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Quel contrôle interne pour une maitrise des risques associés au processus de mise en œuvre du budget programme au Burkina Faso ?


par Patindé Télesphore Evariste VOKOUMA
CERPAMAD - Master II en Audit et Contrôle de gestion 2020
  

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III. Les activités de contrôle

Une fois identifiés et évalués, les risques doivent être maitrisés. Des procédures, normes et outils de contrôle doivent être mis en place pour s'assurer de la maîtrise des risques auxquels est exposée la structure. Cela se traduit par un ensemble de dispositifs visant à maîtriser ou à minorer l'impact ou l'occurrence des risques budgétaires identifiés. Cet ensemble comprend des activités visant à apporter l'assurance raisonnable que les risques susceptibles d'affecter la réalisation des objectifs sont maitrisés. Les activités de contrôle sont réalisées à tous les

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niveaux et à divers stades du processus budgétaire. Elles peuvent également être mises en oeuvre par l'intermédiaire des systèmes d'information, par les diverses activités manuelles et automatisées, comme des validations et des visas, les vérifications, les rapprochements et les revues de performance tout au long du budgétaires. La séparation des tâches est généralement à prendre en considération dès la sélection et lors du développement des activités de contrôle. Egalement le principe sacro sein de séparation de pourvoir prévu par l'article 617 du RGCP, est de nature à renforcer la sécurité des opérations budgétaires réalisées.

En plus de ce contrôle, il y'a également l'intervention du contrôleur financier (a priori comme a postériori), du contrôle juridictionnel, du contrôle parlementaire et de l'intervention des corps spécialisés de contrôle que sont l'IGF, l'ASCE/LC et les IGS.

A. Les contrôles intégrés au processus budgétaires

Ces opérations de contrôle constituent un « passage obligé », un contrôle clé intégré au

déroulement de la procédure d'élaboration et d'exécution du budget. Il s'agit de

l'autocontrôle (respect des règles, procédures et utilisation des guides de taches...) des acteurs

eux même d'une part et le contrôle exercé à priori et a postériori.

La matière de ces contrôles est essentiellement constituée :

y' des activités de programmations budgétaires ;

y' des actes d'exécution budgétaire ;

y' du respect des procédures ;

y' du respect des nomenclatures (NPJ, NBE..) ;

y' du respect des plafonds d'emploi ;

y' du respect des plafonds d'engagement (plan de trésorerie)

y' du respect des règles de budgétisation et de consommation des AE/CP.

B. L'adaptation continue de l'effort de contrôle aux risques et aux enjeux

Les activités de contrôle doivent aussi contribuer à la maîtrise de risque en associant les règles de procédure budgétaire comme mitigation aux risques. A ce titre les responsables doivent disposer d'un plan de maîtrise des risques budgétaires. Ces risques doivent être préalablement

17 Article 6 du décret N°2016- 598 /PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016 portant règlement général sur la comptabilité publique, en son article 6 dispose : «les opérations relatives à l'exécution de la loi de finances et à la gestion des biens de l'Etat font intervenir deux (02) catégories d'agents : les ordonnateurs et les comptables»

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identifiés, analysés et classifiés dans la cartographie des risques. Ils doivent être regroupé par processus afin de faciliter leur liaison avec les activités budgétaires qu'ils impactent. Toutefois, il faut noter que Le contrôle interne demeure la responsabilité de tous les acteurs de chaine.

Le COSO 2013 utilise le modèle des trois (03) lignes de maîtrise pour décrire les responsabilités essentielles de chaque grande fonction :

1. En premier lieu, ce sont les opérationnels (le coeur de métier : production, commercialisation, etc.) qui doivent s'assurer de la bonne conception et du bon fonctionnement du dispositif de contrôle interne (responsabilisation) ;

2. En second lieu, les fonctions support (par exemple les chargés de conformité, sécurité, gestion des risques) apportent expertise et conseil par rapport aux objectifs de performance et de contrôle ; et

3. En dernière instance, l'audit interne permet un regard indépendant et des revues variées dans un but, notamment, d'améliorer le contrôle interne de l'organisation.

Sur la base de ces trois (03) ligne de maitrise déclinées par le COSO, les rôles des acteurs de

la chaîne budgétaire peuvent se répartir entre les trois (03) niveaux de maîtrise suivants :

? Un niveau de maîtrise technique ;

? Un niveau de maîtrise opérationnel ;

? Un niveau de maîtrise stratégique.

1. Le niveau de maîtrise technique

Les acteurs des UOP

Ces acteurs, sous la responsabilité d'un RUOP, exécute le budget de leur entité. A cet effet, ils sont chargés de la définition des besoins et des caractéristiques techniques des biens (meuble et immeuble) et services et de leur transmission au RBOP pour centralisation. Ils assurent en outre l'élaboration et la mise en oeuvre du contrat et ils ont en charge l'exécution proprement dite de la dépense dans ses différentes phases. A ce titre, ils engagent les dépenses et proposent les liquidations y relatives.

Chaque RUOP est garant de la qualité de l'information budgétaire pour les opérations effectuées sous sa responsabilité.

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Le niveau de maîtrise opérationnelle

Les acteurs des BOP

Sous la responsabilité d'un RBOP, les acteurs des BOP participent à la réalisation des objectifs à eux assignés. Les RBOP assurent le pilotage de leurs BOP et s'assurent de leur bonne exécution. Ils rendent compte de leurs résultats chacun à son responsable de programme. Ils proposent para ailleurs l'affectation et le redéploiement des crédits et centralisent les besoins et les caractéristiques techniques des biens (meuble et immeuble) et services des UOP et les transmettent au RP. Ils engagent enfin les dépenses transversales de de leurs BOP et proposent les liquidations y relatives.

Chaque RBOP est garant de la qualité de l'information budgétaire pour les opérations effectuées sous sa responsabilité.

3. Le niveau de maîtrise stratégique

a. Le Responsable de programme (RP)

Le RP assure le pilotage du programme et à ce titre, fixe des objectifs en vue de l'atteinte des résultats. Sur proposition des RBOP, il affecte et redéploye les crédits par nature dans le cadre de la fongibilité asymétrique. Il s'assure également de la bonne exécution des BOP et organise le dialogue de gestion. Enfin, il engage les dépenses transversales de son programme et proposent les liquidations y relatives. Le responsable de programme est ordonnateur délégué des crédits de son programme et de ce fait est un acteur essentiel de la programmation budgétaire pluriannuelle. Il organise les travaux avec ses BOP. Il s'assure de la bonne application des méthodes de programmation définies en liaison avec le RFFIM et les décline à son niveau en fonction des caractéristiques de son programme.

En matière de gestion des risques liés au processus budgétaire, le RP définit les conditions opérationnelles de maîtrise des risques identifiés sur son périmètre ainsi que les dispositifs de contrôle associés en cohérence avec les orientations de ce présent référentiel. Les dispositifs de contrôle s'appuient sur les différentes étapes du processus budgétaire.

Il coordonne, pour son programme, la tenue des contrôles nécessaires au respect des objectifs de qualité budgétaire. Il est responsable de la soutenabilité financière de ses engagements et de la qualité de l'information budgétaire. Il conduit, sur son programme l'analyse des risques budgétaires ainsi que l'actualisation de la cartographie des risques et des matrices de maîtrise de risques associées.

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b. Le responsable de la fonction financière (RFFI)

En matière budgétaire, les RP et les RFFI reçoivent de l'ordonnateur principal, une délégation de pouvoir, l'un pour engager et proposer la liquidation et l'autre pour liquider et mandater les dépenses.

Ainsi, le RFFI coordonne la préparation, la présentation et l'exécution du budget du ministère ou de l'institution. Il assure: (i) la préparation et le suivi de l'exécution du budget ;(ii) le suivi de la gestion des ressources matérielles et financières; (iii) la vérification des dossiers à liquider, (iv) la liquidation et le mandatement des dépenses, l'édition des documents y relatifs et la signature des mandats, (v) la centralisation des plans de déblocage de fonds. Il est ordonnateur délégué. A la tête de ces structures devraient être désignés des gestionnaires de métier dont le rôle est de répondre à toute sollicitation de l'ordonnateur principal concernant l'élaboration, l'exécution et le suivi financier du budget. Le RFFI intervient dans la mise en oeuvre financière des programmes et veille à ce que les programmes disposent, au moment opportun, des moyens nécessaires pour leur mise en oeuvre. Il ne s'agit pas pour lui de s'interférer dans l'opportunité de la dépense.

A ce titre, ses responsabilités consistent à :

y' appuyer les gestionnaires de crédits dans l'exécution de la dépense ; y' tenir une comptabilité budgétaire rendant compte de la mise en oeuvre des programmes ; y' élaborer le compte administratif annuel de l'ordonnateur ;

y' renseigner dans les tableaux de bord, les aspects liés à l'exécution financière des

programmes;

y' suivre la mise en oeuvre des mouvements de crédits ;

y' suivre la mise en oeuvre des plans de passation des marchés ;

y' liquider et mandater les dépenses de tous les programmes du ministère Le RFFI dispose de services chargés d'accompagner les responsables de programme dans les domaines, de l'ordonnancement et de la comptabilité administrative ; de la préparation et de l'exécution du budget.

Au niveau régional et provincial, le RFFIR/P est chargé d'accompagner les RBOP et les RUOP déconcentrés dans les mêmes domaines qu'au niveau central.

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4. La contribution du contrôle interne aux relations avec le MINEFID

Pour la préparation de la loi de finances de l'année, le MINEFID organise une série d'échange et de débats budgétaires avec les Ministères et Institutions. Ces débats rentrent dans le cadre du déroulement du processus d'élaboration du budget qui va de l'élaboration du DPBEP à l'adoption du projet du budget de l'Etat, adopté en conseil des ministres.

Ce processus établi suivant un calendrier précis et nécessitant la contribution de tous les

Ministères et Institutions, s'effectue suivant ces étapes:

> la définition des priorités et choix stratégiques budgétaires;

> l'évaluation des tranches antérieures du DPBEP;

> la tenue du premier atelier de cadrage macroéconomique;

> l'actualisation du dernier DPBEP;

> l'identification des dépenses susceptibles d'être non reconductibles;

> L'atelier technique ;

> La validation du DPBEP ;

> L'adoption du DPBEP en conseil des ministres ;

> La parution de la circulaire budgétaire ;

> La préparation des avant-projets de budget (DPPD) des Ministères et Institutions ;

> La tenue des débats budgétaires (débats techniques et débats ministériels)

> La consolidation du projet de budget de l'Etat

> La finalisation et adoption du projet de loi de finances ;

> Le dépôt du projet de loi de finance à l'Assemblée nationale.

Ces instances visent à analyser dans une approche participative, toute la planification

budgétaire, d'où l'importance d'avoir un contrôle interne performant pour assurer le principe

de sincérité dans nos prévisions. En effet la participation à tout ce processus sans un contrôle

interne efficace dans les Ministères et Institutions sont sources d'erreurs. Nous pouvons à titre

d'exemple citer:

y' La mauvaise évaluation de l'ensemble des ressources, des charges et de la dette du

secteur public ;

y' L'absence de cohérence avec les objectifs du Pacte de convergence, de stabilité, de

croissance et de solidarité conclu entre les États membres de l'UEMOA;

y' La mauvaise détermination des enveloppes sectorielles à l'issue du

DPBEP (L'identification des dépenses non reconductibles et l'arbitrage des nouveaux

besoins).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault