WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quels sont les enjeux pour la promotion de la toponymie littorale comme patrimoine culturel littoral ?

( Télécharger le fichier original )
par Janig LE BOURVELLEC
Universite Bretagne-Sud - Master Politiques patrimoniales, développement culturel et territoires 2017
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Université Bretagne-Sud - Lorient

    Musée de la Marine - Port-Louis

    QUELS SONT LES ENJEUX POUR LA
    PROMOTION DE LA TOPONYMIE LITTORALE
    COMME UN PATRIMOINE CULTUREL LITTORAL ?

    L'exemple de la côte morbihannaise

    Janig Le Bourvellec

    Master 2 Métiers du Patrimoine

    Politiques patrimoniales et développement culturel

    Année universitaire 2017-2018
    Année de formation 2016-2017
    Soutenu à la session de septembre 2017

    Université Bretagne-Sud - Lorient

    Musée de la Marine - Port-Louis

    QUELS SONT LES ENJEUX POUR LA
    PROMOTION DE LA TOPONYMIE LITTORALE
    COMME UN PATRIMOINE CULTUREL LITTORAL ?

    L'exemple de la côte morbihannaise

    Janig Le Bourvellec

    Master 2 Métiers du Patrimoine

    Politiques patrimoniales et développement culturel

    1

    Année universitaire 2017-2018
    Année de formation 2016-2017
    Soutenu à la session de septembre 2017

    2

    REMERCIEMENTS

    Mme Soazig Le Hénanff, tutrice de mon mémoire, pour son aide et sa patience,

    Mme Anne Belaud-de Saulce, administratrice du Musée national de la Marine (Port-Louis), pour son accueil et son encouragement,

    Mme Audrey Grandener, chargée de l'action culturelle au Musée national de la Marine (Port-Louis) et tutrice du stage, pour son accueil,

    L'équipe du Musée national de la Marine (Port-Louis), et particulièrement à Lyna, Nadia, Pascaline, Pascal et Stéphane, ainsi que les saisonniers, Charlotte, Billal et Mickaël pour leur bonne humeur et leur intérêt sur la question de ce mémoire,

    Mme Gwenola Henrio, ma cousine, pour la traduction des textes de son grand-père, Loeiz Herrieu,

    Le personnel du Service Historique de la Défense de Lorient, Le personnel du Musée de la Compagnie des Indes de Lorient, Le personnel du Musée départemental breton de Quimper, Le personnel du service urbanisme de Guidel,

    Les historiens des associations :

    Le Comité Historique de Quéven,

    M. Jean-Jacques Carriou, Comité d'Histoire de Ploemeur, pour son travail sur

    la toponymie du littoral ploemeurois,

    M. Yves Carrio, Association Histoire et Patrimoine de Guidel,

    Mme Yvette Lanoé, Centre d'Animation historique de Port-Louis,

    Ma famille, mes relecteurs fidèles !

    M. Pierre Tanguy, mon conjoint, pour tes connaissances sur l'histoire de Guidel et ta patience sans faille durant ce mémoire (ainsi que ces deux dernières années !).

    3

    SOMMAIRE

    Remerciements 2

    Introduction 4

    Première partie : La toponymie, un patrimoine peu connu 6

    I. La toponymie 7

    I.1Un nom pour un lieu 7

    I.2Une identité multiple 12

    II. La toponymie littorale 16

    II.1 Un usage presque perdu 16

    II.2 Une mise en tourisme des toponymes, l'exemple breton 17

    Seconde partie : Quels sont les enjeux pour la promotion de la toponymie littorale comme un nouveau patrimoine

    culturel littoral 20

    I Le collectage 21

    I.1 Le croisement des recherches bibliographiques 21

    I.2 A la rencontre du territoire 22

    II Les complémentarités des patrimoines matériel et immatériel 26

    II.1 Des pratiques linguistiques presque ignorées 26

    II.2 Des reflets d'une société littorale changeante 32

    III Les intérêts à la valorisation de la toponymie 34

    III.1 Les intérêts socio-économiques 34

    III.2 Les intérêts socio-culturels 34

    III.3 Les préconisations de valorisations 34

    Conclusion générale 36

    Table des matières 37

    Bibliographie 39

    Annexes 47

    4

    INTRODUCTION

    Par curiosité, en regardant les cartes, les noms des hameaux, des villages, des lieux-dits me paraissaient amusants, pour ne pas dire quelquefois étranges. Si en apprenant le breton, certains noms devenaient plus compréhensibles, comme Douar Gwenn à Ploemeur, traduisible en Terre blanche, d'autres devenaient encore plus mystérieux à mon sens. Surtout en ce qui concerne le littoral. Les marins avaient, bien sûr, apporté leur langage à terre, mais quant était-il des noms de récifs, tel que le Pain de Sucre, à part faire penser à une pâtisserie, en particulier à proximité de Port-Louis, où le gâteau breton a été inventé. Alors que signifient ces termes ? Les utilise-t-on aujourd'hui ?

    Une nouvelle question arrivait par la suite : peut-on considérer la toponymie littorale comme un patrimoine culturel littoral ? Les chansons de marins font partie de ces fêtes maritimes, devenues patrimoniales par l'opinion publique. On ne peut désormais plus penser à la Bretagne sans ses festivals, ses fêtes et surtout ses festou-noz, reconnus par l'Unesco comme patrimoine immatériel.

    Se perdre dans les recherches est sans doute le piège, lorsqu'une personne, trop curieuse, s'intéresse au patrimoine immatériel en Bretagne. Contes et légendes se croisent et se rencontrent de manière logique, comme fortuite, lorsqu'au cours d'une conversation, un conte d'un fameux Groisillon, Lucien Gourong, resurgit sur un toponyme nautique, un ricochet amenant sur un dicton. Des livres parlent des expressions et des dictons que s'approprient les touristes, qui les trouvent amusants. Dans cet esprit, Per Pondaven et Yann Riou1 ont collecté les dictons des côtes léonardes en y mêlant un peu d'humour dans la traduction. Et si la toponymie avait été oubliée de ce patrimoine immatériel, également patrimoine vernaculaire, puisque à l'usage domestique, à

    1 PONDAVEN Per, RIOU, Yann, Trouz Ar Mor Proverbes bretons de la mer, Editions Le Télégramme, Mayenne, 2009

    5

    la fois, pour la société littorale ? Comme patrimoine culturel littoral, est-il possible qu'elle puisse avoir une reconnaissance même tardive ?

    Selon Fañch Broudic, «La toponymie est peut-être l'histoire du passé, mais ce n'est pas une histoire révolue. En Bretagne comme ailleurs, elle est plus que jamais pour les populations concernées un enjeu du XXIe siècle.»2Comment peut-on promouvoir la toponymie littorale comme patrimoine culturel littoral ?

    La toponymie est un terme qui demande une explication pour toute personne, pour ne pas se méprendre dans la signification des termes.

    Des méthodes ont été décrites pour pouvoir normaliser le collectage. La recherche bibliographique est une base pour avoir un socle de connaissances historiques et linguistiques, pour pouvoir ensuite aller à la rencontre des personnes vivant sur le territoire dont il est question.

    La notion de patrimoine immatériel aide à comprendre comment une pratique linguistique, plus particulièrement ici la toponymie, évolue avec la société, littorale ou non, sur un territoire donné.

    Enfin, si la toponymie paraît simple pour la conservation, les préconisations peuvent être entreprises par les personnes intéressées par les questions de préservation du patrimoine immatériel et la culture littorale.

    2 Fañch Broudic dans la préface de l'ouvrage de HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves, Toponymie bretonne et patrimoine linguistique Des sources de l'Ellé à l'île de Groix, Emgleo Breiz, Brest, 2014.

    6

    1re partie

    La toponymie, un patrimoine peu connu

    7

    I. La toponymie

    I.1 Un nom pour un lieu

    I.1.1 De l'origine du mot

    La toponymie est un nom qui a été donné à un lieu, à un endroit reconnaissable par quelque chose. Le lieu ne sera pas nommé en fonction de l'affection mais surtout en fonction de l'évocation pour les personnes qui le nommeront.

    Le terme de toponymie vient de la racine grecque « topos » pour lieu, « onoma », pour nom. La toponymie est une branche de l'onomastique, qui étudie également les noms des personnes. L'Office de la Langue Bretonne réalise des études toponymiques regroupant l'ensemble des noms de lieux sur un territoire bien souvent limité, au vu du labeur que cela représente, afin de normaliser les termes pour éviter les erreurs de retranscription. Ce travail est effectué selon les recommandations du groupe d'experts des Nations Unies sur les noms géographiques (GENUNG). L'origine des noms est alors mise en rapport avec la langue actuelle parlée et celles plus anciennes du même territoire. La langue d'origine de création, avec ses constructions syntaxiques et orthographiques, est alors favorisée pour la normalisation.3

    La description d'un lieu peut se retrouver dans le nom. Ainsi, on peut y trouver des roches et l'endroit devenir une carrière comme La Perrière à Lorient. Cette particularité donne un sens au nom. Le nom garde alors en mémoire son activité passée.

    «[...] Souvent, les carrières ont disparu entièrement par comblement et seule la toponymie, parfois, en conserve encore le souvenir : tel est le cas de « La Perrière » à Lorient. [...] En fait, seules les carrières littorales sur la côte de Ploemeur sont restées

    3 L'Office de la Langue Bretonne est chargé de ces travaux d'enquête de terrain, via le Service Patrimoine Linguistique qui opère sur un travail de normalisation face aux erreurs orthographiques des personnes connaissant trop peu la langue bretonne. Pour cela, le Service Patrimoine Linguistique s'appuie sur des collectes orales, avec des personnes dont la langue bretonne est la langue maternelle. Cela permet également d'obtenir une meilleure localisation et facilite le travail de recherche linguistique quant à la construction du nom du lieu-dit.

    8

    comme figées depuis l'arrêt des extractions4 et seul le va-et-vient des flots adoucit lentement les platiers anthropiques. [...]»5

    L'évocation des pierres dans le nom se retrouve un peu partout en Bretagne. Dans le département du Morbihan, sur une localisation peu étendue, le nom de Kerroc'h amène sur différentes pistes avec les mêmes termes ; Ker pour village et roch pour rocher. Ce toponyme est donné à au moins trois endroits différents dans les vingt kilomètres au-dessus de la côte dans le pays lorientais, à Guidel, Quéven et Ploemeur. L'utilisation de la roche n'a pourtant pas été la même à Kerroc'h, en Ploemeur, qu'à Quéven. Sur le littoral de Ploemeur, la roche traduit une activité de carrière notamment à Porzh-Foll, en Ploemeur, autour des calvaires dont des croix sont encore visibles, ainsi que des meules trahies par des cercles encore visibles6. Autre temps, autre endroit, à Quéven, le Kerroc'h donne une autre facette, puisqu'il se situe près d'un site mégalithique7 (Figure 1 p.9).Une visite à Guidel au hameau de Kerroc'h, ne permet, néanmoins, pas de savoir si le toponyme de ce lieu-dit a pour origine un site mégalithique comme à Quéven, ou s'il y aurait eu une carrière, comme à Ploemeur. La recherche bibliographique permet d'éclaircir ce toponyme. Kerroc'h à Guidel est issue d'une association de ker, pour village et un nom de famille An Roch qui se trouve dès 1499 sous le nom « K/anroch »8. A Quéven, la présence d'un manoir dès le XVIe siècle laisse à penser des chercheurs9 que le toponyme associe également Ker et un nom de famille.10De même pour Ploemeur où le doute est permis dans la mesure où les cadastres mentionnent

    4 Kerroc'h a fait l'objet d'études sur cette activité de carrière, comme le confirme l'article de GOULPEAU Louis, Les curiosités de Porzh-Foll en Ploemeur, pour la Société d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Lorient.

    5CHAURIS Louis, Les anciennes carrières de la région lorientaise (Morbihan), Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest [En ligne], 120-4 | 2013, mis en ligne le 30 septembre 2015, consulté le 28 mars 2017. URL : http://abpo.revues.org/2667 ; DOI : 10.4000/abpo.2667

    6 L'érosion faisant son travail, le mémoire mentionne des observations de terrain faites par l'auteure en 2016, à l'occasion d'un stage qui avait pour mission principale l'inventaire du patrimoine vernaculaire de la Ville de Ploemeur sous la responsabilité du Service culturel en partenariat avec le Comité d'Histoire du Pays de Ploemeur.

    7 COMITE HISTORIQUE DE QUEVEN, sous la direction de Jean Le Bihan, président du Comité, Quéven au fil du temps, Liv' Edition, 4e édition

    8 La graphie ancienne désignait sur les cadastres K/ comme une abréviation de Ker. HOLLOCOU, Pierre, PLOURIN, Jean-Yves, Toponymie bretonne et patrimoine linguistique Des sources de l'Ellé à l'île de Groix, Emgleo Breiz, Brest, 2014.

    9 HOLLOCOU, Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

    10 Cependant ce toponyme est à la fois récent et fruit d'une invention par les personnes qui ont mis en place la signalétique sur la commune de Quéven, dans le Morbihan. Se référer à la seconde partie de ce mémoire, le croisement des recherches bibliographiques dans la partie dédiée au collectage.

    9

    des noms tels que Jehan K/anroch à Saint Just, en Ploemeur, en 1441 et Bertrand Roch à Lennennec, toujours en Ploemeur, en 150411.

    Les termes toponymiques sont aussi le reflet de ce que le visiteur peut trouver comme sol. La pointe de Pen Men, située sur l'île de Groix, est un exemple ; son nom décrit son sol et sa nature topographique. La description de la pointe aurait été faite depuis le continent, comme étant, pen an maen, « l'extrémité de la pierre ».12« Ces mots (roche, rocher, roc, roc'h, roh, rohan, rohell) donnent leurs noms à plus de 1 000 lieux-dits dans toute la Bretagne, avec une densité assez faible près de la côte sud, contrairement à la côte nord, ce qui est conforme à la géologie. »13. Le mot roche peut être aussi décrit par le mot pierre avec un équivalent breton sous la forme maen et men. « Pierre est assez utilisé en noms de lieux-dits (environ 200 en Haute-Bretagne), mais parfois difficile à séparer du prénom Pierre »» Sans compter les dérivés comme pérou ou pérouse qui prend le sens de «terrain pierreux».14

    Figure 1 - Signalétique et tumulus de Kerroc'h

    (c) J. LE BOURVELLEC

    La transmission du toponyme s'est effectuée en majorité par le langage oral ; les cartes n'étant qu'un outil pour les navigateurs, les ports étaient avantagés, avant d'être données pour des « cartes de clochers », où les bourgs

    11 HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

    12 HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit. « Sans relief apparent Groix donne l'impression d'une grande pierre flottant sur l'océan. » Le phare, à proximité, tire son nom de la pointe éponyme.

    13 LE MOING, Jean-Yves, Noms de lieux de Bretagne, Editions Bonneton, Collection La passion de votre région, Paris, 2004.

    14 LE MOING, Jean-Yves. Op. cit.

    10

    eurent, enfin, leurs places privilégiées, avant les hameaux.15 Cette oralité, une fois transmise, laisse des traces, plus ou moins cohérentes pour les contemporains, comme citées ci-dessus avec l'exemple du nom de Kerroc'h. Un groupe de personnes locales transmet à un autre groupe de personnes, occitanes par exemple, un nom de lieu. A ce moment-là, le lieu est reconnu par le groupe occitan avec ce nom particulier. Ce qui amène le deuxième groupe à transmettre ce nom avec leur propre prononciation. Le nom d'origine va alors s'enrichir de syllabes ou, au contraire, s'appauvrir de syllabes selon la facilité ou la difficulté de prononciation de la langue d'origine par le deuxième groupe. A l'instar des scribes latins : ce type de difficulté phonétique les a amenés à donner en fin de noms un -td- contre le T, comme en langue allemande où des noms sont apparus sous la forme Brandt ou Schmidt, pour ne pas froisser les habitants.16

    Un toponyme peut aussi prendre une autre forme dans un langage différent : c'est ce que désigne un exonyme. Par exemple, Pékin est un toponyme dans le langage français alors que le toponyme dans sa langue d'origine, le chinois, est Beijing.17

    I.1.2 De l'étude de nom à une méthode

    Les études toponymiques, dont celles de l'Office de la Langue Bretonne qui concernent la région Bretagne, essaient, tant que faire se peut, de retrouver les toponymes et leur origine, même si l'usage des premiers noms est perdu.

    Le but d'une étude toponymique est donc de fixer au mieux ces traces avec ce qui reste du passé, de l'histoire et des histoires des villages et de leurs habitants. Le breton est une langue parlée depuis plus de mille cinq cent ans. Les personnes, qui ont comme langue maternelle le breton, sont privilégiées pour ces études. Elles seules peuvent éclairer sur le sens des mots, qui ne sont

    15MACE, Victor, Les Cassini carte sur table, documentaire rediffusé le 5 août 2017, pour l'émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/documentaire-de-lete-58-les-cassini-carte-sur-table

    16 HOLLOCOU, Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

    17 Définition exonyme selon le site de la toponymie francophone : « Les toponymes prennent souvent une forme dans des langues autres que celle qui est officielle dans le territoire où ils sont situé ; ainsi, LONDRES est l'exonyme français de LONDON ». http://www.toponymiefrancophone.org//divfranco/Formation/tablem/FTable.htm. Dernière consultation le 30 août 2017.

    11

    peut-être plus utilisés voire qui auraient pris un autre sens pour les bretonnants contemporains.

    Pour le projet de carte participative, lancé aux îles Marquises, les habitants, dont la langue maternelle n'est pas le français, mais une des deux langues des Marquises18, ont pu donner de précieux détails sur la façon dont un toponyme pouvait être prononcé. De fait, en transcrivant ce nom, les chercheurs ont pu, à l'aide d'un dictionnaire, repérer l'utilisation des mots qui avait été faite, ainsi que leur origine, parfois liée à la géomorphologie. La désignation d'un lieu s'est faite logiquement pour les habitants, comme le nom Hahamano qui se traduit par la « bouche de requin » reconnaissable de profil (Figure 2 p.11)19.Cet exemple n'est pas spécifique aux îles Marquises, puisque, sur la côte ploemeuroise, des noms ont aussi été donnés sur la géomorphologie, comme Porz'h Kareg C'hener, pour situer « la crique avec le récif au milieu »20 (Figure 3 p.12).

    Figure 2 - Pointe Hahamano - Tahuata - « La bouche de requin »

    Image extraite de La toponymie littorale aux îles Marquises (c) P.OTTINO

    18 Le français est reconnu comme langue officielle et est couramment pratiquée. Les îles Marquises sont dotés de deux langues ; le `eo enana parlé dans le nord-ouest de l'archipel, et le `eo enata, parlé dans le sud-est. Ces deux langues sont encore différentes du tahitien. www.vivelesmarquises.com, dernière consultation le 2 août 2017

    19 OTTINO-GARANGER, Marie-Noëlle, OTTINO-GARANGER, Pierre, La toponymie littorale aux îles

    Marquises, Fenua `Enata/Henua `Enana, Polynésie orientale (Polynésie française), revue d'ethnoécologie,

    11|2017, Laboratoire Eco-anthropologie et Ethnobiologie

    20 CARRIOU, Jean-Jacques, Le littoral Ploemeurois, Cahier d'Histoire de Ploemeur, année, n°15, pp. 2833.

    12

    Figure 3 - Porz'h Kareg C'hener - « La crique avec le récif au milieu »

    Image extraite de Le littoral Ploemeurois(c) J.-J. CARRIOU

    Avec tous les dialectes en France (Annexe 1 p. 48), chaque région doit remonter sur ses origines dialectologiques, puisque le français du XVIIIe siècle n'est pas le même que celui du XXIe siècle, ce qui explique le sentiment d'incompréhension, pour le promeneur, devant les noms qu'il rencontre.

    Pour se faire une idée, les cartes qui indiquent les dialectes en France sont bien marquées par rapport au territoire (Annexe 1 p.48), au déplacement peu important des personnes qui parlent la même langue. La carte s'avère être un outil, comme un support à dessin, où les personnes qui étudient la toponymie peuvent corriger des noms, les replacer, s'il y a eu des confusions, parce que c'est aussi cela la mémoire des personnes : elle demande un peu d'indulgence quant à ces noms qui ne sont plus utilisés et qui ont peut-être perdu leur sens, depuis environ deux générations. Des toponymes comme Ribl-Borei /Ri-Borei, « la rive des casiers à homards », à Kerroc'h en Ploemeur21, n'a peut-être plus son utilité, les homards ayant probablement déserté les rives et les pêcheurs avec.

    I.2 Une identité multiple

    « Il est certain que la toponymie est une question sensible, puisqu'elle touche d'une certaine manière à l'identité de chacun et à son histoire personnelle. Il n'est donc pas surprenant que la mise en place de nouveaux panneaux de signalisation avec une nouvelle

    21 CARRIOU, Jean-Jacques. Op. cit.

    13

    graphie des toponymes suscite parfois des réactions, comme cela a pu être le cas dans telle ou telle commune (Landrévarzec par exemple) ou dans certains secteurs du pays vannetais.»22

    La toponymie, à travers la signalétique, parle d'identité du territoire et de ses habitants. La toponymie est une identité traduite par un triptyque de domaines, savamment orchestrés, comprenant la linguistique, la topographie, et l'histoire.23

    I.2.1 La linguistique

    Pierre Hollocou et Jean-Yves Plourin rappellent que les scribes étaient des moines avec une grande culture générale, avec essentiellement des connaissances linguistiques telles que le roman, le latin et le breton. De fait, le français, le latin et le breton ont été gardés comme étant des langues d'usage. Le breton était connu même des scribes puisqu'ils appartenaient au territoire, ils avaient donc connaissance de cette langue tant dans la prononciation que dans l'écrit.24

    La toponymie révèle l'oralité historique du territoire. Pour Xavier Ravier, les dialectologues devraient donc considérer la toponymie comme de « l'information apportée par l'examen des noms de lieux en tant que ceux-ci ont originellement constitué des éléments du parler vivant ».Le dialectologue et le toponymiste pourraient travailler de concert, avec les mêmes outils, pour servir des vocations communes.25

    C'est bien au service du patrimoine oral, du langage parlé, que la recherche toponymique s'adresse, à ses évolutions qui demeurent inaccessibles. Ainsi, François Falc'hun annonçait qu'il faudrait un « gros ouvrage pour [...] faire ressortir dans les mutations de la langue parlée une logique que ne laisse pas toujours deviner la langue écrite. »26

    22 Fañch Broudic dans la préface de l'ouvrage de HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves, Toponymie bretonne et patrimoine linguistique Des sources de l'Ellé à l'île de Groix, Emgleo Breiz, Brest, 2014. 23HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

    24 HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

    25 RAVIER, Xavier, Géolinguistique et toponymie : un exemple gallo-romain méridional, Nouvelle Revue d'Onomastique, n°27-28, 1996

    26 F. Falc'hun, Le système consonantique du breton, Plihon, 1951, p.89, cité dans HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves, Toponymie bretonne et patrimoine linguistique Des sources de l'Ellé à l'île de Groix, Emgleo Breiz, Brest, 2014.

    14

    I.2.2 La topographie

    La topographie comme la linguistique était connue des scribes. Il est alors peu plausible que ces érudits, aussi rigoureux étaient-ils, aient commis des erreurs sur les noms des villages.27 Ainsi, les scribes ne sont pas ceux qui auraient détourné le sens et l'orthographe des noms, mais plutôt ceux qui auraient contribué à faire perdurer le nom dans sa langue d'origine.

    Si les portulans gardaient la trace des routes maritimes, les cartes qui les ont suivis, indiquaient volontiers les repères visibles sur le terrain, composés parfois de noms, qui devaient permettre la reconnaissance d'obstacles28. Ces noms sont encore présents dans les îles Marquises, à travers les langues maternelles de l'archipel. A l'instar des noms tels que Hatu ou Fatu qui, mis à part des termes décrivant des îles, désignent des rochers séparés des terres.29

    Les cartes de Cassini, si précises pour le XVIIIe siècle, peuvent, toutefois, amener à des confusions entre les hameaux, puisque certains noms peuvent se rapprocher alors que la distance entre eux est plus étendue30.

    I.2.3 L'histoire du territoire

    La mémoire des marins était précieuse pour repérer les côtes et les nommer. Aussi, la prise de conscience de cette connaissance a permis à Jean-Jacques Carriou de collecter les noms des criques de la côte ploemeuroise,31 auprès de son père, Gilbert Carriou, ancien marin. Pour rendre hommage aux gens de mer, il a alors livré cette restitution, photographies à l'appui des endroits cités, au Cahier d'histoire de Ploemeur. Dans son travail, les noms bretons font référence à la pêche et au milieu marin. Certains endroits sont alors nommés en fonction de ce qui peut être le plus fréquemment pêché et d'autres semblent plus énigmatiques ; et ceci pour deux raisons. D'une part, les professionnels de la pêche sont de plus en plus rares dans le village de

    27 HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

    28 L'âge d'or des cartes marines, Bibliothèque national de France (?)

    29 OTTINO-GARANGER, Marie-Noëlle, OTTINO-GARANGER, Pierre. Op. cit.

    30MACE, Victor, Les Cassini carte sur table, documentaire rediffusé le 5 août 2017, pour l'émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/documentaire-de-lete-58-les-cassini-carte-sur-table

    31 CARRIOU, Jean-Jacques. Op. cit.

    15

    Kerroc'h, contrairement aux XVIIIe et XIXe siècles32. D'autre part, les pêcheurs avaient une habitude du territoire et nommaient les lieux pour eux, « ça c'est des noms entre nous... »33.

    32 COMITÉ D'HISTOIRE DU PAYS DE PLOEMEUR, Historique des activités maritimes du Kernével au Fort Bloqué, Comité d'Histoire de Ploemeur, 2009

    33 RIOU, Yann, La toponymie nautique, Chenal vers la mémoire des populations littorales, dans l'ouvrage sous la direction de LECOMTE, Sophie, Retour de mer Mémoires maritimes en chantier, Editions Locus Solus, Peronnas, 2015.

    16

    II. La toponymie littorale II.1 Un usage presque perdu

    II.1.1 Un langage européen pour les côtes

    La toponymie a sa propre identité, mêlant histoire, linguistique et topographie, comme son étymologie la conçoit. Cette identité, à plusieurs versants, reflète également le parler des sociétés littorales d'où qu'elles soient, au vu des appellations par les marins, argumentant qu'elles ne devaient rester qu'entre usagers du littoral. Ce langage des gens de mer renferme, en réalité, une multitude de langages.

    Aussi, Pierre Sizaire34 énonce clairement que le vocabulaire marin est européen, « le latin a apporté l'essentiel (puis) le grec a fourni à l'espagnol des termes savants (...) ». Il constate également que « l'italien a fourni de nombreux mots ». Plus tard, les Anglais et les pays scandinaves auraient largement contribué à cet enrichissement du langage maritime, avec un avantage pour les pays nordiques dont il décèle « une grosse influence des Scandinaves puis des Néerlandais ». De fait, Pierre Sizaire affirme que le mot rouf vient du mot néerlandais roef. Toutefois, note-t-il, une « absence totale de mots celtes, les Gaulois étaient des terriens et pour les Bretons l'effet de leur isolement linguistique et culturel [s'est fait ressentir] ; on ne retient non plus aucun mot d'origine atlantique : Nantes, La Rochelle et Bordeaux ainsi que Bayonne ne nous ont donné aucun terme marin35

    II.1.2 Le sens des mots diffère

    Le langage maritime a été enrichi par plusieurs langues. Néanmoins, certains pays ont peu donné dans cette aventure linguistique, comme la France. Au temps des Lumières, n'ont-ils pas eu, pourtant, une capacité de développement, un rayonnement culturel exceptionnel en Europe ? Pierre Sizaire indique que le XVIe siècle, malgré sa période humaniste, côté terrestre, n'influencera pas plus le côté maritime. A contrario, il remarque « l'influence

    34 SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine, Traité du parler des gens de mer, Editions Patrimoines et Médias, Poitiers, 1996.

    35 SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine. Op.cit.

    17

    exotique très étendue »36 qui marquera davantage le langage maritime. Mais les linguistes diffèrent sur l'origine des mots. A l'instar du mot lof qui serait un mot scandinave, au surplus transmis par les Néerlandais, et récif serait parvenu par les Espagnols. L'explication de ces surprenantes hérédités viendrait d'un langage intermédiaire qui aurait permis cette transmission des termes. D'où la difficulté à retrouver l'origine de certains mots, comme l'évoque Pierre Sizaire ; « Dès le Moyen-Âge, les Espagnols appelaient un garçon « mozo ». Les Italiens en firent « mozzo » avec le sens «garçon manqué». Les Français l'empruntèrent alors à l'italien et en tirèrent le mot «mousse» avec l'acceptation que chacun connaît (...) ».37

    II.2 Une mise en tourisme des toponymes : l'exemple breton

    II.2.1 Le toponyme objet de tourisme

    L'arrivée du chemin de fer a grandement développé le tourisme en Bretagne. Ce n'était pas une évidence en 1890, où les compagnies de chemins de fer privatisées ont joué sur les modes vestimentaires et le patrimoine vernaculaire pour attirer les Français en Bretagne. Cette ouverture vers la France va créer une nouvelle identité bretonne.38

    Les toponymes, comme Plougastel-Daoulas ou Perros Guirec, ont été maintes fois usités pour vendre les billets de train, ou « billets de bains de mer », afin de montrer également leur patrimoine vernaculaire et gastronomique. Le tourisme balnéaire39 est né par le train, mettant en valeur les toponymes comme exotisme.

    36 SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine. Op. cit.

    37 SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine, Op. cit.

    38 MUSEE DEPARTEMENTAL BRETON, Bienvenue en Bretagne, l'âge d'or de l'affiche touristique, Quimper, exposition du 29 juin au 31 décembre 2017

    39CLAIRAY, Philippe, VINCENT, Johan, Le développement balnéaire breton : une histoire originale, Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest [En ligne], 115-4 | 2008, mis en ligne le 31 décembre 2010, consulté le 29 juillet 2017, http://abpo.revues.org/230

    18

    Le littoral a le bénéfice du climat et l'attractivité des beaux jours pour attirer de nouvelles populations, qui vont peu à peu donner au Breton son nouveau langage, le français.40 Mais quant est-il de la transmission du breton sur le littoral ?

    ppé42.

    Le constat visuel est rapidement fait. Si, sur la commune de Ploemeur, le promeneur est curieux, il peut tout à fait suivre un panneau en bois d'aspect rustique qui le conduit au « lavoir » de l'autre côté du hameau de Kerham. Mais il ne pourra pas connaître l'histoire de la commune en observant le littoral. Les panneaux indiquant les carrières et autres activités, comme la pêche, manquent. Pourtant, c'est aussi cette histoire de la pêche et des carrières qui ont façonné les communes littorales. Les paysans-pêcheurs ont pourtant fait l'objet d'études41 et de colloques notamment avec François Cha

    II.2.2 Un toponyme peut en cacher un autre

    La signalétique des villes a adopté la double signalétique des noms, français et breton. Cela relève d'une revendication bretonne et 65 % des Bretons y restent attachés.43 C'est aussi avec ce type de signalétique que le promeneur peut avoir un aperçu de la langue bretonne, si certains noms paraissent à peine francisés, comme Quéven en français et Kewenn en breton, certaines villes semblent avoir un nom totalement différent comme Morlaix en français et Montroulez en breton44.

    Sous la Révolution française, certains toponymes vont marquer l'affront de la population face à la royauté qui tombe. Et quoi de mieux qu'une ville royale pour cela ? Port-Louis devient alors temporairement Port-de-l'Égalité et Port-Liberté45. Tandis qu'une île en contrebas est nommée « l'île aux

    40 BROUDIC, Fanch, Economie et langue bretonne : un rôle déterminant, deux fois ?, in THOMAS, Mannaig (dir.), BLANCHARD, Nelly (dir.), avec la collaboration du comité de direction du GRELB (Groupe de recherche sur l'économie linguistique de la Bretagne), Revue La Bretagne Linguistique, 2015, n°19, p.153.

    41 CERINO Christophe, GEISTDOERFER Aliette, LE BOUEDEC Gerard, Sociétés littorales et pluriactivités, XVème-XXème siècles, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2004

    42François CHAPPE a été maître de conférences à l'Université de Bretagne Sud. Il a écrit une thèse sur la ville de Paimpol qu'il affectionnait particulièrement. Historien et philosophe son ouvrage Histoire, Mémoire et Patrimoine est une référence pour qui veut évoquer ce triptyque.

    43 BROUDIC, Fanch, Histoire de la langue bretonne, Éditions Ouest-France, Rennes, 1999

    44 BROUDIC, Fanch. Op. cit.

    45 Notice communale de Port-Louis, http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche/php?select resultat=27681, dernière consultation le 31 août 2017

    19

    prisonniers» sur une carte de 1705 (Annexe 2 p.49). Le nom reste encore énigmatique46. En 2017, la carte de l'IGN (Institut Géographique National) ne mentionne plus que l'île aux souris, autre nom éngimatique47.

    46 Ce nom fait suite au siège de Port-Louis en 1625, par le duc de Soubise. CENTRE D'ANIMATION DU PAYS DE PORT-LOUIS, Chroniques Port-louisiennes, De Blavet au Port-Louÿs », octobre 2002. Toutefois, même si une centaine de personnes ont été faite prisonniers en se rendant, l'île ne semble pas les avoir accueillies, selon Yvette Lanoé, historienne locale, entretien par téléphone le 29 août 2017.

    47 La forme peut aussi faire penser à une souris, une maison entre Port-Louis et Riantec fait référence aux souris, logodenn en breton, selon Yvette Lanoé, historienne locale. Toutefois, les recherches sur l'île semblent peu fructueuses puisqu'elle a servie de carrière. Néanmoins un tumulus avait été trouvé. CENTRE D'ANIMATION DU PAYS DE PORT-LOUIS, Chroniques Port-louisiennes, De Blavet au Port-Louÿs », octobre 2002.

    20

    2e partie

    Quels sont les enjeux pour la promotion de la toponymie littorale comme un nouveau patrimoine culturel littoral ?

    21

    I Le collectage ou la mémoire des gens du littoral

    I .1 Le croisement des recherches bibliographiques

    La connaissance linguistique est une prérogative pour ne pas donner des fausses pistes, fausser les recherches des autres collecteurs ou chercheurs.

    Pour revenir à l'exemple du toponyme Kerroc'h, entre l'association de terme « Ker -» et de patronyme tels que Roch et Anroch48, voire la présence de roches, ou de tumulus, peut se révéler trompeur aux non-initiés, qui n'ont pas eu connaissance des recherches qui ont été effectuées. Kerroc'h en Quéven amène à ce type de surprise, si l'on ne se fixe qu'à la présence du tumulus. Kerroc'h signifie le « village de la roche »49. C'est un fait. Mais le Kerroc'h de Quéven est vraisemblablement une invention due probablement aux fouilles qui ont mises à jour le tumulus, sous la direction du commandant Le Pontois, vers 1904. Fouilles dont il n'en fait pas éloge, mais il évoque le toponyme de Kerroc'h, « Je ne comprends rien au bruit qu'a faite (sic) la fouille de Kerroc'h en Quéven ; en réalité elle n'a rien d'extraordinaire. »50 Le Comité historique de Quéven révèle que Kerroc'h aurait eu plusieurs toponyme, passant de Quermorzen à Querjguinic dès le XVIIe siècle.51 Quant est-il alors du tumulus qui aurait donné son nom au village à proximité ? Après un travail de recherche, le Comité historique donne aussi le micro-toponyme du tumulus comme étant « le tumulus de Kerroc'h dit d'En Parc Gouc'h (le champ vieux) »52, le tumulus se trouvant sur une parcelle à l'écart des habitations du hameau.

    Ces micro-toponymes permettent aussi de donner des éléments essentiels dans d'autres domaines de fouilles. Certains organismes se sont appuyés sur la toponymie nautique pour recueillir des informations. Yann Riou énonce l'exemple de la DRASSM (Département des Recherches

    48 HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit..

    49 SERVICE HYDROGRAPHIQUE ET OCÉANOGRAPHIQUE DE LA MARINE, Toponymie nautique des côtes de Basse-Bretagne Index alphabétique général (extrait des Annales hydrographiques), Brud Nevez, 1991.

    50 COMITE HISTORIQUE DE QUEVEN, sous la direction de Jean Le Bihan. Op. cit.

    51 Selon le travail de recherche du Comité historique de Quéven, au XVIIIe siècle, le village n'est plus le siège d'une seigneurie mais il reste un lieu noble. En 2017, une visite sur le terrain montre en effet qu'il reste un puits et un bâtiment à proximité dont le façonnage des linteaux des portes, notamment, indique une certaine distinction sociale.

    52 COMITE HISTORIQUE DE QUEVEN, sous la direction de Jean Le Bihan. Op. cit.

    22

    Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) et de l'ADRAMAR (l'Association pour le Développement de la Recherche Archéologique Maritime) qui se sont eux-mêmes intéressés aux travaux de l'EOL (Ecole d'Onomastique Léonarde)53. Ainsi, ils ont pu déceler au travers du toponyme Toull ar Glaou, traduit par « le trou du charbon », au large de Kerlouan54, l'épave d'un vapeur.

    I.2 A la rencontre du territoire

    Les recherches doivent donc se faire sur plusieurs plans. D'abord, une recherche bibliographique et, ensuite, une recherche de terrain, quand cela est possible. C'est aussi dans ce principe que le projet GeoHistoricalData invite les personnes qui le souhaitent à donner des informations de terrain pour compléter ou infirmer les données telles que les révèlent les cartes de l'IGN55. Même s'ils possèdent un important fonds de cartes, comme celles de Cassini56, de données, rien ne vaut les données de terrain.

    Les premières enquêtes de terrain sont dues à la curiosité de Cassini, qui dessinera des cartes, surnommées « cartes de clochers », avant de marquer les toponymes sans vraiment de précision de situation, contrairement à la situation des bourgs et de leurs clochers.57 Même s'il est précis dans ses tracés, la hiérarchisation des toponymes permettra de savoir s'il s'agit d'un nom de village ou de hameau58. Cependant, cela ne va pas faciliter la distinction de la distanciation entre ces lieux habités ou non. Sur la carte de Cassini, l'observateur peut être amené à penser que, face à la citadelle de Port-Louis,

    53 L'Ecole d'Onomastique Léonarde n'a qu'une existence informelle, initié par Mikaël Made, linguiste et docteur, possédant deux doctorats, spécialisé dans l'onomastique, la toponymie et les surnoms.

    54 Kerlouan est une commune du nord Finistère, dans l'arrondissement de Brest.

    55 L'Institut Géographique National mène un projet numérique nommé GeoHistoricalData qui met en place un contrôle collectif sur les analyses des données géo-historiques. https://www.geohistoricaldata.org/. Dernière consultation le 17 août 2017.

    56 Ici, il s'agit de César-François Cassini de Thury, dit Cassini III. Les Cassini sont géographe de père en fils. Il constitue une part des travaux sur les cartes de France, sous Louis XV, en mettant en place un réseau de 3 000 points de repères géodésiques. Il va alors préciser les cartes effectuées auparavant. Son fils, Jean-Dominique continuera les cartes de son père. http://www.ign.fr/institut/cesar-francois-cassini-thury-dit-cassini-iii, dernière consultation le 5 septembre 2017.

    57 La détermination des bourgs et de leur clocher se fera selon un système géométrique de triangulation. MACE, Victor, Les Cassini carte sur table, documentaire réalisé le 12 avril 2016, pour l'émission La Fabrique de l'histoire, présenté par LAURENTIN Emmanuelle, diffusé sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emmission/la-fabrique-de-l-histoire/cartes-24-les-cassini-carte-sur-table. Dernière consultation le 6 août 2017.

    58 MACE, Victor, Les Cassini carte sur table, documentaire réalisé le 12 avril 2016, pour l'émission La Fabrique de l'histoire, présenté par LAURENTIN Emmanuelle, diffusé sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emmission/la-fabrique-de-l-histoire/cartes-24-les-cassini-carte-sur-table. Dernière consultation le 6 août 2017.

    23

    l'îlot Souris et la Potée de beurre59 ne semble former qu'une seule et même île60 (Annexe 3 p. 50). Alors que sur le terrain, les deux îlots sont nettement détachés.

    La précision cartographique sera amenée par l'amiral Henri Dyèvre, lorsqu'il va lancer son projet sans pareil quant aux toponymes. En charge de l'Ecole de Pilotage, de 1936 à 1937, il s'intéresse d'assez près aux cartes marines. Malgré leur intérêt, elles sont à revoir. Selon son propre aveu, les toponymes ont été «mal compris par les hydrographes et transcrits phonétiquement avec des fantaisies à peine imaginables, (et) ont été littéralement massacrés»61.En août 1944, il prend la direction du Service Central Hydrographique. Il mène une enquête d'une vaste ampleur s'entourant de linguistes et d'érudits. Ils vont être chargés de rencontrer les personnes locales parlant breton et connaissant les lieux à réétudier.

    Pourtant, l'étude des toponymes associée à une recherche cartographique, c'est-à-dire limité en termes de terrain, restreint le champ de recherches. Aussi, pour approfondir les recherches et obtenir des informations plus proches de la réalité de terrain, il faudrait s'intéresser aux pêcheurs et à leurs activités, autrement dit, leurs déplacements. Pour Yann Riou, la recherche doit être plus pragmatique. Il explique que «la démarche qui consiste à inventorier tous les toponymes usités par un groupe maritime donné est plus exigeante et relève réellement de l'ethno-toponymie. Ainsi, un chercheur travaillant sur les pêcheurs de l'île de Sein ne pourrait-il pas se contenter de relever les seuls noms de dangers présents autour de l'île. Il lui faudrait travailler sur toute la mer d'Iroise, comme l'a fait Per Pondaven62 autour de Molène, et également sur les côtes du Portugal puisque les plus hardis Sénans

    59 A défaut de savoir d'où vient le nom de Potée de beurre, la traduction en breton peut éventuellement donner une piste de réflexion. Pour Falc'Hun les noms trouvés sur les cartes tel que la potée de beurre ou le pot voire même la pelote vient de pellen en breton. FALC'HUN Fanch, les annales de Bretagne. 60geoportail.gouv.fr. Dernière consultation le 27 mas 2017

    61 Extrait cité par Yann Riou, ethnologue, dans l'ouvrage Retour de mer Mémoires maritimes en chantier, sous la direction de Sophie LE COMTE, Editions Locus Solus, Peronnas, 2015.

    62 Per Pondaven (1962-2008) écrivain de langue bretonne, biologiste de formation et spécialiste de la toponymie léonarde pour laquelle il a recueilli près de vingt milles noms en langue bretonne. Il a initié, avec Mikael Madeg, une démarche sur le collectage des toponymes avec pour objectif la collecte des noms en breton avec des bretonnants de langue maternelle pour être au plus juste des noms d'origine. Cette démarche est toujours une référence en 2017, puisque l'Office de la Langue bretonne l'utilise.

    24

    s'y sont aventurés pour pêcher la langouste.»63Ainsi, la recherche de terrain prend, certes, une autre ampleur, puisque la réalité du métier s'associe à l'étude et aide les chercheurs à comprendre d'où peuvent provenir les apports culturels ?

    Il se peut, en effet, que les marins n'aient pas ramené que des marchandises sur les navires mais aussi des appellations rappelant les Antilles, comme l'étonnant « Pain de sucre » près de la citadelle de Port-Louis. Le terme « Pain de sucre »se retrouve dans les récits des marchands :

    «En rangeant l'île de l'Ascension, venant du N.E., nous observâmes dans le S. un pain de sucre remarquable, servant de marque pour le port de Métallanine, où le balinier Le Falcon se perdit en juillet 1836.»64

    Le Pain de sucre de Port-Louis n'a rien de remarquable comparé à celui qui est décrit dans ce récit cité ci-dessus, ni dans celui-ci :

    «[...] Un gros morne la termine [une île] à chacune de ses extrémités; et un pic, ou plutôt un volcan, à en juger par sa forme, s'élève au milieu [...]»65

    Peut-être évoque-t-il juste une marque près du port, qui finit une escarpe rocheuse, tel un monticule au bord du chenal, à l'entrée de la rade de Lorient. Ce n'est pas sans rappeler la situation géographique des autres pains de sucre décrit par les navigateurs. Ce récif n'a pas été l'objet de curiosité, sinon il aurait peut-être subit une bretonnisation de son nom français pour séduire voire renforcer son lien avec le territoire breton66. Dans cette hypothèse, le terme de « kern-» 67 aurait pu être employé pour le désigner. La traduction en français

    63 RIOU Yann, Op. cit.

    64 Récit du commandant Blake, sur le Larne, bâtiment royal britannique, 1839, p.115, Annales maritimes et

    coloniales, imprimerie royale, Paris, 1846, 920 p.
    https://books.google.fr/books?id=k QZAAAAYAAJ&pg=PA115&lpg=PA115&dq=pain+de+sucre+r%C3%A 9cifs&source=bl&ots=mj8uo7Rsim&sig=xcPup2ZMK4-RnfqryhKMGkeLlDo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiYh6uX7 bSAhVKDxoKHeY6DdAQ6AEIQTAF#v=onepa ge&q&f=false, dernière consultation le 27 mars

    65 LA PEROUSE, Voyage de La Pérouse autour du monde 1785-1788, Éditeur M. Barbou, Limoges, 1881 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6543078d/f264.image.r=Un%20gros%20morne%20la%20termine %20%C3%A0%20chacune%20de%20ses%20extr%C3%A9mit%C3%A9s;%20et%20un%20pic,%20ou%2 0plut%C3%B4t%20un%20volcan,%20%C3%A0%20en%20juger%20par%20sa%20forme,%20s'%C3%A9l %C3%A8ve%20au%20milieula%20perouse?rk=1094426;0. Dernière consultation le 28 mars 2017

    66 Les articles de Roselyne Le Squère et de Fanch Broudic révèlent ce type de phénomène dans l'ouvrage de BLANCHARD, Nelly et THOMAS, Mannaig, La Bretagne linguistique, Revue La Bretagne Linguistique, 2015, n°19

    67 «[...] ce terme désigne un haut pain de sucre analogues aux «mornes» des Antilles [...] » DYEVRE, Henri, Toponymes nautiques en Basse Bretagne, Annales de Bretagne

    25

    comme colline, montagne voire cime pointue, ou cime remarquable aurait probablement été appropriée.

    Pour éviter toute ambiguïté, Hervé Gwegen68, à l'Office de la Langue Bretonne, recommande un entretien avec des bretonnants69 pour bénéficier de la plus stricte continuité avec le langage parlé et avoir la chance d'en tirer la plus proche phonétique. Des mots peuvent s'apprendre sans forcément être écrits comme c'est aussi le cas dans la musique. La pratique du solfège n'étant pas un pré-requis, bon nombre de musiciens savent jouer d'oreille un son, sans en connaître l'emplacement sur une portée de note.

    Roselyne Le Squère, alors étudiante à l'Université de Rennes, s'est intéressée aux toponymes de Ploemeur70, et plus particulièrement de l'usage des micro-toponymes, soit le nom des parcelles, en breton. Lors des entretiens qu'elle passe avec des cultivateurs de Kernastellec71, elle leur demande si, avant toute chose, ils parlent le breton, sachant que c'est un pré-requis : si les personnes interrogées ne le parlent plus quotidiennement, ce n'est pas pris en compte. Les personnes interrogées, dans ce cas, parlent breton, même si leur pratique n'est plus quotidienne, ils le comprennent très bien. Sa deuxième question vient sur le nommage et la situation des parcelles. Vient ensuite la pratique de ce nom dans le quotidien : les noms sont peu utilisés, même s'ils sont connus.

    La rencontre des informateurs sur la toponymie, pour Yann Riou, est aussi prétexte à une découverte dialectologique et ethnologique72. Les retrouvailles avec ses informateurs, selon son témoignage, lui a permis de collecter des anecdotes et des informations sur tout autre domaine. Un sentiment de sécurité s'est aussi installé entre le meneur de l'entretien et la personne entretenue entre temps. La personne venue la dernière fois pour avoir des informations n'est plus un étranger eu égard aux hôtes.

    68 Hervé Gwegen est le chef du service patrimoine linguistique à l'Office de la Langue bretonne (contacté le 14 mars 2017 par téléphone)

    69 Surtout des bretons ayant le breton pour langue maternelle pour ne pas fausser la continuité de la langue bretonne.

    70 Le Squere, Roselyne, sous la direction de Philippe Blanchet, La toponymie de Ploemeur, Mémoire de maîtrise de Lettres Modernes, Université de Rennes II, 1999-2000.

    71 Hameau de Ploemeur, dans le Morbihan.

    72 RIOU, Yann. Op. Cit.

    26

    II La complémentarité des patrimoines matériel et immatériel II.1 Des pratiques linguistiques presque ignoré

    II.1.1 Oralité et toponymie

    La toponymie touche à plusieurs patrimoines : les patrimoines culturels matériel comme immatériel. L'Unesco73 a défini le patrimoine culturel immatériel74 tel que devant faire partie d'un groupe culturel : il doit, ainsi, être enraciné et transmis de génération en génération. Les métiers se transmettant d'une génération à une autre, issue de la même famille, ne sont plus une norme ; par exemple, un boulanger ne tient plus son métier de son père mais, bien souvent, d'un centre de formation75. Il en va de même pour la toponymie littorale qui n'est plus transmise d'une génération de pêcheur à une autre, sauf dans les cas où la génération suivante s'intéresse au passé de la génération qui l'a précédée, comme dans la famille Carriou76.

    L'oralité est donc une caractéristique de la toponymie littorale. Les noms n'étaient pas faits pour la connaissance des non-initiés, mais seulement pour une transmission entre gens de mer, les initiés77. De plus, la langue bretonne a connu bien des déboires, tant dans la francisation des noms que dans l'abandon de la langue au profit de la langue française. Les Bretons, bien qu'éduqués à l'école de la République, comprenaient et parlaient bien français, même s'ils préféraient parler breton entre eux. Leur parler sera interdit mais subsistera dans la construction de leurs phrases en français78.

    « La langue bretonne fait nettement sentir son influence sur les expressions maritimes, sa forte syntaxe s'étant imposée à maintes reprises dans des expressions comme : attrape à courir, j'ai accosté en retour, il a

    73 Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (en anglais United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization)

    74 Définition sur le site de l'Unesco, https://ich.unesco.org/fr/qu-est-ce-que-le-patrimoine-culturel-immateriel-00003, dernière consultation le 5 septembre 2017

    75 Observation faite en 2017 dans un centre de formation en Centre-Bretagne, au lycée professionnel Saint-Michel, sous la responsabilité de la Fondation des Apprentis d'Auteuil, à Priziac, où les boulangers issus, ou non de famille de boulangers, sont sélectionnés sur dossier de candidature. Le lycée professionnel maritime et aquacole d'Étel ne fournissant pas ce type d'information, l'auteure du mémoire a porté sa réflexion sur un autre corps de métier, lui aussi réputé pour ses traditions.

    76 CARRIOU, Jean-Jacques. Op. cit.

    77 RIOU, Yann. Op. cit.

    78 Bretons, Les bretons en 14-18, la guerre qui a changé la Bretagne, hors-série n°18, Ouest-France, décembre 2013

    27

    embarqué ensemble que moi. »79 Et Pierre Sizaire d'ajouter d'autres expressions tel que « Marche avec » et « Croche dedans » toujours audible chez les Bretons au XXIe siècle.

    « Le marin breton utilisait, quand il se trouvait «au pays», un singulier mélange de termes maritimes et d'expressions bretonnes transposées tant bien que mal en langue française, curieuse façon de s'exprimer qui s'était répandue à la fin du siècle dernier sur une grande partie du littoral de la Bretagne, mais qui ne s'étendait pas à l'intérieur des terres, l'intérieur des terres commençant d'ailleurs aussitôt qu'on ne voit plus la mer »80

    Nombreux sont les marins à apprendre le français dans la Marine avec pour premiers termes ceux des commandements et le nom des manoeuvres. Pierre Sizaire donne pour exemple des expressions employées comme «un coup de vent de bout'» pour signifier qu'il y a eu un «contre-temps» ou une «adversité».

    Les civilisations qui n'ont pas laissé de textes ont laissé parfois des traces dans la toponymie. Yann Riou, ethnologue81, précise que «des macrotoponymes peuvent également être atteints de polymorphie toponymique. La pointe de Corsen, par exemple, à Plouarzel, la plus occidentale du continent en Finistère, est généralement appelée Beg Korzenn. Les riverains la nomment Beg ar Chach (la pointe des chiens), au Conquet on parle de Beg Paol (la pointe de saint Paul ; les Bretons ont une proximité avec leurs saints qui les dispensent généralement de préciser le terme sant devant le prénom) et les pêcheurs portsallais, quant à eux, utilisent plusieurs formes : ar Beg Pell (la pointe lointaine), ar Beg Braz (la grande pointe) ou encore ar Beg Du (la pointe noire)...[...]»

    Quant à Jean-Yves Le Moing82, il note « (qu') un rapprochement étonnant est celui que permet l'analyse par Auguste Longnon du nom du Roussillon83, analyse que reprend Auguste Vincent84 : à partir du prototype

    79 SIZAIRE., Pierre. Op. cit.

    80 SIZAIRE, Pierre. Op. cit.

    81 Yann RIOU est ethnologue et professeur à l'ISEN Brest. Opus cité. p.79

    82 LE MOING, Jean-Yves. Op. cit.

    83 Auguste Honoré Longnon (1844-1911), membre de l'Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, est un archiviste et historien français autodidacte. Il était spécialiste de la Gaule romaine.

    84Auguste VINCENT (1879-1962) docteur en philosophie, devenu conservateur de la Bibliothèque royale de Belgique, a en parallèle de sa carrière, enseigné la toponymie française et belge.

    28

    Ruscino, la racine Ros, Rus que l'on retrouve en arabe et en hébreu dans le sens de «cap» ou «promontoire» est similaire au breton Ros, avec quasiment le même sens («tertre, hauteur, promontoire»). » Selon Jean-Yves Le Moing, les connaissances linguistiques statuent sur une hypothèse de rencontres linguistiques fortuites, aussi surprenant que cela puisse paraître.

    Le langage maritime est un vaste répertoire de dictons, d'expressions francisées, de chansons et de légendes. Le patrimoine immatériel ne saurait être évoqué sans Théodore Hersart de la Villemarqué, Loeiz Herrieu, ou encore Anatole Le Braz, qui ont contribué à sa reconnaissance, en collectant divers chants et chansons populaire de Basse Bretagne, qui comprend quatre pays ; le Léonard, le Trégorois, le Cornouaillais et le Vannetais.

    Anatole Le Braz, dans la Légende de La Mort, mettra en lumière une population aux superstitions et aux croyances nombreuses avec en toile de fond le personnage désormais célèbre de La Mort, prénommé L'Ankou, tandis que Théodore Hersart de la Villemarqué, parmi d'autres folkloristes du XIXe siècle, mettra en avant les chants populaires, les contes et légendes85. Loeiz Herrieu se démaque des collecteurs, puisqu'il faisait partie des personnes qui défendaient le breton contre le français. Le breton était, pour lui, une vraie langue avec sa syntaxe, son orthographe, sa beauté en somme. Loeiz Herrieu n'aura de cesse de vouloir se distinguer vis-à-vis des autres écrivains de son temps, en écrivant directement en breton alors que d'autres s'exprimaient en français en étant de langue maternelle bretonne.86 Dans ses Contes avant Noël87, Loeiz Herrieu, donne des toponymes de Guidel, comme dans le conte Minourez Boderù, donnant ainsi une consistance réelle à ses histoires, en plus de détails servant à l'imagination du lecteur : en effet, il précise que le bâti possède des sortes de gargouilles qui ornent les côtés, et malgré la demeure, il faut se le dire, « ce n'est pas un château, c'est un manoir 88». Pour comprendre, le lecteur, en 2017, doit alors faire preuve de patience et se plonger dans l'histoire de la commune de Guidel. A partir de 1675, le lieu que Loeiz Herrieu

    85 BREKILIEN, Yann, La vie quotidienne des Paysans en Bretagne au XIXe siècle, Hachette, Paris, 1966

    86 CARRE, Daniel, conférence-lecture tenue le 11 mars 2017, à Auray, sur la thèse consacrée à l'analyse de la correspondance de guerre de Loeiz Herrieu avec son épouse Louise Le Meliner, Et nos abeilles ?...

    87 HERRIEU, Loeiz, de hortoz kreisnoz, sous titré Filajad En Nédeleg, En Oriant Molladenneu « DIHUN AMB », 1942

    88 HERRIEU, Loeiz. Op. cit.

    29

    décrit en détail passe de propriétaire en propriétaire. Un manoir, d'une belle facture, a bien existé au Talhouët, remplacé par un château89, mais le nom de Boderù n'est pas connu comme toponyme.90 Deux hypothèses peuvent être formulées : soit Loeiz Herrieu, malgré l'effort qu'il a mis à décrire le nom du propriétaire de l'époque, Le Digoadec et la bâtisse, a inventé ce toponyme ; soit il pouvait aussi s'agir d'un surnom donné à l'endroit, Bod-E-Ruz, se traduisant « la demeure rouge », ou encore un mélange des noms avec un patronyme approchant, comme Jehan Le Cameru91, voire Boderiou92.

    La toponymie littorale a perdu en partie son utilité et son usage. Heureusement, certains noms ont pu perdurer par les efforts des marins actuels, qu'ils soient dans la marine marchande ou militaire, voire plaisanciers. Certains bénévoles de la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer), de la station d'Étel, disent connaître les noms sur le littoral. Ils emploient volontiers les noms des récifs pour situer au plus juste leur exercice de sauvetage93. Toutefois, un plaisancier, même s'il obtient le permis côtier, ne connaît pas les noms des balises.94

    II.1.2 « Le paradigme des derniers »95

    De fait, l'enclenchement du processus de patrimonialisation se met en place, lorsque la communauté se trouve devant un changement de paradigme. Ce changement peut être multiple : technologique, urbanistique, mobilier, etc. Dans l'étude de la toponymie, le changement s'effectue sur divers patrimoines : les patrimoines maritime (la construction des ports, des quais, les hôtels de vente), linguistique (les différents parlers bretons, du vannetais au gallo pour ne

    89 LE ROUX, Maryse, Les vergers de Guidel, Association Histoire et Patrimoine de Guidel, 1990

    90 Une personne du service urbanisme, native de Guidel, a assuré n'avoir jamais entendu ce nom.

    91 Patronyme qui apparaît en 1427 environ selon Yves Carrio, président de l'Association Histoire et Patrimoine de Guidel.

    92 Nom d'origine patronymique, avec « boddemeure » pour le buisson et « riou » pour ancien. https://www.filae.com/nom-de-famille/BODERIOU.html, dernière consultation le 2 septembre 2017

    93 Réunion qui s'est tenu au Musée de la Marine sur l'organisation d'une démonstration de sauvetage.

    94 Information d'un plaisancier qui a obtenu son permis de bateau la même année.

    95 Expression empruntée à Daniel Fabre de la mission du Patrimoine anthropologique cité dans CAMAR, Françoise, SAMOUILOFF Véronique, DALMAR, Renaud, CASSAR, Séverine, FLEURY, Anne, Les politiques patrimoniales, Le tournant patrimonial, documentaire diffusé le 14 septembre 2016, pour l'émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/les-politiques-patrimoniales-34-le-tournant-patrimonial.

    30

    citer qu'eux), de culture ouvrière (les marins-pêcheurs et les ouvrières de conserveries) et industriel (les conserveries).

    La toponymie littorale est une entreprise ethnologique et anthropologique culturelle96. Pour Daniel Fabre, le patrimoine et l'anthropologie « reposaient sur les mêmes bases ; le traitement de la perte, le deuil des mondes disparus ». Ce n'est donc pas un hasard si Yann Riou, ethnologue, s'est intéressé à la toponymie littorale97. C'est bien un syndrome du « paradigme des derniers »98 qui marque aussi la toponymie : dernière habitation d'une société littorale disparue qui inspire l'imagination de mondes engloutis99, dernière marque de l'activité de l'Homme, dernier toponyme avant qu'il ne disparaisse de la mémoire. Les recherches de terrains ont montré les activités humaines sur les îles entre Port-Louis et Groix, lorsque l'eau n'était pas aussi haute qu'aujourd'hui.100

    L'érosion est une des causes de l'effacement du trait de côte actuel. Si la façade littorale change, d'autres noms pourraient apparaître en fonction de l'utilité du rivage, mais aussi en fonction de la langue. En Bretagne, les bretonnants sont moins nombreux et la langue bretonne n'est pas reconnue comme langue officielle. L'UNESCO l'a même proclamée « sérieusement en danger ». En 2007, seulement 5,5 % de la population vivant sur les cinq départements historiques parlaient le breton.101 Tant que le breton n'est pas reconnue langue officielle, la toponymie littorale risque une francisation hasardeuse. Cette crainte est ressentie par Vincent Huyghues-Belrose quant

    96 Selon les définitions du Robert Illustré, édition 2016, ethnologie : « Etude théorique des groupes humains décrit par l'ethnographie (l'ethnographie étant descriptive) » ; anthropologie culturelle : « Qui étudie les croyances, les techniques, les institutions, les structures sociales ».

    97 RIOU, Yann. Op. cit.

    98 Expression empruntée à Daniel Fabre de la mission du Patrimoine anthropologique cité dans CAMAR, Françoise, SAMOUILOFF Véronique, DALMAR, Renaud, CASSAR, Séverine, FLEURY, Anne, Les politiques patrimoniales, Le tournant patrimonial, documentaire diffusé le 14 septembre 2016, pour l'émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/les-politiques-patrimoniales-34-le-tournant-patrimonial.

    99 GOURONG, Lucien, Les Errants engloutis, dans Les contes de la rade de Lorient et des Courreaux de Groix, Edition du Scorff, Le Faouët, 1998.

    100L'histoire du Pays de Port-Louis, http://port-louis.org/histoire archeo.html, dernière consultation le 31 août 2017

    101 Site de la région Bretagne, Lec'hienn Rannvro Breizh, http :

    //www.bretagne.bzh/jcms/c_16790/fr/langues-de-bretagne, dernière consultation le 31 août 2017

    31

    aux toponymes martiniquais.102 La charte de l'IGN, en effet, explique que la carte en version nationale, « privilégiera les exonymes français existant », les langues non latines, qui ne possèdent pas d'équivalent de nom français, « les systèmes de transcription et de translittération sont, en principe, basés sur la phonétique française »103. De fait, la crainte de Vincent Huyghues-Belrose est fondée. « L'IGN ne peut considérer comme exonymes des toponymes qui appartiennent à une langue qui n'a pas de statut officiel dans la région concernée. » La Martinique est alors une zone où le français dominerait les toponymes créoles, au risque de les faire complètement disparaître. Vincent Huyghues-Belrose regrette que ces toponymes créoles ne soient pas autant considérés puisqu'ils n'ont pas fait l'objet de recherches approfondies. 104

    Ce ne sont que les communautés ou personnes concernées qui peuvent considérer le patrimoine culturel comme tel. Ce qui met le collecteur dans une impasse. L'Office de la Langue Bretonne aime à évoquer un patrimoine toponymique105. Si la personne possède une connaissance sur le territoire et qu'elle ne veut pas transmettre cette connaissance pour des raisons qui lui sont propres, la passation peut ne pas avoir lieu et le patrimoine risque de se perdre. Peut-on considérer la toponymie littorale et ses micro-toponymes comme une tradition orale, une pratique sociale, des connaissances et pratiques concernant la nature ? La toponymie littorale est un croisement de ces appellations. Elle concerne les Hommes, leur connaissance et leur pratique de la nature, tout en promettant à la génération future des vivres, par exemple « la rive des casiers à homards »106.

    102 HUYGHUES-BELROSE, Vincent, Le nom des lieux à la Martinique : un patrimoine identitaire menacé, Etudes caribéenne, [En ligne], 11 | Décembre 2008, mis en ligne le 15 décembre 2008, consulté le 30 août 2017, URL : http://etudescaribennes.revues.org/3494 ; DOI :10.4000/etudescaribeennes.3494 103LEJEUNE, Sylvie, Charte de l'IGN Toponymie du territoire

    français, http://www.ign.fr/sites/all/files/charte toponymie ign.pdf, dernière consultation le 30 août 2017

    104 HUYGHUES-BELROSE, Vincent. Op. cit.

    105 OFFICE DE LA LANGUE BRETONNNE, Rapport d'études toponymiques du Conquet, Anviou-lec-h-KonK-Leon, 2012, www.fr.brezhoneg.bzh/176-etudes-toponymiques.html, dernière consultation le 29 juillet 2017

    106CARRIOU, Jean-Jacques. Op. cit.

    32

    II.2 Les reflets d'une société littorale changeante

    II.2.1 D'un littoral d'habitat...

    18 000 ans plus tôt, les premiers hommes à s'installer sur le littoral ont choisi les grottes et les espaces au pied des falaises pour s'abriter. Cette première société littorale peut aller jusqu'à Groix à pied, comme l'attestent les historiens de Port-Louis107, le Blavet et la rivière d'Etel se jetant alors bien après Groix dans l'océan. Ce n'est que vers 1400, 700 et 200 ans avant notre ère que les eaux montent. Des monuments mégalithiques montrent que le niveau de la mer a beaucoup évolué, à l'instar du cromlech d'Er-Lannic, « la petite lande », du nom de l'îlot sur lequel il est situé dans le Golfe du Morbihan, bien que le monument soit subaquatique.

    La mer deviendra aussi un élément tant de survie que de stupeur, jusqu'au XIXe siècle. Par un changement de paradigme, elle devient source d'inspiration de nombreux peintres, tel Monet, qui s'émerveillera devant les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Ile.

    II.2.2...À un littoral de marketing

    La mer, le littoral auront été des éléments de vente, surtout dès l'arrivée du chemin de fer. Certains navigateurs s'empressent de passer le message sous couvert de récits de leur traversée. C'est le cas de Loïck Peyron, navigateur et sensibilisé, de fait, par l'environnement marin. Il s'interroge sur cette évolution, bien qu'il sache que certaines d'entres elles sont inéluctables, alors que d'autres pourraient être limitées. Le constat est amer et, pourtant, nécessaire. « D'ailleurs, les entreprises pollueuses utilisent le média mer comme purificateur d'image, en s'appuyant sur les valeurs de la voile : écologie, dépassement, engagement... »108

    A l'instar des stations balnéaires avec le progrès des chemins de fer, la mer, le rivage, l'air pur sont « dus » aux personnes qui viennent les voir et se les approprier. Des protections ont dû être créées, car beaucoup trop de communes littorales ont vu leur territoire se métamorphoser, laissant place aux

    107 Site du Centre d'Animation historique, http://www.port-louis.org/ dernière consultation le 26 août 2017.

    108 PEYRON, Loïck, La légende de la mer, Flammarion, Paris, 2003, p.133

    33

    constructions : la loi de protection du littorale, dite « Loi Littoral » a limité les constructions du bord de mer, restreignant, de fait, la marge de manoeuvre, des communes qui ont pu être trop permissive, comme la commune de Ploemeur, avec l'aménagement du Golf et du club-house, en 1990.109

    109 LE MEUR, Loïc, Le contentieux de la loi littoral sur la commune de Ploemeur. In : Revue juridique de l'Environnement, numéro spécial, 2004, Le juge administratif et l'environnement. Pp. 61-65. DOI : 10.3406/rjenv.2004.4225. http://www.persee.fr/doc.rjenv 0397-0299 2004 hos 29 1 4225. doc généré le 05/06/2016, dernière consultation le 31 août 2017

    34

    III La promotion du patrimoine culturel littoral

    III.1 Les intérêts socio-économiques

    Le tourisme reste un des pendants de la valorisation de la toponymie, qui inspire les contes, les légendes. Ce qui créé un mystère supplémentaire, puisque l'auditeur ne sait parfois plus à qui se fier et c'est bien là le but de la manoeuvre.

    Pour Josef Breu, l'intérêt socio-économique est que la toponymie reçoive « un nom clair et reconnu, auquel se joindront des variantes dans les régions légalement plurilingues ». Il souhaite qu'il n'y ait pas d'équivoque, puisque les noms de lieux habités jouent un rôle déterminant dans le transport et les communications.110

    III.2 Les intérêts socio-culturels

    L'intérêt des dialectes pourraient être une revendication supplémentaire pour les Bretons mais aussi pour les Martiniquais, les Marquisiens. Les langues régionales sont de moins en moins des langues maternelles.

    « Au même titre que les constructions et les sites, la toponymie est un patrimoine que nous devons découvrir pour le gérer avec attention, dans le respect des générations passées et dans l'intérêt des générations futures. »111

    III.3 Préconisations de valorisation

    La signalétique se révèle être un moyen pour la connaissance des lieux-dits et la préservation des dénominations. L'acceptation de la signalétique des villes et des hameaux en double dénomination, français-breton, rend la population bretonne fière de ses revendications et de ses origines.112

    A condition que la signalétique laisse voir l'histoire de la région à laquelle elle est rattachée et non servir de faire-valoir à une politique commerciale,

    110 BREU, Josef, Avantages économiques et sociaux de la normalisation des noms géographiques, in La cartographie mondiale, Volume XVIII, New York, Nations Unies, 1986, cité sur le site de la toponymie francophone, Une science utile et rentable, http://www/toponmiefrancophone.org.divfranco.Formation/tablem/FTable.htm, dernière consultation le 30 août 2017

    111 HUYGHUES-BELROSE, Vincent. . Op. cit.

    112BROUDIC, Fanch, Histoire de la langue bretonne, Éditions Ouest-France, Rennes, 1999

    valoriser l'image de marque en faisant ressortir les qualités traditionnelles et d'authenticité.

    Outre la signalétique, un projet de démarche participative peut également être entrepris comme cela a été le cas dans les îles Marquises113.

    D'ailleurs, le projet d'archéologie ALeRT (Archéologie, Littoral et Réchauffement Terrestre)114 a pour objectif de valoriser ces civilisations disparues tout en mettant en garde pour la sauvegarde du patrimoine des sociétés littorales et de l'environnement. C'est aussi une démarche participative, incitant chaque personne, quelles que soient ses connaissances en archéologie, à donner l'information découverte de manière fortuite. Ce principe peut également servir à la toponymie pour la compréhension du terrain, de l'histoire des sociétés littorales, et mettre en valeur le territoire en croisant les données de terrain.

    35

    113 OTTINO-GARANGER, Marie-Noëlle, OTTINO-GARANGER, Pierre. Op. cit.

    114 Le projet ALeRT, https : // alert-archeo.org/, dernière consultation le 31 août 2017

    36

    CONCLUSION

    Comme tout inventaire, il s'agit de faire une étude en amont pour se faire une idée de l'évolution du territoire, de sa société. Des réflexions et des questions surgissent, en fonction des personnes que le collecteur pourra rencontrer en entretien. Dans cet échange, des informations quelque peu dérisoires pour l'informateur, seront précieuses pour le collecteur, tant pour son travail de collectage, que pour la mémoire collective. Les échanges permettent aussi d'avoir un ressenti du territoire différent, que de simples hypothèses, quant à l'évolution des noms. Aussi, les toponymistes diront que personne n'apprend une langue par les noms de lieux, car en effet, cela peut s'avérer plus trompeur. L'étude demande de plonger aux racines même de l'installation des Hommes sur les territoires, en prenant en compte la linguistique, l'ethnologie et l'histoire des lieux étudiés.

    La toponymie littorale a évolué avec la société littorale et un territoire qui a gardé parfois des stigmates de son histoire, de l'occupation des activités de l'Homme. Comme l'étude le montre, des carrières à ciel ouvert sont encore visibles et visitables sur le littoral. Mais leur préservation, eu égard à l'érosion, semble assez compliquée. La loi « Littoral » peut aider à garder en partie intacte les lieux pour les générations futures. Si la toponymie indique des activités, ou se réfère à la géomorphologie du littoral, elle peut donc aider à la valorisation d'une fonction passée du territoire.

    La précision des toponymes à l'écrit, même si elles trahissent l'oralité des sociétés littorales, dont elles devaient être garante, donnera aux générations futures la révélation d'un parler vivant, d'une identité bretonne qui aura sans doute disparu en partie dans un langage intermédiaire.

    37

    TABLE DES MATIÈRES

    Remerciements 2

    Sommaire 3

    Introduction 4

    Première partie : Un patrimoine peu connu 6

    I. La toponymie 7

    I.1 Un nom pour un lieu 7

    I.1.1 De l'origine du mot 7

    I.1.2 De l'étude de nom à la méthode 10

    I.2 Une identité multiple 12

    I.2.1 La linguistique 13

    I.2.2 La topographie 14

    I.2.3 L'histoire du territoire 14

    II. La toponymie littorale 16

    II.1 Un usage presque perdu 16

    II.1.1 Un langage européen pour les côtes 16

    II.1.2 Le sens des mots diffère 16

    II.2 Une mise en tourisme des toponymes, l'exemple breton 17

    II.2.1 Le toponyme, objet de tourisme 17

    II.2.2 Un toponyme peut en cacher un autre 18

    Seconde partie : Quels sont les enjeux pour la promotion de la toponymie nautique comme un nouveau patrimoine

    culturel littoral 20

    I Le collectage 21

    I.1 Le croisement des recherches bibliographiques 21

    I.2 A la rencontre du territoire 22

    II Les complémentarités des patrimoines matériel et immatériel 26

    II.1 Des pratiques linguistiques presque ignoré 26

    II.1.1 Oralité et toponymie 26

    II.1.2 « Le paradigme des derniers » 29

    38

    II.2 Des reflets d'une société littorale changeante 32

    II.2.1 D'un littoral d'habitat... 32

    II.2.2...A un littoral de marketing 32

    III Les intérêts à la valorisation de la toponymie 34

    III.1 Les intérêts socio-économiques 34

    III.2 Les intérêts socio-culturels 34

    III.3 Les préconisations de valorisations 34

    Conclusion générale 36

    Bibliographie 39

    Annexes 47

    39

    BIBLIOGRAPHIE

    Ouvrages

    BREKILIEN, Yann, La vie quotidienne des Paysans en Bretagne au XIXe siècle, Hachette, Paris,1966

    BRIANT, Mikael, Les toponymes bretons de Lorient, Institut Culturel de Bretagne et Ville de Lorient, 1992.

    BROUDIC, Fanch, Histoire de la langue bretonne, Éditions Ouest-France, Rennes, 1999

    CENTRE D'ANIMATION DU PAYS DE PORT-LOUIS, Chroniques Port-louisiennes, De Blavet au Port-Louÿs », octobre 2002

    CERINO, Christophe (dir.), GEISTDOERFER, Aliette (dir.), LE BOUEDEC, Gerard (dir.), Sociétés littorales et pluriactivités, XVème-XXème siècles, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2004

    COMITÉ D'HISTOIRE DU PAYS DE PLOEMEUR, Historique des activités maritimes du Kernével au Fort Bloqué, Comité d'Histoire de Ploemeur, 2009. COMITE HISTORIQUE DE QUEVEN, sous la direction de Jean Le Bihan, président du Comité, Quéven au fil du temps, Liv' Edition, 4e édition DICTIONNAIRE, LE ROBERT ILLUSTRÉ, Paris, 2016

    GOURONG, Lucien, Les contes de la rade de Lorient et des Courreaux de Groix, Edition du Scorff, Le Faouët, 1998.

    HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves, Toponymie bretonne et patrimoine linguistique Des sources de l'Ellé à l'île de Groix, Emgleo Breiz, Brest, 2014. LEBESQUE, Morvan, Comment peut-on être breton ? Essai sur la démocratie française, Edition Seuil, Paris, 1970

    LE BOUEDEC Gérard, Gens de mer, sociétés littorales et pluriactivité : l'évolution de la recherche, in ouvrage collectif, LE BOUEDEC, Gérard (dir.), PLOUX, François (dir.), CÉRINO, Christophe (dir.), GEISTDOERFER, Aliette (dir.), Entre terre et mer, sociétés littorales et pluriactivités (XVe-XXe siècle), Presses universitaire de Rennes, Rennes, 2004

    40

    LECOMTE Jules, Dictionnaire pittoresque de Marine, Edition de l'Estran, Abri du Marin, Douarnenez, 1982.

    LE MOING, Jean-Yves, Noms de lieux de Bretagne, Editions Bonneton, Collection La passion de votre région, Paris, 2004.

    LE ROUX, Maryse, Les vergers de Guidel, Association Histoire et Patrimoine de Guidel, 1990

    PEYRON, Loïck, La légende de la mer, Flammarion, Paris, 2003

    PONDAVEN, Per, Geriadur An Arvor, An Alarc'h Embannadurioù, Dastumad Teñzor ar brezhoneg Lannuon (Lannion), 2009.

    PONDAVEN Per, RIOU, Yann, Trouz Ar Mor Proverbes bretons de la mer, Editions Le Télégramme, Mayenne, 2009

    RIOU, Yann, La toponymie nautique, Chenal vers la mémoire des populations littorales, in LECOMTE, Sophie (dir.), Retour de mer Mémoires maritimes en chantier, Editions Locus Solus, Peronnas, 2015.

    SERVICE HYDROGRAPHIQUE ET OCÉANOGRAPHIQUE DE LA MARINE, Toponymie nautique des côtes de Basse-Bretagne Index alphabétique général (extrait des Annales hydrographiques), Brud Nevez, 1991.

    SERVICE DE LA LANGUE BRETONNE DE L'INSTITUT CULTUREL DE BRETAGNE, Répertoire bilingue des noms de lieux de Bretagne, Skol-Uhel ar Vro - Institut Culturel de Bretagne, Roazhon (Rennes), 1993.

    SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine, Traité du parler des gens de mer, Editions Patrimoines et Médias, Poitiers, 1996.

    Ouvrages numérisés

    ANNALES MARITIMES ET COLONIALES, Imprimerie royale, Paris,1846,

    consulté le 27 mars 2017
    https://books.google.fr/books?id=k_QZAAAAYAAJ&pg=PA115&lpg=PA115&dq =pain+de+sucre+r%C3%A9cifs&source=bl&ots=mj8uo7Rsim&sig=xcPup2ZMK 4-RnfqryhKMGkeLlDo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiYh6uX7_bSAhVKDxoKHeY6 DdAQ6AEIQTAF#v=onepage&q&f=false

    41

    BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE, Délégation à la diffusion culturelle L'âge d'or des cartes marines, Éditions multimédias, 2012, consulté le 20 mai 2017, http://expositions.bnf.fr/marine/

    BROUSCON, G., Manuel de pilotage, à l'usage des pilotes bretons, Bibliothèque nationale de France, 1501-1600, consulté le 9 mai 2017, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55002488s/f57.item

    LA PÉROUSE, Voyage de La Pérouse autour du monde 1785-1788, édition M.

    Barbou, Limoges, 1881, consulté le 28 mars 2017,
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109885s

    LEJEUNE, Sylvie, Charte de l'IGN Toponymie du territoire français, http://www.ign.fr/sites/all/files/charte toponymie ign.pdf, dernière consultation le 30 août 2017

    Mémoire

    LE SQUERE, Roselyne, La toponymie de Ploemeur, Mémoire de maîtrise de Lettres Modernes, Université de Rennes II, 1999-2000

    Thèse

    LE SQUERE, Roselyne,Une analyse sociolinguistique des marquages du territoire en Bretagne : toponymie, affichage bilingue, identités culturelles et développement régional [En ligne] Thèse de doctorat en science du langage (sociolinguistique), Université de Rennes II, 2007, 643 pages, disponible sur https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00189245/document, consulté le 31 juillet 2017

    Articles imprimés

    BROUDIC, Fanch, Economie et langue bretonne : un rôle déterminant, deux fois ?,in THOMAS, Mannaig (dir.), BLANCHARD, Nelly (dir.), avec la collaboration du comité de direction du GRELB (Groupe de recherche sur l'économie linguistique de l la Bretagne), Revue La Bretagne Linguistique, 2015, n°19, p.153.

    42

    CARRIOU, Jean-Jacques, Le littoral Ploemeurois, Comité d'Histoire de Ploemeur, année, n°15, pp. 28-33.

    OUEST-FRANCE, Bretons, Les bretons en 14-18, la guerre qui a changé la Bretagne, décembre 2013, hors-série n°18, 74 pages.

    Articles numérisés

    BREU, Josef, Avantages économiques et sociaux de la normalisation des noms géographiques, in La cartographie mondiale, Volume XVIII, New York, Nations Unies, 1986, cité sur le site de la toponymie francophone, Une science utile et rentable, http://www/toponmiefrancophone.org.divfranco.Formation/tablem/FTab le.htm, dernière consultation le 30 août 2017

    BUFFET, Henry-François, La toponymie du canton de Port-Louis, Annales de Bretagne [En ligne], Tome 59, numéro 2, 1952. pp. 313-336, DOI : 10.3406/abpo.1952.4403, consulté le 17 mars 2017. www.persee.fr/doc/abpo0003-391x1952num5924403

    CHAURIS Louis, Les anciennes carrières de la région lorientaise (Morbihan), Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest [En ligne], 120-4 | 2013, mis en ligne le 30 septembre 2015, consulté le 28 mars 2017. URL : http://abpo.revues.org/2667

    CLAIRAY, Philippe, VINCENT, Johan, Le développement balnéaire breton : une histoire originale, Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest [En ligne], 1154 | 2008, mis en ligne le 31 décembre 2010, consulté le 29 juillet 2017, http://abpo.revues.org/230

    COINDET, Sylvain, Le temps du naufrage, Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest [En ligne], 117-3 | 2010, mis en ligne le 20 octobre 2012, consulté le 27 mars 2017. https://abpo.revues.org/1823

    DYEVRE, Henri, Toponymes nautiques en Basse Bretagne, Annales de Bretagne [En ligne] Tome 65, numéro 4, 1958. pp. 463-488, consulté le 17 mars 2017, www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1958_num_65_4_2064

    FALC'HUN, Fanch, Toponymie nautique des cotes bretonnes, Annales de Bretagne[En ligne]. Tome 55, numéro 1, 1948. pp. 108-120. DOI : 10.3406/abpo.1948.1859, consulté le 17 mars 2017, www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1948_num_55_1_1859

    GOULPEAU, Louis, Les curiosités de Porzh Foll, Société d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Lorient[En ligne], consulté le 29 juillet 2017, http://www.sahpl.asso.fr/SITE_SAHPL/Goulpeau_Louis_Les_curiosit%C3%A9s

    _de_Porzh

    _Fol

    _Ploemeur_

    1%C3%A8re_partiel.htm

    43

    GUILCHER, André, Sur quelques toponymes de la région lorientaise,Annales de Bretagne[En ligne]. Tome 60, numéro 1, 1953. pp. 212-214.www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1953_num_60_1_1928 HUYGHUES-BELROSE, Vincent, Le nom des lieux à la Martinique : un patrimoine identitaire menacé, Etudes caribéenne, [En ligne], 11 | Décembre 2008, mis en ligne le 15 décembre 2008, consulté le 30 août 2017, URL : http://etudescaribennes.revues.org/3494 ; DOI :10.4000/etudescaribeennes.3494

    MARTIN, Hervé, De Bretagne en Acadie (XVe - début XVIIIe siècle), Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest[En ligne], Vol.87, 1980, N° 4, pp. 641-677, consulté le 28 mars 2017, www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1980_num_87_4_3026

    OTTINO-GARANGER, Marie-Noëlle, OTTINO-GARANGER, Pierre, La toponymie littorale aux îles Marquises, Fenua `Enata/Henua `Enana, Polynésie orientale (Polynésie française), revue d'ethnoécologie,11|2017[En ligne], Laboratoire Eco-anthropologie et Ethnobiologie, consulté le 20 juillet 2017, https://ethnoecologie.revues.org/2975

    RAVIER, Xavier, Géolinguistique et toponymie : un exemple gallo-roman méridional. In: Nouvelle revue d'onomastique, n°27-28, 1996. pp. 19-45. DOI :

    10.3406/onoma.1996.1247, www.persee.fr/doc/onoma 0755-
    7752 1996 num 27 1 1247, dernière consultation le 10 août 2017.

    SOCIETE D'ETHNOLOGIE ET DU FOLKLORE DU CENTRE-OUEST, Le Subiet, Revue de recherches ethnographiques, Ed. Société d'études folkloriques du Centre-Ouest[En ligne], La Rochelle, 1973, consulté le 27 mars 201, http://gallica.bnf.fr/html/und/societe-dethnologie-et-de-folklore-du-centre-ouest

    SOUILLET, Guy, Les travaux toponymiques du service hydrographique de la Marine, Annales de Bretagne[En ligne], Tome 60, numéro 1, 1953, consulté le

    18 mars 2017, p.219-221, www.persee.fr/doc/abpo_0003-

    44

    391x_1953_num_60_1

    4382

    SOUILLET, Guy, Querelles toponymiques, Annales de Bretagne[En ligne], Tome 60, numéro 1, 1953, pp. 221-223, consulté le 18 mars 2017, www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1953_num_60_1_4383

    Emissions de radio

    MACE, Victor, Les Cassini carte sur table, documentaire rediffusé le 5août 2017, pour l'émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture. Podcast

    disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-
    lhistoire/documentaire-de-lete-58-les-cassini-carte-sur-table

    CAMAR, Françoise, SAMOUILOFF Véronique, DALMAR, Renaud, CASSAR, Séverine, FLEURY, Anne, Les politiques patrimoniales, Le tournant patrimonial, documentaire diffusé le 14septembre 2016, pour l'émission La Fabrique de

    l'histoire sur France Culture. Podcast disponible sur
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/les-politiques-patrimoniales-34-le-tournant-patrimonial

    Dossier de presse

    MUSEE DEPARTEMENTAL BRETON, Bienvenue en Bretagne, l'âge d'or de l'affiche touristique, Quimper, exposition du 29 juin au 31 décembre 2017. Préface de Philippe LE STUM, docteur en histoire de l'art, conservateur en chef et directeur Musée départemental breton.

    Site internet

    Traducteur breton, disponible sur http://www.arkaevraz.net/dicobzh/index.php, dernière consultation le 27 mars 2017

    Bibliothèque numérique national française, disponible sur http://gallica.bnf.fr, dernière consultation le 28 mars 2017

    Société française d'Onomastique, disponible sur https://www.sfo-

    onomastique.fr/articles.php?lng=fr&pg=214&mnuid=31&tconfig=0, dernière
    consultation le 19 mai 2017

    45

    Société d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Lorient, disponible sur www.SAHPL.asso.frdernière consultation le 29 juillet 2017

    Office de la Langue Bretonne, disponible sur www.fr.brezhoneg.bzh/176-etudes-toponymiques.html, dernière consultation le 29 juillet 2017

    Site de présentation des Iles Marquises, disponible sur www.vivelesmarquises.com, dernière consultation le 2 août 2017

    Laboratoire de Démographie et d'Histoire sociale, disponible sur https://www.geohistoricaldata.org/. Dernière consultation le 17 août 2017.

    Site du Centre d'Animation historique, http://www.port-louis.org/ dernière consultation le 26 août 2017.

    Geoportail, portail national pour l'information géographique, disponible sur www.geoportail.gouv.fr, dernière consultation le 29 août 2017

    Commission de toponymie Québec,
    http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/normes-procedures/criteres-coix/sources-inspirations-recommandees.aspx, dernière consultation le 30 août 2017

    Division francophone, http://www.toponymiefrancophone.org/divfranco, dernière consultation le 30 août 2017

    Persée, portail de diffusion de publications scientifiques, disponible sur www.persee.fr, dernière consultation le 31 août 2017

    Notice communale de Port-Louis,
    http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche/php?select resultat=27681, dernière consultation le 31 août 2017

    L'histoire du Pays de Port-Louis, http://port-louis.org/histoirearcheo.html, dernière consultation le 31 août 2017

    Le projet ALeRT, https://alert-archeo.org/, dernière consultation le 31 août 2017

    Site de la région Bretagne, Lec'hienn Rannvro Breizh,

    http://www.bretagne.bzh/jcms/c16790/fr/langues-de-bretagne, dernière
    consultation le 31 août 2017

    Site de généalogie et d'archives en ligne, https://www.filae.com/, dernière consultation le 2 septembre 2017

    Site de l'IGN, biographie de Cassini III, http://www.ign.fr/institut/cesar-francois-cassini-thury-dit-cassini-iii, dernière consultation le 5 septembre 2017

    46

    Cartes numérisées

    CORONELLI, Vincenzo Maria (1650-1718), Citta Forte Blavet e Porto Luigi nella Bretägna / descritti e dedicati dal P. Cosmografo Coronelli [carte],

    édition1689, consulté le 27 mars 2017,
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550061021/f2.item.r=carte%20port%20blave t%20morbiahn.zoom

    1680-

    1700, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530129927/f1.item.r=carte%20port%2 0louis

    :

    LA VOYE, Denis de (16..-1708), Carte de Port Louis et de tout le pays compris entre Bel-Isle et les isles de Glenan.... [En ligne],consulté le 27 mars 2017, date d'édition

    Comptes-rendus

    OFFICE DE LA LANGUE BRETONNNE, Rapport d'études toponymiques du Conquet, Anviou-lec-h-KonK-Leon, 2012

    Conférence

    CARRE, Daniel, conférence-lecture tenue le 11 mars 2017, à Auray, sur la thèse consacrée à l'analyse de la correspondance de guerre de Loeiz Herrieu avec son épouse Louise Le Meliner, Et nos abeilles ?...

    Dossier juridique

    LE MEUR, Loïc, Le contentieux de la loi littoral sur la commune de Ploemeur. In : Revue juridique de l'Environnement, numéro spécial, 2004, Le juge administratif et

    l'environnement. Pp. 61-65. DOI : 10.3406/rjenv.2004.4225.
    http://www.persee.fr/doc.rjenv 0397-0299 2004 hos 29 1 4225. doc généré le 05/06/2016, dernière consultation le 31 août 2017

    47

    ANNEXES

    48

    Annexe 1 - Carte des dialectes en France

    Langues régionales ou minoritaires en France (c) Wikipedia

    49

    Annexe 2 - Carte de 1705

    Carte de Charles INSELIN (graveur) 1705 (c) Janig LE BOURVELLEC

    Cartel de la carte de Charles INSELIN au Musée de la Compagnie des Indes

    (c) Janig LE BOURVELLEC

    50

    Annexe 3 - Extrait de la carte de Cassini de Thury

    (de l'Académie royale des sciences de 1683 à 1744)

    Le Port-Louis et la citadelle (c) Geoportail

    51

    RAPPORT DE STAGE

    I Contexte du stage

    Le Musée de la Marine est un établissement public administratif (EPA) sous tutelle du ministère des Armées115 et de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (SGA/DMPA)116 (Annexe 4 p.56). Le musée est administré par un conseil d'administration composé de plusieurs ministères. Il est dirigé par un directeur, le commissaire général Vincent Campredon. Cent trente personnes travaillent dans les musées entre Paris et les ports ; Toulon, Rochefort, Brest et Port-Louis.

    Le musée de la Flotte à Saint-Pétersbourg et le Musée de la Marine sont les plus anciens musées maritimes dans le monde, autant par la diversité de leurs collections que par leur importance.

    Les collections du Musée de la Marine sont des héritages des arsenaux. Ce sont des collections de Paris, de Versailles, en passant par les salles de travaux pratiques des ingénieurs constructeurs. Ce qui confère au Musée de la Marine des thématiques d'art et d'histoire, mais également de sciences et de techniques. Toutes ces thématiques lui permettent d'évoquer les aventures humaines et les traditions populaires, valorisant en toile de fond la culture maritime.

    De la collection des peintres de la Marine, comme Vernet, aux découvertes archéologiques du Mauritius, à travers des expositions permanentes ou temporaires, le Musée de la Marine souhaite diffuser au plus large public les connaissances sur le fait maritime. Lieu de recherche par ses deux bibliothèques, à Paris et à Rochefort, riche d'un fonds documentaire et d'une photothèque, le musée est également en étroite collaboration avec des Universités. Ce partenariat avec le CRNS a permis la création d'un département d'Archéologie navale, créé en 1983. Dans cette perspective de recherche et de valorisation de la connaissance maritime, le Musée est membre de l'International Council Of Museum (ICOM)117 ainsi que de l'International Congress of Maritime Museums (ICMM)118.

    Le Musée de la Marine à Port-Louis fait partie du réseau national des Musée de la Marine. Ses thématiques, permanentes, le sauvetage en mer et l'archéologie sous-marine, lui sont propres. Il se trouve sur le côté atlantique tout comme Brest et Rochefort. A contrario,

    115 http://www.defense.gouv.fr/

    116 http://www.defense.gouv.fr/sga/le-sga/son-organisation/directions-et-services/direction-de-la-memoire-du-patrimoine-et-des-archives-dmpa/direction-de-la-memoire-du-patrimoine-et-des-archives-sga-dmpa

    117 http://icom.museum/

    118 https://icmmonline.org/

    52

    Toulon est le seul musée du réseau sur le littoral méditerranéen. Le Musée de la Marine, tous sites confondus, reçoit plus de 400 000 visiteurs par an.

    Le stage s'est déroulé du 6 février au 30 juin 2017, dans le cadre de la fin de formation de l'année en Master 2 Métiers du patrimoine, politiques patrimoniales et développement culturel.

    Concernant le contexte du stage, Mme Audrey Grandener, chargée de l'action culturelle, encadrait ce stage. Mme Audrey Grandener est également adjointe à l'administratrice Mme Anne Belaud-De Saulce.

    Pour mener à bien ce stage, Mme Audrey Grandener a mis à ma disposition un bureau avec un ordinateur. Le bureau est un bureau en commun avec les agents du musée.

    II Missions

    Le Musée de la Marine souhaite élargir son offre d'animation au public. Pour cela, des animations ont été mises en place par Mme Grandener. Ces animations s'adressent à des tranches d'âges définies : les 3-6ans et les 7-12 ans. Pour chacune, le musée propose deux animations en fonction des capacités psychomotrices. Pour chaque tranche, une animation privilégiera un côté atelier-jeux en salle et l'autre un côté aérien, autrement dit une animation en profitant du «grand air marin».

    Les thématiques de l'exposition Trésors d'Océans incluant le voyage de commerce et la découverte sont bien présentes dans toutes ces animations. La thématique du sauvetage en mer dont le Musée présente une exposition permanente intitulé Sauvetage en mer n'a pas d'animation. De plus, cette année 2017 accueille les 50 ans de la SNSM119 et des CROSS120. Cette occasion de valoriser leurs actions respectives a amené la direction du musée, en partenariat avec les CROSS et la SNSM, à concevoir une exposition temporaire intitulée «Mayday ! Voix et visages du sauvetage en mer». Cette nouvelle exposition, comme un prétexte, rappelle la nécessité du port du gilet de sauvetage, tout en mettant davantage en lumière le rôle, l'action et la personnalité multiple du sauveteur. Le sauveteur se définissant avant tout comme un bénévole et un-e monsieur.madame-tout-le-monde.

    Pour cette thématique tout aussi technique, l'animation que j'ai proposée demande aux enfants, à partir de 6 ans, pouvant être accompagnés par un adulte, de se repérer dans un espace tel qu'une pièce avec les directions cardinales. Avant toute chose, pour donner des

    119 SNSM : Société Nationale de Sauvetage en Mer

    120 CROSS : Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage

    53

    éléments de connaissance aux enfants, j'ai pu avoir la trame du jeu « Mille et une bouée »121 pour la reconnaissance des balises. J'ai aussi réfléchi aux éléments importants pour une meilleure navigation, comme la météorologie. Le but est de repérer les nuages représentés sur les tableaux des ex-votos122. Le message de la thématique du sauvetage en mer étant de porter un gilet de sauvetage, j'ai décidé de l'inclure dans la forme de jeu de type «Où est Charlie ?»123. La réponse doit amener à la réflexion qu'effectivement la personne qui porte son gilet de sauvetage est plus repérable en mer que la personne qui n'en porte pas. Le vocabulaire de la navigation est donné aux joueurs avec les moyens mémotechniques124 tels que des cours de permis bateau les dispensent125.

    Plus qu'une visite, cette animation leur fait vivre des expériences simples à réaliser soi-même. Une des expériences est de fabriquer une boussole et d'en comprendre le fonctionnement. Avec un bol d'eau on pose sur un support flottant un fil de fer aimanté par un aimant. L'axe qui est indiqué donne l'axe nord sud. L'autre expérience est de comprendre pourquoi l'eau de mer n'est pas préconisée pour la survie en mer. A l'aide d'un aliment que l'on connaît tous, la pomme de terre, les visiteurs vont pouvoir déterminer les bienfaits ou les méfaits de l'eau de mer sur notre organisme126, par l'observation : de la réaction du gros sel, de l'eau déminéralisée et la non-absorption du sérum physiologique. J'avais aussi pensé à réaliser l'expérience de fabriquer de l'eau déminéralisée avec les visiteurs. Cependant, pour l'avoir réalisée en interne, je me suis aperçue que, du fait des moyens techniques nécessaires à mise en oeuvre, c'est-à-dire une lampe chauffante, ajouté à un temps d'attente inestimable pour la réaction, sachant que les visiteurs passent en moyenne une heure, voire deux heures dans la citadelle : cette expérience n'aurait sans doute pas remporté un franc succès.

    Une fois l'animation formulée par écrit (Annexe 5 p.57 et Annexe 6 p.62), nous l'avons testé, avec Mme Grandener et Mme Vilain, animatrice et vendeuse à la boutique du Musée de la Marine à Port-Louis. Un livret-jeux, comme un support de visite sera donné aux visiteurs. (Annexe 7 p. 63).

    121 L'intrigue du jeu se situe dans la rade de Lorient. Conception de Vincent GUIGENO, historien dans le domaine maritime et conservateur du patrimoine au Musée de la Marine.

    122Un ex-voto peut être un tableau ou un objet comme une représentation d'un bateau pour remercier une divinité. Il peut aussi être l'occasion de demander une protection avant un départ en mer.

    123«Où est Charlie ?» créé par Martin Handford. L'objectif du jeu est de retrouver Charlie comme son titre le sous-entend. Ce peut être également d'autres personnages selon l'énoncé du jeu. Les illustrations sont saturés d'objet divers et de personnages ce qui rend difficile de retrouver le personnage demandé. 124 https://jeretiens.net/babord-et-tribord/

    125M. Philippe Bouillon, Le bateau lorientais, http://www.permis-bateau-lorient.com/

    126Cette expérience est tirée d'une émission de télévision On est pas que des Cobayes, Défi : Survivre en mer. L'émission a été diffusée en 2014 par la chaîne France 5. A la cinquième minute de l'émission, Michel Sardin, chimiste au CNRS et professeur à l'Université de Lorraine, réalise cette démonstration et explique que »l'eau de mer déssèche nos cellules.» Le sérum physiologique est choisi puisqu'on la «trouve dans nos cellules». C'est une eau neutre. L'eau déminéralisée, quant à elle, est une eau dont «on a retiré tous les minéraux». Lorsqu'elle est absorbée par les cellules, «les parois de celles-ci gonflent et éclatent». En conclusion, «il faut du sel dans l'eau, mais pas trop.» Dans cette même émission, à la suite, Michel Sardin montre comment déminéraliser de l'eau salée, comme celle que l'on trouve en pleine mer. https://www.youtube.com/watch?v=Q6 KT7 Tr6U

    54

    Par la suite, avec si possible le retour des enfants, il conviendra d'en faire l'analyse. A savoir, est-ce qu'ils ont découvert l'univers du musée, de l'exposition, le vocabulaire lié à l'univers de la marine en bois ? Est-ce qu'ils regarderont les musées d'une autre façon ?

    III Activités durant le stage ou missions annexes

    - Réalisation de flyers et d'affiches, pour les animations des vacances de Pâques, au mois d'avril 2017, et le week-end dédié au sauvetage en mer, les 8 et 9 juillet 2017.

    - Réflexion et essai de mise en place du dossier pour la labellisation, d'après le site

    Patrimoine Maritime et fluvial127, du dernier canot de sauvetage du Commandant Philippe de Kerhallet, propriété du Musée de la Marine. Pour le dossier, approfondissement de l'histoire du canot de sauvetage de sa construction à la redécouverte faite par le docteur Pillet et des travaux de restauration qui seront réalisés pour sa conservation.

    - Approfondissement de l'histoire du marin Cariou pour la visite thématique pour le sauvetage en mer, où le discours amenait à parler de la bouée gravée par le marin Cariou suite à son naufrage avec le cuirassée l'Amiral Charner, en 1916.

    - Mise en place des outils pour la visite thématique sur le sauvetage en mer avec impression et plastification de reproduction de photographies du cuirassé Amiral Charner et deux du marin Cariou (un portrait plan italien et une de plain-pied pendant la cérémonie à Quimperlé où il reçoit la médaille militaire).

    - Remplacement des agents à l'accueil/billetterie et à la boutique pendant les méridiennes ou pendant les visites guidées ou les animations faites par une des agentes de la boutique.

    - Mise en place d'outils de médiation à destination des classes de CE2-CM1. Une visite avec ces deux classes mélangées a été organisée par une école, le 22 juin. J'ai pris l'initiative de faire une frise chronologique en m'inspirant de ce que l'on trouve sur des sites d'instituteurs qui animent leurs propres pages sur leur temps personnel128. J'ai donc créé une frise chronologique avec des repères de l'histoire de France ainsi que les principaux événements et découvertes, en vis à vis de l'histoire de la citadelle (Annexe 8 p. 64).

    127 L'association a été reconnue comme compétent par le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie ainsi que par le Ministère de la culture et de la Communication. L'association a été créée en 1992 par Louis de Catuelan, sénateur, et Jean-Yves Le Drian, secrétaire d'Etat à la mer au moment de la création. L'association, en 2017, est présidé par Gérard D'Aboville, navigateur. La compétence principale de l'association est la protection et la labellisation des bateaux. http://www.patrimoine-maritime-fluvial.org/

    128 Comme Stéphanie, une institutrice passionnée. Depuis début juin 2017, elle a obtenu un poste pour une classe de CM1-CM2 après avoir fait divers remplacement sur différents niveau de classe. http://www.laclassedestef.fr/

    55

    Mission annexe, lié à l'environnement du site de stage :

    - Sauvetage d'un oisillon goéland, dont l'aile droite était cassée à la suite de son vol inaugural. Appels aux vétérinaires locaux qui nous ont redirigés vers les associations tels que la LPO129 et Volée de Piafs130. Les vétérinaires ne prennent pas en charge les animaux de la faune sauvage.

    IV Apport personnel

    Du fait d'avoir travaillé en tant que saisonnière, à l'été 2013, pour le Musée de la Marine sous la direction de Mme Anne Belaud-De Saulce, je connaissais déjà le noyau de l'équipe du musée. Ainsi, j'ai pu confronter facilement mes idées concernant les visites et les animations, vis à vis des retours des visiteurs que l'équipe avait et selon leur perception du projet même.

    Difficultés

    - Le circuit de validation des projets, via le Bureau des Actions culturelles du Musée de la Marine, peut parfois prendre plus de temps, même si les projets ont abouti en temps et en heure.

    Réussites

    - La mise en place de l'animation pour le week-end spécial Sauvetage en mer, ainsi que les démarches de devis auprès des fournisseurs pour sa mise en oeuvre.

    - La mise en place des outils de médiation, pour la visite Sauvetage en mer et également pour la visite des CE2-CM1 qui pourra servir à nouveau pour d'autres niveaux puisqu'elle est assez générale.

    129 Ligue de Protection des Oiseaux. L'association est présente sur tout le territoire français.En ce qui concerne le département du Morbihan, le site internet est : http://morbihan.lpo.fr/. Pour le territoire national : https://www.lpo.fr/

    130 Le siège de l'association se trouve à Languidic. Leurs bénévoles se relaient entre les départements bretons pour intervenir et amener les oiseaux blessés au centre de soin. http://voleedepiafs.eklablog.com/-c19324721

    56

    Annexe 4 - Place du Musée de la Marine dans le Ministère des Armées (anciennement
    nommé Ministère de la Défense)

    57

    Annexe 5 - Trame de l'animation Les P'tits Loups de Mer

    Service culturel

    Les P'tits Loups de Mer

    Animation pour les 6 ans et plus / Port-Louis

    FICHE TECHNIQUE

    Définition dans le programme

    A travers les expositions, les P'tits Loups de Mer devront observer les éléments de l'exposition. En prenant part à des expériences ils découvriront les aspects de la navigation et de la vie en haute mer.

    Type de public

    Enfants à partir de 6 ans

    Enfants accompagné d'un adulte Famille

    Informations pratiques

    Nombre d'explorateur : 12 maximum sans compter les adultes, Durée de la visite-expérience : 1 h environ

    Objectifs du jeu

    Découverte du vocabulaire lier à l'univers de la marine en bois

    Présentation d'instruments de navigation

    Développer son sens de l'observation dans une exposition

    Découverte de l'environnement « musée » Apprendre à s'entraider, jouer ensemble

    Matériel

    Tout le matériel est dans une caisse

    L'animateur a dans son sac :

    - 1 carte de Port-Louis

    - 1 boussole

    - 1 bouteille 1 litre d'eau douce (eau du robinet)

    - 1 bouteille 0,25 litre d'eau déminéralisée

    - quelques doses de sérum physiologique

    - 1 petit récipient de gros sel / - 1 bouteille 0,25 litre d'eau salée

    - 13 pommes de terre

    58

    - 13 coupelles

    - 13 aimants

    - 13 bouchons de liège coupés en deux avec une rainure sur le milieu pour maintenir le fil de

    fer

    - 13 fils de fer (trombones déplié et coupé en deux)

    - 7 cuillères à melon

    Plan de l'animation / minutage à titre indicatif

    1. Visite des expositions «Mayday» et « Sauvetage en mer » (10 mn)

    2. Expériences : La Boussole (10 mn)

    3. Visite des expositions « Sauvetage en mer » (10 mn)

    4. Expérience : « Eau de mer contre eau douce ! » (10 mn)

    5. Exploration : « Découverte des balises » (10 mn)

    Déroulement de l'animation

    Accueil

    Localisation : Hall du musée

    Se présenter et présenter le musée aux enfants

    Bonjour et bienvenue au musée de la Marine. Je m'appelle X et je suis votre guide-explorateur pour cette traversée.

    Êtes-vous déjà entré dans un musée ? On y découvre des objets qui ont une histoire particulière. Comme les objets ne parlent pas ce sont nous qui parlons pour eux !

    Rappeler les consignes de visite

    Pour faire cette traversée fantastique il faut être sages et attentifs, rester toujours avec le groupe, ne réveillez pas les objets qui se reposent dans le musée, surtout... ne toucher qu'avec les yeux !

    Rappeler le thème de la visite

    Comment devenir un P'tit Loup de Mer ? Comment s'orienter dans des terres nouvelles ?

    1. Musée « Mayday et Sauvetage en mer » (10 mn)

    Dans cette exposition temporaire, les enfants sont invités à observer les photos. Combien de photos représentent les hommes/les bateaux ? Pourquoi selon vous ? Attendre la réponse des P'tit Loups. Dès le début les peintres ont représenter les équipements et les canots de sauvetage avant les hommes. Et le mannequin, devinez à quoi correspondent les outils qu'il porte ? Attendre la réponse des P'tit Loups. Vous voyez, le mannequin porte un mousqueton pour s'accrocher comme en escalade à une corde, on dit un boute sur un bateau. Vous avez vu ce qu'il a près de la bouche, un micro ! Vous croyez que c'est pour chanter ? Attendre la réaction des P'tit Loups. Selon les réponses, en fait c'est pour parler avec d'autres personnes qui peuvent l'aider dans sa mission de sauvetage.

    A propos ça vous dis de devenir des P'tits Loups de Mer ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Si certains sont un peu réservés, on peut les encourager. Allez venez nous allons

    59

    naviguer à notre façon sur la mer Nautilia, une mer fantastique aux mille merveilles. Pour nous, la mer sera calme et sans encombres. En entrant dans les salles Sauvetage en mer Regardez les tableaux, quel temps fait-il ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Il ne fait pas très beau. Comme on dit et comme on peut le voir sur un des tableaux après la pluie... on peut les laisser deviner... le beau temps ! Est-ce que vous voyez des personnes sur un bateau ? Attendre la réponse des P'tits Loups, les inviter à regarder les tableaux. Leur montrer les personnages qui prient sur leur bateau. On peut leur expliquer pourquoi s'est personnes prient, elles font le voeu de s'en sortir avec l'aide divine. Avec quoi les marins se dirigent-ils en mer ? Comment trouver notre direction sur la Mer Nautilia ? Attendre la réponse des P'tits Loups. La réponse attendue est une boussole. Ça vous dit de fabriquer une boussole ?

    2. Expérience - musée « Sauvetage en mer » : La Boussole (10 mn)

    Les P'tits Loups de Mer sont initiés à la fabrication d'une boussole. A partir d'une tige de fer qu'ils vont frotter à un aimant pour l'aimanter, les P'tits Loups de mer vont ensuite la déposer sur un bouchon de liège, préalablement coupé en deux pour la stabilité et poser le tout dans un bol d'eau. Le bouchon se laisse guider par la tige qui se met naturellement dans un axe nord-sud. Ensuite ils devront se repérer sur la carte de la citadelle. Où sommes-nous sur la carte de la citadelle ? Attendre la réponse des P'tit Loups. Même si la forme ne vous parle pas, nous avons fabriqué une boussole. D'après vous qu'est ce que la tige de fer nous indique ? Attendre la réponse des P'tit Loups. La tige indique l'axe Nord Sud. Et s'il fallait rentrer à la maison, où sont le Nord, le Sud, l'Ouest et l'Est ? Attendre la réponse des P'tits Loups. On peut leur donner une indication. Si je vous dis que le soleil se lEve à l'Est... La phonétique peut également être accentué [èst] et [lève] et se cOUche à l'Ouest ? On peut leur faire remarquer que quand on écrit « se coucher » on a OU dans le mot comme dans OUEST. Si vous êtes dans la nature, vous pouvez retenir que quand on se met face au soleil qui se lève, on peut leur faire le geste de regarder vers le bastion Desmourier le sud se situe toujours à droite, on peut indiquer le bastion de Groix. Savez-vous qu'en mer, on utilise des termes spéciaux pour donner les directions gauche et droite. Attendre les réponses bâbord et tribord. On peut les aider en commencant les noms bâ...bord et tri...bord. Savez-vous comment on peut retenir simplement ces termes ? Je vous donne un moyen dit mémo-technique, il suffit de retenir un mot : Batterie. Car BA-TRI. Il faut bien séparer les syllabes, si possible en s'aidant d'une gestuelle comme une note musicale. BAbord à gauche, TRIbord à droite.

    Au moyen de la carte de la citadelle, le guide-explorateur montre la direction du levé du soleil. Où est le sud, si le soleil se lève par là, vers le bastion Desmourier ? Réponse : le Sud se trouve en direction du bastion de Groix.

    3. Musée « Sauvetage en mer » (10 mn)

    Les P'tits Loups de Mer continue leur navigation. Vous savez ce que signifient les initiales SNSM sur les pulls des patrons des abris ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Cela veut dire Société National de Sauvetage en Mer. Beaucoup de patrons ont des médailles. Est-ce qu'ils ont gagné des courses d'après vous ? Attendre la réponse des P'tits Loups. C'est pour les remercier de leur courage d'avoir porté secours à des marins en danger. Après avoir découvert comment se diriger, ils découvrent comment communiquer avec les autres équipages. Vous vous souvenez du mannequin avec son micro ? On n'a dit qu'il ne chantait pas. Comment est-ce qu'on peut communiquer en mer vers la terre ? Il y a des années ce n'était pas possible mais aujourd'hui ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Le mannequin montre un micro qui est une radio qui s'appelle VHF. Éventuellement si les adultes demandent la signification, ce sont les initiales de Very High Frequency. Il se met sur le

    60

    numéro de canal 16, on peut faire une petite démonstration avec le talkie walkie en montrant qu'il ya différents canaux. Sinon aujourd'hui, vos parents ont pratiquement tous des téléphones portables, d'où on peut joindre les secours grâce au numéro 196. On a beaucoup de chance aujourd'hui d'avoir tout ces moyens avec nous ! J'y pense ! Je vais vous raconter l'histoire d'un marin. C'était un jeune marin qui s'appelait Cariou. Il naviguait comme tant d'autres marins jusqu'au jour où son bateau à couler. Le pauvre s'est retrouvé en mer sans radio. Et le téléphone portable n'existait pas à cette époque ! Il a du être très patient sur son radeau pendant 5 jours ! Même s'il avait soif, il a évité de boire l'eau de mer, puisqu'il savait que cela ne l'aiderait pas à ne plus avoir soif. Vous savez pourquoi ce n'est pas bon l'eau de mer quand on a soif ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Allez venez on va voir pourquoi l'eau de mer ce n'est pas bon pour les marins !

    Si les adultes demandent : l'histoire se situe en 1916. Le quartier maître Cariou était sur le 1er cuirassé torpiller par les Allemands, l'Amiral Charner. Il a été le seul survivant d'un équipage de 426 hommes. 14 marins ont pu faire un radeau mais seul Cariou n'a pas sombré dans la folie.

    4. Expérience - musée « Sauvetage en mer » : Eau de mer contre eau douce (10 mn)

    A l'aide de l'histoire du quartier-maître Cariou, les P'tits Loups de Mer vont s'interroger et s'ils se retrouvaient entourés d'eau de mer, pourquoi n'est-il pas conseillé d'en boire ? A l'aide d'un ingrédient que vous connaissez, la pomme de terre, nous allons découvrir les effets du sel sur l'organisme, ainsi que celle de l'eau déminéralisée, c'est-à-dire de l'eau sans minéraux, du sérum physiologique, qui peut être utilisé pour nettoyer vos petites écorchures et enfin du sel, que l'on retrouve dans l'eau de mer.

    En attendant que le sel récupère l'eau de la pomme de terre, que l'eau déminéralisée soit absorbée par la pomme de terre, le sérum n'ayant pas de réaction particulière, on peut instaurer un dialogue avec les P'tits Loups. Et vous, vous avez déjà bu de l'eau de mer ? Ça a quel goût ? Attendre la réaction des P'tits Loups. L'animation est un moment de détente où on peut discuter avec eux, parler de leurs vacances dans la région, du bord de mer... Éventuellement si les adultes demandent des explications, le sel fait gonfler les cellules jusqu'à les faire exploser. L'eau déminéralisée n'a plus de minéraux, donc elle n'est pas conseillée pour l'être humain. Pour la boire, il faudrait ajouter du sel, mais pas trop non plus ! Le sérum physiologique est l'eau de nos cellules, il est donc plus stable vis-à-vis de notre organisme.

    Conclusion de l'expérience : « Il faut du sel mais pas trop ! » Le sel est nécessaire mais doit être consommé à faible dose car il assèche les cellules d'où cette sensation de soif ! (selon le site passeportsante.net, il nous faut 1,6 g de sodium soit 4 g de sel par jour).

    5. Exploration - rempart de la citadelle : découverte des balises (10 mn)

    Pour terminer notre visite nous allons nous diriger vers le bastion des chambres. Alors vers où devons nous aller ? On peut faire un bref rappel, en montrant la carte de la citadelle et en situant le bastion de Groix qui est sur un axe nord sud, avec l'échauguette au sud. La réponse est : la direction sud ouest. Pour les adultes éventuellement on peut signaler que la direction est ici simplifiée, elle devrait être ouest sud ouest. Est-ce que certains P'tits Loups voudraient nous indiquer le chemin ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Pour ceux qui répondent oui : Vous allez nous montrer le chemin en utilisant les termes bâbord et tribord, en levant le bras qu'il faut. D'après vous, quelles couleurs sont associées au terme de tribord et de bâbord ? Attendre la réponse des P'tits Loups. En fonction des réponses, nous pouvons rappeler les mémo-techniques. Pour vous rappeler, il vous suffit de retenir deux mots TRICOVERT et BACYROUGE. Ces deux mots nous pouvons décortiquer en disant TRICOVERT comme TRIbord COne VERT et BAbord CYlindre ROUGE. S'ils le souhaitent

    ils peuvent mettre un bracelet rouge sur le poignet gauche et un bracelet vert sur le poignet droit.

    En arrivant sur le bastion des chambres Nous sommes arrivés à bon port, bravo les P'tits

    Loups !

    61

    S'il y a des bateaux dans le chenal, on peut s'appuyer sur leurs manoeuvres de navigation. Alors d'après ce que nous avons pu voir est-ce que les couleurs des balises vous interpellent ? Attendre la réponse des P'tits Loups. Le sens de navigation se fait en entrant au port, on peut indiquer l'entrée du chenal. Est-ce que parmi vous, certains connaissent le nom des balises ? Attendre la réponse des P'tits Loups. On peut leur montrer la Potée de Beurre, Les Soeurs, La Paix. Vous êtes maintenant devenus des P'tits Loups de Mer, incollable sur la navigation ! Nous allons rejoindre vos parents, qui vont venir vous chercher à l'accueil. Si le temps le permet, on peut leur redemander de diriger à nouveau le déplacement du bastion des chambres vers l'accueil.

    62

    Annexe 6 - Fiche descriptive Les P'tits Loups de Mer

    63

    Annexe 7 - Livret jeux de l'animation Les P'tits Loups de Mer

    C

    Conception et réalisation Janig Le Bourvellec (c) Janig LE BOURVELLEC

    64

    Annexe 8 - Frise chronologique (recto)

    Repères de l'histoire de France et dates fondatrices de la construction de la citadelle de Port-Louis, conception et réalisation Janig Le Bourvellec (c) Janig LE BOURVELLEC

    65

    LE BOURVELLEC Janig

    Année universitaire 2017-2018 Année de formation 2016-2017

    QUELS SONT LES ENJEUX POUR LA
    PROMOTION DE LA TOPONYMIE LITTORALE
    COMME UN PATRIMOINE CULTUREL LITTORAL ?
    L'exemple de la côte morbihannaise

    Résumé du mémoire

    La toponymie littorale est révélatrice d'un parler vivant, de l'histoire des sociétés littorales. Elle donne à voir des restes de dialectes qui pourraient disparaître, bien qu'elles soient parlées, si rien n'est fait pour les reconnaître comme langues officielles. Pan du patrimoine culturel immatériel, elle n'a cependant pas de reconnaissance en tant que tel.

    65 pages

    Thèmes du mémoire : toponymie littorale et identité de territoire

    Mots clés : Patrimoine, maritime, littorale, société, identité, territoire, pays, appropriation, valorisation, oralité






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote