WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.


par Dado Fabrice DEGBEDJI
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Master en Economie Industrielle 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION

Le progrès de la technologie a ouvert de nouvelles perspectives économiques, donnant à cet effet naissance à de nouveaux produits, services, et méthodes de travail (Madjid, 2013). Aujourd'hui étant dans une ère nouvelle de gestion des affaires, les opérateurs de téléphonie mobile, les institutions bancaires et financières ont compris que la pérennité et la survie de leurs activités, repose sur la maitrise et l'adaptation des technologies de l'information et de la communication (TIC). En effet, les TIC ont révolutionné les modèles économiques classiques, ce qui a obligé, le secteur financier entre autres, à subir des changements structurels dans la gestion de ses activités. La digitalisation gagne fortement le secteur des services financiers. Les cas concrets d'application se multiplient : paiements mobiles, sans contact ou instantanés ; les services d'épargne et de crédit, agrégation de l'information relative aux comptes bancaires, etc. Ainsi, les TIC, plus précisément l'industrie mobile, jouent désormais un rôle de premier plan dans le développement économique. En contribuant à l'émergence et la diffusion de l'innovation dans le commerce, l'agriculture, les services financiers, ou le transport, et à la modernisation des administrations publiques, notamment fiscales, la digitalisation de l'économie est en passe de révolutionner les échanges économiques et de stimuler la croissance, l'emploi, la réduction de la pauvreté, l'inclusion sociale et financière (Banque Mondiale, 2016 ; Hjort et Poulsen, 2016 ; Andrianaivo et Kpodar, 2011 ; Cariolle et al., 2007).

Depuis ces débuts, la finance mobile n'a cessé d'évoluer et de s'adapter aux modes et aux changements socioculturels. Née avec la grande consommation, des démarches et des méthodes ne cessent d'être formulées pour démocratiser et professionnaliser cette nouvelles technologies en finance, d'où l'apparition d'une vision moderne des institutions financières et bancaires (Madjid, 2013). Cette dernière n'est plus au centre de son environnement, mais elle est plutôt tournée vers un marché sur lequel agissent directement les concurrents, les clients et tout autre acteur. Ainsi, la notion de marché va profondément modifier le fonctionnement des sociétés qui ont désormais comme seul et unique objectif, le client et la satisfaction de celui-ci.

Cependant, Gervais (2009) affirme que le secteur bancaire a su imprimer une certaine dynamique grâce à une meilleure définition des procédés en vigueur et une meilleure structuration du système en général. Sa préoccupation majeure est : comment l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) apporte une réponse supplémentaire au problème de la saturation des canaux naturels de distribution de services bancaires?

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 2

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

La croissance accélérée de la demande de services financiers et bancaires fera que les banques des pays en développement devront faire face au problème épineux de la saturation des canaux traditionnels de distribution de services financiers et bancaires, c'est ainsi qu'elles doivent donc se préparer aux nouvelles donnés qui se dessinent de façon à être plus compétitive et ainsi, la définition d'un cadre financier de plus en plus technologique et innovateur leur permettra de répondre aux exigences actuelles et futures du marché (Madjid, 2013).

En revanche, plusieurs auteurs dans la littérature ont défini la technologie financière. Selon Kannya (2018), la technologie financière est une application technologique en finance. Abondant dans le même sens, Wilson (2017) trouve que, la technologie financière est une entreprise qui utilise principalement la technologie pour générer des revenus en fournissant des services financiers aux clients. Pour Kominfo (2017), la technologie financière est un phénomène de fusion qui se produit entre une technologie aux caractéristiques financières qui modifient le modèle économique et l'affaiblissement des barrières à l'entrée.

Par ailleurs, prenant conscience de l'effet des services financiers fournis par le biais de la technologie sur les économies, Guerineau et Jacolin (2014) notent que les pays qui disposent de systèmes financiers suffisamment développés, par exemple en Asie du Sud-Est, bénéficient d'une croissance de long terme plus élevée que les pays où la profondeur financière est plus faible en particulier ceux situés en Afrique Subsaharienne. De même, la Banque de France (2014) souligne que l'accès aux services financiers permet aux populations à faible revenu de lisser leur contrainte budgétaire et leur consommation, évitant ainsi de tomber dans des « trappes à pauvreté » à la suite d'un choc exogène. Plusieurs facteurs sont à l'origine du sous-développement du secteur financier (Nkouka, 2019). A cet effet, Beck et Cull (2014) ont noté quatre facteurs spécifiques qui ont freiné le développement bancaire en Afrique par rapport aux autres régions en développement. Premièrement, la taille restreinte de nombreuses économies ne permet pas aux prestataires de services financiers de tirer parti des économies d'échelle. Deuxièmement, un grand nombre d'agents économiques opèrent dans le secteur informel et ne disposent pas des documents officiels requis pour les transactions financières. Troisièmement, la volatilité à la fois au niveau individuel, liée aux fluctuations des flux de revenus d'un grand nombre de micro entreprises et de foyers, et au niveau global, liée à la dépendance de nombreuses économies africaines vis-à-vis des exportations de produits de base, augmente encore les coûts et les risques pour les prestataires de services financiers. Enfin, quatrièmement, les problèmes de gouvernance continuent d'affaiblir de nombreuses institutions financières

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 3

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

privées et publiques. Ainsi, le développement rapide du secteur de l'informel en particulier les services financiers fournis par les opérateurs mobiles constitue-t-il une opportunité pour les exclus d'accéder aux services financiers formels ?

L'inclusion financière est devenue depuis le début des années 2000, l'un des piliers de l'agenda international pour le développent (Nkouka, 2019). Le sujet est aujourd'hui au centre des préoccupations des Banques centrales à qui il incombe d'une part, de contribuer à la mise en place des règles, mécanismes et outils appropriés en vue d'améliorer l'accès aux services financiers et d'autre part, à la création d'un environnement sain et propice au développement du secteur financier. Pour tenir compte de ce défi majeur, le Conseil des Ministres de l'UEMOA a adopté le document-cadre de politique et de stratégie régionale d'inclusion financière visant à promouvoir le renforcement de l'accès des populations aux services financiers dans l'Union.

Toutefois, malgré ce mouvement mondial en faveur de l'inclusion financière responsable, d'importantes divergences persistent dans la diversité, la qualité et l'utilisation des services financiers disponibles sur le marché (Klapper, 2015). Les personnes pauvres et à faibles revenus, en particulier les femmes, les jeunes et les habitants des zones rurales, sont les plus exclus et dépendent de mécanismes informels moins faibles et souvent plus coûteux pour gérer les besoins financiers. On se pose la question aujourd'hui de savoir si les services financiers mobiles ne permettent pas une inclusion financière responsable garantissant la croissance des dépôts bancaires. C'est dans cette perspective que la présente étude est initiée dont le thème est intitulé : « Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA ». Cette étude se propose d'analyser l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.

Notre étude utilise une estimation en données de panel sur les (08) Etat membres de l'UEMOA, notamment le Bénin, le Burkina, la Cote d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo sur la période allant de 2010 à 2018.

La présente étude est structurée en deux (02) chapitres. Le premier chapitre est consacré au cadre théorique et méthodologique de l'étude. Quant au dernier chapitre, il porte sur l'analyse empirique des résultats de l'étude ainsi qu'à la formulation des suggestions.

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984