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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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3.3.3 «C'est un mouvement de quartier»

«C'est un mouvement de quartier, juste entre nous jeunes. On a lancé le mouvement en 2010. Sinon ce n'est pas une gare en tant que telle. On travaille avec la chefferie» Gbané, chargeur, 03.07.2012

Le développement des woro-woro concerne également les attitudes de prise d'initiative de certains groupes de personnes qui reproduisent les comportements qui ont connu du succès ailleurs. Le comportement mis en relief ici relève d'une attitude d'opportuniste autant que d'engagement des jeunes en faveur des parents confrontés objectivement à un problème de mobilité. Les soirs, les habitants du quartier (Lokoi-village), une fois arrivés au carrefour Lokoi96 sont obligés de faire le reste du trajet, long d'environ un kilomètre à pied. La voie est jonchée de ravins, de broussailles, de petits hangars qui font souvent le lit aux bandits qui

96 Le carrefour Lokoi est le point de rupture de charge des gbaka et des woro-woro intercommunaux.

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agressent quotidiennement les habitants du quartier qui rentrent tard. Pour les jeunes du quartier, seule une liaison en véhicule est susceptible de leur permettre d'éviter de tels désagréments, surtout que c'est selon eux de cette même façon que les jeunes du quartier voisin d'Académie ont procédé lorsque les habitations de leur village étaient confrontées à ces mêmes problèmes d'insécurité.

Réponse possible à plusieurs questionnements relatifs aux problèmes de l'insuffisance d'offre de transport étatique, de l'excroissance spatio-démographique, de la crise socio-économique et institutionnelle, etc., les pratiques alternatives de mobilité s'observent au plan local, national et à l'échelle mondiale. Toutefois, ces pratiques alternatives se trouvent au coeur d'une multiplicité d'initiatives, qui ne se réfèrent pas toutes aux mêmes échelles de compétences et aux mêmes contextes nationaux. À cet effet, la dernière partie de ce travail est consacrée à l'analyse comparative des différentes réponses données à l'insuffisance des offres publique de transport urbain dans les Etats d'Afrique et ailleurs dans le monde.

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DISCUSSION

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Cette dernière partie soumet au lecteur les résultats obtenus ainsi que leur interprétation en liaison avec les données de la littérature d'autres pays pris comme des exemples. Nous étudions le transport alternatif et il y a n'a eu dans les autres pays. Quels alors sont les points de convergence et de divergence dans les réponses au déficit de transport à Abidjan en Côte d'Ivoire et dans des capitales comme Cotonou au Bénin, Dakar au Sénégal, Durban en Afrique du Sud, Harare au Zimbabwe, Casablanca au Maroc, Istanbul en Turquie, Brazzaville au Congo, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville au Vietnam? Que dit-on sur les transports alternatifs dans la littérature scientifique de ces capitales? Parce qu'il y a en eu. Ensuite, quand on compare la dynamique d'émergence des transports alternatifs du genre dans ces capitales qui ont connu ce type de développement anarchique, est-ce que c'est la même chose avec les woro-woro de Yopougon (Abidjan)? Qu'est-ce qui fait la spécificité du cas ivoirien? Les réponses à ces interrogations sont contenues dans les points suivants autour desquels nous faisons cette comparaison:

1. Comparaison des réponses au déficit de transport. Nous nous intéressons
aux différences et aux similitudes dans les réponses apportées à l'insuffisance des offres publiques formelles dans les villes capitales. Comment ces transports naissent? Qui sont les groupes d'acteurs qui sont impliqués dans ces types de transport? Ici à Abidjan, ce sont des communautés spécifiques (les Malinké) qui ont largement investi le secteur. Est-ce que c'est pareil ailleurs?

2. Le second élément de comparaison concerne la trajectoire d'évolution de
ces transports. Comment ces offres alternatives mutent? Nous nous intéressons ici aux similitudes et aux différences entre les contextes dans lesquels ces transports évoluent. Est-ce que, ce que j'ai pu observer à Yopougon est semblable à ce qu'on a pu observer ailleurs?

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3. Dans ce dernier point de comparaison, l'accent est mis sur les différentes

formes d'organisation de réponses apportées à l'insuffisance des offres de transport public. Quels sont les points de ressemblance et de différence dans les modes d'organisation de ces transports dans les villes capitales? Qu'est-ce qui fait la spécificité du cas ivoirien?

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway