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La place de la politique culturelle dans le projet d'émergence du Cameroun à  l'horizon 2035. Contribution à  une analyse des politiques publiques.


par Arouna Pountougnigni Mfenjou
Université de Yaoundé 1 - Master en sociologie  2018
  

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CONCLUSION GENERALE

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La recherche présentée dans le cadre de cette étude portant sur la sociologie de l'analyse des politiques publiques avait pour thématique centrale la place de la politique culturelle dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035 : contribution à une analyse des politiques publiques. À tout prendre, le rappel des grandes lignes de cette étude s'impose afin de mieux expliciter les éléments développés dans les deux parties de cette recherche.

Cette étude a pour objet de recherche l'appréciation de la place de la PC dans le projet d'émergence à l'horizon 2035 et est centrée autour d'une question de recherche principale, formulée comme suit: comment la PC en tant qu'outil de développement et de bien-être est-elle prise en compte dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035? A la périphérie de cette question de recherche principale, se sont greffées deux questions de recherche subsidiaires afin de mieux comprendre le peu d'intérêt accordé au secteur culturel dans les politiques de développement du Cameroun en général et singulièrement dans le projet d'émergence. C'est dans ce sens que les interrogations subsidiaires de cette recherche étaient formulées en ces termes :

? quelles sont les logiques d'action et les rationalités pouvant rendre compte de la non prise

en compte suffisante de la PC dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035 ?

? que gagnerait le Cameroun à intégrer une PC dans son projet d'émergence du Cameroun ?

Les principales interrogations qui étaient au coeur de cette recherche se sont adossées sur des hypothèses qui ont été élaborées de manière suivante. En ce qui concerne l'hypothèse principale de notre réflexion, elle postulait que le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035 ne prend pas en compte suffisamment la PC. Car, au regard des objectifs visés par ce document, il est clairement établi que l'émergence se fera sans le secteur culturel. Ainsi, après la délimitation de l'hypothèse de recherche principale, notre recherche a également été structurée autour de deux hypothèses subsidiaires à savoir :

? la faible prise en compte de la PC dans le projet d'émergence du Cameroun s'explique par la faible connaissance de l'apport de la culture à l'émergence des nations.

? à travers une bonne élaboration et une prise en compte effective de la PC, le Cameroun

aura un projet d'émergence davantage efficace pouvant conduire plus vite à son émergence.

Pour faire la preuve de notre investigation, notre recherche s'est adossée sur trois orientations théoriques à savoir une théorie de grande portée (la théorie de l'action sociale) et deux théories de moyenne portée en occurrence la théorie de la rationalité limitée et la théorie

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néo-institutionnaliste. Ce triptyque théorique a été mobilisé parce que « le sociologue ne crée pas des modèles arbitraires de conduite ni ne peut découvrir d'explication totale de la vie et du destin des sociétés. Il recourt à des grilles de lectures, adaptées aux problèmes étudiés ».245

De l'opérationnalisation de la théorie de la rationalité limitée et la théorie néo-institutionnaliste, il ressort que le projet d'émergence est élaboré par des acteurs à la rationalité limitée due à l'influence subtile des pouvoirs publics dans le cycle de conception et d'élaboration de la politique d'émergence. Ces grilles de lecture nous ont conduit à observer que le secteur culturel, bien qu'étant une filière importante de la croissance, n'est pas suffisamment pris en compte dans les quatre politiques de développement implémentées au Cameroun depuis son accession à l'autonomie interne en général et dans le projet d'émergence en particulier. C'est ainsi que nous nous sommes rendu compte la culture au Cameroun oscille entre la marginalité et la marginalisation.

La marginalité de la culture au Cameroun est perceptible dans la mesure où, cette dernière n'est convoquée que pour divertir, pour égayer, bref pour amuser les individus au cours des cérémonies protocolaires, des cérémonies festives. C'est-à-dire, elle est toujours en marge des choses sérieuses et n'est convoquée que pour amuser, égayer et divertir. La marginalisation de ce secteur s'opère lors de l'élaboration et de la conception des politiques de développement qui sont orientées par le gouvernement. Malgré cette tradition de marginalisation du secteur culturel, notre étude nous a conduit à observer que certaines initiatives du monde d'en bas (détenteurs de la culture, les artistes musiciens etc.) sont prises pour promouvoir et valoriser la culture au sein de notre environnement social. Au regard des ramifications épistémologiques de notre objet d'étude, le recours à la multidisciplinarité nous a conduit à faire une conjonction de plusieurs disciplines scientifiques afin de mieux cerner notre objet dans toutes ses dimensions, dans toute sa multiplicité.

Sur la base d'une enquête qualitative réalisée auprès des responsables chargés de l'élaboration et de la mise en oeuvre du projet d'émergence, trois techniques de collecte de donnée ont été mobilisées dans le cadre de la production des données. C'est dans ce sens que l'observation directe libre et l'entretien semi-directif nous ont contraint à une descente sur le terrain. L'observation documentaire nous a permis d'accéder aux différentes politiques de développement du Cameroun, les rapports, les lois ainsi qu'à toutes les ressources documentaires pouvant rendre compte de l'apport significatif de la culture dans les initiatives visant à l'amélioration des conditions de vie des individus. Cette méthode nous a également

245Gilles FERREOL et Jean-Pierre NORECK, Introduction...Op. Cit, p.45.

conduit à une immersion au coeur du concept d'émergence. Un concept qui a vue développer autour de lui une série de rhétoriques explosives et ronflantes, un concept qui alimente depuis 2009 toutes les conversations sociales, politico-économiques au sein de notre environnement social. Cette technique constitue également l'une des motivations qui nous a conduit à axer notre réflexion sur une telle problématique car, c'est à travers la lecture du projet d'émergence, que nous avons orienté notre recherche sur cette problématique.

La conjonction de l'observation documentaire et les entretiens nous a conduit à l'observation selon laquelle le projet d'émergence du Cameroun ne prend pas suffisamment en compte la PC en tant qu'outil de développement et de bien-être ce qui nous amène à réaffirmer l'actualité du constat fait par Henri TEDONGMO TEKO selon lequel, « le manque d'intérêt accordé au secteur culturel et artistique par les pouvoirs publics dans le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), suppose que jusqu'à 2035, ce secteur sera condamné à rester très loin des préoccupations des décideurs ».246 Cet état de faite nous renseigne à suffire que le secteur culturel et artistique camerounais jusqu'en 2035, restera toujours confiné dans la marginalisation, dans la folklorisation et dans le bricolage. Cependant, une telle affirmation pourrait paraitre laudatrice voire prétentieuse à cause de la carence d'explicitation des grands moments autour duquel cette étude a été bâti.

La partie première de notre recherche, qui s'articule autour de la politique d'émergence et de la PC, est structuré autour de deux principaux chapitres. Dans le chapitre premier, nous avons passé au scanner le projet d'émergence du Cameroun à travers une réflexion en profondeur de ce concept. Cette réflexion intègre entre autre l'origine du concept d'émergence, les pays africains à l'épreuve des politiques d'émergence, la sociohistoire du projet d'émergence du Cameroun, les fondements de ce projet ainsi que ses grandes orientations, la compréhension de cette vision et de son calendrier et ce qui nous est apparu comme limites de ce projet. La réflexion menée dans le cadre ce chapitre nous a amené à observer que l'émergence est un concept extrêmement ambigu marqué par une exceptionnelle fluidité sémantique et que le prendre pour en faire une vision pose deux problèmes fondamentaux en réalité.

Premièrement, l'émergence est le fruit d'une construction qui repose sur un certain nombre d'exigences comme l'atteinte d'un taux de croissance à deux chiffres. Elle n'est pas le fruit d'une incantation des pouvoirs publics car, l'émergence ne se décrète pas, il se construit. Deuxièmement, les Etats africains apparaissent comme des amateurs de mode. Lorsque les

246 Henri TEDONGMO TEKO, Réussir l'entrepreneuriat...Op. Cit, p.23.

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nations unies parlaient des OMD dans les années 2000, tous les pays africains quasiment en parlaient également et lorsque ces dernières parlaient des ODD, tous les états africains s'étaient également embarqués dans cette dynamique. Ainsi, le concept d'émergence est à l'image des slogans comme ceux de santé pour tous en l'an 2000 etc. L'émergence devenant ainsi, la voix par laquelle viendra le salut de la population camerounaise. Elle mue dès lors en ce que Jacques CHATUE qualifie si pertinemment d'une imposture théorique et c'est dans cette perspective que l'atteinte de ce cap se mue en un mirage, une illusion au regard de la modicité des moyens et des stratégies adoptées dans la mesure où, « le mythe du résultat peut induire une certaine rigueur, mais seulement une rigueur adialectique et mortifère ».247

La réflexion sur l'émergence nous a permis également de nous rendre compte qu'il existe des préalables à mobiliser pour parler d'émergence. En nous inscrivant dans la même dynamique que l'économiste Rostow WALT WHITMAN lorsqu'il parle des étapes par lesquelles passent tous les pays pour atteindre le développement, l'on se rendra à l'évidence compte que le Cameroun est loin de réunir les conditionnalités préalables à l'atteinte de l'émergence. En nous appuyant sur les cinq étapes de cet auteur, l'on se rend compte que nous ne sommes qu'à la première étape c'est-à-dire, à l'étape de la société traditionnelle alors que l'émergence dans sa théorie, renvoie à la troisième étape c'est-à-dire l'étape du décollage. Ce décollage d'après Rostow WALT WHITMAN requiert trois conditionnalités à savoir :

Une hausse du taux d'investissements productifs passant par exemple de 15% à

30% du PIB, le développement d'un ou de plusieurs secteurs manufacturiers et l'existence ou l'émergence rapide d'un système politique, social et institutionnel qui, en exploitant finement l'expansion initiale dans le secteur moderne et les potentiels effets externes économiques du décollage, arrive à donner à la croissance un caractère continu.248

Dans le chapitre deuxième de notre étude, nous nous intéressons à la notion de culture et

de la PC à travers l'analyse des interactions qu'il y'a entre ces deux notions. Il s'agissait donc de questionner l'origine de la notion de culture, ses différentes fonctions, la conception de ce concept dans le champ de la rationalité sociologique, les caractéristiques de la culture ainsi que les différentes approches de compréhension de la culture sous le prisme de la sociologie ; la notion de PC ; le processus d'élaboration d'une PC ainsi que ses objectifs ; les modèles de PC ainsi que les visés des PC.

247Jacques CHATUE, Epistémologie et sciences de développement : questionnements sur une imposture théorique, Yaoundé, éditions CLE, 2014, p, 92.

248Repris par Moubarack LO « l'émergence...Op. Cit

Comme la notion d'émergence, la culture est également une notion ambigüe et polysémique. Son caractère polysémique est conséquentiel à la définition que chaque discipline scientifique donne à cette notion. C'est dans ce que nous pouvons nuancer notre propos à la suite d'Henri TEDONGMO TEKO lorsqu'il observe que : « l'analyse de la notion de culture révèle la diversité et la complexité d'une notion qui ne peut être saisie que par un processus définitionnel qui explore les acceptions dans ce qu'elles ont d'idéologies et d'affiliations disciplinaires ».249

L'analyse de la notion de PC dans ce chapitre nous a permis de nous rendre compte que, bien qu'ayant des traits en commun, il n'existe pas de PC standard, c'est-à-dire une PC qui serait à l'image d'une clé de voute qui ouvrirait toutes les serrures. Il existe cependant des modèles de PC auxquelles les autres Etats se sont inspirés pour élaborer la leur. L'énumération de typologies de PC nous a également permis d'observer que chaque PC s'illustre par sa singularité, par sa typicité. La PC, dans un contexte donné est le plus souvent le corolaire d'une ambition de valorisation de ses potentialités artistiques et culturelles à travers le développement infrastructurel, social, économique, etc.

Notre étude sur l'apport de la culture à l'émergence nous a révéler que cette dernière (la culture) est une composante essentielle de l'émergence. C'est ainsi qu'au chapitre troisième de cette investigation structurée autour de la présentation de la PC en tant que vecteur d'émergence des sociétés, nous nous sommes attelés à souligner cette monstration. Ce chapitre s'articulait autour de la notion d'ICs à travers sa genèse et ces différentes composantes, la PC comme élément conséquentiel des ICs, la PC et l'émergence des Etats sur le plan socio-économique. C'est ainsi qu'il est devenu de nos jours indéniable que le secteur culturel fait incontestablement partie des nouvelles filières de la croissance. L'économie nigériane est l'une des plus attrayantes aujourd'hui grâce au secteur culturel en général et singulièrement à son industrie cinématographique.250

Face à la raréfaction des matières premières doublée de la baisse drastique du prix de baril de pétrole qui constituait naguère le poumon essentiel de son économie, le gouvernement nigérian s'est lancé dans la diversification de son économie et à réussir à faire de sa culture un pilier majeur de son économie. Ce chapitre nous a permis de nous rendre compte que les ICs sont génératrices d'emplois, ce qui favorise la réduction substantielle de la pauvreté. Elles contribuent aussi à la croissance. La contribution des ICs à l'économie mondiale telle que nous

249Henri TEDONGMO TEKO, Op. Cit, p.33.

250 Nollywood est la deuxième industrie de cinéma dans le monde derrière l'industrie cinématographique américaine Hollywood.

l'avons vu dans le cadre de ce chapitre est importante au regard de son apport au PIB. De cette analyse, est ressortir le lien entre les ICs et la PC. Il existe de ce fait un lien de consubstantialité entre l'éclosion des ICs et la PC car, c'est celle-ci qui oriente, encadre et permet le développement des ICs ; ce qui nous a conduit à souligner que les ICs sont la propédeutique de la PC. Les ICs découlent de l'implémentation de la PC. Dans toutes les nations où la contribution des ICs est importante, l'on observe que ces nations sont dotées d'une PC clairement pensée.

Ainsi, la culture sous l'impulsion de la PC contribue au rayonnement international d'un pays, sur le plan social, transcende les clivages, favorise et oeuvre pour le vivre ensemble car elle n'a pas de langage spécifique mais plutôt un langage universel. Elle unie les peuples, contribue au renversement de l'échelle de valeurs. Dans un entretien donné à Christian MALARD et Florence KLEIN-BOURDON, l'ancien ministre sénégalais de la culture YOUSSOU NDOUR, par ailleurs artiste musicien, soutenait fort pertinemment que :

Je pense qu'à part quelques pays qui ont du pétrole et du diamant, pour le reste,

c'est la culture. Si on la valorise, cela peut apporter énormément de devises, de

respect et de rayonnement. Le problème aujourd'hui, c'est sa valorisation. On a

une culture assez riche, diverse, énorme et inexploité : si elle est valorisée, elle

peut apporter énormément à l'Afrique économiquement.251

La réflexion menée au chapitre quatrième et le dernier de cette étude, s'est articulée

autour de la politique sans culture et de la culture sans politique au Cameroun. Cette section de notre étude a eu pour ambition d'emblée de mener une réflexion sur les quatre politiques de développement implémentées au Cameroun depuis 1960. L'analyse séquentielle de ces politiques nous a amené à nous rendre compte que, toutes ses politiques ont une spécificité qui est celle du peu d'intérêt accordée à la culture en tant qu'un outil de développement et de bien-être. Il était subdivisé en plusieurs sous sections entre autre, politiques sans culture au Cameroun articulé autour des plans quinquennaux, le PAS, le DSRP et le DSCE. La culture comme une oubliée des politiques de développement dont la faible dotation budgétaire du MINAC en est une illustration et enfin la culture sans politique au Cameroun avait comme baromètre les festivals patrimoniaux, le dynamisme des artistes musiciens camerounais.

De l'analyse des politiques de développement implémentées au Cameroun, en est ressortie une observation fondamentale. Cet examen nous amène à nous rendre compte que le secteur culturel ne constitue pas une priorité pour toutes ces politiques. Les priorités de ces

251Christian MALARD et Florence KLEIN-BOURDON, Ibidem

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politiques sont orientées vers le développement des infrastructures qui demeurent jusqu'à ce jour insuffisantes voire inexistantes dans certaines parties du Cameroun au point où, pour rallier Kribi quittant Ebolowa en saison de pluvieuse par exemple, les usagers sont contraints de passer par la région du Centre (Yaoundé) et le Littoral (Edéa) avant de rallier Kribi qui est dans la région du Sud.

Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources naturelles et la baisse drastique du prix de baril de pétrole, et dans un contexte mondialisé où la culture fait partie des nouvelles filières de croissance, le projet d'émergence du Cameroun qui est une politique d'orientation globale, n'a pas fait l'économie de la marginalisation de ce secteur dont les dividendes économiques dans les pays comme le Nigéria, les Etats, l'Inde sont extrêmement énormes.

Cette tradition de marginalisation de la culture dans les politiques de développement nous a permis de comprendre que, visiblement, malgré l'immensité des potentialités artistiques et culturelles du Cameroun, les pouvoirs publics n'ont pas encore pris conscience que la culture peut être une industrie importante pouvant conduire le pays à son émergence. La marginalisation de ce secteur est perceptible également sur la dotation budgétaire du MINAC qui a, quasiment depuis de nombreuse année, la plus petite dotation budgétaire. Malgré cette tradition de marginalisation du secteur culturel, il nous a été donné de nous rendre compte qu'il existe une culture au Cameroun dont les festivals patrimoniaux et le dynamisme des artistes musiciens en sont les indicateurs.

La contrefaçon et les conflits observés au sein des structures de gestion collective des droits d'auteurs et des droits voisins depuis quelques décennies jusqu'à nos jours qui « sont, en effet, des formes de rémunération des créateurs et des investisseurs dans l'ensemble des filières culturelles (musique, cinéma, presse édition de logiciel, etc.)252, certains artistes comme nous l'avons vus, produisent des oeuvres de qualité internationalement appréciable et contribue au rayonnement international du Cameroun.

Au regard de ce qui précède, il convient également de souligner que la réalisation de cette étude n'a pas été sans difficulté. Les difficultés les plus notoires ont été celles relatives à la réticence de nos répondants, le refus de certains à se prêter aux entretiens, la méfiance exprimée à l'endroit de notre sujet, le refus catégorique de certains informateurs de nous laisser enregistrer l'entretien. Pour pallier à ces difficultés, nous avons fait preuve d'imagination sociologique qui devrait caractériser tous les sociologues d'après WRIGHT MILL.

252Préface de Jean TABI MANGA in Christophe SEUNA, Droit d'auteur et droits voisins au Cameroun : la loi du 19 décembre 2000 et son décret d'application, Yaoundé, SOGESIC, 2008, p.5.

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Nous n'avons pas la prétention d'avoir épuisé tous les contours de notre objet de recherche dans le cadre de cette étude. A la suite de cette étude, les recherches futures portant sur la place du secteur culturel dans les politiques de développement en Afrique pourraient permettre une saisie en profondeur de la contribution de ce secteur à la croissance afin de mieux enrichir notre objet de recherche. Ces recherches pourraient s'articuler autour de: politique culturelle et développement de l'Afrique: approche comparée du Cameroun et du Maroc, politique culturelle et développement des villes au Cameroun: cas de Foumban, la place de la politique culturelle dans les projets de société des parties politiques au Cameroun etc.

Notre recherche sur l'appréciation de la place de la PC dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035, nous a permis de voir d'une part qu'il n'existe pas une PC clairement pensée pour promouvoir et valoriser les potentialités artistiques et culturelle et, d'autre part, que la culture n'est pas suffisamment prise en compte dans les politiques de développement du Cameroun depuis les indépendances jusqu'à ce jour. Cette investigation scientifique n'était donc enfin qu'un modeste regard sur une thématique actuelle (l'émergence), sur un secteur porteur (secteur culturel), mais peu valorisé dans un environnement mondial marqué par un constat croissant de la contribution pertinente du secteur culturel dans la réussite du projet d'émergence des nations.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe