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Devenir à  moyen et long terme des 50 enfants cardiaques tchadiens operes par la chaàŽne de l'espoir de 2003 à  2012


par Ngardig Ngaba NEGUEMADJI
CHU Bon Samaritain du Tchad - Doctorat en médecine 2013
Dans la categorie: Biologie et Médecine
   
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I-4-2-1-La voie d'abord

La voie d'abord classique par sternotomie médiane offre un accès visuel et manuel direct du coeur. Cette ouverture du thorax est traumatisante pour le patient. L'idée est donc de proposer une voie d'abord plus respectueuse du patient. Une première solution consiste à remplacer la sternotomie médiane par une incision de moins de 10 cm dans le thorax: c'est la mini-thoracotomie. Cette voie d'abord est réalisée entre les côtes du côté gauche de la poitrine. Cependant, cette voie d'abord est restreinte aux patients qui ne nécessitent qu'un simple pontage de l'artère coronaire principale sur la face antérieure du coeur.

Une autre solution est la chirurgie mini-invasive. En chirurgie mini-invasive, la voie d'abord est réduite à quelques incisions, de 1 à 2 cm de long, où sont placés des trocarts. A travers ces orifices sont introduits :

- un endoscope équipé d'une caméra qui donne un retour visuel du champ opératoire sur un moniteur vidéo.

- les instruments spécifiquement conçus pour ce genre d'intervention, d'un diamètre de 8 à 10 mm et d'une longueur d'environ 30 cm

L'apport pour le patient est indéniable. La taille des incisions réduit les traumatismes de la voie d'abord, et permet une diminution de la durée du séjour postopératoire.

I-4-3.La CEC et la cardioplégie

Malgré des taux de réussite proches de 100%, la CEC n'est pas une solution parfaite et des problèmes liés à son utilisation sont constatés par les équipes chirurgicales. Des contraintes médicales et chirurgicales sont liées à l'utilisation de la CEC : durée de mise en place et d'arrêt (entre 30 et 45 minutes pour chaque phase), utilisation d'héparine pour empêcher la coagulation du sang pendant la CEC, cardioplégie. De plus, des problèmes cliniques ont été observés (complications neurologique, hématologique et pulmonaire). Les auteurs ont constaté une réponse inflammatoire systémique due au contact du sang avec le circuit extra-corporel [24]. Chez certains patients à haut risque, des complications neurologiques ont été observées [25]. Les taux de certaines protéines telles que la troponine 5 montrent une souffrance du muscle cardiaque pendant l'arrêt [26].

Une solution réservée au pontage coronarien est l'utilisation d'un stabilisateur mécanique pour contraindre mécaniquement et localement la surface du coeur et ainsi assurer une stabilisation locale (figure 4). L'approche par stabilisation passive présente néanmoins deux inconvénients.

Fig.4 : Représentation schématique d'un stabilisateur mécanique fixé sur un écarteur sternal (Octopus., Medtronic Inc).

Le premier est lié à la technique, la stabilisation mécanique étant en effet limitée à des zones d'intervention « accessibles ». Le second problème a été relevé par différentes équipes de recherche qui ont constaté qu'à l'intérieur de la zone stabilisée, des mouvements résiduels de l'ordre de 1 à 2 mm étaient observés : d'après Lemma et al. [27], des déplacements maxima de 2.4 mm ont été mesurés. Compte tenu du diamètre moyen d'une artère coronaire (environ 2 mm), ces déplacements résiduels posent un réel problème au chirurgien qui doit les compenser manuellement.

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