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Rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.


par Salmane DIALLO
Université Jean Monnet de Saint-Etienne - Master 2 Recherche Formes et Outils de l’Enquête en Sciences Sociales 2019
  

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Section 3 : Dispositifs en faveur de l'art contemporain

Nous percevons par dispositifs en faveur de l'art contemporain, l'ensemble des stratégies et des actions mises en oeuvre par les politiques culturelles pour accompagner les artistes « contemporains » dans l'exercice de leur métier. Au-delà du décor des espaces publics, l'un des objectifs de ces dispositifs est de répondre à un besoin de soutien des artistes et de la création contemporaine.

On ne prétend pas analyser ou interpréter tous les dispositifs en faveur de l'art contemporain ; mais l'essentiel, c'est de mettre l'accent sur la commande publique, le 1% artistique, les aides et les mesures fiscales et juridiques. Il faut tout de même souligner que de nombreuses études existent sur ces différents points, mais notre objectif sera de leur donner un sens et montrer l'influence qu'ils ont eue dans l'émergence de l'art contemporain dans la région.

Sous-section 1 : La commande publique

Suivant un raisonnement d'ordre général, il faut préciser que la commande publique est une ancienne tradition française qui a connu une évolution réelle dans les années 80. Elle fait partie des initiatives non négligeables des politiques culturelles dans le domaine de l'art contemporain. Elle est caractérisée par une double facette : celle de soutenir financièrement les artistes et celle qui consiste à inscrire l'art contemporain dans les espaces publics. Cela est témoigné par la lettre d'information du ministère de la culture et de la communication dans son bimensuel n°42 : 3 février 1999, qui indique que la commande publique a pour objectif de « mettre à la disposition des artistes les moyens de réaliser des projets dont l'ampleur, l'originalité ou le caractère expérimental nécessitent un soutien de la part de la collectivité publique ; de contribuer à l'amélioration de la qualité esthétique des espaces publics et à l'émergence d'oeuvres importantes représentatives de l'art de notre temps ».

« Il y a eu dans les années 80 une opportunité pour les artistes qui étaient jeunes à l'époque mais moins jeunes aussi qui avaient été hein... je pense aux artistes de la figuration libre qui n'étaient pas du tout à une autre génération vraiment. Il y a eu un moment où ils ont été véritablement soutenus par différentes choses par exemple la commande publique qui est une initiative du ministère de la Culture, avec par exemple ça ne l'est pas uniquement le 1%, ce sont des aides très particulières qui sont orchestrées par le CNAP (Centre National des Arts Plastiques). Et je pourrais quand même sans nostalgie, quand même je trouve que c'est intéressant de revenir quand même à cette époque ».

La commande publique a contribué activement dans la construction d'une nouvelle conception de l'art contemporain. Elle a permis une forme de reconnaissance de l'art contemporain par sa présence dans l'espace public, notamment dans les lieux de transport publics (tamway, gares et autoroutes), les édifices publics et les jardins. Elle a aussi permis la diffusion de l'art contemporain à travers l'essor des métiers d'art dans les centres de formation.

Il y a plusieurs oeuvres réalisées grâce à la commande publique qui sont réparties sur tout le territoire national. Par exemple, « en 1991, le ministère de la Culture publiait le bilan de dix années de commandes publiques soit 468 oeuvres réalisées, par 440 artistes, pour un budget total de 168 millions de francs (MF) 69(*)». L'avantage, cette politique a été suivie par les collectivités locales à travers les politiques publiques.

Malgré les avantages de la commande publique, cette politique reste toutefois critiquée à un moment donné par certains artistes ou acteurs qui la qualifient de sélective. C'est-à-dire, ils accusent les commanditaires d'imposer des artistes déjà « riches » au détriment des artistes « pauvres » et d'imposer un courant artistique ou un secteur au détriment d'un autre. Cela se confirme par le témoignage d'un artiste en ces termes :

« Des dispositifs d'aide, ce qui est une des spécificités de la France, du ministère en charge de la Culture, qui n'est pas à dédaigner mais à revendiquer fortement. Très rapidement c'est un peu perverti par la façon de les attribuer, et dans le secteur dans lequel il les attribue, qui est à peu près toujours le même secteur de création alors qu'aujourd'hui, revendiquer, ce n'est pas mon opinion c'est un fait, la création est à 360°, c'est très large, et les dispositifs de radiation de la création ils sont décidés par le ministère, les fonctionnaires du ministère, et ils attribuent cette création, ces aides, uniquement à un profil d'artistes et de créatures qui est extrêmement étroit. »

* 69Teodoro Gilabert, La géographie de l'art contemporain en France, 2006, p. 155, <halshs-00008949>.

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