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Quels sont les enjeux pour la promotion de la toponymie littorale comme patrimoine culturel littoral ?

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par Janig LE BOURVELLEC
Universite Bretagne-Sud - Master Politiques patrimoniales, développement culturel et territoires 2017
  

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I.1.2 De l'étude de nom à une méthode

Les études toponymiques, dont celles de l'Office de la Langue Bretonne qui concernent la région Bretagne, essaient, tant que faire se peut, de retrouver les toponymes et leur origine, même si l'usage des premiers noms est perdu.

Le but d'une étude toponymique est donc de fixer au mieux ces traces avec ce qui reste du passé, de l'histoire et des histoires des villages et de leurs habitants. Le breton est une langue parlée depuis plus de mille cinq cent ans. Les personnes, qui ont comme langue maternelle le breton, sont privilégiées pour ces études. Elles seules peuvent éclairer sur le sens des mots, qui ne sont

15MACE, Victor, Les Cassini carte sur table, documentaire rediffusé le 5 août 2017, pour l'émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture. Podcast disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/documentaire-de-lete-58-les-cassini-carte-sur-table

16 HOLLOCOU, Pierre, PLOURIN, Jean-Yves. Op. cit.

17 Définition exonyme selon le site de la toponymie francophone : « Les toponymes prennent souvent une forme dans des langues autres que celle qui est officielle dans le territoire où ils sont situé ; ainsi, LONDRES est l'exonyme français de LONDON ». http://www.toponymiefrancophone.org//divfranco/Formation/tablem/FTable.htm. Dernière consultation le 30 août 2017.

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peut-être plus utilisés voire qui auraient pris un autre sens pour les bretonnants contemporains.

Pour le projet de carte participative, lancé aux îles Marquises, les habitants, dont la langue maternelle n'est pas le français, mais une des deux langues des Marquises18, ont pu donner de précieux détails sur la façon dont un toponyme pouvait être prononcé. De fait, en transcrivant ce nom, les chercheurs ont pu, à l'aide d'un dictionnaire, repérer l'utilisation des mots qui avait été faite, ainsi que leur origine, parfois liée à la géomorphologie. La désignation d'un lieu s'est faite logiquement pour les habitants, comme le nom Hahamano qui se traduit par la « bouche de requin » reconnaissable de profil (Figure 2 p.11)19.Cet exemple n'est pas spécifique aux îles Marquises, puisque, sur la côte ploemeuroise, des noms ont aussi été donnés sur la géomorphologie, comme Porz'h Kareg C'hener, pour situer « la crique avec le récif au milieu »20 (Figure 3 p.12).

Figure 2 - Pointe Hahamano - Tahuata - « La bouche de requin »

Image extraite de La toponymie littorale aux îles Marquises (c) P.OTTINO

18 Le français est reconnu comme langue officielle et est couramment pratiquée. Les îles Marquises sont dotés de deux langues ; le `eo enana parlé dans le nord-ouest de l'archipel, et le `eo enata, parlé dans le sud-est. Ces deux langues sont encore différentes du tahitien. www.vivelesmarquises.com, dernière consultation le 2 août 2017

19 OTTINO-GARANGER, Marie-Noëlle, OTTINO-GARANGER, Pierre, La toponymie littorale aux îles

Marquises, Fenua `Enata/Henua `Enana, Polynésie orientale (Polynésie française), revue d'ethnoécologie,

11|2017, Laboratoire Eco-anthropologie et Ethnobiologie

20 CARRIOU, Jean-Jacques, Le littoral Ploemeurois, Cahier d'Histoire de Ploemeur, année, n°15, pp. 2833.

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Figure 3 - Porz'h Kareg C'hener - « La crique avec le récif au milieu »

Image extraite de Le littoral Ploemeurois(c) J.-J. CARRIOU

Avec tous les dialectes en France (Annexe 1 p. 48), chaque région doit remonter sur ses origines dialectologiques, puisque le français du XVIIIe siècle n'est pas le même que celui du XXIe siècle, ce qui explique le sentiment d'incompréhension, pour le promeneur, devant les noms qu'il rencontre.

Pour se faire une idée, les cartes qui indiquent les dialectes en France sont bien marquées par rapport au territoire (Annexe 1 p.48), au déplacement peu important des personnes qui parlent la même langue. La carte s'avère être un outil, comme un support à dessin, où les personnes qui étudient la toponymie peuvent corriger des noms, les replacer, s'il y a eu des confusions, parce que c'est aussi cela la mémoire des personnes : elle demande un peu d'indulgence quant à ces noms qui ne sont plus utilisés et qui ont peut-être perdu leur sens, depuis environ deux générations. Des toponymes comme Ribl-Borei /Ri-Borei, « la rive des casiers à homards », à Kerroc'h en Ploemeur21, n'a peut-être plus son utilité, les homards ayant probablement déserté les rives et les pêcheurs avec.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci