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Profil épidémiologique des patients abandonnés et facteurs liés à  l'abandon à  la trithérapie antirétrovirale (TAR) des PVVIH enrôlés au programme de prise en charge de l'hôpital immaculée conception (HIC) des Cayes de janvier à  décembre 2019


par Géraldine MICHEL
Université Lumière -  médecine générale 2021
  

Disponible en mode multipage

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Profil épidémiologique des patients abandonnés et facteurs liés à l'abandon à la trithérapie antirétrovirale (TAR) des PVVIH enrôlés au programme de prise en charge de l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de janvier à décembre 2019

Résumé

Objectif

Décrire le profil épidémiologique des patients abandonnés et d'analyser les facteurs liés à l'abandon des PVVIH enrôlés dans ce centre de janvier à décembre 2019.

Méthodologie

C'est une étude descriptive et analytique, rétrospective, transversale, uni-centrique qui a concerné les patients abandonnés au TAR âgés de plus de 15 ans.

Résultats

Des 188 patients abandonnés inclus à l'étude, 57% était de sexe féminin. L'âge médian était de 42 ans. 58% des patients ayant réalisé une CV 6 mois avant abandon avaient une CV supprimée. D'après les résultats de la régression logistique, l'un des facteurs associés à l'abandon au TAR était la durée de suivi < 6 mois (OR: 0.365, IC: 1.03-12.9, p: 0.04).

Conclusion

D'autres études représentatives sont nécessaires pour une analyse du suivi réel de ces patients tout au long du traitement avant l'abandon pendant la période.

Mots clés : VIH, SIDA, abandon au traitement, ARV, PVVIH, relance, trithérapie antirétrovirale

Epidemiological profile of abandoned patients and factors associated to the loss of follow-up to antiretroviral therapy for patients living with HIV enrolled in HIV care of Immaculee Conception Hospital from January to December 2019

Summary

Objective

To describe the epidemiological profile of abandoned patients and to analyze the factors associated to the loss of follow-up of patients living with HIV enrolled under Antiretroviral Therapy (ART) in this center from January to December 2019.

Methods

This is a descriptive and analytical, retrospective, cross-sectional, unicentric study which concerned abandoned patients on ART aged over 15 years.

Results

Of the 188 abandoned patients included in the study, 57% were female. The median age was 42 years. 58% of the patients who achieved a viral load six months before the loss of follow-up had a suppressed viral load. From the results of the logistic regression, one of the factors associated with loss of follow-up on ART was the length of follow-up less than six (6) months (OR: 0.365, IC: 1.03-12.9, p: 0.04).

Conclusion

Further representative studies are needed in the Center for an analysis of the real follow-up of these patients throughout the treatment before abandonment in that period.

Keywords: HIV, AIDS, loss to follow-up, ART, patients living with HIV, tracing, triple antiretroviral therapy

Rezime

Objektif

Dekripwofilepidemyolojikpasyankiabandonetrètman an akanalizefaktèkiasosyeak abandon pasyansayokite nan pwogram nan lopitalsa a soti nan janvyejiskadesanm 2019.

Metodoloji

Li se yondeskriptifakanalitik, retrospektif, transversal,inisantriketidkifèt sou pasyankigen plis pase 15 lanekiabandonetrètmanenfeksyonviris sida.

Rezilta

De 188 pasyankiabandonetrètman an e ki te enkli nan etid la, 57% se te fi. Lajmedyan an te 42 lane. 58% nan pasyanki te fèyonegzamenchaj viral sis (6) mwaanvanyo te abandonetrètman an, te genyonreziltachaj viral siprime. Youn nan faktèkiasosyeak abandon pasyanyo nan trètman an se longèswivimwenspase sis mwakibaze sou reziltaregresyonlojistikkenou te fè a (OR: 0.365, IC: 1.03-12.9, p: 0.04).

Konklizyon

Plis etidnesesè pou analizeswivipayanyopandan tout dire trèman an avanyo te abandone a.

Introduction

L'infection au Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) et sa conséquence, le Syndrome de l'Immunodéficience Acquise (SIDA), demeurent une priorité mondiale majeure, depuis 1983. Ils représentent l'un des défis redoutables pour le développement, le progrès et la stabilité du système de santé dans les pays à ressources intermédiaires. A l'ère où les stratégies diagnostiques et thérapeutiques tendent à dépasser les 95% de patients dépistés, traités et indétectables fixés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la continuité du traitement antirétroviral (TAR) demeure une priorité au cours du suivi des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans les programmes de prise en charge du VIH/SIDA(Unal G, 2019). En Haïti, La couverture de la TAR s'apparentant au 2ième 95% s'établit à 64% pour un nombre de patients actifs de l'ordre de 103 400 au 30 juin 2019 (PNLS/MSPP, 2019).En dépit d'une couverture programmatique améliorée et très réussie avec le traitement antirétroviral (TAR), un nombre significatif de patients abandonnent le continuum du traitement ARV surtout dans les pays à ressources limitées, à voire l'étude réalisée au Mali en 2013 où 51% de patients abandonnés à la TAR ont été épinglés (Kone, 2013). En Haïti, Selon une étude réalisée sur la relance communautaire de janvier à septembre 2018, les résultats de cette enquête nationale par réseaux de soins ont montré qu'il y a eu 14 082 PDV sous ARV dont 11 965 (85%) contactés. Parmi ces derniers, 3 818 (32%) ont été retrouvés (Tableau no.1). En dépit des travaux d'implémentation effectués depuis juin 2015, le phénomène d'abandon des PVVIH à la TAR est peu documenté. Ce manque de données peut-être expliqué en partie, par la difficulté de joindre les patients abandonnés du fait de certaines difficultés logistiques occasionnées ou encore du fait des problèmes d'adresse au détriment des relances. De plus, par la difficulté de réaliser des recherches sur des populations au départ absentes, puis quoiqu'ayant été contactées et retrouvées, les raisons de leurs rendez-vous manqués n'ont pas été renseignées à l'entretien ou n'ont pas été rapportées au système de données. Une étude a été menée au programme de prise en charge de l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes dans le but d'étudier le profil épidémiologique des patients abandonnés et d'analyser les facteurs liés à l'abandon à la TAR des PVVIH enrôlés dans ce centre de janvier à décembre 2019.

 

Méthodologie

Il s'agit d'une étude transversale, descriptive et analytique, rétrospective, unicentrique réalisée sur la cohorte de patients abandonnés au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes sur la période de janvier à décembre 2019 soit 12 mois. Nous avons inclus à l'étude tout PVVIH des deux sexes, enrôlé d'âge supérieur à 15 ans, ayant manqué son rendez-vous depuis 30 jours ou plus à compter de la date de prochain rendez-vous prévu au site et dont les médiateurs communautaires ont eu de ses nouvelles à partir de la relance (par appels téléphoniques ou visite domiciliaire) durant la période de l'étude.Nous avons exclus dans l'étude : tout PVVIH de moins de 15 ans, tout PVVIH du programme ETME, toute personne dépistée non encore enrôlée, tout PVVIH sous dispensation communautaire d'ARV (DAC), tout PVVIH transféré dans un autre centre,tout perdu de vue, sans nouvelle aucune,tout PDV ayant retourné en soins, tout patient décédé.

La collecte de données s'est déroulée de fin février à mars 2021 dont les données ont été colligées sur une fiche de recueil attribuée à chaque patient inclus, au départ, puis directement sur l'ordinateur. La démarche consistait à la sélection des patients abandonnés éligibles pour l'étude et la saisie convenablement des variables en utilisant étroitement les dossiers médicaux électroniques (DME/ i-santé) et la base de données MESI contenant toutes les informations concernant chaque patient. Après avoir consulté la liste des relances des patients PDV sur MESI, on a pris le code ST de chaque patient pour consulter son DME sur i-santé. A partir de la dernière fiche d'ordonnance, nous avons vérifié la date de dernière visite du patient au centre et la date de prochain rendez-vous notifié par le prestataire. Puis, à partir de la date de prochain rendez-vous prévu, nous avons vérifié si le patient ne s'est pas présenté au centre à cette date jusqu'à plus de 30 jours pour le catégoriser comme PDV sous ARV. Et s'il a donc été retrouvé par relance durant la période de l'étude, il a donc été considéré comme abandon. La vérification des variables manquantes ou indisponibles dans les dossiers consultés a permis de faire des recommandations à l'institution pour un remplissage complet du registre électronique selon les normes du MSPP.

Le logiciel Excel version 2010 a été utilisé pour le traitement et l'analyse descriptive des données suivants un modèle univarié. Puis, le logiciel SPPS : IBM SPSS version 21 a été utilisé pour déterminer par régression statistique les facteurs associés à l'abandon des patients enrôlés sous ARV suivant un modèle univarié. Cette régression a été effectuée en adoptant un seuil de significativité de 5%.

Résultats

Selon les rapports de relance, la base de données MESI www.mesi.ht comptait du 1er janvier au 31 décembre 2019 au programme de pris en charge des PVVIH à l'HIC, 789 patients à rechercher dont 536 contactés. Parmi ces patients contactés, 232 ont été retrouvés. Des 232 patients indexés comme abandon, ont été exclus de l'étude 21 faux abandons, 14 abandons pédiatriques, 9 abandons en période de transition. 188 patients ont été retenus pour l'étude, en final.

Profil épidémiologique des patients abandonnés

Les données sont retrouvées dans les tableaux (2,3,4,5,6). La majorité soit 57% des patients abandonnés étaient de sexe féminin. Le sexe ratio (H/F) était de 0.7.Les tranches d'âge de 25-34 ans et 35-44 ans étaient les plus représentées de notre étude à 28% chacune. L'âge moyen des patients abandonnés était de 42 ans avec des extrêmes de 16 à 76 ans. La majorité des patients abandonnés (42%) vivaient en concubinage. Les commerçants représentaient 45% des patients abandonnés de notre série. La majorité des patients (57%) résidaient dans la commune des Cayes. La majorité des patients abandonnés (49%) avait un IMC dans les limites de la normale soit entre 18.5 et 24.9. Plus de la moitié (52%) des patients environ avaient effectué une CV 6 mois avant leur abandon. Des 98 patients qui ont effectués une CV 6 mois avant leur abandon, 58% avaient une CV supprimée. Plus de la moitié (54%) des patients abandonnés étaient sous le régime: 3TC+TDF+EFV. La majorité des patients abandonnés (60%) avaient plus de 36 mois sous TAR. La durée de suivi sous TAR était en moyenne 53 mois avec un minimum de 0 mois et un maximum de 157 mois. La majorité des patients (78%) ont été retrouvés par visite domiciliaire. La majorité des patients abandonnés (43%) ont été retrouvés au cours de la deuxième visite à domicile. La majorité des patients ont été retrouvés d'abord au mois de mars (27%), puis au mois d'avril (24%) et enfin au mois de juin (15%) 2019.28% des patients abandonnés n'avaient pas de raisons d'abandon dans leur dossier. Les raisons d'abandon majeures des patients au traitement rapportées étaient : occupation (14%), problèmes de transport (13%), déménagement (10%).

Facteurs associés à l'abandon des PVVIH enrôlés

Les résultats de la régression logistique sont présentés dans le tableau 12. Après ajustement de certaines co-variables (Catégorie d'âge, Suppression Charge Virale, et Durée de suivi), les femmes sont 0.94 fois plus susceptibles de devenir des abandons que les hommes, toutefois ce résultat n'est pas statistiquement significatif. Après ajustement de certaines co-variables (Sexe, Suppression Charge Virale, et Catégorie d'âge), les patients qui ont une durée de suivi de moins de 6 mois sont 3.65 fois plus susceptibles de devenir des abandons comparées à ceux qui ont plus de 36 mois de suivi, et ce résultat est statistiquement significatif au seuil de 5 %. L'un des facteurs liés à l'abandon à la TAR des PVVIH enrôlés au programme de prise en charge des PVVIH à l'HIC des Cayes de janvier à décembre 2019 est la durée de suivi. Globalement, la tendance des odds ratio pour la variable durée de suivi montre que plus un patient a une longue durée de suivi, moins il est susceptible d'abandonner le traitement ARV. Les autres variables ne sont pas statistiquement significatifs.

Discussion

Notre étude est à comparer aussi avec l'étude réalisée sur le traçage des PDV à l'Hôpital du district de Manhiça en Mozambique où 691 (62%) PDV dans les 12 mois du diagnostic de l'infection à VIH ont été identifiés. Cependant, parmi les PDV, 557 (81%) ont été visités à leur domicile et 321 (58%) ont été retrouvés (Fuente-Soro L, 2020). Ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux de notre étude peut-être par le fait que les relances dans notre étude n'ont pas été effectuées de manière régulière permettant de rechercher et de retrouver le plus de patients que possible (Véhicules de transport en panne, tablettes non fonctionnelles, problème d'électricité et de connexion internet). Des 232 patients abandonnés, 21 (9%) patients considérés comme des faux-abandon ont été exclus parce qu'ils ont été relancés à tort sans pour autant abandonner et ont montré leur carte de visite de l'Hôpital lors de leur visite à domicile. Une défaillance du système de données également retrouvée dans l'étude du district de Manhiça (Fuente-Soro L, 2020) pour des résultats nettement supérieurs : 16 (23%).

On a noté une prédominance féminine de 57% des patients abandonnés dans notre étude. Cela reflète la tendance nationale par le fait que la prévalence du VIH est plus élevée chez les femmes que les hommes telle que la montre l'EMMUS-VI (EMMUS-VI 2016-2017). Elle s'expliquerait aussi par le fait que les femmes se consacrent davantage à leur activité que les hommes. Cette prédominance fémininea été aussi retrouvée dans les études à l'Hôpital de Sikasso (Berthe, 2019), du District de Wakiso en Ouganda (Opio D, 2019) , du Centre Hospitalo-Universitaire du point G (Kone, 2013) qui ont rapportées respectivement des chiffres de 62%, de 61% et de 59%. Par contre, Kazungu dans son étude a montré que le sexe masculin était prédominant (56%) (Kazungu, 2014).

Les tranches d'âge des patients abandonnés les plus représentées dans notre étude étaient celles de 25-34 et 35-44 ans avec le même pourcentage (28%). Ceci peut-être dû par le fait que ce sont les patients de ces catégories qui n'ont pas beaucoup de temps, vacant le plus souvent à leur occupation. L'?âge moyen des patients abandonnés était de 42 ans avec des extrêmes de 16 et 76 ans. Ce résultat concorde avec celui trouvé par Kone dans l'étude du CHU du point G (Kone, 2013), 42 ans pour la même moyenne d'âge. Par contre, les extrêmes ont été différents : 28 et 55 ans.

La plupart des patients abandonnés (42%) vivaient en concubinage, suivis des célibataires (21%) dans notre étude. Ce résultat s'explique du fait que vivre en union libre ou seul est très fréquent chez nous. Alors que dans les études du District de Wakiso (Opio D, 2019) et du CHU du point G (Kone, 2013), la majorité des patients abandonnés étaient mariés dont les chiffres sont respectivement 50% et 68%.

Près de la moitié des patients abandonnés (45%) étaient des commerçants; le commerce, une activité consacrée, le plus souvent à plein temps. 6% des patients abandonnés n'avaient aucune donnée dans leur dossier sur leur activité. Cela expliquerait que ces dossiers étaient incomplets. Alors que Kazungu a montré que la majorité (80%) des enquêtés étaient des cultivateurs, seulement 10% étaient des commerçants (Kazungu, 2014). Cependant, dans les études de Kone et de Berthe, les ménagères étaient les plus représentées ; qui ont été respectivement 41% (Kone, 2013) et 46% (Berthe, 2019).

Aucune donnée n'a été retrouvée sur la croyance religieuse et sur le niveau d'éducation des patients abandonnés dans notre étude. Ce qui pourrait nous aider à décrire l'influence de ces paramètres sur l'abandon des patients à la TAR. Kazungu a montré dans son étude que la majorité des patients étaient analphabètes (Kazungu, 2014). Kone a, cependant, montré que les données sur le niveau d'instruction n'existaient pas pour la majorité des patients (77%). Cependant, 18% patients étaient scolarisés (Kone, 2013).Par contre, Berthe a montré que 65% étaient scolarisés (Berthe, 2019).

La majorité des patients abandonnés venaient des Cayes (57%). Ce qui démontre l'ampleur du problème et la nécessité de continuer avec une décentralisation de la prise en charge des PVVIH hors des Cayes de façon à ce que les patients restent toujours sous TAR. Toutefois, le soutien psychosocial est de rigueur afin que les patients puissent relater les problèmes qu'ils pourraient confronter dans le suivi de leur infection dans un site de desserte proche de leur zone de résidence. Ce phénomène a été aussi observé dans les études de Kone et de Berthe où la majorité des patients résidait dans la ville du site où a lieu l'étude : 81% (Kone, 2013) et 77% (Berthe, 2019).

En ce qui concerne la durée sous traitement, nous avons constaté que 60% des patients abandonnés avaient plus de 36 mois de traitement antirétroviral avant leur abandon. On peut penser que ces patients avaient une tendance à la rétention dans ce centre. La durée de suivi sous TAR était en moyenne 53 mois. Ces résultats sont plus satisfaisants par rapport à la durée moyenne de traitement ARV avant abandon qui était de 21(+/- 28) semaines retrouvée dans l'étude de la Clinique ThembaLethu (Maskew M, 2007) et de 18 mois dans l'étude du CHU du point G. Cependant, cette moyenne n'est pas transparente en raison du fait que ces patients pourraient avoir des périodes de pertes de suivi avant la période de l'étude. D'où une étude sur le suivi des patients sous ARV serait très importante.

78% des patients ont été retrouvés par visite domiciliairedans notre étude. Seulement 4% des patients abandonnés ont été retrouvés par appel téléphonique ; cela peut s'expliquer par le fait que l'accès à l'électricité dans le Sud est difficile et/ou limité d'une part ; et par l'ambiguïté des coordonnées des patients d'autre part, rendant les contacts par appel inefficaces. Berthe et Kone ont seulement retrouvés les patients par appel téléphonique: 68% (Kone, 2013) et 81% (Berthe, 2019).

Dans la plupart des études consultées, les facteurs associés n'ont pas été démontrés par des tests statistiques. A l'analyse multivariée de la régression logistique dans notre étude, l'un des facteurs associés à l'abandon au TAR était la durée de suivi < 6 mois (OR: 0.365, IC à 95%: 1.03-12.9,p: 0.04). Alors que Opio et al dans leur étude ont utilisé la régression des risques proportionnels cox pour déterminer le fait d'avoir un poids normal par rapport à une insuffisance pondérale (rapport de risque ajusté (aHR): 0.64, IC à 95%: 0.45-0.90, p: 0.01) comme l'un des facteurs associés à l'abandon au traitement dans leur étude (Opio D, 2019)

Conclusion

Nous avons montré que le programme de prise en charge des PVVIH de l'HIC des Cayes fait face aussi à ce problème. La détermination des facteurs liés à cette problématique s'est avérée indispensable pour un meilleur contrôle de la prise en charge. Au cours de notre travail dans ce centre, nous avons montré que la durée de suivi (0-6mois) était le facteur associé à la perte du suivi au traitement des patients. Ce qui signifierait que les patients qui viennent d'intégrer le programme de traitement au cours des six premiers mois sont les plus vulnérables à abandonner. Ainsi, des mesures devraient être prises afin de mieux les accompagner. Cependant, le calendrier réel du suivi des patients au traitement depuis l'enrôlement jusqu'à l'abandon durant la période de l'étude n'a pas été pris en compte, ce qui ouvre la voie à une étude sur le suivi au TAR des patients avant abandon pour compléter ce travail.

Références Bibliographiques

Unal G, Lessourd A, Therond D et al. Personnes vivant avec le VIH perdues de vue:peut-on anticiper. Médecine et Maladies infectieuses.15 décembre 2020.[Consulté le 15 décembre 2020].

ONUSIDA. Fiche d'informations 2020: dernières informations sur l'état de l'épidémie du Sida. 2020. [Consulté le 03 octobre 2020].

PNLS/MSPP. Bulletin de surveillance épidémiologique VIH/SIDA no.19. Décembre 2018.[Consulté le 10 octobre 2020].

PNLS/MSPP. Bulletin de surveillance épidémiologique du VIH/SIDA no.20. Décembre 2019. [Consulté le 12 décembre 2020].

WHO. VIH/SIDA. 30 novembre 2020. [Consulté le 10 janvier 2020].

PNLS/MSPP. Manuel de prise en charge thérapeutique complète des PVVIH. 2019. [Consulté le 20 décembre 2020].

The DHS Program.Haïti-EMMUS-VI-2016-2017. Septembre 2017. [Consulté le 11 octobre 2020].

Berthe MA. Prévalence et déterminants des perdus de vue des personnes vivants avec le VIH à l'Hôpital Sikasso. [Thèse] Université des Sciences techniques et des technologies de Bamako. 2020. [Consulté le 05 janvier 2021].

Dr. Avettand-Fenoel V, Dr. Charpentier C, Dr. Visseaux B.Virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Société Française de Microbiologie. Janvier 2017. [Consulté le 04 novembre 2020].

WHO. VIH/SIDA au Rwanda. 2006. [Consulté le 05 octobre 2020].

Drabo M, Coulibaly DS, Mallé M, et al. Facteurs associés aux perdus de vue (PDV) chez les patients infectés par le VIH sous traitement antirétroviral (TARV) au Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) de ONG, Ségou, Mali. Mars 2018. [Consulté le 05 janvier 2020].

Maskew M, MacPhail P, Menezes C, et al. Lost to follow up: contributing factors and challenge in South African patients on antiretroviral therapy.PubMed. Septembre 2007. [Consulté le 07 février 2021].

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Pujades-Rodriguez M,Poulet E. L'épidémiologie des perdus de vue dans les programmes VIH/SIDA. 2010. [Consulté le 06 août 2020].

Kone MMM. La prévalence et déterminants des perdus de vue de la cohorte des personnes vivant avec le VIH suivie au CHU du Point G. [Thèse]. Université des Sciences techniques et des technologies de Bamako. 2013. [Consulté le 05 janvier 2021].

Opio D, Semitala FC, Kakeeto A, et al. Loss to follow-up and associated foctors among adult people living with HIV at public health facilities in Wakiso District, Uganda: A retrospective cohort study. BMC Health Services. 2019. [Consulté le 09 février 2021].

Nordentoft P, Engell-Sorensen T, Jespersen S, et al. Assessing factors for loss to follow up of HIV infected patients in Guinea-Bissau. PubMed. Avril 2017. [Consulté le 07 février 2021].

Kwong-Leung-Yu J, Cih Cheng-Chen S, Wang KY, et al. True outcomes for patients on antiretroviral therapy who are <<lost to follow-up>> in Malawi. PubMed. Juillet 2017. [Consulté le 08 février 2021].

Fuente-Soro L, Lopez-Varela E, Augusto O, et al. Lost to follow up and opportunities for reengagement in HIV care in rural Mozambique. A prospective cohortstudy. PubMed. 17 décembre 2020. [Consulté le 08 février 2021].

Tableau 1 : Distribution des perdus de vue et des résultats de la relance par réseaux de soins. Janvier-septembre 2018

RESEAU

Patients PDV (n)

Patients PDV contactés (%)

UGP

4069

3577 (88%)

GHESKIO

6926

5593 (81%)

CMMB

1198

1192 (99%)

PIH

1016

870 (86%)

FOSREF

376

293 (78%)

CDS

497

440 (89%)

TOTAL

14082

11965 (85%)

Source : PNLS/MSPP. Bulletin de surveillance épidémiologique VIH/SIDA no 19, décembre 2018

Tableau 2: Caractéristiques sociodémographiques des patients abandonnés à la TAR au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de janvier à décembre 2019

Caractéristiquessociodémographiques

Nombre (%)

a. Sexe

Féminin

108 (57%)

Masculin

80 (43%)

b. Catégoriesd'âge

16-24

18 (9%)

25-34

52 (28%)

35-44

52 (28%)

45-54

31 (16%)

55-64

22 (12%)

65+

13 (7%)

c. Statut Matrimonial

Célibataire

39 (21%)

Concubinage

79 (42%)

Inconnu*

32 (17%)

Marié

16 (9%)

Séparé

14 (7%)

Veuf

8 (4%)

d. Occupation

Agriculteur

29 (15%)

Chauffeur

4 (2%)

Commerçant

85 (45%)

Ecolier

4 (2%)

Enseignant

4 (2%)

Etudiant

1 (1%)

Caractéristiquessociodémographiques

Nombre (%)

Maçon

11 (6%)

Mécanicien

5 (3%)

Ménagère

9 (5%)

Pêcheur

3 (2%)

Pharmacienne

1 (1%)

Vidéaste

1 (1%)

Aucune

20 (11%)

Inconnu*

11 (6%)

e. Commune de residence

Arniquet

3 (2%)

Beaumont

4 (2%)

Camp-Perrin

12 (6%)

Cavaillon

12 (6%)

Chantal

4 (2%)

Ile-à-Vache

1 (1%)

Les Cayes

107 (57%)

Maniche

11 (6%)

Miragôane

2 (1%)

Pestel

2 (1%)

Port-à-Piment

1 (1%)

Port-Salut

1 (1%)

Saint-Jean du Sud

6 (3%)

Saint-Louis du Sud

2 (1%)

Torbeck

20 (11%)

Inconnu* : Données manquantes dans leur dossier

Source : Elaboration propre à partir des bases de données MESI/ i-Santé au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception(HIC) des Cayes de Janvier à Décembre 2019.

Tableau 3: Caractéristiques cliniques et virologiques des patients abandonnés à la TAR au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de janvier à décembre 2019

Caractéristiques

Nombre (%)

a.Catégories IMC

Dénutrition

13 (7%)

Normale

93 (49%)

Surpoids

18 (10%)

Obésité I

7 (4%)

Obésité II

2 (1%)

Caractéristiques

Nombre (%)

Obésitémorbide

1 (1%)

Indéterminé

54(29%)

a.Dernière CV 6 mois avant abandon

Aucune

45 (24%)

Effectuée

98 (52%)

Non effectuée

45(24%)

b. CV supprimée 6 mois avant abandon

Non

41 (42%)

Oui

57 (58%)

Source : Elaboration propre à partir des bases de données MESI/ i-Santé au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception(HIC) des Cayes de Janvier à Décembre 2019.

Tableau 4: Caractéristiques thérapeutiques et durée de suivi des patients abandonnés à la TAR au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de janvier à décembre 2019

Caractéristiques

Nombre (%)

a. Régime thérapeutique suivi

3TC+ABC+AZT

1 (1%)

3TC+ABC+TDF

3 (2%)

3TC+AZT+ATV/r

3 (2%)

3TC+AZT+EFV

13 (7%)

3TC+AZT+LPV/r

2 (1%)

3TC+AZT+NVP

6 (3%)

3TC+TDF+ATV/r

20 (11%)

3TC+TDF+DTG

27 (14%)

3TC+TDF+EFV

101 (54%)

3TC+TDF+EVG

1 (1%)

3TC+TDF+LPV/r

6 (3%)

3TC+TDF+NVP

4 (2%)

AZT+TDF+EFV

1(1%)

b. Durée de suivi sous ARV

0-6 mois

28 (15%)

6-12 mois

10 (5%)

12-24 mois

19 (10%)

24-36 mois

19 (10%)

Plus de 36 mois

112 (60%)

Source: Elaboration propre à partir des bases de données MESI/ i-Santé au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception(HIC) des Cayes de Janvier à Décembre 2019.

Tableau 5: Profil des relances des patients abandonnés au TAR au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de janvier à décembre 2019

Caractéristiques

Nombre (%)

a. Type de relance

Arrêtvolontaire

6 (3%)

Par appeltéléphonique

8 (4%)

Par visitedomiciliaire

147 (78%)

Par visite domiciliaire puis arrêt volontaire

15 (8%)

Par trackage

12(6%)

b. Nombre de relances pour la retrouvaille

Première visite

67 (36%)

Deuxièmevisite

81 (43%)

Troisièmevisite

22 (12%)

Quatrièmevisite

2 (1%)

Cinquièmevisite

1 (1%)

Premier appel

4 (2%)

Non spécifié (appel)

5 (3%)

Aucune*

6(3%)

c. Mois de relance pour la retrouvaille

Janvier 2019

7 (4%)

Février 2019

14 (7%)

Mars 2019

51 (27%)

Avril 2019

45 (24%)

Mai 2019

18 (10%)

Juin 2019

29 (15%)

Juillet 2019

8 (4%)

Août 2019

2 (1%)

Septembre 2019

2 (1%)

Octobre 2019

7 (4%)

Novembre 2019

3 (2%)

Décembre 2019

2 (1%)

Aucune* : non retrouvé par relance

Source : Elaboration à partir des bases de données MESI/ i-Sant??é au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de Janvier à Décembre 2019

Tableau 6: Raisons d'abandon des patients à la TAR au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de janvier à décembre 2019

Raisons d'abandon des patients retrouvés

Nombre (%)

Auto-transfert

16 (9%)

Contraintesfamiliales

3 (2%)

Déménagement

18 (10%)

Déni de son statut

5 (3%)

Détérioration Clinique

9 (5%)

Effetssecondaires

2 (1%)

Handicap (muet) et abandon de l'accompagnateur

1 (1%)

Non spécifiée

52 (28%)

Occupation

26 (14%)

Problèmes de transport

24 (13%)

Recherche de soinsalternatifs

4 (2%)

Refus de continuer

8 (4%)

Services insatisfaisants

3 (2%)

Stigmatisation

13 (7%)

Troubles psychiatriquesantérieurs

1 (1%)

Voyage à l'étranger

1 (1%)

Voyage inter-urbain

2 (1%)

Source : Elaboration propre à partir des bases de données MESI/ i-Santé au programme de prise en charge des PVVIH à l'Hôpital Immaculée Conception (HIC) des Cayes de Janvier à Décembre 2019.

Tableau 7: Modèle multi-varié de régression logistique

Paramètres

OR

[IC 95]

Valeur p

Sexe

F

0.945

[0.485; 1.841]

0.868

M

1

 
 

Catégorie d'âge

 

16-24

0.697

[0.140; 3.478]

0.659

 

25-34

0.715

[0.182; 2.803]

0.63

 

35-44

0.896

[0.245; 3.280]

0.868

 

45-54

0.72

[0.178; 2.913]

0.645

 

55-64

1.195

[0.285; 5.005]

0.807

 

65+

1

 
 

Suppression Charge Virale

 

Oui

1.561

[0.542; 4.499]

0.41

 

Non

1

 
 

Durée de suivi

 

0-6 mois

3.651

[1.035; 12.884]

0.044

 

6-12 mois

0.755

[0.160; 3.568]

0.632

 

12-24 mois

2.735

[0.974; 7.681]

0.056

 

24-36 mois

1.298

[0.447; 3.766]

0.632

 

Plus de 36 mois

1

 
 

OR=Odd Ratio, IC= Intervalle de Confiance, valeur p= Valeur de probabilité






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway