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Pratiques artistiques et television au cameroun a l'ere du numerique


par Ernest NDJOCK SOUME
Université de Yaoundé I - Master en Arts du spectacle, cinématographie et télévision 2021
  

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II-3-1-1-Réception des oeuvres d'arts

Dans son article intitulé « La sociologie des arts et de la culture en France : Genèse, développements et actualité d'un domaine de recherche », Bruno PEQUIGNOT découvre que plusieurs auteurs abordent la question de la diffusion et de la réception dans leurs travaux d'analyse des publics des oeuvres culturelles ; c'est le cas de Bourdieu, Darbel et Schnapper (1969) qui ont ouvert ce champ de recherche sur les publics des musées, et Jean Duvignaud, qui a travaillé sur le théâtre (1965) en inaugurant les recherches sur le spectacle vivant. C'est à partir de ce moment que se développeront des recherches sur les différents publics - amateurs, initiés voire experts94 comme Jean Pierre ESQUENAZI ; Emmanuel ETHIS etc. Pour Bruno PEQUEGNOT, les processus de reconnaissance sociale sont fonction de la pratique artistique, des publics visés et des moyens utilisés.

93 Pierre, BOURDIEU, op.cit., p.3.

94 Bruno, PÉQUIGNOT, « La sociologie des arts et de la culture en France : Genèse, développements et actualité d'un domaine de recherche » In Art et société : Recherches récentes et regards croisés, Brésil/France [en ligne]. Marseille : OpenEdition Press, 2016, p. 6-20.

Disponible sur : < http://books.openedition.org/oep/591>. Consulté le 25 janvier 2021 à 10h25.

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Les théories de la réception, en les appliquant sur la recherche sur les médias permettent de replacer l'analyse des procédés de consommation des programmes, dans les circonstances réelles où celle-ci a lieu. Il faut donc prêter attention aux grandes dimensions intersubjectives, familiale, structurale dans lesquelles s'exerce la consommation médiatique. À partir de ceci, LINDLOF développe ainsi le concept de « communautés d'interprétation » qui permet de mieux cerner la nature des agrégations sociales suscitées par la réception des médias.95

Les médias ont une grande influence cognitive qui passe par deux principes : la mémorisation et le schéma. GUNTER, cité par Mauro WOLF explique que la recherche sur la « mémorisation » des informations (et par conséquent sur l'influence des médias sur la connaissance de la réalité sociale) s'est concentrée sur le souvenir laissé par des informations épisodiques, définies dans le temps. (La consigne étant de se souvenir, par exemple, des faits et des événements qui se sont déroulés le jour précédent, la semaine précédente, lors du dernier téléjournal, etc.)96 L'image vue est enregistrée et conservée. Le prototype gardé pousse souvent le téléspectateur à entrer dans une activité de reproduction de ce qu'il a vu. Mauro WOLF poursuit en disant que les études de réception ont eu l'avantage de souligner que les processus de compréhension du public mettent en jeu quelque chose de plus complexe que le simple rapport entre spectateur et texte médiatique. En réalité, un travail d'intégration continu a lieu entre les nouvelles données de l'information, et les connaissances et les expériences précédentes.97 La consommation devient ainsi un processus qui invite le téléspectateur à un système cognitif de décryptage, reconnaissance et plaisir auditif ou visuel ; il peut ainsi faire un rapport entre ce qu'il aurait vu la semaine passée, hier et aujourd'hui.

Tout comme les théories de la réception développées par Wolgang ISER et Robert JAUSS de l'école de Constance, la consommation requiert toujours 03 éléments : le texte, les systèmes de connaissances, la réalité du contexte où vit le sujet-consommateur. Le texte est ce qui est donné par l'auteur de l'oeuvre, cependant le telespectateur possède ses connaissances qui lui permettent d'identifier l'oeuvre et l'inscrire dans une catégorie donnée (elle peut être scientifique ou sociale) et son environnement lui permet de mieux apprécier l'oeuvre en fonction de ses attentes.

95 Mauro, WOLF, « l'analyse de la réception et la recherche sur les médias », Université de Bologne, p. 276. Disponible sur http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/15499/HERMES_1993_11-12_275.pdf?sequence=1 Consulté le 30 janvier 2021 à 18h31

96 idem, p. 276.

97 idem, p. 277.

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La consommation permet d'emmagasiner les connaissances sur les enseignements reçus concernant les oeuvres d'une manière générale. En y regardant à tout moment, le cerveau classe les informations et structure les images reçues.

L'art à la télé permet aussi de créer un lien perpétuel entre l'oeuvre et le consommateur. Mais cela ne s'arrête pas à ce stade ; En effet cette présence est instigatrice d'une consommation non plus par écran interposé, par illusion mais par le toucher réel, par immersion réelle. On ne s'immerge plus à travers un écran de télévision, mais devant une exposition réelle des oeuvres d'art, en allant dans une galerie d'art contempler les objets vus à la télé, en allant dans un salon d'exposition pour y acheter pourquoi pas son tableau, ou se faire une toile à sa ressemblance, en allant au spectacle rire en direct ; voir les comédiens adulés pour s'entretenir avec eux sur leurs techniques, ce qui fait leurs forces ; ce qui les a propulsés au-devant de la scène ; vivre en direct l'émotion d'un slam-thérapie, stand-up ou consommer une pièce de théâtre. Voilà les retombées d'une présence effective des arts à la télévision et ce que la consommation de celles-ci peut entraîner.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo