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Le port en eau profonde et le développement de la ville de Kribi


par Nwalal Arsène Claude
Université de Yaoundé - Master 2 2017
  

Disponible en mode multipage

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LE PORT EN EAU PROFONDE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI

Mémoire présenté pour l'évaluation partielle en vue de l'obtention du diplôme de Master II en Géographie

Spécialité : Dynamiques urbaines et rurales

Option : Dynamiques urbaines

Par

Arsène ClaudeNWALAL

Matricule : 06H560

Licencié en Géographie

Sous la direction de

Pr.BenoitMOUGOUÉ

Maître de Conférences

Mars 2017

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE.........................................................................1

I- DELIMITATION DU SUJET..........................................................2

II- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET.....................................4

III- PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE.....................................5

IV- REVUE DE LA LITTERRATURE................................................................7

V- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE...............................................................14

VI- HYPOTHESES DE LA RECHERCHE..........................................................15

VII- CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE.....................................................16

VIII- INTERET DE L'ETUDE..........................................................................32

IX-METHODOLOGIE...................................................................................33

CHAPITRE I : PAYSAGE URBAIN DE LA VILLE DE KRIBI AVANT L'AVENEMENT DU PORT EN EAU PROFONDE.......................................................................40

CHAPITRE II : MUTATIONS SURVENUES DANS LA VILLE DE KRIBI A L'ERE DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE.........................................63

CHAPITRE III :RETOMBEES DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI.................................................86

CHAPITRE IV : LE PORT EN EAU PROFONDE ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE KRIBI......................................................................106

CONCLUSION GENERALE.........................................................................124

BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................127

ANNEXES...............................................................................................135

TABLE DES MATIERES.............................................................................154

DEDICACE

A nos parents

Monsieur Jacob NWALAL MAOUCK et madame Honorine Liliane  NGO MINKA;

A notre fiancée

Mademoiselle Florence Agathe BONKWAHA BANG;

A nos enfants ;

Ezra Christ - David NWALAL, Emmanuelle Alexandra DIWANDJA NWALAL,

Emile Marcel Nathanaël BANG

REMERCIEMENTS

Ce travail de recherche n'a été possible que grâce à l'encadrement de l'ensemble des enseignants du département de Géographie de l'Université de Yaoundé I. Une reconnaissance particulière est adressée aux :

- Pr. Benoît MOUGOUE, notre directeur de mémoire, pour son encadrement et son énorme contribution à la rédaction de ce travail ;

- Pr. Paul TCHAWA, chef de Département, Vice Doyen chargé de la scolarité, qui a toujours été attentif à nos sollicitations ;

- Dr Paul Blaise Mabou et Dr Mediebou Chindji, pour leurs conseils et leur assistance multiformes;

- membres de notre famille et particulièrement, à nos frères et soeurs, Marie Joanne NGO NWALAL, Georges Patrick MANDENG, Frank Ariel LIKOUND-LI-NWALAL, Prisca Honorine Cybill NGO NWALAL;

- camarades et amis KIBAZI Patrick, MBARGA MBARGA Tobie Camille, AKAME ZE Georges Lionel, EKAH NGOLE Brice Lamy, MENDOUGA Yannick et BANGWEN OUM Emmanuel qui ont toujours été disponibles ;

- personnel de la Communauté Urbaine de Kribi, aux populations ainsi qu'aux institutions publiques, parapubliques et privées qui ont bien voulu nous recevoir pendant notre étude ;

- différentes administrations coutumières et publiques de la ville de Kribi;

- personnel du MINDUH à Kribi ;

- personnel de l'unité opérationnelle du Comité de Pilotage et de Suivi de la Réalisation du CIPK, particulièrement à monsieur Stéphane TAGNE SIMO, responsable du pôle environnement, qui a su nous prodiguer des conseils et mettre à notre disposition la documentation nécessaire à la réalisation de cette étude ;

- à monsieur Jules BONDIMA NGO, secrétaire général des agences immobilières du Cameroun ;

Que toutes ces personnes, ainsi que toutes celles que nous n'avons pas pu citer, trouvent en ce travail l'immensité, de notre reconnaissance pour leur contribution à la réalisation de notre étude.

RESUME

Au lendemain de la crise économique des années 1990, le gouvernement camerounais a mis un accent particulier sur le développement des infrastructures. L'objectif général poursuivi est de développer l'infrastructure en adéquation avec la demande économique et sociale. Le port en eau profonde de Kribi fait partie de cette logique.

La ville de Kribi jouit d'un avantage stratégique grâce à sa localisation à proximité de l'océan. Cette opportunité est peu exploitée. Contrairement aux grandes villes du monde qui se sont développées grâce à leur localisation littorale, Kribi ne revêt pas le visage d'une ville développée. La construction d'une infrastructure, le port en eau profonde induit, des mutations considérables aussi bien sur le paysage urbain que sur le plan socio-économique. La ville présente progressivement un nouveau visage et, elle présente des perspectives prometteuses de développement.

Pour mener notre étude, nous avons utilisé la méthode hypothético-déductive qui consiste à émettre apriori des hypothèses qui ont été vérifiées grâce aux enquêtes et aux données recueillies sur le terrain. Nous avons formulé la réponse anticipée principale suivante : Le port en eau profonde, au stade actuel de sa construction, influence le développement de la ville de Kribi tant sur le plan socio-économique que sur le plan morphologique.

Au terme du traitement des données à l'aide des logiciels statistiques et d'analyse spatiale, nous avons progressivement abouti à quelques résultats. Le paysage urbain de Kribi n'était pas reluisant avant la construction du port en eau profonde. Par la multiplicité des projets qui l'accompagnent, le port en eau profonde permet des mutations visibles dans la ville, sur le plan socio-économique et sur le paysage urbain. Le port en eau profonde génère des bénéfices pour les habitants de la ville. La présence du port en eau profonde dégage des perspectives positives de développement et favorise la création d'une ville nouvelle.

Le développement de Kribi est en bonne voie, et pour le maitriser, il serait judicieux de tenir compte des scénarii de développement retenus dans le Plan de Développement Urbain (PDU) de Kribi.

Mots clés : Développement, socio-économique, eau profonde, port, Kribi.

ABSTRACT

In the wake of the 1990s economic crisis, the government of Cameroon laid special emphasis on infrastructural development. Generally speaking, the objective is to develop infrastructure that will match economic and social demands. The Kribi Deep Seaport fell in line with this objective.

The town of Kribi offers strategic advantages due to its proximity to the sea. Such advantages are not fully maximized. Unlike other major cities around the globe that have been developed thanks to their coastal location, Kribi does not reflect a developed town. The construction of the Kribi Deep Seaport, will lead to considerable changes both on the urban landscape and socioeconomic level. The town is gradually taking on a new face, and its prospects for development are high.

To carry out our study, we used the hypothetico-deductive approach which consisted in making assumptions that were verified thanks to a survey and data collected from the field. This work hypothesis that, the Kribi Deep Sea Port, at its present construction phase, would have an positive impact on the development of Kribi, both on the socio-economic and morphological level.

At the end of the study, which consisted of processing data using statistical and spatial analyses softwares, we obtained some results. Kribi's urban landscape left much to be desired before the construction of the deep sea port. Through the multiplicity of projects that accompany it, the deep seaport brings about visible changes in the town, both on the socioeconomic and the urban landscape level. The deep seaport generates profits for the inhabitants of the town. The deep seaport creates positive prospects for development and paves the way for the creation of a new town.

The development of Kribi is on the right track, and to ensure it, it would be wise to take into account the development stages recorded in the Kribi Urban Development Plan.

Key words: Development, socioeconomic, deep water, seaport, Kribi

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude..............................................................4

Figure 2 : Etapes de l'adoption ou de la diffusion d'une innovation selon Rogers..............28

Figure 3 :Répartition spatiale des ménages enquêtés................................................37

Figure 4 : Tissu urbain de la ville de Kribi............................................................43

Figure 5 : Niveau de standing des quartiers de la ville de Kribi...................................48

Figure 6 : Proportion des différents types de voies dans la ville de Kribi........................49

Figure 7 : Réseau viaire de la ville de Kribi en 2010.................................................50

Figure 8 : Composition du trafic par type de Véhicule..............................................54

Figure 9 : Synthèse (en %) des activités économiques des populations de Kribi.................55

Figure 10: Activités du secteur primaires (%).......................................................56

Figure 11 : Employés du secteur tertiaire dans la ville de Kribi....................................59

Figure 12 :Perceptions des impacts de l'aménagement du port en eau profonde par les habitants de la ville de Kribi............................................................................63

Figure 13 : Secteurs sociaux en mutation selon l'opinion de la population de la ville de Kribi........................................................................................................64

Figure 14 : Impacts de la construction du port en eau profonde à Kribi par quartier...........65

Figure 15 : Spatialisation des impacts de la construction du port en eau profonde à Kribi ...............................................................................................................66

Figure 16 :Amélioration de la voirie dans la ville de Kribi.......................................72

Figure 17 : Evolution de la qualité des voies dans la ville de Kribi...............................72

Figure 18 : Réseau viaire actuel de la ville de Kribi.................................................73

Figure 19 : Perception de l'évolution des activités de la ville de Kribi par les populations.................................................................................................76

Figure 20 :Opinion (en %) de la population de Kribi sur l'avènement de nouvelles activités économiques...............................................................................................76

Figure 21 : Activités économiques en croissance ou en voie de pérennisation..................77

Figure 22 : Évolution croissante des fabriques de parpaings et des dépôts de bois..............80

Figure 23 : Géo-localisation de quelques Sociétés Civiles Immobilières à Kribi...............81

Figure 24: Evolution des SCI dans la ville de Kribi au cours des 20 dernières années........82

Figure 25 : Opinion des habitants de Kribi sur les retombées du port en eau profonde avant sa construction................................................................................................87

Figure 26 : Opinion en % de la population sur les retombées de l'aménagement du port en eau profonde de Kribi pendant sa construction .......................................................88

Figure 27 : Raisons justificatives de l'optimisme des populations sur les retombées de la mise en oeuvre du port en eau profonde ..............................................................90

Figure 28 : Raisons justificatives du pessimisme de certains habitants..........................91

Figure 29 : Opinion (%) de la population sur l'existence de nouveaux emplois générés par la mise en oeuvre du port en eau profonde de Kribi.....................................................92

Figure 30 : Avis des habitants de Kribi sur leur représentativité nombreuse dans les emplois générés par la construction du port en eau profonde.................................................93

Figure 31 : Nouvelles activités des populations en fonction des périodes.......................93

Figure 32 : Ampleur des nouvelles activités dans la ville de Kribi................................94

Figure 33 :Evolution moyenne du nombre d'abonnés à l'électricité dans la ville de Kribi........................................................................................................98

Figure 34 : Estimation de la moyenne (%) d'abonnements récents à l'électricité en fonction de certains quartiers de la ville de Kribi.............................................................100

Figure 35 : Présence du réseau d'adduction d'eau potable dans les quartiers de Kribi ............................................................................................................103

Figure 36 : Proportion des abonnés actifs à la CDE pendant la construction du port en eau profonde.................................................................................................104

Figure 37 : Niveau d'instruction des habitants de la ville de Kribi.............................107

Figure 38 : Equipements scolaires existants et équipements scolaires prévus dans la ville de Kribi......................................................................................................107

Figure 39 :Equipements sanitaires existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030..................................................................................109

Figure 40 : Equipements sportifs existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030...........................................................................................110

Figure 41 : Equipements marchands existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030..................................................................................115

Figure 42 : Avis des habitants de la ville de Kribi sur la croissance démographique.........117

Figure 43 : Raisons des récentes migrations........................................................118

Figure 44 :Population récemment installée dans un quartier périphérique de Kribi............119

Figure 45 : Raisons de l'installation des populations en zone périurbaine......................120

Figure 46 : Perspectives d'extensions urbaines dans la ville de Kribi...........................121

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Conceptualisation de l'eau.................................................................18

Tableau 2 : Conceptualisation de port.................................................................19

Tableau 3 : Typologie des villes.......................................................................22

Tableau 4 : Conceptualisation du développement..................................................26

Tableau 5 : Répartition de l'échantillon d'enquête par quartier...................................36

Tableau 6 : Activités socio-professionnelles des chefs de ménages enquêtés dans la ville de Kribi............................................................................................................38

Tableau 7: Chefs de ménages soumis au questionnaire..............................................38

Tableau 8 : Répartition de la population de la ville de Kribi.......................................44

Tableau 9 : Répartition des types de voies dans la ville de Kribi..................................49

Tableau 10 : Opinion de la population sur les volets en mutations dans la ville de Kribi........................................................................................................64

Tableau 11 : Représentativité de la typologie de l'habitat dans la ville de Kribi................74

Tableau 12 :Différentes SCI présentes dans la ville de Kribi......................................80

Tableau 13 : Apport du projet du port en eau profonde............................................87

Tableau 14: Fondement rationnel de la perception positiviste des retombées du port en eau profonde de Kribi..........................................................................................89

Tableau 15 : Fondement rationnel de la perception négativiste des retombées du port en eau profonde de Kribi .........................................................................................90

Tableau 16 : Apport en infrastructure liées à la construction du port en eau profonde de Kribi........................................................................................................95

Tableau 17 : Moyenne des abonnés récents dans certains quartiers de la ville de Kribi........................................................................................................99

Tableau 18 : Evolution du nombre d'abonnés actifs à différentes périodes de l'aménagement du port en eau profonde de Kribi......................................................................104

Tableau 19 : Etablissements scolaires existants ou en projet de création dans la ville de Kribi........................................................................................................107

Tableau 20 : Etablissements sanitaires existants ou en projet de création dans la ville de Kribi.......................................................................................................108

Tableau 21 : Equipements sportifs existants et prévus dans la ville de Kribi..................109

Tableau 22 : Capacités (m3) du château d'eau existant et du château en cours de réalisation.................................................................................................111

Tableau 23: Cadre de planification stratégique des activités de transport/réseaux............112

Tableau 24 : Prévisions d'emplois par les grandes industries à Kribi...........................113

Tableau 25 : Equipements marchands existants et équipements marchands prévus dans la ville de Kribi...............................................................................................115

Tableau 26: Cadre de planification stratégique des grands équipements........................116

Tableau 27 : Avis des habitants sur la période de croissance de la population de la ville de Kribi.......................................................................................................118

LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES

Photo 1 : Habitat de type colonial au quartier administatif..........................................46

Photo 2 : Voie revêtue en cours de dégradation à Talla............................................52

Photo 3 : Champ de manioc au quartier Nziou.......................................................56

Photo 4 : Embarcation utilisée pour la pêche........................................................58

Photo 5 : La fabrication d'un filet de pêche.........................................................59

Photo 6 : La marina de Kribi............................................................................61

Photo 7 : Aménagement d'une buse en zone urbaine au quartier petit Paris....................68

Photo 8 : Fabrique de parpaings récente au quartier Zaïre..........................................79

Photo 9 :Aspect extérieur d'une SCI à Kribi.........................................................82

Photo 10 : Aménagement des plages des chutes de la Lobé.........................................83

Photo 11 : La présence de la KPDC à Kribi..........................................................101

Photo 12 : Panneau indiquant les travaux d'aménagement des infrastructures de GDF Suez......................................................................................................114

Planche 1 : Structure du tissu urbain de Kribi.......................................................42

Planche 2 :Habitat traditionnel en matériaux provisoires..........................................45

Planche 3 : Habitat moderne............................................................................51

Planche 4 : Etat des voies non revêtues dans la ville de Kribi......................................49

Planche 5 :Etat des ouvrages de franchissement à la périphérie de Kribi........................53

Planche 6 : Lieux de débarquement et lieux de vente des produits de pêche....................57

Planche 7 : Quelques types de commerces dans la ville de Kribi..................................60

Planche 8 :Panneaux indiquant l'aménagement et la réhabilitation de la voirie urbaine Kribi........................................................................................................67

Planche 9 : Projet de redimensionnement du gabarit des voies de Kribi.........................69

Planche 10 :Etat des travaux d'aménagement des voies de communication dans la ville de Kribi sous la construction du port en eau profonde...................................................71

Planche Photo 11 : Réhabilitation de l'habitat........................................................75

Planche 12 : Quelques banques installées pendant la mise en oeuvre du port en eau profonde....................................................................................................78

Planche 13 : Assainissement des eaux pluviales......................................................96

Planche 14 : Marché central réaménagé...............................................................97

LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES

AEFALSH : Association des Étudiants de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

AES-SONEL : Acquired Energy Supply-Société Nationale d'Electricité

BAD : Banque Africaine pour le Développement

BM : Banque Mondiale

BUCREP : Bureau Central des Recensements et des Études de la Population

Carr. : Carrefour

CAVIE : Enquête sur le Cadre de Vie

CDE : Camerounaise des Eaux

CIPK : Complexe Industrialo-portuaire de Kribi

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement

CUK : Communauté Urbaine de Kribi

DAO : Dessin Assisté par Ordinateur

DSCE : Document de Stratégie pour la croissance et l'Emploi

DSRP : Document de Stratégie de réduction de la pauvreté

DUP : Déclaration d'utilité publique

ENEO : The Energy Of Cameroon

Ets. : Etablissements

FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

FMI:Fonds Monétaire International

GPS : Global Positionning System

GWP: Global Water Partnership

HEVECAM: Société des Hévéas du Cameroun

INC: Institut National de Cartographie

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

IRSIT : Institut de Recherche en Stratégie Industrielle et Territoriale

KPDC : Kribi Power Development Corporation

MINHDU : Ministère de l'Habitatet du Développement Urbain

ONU : Organisation des Nations Unies

ONU-HABITAT : Organisation des Nations-Unies pour l'Habitat

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PNB : Produit National Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

RGPH : Recensement Général sur la Population et l'Habitat

SCI : Société Civile Immobilière

SNEC : Société Nationale des Eaux du Cameroun

SOCAPALM : Société Camerounaise des Palmeraies

PDU : Plan Directeur d'Urbanisme

INTRODUCTION GENERALE

Le développement urbain constitue un énorme défi pour les gouvernements en matière de politique. C'est également le cas dans les domaines de la planification, des infrastructures, de l'emploi, des services sociaux, de la sécurité et de l'environnement.

Le manque d'infrastructures suffisantes pour répondre aux besoins humains essentiels freine la croissance économique de toutes les villes et métropoles africaines. Selon la BAD le principal problème réside sur la faiblesse financière des Etats africains, dont les budgets alloués aux infrastructures sont souvent soit inférieurs aux montants estimés soit alors mal gérés.

Néanmoins, à partir des villes en pleine expansion,les gouvernements mettent en place des stratégies qui consistent à redynamiser le niveau de vie des populations, de rendre l'économie compétitive et croissante, d'attirer les investissements et d'introduire de nouvelles technologies. Par conséquent, les villes africaines peuvent devenir d'importantsmaillons pour une croissance locale fondée sur la demande, l'intégration régionale et l'innovation technologique.

Parmi les stratégies envisagées par les gouvernements, figure en bonne place celle du développement des infrastructures en adéquation avec la demande économique et sociale. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de construction du port en eau profonde de Kribi, qui épouse le Document de Stratégie de Croissance et d'Emploi (DSCE) du gouvernement camerounais.

Les centres urbains sont de potentiels moteurs de croissance et de développement. En Afrique, et malgré les défis auxquels les villes sont confrontées, elles génèrent près de 55% du PNB total du continent depuis quelques années1(*).

Ainsi, les pays les plus riches sont plus urbanisés que les plus pauvres. D'un autre côté, les pays sans littoral sont moins urbanisés que les pays riverains ayant le même niveau de revenu (ONU, 2007). La proximité du littoral est donc un avantage indubitable pour le processus d'urbanisation.

En effet, une ville littorale est une fenêtre ouverte sur le reste du monde. La présence d'un port dans cette ville favoriserait des aménagements particuliers et un niveau d'urbanisation adéquat pour répondre aux sollicitations externes. La construction du port en eau profonde de Kribi épousera cette logique et en conséquence favorisera le développement la ville de Kribi.

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

La crise économique des années 1985 - 1990 a joué un rôle majeur dans la fragilisation du système économique camerounais. Les reformes imposées par les institutions de BrettonWoods et l'application des PAS avaient entraîné un retentissement de l'influence de l'État camerounais dans les activités économiques en général et dans celles de son parc infrastructurel en particulier. Pendant cette période de crise, la dépense publique avait connu une forte diminution. Les investissements publics qui étaient de 450 milliards en 1985/1986, vont chuter drastiquement pour ne plus représenter en 1993/1994 que moins de 30 milliards (Ondoa Manga, 2006).Le Cameroun connaît alors des décennies d'ajustement structurel, qui ont favorisé son endettement auprès des organismes pourvoyeurs de fonds tels que le FMI et la BM. Cependant, le secteur des infrastructures reste en marge du budget de l'Etat, car elles nécessitent de gros investissements et, par conséquent, de grands sacrifices que l'Etat camerounais ne peut pas se permettre.

De par les gains de compétitivité qu'elles génèrent, les infrastructures jouent un rôle moteur dans la facilitation des échanges et la promotion d'une croissance forte et durable. La crise économique des années 1990 a arrêté leur développement entamé depuis les indépendances, en même temps qu'elle a annihilé les efforts pour leur maintenance. Ainsi, le parc infrastructurel s'est très fortement dégradé et contribue aux faibles performances de l'économie camerounaise2(*). Dans le cadre de sa stratégie de la croissance, et dans la perspective d'un Cameroun émergent à l'horizon 2035, le gouvernement met un accent tout particulier sur le développement des infrastructures, l'objectif général poursuivi étant de mettre les infrastructures en adéquation avec la demande économique et sociale.

Dans les années 2000, le Cameroun arrive au terme de son ajustement structurel. Il connaît ensuite la politique de l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Celle-ci est marquée par l'allégement de la dette et la possibilité pour l'Etat de renouer avec l'investissement public, après deux décennies d'ajustement structurel.

Le Port en eau profonde de Kribi, vient donc, au même titre que plusieurs autres projets dits structurants, c'est-à-dire porteurs de croissance, et générateurs d'emplois, marquer l'ère de renouement avec l'investissement public.Il marque une nouvelle ère dans le développement du Cameroun en général, et en particulier dans son développement socio-économique car il est intégrateur et générateur de croissance, d'emplois et de richesse.

La présente étude vise à mettre en relief en termes de développement, les bénéfices socio-économiques que la ville et la population pourraient tirer de la construction du port en eau profonde de Kribi.

II-DELIMITATION DU SUJET

Le thème de notre travail s'intitule :Le port en eau profonde et le développement de la ville de Kribi. La délimitation de notre sujet d'étude tient compte de trois aspects :

- un aspect spatial

- un aspect thématique

- un aspect temporel

II-1.1 Délimitation spatiale du sujet

La ville de Kribi est située au bord du golfe de guinée, dans la Région du Sud Cameroun (Fig. 1). Elle est localisée entre le 2°40'00 - 2°57'00" Nord et le 9° 50'00" - 10°00'00"Est. Son altitude moyenne est de 18 m.Kribi est le chef-lieu du Département de l'Océan.

La ville s'étend sur une superficie d'environ30 000 Km².Elle est subdivisée en deux arrondissements: Kribi 1er et Kribi 2equi ont respectivement pour Chef-lieuMassaka et Dombé3(*), la zone portuaire relève de Grand Batanga dans l'arrondissement de Kribi 1er. Du point de vue de l'organisation communale, les deux arrondissements font parties intégrantes de la Communauté Urbaine de Kribi (CUK) (figure 1).

Sources : MINTP, BUCREP, FEICOM, enquête de terrain 2014

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude

La ville est limitée :

- au Nord par l'arrondissement de la Lokoundjé dans le département de l'Océan

- au Sud par l'arrondissement de Campo dans le département de l'Océan

- à l'Est par l'arrondissement de Nyè'été, dans le département de l'Océan

- à l'Ouest par l'Océan Atlantique.

II-1.2 Délimitation thématique du sujet

Le cadre thématique de notre étude comprend deux variables interdépendantes : Le port en eau profonde et le développement de la ville.

La variable « port en eau profonde » permet de montrer l'importance de cette infrastructure pour la ville et sa population. La variable « développement de la ville », s'applique sur le plan local. Elle met en relief, les innovations survenues sur les plans socio-économiques et infrastructurels.

II-1.3 Délimitation temporelle du sujet

Le présent sujet est traité à partir des données comprises entre 1980 et 2014. L'année 1980 marque le début de l'initiative du projet de construction du port en eau profonde de Kribi. Ce projet connaît un réel retard à cause de la crise économique des années 1990. Il est relancé en 2008 après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE. L'année 2014 suppose que plus de 80% des travaux sont réalisés et forcément des mutations de plusieurs ordres sont ressenties dans la ville de Kribi. La mise en oeuvre d'une partie du port en eau profonde de Kribi s'est achevée en juin 2014.

III-PROBLEMATIQUE

Le développement d'une ville comme Kribi renvoie à un ensemble de dynamiques dans divers réseaux et dans divers secteurs d'activités. Ceci se manifeste le plus souvent par une croissance durable sur le plan social et économique. Il s'agit aussi, de la mise en place des infrastructures nouvelles, de l'avènement d'activités économiques nouvelles, voire l'augmentation et la pérennisation de celles déjà existantes.

Les effets des ports sur les villes sont au centre des questionnements. La ville et le port ont des fonctions divergentes à cause de leurs systèmes dualistes. Ces fonctions sont souvent présentées en termes de conflits (GABRIELLI, 1992) aggravés par les nouveaux défis de la concurrence dans un marché mondialisé, qui a créé un besoin de modernisation technologique des ports et des infrastructures. Le fait qu'il existe un lien fondamental entre la ville et le port est indéniable. Que le port soit situé au centre ou en périphérie de la ville, ce lien est plus que perceptible.

En général, les villes littorales connaissent un développement différent de celui des villes continentales car, la présence d'un port y est un facteur influent. Ce sont des villes qui, de près ou de loin, contribuent au phénomène de l'étalement urbain (CHERYL ARSENAULT, 2005). À cet effet, les villes portuaires (villes-ports) sont les plus concernées.

Au cours des 20 dernières années, 352 nouvelles villes ont été construites. Il est prévu qu'en 2020, la grande majorité des populations cohabite en zone urbaine, soit 75% de l'humanité selon l'Agence des Nations Unies pour les Établissements Humains (2003). De ce fait, l'accélération rapide de l'urbanisation et le développement des organisations urbaines vers une intense complexité, deviennent des réalités qu'il faut considérer dans le débat du devenir de la ville de demain. Au vu de cette analyse, on est en droit de comprendre que la ville joue un rôle attractif sur la population. C'est le cas même de la ville portuaire.

Douala, ville portuaire et capitale économique du Cameroun, constitue un exemple patent de la ville littorale des pays du Sud. Ses caractéristiques économiques font d'elle la ville la plus peuplée du Cameroun après Yaoundé, avec un peu plus de 1 900 000 habitants4(*), soit 11% de la population nationale. Elle exerce une attraction quasi-irréversible sur le reste du pays, car elle bénéficie comme bon nombre de villes littorales d'un avantage économique du fait de la présence du port. Cette ville assure 90% du trafic portuaire, 75% de la production industrielle nationale, 85% des activités ferroviaires pour le transport des marchandises5(*). La ville de Kribi pourra-t-elle rivaliser avec ces statistiques ?

Kribi est une ville littorale de 93 246 habitants6(*). Au regard de ce chiffre, la ville de Kribi concentre, à elle seule 43,8% de la population du département de l'océan. Kribi regroupe presque 80% de la population urbaine du département avec 52,8%7(*) citadins.

En dépit de la multitude des hôtels et la présence aussi bien d'un port maritime que de nombreux services publics, la ville de Kribi donne l'impression d'une ville moyenne. Cependant, elle n'est pas à la hauteur de sa réputation sur le plan économique. Elle est marquée par l'omniprésence de motos-taxis, la rareté de taxis-autos, l'insuffisance d'infrastructures viables dans les marchés. La trame viaire de Kribi, reste fortement influencée par les axes routiers qui relient la ville à son environnement lointain ou proche. Dans leur tronçon urbain, ces voies présentent une configuration triangulaire.

Les quelques rares taxis qui existent à Kribi desservent uniquement les axes bitumés. Dans le port maritime, le trafic des marchandises est relativement faible comparé aux autres ports du pays.

Au regard de ce qui précède, quelques questionnements nous interpellent.

III.1Question principale.

Le port en eau profonde peut-il influencer le développement de la ville de Kribi ?

III.2 Questions spécifiques

1) Comment se présentait la ville de Kribi avant l'aménagement du port en eau profonde ?

2) Quelles sont les mutations survenues dans la ville de Kribi pendant la construction du port en eau profonde?

3) Quelles sont les retombées du port en eau profonde sur le développement de la ville de Kribi?

4) Que peut offrir le port en eau profonde en termes de perspectives de développement de la ville de Kribi?

IV-REVUE DE LA LITTERRATURE

Notre revue de la littérature compile les travaux des auteurs qui ont traité des relations entre les villes et les ports souvent appelées villes ports. Elle évoque prioritairement l'influence que les ports exercent sur les villes, ensuite de manière réciproque l'influence des villes sur les ports. Elle se structure en plusieurs rubriques.

IV.1 Difficulté de définition de la ville portuaire

La ville portuaire est une entité urbaine très complexe à cause de sa situation géographique en bordure du littoral. Elle n'a pas une définition conventionnelle, mais il est possible de la comprendre en s'appuyant sur certains facteurs. Plusieurs analyses comparatives permettent à cet effet de distinguer une ville portuaire d'une autre.

Brunet R. (1997) souligne le fait qu'une définition consensuelle de la ville portuaire, renvoie à la difficulté  de traiter d'un objet réel non identifié.Sur ce, Chaline C., (1994), pense qu'il s'agit d'unecatégorie scientifique particulière. Ce point de vue est partagé par MorvanM., (1999) qui propose à cet effet d'adopter une  méthodologie spécifique pour tenter de définir la ville portuaire. Les historiens anglo-saxons évoquent également cette ambigüité dans la définition de la ville portuaire. Broeze F., (1989), Reeves P.et al. (1989) pensent que lorsqu'on évoque la ville portuaire, on se heurte à sa diversité et l'on tombe soit dans l'ornière des villes, soit dans celle des ports et du monde maritime. La spécificité de l'objet étudié est remise en question par rapport à ceux dont il se distingue : les ports sans ville, les villes sans port.

Selon BrocardM., (1994) le rôle de la ville portuaire dans l'espace géographique est pourtant clair. Il s'agit bien d'un noeud de circulation à l'interface des réseaux maritimes et terrestres. White H.P. et SeniorM.L., (1983), la qualifient de fonction originelle de rupture de charge qui en fait une  synapse. Dans le même ordre d'idées, Brunn S.D. et WilliamsJ.F., (1983) pensent que la ville portuaire est un point-clé de l'organisation de l'espace. A cet effet, Bastié J. et DézertB., (1980) la définissent comme une  ville-noeud de communication. Dans cette ville, BrunetR., (2001) spécifie qu'il s'y développe des activités spécifiques.

Vigarié A. (1979) voit au sein de la ville portuaire un triptyque. Il associe l'avant-pays (éventail des connections maritimes), l'arrière-pays (aire de clientèle et de desserte terrestre) et le port qui fait la jonction entre les deux. FrémontA., (1996) l'a appelé le `triangle magique' qui suppose d'efficaces interfaces entre les susdits espaces mais aussi avec la ville. Sous un autre angle, PearsonM.N., (1999) pense que l'avant-pays marin ferait ainsi la spécificité des villes portuaires par rapport aux autres villes. Or, dès que l'on quitte ces aspects trop généraux, la ville portuaire nous échappe par la multiplicité des formes et des dosages fonctionnels qu'elle prend dans la réalité. Boyer J.C. et VigariéA., (1982) pensent que la ville portuaire suscite des débats houleux sur le rôle réciproque des fonctions urbaines et portuaires à une échelle locale et régionale.

IV.2 Ville portuaire : un point clé de l'organisation de l'espace

Plusieurs auteurs ont défini la ville portuaire de façon très simple avant d'y trouver la matière pour alimenter des réflexions novatrices. Les multiples apports que l'on peut considérer comme classiques font davantage ressortir les permanences, ou structures, dont font état les villes portuaires.

Pour REEVESP., op. Cit. (1989), les fonctions de la ville portuairesedifférencient des autres peuplements urbains régionaux et déterminent sa configuration physique, économique et sociale ». SHORTJ.R., (1984) pense quel'avantage de l'accessibilité par la combinaison de différents modes de transport, est censé favoriser la croissance économique et spatiale. La réalité géographique montre certaines récurrences souvent observées dans les manuels de géographie : la corrélation probante entre la localisation des grandes villes et celle des grands ports, selon des combinaisons variables.

Pour NOIN D., (1999), FUJITA M. et al. (1996), la ville principale est en bordure de merdans de nombreux pays, les villes dominantes s'étant très souvent développées à partir de ports. DOGAN M. (1988) mesure cette corrélation. Il affirme que la majorité des villes étudiées au monde sontdes ports maritimes ou fluviaux actifs. Ce qui veut dire que l'activité portuaire et maritime est toujours importante et joue un rôle clé dans l'économie et la croissance de certaines villes.

WACKERMANNG., (1998) souligne l'idée selon laquelle toute grande métropole multiplie des connections, dans une évolution corrélée de son site, de ses besoins, de sa taille. Dans d'autres cas où la grande ville ne se trouve pas sur le littoral, celle-ci gagne la mer par tentacules interposées ou par la création d'un avant-port dédié aux échanges maritimes internationaux.

De nombreux manuels de géographie urbaine et de géographie des transports à l'instar de celui de BRUNN S.D. et al. (1983) présentent les villes portuaires comme des points clés de l'organisation de l'espace. Celles-ci exercent des fonctions particulières liées à l'exploitation d'un carrefour de communications. Pour BASTIE J. et al. (1980), ce sont des villes-noeuds de communication car, elles sont des carrefours de flux d'échanges.

Selon PINCHEMEL P.et al. (1997), les villes portuaires ne sont pas seulement des lieux de passage. Les voies par les carrefours créent des centralités spatiales. Ces centres inscrits dans la surface terrestre sont en relation bouclée avec les centralités fonctionnelles qui les suscitent et qu'elles suscitent. Le carrefour est l'élément le plus symbolique de l'organisation de la Terre par les hommes. Dans le même ordre d'idées, STECKB. (1995), pense que, de tels lieux d'ouverture expriment une combinatoire, à géométrie et à durée variables.Ceci relie plusieurs activités tant sur le plan maritime que sur le plan terrestre. La ville portuaire est une entité fondamentale pour le développement industriel du littoral, car elle modifie sa configuration physique. A cet effet, THAYER R.E. et al. (1989) soulignent que les seules configurations physiques, spatiales et techniques ne suffisent pas à comprendre l'évolution des villes-ports. Selon lui, plusieurs mécanismes peuvent influencer positivement ou négativement leur évolution, parce que tout dépend des fonctions qu'occupent ces villes.

IV.3 Typologie des villes portuaires

Pour JACKSON G., (1983) les villes portuaires sont choisies par les sociétés comme des points commodes de la rupture de charge. Certaines ont prospéré au point de diversifier leur spécialité originelle, devenant d'importantes localisations du peuplement et de création de richesses. Cependant, nombreuses sont celles qui ont, pour des raisons diverses (ensablement, situation périphérique, etc.), connu un déclin irrémédiable.

Selon VIGARIE A., op. Cit. (1979), la typologie fonctionnelle de villes portuaires distingue trois configurations possibles.

La première configuration considère l'agglomération aux fonctions portuaires nettement prioritaires. Dans ce cas, le pourcentage d'emplois portuaires n'est pas majoritaire dans l'emploi urbain. Dans la seconde configuration, l'agglomération est à vocation portuaire minoritaire, avec un tissu industriel continental et peu lié à la navigation. Enfin, la troisième configuration évoque l'agglomération à fonctions portuaires minoritaires, dans un ensemble d'orientations tertiaires puissantes (grandes capitales économiques des bords de mer) .

O' CONNOR (1989) dresse une typologie des villes portuaires qui repose sur la localisation des services commerciaux maritimes. Il met en relation villes et activité portuaires. Il en déduit une corrélation entre le niveau de services maritimes et le niveau métropolitain, que l'on retrouve sous trois grands types de villes portuaires.

Le premier type présente une ville portuaire avec des activités quotidiennes de transit, communes à tous les ports, reposant sur les flux physiques. Le second type de ville portuaire fait état d'une ville maritime industrielle. Elle arbore un éventail de services à un nombre croissant de services à haut niveau, négociations et contrats à long terme, tissu tertiaire élaboré. Enfin, la ville internationale qui est une ville mondiale ou maritime-clé et qui est souvent la plus grande ville du pays. Elle a une politique de développement à long terme sur les routes maritimes, les conférences, la finance internationale.

La typologie de SEASSARO L. (1992), compare de façon théorique l'importance respective des fonctions dans les villes portuaires. Ce qui la conduit à formuler quatre grands types, plus ou moins, spécialisés dans le pur transit portuaire.

SEASSARO L. (1992), présente la métropole internationale dont les fonctions complètes (d'exécution et de commandement) favorisent son insertion dans une multitude de réseaux et de base économique productive. La ville portuaire en déclin par contre jouit des fonctions d'exécution, de réseaux de flux. Enfin, opposée à la ville portuaire déchue qui promeut uniquement des fonctions d'exécution, la ville portuaire monofonctionnelle jouit à la fois des fonctions d'exécution et de commandement.

La classification de MARCADON J. (1997) repose sur une variation de taille et de complexité des organismes portuaires selon leurs relations avec l'environnement urbain. Le port métropolitain est à vocation de transbordement, il dispose d'une gamme complexe d'activités tertiaires et industrielles. Par contre, le port de taille moyenne possède des fonctions moins puissantes, qui participent néanmoins aux grands flux grâce, en partie, à un passé de grande ville maritime. Enfin, le port secondaire dispose d'une fonction de collecte (regroupement - éclatement des cargaisons). Même s'il est relativement dépourvu de l'environnement urbain, il possède néanmoins des fonctions diversifiées.

Il est clair qu'ici la fonction urbaine a une influence sur la taille du port. L'environnement urbain conditionne l'activité et la taille du port.

Selon C. DUCRUET (2004), les typologies ont tendance à figer, à un moment donné, les combinaisons ville-port repérables à travers le monde. De plus, elles sont rarement appliquées, en tant qu'outil scientifique au service d'une démonstration, car elles terminent la réflexion et l'enferment. Elles sont pourtant un passage obligé de la compréhension des relations ville-port et de leur diversité.

Le point commun de ces typologies est de faire primer la variation de taille, la hiérarchie fonctionnelle, plus que de mettre en évidence des qualités qui se combinent ou s'opposent. La seconde information, presque implicite, est qu'il y a une division spatiale entre les centres de commandement et les centres d'exécution, les premiers combinant toutes les fonctions (base productive, tertiaire, infrastructures), et les seconds n'étant là que pour servir les flux.

D'après VIGARIE A. (1968), on dispose des bases d'un classement fonctionnel des villes de la mer, au même titre que d'un moyen pour déterminer l'organisation de l'espace littoral qu'elles recouvrent. C. DUCRUET (2001 et 2004), pense qu'il paraît fondamental de faire apparaître graphiquement les principales logiques en jeu. Cet état des lieux l'a conduit à formuler une autre typologie basée sur des principes dynamiques, à savoir la taille démographique couplée au volume du trafic portuaire. De multiples combinaisons de la ville et du port illustrent l'importance variable, économique ou spatiale, des deux entités, ce qui fait référence aux typologies précédentes.

La ville portuaire est également fondée sur des fonctions spatio-temporelles qui, selon WANG J.J. et al. (2003), sont des hypothèses possibles à partir du «  village côtier ». En effet, c'est le point de départ à l'ancrage des sociétés littorales et du transport maritime, jusqu'à la situation extrême de la ville-port mondiale (ou « métropole portuaire »). Il combine toutes les fonctions, sachant qu'il n'y a pas de déterminismeou d'évolution linéaire pour toutes les villes portuaires.

Enfin, FREMONT A. et al. (2004) proposent trois types de villes portuaires en fonction d'un schéma théorique qui lie la situation sur une artère circumterrestre, la situation par rapport aux marchés continentaux et l'imbrication locale des fonctions urbaines, portuaires et industrielles.

IV.4 Relations entre la ville et le port

DUCRUET C. (2005), aborde le problème de l'évolution des noeuds que l'on peut percevoir plus facilement dans les relations villes - ports. Ce sont à la fois, des flux économiques et des flux de transfert. Ces questions restent peu explorées. ROBINSONR., (2002), relativise un trop grand déterminisme dans le décrochage spatial et fonctionnel apparemment inéluctable auquel les noeuds urbanisés sont confrontés. L'ampleur et les effets des mutations en cours, notamment provoqués par l'émergence de nouveaux ancrages hors des villes littorales, et suite à différentes phases d'évolution et de banalisation de l'économie urbaine, sont encore mal connus.

WANGJ.J., (2003), pense qu'il faut considérer plusieurs facteurs tant au niveau de la ville qu'au niveau du port pour expliquer les relations villes ports. GABRIELLI (1992), quant à lui, souligne l'aspect conflictuel entre villes et ports souvent cause de la dualité qui les oppose.

Pour CHERYL A., (2005), en général, les villes littorales connaissent un développement différent de celui des villes continentales car la présence d'un port y est un facteur influent. Ce sont des villes qui, de près ou de loin, contribuent au phénomène de l'éclatement urbain.

BIRD J. (1977), BROCARD M.et al. (1995), soulignent la dissociation spatiale fonctionnelle du port. Ils estiment que celui-ci, malgré le fait qu'il serve aux échanges commerciaux, possède d'abord un ancrage urbain. Les noeuds urbains sont donc à la fois des contraintes spatiales et des moteurs économiques pour les flux, ceux-ci évoluant plus vite que les infrastructures d'où la volonté de créer des noeuds modernes et fluides, éloignés ou dans l'orbite d'un noeud plus âgé qui reste incontournable du point de vue économique. Ils prennent comme exemple la capitale régionale ou nationale.

MURPHEYR., (1989) définit les fonctions urbaines au détriment du port. Il pense que l'inter connectivité des noeuds portuaires, maritimes et de transport se fait de manière progressive et influence l'économie urbaine autant que les activités qu'on y retrouve. Cette logique est en partie appuyée par BROCARD M., (1988) qui pense que cette vision est commune aux villes en général avec en plus la présence du littoral qui conditionne leur évolution.

PEARSON M., (1998) définit la spécificité des relations des villes-ports en fonction du volume du flux de transport qui serait proportionnel à la taille des villes dans l'espace continental.BIRD J., (1977); VIGARIE A., (1979); VALLEGA A., (1983), FUJITA M.et al. (1996), ont travaillé sur les avantages comparatifs des villes sur les ports. Ils mettent en exergue une typologie fonctionnelle de la ville portuaire qui distingue trois configurations possibles.

I.R.S.I.T, (2004), définit les fonctions urbaines et portuaires. Il souligne la proéminence soit de la fonction économique portuaire sur la ville, soit la fonction économique de la ville sur le port.

CHENDJOU E. et al. (2003), dressent le profil d'une ville littorale du SUD, en l'occurrence celle de Kribi. Ils soulignent les aspects contrastants de son développement qui, bénéficiant d'une grande notoriété, ne reflète pas vraiment le statut extérieur qu'elle présente. En effet, la proximité de l'océan y est un facteur important pour son développent, mais cet avantage demeure peu exploité.

Les questions sur les ports et leur influence sur les villes portuaires restent un sujet très épicé et très dense sur lequel plusieurs auteurs ont contribué. Cependant, l'axe qui met en exergue, de façon spécifique, le développement d'une ville pendant la construction d'un port, demeure encore peu exploré.

Notre étude sur « le port en eau profonde et le développement de la ville de Kribi », s'y intéresse. Elle souligne la contribution du port en eau profonde dans le développement de la ville de Kribi. De manière plus concrète, notre sujet propose, à l'étape de construction, une analyse de la place du port en eau profonde dans le développement de la ville de Kribi.

Notre étude vise à expliquer l'étape principale du développement d'une ville portuaire en se référant sur les études précédentes relatives aux relations entre les villes et les ports.

V-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

L'objectif est le but recherché en fonction des attentes que le chercheur s'est fixé. Pour ce faire, il a recours à un objectif principal de recherche qui se décline en plusieurs objectifs spécifiques.

V.1 Objectif Principal

Notre étude vise à analyser l'influence que joue le port en eau profonde dans le développement de la ville de Kribi tant sur le plan socio-économique que sur le plan morphologique.

V.2 Objectifs spécifiques

Notre objectif principal se décline en objectifs spécifiques à savoir:

- présenter le paysage urbain de la ville de Kribi avant l'aménagement du port en eau profonde.

- présenter les mutations survenues dans la ville de Kribi pendant la construction du port en eau profonde.

- analyser les retombées du port en eau profonde sur le développement de la ville de Kribi.

- mettre en rapport le port en eau profonde et les perspectives de développement dans la ville de Kribi.

VI-HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

Une hypothèse est une réponse anticipée par rapport à une question posée. Elle peut être vérifiée, infirmée ou confirmée. Dans le cadre de notre recherche, nous distinguons l'hypothèse principale des hypothèses spécifiques.

VI.1 Hypothèse Principale

Le port en eau profonde, au stade de sa construction, impulse le développement de la ville de Kribi tant sur le plan socio-économique que sur le plan morphologique.

VI.2 Hypothèses spécifiques

Notre hypothèse principale de recherche se décline en hypothèses spécifiques:

- Avant la construction du port en eau profonde,le paysage urbain de la ville de Kribi était déplorable.

- La construction du port en eau profonde induit des mutations positives dans la ville de Kribi.

- L'aménagement du port en eau profonde génère des retombées positives pour le développement de la ville de Kribi.

- Le port en eau profonde augure des perspectives positives de développement pour la ville de Kribi.

VII-CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Dans le cadre de notreétude,nous avons utilisés certains concepts dont la conceptualisation qui est la manière de les représenter nous a éclairés sur les dimensions, les variables ainsi que les indicateurs qu'ils renferment.

VII.1 Cadre conceptuel

La présente étude développe des concepts que nous avons utilisés à savoir : eau, port, port en eau profonde, développement et ville.

VII.1.1 Eau

Le dictionnaire Futura Environnement (2014) se base sur l'origine étymologique du concept eau pour le définir. L'eau dérive du mot latin aqua qui a donné aquatique et du grec hydros qui a donné hydrique ou hydrologie. En ce qui concerne la température et la pression ambiante, c'est un élément sous forme liquide. Elle est composée sous sa forme pure de molécules qui associent deux atomes d' hydrogène et un atome d'oxygène (H2O).

Daniel et Judith Voet (2005) définissent l'eaupar un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les organismes vivants connus. C'est le milieu de vie de la plupart des êtres vivants. Elle se trouve en général dans son état liquide et possède à température ambiante des propriétés uniques : c'est notamment un solvant efficace pour beaucoup de corps solides trouvés sur Terre -- l'eau est quelquefois désignée sous le nom de « solvant universel »8(*)

L'eau, sous sa forme liquide, est essentielle aux organismes vivants à la fois par ses caractéristiques mécaniques et ses propriétés chimiques. Ces êtres vivants peuvent par conséquent être composés jusqu'à 97% d'eau.

D'un point de vue mécanique, la pression exercée par l'eau, appelée pression hydrostatique, est utilisée par les différents organismes pour se soutenir, que ce soit dans l'eau ( méduse...) ou sur terre (végétaux).

D'un point de vue chimique, l'eau dissout la majorité des corps solides et facilite ainsi les réactions chimiques, donc le métabolisme. L'eau est en effet un solvant essentiel, parfois qualifié de « solvant universel ».

Pour le World Water Council (WWC), la définition du mot eau peut s'appuyer sur différentes fonctions et valeurs de l'eau qui peuvent être divisées en trois niveaux complémentaires :

- L'eau pour la vie dans sa fonction fondamentale de survie pour les êtres humains comme pour les autres êtres vivants,

- L'eau pour les citoyens comme d'usage d'intérêt général,

- L'eau pour le développement avec une fonction économique liée aux activités de production, tels que l'irrigation pour l'agriculture, l'hydroélectricité ou l'industrie.

Pour résumer, l'eau est un élément indispensable à la vie et à la santé humaine, elle revêt de l'importance pour d'innombrables activités, dont l'alimentation, la production hydroélectrique et diverses activités socio-économiques et récréatives. D'une sollicitation de l'eau à une autre, les sources varient en fonction des besoins et de la destination que l'on lui réserve. C'est alors que l'on pourrait avoir recours à la rivière, au fleuve ou à la mer.

L'eau n'est pas uniquement un liquide incolore. Elle peut avoir plusieurs couleurs qui varient en fonction de son origine et de sa nature. C'est ainsi que certaines rivières, fleuves ou flaques d'eau ont des couleurs variées. Ces cours d'eau sont chargés de biomasse ou de sédiments, ce qui leur donne une couleur particulière.

En outre, la définition de l'eau dépend de la dimension que l'on lui attribue. Chaque individu possède une perception de l'eau qui lui est propre, c'est pourquoi d'un contexte à un autre, la conception et la définition de l'eau varie.

Malgré la panoplie de définitions que l'on attribue à l'eau, celle-ci finit néanmoins par trouver un senscommun et universel dans l'esprit des Hommes.

Néanmoins pour une bonne compréhension il est nécessaire deconceptualiser l'eau afin d'en ressortir les domaines, les variables et les indicateurs qu'elle dégage (cf. tableau 1).

Tableau 1 : Conceptualisation de l'eau

Concept

Dimensions

Variables

Indicateurs

Sous-indicateurs

Eau

Politique

Gestion de l'eau

Production agricole

Irrigation, drainage

Production d'eau potable

Disponibilité des adductions d'eau potable

Economique

Industrielle

Transformation

Eau distillée, utilisation pharmaceutique...

Commercialisation

Eau minérale, eau potable.

hydroélectricité

Barrage hydroélectrique, Production et distribution d'électricité

Transport

Navigation maritime

Ecologique

Hydrologie

Etat liquide et solide

Condensation, nuages, pluies, lacs, mers, rivières, calottes glaciaires, écoulements de surface, eaux souterraine

Environnementale

Gestion des eaux usées

Assainissement et épuration des eaux domestiques

Source : Enquête de terrain, 2014

VII.1.2 Port

Le Petit Larousse illustré (1991) définit le mot port par l'action de porter, de soulever. Dans lexique militaire, il désigne l'attitude d'un soldat qui présente les armes (port d'armes). Dans la marine marchande, c'est également le fait de transporter, l'on parle de port en lourd,expression qui désigne la masse totale que peut porter un navire. Dans ce sens, le port est aussi un abri naturel ou artificiel pour les navires, il est aménagé pour l'embarquement et le débarquement du fret et des passagers.

L'encyclopédie Wikipedia (2013) définitle port comme une infrastructure construite par l'homme, située sur le littoral maritime, sur les berges d'un lac ou sur un cours d'eau. Elle est destinée à accueillir des bateaux et navires. Un port peut remplir plusieurs fonctions, mais doit avant tout permettre d'abriter les navires, en particulier pendant les opérations déchargement et de déchargement. Il facilite aussi les opérations de ravitaillement et de réparation. Il est un lieu de séjour.

À l'opposé d'un mouillage ou d'un havre consistant généralement en une rade protégée des vents dominants et des vagues par la terre, un port sera protégé par une ou plusieurs digues ou môles. Il pourra être composé de plusieurs darses, de parties isolées par des écluses, de cales sèches ou flottantes. Il peut nécessiter des dragages afin d'entretenir une profondeur suffisante. Le port lui-même est aménagé avec des jetées, des quais, des pontons et doit être relié à d'autres moyens de transport (routier, ferroviaire, etc.).

Des ports de toutes tailles existent, abritant de quelques barques à des milliers de bateaux et installations utilitaires ou industrielles de production. Plusieurs paramètres pris en compte permettent de cerner la définition du port (cf. tableau 2).

Tableau 2 : Conceptualisation de port

Concept

Dimensions

Variables

Indicateurs

Sous-indicateurs

 

Economique

Industrie

Activités

Port de commerce

Port de pêche

Port de plaisance

Politique

Sécurité

Base navale

Port militaire

Géographique

Localisation

Port maritime

Situé sur la côte d'une mer ou d'un océan

Port fluviaux

Situés sur le bord d'un fleuve, d'une rivière ou d'un canal

Ports lacustres

Situés en bordure d'un lac

Ports à sec

Situés à proximité d'un port de plaisance

Source : Enquête de terrain, 2014

VII.1.3 Port en eau profonde 

Le port en eau profonde désigne un avant-port aménagé à l'entrée de l'estuaire ou à côté du delta qui peut accueillir les navires de grande taille et d'importants tirants d'eau, en particulier les navires pétroliers et minéraliers, mais aussi les porte-conteneurs, les cargos, etc. Au début, simple annexe du port de fond d'estuaire, l'avant-port devient souvent plus important que le port traditionnel, sauf lorsque le port traditionnel a réussi à garder dans un organisme portuaire unique le contrôle de son ou de ses avant-port(s) au prix d'une « marche vers la mer » de ses équipements portuaires modernes et de ses zones industrielles portuaires.

Le CNUCED définit le port en eau profonde comme un port de quatrième génération qui obéit à une classification dont il est au sommet. Malgré un volet économique, il met l'accent sur la modernité. En effet, ayant tous les attributs d'un port moderne, il intègre en plus les systèmes d'informations qui englobent l'ensemble des ports dans un pays.

VII.1.4 Ville 

La définition de la ville est très complexe car elle n'est pas standard. Elle évolue d'un continent à un autre, d'un pays à un autre et dépend aussi du niveau de développement et du statut politique d'un pays. Pour définir la ville, il faudrait tout d'abord considérer l'origine du mot.

Selon l'encyclopédie Wikiversité (2013), étymologiquement, le mot ville vient de villa, établissement rural autarcique qui a souvent constitué le noyau des villes médiévales en Occident. La ville évoque aussi la civitas, communauté de citoyens, vivant ensemble, et possédant un mode de vie citadin. Ainsi, dès l'origine, la ville apparaît comme une forme spatiale et un objet social.

LE CORBUSIER (1933)9(*) définit la ville en identifiant les fonctions qu'on y retrouve c'est-à-dire travailler, circuler, habiter, se recréer. Selon lui, ce sont les fonctions fondamentales d'une ville. Cette définition fait ressortir le critère fonctionnel de la ville.

Pour le BUCREP (2005)10(*), La notion de ville renvoie à un mode de vie, une architecture particulière et à la présence des unités de production économique qui confèrent à sa population active de nombreuses opportunités d'exercice d'une activité professionnelle dans les secteurs tertiaire et/ou secondaire. Ce sont ces caractéristiques qui permettent de distinguer aisément la ville du village (RGPH, 2005).

L'encyclopédie Wikiversité (2013) stipule que, en se basant sur le critère statistique, la ville apparaît, d'une part, comme un rassemblement humain sur une surface restreinte. D'autre part, il s'agit des hommes agglomérés en nombre suffisant pour former une forte densité spatiale. Selon les pays, cette caractéristique est très variable. Cette variable se complète par d'autres critères à savoir : Le critère spatial et le critère fonctionnel.

Si l'on considère lepoint de vue géographique, le terme de ville recouvre deux sens :

· spatial : Il s'agit d'agglomération caractérisée par une certaine densité de l'habitat et une population relativement nombreuse, cristallisée dans l'aspect morphologique, le mode d'occupation du sol, etc.

· fonctionnel : La ville est un lieu d'échanges, un noeud de flux de personnes, de capitaux, de marchandises, de « culture », d'informations, d'idées, etc. Elle est l'élément fondamental de l'organisation de l'espace, du fait qu'elle entretient des relations et exerce une influence importante sur l'espace qui l'entoure.

La ville apparaît donc comme un système. C'est un ensemble d'éléments en inters - actions dynamiques. Ce système qui comprend des sous-ensembles (hommes, capitaux, marchandises), est complexe. Les parties du système n'évoluent pas de la même manière, ni au même rythme.

Le symbole de carrefour est également considéré dans la définition de la ville. En effet, c'est un lieu d'échanges ramassé dans un espace limité où la population se concentre.

Par opposition au monde rural, la ville abrite des citadins, des gens qui ne travaillent pas la terre.La ville est un ensemble de bâtiments, de structures et de réseaux de communication qui assurent les fonctions travail - repos - loisirs pour la population qui s'y trouve. Elle est aussi le lieu où doivent se tisser des liens sociaux, où se développent différents usages. Elle doit donc permettre un usage de ses structures et activités tourné vers la satisfaction de tous les usagers/citoyens.

Au Cameroun, et au sens de l'article 4 de la loi 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun, une ville est entendue comme un établissement humain, ou encore « un centre urbain ou une communauté rurale concentrée d'au moins deux (02) mille habitants, occupant un espace bâti de façon continue et manifeste ». Il s'agit donc en d'autres termes, d'un lieu de rencontres et d'échanges entre des citoyens, en quête de développement économique, culturel ou social.

Dans le commun des Hommes, le terme ville est perçu dans le sens d'urbanisation.C'est-à-dire qu'un lieu est considéré comme une ville lorsque l'habitat est dense et continu sur un espace. Cependant cette définition est limitée car elle n'intègre ni les fonctions de la ville, ni l'architecture etc. Le phénomène de rurbanisation est très souvent confondu au phénomène urbain. Cependant il est important de dissocier les deux. Pour les définir, en plus du critère spatial, le critère démographique, et les fonctions de chaque milieu doivent être pris en compte.Relativement, la ville est un espace de forte densité avec des fonctions particulières et des infrastructures particulières qui le différencient du monde rural.

Une typologie des villes fait ressortir de façon synthétique la différenciation qu'il existe entre chaque ville (cf. tableau 3).

Tableau 3 : Typologie des villes

Types de villes

Caractéristiques

Ville côtière

Ville localisée à proximité d'un plan d'eau, contigüité par rapport à une étendue d'eau à l'instar d'un lac, d'une rivière, d'un fleuve etc.

Dans la majorité des cas elle est à vocation commerciale et touristique. Ce sont des activités qui contribuent fortement à son essor

Métropole

Ville principale d'un pays ou d'une région qui concentre une forte densité de population (à partir de 3 000 000 d'âmes), d'activités et de richesses. Elle est à la tête d'une aire urbaine importante. Elle exerce un rayonnement au-delà des villes ou des régions périphériques immédiates

Ville moyenne

Aire urbaine composée à la fois d'une périphérie rurale et d'un centre urbain dont la population est comprise entre 20 000 et 100 000 habitants

Petite ville

Agglomération rurale située à proximité d'une ville plus importante et, dans laquelle le bâti et la population ne sont pas dense.

Ville émergente

Ville qui connaît un essor dans les domaines socio-économiques multi variés. Cette évolution est due à la mondialisation et au développement local. On y observe le bouleversement des données économiques, les évolutions des modes de vie urbains (multi-identités et multi-ancrages), le développement des installations commerciales qui dessinent de nouvelles polarités dans les territoires, la montée en puissance des NTIC....

Ville agropastorale

Municipalité dont l'économie est majoritairement basée sur les activités agricoles à savoir l'agriculture et l'élevage. Elle est généralement considérée comme bassin de production et source de ravitaillement pour les villes voisines ou pour une région. Néanmoins elle jouit de quelques extensions urbaines qui la différencient à une certaine échelle du monde rural

Ville industrielle

Ville qui a été créée grâce à la présence de l'industrie. Le paysage urbain est fortement marqué par la présence de ces dernières. L'habitat est généralement dense dans leur pourtour et, au fur et à mesure qu'on s'en éloigne, celui-ci devient plus dispersé.

Ville portuaire

Ville-port, c'est à la fois une ville à part entière et un port. l'organisation spatiale y est particulière, elle est influencée simultanément par la présence des deux entités à l'intérieur du même espace géographique. Elle exerce un rayonnement étendu au-delà de son aire urbaine.

Source : Enquête de terrain, 2014

VII.1.5 Développement 

La définition du mot développement est très variée. Elle est souvent opposée à celle de croissance qui possède une connotation quantitative. Il existe néanmoins plusieurs définitions du développement dont l'aspect commun demeure le noyau qualitatif.

D'une façon générale, on peut définir le développement comme étant un processus politique, social et économique cohérent et harmonieux engendrant un état de vie, d'être et de pensée favorable à l'amélioration durable et désirée des conditions de vie, tout ceci se caractérisant et s'appréciant par rapport à des références communément admises.

OAKLEY ET GARFORTH (1986) cités par HAMMANI (1997), estiment que le développement évoque une certaine forme d'action, ou d'intervention propre à influencer le processus général de transformation sociale. Il s'agit d'un concept dynamique qui suppose que l'on modifie les données d'une situation antérieure ou que l'on s'en éloigne. Ils ajoutent que le processus de développement peut prendre des formes variées et tendre vers toutes sortes d'objectifs. C'est dans le même sens que BOUKHARI M (1997) affirme que «le développement est un changement de l'environnement (aménagement et équipement) et de CAP (connaissances, attitudes et pratiques)».

Il ressort de ces définitions que le développement touche aussi bien l'Homme que l'environnement dans lequel il évolue.

On perçoit par ces différentes approches qu'il n'existe pas de définition universelle communément admise qui puisse réellement cerner tous les aspects de ce concept qui se veut davantage dynamique et relatif à un contexte.

L'économiste français François Perroux (1961) définit le développement comme « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global ».

Enfin, le développementest un processus de long terme, qui a des effets durables. Une période brève de croissance économiquene peut pas ainsi être assimilée au développement. Par contre, le sous-développement est un déséquilibre entre la croissance trop faible des ressources et l'augmentation rapide la population incapable de subvenir à ses besoins essentiels (nutrition, éduction, accès aux soins de santé, logement,...).

Par rapport au processus de croissance économique, le développement englobe des bouleversements plus grands (valeurs et normes sociales, structuresociale, etc.).

Le développement est parnature un phénomène qualitatif de transformation sociétale (éducation, santé, libertés civiles etpolitiques...). La croissance économique, par contre, est un phénomène quantitatif d'accumulation de richesses.

Ainsi, le PNUD (1970) définit le développementcomme le fait d'« élargir l'éventail des possibilités offertes aux hommes ». Cette définition est inspiréede la théorie des « besoins essentiels (ou élémentaires) ». Le développement y est caractérisé par la disponibilité d'unminimum de biens pour assurer la survie (alimentation, habillement, etc.) et de services de basecomme la santé ou l'éducation. Les besoins essentiels sont caractérisés par le fait qu'ils sont quantifiables,universels et facteurs de croissance économique.

Le PNUD propose ainsi quatre critères pour mesurer le niveau de développement d'un pays :


·
la productivité qui permet d'enclencher un processus d'accumulation ;


·
la justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous ;


·
la durabilité : les générations futures doivent être prises en compte (dimension à long terme dudéveloppement) ;


·
le développement doit être engendré par la population elle-même et non par une aide extérieure

De plus en plus, des attributs se greffent au développement afin de l'adapter aux différentes réalités du monde contemporain. Dans notre cas, nous nous limitons au développement de la ville (urbain) qui se traduit par un développement local.

VACHON B., (2001) pense que, l'approche du développement local est originale. Elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets. Dans le même ordre d'idées, elle permet de déclencher et d'accompagner les processus individuels et collectifs de changement et de développement. Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de l'extérieur mais de l'intérieur. Et pour ce faire, un ensemble d'actions seront engagées pour mettre le territoire en état de se développer et dès lors, de générerdes initiatives créatrices d'emplois.

Il est tout de même important de préciser que le développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en haut". La complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté et la capacité d'agir. Tandis que le second niveau (exogène) procure les aides en matière d'investissement structurant, de formation, de financement, de support technique, de pouvoir décentralisé etc. Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des paliers supérieurs.

Dans notre étude, nous nous évertuerons à souligner les bénéfices de l'investissement structurant de l'Etat sur le niveau endogène.

Il ressort des définitions précédentes que le développement en général et le développement local en particulier est basé sur l'exploitation des potentialités d'un milieu qui veut évoluer. Le développement ainsi définit passe par la croissance dans divers secteurs. Notre étude vient donc à point nommé, mettre en évidence les potentialités qu'offre le port en eau profonde pour le développement de la ville de Kribi.

VII.1.6. Récapitulation

Notre thème « le port en eau profonde et le développement de la ville de Kribi », doit faire ressortir un concept fondamental : le développement. À cet effet, nous distinguons plusieurs formes de développement à l'instar du :

- développement économique

- développement social

- développement durable

a) Développement économique

C'est le renouvellement durable du niveau de vie. Celui-ci est mesuré non seulement par le niveau de consommation, mais aussi par le relèvement du niveau d'instruction, du niveau sanitaire de la population ainsi que par le degré de protection de l'environnement.

b) Développement social

Encore appelé développement humain, c'est un processus destiné à étendre la gamme de choix des individus. Il se mesure à partir de l'Indice de Développement Humain (IDH) calculé par le PNUD. C'est un indicateur composite de mesure du développement humain.

Il chiffre le niveau moyen atteint par chaque pays sous trois aspects essentiels :

1- Longévité et santé, représentées par l'espérance de vie à la naissance;

2- Instruction et accès au savoir, représentées par le taux d'alphabétisation des adultes (pour 2/3) et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus (pour 1/3).

3- Possibilité de disposer d'un niveau de vie décent, représentée par le PIB par habitant.

c) Développement durable

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins (Rapport Brundtland, 1987).

Le développement est la variable principale de notre sujet, car il explique fondamentalement comment la ville de Kribi est influencée par la construction de ce port (cf. tableau 4).

Tableau 4 : Conceptualisation du développement

Concept

Dimensions

Variables

Indicateurs

Développement

Economique

Emploi

Main d'oeuvre temporaire, création d'emploi, insertion professionnelle, émergence des secteurs d'activités économiques, amélioration des activités économiques

Offre de services

Densification du secteur des services : eau, électricité

Foncier

Densification du secteur immobilier, transactions foncières

Environnementale

Espace

Périurbanisation, densification de la voirie

Socio-culturelle

Migrations, nouvelles habitudes professionnelles, expansion du tourisme

Source :Enquête de terrain, 2014

VII.2 Cadre théorique

Dans cette partie de notre étude, nous avons eu recours à l'utilisation de deux théories afin de mieux orienter notre sujet.

VII.2.1 Théorie de la diffusion de l'innovation de Rogers Everett

a)- La théorie de la diffusion et ses principes

La théorie de la diffusion de l'innovation (innovation diffusion theory) proposée en 1962 par Everett Rogers a été appliquée autant sur le plan individuel (Rogers, 1995) que sur le plan organisationnel (Zaltman, Duncan, &Holbeck, 1973). Bien que ne concernant pas uniquement les technologies informatiques, elle offre un cadre conceptuel au mot acceptabilité. Son but est d'expliquer comment une innovation technologique évolue du stade d'invention à celui d'utilisation élargie. Selon Rogers (1995), il existerait cinq éléments qui détermineraient l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie :

· l'avantage relatif est le degré auquel une innovation est perçue comme étant meilleure que celles qui existent déjà. Il n'est pas nécessaire que cette innovation possède beaucoup plus d'avantages que les autres mais ce qui est important, c'est que l'individu la perçoive comme étant avantageuse,

· la compatibilité est une mesure du degré auquel une innovation est perçue comme étant consistante avec les valeurs existantes, les expériences passées, les pratiques sociales et normes des utilisateurs. Une idée qui serait incompatible avec les valeurs et normes actuelles prendrait plus de temps à être adoptée qu'une innovation compatible. De même, dans certains cas, l'adoption d'une innovation compatible, nécessitera l'adoption au préalable d'un nouveau système de valeurs ce qui peut prendre un temps considérable.

· la complexité est une mesure du degré auquel une innovation est perçue comme étant difficile à comprendre et à utiliser. Les nouvelles idées qui sont simples à comprendre vont être adoptées beaucoup plus rapidement que d'autres qui nécessitent de développer de nouvelles compétences avant de pouvoir les comprendre.

· la testabilité renvoie à la possibilité de tester une innovation et de la modifier avant de s'engager à l'utiliser. L'opportunité de tester une innovation permet aux éventuels utilisateurs d'avoir plus de confiance dans le produit car ils auront eu la possibilité d'apprendre à l'utiliser.

· l'observabilité est le degré auquel les résultats et bénéfices d'une innovation sont clairs. Plus les résultats de l'adoption de l'innovation seront clairs, plus les individus l'adopteront facilement.

Compatibilité

Observabilité

Testabilité

Complexité

Avantage relatif

Rejet

Acceptation

Source : Everett Rogers, (1962-1995)

Figure 2 : Etapes de l'adoption ou de la diffusion d'une innovation selon Rogers

Chacune de ces caractéristiques prise seule n'est pas suffisante pour prédire l'adoption d'une innovation. Des études ont démontré que, de la combinaison de ces caractéristiques (des avantages, une compatibilité avec les croyances et les normes, un niveau de complexité bas, une possibilité de tester l'innovation et un fort degré d'observabilité) résulteront de plus grandes chances d'adoption de l'innovation que si les caractéristiques sont inversées (Rogers, 1995).

b)- Application de la théorie à notre sujet

Considérée comme l'adoption d'une manière nouvelle d'agir ou, la création d'une nouvelle chose, la théorie de la diffusion et de l'innovation s'applique à nos recherches dans la mesure où, le port en eau profonde de Kribiest une innovation dans la Communauté Urbaine de cette ville. Il concerne le développement socio-économique local et un futur pôle de développement régional. Depuis les travaux de construction du port en eau profonde, ce dernierfavorise l'introduction et la diffusion de nouvelles activités socio-économiques auprès des populations qui y résident. Il induit donc la reconversion des citadins à la pratique de nouvelles activités sociales et économiques et améliore celles déjà existantes. La théorie de la diffusion et de l'innovation s'applique donc effectivement à nos travaux car, Il s'agit d'une reconversion qui suit succinctement les cinq étapes de cette théorie.

VII.2.2. Théorie des places centrales de WALTER CHRISTALLER

Le modèle Christallérien se réfère au géographe Allemand Walter Christaller qui a publié en 1933 : « Die zentralenOrte in Suddeutschland, (les lieux centraux dans le Sud de l'Allemagne) ». Il s'agit d'une théorie « spatiale » qui explique la hiérarchie des lieux, selon leurs tailles, leurs localisations et leurs fonctions.

a)- Système des lieux centraux et ses principes

La présentation actuelle de la « théorie de la centralité » à l'aide du schéma dit « modèle Christallérien » est le résultat d'une réinterprétation et d'une reformulation des recherches de Walter C. dans les lieux centraux du Sud de l'Allemagne.

Ce « modèle » réduit l'espace géographique à un espace « homogène », c`est-à-dire, à un espace où on se déplace de manière identique et à la même vitesse dans toutes les directions (isotropie). Un espace dans lequel des formes géométriques régulières identiques se déduisent les unes des autres (isomorphie). Il fonctionne sans tenir compte des comportements culturels et psychologiques des populations. Les producteurs et les consommateurs font des choix rationnels et se déplacent de la manière la plus économique. Il permet de déduire qu'en théorie, les villes dans lesquelles vivent ces populations, s'organisent spatialement en réseaux hiérarchisés, fonctionnant selon trois « principes » souvent appelés « logiques ».

Principe de marché

Ce principe résulte de la loi économique de l'offre et de la demande. Une ville est considérée comme un lieu de création et de consommation de richesses. Il en résulte une concentration, une accumulation et une convergence de la population. Plus, une ville offre des biens et services, plus, son « aire d'influence» en tant que lieu « central » est étendue. L'espace étant homogène, l'optimisation de la répartition des villes s'explique par leur localisation aux centres et aux sommets des figures hexagonales régulières. Par conséquent, en plus de lui-même, chaque lieu central situé au sommet d'un hexagone appartient également à deux autres hexagones adjacents.

Principe de transport

Ce principe résulte de la recherche de l'économie dans les déplacements entre les lieux centraux. Afin de réduire ces frais au minimum, W. Christaller propose d'aligner les lieux centraux secondaires entre les lieux centraux principaux.

Principe administratif

Ce principe résulte d'une organisation spatiale pyramidale des lieux centraux secondaires, autour d'un lieu central principal. Christaller situe les lieux centraux secondaires à égale distance du lieu central principal sur les sommets d'un hexagone. Chaque lieu central situé au centre de l'hexagone principal exerce son pouvoir administratif et politique sur les six lieux centraux secondaires. Pour un hexagone complet, le coefficient numérologique du « principe administratif » est l'unité pour le lieu situé au centre de l'hexagone et 1'unité pour chaque lieu central sur les sommets, soit K= (6X1) + 1= 7

En résumé, Walter Christaller, dans sa théorie des places centrales, pense que le marché est un élément important dans la distribution des biens alimentaires et manufacturés. Pour ce faire, le centre urbain doit avoir tout autour de lui des centres périphériques. Ces lieux, appelés à approvisionner la ville en matériaux divers, sont en contact direct avec le monde rural. Ici, les accessoires tels que les engrais, les machines et les produits phytosanitaires sont facilement achetés et acheminés vers les zones rurales. Dans ses travaux, l'analyse des interactions entre l'homme et son milieu de vie situe le « binôme » zone urbaine et zone rurale dans un contexte de complémentarité. Dans cette optique, la ville est tributaire du monde rural autant que celui-ci l'est de la ville. Si la campagne fournit à la ville des biens alimentaires tels que les vivres, il convient de souligner que la ville influence d'une manière plus ou moins directe le mode de vie des campagnes. Cette réalité peut se traduire par l'habillement des ruraux ou alors par les décisions politiques qui sont généralement prises dans la ville pour s'appliquer jusqu'au fond des campagnes.

Bien qu'elle soit adéquate et relativement pratique pour notre étude, cette théorie présente quelques limites dans la mesure où elle limite les interactions du centre à un espace géographique restreint. A cet effet, Denise Pumain dans sa théorie des interactions spatiales met en exergue le rôle de polarisation qu'exercent les centres sur leur environnement proches ou lointains.

Selon Denise Pumain, le plus souvent, le centre exerce aussi sous diverses formes une domination, qui peut être politique, militaire, religieuse, commerciale ou administrative, sur sa périphérie, et qui se traduit par un échange inégal, une dissymétrie dans le bilan des interactions entre centre et périphérie au profit du centre. Ce processus tend à renforcer l'accumulation de l'offre dans le centre, ce qui augmente le degré de complexité de ses activités. Une diffusion des aménités, d'une partie des fonctions centrales ou des innovations en cours peut s'opérer vers la périphérie, mais elle n'aboutit presque jamais à réduire totalement les inégalités entre le centre et la périphérie.

La dimension de la périphérie polarisée par un centre dépend de la portée des activités du centre, liée à son niveau de complexité, et des modalités de circulation entre la périphérie et le centre, qui historiquement accroissent la vitesse des déplacements et donc les portées des centres. Les interactions entre centre et périphérie, qui obéissent au modèle, peuvent définir la périphérie comme une zone contiguë autour du centre, ou comme un réseau de lieux accessibles en connexité. Ce sont en effet les distances-temps et/ou les distances coûts qui tendent à régler les interactions.

Les centres émergent à unedistance caractéristique d'un autre centre, appelée espacement, et qui est en moyenne égale au double de leur portée, que les centres s'échelonnent comme des étapes sur un itinéraire ou qu'ils tendent à couvrir un territoire selon un maillage, qui le partitionne complètement. La régularité de l'espacement se réfère à la population ou aux activités que les centres desservent (et non pas à la distance physique). L'espacement moyen entre les centres augmente avec leur niveau de complexité. Il en résulte une organisation hiérarchique de la trame spatiale des centres.

La différenciation de l'espace en centres et en périphéries peut se repérer à différentes« échelles » géographiques. Cette organisation multi scalaire caractéristique de l'exercice de la centralité et de la polarisation incite à explorer le caractère fractal des processus évolutifs qui engendrent les configurations hiérarchisées des lieux centraux et de leurs périphéries.

Les centres entrent enconcurrence pour la captation des ressources de leur périphérie, et développent des innovations au cours de ce processus interactif. Le développement des innovations dépend de l'action des acteurs localisés dans le centre. Celle-ci consiste soit en une création, anticipation, et tentative d'en exploiter un profit, soit en une imitation d'une innovation ayant réussi ailleurs, ces deux attitudes constituant une stratégie d'adaptation. Les innovations ainsi imposées ou imitées se diffusent parmi les centres, par proximité ou pardiffusion hiérarchique. Un centre n'acquiert un niveau de centralité supérieur par accumulation et complexification de ses activités que s'il réussit à concurrencer d'autres centres en captant l'avantage initial d'un nombre suffisant d'innovations. C'est ce processus qui tend à réguler l'espacement des centres, partout où les interactions se sont produites pendant une assez longue durée en contiguïté, selon la règle de la proximité, et c'est aussi ce processus qui conduit à une inégalité croissante dans le poids des centres. Celle-ci est renforcée par le jeu de l'élargissement systématique de la portée des interactions spatiales du fait de l'accroissement de la vitesse des communications, qui détermine une tendance historique à la contraction de l'espace physique et à l'élargissement de l'espace accessible pour les interactions.

b)- Application de la théorie à notre étude

La zone du port en eau profonde de Kribi relève, sur le plan administratif, de la Communauté Urbaine de Kribi. De par son organisation, elle répond très bien à la théorie des lieux centraux. Sur le plan général, cette communauté est organisée en deux zones : dont une zone urbaine appelée « lieu central » et une zone rurale considérée comme « lieu secondaire ». Bien qu'elle ne corresponde pas exactement au schéma tel que décrit dans la théorie des lieux centraux de W. Christaller, nous notons néanmoins que deux principes de cette théorie sont applicables à Kribi. Le principe de marché y est très présent dans la mesure où, la construction du port en eau profonde offre une panoplie de biens et de services qui favorisent une concentration, une accumulation et une convergence de la population. Notre zone d'étude répond aussi au principe administratif car, le centre urbain est le centre administratif principal. Il exerce son pouvoir administratif et politique sur les lieux secondaires. En effet, la mise en oeuvre du port en eau profonde de Kribi est en grande partie implémentée dans le centre urbain, la zone périurbaine, quant à elle, est le lieu de réalisation.

VIII-INTERET DE L'ETUDE

Notre étude revêt plusieurs intérêts notamment, un intérêt scientifique, un intérêt pratique et un intérêt académique :

VIII.1 Intérêt scientifique.

D'une part, ce travail apporte un éclairage sur l'évolution socio-économique de la ville de Kribi induite par la constructiondu port en eau profonde. D'autre part, il pourra contribuer à améliorer les politiques de développement urbain élaborées par le gouvernement camerounais.

VIII.2 Intérêt pratique

Notre étude servira d'outil d'aide à la décision pour une meilleure planification de l'aménagement urbain des villes portuaires en général et de celle de la ville de Kribi en particulier. Elle permettra aux acteurs publics et privés, de mieux planifier l'aménagement des villes portuaires tout en tenant compte de la mise en place des structures socio-économiques.

VIII.3 Intérêt personnel.

Ce travail représente un intérêt primordial pour nous dans la mesure où, Il nous permettra de renforcer nos capacités en tant que chercheur en géographie, de nous familiariser avec le monde urbain et ses réalités, et de contribuer à la connaissance par la production de notre mémoire.

IX- METHODOLOGIE

Cette rubrique s'appesantit sur l'ensemble des méthodes et outils que nous avons utilisés pour mener notre étude. Notre méthodologie est essentiellement hypothético - déductive. Elle permet de partir des observations de terrain pour vérifier nos hypothèses de recherche.

IX.1 Collecte des données

Pour mener à bien notre recherche, nous avons eurecours à deux principales sources de données à savoir : les sources primaires et les sources secondaires.

IX.1.1 Données de sources secondaires

Elles sont de plusieurs ordres, et concernent la recherche documentaire effectuée dans différentes bibliothèques et auprès de certains organismes.

Nous avons consulté des ouvrages spécialisés et des ouvrages généraux relatifs à notre recherche. De manière spécifique nous avons procédé comme suit :

· les mémoires déjà soutenus, ainsi que les ouvrages académiques consultés à la bibliothèque du département de Géographie, nous ont permis d'acquérir des données relatives à notre étude et, aussi d'adopter une méthodologie de recherche.

· à l'Unité Opérationnelle du Complexe Industrialo-Portuaire de Kribi et à la communauté urbaine de Kribi, nous avons pu entrer en possession du Plan de Développement Urbain de Kribi que nous avons exploité dans le cadre de notre travail.

· au BUCREP, nous avons eu accès aux données démographiques et à la géo localisation des quartiers de notre zone d'étude, ce qui nous a permis de circonscrire notre étude.

IX.2Observation directe

L'observation directe de terrain nous a aidés à circonscrire notre zone d'étude. Au cours de cette étape, nous avons procédé aux prises de vue pour illustrer certains faits saillants.

IX.3Données de sources primaires

IX.3.1 Enquête par questionnaire

Elle nous a permis par le biais de l'administration du questionnaire, de recueillir des informations sur le sujet traité auprès de notre population cible (échantillonnage).Le questionnaire administré est structuré et semi-structuré. Il s'adresse principalement aux ménages et aux acteurs des secteurs économiques. Pour ce faire, nous avons tenu compte des acteurs présents dans la Communauté Urbaine de Kribi. Nous avons procédé par l'identification des entités cibles, celles qui sont sous l'influence de la construction du port en eau profonde.

Les questionnaires proposés pour lesdites entités sont scindés deux rubriques principales à savoir :

- Ménages:Dans cette rubrique il s'agit de recueillir des données sociodémographiques sur la population de Kribi et aussi, d'avoir une idée sur l'apport de la construction du port en eau profonde sur la ville et sur les habitants de la ville de Kribi.

- Activités économiques :cette rubrique s'intéresse à la nature de l'activité économique exercée, à sa longévité et à la satisfaction pécuniaire du propriétaire pendant la période de construction du port en eau profonde.

IX.4 Echantillonnage

Dans cette partie de notre travail, nous expliquons de manière succincte les techniques d'échantillonnage que nous avons utilisées pour leschoix de l'espace géographique et des quartiers enquêtés, des ménages enquêtés et l'administration du questionnaire.

a) Choix de l'espace géographique et des quartiers enquêtés

Pour déterminer l'espace géographique dans lequel nous avons administré notre questionnaire, nous avons utilisé la technique d'échantillonnage par étapes11(*).Elle consiste à choisir un échantillon de circonscriptions administratives par étapes successives pour identifier les régions géographiques dans lesquelles l'enquête sera menée. Sur le plan géographique, elle nous a permis de distinguer la superficie urbaniséede la superficie rurale de la communauté urbaine de la ville de Kribi (cf. Fig.3). Au terme de cet exercice, nous nous sommes exclusivement limités à la superficie urbanisée pour mener notre étude.

La technique d'échantillonnage probabiliste à savoir l'échantillonnage systématiquenous a permis de sélectionner sur une liste, en commençant au hasard et à intervalles de sélection prédéterminés les unités qui constituent le cadre de notre échantillonnage. Pour y parvenir, nous avons utilisés la liste des quartiers de notre cadre d'étude identifiés à partir des données du 3ème RGPH(cf. tableau 5). Pour sélectionner les quartiers enquêtés, nous nous sommes fondés sur la technique statistique de Canada (2003) qui stipule que :

- Si une liste est utilisée et que la taille de la cible N est un multiple de la taille de l'échantillon n, chaque ke unité est sélectionnée lorsque l'intervalle k est égal à N/n ;

- Un seul nombre de l'origine r est choisi au hasard entre 1 et k inclusivement ; alors, les unités sélectionnées donnent : r, r+k, r+2k... r+ (n-1) k

Pour les besoins de notre enquête, nous avons choisi 50% des quartiers de la ville de Kribi, en appliquant la technique statistique de Canada (2003), nous avons obtenus les résultats suivants : N= (40x50)/100= 20, Soit N=40 et n=20 ; alors k=N/n, k=40/20=2 ; donc k=2

· K est l'intervalle à respecter à chaque fois qu'on choisit un quartier.

· N est le nombre total de quartiers et n est le nombre de quartiers enquêtés

b) Choix des ménages enquêtés et administration du questionnaire

Les ménages enquêtés ont été choisis en fonction de la technique d'échantillonnage par marche aléatoire et par quotas(Nations unies, 2010).C'est une technique d'échantillonnageempirique, non probabiliste qui vient compléter la technique d'échantillonnage probabiliste que nous avons précédemment utilisée. Elle possède un avantage relatif car elle permet d'éviter les non-réponses au questionnaire jusqu'à ce que l'on atteigne les quotas fixés.Nous avons sélectionné 5% des ménages de chaque quartier de façon aléatoire pour constituer la taille de notre échantillon (cf. tableau 5 et figure 3).

Tableau 5 : Répartition de l'échantillon d'enquête par quartier.

Nom du Quartier

Population

Nombre de ménages par quartier

Nombre de ménages de l'échantillon

Niveau de représentativité (%)

 

Quartier Administratif

1832

458

23

4

 

Petit Paris

4563

1141

57

9

 

New Town

4686

1172

59

9

 

Zaïre

2872

718

36

6

 

Ngoe

2641

660

33

5

 

Wamie

1961

490

25

4

 

Mokolo

4979

1245

62

10

 

Dombe

4662

1166

58

9

 

AfanMabe

10372

2593

130

21

 

Bongandoué

955

239

12

2

 

Mboa Manga

2545

636

32

5

 

Mpoangou

628

157

8

1

 

Talla

2141

535

27

4

 

Nziou

1186

297

15

2

 

Elabe

1101

275

14

2

 

Ebouyoe

430

108

5

1

 

Mpalla

834

209

10

2

 

Mpolongwe I

757

189

9

2

 

Mpolongou II

267

67

3

1

 

Bikondo

341

85

4

1

 

Total

49753

12438

622

100

 

Source : BUCREP, 3ème RGPH, enquête de terrain 2014

Notre étude a été menée dans la ville actuelle de Kribi où les quartiers enquêtés sont répartis dans l'ensemble de la ville. Certains se trouvent dans le noyau central tandis que d'autres sont localisés à la périphérie,aux sorties Nord et Sud de la ville.

En outre, comme on peut le constater dans le tableau 5, l'effectif de la population varie d'un quartier à un autre et ceci influence logiquement celle de l'échantillon et le niveau de représentativité de ce dernier.

Lors de notre enquête, nous avons pu relever que même si les quartiers de Kribi ont des points similaires, ils présentent également des spécificités uniques.

D'emblée, nous pouvons dire que les quartiers faiblement peuplés sont également faiblement urbanisés et généralement situés en milieu ruralo-urbain. Par contre les quartiers densément peuplés sont localisés dans le noyau central de la ville. Ils ont été créé autour du vieux-Port et s'étendent jusqu'à la périphérie.

Même si nous avons enquêtés tous les quartiers susmentionnés, le choix des quartiers à parcourir prioritairement a été guider par l'effectif de la population de sorte que les quartiers les plus denses soient les premiers à enquêter.

Source : Arsène Claude NWALAL

Figure 3 : Répartition spatiale des ménages enquêtés.

Notre questionnaire a été administré à l'ensemble des couches sociales que nous avons rencontrées dans la ville de Kribi. Ces dernières se distinguent en fonction l'activité socio-professionnelle des chefs de ménage (cf. tableau 6).

Tableau 6 : Activités socio-professionnelles des chefs de ménages enquêtés dans la ville de Kribi.

Activités économiques

Effectif (%)

Transport

6

Commerce

17

Tourisme

14

Agriculture

11

Immobilier

2

Ouvrier

8

Fonction publique

16

Pêche

9

Retraité

5

Sans emploi

10

Elevage

2

 Total

100

Source : Enquête de terrain, 2014

Lors de l'administration de notre questionnaire, nous n'avons pas eu de problème de genre, tous les chefs de famille ou leur représentant ont été soumis au questionnaire sans distinction de sexe (cf. tableau 7).

Tableau 7: chefs de ménages soumis au questionnaire

Âge

Effectif (%)

Hommes

Femmes

15 - 20 ans

 0

 0

20 - 30 ans

11

17

30 - 40 ans

18

15

40 - 50 ans

15

5

50 - 60 ans

10

2

60 - 70 ans

4

1

70 - 80 ans

2

0

TOTAL

 60

 40

Source : Enquête de terrain, 2014

IX.5Difficultés rencontrées

Pendant la réalisation de ce travail, nous avons été confrontés à plusieurs difficultés à savoir :

· difficulté d'accès aux données :L'accès à la documentation auprès des services publics et para publics, précisément auprès de la CUK, de l'ex Aes/Sonel et de la CDE...

· données démographiques difficilement exploitables :La gestion des données sur la population de la ville de Kribi s'est avérée très laborieuse dans la mesure où, le 3ème RGPH date d'avant la création de la CUK, c'est dire que l'effectif de la population de Kribi n'est pas le même que celui de la CUK.

· Enquête de terrain laborieuse :L'administration du questionnaire n'a pas été facile. Elle dépendait soit de l'humeurdes habitants deKribi, soit de leur disponibilité. Nous n'avons donc pas pu respecter un pas précis dans la continuité de notre enquête. Cependant, la technique d'échantillonnage aléatoire par quotas nous a permis de nous en rapprocher.

· Les difficultés d'ordre financier : Elles ont largement contribué au retard que nous avons pris pour la réalisation de ce travail.

IX.6 Outils de recherche

Pour mener notre étude, nous avons eu recours à un certain nombre d'outils à savoir :

· un appareil photo, pour les prises de vue sur le terrain pendant l'enquête, les descentes et les observations. 

· Internet, par ses moteurs de recherche nous a aidés, à acquérir un plus grand nombre d'informations. il complète celles qui existent déjà, celles que nous avons recueillies dans les différentes bibliothèques.

· un GPS pour la géo-localisation des entités saillantes de notre zone d'étude.

· le logiciel ArcGis pour la confection, l'analyse spatiale et le géo traitement des cartes utilisées pour l'illustration de notre travail.

· le logiciel Excel, pour le traitement de nos données de sources primaires recueillies sur le terrain. Il convient de préciser que, seules les questions à réponses fermées ont été traitées par ledit logiciel.

· le questionnaire nous a permis de recueillir les données de sources primaires

· le guide d'entretien nous a permis d'administrer notre questionnaire aux administrations publiques, parapubliques et privées, ainsi qu'aux autorités coutumières présentes dans la ville de Kribi.

CHAPITRE I :

PAYSAGE URBAIN DE LA VILLE DE KRIBI AVANT L'AVENEMENT DU PORT EN EAU PROFONDE

Introduction

La ville de Kribi se présente comme un pôle de développement. Au fil des ans, elle a subi de profondes mutations favorisées en partie par l'implantation des agro-industries (SOCAPALM et HEVECAM) dans sa périphérie. Le bitumage de la route Edéa-Kribi (Nationale n°7), a également joué un rôle important dans son essor urbain et touristiquetout en favorisant la croissance démographique qui a été marquée par l'expansion de la ville. Il s'en est suivi un mouvement spontané d'urbanisation et une occupation non contrôlée des espaces privés ou publics, ce qui a logiquement eu un impact sur le paysage urbain de la ville de Kribi.

Dans la perspective de présenter le paysage urbain de la ville de Kribi avant l'aménagement du port en eau profonde, nous nous attardons principalement sur l'habitat ainsi que sur les fonctions liées à la circulation (Voie de communication), à l'industrie, au commerce, au secteur tertiaire, au tourisme et aux loisirs.

I-1. Structuration du paysage urbain

I-1.1. Tissu urbain

Dans la ville de Kribi, le tissu urbain est très varié, l'on peut le regrouper en deux grands ensembles à savoir : un tissu urbain dense et un tissu urbain peu dense.

Le tissu urbain dense est localisé en plein centre-ville, on y retrouve entre autres:

- Un tissu urbain spontané dense, que l'on localise dans les vieux quartiersde la villetels que Afan Mabe et Zaïre. Ces quartiers sont marqués par la prédominance de l'habitat précaire qui présente une configuration anarchique. Ici, la disposition de l'habitatimpose le développement d'une typologie de voies de communication, à l'instar des pistes qui jonchent les murs des habitations au détriment des voies principales ou des voies secondaires.

- Un tissu urbain planifiéau quartier New Town, dans lequel l'habitat est mixte et planifié. Il est réparti de parts et d'autres des voies secondaires qui desservent les quartiers.

Le tissu urbain peu dense est présent dans les périphéries nord et sud de la ville, au centre-ville et en bordure des plages.Il est composé de :

- Untissu urbain administratifà Massakadans lequel on retrouve des locaux administratifs et des services. Les voies primaires y sont prédominantes, elles présentent une configuration en étoile où viennent se greffer quelques rares voies secondaires.

- Un tissu urbain résidentielà Nziou. Il s'étale également le long de la nationale N°7 (Kribi-Campo), il va du nord de la ville vers le sud et s'étend en bordure des plages. C'est une zone de haut standing composée de villas cossues et des hôtels

- Un tissu urbain périphérique présente une configuration linéaire de l'habitat qui s'étale de par et d'autre de la voie principale de communication. Par contre, à l'intérieur des quartiers (Mpoangou, Bongandoué, etc.), l'habitat est dispersé à cause de la quasi inexistence des voies de communication.

Dans l'ensemble, le tissu urbain de la ville de Kribiest structuré en fonction de la localisation de chaque entité qui le compose. L'on peut également remarquer qu'il existe des inters - actions entre ce dernier et l'existence d'une typologie de voie de communication.

I-1.2. Voirie urbaine

La voirie urbaine de la ville de Kribi est très peu dense, elle est composée des voies primaires, des voies secondaires et des pistes. Elle est spatialisée de la manière suivante :

- Lesvoies primaires sont plus représentées au centre villedans le tissu urbain administratif, le long des plages dans le tissu urbain résidentiel et, servent de relais aux pistes ou à desvoies secondaires qui desservent le tissu urbain spontané dense.

- Les voies secondaires quant à elles sont plus présentes au centre villedans le tissu urbain planifié et dans certains quartiers périphériques.

- Les pistes elles sont omniprésentes au centre ville dans le tissu spontané dense et dans le tissu urbain périphérique. Elles relèvent de la conséquence d'un réseau viaire peu dense et justifie de la présence d'un habitat dispersé dans la périphérie urbaine.

En définitive, le tissu urbain et la voirie urbaine de la ville de Kribi sont en inter - action, l'un influence la présence et la configuration de l'autre et vis versa. L'on ne saurait parler de l'un sans évoquer l'autre (cf. planche 1)

Océan

Atlantique

Planche 1 : Structure du tissu urbain de Kribi

(d)

(c)

(b)

(a)

Kienké

2014 imageBing

Photo A :Structuration du tissu urbain péricentral de la ville

Au centre de la ville de Kribi, le tissu urbain est très varié. Il est réparti en fonction de la disposition des voies de communications qui y sont représentées. Le tissu urbain est spontané et dense au centre(a). Du Sud jusqu'en bordure de la rivière Kienké, il est planifié(b).À l'Est il est administratif(c), et en bordure de la plage,il est résidentiel(d).

(b)

(a)

Océan

Atlantique

2014 imageBing

Photo B : Structuration du tissu urbain en périphérie de la ville

À la périphérie de la ville, le tissu urbain est très peu dense, l'habitat est dispersé à l'intérieur des quartiers(a) et il est linéaire le long de la nationale 7(b). Le réseau viaire peu dense explique cette structuration.

La figure 4 fait une synthèse du tissu urbain de la ville de Kribi.

Source : Arsène Claude NWALAL

Figure 4 : Tissu urbain de la ville de Kribi

I-1.3. Typologie de l'habitat

Dans la ville de Kribi, l'habitat est individuel, cependant, il varie d'un quartier à un autre. Nous pouvons citer entre autrel'existence :

- d'un habitat traditionnel en matériaux provisoires,

- d'un habitat de type colonial,

- d'un habitat moderne fait de matériaux définitifs.

I-1.3.1 Habitat traditionnel

En général, les quartiers des villes littorales comme Douala et Kribi sont des quartiers à base ethniques (NSEGBE, 2012). Ceci s'explique par le fait que la proportion de la population autochtone est légèrement plus représentée que celle des migrants venus des autres régions/villes du Cameroun (cf. tableau 8).

Tableau 8 : Répartition de la population de la ville de Kribi

Origine

Effectif (%)

Kribi et Océan

55

Migrants

45

Total

100

Source : Enquête de terrain, 2014

Le tableau 8 donne un aperçu de la répartition de la population de la ville de Kribi. La population originaire de la Région du Sud est représentée par le Département de l'océan et la ville de Kribi et, elle est supérieure à celle des migrants venus des autres Régions/villes du Cameroun.

Même si au fil des ans la population de la ville de Kribi est devenue cosmopolite, dans certains quartiers l'on retrouve encore une population à base ethnique supérieure à celle des migrants. Ce sont les quartiers péricentraux, ceux qui ont été construits autour de l'ancien port. Ils sont densément peuplés et leur spontanéité se traduit par un habitat majoritairement traditionnel en matériaux provisoires ; il s'agit des quartiers AfanMabé, Petit Paris, Mokolo, New town et Zaïre.

Néanmoins, Dans ces quartiers, bien que l'habitat traditionnel en matériaux provisoires soit représenté de façon majoritaire, les matériaux utilisés varient d'un propriétaire à un autre (cf. planche 2).

Planche 2 : Habitat traditionnel en matériaux provisoires.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Habitat traditionnel en planche au quartier Zaïre

2014 cliché NWALAL

Photo B : Habitat traditionnel en semi dur au quartier Afan Mabe

L'habitat traditionnel en matériaux provisoires est construit soit en planches (photo A), soit en terre battue et il est ensuite recouvert de ciment (photo B). Il est présent dans le tissu urbain spontané dense des quartiers péricentraux d'AfanMabé, Petit Paris, Mokolo et Zaïre et dans le tissu urbain planifié du quartier New town . Dans les quartiers AfanMabe, Petit Paris, Mokolo et Zaïre,cette typologie de l'habitat est disposée de façon anarchique, tandis qu'à New town,l'habitat est disposé de part et d'autres des voies de communication secondaires

I-1.3.2 Habitat de type colonial

Comme la majorité des villes littorales d'Afrique en général et de l'Afrique noire en particulier, la ville de Kribi connaît une période coloniale. En effet, c'est avec l'arrivée des soldats allemands en 1890 que débute l'urbanisation de la ville. Dans le souci de connaître l'intérieur du pays, les allemands s'installent sur la côte kribienne, et font de la ville l'une des premières unités administratives du pays. C'est dans ce cadre que sont créés le port de Kribi et celui de Grand Batanga. L'occupation allemande a été marquée par une empreinte sur le paysage urbain de la ville, luedans la typologie de l'habitat (cf. photo1) de cette époque. C'est désormais un héritage que la ville de Kribi compte dans l'habitat en milieu urbain.

2014 cliché NWALAL

Photo 1 : Habitat de type colonial au quartier administratif

L'habitat de type colonial est majoritairement représenté à Massaka, lieu-dit « quartier administratif ». Il revêt une architecture qui lui est propre et peu commune aux autres constructions. C'est dans le tissu urbain peu dense qu'on le retrouve. Il sert de locaux aux services de l'administration étatique, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle dans cette partie de la ville, le tissu urbain est dit administratif.

I-1.3.3 Habitat Moderne

Longtemps concentrée dans le périmètre portuaire et autour des vieux bâtiments coloniaux, la ville de Kribi connaît un étalement urbain semblable à celui des grandes villes du Cameroun. Il est impulsé par une forte croissance démographique qui croît doublement tous les dix ans. De 5178 habitants en 1967, la population de Kribi est passée à 11261 habitants en 1976 puis à 20501 habitants en 1987 et finalement à 93246 habitants en 2005.

Cette forte croissance démographique se traduit par l'hétérogénéité de la population de la ville qui se transforme progressivement et passe d'une population ethnique à une population cosmopolite et hétérogène représentée majoritairement par des migrants. Cette différenciation de la population est également remarquable au niveau de la typologie de l'habitat. En effet, l'habitat en matériaux provisoiresest le fait des populations ethniques (cf. planche 2), tandis que l'habitat moderne en milieu périurbain est l'oeuvre de quelques migrants (cf. planche 3).

Planche 3 : Habitat moderne

2014 cliché NWALAL

Photo A : Habitat moderne haut standing à Ebouyoe (Plage)

2014 cliché NWALAL

Photo B : Habitat moderne moyen standing à Nziou

L'habitat moderne se repartiten deux catégories à savoir, le haut standing (photo A) qui se retrouve tout le long de la bande balnéaire. Il compte les hôtels et quelques domiciles particuliers. Le moyen standing, représente les domiciles particuliers situés dans l'ensemble de la ville.

Pour se résumer, dans la ville de Kribi, le type d'habitat varie d'un quartier à un autre et il représente le niveau de standing immobilier des quartiers de la ville (cf. figure 5).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 5 : Niveau de standing des quartiers de la ville de Kribi

I-4. Qualité des voies de communication

La voirie urbaine de la ville de Kribi est composée des voies revêtues et des voies non revêtues.Dans cette répartition, les voies non revêtues occupent une proportion plus importante que celle des voies revêtues (cf. tableau 9).

Tableau 9 : Répartition des types de voies dans la ville de Kribi

Type de voies

Longueur (Km)

(%)

Non revêtues

70

59

Revêtues

39

33

semi-revêtues

10

8

Total

119

100

Source : MINDUH, PDU Kribi Août 2013, enquête de terrain, 2014

Il ressort du tableau 9 que, les voies non revêtues représentent près de 67% des voiesde la ville de Kribi, tandis que les voies revêtues représentent environ 33%. Cet état des lieux est synthétisé par la figure 6.

Source : MINDUH, PDU Kribi Août 2013, enquête de terrain, 2014

Figure 6 : Proportion des différents types de voies dans la ville de Kribi.

L'analyse que nous pouvons faire du tableau 9 et de la figure 6 est simple. Elle révèle que la proportion des voies non revêtues (59%) est plus importante que celle de voies revêtues (33%) car, les voies non revêtues résultent en partie de la dégradation des voies revêtues. En effet, au fil des ans, la dégradation du bitume a laissé place à l'installation des voies non revêtues qui sont désormais omniprésentes dans la ville, tandis que les voies revêtues couvrent seulement le centre de la ville et l'axe qui relie Edéa à Kribi (cf. figure 7).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 7 : Réseau viaire de la ville de Kribi en 2010.

I-4.1 Voies non revêtues

Elles représentent près de 3/4 soit 67% des voies (cf. tableau 9) de la ville de Kribi. En plus du fait qu'elles résultent de la dégradation des voies revêtues, ce sont également des voies de liaison qui desservent soit l'intérieur des quartiers de la ville, soit les arrondissements voisins. Elles sont omniprésentes dans l'ensemble de la ville de Kribi (cf. figure 7) et leur aspect varie d'un tronçon à un autre (cf. planche 4).

Planche 4 : Etat des voies non revêtues dans la ville de Kribi

2014 cliché NWALAL

Photo A : Voie non revêtue au quartier New-town

2014 cliché NWALAL

Photo B : Voie non revêtue au quartier Nziou

Au quartier New-Town (photo A)nous remarquons l'aspect délabré de la voie non revêtue qui dessert le quartier situé en plein centre-ville. Par contre, dans la périphérie (Photo B), la voie non bitumée est plus praticable.

On constate aisément, l'omniprésence des voies non revêtues dans la ville de Kribi. On les retrouve aussi bien en plein centre-ville qu'en périphérie. Elles desservent également la périphérie lointaine, sur les axes Kribi-Campo (Nationale N°7), Kribi-Lolodorf (Provinciale P8) et Kribi-Ebolowa (Nationale N°12).

I-4.2 Voies revêtues

Contrairement aux voies non revêtues, les voies revêtues sont moins denses. Elles représentent environ 1/4 des voies de la ville, soit 33% (cf. figure 6) de la voirie urbaine. Leur état est variable. On note en effet des voies en bon état, des voies en cours de dégradation et des voies dégradées.

Les voies revêtues présentent des niveaux de dégradation variés. En effet, à l'exception de la voirie du centre administratif et de la nationale 7 qui relie Edéa et Kribi, la dégradation est une variable commune à toutes les voies de Kribi. Les rares axes bitumés, se dégradent progressivement au fil des ans, ce qui favorise l'augmentation des voies en terre. Ce phénomène est remarqué en périphérie de la ville où, il existe encore des reliques de bitume sur des voies finalement conquises par la terre (cf. photo 2).

2014 cliché NWALAL

Photo 2 : Voie revêtue en cours de dégradation à Talla.

A l'exception des voies revêtues en bon état qui desservent le quartier administratif, dans les autres quartiers de la ville, la plupart des voies bitumées se présentent sous l'aspect de celle que l'on voit sur la photo 2. La présence de flaques d'eau confirme le niveau de dégradation avancéede la chaussée et le manque d'entretien de cette dernière.

I-4.3 Ouvrages de franchissement

Hormis l'état des voies, celui des ouvrages de franchissement tels que les ponts et les buses laisse à désirer. En zone périurbaine par exemple, la situation est plus qu'alarmante car, ces infrastructures sont archaïques, et, en zone urbaine, elles sont vieillissantes (cf. planche 5).

Planche 5 : Etat des ouvrages de franchissement à la périphérie de Kribi.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Pont en piteux état

2014 cliché NWALAL

Photo B : Pont aménagé

La planche 5 montre qu'en zone périphérique, les ponts sont construits soit en billes de bois (Photo A), soit en planches (photo B). De ces deux photos, nous pouvons retenir que, certains ponts, malgré les matériaux utilisés pour leur édification, sont mieux entretenus que d'autres. Ceci pourrait s'expliquer par l'importance du trafic qu'ils accueillent.

L'état de la voirie et des ouvrages de franchissement influencent le mode de transport urbain dans la ville de Kribi. Certes, les moyens de transport qu'on y retrouve sont les mêmes que dans les autres villes du territoire national. Ils sont constitués : des bicycles et des automobiles de toutes sortes (cf. figure 8).

Source : MINDUH, PDU Kribi, août 2013 et enquête de terrain, 2014

Figure 8 : Composition du trafic par type de Véhicule.

La figure 8 présente une synthèse des différents moyens de transport présents dans le trafic urbain de la ville de Kribi. Cette répartition révèle la prédominance des motos, soit environ 77% du parc automobile. L'omniprésence des motos peut se justifier par la faiblesse du maillage des voies et leur état dégradé.

I-5. Activités économiques

Dans la ville de Kribi, trois secteurs d'activités coexistent : secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire.

A cet effet, notre étude révèle que dans la ville de Kribi, le commerce est très important. Il occupe environ 18% de la population active de Kribi. Ceci s'explique par le fait que, le secteur informel y est développé, il est représenté par une panoplie de petits commerces dans la ville de Kribi.

Le secteur administratif est représenté par les fonctionnaires qui occupent environ 15% dans cette répartition. Nous pouvons donc dire que la ville de Kribi possède plusieurs services publics et administratifs.

Le tourisme, quant à lui, occupe 13% de la population active. Il confirme l'image touristique que revêt la ville de Kribi. Les populations de ce secteur exercent soit dans la multitude des hôtels présents dans la ville, soit dans la restauration.

Les services sont représentés par les ouvriers/employés (8%), les transporteurs (6%) et les agents immobiliers (2%). Nous notons cependant que, dans ce domaine, il existe aussi des structures financières telles que les banques, les micro-finances et les coopératives de crédits.

Les étudiants et les élèves font partie de la catégorie des sans-emplois ils représentent environ 11% de la population inactive. Les retraités (anciens fonctionnaires ou anciens travailleurs) représentent 5% dans cette répartition.

En résumé, les secteurs d'activités économiques de la ville de Kribi sont catégorisés en sous-ensembles (cf. figure 9).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 9 : synthèse (en %) des activités économiques des populations de Kribi.

I-5.1 Secteur primaire

En tant que pourvoyeur d'emplois et de revenus, il est essentiellement constitué des activités agricoles, de la pêche et de la pisciculture (cf. figure 11).

Source : Enquête de terrain, Juillet 2014

Figure 10: Activités du secteur primaire (%).

La figure 10 présente les activités les plus représentatives du secteur primaire. L'agriculture et la pêche occupent respectivement la première et les secondes positions. Elles touchent 11% et 9% de la population locale active dans ce secteur. L'élevage, quant à lui, est une activité peu pratiquée. 2% de la population évoluent dans ce domaine.

a- Agriculture

L'agriculture pratiquée à Kribi est majoritairement vivrière (cf. photo 3).

2014 cliché NWALAL

Photo 3 : Champ de manioc au quartier Nziou

Sur la photo 3, l'on remarquele type de culture pratiquée dans la ville de Kribi, en l'occurrence à la périphérie urbaine.

Plusieurs types de cultures sont pratiqués, néanmoins la principale culture est le tubercule de manioc qui est destiné soit à la consommation directe, soit à la transformation. A cette culture de manioc, l'on associe d'autres cultures saisonnières à l'instar du Maïs, des arachides etc. La périphérie de la ville est le lieu de pratique par excellence de cette agriculture.

b- La pêche

Les populations en tirent l'essentiel de leurs revenus par la vente dans les débarcadères (cf. planche 6).

Planche 6 : Lieux de débarquement et lieux de vente des produits de pêche.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Débarcadère moderne de Mboa Manga.

2014 cliché NWALAL

Photo B : Débarcadère de Nziou, lieudit pêcherie

La planche 6 illustre les lieux de vente des produits de pêche qui font à la fois office de débarcadère.

La pêche, est pratiquée par les populations locales, c'est la principale et la plus ancienne activité du secteur primaire. Dans la ville de Kribi, la pêche est pratiquée de deux principales manières :

- La pêche maritime artisanale est pratiquée le long des côtes et sur les fonds de moins de 30 mètres. Elle est pratiquée à l'aide des pirogues artisanales munies de moteurs de navigation hors-bord.

- La pêche artisanale continentale est pratiquée par les autochtones, pour des besoins de subsistance, dans les cours d'eau qui arrosent la ville, tels que la Lobé, la Kienké etc. (cf. photo 4).

2014 cliché NWALAL

Photo 4 : Embarcation utilisée pour la pêche

La photo 4 illustre le type d'embarcation utilisée pour la pêche

Bien qu'il contribue fortement à l'économie quotidienne de la ville de Kribi, le secteur primaire doit être redynamisé et bien structuré.

I-5.2 Secteur secondaire

Il est très peu répandu, car il connaît d'énormes problèmes liés au manque d'encadrement des artisans. Ces derniers évoluent de manière individuelle ou en syndicats, le manque de financement constituant un réel frein à leur épanouissement. Les activités artisanales les plus répandues sont celles de la fabrication des filets de pêche, la sculpture de figurines décoratives destinées aux touristes, la peinture et la teinture (cf. photo 5).

Artisans/

Filet de pêche

2014 cliché NWALAL

Photo 5 : La fabrication d'un filet de pêche

Sur la photo5, nous pouvons voir le montage d'un filet de pêche par des pêcheurs.

I-5.3 Le secteur tertiaire.

Il est majoritairement représenté par les activités commerciales, les activités financières et les services publics. Au-delà de ces rubriques d'activités, nous notons qu'il en existe d'autres qui évoluent parallèlement dans ce secteur (cf. figure 11).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 11 : Employés du secteur tertiaire dans la ville de Kribi.

Le commerce, même s'il est classé au premier rang dans cette rubrique, avec une population occupée estimée à 18%, est de moindre importance, car, il concerne les petitscommerces et les détaillants. Le secteur de commerce est néanmoins très variés (cf. planche 7).

Planche7 : Quelques types de commerces dans la ville de Kribi

2014 cliché NWALAL

Photo A : Entrée du marché Nkolbiteng-Ngoe, vente de vêtements à la criée.

2

1

2014 cliché NWALAL

Photo B : Restaurant improvisé (1) et vente de crédit de communication (2).

Sur la photo A, nous remarquons qu'à l'entrée du marché Nkolbiteng-Ngoe, il y'a vente de multiples friperies. La photo B de la même planche montre un restaurant improvisé et un « call box ».

Les services publics représentés par les fonctionnaires occupent la seconde place dans le secteur tertiaire. Par contre, L'auto-emploi est représenté par les ouvriers (8%), les transporteurs (6%) et les agents immobiliers (2%).

I-5.4 Activités touristiques

Elles jouent un grand rôle dans le paysage urbain de la ville, grâce aux attractions des plages, des sites touristiques, de la multitude des hôtels... Environ 13% des habitants (cf. figure 9) de la ville exercent dans ce domaine, précisément dans la restauration et dans les différents services hôteliers (cf. photo 6).

2014cliché NWALAL

Photo 6 : La marina de Kribi

La photographie 6 présente un exemple d'attrait touristique : la « marina de Kribi ». Elle seule associe deux attributs, celui de la restauration et celui du divertissement.

Conclusion

Nous pouvons retenir que, le développement de la ville de Kribi est mal maîtrisé. L'habitat est plus ou moins décent. Il influence largement le niveau de standing des quartiers.

Le tissu urbain, quant à lui est très varié. Il est très dense et spontané au centre de la ville. Cet état des lieux donne une image peu agréable à la ville.

La voirie urbaine ne permet pas la mise en place d'un mode de transport d'envergure. La densification du réseau viaire et l'aménagement voire le réaménagement, des voies non revêtues contribueraient à améliorer le transport urbain qui est marqué par l'omniprésence des motos-taxi.

Le secteur économique est dominé en grande partie par les activités commerciales, qui représentent environ18% de l'ensemble de l'économie. Dans ce secteur, il existe plusieurs activités qui relèvent du secteur informel. Il s'agit de petits commerces et des détaillants. L'artisanat, malgré la présence des structures gouvernementales appropriées dans la ville de Kribi, connaît plusieurs problèmes liés au manque de financement.

Grâce aux divers sites touristiques, aux plages et aux hôtels, le tourisme représente environ 13% des activités du secteur de l'économie locale.

Au vu de ce qui précède, nous nous rendons bien compte que, avant la mise en oeuvre du port en eau profonde, le paysage urbain de la ville de Kribi n'est pas reluisant. La question que nous nous posons est celle de savoir si l'avènement d'un port en eau profonde dans la ville de Kribi pourrait contribuer à améliorer cette image ?

CHAPITRE II :

MUTATIONS SURVENUES DANS LA VILLE DE KRIBI À L'ÈRE DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE

Introduction

Toute innovation apporte des changements. Qu'ils soient majeurs ou mineurs, leur ampleur dépend de la perception de chaque individu et de la destination à laquelle elle est employée. L'avènement du projet de construction du port en eau profonde dans la ville de Kribi est passé à sa phase de réalisation. Cette infrastructure est porteuse d'emplois, génératrice de richesse et de croissance, ce qui suppose forcément des mutations dans la ville de Kribi.

Il faut cerner le rôle fondamental que joue le port en eau profonde dans lesmutations qui surviennent pendant la construction du port en eau profonde. Dans ce chapitre, nous apportons quelques éléments d'éclairage.

II-1 Vie sociale

L'avènement du port en eau profonde dans la ville de Kribi influence la politique d'aménagement urbain. Cette dernière implique des mutations dans l'ensemble de la ville, et précisément, au niveau des infrastructures sociales. Elle fait l'objet d'appréciation diversifiée par les habitants (cf. figure 12)

Source : Enquête de terrain 2014

Figure 12 : Perceptions des impacts de l'aménagement du port en eau profonde par les habitants de la ville de Kribi.

Près des trois quart (3/4), soit 80% de la population de la ville de Kribi, affirment que l'aménagement du port en eau profonde apporte des mutations dans la ville. 5% pensent le contraire, tandis que 15% restent sceptiques.

En effet, les aspects susceptibles à d'éventuelles mutations sont généralement, la voirie, les services urbains à savoir l'eau et l'électricité, et quelques fois les télécommunications (cf. figure 13 et tableau 10).

Tableau 10 : Opinion de la population sur les volets en mutations dans la ville de Kribi

Volets

Routes

Télécommunications

Eau

Electricité

RAS

Total

Effectif (%)

86

2

2

6

4

100

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 13 : Secteurs sociaux en mutation selon l'opinion de la population de la ville de Kribi.

Environ 86% de la population affirment que la voirie est l'infrastructure qui subit un impact plus concret comme retombée de l'aménagement du port en eau profonde. Ceci s'explique par le fait que la ville doit jouir d'une desserte en voies assez importante, pour assurer la fonction d'échanges terrestres dans son périmètre urbain. Par contre, les télécommunications (2%), l'eau (2%), l'électricité (6%), subissent des impacts timides. Il faudrait cependant noter que l'ampleur de ces aspects sociaux varie d'un quartier à un autre de la ville (cf. figure 14).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 14 : Impacts de la construction du port en eau profonde à Kribipar quartier

La figure 14 résume l'ensemble des infrastructures sociales qui subissent un impact du fait de l'aménagement du port en eau profonde. Le degré d'amélioration tient compte de la moyenne des opinions recueillies auprès de la population.

Dans la plupart des quartiers, la voirie est omniprésente. Il faut donc comprendre que c'est le volet qui connaît les améliorations les plus remarquables.

L'électricité est dominante dans le quartier Mpoangou.Les quartiers Mpolongwe (Mpolongou) II, Mpalla et Bikondo connaissent aussi des améliorations au niveau de l'électricité. Mpoangou et Bikondo sont des quartiers périphériques qui bénéficient d'une extension récente du réseau électrique.

En outre, l'eau connaît aussi un impact positif grâce à l'extension du réseau dans les quartiers Bikondo à la périphérie de la ville, Massaka et Mboa Manga au centre.

Le volet environnemental n'est pas en marge, car la gestion des déchets est également prise en compte dans certains quartiers périphériques, à l'instar de Dombe.

En définitive, la ville de Kribi, sous la construction du port en eau profonde, subit de profondes mutations sur le plan social. Au vu de ce qui précède, les aspects sociaux les plus visibles sont les infrastructures, à savoir le réseau viaire, l'électricité, l'eau. Dans une certaine mesure, les télécommunications et la gestion des déchets connaissent également quelques changements. Ces mutations varient d'une échelle à une autre en fonction des quartiers (cf. figure 15).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 15 : Spatialisation des impacts de la construction du port en eau profonde à Kribi

II-2. Le paysage Urbain

II-2.1 Le réseau viaire

Le réseau viaire est une priorité dans la politique de l'aménagement urbain de la ville de Kribi (cf. planche 8).

Planche 8 :Panneaux indiquant l'aménagement et la réhabilitation de la voirie urbaine Kribi.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Panneau indiquant l'aménagement de la voirie urbaine

2014 cliché NWALAL

Photo B : Panneau indiquant la réhabilitation de la voirie et des ouvrages d'arts

La planche 8 indique les travaux d'aménagement de la voirie urbaine de Kribi. Elle spécifie l'axe « LOT 1 » concerné, de l'entrée de la ville jusqu'au port en eau profonde. Ce panneau est présent dans l'ensemble de la ville. Il décrit les différents axes à bitumer et ceux à réhabiliter.

Avant l'aménagement du port en eau profonde de Kribi,la proportion des voies bitumées était inférieure (33%) à celle des voies en terre (67%).Ces statistiques tendent à s'améliorer car, l'ensemble de la ville est en pleine restructuration.

L'aménagement de la trame viaire de Kribi touche également des aménagements spécifiques à l'instar des ouvrages de franchissement (cf. photo 7).

2014 cliché NWALAL

Photo 7 : Aménagement d'une buse en zone urbaine au quartier Petit paris

La Photo7 présente les travaux d'aménagements des ouvrages d'art dans la ville. Ces travaux viennent à point nommé améliorer la qualité des ouvrages d'arts jadis utilisés dans la ville de Kribi. La périphérie urbaine, pourra connaître un essor plus conséquent à cause de l'avènement d'un trafic désormais plus intense.

Dans une ville en pleine croissance, l'étroitesse des rues s'avère un problème pour le trafic urbain. L'absence de trottoirs invite au redimensionnement de l'ensemble des axes de la ville. Des dispositions pratiques sont entrain d'être prises pour réajuster le gabarit des voies (cf. planche 9).

En outre, les dispositions prises se manifestent par la réalisation des casses qui contribuent à agrandir le gabarit des voies sur certains tronçons.Les emprises varient en fonction de l'importance des tronçons. A cet effet, les populations ont attribué le surnom « Kribi cinq (05) mètres » à la ville pour signifier que les casses réalisées dans l'ensemble de la ville à se font à cinq (05) mètres de la voie existante. Cependant, cette information n'est pas toujours créditée.

Planche 9 : Projet de redimensionnement du gabarit des voies de Kribi.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Marque de recul

2014 cliché NWALAL

Photo B : aspect des rues après la réalisation des casses

Sur la photo A, nous voyonsla marque d'un trait vertical suivi ou précédé d'une flèche (Photo A) qui désigne la limite à cassersur un mur. Ces indications sont des marques de recul pour l'opérationnalisation d'une casse en vue de l'agrandissement de la chaussée. Elles se retrouvent dans l'ensemble des rues de Kribi. C'est donc dire que, les travaux d'aménagement de la voirie urbaine sont en cours de réalisation. La photographie B, présente l'aspect d'une rue après la réalisation de la casse. Nous nous rendons à l'évidence que, l'avènement de la construction du port en eau profonde de Kribi, fait de la ville un vaste chantier de voirie.

Le réseau viaire de la ville de Kribi sous la construction du port en eau profonde, subit une amélioration qualitative. Il bénéficie des emprises plus importantes et d'une épaisseur de bitume plus conséquente.

Les emprises passent de douze (12) mètres à seize (16) mètres pour les voies secondaires inter-quartier. Elles varient de vingt-cinq (25) mètres à quarante (40) mètres pour les voies primaires inter-quartier structurantes12(*).

Au vu de ce qui précède, nous retenons que l'ensemble de la voirie de la ville de Kribi est en pleine réfection sous le poids de la construction du port en eau profonde. Les travaux visent :

- la maintenance des infrastructures existantes,

- l'amélioration de l'aspect qualitatif de la voirie, notamment la trame fonctionnelle,

- l'ouverture des voies primaires et secondaires dans les quartiers anciens et dans les zones d'extension urbaine.

Avec ces différents travaux d'aménagements, le nombre de voies bitumées croît considérablement par rapport au nombre de voie en terre. La ville connaît :

- la réhabilitation de 15,3 kilomètres de voies bitumées,

- l'aménagement de 6,2 kilomètres non revêtues,

- l'ouverture et la création de 14,5 kilomètres de voies structurantes et secondaires dans les zones d'extension13(*).

En plus du revêtement de la chaussée, de l'ouverture et de la création des voies structurantes et secondaires, l'amélioration qualitative des tronçons est marquée par d'autres caractéristiques à savoir :

- L'assainissement des eaux pluviales par la consolidation du réseau de drainage des eaux pluviales sur les tronçons qui sont dépourvus d'ouvrages d'assainissement.

- Le redimensionnement de l'emprise de certains tronçons favorise l'aménagement des chaussées à double voie. C'est le cas particulier de la voie pénétrante qui relie Kribi à Campo (Nationale 7).

Planche 10 : Etat des travaux d'aménagement des voies de communication dans la ville de Kribi sous la construction du port en eau profonde

2014 cliché NWALAL

Photo A : Réhabilitation de la voie bitumée au quartier talla etMpoangou

2014 cliché NWALAL

Photo B : Route à Deux voies bitumées présente au centre-ville et en périphérie

L'ensemble de la trame fonctionnelle de la voirie de Kribi connaît une réhabilitation et une restructuration. La photo Adonne un aperçu des travaux effectués sur la voie de contournement, à l'entrée de la ville et sur l'ensemble des travaux réalisés dans la ville. Elle donne également un aperçu sur l'ouverture et à la création des voies bitumées secondairesdans les quartiers périphériques. Elles favorisent l'extension de la ville et la densification des quartiers périphériques. La photo B, par contre illustre l'état d'une voie bituméeà double sens qui est la voie de contournement qui relie Kribi à Campo (Nationale 7).

Les travaux réalisés sur la trame viaire de Kribi portent progressivement quelques fruits qui sont perceptibles sur les longueurs de la typologie des voies qu'on retrouve dans la ville (cf. figure 16).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 16 : Amélioration de la voirie dans la ville de Kribi.

Il ressort de l'analyse de la figure 16 que, la voirie de la ville de Kribi est entrain d'être améliorée. Les voies revêtues gagnent en longueur. Elles passent de 39 Kilomètres à 80 Kilomètres, tandis que les voies non revêtues perdent en longueur. Elles sont passées de 80 Kilomètres à 58 kilomètres. Ceci se justifie par le fait qu'environ 28% de ces dernières sont en cours d'aménagement au profit des routes bitumées.

La construction du port en eau profonde de Kribi influence positivement la politique d'aménagement urbain. Nous relevons que la voirie connaît une amélioration quantitative etqualitative. Sur ce, les voies bitumées sont désormais plus importantes que celles en terre, et le réseau viaire de la ville est désormais plus dense (cf. figure 17).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 17 : Evolution de la qualité des voies dans la ville de Kribi.

La proportion des voies revêtues est passée de 33% (cf. Chapitre I) à 56%, soit une augmentation d'environ 23%. D'un autre côté, les voies en terre passent de 59% (cf. Chapitre I) à 44%, soit une chute d'environ 23%.La figure 18 illustre au mieux leur spatialisation.

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 18 : Réseau viaire actuel de la ville de Kribi

Nous pouvons, à partir de l'analyse de ce graphique, retenir que le réseau viaire de la ville de Kribi est en pleine restructuration. Plus de la moitié des voies de communication est désormais bitumées/ou en cours de l'être. Ceci s'explique par la trame fonctionnelle de la ville de Kribi qui est en plein réaménagement. Les voies de desserte sont ouvertes dans les zones périphériques pour densifier le réseau viaire.

Comparativement au réseau viaire de la ville de Kribi avant la mise en oeuvre du port en eau profonde (cf. chapitre I, figure 7), le réseau actuel (Figure 18) est plus dense. Il présente une voirie plus fournie, avec une augmentation des voies revêtues qui desservent même la périphérie lointaine de la ville

Sous l'impulsion de la construction du port en eau profonde, la trame viaire de la ville de Kribi connaît une amélioration qualitative et quantitative grâce au bitumage des voies et à la densification du réseau viaire.

II-2.2 Habitat

L'habitat représente l'une des principales caractéristiques du paysage urbain de la ville de Kribi. Il est très diversifié et ce, en fonction des quartiers (cf. chapitre I). Les aménagements survenus pendant la construction du port en eau profonde influencent la redynamisation du paysage urbain de la ville. En plus de la voirie, la politique de réaménagement de la ville pendant la phase de construction du port en eau profonde de Kribi, intègre aussi l'habitat. Car même si l'habitat en matériaux provisoires disparaît progressivement au fil des ans, il est toujours considérablement représenté dans la ville de Kribi (cf. tableau 19).

Tableau 11 : Représentativité de la typologie de l'habitat dans la ville de Kribi

Matériaux utilisés

Provisoires

Définitifs

Total

Effectifs (%)

37

63

100

Source : Enquête de terrain, 2014

L'habitat en matériaux définitifs quant à lui est majoritaire (63%) il est présent dans l'ensemble de la ville.Quant à, l'habitat en matériaux provisoires, il est représenté à hauteur de 37%, il est minoritaire, cependant, il occupe en majorité les vieux quartiers et la périphériede la ville. C'est celui qui est situé sur les axes importants/principaux qui subit des casses d'où saréhabilitation en matériaux définitifs (cf. planche 11).

Planche Photo 11 : Réhabilitation de l'habitat.

Matériaux provisoires

2014 cliché NWALAL

Photo A : Habitat en cours de réaménagement au lieudit Nkolbiteng

Matériaux définitifs

2014 cliché NWALAL

Photo B : Habitat réaménagé en matériau définitif

Sur la planche 10, on observe une maison située sur un axe principal au lieudit « Nkolbiteng » qui a été réhabilitée pour revêtir un nouveau visage. En effet, après avoir été cassée, cette maison est reconstruite. La photo A présente l'aspect initial de la maison, tandis que sur la photo B, on observe les améliorations.

II-3 Economie urbaine

Dans la ville de Kribi, les différents secteurs-clés de l'économie sont le secteur primaire, le secteur secondaire, le secteur tertiaire, et le tourisme (cf. Chapitre I). Avec la construction du port en eau profonde de Kribi, ces secteurs d'activités tendent à prendre de l'essor ou de la propension.

Tandis que certaines activités tendent à disparaître, d'autres naissent. L'économie urbaine connaît une effervescence au niveau de ses activités (cf. figure 19).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 19 : Perception de l'évolution des activités de la ville de Kribi par les populations.

Près de 58% de la population de la ville de Kribi affirment que, la construction du port en eau profonde favorise la croissance des activités économiques. 23% ne partagent pas cet avis, tandis que le reste, 19% ont des avis mitigés.

Cependant, en tenant compte de l'opinion des uns et des autres, notre étude révèle que la croissance des activités économiques est également marquée par des innovations (cf. figure 20).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 20 :Opinion (en %) de la population de Kribi sur l'avènement de nouvelles activités économiques

Près de 65% des habitants de la ville de Kribi affirment que la mise en oeuvre du port en eau profonde de Kribi favorise la création de nouvelles activités économiques. Environ 17% pensent qu'il y'a pas de nouvelles activités, 18% ne se prononcent pas à ce sujet.

Dans l'ensemble, les activités économiques sont en pleine croissance. Elles se manifestent par l'apparition de nouvelles activités et la pérennisation des anciennes (cf. figure 21).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 21 : Activités économiques en croissance ou en voie de pérennisation

La figure 21 présente globalement les volets économiques qui subissent un impact considérable, dû à la construction du port en eau profonde de Kribi.

II-3.1 Banques et micro-finances

Les services, en partie représentés par les banques (31%) et les micro-finances (21%) sont largement présents dans l'économie de la ville. La construction du port en eau profonde de Kribi favorise l'implantation de plusieurs structures et l'afflux d'une population plus importante. Certaines activités nécessitent de gros investissements pour fonctionner, d'où la présence des banques. D'autres par contre en ont besoin pour leurs échanges, d'où la présence des micro-finances (cf. planche 12). D'un point de vue à un autre, la présence de ces structures revêt une opportunité.Elle contribue à accroître les échanges et l'adhésion d'une nouvelle clientèle tirée de la couche des nouveaux employés des secteurs publics et privés dans une ville en pleine effervescence.

Planche 12 : Quelques banques installées pendant la mise en oeuvre du port en eau profonde.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Afriland First Bank sis au quartier Mokolo à Kribi

2014 cliché NWALAL

Photo B : SCB Cameroun sis au quartier Mokolo à Kribi

La planche ci-dessus illustre parmi la multitude, quelques structures de finances installées au cours des trois dernières années.

II-3.2 Commerce

Dans la ville de Kribi, le commerce représente près de 19% (cf. figure 21) des activités économiques visibles. Ceci se justifie par la demande de plus en plus importante des denrées alimentaires, des matériaux de construction, etc.

Le commerce est en expansion. Certaines activités prennent désormais une ampleur plus importante que d'autres. En effet, l'ensemble de la ville de Kribi est un vaste chantier. C'est une période pendant laquelle la demande en matériaux de construction est importante. Elle favorise la croissance des activités commerciales telles que les fabriques de parpaings (cf. photo 8) et les dépôts de bois.

2014 cliché NWALAL

Photo 8 : Fabrique de parpaings récente au quartier Zaïre

Cette photo montre une fabrique de parpaing en cours de création, elle confirme l'expansion des activités économiques, la présence de nouvelles activités économiques et en l'occurrence, les nouvelles fabriques de parpaings dans la ville de Kribi.

Par rapport aux dépôts de bois, la création d'une fabrique de parpaings est l'activité la plus prisée (cf. figure 22). Cela s'explique par le fait que, hormis les travaux de construction et d'aménagement des édifices publics, les particuliers en profitent pour investir dans le domaine immobilier. D'autres par contre aménagent à nouveau les habitations qui ont subie des casses.

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 22 : Évolution croissante des fabriques de parpaings et des dépôts de bois.

La figure22 révèle l'évolution croissante des dépôts de bois et celle des fabriques de parpaings. En comparaison aux trois dernières années, leur nombre a augmenté considérablement. Les fabriques de parpaings sont passées de 03 au cours des vingt dernières années à 13 pour les trois dernières années. Quant aux dépôts de bois, pour les mêmes périodes, ils sont passés de trois 03 à quatre 04.

II-3.3 Sociétés civiles immobilières (SCI)

La construction du port en eau profonde de Kribi influence plusieurs domaines d'activités dont celui de l'immobilier. Il représente près de 15% (cf. figure 21) des activités économiques en pleine expansion ou en voie de pérennisation. L'explication la plus plausible se fonde sur l'importance de la demande foncière actuelle dans la ville de Kribi. Cette dernière, influencée par la sollicitation foncière accrue, favorise la pérennisation des SCI (cf. tableau 12 et figure 23).

Tableau 12 : Différentes SCI présentes dans la ville de Kribi

Sociétés Civiles Immobilières

Coordonnées

Dénomination

Nombre d'années d'existence

Longitude

Latitude

SCIimmocam

2 ans

9°54' 43,2''

2°56'37,5''

Cabinet Expert Immobilier

Environ 15 ans

9°54'45,8''

2°56'37,4''

SCI la grace

3 ans

9°54'47,6''

2°56'49,6''

SCI la revolution

2 ans

9°56'23,9''

2°59'58,8''

Source : Enquête de terrain, 2014

Source : Enquête de terrain 2014
Figure 23 : Géo-localisation de quelques Sociétés Civiles Immobilières à Kribi.

La figure 23 ci-dessus présente la géo-localisation des Sociétés civiles immobilières de Kribi. Il en ressort qu'elles sont réparties dans l'ensemble de la ville à la périphérie comme au centre.

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 24: Evolution des SCI dans la ville de Kribi au cours des 20 dernières années

Cette figure montre qu'au cours des deux (02) dernières années, l'effectif des SCI a doublé par rapport aux années antérieures. Leurs sièges sont souvent bien entretenus (cf. photo 9)

2014 cliché NWALAL

Photo 9 : Aspect extérieur d'une SCI à Kribi

Cette Photo présente l'une (01) des quatre SCI qui existent dans la ville de Kribi.

II-3.4 Tourisme

Le tourisme, par la présence des hôtels, n'est pas en marge de la croissance économique actuelle dans la ville de Kribi. En effet, en se référant à la figure 21, il représente près de 9% des activités économiques de la ville. Cela s'explique par la présence de nouveaux hôtels dans la ville.

Sous un autre plan, la mise en oeuvre du port en eau profonde de Kribi favorise l'aménagement des sites touristiques.

1

2014 cliché NWALAL

Photo 10 : Aménagement des plages des chutes de la Lobé

Cette photographie représente un panneau sur lequel nous pouvons lire en première (1) ligne : «...l'aménagement des plages aux chutes de la Lobe à Kribi... ». Ceci justifie les moyens mis en oeuvre par le gouvernement, pour améliorer l'activité touristique dans la ville.

Dans l'ensemble, ces activités, relèvent soit du secteur tertiaire, soit des services, soit du tourisme.

Au regard de qui précède, nous pouvons affirmer que, ces secteurs sont en pleine expansion au détriment du secteur primaire (agriculture et pêche) et du secteur secondaire (artisanat) qui sont en somnolence.

En ce qui concerne particulièrement la pêche, les travaux de construction du port en eau profonde en cours, la rende infructueuse et plus pénible. Les bruits émis par les engins éloignent le poisson des côtes. A cet effet, un témoignage recueilli atteste que : « la mise en oeuvre du port en eau profonde éloigne le poisson des côtes. Il faut désormais aller en haute mer pour trouver du poisson14(*) ».

L'agriculture, quant à elle, subit également un grand coup, car, les principaux bassins de culture, sont situés dans la zone déclarée d'utilité publique (DUP). A cet effet, en dehors de la pratique d'une agriculture de subsistance, cette zone est privée de toute grande exploitation agricole. Le témoignage du chef de la localité d'Eboundja révèle que : «  une circulaire du Ministre des forêts et de la faune présente l'arrêt de toute culture »15(*).

Conclusion

En définitive, la construction du port en eau profonde joue un rôle moteur dans les mutations qui surviennent actuellement dans la ville de Kribi. Ces changements sont perceptibles au niveau des multiples projets réalisés dans la ville ou en cours de réalisation. Ils épousent principalement les projets d'accompagnement de la construction du port en eau profonde16(*).

Le volet social est marqué par l'amélioration, l'agrandissement et l'ouverture des voies structurantes dans la ville. L'on note une augmentation des voies revêtues (56%) tandis que les linéaires des voies non revêtus sont en baisse (44%). Tous ces travaux contribuent à densifier le réseau viaire qui passe de 119 à 133 Kilomètres. Nous pouvons nous demander si l'aménagement de la voirie pourrait avoir une conséquence positive sur le transport dans la ville de Kribi ?

Les services de base, à l'instar de l'eau et de l'électricité, ne sont pas en reste. Plusieurs actions sont menées dans le but d'améliorer leur qualité afin de garantir une satisfaction plus importante auprès de la population. A cet effet, dans certains quartiers, les retombées se perçoivent timidement.

L'économie urbaine est marquée par l'expansion des activités du secteur tertiaire et du tourisme. La construction du port en eau profonde favorise l'implantation des Sociétés Civiles immobilières (SCI).

Les activités des secteurs primaires et secondaires sont délaissées au profit de celles du secteur tertiaire. L'agriculture et la pêche subissent un coup dur. Les pêcheurs sont désormais obligés d'aller en haute mer pour trouver du poisson, tandis que quelques agriculteurs qui sont généralement des propriétaires fonciers coutumiers se livrent au commerce foncier et délaissent leurs activités agricoles.

Au vu de ce qui précède, nous nous rendons bien compte que la ville de Kribi subit des mutations pendant la construction du port en eau profonde. Cependant, nous nous posons la question de savoir quelles en sont les retombées sur le développement de la ville de Kribi ?

CHAPITRE III :

RETOMBEES DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI

Introduction

Le document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE)a été initiépar le premier Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) en avril 2003. Il compte parmi ses objectifs, le développement des infrastructures. Celles-ci jouent un rôle moteur dans la promotion d'une croissance forte et durable. Elles influencent le développement des villes. Ce sont des centres de production et de consommation nécessaires à l'essor du secteur industriel. En plus de l'émergence des agglomérations périphériques, elles promeuvent également le développement des villes moyennes ou secondaires qui contribuent à la structuration des activités économiques dans l'espace urbain.

Au vu de ce qui précède, on est en droit de penser qu'une infrastructure est porteuse de retombées. A partir du développement des infrastructures figure la construction du port en eau profonde de Kribi. L'inauguration de la première phase de ceprojet est marquée par l'arrivée du premier navire dans la ville le 08/07/2014. A ce stade, les retombées sur le développement de la ville sont-elles déjà visibles ou perceptibles ?

III-1. Perception des retombées avant la phase de construction du port en eau profonde par les habitants de Kribi

Plusieurs études relatives à l'aménagement du port en eau profonde de Kribi ont été menées auprès de certains habitants de la ville17(*). Il en ressort que ces populations émettent des avis mitigés par rapport aux impacts escomptés de ce projet. Certaines s'attendent à des retombées tandis que d'autres sont sceptiques. (cf. figure 24).

Les diverses opinions sur la question sont justifiées. Néanmoins, plus de la majorité de la population approuve les avantages du port en eau profonde, elle évoque les retombées que la ville peut en tirer. Par contre, une faible minorité désapprouve les avantages du port en eau profonde. (cf. figure 24).

Source : GWP CAF, 2011et enquête de terrain, 2014.

Figure 25 : Opinion des habitants de Kribi sur les retombées du port en eau profonde avant sa construction.

La plupart des populations (78 %) approuvent l'idée du Port en eau profonde. Par contre 22 % en sont sceptiques. Cependant les raisons évoquées par ceux qui approuvent l'idée du port en eau profonde sont diverses (cf. tableau 13)

Tableau 13 : Apport du projet du port en eau profonde

Retombées escomptées

Nombre

de fois exprimées (%)

- Développement

18

- Développement et création d'emplois

13.5

- Emploi, développement du commerce

1.5

- Emplois

6

- Hausse revenus de la vente produits agricoles

3

- Infrastructures (Route bitumée, Hôpital, écoles, eau, électrification)

10.5

- Infrastructures (Route bitumée, Hôpital, écoles, eau, électrification), emplois

15

- Urbanisation

4.5

- Urbanisation, emplois

6

Total

78

Source : Données d'enquête GWP Caf, 2011.

Parmi les attentes des populations issues de la construction du port en eau profonde, figurent en bonne place, le développement en général, particulièrement celui des infrastructures, la fourniture des emplois, etc.18(*)

Au regard de ce qui précède, il est envisageable que la population tire à court, moyen et long termes des bénéfices de l'aménagement du port en eau profonde de Kribi. Les attentes des populations lors de la phase de démarrage trouvent peut-être déjà quelques réponses.

III-2.Perception actuelle des retombées de la construction du port en eau profonde par les habitants de Kribi

Au stade actuel où l'ampleur de l'évolution des travaux portuaires est considérable, les avis de la population de la ville sont partagés. Les raisons évoquées pour justifier les retombées tirées de l'aménagement du port en eau profonde ne sont pas statiques (cf. figure 26).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 26 : Opinion en % de la population sur les retombées de l'aménagement du port en eau profonde de Kribi pendant sa construction.

La figure 26 ci-dessus synthétise l'opinion de la population sur les profits tirés de la construction du port en eau profonde.

Nous relevons que, plus de la moitié (57%) de la population trouvent un gain dans la réalisation de projet. Par contre (31%)sont sceptiques, une minorité (12%) de la population ne se prononce pas à ce sujet.

Nous remarquons effectivement que la question de la perception des retombées tirées par les populations de la construction du port en eau profonde est divergente.

Néanmoins, plusieurs raisons justifient les différentes réponses recueillies auprès de la population. Les populations qui perçoivent des retombées de la construction du port en eau profonde avancent des raisons spécifiques (cf. tableau 14 et figure 27).

Tableau 14: Fondement rationnel de la perception positiviste des retombées du port en eau profonde de Kribi.

Raisons évoquées

Effectifs

Pourcentage (%)

Les activités commerciales sont plus rentables

91

25.63

Vente de terrain

48

13.52

Aménagement de la voirie

86

24.23

Emploi

101

28.45

Cadre de vie

29

8.17

TOTAL

355

100

Source : Enquête de terrain, 2014

Le tableau 14 ci-dessus présente l'opinion positive de la population de Kribi sur les retombées de l'aménagement du port en eau profonde.

Il ressort de ce tableau corroboré par la figure 27que 100% de cette population (soit 57% de la population de la ville) en tirent des bénéfices diversement appréciés :

- 25.63% des habitants sont composés de commerçants qui évoquent la rentabilité de leurs activités,

- 13.52% des habitants composés de natifs de la ville,trouventleur compte dans les transactions foncières (vente de terrain),

- 24. 23% des habitants de la ville bénéficient de l'aménagement de la voirie,

- 28.45% de la population active évoquent un emploi éventuel, soit acquis avec l'avènement du port en eau profonde, ou alors en perspective avec les multiples structures qui s'installent dans la ville,

- enfin, une minorité, soit environ 8.17% estiment que le cadre de vie est plus acceptable.

Ces bénéfices varient d'un individu à un autre en fonction de l'opportunité que revêt la construction du port en eau profonde. La figure 27 synthétise les raisons de la population optimiste

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 27 : Raisons justificatives de l'optimisme des populations sur les retombées de la mise en oeuvre du port en eau profonde.

La perception des retombées de la construction du port en eau profondebien qu'elle soit positive, trouve néanmoins des réserves chez certains habitants de la ville (cf. tableau 15 et figure 28).

Tableau 15 : Fondement rationnel de la perception négativiste des retombées du port en eau profonde de Kribi.

Raisons évoquées

Effectifs

Pourcentage (%)

Casses

18

9

Coûts élevé de vie

41

21

Pas de retombées directes

117

61

Expropriation

6

3

Pas d'emploi

11

6

TOTAL

193

100

Source : Enquête de terrain, 2014

De l'analyse du tableau 15 et de la figure 27il ressort que 100% de la population d'opinion pessimiste (elle représente 31% de la population de la ville)vis-à-vis des retombées de la construction du port en eau profonde de Kribi évoque des raisons variées à cet effet:

- Environ 9% des habitants se fondent sur le phénomène de casses dans la ville pour améliorer la qualité de la voirie. Le plus souvent, ce sont les commerçants et les riverains qui en sont les victimes,

- près de 21% se plaignent du niveau élevé de vie qui se ressent au niveau des prix des denrées alimentaires et au niveau de la rareté des maisons mises en location, d'où le prix élevé de celles qui sont disponibles.

- la majorité de la population pessimiste soit61% environ, affirment qu'il n'y a pas de retombées directes,

- une minorité, (3%) se plaint du phénomène d'expropriation et du manque de zone de recasement aménagée.

- Près de 6% de la population active de la ville de Kribi, quant à elle, se plaint du manque d'accès aux emplois générés par la construction du port en eau profonde.

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 28 : Raisons justificatives du pessimisme de certains habitants.

Les retombées éventuelles tirées de la construction du port en eau profonde de Kribi ne font pas l'unanimité. Même si la plupart des habitants affirment en tirer des profits, environ 12% (figure 26) ont des avis mitigés.

Néanmoins, nous estimons que, les retombées que tire la population de la construction du port en eau profonde de Kribi concernent essentiellement l'emploi et les infrastructures.

III-3. Retombées de la construction du port en eau profonde.

III-3.1. Emploi

Un investissement tel que le port en eau profonde dans la ville de Kribi est forcément créateur d'emplois et générateur de richesses. Les emplois sont soit temporaires, soit auto-créés par les populations de la ville, soit permanents. Les populations trouvent en cette infrastructure un moteur de développement économique direct ou indirect. Il favorise l'accès à un emploi salarié ou à la création d'une activité économique génératrice de revenus.

Au stade actuel, la ville enregistre une multitude d'activités économiques. Certaines sont novatrices, d'autres tendent à s'accroître à travers l'importance de l'effectif de la population qui les exerce. Actuellement, l'existence d'un bon nombre de nouveaux emplois dans la ville de Kribi est favorisée par la construction du port en eau profonde (cf. figure 29).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 29 : Opinion (%) de la population sur l'existence de nouveaux emplois générés par la construction du port en eau profonde de Kribi.

La figure 29 ci-dessus révèle que près de 66% des habitants affirment que la construction du port en eau profonde génère des emplois directs ou indirects.

Les emplois directs concernent le personnel technique recruté en vue de la construction de cette infrastructure. Les emplois indirects, quant à eux, sont relatifs à la main- d'oeuvre temporaire non qualifiée, recrutée pour l'exécution des projets d'accompagnement tels que l'aménagement de la voirie urbaine (cf. figure 30).

Environ 13% des habitants de la ville de Kribi estiment que la construction du port en eau profonde ne génère pas suffisamment d'emplois. Ceci s'explique par le fait que leurs proches ne sont pas recrutés dans le projet.

Près de 21% des habitants de la ville de Kribi n'émettent aucun avis sur l'existence d'éventuels emplois générés par la construction du port en eau profonde de Kribi.

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 30 : Avis des habitants de Kribi sur leur représentativité nombreuse dans les emplois générés par la construction du port en eau profonde.

Il ressort de l'analyse de la figure 30 que les avis des habitants sont mitigés sur leur insertion dans le projet de construction du port en eau profonde. En effet, les avis favorables représentent environ 35% tandis que les avis défavorables sont de près de 37%. Les indécis, quant à eux, représentent 28% de la population.

Au regard de ces différentes statistiques, nous pouvons affirmer que la population de la ville de Kribi n'est pas suffisamment recrutée dans les emplois offerts. Néanmoins la période de la construction du port en eau profonde favorise l'insertion de certaines personnes dans une nouvelle activité économique (cf. figure 31).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 31 : Nouvelles activités des populations en fonction des périodes

Sur la figure 31, nous remarquons qu'au cours de la dernière année, plusieurs personnes (73%) ont exercé une nouvelle activité économique. Au cours des deux dernières années par contre, ce taux est relativement faible (13% de la population). Ces années correspondent au début de la construction du port en eau profonde de Kribi. Nous pouvons donc affirmer que cette période (la dernière année) favorise l'accès à l'emploi. Pendant les périodes qui précèdent l'aménagement du port en eau profonde de Kribi, l'effectif de la population qui exerce une nouvelle activité économique est très faible (7%).

Les nouvelles activités observées sont favorables aux conditions de vie actuelle dans la ville de Kribi (cf. figure 32).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 32 : Ampleur des nouvelles activités dans la ville de Kribi

Les activités économiques représentées dans la figure 32 ont été récemment créées. Nous constatons que 60% des habitants sont des ouvriers. Les activités immobilières offrent près de 24% d'emplois nouvellement créés. Elles couvrent les transactions foncières, les constructions neuves et les réhabilitations. Environ 7% de la population s'occupent dans le commerce, une activité en pleine expansion dans la ville.

La ville de Kribi est connue pour son vaste potentiel hydrique qui favorise la pêche, l'une des principales activités économiques de la ville. Cependant, cette image tend à disparaître avec la mise en oeuvre du port en eau profonde, les activités économiques qui se développent relèvent désormais majoritairement du tertiaire.

III-3.2. Infrastructures

Les infrastructures représentent également un énorme gain pour la population de la ville de Kribi. Les plus remarquables actions sont d'une part, l'aménagement de la voirie et d'autre part la réhabilitation et l'extension des réseaux d'électricité et d'eau (cf. tableau 16).

Tableau 16 : Apport eninfrastructure liées à la construction du port en eau profonde de Kribi.

Volets infrastructurels

Actions menées

Réalisations

Réseau routier

-Maintenance des infrastructures existantes

-Amélioration de l'aspect qualitatif de la voirie notamment la trame fonctionnelle

-Ouverture des voies primaires et secondaires dans les quartiers à densifier et dans les zones d'extension urbaine

En cours

Réseau d'eau potable

- Densification du réseau d'eau potable dans les quartiers anciens

-Extension du réseau principal dans les nouveaux quartiers et dans la ville nouvelle

- Construction de nouveaux châteaux d'eau

En cours

Réseau électrique

- Densification du réseau électrique dans les quartiers anciens

- Extension du réseau principal dans les nouveaux quartiers et dans la ville nouvelle

En cours

Assainissement des eaux pluviales

- Consolidation du réseau de drainage des eaux pluviales.

En cours

Source : Enquête de terrain, 2014 et PDU de Kribi août, 2013

Même si la plupart des actions menées dans la ville sont encore en cours de réalisation, certaines d'entre elles présentent en termes d'apport, des résultats positifs auprès de la population de la ville de Kribi. Il s'agit notamment du réseau routier d'une part et du réseau électrique d'autre part.

III-3.2.1 Ouvrages d'assainissement

Plusieurs actions d'assainissement sont également menées dans la ville. Elles concernent la consolidation du réseau de drainage des eaux pluviales. Les actions menées à cet effet visent au redimensionnement des drains primaires à l'instar des buses d'une part, et l'aménagement des caniveaux d'autre part. Ces actions sont aussi bien menéesdans le centre urbain que dans la périphérie. Ce sont des précautions prises en amont pour prévenir le délabrement progressif de la chaussée dû à la présence des eaux de ruissellement (cf. planche 13).

Planche 13 : Assainissement des eaux pluviales.

2014 cliché NWALAL

Photo A : Redimensionnement d'un drain primaire

2014 cliché NWALAL

Photo B : Consolidation de l'armature de drainage des eaux pluviales

La planche 13 présente quelques actions menées en vue de l'assainissement des eaux pluviales. Elles concernent le redimensionnement des drains d'une part et d'autre part, la consolidation de l'armature de drainage des eaux pluviales (caniveaux). Elles sont bénéfiques pour les habitants de la ville dans la mesure où, elles contribuent à la diminution des eaux stagnantes sur la chaussée. Elles favorisent l'écoulement des eaux usées, ce qui contribue en partie à éloigner quelques maladies hydriques.

III-3.2.2 Equipements marchands

Dans le domaine infrastructurel, les équipements marchands ne sont pas de reste. Certains espaces marchands à l'instar du marché central sont réaménagés pour les rendre plus modernes et garantir une spécialisation du commerce (cf. planche 14).

Planche 14 : Marché central réaménagé

2014 cliché NWALAL

Photo A : façade principale du marché central

2014 cliché NWALAL

Photo B: Inauguration du marché central ( Ngoye - Nkolbiteng)

La planche 14 présente la façade principale du nouveau marché central (Photo A), sur la photo B, nous pouvons voir la pierre marquée qui confirme la construction et l'inauguration d'un nouveau marché à Kribi.

Ce marché, même s'il n'est pas assez spacieux, représente une retombée certaine pour les habitants de la ville de Kribi dans la mesure où, le commerce y est spécialisé. En outre, il est mieux construit, mieux aéré de manière à favoriser la circulation des usagers.

III-4. Réseaux d'électricité et d'adduction d'eau

III-4.1 Réseau d'électricité

L'entreprise en charge du réseau électrique est représentée dans l'ensemble du triangle national par l'ex AES SONEL, devenue désormais ENEO.

L'augmentation de la demande en électricité sur le plan national est estimée à 5% par an19(*). Cette demande se manifeste dans la ville de Kribi par l'augmentation du nombre d'abonnés au réseau électrique (cf. figure 33).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 33 : Evolution moyenne du nombre d'abonnés à l'électricité dans la ville de Kribi.

Nous remarquons à travers la figure 33 que, durant les quatre dernières années, le nombre moyen d'abonnés à l'Ex AES SONEL a timidement augmenté. Ceci trouve une justification dans la vétusté des installations d'AES SONEL qui ne sont pas encore réhabilitées. Cette période marque le début de la construction du port en eau profonde de Kribi. Au cours des trois dernières années par contre, le nombre moyen d'abonnés a augmenté (24%) de façon fulgurante. Ce qui reflète la demande sans cesse grandissante, mais aussi la qualité de service de l'opérateur en charge du réseau.

En outre, les trois dernières années cadrent avec le début (08 Octobre 2011) effectif de la construction du port en eau profonde de Kribi. Des résidentsestiment qu' « il y a un rétablissement de la tension et une baisse considérable des délestages dans la ville »20(*). Ce témoignage démontre d'une part que les travaux de réhabilitation du réseau électrique sont en cours. Des transformateurs supplémentaires sont installés et d'autres remplacés21(*). Des travaux d'extension du réseau électrique sont également en cours dans les quartiers périphériques, ce qui accroît les abonnements (cf. tableau17).

Tableau 17 : Moyenne des abonnés récents dans certains quartiers de la ville de Kribi.

Quartiers

Mpoangou

Nziou

Mpolongwe II

AfanMabe

Mboa Manga

Wamie

Ngoe

Total

Effectif moyen

14

2

2

2

2

2

1

25

%

56

8

8

8

8

8

4

100

Source : Enquête de terrain, 2014

De l'analyse du tableau 17, il ressort que, le nombre d'abonnés récents est plus important (56%) dans le quartier Mpoangou. C'est un quartier périphérique qui jouit de la nouvelle (2 ans) extension du réseau électrique de l'ex AES/SONEL. Par rapport au quartier Mpoangou, les autres quartiers affichent une augmentation plus faible du nombre d'abonnés récents. En effet, ils constituent entre 8% et 16% de la population abonnée. Cela s'explique par le fait que les lignes électriques qui les desservent sont anciennes.

Afin de satisfaire une demande sans cesse croissante en électricité, et en plus de la fourniture conventionnelle en électricité dans la ville de Kribi, le gouvernement camerounais de concert avec l'ex-AES SONEL a élaboré un projet dénommé « Projet d'énergie de Kribi ».Ce projet rejoint le programme de développement stratégique à moyen terme pour la fourniture d'électricité au Cameroun22(*). C'est dans cette optique qu'est mis sur pied le projet de la Kribi Power DevelopmentCompany (KPDC) qui vient contribuer à l'amélioration qualitative et quantitative de la fourniture en électricité dans la ville. Les premiers résultats sont perceptibles au quartier Mpolongwe II où quoique timide, l'on note une augmentation de près de 8% du nombre d'abonnés récents au réseau électrique de la ville. La figure 34 synthétise les résultats de notre travail.

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 34 : Estimation de la moyenne (%) d'abonnés récents à l'électricité dans certains quartiers de la ville de Kribi.

La réalisation de la centrale à gaz de Kribi est l'aboutissement de l'un des multiples projets d'accompagnement du projet de construction du port en eau profonde23(*). Il participe à l'augmentation de la fourniture en électricité de plus de 20%,24(*)dans l'ensemble du pays en général, et dans la ville de Kribi en particulier. Il permet à près de 8% de la population du quartier Mpolongwe II (Mpoloungou II) de se connecter au réseau électrique (voir figure 34). En effet, la KPDC est présente dans la ville de Kribi (cf. photo 11).

2014 cliché NWALAL

Photo 11 : La présence de la KPDC à Kribi

La photo 11 représente une plaque qui marque la présence effective de la KPDC dans la ville de Kribi. Certains ménages, grâce à cette filiale (KPDC) de l'ex AES/SONEL jouissent déjà d'un accès au réseau électrique de la ville de Kribi.

En définitive, la construction du port en eau profonde de Kribi contribue fortement à la réhabilitation de l'ensemble des infrastructures électriques. Pour améliorer la distribution de l'électricité en termes de qualité et de quantité dans la ville, plusieurs aménagements sont exécutés ou sont en cours de l'être.

III-4.2 Adduction d'eau

III-4.2.1 Etat des lieux avant la construction du port en eau profonde

La Camerounaise des Eaux (CDE) assure le service d'adduction d'eau dans la ville de Kribi. Elle dispose d'un château d'eau d'une capacité de stockage d'environ 400 m3 et d'une station de pompage. Cette station ne parvient pas à satisfaire les besoins en eau de la population de la ville. Elle traite en moyenne 1 040 m3/Jour pour des besoins estimés à 3 000 m3/jour. Sur 2000 abonnés, seuls 1500 sont actifs, car la pression d'eau est faible soit d'environ un bar (moins de 10 mètres de colonne d'eau)25(*) et ne parvient pas à alimenter tous les abonnés. La demande actuelle en eau est satisfaite à hauteur d'environ 35% seulement.

Notre étude révèle que 14% des habitants de la ville ont accès aux adductions d'eau, par contre 25% ont recours aux puits pour satisfaire leurs besoins en eau, 7% utilisent les bornes fontaines et 54% se fournissent près des châteaux aménagés (Forage)26(*). Au vu de ces statistiques, nous pouvons affirmer que l'accessibilité des ménages au réseau d'adduction d'eau est fondée.

La difficulté d'accessibilité des ménages au réseau d'adduction d'eau s'explique par le fait que la création des quartiers anarchiques et spontanés autour de l'ancien noyau urbainconstitue un réel handicap à l'extension du réseau de distribution d'eau. Le plan de la ville n'est pas adapté.

Cependant, dans certains quartiers de l'ancien noyau urbain dans lequel le tissu urbain est plus ou moins administratif, où l'habitat est planifié ou encore où il est moins dense, le réseau d'adduction d'eau est satisfaisant. Il s'agit du quartier administratif, de Petit Paris, de New Town et de Mboa Manga. Par contre, dans les quartiers anarchiques et denses, et dans certains quartiers périphériques,même si le réseau d'adduction d'eau est existant, il est peu satisfaisant car, l'on rencontre une difficulté à voir de l'eau couler du robinet à cause de la baisse de pression.

Même si dans certains quartiers périphériques le réseau d'adduction d'eau est existant, dans la majorité des quartiers périphériques par contre, le réseau d'adduction d'eau est inexistant (cf. figure 35).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 35 : Présence du réseau d'adduction d'eau potable dans les quartiers de Kribi.

III-4.2.2 Etat des lieux pendant la construction du port en eau profonde

La mauvaise qualité du réseau d'adduction d'eau dans les quartiers périphériques de Kribi commence à trouver des solutions avec la construction du port en eau profonde. L'avènement de ce projet est porteur de développement, car il induit plusieurs sous-projets, parmi lesquels celui de l'amélioration de la fourniture de l'eau. En effet, des actions ont été entreprises dans ce sens. Elles comptent une extension de près de dix-huit (18) kilomètres de canalisations et la réhabilitation de celles qui existent. Quoique timides, ces opérations présentent déjà quelques résultats par l'augmentation du nombre d'abonnés actifs à la CDE (cf. tableau 18 et figure 36).

Tableau 18 : Evolution du nombre d'abonnés actifs à différentes périodes de l'aménagement du port en eau profonde de Kribi.

Périodes

Avant la construction du port en eau profonde

Pendant la construction du port en eau profonde

Effectifs abonnés

1 500

2 700

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 36 : Proportion des abonnés actifs à la CDE pendant la construction du port en eau profonde.

La construction du port en eau profonde a induit celle des travaux de réhabilitation et d'extension du réseau d'adduction d'eau. Les résultats sont remarquables au niveau de l'augmentation de l'effectif des abonnés à la CDE pendant la phase de construction du port en eau profonde. A cet effet, Le tableau 18 révèle que l'effectif des abonnés actifs à la CDE a augmenté de 1 200 soit plus de la moitié (80%) des effectifs (1 500) que la CDE gérait avant les travaux de construction du port en eau profonde.

Conclusion

En résumé, les retombées de la construction du port en eau profonde sur le développement de la ville de Kribi sont d'ordre socio-économique. Elles concernent spécifiquement l'emploi et les infrastructures.

En outre, la construction du port en eau profonde génère des emplois directs ou indirects. Au total 66% des habitants de la ville l'affirment. Ces emplois sont en majorité auto-créés par des personnes qui exercent une nouvelle activité économique due au port en eau profonde.

Par-dessus tout, l'amélioration de la fourniture des services de base à l'instar de l'eau et de l'électricité est devenue une priorité pour les concessionnaires en charge de ces secteurs.

Dorénavant, la ville jouit de nouvelles extensions du réseau électrique, de la réhabilitation des infrastructures et de l'avènement de la KPDC. Ces installations ont un impact positif sur l'évolution du nombre d'abonnés dans les quartiers périphériques de la ville.

De plus, l'approvisionnement en eau est également en pleine amélioration. En effet, tout comme l'électricité, les travaux de réhabilitation du réseau sont effectués dans le but d'améliorer la distribution de l'eau. Ils favorisent l'augmentation du nombre d'abonnés qui a augmenté d'environ 80% par rapport aux effectifs (1 500) que la CDE gérait avant les travaux de construction du port en eau profonde.

En définitive, la construction du port en eau profonde apporte des retombées sur le développement de la ville de Kribi. Hormis les retombées actuelles, cette infrastructure revêtt - elle des perspectives de développement dans la ville de Kribi ?

CHAPITRE IV :

LE PORT EN EAU PROFONDE ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI

Introduction

La stratégie de croissance initiée par le gouvernement camerounaiss'inscrit dansla vision de développement du pays à l'horizon 2035.Même si elle s'étend sur le long terme, elle couvre la première décade de la vision. En plus du développement des infrastructures, elle vise le développement humain, l'emploi, le développement urbain et l'habitat. Elle augure donc des perspectives de développement sur le plan social et sur le plan économique.

Le port en eau profonde de Kribi est une infrastructure qui s'intègre dans le document de stratégie et de croissance de notre pays. Hormis les retombées qu'il génèredans la ville, il pourrait également apporter des perspectives prometteuses de développement.

IV-1. Développement socio-économique

IV-1.1 Développement social

L'objectif de tout projet de développement vise l'épanouissement de l'Homme à travers l'amélioration des conditions de vie de ce dernier. C'est l'une des perspectives qu'offre le port en eau profonde de Kribi à travers, l'éducation, la santé et les structures de loisirs.

IV-1.1.1 Education

La multiplicité des infrastructures éducatives est nécessaire dans une ville en pleine croissance. Elle pourrait considérablement favoriser l'augmentationdu taux d'alphabétisation et du taux de diplômés de certains résidents de l'enseignement secondaire qui est faible. En outre, l'absence des infrastructures scolaires constitue un handicape sévère à la formation scolaire et académique des habitants de la ville de Kribi. Même si dans la ville de Kribi le niveau d'instruction est disparate (cf. figure 37), dans certaines zones périphériques, l'accès actuel à l'éducation est difficile à cause de la rareté des établissements scolaires27(*). Néanmoins, nous notons que dans la ville de Kribi, l'on compte quand même parmi les résidents une poignée de diplômés de l'enseignement supérieur (cf. figure 37).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 37 : Niveau d'instruction des habitants de la ville de Kribi

La figure 37 révèle que les diplômés de l'enseignement supérieur forment 17% de la population. Ils sont généralement originaires des autres villes du Cameroun, les natifs étant rares.

Avec la croissance urbaine induite par le port en eau profonde, les habitants de la ville de Kribi bénéficient des projets de construction de nouveaux établissements scolaires (cf. tableau 19 et figure 38).

Tableau 19 : Etablissements scolaires existants ou en projet de création dans la ville de Kribi

Ecoles maternelles

Ecoles primaires

Etablissements secondaires

Existantes

Prévues

Total

Existantes

Prévues

Total

Existants

Prévus

Total

23

26

49 

18

28

4 6

10

24

34 

Source : Enquête de terrain,(2014) et PDU Kribi, (août 2013).

Figure 38 : Equipements scolaires existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030.

Il résulte du tableau 19 et de la figure 38 qu'un accent particulier est mis sur les infrastructures d'enseignement primaire et maternel d'une part, et d'autre part, sur celles de l'enseignement secondaire.

L'augmentation des établissements de l'enseignement secondaire est plus remarquable. Ils passent de dix (10) établissements existants à vingt-quatre (24) établissements prévus. Cette augmentation inclut des établissements d'enseignement technique pour la formation des jeunes de la ville aux métiers maritimes ou portuaires.

Les établissements d'enseignement supérieur ne sont pas prévus alors que la ville de Kribi est en phase de devenir une référence en termes d'urbanisation. Il est nécessaire d'en prévoir pour garantir la formation des jeunes diplômés de l'enseignement secondaire, comme dans les grandes villes de Douala, Yaoundé, etc. En effet, avec l'importance démographique future, la ville de Kribi doit disposer d'au moins une université.

IV-1.1.2Santé

Les équipements sanitaires sont bien représentés dans la ville de Kribi. Néanmoins, la ville ne dispose que d'un seul hôpital public (hôpital central), d'une seule morgue opérationnelle et d'une morgue en construction. Les établissements sanitaires privés quant à eux, sont plus nombreux, mais cette situation ne garantit pas la sécurité sanitaire des habitants de la ville de Kribi. Pour cela, la compétence du personnel qui y exerce peut être remise en cause.

En outre, la construction du port en eau profonde de Kribi contribue à l'augmentation des établissements sanitaires publics (cf. tableau 20 et figure 39).

Tableau 20 :Etablissements sanitaires existants ou en projet de création dans la ville de Kribi.

Centres de santé et hôpitaux

Existants (privés et publics confondus)

Prévus (publics)

Total

Effectifs

14

12

26

%

54

46

100

Source :Enquête de terrain, (2014) et PDU Kribi, (août 2013).

Figure 39 : Equipements sanitaires existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030.

Les équipements sanitaires en projet relèvent uniquement de l'ordre public. Ils sont moins représentés (46%), mais constituent des retombées importantes pour les habitants de la ville de Kribi. L'accès aux soins de santé devient facile pour la majorité de la population.Le personnel qui y exerce est a priori plus compétent.

IV-1.1.3Culture

Selon LE CORBUSIER28(*), l'une des fonctions urbaines consiste à se recréer.Ce qui suppose l'aménagement des espaces verts, des espaces de sport, etc.

En dehors des activités touristiques, le sport de loisirs ne possède pas d'infrastructures adaptées. Cependant, cette situation tend à s'améliorer avec l'avènement de la construction du port en eau profonde de Kribi. Le projet favorise l'adoption d'un plan de développement urbain dans lequel s'inscrit la politique d'aménagement des espaces de loisirs (cf. tableau 21 et figure 40)

Tableau 21 : Equipements sportifs existants et prévus dans la ville de Kribi

Terrains de football

Terrains de handball

Existant

Prévus

Total

Existant

Prévus

Total

1

6

7

1

3

4

Source : Enquête de terrain, (2014) etPDU Kribi, (août 2013).

Figure 40 : Equipements sportifs existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030.

Il ressort du tableau 21 et de la figure 40 que les équipements sportifs seront en augmentation dans la ville suite à la construction du port en eau profonde. Le nombre de stade de football prévus est désormais plus important(10) par rapport à celui qui existe dans la ville depuis plusieurs années. Il en est de même pour les terrains de Handball qui seront également en augmentation (3).

Hormis l'aspect récréatif, ces équipements permettent à la population de Kribi de s'émanciper à travers le sport. C'est un point positif pour la ville et particulièrement pour les jeunes de la déperdition scolaire qui veulent évoluer dans une discipline sportive.

IV-1.1.4 Infrastructures de base

Elles concernent principalement le secteur énergétique, l'eau, l'assainissementet la voirie.

IV-1.1.4.1 Energie

La construction de la centrale à gaz de Kribi compte parmi les projets d'accompagnement du port en eau profonde (cf. chapitre III, photo 6). C'est un projet initié par le DSCE. Réalisé à court terme, il épouse également le programme d'aménagement dans le sous-secteur énergétique. Les perspectives de développement de la ville sont sur le long terme. Elles concernent des programmes d'entretien, de réhabilitation et de développement des réseaux.

IV-1.1.4.2 Eau

Pour la majorité des habitants de la ville de Kribi, l'accès à l'eau potable demeure hypothétique (cf. chapitre III). Les extensions des réseaux existants n'ont pas suivi le rythme d'expansion urbaine et démographique. La capacité de stockage du château d'eau actuel ne satisfait pas aux besoins de la plupart des habitants de Kribi. En outre, la construction du port en eau profonde de Kribi favorise l'aménagement d'un château d'une capacité de stockage de 7000 m3 et d'un réservoir de 500 m329(*) (cf. tableau 22).

Tableau 22 : Capacités (m3) du château d'eau existant et du château en cours de réalisation.

Château

Quantités

Capacité (m3)

Existant

1

3000

Prévu

1

7500

Total

2

10 500

Source : Enquête de terrain, (2014) et PDU Kribi, (août 2013)

IV-1.1.4.3 Voirie

En plus de l'eau et de l'énergie, le port en eau profonde a favorisé les travaux de réhabilitation de la voirie qui portent déjà des fruits dans le périmètre urbain de Kribi. Néanmoins, pour certains axes, ces travaux qui rentrent dans le cadre de la planification des activités de transport et de réseaux, sont envisageables sur le moyen terme ou sur le longterme. En effet, les périodes concernées sont les horizons allant de cinq (5) années à quinze (15) années.

Les activités qui concernent l'horizon cinq (5) ans à partir de l'année 2015, sont le renforcement de la grande voirie et des grandes liaisons inter-quartier, le bitumage des pénétrantes inters urbaines,l'ouverture et le revêtement d'une voie de contournement.D'autres activités par contre, sont prévues dans la période allant de cinq (5) ans à quinze (15) ans. Il s'agit de l'ouverture des voies structurantes et de l'extension des réseaux divers à savoir, principalement les voies primaires, secondaires,et de la zone industrialo-portuaire. L'extension du réseau d'eau potable et l'extension d'électricité rentrent également dans cette période.

Le tableau 23 synthétise le cadre stratégique des activités de transport et de réseau.

Tableau 23: Cadre de planification stratégique des activités de transport/réseaux

Axes stratégiques

Programmes

Sous-programmes

Projets/Actions

HORIZON

5ans

10ans

15 ans

Transport/Réseaux

Transport routier

Renforcement de la grande voirie

Pénétrante autoroute Edéa-Kribi (Carr.TRADEX)

6 Km

 
 

Renforcement des grandes liaisons inter- quartier

Carr. Kingué-stade football-AfanMabé-Hôtel cocotier-inter N7

Pont Kienké-Palais de Just.-Carr.TRADEX

Pont kienké-Marché central-Zaïre-Dépôt brasseries

Carr.TRADEX-TEXACO-Carr.Kingue-Zaïre

3 Km

2 Km

2,5 Km

1,5 Km

 
 

Bitumage des pénétrantes inter- urbaines

Pénétrante Campo-Kribi (pont Kienké)

Pénétrante Lolodorf-Kribi (Brasserie)

Pénétrante Ebolowa-Kribi (Pont Kienké)

8 Km

3 Km

3 Km

 
 

Ouverture des voies structurantes

Voies primaires

Voies secondaires

Voie de contournement revêtue

5 Km

5 Km

12 Km

7,5 Km

5 Km

7 Km

5 Km

Voies dans la zone industrialo-portuaire

 
 
 

Eau Potable

Extension du réseau d'eau potable

 
 
 

Réseaux divers

Electricité

Extension du réseau électrique

 
 
 

Source : PDU Kribi, 2013

Le tableau 23 constitue le cadre de planification stratégique des activités de transport et des réseaux. Ce sont des perspectives qu'offre le port en eau profonde sur le développement de la ville de Kribi.

Dans l'ensemble, ces projets constituent des gains vitalisant pour les habitants de la ville de Kribi. Certains d'entre eux, même s'ils sont réalisés à long terme, commencent à impacter la vie des citadins.

IV-1.2 Développement économique

La construction du port en eau profonde booste  l'économie urbaine de Kribi. Le domaine de l'emploi est particulièrement concerné. Il offre des perspectives d'accroissement de l'offre d'emplois décents à travers des structures ou des espaces aménagés.

IV-1.2.1 Emploi

Dans le domaine de l'emploi, la Région du Sud est l'une des plus marginalisées. Autant que dans l'Adamaoua, et comparativement aux autres Régions en milieu urbain, le taux d'activités des personnes en âge de travailler est relativement bas (69.9%).

L'avènement des projets structurants dans la Région du sud en général, et la construction du port en eau profonde dans la ville de Kribi en particulier, viennent pallier cette situation.

Leport en eau profonde offre plusieurs possibilités d'emploi. Il est en même temps un bassin industriel à venir, et une solution éventuelle d'emplois pour la population. Cette situation est encouragée par les multiples entreprises industrielles qui s'installent dans la ville (cf. tableau 24).

Tableau 24 : Prévisions d'emplois par les grandes industries à Kribi.

Périodes

2010-2015

2010-2030/2040

Industries

Emplois directs

Emplois indirects

Emplois directs

Emplois indirects

CAL

1 000

2 000

2 000

4 400

Alcan/Rio Tinto

900

2 000

1 600

3 500

Bolloré

580

350

580

350

GDF Suez

200

440

200

440

Camiron

580

1 275

580

1 275

Logistics areas

145

90

450

270

Tourisme

1 540

615

3 500

1 400

Total

4 945

6 770

8 910

11 635

Source : PDU Kribi, août, 2013

Il convient de retenir que, pour la période allant de 2010 à 2015, 4 945 emplois directs et 6 770 emplois indirects auraient été créés dans la ville. La période allant de 2010 à 2030/2040 sera encore plus prospère 8 910 emplois directs et 11 635 emplois indirects seront créés. Ce sont des chiffres encourageants dans la mesure où certaines des industries envisagées s'installent déjà sur les sites dédiés (cf. photo 7).

1

2014 cliché NWALAL

Photo 12 : Panneau indiquant les travaux d'aménagement des infrastructures de GDF Suez.

Sur la photo12, nous remarquons la présence effective de l'une des industries (1, GDF Suez) pourvoyeuses d'emplois. Cette présence est attestée par les travaux d'installation d'une tour météorologique.

En plus des emplois réglementaires prévus dans ces industries, d'autres activités économiques connaissent un essor parallèle. Il s'agit des activités du secteur tertiaire en général, et celles du secteur informel en particulier.

IV-1.2.2 Equipements marchands

Dans la ville de Kribi l'on note un essor économique certain qui est marqué par la croissance des activités économiques. Les échanges inters urbains y sont très réguliers. Ces activités nécessitent l'aménagement des équipements marchands (cf. tableau 25 et figure 41).

En prévision d'une croissance démographique future plus importante et donc des échanges conséquents, la multiplicité des équipements marchands est nécessaire. Elle permet la délocalisation des centres de négoce vers la périphérie, et ceci revêt un double avantage. Le premier est de réduire la convergence d'une partie de la population vers le centre urbain à certaines heures, ce qui rend le trafic plus fluide. Le second consiste à réduire la distance et le coût de transport des populations des quartiers périphériques qui peuvent désormais converger vers les équipements marchands de proximité. C'est dans cette optique que le projet d'aménagement des équipements marchands induit par la construction du port en eau profonde de Kribi s'inscrit.

Tableau 25 : Equipements marchands existants et équipements marchands prévus dans la ville de Kribi

Marchés

Gares routières

Existants

Prévus

Total

Existantes

Prévues

Total

4

5

9

3

3

6

Source :Enquête de terrain (2014) etPDU Kribi (août 2013)

Figure 41 : Equipements marchands existants et prévus dans la ville de Kribi de l'horizon 2015 à l'horizon 2030.

De l'analyse du tableau 25 et de la figure 41 il ressort que les équipements marchands concernent à la fois les marchés et les gares routières.

En ce qui concerne les marchés, la prévision de l'augmentation du nombre (05) en plus des 04 qui existent déjà pour un total de 09 pourrait signifier que les échanges urbain avenir s'annoncent intenses. Dans le souci de décongestionner le centre urbain principal, les marchés additifs pourraient être construits dans la périphérie de la ville de Kribi.

L'augmentation du nombre (03) des gares routières portera leur total à 06. Tout comme les marchés, cette croissance traduit l'intensité des échanges urbains et inters urbains avenir. Ce qui laisse supposer que les équipements supplémentaires pourraient être construits loin du centre urbain principal.

En définitive, les retombées dont bénéficie la population de la ville de Kribi de la construction du port en eau profonde rentrent dans le cadre de la planification stratégique des grands équipements (cf. tableau 26).

Tableau 26: Cadre de planification stratégique des grands équipements.

Axes stratégiques

Programmes

Sous-programmes

Projets/Actions

HORIZON

5ans

10ans

15 ans

Grands équipements

Equipements publics

Equipements administratifs

PM

2 terrains

1 terrain

7 écoles

7écoles

6 ets

1 centre S.

2 terrains

1 terrain

9 écoles

10 écoles

9 ets

5 centres

2 terrains

1 terrain

10 écoles

11 écoles

9 ets

6 centres

Construction Equipements socio- collectifs

6terrains de football

3terrains de Hand/basketball

26 écoles maternelles

28 écoles primaires

24 établissements secondaires

12 centres de santé

Equipements marchands

5 marchés

Construction Gare routière du nord (N7)

Renforcement gare routière de Dombé

Construction Gare routière de l'Est (N17)

1 marché

2 marchés

1 Gare

1 Gare

2 marchés

1 Gare

Equipements touristiques et culturels

Aménagement touristiques sur la bande côtière à LONDJI, MPALLA,  NGOYE

Construction d'un musée maritime à Kribi

 
 
 

Source : PDU Kribi,août, 2013

Le tableau 26 constitue le cadre de planification stratégique des grands équipements publics dont bénéficie à long terme la population de la ville de Kribi. Les périodes concernées sont les horizons allant de 5 à 15 années. Elles coïncident avec les projections faites sur l'ampleur de l'importance démographique avenir, induite par la construction du port en eau profonde. La préoccupation est celle d'oeuvrer pour le développement humain.

Il résulte également de ce tableau que des équipements administratifs, socio-collectifs touristiques et marchands sont aménagés pour rehausser l'image de la ville suite à l'avènement du port en eau profonde.

IV-2. Paysage urbain

IV-2.1 Accroissement démographique, périurbanisation et ville nouvelle

IV-2.1.1 Accroissement démographique

Les effets de la mise en oeuvre du port en eau profonde de Kribi sont remarqués sur le plan démographique. Ils sont perceptibles au niveau de l'accroissement démographique qui est dû aux phénomènes migratoires internes et externes.

Les migrations internes sont en majorité dues au déguerpissement des populations victimes de la DUP. Certaines d'entre elles, en l'absence de recasement, sont forcées de se tourner vers le noyau central urbain30(*).

Les migrations externes, quant à elles sont générées, par les populations venues d'autres villes ou par celles qui vivent dans les localités situées à proximité de la ville de Kribi. Ces migrations contribuent également à la croissance de la population urbaine. A cet effet, elles ne passent pas inaperçues auprès des habitants qui constatent que la population de la ville s'accroît considérablement (cf. figure 42).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 42 : Avis des habitants de la ville de Kribi sur la croissance démographique

Il en ressort de l'analyse de la figure 42 quedes habitants (97%) de la ville de Kribi constatent une augmentation de la population urbaine. Parmi eux, 34% estiment que cette augmentation date d'un an, 44% pensent qu'elle est vieille de deux ans, 12% de trois ans et 10% de quatre ans, voire plus (cf. tableau 27).

Tableau 27 : Avis des habitants sur la période de croissance de la population de la ville de Kribi

Années

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

Total

Effectif (%)

10

12

44

34

100

Source : Enquête de terrain, 2014

Seules les migrations peuvent justifier la croissance actuelle de la population dans la ville de Kribi. Les raisons évoquées par les migrants sont diversifiées. Il s'agit entre autres de la recherche d'un emploi, ou de l'affectation.et d'autres n'ont pas de raisons particulières (cf. figure 43).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 43 : Raisons des récentes migrations

Plus de la moitié (53%) des migrations récentes sont motivées par la recherche d'un emploi. Ceci se justifie par le fait que la construction du port en eau profonde exerce un attrait certain sur les habitants des villes voisines, et même lointaines. Par contre, les affectations (16%) sont également des motifs avancés par les nouveaux migrants dans la ville de Kribi. Elles relèvent soit de l'administration publique ou parapublique, soit du secteur privé. Enfin, près de 31% de nouveaux migrants évoquent d'autres raisons, dont le regroupement familial, la retraite (migration de retour), le tourisme ou le besoin de se reconstruire dans une nouvelle ville.

La construction du port en eau profonde favorise les nouvelles migrations. Ces nouveaux habitants de la ville de Kribi contribuent à exercer une pression sur l'ensemble des ressources disponibles dans la ville. Cette pression se manifeste au niveau de la demande de logementqui est désormais plus forte que l'offre. Il s'en suit alors une augmentation du coût des maisons locatives, le surpeuplement du centre urbain et la densification de l'espace périurbain.

IV-2.1.2 Périurbanisation et ville nouvelle

a) Périurbanisation

La périurbanisation est le résultat d'une croissance démographique sans cesse galopante au Cameroun. Les villes de plus de 10 000 habitants sont passées de 40 en 1976 à 102 en 2005 ; et le taux d'urbanisation du pays est de 55,6% en 201031(*).

Kribi est une ville moyenne, avec un taux de croissance de 5,7%. Elle abritait 59 928 âmes en 200532(*). Avec la construction du port en eau profonde ces statistiques sont en hausse constante. La population actuelle se situe environ à 93 000 habitants, soit une croissance d'environ 64% par rapport à 2005.

Au vu de ces récentes statistiques, on peut en déduire que, la zone périurbaine connaît une expansion et surtout une densité plus importante de l'habitat et de la population due à l'afflux des migrants (cf. figure 44).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 44 : Population récemment installée dans un quartier périphérique de Kribi.

Près de 34% de ces nouveaux résidents se sont installés à Kribi depuis un an, tandis qu'environ 32% l'ont été depuis 2 ans, 11% par contre le sont depuis 3 ans et 23% depuis cinq ans. Les deux dernières années rassemblent à elles seules environ 66% de nouveaux migrants, parmi les habitants de certains quartiers périurbains. Plusieurs raisons justifient l'installation de nouveaux migrants en zone périurbaine (cf. figure 45).

Source : Enquête de terrain, 2014

Figure 45 : Raisons de l'installation des populations en zone périurbaine

Environ 49% évoquent le manque de parcelles de terrain dans le centre-ville. Près de 36% avancent de la nécessité de trouver un logement d'où la construction du leur à la périphérie de la ville.

L'aménagement du port en eau profonde de Kribi favorise l'étalement urbain. A ce propos, les sorties Nord et Sud de la ville sont déjà occupées par de grandes propriétés concédées sur le domaine national ou achetées à des propriétaires locaux33(*). A ce rythme, il serait judicieux que le gouvernement camerounais, par l'intermédiaire des structures compétentes veille au lotissement des parcelles de terrain avant de les commercialiser. Cet exercice contribuera à lutter contre la création des quartiers anarchiques et denses, (AfanMabé et Zaïre, etc.) qui existent dans le noyau central urbain.

En outre, la création d'une ville nouvelle dans la périphérie, à proximité de la zone industrialo portuaire, serait davantage une conséquence de l'étalement urbain et une perspective de développement de Kribi (cf. figure 46). Cependant, dans la plupart des villes africaines dont le noyau central est plus ou moins reluisant, le paysage urbain se dégrade au fur et à mesure que l'on progresse vers la périphérie. Dans la perspective de rehausser l'image de la ville de Kribi, le développement de la ville nouvelle doit être maitrisé.

Océan Atlantique

Source : PDU Kribi, Août 2013

Figure 46 : Perspective d'extension urbaine dans la ville de Kribi.

b) Ville nouvelle

La ville nouvelle se présente comme une réponse à la croissance démographique impulsée par la construction du port en eau profonde de Kribi. C'est une perspective de développement pour la ville, car elle gagne en superficies urbaines. En effet, l'espace rural est transformé au profit de l'espace urbain. De plus, le paysage urbain de Kribi se renouvèlera au niveau de l'habitat de type résidentiel. Située à proximité de la zone industrialo-portuaire, la ville nouvelle sera une ville résidentielle et industrielle.

La construction du Port Autonome de Kribi (PAK) et l'aménagement de la ville nouvelle ont contribué à l'extension des réseaux divers (voirie, eau, électricité) et favorisé les mutations de l'habitat dans la périphérie. A Ebome et à Mpoangou par exemple, l'habitat de type traditionnel disparaît progressivement pour laisser place à un habitat de type résidentiel. Dans ces quartiers, l'habitat linéaire cède progressivement place à l'habitat groupéqui s'étend.

La ville nouvelle dont le site a été déclaré d'utilité publique par l'arrêté N° 000257/Y144/Mindaf/D410 du 06 Février 2009 s'étend sur 4 000 ha environ. Implantée à Eboundja, localité qui abrite le grand monument de « la mère de l'humanité » (promu par un groupe de Noirs américains), la future ville est contigüe à la zone industrielle, encore non viabilisée qui est destinée à abriter les résidences et les activités. Son avènement aura un impact certain sur son environnement immédiat. En effet, les paysages ruraux tendent à s'urbaniser, et l'on peut même entrevoir un phénomène de rurbanisation dans les petites localités environnantes, à l'instar de Grand Batanga.

Même si elle présente un aspect écologique caractérisé par une végétation préservée autour et à l'intérieur du noyau urbain, l'implantation de la ville nouvelle augure des destructions à partir de Grand Batanga, jusqu'à Lolabé.

Selon qu'on évolue du bord de la mer vers l'hinterland, la densité de l'habitat prévue dans la ville nouvelle varie considérablement. Dans les parties les plus centrales de la ville résidentielle, la densité pourrait atteindre 50 logements à hectare et au-delà. Dans les parties périphériques, la densité pourrait être de 10 logements par hectare. La réalisation de ces logements sera assurée par des promoteurs immobiliers anglais et américains.

Dans la ville nouvelle, la hiérarchisation et la disposition de la trame viaire permettent l'intégration de divers modes de transport.

La ville nouvelle est favorable à l'épanouissement du futur citadin par la mixité du paysage rural et du paysage urbain dans le but d'accroître le mieux être de ses habitants.

Conclusion

En définitive, le port en eau profonde revêt des perspectives alléchantes sur le développement de la ville de Kribi. Ces perspectives sont envisageables sur le court, moyen et long terme. Elles touchent l'aspect social, économique et le paysage urbain.

L'aspect social garantit le développement humain des résidents de la ville de Kribi. A ce titre, plusieurs projets sont envisagés dans le volet éducatif, sanitaire, culturel, énergie, eau et réseau viaire. Ces projets visent l'amélioration des conditions de vie des habitants de la ville par l'augmentation des infrastructures existantes et la réhabilitation de celles qui sont déjà vieilles.

L'aspect économique est marqué par les emplois directs et indirects prévus par les industries futures à Kribi. Hormis ces emplois, l'aménagement et le réaménagement des espaces marchands induiront la croissance de l'auto emploi et les activités du secteur tertiaire.

De même, le paysage urbain tend à évoluer, principalement en zone périurbaine. L'accroissement démographique contribue à l'étalement urbain et à la densification de la zone périurbaine. Le port en eau profonde favorisera la création d'une ville nouvelle à proximité de la zone portuaire. Les espaces ruraux sont appelés à disparaître au profit des espaces urbains. La ville nouvelle contribuera fortement à l'amélioration du paysage urbain, tant ce sera une ville résidentielle. Cependant, cette ville nouvelle devra tenir compte des lacunes de l'ancienne ville afin d'éviter les obstacles au développement que cette dernière connaît. La question que l'on peut se poser est celle de savoir si elle sera à la hauteur des attentes ?

CONCLUSION GENERALE

Notre étude était basée sur « Le port en eau profonde et le développement de la ville de Kribi ».L'objectif principal consistait à analyser l'influence que joue le port en eau profonde dans le développement de la ville de Kribi tant sur le plan socio-économique que sur le plan morphologique.Pour atteindre cet objectif, nous avons formulé une hypothèse principale qui stipule que : « le port en eau profonde, au stade de sa construction, influence le développement de la ville de Kribi sur le plan socio-économique et sur le plan morphologique ». A partir de cette hypothèse principale, nous avons formulé 4 hypothèses spécifiques. Pour vérifier ces hypothèses, nous avons eu recours à la recherche documentaire, aux entretiens directs et à l'enquête par questionnaire. Cette méthodologie nous a permis de présenter le paysage urbain de la ville de Kribi avant l'aménagement du port en eau profonde, les mutations survenues dans la ville pendant la construction du port en eau profonde, d'analyser les retombées du port en eau profonde sur le développement de la ville et, enfin de mettre en exergue le rapport entre le port en eau profonde et les perspectives de développement dans la ville de Kribi.

Il ressort de nos investigations que le paysage urbain de Kribi avant la construction du port en eau profondeétait peu reluisant. Il était dominé par un habitat dense et spontané au centre-ville.L'habitat résidentiel était en majorité représenté par les hôtels situés en bordure des plages. Le réseau viaire était peu dense et très dégradé, ce qui a contribué à l'expansion du transport par moto-taxi, un mode dominant dans la ville. L'économie était peu compétitive, dominée par les activités commerciales relevant du secteur informel. Ce secteur se développe au détriment des activités du secteur primaire à savoir l'artisanat, l'agriculture etc. Même si le tourisme est une valeur locale, il représentait 13% de son économie.

La construction du port en eau profonde joue un rôle moteur dans les mutations qui surviennent actuellement dans la ville de Kribi. Ces changementssont à la fois d'ordre social et économique. Ils sont générés par les projets d'accompagnements de la construction du port en eau profonde. L'aspect social connaît une amélioration due à l'aménagement du réseau viaire. Les voies bitumées connaissent une croissance considérable. Le réseau viaire devient de plus en plus dense.

Plusieurs actions menées sur le réseau d'eau potable et le réseau électrique contribuent également à leur réhabilitation et à leur densification.Certainsquartiers de la ville bénéficient déjà des travaux de réhabilitation des réseaux. L'économie urbaine n'est pas en reste. Le port en eau profonde favorise l'expansion des activités du secteur tertiaire, des services, du tourisme. L'implantation des Sociétés Civiles Immobilières (SCI) est favorisée par l'ampleur actuelle des transactions foncières. Cependant, Les activités des secteurs primaires et secondaires sont délaissées au détriment de celles du secteur tertiaire. L'agriculture et la pêche subissent un coup dur.

L'analyse des retombées du port en eau profonde sur le développement de la ville de Kribi est révélatrice de progrès.Ces retombées sont avant tout d'ordre socio-économique. Il s'agit spécifiquement de l'emploi etdes infrastructures. L'offred'emplois s'est améliorée, affirment 66% des habitants de la ville. La construction du port en eau profonde encourage fortement l'auto- emploi. Avecl'avènementde ce projet, plusieurs personnes exercent une nouvelle activité économique. Des travaux d'envergure ont été envisagés en vue d'améliorer la distribution et la qualité de la fourniture d'électricité. Il s'agit de la construction d'une centrale à gaz ; de la réhabilitation et de l'extension du réseau électriquedans certains quartiers et en zone périphérique ;de l'évolution croissante du nombre d'abonnés au réseau électrique.Tout comme l'électricité, les travaux de réhabilitation du réseau d'adduction d'eau potable sont effectués dans le but d'améliorer la distribution. Ce qui favorise une augmentation d'environ 80% du nombre d'abonnés par rapport aux effectifs (1 500) que la CDE alimentait avant les travaux de construction du port en eau profonde.

Par-dessus tout, le port en eau profonde augure des perspectives encourageantes de développement dans la ville de Kribi. Cette infrastructure revêt des perspectives positives sur le développement de la ville. Elles touchent l'aspect social, économique et le paysage urbain. L'aspect social envisage l'amélioration des conditions de vie des habitants de la ville, qui passe par l'augmentation des infrastructures sociales ainsi que par la réhabilitation de celles existantes. Il s'agit des infrastructures liées à l'éducation, à la santé, à la culture et aux réseaux divers (eau, électricité, voirie).

L'implantation des industries dans la ville contribue à la création de plusieurs emplois directs. L'aménagement de nouveaux espaces marchands dans les quartiers périphériques et la réhabilitation des anciens génèreront des centres de négoceet l'expansion des commerces dans la ville. Par ailleurs, l'accroissement démographique sous-tend le phénomène de périurbanisation et de l'étalement urbain. La zone périurbaine se densifie progressivement. La construction du port en eau profonde sera à l'origine de la création d'une ville nouvelle à proximité de la zone industrialo-portuaire. Les paysages ruraux de ces lieux sont appelés à disparaître au profit des espaces urbains.La ville nouvelle contribuera fortement à l'amélioration du paysage urbain.

Nous pouvons affirmer que nos hypothèses de départ ont été vérifiées et confirmées. En dépit de l'effervescence de développement en cours, il serait souhaitable que des balises soient envisagées pour évaluer les actions actuellement mises en oeuvre dans la ville de Kribi.

Néanmoins, nous devons relever qu'une périurbanisation non contrôlée prend des proportions fulgurantes dans la partie sud de la ville précisément sur l'axe Kribi-Campo. Elle est la résultante d'un accroissement démographique certain à Kribi. L'absence d'un plan de lotissement dans la ville en général et dans cette partie de Kribi en particulier pourrait conduire à la création des quartiers spontanés, dépourvus des systèmes d'assainissement conventionnels comme on peut le remarquer dans le noyau central urbain.

Hormis les problèmes sus-soulignés, la gestion des déchets est un véritable challenge dans la ville, il n'existe pas encore une décharge conventionnelle ce qui expose la ville et les riverains à une pollution constante. Cette situation sera davantage plus accentuée avec l'arrivée des industries dans le périmètre urbain.

Pour y remédier, les pouvoirs publics et les communautés locales décentralisées devront dans un premier temps user des stratégies pour freiner le phénomène de périurbanisation incontrôlée. Quelques unes de ces stratégies devront consister à choisir des sites pour y faire des lotissements afin d'oeuvrer pour une périurbanisation contrôlée ; adopter une meilleure politique de gestion de déchets ménagers, tout en construisant une décharge conventionnelle, oeuvrer pour la mise en oeuvre des politiques visant à limiter la pollution.

Par ailleurs,grâce à l'effet de rayonnement, la ville nouvelle pourrait absorber la ville actuelle. En effet par l'intermédiaire des services qu'elle offrira, la ville nouvelle aura une attraction quasi irréversible sur son périmètre environnant voire même au-delà. Même si des dispositions sont prises auprès des pouvoirs publics pour faire des deux villes des pôles d'attractions, des stratégies doivent être envisagées pour redynamiser la ville actuelle de façon à la rendre plus attrayante de manière à ce qu'elle ne sombre pas.

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31- BROEZE F., (1989).Brides of the sea: port cities of Asia from the 16th - 20th centuries, University of Hawaii Press, Honolulu, pp. 1-28

32- BRUNET R., (1997).Villes Moyennes: Point de Vue de Géographe - in: Nicole Commerçon and Pierre Goujon (eds.),Villes Moyennes: Espaces, Société, Patrimoine (Lyon: Presses Universitaires de Lyon), pp. 13 -25

33- BUCREP. (2010). Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat - Rapport de présentation des résultats définitifs, 24 p

34- CHALINE C., (1994). Une nouvelle donne pour la centralité urbaine, le tertiaire de centralité face à la mutation des `waterfronts', pp. 49-65,inchaline c. (ed), Ces Ports Qui Créèrent des Villes, L'Harmattan, collection `Maritimes', Paris - 299 p.

35- CHALINE C., (1994b).Questions pour un cadrage conceptuel de la recherche,in : chaline c. (ed.) Ces Ports Qui Créèrent des Villes,L'Harmattan, Collection `Maritimes', pp. 13-19

36- CHENDJOU E. et al., (2003).Profil de la ville de Kribi, Rapport, 115 p

37- CHERYL A., (2005). - Problématique de développement des villes méditerranéennes du Sud., 19p

38- COMITE DE PILOTAGE ET DE SUIVI DE LA REALISATION du CIPK.,(2014). - Rapport d'étape 1 : Etude en vue de l'aménagement de la ville nouvelle dans le cadre de la réalisation du complexe industrialo -portuaire de Kribi, 41 p

39- DJINKOU TCHATCHOU C. (2006).Etude du développement de Douala par l'approche sédimentaire,Urbanknowledge incities of the south, Rapport, 8 pages

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45- Guinea Current Large Marine Ecosystem Project, (2003). Transdoundary diagnostic analysis- Regional Project Coordinating Centre, Abidjan, Cote d'Ivoire, April 2003.146p

46- I.R.S.I.T.,(2004).Les villes portuaires en Europe, analyse comparative - CNRS, GDR Libergeo 1559, Etude réalisée pour l'Institut de Recherche en Stratégie Industrielle et Territoriale, CIRTAI, Université du Havre, 168 p.

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48- MINEPAT., (2011). - PORT EN EAU PROFONDE DE KRIBI. Projet majeur des grandes réalisations, 32 p

49- MORVAN M., (1999).Villes portuaires : les moyens d'un développement solidaire dans une Europe ouverte. Rapport, Conférences des Villes Portuaires Périphériques, 207 p.

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51- NOIN D., (1999).La population des littoraux du monde - L'Information Géographique, n° 2, pp. 65-73.

52- O' CONNOR K., (1989). Australian ports, metropolitan areas and trade-related services», Australian Geographer, vol. 20, n° 2, pp. 167-172.

53- Ojuku Tiafack, Ngouanet Chrétien, Ngwa Nebasina Emmanuel, (2014). Development Polarisation in Limbe and Kribi (Littoral Cameroon): Growth Challenges, Lessons from Douala and Options- Scientific Research,Current Urban Studies, 2014, 2, pp. 361-379

54- ONDOA MANGA TOBIE. , (2006).Analyse des politiques agricoles mises en oeuvre au Cameroun depuis 1960, 70p.

55- ONU-HABITAT. (2013).Programme Participatif d'amélioration des bidonvilles dans la ville de Kribi : Cas du quartier AfanMabe, 117 p

56- REEVES P., et al., (1989).Studying the Asian port city, in: Broeze F. (ed.), Brides of the Sea : Port Cities of Asia From the 16th - 20th Centuries, University of Hawaii Press, Honolulu.,pp. 29-53

57- ROBINSON R., (2002).Ports as elements in value-driven chain systems: the new paradigm. Maritime Policy and Management, vol. 29, n° 3, pp. 241-255.

58- ROYAL HASKONING (2012). Strategic and spatial master plan of the Kribi industrial port complex. Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo portuaire de Kribi. 55 p

59- SEASSARO L., (1992).Gênes, ou le poids de la longue durée culturelle - Annales de la Recherche Urbaine, n° 55-56, pp. 10-21.

60- TCHAWA P., MENGA, FANGUE et KANA (2004). Plan d'aménagement et de gestion de la bande côtière, SNV - Communes de Kribi et Campo. Sous presse.

61- THAYER R.E., WHELAN R.K., (1989).Port cities face complex challenges, pp. 120-131, in: Knight R.V. &Gappert G. (eds) Cities in a Global Society, Urban Affairs Annual Review, vol. 35, SAGE Publications, 339 p.

E- Séminaire/Communication

62- CAMEROUN TRIBUNE N° 10005/6206 - Les précisions de Basile ATANGANA KOUNA, ministre de l'Eau et de l'Energie : «  Les fonds disponibles en Février » - pp. 11

63- DUCRUET C.,(2004). Approche comparée du développement des villes-ports à l'échelle mondiale : problèmes théoriques et méthodologiques » -Journées de Géographie des Transports, Université de Cergy-Pontoise.

64- STECK B.,(1995). Les villes portuaires dans le réseau urbain français - in : Vivre et Habiter la Ville Portuaire - Colloque des 12, 13 et 14 octobre 1994, Cité-Projets, Plan Construction et Architecture, Paris, Rouen, Le Havre, pp. 101-111

65- VACHON B., (2001). Le développement local intégré: une approche humaniste, économique et écologique du développement des collectivités locales - Dîner conférence, Carrefour de relance de l'économie et de l'emploi du centre de Québec et de Vanier Domaine Maizerets, Québec, pp 39.

66- VALLEGA A.,(1983). Nodalité et centralité face à la multimodalité : éléments pour un relais entre théorie régionale et théorie des transports - in : Muscara C. et Poli C. (eds), Transport GeographyFacingGeography, Papers and proceedings of the Paris meeting, I.G.U. Working Group on Geography of Transport, June26-29, pp. 69-88

67- WANG J.J. et OLIVIER D., (2003). - Port governance and port-city relationship in China - Research Seminar: Maritime Transport, Globalisation, Regional Integration and Territorial Development - Le Havre, France, 5 June 2003.

F - Ouvrages méthodologiques

68- BRUNET R., (2001). - Le déchiffrement du monde - théorie et pratique de la géographie, Belin, Collection `Mappemonde', 401 p.

69- CHRISTALLER W., (1933). - Die zentralenorte in Süddeutschland, Iéna.

70- CRAUSER J.P, HARVATOPOULOS Y., SARNIN P. (1989), Guide pratique d'analyse des données, Les éditions d'organisation, 140p.

71- DENISE PUMAIN, THERESE SAINT JULIEN, (1997) - L'analyse spatiale, 1. Localisation dans l'espace, Paris, Armand colin, collection cursus.

72- NATIONS UNIES, (2010).- Etudes méthodologiques, Guide pratique pour la conception d'enquêtes sur les ménages. Nations Unies, série F N° 98, 251P.

73- OMAR A., (1987).Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique. Montréal : Les Presses de l'Université du Québec, 213 p

74- PNUD et BIT., (1970).La théorie des « besoins essentiels »

75- SHORT J.R.,(1984). - An introduction to urban geography -Routledge and Kegan Paul plc, Thetford, 259 p.

76- STATISTIQUE CANADA, (2003) - Méthodes et pratiques d'enquête. N°12-587- au catalogue.- 434 P.

G - Webographie

77- www.wiversity.org, Concept de ville, consultéle 14 Juillet 2013 à 18:10

78- www.pearson.fr, les stratégies du développement, consultéle 14 Juillet 2013 à 18:31

79- www.wikipedia.org, Définition du Port, consultéle 14 Juillet 2013 à 18:47

80- www.envlit.ifremer.fr, Définition d'eau profonde, consultéle 14 Juillet 2013 à 19:05

81- www.cartographie.ird.fr, carte du département de Kribi, consulté le 15 Juillet 2013 à 14:36

82- www.erudit.org, Définition de développement, consulté le 21 Juillet /2013 à 10:11

83- www.irenees.net, concept de développement, consulté le 21 Juillet /2013 à 10:19

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ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête-ménages

(Les informations recueillies à travers cette enquête sont confidentielles et seront exploitées seulement pour un but académique)

I. IDENTIFICATION

Nom (s) :

Prénom (s) :

Age : 20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans 50-60 ans 60- 70 ans 70 et +

Sexe : Homme Femme

Situation matrimoniale : Marié célibataire

Niveau d'étude : CEP BEPC PROBATOIRE BAC BAC et plus

1- Lieu de résidence (nom du quartier):...............................

2 - Type de résidence : Planches Parpaings Terre battue

3- Type de quartier : Résidentiel Spontané bidonville

4- dans quel secteur d'activité exercez vous ?

Transport Commerce Tourisme Agriculture Ouvrier Autres (à préciser)...........................................................

5-en tant qu'habitant de la ville de Kribi, êtes-vous :

Allogène autochtone

6-Si vous êtes allogène, depuis combien de temps résidez-vous à Kribi ?

0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans 4-5ans 5-6ans 6ans et plus

7-Votre arrivée à Kribi a-t-elle été influencée par ?

La construction du port en eau profonde La recherche d'un emploi autre (à préciser)........................................................

8- Êtes-vous chef de famille ?

Oui Non

9 - Quelle est la taille de votre famille ?

2 à 4 personnes 5 et plus

10- Qui contribue aux revenus dans votre ménage ?

Homme Femme Homme et femme Enfants autres (à préciser)......

II. PARTIE RELATIVE A LA QUESTION SPECIFIQUE N°2

« Quelles sont les mutations survenues dans la ville de Kribi pendant la construction du port en eau profonde?»

A. Volet social

1- Depuis le début des travaux d'aménagement du port en eau profonde, la ville a t - elle connu des mutations ?

Oui Non Dites pourquoi svp.....................

a- Qu'est-ce qui a été amélioré ?

Les routes les télécommunications l'eau l'électricité autres(à préciser).......................

2- Spécifiquement dans votre quartier, remarquez-vous un changement ?

Oui Non

a- Qu'est ce qui a changé ?

Les routes Les communications L'eau l'électricité autres(à préciser)..................

d- Votre quartier est t-il :

Mieux aménagé plus propre plus beau plus saleautres(à préciser)..................

3- Comment vous - déplacez-vous ?

En taxi moto En taxi auto À pied en voiture personnelle

Autres (à préciser).........................

a- Pourquoi préférez- vous ce mode de transport ?

Il est plus disponible Il est plus pratique Il est plus rapide

Moins onéreux Il n y'a pas assez d'auto taxi Les autos taxi sont onéreux

b- Quels moyens de transport utilisez-vous sur une longue distance?

Taxi-moto Taxi auto Marche à pied Voiture personnelle

autres(à préciser).........................

c- Lorsque vous êtes lourdement chargé quels moyens de transport employez-vous ?

Taxi-moto Taxi-auto Marche à pied Voiture personnelle

autres(à préciser).........................

d- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour vous déplacer

Mauvais état des routesIndisponibilité des autos taxi aucune

4- Êtes-vous abonné à la CDE?

Oui Non

a- Si Oui depuis quelle période ?

Avant le début des travaux du port Pendant les travaux du port Précisions sur les années................... 

b- Si Non, comment vous ravitaillez- vous en eau ?

Puits Borne fontaine Puits aménagé Forageautres(à préciser)............

5- Êtes-vous abonné à ENEO?

Oui Non

a- Si Oui depuis quelle période ?

Avant le début des travaux du port Pendant les travaux du port

Précisions sur les années................... 

b- Si Non comment vous ravitaillez- vous en électricité ?

Plaque solaire Chez le voisin Groupe électrogène autres(à préciser)............

B. Volet économique

1- Est-ce qu'il y a plus d'activités économiques aujourd'hui ?

Oui Non

2-Parmi celles qui existent aujourd'hui, y en a-t-il qui sont nouvelles ?

Oui Non

a-Si oui lesquelles?

Agence/agent immobilière Nouveaux commerces Autres (à préciser)...........................

VI. PARTIE RELATIVE A LA QUESTION SPECIFIQUE N°3

« Quelles sont les retombées du port en eau profonde sur le développement de la ville de Kribi?»

A - Retombées directes

1- Selon vous est-ce que la construction du Port en eau profonde a amélioré les conditions de vie des habitants ?

Oui Non

2-Pouvez-vous dire pourquoi ?

Réponse ouverte........................................

3-L'aménagement du port en eau profonde est t-il bénéfique pour vous ?

Oui Non

Précisions.........................................

4-Pensez - vous que de nouveaux emplois ont été créés?

Oui Non

5-Est ce que les habitants de la ville qui y sont intégrés sont nombreux?

Oui Non Commentaires.........

6- En dehors de votre activité économique principale, pratiquez-vous une autre activité économique actuellement ?

Oui Non

7-Si oui est-ce à cause des travaux relatifs à l'aménagement du port en eau profonde que vous la pratiquez ?

Oui Non autres précisions................

8- Depuis combien de temps la pratiquez-vous ?

1-2 semaines 2-1mois 2-6 mois 6mois-1an autres.......

9-Quelle activité pratiquez - vous ?

a- Commerce (préciser le type de commerce) :......................................................

b-Immobilier (préciser le type de domaine) :.........................................................

c-Autres (à préciser) :...................................................................................

10- Est-ce que dans votre entourage quelqu'un exerce une activité née de l'aménagement du port en eau profonde ?

Oui Non

11- Dans quel domaine ?

a-Commerçant (préciser le type de commerce) :......................................................

b-immobilier (préciser le type de domaine) :.........................................................

c-autres (à préciser) :...................................................................................

V. PARTIE RELATIVE A LA QUESTION SPECIFIQUE N°4

« Que peut offrir le port en eau profonde en termes de perspectives de développement de la ville de Kribi?»

a- Migrations

1-Selon vous, la population de la ville a t - elle augmenté ?

Oui Non

2- Depuis combien de temps l'avez-vous remarqué?

0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans

3-4ans 4-5ans 5-6ans 6ans et plus

3- Est - ce à cause de

Nouvelles naissances Nouveaux migrants autres commentaires.......

b- Foncier

4- Êtes-vous propriétaire foncier ?

Oui Non

5- Comment avez - vous acquis votre parcelle ?

Lègue/héritage Achat Autres commentaires.......

6- Depuis combien de temps l'avez-vous ?

1an 2ans 3ans + de 3ans

7- Pourquoi avoir acheté une parcelle à Kribi ?

Parce que vous y travaillez Parce que c'est une ville en construction

Autres commentaires.......

8- Avez - vous déjà vendu une parcelle ?

Oui Non

9- Si oui, quand l'avez-vous vendu ?

1an 2ans 3ans + de 3ans

10- Pensez-vous que l'avènement du port en eau profonde a favorisé l'achat de votre parcelle ?

Oui Non

Autres commentaires.......

11- Est-ce-que l'avènement du port en eau profonde a influencé le prix du mètre carré ?

Commentaires...................................

12- Les transactions foncières sont-elles

En Baisse en hausse stagnante commentaires..............

13- Le prix des parcelles est t - il

En Baisse en hausse stagnant commentaires..............

c- Économique

14- Pratiquez- vous l'agriculture ?

Oui Non

15- Où la pratiquez - vous ?

À la maison À la sortie de la ville En zone rurale À proximité de la ville

Autres commentaires.....

16- À quoi destinez-vous vos produits ?

À la vente au centre urbain À la consommation familiale

Autres commentaires.....

d- Périurbanisation etinfrastructures

17-Selon vous est ce qu'il existe de nouvelles infrastructures telles que :

Nouvelles bâtisses Nouveaux hôtels Autres commentaires.....................

18-Habitez- vous un quartier périphérique?

Oui Non

Commentaires................

19- Depuis combien de temps y êtes-vous ?

0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans 4-5ans5-6ans 6ans et plus

20- Pourquoi avoir choisi d'habiter ce quartier ?

Réponse...................................................

e- Environnement

21-Pensez - vous qu'il y'ait plus de déchets ménagers et autres qu'avant

Oui Non

22- Qui assure la collecte des déchets ménagers ?

HYSACAM CUK Autres (à préciser).........................

23-Depuis combien de temps HYSACAM/CUK assure la collecte des déchets ?

2000-2005 2005-2010 2010-2014

Autres dates...........................

24- Comment se fait le ramassage des déchets ?

Par les camions dans les bacs

25- Les bacs HYSACAM sont - ils récents ?

Oui Non

26- Ils existent depuis combien de temps ?

6 mois 1an 2ans 3ans Plus de 3ans

Observations

1.

2.

3.

4.

Annexe 2 : Questionnaire d'enquête activités-économiques

(Les informations recueillies à travers cette enquête sont confidentielles et seront exploitées seulement pour un but académique)

I. IDENTIFICATION

Nom (s) :

Prénom (s) :

Age : 20-30 ans 30-40 ans 40 ans et plus

Sexe : Homme Femme

Situation matrimoniale : Marié Célibataire

Niveau d'étude : CEP BEPC PROBATOIRE BAC BAC et plus

II. SITUATION SOCIALE

1- Lieu de résidence (nom du quartier):...............................

2 - Lieu de résidence d'origine..........................................

4- dans quel secteur d'activité exercez vous ?

Transport Commerce Tourisme Agriculture Ouvrier autres à préciser...........................................................

5-en tant qu'habitant de la ville de Kribi êtes-vous :

Allogène Autochtone

6- Si vous êtes allogène, depuis combien de temps résidez-vous à Kribi ?

0-6mois1-2 ans 2-3 ans 3-4ans 4-5ans 5-6ans 6ans et plus

7- Qu'est ce qui a motivé votre arrivée à Kribi ?

Construction du port en eau profonde Recherche d'un emploi Autres (à préciser)........................................................

8- Aviez-vous un emploi ?

Oui Non

9- Avez - vous toujours exercé dans ce domaine ?

Oui Non

10- Si non, pourquoi avoir opté pour ce domaine ?

Réponse..............................................................

11- Est-ce que vous pouvez dire que la construction du port en eau Profonde est bénéfique pour vous ?

Oui Non

a- Dans quelle mesure l'est-elle ?..............................................................

b-Dans quelle mesure ne l'est-elle pas ?.................................................

13- Avez-vous d'autres commentaires sur la construction du port en eau profonde de Kribi ?

Réponse......................................................................................................

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE.................................................................................................i

DEDICACE..................................................................................................ii

REMERCIEMENTS........................ ............................................................iii

RESUME...................................................................................................iv

ABSTRACT................................................................................................v

LISTE DES FIGURES..................................................................................vi

LISTE DES TABLEAUX...............................................................................ix

LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES.................................. ...........................xi

LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES..........................................................xiii

INTRODUCTION GENERALE.......................................................................1

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET.................................2

II-DELIMITATION DU SUJET.......................................................................3

II-1.1 Délimitation spatiale du sujet......................................................................3

II-1.2 Délimitation thématique du sujet.................................................................5

II-1.3 Délimitation temporelle du sujet...................................................................5

III-PROBLEMATIQUE.................................................................................5

III.1Question principale..................................................................................7

III.2 Questions spécifiques................................................................................7

IV-REVUE DE LA LITTERRATURE.............................................................7

IV.1 Difficulté de définition de la ville portuaire...................................................8

IV.2 Ville portuaire : un point clé de l'organisation de l'espace....................................9

IV.3 Typologie des villes portuaires..................................................................10

IV.4 Relations entre la ville et le port......................................................................13

V-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE...............................................................14

V.1 Objectif Principal.........................................................................................15

V.2 Objectifs spécifiques.....................................................................................15

VI-HYPOTHESES DE LA RECHERCHE............................................................15

VI.1 Hypothèse Principale..................................................................................15

VI.2 Hypothèses spécifiques...............................................................................15

VII-CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE..................................................16

VII.1 Cadre conceptuel.....................................................................................16

VII.1.1 Eau....................................................................................................16

VII.1.2 Port....................................................................................................18

VII.1.3 Port en eau profonde..............................................................................19

VII.1.4 Ville...................................................................................................20

VII.1.5 Développement....................................................................................23

VII.1.6. Récapitulation.....................................................................................25

VII.2 Cadre théorique.....................................................................................27

VII.2.1 Théorie de la diffusion de l'innovation de Rogers Everett..................................27

VII.2.2. Théorie des places centrales de WALTER CHRISTALLER............................29

VIII-INTERET DE L'ETUDE.......................................................................32

VIII.1 Intérêt scientifique...............................................................................32

VIII.2 Intérêt pratique..................................................................................33

VIII.3 Intérêt personnel..................................................................................33

IX- METHODOLOGIE.................................................................................33

IX.1 Collecte des données..............................................................................33

IX.1.1 Données de sources secondaires ...............................................................33

IX.2Observation directe.................................................................................34

IX.3 Données de sources primaires.....................................................................34

IX.3.1 Enquête par questionnaire.......................................................................34

IX.4 Echantillonnage.....................................................................................34

IX.5 Difficultés rencontrées.............................................................................38

IX.6 Outils de recherche................................................................................39

CHAPITRE I :PAYSAGE URBAIN DE LA VILLE DE KRIBI AVANT L'AVENEMENT DU PORT EN EAU PROFONDE............................................40

Introduction................................................................................................40

I-1. Structuration du paysage urbain...................................................................40

I-1.1. Tissu urbain..........................................................................................40

I-1.2. Voirie urbaine.........................................................................................41

I-1.3. Typologie de l'habitat..............................................................................44

I-1.3.1 Habitat traditionnel...............................................................................44

I-1.3.2 Habitat de type colonial.........................................................................46

I-1.3.3 Habitat Moderne.................................................................................46

I-4. Qualité des voies de communication..............................................................49

I-4.1 Voies non revêtues..................................................................................51

I-4.2 Voies revêtues.......................................................................................52

I-4.3 Ouvrages de franchissement.......................................................................53

I-5. Activités économiques...............................................................................54

I-5.1 Secteur primaire.....................................................................................55

I-5.2 Secteur secondaire...................................................................................58

I-5.3 Le secteur tertiaire..................................................................................59

I-5.4 Activités touristiques..............................................................................61

Conclusion..................................................................................................61

CHAPITRE II : MUTATIONS SURVENUES DANS LA VILLE DE KRIBI À L'ÈRE DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE.....................................63

Introduction................................................................................................63

II.1 Vie sociale..............................................................................................63

II-2. Le paysage Urbain..................................................................................67

II-2.1 Le réseau viaire....................................................................................67

II-2.2 Habitat..............................................................................................74

II-3 Economie urbaine...................................................................................76

II-3.1 Banques et micro-finances.......................................................................77

II-3.2 Commerce..........................................................................................79

II-3.3 Sociétés civiles immobilières (SCI).............................................................80

II-3.4 Tourisme............................................................................................83

Conclusion.................................................................................................84

CHAPITRE III :RETOMBEES DE LA CONSTRUCTION DU PORT EN EAU PROFONDE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI...................86

Introduction................................................................................................86

III-1. Perception des retombées avant la phase de construction du port en eau profonde par les habitants de Kribi.........................................................................................86

III-2.Perception actuelle des retombées de la construction du port en eau profonde par les habitants de Kribi.........................................................................................88

III-3. Retombées de la construction du port en eau profonde......................................92

III-3.1. Emploi.............................................................................................92

III-3.2. Infrastructures.....................................................................................95

III-3.2.1 Ouvrages d'assainissement.....................................................................95

III-3.2.2 Equipements marchands........................................................................97

III-4. Réseaux d'électricité et d'adduction d'eau ....................................................98

III-4.1 Réseau d'électricité...............................................................................98

III-4.2 Adduction d'eau................................................................................102

III-4.2.1 Etat des lieux avant la construction du port en eau profonde..........................102

III-4.2.2 Etat des lieux pendant la construction du port en eau profonde.......................104

Conclusion................................................................................................105

CHAPITRE IV :LE PORT EN EAU PROFONDE ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE KRIBI...............................................106

Introduction...............................................................................................106

IV-1. Développement socio-économique.............................................................106

IV-1.1 Développement social..........................................................................106

IV-1.1.1 Education .....................................................................................106

IV-1.1.2 Santé...........................................................................................108

IV-1.1.3Culture..........................................................................................109

IV-1.1.4 Infrastructures de base.......................................................................110

IV-1.1.4.1 Energie.......................................................................................110

IV-1.1.4.2 Eau............................................................................................111

IV-1.1.4.3 Voirie..........................................................................................111

IV-1.2 Développement économique....................................................................113

IV-1.2.1 Emploi...........................................................................................113

IV-1.2.2 Equipements marchands.....................................................................114

IV-2. Paysage urbain....................................................................................117

IV-2.1 Accroissement démographique, périurbanisation et ville nouvelle......................117

IV-2.1.1 Accroissement démographique..............................................................117

IV-2.1.2 Périurbanisation et ville nouvelle...........................................................119

Conclusion................................................................................................123

CONCLUSION GENERALE.......................................................................124

BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................127

ANNEXES...............................................................................................135

TABLE DES MATIERES...........................................................................154

* 1BAD - STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DU GROUPE DE LA BANQUE : Transformer les cités et villes d'Afrique en moteur de croissance et de développement social, pp. 3

* 2 In MINEPAT, DSCE, P.54.

* 3Décret N° 2007/115 du 23 avril 2007 portant création de nouveaux arrondissements au sein de certains départements

* 4 3è Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) au Cameroun, 2005

* 5 CAVIE 2002 : Enquête sur le cadre de vie des populations de Douala et Yaoundé

* 6 3è Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) au Cameroun, 2005

* 7 UN - HABITAT, 2007 : Profil de la ville de Kribi

* 8Daniel et Judith Voet, Biochimie. Chapitre 2 : les solutions aqueuses., De Boeck Supérieur, 2005

* 9 Extrait de la charte d'Athènes.

* 10 3è Recensement Général de la Population Humaine (RGPH) au Cameroun, Page 12

* 11 Nations unies. (2010). Etudes méthodologiques, Guide pratique pour la conception d'enquêtes sur les ménages.Nations Unies, série F N° 98, 251P

* 12 PDU Kribi, Août 2013

* 13 Cf. PDU Kribi Août 2013

* 14 Témoignage recueilli auprès du chef Madola du quartier Wamie

* 15 Enquête de terrain, 2014

* 16BCEOM, Décembre 2005, Rapport de synthèse : Etude de faisabilité du port en eau profonde de Kribi dans le cadre d'un partenariat Public - Privé.

* 17 GWP CAF, 2011, Etude hydraulique, hydrologique et hydrogéologique de la zone affectée au projet de construction du port en eau profonde de Kribi.

* 18 GWP CAF, 2011, Etude hydraulique, hydrologique et hydrogéologique de la zone affectée au projet de construction du port en eau profonde de Kribi.

* 19BAD, Projet d'énergie de Kribi/Centrale à gaz de 216MW et ligne de transport de 225kV

* 20Propos recueillis lors de l'enquête par questionnaire, 2014

* 21 Entretien direct avec un agent de l'ex AES/SONEL

* 22BAD, Projet d'énergie de Kribi/Centrale à gaz de 216MW et ligne de transport de 225kV

* 23BCEOM, décembre 2005, Rapport de synthèse : Etude de faisabilité du port en eau profonde de Kribi dans le cadre d'un partenariat Public - Privé.

* 24Cameroun Tribune 10005/6206 Economie p. 11 Les précisions de Basile Atangana Kouna, Ministre de l'Eau et de l'Energie: « Les fonds disponibles en février ».

* 25MINDUH, PDU Kribi, Août 2013

* 26Enquête de terrain, 2014

* 27 GWP CAF, 2011, Etude hydraulique, hydrologique et hydrogéologique de la zone affectée au projet de construction du port en eau profonde de Kribi, rapport 1,2 et 3.

* 28LE CORBUSIER, 1933 - Charte d'Athènes (extrait), Paris, Seuil, 1957

* 29 Entretien avec M. POUNGUE Freddy, responsable de la CDE, Kribi

* 30 C'est le cas entre autres de M. Tobie MEDIKO

* 31 Vision Cameroun 2035, page 27

* 32 3è RGPH, mais en 2013, cette population est estimée à 93 000 habitants

* 33 ONU-HABITAT, E-R-A Cameroun, Novembre 2013, Programme participatif d'amélioration des bidonvilles dans la ville de Kribi : Cas du quartier Afan Mabe






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