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Prévention des accidents domestiques par ingestion chez le jeune enfant


par Ariane Roudet
IFPS Université Grenoble-Alpes - Infirmière puéricultrice (IPDE) 2021
  

Disponible en mode multipage

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    MÉMOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES INFIRMIÈRES EN
    PUÉRICULTURE

    Prévention des accidents domestiques par ingestion chez les
    enfants de 6 mois à 4 ans

    La puéricultrice de PMI au coeur de la prévention auprès des parents

    Ariane ROUDET

    Sous la direction de Madame CLAPPIER Michèle

    Institut de Formation de Puéricultrices

    CHU de Grenoble Alpes
    Promotion 2020/2021

    REMERCIEMENTS

    Ma première pensée va à Mme Clappier Michèle, ma guidante de mémoire, qui m'a soutenue et conseillée tout au long de la conception de ce projet. Elle a su se rendre disponible et encourageante par ses conseils justes et avisés.

    Ma reconnaissance va également aux professionnels de l'hôpital couple enfant, co-organisateurs de la journée de prévention MIN pour leur soutien et leur confiance. Pour cela, je tiens à remercier tout particulièrement la pédiatre Dr Michard-Lenoir, la puéricultrice Mme Bemolle-Bene et l'auxiliaire de puériculture Mme Rey.

    Je tiens à remercier Mme Roux, puéricultrice référente technique du département de l'Isère, pour son avis éclairé et son aide précieuse. J'adresse également mes plus sincères remerciements à une autre puéricultrice de PMI, Mme Morison, qui m'a beaucoup appris et me fait l'honneur d'être co-jury pour ma soutenance de mémoire.

    J'adresse mes remerciements à toutes les infirmières puéricultrices de PMI m'ayant accordé du temps pour un entretien, et aux parents ayant répondu à mon questionnaire. Cette reconnaissance va également à toutes les personnes ayant concouru de près ou de loin à l'élaboration de ce travail et à l'aboutissement d'une belle année de formation.

    J'aimerais enfin adresser toute ma gratitude à ma famille et mes amis, pour leur soutien indéfectible, sans qui rien de tout cela n'aurait été possible.

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION 1

    CADRE THEORIQUE 3

    CADRE EMPIRIQUE 19

    PROJET PROFESSIONNEL 34

    CONCLUSION 40

    BIBLIOGRAPHIE 1

    ANNEXE I. Tableau de synthese des etapes du developpement de l'enfant de 6 mois a 4 ans

    I

    ANNEXE II. Liste non exhaustive des objets et produits frequemment mis en cause lors

    d'ingestions accidentelles II

    ANNEXE III. Questionnaire a destination des parents IV

    ANNEXE IV. Resultats des questionnaires VI

    ANNEXE V. Guide d'entretien X

    ANNEXE VI. Retranscription des entretiens XI

    ANNEXE VII. Grille d'analyse des entretiens XXIV

    ANNEXE VIII. Depliant « ingestions accidentelles au domicile » XXVIII

    ANNEXE IX. Pour aller plus loin XXIX

    ANNEXE X. Questionnaire de satisfaction XXX

    ANNEXE XI. Grille d'evaluation XXXI

    GLOSSAIRE

    Ac-VC : Accident de la Vie Courante

    AFNOR : Association Française de Normalisation

    ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament

    AP : Auxiliaire de Puériculture

    ASE : Aide Sociale à l'Enfance

    BEH : Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire

    B4 : Bilan de santé des enfants de 3-4 ans en école maternelle

    CAT : Conduite À Tenir

    CHU : Centre Hospitalier Universitaire

    CIDE : Convention Internationale des Droits de l'Enfant

    CREFE : Centre Ressource Enfance Famille École

    CSC : Commission de Sécurité des Consommateurs

    EJE : Éducateur de Jeunes Enfants

    EPAC : Enquête Permanente sur les Accidents de la vie Courante

    FALC : Facile à Lire et à Comprendre

    HAS : Haute Autorité de Santé

    HCE : Hôpital Couple Enfant

    INPES : Institut National de Prévention et d'Éducation pour la Santé

    INVS : Institut de Veille Sanitaire

    IPDE : Infirmière Puéricultrice Diplômée d'État

    LAEP : Lieu d'Accueil Enfant Parent

    MAD : Mise À Disposition

    MIN : Mort Inattendue du Nourrisson

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    ONU : Organisation des Nations Unies

    PEC : Prise En Charge

    PMI : Protection Maternelle et Infantile

    PSC1 : Prévention et Secours Civiques de niveau 1

    RAM : Relais Assistants Maternels

    SAMU : Service d'Aide Médicale Urgente

    SLS : Service Local de Solidarité

    VAD : Visite À Domicile

    1

    INTRODUCTION

    Les accidents de la vie courante (Ac-VC) sont à l'origine chaque année de cinq millions de passages aux urgences et vingt mille décès. N'épargnant aucune tranche d'âge ou catégorie sociale, ces accidents sont un problème majeur de santé publique.

    L'émergence d'un nouveau coronavirus, à l'origine de la pandémie du Covid-19, a marqué l'année 2020, de par les inquiétudes liées à la maladie et l'instauration d'un dispositif de confinement sur l'ensemble du territoire français.

    Ainsi, les mesures prises par le gouvernement ont imposé la fermeture des lieux publics, des crèches, des établissements d'enseignement scolaire et restreint les déplacements hors du domicile entre le 17 mars et le 11 mai 2020.

    En lisant deux articles de la revue « Parents », j'ai été interpellée par l'augmentation majeure de cas graves d'accidents domestiques, notamment chez le jeune enfant, lors de cette période de confinement. (1) (2)

    Je me suis alors intéressée aux données relatives aux accidents de la vie courante : celles du bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) en période de confinement et celles de l'enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC).

    Selon le BEH, la hausse de traumatismes non intentionnels chez les enfants s'est observée par : « Une augmentation des passages aux urgences pour les enfants de moins de deux ans pour ingestion de corps étrangers (+54%, 28 en 2019 vs 43 en 2020), [...] ingestion ou intoxications de produits chimiques (+16%, 12 en 2019 vs 14 en 2020), et chez les 2-4 ans une stabilité pour ingestion de corps étrangers (+2%, 105 en 2019 vs 107 en 2020) ». (3)

    Mais, même en dehors de cette période de confinement, et malgré les nombreuses stratégies de prévention, les accidents domestiques touchent chaque année plusieurs milliers d'enfants. Depuis plus d'une décennie, le nombre de victimes stagne à un seuil encore trop élevé pour être satisfaisant. En 2017, l'EPAC, basant ses statistiques sur les données d'onze hôpitaux français, estimait que sur 122 000 passages aux urgences pour accident domestique, 15% des victimes étaient des enfants âgés de 0 à 4 ans. (4)

    Les études menées, notamment celle sur cette période de confinement, révèlent un véritable problème : l'ingestion accidentelle d'un corps étranger ou d'un produit chimique chez le jeune enfant. J'ai donc choisi de privilégier ce sujet pour la suite de mes investigations. Plusieurs questionnements se sont alors posés :

    - Quelles sont les séquelles de l'ingestion d'un corps étranger par un enfant ?

    - Le mode de garde de l'enfant impacte-t-il la fréquence de survenue d'un accident par

    ingestion ?

    - Quelles formations les professionnels de la petite enfance reçoivent-ils ?

    - Comment l'infirmière puéricultrice maintient-elle ses acquis ?

    - La nature des corps étrangers ingérés a-t-elle évolué ces dernières décennies ?

    - Comment accompagner les parents et l'entourage dans la prévention des accidents

    liés à l'ingestion de corps étrangers ?

    Nous choisissons d'orienter ce travail sur l'infirmière puéricultrice1 exerçant en Protection Maternelle et Infantile (PMI), ce lieu semblant le plus propice pour ce type de prévention. En effet en prénatal ou à la maternité, les parents reçoivent une multitude d'informations, il paraît donc peu pertinent de les surcharger et de les inquiéter en effectuant à ce moment-là

    une campagne de prévention sur les accidents domestiques.
    Les parents des enfants de 6 mois à 4 ans sont ciblés pour cette enquête. La prévention étant

    1 Ce métier étant à large dominante féminine, nous emploierons le mot puéricultrice. Par puéricultrice, comprendre aussi puériculteur.

    2

    compliquée auprès de ces jeunes enfants, il convient de s'intéresser d'autant plus à leur protection, en passant donc par la sensibilisation de leurs parents.

    Plusieurs notions seront abordées dans le cadre théorique : l'infirmière puéricultrice, la PMI, le développement de l'enfant ainsi que la cellule familiale avec les concepts de parentalité et d'oralité puis ceux de l'accident et de la prévention.

    Nous en venons donc à notre problématique de recherche :

    à En quoi le professionnalisme de la puéricultrice de PMI peut-il avoir un retentissement sur la diminution de survenue des ingestions accidentelles par les enfants de 6 mois à 4 ans ?

    L'hypothèse est la suivante : En proposant une prévention individualisée et personnalisée auprès des parents, les actions de la puéricultrice de PMI les responsabilisent, renforcent leurs compétences parentales et permettent ainsi de réduire la survenue et la potentielle gravité d'ingestions accidentelles.

    Afin d'affirmer ou d'infirmer cette hypothèse, nous allons dans un premier temps effectuer diverses recherches théoriques. Dans un second temps nous réaliserons une enquête de terrain. Tout d'abord auprès de parents afin de mieux percevoir leurs connaissances, besoins et attentes en matière de prévention ; puis auprès de puéricultrices afin d'enrichir notre réflexion par leur partage d'expérience.

    Enfin, nous établirons un projet professionnel, basé sur les données recueillies, afin de le rendre le plus pertinent possible.

    3

    CADRE THEORIQUE

    CADRE CONTEXTUEL

    I. L'infirmière puéricultrice en PMI

    1. Cadre législatif

    Une puéricultrice est une infirmière diplômée d'État, ayant suivi une année de formation supplémentaire pour se spécialiser aux soins et activités en faveur des enfants de leur naissance à leur majorité.

    La fonction d'infirmière puéricultrice est relativement récente puisque la création du diplôme d'État date de 1947. La formation de professionnels de santé, spécialisés dans la petite enfance, a été mise en place autrefois pour faire face au taux important de mortalité et de morbidité infantile. Auparavant, ce rôle était déjà exercé mais aucun texte ne le légiférait.

    L'exercice de la puéricultrice est régi par le même cadre législatif que celui de l'infirmière en soins généraux. Seul un article du Code de la Santé Publique lui est dédié. L'Article R4311-13 du 29 juillet 2004 du Code de la Santé Publique, relatif aux actes et à l'exercice de la profession d'infirmière, détaille les actes devant être dispensés prioritairement, par une puéricultrice ou son étudiant :

    « 1° Suivi de l'enfant dans son développement et dans son milieu de vie

    2° Surveillance du régime alimentaire du nourrisson

    3° Prévention et dépistage précoce des inadaptations et des handicaps

    4° Soins du nouveau-né en réanimation

    5° Installation, surveillance et sortie du nouveau-né placé en incubateur ou sous photothérapie. » (5)

    Selon le professeur Lelong, qui a initié et développé de nombreuses idées concernant la profession : « La puéricultrice est partout où il y a des enfants, qu'ils soient malades, convalescents ou sains. » (6)

    De multiples missions lui sont attribuées, et diffèrent selon les lieux d'exercices.

    Ce travail se centre sur le rôle de la puéricultrice exerçant en Protection Maternelle et Infantile (PMI).

    2. Histoire de la PMI

    À la fin de la seconde guerre mondiale, la logique politique française prônait l'égalité et l'accessibilité aux soins pour tous. Dans ce contexte d'après-guerre, l'ordonnance du 2 novembre 1945 donna naissance à la Sécurité Sociale et à la Protection Maternelle et Infantile afin de répondre aux besoins sanitaires de la population. La PMI était notamment chargée de la protection de la santé des mères et de leurs enfants afin de favoriser la natalité.

    Depuis, ce service de santé est resté public, placé sous la responsabilité du président du conseil départemental. De nombreuses activités ont vu le jour, mais toutes restent centrées sur la protection des enfants de moins de six ans et l'aide proposée à leur famille.

    Pour assurer ces services, plusieurs professionnels de santé collaborent : médecins, maïeuticiens, puéricultrices, assistantes sociales et psychologues. Il est également possible de rencontrer des éducateurs, des auxiliaires de puériculture, des conseillers conjugaux...

    Le souhait d'une véritable complémentarité existe entre la PMI et les autres établissements de santé (médicaux, sociaux, médico-sociaux...). (7)

    Souhaitant mettre en avant le rôle de la puéricultrice de PMI dans la sensibilisation des parents aux accidents domestiques des enfants en bas âge ; nous allons étudier plus précisément les missions de la PMI et le rôle de la puéricultrice dans cet établissement.

    3. 4

    Rôle de la puéricultrice en PMI

    Les infirmières puéricultrices diplômées d'État (IPDE) sont les professionnelles de santé les plus représentées en PMI. Le décret du 6 août 1992, relatif à la protection maternelle et infantile, prévoit une puéricultrice pour deux cent cinquante enfants nés vivants, de parents résidants dans le département. (8) Malgré les nombreuses évolutions sociétales, ce quota n'a pas été révisé depuis la publication du texte.

    La puéricultrice joue un rôle majeur dans le suivi des familles, le soutien à la parentalité, et la prévention. Dans un climat de bienveillance, elle cherche à établir une relation de confiance avec les parents. Elle apprécie ainsi la relation parent-enfant, répond aux interrogations, conseille.

    Elle oeuvre donc en premier lieu auprès des parents, dans un simple but : leur permettre de répondre aux besoins de leur enfant, tout en assurant sa sécurité. L'accompagnement individualisé permet un échange entre les parents et la professionnelle de santé qui peut ainsi les rassurer sur leurs compétences. Comme l'exprimait Donald Winnicott : « Pour tirer le meilleur parti des parents, nous devons leur laisser l'entière responsabilité de ce qui les regarde vraiment : l'éducation de leurs propres enfants. » (9) L'objectif visé est donc leur autonomisation. La puéricultrice peut également proposer des visites à domicile et entrer dans l'intimité même de la famille.

    Elle intervient aussi auprès des assistants maternels lors de visites ou d'entretiens relatifs aux agréments, puis participe aux bilans de santé dans les écoles maternelles.

    La coordination entre les puéricultrices hospitalières et celles de PMI favorise l'accompagnement des parents et des familles en difficultés. (7)

    La multiplicité des champs d'actions de la puéricultrice de PMI, lui permet de toucher une population en contact régulier avec les jeunes enfants, voire les enfants eux-mêmes. Au-delà des soins effectués, elle sait allier les dimensions éducatives et préventives dans son travail. Dans le cadre d'accidents domestiques, elle peut agir autant en amont du problème que suite à sa survenue. C'est pourquoi il nous semble pertinent d'étudier la prévention dispensée par la puéricultrice en PMI.

    4. Situation en Isère

    L'implantation des centres de PMI diffère selon les départements. Plus de cinq mille centres sont ouverts au niveau national. Le département de l'Isère en compte cinquante-deux.

    Selon des données de 2017, en Isère, on dénombre plus de quatre-vingt-quatorze mille enfants de moins de six ans, soit 7.5% de la population. Vingt mille de ces enfants vivent dans une famille à bas revenus, dont les ressources mensuelles sont donc inférieures à 1052€. (11)

    II. La cellule familiale

    1. L'enfant

    a) Son développement

    Il convient à présent de s'intéresser au développement de l'enfant afin de mieux saisir les risques d'accidents encourus selon l'âge. Un tableau synthétisant les étapes du développement de l'enfant de six mois à quatre ans est disponible en annexe (cf. Annexe I). Les informations sont données à titre indicatif ; il s'agit d'âges statistiques, permettant d'avoir des repères quant aux capacités de l'enfant. Il est tout à fait possible qu'un enfant ne se conforme pas parfaitement à ces données. Quoi qu'il en soit, la vigilance des parents, de l'entourage et des professionnels de santé est de mise tout au long de la vie de l'enfant.

    5

    Dès six mois un enfant est en capacité de se mouvoir en rampant. À neuf mois il se déplace seul à quatre pattes et acquiert l'usage de la pince supérieure. Cette évolution signe le début des premières explorations à risques. L'enfant peut alors se rendre dans les différentes pièces du domicile, attraper des objets et les porter à sa bouche.

    Aux environs d'un an, ses possibilités sont élargies avec l'acquisition de la marche et l'affinage de sa pince supérieure.

    En parallèle de son développement moteur, l'enfant se développe psychologiquement. Ainsi, de la naissance à ses dix-huit mois, il vit ses premières pulsions en découvrant le plaisir oral. La sensation de bien-être que lui procure la succion ou l'ingestion l'incite à porter à sa bouche de petits objets.

    Pour autant, dès un an, l'enfant est en capacité de comprendre le « Non », s'il est dit avec douceur mais fermeté, et accompagné d'une explication simple.

    L'évolution du jeune enfant se traduit également, dès dix-huit mois par une quête perpétuelle d'autonomie. Affirmant sa personnalité, il s'expose de plus en plus aux risques sans en avoir conscience. Mais, dès sa troisième année de vie, survient l'âge des questions ; à cette période, toutes les occasions sont bonnes à saisir pour éduquer l'enfant et lui inculquer les règles de sécurité. Il est en mesure de comprendre les risques et les consignes associées. L'entourage a alors un rôle majeur à jouer : apprendre à l'enfant à déceler une situation dangereuse.

    Passé trois ans, les accidents de la vie courante surviennent plutôt à l'extérieur du domicile et la fréquence d'accidents par ingestion diminue ; c'est pourquoi notre travail s'oriente sur la population des enfants de 6 mois à 4 ans.

    Les notions de danger et de mort sont abstraites pour un enfant et l'acquisition d'un savoir est imprévisible en matière de délai. Malgré les mises en garde des parents, les enfants restent inconscients du danger potentiel à saisir les objets à leur portée. De même, ils n'ont pas conscience du risque présenté par les produits toxiques ou l'armoire à

    pharmacie car l'enfant apprend aussi par mimétisme en agissant comme ses parents.

    Un moment d'inattention de la personne qui s'occupe de l'enfant, suffit à la survenue d'un accident, d'une gravité plus ou moins importante. (7)

    Considéré comme une personne vulnérable, et dont le devenir et le développement sont cruciaux pour l'avenir de la société, l'enfant s'est vu accorder des droits.

    b) Ses droits

    En 1989 est née la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE). Ce texte a été le plus ratifié de l'histoire avec, à ce jour, cent quatre-vingt-quinze pays signataires, et seulement deux absents : la Somalie et les États-Unis. Il a été appliqué en France dès le 6 septembre 1990.

    Suite à la naissance de ce traité, l'enfant s'est vu attribuer des droits. L'État doit alors les garantir, sans distinction et répondre de ses engagements auprès de l'ONU. L'article 24 de la convention exige notamment auprès des états de « faire en sorte que tous les groupes de la sociétéì, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé [...] l'hygiène et la salubritéì de l'environnement et la prévention des accidents, et bénéficient d'une aide leur permettant de mettre à profit cette information. » (12)

    L'ensemble des enfants a donc le droit à un environnement sûr, et à être protégé contre les violences et les traumatismes.

    Mais, l'enfant n'étant pas en capacité de faire valoir ses droits, la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, rappelle que la responsabilité d'élever et d'assurer la protection d'un enfant, incombe aux parents.

    6

    2. Les parents

    a) Droits et devoirs

    À la naissance d'un enfant, les parents se voient attribuer des droits et des devoirs. Une fois la filiation établie, la loi confère aux parents l'autorité parentale.

    Elle est définie dans l'article 371-1 du Code Civil comme « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. » (13)

    L'article 27-2 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant précise : « C'est aux parents ou autres personnes ayant la charge de l'enfant qu'incombe au premier chef la responsabilitéì d'assurer, dans les limites de leurs possibilités et de leurs moyens financiers, les conditions de vie nécessaires au développement de l'enfant. » (12)

    Ces devoirs sont donc les mêmes quelles que soient les conditions de vie qu'ont à offrir les parents.

    La famille d'aujourd'hui a de multiples visages : monoparentale, homoparentale, séparée, recomposée. Pour faire face à ces nouvelles formes familiales, la loi s'est adaptée afin de permettre une meilleure coparentalité, notamment en cas de famille recomposée. Il est désormais possible d'établir une autorité partagée, pour répondre aux besoins éducatifs de l'enfant, avec le nouveau conjoint du père et/ou de la mère. Les beaux-parents jouissent ainsi d'un statut juridique au sein de la famille recomposée, sans pour autant remplacer l'un des parents.

    Dans le cas des familles homoparentales, de longues démarches sont nécessaires afin d'adopter l'enfant et de pouvoir jouir de l'autorité parentale.

    Quoi qu'il en soit, un adulte se doit de toujours veiller à la sécurité d'un enfant. Mais la conception du danger étant subjective, les attitudes éducatives diffèrent elles aussi selon les parents.

    b) Modèle éducatif

    Afin de comprendre les possibles causes d'accidents domestiques, il convient de s'intéresser aux comportements des parents. Sont-ils potentiellement à risque ? Quels rapports les parents ont-ils avec les accidents domestiques ?

    Selon une étude réalisée pour « Assurance prévention » :

    - 82% des parents connaissent les numéros d'urgence 15 et 18 et leur correspondance. - Plus de la moitié des adultes interrogés ignore l'existence de centres antipoison et du numéro d'appel dédié aux intoxications.

    - 11% déclarent avoir déjà transvasé des produits toxiques dans un contenant alimentaire, en ayant conscience de la dangerosité mais agissant ainsi par facilité. (14)

    Plusieurs modèles éducatifs existent. Il se peut qu'au sein d'un même couple, d'une même famille, les parents adoptent une attitude différente auprès de leur enfant.

    Sans incriminer un profil parental plus qu'un autre, il convient de s'intéresser aux répercussions des conceptions éducatives sur la sécurité de l'enfant.

    7

    Tableau 1. Attitude des parents envers leurs enfants et impacts éventuels sur la sécurité

    Source : Colson S. et al. Le guide de la puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux : Elsevier-Masson, 2016. (7)

    Le profil de parents aménageurs semble particulièrement adapté à la sécurisation des enfants en bas âge puisqu'il met en oeuvre des actions préventives, tout en cherchant à responsabiliser l'enfant dès son plus jeune âge.

    Pour les profils surprotecteurs et éducatifs, est constatée une réelle intention de protéger l'enfant. Les méthodes employées peuvent cependant être ajustées.

    La puéricultrice se doit de reconnaître les différents modèles éducatifs et d'adapter ses interventions. Le tableau ci-dessus laisse cependant présager une difficulté d'accompagnement des parents fatalistes, peu convaincus par l'intérêt de la prévention.

    III. L'accident domestique

    1. L'accident

    Un accident de la vie courante est défini par l'OMS comme étant « un événement indépendant de la volontéì humaine provoqué par une force extérieure agissant rapidement et qui se manifeste par un dommage corporel et/ou mental ».

    Plusieurs catégories se distinguent parmi les accidents de la vie courante (Ac-VC) : les accidents domestiques, ceux survenant à l'extérieur, mais aussi les accidents scolaires, de sport ou de loisirs.

    Les accidents, dits domestiques se définissent comme tout accident survenant au domicile ou dans ses abords immédiats. Sont donc exclus les traumatismes intentionnels, causés par autrui ou les actes de violence orientés contre soi-même. (15)

    Un accident domestique reste rarement imputable au hasard seul, mais résulte plutôt d'un ensemble de facteurs ; et aurait pu le plus souvent être évité. Ce caractère d'évitabilité est en cours d'analyse. Fin 2016, Santé Publique France, en lien avec d'autres acteurs a construit un outil permettant la mesure de l'évitabilité des Ac-VC mortels chez les enfants. Il devrait ainsi permettre de déterminer les actions préventives ou correctives à établir pour éviter la survenue de l'accident ou en diminuer sa gravité. (16)

    Actuellement, en France, les accidents de la vie courante peinent à se faire reconnaître véritablement comme un problème de santé publique. Contrairement aux campagnes chocs de sécurité routière, les accidents domestiques sont peu médiatisés. Les rares fois où ils émergent des espaces médiatiques, ils sont à la une des faits divers et non pas au coeur de l'actualité médicale ou politique.

    En 1967, E. Maurice Backett, professeur de médecine sociale écrivait pour l'OMS : « La plupart des accidents, [...] sont trop éparpillés pour éveiller l'intérêt, soit d'un caractère trop franchement atroce pour provoquer autre chose qu'une réaction d'auto-défense : «Une telle chose ne peut m'arriver à moi !» ». (17) Cette réaction d'auto-défense semble encore bien présente et pourrait partiellement expliquer le désintérêt de la société à l'égard des accidents domestiques.

    8

    Pourtant, chaque année des centaines de milliers de personnes en France ont recours aux urgences dans ce contexte. Les accidents domestiques sont la première cause de mortalité chez les enfants de zéro à quatre ans. Sur la courbe ci-dessous, un pic de fréquence est à déplorer à l'âge de deux ans. La tranche d'âge la plus préoccupante reste celle des 0-4 ans.

    Figure 1. Répartition des accidents de la vie courante chez les enfants selon l'âge et le sexe

    Source : Colson S. et al. Le guide de la puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux : Elsevier-Masson, 2016. (7)

    2. Épidémiologie

    Les données épidémiologiques, étudient les causes et les conséquences des accidents de la vie courante pour permettre d'orienter au mieux les actions de prévention.

    Figure 2. La protection par la prévisibilité et l'anticipation

    Source : Colson S. et al. Le guide de la puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux : Elsevier-Masson, 2016. (7)

    Dans le guide de la puéricultrice, est proposé le schéma ci-dessus détaillant les éléments majeurs à prendre en compte pour établir une action préventive et protéger l'enfant d'un éventuel accident.

    En analysant les facteurs favorisants d'un accident, l'environnement de l'enfant et qui en était responsable à ce moment-là, il serait possible de mieux anticiper un futur incident.

    Le caractère évitable de l'accident rejoint la prévisibilité de l'incident, et la prévention associée. Une meilleure anticipation peut être à l'origine d'une meilleure protection des enfants.

    Selon les données de l'EPAC, 77% des accidents surviennent au domicile pour les 04 ans. (4)

    9

    Parmi les enfants de moins de cinq ans, victimes d'un accident domestique, 50% ont eu recours aux soins, 10% ont nécessité une hospitalisation et 2% conservent des séquelles. La chute est l'accident dont sont le plus victimes les jeunes enfants. Elle touche 73% des enfants de moins d'un an et 55% des enfants de un an à quatre ans. (7)

    Dans 10% des cas, les accidents domestiques sont dus à un corps étranger.

    La tranche d'âge des 0-4ans reste aussi la plus exposée aux intoxications accidentelles. Entre 2011 et 2016, dix enfants de zéro à quatre ans sont décédés des suites d'une intoxication accidentelle. (18)

    Le faible nombre de décès ne doit pas minimiser pour autant l'intérêt porté aux ingestions accidentelles.

    Malgré des statistiques plus alarmantes sur les accidents tels que les chutes ou les brûlures ; nous avons choisi de porter notre attention sur les ingestions accidentelles. L'enfant portant régulièrement des objets à la bouche, ce comportement est banalisé par les adultes. Pourtant, les petits objets, les plantes toxiques, et les produits liquides en tout genre sont souvent plus accessibles aux enfants qu'on ne le pense.

    3. Facteurs de risque

    a) Conditions de survenue

    Il ne faut pas confondre inhalation et ingestion. Dans le premier cas, l'objet ou le produit passe par la trachée avant d'atteindre l'espace bronchique puis les poumons. Dans le second cas, sujet de ce travail, l'objet est ingéré par la cavité buccale, passe dans l'oesophage puis progresse dans le tube digestif.

    L'intoxication est quant à elle définit par l'OMS comme « un état consécutif à la prise d'une substance non prévue à cet effet ou psychoactive, et entrainant des perturbations de la conscience, des facultés cognitives, de la perception, du comportement, ou d'autres fonctions et réponses psychophysiologiques. » (17)

    Le mot intoxication est privilégié lors de l'absorption de produits liquides, médicamenteux ou chimiques.

    Les facteurs favorisant des ingestions accidentelles chez le jeune enfant sont nombreux, et peuvent être classés en trois catégories : les facteurs endogènes, familiaux et environnementaux.

    Figure 3. Schéma des facteurs de risque des ingestions accidentelles

    Il n'est pas possible d'agir sur tous les facteurs de risques afin de limiter les ingestions accidentelles. Si l'âge et la personnalité de l'enfant ne peuvent être modifiés, il est en revanche possible de proposer des activités adaptées à son développement psychomoteur et d'aménager le domicile de manière sécurisée.

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    Repérer des facteurs familiaux et environnementaux comme favorisants d'un accident domestique ne se veut pas incriminant, mais plutôt didactique. Des parents disponibles intellectuellement, physiquement et affectivement seront plus à même de déceler une situation à risque pour leur enfant. Mais, malgré la volonté du parent, la fatigue et les préoccupations, peuvent rapidement venir bouleverser cet équilibre.

    Selon les cultures, les modèles éducatifs parentaux, l'emploi des méthodes de prévention diffère.

    Dans des familles de faible niveau socio-économique, les conseils de prévention peuvent être plus difficilement appliqués ; soit par une altération de la compréhension (faible niveau de français), soit par une incapacité à les mettre en oeuvre.

    Par exemple, « les familles n'ont pas assez d'espaces de rangement pour tenir les poisons hors de la portée des enfants. » (17)

    b) Nature des corps étrangers et produits d'intoxication

    La nature des corps ingérés a beaucoup évolué ces dernières décennies. Les médicaments, produits caustiques et petits objets sont depuis toujours en cause dans les ingestions accidentelles. Mais avec les effets de mode, apparaissent de nouveaux dangers tels que les huiles essentielles, les liquides de cigarettes électroniques auxquels peuvent être exposés les enfants. La résine de cannabis, les perles d'eau et les piles boutons sont aussi fréquemment cités dans les articles.

    L'ensemble de ces éléments peut provoquer des gênes, voire des lésions d'une gravité variable.

    Pour un produit liquide, la gravité des lésions dépend de son pH, de l'agent chimique en cause, de sa concentration, de sa consistance, mais aussi de la quantité ingérée.

    Pour un élément solide, la gravité des lésions dépend de sa forme, sa qualité, sa toxicité et son nombre. L'hypersialorrhée et l'impossibilité d'ingérer des liquides doivent faire suspecter une obstruction de l'oesophage. Il existe quatre points de rétrécissements physiologiques de l'oesophage ou les corps étrangers peuvent se loger. L'autre risque est celui de l'occlusion intestinale, quand l'objet est de taille trop importante et ne parvient pas à descendre et à être éliminé naturellement.

    Une liste, non-exhaustive, des objets et produits fréquemment ingérés ainsi que les symptômes et complications associés, est disponible en annexe (cf. Annexe II).

    En cas de doute ou de méconnaissance de la nature du produit ou de l'objet ingéré, il est d'autant plus important d'agir vite. L'adulte doit entrer en relation avec les secours ou les professionnels de santé du service des urgences le plus proche. Ainsi le cas échéant, des examens pourront être effectués afin de déterminer la gravité de l'incident et la conduite à tenir.

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    CADRE CONCEPTUEL

    Dans un second temps, étudions les concepts clés de ce travail de recherche.

    IV. Oralité

    Au début du XXème siècle Sigmund Freud, neurologue et père de la psychanalyse, emploie pour la première fois le terme d'oralité. Il détermine le stade oral comme premier stade de l'évolution libidinale de l'enfant.

    Le bébé découvre sa sphère buccale comme élément majeur pour son alimentation et sa phonation.

    Le suçotement effectué par le nourrisson lui procure un sentiment de plaisir lui rappelant ses tétées au sein ou au biberon. Le sevrage marque alors un début de séparation entre la mère et l'enfant et laisse place aux premières découvertes et expérimentations pour l'enfant. Il porte ainsi régulièrement des objets à sa bouche, appréciant leur consistance, leur forme... Le développement des autres sens tels que l'odorat et le toucher, feront de la sphère buccale une véritable zone érogène. (19)

    De nos jours, le terme d'oralité dépasse la théorie freudienne. Il est au centre du développement de l'individu et prend en compte des fonctions vitales comme la respiration et l'alimentation mais aussi des fonctions plus sociales comme la communication. Un seul organe est concerné par toutes ces fonctions : la bouche, qui est le lien entre l'individu et son environnement.

    Le concept d'oralité tient compte de l'aspect relationnel, notamment de celui de l'enfant avec sa mère. La satisfaction du besoin alimentaire est vital mais en nourrissant son enfant le parent se sent aussi reconnu dans ses compétences parentales et l'enfant est apaisé.

    « Ainsi, l'expérience de l'oralité primaire amène l'enfant, dans sa singularité et dans la rencontre avec ses parents, à organiser ses perceptions, à organiser ses émotions, à organiser l'investissement de son corps, à organiser ses liens et, enfin, à organiser sa pensée. » (20)

    L'oralité va permettre à l'enfant de déterminer progressivement la limite entre le dehors et le dedans. « L'oralité est pour le bébé humain, à la fois, une forme de connaissance du monde et une modalité de la construction de sa personne. » (20) Grâce à sa bouche, il va acquérir des notions sur son environnement même si cette découverte peut être faite de déplaisir et parfois même de risques pouvant conduire à l'accident.

    V. Accident

    1. Approche multidimensionnelle du concept

    En philosophie, l'accident est un terme employé pour désigner toute modification non nécessaire et affectant plus ou moins provisoirement un individu.

    Selon Aristote, l'accident affecte les « substances constitutives » de ce monde. Autrement dit, l'accident est immatériel et a besoin d'un élément, d'un être pour se produire. (21)

    Jean Guyotat, psychanalyste français du XXème siècle, détermine lui l'accident comme « un événement au sens, c'est-à-dire une donnée de l'expérience dans laquelle rentre toujours un élément de surprise qui en fait un événement mental pour un sujet ou un groupe de sujets. » (22)

    Dans une approche juridique, l'accident se définit plutôt comme « un événement dommageable, soudain et indépendant de toute volonté. Cela ne signifie pas qu'aucune responsabilité ne puisse être envisagée, car l'absence de volonté n'empêche pas qu'une faute ait été commise. » (23)

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    L'association des mots accident et heureux n'est jamais utilisé puisque dans ce cas-là, on parle de chance. Le mot accident est donc plutôt connoté négativement dans nos esprits.

    Pourtant l'accident, qu'il soit heureux ou malheureux, est un évènement qui a une portée psychologique. Il affecte la personne voire entraîne des remaniements psychiques.

    Dans notre travail, l'accident concerne les enfants de six mois à quatre ans, période au cours de laquelle un enfant est réputé incapable de se prendre en charge. C'est donc aux adultes, principalement aux parents, au sens large, mais aussi au personnel des structures d'accueil d'assurer sa protection.

    Dans la société actuelle, la recherche du risque zéro est omniprésente dans tous les domaines. Pour autant la notion de protection des enfants est bien plus ancienne. Depuis le début de la IIIème république, la notion de protection se retrouve dans l'ensemble des mesures propres à l'enfance. (24)

    « À chaque période son enfance et à chaque enfance un objectif pour la société : rééduquer, punir, soigner, protéger. » (25)

    La loi du 5 mars 2007, relative à la protection de l'enfance, fait de la prévention un axe majeur.

    2. Prévention

    L'HAS propose une définition claire et concise :

    « La prévention consiste à éviter l'apparition, le développement, ou l'aggravation de maladies ou d'incapacités. Sont classiquement distinguées la prévention primaire qui agit en amont de la maladie, la prévention secondaire qui agit à un stade précoce de son évolution, et la prévention tertiaire qui agit sur les complications et les risques de récidive. » (26)

    Appliqués aux accidents domestiques, ces types de prévention peuvent se définir ainsi :

    - La prévention primaire vise à diminuer l'incidence d'un accident dans une population. Le but étant d'agir entre laxisme et surprotection à l'égard des enfants de sorte à écarter le risque d'accident.

    - La prévention secondaire cherche à diminuer la prévalence d'un accident dans une population et vise à faire disparaître les facteurs de risques. Il est donc recommandé d'éliminer les risques et notamment d'éduquer parents et enfants.

    - La prévention tertiaire a pour but de diminuer la prévalence des conséquences d'un accident. Cette prévention se fait en partie par l'apprentissage de gestes adaptés à avoir suite à un évènement indésirable. (27)

    Les recherches menées sur les recommandations et les normes en vigueur permettent de déterminer deux autres sous-catégories de prévention : l'une dite passive et l'autre dite active.

    a) Prévention passive

    La prévention passive vise à sécuriser l'environnement de la population, notamment en obligeant une conformité normalisée des produits et du matériel de la vie courante. Les pouvoirs publics, l'Association Française de Normalisation (AFNOR) et la Commission de Sécurité des Consommateurs (CSC) sont à l'origine de ces recommandations et réglementations et veillent au respect de leur application par les fabricants.

    Touchant l'ensemble de la population et ne dépendant pas de critères individuels, cette forme de prévention a, à de nombreuses reprises, prouvé son efficacité.

    Depuis la création de la CSC, par la loi du 21 juillet 1983, plusieurs stratégies de prévention ont été instaurées :

    « La mise en place d'une législation pour la sécurité générale des produits exigeant qu'un produit ne présente aucun risque dans des conditions d'utilisation normales ou raisonnablement prévisibles ;

    La mise en place d'une législation spécialement destinée à assurer la protection des enfants, comme la directive sur la sécurité des jouets, et l'interdiction de la fabrication et de la mise en vente des imitations dangereuses ;

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    La création de mesures permettant en cas de dommage d'obtenir une indemnisation pour le préjudice subi. » (28)

    (1) Les jouets

    Le décret du 22 février 2010 définit les jouets comme « les produits conçus pour être utilisés, exclusivement ou non, à des fins de jeu par des enfants de moins de quatorze ans ». Le site du gouvernement sur la direction des entreprises nous renseigne sur les exigences imposées aux fabricants pour les jouets destinés aux enfants de moins de trois ans. Elles concernent principalement l'utilisation de produits chimiques et la taille des pièces détachables.

    Sur l'emballage de chaque jouet doivent être mentionnés, la restriction d'âge, et la mention du danger encouru. (29)

    (2) Les emballages sécuritaires

    Les emballages visant à prévenir les accidents par ingestion existent depuis de nombreuses décennies, mais ne cessent d'évoluer afin de répondre au mieux aux exigences des consommateurs et des pouvoirs publics.

    En plus des pictogrammes de danger et des bouchons sécurisés, certains fabricants ajoutent aux produits ménagers, du benzoate de dénatonium, plus connu sous le nom de Bitrex®. Cette substance, la plus amère du monde, incite la personne ayant ingéré du produit à le recracher immédiatement et la protège ainsi contre toute intoxication.

    Dans le cadre des piles boutons, pour protéger les enfants de la dangerosité de ces ingestions, la marque Duracell® a développé plusieurs dispositifs de sécurité : une couche amère apposée à l'arrière de la pile pour forcer l'enfant à recracher l'objet ; un double emballage inviolable avec le logo d'avertissement « tenir à l'écart des enfants » ; un avertissement gravé sur la pile, et un autocollant sur la borne négative de la pile agissant comme isolant électronique pour éviter tout court-circuit en cas de contact avec la salive. (30)

    Depuis février 2016, la norme NF EN ISO 8317 s'intéresse à la résistance face aux enfants des emballages des produits non pharmaceutiques refermables.

    Pour autant, la Commission américaine de sécurité des produits de consommation déclarait à juste titre : « Il n'existe pas d'emballage à l'épreuve des enfants. Vous ne devriez donc pas considérer l'emballage comme votre principale ligne de défense. Vous devriez plutôt penser à l'emballage, même aux enfants comme dernière ligne de défense. » (31)

    b) Prévention active

    La prévention active, quant à elle, incite les personnes à participer à leur propre sécurité. Les campagnes de sensibilisation, de lutte et de prévention ciblent ainsi les produits, leurs méthodes d'utilisation et l'environnement dans lequel évoluent les populations.

    De nombreux acteurs publics sont à l'origine de ces campagnes, dont l'Institut National de Prévention et d'Éducation pour la Santé (INPES) et l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) dont nous avons étudié précédemment les données.

    Parmi plusieurs actions, certains dispositifs notables destinés aux parents :

    Le livret « Protégez votre enfant des accidents domestiques », disponible

    gratuitement en version papier et en version téléchargeable sur le net. Il est introduit par les différentes étapes du développement du jeune enfant, puis chaque risque est illustré et des conseils simples sont annotés pour limiter la survenue d'un accident. (32)

    Le site internet : « Agir pour bébé - Des clés pour penser son environnement », propose des conseils pour vivre dans un environnement sain, et éviter les accidents domestiques. Des informations sur la création du lien d'attachement parent/bébé, et le développement de l'enfant sont également disponibles. Pour finir, un rappel est fait sur les professionnels de santé ressources à contacter en cas de besoin, de conseils ou simplement de soutien. (33)

    Beaucoup de données de prévention sont proposées en ligne, sous différentes formes. La prévention par les médias, la radio, dans le cadre des accidents du quotidien, reste peu développée. Il en est de même pour les affiches ou les livrets d'informations et de prévention. Il convient donc de se demander si l'ensemble de la population a un égal accès aux moyens de prévention proposés. Le guide de la puéricultrice insiste d'ailleurs bien à ce sujet : « La précarité a tendance à fragiliser la possibilité d'accès aux moyens de prévention offerts par le système de santé. » (7)

    Mais, le volet préventif doit également tenir compte de la capacité des parents à prendre en compte les éléments de prévention. Depuis la pandémie de coronavirus, les affiches Faciles à Lire et à Comprendre, FALC, se sont démocratisées afin d'expliquer simplement à tous les gestes barrières. Ces affiches initialement destinées aux personnes en situation de handicap mental, ont été aussi employées pour transmettre des recommandations aux personnes ayant un faible niveau de français.

    Pour autant, ces outils FALC mériteraient d'être plus largement développés ; il n'en existe à ce jour aucun pour informer des dangers du quotidien, ou expliquer comment sécuriser l'environnement du jeune enfant. (34)

    Précédemment nous nous sommes intéressés aux modèles éducatifs parentaux et à leurs répercussions sur la sécurité des enfants. Ayant constaté des biais pour certains schémas éducatifs, la puéricultrice ne devrait-elle pas être en mesure d'adapter ses conseils au profil du parent rencontré ?

    Mais pour finir, l'emploi du mot prévention n'est-il pas déraisonné ?

    3. Limites de la prévention

    La prévention passive qui vise à sécuriser l'environnement matériel est relativement performante puisqu'elle repose essentiellement sur la conformité normalisée des produits. Elle atteint ainsi la majorité de la population sans reposer sur des paramètres individuels.

    En revanche, la prévention active visant à faire participer les personnes à leur propre sécurité est plus complexe à mettre en oeuvre. Il convient de respecter les connaissances, les compétences et la capacité de choix des parents, mais il faut surtout une adhésion de leur part au projet.

    « La notion de prévention apparaît aussi, dans les réflexions sur l'action, pour exprimer un souhait d'intervenir avant, plus tôt... comme si on pouvait établir avec sûreté que les types d'intervention proposées pouvaient avoir réellement le pouvoir d'éviter les problèmes en question. » Adapté aux accidents du jeune enfant, ce mode de pensée s'avère incriminant pour le parent et le désigne comme responsable. D'autant plus que les accidents surviennent malgré la prévention et la transmission de connaissances.

    « Dans les politiques mises en place dans ce domaine, il n'y a d'ailleurs pas de débat majeur entre les tenants d'une politique de prévention et ceux d'une politique réparatrice ou curative. » C'est un aspect qui mériterait d'être plus investigué dans notre pays. (35)

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    L'usage démesuré du terme de prévention, peut interférer dans la relation entre la puéricultrice et les personnes concernées puisque chercher à prévenir la survenue d'un incident revient à considérer ces personnes comme potentiels vecteurs de ce danger.

    De plus, l'emploi des notions de « prévention du danger » ou de « difficultés éducatives » nous fait tomber dans une généralité extrême du fait de l'imprécision de ces termes.

    La puéricultrice doit s'efforcer de faire abstraction de son propre vécu et de sa personnalité afin de ne pas être considérée comme jugeante par les parents.

    En tenant compte des besoins exprimés par les parents, la puéricultrice semble plus à même de proposer une prévention et des actions adaptées à leurs modèles éducatifs. Les parents, s'ils se sentent entendus et soutenus, adhèrent plus facilement aux mesures proposées et s'approprient mieux les conseils transmis. Une prévention individualisée semble davantage pertinente même si elle est plus chronophage.

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    Mais, un travail reste à faire pour démocratiser les notions de « droit au soutien » et « d'aide ». Des familles se refusent à faire appel à des professionnels pour être soutenues par peur du jugement, par crainte d'avoir failli à leur mission de parent. (36)

    Afin de mieux comprendre comment intervenir de manière adaptée auprès des parents, il convient de s'intéresser plus précisément au concept de parentalité.

    VI. Parentalité

    1. Définition

    Le Comité national de soutien à la parentalité synthétise ainsi les idées majeures de ce concept :

    « La parentalité qualifie le lien entre un adulte et un enfant, quelle que soit la structure familiale dans laquelle il s'inscrit, dans le but d'assurer le soin, le développement et l'éducation de l'enfant. Cette relation adulte/enfant suppose un ensemble de fonctions, de droits et d'obligations (morales, matérielles, juridiques, éducatives, culturelles) exercés dans l'intérêt supérieur de l'enfant en vertu de l'autorité parentale. Elle s'inscrit dans l'environnement social et éducatif où vivent la famille et l'enfant. » (37)

    Didier Houzel, pédopsychiatre et psychanalyste français, détaille quant à lui la parentalité en trois axes :

    L'exercice de la parentalité faisant écho aux droits et devoirs des parents à l'égard de leur enfant.

    L'expérience de la parentalité comme une expérience subjective de devenir parent, de

    remplir les rôles parentaux. Elle est relative aux émotions, au vécu de chacun.

    La pratique de la parentalité quant à elle, correspond aux soins quotidiens, psychiques ou physiques, que les parents ont à accomplir auprès de l'enfant. (37)

    La parentalité est un processus qui évolue en permanence, il va en-deçà du noyau père-mère biologiques/enfant, et permet ainsi l'inclusion des multiples formes parentales. Au-delà des enjeux mobilisés par ces nouveaux schémas familiaux, la parentalité reste difficile à caractériser puisqu'elle dépend aussi de l'histoire personnelle, de la culture et des représentations de chacun.

    Comment la puéricultrice peut-elle accompagner chaque parent dans ce cheminement ?

    2. Accompagnement et soutien à la parentalité

    Le ministère des solidarités et de la santé conçoit le soutien à la parentalité comme suivant : « Soutenir la parentalité, c'est reconnaître les parents comme premiers éducateurs de leurs enfants et les accompagner dans la construction de leurs propres choix éducatifs et de soin, dans le meilleur intérêt de l'enfant et le respect de ses droits. » (38)

    Mais qu'est-ce que véritablement l'accompagnement ?

    Dans le dictionnaire des concepts en sciences infirmières, le mot accompagner correspond à « se joindre à quelqu'un pour aller où il va, en même temps que lui. »

    Maela Paul, docteur en sciences de l'éducation, précise : « L'accompagnement nécessite donc, de la part du professionnel une capacité à combiner des savoirs issus de pratiques diverses, lui permettant de s'adapter aux situations nouvelles. Il évoque la proximité et le respect de l'autre, la bienveillance et le non-jugement. » (39)

    De nos jours, les normes sociétales ont beaucoup évolué. Les femmes mènent souvent de front leur carrière professionnelle et leur vie personnelle et l'éloignement possible parents/grands parents compliquent l'échange intergénérationnel de conseils.

    Les séparations au sein des couples sont régulières, provoquant parfois une rupture de communication, ou une vision différente de l'éducation de l'enfant. Mais le changement le plus significatif, encore largement controversé, est celui de la composition d'une famille.

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    Face à des besoins croissants, une nécessité d'action se fait ressentir.

    Pour cela, le gouvernement a récemment développé une stratégie nationale de soutien à la parentalité (2018-2019). Elle a eu pour but de répondre à l'évolution des structures familiales, à l'émergence de nouvelles questions des parents, et a indirectement proposé de nouveaux axes à investir pour les institutions.

    Dans ces circonstances, l'accompagnement des familles et le soutien à la parentalité par les puéricultrices prennent tout leur sens.

    Un document du Centre Ressource Enfance Famille École (CREFE) propose d'ailleurs des pistes afin d'améliorer le positionnement professionnel dans le soutien à la parentalité, notamment en valorisant les compétences parentales. (40)

    3. Compétences parentales

    L'idée de compétences parentales est née lors de la conférence de la famille de 1998 s'intéressant notamment à « la construction des repères, au maintien de la cohésion sociale et à l'enjeu de conforter les parents dans l'exercice de leurs responsabilités. »

    Les professionnels du secteur de la petite enfance ne doivent non plus faire à la place des parents, mais bel et bien les accompagner dans leur rôle. En collaborant avec eux, l'idée est de lutter contre leur méfiance, de « passer d'une clinique des défaillances à une valorisation des potentialités. » (41)

    Le sentiment de compétence parentale c'est « la perception qu'a un parent de ses habiletés à s'occuper de son enfant. » Un sentiment positif de compétence est le reflet de la confiance du parent en ses propres capacités lorsqu'il parvient à atteindre l'idée qu'il se fait du bon parent.

    Le soutien du conjoint et de l'entourage favorise l'atteinte de ce sentiment de réussite et de satisfaction. Mais, la pression de la société est telle que nombreux sont les parents cherchant à se former, pour mieux répondre aux besoins de leur enfant et ainsi se rassurer. Les puéricultrices peuvent de ce fait, s'avérer être de véritables personnes ressources, et confirmer à nouveau leur importance dans le rôle de soutien à la parentalité. (42)

    Cependant, accompagner un parent dans l'évolution de ses compétences, revient à l'évaluer et implique inconsciemment un jugement de valeur à l'égard du parent concerné. Quels sont ses caractéristiques, ses attitudes ou encore ses traits de personnalité ? Le professionnel évalue selon des critères d'acceptabilité établis par la société et selon ses propres affects. Même en s'efforçant de rester bienveillant, il semble difficile d'être parfaitement objectif. Le professionnel doit alors lui-même travailler sur ses préjugés et ses représentations inconscientes. (41)

    Mais, l'incessante recherche de compétences parentales, ne mène-t-elle pas à un surcroît de responsabilisation des parents et à une culpabilité d'autant plus grande pour eux ?

    4. Responsabilité

    Étymologiquement, le mot responsabilité vient du latin « responsum » et signifie « se porter garant, répondre de ». La responsabilité se définit comme :

    «L'obligation faite à une personne de répondre de ses actes, du fait du rôle et des charges qu'elle doit assumer, et d'en supporter toutes les conséquences. La notion de responsabilité est associée dans notre culture occidentale à celle de faute. Elle résulte pourtant d'une liberté d'action et intègre la notion de temporalité [...J, dans l'éducation des enfants par exemple. » (39)

    L'enfant n'est de nos jours plus considéré comme un adulte en miniature, il est reconnu comme un sujet de droits et jouit donc des droits spécifiques de l'enfant. Vulnérable et en devenir, son éducation et sa protection sont indispensables pour lui apprendre à développer une capacité de discernement et ainsi devenir autonome. De ce fait, l'enfant ne peut être pleinement tenu responsable de ses actes.

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    Ainsi, les parents, détenteurs de l'autorité parentale, sont solidairement responsables en cas de problème, et ce, même si l'enfant était à ce moment-là surveillé par un autre adulte.

    Principalement dans le cadre d'accidents sévères, la recherche de la cause et du responsable est systématique.

    La culpabilité du responsable est d'autant plus importante que sa responsabilité est directement impliquée. C'est un constat fréquent suite à l'accident d'un enfant sous la surveillance de ses parents. Et pourtant, « la méconnaissance du développement de l'enfant, et la sous-estimation de ses capacités, est plus souvent à l'origine des accidents que la négligence des adultes à l'égard de l'enfant. » (7)

    5. Culpabilité

    D'un aspect psychologique, la culpabilité est un « sentiment douloureux et normal qu'éprouve un sujet à la suite d'une faute, dont il se sent coupable et responsable parce qu'elle représente la transgression d'une valeur qu'il a intériorisée et reconnue valable. » (43)

    La culpabilité est un sentiment récurrent dans la relation parent-enfant et survient selon différents contextes : la séparation des parents, la maladie ou l'accident d'un enfant...

    Ce sentiment apparaît car entre aussi en jeu la notion de responsabilité. Être parent c'est se sentir responsable du développement de son enfant, de son avenir, jusqu'à ce qu'il soit en mesure de gérer lui-même sa propre responsabilité.

    Dans un texte de Jean-Claude Quentel, psychologue clinicien, la culpabilité parentale touchant des parents d'enfants en situation de handicap, est illustrée ainsi : « ces parents en viennent à croire que si ça leur est arrivé, c'est sans doute qu'ils l'ont mérité, parce qu'ils sont coupables. N'ayant pas fait ce qu'il fallait, ils n'ont en définitive que ce qu'ils méritent. » (44)

    La culpabilité parentale est un élément fondamental à prendre en compte avant toute rencontre parent-soignant. Mais, il faut surtout se demander si la culpabilité ressentie est seulement un sentiment personnel, ou si les parents sont culpabilisés par le monde extérieur et les attentes sociétales.(45)

    Dans le cadre des accidents domestiques de l'enfant, la culpabilité inhérente à la fonction de parent est majorée par cet événement.

    Pourtant, « même lorsque les parents assurent de leur mieux leurs obligations de surveillance et d'éducation, la part de liberté laissée à l'enfant dans son apprentissage comporte des risques que doivent assumer les parents. » (46)

    Dans une société toujours plus exigeante, les puéricultrices, dans le cadre du soutien à la parentalité, doivent aussi apprendre aux parents à ne pas tomber dans l'hyper culpabilité.

    CONCLUSION DU CADRE THEORIQUE

    Les accidents domestiques sont la première cause de mortalité chez les enfants de zéro à quatre ans. Les accidents par ingestion chez le jeune enfant sont fréquents et ont significativement augmenté lors des périodes de confinement dues à la crise sanitaire.

    La prévention primaire, développée depuis de nombreuses années déjà ne semble pas couronnée de succès face à ce type d'accident. Les conseils de prévention, trop généraux, parfois moralisateurs apparaissent inadaptés, tout au moins insuffisants à eux seuls.

    La nécessité d'une prévention individualisée se fait sentir afin de répondre au mieux aux nouveaux besoins parentaux et permettre ainsi une meilleure adhésion aux conseils donnés. La puéricultrice de PMI par ses rôles d'accompagnement et de soutien à la parentalité, atteste ainsi de l'importance de son travail dans la prévention des ingestions accidentelles du jeune enfant.

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    Les recherches effectuées précédemment permettent d'affirmer l'hypothèse initiale de ce travail : En proposant une prévention individualisée et personnalisée auprès des parents, les actions de la puéricultrice de PMI les responsabilisent, renforcent leurs compétences parentales et permettent ainsi de réduire la survenue et la potentielle gravité d'ingestions accidentelles.

    Cependant, comment réaliser cette prévention pour la rendre la plus efficace et durable possible ?

    Pour répondre à cette nouvelle interrogation, nous interrogerons dans un premier temps des parents afin d'apprécier leurs connaissances et leurs ressentis quant à la prévention des ingestions accidentelles. Dans un second temps, nous interrogerons des puéricultrices en exercice en PMI pour qui la prévention est une mission quotidienne.

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    CADRE EMPIRIQUE

    Dans cette partie, nous allons détailler le cheminement choisi et suivi pour interroger parents et professionnels en utilisant respectivement des questionnaires et des entretiens.

    VII. Choix de l'outil d'enquête

    Notre choix s'est porté sur la réalisation de questionnaires auprès de parents et d'entretiens semi-directifs auprès de puéricultrices.

    Les parents sont les principaux concernés par la prévention des ingestions accidentelles du jeune enfant puisqu'ils sont à la fois les premiers responsables et les premiers éducateurs de leurs enfants. Il nous apparaît donc primordial de recueillir des informations sur leurs connaissances, leurs ressentis et leurs souhaits afin de proposer un projet en adéquation avec ces éléments.

    Pour ce qui est des puéricultrices nous avons favorisé les entretiens semi-directifs afin d'obtenir des données qualitatives. L'entretien facilite l'interaction et le partage d'idées et semble le plus adapté pour connaître l'avis et les façons d'agir d'un professionnel de santé. Nous souhaitons ainsi aborder certains thèmes, tout en laissant une liberté d'expression et de réflexion à la personne interrogée.

    Interroger puéricultrices et parents permet d'avoir un point de vue global sur le sujet et non pas une vision unilatérale. À l'issue, nous espérons ainsi être à même de développer un projet répondant aux attentes et aux besoins des parents, tout en restant réaliste et en tenant compte des contraintes de chacun.

    Menant simultanément des questionnaires et des entretiens, il a été convenu avec la guidante de ce mémoire de réaliser trente à cinquante questionnaires auprès de parents et trois à quatre entretiens avec des puéricultrices. Ainsi, nous pensons obtenir un nombre suffisant de réponses pour une analyse complète et intéressante, sans pour autant trop alourdir ce travail.

    VIII. Questionnaires

    1. Méthodologie

    a) Présentation de l'outil d'enquête

    Nous avons établi un questionnaire (cf. Annexe III) comprenant dix-huit questions principales. Selon leurs choix, les parents interrogés peuvent être amenés à répondre à des questions complémentaires afin de préciser leurs réponses.

    Nous alternons les types de questions afin d'éviter l'ennui pour la personne interrogée : choix simple, choix multiple, liste déroulante, question ouverte... Les questions ouvertes sont cependant rares afin de ne pas rendre le questionnaire trop long et fastidieux.

    Les questions plus personnelles sur leurs connaissances et leur catégorie socioprofessionnelle sont préférentiellement placées à la fin, afin que le parent ne se sente pas jugé.

    Le contenu du questionnaire aborde différentes thématiques. Tout d'abord nous nous intéressons au nombre d'enfants par famille ainsi qu'à leurs modes de garde. Dans un deuxième temps, nous questionnons les parents sur les ingestions accidentelles : la prévention instaurée au domicile, dans le lieu de garde, et les conseils de prévention reçus à ce sujet.

    La partie suivante a pour but d'analyser leurs connaissances afin de mieux cerner leurs besoins et pouvoir ainsi leur apporter les informations adaptées lors de notre projet. Les

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    questions suivantes portent sur l'intérêt des parents pour une campagne de sensibilisation et leurs souhaits pour la forme et la période de notre intervention.

    Pour finir, il nous est apparu intéressant d'interroger les parents sur leurs rapports à la PMI.

    Nous avons ajouté une photo pour illustrer les questions de connaissances, afin de faciliter la compréhension ; par exemple, nous avons introduit une photo de piles boutons afin de rappeler aux parents quels sont ces objets.

    Le questionnaire a été testé par deux couples soignants ayant des enfants, et un couple non soignant ayant également un enfant en bas âge. Nous avons ainsi précisé une question, et nous sommes assurés que toutes soient compréhensibles par tout public.

    b) Critères d'inclusion et d'exclusion

    Notre travail portant sur les ingestions accidentelles par les enfants de six mois à quatre ans, nous avons choisi d'interroger des parents ayant au moins un enfant dans cette tranche d'âge.

    Afin de ne pas trop réduire la population interrogée, nous avons élargi le droit de réponse aux parents ayant au moins un enfant entre six mois et cinq ans révolus. Ainsi nous pouvons toucher un plus large panel de famille, sans pour autant risquer d'avoir des parents dont les conseils de prévention reçus sont obsolètes.

    Les parents doivent être en mesure de comprendre l'intérêt de ce questionnaire et d'y répondre librement, sans aide risquant d'influencer leurs réponses.

    c) Diffusion des questionnaires

    La diffusion des questionnaires s'est faite via internet. Le lien du questionnaire a été transmis à des personnes susceptibles d'y répondre et de correspondre à la population visée. Nous avons demandé l'aide de différentes personnes pour qu'elles partagent également le lien dans leur propre entourage.

    Nous espérons ainsi toucher un maximum de catégories sociales et culturelles.

    d) Limites et biais

    En faisant appel à différentes personnes, dont une influente sur les réseaux sociaux, nous avons pu interroger des personnes d'horizons variés.

    Cependant, nous n'avons pu obtenir de réponses de personnes en situation de précarité puisqu'elles ne disposent pas toutes d'outil numérique permettant d'accéder à internet. Elles ne sont donc pas (ou peu) représentées dans cet échantillon.

    2. Présentation des résultats

    Au total, entre le 21 avril, date de publication du questionnaire et le 27 avril, date de clôture de l'enquête, cinquante-six réponses ont été recueillies.

    Sur ces cinquante-six questionnaires, seulement cinquante-deux ont été conservés. Les quatre autres ont été supprimés puisque les répondants n'entraient pas dans les critères de sélection ; notamment en raison de l'âge de leur enfant.

    Pour l'analyse des questionnaires, malgré un faible échantillonnage, nous nous exprimons en pourcentage afin de faciliter la compréhension.

    a) Profil des parents interrogés

    Sur cinquante-deux réponses, 38.5% des parents ont un enfant unique, 36.5% ont deux enfants et 25% déclarent avoir trois enfants ou plus.

    La catégorie socio-professionnelle ne semble pas avoir d'influence sur la connaissance de la PMI. Employés, professions intermédiaires ou cadres ont tous fait appel aux services de la PMI.

    b) 21

    Modes de garde

    Sur cinquante-deux répondants, le mode de garde le plus répandu est la crèche ou halte-garderie avec 53.8%. La garde par le parent lui-même ou la famille apparaît fréquemment sur le graphique mais est dans la plupart des cas associée à un mode de garde par un professionnel de la petite enfance. Six parents sur cinquante-deux déclarent garder seul leur enfant, et quatre déclarent le faire garder par un membre de la famille.

    Les pourcentages recueillis dans cette rubrique ne sont pas représentatifs de la population française.

    Sur cinquante-deux répondants, trente et un, dont vingt-cinq ayant une formation de secourisme, déclarent indispensable que la personne en charge de la garde de leur enfant ait des notions de premiers secours. Ceux n'ayant pas de diplôme de secourisme accordent moins d'importance à la formation de la personne en charge de leur enfant.

    c) Ingestions accidentelles

    Séquelles Hospitalisation Visite aux urgences Toux/étouffement Nausées/vomissements Culpabilité Frayeur Aucune

     
     
     

    0 5 10 15 20 25 30

    Graphique 1 représentant les répercussions des ingestions accidentelles par les enfants

    Il a été demandé aux parents, dont un des enfants a déjà porté à sa bouche un objet ou produit non prévu à cet usage, quelles ont été les conséquences de ce geste.

    La majorité des parents (28/32) déclare avoir eu une frayeur, un tiers nomme le sentiment de culpabilité.

    Pour autant, sur un faible échantillon de trente-deux parents, quatre enfants ont été admis au service des urgences et un a dû être hospitalisé. Quatre enfants ont été nauséeux ou ont vomi suite à leur ingestion. Ces chiffres rappellent la tournure sérieuse que peuvent prendre ces événements.

    d) Prévention

    84.6% des parents mettent en place des mesures pour éviter des ingestions accidentelles, nous ne savons cependant pas combien ont mis en place des mesures suite à une frayeur ou un accident.

    Pour autant, il est possible de mettre en évidence que les mesures de prévention employées ne suffisent pas à éviter une ingestion accidentelle.

    Sur 52 parents interrogés, 44 déclarent mettre en place des mesures préventives aux ingestions accidentelles, pourtant, 32 de leurs enfants ont porté à la bouche ou ingéré un produit/un objet non prévu à cet usage.

    Il reste tout de même 15.4% des parents ne mettant aucune action préventive en place pour limiter le risque d'ingestions accidentelles par leur enfant : 6% d'entre eux ont déjà reçu des conseils de prévention et 10% n'en ont jamais eu.

    Au total, 55.8% des parents ont déjà reçu des conseils de prévention sur le risque d'ingestion et d'intoxication chez l'enfant.

    Dans 32% des cas, la prévention a été faite par un médecin ou un pédiatre. La famille se place comme deuxième pourvoyeur de conseils avec 22%, suivie de près par la puéricultrice avec 20%. L'auxiliaire de puériculture et la sage-femme ont moins fréquemment

    22

    dispensé de conseils de prévention sur les ingestions accidentelles avec 9% chacune. Pour finir, le professionnel non médical se fait plus rare avec 8% et rien ne nous permet de connaître la nature de son métier ni le contexte de diffusion du message préventif.

    8%

    9%

    22%

    20%

    9%

    32%

    Pédiatre/médecin Sage-femme

    Puéricultrice Auxiliaire de puériculture

    Professionnel non médical Famille

    Diagramme 1 des personnes ayant dispensés des conseils de prévention

    Deux parents sur vingt-neuf ont reçu des conseils de prévention uniquement de la part de personnes extérieures au domaine de la santé. Mais, dans la majorité des cas, les informations de prévention ont été données par un ou deux professionnels de santé (23/29 répondants).

    Pour analyser plus précisément les pratiques des professionnels de santé, nous avons isolé les données propres à leur fonction et avons ainsi pu établir le diagramme suivant.

    45%

    5%

    10%

    24%

    16%

    Carnet de santé Dépliant Support interactif Vidéo Aucun

    Diagramme 2 représentant les supports de prévention employés par les professionnels de santé

    Pour 45% des parents, le professionnel ayant diffusé les conseils de prévention n'a pas utilisé de support. Le carnet de santé n'a été utilisé que dans 24% des cas. Le dépliant, le support interactif et la vidéo ont été employés dans, respectivement, 16%, 10% et 5% des cas.

    La conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle

    Les étapes du développement de l'enfant

    La mise hors de portée des médicaments et produits

    Les symptômes d'une ingestion accidentelle

    La liste des produits ou objets potentiellement dangereux

    10%

    19%

    35%

    27%

    9%

    Diagramme 3 représentant les messages de prévention reçus par les parents

    L'information la plus transmise est celle de mettre hors de portée les médicaments et les produits dangereux.

    La conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle est la deuxième information la plus donnée. 19% déclarent avoir été informés des produits et objets potentiellement dangereux.

    Plus rarement sont évoqués les symptômes d'une ingestion (10%) et les étapes du développement (9%).

    23

    En croisant les données il apparaît que l'information sur les étapes du développement de l'enfant est une information ayant été transmise exclusivement par des professionnels de santé.

    En cas de besoin ou de questionnement, 86.5% des parents font appel prioritairement à un professionnel de santé. 67.3% se renseignent sur internet et 17.3% font appel à un proche. 11% se renseignent exclusivement sur internet et 2% font appel exclusivement à un proche.

    e) Connaissances

    57,7% des répondants estiment leurs connaissances sur la prévention des ingestions accidentelles insuffisantes. 64,4% des parents interrogés seraient prêts à participer à une campagne de sensibilisation sur le sujet des accidents domestiques.

    Nous avons cherché à savoir si les parents estimant leurs connaissances insuffisantes seraient intéressés par une campagne de sensibilisation au sujet des ingestions accidentelles. Pour cela nous avons effectué un croisement de données et établi le diagramme ci-dessous.

    12%

    23%

    44%

    21%

    Connaissances et Participation Sans connaissances et Participation Sans connaissances sans Participation Connaissances sans Participation

    Diagramme 4 représentant le ressenti des parents sur leurs connaissances et leur intention de
    participer à une campagne de sensibilisation

    Ainsi, 65% des parents interrogés se disent prêts à participer à une campagne de sensibilisation, parmi eux : 44% estimant leurs connaissances insuffisantes et 21% les estimant suffisantes.

    12% des parents estiment cependant leurs connaissances insuffisantes mais ne sont pas attirés par l'idée de participer à une campagne de prévention.

    Ingestion d'un solide

    Sur cinquante-deux répondants, cinquante-et-un pensent à appeler les secours si leur enfant ingère une pastille de lave-vaisselle. Quatorze parents pensent à lui rincer la bouche. En revanche, treize parents agissent de manière erronée : il est déconseillé de faire vomir ou de donner à boire en cas d'ingestion de produits ménagers liquides ou solides. Les laxatifs sont inutiles à l'enfant dans ce cas-là et peuvent être dangereux en cas d'automédication. Donner des tapes dans le dos en cas d'ingestion est également déconseillé car elles peuvent déplacer l'objet. Les tapes dans le dos sont à réaliser seulement dans le cadre d'une obstruction complète des voies aériennes.

    Ingestion d'un liquide

    Sur cinquante-deux répondants, trente-sept parents appellent le centre antipoison et trente et un appellent les secours en cas d'ingestion d'huile essentielle. Par cette question, l'objectif était de connaître le nombre de parents ayant le réflexe de demander conseil ou d'alerter un professionnel de santé en cas d'ingestion accidentelle.

    La surveillance est une réaction adaptée mais doit être associée à un appel aux secours ou au centre antipoison. Deux parents ne jugent pas la situation suffisamment alarmante pour appeler les secours ou le centre antipoison.

    24

    Treize parents sur cinquante-deux surveillent leur enfant. Quinze sur cinquante-deux pensent à rincer la bouche de leur enfant. Seul un parent envisage de faire vomir son enfant en cas d'ingestion d'huile essentielle, ce qui est un comportement inadapté.

    Danger de la pile bouton

    Toxicité Obstruction voies aériennes

    Obstruction digestive Perforation organique

    Brûlures Risque mortel

    Ne sait pas

    18%

    9%

    4%

    5%

    7%

    25%

    32%

    Diagramme 5 représentant les dangers de la pile bouton, si elle est ingérée, identifiés par les parents

    Les dangers identifiés par les parents sont tous justes mais seulement 11% des parents ont cité l'ensemble des dangers ; et 7% des parents méconnaissent la dangerosité que représente une pile bouton si elle est ingérée.

    4% des parents citent le risque mortel mais 18% semblent avoir conscience de la gravité puisqu'ils identifient le risque de perforation organique.

    Les deux dangers les plus identifiés sont la toxicité et le risque d'obstruction des voies aériennes.

    f) Campagne de sensibilisation

    Sur cinquante-deux répondants, trente-quatre sont intéressés par une campagne de sensibilisation.

    3%

    26%

    53%

    18%

    Conférence Echange parents/professionnels

    Echange entre parents Spot préventif en ligne

    Diagramme 6 illustrant les formes de campagnes de prévention souhaitées par les parents

    L'échange entre les parents et les professionnels est la forme demandée par plus de la moitié des parents. Le spot préventif en ligne attire quant à lui un quart des parents interrogés.

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Vacances scolaires

     
     

    4

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    En présence des enfants

     

    13

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Semaine en fin de journée

     

    16

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Week-end

     

    17

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

    Graphique 2 représentant la période souhaitée par les parents pour la campagne de prévention

    25

    Treize parents sur trente-quatre ont manifesté leur intérêt pour une campagne de sensibilisation permettant à leurs enfants de participer. En commentaires, quatre autres parents sont demandeurs d'être formés aux gestes de premiers secours.

    g) Protection maternelle et infantile

    13%

    35%

    10%

    42%

    Oui, j'ai déjà fait appel à ses services

    Oui, mais je ne fais pas appel à ses services car je n'en ai pas besoin

    Oui, mais je ne fais pas appel à ses services car je n'aime pas ce qu'elle représente Non

    Diagramme 7 représentant le rapport à la PMI par les parents

    Travaillant sur le rôle de la puéricultrice de PMI face aux ingestions accidentelles, nous avons cherché à mieux percevoir la place de la PMI au sein des familles interrogées. 42% des parents connaissent la PMI et ont déjà fait appel à ses services ; 35% la connaissent mais n'ont pas besoin de ses services.

    Il reste tout de même 13% des personnes ayant une image négative de la PMI et 10% ne connaissant pas ce service départemental.

    h) Ressenti parental

    Pour connaître le ressenti d'un parent dont un enfant a été victime d'un accident domestique, même bénin. Notre question a été la suivante : « Vous êtes-vous sentis suffisamment accompagnés ? ».

    Sur dix-huit parents, dix disent avoir été suffisamment soutenus ; un détaille l'avoir été par un médecin de sa famille et un autre affirme avoir été rassuré et déculpabilisé par les professionnels soignants.

    Huit parents estiment ne pas avoir été suffisamment soutenus dans ce moment difficile. Sur trois ayant justifié leurs réponses ; deux d'entre eux mettent en cause le jugement des soignants et un nomme le sentiment de culpabilité.

    3. Synthèse des résultats

    La majorité des parents ne se sent pas suffisamment informée sur les ingestions accidentelles du jeune enfant. 1 parent sur 8 s'estime d'ailleurs insuffisamment informé malgré les conseils de prévention reçus.

    Il est assez alarmant de s'apercevoir que 42% des parents déclarent n'avoir jamais reçu de conseils de prévention à ce sujet alors que les conséquences peuvent être potentiellement sévères.

    Les conseils de prévention sont majoritairement dispensés par le pédiatre. L'infirmière puéricultrice quant à elle, arrive en troisième position, derrière la famille. Il existe donc un axe d'amélioration possible pour que les puéricultrices soient plus représentées à l'avenir parmi les personnes effectuant de la prévention.

    Une zone d'ombre subsiste aussi, nous ne pouvons pas nous assurer de la véracité des propos tenus par la famille, les professionnels non médicaux ou les informations recueillies sur internet.

    L'échange verbal reste majoritairement utilisé, et le carnet de santé employé dans un quart des cas. Les informations les moins transmises sont celles sur le développement de l'enfant et les symptômes d'une ingestion.

    26

    En revanche, il est intéressant de savoir que 82% des parents mettent en place des actions de prévention à leur domicile. Même sur un faible échantillon, nous pouvons identifier les différents profils de parents, notamment ceux aménageurs et ceux plutôt fatalistes. La prévention passive, étudiée précédemment, prend tout son sens pour protéger les enfants dont les parents n'ont jamais été alertés sur les dangers des ingestions, ou ne mettant en place aucune action de prévention particulière.

    De plus, les mesures préventives sont insuffisantes pour éliminer le risque puisque sur 44 parents établissant des actions, 32 de leurs enfants ont tout de même porté à la bouche un objet ou un produit non prévu à cet effet.

    Les parents interrogés semblent tout de même être en capacité de réagir en cas de problème. Suite aux questions analysées, ils pensent à alerter les secours et préfèrent ne rien établir de leur propre chef plutôt que d'effectuer une action potentiellement délétère pour leur enfant.

    Il nous semble important d'apporter des informations plus précises lors des actions de prévention et notamment d'apporter des éléments théoriques sur les étapes du développement de l'enfant afin de mieux anticiper les dangers auxquels il peut s'exposer.

    Pour cela, nous avons demandé aux parents intéressés, quelle forme devrait idéalement prendre une campagne de sensibilisation pour motiver leur participation. La moitié souhaite un échange entre des professionnels et des parents, un quart souhaite un spot préventif accessible en ligne, et d'autres apprécieraient plutôt un échange entre parents ou une conférence.

    38% des parents souhaiteraient un temps de participation prévu pour leurs enfants, et sur des horaires en fin de journée la semaine ou le week-end.

    Nous avons cherché à connaître le ressenti des parents dont un enfant a été victime d'un accident domestique, même bénin.

    À la question ouverte n°17 (cf. Annexe III), la moitié des répondants estime avoir été suffisamment accompagnés. Dans l'autre moitié, certains mettent en cause le comportement jugeant du professionnel de santé, ou encore le manque de réassurance.

    À la question n°4A, suite à une ingestion accidentelle par l'un de leur enfant, la moitié des parents parle d'une frayeur, et un tiers rapporte un sentiment de culpabilité.

    Pour finir, travaillant sur le rôle préventif de la puéricultrice de PMI, il nous est paru intéressant de connaître le rapport des parents à la PMI. Ce service public est connu par 90% des parents. Mais, 13% des parents déclarent ne pas faire appel à ce service car n'aimant pas ce qu'il représente.

    IX. Entretiens

    1. Méthodologie

    a) Présentation de l'outil d'enquête

    Nous avons élaboré un guide d'entretien (cf. Annexe V) comportant huit questions. Les thèmes principaux abordés lors de l'entretien sont la prévention, le soutien à la parentalité et l'accident domestique et plus particulièrement l'accident par ingestion. Les éléments plus spécifiques tels que la prévention passive, les compétences parentales ou encore la culpabilité ne sont volontairement pas énumérés afin de voir si le professionnel va en parler spontanément ou non, et si d'autres concepts vont être détaillés.

    La dernière question porte sur le parcours professionnel de la puéricultrice afin de connaitre son ancienneté au sein de la PMI et ses expériences.

    Le guide d'entretien a été testé par une infirmière en soins généraux ayant des notions de pédiatrie, puis par une puéricultrice de PMI.

    Selon elles, les questions sont claires et pertinentes, bien en lien avec le thème de ce travail.

    27

    Après l'aide et la validation de ce guide d'entretien par notre guidante de mémoire, nous avons entamé sa réalisation.

    b) Critères d'inclusion et d'exclusion

    Nous avons décidé d'interroger des infirmières puéricultrices exerçant depuis au moins un an au sein du service de PMI. Nous supposons que ce temps est suffisant pour acquérir des connaissances et une certaine aisance en terme de prévention sur les accidents domestiques et notamment sur les ingestions accidentelles.

    Hors ce critère, aucun autre n'est retenu comme étant d'exclusion.

    c) Prise de contact avec les professionnels

    Le stage en PMI concordait avec la période d'élaboration du mémoire et notamment des enquêtes de terrain, il a ainsi été plus simple de récupérer des coordonnées de puéricultrices de PMI exerçant sur le territoire de l'Isère.

    Nous avons notamment contacté Mme ROUX, exerçant au service départemental de l'Isère comme puéricultrice référente technique. Elle a transféré notre proposition d'entretien à l'ensemble des puéricultrices du département. Plusieurs nous ont alors contacté ; nous avons ainsi pu sélectionner selon nos critères et nos besoins : années d'expérience en PMI, distance entre notre domicile et leur lieu d'exercice afin de les rencontrer physiquement...

    d) Limites et biais

    Nous avons cependant décelé différentes limites à ces entretiens.

    Tout d'abord, les puéricultrices se sont portées volontaires pour les entretiens puisqu'elles se sentaient véritablement concernées par la problématique des ingestions accidentelles de l'enfant. Les réponses recueillies sont donc celles de professionnelles oeuvrant pour cette problématique, et non pas celles de puéricultrices détachées de ce thème.

    Puis dans les questions posées, malgré la trame à suivre de l'entretien, souvent des mots ont été ajoutés, parfois la formulation pouvait orienter ou influencer la pensée de la puéricultrice interrogée.

    2. Description des entretiens

    a) Entretien A

    Cette puéricultrice a obtenu son diplôme en 1992. Elle a vingt-cinq ans d'expérience en PMI, dont cinq au sein de la PMI où nous nous sommes rencontrées.

    Selon elle, la prévention est le coeur du métier de puéricultrice, elle en effectue à chacune de ses missions : VAD, consultations, bilans de santé en école maternelle... Fréquemment, cette prévention s'associe à son rôle de soutien à la parentalité. Ce dernier se traduit par une adaptation du professionnel aux besoins des parents, et permet notamment le soutien de leurs compétences parentales.

    À sa connaissance, les accidents domestiques ne sont pas si fréquents et touchent principalement les enfants de zéro à un an. En revanche, elle sensibilise régulièrement à certains accidents pouvant avoir de tragiques répercussions : MIN, chute de la table à langer... Dans les autres cas, il s'agit plutôt de réaliser de la prévention suite à la survenue d'un premier accident pour limiter le risque de récidive.

    Lorsqu'un jeune enfant est victime d'un accident domestique, la puéricultrice est parfois informée par l'hôpital, mais il lui semblerait que ce soit plutôt dans le cadre de la protection de l'enfance (ex : ingestion de cannabis).

    La prévention de cette puéricultrice se destine majoritairement aux parents et se veut individualisée. Elle pense que le regard vigilant d'un professionnel de santé est important dans le cadre de la prévention contre les accidents domestiques. Les informations données permettent le plus souvent aux parents d'aménager leur environnement de manière sécurisée.

    28

    Il arrive tout de même que certains ne soient pas réceptifs aux conseils et ne s'en saisissent pas.

    Elle insiste sur le positionnement de la puéricultrice en rappelant qu'un conseil doit être adapté aux besoins et aux ressources de la personne ; il n'est pas question d'employer des termes vastes, généraux et moralisateurs.

    La formation aux gestes de premiers secours des professionnels de la petite enfance lui semble importante, elle déplore pourtant des formations peu adaptées, non spécifiques à l'enfant.

    Pour finir, elle rappelle l'importance de la PMI par ses missions de prévention et de soutien mais constate une méconnaissance de ce service par le grand public. Elle est persuadée qu'un vaste projet de communication devrait être élaboré pour informer la population du rôle de la PMI.

    b) Entretien B

    La puéricultrice interrogée est diplômée puéricultrice depuis treize ans mais exerce en PMI depuis cinq ans et demi. Pour la prévention comme pour le soutien à la parentalité, elle estime que ces missions sont la base du travail de la puéricultrice de PMI et sont complémentaires.

    La prévention s'effectue majoritairement auprès des parents, en première intention pour prévenir des risques comme dans le cadre de la protection de l'enfance. Elle propose un accompagnement individualisé : transmet des informations du développement psychomoteur, informe les parents pour permettre une prise de conscience... Avec l'expérience ses conseils évoluent. Elle met en avant la méconnaissance des parents sur le développement psychomoteur de l'enfant, comme facteur favorisant de l'accident domestique. Sa prévention se destine en priorité aux parents et répond à leurs besoins actuels. Elle espère ainsi voir les parents sécuriser le domicile familial même si elle a conscience que certains n'adhèrent pas aux conseils de prévention.

    À propos de la formation des assistants maternels, elle demande à chaque professionnel de quand date son diplôme de Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1) et l'incite à le repasser tous les deux à cinq ans, malgré le caractère non obligatoire de ce renouvellement.

    Pour finir, la puéricultrice trouve la PMI encore méconnue du grand public, elle déplore notamment que les informations transmises aux parents le soient par des professionnels qui ne sont ni des puéricultrices, ni des membres du service de PMI.

    c) Entretien C

    Cette puéricultrice est diplômée depuis sept ans et travaille depuis ce moment en PMI. Elle n'a pas d'expérience pédiatrique en dehors de la PMI.

    Selon elle, la prévention s'invite au quotidien dans ses missions mais pour les sujets « délicats » elle les aborde prioritairement lors des visites à domicile. Elle pense également être un véritable soutien à la parentalité mais souligne les difficultés auxquelles elle fait parfois face.

    Bien qu'elle ait eu peu d'enfants victimes d'accidents domestiques à accompagner, les conséquences de ces accidents l'ont frappée. Elle veille donc à la sécurisation de l'environnement et met un point d'honneur à proposer des conseils adaptés aux différentes familles. Dans le cadre des mesures préventives aux accidents, elle tente de faire adhérer les parents à cette prévention, mais se montre compréhensive, déculpabilisante. En revanche, elle demande bien plus de rigueur aux assistants maternels.

    29

    Cette puéricultrice ne met pas d'action spécifique en place pour lutter contre les ingestions en dehors des conseils qu'elle propose lors des VAD.

    Lorsque nous la questionnons sur les réactions parentales en cas d'ingestion, elle distingue l'action de la réaction.

    Selon cette professionnelle, les assistants maternels sont formés au PSC1, ce qui ne les empêche pas de relâcher leur vigilance quant à la sécurité de leur domicile.

    La PMI lui semble plutôt connue sur son territoire, elle l'explique par l'investissement des liaisons maternités. En effet, les puéricultrices de son territoire rencontrent à la maternité, chaque maman ou couple, et non pas seulement les professionnels du service.

    En revanche, elle constate encore régulièrement une méfiance de la PMI, puisque ce service reste, dans l'esprit des personnes, intimement lié à l'aide sociale à l'enfance et donc au placement.

    d) Entretien D

    La puéricultrice interrogée lors de cet entretien est une jeune diplômée. Elle a obtenu son diplôme il y a un an et exerce depuis en PMI.

    Elle cite les parents, les assistants maternels et familiaux comme principaux receveurs des informations de prévention.

    Dans le cadre des accidents domestiques, elle attache une importance particulière à la sécurité du domicile et à l'attitude parentale.

    Le soutien à la parentalité lui apparait comme le coeur de métier de la puéricultrice de PMI. Cette mission lui permet d'apporter des clés aux parents selon leurs besoins, et de soutenir leurs compétences parentales.

    Elle n'a jamais eu à accompagner une famille dont un enfant a été victime d'un accident domestique même bénin. Mais, à travers ses conseils, elle espère permettre au mieux d'éviter les accidents.

    Selon elle, la prévention en amont peut favoriser une réaction parentale adaptée, pour autant il est difficile d'estimer les capacités à réagir d'une personne tant qu'elle n'a pas été confrontée à une situation urgente ou complexe.

    Cette puéricultrice pense que tous les professionnels de la petite enfance disposent d'une formation aux gestes et soins de premiers secours.

    Depuis son début d'expérience elle trouve la PMI encore méconnue et juge nécessaire une meilleure communication. D'après elle, quand la PMI est connue, elle est associée aux placements d'enfants ; certains professionnels de son territoire continuent d'ailleurs de véhiculer cette idée.

    3. Analyse des entretiens

    a) Profil des professionnelles interrogées - Question 8

    Les puéricultrices interrogées ont toutes une expérience en PMI allant d'un an à vingt-ans de pratique. En revanche, leurs expériences comme puéricultrices en dehors de la PMI sont limitées : deux puéricultrices n'en ont pas eu, une a exercé sept ans en médecine et soins intensifs néonataux et une autre un mois en néonatologie.

    Elles n'ont donc pas ou peu été confrontées aux accidents domestiques du jeune enfant en dehors de leur exercice en PMI.

    Concernant les lieux d'exercices, nous avons sélectionné des professionnelles pratiquant toutes en Isère afin de confronter leurs méthodes de travail, leurs ressentis et identifier d'éventuelles disparités entre les territoires.

    b) 30

    Prévention en PMI - Question 1

    Sur quatre puéricultrices interrogées, trois nomment la prévention comme coeur de métier. Toutes leurs missions sont plus ou moins directement des missions préventives. Spontanément, une seule puéricultrice rappelle les trois types de prévention : primaire, secondaire et tertiaire. La notion de protection est brièvement abordée, et celle de prévention passive ne l'est pas du tout.

    La prévention primaire est donc bien la forme la plus répandue en PMI et celle que nous recherchons prioritairement à mettre en place dans les cas des ingestions accidentelles. Cela conforte notre idée selon laquelle la puéricultrice de PMI est tout à fait à même de proposer une prévention au sujet des accidents domestiques.

    Les thèmes abordés lors de leurs échanges avec les parents relèvent d'ailleurs tous de la sécurité souhaitée pour l'enfant : sécurité environnementale, affective...

    Trois puéricultrices sur quatre citent leur rôle de prévention auprès des assistants maternels ; seule une nomme les assistants familiaux.

    En revanche, il semblerait que les puéricultrices interviennent majoritairement auprès des parents dont l'enfant est nourrisson voire nouveau-né puisqu'une seule puéricultrice aborde son rôle préventif auprès des enfants directement.

    Il est intéressant de relever que la moitié des puéricultrices a vu leurs conseils aux parents évoluer avec leur expérience.

    La prévention fait bien partie intégrante du métier puisque les puéricultrices la réalisent en visites à domicile (VAD), lors de leurs consultations, de leurs permanences ou des bilans de santé en école maternelle. La multiplicité des publics impactés par leurs actions est un atout remarquable.

    En revanche, le travail en collaboration, ou avec d'autres partenaires est abordé par une seule professionnelle.

    c) Soutien à la parentalité en PMI - Question 2

    Tout comme la prévention, le soutien à la parentalité est qualifié de coeur de métier par trois puéricultrices, et toutes analysent leur rôle comme un rôle d'accompagnement.

    Deux d'entre elles insistent sur l'importance du soutien des compétences parentales et rappellent qu'il est préférable pour un professionnel de s'adapter aux besoins des parents, de ne pas donner des conseils vastes. Elle souligne, par ces paroles, l'importance de proposer à chacun une prévention individualisée.

    Une des puéricultrices soulève un élément intéressant : parfois, malgré la bienveillance et l'envie de soutenir, il y a un échec du lien, une persistance de la méfiance par les parents.

    d) Accidents domestiques - Question 3

    La puéricultrice la moins expérimentée en PMI n'a pas eu à accompagner de famille dont un des enfants auraient été victimes d'un accident domestique.

    Sur les trois puéricultrices restantes, deux énoncent les brûlures et les chutes comme accidents récurrents, et toutes ont eu au moins une fois à faire à un accident par ingestion. Quant à la prévention de ces accidents domestiques, les puéricultrices veillent à proposer des conseils adaptés aux conditions de vie des familles et portent une attention particulière à celles en situation de précarité.

    Deux puéricultrices semblent également attentives à l'attitude parentale lorsqu'elles abordent le sujet des accidents et analysent ainsi les actes et paroles des parents. L'une d'entre elle met en évidence le caractère « aménageur » d'une maman qui n'aura malheureusement pas suffit à protéger sa fille de l'accident.

    31

    En évoquant la prévention des accidents domestiques, l'une des puéricultrices insiste sur l'importance des messages à transmettre aux assistants maternels et se dit intransigeante lors de ses VAD.

    e) Ingestions accidentelles - Question 4

    Deux puéricultrices relatent la mise en place d'actions collectives anciennes au sujet d'ingestions accidentelles ; l'une auprès d'assistants maternels exclusivement et l'autres auprès d'assistants maternels et de parents. Aucune action collective n'est effectuée au sein de leurs PMI.

    Le sujet des ingestions accidentelles paraît comme très spécifique. Ce thème est abordé seulement si une situation à domicile apparaît comme à risque. Deux des IPDE estiment les conseils de prévention justes, mais pas forcément adaptés à la réalité du terrain. Les risques liés aux produits ménagers et aux médicaments sont connus des parents, l'alerte devrait à présent être faite sur les « nouveaux dangers ».

    L'ingestion de résine de cannabis est énoncée à plusieurs reprises par les puéricultrices, qui l'identifient comme un fléau mais pour lequel la prévention est difficile à faire, parfois tabou.

    f) Attitude parentale - Question 5

    Trois puéricultrices sur quatre dissocient l'action de la réaction des parents face aux ingestions accidentelles de leur enfant. L'action correspond aux mesures mises en place pour éviter l'accident, et la réaction aux actions effectuées suite à l'ingestion.

    Deux d'entre elles estiment que prévenir en amont, et accompagner les parents dans la sécurisation du domicile favorisera une réaction adaptée si un accident venait à se produire. Une autre émet l'avis opposé puisqu'elle transmet des conseils généraux mais ne reprend pas avec les parents les gestes de premiers secours ou les numéros d'urgence.

    Une autre puéricultrice associe la prévention à l'idée de « parler, reparler » ; d'après elle, la répétition des informations favorise le cheminement et la réflexion.

    En revanche, trois puéricultrices sur quatre émettent une réserve sur l'attitude parentale. Deux rappellent que l'adhésion des parents aux conseils n'est pas systématique. Certains agissent après la survenue d'un premier accident, d'autres ne saisissent pas la nécessité de mettre en place des mesures préventives.

    Bien que les réactions face à un accident soient différentes chez chaque personne, il est tout aussi important pour les parents de savoir agir et réagir.

    Une puéricultrice parle de l'ingestion de résine de cannabis par un enfant et se félicite que les parents se soient rendus aux urgences. Certains parents, par peur des répercussions de possession de produits illicites, n'auraient pas osé se rendre à l'hôpital.

    g) Formation des professionnels - Question 6

    À propos de la formation aux gestes de premiers secours des professionnels de la petite enfance, toutes les puéricultrices abordent l'obligation du PSC1 pour l'obtention de l'agrément d'assistant maternel. Mais toutes déplorent le renouvellement non obligatoire. Trois puéricultrices sur quatre préconisent ce renouvellement, et une identifie les relais d'assistants maternels comme véritable soutien pour la mise à jour des connaissances de ces professionnels.

    Deux puéricultrices identifient tout de même des biais : selon elles, la formation n'élimine pas toujours le manque de rigueur ; et savoir quoi faire ne veut pas dire être en capacité de le faire au moment voulu.

    Les autres professionnels de la petite enfance ne sont pas ou peu rencontrés par les puéricultrices de PMI.

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    h) PMI et grand public - Question 7

    Lorsque nous abordons le thème de la connaissance de la PMI par le grand public, les puéricultrices se sentent toutes profondément concernées par ce sujet.

    L'une des puéricultrices dit rencontrer de plus en plus de mamans connaissant la PMI. Une autre estime que les parents informés de l'existence de la PMI et de ses missions sont ceux ayant rencontré la puéricultrice de liaison PMI lors d'une hospitalisation de leur enfant en néonatologie ou en pédiatrie.

    Une autre pense que les parents suivis par une sage-femme de PMI ou avec des enfants plus âgés, sont plus à même de connaître ce service départemental.

    La totalité des puéricultrices juge la PMI encore trop méconnue et s'accorde à dire que les représentations négatives autour de celle-ci sont un frein à l'exercice de leur profession.

    Elles estiment que dans l'esprit des parents et de la population en général, l'association de la PMI avec le service d'aide sociale à l'enfance est quasi systématique ce qui provoque une méfiance de la PMI par peur du placement de l'enfant.

    Selon les territoires, les puéricultrices jugent les liaisons maternités frein ou levier à la connaissance de la PMI. Trois déplorent un manque de communication autour de ce service malgré plusieurs tentatives telles que le rapport des 1000 premiers jours ou la démarche petits pas grands pas.

    4. Synthèse des résultats d'analyse

    L'analyse des entretiens effectués avec les puéricultrices permet de mettre en évidence différents éléments. Deux populations reçoivent des conseils de prévention de la part des puéricultrices de PMI : les parents et les assistants maternels.

    Du côté des parents, les professionnelles expérimentées apportent des exemples concrets et ont su étoffer leurs conseils au fil des années. Pour autant, la prévention des ingestions accidentelles est très spécifique et pas toujours abordée par les puéricultrices. Dans un des cas, la puéricultrice affirme échanger avec les parents autour du sujet lorsqu'un accident domestique s'est déjà produit. À cette occasion, elle aborde brièvement le développement psychomoteur de l'enfant et les objets ou produits dangereux s'ils sont ingérés.

    La méconnaissance du développement psychomoteur de l'enfant par les parents est un facteur favorisant des accidents domestiques identifié par plusieurs puéricultrices. Des parents n'ayant pas conscience des capacités de leur enfant, peuvent être amenés plus facilement à laisser des petits objets ou des produits à sa portée.

    L'une des difficultés pour les puéricultrices est de proposer une prévention adaptée aux « nouveaux » risques. Nous pensons notamment à la prévention sur l'ingestion de produits illicites détenus par les parents. La résine de cannabis est régulièrement à l'origine d'intoxication aiguë de l'enfant, pour autant par peur des représailles, les adultes ont tendance à taire leur consommation.

    Pour ce qui est des assistants maternels, les puéricultrices leur demandent une rigueur particulière quant à la prévention des accidents domestiques. La formation PSC1, obligatoire pour l'obtention de l'agrément d'assistant maternel, leur inculque les gestes à effectuer en cas d'accident. Cependant, les puéricultrices déplorent le caractère non obligatoire du renouvellement de cette formation, et le manque d'informations spécifiques aux enfants.

    Pour finir, les puéricultrices de PMI trouve ce service départemental encore trop méconnu et apprécierait l'instauration d'un projet de communication pour promouvoir le rôle de la PMI et tenter de gommer les disparités qui existent selon les territoires.

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    SYNTHESE DU CADRE EMPIRIQUE

    À propos des ingestions accidentelles, une majorité des parents ne se sent pas suffisamment informée soit parce qu'elle n'a reçu aucune information, soit parce qu'elle estime l'information reçue insuffisante. Cela met donc en avant un réel problème de prévention. Ces parents se sont informés par eux-mêmes essentiellement sur internet mais nous pouvons supposer que d'autres ne l'ont pas fait, faute d'intérêt ou de moyens.

    Cela rejoint un peu le discours des puéricultrices qui citent la prévention comme étant au coeur de leur métier, mais qui précisent que si elles font de la prévention des accidents domestiques, elles n'entrent pas toujours dans le détail de la prévention des ingestions accidentelles.

    Une chose est certaine, l'ingestion accidentelle procure un sentiment de frayeur chez les parents ainsi qu'un sentiment de culpabilité. Problème pouvant être accentué par le comportement des soignants puisque certains parents mettent en cause le comportement jugeant du professionnel de santé, ou encore le manque de réassurance.

    Concernant la réalisation de cette prévention, les parents mettent globalement en place des mesures de prévention à leur domicile. Ces actions, dépendantes de leurs connaissances restent souvent insuffisantes, notamment du fait de leur méconnaissance sur le développement de l'enfant alors que les professionnelles insistent sur cette notion capitale à leurs yeux.

    Pour leur part, dans ce domaine spécifique de prévention, les puéricultrices expliquent évoluer au fil de leur pratique professionnelle et aborder le sujet de l'ingestion accidentelle lorsque la situation l'exige. Les professionnelles indiquent qu'il peut parfois être difficile d'aborder des sujets plus précis comme la prévention d'ingestion de cannabis.

    Les parents et les professionnels semblent d'accord sur l'importance d'une prévention personnalisée.

    Les puéricultrices de PMI expliquent qu'elles tiennent à assurer une prévention individualisée répondant au mieux aux besoins des parents. Elles sont sans doute les plus à même d'assurer cette forme de prévention auprès des parents car elles entrent dans leur intimité notamment lors des VAD.

    Dans notre enquête, afin d'améliorer leurs connaissances, les parents ont exprimé leur souhait d'avoir un échange avec des professionnels plutôt qu'un spot préventif en ligne, soulignant ainsi leur intérêt pour un échange direct et personnalisé.

    Point positif, les parents interrogés semblent être en capacité de réagir en cas de problème, ils pensent à alerter les secours afin d'être informés de la conduite à tenir. Certaines puéricultrices évoquent elles aussi ce sujet en estimant que la prévention favorise l'émergence d'une réaction adaptée si un accident venait à se produire.

    À propos de la PMI, il semble il y avoir un réel travail à réaliser, puisque si ce service public est connu par 90% des parents interrogés, la représentation qu'ils en ont reste négative. Dans 13% des cas, la PMI est associée à l'aide sociale à l'enfance qui évoque le placement des enfants.

    La confrontation du recueil de données des puéricultrices et des parents a permis de faire émerger des points à améliorer. Il existe chez les parents un véritable besoin d'informations sur divers thèmes se rapportant à la prévention des ingestions accidentelles. Voyons désormais ce que nous pouvons apporter par notre projet.

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    PROJET PROFESSIONNEL

    Pour établir un projet adapté à la demande, étudions plus en détail les besoins exprimés par les parents, ou identifiés par les puéricultrices.

    X. Diagnostic et identification des besoins

    Les questionnaires aux parents et les entretiens auprès de puéricultrices ont apporté une vision globale du sujet et ont ainsi permis l'expression des besoins en matière d'information. Trois besoins principaux ont été identifiés.

    Le premier est celui d'information sur le développement psychomoteur du jeune enfant. En effet, cette notion primordiale aux yeux des puéricultrices est pourtant peu transmise aux parents, seuls 9% d'entre eux disent avoir reçu cette information.

    Le deuxième besoin est celui d'une information globale en matière de sensibilisation aux risques. L'ensemble des puéricultrices affirme la nécessité d'une campagne de prévention dédiée aux parents. La moitié d'entre eux se sent insuffisamment informée à propos des ingestions accidentelles de l'enfant, certains estiment même n'avoir jamais reçu de conseils de prévention à ce sujet.

    Les parents devraient être informés des situations à risque pour leurs enfants, et notamment lorsqu'ils sont exposés aux « nouveaux » objets. Par exemple, seulement 18% des parents ont conscience de la toxicité de la pile bouton si elle est ingérée.

    Le troisième besoin repéré pour les parents serait d'avoir un récapitulatif à portée de main des différents éléments. En effet, la prévention des ingestions accidentelles, très spécifique, n'est pas toujours faite aux parents, et dans 45% des cas aucun support n'est utilisé par le professionnel.

    XI. Propositions de projets

    Pour répondre aux besoins d'information des parents et à la nécessité d'un récapitulatif, l'idée la plus adaptée nous semble celle de créer un dépliant. D'autres supports existent déjà mais abordent le thème plus général des accidents domestiques. L'objectif est de proposer une plaquette reprenant les différents stades du développement psychomoteur de l'enfant, les risques potentiels d'ingestion aux domiciles ainsi qu'un rappel des numéros d'urgence.

    Mais, pour une prévention efficace, il nous paraît nécessaire d'associer un atelier d'échange à la diffusion de notre support écrit. Plusieurs options s'offrent à nous :

    Proposer un atelier en présence d'une puéricultrice de PMI dans son service, dans un relais d'assistants maternels (RAM), dans un lieu d'accueil enfant parent (LAEP) ou enfin dans un multi-accueil.

    Participer à l'organisation et à la réalisation de la journée de sensibilisation sur les accidents domestiques organisée depuis plusieurs années à l'hôpital couple enfant (HCE) de Grenoble et ouverte à tout public.

    Cependant, il existe un biais à notre projet. Tout au long de ce travail nous avons mis en évidence l'intérêt d'une prévention individualisée et pourtant, dans notre questionnaire aux parents, nous n'avons proposé que des formes de campagnes de sensibilisation collectives. N'ayant pas encore le statut de puéricultrice diplômée d'État il nous semblait trop ambitieux de proposer de la prévention individualisée lors de VAD ou de consultations de puériculture en PMI. Mais, les parents semblent réceptifs à la prévention collective, moins intrusive que la prévention à domicile.

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    En proposant un projet collectif nous espérons pouvoir sensibiliser un échantillon plus large de parents, tout en leur laissant la possibilité de s'orienter ensuite vers les puéricultrices de PMI s'ils souhaitent obtenir des conseils plus approfondis.

    Cependant, les conditions sanitaires actuelles restent une variable que nous ne pouvons prévoir. À ce jour nous ne savons pas quelle sera la jauge de personnes autorisées à participer à la journée de prévention MIN, ni les mesures à appliquer. Nous espérons malgré tout pouvoir accueillir et informer un maximum de personnes, parents et professionnels confondus.

    XII. Choix du projet

    La première option s'offrant à nous, de proposer un atelier en PMI, en RAM, en LAEP ou en multi-accueil est intéressante mais certainement trop ambitieuse. Créer un projet de toute pièce implique en amont un travail de communication et une recherche de partenaires financiers. Nous sommes, de ce fait, incertains de pouvoir mener à bien le projet.

    Nous préférons finalement prendre contact avec les professionnels de santé de l'hôpital couple enfant de Grenoble afin de se joindre à eux dans l'organisation de la journée de prévention. Cette année, la journée de prévention sur les accidents domestiques n'est pas reconduite mais celle sur la Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) l'est.

    La pédiatre Dr Michard-Lenoir, la puéricultrice Mme Bemolle-Bene et l'auxiliaire de puériculture Mme Rey, organisatrices de cette journée acceptent de nous inclure au projet, bien que notre sujet diverge du projet initial.

    En participant à une campagne de grande ampleur au sein de l'hôpital, nous espérons ainsi toucher des parents de toutes classes sociales, ou qui n'auraient pas souhaité se déplacer pour une action exclusivement sur le thème des ingestions accidentelles du jeune enfant.

    La présence d'autres professionnels de santé devrait favoriser l'échange professionnels/parents, le partage d'expérience ou ouvrir la discussion autour de la prise en charge des familles dont un enfant a été victime d'un accident domestique.

    Nous devons donc proposer un atelier pour la campagne de sensibilisation qui se déroulera le mardi 14 septembre 2021, dans le hall de l'hôpital couple enfant de Grenoble.

    Dans un premier temps nous réalisons le dépliant récapitulant les éléments essentiels, selon nous, à transmettre aux parents.

    Le dépliant (cf. Annexe VIII) serait composé sur la première page du titre, d'une image illustrant le thème et des numéros d'urgence. La triple page intérieure reprendrait les étapes du développement de l'enfant de la naissance à trois ans sous forme de schéma, et les éléments à risques d'intoxication au domicile.

    Sur les pages extérieures restantes, pour conserver une cohérence avec notre thème, nous apposerons une carte de l'Isère représentant la répartition des antennes de PMI du département ainsi qu'un bref rappel sur le rôle de celles-ci.

    Dans un second temps, nous réfléchissons à la construction de l'atelier pour la journée de prévention. Afin de proposer un projet complet, et ayant un impact réel sur le public, nous nous sommes basés sur le schéma « The cone of experience » d'Edgar Dale.

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    Figure 4. «The cone of experience» d'Edgard Dale.

    Connue en France sous le nom de «cône de l'apprentissage», cette figure représente le degré d'impact sur le cerveau d'une information selon le canal de transmission. Ainsi, Edgar Dale, à l'origine de ce cône explicite l'importance de solliciter les différents canaux sensoriels.

    Plus sont utilisés simultanément de canaux sensoriels, mieux l'information sera mémorisée.

    Toujours en lien avec notre thème sur la prévention des ingestions accidentelles par la puéricultrice de PMI, nous avons cherché quelles actions pouvaient être mises en place en respectant leur inclusion dans une partie du cône de l'apprentissage.

    Tableau 2. Canaux de transmissions mobilisés lors de l'atelier

    Canal de transmission

    Moyen utilisé pour le projet

    Verbal symbols : symboles verbaux

    à Dépliant (cf. Annexe VIII) créé à l'occasion de cette journée de prévention et distribué à chaque parent.

    Visual symbols : symboles visuels

    à Dépliant (cf. Annexe VIII) créé à l'occasion de cette journée de prévention et distribué à chaque parent, associé à des explications et à des illustrations.

    Recordings radio/ Still Pictures : Enregistrements radio ou images fixes

    https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-

    vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-21-fevrier-2018

    à Podcast « Petit guide des premiers secours pour les bébés et les enfants », à proposer aux parents de sorte à ce qu'ils puissent l'écouter ultérieurement.

    Motion Pictures : Film

    https://www.youtube.com/watch?v=55jV wVwEJU

    à Tamaloù et les accidents domestiques, vidéo éducative diffusée pendant l'atelier.

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    Educational Television : Émission pédagogique, éducative, conférence

    https://www.youtube.com/watch?v=RRSR22KBT10

    -* Conférence sur le développement psychomoteur par Michèle Forestier, à proposer aux parents de sorte à ce qu'ils puissent la visionner ultérieurement.

    Exhibits : Expositions

    -* Affichage de posters réalisés et validés par des

    professionnels de santé du CHU sur :

    « Protégez vos enfants »

    Intoxication de l'enfant

    Intoxication par résine de cannabis

    Ingestion accidentelle

    -* Affichage de posters issus du livret de prévention des accidents domestiques du gouvernement :

    Médicaments = hors de portée des enfants

    Produits ménagers = hors de portée des enfants

    Study trips : Visites de terrain

    -* Difficilement réalisable pour ce projet, les parents sont tout de même invités à se déplacer au sein de l'hôpital couple enfant lors de cette journée de prévention.

    Ils rencontrent différents professionnels et peuvent échanger avec eux.

    Demonstrations : Démonstration

    -* Diffusion de la vidéo : « Children see things differently » https://vimeo.com/103609179

    -* Présenter différents moyens de sécuriser l'intérieur du domicile.

    Dramatized Experiences : Participation active

    -* Différentes boîtes seront disposées avec à l'intérieur, un produit, un objet ou une image : les parents devront déceler les éléments potentiellement dangereux.

    Liste : piles boutons, billes d'eau, huiles essentielles,

    produits ménagers, lego (grosse taille), pièce de 5 centimes, clou, mégot de cigarette, cacahuètes, feuilles de laurier rose, aloe vera, pilule contraceptive, résine de cannabis, paracétamol...

    Contrived Experiences : Expériences simulées

    -* Faire intervenir des professionnels de santé formateurs en gestes et soins d'urgence pour proposer un atelier sur la manoeuvre d'Heimlich. Même si cela s'éloigne des ingestions accidentelles, les parents sont effrayés à l'idée que leur enfant s'étouffe avec un objet.

    Direct Purposeful Experiences : Expériences directes et ciblées

    -* Encourager le partage d'expériences entre parents.

    -* Encourager les parents à observer leurs enfants, à identifier dans quel stade du développement ils se trouvent.

    XIII. 38

    Objectifs

    Notre objectif général est de guider les parents dans leurs pratiques quotidiennes afin qu'ils puissent proposer à leur enfant un environnement adapté, avec des risques limités et faire en sorte que les parents sachent réagir en cas d'accident.

    Nos objectifs spécifiques et opérationnels sont :

    Enrichir les connaissances des parents sur les ingestions accidentelles du jeune enfant.

    -* Établir un atelier de prévention ouvert à tous lors de la journée de prévention MIN pour approfondir les connaissances des participants sur les éléments potentiellement dangereux une fois ingérés.

    -* Lister des conseils sur le dépliant (symptômes d'une ingestion, conduite à tenir...).

    -* Proposer des sites à consulter ou des contacts par l'intermédiaire d'un flyer « Pour aller plus loin ».

    Promouvoir la prévention des ingestions accidentelles du jeune enfant et notions associées.

    -* Proposer lors de l'atelier de prévention des activités autour du développement de l'enfant et de la sécurisation du domicile.

    -* Diffuser le dépliant aux urgences pédiatriques de l'HCE, et aux PMI du département.

    -* Distribuer le flyer « Pour aller plus loin » lors de l'atelier de prévention proposant des liens pour des conférences, des vidéos éducatives.

    Permettre aux parents d'avoir un support récapitulatif sur les ingestions accidentelles du jeune enfant.

    -* Proposer des informations sous forme d'illustrations.

    -* Notifier les numéros d'urgence.

    Promouvoir indirectement le service départemental de protection maternelle et infantile, et informer les parents du rôle de la puéricultrice de PMI.

    -* Faire apparaître une carte des différentes PMI de l'Isère sur le dépliant et lors de l'atelier de prévention.

    -* Inciter les parents à se rapprocher de leur PMI de secteur pour tout besoin ou questionnement.

    XIV. Échéanciers

    Le calendrier de réalisation du projet est le suivant :

    Juin 2021 : Imagination du projet et début de création ; prise de contact avec les professionnels organisant une journée de prévention MIN à l'Hôpital Couple Enfant (HCE) de Grenoble. Élaboration d'un dépliant autour des ingestions accidentelles au domicile.

    6 Juillet 2021 : Première réunion d'organisation et de préparation du projet.

    Juillet et Août 2021 : Poursuite de l'élaboration du projet ; validation du dépliant par Mme Beal puéricultrice de PMI, par Dr Michard-Lenoir pédiatre à l'HCE, et par Mme Bemolle-Bene puéricultrice à l'HCE également ; création du flyer « Pour aller plus loin ».

    7 septembre 2021 : Nouvelle réunion d'organisation de la journée de prévention MIN.

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    14 septembre 2021 : Réalisation du projet lors de la journée de prévention MIN (de 10h30 à 16h30).

    16 septembre 2021 : Présentation du sujet et retour d'expérience lors de la soutenance du projet professionnel à l'école de puéricultrices de Grenoble.

    Octobre 2021 : Diffusion du dépliant auprès des PMI du département de l'Isère, et du service des urgences pédiatriques de l'HCE.

    Janvier 2022 : Diffusion du questionnaire d'évaluation aux PMI de l'Isère.

    XV. Moyens et personnes ressources

    Tout d'abord le dépliant nous est apparu comme élément clé du projet afin de laisser aux personnes un support comportant les informations importantes transmises lors de notre atelier. Nous avons donc sollicité une personne de notre entourage, qualifiée en graphisme, ayant accepté de nous venir en aide gratuitement afin de produire un dépliant attractif.

    Notre volonté étant également de transmettre des informations fiables et validées par des professionnels de santé ; nous avons sélectionné des informations du site « Naître et Grandir » puis fait valider le dépliant par la pédiatre Dr Michard-Lenoir et la puéricultrice Mme Bemolle-Bene avant sa diffusion.

    La personne de notre entourage intervient à nouveau pour l'impression du dépliant en multiples exemplaires et en grand format pour l'afficher à notre atelier.

    Pour ce qui est de la diffusion du dépliant dans les différentes PMI de l'Isère, nous solliciterons à nouveau Mme Roux, puéricultrice référente technique du département de l'Isère. Cela n'engendrera aucun coût et chaque PMI sera libre de l'imprimer et de l'utiliser si elle le souhaite.

    Pour la suite du projet, le service des urgences pédiatriques de l'HCE met à notre disposition des posters et une table pour l'atelier ; un ordinateur et un vidéoprojecteur nous sont également prêtés pour la diffusion d'une courte vidéo éducative.

    Le reste des objets nécessaires à la réalisation du projet est à notre charge. Pour limiter les frais et le gaspillage nous utilisons au maximum des objets de récupération ou déjà présents à notre domicile.

    Pour un atelier plus complet, nous comptons transmettre aux parents intéressés, en plus du dépliant, un document « Pour aller plus loin » (cf. Annexe IX) sur lequel sont proposés des liens de podcasts, des intitulés de livres etc.

    Un questionnaire de satisfaction (cf. Annexe X) est également transmis à l'issue de l'atelier à chaque participant.

    XVI. Évaluation

    1. Évaluation par le public

    Afin d'obtenir un retour sur notre atelier, nous avons élaboré un court questionnaire à destination des personnes ayant participé (cf. Annexe X). Bien qu'il ne permette pas d'évaluer les connaissances acquises par les participants suite à notre intervention, il reflète tout de même leur degré de satisfaction.

    Dans un second temps plus tardif, en janvier 2022, nous transmettrons un questionnaire aux PMI du département. Ce questionnaire sera destiné aux puéricultrices,

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    puisqu'il est difficile d'interroger individuellement chaque parent concerné. Nous espérons ainsi pouvoir connaître le nombre de PMI ayant adopté ce dépliant, et la fréquence de distribution du dépliant aux familles accompagnées.

    Une évaluation sur le long terme permettant d'apprécier les connaissances des parents ayant participé à la journée de prévention et reçu le dépliant nous semble en revanche impossible à réaliser. Nous décidons de ce fait, d'établir une simple grille d'évaluation reprenant nos objectifs spécifiques, nos indicateurs et les résultats escomptés (cf. Annexe XI).

    2. Auto-évaluation

    Notre statut d'étudiante et la situation sanitaire actuelle ne nous permettent malheureusement pas la réalisation d'un projet en parfaite adéquation avec les souhaits des parents interrogés précédemment. Nous ferons au mieux pour répondre aux attentes de chacun et rester fidèles à nos idées initiales.

    Pour autant, avoir l'opportunité de mener à bien ce projet est une forme de reconnaissance de la part des professionnels de santé de l'hôpital couple enfant et la satisfaction de voir aboutir un long projet.

    CONCLUSION

    Ce travail de recherche touche à sa fin. Il nous a permis d'accentuer notre sens critique et de développer notre curiosité professionnelle tout autant que notre persévérance.

    Il symbolise la fin d'une année enrichissante tant humainement que professionnellement. Les échanges avec les puéricultrices de PMI et les parents ont enrichi nos valeurs soignantes et nous ont offert de nouvelles pistes de réflexion quant à notre posture professionnelle. L'importance de l'écoute, du non-jugement et de la bienveillance est une fois de plus mise en évidence par ce travail.

    La prévention des ingestions accidentelles s'inscrit pleinement dans notre projet d'exercer par la suite en service d'urgences ou de réanimation pédiatrique. L'enjeu est d'autant plus important que les répercussions des ingestions ou des intoxications accidentelles peuvent être dramatiques, et pourtant elles sont rarement au coeur de la prévention dispensée aux jeunes parents.

    La problématique du manque de temps et de moyens se fait ressentir dans la majorité des services et affecte malheureusement de manière défavorable cette prévention. Pourtant, la prévention reste un acte majeur du rôle propre de l'infirmière puéricultrice et ne doit pas être négligée. Chaque puéricultrice, qu'elle exerce en milieu hospitalier, en multi-accueil ou en PMI devrait être en mesure d'aider à prévenir ces risques d'ingestions accidentelles d'autant que dans son exercice, elle a un accompagnement relativement individualisé des parents.

    Nous espérons que le dépliant, conçu à l'occasion de ce travail, devienne un support pérenne, évolutif dans le temps et profitable aux parents comme aux puéricultrices. Peu coûteux et accessible à tous, nous espérons ainsi répondre, au moins partiellement, aux besoins de l'ensemble de la population.

    Ce thème, nous tenant particulièrement à coeur, a été un véritable plaisir à étudier et à approfondir. Il nous paraît important de nous mobiliser, à notre niveau, pour faire progresser la prévention. Ce sujet de santé publique a été quelque peu délaissé par les dernières campagnes gouvernementales. À l'échelle nationale, le travail reste donc encore important pour améliorer les campagnes de prévention existantes et parvenir à aborder de nouveaux thèmes.

    Pouvons-nous espérer qu'un jour une campagne gouvernementale cible la prévention des nouveaux dangers et ose s'attaquer au délicat sujet de l'ingestion de produits illicites ?

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    Annexes

    ANNEXE I. Tableau de synthese des etapes du developpement de l'enfant de 6 mois a 4 ans

    I

    ANNEXE II. Liste non exhaustive des objets et produits frequemment mis en cause lors

    d'ingestions accidentelles II

    ANNEXE III. Questionnaire a destination des parents IV

    ANNEXE IV. Resultats des questionnaires VI

    ANNEXE V. Guide d'entretien X

    ANNEXE VI. Retranscription des entretiens XI

    ANNEXE VII. Grille d'analyse des entretiens XXIV

    ANNEXE VIII. Depliant « ingestions accidentelles au domicile » XXVIII

    ANNEXE IX. Pour aller plus loin XXIX

    ANNEXE X. Questionnaire de satisfaction XXX

    ANNEXE XI. Grille d'evaluation XXXI

    I

    ANNEXE I. TABLEAU DE SYNTHESE DES ETAPES DU
    DEVELOPPEMENT DE L'ENFANT DE 6 MOIS A 4 ANS

    Âge2

    Motricité

    Préhension

    Compréhension/Langage

    Psychoaffectivité

    6 - 8
    mois

    Se retourne seul :

    passage dos-

    ventre. Appui sur

    les mains,

    commence à

    ramper.

    Préhension palmaire volontaire Relâchement volontaire

    Commence à imiter les actes simples

    Babillage

    Stade oral : de la

    succion à

    l'acquisition du

    langage.

    9 - 12
    mois

    Se déplace à quatre pattes.

    Tient assis sans

    appui et se met
    debout avec appui. Boit seul.

    Pince supérieure

    Comprend le «Non». Répète une syllabe.

    Poursuite du stade oral

    Stade du miroir :

    prend conscience

    de son corps, le

    distingue des
    autres.

    Marque le début

    des relations à
    l'autre.

    12 - 18
    mois

    12 mois : Marche

    seul, longe les
    meubles

    15 mois : Monte les escaliers à quatre pattes

    Affinage de la

    pince supérieure

    Relâchement

    manuel fin et
    précis

    Demande un objet en le

    pointant du doigt

    Langage global

    18 - 24
    mois

    18 mois : Débute la course

    24 mois : Mange seul

    Souplesse du

    poignet, dévisse

    les couvercles

    Comprend 1 ou 2 ordres Passe de 50 à 200 mots ;

    utilise «je, moi, tu»
    Phrases explicites

    Poursuite du stade du miroir

    Stade anal :

    exploration de la

    maitrise et de
    l'emprise.

    3 ans

    Monte et descend

    les escaliers en

    alterné, saute sur

    un pied

    Coordination manuelle et début

    de la
    latéralisation

    Avalanche de questions :

    pourquoi ?

    Stade phallique :

    période

    d'affirmation de
    soi.

    Début du complexe d'OEdipe.

    4 ans

    Pédale, grimpe et

    attrape

    Tenue du crayon

    Compréhension s'affine

    Sources : Colson S. et al. Le guide de la puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux : Elsevier-Masson, 2016.

    Bourrillon A., Benoist G. Abrégés connaissances et pratique : Pédiatrie. 5ème édition. Issy-les-Moulineaux : Elsevier-Masson, 2012.

    2 Les informations sont données à titre indicatif ; il s'agit d'âges statistiques, permettant d'avoir des repères quant aux capacités de l'enfant. Il est tout à fait possible qu'un enfant ne se conforme pas parfaitement à ces données. La vigilance des parents, de l'entourage et des professionnels de santé est de mise tout au long de la vie de l'enfant.

    II

    ANNEXE II. LISTE NON EXHAUSTIVE DES OBJETS ET PRODUITS FREQUEMMENT MIS EN CAUSE LORS D'INGESTIONS ACCIDENTELLES

    Aimants

    L'ingestion d'un aimant n'est pas dangereuse et nécessite seulement une surveillance à domicile. Les complications surviennent lorsque plusieurs aimants sont ingérés ou qu'un aimant est ingéré en plus d'un autre corps étranger métallique.

    L'attraction de deux aimants expose à un risque de compression des parois intestinales, de volvulus, voire de nécrose.

    Source : Michaud L. Ingestion de corps étrangers : lesquels extraire ? Paris : Dr Niddam R. Réalités pédiatriques. n° 232, juin 2019. Consulté le 4 mars 2021.

    Alcool

    Une quantité d'alcool ingérée, même infime, peut provoquer un état d'ébriété chez le jeune enfant. Après avis médical, et en cas d'intoxication importante et de signes cliniques, l'enfant peut être amené à être hospitalisé.

    Selon le site internet d'un centre antipoison belge : « Une gorgée de Grand Marnier par exemple peut déjà être la cause d'une intoxication alcoolique chez un enfant de 10 kilos. » En l'absence de signes d'ébriété, l'enfant peut être surveillé à domicile ; après quelques heures il est hors de danger.

    En cette période de pandémie, les incidents liés aux gels hydro alcooliques sont en constante augmentation. Présentant une teneur en alcool supérieure à 70%, ils sont susceptibles d'entraîner une intoxication sérieuse, et ce, même avec une faible quantité ingérée.

    Source : Centre Antipoison. Alimentation : Ingestion d'alcool chez le jeune enfant. In : De Cock Patrick. Disponible à l'adresse : https://www.centreantipoisons.be/nourriture/ingestion-d-alcool-chez-le-jeune-enfant

    Cannabis

    La consommation régulière de cannabis est devenue monnaie courante. La banalisation de cette drogue limite la vigilance à son égard. Les intoxications surviennent surtout au domicile, avec une recrudescence en période estivale.

    Des symptômes de somnolence, d'agitation, d'hypotonie et de tachycardie sont décrits. Selon une étude de l'ANSM entre 2014 et 2017, il y a eu deux fois plus d'intoxications et d'hospitalisations mais aussi cinq fois plus de cas graves.

    Source : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé. Augmentation du nombre d'intoxications au cannabis par ingestion accidentelle chez les enfants. In : Ratignier-Carbonneil Christelle. Saint-Denis, 2018. Mis à jour le 11 janvier 2021. Disponible à l'adresse : https://ansm.sante.fr/actualites/augmentation-du-nombre-dintoxications-au-cannabis-par-ingestion-accidentelle-chez-les-enfants

    Cosmétiques et huiles essentielles

    Les shampoings et savons, contiennent un détergent provoquant fréquemment des nausées, des douleurs abdominales, parfois des vomissements mais aucun symptôme grave.

    Il en est de même pour les huiles essentielles, disponibles dans le commerce sans avertissement écrit, dont la toxicité dépend surtout de la concentration et de la dose ingérée.

    Source : Van Der Roost D. Les accidents domestiques chez l'enfant - Chapitre 108 : Ingestions accidentelles. In : SFMU. Bruxelles, 2015. Disponible à l'adresse :

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    Médicaments

    Les traitements agissant sur le système nerveux central (sédatifs, hypnotiques, anticonvulsivants, antidépresseurs, morphiniques...) sont ceux responsables des intoxications les plus graves.

    III

    Un rapport sur les intoxications aiguës de l'enfant indique :

    « Le bilan d'activité des centres antipoison français en 2013, sur 168 475 cas d'exposition à une substance ou un produit répertoriés, la classe d'âge de 0 à 4 ans représentait 43,7% des cas. Dans la plupart des cas, il s'agissait soit d'une erreur thérapeutique (médicament administré à tort), soit d'un accident parce que l'enfant trouvait le produit en cause à sa portée. »

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    https://www.researchgate.net/publication/330482349 Journees thematiques SFMU - La Mere et l'enfant - Intoxications aigues de l'enfant

    Perles d'eau

    Utilisées comme articles de décoration, notamment dans les vases, les billes d'eau sont connues pour leur pouvoir d'absorption quatre fois supérieur à leur poids en eau. À la suite d'une ingestion, elles peuvent provoquer une occlusion intestinale, en augmentant considérablement leur volume. Translucides et de couleurs vives, elles sont très attractives pour les enfants.

    Source : Van Der Roost D. Les accidents domestiques chez l'enfant - Chapitre 108 : Ingestions accidentelles. In : SFMU. Bruxelles, 2015. Disponible à l'adresse :

    https://www.sfmu.org/upload/70 formation/02 eformation/02 congres/Urgences/urgences2015/donnees/pdf/108. pdf

    Piles boutons

    Suite à l'ingestion d'une pile bouton, plusieurs complications ont été décrites : brûlures électriques par courant de faible voltage, lésions de la muqueuse liées à la libération de substances caustiques, lésions par compression au niveau oesophagien et toxicité de

    substances contenues dans les piles.
    Les complications les plus sévères, parfois létales, sont celles d'origine digestive telles que les perforations digestives et les fistules oeso-trachéales ou oeso-aortiques.

    Toute ingestion de pile bouton doit donc être considérée comme une urgence thérapeutique. Selon le Dr Michaud, anciennement pédiatre gastro-entérologue du CHU de Lille : « La plupart des corps étrangers ingérés traversent le tractus digestif sans manifestation clinique, ni complication. 10 à 20% d'entre eux doivent être extraits par voie endoscopique et seulement 1% nécessite un traitement chirurgical. »

    Les indications pour une extraction dépendent de la taille de l'objet ingéré, de sa nature, et de sa localisation (oesophagienne, intra gastrique ou duodénale).

    Source : Michaud L. Ingestion de corps étrangers : lesquels extraire ? Paris : Dr Niddam R. Réalités pédiatriques. n° 232, juin 2019. Consulté le 4 mars 2021.

    Plantes vertes

    Nombreuses sont les plantes ayant des effets toxiques par leurs feuilles, leurs fleurs ou leurs fruits. Seul un enfant sur sept développe des symptômes suite à une ingestion. C'est la dose ingérée qui fait le poison.

    Source : Van Der Roost D. Les accidents domestiques chez l'enfant - Chapitre 108 : Ingestions accidentelles. In : SFMU. Bruxelles, 2015. Disponible à l'adresse :

    https://www.sfmu.org/upload/70 formation/02 eformation/02 congres/Urgences/urgences2015/donnees/pdf/108. pdf

    Produits ménagers

    Sur 80% des cas d'ingestions accidentelles chez les enfants de 1 à 4 ans, 5% des cas sont graves. Lorsque le produit ménager en cause entre en contact avec la bouche et l'oesophage, on parle de lésions caustiques. Il existe un risque de sténose oesophagienne.

    Source : Lachaux et al. Consensus en endoscopie digestive : prise en charge des oesophagites caustiques. In : SFED, 2011. Disponible à l'adresse :

    https://www.sfed.org/files/documents sfed/files/recommandations/Oesophagite caustique.pdf

    IV

    ANNEXE III. QUESTIONNAIRE A DESTINATION DES

    PARENTS

    Qws.ion ro : Ti p s.saa. vus o..ec narw,n n=Ii ants.:,.. Io priee.nion vins ingestions ascideu ellen

    Oul

    ~r ionrv- Paerieipnia-,v..a one eumpgrc(le ton as sujet des azih,.a
    ·

    Q2lein rrA: Qrelleforme Jnlr prendreIscompagne de xm.lnln.rnm pour.w. mrne.srr!'

    ' Confirons..

    Ech.ng. nitre prohnrcnnel, de el mann!,
    Arche d'échange entre parent.

    Sped n'armai en Irdn. (aumnléuape)

    dvevrka rr H; t)ref ravinent vsw. semble le plus advoi pnnr la.amp.gne de .rnhrl,.arnm r fplwleuss choix possible.)

    L J En an de-fournis la semun.

    q Le-week-end

    q Pendent les vacances soulsirea

    q En présence des enfanta

    Q iie.r Mn .: Si encre celant Inglre une pou Ille sk Inrcw.iesel Ie. yu lairc..mear ! Iplwienn hours posei6k.1
    ·

    iVei


    ·

    ,_, Je lut donne des tapes dans le dos

    n Je ILS rince la boucha

    q Jale fais Solre

    q Jelui donne des laxatifs pour une évacuation rapide

    q Joie fais vomir

    q rappelle les secours (pompiers, médecin...)

    q Je ne sais pas

    den len ., : si entre enfant en victime done ingestion d'huile niemlenr, que h itep-coma 1 fpwnnars choix
    · pe.rl6k.1

    ] J.

    I. surveille pmdem 15 minutas Je le fais vomir

    q JO lui rince la bouche

    q Je le lais boire rappelle le Mas anR-polsan

    rappelle les secours (pomplxs, médecin Je ne taie pas

    V

    triertnrert Seleecos.enyeci la pile M,sseneor.elk Jangnnue.ielk ewigfrée?
    ·

    Réponse longue

    ttniti ion ce Connaiv.snuitln ernxxr de Pnnr.rion Merernclle ri lnfnrik(PMI)r» 1 OW -Yu déü 1.11 appel 6lw,re sans..

    2. Crrl nraisj. ni: lm. p.s Napel é huisaxrl... car le nan.I p.. Maaln

    Or4 . Mlle na tus pis .ppal a lun ferles. oar In nalm. pas c. pu ll. npré..m.m

    a- Non

    · rio^e6 Aveu-coca un diplame de se.Ourissne? e

    Nen

    (5n., ion 17 : A denim ion des paaenrs donc un enl.na . éce vice irae d'un a.eidenr dOmeuique, menu bénin : Vow eres.vcen sends sul6sa.nmenc anompagrrés suite i cet inides,'

    Reponse courre

    Ion 18 I1am quelle rranchs digs sceau aireae.-veue l
    ·

    (~ 15-2eang Q 2E.Se.na () 35-41am f m. e1.45.,..

    littscion rq:DM. quille catégorie socio-professionnelle VOUS licue.-vow! e

    Apdcaheurs erplgharns

    Artisans, cornmecçents, chefs dAr.t..pel sas

    Cadres. pralessians intellectuelles sapa...none

    Proleaslma lraermldlanea

    Employés

    Ounlees

    Sane activlta prale..ipnnelle

    Ater-tria dca tema.po. 1 ajoure. p Psponse langue

    Merci pour varie socurilascien

    wane.encas- Ema.ntepuK'anress CRU neaseisiose.p.emcncnaoxoam,.

    Pan rua.. Nerm.am ournsainantme.i. daea.ow é feta a. aeuu.cpwtotapan... erre

    VI

    ANNEXE IV. RESULTATS DES QUESTIONNAIRES

    Question

    Questions et options de réponses

    Nombre
    de

    réponses

    % de
    réponses

    1

    Combien avez-vous d'enfants ?

     
     

    1

    20

    38,5%

    2

    19

    36,5%

    3 ou +

    13

    25%

    2

    Quel âge ont-vos enfants ? (choix multiples)

     
     

    0 - 5 mois

    6

    11,5%

    6 - 12 mois

    9

    17,3%

    13 - 23 mois

    17

    32,7%

    2 ans à 4 ans

    22

    42,3%

    4 ans à 5 ans

    15

    28,8%

    Plus de 5 ans

    17

    32,7%

    3

    Comment sont-ils gardés ? (choix multiples)

     
     

    Assistante maternelle

    16

    30,8%

    Baby-sitter

    2

    3,8%

    Crèche ou Halte-garderie

    28

    53,8%

    Famille

    17

    32,7%

    Vous-même

    19

    36,5%

    4

    Votre enfant a-t-il déjà mis dans sa bouche ou avalé un objet/un produit non prévu à cet usage ?

     
     

    Oui

    36

    30,8%

    Non

    16

    69,2%

    4. A.

    Si oui à la question 4 : Quelles ont été les

    répercussions sur vous et votre enfant ? (choix multiples)

    36/52

     

    Aucune

    11

    30,6%

    Frayeur

    28

    77,8%

    Culpabilité

    10

    27,8%

    Nausées/vomissements

    4

    11,1%

    Toux/étouffement

    7

    19,4%

    Visite aux urgences

    4

    11,1%

    Hospitalisation

    1

    2,8%

    Séquelles

    0

    0%

    5

    En pratique, mettez-vous en place des mesures pour éviter des ingestions accidentelles par votre enfant ?

     
     

    Oui

    44

    84,6%

    Non

    8

    15,4%

    6

    Des mesures sont-elles mises en place là où votre enfant est gardé ?

     
     

    Oui

    43

    82,7%

    Non

    1

    1,9%

    Je ne sais pas

    8

    15,4%

    VII

    7

    La personne en charge de la garde de votre enfant doit-elle avoir des notions de premiers secours ?

     
     

    0 à aucune importance

    1

    1 ,9%

    1

    2

    3,8%

    2

    5

    9,6%

    3

    7

    13,5%

    4

    6

    11,5%

    5 à Indispensable

    31

    59,6%

    8

    Avez-vous déjà reçu des conseils de prévention sur

    le risque d'ingestion de corps étrangers et
    d'intoxication chez l'enfant ?

     
     
     

    Oui

    29

    55,8%

     

    Non

    23

    44,2%

    8. A.

    Si oui à la question 8 : Par qui ? (choix multiples)

    29/52

     
     

    Pédiatre ou médecin

    21

    72,4%

     

    Sage-femme

    6

    20,7%

     

    Infirmière puéricultrice

    13

    44,8%

     

    Auxiliaire de puériculture

    6

    20,7%

     

    Professionnel non médical

    5

    17,4%

     

    Famille

    14

    48,3%

    8. B.

    Si oui à la question 8 : Quel(s) support(s) a-t-il utilisé ? (choix multiples)

    29/52

     
     

    Carnet de santé

    9

    31%

     

    Dépliant

    6

    20,7%

     

    Support interactif

    5

    17,2%

     

    Vidéo

    3

    10,3%

     

    Aucun

    18

    62,1%

    8. C.

    Si oui à la question 8 : Quelles informations vous ont été transmises ? (choix multiples)

    29/52

     

    Conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle

    22

    75,9%

    Étapes du développement de l'enfant

    7

    24,1%

    Mettre hors de portée les médicaments, les produits toxiques

    28

    96,6%

    Symptômes d'une ingestion accidentelle

    8

    27,6%

     

    Liste des objets ou produits potentiellement dangereux

    15

    51,7%

    Autre

    0

    0%

    9

    En cas de besoin d'informations sur les dangers des ingestions, comment vous renseignez-vous ? (choix multiples)

     
     

    Appel à un proche

    9

    17,3%

    Internet

    35

    67,3%

    Professionnel de santé

    45

    86,5%

    N'a pas la possibilité de se renseigner

    0

    0%

    10

    Jugez-vous vos connaissances suffisantes sur la prévention des ingestions accidentelles ?

     
     

    Oui

    22

    42,3%

    Non

    30

    57,7%

    11

    Participeriez-vous à une campagne de

    sensibilisation à ce sujet ?

     
     

    11. A.

    11. B.

    12

    13

    14

    15

    VIII

    Oui

    34

    65,4%

    Non

    18

    34,6

    Si oui à la question 11 : Quelle forme doit prendre

    la campagne de sensibilisation pour vous
    intéresser ?

    34/52

     

    Conférence

    1

    2,9%

    Échange entre professionnels de santé et parents

    9

    26,5%

    Atelier d'échange entre parents

    6

    17,6%

    Spot préventif en ligne (court-métrage)

    18

    52,9%

    Si oui à la question 11 : Quel moment vous semble

    le plus adapté pour la campagne de
    sensibilisation ? (choix multiples)

    34/52

     

    En fin de journée la semaine

    16

    47,1%

    Le week-end

    17

    50%

    Pendant les vacances scolaires

    4

    11,8%

    En présence des enfants

    12

    35,3%

    Si votre enfant ingère une pastille de lave-vaisselle, que faites-vous ? (choix multiples)

     
     

    Je lui donne des tapes dans le dos

    4

    7,7%

    Je lui rince la bouche

    14

    26,9%

    Je le fais boire

    2

    3,8%

    Je lui donne des laxatifs pour une évacuation rapide

    1

    1,9%

    Je le fais vomir

    6

    11,5%

    J'appelle les secours

    51

    98,1%

    Je ne sais pas

    0

    0%

    Si votre enfant est victime d'une ingestion d'huile essentielle, que faites-vous ? (choix multiples)

     
     

    Je le surveille pendant 15 minutes

    13

    25%

    Je le fais vomir

    1

    1,9%

    Je lui rince la bouche

    15

    28,8%

    Je le fais boire

    5

    9,6%

    J'appelle le centre antipoison

    37

    71,2%

    J'appelle les secours

    31

    59,6%

    Je ne sais pas

    0

    0%

    Selon vous, en quoi la pile bouton est-elle

    dangereuse si elle est ingérée ? [réponse ouverte longue]

     
     

    Toxicité

    18

     

    Obstruction tube digestif

    4

     

    Obstruction voies respiratoires

    17

     

    Lésions internes

    12

     

    Mortelle

    5

     

    Ne sait pas

    5

     

    Connaissez-vous les centres de Protection

    Maternelle et Infantile (PMI) ?

     
     

    Oui - J'ai déjà fait appel à leurs services

    22

    42,3%

    Oui - Mais je ne fais pas appel à leurs services car je n'en ai pas besoin

    18

    34,6%

    IX

     

    Oui - Mais je ne fais pas appel à leurs services car je n'aime pas ce qu'ils représentent

    7

    13,5%

    Non

    5

    9,6%

    16

    Avez-vous des notions de secourisme ?

     
     

    Oui

    24

    46,2%

    Non

    28

    53,8%

    17

    A destination des parents dont un enfant a été victime d'un accident domestique, même bénin :

    Vous êtes-vous sentis suffisamment accompagnés suite à cet incident ?

    [réponse ouverte courte]

    18/52

     

    OUI

    10

     
     

    Par professionnel de santé

    2

     
     

    Par famille

    1

     
     

    NON

    8

     
     

    Jugement

    2

     
     

    Culpabilité

    1

     

    18

    Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?

     
     

    15 - 24 ans

    3

    5,8%

    25 - 34 ans

    4

    7,7%

    35 - 44 ans

    16

    30,8%

    Plus de 45 ans

    29

    55,8%

    19

    Dans quelle catégorie socio-professionnelle vous situez-vous ?

     
     

    Agriculteurs exploitants

    0

    0%

    Artisans, commerçants, chefs d'entreprises

    2

    3,8%

    Cadres, professions intellectuelles supérieures

    14

    26,9%

    Professions intermédiaires

    13

    25%

     

    Employés

    20

    38,5%

    Ouvriers

    1

    1,9%

    Sans activité professionnelle

    2

    3,8%

    20

    Avez-vous des remarques à ajouter ? [réponse ouverte courte]

    11/52

     

    Remerciements, marques d'intérêts

    4

     

    Souhait prévention auprès des enfants

    3

     

    Souhait formation premiers secours adultes

    3

     

    Forme campagne de prévention

    1

     

    X

    ANNEXE V. GUIDE D'ENTRETIEN

    Bonjour, je m'appelle Ariane et suis étudiante puéricultrice à l'école du CHU de Grenoble. Nous nous rencontrons aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel (mémoire) concernant les ingestions accidentelles. Notre échange me permettra d'étayer ma réflexion. Je vous rappelle que cet entretien, d'une durée d'environ quinze minutes, est anonyme mais enregistré pour les statistiques de mon travail. Je vous remercie pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.

    1. En tant que puéricultrice de PMI, dans quelles situations êtes-vous concernée par la prévention ?

    Relance : A quelles occasions faites-vous de la prévention ?

    2. Dans le cadre de votre travail, pensez-vous être un soutien à la parentalité ? Relance : Est-ce que le soutien à la parentalité est un de vos rôles en tant que puéricultrice ?

    3. D'après votre expérience, les accidents domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ?

    Si oui, pourquoi et quelle tranche d'âge est la plus concernée ?

    Relance : Êtes-vous fréquemment confrontés aux accidents domestiques du jeune enfant ?

    4. Dans le cadre des ingestions accidentelles mettez-vous en place des actions de prévention ?

    Si oui, lesquelles ?

    Si non, pourquoi rien n'est instauré concrètement ?

    Relance : Faites-vous de la prévention relative aux ingestions accidentelles du jeune enfant ?

    5. Pensez-vous que des parents informés sont plus à même d'avoir des réactions adaptées face aux ingestions accidentelles de leur enfant ?

    Relance : Selon vous, des parents sensibilisés sont-ils plus à même de réagir en cas d'ingestion accidentelle que des parents non informés ?

    6. Les professionnels de la petite enfance que vous rencontrez (AP, EJE, assistant maternel...) vous semblent-ils suffisamment formés aux gestes de premiers secours ?

    7. D'après vous, la PMI est-elle connue du grand public pour ses actions de prévention et de soutien ?

    8. Pour finir, quel est votre parcours professionnel ?

    L'entretien se termine, je vous remercie pour votre précieuse collaboration. Avez-vous d'autres éléments à ajouter suite à cet échange ?

    XI

    ANNEXE VI. RETRANSCRIPTION DES ENTRETIENS

    Entretien A

    AR : Je vais commencer ... Bonjour, je m'appelle Ariane, je suis étudiante puéricultrice à l'école du CHU de Grenoble. Aujourd'hui on se rencontre parce que vous avez bien voulu m'accorder du temps pour échanger autour du sujet des ingestions accidentelles que j'étudie dans le cadre de mon projet professionnel. C'est un échange qui va me permettre d'étayer ma réflexion, il va durer environ quinze minutes et reste anonyme. Mais je l'enregistre pour faciliter mon travail et mes statistiques. Je vous remercie d'avance pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.

    Alors la première question c'est : En tant que puéricultrice de PMI dans quelles situations êtes-vous concernées par la prévention ?

    IPDE 1 : Notre travail en tant que puéricultrice de PMI c'est un travail de prévention. Effectivement il y a les notions de prévention primaire, secondaire et tertiaire. Nous on est plutôt sur le primaire et le secondaire. Le tertiaire c'est plutôt l'aide sociale à l'enfance, que tu auras peut-être l'occasion de rencontrer ; eux c'est plutôt de la protection ; nous de la prévention pure. Est-ce que tu veux que je te donne les domaines de prévention vraiment ?

    AR : Oui je veux bien, savoir sur quoi vous axez votre prévention, des domaines, même assez vastes.

    IPDE 1 : Alors la PMI c'est de zéro à six ans pour les puéricultrices, et il y a aussi les sages-femmes qui interviennent en prénatal. Alors c'est à travers différentes actions, soit en postnatal direct par exemple en visite à domicile, en permanence ou en consultation. Là ce sera tout ce qui est soutien à la parentalité, la prise en charge de l'enfant. L'idée c'est de répondre à leurs attentes et de partir un peu de leurs besoins. Après on évolue en âge, il y a les bilans de quatre ans qu'on fait dans les écoles. Le but c'est de voir tous les enfants, ça permet de ratifier la population des enfants de trois à quatre ans ; on se dit qu'ils sont au moins vus une fois, parce qu'il y en a qui ne sont pas suivis selon les milieux même si ça reste rare. Ça permet d'avoir une vision médicale de tous les enfants, ça leur donne à tous une chance donc c'est vraiment de la prévention à ce niveau-là. Le contenu des B4 c'est peut-être pas la peine que j'en parle ...

    Ensuite on a tout ce qu'il y a signalement, enfance en danger, nous on est au premier plan pour évaluer s'il y a danger ... Euh... à ce moment-là on va plutôt faire du soutien éducatif, sanitaire, prise en charge de l'enfant, même parentalité. Après d'autres domaines euh ...

    AR : Oui il y en a déjà beaucoup ! C'est le coeur de votre métier !

    Vous avez déjà abordé le sujet précédemment, mais vous, vous vous considérez donc comme un vrai soutien à la parentalité ?

    IPDE 1 : Tout à fait ! Nous on ne fait pas à la place, on ne va pas s'occuper de l'enfant, on passe par le parent. Ce n'est pas nous qui allons faire les soins d'hygiène à l'enfant ou les soins de santé ou l'éducation. C'est vraiment les parents qui se saisissent de tout ce qu'on peut voir avec eux. C'est vraiment notre rôle principal de soutien à la parentalité ; effectivement nous on peut évaluer qu'il y a un enfant en difficulté mais nous on passe par le parent : c'est l'aider à avoir les outils adaptés en tant que parent ; pouvoir s'adapter aux besoins de son enfant.

    AR : Ensuite, la troisième question c'est : D'après votre expérience, les accidents domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ? Et si oui, est-ce que vous avez une idée de la tranche d'âge la plus concernée finalement ? Sachant que vous voyez surtout des zéro - six ans.

    XII

    IPDE 1 : Alors, je dirai pas que c'est fréquent au niveau des accidents, par contre nous ça fait partie de nos missions de faire de la prévention des accidents domestiques donc effectivement moi quand je vais à domicile lors d'une visite post-natale, un des éléments c'est le couchage. Alors je vois comment je sens les parents, des fois dès la première visite, si je sens qu'ils sont méfiants, qu'ils n'aiment pas trop qu'on vienne chez eux j'y vais plutôt à la deuxième mais au moins j'en parle.

    AR : Par rapport à la MIN oui ...

    IPDE 1 : Oui oui, parce qu'eux des fois ils ont leur vision oui oui c'est tout bon alors que nous tout de suite on peut voir ce qui coince donc euh ... c'est dans nos missions d'être vigilants ! On ne va pas toujours en parler, c'est surtout à domicile, si on voit quelque chose, là on se rend compte de suite ce qui est dangereux et à portée de mains des enfants... Par contre au niveau des accidents, surtout par l'hôpital de secteur, je reçois une fiche de liaison dès qu'un enfant est hospitalisé pour un accident domestique.

    Alors je n'en ai pas beaucoup, mais là j'en ai eu trois, surtout parce que cela peut entrer dans le cadre de la protection de l'enfance selon ce qu'on évalue... mais par ingestion de boulettes de cannabis. Alors effectivement c'est des parents qui ont laissé à portée de main, alors c'est pas un accident domestique auquel on pense facilement... mais souvent ce n'est pas ce que l'on voit dans les petits livrets, on ne parle pas de ça. Mais c'est vraiment des choses pour lesquelles on peut être interpellé et dans ce cas-là on va évaluer à domicile. On en profite pour voir dans quel contexte vit l'enfant, si c'est un contexte dans lequel le cannabis a beaucoup de place ou l'enfant est au milieu de tout ça, ou est-ce que c'était une soirée ...

    Après effectivement c'est des parents, ou ce qui est positif, c'est qu'ils ont eu le réflexe d'emmener l'enfant à l'hôpital alors que d'autres n'auraient pas osé ...

    AR : ... oui ou l'emmèneraient à l'hôpital mais n'oseraient pas dire ce qui a été ingéré.

    IPDE 1 : Oui ça pourrait être grave. Et j'en profite pour leur dire, comme c'est des gens qui fument, de faire attention aux mégots de cigarettes, parce qu'un enfant qui mâchouille un mégot de cigarettes, ça on en parle pas non plus, c'est plein de nicotine et de goudron, et si un enfant le mâchouille, ça peut faire quelque chose au niveau cardiaque, parce que c'est très concentré.

    Après, j'ai eu des chutes de plans de change... de mémoire j'essaie de me souvenir s'il y a autre chose mais je pense que c'est vraiment les deux choses principales que j'ai eu.

    Et au niveau des âges... euh... c'est vraiment les zéro - un an. Les âges au-dessus c'est des enfants qui se font des bleus, mais je n'ai pas eu de trucs graves, à ma connaissance. C'est vrai que peut-être ils [les hôpitaux] nous préviennent quand c'est les zéro-un an ; au-delà je pense qu'ils gèrent à l'hôpital et s'ils ne repèrent rien de particulier au niveau social, je ne pense pas qu'ils nous interpellent.

    AR : D'accord, super ! Du coup la question suivante c'est plus par rapport aux ingestions accidentelles, est-ce que vous mettez en place des mesures de prévention ? Vous disiez que c'était plutôt quand vous en ressentiez le besoin...

    IPDE 1 : Alors on ne fait pas d'action de prévention de groupe comme ça pourrait se faire. Une fois en crèche je sais que j'avais fait, enfin c'était auprès des assistantes maternelles, et il y a longtemps mais j'avais mené une action collective.

    Ici, non on ne fait rien de collectif, par contre, c'est vraiment en individuel à domicile. Et à chaque fois que je vais en visite à domicile suite à un accident domestique, j'en profite pour laisser un livret que j'ai sur les accidents domestiques. J'en profite pour discuter de l'accident qu'il y a eu, je regarde si ça ne risque pas de recommencer selon ce qui en était et après je fais une explication plus large, plus rapide en donnant le livret. L'info je la donne plutôt à ce moment-là.

    XIII

    AR : D'accord, et donc la question cinq c'est plutôt par rapport aux parents, pensez-vous que des parents informés sont plus à même d'avoir des réactions adaptées face aux ingestions accidentelles ?

    IPDE 1 : Ouais, alors réaction sur le coup, la question c'est plutôt est-ce qu'ils vont avoir les gestes de secours adaptés, c'est plutôt ça la question ?

    Parce que action, ils vont être informés, ils vont faire ce qu'il faut pour éviter l'accident ; alors que réaction c'est une fois qu'il a ingéré.

    AR : Oui c'est vrai, j'attendais un peu les deux, action et réaction. Pour moi aussi c'est important comme vous disiez, qu'ils préviennent bien l'accident.

    IPDE 1 : Oui parce que action je pense qu'ils peuvent effectivement mieux aménager leur environnement ; enfin après ils s'en saisissent ou pas ; c'est vrai que des fois il faut attendre qu'il y ai l'accident pour qu'ils se bougent un peu plus derrière...

    Réaction c'est plutôt du secours, et il n'y a pas de gestes de secourisme qui sont transmis. Je dirais oui pour action, non pour réaction.

    AR : Ensuite c'est par rapport aux professionnels de la petite enfance que vous rencontrez : auxiliaire de puériculture, EJE, assistante maternelle... est-ce que ces professionnels-là vous semblent justement suffisamment formés face aux gestes de premiers secours ? Ou est-ce que cela pourrait être intéressant à développer ?

    IPDE 1 : Alors il y a des formations qui sont proposées pour nous puéricultrices au département et après effectivement on a été formées pendant l'école, mais on a des mises à jour qui sont proposées. Moi je trouvais, enfin on avait demandé, que ce soit plus spécifique au petit enfant, des fois le risque, c'est que les formations elles soient plutôt pour les adultes, il faut qu'il y ait cette vigilance... Alors nous la dernière en tant que puéricultrice il avait commencé par l'adulte mais avait amené des choses bien spécifiques à l'enfant, et un mannequin d'enfant.

    Assistantes maternelles, pareil il y a une proposition, mais je ne sais plus où ça en est, il faudrait revoir avec la référente des assistantes maternelles.

    AR : Oui je sais qu'elles ont la formation du PSC1 de sept heures qui est obligatoire pour l'agrément.

    IPDE 1 : Oui, obligatoire pour l'agrément mais le renouvellement je ne suis pas sûre... en tous les cas c'est proposé. Moi je sais que quand je fais le renouvellement, je leur demande de quand date la dernière, et si c'est d'il y a longtemps je leur préconise de le refaire.

    Les autres je ne sais pas, on n'a pas d'AP ou d'EJE...

    AR : Oui, elles sont plus présentes en crèche.

    IPDE 1 : Mais vraiment la prévention je pense qu'elle est vraiment nécessaire auprès des parents, pas tant les assistantes maternelles parce que c'est déjà tellement carré quand on les voit pour les agréments.

    AR : D'accord merci... Ensuite la question ce serait plutôt à propos de la PMI. Est-ce que vous pensez que la PMI est suffisamment connue du grand public pour ses actions de prévention et de soutien ?

    IPDE 1 : Alors ceux qui connaissent la PMI, oui ils savent que c'est des actions de prévention et de soutien aux parents, mais en général je trouve que c'est peu connu. Mais même des choses toutes bêtes, on tape « PMI » sur internet, je pense qu'il n'y a rien qui sort. Les gens utilisent beaucoup internet, mais je trouve que c'est pas bien développé. Y a un projet de « com » qui était fait mais je crois que c'est un peu tombé à l'eau... ça n'avance pas. Pareil, on devait faire des flyers, on demande depuis des années, moi ça fait cinq ans que je suis ici,

    XIV

    vingt-ans de PMI, avant j'étais dans la Drôme, on demande des flyers officiels du département, mais non, on fait toujours nos propres flyers, c'est toujours pas fait...

    Je trouve qu'au niveau « com » il y a un vrai problème, il y a vraiment besoin de plus. Alors ce qui permet qu'ils nous connaissent c'est par rapport aux fiches de liaison, quand on envoie des flyers : soit on propose une MAD, soit une visite à domicile pour toutes les fiches de liaison qu'on reçoit.

    Alors pour l'Isère on reçoit toutes les fiches de liaisons des maternités, ça tu as dû le voir, par contre la Savoie, je reçois des fiches seulement quand il y a un problème qui a été repéré. Donc y en a certains qui finalement ne reçoivent jamais rien... Et puis envoyer un flyer « votre enfant vient de naître » alors que je reçois tardivement... effectivement il y a la possibilité d'être informée par les avis de naissance par les mairies ou les choses comme ça... mais je sais qu'au moment où on le faisait qu'on avait ça, ça arrivait très tard, c'était pas l'idéal. C'était pas la meilleure des solutions. Mais effectivement c'est nous qui allons vers les gens, y a pas une connaissance... c'est plus le bouche à oreille sinon, quand les gens nous connaissent, ou des professionnels, par leur profession qui nous connaissent.

    AR : Pour finir, quel est votre parcours professionnel ? Vous m'avez déjà parlé des cinq ans au sein de cette PMI.

    IPDE 1 : Donc ça fait bien vingt ans de PMI, j'étais dans la Drôme, et là je suis ici depuis cinq ans en tant que puéricultrice de PMI. Avant j'avais fait hôpital et libéral. Est-ce que je te donne le détail de ce que j'ai fait à l'hôpital ?

    AR : Oui je veux bien.

    IPDE 1 : L'hôpital quand je voulais, il n'y avait pas de place en pédiatrie mais j'étais repérée comme puéricultrice donc quand y avait des enfants c'est moi qu'on appelait. J'étais d'abord au bloc opératoire donc quand y avait des enfants c'est moi qui gérait, aux urgences et en service de chirurgie digestive.

    Les services de base je ne trouvais pas ça intéressant, ça se répétait, moi j'avais besoin de variétés, donc en PMI tous les jours c'est différent [rires].

    AR : C'est tout pour moi, est-ce que vous avez des choses à ajouter ?

    IPDE 1 : Oui la prévention et le soutien à la parentalité c'est vraiment le coeur de notre métier. Et ce qui est important quand on est professionnel c'est de ne pas aller donner des conseils comme ça d'entrée, plaqués aux gens. C'est vrai que moi je vois comment j'ai évolué avec les gens ; au début quand j'étais nouvelle professionnelle je demandais aux gens de quoi ils souhaitaient parler, donc je les appelais avant la visite à domicile comme ça j'avais un peu en tête mes idées. Mais c'est pas du tout comme ça ... c'est vraiment être face aux gens et voir de quoi ils ont besoin de parler et ça peut partir dans tous les sens. On a l'oeil, on a l'oreille, on va poser les questions complémentaires qui vont faire parler... notamment tout ce qui est prévention des violences conjugales, ça touche pas parent-enfant en direct mais ça touche le couple et donc ça impacte l'enfant. Suivant les réponses, on gratte et hop... des fois on ne peut pas tout de suite, des fois si alors on y va.

    Y a toute une subtilité dans le relationnel, il faut réussir à toucher ce qui est important pour les gens, ce qui les concernent eux, ce qui est spécifique.

    Voilà ...

    AR : Bon et bien merci beaucoup ! IPDE 1 : Avec plaisir !

    XV

    Entretien B

    AR : Bonjour, je m'appelle Ariane, je suis étudiante puéricultrice au CHU de Grenoble . Nous nous rencontrons aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel qui concerne surtout les ingestions accidentelles. Notre échange va me permettre d'étayer ma réflexion et je vous rappelle que cet entretien est d'environ quinze minutes, anonyme mais enregistré pour les statistiques de mon travail. Je vous remercie pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.

    En tant que puéricultrice de PMI, dans quelles situations êtes-vous concernée par la prévention ?

    IPDE 2 : La prévention c'est un peu la base de notre boulot, donc c'est au quotidien, c'est tout le temps. Pour les bébés la prévention c'est sur le couchage, les chutes. Moi mes VAD ou mes permanences ça va être surtout ça, le risque de chute ; le couchage aussi que ce soit auprès des parents ou des assistantes maternelles.

    Pour ce qui est des ingestions c'est vrai que dans mon cas j'en parle pas forcément, ou alors quand ils grandissent : attention là il est en train de se retourner, d'attraper alors là il faut faire attention aux petites choses qui trainent ; c'est plus général.

    Après les assistantes maternelles forcément ça va être la prévention par rapport à la sécurité de leur logement parce qu'elles gardent des enfants qui leur sont confiés.

    Et des fois ça apparaît dans la protection de l'enfance pour les ingestions de cannabis... les enfants se retrouvent en réanimation, et c'est plus fréquent qu'on ne le pense !

    Sinon j'ai vu un cas, mais c'est l'hôpital qui nous avait appelé pour les piles plates auxquelles on ne pensait pas forcément ... et vu les conséquences que ça entraîne... j'ai plutôt tendance à dire de faire attention quand l'enfant peut attraper, s'il y a des plus grands faire attention à ce qui traine. Maintenant j'explique bien les piles parce que les parents n'y pensent pas forcément.

    AR : La question deux c'est : dans le cadre de votre travail pensez-vous être un soutien à la parentalité ?

    IPDE 2 : Ah ben oui ! [rires] Ça aussi c'est la base de notre travail ! Notamment lorsque c'est des premiers enfants, l'accompagnement là ... Déjà les parents ne connaissent pas la PMI alors on doit leur expliquer et une fois qu'ils ont compris ils sont bien contents d'avoir un soutien et des ressources ; et quand ils nous connaissent avec les plus grands, ils sont bien contents de nous trouver pour les conseiller et reprendre ce que disent les médecins, ils ne comprennent pas toujours les traitements, les informations... donc oui c'est vraiment notre quotidien.

    AR : D'après votre expérience, les accidents domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ? Et si oui, quelle est la tranche d'âge la plus touchée ?

    IPDE 2 : Un problème... ce n'est pas non plus tous les jours mais on le répète tous les jours, mais du coup on est dans la prévention. Après moi le problème que j'ai eu il n'y a pas longtemps c'est sur les chutes et notamment les enfants qui ne sont pas attachés dans les poussettes. Les parents ont aussi souvent tendance à laisser, enfin c'est les bébés, les moins d'un an, les laisser sur la table à langer et ils partent chercher la couche à l'autre bout sans savoir si on est à côté. Ils ne se rendent pas compte, même à deux, trois, quatre mois ils les laissent.

    Sinon dans les poussettes ils ont tendance à attacher les lanières sur le ventre, donc on leur explique, parce que moi j'ai surtout des familles qui se déplacent en tram, donc si le tram freine, ils ne sont pas tenus et risquent de traverser tout le tramway comme ça.

    Sinon une fois ça m'est arrivé, une petite qui est tombée d'un premier étage surélevé donc c'est l'équivalent d'un deuxième ou troisième étage, qui s'en est sortie à priori. C'est la grande soeur qui voulait lui montrer par-dessus le balcon et elle est tombée, pourtant le logement était adapté, la maman avait tout aménagé. En ce qui nous concerne c'est surtout les chutes pour les moins d'un an.

    XVI

    Pour quand ils commencent à être à quatre pattes, à ramper, se déplacer donc surtout à partir d'un an, c'est les brûlures. Dans notre population, un peu plus précaire qu'à d'autres endroits, les parents cuisinent à même le sol, avec des réchauds par terre. Ils se brûlent donc en mettant les mains ou en se renversant les choses dessus.

    AR : Après, on revient plutôt sur les ingestions accidentelles, mettez-vous en place des actions de prévention ?

    IPDE 2 : Eh non, pas sur ce SLS ! À part en parler lors de l'accompagnement de chaque parent en fonction de l'âge de l'enfant il n'y a pas d'action particulière là-dessus.

    Il y a seulement une fois, en fait je suis aussi en LAEP, et une fois tous les deux à trois mois on organise des « cafés papote » autour d'un thème qui est choisi avec des assistantes maternelles, des parents, l'éducatrice et moi. Il y a quelques temps on avait fait un café papote autour du sujet des accidents domestiques et ça avait bien plu comme c'était un échange et pas juste des conseils donnés par un professionnel.

    Mais je sais que ça peut se faire ailleurs et que ça intéresse, au CHU ils avaient fait une journée à thème sur les accidents domestiques, un peu comme une chambre des erreurs.

    AR : Autre question : pensez-vous que des parents informés sont plus à même d'avoir des réactions adaptées face aux ingestions accidentelles de leur enfant ?

    IPDE 2 : Oui je pense, forcément... Y en a qui ne vont pas penser forcément aux petites pièces de lego, ou alors ils vont manier des produits toxiques dans des bouteilles de jus de fruits, eux ils savent mais les enfants eux ne savent pas.

    Donc oui pour tout ce qui est des produits, des médicaments qui traînent, là on intervient, donc s'ils sont au courant ils feront peut-être le nécessaire... On en parle et on donne des exemples un peu parlant pour qu'ils se rendent compte à quel point c'est dangereux.

    AR : Oui les accidents peuvent aussi être liés à de la méconnaissance c'est vrai...

    IPDE 2 : [hochement de tête] c'est important d'en parler et d'en reparler, de faire des rappels.

    AR : Ensuite l'autre question c'est : Est-ce que les professionnels de la petite enfance que vous rencontrez, donc les assistants maternels, peut-être les EJE et les auxiliaires de puériculture, vous semblent suffisamment formés aux gestes de premiers secours ?

    IPDE 2 : Alors tout ce qui est EJE et auxiliaire de puériculture moi c'est vrai que je ne les vois pas, ce n'est pas nous qui gérons les crèches...

    Les assistantes maternelles à chaque fois qu'on les voit on leur demande de quand date leur diplôme de gestes de premiers secours. On les incite fortement à renouveler tous les deux ans ou grand maximum tous les cinq ans.

    AR : Ensuite, question sept : D'après vous, la PMI est-elle suffisamment connue du grand public pour ses actions de prévention et de soutien ?

    IPDE 2 : Connue oui peut-être... Mais dans les maternités je ne suis pas certaine qu'elles prennent bien le temps d'expliquer ce que l'on fait parce que quand on appelle beaucoup de parents n'ont pas compris, ou vaguement. Je pense que ce n'est pas forcément bien expliqué, peut-être parce qu'elles manquent de temps...

    Et nous quand on va à la maternité pour les liaisons maternité on rencontre seulement les sages-femmes, on ne passe pas dans les chambres.

    Ça reste quand même peut-être encore méconnu... à part les enfants qui sont hospitalisés et qui passent en néonatologie, où là il y a la puéricultrice de liaison de PMI qui a bien son rôle pour expliquer aux parents comment ils vont sortir. C'est vrai que les parents qui sortent de néonatologie ou de services de pédiatrie ils sont bien au courant mais globalement même dans le grand public on parle de Protection Maternelle et Infantile c'est pas forcément bien

    XVII

    connu. Alors là en ce moment peut-être un peu plus parce qu'on en parle plus avec le rapport des 1000 premiers jours et la loi Peyron.

    Mais dans Protection Maternelle et Infantile il y a le mot protection et du coup on est encore bien associées à l'Aide Sociale à l'Enfance.

    AR : Et donc pour finir, quel est votre parcours professionnel ?

    IPDE 2 : Moi j'ai été diplômée infirmière en 2006, j'ai eu mon diplôme de puéricultrice fin 2007 et après j'ai travaillé de début 2008 à 2015 en service de médecine et soins intensifs néonataux. Et je suis donc en PMI depuis septembre 2015.

    AR : Parfait ! C'est tout pour moi, sauf si vous avez d'autres éléments à ajouter ?

    IPDE 2 : Euh... sur le sujet je crois que je t'ai tout dit. Mais sinon si tu veux je peux te donner les coordonnées de la puéricultrice de liaison PMI pour que tu discutes de tout ça, et de ton projet avec elle.

    AR : Ah oui je veux bien, ça pourrait m'être très utile ! Et encore merci de m'avoir accordé cet échange.

    Entretien C

    AR : Bonjour, je m'appelle Ariane, je suis étudiante puéricultrice au CHU de Grenoble. On se rencontre aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel qui porte notamment sur les ingestions accidentelles. Notre échange va me permettre d'étayer ma réflexion. Il dure environ quinze minutes, est anonyme mais enregistré pour me permettre une meilleure analyse. Je vous remercie d'avance pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.

    La première question c'est : En tant que puéricultrice de PMI, dans quelles situations êtes-vous concernée par la prévention ?

    IPDE 3 : J'ai envie de dire dans toutes ! Sauf quand on en est déjà au placement, à ce compte-là on sort de la prévention... Mais sinon tout le temps, on est dans de la prévention dans nos visites à domicile, nos permanences, nos consultations, chez les assistantes maternelles.

    En ce qui concerne ce sujet particulier, les visites à domicile c'est quand même là où on va le plus facilement sur ce sujet-là parce qu'on voit des choses. En permanence c'est pas le thème que je vais aborder d'entrée de jeu parce que quand ils viennent c'est pour une pesée ou des conseils en particulier et on a déjà beaucoup d'autres choses à aborder. Par exemple pour un nourrisson je vais plutôt aborder la sécurité du couchage.

    AR : Et les grands thèmes de prévention que vous abordez ?

    IPDE 3 : Ca va être tout ce qui va être le lien mère-enfant, les compétences du bébé, la prévention du bébé secoué beaucoup... vraiment beaucoup le bébé secoué et la mort subite chez les moins de trois mois, parfois un peu les écrans. Le transport aussi... parfois les parents ont des questions sur les poussettes, les moyens de transport en voiture ; moins souvent les accidents domestiques. Avant je travaillais à côté de Grenoble, et là-bas, tous les ans on participait au Forum Santé où la PMI avait un stand. C'était une journée de forum avec des associations autour de la santé et la PMI avait un stand et deux années de suite on a proposé une action autour des accidents domestiques, on avait tiré ça d'un petit livret ministériel orange dont je n'ai plus le nom. On avait agrandi les pages, on en avait fait de grandes affiches et on avait fait des affiches vertes et des affiches rouges avec là où les choses sont en sécurité, là où elles ne le sont pas et on abordait ça avec les parents.

    AR : Merci ! La question suivante c'est dans le cadre de votre travail, pensez-vous être un soutien à la parentalité ?

    XVIII

    IPDE 3 : J'espère bien ! C'est un peu pour ça que je me lève le matin ! [rires] Honnêtement je pense l'être dans la plupart des familles que j'accompagne, mais je sais qu'il y a des familles quand on va avoir un mot malheureux ou quelque chose qui n'a pas été tourné d'une bonne manière, là pour le coup on va rompre le lien ; ou alors quand on a des familles qui n'ont pas confiance en la PMI, peur du placement, s'il y a des antécédents ou quelque chose comme ça... On est toujours dans une démarche de soutien à la parentalité mais on sent à la manière dont c'est reçu, il y a de la distance, du « vous approchez pas trop, on a pas envie. ».

    AR : La question suivante c'est d'après votre expérience, les accidents domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ? Si oui, quelle tranche d'âge est la plus concernée ?

    IPDE 3 : Alors je n'en ai pas accompagné énormément, mais les familles ne nous le disent pas forcément quand il y a eu des accidents, souvent moi je le vois dans le carnet de santé quand ça a été noté : « Passage aux urgences, chute du lit, chute avec le trotteur ». Le dernier gros accident domestique dont j'ai eu notion, mais de toute façon là elle ne pouvait pas faire autrement c'est un enfant qui s'était brûlé. La maman était d'origine africaine et pour parfumer la maison elle mettait des charbons à chicha et faisait brûler de l'encens dessus. D'habitude elle le mettait en hauteur sur un placard et ce jour-là elle l'avait laissé sur la table basse. L'enfant était allé joyeusement, et avait pris dans sa main et avait essayé de manger et s'était retrouvé avec une jolie balafre sur tout le côté du visage à cause de la brûlure. Dans mon expérience PMI c'est plutôt ça, sinon j'ai fait du libéral et j'ai eu à accompagner une famille dont l'enfant avait avalé du Destop.

    Ça m'est arrivé chez une assistante maternelle de trouver du Destop par terre dans les toilettes et du rez-de-chaussée et du haut : un bidon de Destop et un bidon de javel ! Et la dame me dit « ah mais j'avais complètement oublié en plus, ça fait longtemps qu'ils sont ici ». Comment dire... là je m'étais fâchée fort ! En lui disant justement que moi j'avais déjà soigné un enfant qui avait avalé du Desktop et que c'était quelque chose que je ne voulais plus jamais revoir de ma vie parce que ça a des conséquences absolument dramatiques.

    Souvent, moi sur mon secteur j'ai un centre d'accueil de demandeurs d'asile où ils ont des logements diffus et sont donc dans les logements sociaux en famille ou en colocation. Dans ces familles-là souvent je vais parler des produits ménagers par terre et le risque de défenestration avec les fenêtres ouvertes avec la table de la cuisine juste en dessous.

    AR : Je comprends... on entend souvent parler des chutes et des brûlures chez les jeunes enfants.

    IPDE 3 : Oui c'est pour ça chez les assistantes maternelles on est dures : moi les médicaments, les produits ménagers et les fenêtres et les piscines ça fait partie des choses ou je suis extrêmement intransigeante ; ce n'est pas négociable en fait.

    AR : Ensuite c'est : Dans le cadre des ingestions accidentelles mettez-vous en place des actions de prévention ?

    IPDE 3 : Pour ce qui est des ingestions, je me répète un peu, mais pour moi c'est clairement au cours des visites à domicile et ça va être en fonction de ce que j'observe... une fenêtre ouverte typiquement alors qu'il y a une table juste au-dessous ou une chaise on va dire attention ! Et puis il y a beaucoup les faits divers qui nous aident entre guillemets, pour la prévention ; c'est-à-dire qu'on a régulièrement des enfants qui tombent des balcons ou par les fenêtres et c'est vrai que quand on aborde ça tout de suite ça fait tilt, c'est pas juste parce qu'on pense que les enfants ne seront pas surveillés, c'est parce qu'on sait qu'ils sont capables de faire ça dans le dos très rapidement et qu'on ne peut pas avoir des yeux derrière la tête quand on est un parent ou une assistante maternelle.

    Et sur le poste où je suis actuellement, on a pas vraiment d'actions collectives comme j'ai pu le faire sur Grenoble.

    Sinon ça va vraiment être à domicile quand je vais voir une situation dangereuse, des médicaments à portée de main, et la plupart du temps c'est les produits ménagers. Dans les

    XIX

    médicaments c'est beaucoup de prévention autour des médicaments qu'on dit anodins : le doliprane, sauf qu'on leur rappelle que si l'enfant avale une boite de doliprane possiblement c'est une insuffisance hépatique aiguë.

    AR : Oui ça peut avoir de graves conséquences...

    IPDE 3 : Moi ce que je leur dis souvent c'est pas pour rien qu'Ariel ne fait plus de pub sur l'efficacité de sa lessive mais fait de la pub sur laisser hors de portée des enfants parce que depuis qu'il y a les petites unidoses je pense qu'en terme de nombre d'accident par ingestion ça a du bien augmenter. Moi ça m'avait marqué...

    AR : La question suivante c'est : pensez-vous que des parents informés sont plus à même d'avoir des réactions adaptées face aux ingestions accidentelles de leur enfant ?

    IPDE 3 : Pas évident, pas évident... Informés bien sûr si on se base sur la prévention. Moi ça m'est arrivé de faire une visite avec des parents pour la prévention des accidents domestiques parce qu'il y avait les fenêtres, les produits... et là « je reviens vous voir et si vous voulez, ensemble, on va voir comment vous pouvez faire pour sécuriser ».

    Après, pour la conduite à tenir en cas d'ingestion moi c'est le numéro du centre antipoison que je donne quand on parle d'ingestion de produits ou de médicaments, tout simplement parce qu'il y a trop en fonction de ce qu'ils avalent il y a trop de marches à suivre qui sont différentes. Ça c'est pareil, pour les assistantes maternelles on leur demande d'avoir un affichage numéros d'urgence, SAMU, numéros des familles, et moi dedans je leur demande d'avoir le numéro du centre antipoison.

    AR : La question suivante c'est : Les professionnels de la petite enfance que vous rencontrez vous semblent-ils suffisamment formés aux gestes de premiers secours ?

    IPDE 3 : Alors nous c'est vrai qu'on a pas d'EJE sur notre territoire en PMI. Ça peut nous arriver quand on va faire un tour en crèche mais c'est plus quand on fait des liens sur des familles...

    Alors les assistantes maternelles, elles sont formées, elles l'ont toutes la formation, en Isère ça fait partie des obligations préalables à l'agrément après ... euh... Mais de plus en plus je trouve maintenant avec les relais d'assistantes maternelles, elles mettent à jour leurs connaissances mais quand on va en visite et qu'on va aborder certains points de sécurité pour la prévention des accidents domestiques, moi je trouve qu'il y a certaines assistantes maternelles qui sont dans la négociation par rapport à ça. Pour moi ce n'est pas tolérable, il y a des choses qui ne se négocient pas... si tu habites au troisième étage il y a des bloque-fenêtres aux fenêtres et c'est tout ! Moi j'en ai eu des négociations, oui les médicaments sont hors de portée mais ils ne sont pas hors de vue et des petites boites de couleur comme ça c'est attirant pour les enfants donc mettez-les dans un carton, une petite boite fermée.

    Mais c'est vrai qu'on passe pour des rabat-joies parfois quand même...

    AR : Ça fait partie du métier aussi [rires].

    IPDE 3 : Oui ça fait partie du métier mais ce que je leur dis souvent vous savez quand il y a un accident ce n'est jamais dans des périodes où tout était normal... chez les assistantes maternelles c'est parce qu'il y avait un enfant en plus, ou un enfant a chuté et s'est fait mal alors j'étais en train de mettre de la glace et l'autre en a profité pour ... Parce que souvent leur discours c'est de dire « Ah bah ils ne l'ont jamais fait ! ».

    AR : Merci... ensuite c'est par rapport à la PMI, d'après vous la PMI est-elle connue du grand public pour ses actions de prévention et de soutien ?

    IPDE 3 : Grande question ! Ça pourrait être le sujet d'un mémoire tout entier ça. On est en pleine démarche petits pas grands pas, prévention, je ne sais pas si certaines collègues t'en ont parlé, qui est l'idée d'aller le plus tôt possible, de mettre les parents en lien avec la PMI.

    XX

    Moi je suis sur un territoire qui réalise des liaisons maternité auprès des mamans, c'est-à-dire qu'on ne va pas juste récupérer les fiches avec les informations pour les distribuer, on récupère les informations et on va voir chaque maman hospitalisée avec son bébé le jour de notre passage. Nous on passe deux fois par semaine, sur chaque maternité de la ville, à la clinique et à l'hôpital : le mardi et le vendredi. L'objectif de ce passage c'est de venir présenter la PMI aux mamans qui sont à la maternité et qui ont accouché. Il y en a, grosso modo, une moitié qui connaît déjà pour des aînés ou sinon c'est pendant l'accompagnement sage-femme de la grossesse où on leur a expliqué que dès la naissance elle pourrait aller à la PMI. Nous on colle dans le carnet de santé du bébé l'adresse de la PMI de son secteur et le numéro pour les joindre. En fait moi quand je vais à la maternité je leur présente la PMI.

    Des fois on a aussi des gens un peu en mode retrait : « mais pourquoi vous venez me voir ? est-ce qu'on m'a signalé ? », non non on va voir tout le monde. La PMI c'est un service public, c'est gratuit on est payé par vos impôts, des fois on se demande à quoi ça sert, ça sert à ça aussi de payer des impôts, ça sert à avoir un service public et de rencontrer une puéricultrice, pouvoir bénéficier d'une visite à domicile sans avoir à débourser d'argent.

    Sur ce territoire où je travaille c'est vraiment une excellente porte d'entrée parce qu'en plus on fait ça dans un lieu qui est neutre, c'est-à-dire que c'est pas intrusif, on ne va pas directement à la maison, on ne fait pas un premier lien par téléphone où souvent les mamans nous disent non mais j'ai la sage-femme qui vient c'est bon je n'ai pas besoin. Là, la plupart du temps elles sont plutôt disponibles, en plus en ce moment, merci covid, il y a peu de visites à part du papa, il y a peu de monde, les sages-femmes ont beaucoup de travail et nous du coup on peut prendre le temps de tirer la chaise cinq minutes de s'asseoir, d'échanger, et je trouve que ça c'est très important d'avoir quelqu'un d'avenant qui vient présenter la PMI et prendre des nouvelles du bébé. Parfois quand j'entre dans une chambre je sens les parents un peu réfractaires et quand je sors ils sont plutôt souriants, ils ont effacé un peu l'image de on va placer les bébés et on est un service de cas sociaux.

    AR : Super.. bon je vous pose ma dernière question. C'est juste pour finir, quel est votre parcours professionnel ?

    IPDE 3 : Alors, moi j'ai été diplômée infirmière en 2007, j'ai travaillé à l'hôpital, principalement chez les adultes, j'ai fait des urgences en gros j'avais un 80% aux urgences neuro-vasculaire parce que j'étais à temps plein de nuit ; j'ai fait ça pendant quatre ans. Ensuite je suis partie travailler un an en Nouvelle-Calédonie dans un hôpital local de brousse, en revenant j'ai fait une année de libéral mais salariée par une mutuelle ; c'était la mutualité française en fait qui avait des cabinets et du coup c'était un vrai boulot de libéral sauf qu'au lieu de facturer à mon nom je facturais au nom de la mutuelle et il me reversait en salaire un certain pourcentage et pendant que j'étais là-bas j'ai passé mon concours d'école de puéricultrice. Je suis rentrée à l'école de puéricultrice en 2014, j'en suis sortie diplômée et j'ai attaqué en PMI en mars 2015.

    AR : D'accord très bien.

    IPDE 3 : En fait je n'ai pas d'expérience pédiatrique à l'hôpital, depuis que je suis puéricultrice je n'ai fait que de la PMI.

    AR : Super, c'est tout bon pour moi, merci encore pour votre participation et si vous avez des éléments à ajouter n'hésitez pas.

    IPDE 3 : Eh bien non, juste bonne continuation, bon courage à toi et n'hésites pas si tu as besoin de quoi que ce soit tu me fais un petit mail.

    Entretien D

    AR : Si tu es prête on va commencer. IPDE 4 : Oui vas-y quand tu veux.

    XXI

    AR : Alors, bonjour, moi c'est Ariane et je suis étudiante puéricultrice à l'école du CHU de Grenoble. On se rencontre aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel sur les ingestions accidentelles, mais aussi un peu sur les accidents domestiques en général. C'est vraiment un échange qui va me permettre d'étayer ma réflexion. C'est un entretien qui dure environ quinze minutes, qui est anonyme mais enregistré. Merci d'avance pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.

    Donc la première question c'est : En tant que puéricultrice de PMI, dans quelles situations êtes-vous concernée par la prévention ?

    IPDE 4 : Alors je pense qu'on est concerné au niveau des suivis des enfants donc dès qu'on peut faire des suivis à domicile, donc des visites à domicile sur des suivis courants, sur les moments où on est en consultation aussi, c'est vrai que c'est un âge ou on peut aussi aborder ça avec les parents mais aussi avec les assistants familiaux et les assistants maternels, c'est important au niveau de la sécurité donc on est obligé d'aborder ça avec eux.

    AR : Et sinon est-ce qu'il y a d'autres grands thèmes que tu abordes régulièrement ?

    IPDE 4 : Par rapport aux accidents domestiques on va faire attention vraiment aux produits ménagers en essayant du coup de sensibiliser les familles pour que ce soit hors de portée, en faisant en sorte aussi qu'ils ne transvasent pas et ne mettent pas dans des bouteilles, pour des enfants qui seraient plus grands par exemple, des choses comme ça...

    Après, on fait aussi attention à, même si ce n'est pas forcément ton sujet, à tout ce qui est sécurité de l'environnement, de l'aménagement : les escaliers, les barrières, tous les coins où l'enfant pourrait chuter, aussi le comportement que l'adulte pourrait avoir envers l'enfant donc qui pourrait être insécure ou autre, comme le fait de toujours avoir une main sur l'enfant : tous les parents ne sont pas toujours opérationnels là-dessus, ils n'ont pas toujours la notion de ça en fait donc ça fait aussi parti de la prévention qu'on fait.

    AR : D'accord super ! Ensuite, dans le cadre de votre travail, pensez-vous être un soutien à la parentalité ?

    IPDE 4 : Moi je pense que oui, je pense que c'est la base de notre métier, qu'on est là en accompagnement et en soutien des parents. La plupart du temps ils leur manquent des clés et nous on est là pour les accompagner et les soutenir à ce niveau-là. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses sur lesquelles on peut jouer : dans le développement de l'enfant, qui va aider les parents ça peut être sur plein de choses, sur le développement psychomoteur, sur la diversification, même tous les conseils qu'ils peuvent nous demander aussi. On a un accompagnement, je trouve, assez large des familles, on est aussi là pour répondre à leurs demandes, oui on va amener des choses mais on est aussi en priorité là pour les accompagner selon leurs besoins.

    AR : Oui c'est vrai, c'est très important. Ensuite, d'après votre expérience, les accidents domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ?

    IPDE 4 : Alors moi personnellement de mon côté je n'en ai pas eu couramment. Je pense qu'il peut il y en avoir mais que l'on est pas forcément informé non plus, et surtout on essaie de faire en sorte que cela n'arrive pas. On essaie de prévenir bien pour faire en sorte que ça n'arrive pas mais moi de mon côté je n'en ai pas eu personnellement.

    Je pense que si on en est informé c'est vraiment par l'hôpital en fait, par d'autres professionnels qui ont été alertés.

    AR : Oui finalement c'est plus sous forme de signalement en fait... Sinon, dans le cadre des ingestions accidentelles mettez-vous en place des actions de prévention ?

    IPDE 4 : On peut en mettre en place, sinon ce que je disais c'est de sécuriser les produits ménagers ça peut être mettre un bloque-porte, mettre en hauteur ou dans un cellier fermé à

    XXII

    clé. C'est expliquer aux parents aussi pourquoi, quel est le risque c'est leur en parler, c'est leur donner des liens, qui appeler quand ça arrive parce qu'on sait que même si on fait attention ça peut arriver, autant chez les parents que chez les assistantes maternelles. Le principe c'est que cela n'arrive pas donc on essaie de faire en sorte, un maximum, que les produits soient sécurisés et inaccessibles aux enfants.

    AR : D'accord merci. La question suivante c'est plus par rapport aux parents : pensez-vous que des parents informés sont plus à même d'avoir des réactions adaptées face aux ingestions accidentelles de leur enfant ?

    IPDE 4 : Clairement oui, parce que quand on prévient les parents sur comment agir c'est plus facile de réagir. On sait que quand des personnes vivent des situations complexes qui du coup peuvent entrainer des réactions d'urgence, en fait le corps réagit différemment mais de manière inconsciente. Tu peux très bien être tétanisé, avoir une sidération ou très bien réagir parce qu'il y a une montée d'adrénaline ; voilà il y a des réactions vraiment différentes. Il y a des personnes qui en sont tout à fait inconscientes et lorsqu'on les a prévenues en amont elles sont plus en phase d'être en conscience avec ce qu'il se passe et du coup savoir réagir. Comme les assistantes maternelles, on leur dit très bien, elles ont toujours une feuille pour avoir les liens d'urgence et du coup c'est plus facile de dire je vais vite appeler là ; quand on en a pas parlé on ne sait pas ce qu'il faut faire.

    AR : Oui c'est vrai... ensuite on revient un peu sur les assistantes maternelles : les professionnels de la petite enfance que vous rencontrez vous semblent-ils suffisamment formés aux gestes de premiers secours ?

    Je pose la question aussi par rapport aux EJE et auxiliaire de puériculture mais visiblement vous n'intervenez pas trop en crèche.

    IPDE 4 : Non pas vraiment en crèche. Mais pour moi je dirais oui parce que ce sont des professionnels de la petite enfance et qui ont dans leur cursus une formation spécifique du PSC1 basé sur l'enfance donc elles sont censées avoir les compétences requises en sachant qu'elles ne sont pas obligées de le mettre à jour non plus. Après ça dépend, je pense qu'elles ont les moyens mais qu'après c'est aussi du savoir être et qu'elles ne sont pas toutes en capacité de réagir.

    AR : D'accord. Une autre question, c'est par rapport à la PMI. D'après vous, la PMI est-elle connue du grand public pour ses actions de prévention et de soutien ?

    IPDE 4 : Je pense que l'on est pas encore assez connue, alors là quand même je suis surprise parce que là souvent j'appelle des jeunes mamans qui ont déjà entendu parler de la PMI... Alors des fois c'est aussi grâce aux sages-femmes de PMI, en amont, qui ont fait une première présentation et qui ont fait un lien. Mais effectivement dans mon contexte personnel je trouve que la PMI n'est pas encore assez connue ni assez valorisée au niveau national.

    AR : Oui et quand elle est connue il y a toujours cette association avec l'aide sociale à l'enfance et le terme de protection.

    IPDE 4 : Oui quand c'est connu il y a aussi cette notion un peu péjorative de c'est l'ASE, on va nous retirer les enfants et moi dans mon métier, là où je suis actuellement mes collègues m'ont dit tu verras les sages-femmes du secteur il y en a certaines qui nous dévalorisent et qui disent de ne pas aller voir la PMI parce qu'on allait leur retirer leur enfant. On est pas du tout là-dedans ! C'est aussi dommage qu'il y ai des professionnels qui en rajoutent et ne travaillent pas en collaboration.

    AR : Oui c'est un vaste sujet, il y a encore beaucoup d'évolutions à avoir je crois. Du coup, la dernière question c'est : quel est votre parcours professionnel ?

    XXIII

    IPDE 4 : Mon parcours professionnel alors... j'ai fait mon BAFA avant mon BAC, j'ai passé mon école d'infirmière avec divers stages en pédiatrie, pédopsychiatrie et PMI aussi parce que je savais que c'était mon projet professionnel. Là j'ai travaillé en intérim pendant mes deux mois parce que j'ai passé le concours de puéricultrice et j'ai eu l'école. Donc diverses missions parce que l'intérim ben voilà... donc médecine générale, soins de suite et de réadaptation, de la maison d'accueil spécialisée avec des polyhandicapés voilà des choses comme ça.

    Après je suis allée à l'école de puéricultrices, on a eu la crise sanitaire et du coup je suis allée faire un mois en néonatologie pendant la crise sanitaire et de nuit, voilà, après j'ai eu mon diplôme donc en 2020 et je suis allée en PMI vu que c'était mon projet. Voilà...

    AR : Eh bien merci beaucoup c'était intéressant.

    IPDE 4 : Avec plaisir, si tu as besoin pour quelque chose tu me dis. Je te souhaite bon courage pour ton mémoire, surtout pour l'analyse ! [rires]

    AR : [rires] Oh oui je vais en avoir besoin, merci beaucoup ! Bonne fin de journée.

    XXIV

    ANNEXE VII. GRILLE D'ANALYSE DES ENTRETIENS

    Question 1- Prévention en PMI

     

    Coeur de métier

    Public

    Actions

    Thèmes

    Prévention

    Protection

    EA

    RA1 : Notre travail c'est un travail de prévention

    RA1 : Parents, 0-6 ans pour les puéricultrices Maman/couple en prénatal pour les sages-femmes

    RA1 : VAD, consultations, permanences, B4 en école maternelle

    RA1 : Soutien à la parentalité, PEC de l'enfant

    Partir de leurs besoins, répondre à leurs attentes

    RA1 : Primaire et secondaire

    4 Donner une chance à tous

    RA1 : Tertiaire = protection

    Rôle de l'ASE

    EB

    RB1 : Base de notre boulot, au quotidien, tout le temps

    RB1 : Enfants/bébés indirectement Parents Assistantes maternelles

    RB1 : VAD, permanences, conseils, explications avec exemples

    RB1 : Couchage/MIN, chutes, développement psychomoteur et sécurité du logement

    RB1 : Évolution des conseils avec expérience

    RB1 :

    Ingestion de cannabis, piles plates.

    4 Signalement de l'hôpital à la PMI. Conséquences dramatiques

    EC

    RC1 : Toutes situations

    RC1 : Parents Assistantes maternelles

    RC1 : VAD, permanences, consultations, conseils

    RC1 : Couchage/MIN, attachement mère/enfant, compétences du bébé, sécurité du transport, écrans, bébé secoué

    RC1 : Livret ministériel comme support

    Rares actions collectives

    RC1 : Placement = protection Différent de la prévention

    ED

     

    RD1 : Enfants Parents Assistants maternels et familiaux

    RD1 : Suivis à domicile, consultations

    RD1 : Sécurité du logement

    RD1 : Vigilance autour de l'attitude parentale Parents n'ont pas toujours conscience

     

    Question 2 - Soutien à la parentalité en PMI

     

    Coeur de métier

    Attitude
    puéricultrice

    Conseils/prévention

    Intérêt pour
    parents

    Attitude parentale

    EA

     

    RA2 : Ne pas faire à la place des parents, soutenir les compétences parentales

    RA2 : Évaluer enfants en difficultés

    RA2 : Outils adaptés, pouvoir répondre de manière adapter aux besoins de l'enfant

    RA2 : Aux parents de se saisir de ce qu'on leur apporte

    EB

    RB2 : Base de notre travail

    RB2 : Accompagner

    RB2 : Explications missions de la PMI, conseiller, reformuler les dires des médecins

    RB2 : Ressources et conseils

    RB2 : Contents d'avoir un soutien

    EC

    R : C'est pour cela que je me lève le matin

    R : Accompagner, Importance des mots pour véhiculer la bienveillance

     

    R : Intérêt et soutien à la parentalité pour la plupart des familles

    R : Parfois échec du lien et méfiance

    ED

    RD2 : Base de notre métier

    RD2 : Accompagner selon les besoins, soutenir les compétences parentales

    RD2 : Apporter des connaissances et des conseils aux parents Développement de l'enfant, diversification

    RD2 : Répondre à leurs demandes, peuvent aborder tous les sujets qu'ils souhaitent

     

    Question 3 - Accidents domestiques

     

    Fréquence

    Public
    touché

    Types d'accidents

    Prévention

    Protection

    Attitude parentale

    EA

    RA3 :

    RA3 : 0 - 1 an

    RA3 : Ingestion

    RA3 : MIN ; selon

    RA3 :

    RA3 :

     

    Accidents peu

     

    boulettes de cannabis

    attitude des parents

    Information

    Méconnaissance du

     

    fréquents, prévention quotidienne, pas toujours

     

    = accidents auxquels on pense peu, « nouveaux dangers »

    Ne pas être trop intrusif, sujets délicats abordés en VAD Mégots cigarettes

    systématiqu e de la PMI si accident relève de la

    danger parfois, positif quand les parents ont le réflexe d'emmener l'enfant à l'hôpital

     

    informée quand

     

    Chutes de tables à langer

    nocifs

    protection de l'enfance

     

    XXV

     

    survenue d'un accident

     
     
     
     
     

    EB

    RB3 : Accidents pas quotidiens mais prévention quotidienne

    RB3 : 0 - 1 an

    1 à 6 ans

    RB3 : Chutes (poussettes, tables à langer, défenestration)

    Brûlures, ingestion cannabis et piles plates

    RB3 : Attacher les enfants dans les poussettes, ne pas les laisser sans surveillance

    Prévenir du risque, avoir conscience que précarité limite les mesures de prévention

     

    RB3 : Méconnaissance développement psychomoteur

    Accident malgré comportement « aménageur »

    EC

    RC3 : Pas toujours informée

    quand accident domestique, vu dans le carnet de santé

    RC3 : 1 an à 6 ans

    Brûlure (charbons à chicha pour encens) Ingestion produit caustique

    Mettre hors de portée Intransigeante sur la sécurité du domicile des assistantes maternelles

    Demandeurs d'asiles en logement sociaux, adaptation des conseils à leurs conditions de vie

     
     

    ED

    RD3 : Pas toujours informée

    quand accident domestique

     
     

    RD3 : Conseille pour faire en sorte d'éviter les accidents

    RD3 : Information par autres professionne ls de santé alertés par la situation

     

    Question 4 - Ingestion accidentelle

     

    Action collective

    Action individuelle

    Quelle occasion ?

    Quel message
    transmis ?

    EA

    RA4 : Pas d'action collective dans la PMI actuelle, mais 1 il y a longtemps auprès d'assistantes maternelles

    RA4 : Auprès des parents

    RA4 : Systématique suite à un accident domestique

    RA4 : Livret sur les accidents domestiques Discussion autour de l'accident : comprendre la situation, déculpabiliser ?

    EB

    RB4 : 1 fois tous les 2 à 3 mois « café papote », a déjà été fait sur les accidents domestiques en présence de parents et d'assistantes maternelles

    RB4 : Auprès des parents lors de l'accompagnement

    RB4 : Accompagnement de parents selon âge de l'enfant et risque perçu

    RB4 : Selon âge, conseils et échange

    EC

     

    RC4 : Auprès des parents

    RC4 : VAD, selon observation et situations dangereuses

    RC4 : On ne pense pas que les enfants ne seront pas surveillés, mais ils sont rapides pour agir et ni les parents ni les assistantes maternelles n'ont d'yeux derrière la tête

    ED

     

    RD4 : Auprès des parents et des assistantes maternelles

    RD4 : VAD

    RD4 : Comment sécuriser les produits

    Question 5 - Réactions des parents face aux ingestions

     

    Action

    Réaction

    Attitude parentale

    Favoriser bonne réaction

    EA

    RA5 : Ce qui est mis en place pour éviter l'ingestion

    Meilleur aménagement de l'environnement

    RA5 : Avoir des gestes de secours adaptés lors de l'accident ou immédiatement après

    RA5 : Adhésion des parents non systématiques aux conseils de prévention Agissent après un premier accident

    RA5 : Conseils donnés, pas de gestes de premiers secours enseignés

    EB

    RB5 : Aménagement et sécurisation de l'environnement

     

    RB5 : Adhésion non systématique des parents aux conseils de prévention, parfois peu convaincus

    RB5 : Informations, exemples simples, faire prendre conscience du risque aux parents.

    XXVI

     
     
     
     

    Répétitions des conseils pour permettre un cheminement de pensée

    EC

    RC5 : Informer, faire de la prévention

    Accompagner parent dans sécurisation du domicile

    RC5 : Réagir au moment de l'accident ou dans les suites immédiates

     

    RC5 : CAT en cas d'ingestion = centre antipoison à appeler Pas de gestes particuliers car trop spécifiques selon les situations

    ED

    RD5 : Prévenir en amont, réfléchir à que faire en cas de besoin

    RD5 : Comprendre la situation et ce qu'il se passe

    RD5 : Difficile de connaître la réaction de chacun face à un accident : tétanie, sidération

    RD5 : Si parents informés de comment agir, il sera plus facile pour eux de réagir

    Question 6 - Formation des professionnels

     

    Corps de métier

    Formation

    Amélioration ?

    EA

    RA6 : Puéricultrice

    Assistantes maternelles

    RA6 : Pendant l'école et formation continue après le diplôme

    Mises à jour proposées

    PSC1 7h obligatoire à l'agrément

    RA6 : Formation peu spécifique aux enfants, souvent PSC1 adulte

    Renouvellement non obligatoire, préconisation Ressenti de l'IPDE : prévention plutôt nécessaire auprès des parents que des assistantes maternelles

    EB

    RB6 : Assistantes maternelles

    RB6 : Diplôme PSC1 à l'agrément

    RB6 : Non obligatoire pour renouvellement, incitation à le faire tous les 2 à 5 ans

    EC

    RC6 : Assistantes maternelles

    RC6 : Formation obligatoire en Isère pour agrément

    RC6 : RAM permet mise à jour régulière de leurs connaissances

    Parfois manque de rigueur malgré formation PSC1 : négociation des mesures de sécurité Difficultés des IPDE pour la prévention, passent pour des rabat-joie

    ED

    RD6 : Professionnels de la petite enfance

    RD6 : Formation obligatoire PSC1 basée sur l'enfance

    RD6 : Ont les compétences requises mais pas l'obligation de renouveler leur diplôme

    Ont les moyens mais pas toujours la capacité de réagir

    Question 7 - Connaissance de la PMI par le grand public

     

    Connaissance

    Représentations

    Méconnaissance

    Freins

    Leviers

    EA

    RA7 : Ceux qui connaissent savent pour les actions de prévention et de soutien

     

    RA7 : Peu connu en général

    RA7 : Peu développé même sur internet

    Problème de communication connu par le département mais aucune action établie Réception tardive fiches de liaisons en Isère et fiches de liaisons uniquement pour situations fragiles en Savoie

    RA7 : Bouche à oreille

    EB

    RB7 : Grâce aux IPDE de liaisons PMI (hospitalisation en pédiatrie et néonat)

    RB7 : Mot « protection » dans PMI = association à l'ASE et au placement

    RB7 : PMI encore méconnue

    RB7 : Liaisons PMI permettent la rencontre avec les sages-femmes mais pas avec les parents

    RB7 : Rapport des 1000 premiers jours, loi Peyron

    EC

    RC7 : Moitié des personnes connaissent la PMI par sage- femme de PMI ou précédents enfants

    RC7 : Personnes en retrait :

    « pourquoi moi ? » « on m'a signalé ? »

    Parents réfractaires, plus souriants après explications. Effacent de leur esprit l'image du service social

    RC7 : Moitié des personnes ne connaissent pas la PMI avant passage de l'IPDE en maternité

     

    RC7 : Démarches petits pas grands pas Liaisons maternité fréquentes et auprès des mamans

    N° PMI laissé dans carnet de santé Maternité = lieu neutre, disponibilité des parents, avant sage-femme libérale

    ED

    RD7 : De plus en plus de maman ont déjà entendu parler de la PMI

    RD7 : Association placement et PMI, même par des professionnels de santé

    RD7 : PMI encore méconnue, pas assez valorisée au niveau national

    RD7 : Sages-femmes du secteur dévalorisent le travail de la PMI

    RD7 : Sages-femmes de PMI font un premier lien en anténatal, intérêt d'un travail en collaboration

    XXVII

     
     

    Notion

    péjorative ASE, placement...

     
     
     

    Question 8 - Parcours professionnel

     

    Diplôme

    PMI

    Pédiatrie

    Néonat/maternité

    Crèche

    Adulte

    EA

    RA8 : Diplôme

    IPDE en 1992

    RA8 : 20 ans de

    PMI, 15 ans
    dans la Drôme et

    5 ans dans

    l'Isère toujours
    en poste

     
     
     

    RA8 : Bloc-opératoire,

    Urgences, Chirurgie

    digestive

    Mais identifiée comme

    IPDE donc appelée
    quand enfant à prendre en charge

    EB

    RB8 : Diplôme

    IDE en 2006,
    diplôme IPDE en 2007

    RB8 : PMI

    depuis

    septembre 2015

     

    RB8 : 7 ans en service de

    médecine et soins
    intensifs néonataux

     
     

    EC

    RC8 : Diplôme

    IDE en 2007,
    diplôme IPDE en 2014

    RC8 : PMI

    depuis mars

    2015

     
     
     

    RC8 : Urgences neuro-
    vasculaires, hôpital local
    de brousse en Nouvelle-

    Calédonie, 1 an de
    libéral

    ED

    RD8 : Diplôme

    IDE en 2019,
    diplôme IPDE en 2020

    RD8 : PMI

    depuis diplôme

    en 2020

     

    RD8 : 1 mois en

    néonatologie

     

    RD8 : Médecine

    générale, SSR, MAS

    La question 9 étant dédiée aux informations complémentaires, les réponses des puéricultrices ont été intégrées aux autres tableaux.

    XXVIII

    ANNEXE VIII. DEPLIANT « INGESTIONS ACCIDENTELLES

    AU DOMICILE »

    ANNEXE IX. POUR ALLER PLUS LOIN

    "Pour aller plus loin"

    XXIX

    XXX

    ANNEXE X. QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION

    Merci d'avoir participé à cet atelier sur le thème des ingestions accidentelles, inclus dans la journée de prévention autour de la mort inattendue du nourrisson.

    Dans un objectif d'amélioration continue, nous serions ravis d'avoir un retour de votre part sur cet atelier.

    Vous pouvez, si vous le souhaitez, remplir le questionnaire suivant, anonyme et de quelques minutes.

    1. Êtes-vous satisfaits du contenu de l'atelier ?

    2. Qu'aurions-nous pu améliorer ?

    3. Avez-vous appris de nouveaux éléments en participant à cette journée ?

    4. Avez-vous d'autres remarques à ajouter ?

    5. Participez-vous en tant que ... ? :

    LI Parent LI Professionnel de santé LI Étudiant LI Autre (précisez)

    ANNEXE XI. GRILLE D'EVALUATION

    Objectifs

    Critères
    d'évaluation

    Outils

    Objectif
    spécifique 1

    Enrichir les
    connaissances
    des parents sur

    les ingestions
    accidentelles du

    jeune enfant

    Retour des
    parents et des
    autres
    participants

    Questionnaires
    de satisfaction
    diffusés aux
    parents

    Objectif
    spécifique 2

    Promouvoir la
    prévention des
    ingestions
    accidentelles du
    jeune enfant et
    notions associées

    Nombre de
    participants à
    l'atelier

     

    Décompte

    Nombre de flyers
    « Pour aller plus
    loin » remis

     

    Objectif
    spécifique 3

    Permettre aux
    parents d'avoir un
    support
    récapitulatif sur
    les ingestions
    accidentelles du
    jeune enfant

    Nombre de
    dépliants
    « Ingestions
    accidentelles au
    domicile » remis
    lors de l'atelier

    Décompte

    Objectif
    spécifique 4

    Promouvoir
    indirectement le
    service de PMI et
    informer les
    parents du rôle de
    la puéricultrice

    Nombre de PMI
    ayant adopté le
    dépliant sur les

    « Ingestions
    accidentelles au

    domicile »

    Questionnaires
    diffusés au PMI

    XXXI

    Résultats
    escomptés

    Que 50% des
    parents ayant
    participé aient vu
    leurs
    connaissances
    s'enrichir

    Que 75% des
    parents aient saisi
    l'enjeu de la
    prévention contre
    les ingestions
    accidentelles et
    véhiculent le
    message

    Que 75% des
    parents estiment
    ce support comme
    ressource et e
    conservent à leur
    domicile

    Que 50% des PMI utilisent le dépliant sur les ingestions accidentelles et le

    proposent aux
    parents

    SYNTHESE DU CADRE EMPIRIQUE 33

    Table des matières

    INTRODUCTION 1

    CADRE THEORIQUE 3

    CADRE CONTEXTUEL 3

    I. L'infirmière puéricultrice en PMI 3

    1. Cadre législatif 3

    2. Histoire de la PMI 3

    3. Rôle de la puéricultrice en PMI 4

    4. Situation en Isère 4

    II. La cellule familiale 4

    1. L'enfant 4

    2. Les parents 6

    III. L'accident domestique 7

    1. L'accident 7

    2. Épidémiologie 8

    3. Facteurs de risque 9

    CADRE CONCEPTUEL 11

    IV. Oralité 11

    V. Accident 11

    1. Approche multidimensionnelle du concept 11

    2. Prévention 12

    3. Limites de la prévention 14

    VI. Parentalité 15

    1. Définition 15

    2. Accompagnement et soutien à la parentalité 15

    3. Compétences parentales 16

    4. Responsabilité 16

    5. Culpabilité 17

    CONCLUSION DU CADRE THEORIQUE 17

    CADRE EMPIRIQUE 19

    VII. Choix de l'outil d'enquête 19

    VIII. Questionnaires 19

    1. Méthodologie 19

    2. Présentation des résultats 20

    3. Synthèse des résultats 25

    IX. Entretiens 26

    1. Méthodologie 26

    2. Description des entretiens 27

    3. Analyse des entretiens 29

    4. Synthèse des résultats d'analyse 32

    PROJET PROFESSIONNEL 34

    X. Diagnostic et identification des besoins 34

    XI. Propositions de projets 34

    XII. Choix du projet 35

    XIII. Objectifs 38

    XIV. Échéanciers 38

    XV. Moyens et personnes ressources 39

    XVI. Évaluation 39

    1. Évaluation par le public 39

    2. Auto-évaluation 40

    CONCLUSION 40

    BIBLIOGRAPHIE 1

    ANNEXE I. Tableau de synthese des etapes du developpement de l'enfant de 6 mois a 4 ans

    I

    ANNEXE II. Liste non exhaustive des objets et produits frequemment mis en cause lors

    d'ingestions accidentelles II

    ANNEXE III. Questionnaire a destination des parents IV

    ANNEXE IV. Resultats des questionnaires VI

    ANNEXE V. Guide d'entretien X

    ANNEXE VI. Retranscription des entretiens XI

    ANNEXE VII. Grille d'analyse des entretiens XXIV

    ANNEXE VIII. Depliant « ingestions accidentelles au domicile » XXVIII

    ANNEXE IX. Pour aller plus loin XXIX

    ANNEXE X. Questionnaire de satisfaction XXX

    ANNEXE XI. Grille d'evaluation XXXI

    Keywords : accidental ingestion, prevention, pediatric nurse, maternal and child protection, parenting support

    RÉSUMÉ

    Derrière les traumatismes, les intoxications et les ingestions accidentelles sont la deuxième cause d'accident de la vie courante chez l'enfant et représentent un enjeu majeur de santé publique en terme de prévention. Malgré la prévention active des professionnels de santé et passive du gouvernement, les accidents domestiques, notamment par ingestion n'ont fait qu'augmenter sur les périodes de confinement dues au coronavirus.

    Nous nous sommes alors demandés : « En quoi le professionnalisme de la puéricultrice de PMI peut-il avoir un retentissement sur la diminution de survenue des ingestions accidentelles par les enfants de six mois à quatre ans ? ».

    Nous avons interrogés cinquante-deux parents d'enfants âgés de moins de cinq ans puis quatre puéricultrices de PMI. L'analyse de nos enquêtes a permis d'identifier trois besoins pour les parents : être sensibilisés de manière générale à la problématique des ingestions accidentelles du jeune enfant, être sensibilisés à son développement psychomoteur et bénéficier d'un support récapitulatif.

    Du côté des puéricultrices, au-delà d'un besoin, c'est un souhait commun qui a émergé : promouvoir le service de protection maternelle et infantile auprès des familles.

    Notre projet s'est donc porté sur ces différents axes. Nous avons organisé un atelier autour des ingestions accidentelles lors d'une journée de prévention prévue au sein de l'hôpital couple enfant de Grenoble. Cette campagne a eu pour but de sensibiliser les parents aux dangers potentiels du domicile tout en leur proposant des pratiques sûres et adaptées.

    À l'issue de cet atelier, un dépliant leur a été remis reprenant les éléments essentiels à nos yeux : un schéma du développement psychomoteur de l'enfant, les numéros d'urgence ainsi qu'une carte de l'Isère représentant les différentes antennes de PMI.

    Mots-clefs : ingestion accidentelle, prévention, puéricultrice, protection maternelle et infantile, soutien à la parentalité

    ABSTRACT

    Intoxications and ingestions are the second most common cause of domestics accidents for children. Preventing these disasters represents a public health challenge.

    Despite governmental engagement and healthcare professionals' mobilization, domestics' accidents have increased during lockdowns periods.

    Therefore, we asked ourselves : « How pediatric nurses in maternal and child protection can reduce accidental ingestions by children between six months and four years ? ».

    We interviewed fifty-two parents of children under five years old and four pediatric nurses from maternal and child protection. Theirs answers allowed us identifying three specials parents' needs : first to be informed about ingestions risks, second to be informed about psychomotor development and third to receive a summary of these risks.

    Our project was focused on these needs. With healthcare professionals of Grenoble couple/children hospital, we organized a prevention workshop about accidentals ingestions of children. Our objective is to make aware parents about domestics' risks and allow them to avoid dangerous behaviors.

    We also gave them a summary leaflet grouping emergencies numbers, psychomotor development and a departmental card of differents locations of maternal and child protection.






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