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La place de la politique culturelle dans le projet d'émergence du Cameroun à  l'horizon 2035. Contribution à  une analyse des politiques publiques.


par Arouna Pountougnigni Mfenjou
Université de Yaoundé 1 - Master en sociologie  2018
  

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CHAPITRE 4 : DE LA POLITIQUE SANS CULTURE A LA
CULTURE SANS POLITIQUE AU CAMEROUN :
L'URGENCE D'UN REAJUSTEMENT DU PROJET
D'EMERGENCE

A tout prendre, la culture peut mieux et plus facilement que tous les grands projets structurants qui trônent au coeur du programme d'émergence du Cameroun et de l'Afrique, donner les moyens d'une transformation en profondeur de notre société mais aussi de son rayonnement au plan international.200

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200Richard Laurent OMBGA, « Les nouveaux défis de la culture camerounaise », in Annales de la Faculté des arts, lettres et sciences humaines, Vol.1, n°13, Nouvelle série, Second Semestre, Université de Yaoundé I, 2011, p.13.

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Depuis son accession à l'indépendance, le gouvernement camerounais a mis sur pied une série de programme et de projets de développement pour engager ce pays sur le train de l'amélioration qualitative et quantitative des conditions de vie de la population. Ces programmes et projets de développement avaient ou ont tous un dénominateur commun : sortir le pays de la misère, la pauvreté, la précarité car faut-il le rappeler, lorsque ce pays accède à la souveraineté internationale le 1er janvier 1960, tout est à faire ou à refaire. Il est à l'image des autres pays de l'Afrique subsaharienne. Jean Claude SHANDA TONME observe à ce sujet que, « l'Afrique noire qui émerge des indépendances est une constellation des nations pauvres où tout est à faire et à construire, peut-être même à inventer ».201Maurice KAMTO observe dans le même sens que « sauf quelques cas exceptionnels, les économies subsahariennes n'ont jamais affiché des performances comparables à celles des pays nord-africains et encore moins à celles des pays du Sud-est asiatique ».202

Plusieurs années après ces constatations, la situation économico-sociale de l'Afrique en général n'a guère changée. Cette situation est décrite fort judicieusement par Guy Parfait SONGUE en ces termes : « l'Afrique est indépendante depuis environ un demi-siècle, et malgré tous les discours tenus et les politiques menées jusqu'ici pour son développement, elle semble sombrer dans une espèce de développement du sous-développement ».203

Face donc à ces constellations de misère et de pauvreté, l'Etat du Cameroun va mettre sur un pied une série de projets voire programme de sortie de crise. Ces projets de sortie de crise sont davantage connus sous le vocable de politique de développement qui sera explicité dans les lignes suivante. Cette clarification est suivie de l'analyse des politiques de développement implémentées au Cameroun depuis les indépendances.

1- Politiques sans culture au Cameroun

Dans son sens définitionnel, la notion de politique de développement renvoie à l'ensemble des orientations prises et des stratégies adoptées par les pouvoirs publics pour favoriser les transformations politiques, économiques, sociales donc le but est de répondre à un besoin précis qui est généralement celui de l'amélioration substantielle des conditions de vie de la population. L'implémentation d'une politique de développement sur le terrain précède

201 SHANDA TONME, La malédiction de l'Afrique ....Op. Cit, p.162

202Maurice KAMTO, L'urgence de la pensée : réflexions sur une pré-condition du développement en Afrique, Yaoundé, Mandara, p.130.

203Guy Parfait SONGUE, « L'imposture des politiques de développement en Afrique : entre illusions, faillite et besoin de refondation » in Jean-Emmanuel PONDI (sous-dir), Repenser le développement à partir de l'Afrique, Yaoundé, Afrédit, 2015, p.171.

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l'identification du problème que cette politique souhaite résoudre. Plus précisément, trois grandes étapes essentielles structurent le cheminement d'une politique de développement à savoir : la préparation ou de la conception, l'exécution et enfin l'évaluation.

Ainsi, dans l'optique de trouver les solutions afin de permettre le développement du Cameroun et ceux depuis les indépendances jusqu'à présent, quatre politiques de développement ont déjà été appliquées au Cameroun : les plans quinquennaux, le plan d'ajustement structurel, le DSRP et le DSCE.

1.1-Les plans quinquennaux204

Les plans quinquennaux furent la toute première politique de développement du Cameroun lorsqu'il accède à son autonomie interne le 1er janvier 1960. C'est dans ce sens que, de 1960 à 1991, six plans quinquennaux ont successivement été appliqués au Cameroun dans un souci d'amélioration substantielle des conditions de vie de la population. Trois organes constitutifs étaient chargés de l'élaboration des plans quinquennaux : les comités de développement, les groupes d'études techniques multidisciplinaires et les commissions nationales de planification.

Le premier plan quinquennal (1960-1965) avait donc pour objectif fondamental le dédoublement du revenu par habitant qui devait passer de 21500 FCFA à 43500 FCFA dans une période de vingt ans. Ce doublement du revenu par habitant devrait être précédé par la mise en place des structures économiques et sociales appropriées, la réduction des disparités régionales à travers la scolarisation des masses et la construction des infrastructures sanitaires, éducatives, universitaires etc.

Le second plan quinquennal couvrant la période 1966-1971, d'après Ernest TOUNA MAMA, fut l'objet d'une élaboration plus démocratique dans la mesure où, son élaboration a été confiée à l'assistance technique française. Il s'inscrivait dans la même dynamique en termes d'objectif que le premier plan quinquennal.

La période 1971-1976 marque la phase d'implémentation du troisième plan quinquennal aux objectifs similaires avec les deux premiers, mais qui apporte une innovation en mettant un accent particulier sur les investissements productifs direct d'une part en occurrence ceux liés à l'industrie, à l'énergie aux mines et d'autre part, sur les investissements liés au développement des infrastructures.

204Nous tirons l'essentiel des informations sur les plans quinquennaux et les PAS de l'ouvrage de l'économiste TOUNA MAMA intitulé, L'économie camerounaise : pour un nouveau départ, Yaoundé, Afrédit, 2008.

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De 1976 à 1981, marque la période d'implémentation du quatrième plan quinquennal. Ce plan était conséquentiel d'une élaboration démocratique avec un souci de promotion de l'unité nationale et du développement autocentré. Son objectif visait à assurer un taux de croissance du PIB par habitant d'au moins 5% par an. Les priorités de ce plan étaient axées sur le développement rural avec la création et l'extension des grandes plantations modernes, industriel avec la promotion des exportations industrielles. Ces priorités visaient l'accroissement de la productivité, de la compétitivité des entreprises industrielles et enfin le développement du secteur tertiaire à travers la création d'un Office Commercial Camerounais, la création d'un organisme chargé de la promotion du commerce extérieur etc.

Avec un bilan largement positif issu de l'implémentation des quatre premiers plans quinquennaux, le cinquième plan quinquennal (1981-1986) a été élaboré dans une dynamique prospective afin d'assurer une vie meilleure aux 16 millions d'habitants que devait compter le Cameroun à l'aurore de l'année 2000. C'est dans ce sens que ces objectifs seront orientés vers la réalisation effective de l'autosuffisance alimentaire, la redynamisation des structures de production, la réorientation de l'industrialisation à travers la revalorisation prioritaire des matières premières locales.

Le sixième plan quinquennal (1986-1991) s'inscrit dans la même démarche prospectiviste de développement pour l'an 2000 que le cinquième. Les orientations de ce plan gravitaient autour du libéralisme communautaire avec l'encouragement des initiatives privées, la solidarité nationale ; le développement auto-entretenu avec comme composante la satisfaction des aspirations nationales ; la démocratisation et la justice sociale à travers l'épanouissement collective des individus, l'égalité de chance entre les individus afin de bénéficier des fruits de la croissance et enfin comme dernière orientation, l'intégration nationale qui constitue le socle granitique d'un développement équilibré entre toute les composantes sociologiques du pays. Il est important de souligner que c'est au cours de l'implémentation de ce dernier plan quinquennal que va naitre le premier PAS suite à la crise économique comme nous le verrons dans les lignes suivantes.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo