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Impact de la situation économique des parents sur la réussite des élèves en SVT au collège.


par ATSU KODJO GEORGE KPORVIE
Ecole normale supérieure ATAKPAME ( TOGO) - Licence Professionnelle d'enseignement ( LPE) 2016
  

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Chapitre 2 : CADRE DE REFERENCE THEORIQUE

2.1 Définition des concepts :

Il s'avère nécessaire de définir certains concepts utilisés dans ce travail :

Impact : C'est l'« effet produit par quelque chose », LAROUSSE(2005)

Il s'agit dans notre travail de relever l'effet de la situation parentale sur la réussite des élèves.

Situation : D'après LAROUSSE (2005), la situation est l '« état, la fonction de quelqu'un par rapport aux autres ».

Economique: C'est ce qui est « relatif à l'économie », LAROUSSE(2005). Nous allons aborder dans ce travail la situation économique des parents d'élèves.

Parents : D'après Le Robert (2010), c'« est le père et la mère » .Ainsi le parent d'élève c'est le père ou la mère de l'élève.

Dans notre travail, toute personne qui a en charge un élève et qui paye ses études est un parent d'élève.

Réussite : Selon LAROUSSE (2005), c'est le « résultat favorable ».

Pour le compte de ce travail nous allons aborder la réussite scolaire des élèves.

Elève : D'après le dictionnaire universel (2010), l'élève est l'« enfant, adolescent qui reçoit l'enseignement donné dans une école, un collège ou un lycée »

2.2 Revue de littérature

D'après Bouchard (1996), on peut définir la notion de réussite scolaire de différentes manières selon les objectifs que les acteurs ont fixés. Pour Bouchard on peut parler de réussite scolaire à la sortie du système éducatif nanti de compétences, de connaissances et de

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diplômes. Aussi la réussite scolaire peut se situer à l'intérieur du système éducatif. Dans ce dernier cas, selon Bouchard, on parle de « réussite proprement dite » ou de réussite « en cours de route » qui s'explique par l'obtention de bonnes notes par l'élève lors des évaluations.

Delandsheere (1992), quant à lui, avait aperçu la notion de réussite scolaire comme une « Situation où un objectif éducatif a été atteint ». Pour lui une situation dans laquelle « l'objectif éducatif n'a pas été atteint » est un échec scolaire. Crahay (1996), quant à lui fait une analyse historique à propos de la réussite scolaire et de l'échec scolaire afin de déterminer les facteurs influençant les résultats scolaires. Il mentionne que jusqu'aux années 1950, les termes de réussite scolaire et d'échec scolaire étaient utilisés pour désigner la situation scolaire des enfants issus de familles nanties qui normalement étaient destinés à faire de longues études. Il souligne aussi qu'il a fallu attendre les années 1960 pour voir apparaitre dans la communauté scientifique de nombreux articles consacrés aux termes de réussite et d'échec scolaires.

Bawa (2007), toujours sur la définition de la réussite scolaire et l'échec scolaire, asserte que la réussite signifie une bonne performance et que l'échec veut dire une mauvaise performance. Il a ajouté dans ces écrits que le taux d'échec au Togo est très élevé et que cela s'explique par plusieurs facteurs. Il s'est beaucoup plus intéressé à l'estime de soi de l'enfant. Il estime que l'absence, la carence ou l'insuffisance de cette estime de soi peut être à la base des mauvais résultats de l'apprenant. Il a aussi affirmé qu'il existe une estime de positive et une estime de soi négative. Selon lui les enfants présentant une estime de soi positive réussissent mieux que ceux qui possèdent une estime de soi négative. Pour Da-Costa (2013), une estime de soi valorisante (positive) permet à l'apprenant d'augmenter son investissement scolaire, de contribuer à valoriser ses aspirations, ses projets et même ses compétences et par là, conduire à un accroissement de sa réussite scolaire. Lorsque la famille investit financièrement dans l'éducation de l'enfant, ce dernier se sent psychologiquement à l'aise, développe une estime de soi positive et accorde de l'importance à ses études scolaires. Et pour parler Bawa (2008), l'estime de soi donne à l'identité personnelle sa totalité affective et à ce titre, elle apparait comme un fondement de la réussite à l'école.

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De nombreux ouvrages expliquent la réussite scolaire de l'apprenant par l'investissement parental dans l'éducation de leurs enfants.

Parlant de l'investissement parental dans la réussite scolaire des enfants, une enquête a été menée dans les 34 pays de l'OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) et 10 pays partenaires en 2009.Cette étude avait pour thème : Réussite scolaire, comment les parents peuvent-ils aider leurs enfants ? Les résultats de cette enquête ont montré que l'investissement des parents durant la première année de la scolarité des enfants a des effets positifs sur l'ensemble de sa scolarité. Il est aussi souligné dans cette enquête que la scolarisation des enfants ne doit pas être perçue comme une décharge par les parents. C'est dans cet ordre d'idées que Macaire (1993), affirme : « Parents, vous ne livrez votre enfant comme on se décharge d'une corvée sur un mercenaire. A ce maître, vous confiez votre enfant non parce que c'est obligatoire mais en vertu d'une responsabilité personnelle que vous lui demandez de partager ? » Selon Macaire les parents ne doivent pas laisser les apprenants à la merci des enseignants. Parents et enseignants doivent unir leurs forces pour la réussite scolaire des enfants mais c'est aux parents d'être les pionniers. C'est ce qui amène Nguimfack (2011), à dire que « L'éducation est avant tout une oeuvre d'amour. L'enfant a besoin de l'amour de ses parents tout comme celui de son maître sans quoi il ne peut s'épanouir. Les parents en tant que premiers éducateurs de l'enfant doivent jouer un rôle moteur dans le processus d'enseignement/apprentissage de leurs enfants ». Selon lui, bien que l'éducation des enfants soit une responsabilité partagée entre parents et maîtres, le rôle des parents est primordial. Si les parents échouent à leur responsabilité « les enseignants se sentent quelque peu impuissants, voient leur rôle minimisé et se sentent « déresponsabilisés.» », déclare Jean-Michel Devaux et al, (1989).

Abordant le sujet dans le même sens Deslandes (2004), déclare que le rôle des parents dans la scolarisation de leurs enfants n'est pas à minimiser. D'après cet auteur, les parents doivent préparer l'enfant pour l'école, l'accueillir du retour de l'école, le suivre, contribuer à sa motivation (payement d'écolage, achat de fourniture et livres). La responsabilité des parents se réfère donc à une gamme de comportements qu'ils doivent obligatoirement adopter.

Parfois les parents ne jouent pas leur rôle à cause de leur situation socio-économique. C'est ce qui amène Jean-Michel Devaux, Michèle Hamel et Bernard Vrignon (1989), à affirmer

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dans « L'école, les parents et la réussite scolaire » que de nombreuses études sociologiques, conduites à partir de statistiques, ont mis en évidence la corrélation entre échec scolaire, ou réussite scolaire, et statut socio-économique des familles des élèves. Cette critique sociologique de la « mission libératrice de l'école » et des résultats parfois décevants de la démocratisation de l'enseignement a suscité un intérêt certain dans l'opinion publique qu'elle a alertée. Ils ajoutent que cette « sociologie de l'éducation » s'est essentiellement développée depuis la mise en place, dans les années 60, du CPT c'est-à-dire « collège pour tous ». Selon eux cette tentative officielle de démocratisation de l'enseignement a largement servi de révélateur aux inégalités sociales devant la scolarisation. Ils réitèrent que tout ceci a pour conséquence que si l'école, avant 1960, était perçue positivement comme synonyme de réussite, elle est aujourd'hui davantage considérée en terme d'échecs, échecs qui sont inévitablement plus nombreux puisque tous les élèves quelque soit la situation socio-économique de leur famille doivent maintenant suivre au collège le parcours autrefois réservé à l'élite. Cette dégradation de la situation provoque un malaise chez les enseignants car la responsabilité de l'échec se situe à l'extérieur de l'école (statut socio-économique des familles) c'est-à-dire hors des possibilités. D'après ces auteurs « ce sont les enfants issus des milieux socialement défavorisés qui réussissent le moins bien à l'école.»

Même le PSE (Plan Sectoriel de l'Education) 2010-2020 au Togo a présenté les estimations du profil de scolarisation global des groupes de population selon le niveau de richesse familiale qui regroupe les deux quintiles les plus pauvres 1 et 2 (variable notée Q12), des quintiles moyens 3 et 4 (variable notée Q34) et le quintile le plus riche (Q5). Selon ce rapport « les trois variables de segmentation ont bien chacune une incidence significative sur les profils de scolarisation, les disparités allant bien sûr dans le sens anticipe : les pauvres sont en retrait par rapport aux riches ... » Ce qui signifie que la situation économique des parents influe sur la scolarisation des enfants.

Il semble avéré que les enfants défavorisés subissent un handicap durable par rapport aux autres enfants. Mayer (2002), indique par exemple : «Le revenu des parents est positivement en corrélation avec presque toutes les dimensions du bien-être de l'enfant, que les scientifiques sociaux évaluent, et ceci dans tous les pays pour lesquels nous disposons les données. Les enfants des parents riches sont plus en bonne santé, se comportent mieux, sont

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plus heureux et mieux éduqués dans leurs enfances...que ne le sont des enfants issus des familles pauvres.» Cependant, il n'est pas évident que les différences observées sont dues au revenu des parents en soi ou à d'autres facteurs corrélés au revenu (origine sociale etc.).

D'après Karine Martel et Guillaume Legault (2002), au moment où l'échec scolaire est régulièrement invoqué pour justifier une sélection plus stricte à l'entrée des filières et des niveaux d'études, « il n'est pas inutile de rappeler que la réussite scolaire et l'orientation des élèves sont déterminées par leur origine sociale » bien plus que par de prétendues «capacités». Selon eux l'origine sociale est un déterminant crucial de la réussite et de l'orientation scolaire. Ils affirment que plusieurs familles vivant sous le seuil de la pauvreté, ont pour préoccupation première la satisfaction des besoins fondamentaux comme celui de manger à sa faim et que cette pauvreté est le lot de plusieurs familles monoparentales. Les chefs de ces familles qui sont dans le majeur des cas des femmes, ne vivent souvent que grâce aux revenus provenant de l'aide sociale et possèdent peu de ressources et de soutien pour élever un ou plusieurs enfants.

Vissého ADJIWANOU (2000), dans son mémoire « Impact de la pauvreté sur la scolarisation et le travail des enfants de 6-14 ans au Togo » affirme que la détérioration des conditions de vie des ménages contraint les parents à privilégier la survie quotidienne des enfants sur leur bien-être futur, c'est-à-dire à utiliser la capacité productive de leurs enfants immédiatement sur le marché du travail. Il renchérie que dans la mesure où la gratuité de l'école n'est pas encore traduite dans les faits, l'investissement dans le capital humain ne sera qu'illusoire pour des ménages pauvres. Pour lui ces ménages rencontrent beaucoup de problèmes surtout d'ordre financier qui ne leur permettent pas de répondre aux besoins d'éducation de leurs enfants. De plus, la mise au travail des enfants constitue une source non négligeable de revenu de ces ménages. Cet état des choses oblige les parents pauvres à engager très tôt leurs enfants dans les activités génératrices de revenus.

Au Ghana, Maitra et Ray (2000), trouvent que si les enfants combinent à la fois le travail et l'école, ils contribuent en moyenne à environ 20% du revenu des ménages. Ce taux représente le tiers des revenus si les enfants sont envoyés uniquement sur le marché du travail. En s'appuyant sur les données de l'enquête nationale auprès des ménages en 1995 en Côte d'Ivoire, Diallo montre que le travail des enfants augmente et la scolarisation baisse au fur et

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à mesure que le niveau de vie du ménage baisse. La pauvreté ambiante des ménages se conjugue souvent avec certains aspects du sous développement des pays pauvres pour amplifier les tendances vers une sous scolarisation des enfants.

Le dossier d'actualité n° 63, IFé (ex INRP), juin 2011, portant sur les effets de l'éducation familiale sur la réussite scolaire montre que la famille est le « premier système social » par lequel le jeune enfant acquiert et développe des compétences cognitives et sociales. Les questions autour desquelles ce dossier s'est articulé sont : Existe-t-il une corrélation entre « réussite scolaire » d'un élève et le suivi parental ? Comment la recherche aborde-t-elle l'influence familiale sur les apprentissages et la socialisation des enfants ? Selon ce dossier, ce qu'il faut retenir de la littérature de recherches portant sur l'incidence de l'environnement familial sur la scolarisation de l'enfant et de l'adolescent est la multiplicité des éléments qui façonnent la trajectoire scolaire. L'un des principaux facteurs cités est le style éducatif de la famille. Entre contrôle coercitif et style permissif, il est difficile de définir un modèle type qui soit plus favorable à la réussite scolaire. Selon ce dossier, dans une approche qui se doit plurielle, il convient de prendre en compte le statut socio-économique de la famille qui est un atout ou un obstacle au développement cognitif de l'enfant. A cause du contexte socio-économique, les attentes des parents et leurs projets liés à la scolarité influent sur la motivation et le suivi parental. Cet engagement, variable selon l'âge, est facilité par un accompagnement bienveillant à la scolarité. C'est au travers d'activités éducatives ou culturelles dans l'environnement familial, avec l'appui financier des parents, voire de la fratrie, que se co-construit la socialisation scolaire.

Les recherches qui essaient d'analyser la multiplicité de facteurs déterminants pour la socialisation et la scolarisation s'interrogent sur l'impact du contexte socioculturel. Le déterminisme social est-il suffisant ou ne doit-on pas croiser cette variable avec d'autres données ? Certains chercheurs évoquent des interactions gènes/environnement socio-économique, notamment dans le cadre du développement cognitif du très jeune enfant. D'autres prennent appui sur quelques réussites ou échecs improbables, pour tenter d'expliquer a contrario des dysfonctionnements qui peuvent favoriser la réussite scolaire.

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L'ensemble des travaux, aussi incomplets soient-ils, montrent combien certaines familles doivent être soutenues dans leur prise de responsabilité éducative.

Il est donc clair au vu du parcours de la littérature qu'il existe un lien entre la "défavorisassions" et la réussite éducative. Cette revue de littérature confirme que le niveau socio-économique des parents influence significativement dans les deux sens négatif et positif les résultats scolaires des enfants.

La pauvreté est plus qu'un handicap économique, elle est aussi une véritable disqualification tant sur le plan social que sur celui du vécu quotidien.

Bien que la littérature soit assez riche, nous revenons sur cette situation-problème. Nous voulons faire ressortir les causes sociales du manque d'investissement des parents dans l'éducation des enfants, l'influence de ce manque d'investissement sur les résultats en SVT des élèves et proposer des solutions pour pallier ce problème.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera