des familiales induites par l'éclatement et la recomposition des familles auxquelles s'ajoutent les effets d'une notable mobilité géographique. Ainsi, les moyens de construire la sécurité de ces individus issues de générations clivées apparaît dans un contexte ou l'héritage est particulièrement copieux, riche de réalisations solides, conquises de haute lutte et consolidées dans des périodes fastes.

Dans une autre démarche, Ntita (2014) pense quece sont l'absence de communication entre parents et enfants, l'incompréhension des besoins intimes des enfants, les changements psychiques et physiologiques surtout à l'âge de l'adolescence, l'amour excessif des parents qui leur empêche de donner une marge de liberté aux enfants et le refus d'appliquer les conseils des parents sont autant de facteurs qui selon l'auteur, engendrent des divergences d'opinions et même de rixes entre parents et enfants.

Selon khalil (2015), la strate sociale, la coexistence de différentes ethnies et les difficultés communicationnelles entre parents et enfants, sont les principales causes des conflits de génération. En effet, l'auteur soutient d'abord que beaucoup des parents n'acceptent pas que leurs enfants se marient avec des personnes d'autres strates sociales. Ensuite, le brassage culturel qui engendre un brassage intergénérationnel parsemé de litiges et enfin la difficulté pour les plus âgés de comprendre les attitudes, les choix et comportements de cette nouvelle génération.

Toutefois, même si la littérature est assez fournie en matière de conflits intergénérationnels, cela n'implique pas nécessairement des velléités scripturales sur les conflits intercommunautaires. Bien au contraire, la question y est abordée sous différents angles. Dans cette dynamique, Mbokani (2008) substitue tout conflit en des tensions violentes et pense que le conflit armé du Congo prend sa racine dans une multiplicité des facteurs dont l'effondrement et le manque d'indépendance de

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l'appareil judiciaire, l'inexistence des services publics tant administratifs que sociaux. Ainsi, dès lors qu'il n'existe plus d'administration, l'auteur pense que les services les plus élémentaires (actes de naissance, les certificats de mariage, certificat de décès, le recensement de la population) restent difficiles à obtenir, et par conséquent, augmente la stigmatisation populaire de cet Etat que nombres de clans armés cherchaient à renverser.

Pour Bisonga (2009), c'est en milieu familial ou intracommunautaire que se perçoit véritablement la question des conflits. Ainsi, les normes contenues dans la loi relative aux actes d'état civil, sont mal comprises et mal intériorisées par les tiers, lors du partage du patrimoine successoral. Relativement, les héritiers et particulièrement le conjoint survivant et les enfants du défunt se sentiraient victimes de spoliation, d'expropriation voir même, d'agressions de tout genre.

Dans cette perspective, Selas (2016) inventorie une typologie tripartite des conflits intra-communautaires dont les uns aussi bien que les autres, génèrent des litiges sanglants au sein de théâtre familier ou intracommunautaire. Il mentionne de ce fait que les conflits dans l'arène communautaire sont catalysés par des facteurs tels que : la succession bloquée par un ou des membres influents de la famille, les divisions successorales et le partage inégalitaire des biens.

Selon la Chambre des notaires (2016), il y a conflit communautaire lorsque les acteurs en présence ont du mal à établir la corrélation entre les supposés droits et leurs droits réels selon les prescriptions des lois en vigueur. De ce fait, cette chambre remarque que les acteurs sociaux qui font preuve de carences normatives, s'en remettent à des notaires, qui eux aussi, paraissent intervenir dans un litige qui aurait pu faire l'objet d'un compromis en milieu intracommunautaire.

Dans le Sud-est du Nigéria, Pérouse (2015) révèle que les conflits communautaires s'articulent autour du partage des ressources de l'or noir. Pour lui, toutes les couches sociales ne bénéficieraient pas au même titre, des ressources issues de l'exploitation de cette richesse. Ce qui susciterait des compétitions et affrontements ethniques entre les majorités et les minorités autochtones dont les principales cibles constitueraient les minorités les plus affirmées (les Ogoni et les Ijaws).

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Ces auteurs ont le mérite de nous renseigner sur la nécessité, la récurrence et les facteurs explicatifs des conflits en milieu professionnel et intra-sociétal. Toutefois, cette approche parait généraliste car elle ne prend pas en compte la spécificité des conflits fonciers surtout en milieu rural. Toute chose qui nous amène à analyser les différentes approches abordées par les fonciologues en la matière.

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