Processus électoral et gouvernance politique en RDC.par HERGIE KAFINGA BINKOLELE Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018 |
IV. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESESTout travail scientifique doit être fondé sur un problème, une observation ou un constat qui nécessite probablement des enquêtes, En voulant trouver des solutions à ces problèmes, on aboutit aux hypothèses. La problématique peut être définit comme l'art d'élaborer et de poser clairement le problème et aussi de le résoudre. Elle est selon R.QUIVY et YAN COMPENOUT,8(*) « l'approche ou la perspective théorique que l'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. » La problématique joue un rôle indispensable dans les recherches scientifiques. Elle permet de poser des jalons, de fixer des objectifs et d'attirer l'attention du lecteur. C'est la problématique qui confère l'identité même du travail de recherche entrepris. Il revient pour notre part de dire clairement et distinctement sur quoi porte notre travail. En d'autre terme faire voir en quoi consiste la problématique de notre travail. La République Démocratique du Congo est confrontée à plusieurs problèmes : La corruption pratiquement institutionnalisée dans le secteur public, le détournement des deniers publics à grande échelle, le manque de transparence, le manque de liberté d'expression, le tribalisme comme stratégie politique pour certains, le trafic d'influence, l'insécurité, le clientélisme, l'incapacité de certaines autorités locales. Toutes ces pratiques stoppent la gouvernance politique. Notre préoccupation majeure se porte sur l'opportunisme à la congolaise, car le parcours de la plupart des leaders politiques congolais prête à polémique. Leur passé et leur pseudo militantisme se confondent dans un flou savamment codé, brouillé et rendu imperceptible avec le temps. Leurs ascensions politiques, comportant divers flirts avec le diable, sont diversement camouflées dans un habile opportunisme. En tant qu'hommes politiques, la plupart des congolais sont atypiques et idéologiquement inclassables, voguant de compromission en prostitution, au gré des intérêts économiques ou alimentaires du moment. Les plus imprévisibles et les plus perfides d'entre eux n'hésitent même pas à trahir leurs propres convictions, leurs compagnons de route, mais aussi et surtout la nation tout entière, par des stratagèmes éphémères et ce, juste pour une poignée de cacahuètes ou la promesse d'un misérable poste dans l'éphémère régime du jour. Le corporatisme est le seul critère et cadre de recrutement du personnel politique et administratif. Le cercle de la sphère des futurs compromis se limite autour de quelques individus choisis sur la base des sombres critères ethniques, tribaux ou mythiques. Et la fidélité corporatiste traverse les générations, elle va jusqu'à incorporer ou prendre en charge les progénitures des compagnons de route et/ou de régime, tombés ou vivants, pour perpétuer le système. Hier comme aujourd'hui, ce sont là, entre autres, des pratiques devenues banales au sommet de la hiérarchie politique congolaise. Les conséquences prévisibles sont la débâcle et le gâchis que vit au jour le jour le peuple congolais. Face à ces grands défis, les observations consignées dans cette rubrique traduisent les inquiétudes, les préoccupations et les attentes de la société congolaise tout entière. Si à travers les élections, le peuple congolais parvenait a opéré des choix stratégiques, comme le note Pamphile MABIALA MANTUBA-NGOMA,9(*) « Au moment des élections, les dirigeants actuels peuvent être sanctionnés positivement, s'ils travaillent à la promotion de l'intérêt général, en les choisissant pour assumer les fonctions de gestion des affaires de l'Etat, ou négativement, en leur donnant aucune voix, s'ils sont la cause du dépérissement de l'Etat, de la paupérisation de la population et de l'aliénation constante de l'intérêt général ». Ceci nous pousse à une interrogation sur cette thématique : F Comment le processus électoral peut-il influencer la gouvernance politique en R.D.C ? A dire vrai, l'hypothèse de travail est le point de départ d'une investigation scientifique. Dans le nouveau petit robert de la langue française, l'hypothèse est définie en sciences expérimentales comme une position proposition relative à l'explication des phénomènes naturels, admises provisoirement avant d'être soumise au contrôle de l'expérience. L'hypothèse de travail est une réponse provisoire donnée aux questions de la problématique. Elle nous servira de fil conducteur, car elle est une conjecture ou « une proposition des réponses à la question posée » 10(*) La formulation d'une hypothèse peut se faire a priori, c'est-à-dire avant de recueillir certaines informations voulues. L'affirmation d'une hypothèse à priori correspond à l'activité intellectuelle éveillé du chercheur. L'hypothèse à priori est une hypothèse théorique. L'hypothèse de travail peut aussi se formuler a posteriori, après l'expérience, cela veut dire une fois que certaines informations sont recueillies. En un mot, on la formule après une expérimentation ou une pré-enquête. Ainsi on aura à faire à une hypothèse empirique. De manière général, il est rarement possible de formuler une hypothèse sous sa forme définitive prête à être vérifiée. Ainsi, les tentatives des réponses suivantes nous guiderons dans le cadre de cette étude : ü Le processus électoral pourrait influencer la gouvernance politique en se fondant sur des principes démocratiques. ü Le peuple congolais en se choisissant librement ses représentants selon ses droits, le processus électoral pourrait influencer la gouvernance politique. ü En favorisant l'alternance au pouvoir, le processus électoral pourrait influencer la gouvernance politique. ü En favorisant le peuple congolais à instituer un nouveau gouvernement dont les principes et l'organisation des pouvoirs seront tel que, le peuple jugera son bonheur et sa sécurité assurés, le processus électoral pourrait influencer la gouvernance politique. * 8 R. QUIVY et YAN COMPENOUT, cités par Pascal MPANGE KIHASULA, Initiation au travail scientifique, cours inédit, G1 SPA/UNILU, 2013-2014. * 9 Pamphile MABIALA MANTUBA-NGMA, cité dans Claude MWILAMBWE MWENDE, op.cit. p6 * 10 M. GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, 1979, p403 |
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