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La gestion des conflits fonciers entre autochtones et allochtones dans le département de Sinfra.


par Jean Noel PacàƒÂ´me KANA
Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan - Doctorat en Criminologie 2019
  

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5.2. Facteurs externes aux acteurs sociaux

Ces facteurs s'articulent d'emblée autour de l'absence de texte pour la gestion des conflits fonciers (1), Ingérence des autorités gouvernementales dans la gestion des conflits fonciers(2) et des facteurs démographiques (3).

5.2.1 Absence de texte pour la gestion des conflits fonciers

La loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural telle que modifiée par la loi n° 2004-412 du 14 août 2004 est l'instrument juridique à partir duquel le constat d'existence continue et paisible de droits coutumiers donne lieu à délivrance par l'autorité administrative d'un Certificat Foncier collectif ou individuel (art 8).Elle est organisée autour de cinq chapitres : définition et composition du domaine foncier rural (chapitre 1), propriété, concession et transmission du domaine foncier rural (chapitre 2), mise en valeur et gestion du domaine foncier (chapitre 3), dispositions financières et fiscales (chapitre 4), et dispositions transitoires (chapitre 5) et chaque chapitre est scindé en deux sections.

Cette loi en effet, même s'il est vrai qu'elle reste et demeure le seul instrument juridique pour règlementer la question du foncier en Côte d'Ivoire, force est de reconnaître qu'elle s'attarde sur la définition du domaine foncier, les conditions de sa mise en vigueur et comme toujours, met en évidence les dispositions financières pour asphyxier davantage financièrement les planteurs désireux de se faire établir des titres de propriété. Mais en ce qui concerne la question de la résolution des conflits de terre, gage du développement pacifique des interactions rurales, cette loi et ses éditeurs démissionnent. De ce fait, les conflits fonciers naissent et s'intensifient (104 conflits identifiés chaque année par le chef de la tribu Sian) en opposant les principales populations sédentaires du terroir local en général (autochtones et allochtones) ou plus précisément celles de Sinfra et ce, sous le silence complice des législateurs et de la loi foncière de 1998 qui ne tient pas compte des besoins de gestion des conflits. Ainsi, loin de vouloir régler la question des conflits fonciers en prenant en compte les modalités d'acquisition ou d'attribution des terres, des configurations du phénomène pour poser les bases normatives de la gestion, les

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législateurs se sont limités seulement en la désignation du foncier rurale et des conditions financières pour se faire immatriculer les terres.

Par ailleurs, avec cette démission plurielle (législateurs, société civile,...), les procédures de gestion des conflits fonciers restent focalisées sur un jumelage improvisé entre pratiques culturelles et normes jurisprudentielles, traduisant une forte probabilité d'échec de la gestion desdits conflits.Les populations s'en remettant aux acteurs les plus habilités à régler leur question (acteurs coutumier, acteurs de l'administration locale, acteurs de la justice), se retrouvent encore en conflits pour des raisons de partialité, de frustration et de sentiment de dépossession foncière.

Dans le cadre coutumier, les acteurs de gestion s'inscrivent dans une dynamique culturelle et ancestrale. Mais dans le cadre administratif ou moderne, les acteurs ne disposent d'aucun instrument de gestion et se fient à leur intuition, instinct ou autre, immergeant l'ensemble des protagonistes dans un vaste univers subjectif et d'interprétations personnalisées.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery