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La production participative dans le domaine de la musique : craintes et benefices du modele

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par Iman AZAAMAR
Université Bordeaux 3 - Master ingénierie de projets culturels 2011
  

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Introduction

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« Music is your business », « devenez producteur », « Rejoignez le premier studio social »,

« investir et se divertir, devenez producteur de spectacles », voici quelques slogans qui figurent en page d'accueil des sites de production participative à dominante artistique.

Le nouveau modèle de production, dont la stratégie marketing est de souligner l'aspect participatif, bouleverse la filière de l'industrie phonographique. Désormais, le choix de la création musicale est donné à l'internaute. Principal acteur d'un système qui se trouve au stade de balbutiements, le producteur non professionnel intervient en amont de la production, juge la valeur artistique et contribue à l'émergence de nouveaux talents .

Les expressions « production communautaire »,« production participative » ou « financement participatif » dans le domaine musical désignent l'application des méthodes combinées du crowdsourcing (expertise et production de contenu par la foule) et du crowdfunding (financement par la foule) dans le but de concrétiser des projets artistiques.

Le crowdsourcing a été lancé par l'industrie de la photographie, ce concept a permis sous l'ère du numérique à des milliers d'amateurs de devenir des professionnels en proposant leurs clichés sur différents sites (ex. iStockphoto). Chaque internaute devient un potentiel créateur, producteur ou précurseur influent. Crée en 2006 par Jeff Howe et Mark Robinson, du magazine Wired, ce néologisme, calqué sur l'autosourcing, consiste à utiliser l'intelligence, la créativité et le savoir-faire des internautes.

« Depuis 2008, au gré de la naissance de start-ups d'un nouveau genre, on a vu un nouveau modèle économique émerger sur Internet, dans la lignée du crowdsourcing : le crowdfunding . Soit une forme de mécénat populaire »1. Le crowdfunding, terme anglais qui signifie « financement par la foule » est, dans le cadre de la production communautaire, une nouvelle forme de financement qui vise à soutenir un projet artistique, il défend l'intégration du consommateur final dans le processus de création de valeur.

Le crowdsourcing et crowdfunding, sont les outils du concept de la co-création de valeur, définit par Alban Martin 2, et qui place le consommateur au sein même de la chaîne de création de valeur. Ce modèle, qui ne conçoit plus le label comme l'unique générateur de valeur, donne à l'utilisateur final des rôles variés. En effet, on a verra que l'internaute peut endosser le costume de « responsable de

1 Cousin Capucine , Tout sur le web 2.0 et 3.0, Paris, Dunod, 2010

2 htp:// cocreaion.blogs.com/alban/2006/06/concept_intress.html

la communication » en promulguant un artiste via les espaces communautaires qu'il fréquente, par exemple.

Ce nouveau modèle économique qui permet aux artistes de mettre en ligne leur création

( crowdsourcing ) et aux internautes de miser sur ces derniers ( crowdfunding) semble s'appliquer plus aisément au secteur de la musique, on constate une supériorité numérique des sites de production participative dédiés à la musique. Il se concrétise sur la plateforme d'inter-médiation du site internet, l'offre (l'artiste) et la demande (les internautes-producteurs) s'y retrouvent afin de concrétiser un projet commun. Il s'agit pour l'artiste, de présenter ses créations afin de recueillir l'avis et le soutien financier des internautes, lesquels se réjouissent de participer à une aventure artistique qui s'accompagne d'un retour sur investissement (pourcentage variable).

Une fois, la jauge financière atteinte (variable selon les sites), l'enregistrement de l'album ou du single peut commencer. Au final, les bénéfices se partagent entre l'artiste, le site et les internautes-producteurs.

La première initiative du genre dans le domaine artistique est née en 2004 par la production du film « Demain La Veille », produit par la société Guyom Corp. Les producteurs, Guillaume Colboc et Benjamin Pommeraud, avaient alors lancé le premier système de souscription du genre, leur permettant de lever en quelques jours près de la moitié du financement nécessaire à la fabrication du site, au travers d'une campagne innovante de buzz (marketing).

Dans l'industrie du disque, le site hollandais Sellaband fut le premier à décliner le modèle en août 2006.

En France, fin 2007, les labels de musique communautaires sont apparus, parmi lesquels Spidart (depuis, en faillite), Akamusic (site belge), Buzzmyband (anciennement Nomajormusik), Zikpot,, Stationtubes (édité par le Label Digital Alien Prod) , Reshape Music, I-song, My Corner Bar, Belgodisc, Direct With Artist, Urban Major, Jaz'Zil , Kiss Kiss Bank Bank, Castar Prod, Your Music Hall, Revenons à la musique, All In My Music, Artiste à Vendre ou encore My Major Company qui se positionne comme un label participatif.

My Major Company, dont le succès de son artiste Grégoire (chanson "Toi + Moi")3, a contribué à faire connaître la production participative au « grand public ». Les internautes ont plébiscité ce titre et investi de l'argent pour réaliser le rêve de ce jeune inconnu. Au final, ils produisent un album qui se vendra à plus d'un million d'exemplaires. Depuis, ce mode de financement par la communauté s'est étendu à d'autres domaines artistiques.

6

3 htp://www.franceculture,com/2011-05-23-quand -les-internautes-inancent-l-art.

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On le retrouve, aujourd'hui, dans le spectacle vivant : My Show Must Go One, au cinéma People For Cinema, Touscoprod, dans les Arts plastiques avec le site de production Fabrique d'Artistes.com, dans le secteur de la mode : Myfashionline, dans l'édition My Major Company Books, Sandawe .

Ancré dans un contexte de « crise du disque » durant lequel peu de risques sont pris, ce modèle de production s'est emparé des nombreuses possibilités offertes par le web 2.0 dont le financement 2.0 ,en plein essor, pour s'affirmer en tant qu'alternative à la production musicale « professionnelle ».

L'essor du web 2.0 qui contribue à la redistribution des forces de décision, en attribuant au consommateur une importance indéniable dans le processus de sélection des artistes, annonce une concurrence accrue qui impose aux e-labels de stabiliser leur modèle économique afin de dépasser le cap de la phase de lancement. Les « entrants » sur ce marché très poreux le font donc désormais par des voies qui interrogent le modèle économique et la relation à la création et au public.

Peut-on, pour autant, affirmer que la production communautaire est une solution de rechange en temps de crise, ce qui lui conférerait un caractère provisoire ou est-ce une « révolution » qui tend à redéfinir le circuit de la production musicale ?

Il paraît prématuré de répondre à cette question, puisque la crise du disque est encore présente.

En effet, selon la SNEP (société nationale éditeurs phonographiques), au cours du premier trimestre 2011, le marché de gros de la musique enregistrée a représenté 121.8 millions d'euros.

Dont 26.3 millions d'euros pour le marché numérique (+13.2 %) et 95.5 millions d'euros pour le marché physique (-9.3 %) . Le chiffre d'affaires des singles perd 49 % de sa valeur, celui des albums subit une baisse de 7.9 %4.

A ce propos, Borey Sok5 dans son mémoire affirme que la crise du disque serait la conséquence du piratage, de l'inadéquation des modèles marketing à la nouvelle donne numérique, de la moindre qualité de l'offre et de la faible diversité musicale dans les médias. Dans de ce travail de fin d'études, l'auteur fait part des stratégies marketing de sortie de crise, parmi elles l'utilisation du web 2.0 pour créer une relation plus directe entre un internaute acteur et l'artiste.

La production participative serait la conséquence de la crise du disque, dans laquelle la production « classique » est restreinte, mais apparaît aussi comme une solution qui encouragerait la consommation de la musique et donc permettrait la stabilité du marché.

4 htp:// www.disqueenfrance.com/fr/catalogpage.xml?id=396677&pg=1&cat=251362

5 Borey Sok, Musique 2.0 : Soluions praiques pour nouveaux usages markeing, édiions Irma

En effet, les chiffres6 provenant des sociétés suivantes : EMI Music France, SONY Music Entertainment, UNIVERSAL Music France et WARNER Music France montrent, pour l'année 2010, que le nombre d'albums commercialisés est en baisse de 3 % : 946 albums en 2010 contre 973 en 2009.

Le nombre de singles commercialisés, quant à lui, chute de 13 % : 109 singles en 2010 contre 125 en 2009.

Cette réduction du nombre d'artistes produits, s'accompagne d'une restriction budgétaire. Se dessine, alors, une tendance à la prudence qui consiste à miser sur des valeurs sûres : des artistes vendeurs.

Face à ce manque de prise de risque de la part de la production « classique», la production communautaire apparaît pour les artistes, à la recherche d'un soutien, comme un tremplin à ne pas négliger.

Si l'équation : crise du disque = moins de prise de risque dans la production (« classique ») d'artistes = développement de la production communautaire paraît évidente, de nombreux paradoxes entourent cette dernière et montrent qu'il est encore trop tôt pour apporter des réponses définitives.

Premier paradoxe : La crise du mécénat culturel et développement de la production participative ?

« Trois ans après la crise financière et huit ans après la promulgation de la loi Aillagon sur la défiscalisation des entreprises mécènes, se dresse le constat d'un accroissement de ces dernières qui investissent dans des projets humanitaires, au détriment du domaine culturel. »7 Parallèlement à ce fait, la production participative trouve écho à la volonté des internautes d'investir dans la musique. Ce qui paraît être un paradoxe, doit être nuancé, en précisant que les mécènes de la Culture se différencie des internautes de part leurs motivations. En effet, si les premiers, bien souvent issus d'un milieu privilégié, soutiennent la Culture pour le prestige et afin de conforter une position sociale. Les seconds, ont l'impression de contribuer à l'émergence de nouveaux talents, pour lesquels ils espèrent la réussite qui s'accompagnerait d'un retour sur investissement. Peut-on, pour autant, parler d'un développement du mécénat « populaire », dit de « de masse » et permis par le

6 htp:// www.disqueenfrance.com/fr/cpg1-380181--Les-tableaux-de-bord-de-la-producion-annee-2010.html

7 htp:// www.franceculture.com/2011-05-14-le-mecenat-culturel-en-crise.html

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9

web 2.0 au détriment d'un mécénat oligarchique et élitiste. Il serait plus raisonnable d'affirmer que ces deux formes de soutien financier ne concourent pas aux mêmes investissements ( objets artistiques soutenus) et sont animés par des motivations différentes. On verra, que l'un (mécénat culturel) n'influence pas l'autre (« mécénat 2.0 ») et qu'une coexistence est possible.

Autre paradoxe de la production communautaire qui interroge les observateurs :celui de la gratuité.

En effet, comme l'explique le journaliste Philippe Astor8, l'époque pendant laquelle l'achat d'un disque était nécessaire pour profiter du bien est révolue pour certains, ou s'estompe peu à peu pour d'autres. Alors, comment expliquer le fait que des internautes « donnent » de leur argent pour soutenir leur artiste préféré, mais dans le même temps sont réticents à acheter un CD préférant télécharger ou encore profiter des écoutes via Youtube ou autres sites comme Deezer par exemple. Le sondage (IFOP pour la SNEP/ janvier 2011)9conforte ce constat, puisque 45 % des français (dont 74 % des 15-24 ans) consomment de la musique en ligne (téléchargement/streaming).

La production participative apparaît, pour certains, notamment pour les dirigeants des sites, comme étant salutaire pour la crise du disque actuelle. Selon eux, elle responsabiliserait « l'internaute-producteur » qui serait encourager à l'acte d'achat d 'un CD. Difficile de vérifier ce degré de responsabilisation, tant les sondages sont inexistants à ce propos. Cependant, il est important de souligner les effets de la participation , de l'implication , de l'investissement de « l'internaute-producteur » dans le cadre de la production communautaire. En effet, la place accordée à l'internaute dans le processus de production d'un artiste définit le degré d'implication de « l'investisseur ».

A ce propos, Nicolas Auray maître de conférences en sociologie à École nationale supérieure des télécommunication explique dans son article « Le prix à l'épreuve de la gratuité : le cas des biens culturels » 10, l'importance d'incorporer « des communautés, c'est à dire la possibilité donnée aux consommateurs d'appartenir, de s'identifier et d'exprimer des valeurs communautaires. »

En effet, la capacité à soutenir financièrement un artiste serait motivée, en plus du retour sur

8 Journaliste spécialiste de l'industrie de la musique et d'Internet, collaborateur de Musique Info, ZDNet, Musicspot.fr, co-fondateur d'Electron Libre et blogueur

9 htp:// www.disqueenfrance.com/fr/cpg1-380080-339560-Les-praiques-des-Francais-en-maiere-de-musique-numerique.html

10 Nicolas Auray, "La gratuité et la culture", in Actes des ateliers de la DGCCRF , "Le prix a-t-il encore une valeur?",

2010

10

investissement, par le besoin de s'identifier, dans le cas des sites de production participative, à une communauté d'amoureux de la musique. Il faut rappeler que le web 2.0 favorise l'internaute en tant qu'individu, grâce auquel il peut exprimer ses envies, ses préférences. En effet, les actes sont la manifestation du désir du «Moi » et sont rarement le résultat d'une « consciente collective » de l'état actuel du marché de la musique et de ses nombreux enjeux. Par ailleurs, « l'internaute-producteur » pouvant aussi télécharger ou écouter de la musique en streaming, il est difficile d'affirmer que la production participative puisse endiguer le « problème » de la gratuité et plus généralement encourager à l'achat du CD.

Les faits sociologiques tels que la « culture de la participation », la « démocratisation » du web 2.0 semblent favoriser le développement de la production participative. En effet, « révolution » pour certains, conjoncturelle pour d'autres, l'émergence du « phénomène » soulève la question du rôle de l'amateur dans la création musicale et de la pertinence de son jugement de l'objet artistique.

Le web 2.0 qui « désigne (...) les nouveaux usages nés autour du web et les applications, outils qui s'y sont greffés » est accaparé par les industries culturelles qui y voient un formidable outil de développement . Il « implique donc que l'internaute est devenu producteur de contenus et désigne une nouvelle génération de sites et d'applications qui permettent à leurs utilisateurs de partager des contenus et de collaborer en ligne. »11

L'importance du web 2.0 tend, donc, à transformer l'industrie phonographique. On constate, par exemple, une redéfinition du rôle des majors : « auparavant découvreuses de talents, elles doivent de plus en plus souvent se contenter de récupérer et d'amplifier la notoriété que les nouveaux artistes ont acquises grâce au web 2.0 »12. L' « Internet participatif » fait état d'un marché prometteur dont l'offre active tend à répondre au besoin de « construction de soi » des internautes. A ce propos, « Laurence Allard parle de la notion d' « expressivisme généralisé », Dominique Cardon traite aussi ce point de la la construction de soi dans L'identité comme stratégie relationnelle, (Hermès, n°53) ou Danah Boyd dans son article Networked Self . Le web 2 .0 permet d'expérimenter différentes facettes identitaires. Il est également un lieu de recherche et de reconnaissance, comme l'ont montré Fabien Granjon ou Axel Honneth : il permet de trouver une reconnaissance sociale par l'interaction. «Si l'artiste amateur est l'entrepreneur de sa notoriété, ce

11 Cousin Capucine , Tout sur le web 2.0 et 3.0, Paris, Dunod, 2010

12 Berry Michel , Deshayes Christophe, Les vrais révoluionnaires du numérique, Paris, Documenta Ecole de Paris du

management, Ed. Autrement impr, 2009 cop. 2010

sont les autres qui valident ce qu'il est» »13

La « culture de la participation » se retrouve dans tous les domaines d'activité de l'individu (vie sociale, politique, économie etc.), ce fait sociologique favorise le développement de la production participative. Elle reflète la volonté des sociétés démocratiques, dont le fer de lance est le droit d'expression, de s'imposer en tant qu'individu dans un collectif. Expression d'une société individualiste, cette « culture » s'accompagne d'une exigence des consommateurs, des participants qui tendent à s'affirmer en tant que « contre-pouvoir » face aux oligarchies. Autrement dit, les internautes-producteurs des sites de production communautaire expriment leur volonté d'exister, ils contribuent au pouvoir de décision dans une industrie de la musique contrôlée par quelques-uns.

Ce fait symptomatique d'une société, qui place l'individu au centre de ses préoccupations, est vu par certains comme étant une « révolution » qui tendrait à minimiser le jugement artistique des professionnels. Une tendance à la participation vu comme un « terreau fertile » à la production collaborative. Conscients de cette « aubaine sociologique », les sites de production participative se risquent parfois à faire de l'astroturfing, c'est-à-dire à dissimuler des intentions commerciales en prétextant la légitimité du public.

A ce propos, dans son livre convergence culture : where old and new media collide14, Henry Jenkins s'est intéressé au développement de la culture participative et à la récupération de ses principes par l'industrie médiatique et le marketing contemporain.

La question du rôle de l'amateur dans la création, plus précisément celui de l'internaute-producteur dans la production participative constitue la préoccupation principale de ce mémoire. Il s'agit d'étudier les effets sur la création d'un « système » qui place au coeur de son processus le non-professionnel et d'évaluer la pertinence de son jugement sur l'objet artistique.

Patrice Flichy pose les limites d'une « société de l'amateur » et soulève deux interrogations. Symptomatique d'un « monde où toutes hiérarchies disparaissent. Alors que dans les pratiques amateurs traditionnelles, les compétences se mesuraient à l'aune de pratiques professionnelles, dans l'amateurisme numérique, « tout semble juxtaposé, sans hiérarchie ». « Ces nouvelles pratiques de l'amateur posent également la question de la démocratisation de l'expertise ». « L'expert par en bas,

13 htp:// www.manuelateixeira.com/2011/03/28culture-de-la-paricipaion-citoyenne

Teixeira, Manuela, L'émergence des réseaux sociaux comme nouveaux ouils de markeing, Université d'Otawa, 2009

11

14 Convergence culture :Henry Jenkins, where old and new media collide, New York University Press -- cop. 2006

12

est un individu qui se sent légitime à participer au débat public, à débattre avec l'élu, avec l'expert spécialiste. Cette montée de la contestation des experts spécialistes, par «l'expert par en bas», est un élément important du lien entre amateurisme et internet »15

Cette « société de l'amateur » se confond avec ce qui est défini par Joël de Rosnay comme étant « une nouvelle classe sociale » : le pronétariat16. Les « internautes-producteurs » de la production communautaire feraient partie intégrante de ces « pronétaires », « ceux qui sont pour et sur Internet » et qui constituent « une nouvelle classe d'usagers des réseaux numériques capables de produire, diffuser, vendre des contenus numériques non propriétaires, en s'appuyant sur les principes de la "nouvelle économie". »

Selon Joël de Rosnay, cette entité qu'est le pronétariat (prolétaire et net) illustrerait la montée des « médias des masses » (blogs, wikis, podcasting, journaux citoyens etc.) et s'oppose pour l'heure aux mass média. Parallèlement à ce propos, se pose la question du lien production collaborative et culture de masse, autrement dit permettre à un nombre infini de financer une création n'est-il pas générateur d'une offre culturelle destinée au plus grand nombre. Rappelons que toute production émanant des internautes-producteurs rejoint le circuit de l'industrie phonographique, définie comme une « mass media » puisqu'elle vise une large cible.

Force est de constater que les sources manuscrites sur la production participative sont subsidiaires voire inexistantes, notre travail de recherche aura pour source principale : la presse. Il s'agit de constituer une revue de presse guidée par un plan établi en amont et comportant les hypothèses à vérifier. Les ouvrages généraux analysant les effets socio-économiques d'Internet et plus précisément du Web 2.0 permettent d'inscrire l'objet d'étude dans le contexte des évolutions des TIC (technologies de la communication et de l'information).

Parallèlement à ces recherches ayant une visée théorique, le volet pratique et concret tendra à identifier les différents acteurs gravitant autour de la production participative afin de connaître leur point de vue et de définir leurs motivations, ce sont les sites (les fondateurs), les artistes ayant déposé leur oeuvre et les internautes-producteurs. Enfin des spécialistes sur le sujet seront sollicités, il s'agit de journalistes, de juristes ou encore de producteurs « classiques ». Pour ce faire, des questionnaires personnalisés, comportant environ 40 questions, ont été effectués.

Bien que le sujet soit national et plus largement international, une importance sera donnée à la

15 htp:// www.internetactu.net/2011/03/30/le-role-des-amateurs-12-quest-ce-quun-amateur/ Hubert Guillaud,le 30/03/11

16 De Rosnay Joël, La révolte des pronétariat, Fayard, 2006

13

contribution que pourrait apporter la production et l'édition phonographique locale. Il s'agit, tout au long du mémoire, d'éclairer par le point de vue des producteurs locaux de musique sur la production participative.

Le domaine de la musique en France a été choisi comme objet d'étude puisqu'il semble convenir à ce nouveau modèle de production. De plus, les exemples d'artistes produits (Grégoire, Joyce Jonathan etc.) permettent de donner de la matière au sujet. Enfin, la musique offre une large palette d'exemples de sites de production allant de la référence (Mymajorcompany) jusqu'au cas de liquidation judiciaire (Spidart).

Bien qu'enthousiasmante, pour les internautes et les artistes, cette nouvelle forme de production se trouve dans une « phase de lancement », elle a vu le jour il y a environ cinq ans et suscite de nombreux questionnements.

En effet, même si le foisonnement de ces sites est certain, le système a ses limites, ses failles qui semblent écourter leur durée de vie. Nous serons donc amener à nuancer l'impact de cette nouvelle donne économique, qu'est la production participative , sur la filière de la musique. La place de l'artistique dans un « système » basé sur la mise d'argent sera interrogé, ce qui implique de s'intéresser au rapport du public à la création plébiscitée et financée par des internautes. D'autre part, la crainte d'une amplification de la « culture de masse » permise par internet est aussi soulevée.

Ces points d'interrogations s'articuleront autour de la problématique suivante :

Quelles sont les craintes que suscite cette nouvelle forme de production : degré de participation des internautes dans l'aspect artistique ? Méfaits d'un système qui mêle valorisation artistique et encouragement spéculatif résultant de l'investissement ?

Mais aussi quels sont les bénéfices de ce nouveau modèle de production dans un contexte de crise : tremplin pour les artistes ? Alternative sérieuse à la production « classique » ? Ses apports dans l'industrie phonographique ?

Pour tenter de répondre à ces questions nous poserons dans une première partie quelques éléments du cadre économique, juridique et sociologique dans lesquels s'inscrit la production participative. La deuxième partie s'attardera, plus particulièrement, sur l'aspect artistique et esthétique, en posant la question de la participation de l'internaute dans l'aspect artistique et du risque spéculatif.

Enfin la troisième partie laissera place à la perspective en posant la question de l'avenir de la production participative.

14

I.

La production participative :

fonctionnement, cadre

sociologique, économique et

juridique

15

I. LA PRODUCTION PARTICIPATIVE : FONCTIONNEMENT, CADRE SOCIOLOGIQUE, ÉCONOMIQUE ET JURIDIQUE

A) UN NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE DE PRODUCTION

1) État du marché

Si certains prêtent à la production communautaire musicale une vocation sociale, bienfaitrice pour la musique ou autres, rappelons, tout de même, la visée première du Web 2.0 dont découle cette forme de production. En effet, selon Philippe Bouquillon17, les théoriciens du web 2.0 tels que Henry Jenkins auraient posé « les bases théoriques de ce qui allait bientôt devenir une orientation stratégique essentielle pour un grand nombre d'acteurs économiques de l'Internet, petits et grands.» Autrement dit, le web 2.0 a été conceptualisé initialement par les chercheurs dont Tim O'Reilly dans une optique économique. Il est vrai que « le marché du Web 2.0 » ne cesse de croître tant les applications sont infinies et transposables à tous les secteurs économiques. Selon Alban Martin18, le web collaboratif transforme les industries du divertissement et des médias en introduisant un changement de « paradigme économique » qui modifie la « chaîne de création de valeur » et donne lieu à des exemples de co-création de valeur.

L'ère numérique qui transforme les industries culturelles fait état d'un marché de la musique qui subit une baisse des ventes du support physique (CD) et semble bénéficié de l'attrait pour les supports dématérialisés. En effet, selon la SNEP (société nationale éditeurs phonographiques), au cours du premier trimestre 2011, le marché de gros de la musique enregistrée a représenté 121.8 millions d'euros. Dont 26.3 millions d'euros pour le marché numérique (+13.2 %) et 95.5 millions d'euros pour le marché physique (-9.3 %) . Le chiffre d'affaires des singles perd 49 % de sa valeur, celui des albums subit une baisse de 7.9 %19. En 2008, les ventes numériques ont connu une hausse de 50%. Conscients de cette opportunité, les plate-formes de production participative ne se

17 Bouquillon Philippe, Mathews Jacob Thomas, Le Web collaboraif : mutaions des industries de la culture et de la communicaion, Presses universitaires de Grenoble, 2010

18 Marin , Alban , Et toi, tu télécharges ? : Industries du diverissement et des médias à l'ère du numérique, Pearson cop. 2010

19 htp:// www.disqueenfrance.com/fr/catalogpage.xml?id=396677&pg=1&cat=251362

16

restreignent pas à la levée de mises des internautes, puisqu'en plus d'être des « espaces » dédiés à l'écoute en streaming, elles deviennent aussi des « espaces » de vente de fichiers numériques et donc des distributeurs numériques. Profitant du moindre coût qu'engendre le fichier numérique, les labels participatifs assurent la diffusion par le biais de partenaires tels que I-tunes, Virginmega, Deezer, Youtube etc.

Ce contexte de crise du disque dans lequel la production « classique » limite sa prise de risque, en préférant miser sur des « valeurs sûres », semble opportun au développement des labels communautaires. En effet, elles apparaissent comme une réponse aux artistes « débutants » à la recherche de tremplin. Si la production participative peut être interprétée comme une conséquence de la crise du disque, elle n'est pas pour autant une solution à cette dernière puisqu'une fois l'artiste produit, son album rejoint le circuit « classique » de la distribution et subit, également, les conséquences d'un marché du disque qui peine à innover, en tenant compte du facteur numérique.

Le secteur de la production communautaire ou coproduction participative dans le domaine de la musique compte actuellement une quinzaine de sites. En résonance à l'enquête du Journal Du Net qui nous apprend que « la crise n'a pas touché ce nouveau secteur »20, Michaël Goldman, co-fondateur de MyMajorCompany assure que leur « succès se pérennise, le site grossit du point de vue du trafic comme des mises des internautes. Et la réussite de chaque site valorise le participatif en général ».

Les lancements de start-up ont été nombreux, cependant peu ont réussi à équilibrer « leur système » et à bénéficier d'une visibilité que l'émergence d'une tête d'affiche pourrait apporter. Dans ce secteur concurrentiel, la majorité des sites cherchent encore une stabilité qui semble être obtenue par une jauge importante et diversifiée d'artistes. Cette condition engendrerait l'intérêt d'un nombre suffisant « d'internautes -producteurs », ils constituent la clé de voûte du mécanisme économique et participent à la survie du site. De ce point de vue, deux sites de production participative semblent se distinguer, le premier fait figure d'exception : MyMajorCompany, il comptait plus de

50 000 producteurs et 1 900 artistes inscrits en 2009. Michaël Goldman tempère, néanmoins, ces chiffres en affirmant que « l'activité est rentable aujourd'hui, mais nous profitons d'un gros succès, celui de Grégoire »21. Son concurrent principal BuzzMyBand a annoncé aussi une croissance des ses producteurs actifs (15 000) et de son trafic en 2009. Le volume important « d'internautes-

20 htp:// www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/enquete/peut-on-gagner-de-argent-avec-les-sites-de-coproducion/peut-on-gagner-de-l-argent-avec-les-sites-de-coproducion.shtml

21 Idem

producteurs », d'investisseurs étant primordial dans ce modèle économique, une « implantation » qui se concrétise par « l'ouverture » de plate-forme à l'international est observée. Selon le Journal Du Net, « en janvier 2009(...) BuzzMyBand avait annoncé son intention de se lancer au Japon, en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Ces lancements ont été repoussés et légèrement modifiés. » « MyMajorCompany cible de son côté le Royaume-Uni pour début 2010, tout comme KissKissBankBank, qui va ouvrir dans les prochaines semaines une version anglaise, avant une implantation physique en 2011. »22

Depuis leur apparition en 2007, « le parcours économique » des sites de production participative semble inégale, les plus stables d'entre eux déclinent « le système » dans divers secteurs, développe nt des projets à l'international alors que d'autres peinent à s'inscrire dans la durée, connaissent des difficultés financières ou encore la faillite. Le foisonnement des sites participatifs qui s'apparentait à un dynamisme du secteur laisse peu à peu place à une tendance oligopolistique. En effet, à terme très peu d'acteurs économiques survivront face à la concurrence, se dessine alors une production participative, partenaire des distributeurs, des majors, sur un marché de la musique dans lequel quelques grandes sociétés proposent des « produits musicaux » à un très grand nombre de consommateurs. Cette domination des majors : Universal, Sony BMG, EMI et Warner représente environ 72% du marché. In fine, ces sites qui revendiquaient leur émancipation vis-à-vis du circuit « classique » de la production sont amenés à rejoindre et à travailler avec les acteurs de la filière musicale dite professionnelle.

(a) Les labels communautaires

17

22 idem

18

MY MAJOR COMPANY

 

BUZZ MY BAND

AKAMUSIC

 
 

BELGODISC

ALL IN MY MUSIC

CASTARPROD

 

YOUR MUSIC HALL

DATES CLES

2007 (octobre) : Création de Spidart,1er label musical communautaire en France

RESHAPE MUSIC

 

I-SONG

MY CORNER BAR

STATION TUBES

 
 

DIRECT WHITCH ARTIST

REVENONS A LA MUSIQUE

 
 

ARTISTE A VENDRE

19

BUZZMYBAND

Ancien NoMajorComany, le site de production communautaire BuzzMyBand, co-fondé le 24 décembre 2007 par David Doro, actuel président, Guillaume Rostain, directeur Général, Claudia Da Silva, directrice adjointe en charge des développements marketing et des opérations spéciales, Pierre De Baeque, directeur de la programmation, est chargé de la ligne éditoriale de la plate-forme (partenariats, web, radio, live).

La plateforme web de production et de promotion musicale a changé de cap avec une modification de nom et de principe. Au départ, le label s'est fixé pour une production d'EP 4 titres (single) évaluée à 15000 euros, par ce choix le site jouait la carte de la prudence et minimisait le temps d'attente nécessaire pour atteindre la jauge financière. Cette première production du single a permis d'évaluer, depuis, l'intérêt des internautes (et donc du public) pour un artiste, laissant présager un financement participatif pour un album.

Guillaume Rostain, issu du secteur du divertissement affirme dans une interview accordée au journal 20 minutes23 ne pas vouloir calquer le fonctionnement d'une major. De plus, le co-fondateur explique ne pas sélectionner les artistes à l'entrée du site et vouloir réduire au « minimum les obligations des artistes vis-à-vis du label ». Enfin, le modèle économique revendiqué serait basé « sur les revenus tirés de l'audience et de la publicité », le but étant de « générer un bassin d'audience pour attirer les annonceurs ».

Au vu de ces stratégies commerciales, la prudence semble de rigueur, il ne s'agit de prendre des risques, seul l'avis des internautes-investisseurs, représentatifs d'un public potentiel compte. Et ceci, au détriment, parfois, de la qualité artistique puisque la sélection artistique est inexistante.

La promotion des artistes via différents réseaux avec qui le site entretient des liens privilégiés, comme MTV, Game One, MSN, Le Mouv', HotMix Radio, OÜI FM et très récemment Direct Star et Orange par exemple, est une activité essentielle dans le « système » de la production participative. A ce jour, BuzzMyBand a, ainsi, produit une trentaine d'artistes dont The Enjoys, The

23 htp:// www.20minutes.fr/aricle/208945/Culture-Notre-but-est-d-aider-un-ariste-a-realiser-son-premier-album.php

Vernon Project, Bioze, Xavier Duca, Rio Taxi, Lys etc. Parallèlement, le label accompagne plusieurs artistes confirmés dans leur développement : Mademoiselle K ou encore Jil Is Lucky. A des fins promotionnelles, une compilation regroupant les artistes pop-rock du label participatif est sortie. De plus, l'organisation du « Recycling » permet aux artistes de BuzzMyBand d'intégrer la programmation de la tournée.

« Devenir un point d'entrée international de la musique indépendante » c'était l'objectif de David Doro, le site a déjà ouvert un bureau au Japon et espère en ouvrir un au Canada.

AKAMUSIC

Ce site communautaire créé en mars 2008 par Michel de Launoit offre la possibilité aux artistes de faire produire leur single ou leur album par les « internautes-producteurs ».

Grégory Goemaere, Florence de Launoit, Jean- Marc Goemaere, un couple et deux frères sont les dirigeants d'AKAMUSIC, le leader de la production participative en Belgique. Ce label est né de la fusion entre Tourne Sol Production (société spécialisée dans la production artistique) et Yswood (société spécialisée dans le domaine de l'internet).

Le site a enregistré 13000 artistes et 62000 producteurs à la fin de l'année 2010 selon le quotidien24, sa production compte 84 CD dont 19 albums et 65 singles. En moyenne, en 2010, Michel de Launoit affirmait que sur 13000 artistes inscrits, 84 étaient produits, ce qui représente environ 0,65%.

Février 2011, estimant que les EP 4 titres ne fonctionnait plus, ils ont été arrêtés au profit des EP six titres. La production d'un album est fixé à 80000 euros et 35000 pour les EP. Une fois la jauge

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24 «Une producion risquée » Pablo Chimieni 4 décembre 2010, le Quoidien

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atteinte, l'album de l'artiste produit est distribué par Universal Music REVENONS A LA MUSIQUE

Angel Ramos, cofondateur de « (re)venons à la musique » se définit comme un site de production participative, il réunit une équipe de professionnels du son : ingénieurs du son, auteurs, compositeurs etc. Revenons à la musique se distingue dans le sillage des plate-formes de production communautaire par son nom français. Ce détail contribue à leur stratégie de communication visant à se distinguer des autres start'up qui rêvent de s'étendre à l'international. Comme un pied de nez fait par le site qui revendique son attachement à l'essentiel : la musique.

Hormis ce discours commercial distinctif de celui de la majorité des sites, leur mode de fonctionnement ne diffère pas.

Angel Ramos affirme que « ce qui est compliqué, c'est de mettre en avant un artiste». En effet, la communication est la préoccupation première de toutes les plate-formes. «Revenons à la musique », comme la majorité encourage les internautes-producteurs à relayer toute information et à se faire les portes-parole de leur artiste préféré via les réseaux sociaux et autres. La force de l'équipe du site est ,probablement, le réseau professionnel dont elle dispose notamment le Studio Omèga pour l'enregistrement de l'album. Cependant, il semble leur manquer des partenaires pour la distribution et la promotion.

ALL IN MY MUSIC

Les co-fondateurs de ce site sont Béatrice Benhamou, gérante et directrice juridique

Dominique Martini, directeurs des opérations, Eric « VDP », directeur marketing et international, Jean-philippe Benoît, directeur artistique, Denis Degioanni, Christophe Michau, stratégie internet.

Créée en 2009, cette plate-forme musicale participative a fait le pari de lancer des artistes régionaux grâce au soutien de ses auditeurs, la société a produit le single d'un groupe toulousain « The Red Lips ».

La start'up, créée à Sophia- Antipolis, possède un catalogue de 150 artistes et une communauté de 5000 membres (en 2010). Derrière ce projet, cinq passionnés de musique issus de l'industrie du disque et de la création d'entreprise. Ils ont été soutenus par l'incubateur public PACA Est, le conseil régional, l' INRIA et l'université de Nice.

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BELGODISC

Paul Dewachter, fondateur de Belgodisc25 définit son équipe « d'artisans professionnels qui travaillent dans la convivialité, le dialogue et la transparence des comptes ». Ils accompagnent les artistes avant, pendant et après la production. Le site de production participative choisit de mettre en lumière « un artiste de la semaine » tandis que les autres artistes, sans exception, défilent en diaporama sur la même page d'accueil afin d'éviter qu'ils ne tombent dans l'anonymat, selon eux. Ils affirment qu'à la différence de la plupart des sites de production, Belgodisc organisent des réunions avec les « internautes-producteurs », les rassemblements semestriels réunissent les artistes et les producteurs. Ces « réunions en comité restreint » permettraient d'analyser chaque production, d'en définir les points faibles et points forts, d'imaginer pour l'artiste une stratégie dans le cadre d'un plan de carrière.

La stratégie de Belgodisc est de produire des singles 3 titres, si le single marche, il y aura la possibilité de produire l'album EP ou LP de l'artiste. L'objectif de production de Belgodisc est de 34 artistes par mois, soit une trentaine d'artistes d'ici la fin de l'année 2011.

YOUR MUSIC HALL

Ce site se définit comme un label indépendant et participatif qui vise la production d'artistes. Il a été créé par quatre passionnés de musique.

Alain DOPOURIDIS est le fondateur de YOUR MUSIC HALL, il est entouré par Jean-Claude KUENTZ : directeur de la Publication, de la Production et de l'Artistique, Jean-Claude

BENOIST : directeur du Marketing et de la Communication et Fabrice EYMERY : Directeur du département Vidéo et Coordination de la Promotion.

S'inspirant du statut officiel de Producteur, Your Music Hall propose de « devenir Coproducteur, un statut en phase avec l'évolution des nouvelles techniques de productions musicales par Internet», selon eux.

RESHAPE MUSIC

Reshape-music se définit comme un label éthique et participatif. Les internautes financent le projet de sortie d'un album via le label. « En échange, ils reçoivent l'album dans une copie spéciale éditée

25 htp:// fr.locita.com/diverissement/musique/inancement-paricipaif-une-nouvelle-plateforme-musicale-paricipaive-belgodisc/

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en série limitée dans le format qu'ils choisissent (mp3, cd digipack ou vinyle) et des avantages (sérigraphie numérotée, accès backstage), avant la sortie. Grâce aux internautes, les artistes peuvent donc sortir leur album de manière professionnelle, avec un distributeur et une campagne de promotion. «Grâce aux internautes, les artistes conservent 100% de leurs droits de production. Si l'album devient un succès, ils en sont propriétaires. »

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