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La strategie du Niger dans la lutte contre la radicalisation et l'extremisme violent: cas de la region de Tillaberi


par Moussa Hassabal kerim ABDEL-HADI
ENA-Niger - Maîtrise  2022
Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Sciences Politiques
   
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1.1.4 Hypothèses de la recherche

Les hypothèses sont en effet des réponses provisoires aux questions préalablement posées. Elles tendent à émettre une relation entre des faits significatifs et permettent de les interpréter. Pour que la recherche soit valable, les hypothèses doivent cependant être vérifiables, plausibles et précises. Pour répondre à notre problématique, les hypothèses retenues sont les suivantes :

Ø L'efficacité de la stratégie repose sur les mécanismes juridiques, institutionnels, politiques et à la fois militaires quant à la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent.

Ø Les facteurs de la radicalisation tournent autour de la pauvreté, l'injustice sociale, les conflits inter et intracommunautaires, la mauvaise gouvernance et la recherche de sécurisation.

1.1.5 Définition des concepts

Dans un travail de recherche, il est nécessaire de définir systématiquement les concepts fondamentaux. Cette définition nous permet de bien cerner le sujet. Il est question pour nous de définir les concepts suivants :

Extrémisme : c'est une opinion radicale sur un sujet idéologique ou politique qui se manifeste par le refus du compromis et des points de vue opposés. Il est aussi défini comme le fait de défendre des idées politiques, idéologiques, religieuses, ethnocentriques ou racistes très éloignées de ce que la plupart des gens jugent correct. (Source : Lexique de la Radicalisation et de l'Extrémisme Violent dans l'espace du G5 Sahel)

Radicalisation : c'est un processus de façonnement d'un individu le conduisant à adopter une idéologie extrémiste, ou de transformation des frustrations individuelles ou collectives en source de colère, rendant les concernés réceptifs à des offres de participation à des actions armées. (Source : Lexique de la Radicalisation et de l'Extrémisme Violent dans l'espace du G5 Sahel).

contre des groupes extrémistes engagés dans des opérations asymétriques ou

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La radicalisation peut être définie comme un engagement d'un individu ou d'un groupe dans un projet politique en rupture avec l'ordre existant, fondé sur une idéologie qui rejette le pluralisme et la diversité et qui considère que la violence est un moyen légitime pour atteindre des objectifs.

Extrémisme violent : c'est le synonyme de radical, de fanatique. Il désigne une personne qui a des opinions religieuses, ou politiques intransigeantes pouvant la conduire à manifester des comportements agressifs ou violents pour imposer son point de vue. L'extrémisme violent consiste à promouvoir, encourager ou commettre des actes pouvant mener au terrorisme qui visent à défendre une idéologie prônant une suprématie raciale, nationale, ethnique, ou religieuse ou s'opposant aux valeurs et aux principes fondamentaux de la société.

Le concept de l'extrémisme violent est loin de faire consensus. Malgré son emploi récurrent, il garde en effet un degré considérable d'ambiguïté, en raison de l'absence d'une définition universelle acceptée. L'extrémisme violent, au même titre que le terrorisme, ne fait pas l'objet d'un encadrement univoque au sein du droit international. Le Plan d'action du Secrétaire général de l'ONU observe en effet que « l'extrémisme violent est un phénomène multiforme, qui échappe à toute définition claire ». Son emploi en tant que catégorie scientifique fait aussi l'objet de contestations : la notion d'extrémisme violent relève plus des pratiques politiques et sécuritaires du contre-terrorisme que des exigences de précision du discours savant.

En effet, la radicalisation et l'extrémisme violent ne sont pas l'apanage uniquement des seules personnes ayant un antécédent psychosocial, notamment culturel ou religieux, mais bien d'autres personnes atteintes du syndrome de la pauvreté endémique ou d'un subconscient infecté par la violence.

Lutte contre l'extrémisme violent : actions militaires et non militaires

Prévention de l'extrémisme violent : mesures proactives visant à identifier et à agir contre les déterminants du basculement d'un individu ou d'un

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conventionnelles. La lutte contre l'extrémisme violent est aussi un ensemble de mesures de contre-terrorisme visant des groupes formellement identifiés ou associés au terrorisme au niveau local, régional ou international. Elle s'opère à travers des mesures intégrées de renseignement, de mutualisation des forces, d'opérations transfrontalières, de partenariats stratégiques régionaux et internationaux.

À part les concepts clés définis ci-dessus, il y a d'autres concepts qui concourent à la compréhension du sujet et il serait utile de les définir. Parmi ces concepts, nous avons entre autres :

Extrémisme religieux : c'est une attitude intransigeante des adeptes d'une doctrine religieuse qui refusent tout compromis sur les prescriptions que dicte leur doctrine.

Facteurs de radicalisation : ce sont les opinions, les actes et/ou les faits réels ou apparents qui créent les conditions favorables à la radicalisation d'une personne ou d'une communauté.

Voie de la radicalisation : c'est le moyen utilisé par certains leaders (souvent extrémistes) pour convaincre une personne ou une communauté de se rallier à leur cause.

Prévention : mesures visant à empêcher le passage à l'action violente.

Prévention de la radicalisation : actions spécifiques d'une politique publique visant à identifier les facteurs de risques de radicalisation parmi les personnes vulnérables et à y apporter des réponses conséquentes. Ces actions peuvent être de nature psychologique et pédagogique, socio-économique ou autre. Les actions de prévention de la radicalisation ciblent généralement les jeunes séparés de leurs familles, sans emploi, vivant dans les zones d'influence de la propagande extrémiste ou en instance d'exode. (Lexique de la radicalisation et de l'extrémisme violent dans l'espace du G5 Sahel, 2020)

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groupe radicalisé vers un groupe armé ou à participer à la commission des violences.

Endoctrinement : c'est la persuasion par la propagande collective ou le conditionnement individuel de personnes vulnérables afin de les amener à endosser et à défendre une cause radicale.

Fanatisme religieux : obstination d'un voyant à s'accrocher à des idées arrêtées, le rendant imperméable à tout argument visant le contraire à cette opinion à laquelle il adhère. Cette expression se raréfie au profit du radicalisme religieux.

Profilage : c'est le traitement des données personnelles d'un individu associé à une organisation terroriste ou extrémiste pour déterminer son degré de radicalisation et d'implication dans ses activités et apprécier le risque qu'il présenterait pour la société.

Repenti : membre d'un groupe armé extrémiste ayant rompu volontairement avec ledit groupe et avec l'idéologie radicale ou extrémiste, à la suite d'un processus de déradicalisation ou de dialogue. Une personne radicalisée ayant renoncé à l'extrémisme violent à la suite d'un éveil de conscience ou d'une confrontation doctrinaire l'ayant convaincu de l'inexactitude de ses certitudes idéologiques antérieures.

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