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Rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.


par Salmane DIALLO
Université Jean Monnet de Saint-Etienne - Master 2 Recherche Formes et Outils de l’Enquête en Sciences Sociales 2019
  

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ANNEXES

Annexe 1 : Grille d'analyse

Cette grille d'analyse est constituée pour répertorier les réalisations des politiques culturelles en faveur de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle prend en compte aussi les subventions obtenues grâce aux politiques culturelles. Il s'agit d'identifier les évènements artistiques qui ont participé à l'émergence de l'art contemporain dans la région et qui ont été organisés où soutenus par les politiques culturelles. Il s'agira ensuite d'identifier les lieux construits ou dédiés en faveur de l'art contemporain. Cette grille d'analyse va enfin nous permettre d'avoir une lecture claire sur l'impact des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.

Sujets

Noms

Lieux

Périodes

Spécialités

Obs.

1

Lieux d'expositions institutionnelles (musées)

 
 
 
 
 

2

Lieux d'enseignement

 
 
 
 
 

3

Centre d'arts contemporains

 
 
 
 
 

4

Centres de recherche

 
 
 
 
 

5

Frac/fonds régional d'art contemporain

 
 
 
 
 

6

Manifestation, biennale et festival

 
 
 
 
 

7

Les salons, foires et marchés

 
 
 
 
 

8

Les galeries

 
 
 
 
 

9

Les artothèques

 
 
 
 
 

Annexe 2 : Guide d'entretien

Ce guide d'entretien va compléter la grille d'analyse. L'objectif est de faire parler le « vivant » afin de faire des croisements entre les données collectées. Ce croisement va nous permettre d'infirmer ou de confirmer voire de clarifier les effets induits par les politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce guide va aussi nous permettre de rentrer en contact direct avec les professionnels de l'art contemporain, comme dit un proverbe « quand une chèvre est présente, nul ne peut bêler à sa place ». Ce sont les acteurs de l'art contemporain qui vont nous éclairer sur l'impact des politiques culturelles dans leur pratique.

Mots clés de l'entretien : lesFondsrégionauxd'artcontemporain, lacommandepublique, le 1% artistique, les aides à la recherche et la formation des artistes, les mesures fiscales et juridiques, les subventions, la mondialisation, les artistes ...

Nous avons choisi de ne pas publier ici les questions d'entretien. L'idéal, c'est d'instaurer une discussion libre avec les enquêtés sur des mots clés sans tenir compte des contraintes chronologiques des questions à poser.

Annexe 3 : Extraits d'entretiens 

Entretien N° 1

Enquêteur : Bonjour, je vous remercie de m'avoir accordé cet entretien. Je suis étudiant inscrit en master 2 Sociologie à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne ; actuellement, je prépare mon mémoire de recherche dont le thème porte sur le rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.Avant d'aborder la première question, je vais vous demander de vous présenter si ça vous parait nécessaire sinon on peut passer directement aux questions car l'entretien reste anonyme.

Enquêté : euh j'ai 50ans, je suis artiste plasticien, j'ai une formation de spécialisation de l'art contemporain.

Enquêteur : commentdéfiniriez-vous l'art contemporain ?

Enquêté : Déjà je parle d'un point de vue, en tant que producteur d'art mais aussi en tant que rédacteur de textes critiques, en tant qu'acteur dans une organisation professionnelle de militant dans une fédération et donc ce n'est évidemment pas un point de vue de naïf.

Je pense que dans votre intitulé le rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain, qui me semble un intitulé beaucoup trop vague. Pour reprendre, chacun des termes, le terme art contemporain, il y a plusieurs mythologies, plusieurs légendes autour de ce nom, il y a évidemment ce qui se passe avec la focalisation de paris jusqu'à New-York après la seconde guerre mondiale donc un foyer de tension et avec aussi euh...par exemple des marqueurs très forts comme euh...Rauschenberg à la biennale de Venise. C'est aussi le développement d'un marché qui différencie de l'art moderne, c'est aussi aux institutions qui vont s'emparer de cet intitulé qui n'est pas art moderne mais art contemporain.Je pense que c'est en soi déjà un foyer de recherche très grand, déjà on pourrait isoler ça.

Pour moi simplement l'art contemporain, c'est aussi le moment où le musée d'art moderne mystifié par le musée d'art moderneouvre en 29 n'est plus l'écrin adéquat pour des oeuvres. Ces oeuvres qui dans les années 50, 60 particulièrement vont sortir de la cimaise, formalise, modernise et vont sortir de l'atelier, sortir du musée, avec pratique, Happening, l'Agenda Arte, art conceptuel et ...là encore c'est beaucoup très vague.

Enquêteur : A partir de quelle période peut-on parler de l'émergence de l'art contemporain ?Pouvez-vous nous citer des dates précises qui ont marqué l'art contemporain ?

Enquêté :La périodisation, c'est l'affaire des historiens et les historiens d'art contemporain qui débattent quel est le baptême entre l'évènement, la mise à jour de ce terme qui existe bien avant les années 60, donc ça c'est pour moi, je pense que le terme art contemporain , ce que c'est vraiment les années 60, qui sont vraiment, euh il faut creuser là où il y a une certaine généralisation mais, il apparait dans les politiques culturelles en France pas dans les années 60 mais dans cette période des années 70 très complexe avec Pompidou, avec Giscard d'Estaing.Vraiment c'est le choix du ministère de la culture, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. C'est véritablement le maitre en exergue de cet art contemporain et de la reconnaître et de surtout de la placer sous la protection de l'Etat et ça peut être pour la première fois dans les politiques culturelles en France. Avec des mesures très fortes, déjà de doter le ministère de la culture, d'un budget extrêmement conséquent qui va s'appeler... ça c'est extrêmement intéressant, qui va avoir plusieurs appellations : ministère de la culture et de la communication ensuite il y a eu le bicentenaire, ça c'est aussi une chose en termes determinologie qui peut donner des indications. Alors cette date, des années 80, c'est aussi des décisions qui sont raccordées à ce ministère de la culture qui vont créer d'ailleurs une délégation, la DAP (la Délégation des Arts Plastiques) absolument dédiée à l'art contemporain. Avec des commandes, donc la création du CNAP (le Centre National des Arts Plastiques), la création, alors c'est très important puisqu'on est en France dans un pays Jacobin.Cette tentative à la fois de centraliser avec le CNAP, la DAP à Paris et de créer aussi dans les délégations régionales des affaires culturelles des services des arts plastiques avec des personnes dédiées s'est-il-dire des conseillers arts plastiques, des fonctionnaires du ministère de la culture qui vont dans les différentes régions, jusqu'au plus les 13 régions actuelles, il va y avoir des conseillers arts plastiques qui vont souvent dans les déserts culturels amener l'art contemporain un peu comme le bon grain. Et ils vont s'appuyer sur des expériences parfois d'association, ça a été le cas de euh... je ne sais pas un exemple à Lyon, il y avait une association d'artistes qui s'appelait, euh, dont j'ai oublié le nom. Et petit àpetit, il va y avoir ce phénomène d'institutionnalisation, d'encrage sur le territoire de cette forme d'art contemporain. La deuxième chose c'est que la création des Drac là il y a une littérature incroyable en plus, il y a des noms un peu plus complexes puisque les premiers Drac, c'est-à-dire doter chaque région autour d'une convention qui unissait les régions d'une part et l'Etat, d'une collection publique était un fond mobile d'une oeuvre qui devait circuler sur le territoire et souvent un fonds très important. Quelques années plus tard, il va y avoir les Drac des premières générations qui vont avoir déjà des réserves constituées et des premiers espaces d'expositions jusqu'à des Drac de trirème génération qui aujourd'hui ont des missions élargies, des missions un peu proches des centres d'arts. Je vois aussi, je reviens au Drac, les Drac ça va être aussi de considérer que sur les territoires, il y a des artistes contemporains qu'il faut aider par les différentes formes d'aide, il va y avoir des aides à la création une manière pour aider les artistes, il va y avoir aussi des mesures fiscales et juridiques incitatives pris pour la maison des artistes, il va y avoir aussi des subventions qui vont être dirigé vers les lieux d'art contemporain. Les premiers centres d'art en France notamment à en Rhône-Alpes datent certains d'avant l'arrivée de la gauche au pouvoir. Avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, il va y avoir la création de nombreux centres d'art qui vont être souvent sous forme associative avec l'implication d'acteurs locaux, d'artistes sur le territoire etc... donc il y a quand même énormément, euh donc je pense si vous vous focalisez par exemple une première coupe sur ce qui se passe dans ces années 80 avec cette naissance de la délégation des arts plastiques. Les politiques culturelles en France ne sont pas du tout les mêmes en Allemagne puisque l'Allemagne a par exemple de Lander, ce n'est pas du tout les mêmes en Angleterre puisqu'il y a une tradition de la philanthropie des arts. On est en France, on est dans la république des arts donc il y a cette espèce de retour d'Etat qui va spécifier.

Enquêteur : Pensez-vous que les nouvelles pratiques des artistes contemporains sont à l'origine de l'émergence de l'art contemporain ? Ne serait-ce pas plutôt les politiques culturelles qui sont à l'origine de cette émergence ? Quel est votre point de vue ?

Enquêté :Je n'ai pas de point de vue puisque ce que vous avez énoncé, il y a énormément de choses qui sont de différents registres, ce qui est sûr ce qu'on peut dire aujourd'hui on est plus du tout dans une situation de défrichage, on pourrait dire pionnière, d'amener euh... la France notamment la région Auvergne-Rhône-Alpes s'est dotée des structures d'art contemporain avec des biennales, avec la biennale de Lyon, la biennale de Saint-Etienne dans le design. C'est une histoire quand même extrêmement complexe. Qu'est-ce que dans cet intitulé, euh... quel est le mot clé ? La question du rôle, la question des politiques, la question des expériences, les significations des politiques culturelles. Cette question de l'émergence est intéressante et je vais revenir là-dessus elle apparait pas du tout dans les années 80, ce n'est pas un terme.

Enquêteur : Il n'était pas utilisé dans les années 80 ?

Enquêté : Non, c'est euh, il y a la mode.La mode ici on parle de créateurs émergents. On dit en fait souvent les personnes qui ont des formations assez complexes soit dans les écoles d'art territoriales ou nationales soit dans les facultés mais plutôt dans les écoles et en fait on peut dire que c'est la sortie de lieu de formation initiale et qui crée de créateurs qu'on dit émergents. Ce sont des modes qui ont 15 ans d'âge. La restauration intellectuelle, elle met de garantie. Donc voilà il faut savoir aussi que l'émergence en fait, je ne sais pas si le problème de l'émergence est-ce que l'émergence continue est-ce que les artistes de l'émergence de 90 ans ou je pense que le terme émergent n'est pas opératoire en terme intellectuelle.

Enquêteur : Pensez-vous que le dispositif 1% artistique a favorisé l'émergence de l'art contemporain ? Avez-vous bénéficié de ce dispositif ?

Enquêté : Le hasard fait que moi je suis depuis longtemps, dans les commissions de 1% c'est un sujet que je connais bien. Ce 1% est lié à un travail de la commande, la commande publique qui est née déjà par exemple dans la troisième République, la demande de décoration dans les salles de mairie.Il y a toute une tradition dont le front populaire en 37, le ministre Jean Jay travaille beaucoup sur ce qui convient un peu les artistes dans un moment de crise économique dans la décoration des bâtiments publics. Il y a la vision de la guerre en 51, il y a le projet de loi du 1% qui commence surtout avec le euh donc là il y a les études avec les livres qui référencent ça et le problème avec le 1% c'est que ça va devenir on pourrait dire enfin ça fait partie des choses qui existent avant cette coupure des années 80. Ce qui a quand même produit des artistes contemporains, c'est-à-dire qui travaillent actuellement et qui produisent et qui sont presque spécialisés dans le 1%.Malheureusement beaucoup de ces artistes, on essaie de..., le ministre a essayé de recoller faire le collectage de ces 1% qui sont parfois détruits.

Aujourd'hui ce dispositif, il est un peu en crise puisque la loi a été mal faite. Puisqu'il y a une loi mais il n'y a pas de pénalité pour les gens qui n'appliquent pas les 1%. Vous imaginez s'il y avait une pénalité, il aurait beaucoup plus de travail sauf que la menace c'est une sorte d'un art un peu standardisé bah c'est ça.

Enquêteur : Comment analysez-vous la place des subventions que les politiques culturelles accordent à l'art contemporain ?

Enquêté : Alors il y a différents types de subventions, le terme subvention est très vague. Ça peut être les subventions pour l'équipement pour créer un bâtiment, ça peut être le cas autour des années 97 avec le frac de Villeurbanne qui est vraiment une commande de subventiondédiée à une commande sur un bâtiment dédié avec un lieu d'exposition, avec les réserves, les bureaux et la documentation. Ça peut-être aussi des subventions de fonctionnement, ça peut-être aussi des subventions aux projets, déjà trois termes de subventions et puis ça peut être la subvention même si ce n'est pas ce terme, ça peut être une somme d'argent qui est réservée pour les fonctionnaires.Je parlais tout à l'heure des conseillers en arts plastiques dans toutes les Drac euh ça peut être euh voilà. De toute évidence, ces subventions ont joué un rôle non négligeable dans ce processus d'émergence de l'art contemporain.

Enquêteur : Quelle analyse faites-vous entre les différentes périodes de l'art contemporain en relation avec les politiques culturelles ? Précisément, quelle est la période où les politiques culturelles se sont beaucoup plus intéressées aux artistes ?

Enquêté : Alors si je euh, je ne sais pas si je comprends bien votre question mais je pense que c'est vrai que justement il y a eu dans les années 80 une opportunité pour les artistes qui étaient jeune à l'époque mais moins jeune aussi qui avaient été hein... je pense aux artistes de la Figuration libre ou à des artistes comme Arroyo, Gui, Aléchaine Ski qui n'étaient pas du tout à une autre génération vraiment. Il y a eu un moment où ils (les artistes en général) ont été véritablement soutenus par différentes choses par exemple la commande publique qui est une initiative du ministère de la culture, avec par exemple ça ne n'est pas uniquement le 1%.Ce sont des aides très particulières qui sont orchestrées par le CNAP (Centre National des Arts plastiques). Et je pourrais quand même sans nostalgie, quand même, je trouve que c'est intéressant de revenir quand même à cette époque. Aujourd'hui par exemple il y a une chose qu'il faut absolument prendre en compte : le privé.C'est le monde des entreprises, le monde de fonction qui vient en fait entrer dans ce jeu de politique culturel. Sinon on parle en général, François Pinaud après avoir était à Venise a rattaché la bourse du commerce à Paris au coeur de la rue du Louvre et crée une grande fondation d'arts privés, comme celle de Vitaux en Bois de Boulogne. Normalement on est en fait, il n'y en a pas de cloison étanche aujourd'hui entre le privé et le public.Ça c'est une des grandes caractéristiques, si on fait cette coupe en gardant cette coupe aujourd'hui.

Enquêteur : Des nombreuses polémiques apparaissent pendant les années 90 sur l'intervention de l'Etat dans le domaine de l'art contemporain, quel est votre point de vue sur ces controverses ?

Enquêté : Alors là j'ai un point de vue, il y a deux choses, alors en 91, il y a une crise qui est menée dans la Revue Esprit avec certains intellectuels qui s'appellent la crise de l'art contemporain, euh Jean-Philippe Dôme, Régis, euh il y a plusieurs personnes en fait. Ça c'est intéressant de revenir, pourquoi y a crisede confiance, on pourrait dire 10 ans avant dans les années 80, il y a des intellectuels qui sont un peu, on peut dire anti moderne, se mettent à conspirer l'art contemporain en disant que c'est un art euh notamment, il y a une tribune de gens Bordière en Libération qui parlent de la nullité de l'art contemporain. Donc ça c'est un moment aussi extrêmement intéressant à voir, il n'empêche qu'à cette époque les politiques culturelles si je reviens à votre sujet continue ah... il y a quand même un soutien mais il y a des formes de résistances assez récentes et nauséabondes. Il y a aussi en dehors de ces intellectuels d'autres groupes ou d'autres personnes qui encore aujourd'hui continuent à rentrer dans la brèche de l'art contemporain, je cite les gens qui sont liés au Front National.

Enquêteur : A votre avis, quels sont les effets induits par les écoles d'arts, particulièrement, les aides à la recherche et à la formation des artistes dans l'émergence de l'art contemporain ?

Enquêté : Alors ça c'est très intéressant, c'est de voir dans les écoles d'art en France, il y avait un retard extrêmement fort par rapport à d'autres pays, d'autres traditions ou à des foyers d'éducation. Le Black Mondain au collège aux Etats-Unis, la scène martin School à Londres etc. Il y a eu longtemps une sorte d'académisme dans les écoles d'art qui sont depuis complètement informées qui sont vraiment de foyers de création d'art contemporain.

Entretien N° 2

Enquêteur : Bonjourjevousremercie de m'avoir accordé cet entretien. Je suis étudiant inscrit en master 2 Sociologie à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne ; actuellement, je prépare mon mémoire de recherche dont le thème porte sur le rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en auvergne-Rhône-Alpes. Mais avec vous, je vais prendre le côté opposé de la chose. C'est-à-dire, voir quels autres facteurs explicatifs de l'émergence de l'art contemporain en dehors de seules politiques culturelles. Avant d'aborder la première question,je vais vous demander de vous présenter si ça vous parait nécessaire sinon on peut passer directement aux questions car l'entretien reste anonyme.

Enquêté : euh on pourra revenir après ...

Enquêteur : selon vous, en dehors des effets induits par les politiques culturelles, quels sont les facteurs qui pourraient expliquer l'émergence de l'art contemporain ?

Enquêté : euh...c'est tout un tas des choses. Maispeut-être dans un premier temps on peut interroger les expériences. Mon idée part d'une vieille lecture.Si je peux le dire de cette question du travail précaire, c'est au fond depuis les années 70 finalement les syndicalistes, les militants, les sociologues parlent du travail précaire. Et donc c'est une première catégorie du mot précaire. Il y a eu également, c'est aussi sur ce point que je m'encline plus particulièrement dans ma réflexion.La question précaire a été provoquée à la fois comme une condition d'une situation, comme une expérience de terme à vivre autour des années 80 et au début des années 80.Cette dimension a été suffisamment présent par les exploits d'artistes.Mais aux espoirs d'un certain nombre des courants comme par exemple l'autonomie disons des années 80 et puis à la fin des années 80 de manière passive, la question de la précarité fondamentalement, la pauvreté est apparue.Je crois aujourd'hui il faut réfléchir sur trois catégories euh, mais seulement penser à partir de catégorie de euh...c'est ce que j'ai essayé constamment de faire pour précisément, essayer de réfléchir sur le potentiel alternatif de ce qui était que l'expérience précaire finalement de ces vies précaires.

Enquêteur : Hormis les points que vous citez sur ces expériences, quels autres éléments sur lesquels on peut mettre l'accent ?

Enquêté : euh, c'est une suite logique mais c'est de prendre en compte justement cette idée de tension. La catégorie d'ambivalence, c'est-à-dire spécialement ces formes alternatives, ces formes de manière et de vivre autrement, de travailler autrement et bien elles sont dans une situation ambivalence. Il y a un certain nombre d'enjeu de droit, en termes de collectivité et de répétitive collective qui sont des points fondamentaux de sortir dans cette situation d'ambivalence sera justement les conditions telles que les ambivalences à travailler autrement que les formes précaires de vie à l'emploi.Alors donc la révolution précaire telles qu'elles essayaient de plus suivre ces expériences de travail et notamment ces travailleurs de la culture et des arts. C'est un certain nombre d'aspiration, se manifester du côté d'une certaine autonomie du travail, d'une certaine critique de la subordination. Et les tensions justement des contradictions que cela a imposé, alors premier élément au fond que la vie a été....On voit bien ces désirs là mais aussi d'intention au fond.C'est l'idée aussi que le travail ne soit pas seulement un moyen de spécialité évidement ça va de soit un projet d'artiste ; c'est un enjeu d'artiste de travailleur d'enjeu, que le travail ne soit une finalité mais un moyen, un moyen de vivre à l'occurrence. Pour donner un exemple simple ,une praticienne de formation extrêmement difficile,relativement compliqué, elle était à la fois à mi-temps par son temps,elle se concentrait par son activité d'artiste, ou de moment un certain nombre de ces oeuvres qui étaient remarquables et au fond ce qu'elle me disait à force de finalement dans ce rapport distancie à la question de la marchandise, au fond ce qu'elle avait du mal à euh...je crois qu'on reviendra là-dessus car c'est un enjeu important des traditions aujourd'hui il y a un certain nombre de travailleurs. L'autre élément s'est échappé de la subordination qui au fond on peut réinvestir des possibilités d'empire autonome.

C'est aussi la question de la pluriactivité et de la poly-active. Pratiquement tous les régimes de la culture, enfin beaucoup de régimes de la culture, il y a beaucoup qui sont du travail des artistes passifs qui sont fait par une certaine pluriactivité donc, c'est un moyen d'acquérir aussi d'expérience d'artiste mais ce qu'on voit longuement dans ces tensions que j'évoquais et dans ces formes de précarisation et la poli-activité, c'est-à-dire tous les gens qui, à la fois sont artistes mais qui peuvent vendre des chaussures. Par exemple un artiste qui était intérimaire, en fait, elle était hôtesse d'accueil intérimaire à certain moment ou autre forme à la fois entre la poli-activité.Un photographe qui était à la fois un photographe un artiste, un artiste photographe est puis en même temps un chef. Il faudra dire assez vague une forme de redistribution familiale de quelqu'un qui 40 ans mais qu'il essayait de vivre en terme matériel là euh en faisant des photographies, des peintures pour une galerie en lien avec le musée sur la toile. Donc, on a effectivement ces formes de tension et qui sont aussi évidement des formes euh de précarisation.

Dernière point extrêmement important et qui concerne les plasticiens, c'est un certain nombre de sociologues qui ont réussi sur le nombre de travail et la domestication du travail, c'est-à-dire de plus en plus c'était claire pour les fétichistes, je pense que c'est en rapport avec le cas d'autre formes dont le plasticien, c'est-à-dire les gens qui travaillent chez soi. Cette notion de travailler chez soi elle apparait comme une possibilité d'une autre économie de notre rapport à l'énergie, dont évidement la manière dans sa temporalité, la manière on s'autoorganise, la manière dont on peut aussi euh... finalement penser sa relation à sa propre consommation.

Enquêteur : On voit bien une nouvelle réorientation de l'activité artistique, est-ce un élément déclencheur ?

Enquêté : Disons, euh, ces nouvelles formes de vie, ces nouvelles quotidiennetés qui sortaient dans l'activité et bien ce qu'elle est effectivement inscrite dans une ambivalence qui pourrait être source de souffrance, effectivement des pauvretés même et je vais les citer.

- La première forme d'ambivalence justement celle qui concerne directement cette domestication du travail. Vous voyez apparaître aussi ces formes d'internement lié à cette domestication du travail par ce qu'on peut appeler une insolation c'est-à-dire l'idée que cela soit une sorte de micro entreprise et à travers ces formes de situation l'enfermement notamment je pense aux euh...on pourrait trouver encore une fois des exemples chez les plasticiens qui sont d'ailleurs dans des espaces extrêmement réduits qui devaient de ressources en suivant dans des conditions parfois pathogènes.

-Deuxième élément c'est tout ce que j'ai un peu évoqué tout à l'heure, c'est ce qui relève de la mise en disposition des formes d'insécurité c'est-à-dire que finalement lorsqu'on est dans ces formes d'indépendance à la fois on peut-être dépendant de la commande et à ce moment-là, il s'agit de manifester constamment la solidité de la commande (ce point est très important). Donc voilà c'est un élément de ces tensions mais aussi quelque chose qui a été évoqué c'est l'économie de la promesse, c'est-à-dire l'idée du gratuit faite au boulot, fais-moi un projet et puis on va voir si on vous prend et ... et on voit comme ça, comment un certain nombre de travailleurs sont à la fois des projets constamment ou sont constamment dans la gratuité pour rencontrer dans un marché interne pour pouvoir justement rentrer éventuellement dans une entreprise, dans une structure et au fond sont prisonniers finalement de cette relation à la promesse. Par exemple, il y avait un jeune graphiste qui avait fait pompier-apprenti dans lequel ils ont présenté comme gratuite en expliquant les actes à savoir que finalement on lui demandait un logo alors effectivement euh...on lui demandait qu'est-ce que se faire un logo, s'il peut le faire gratuitement et...on lui demandait un logo et finalement, il ne nous intéressait pas et le logo quelques mois après finalement utilisé par une entreprise. Donc c'est toute cette forme d'économie qui apparaisse à l'intérieure des modes de fonctionnement et également euh...cette dimension me semble importante.

- Le dernier point c'est la question des intensités. Justement au fond euh... ce que, si on sortait euh du domaine des arts et de la culture, ce qui se passe aujourd'hui dans le capitalisme c'est sa capacité à capter au fond des intensités de travail et si vous pensez par exemple à des jeunes gens dans le capitalisme du travail, dans le fond on voit que ce sont des indépendants qui nous font travailler et vont dans les formes d'activités ou l'enjeu de la réalisation, l'enjeu d'émotion apparait un élément fondamental et bien euh...cette émotion, ce désir de faire et bien peut-être parfois absorber par des organismes capitalistes, des structures capitalistes.

Donc c'est cette tension-là qui me semble importante et c'est une tradition qui me semble importante de pointer mais en même temps justement je euh... je pense qu'il faut effectivement aujourd'hui prendre en charge cette tension, ce désir d'affirmation d'une autre manière de travailler, ce désir également échapperà une certaine vénalité effectivement du travail, de ces oeuvres qui vont dans la tension qu'il y a aujourd'huimêmesi c'est relativement faible.

Enquêteur :Dans votre analyse, il y a la question de travailler ensemble, a-t-elle eu un effet dans l'émergence de l'art contemporain ?

Enquêté : Euh... l'un des enjeux fondamentaux, dans un premier temps, c'est la question du groupe. C'est la question... incitation de son expérience et cela ça pourrait être une politisation du travail euh ou tout simplement aussi dans les réseaux collectifs. Je crois qu'il y a quelque chose encore plus fondamentale, être concentré et travailler ensemble. C'est l'intensité dans sa propre condition. Au fond on voit bien comment les collectifs de travail, pas seulement les collectifs de représentation ou une collective de lutte au fond sont aussi de réflectivité. Je pense qu'il faut prendre au sérieux même s'il y a une ambiguïté que cela, il faut prendre au sérieux les pouvoirs qui émergent dans les politiques qui émergent.

L'autre élément c'est la question des coopératifs, des formes coopératives qui émergent. Mais en tout cas il y en a qui ont émergé, je pense à la coopérative. Donc cette forme d'organisation me semble intéressante. Donc voilà la question, euh...je ne parle pas parce que je ne peux pas en parler dans une certaine mesure, je ne parle pas de professionnels scientifiques en tel mais il va de soi et je trouve en tout cas ce qui a été suffisamment quelque chose de très important.La question de la représentation est un enjeu fondamental, la représentation au sens sur des nouvelles formes de syndicalisme.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand