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Processus électoral et gouvernance politique en RDC.


par HERGIE KAFINGA BINKOLELE
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018
  

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III.2.2. L'ETAT DE LIEU DES ELECTIONS EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

En RDC, le vote exprimé n'est pas toujours l'expression d'une conviction politique ou le signe d'adhésion à un idéal promu par l'un des candidatsen compétition. Le vote en RDC est le fait d'une ignorance, souvent d'affinités tribales et de temps en temps, d'intérêtsimmédiats liés aux générosités des candidats (Mazinga C, 201,10). En analysant les questions électorales en RDC, il y a lieu de nous interroger sur l'apport de ces élections sur le bien-être de la population. Il été observé lors des élections de 2006 et 2011 que les contributions matériellesimmédiats des candidats comptaient plus aux détriments de leur programme au discours électoral. Il s'agit donc d'un achat pur et simple des électeurs par les candidats, même si certaines voix des électeurs seront cependant accordées à d'autres candidats pour des considérations, tribales, linguistiques, régionales et autres (Nkere Ntanda N, 2009, 142).

Cette pratique certainement anti démocratique n'épargnait aucun candidat sur le terrain. La banalisation d'échelon d'intérêts-candidats prenait le dessus sur le bon sens, d'où l'importance d'une éducation électorale pendant les élections qui constituent l'opportunité au cours de laquelle l'électeur procède à un filtrage des différents messages qui lui sont présentés par les candidats afin d'identifier celui dans lequel il se retrouve le plus, et qui puisse le mieux lui redonner l'espoir et la garantie d'améliorer son bien-être social dans l'avenir.

Curieusement pendant la campagne électorale, dans le but délibéré et si parfois voilé de soutirer au candidat un de tout ce qu'on peut lui soutirer, les électeurs s'organisent à lui présenter des discours plein d'éloges, de bénédictions et d'assurances qu'il a d'office acquis leurs voix et qu'il a gagné d'avance l'élection. Si souvent, une fois les électeurs obtiennent ce qu'ils cherchent chez un candidat, ils lui donnent directement les propos du genre « uliisha tuu pita, uliisha pita baba, weye tuu ulisha lwako jipitiya » ce qui littéralement signifie en français papa, tu as déjà gagné, toi, en tout cas, c'est sûr, tu as déjà gagné (Nkere Ntanda N, op.cit. 143).

Dans ces conditions précises l'électeur vient vendre sa voix au plus offrant, et partant, la loi démocratique ne fait plus partie du jeu. Quel que soit le message, s'il n'est pas accompagné du matériel ou du financement immédiat, il ne vaut rien alors dans la plus part des cas. Il est donc évident que le contact face-à-face apparait finalement en RDC comme une opportunité du « profiterisme ». C'est-à-dire une sorte de course par les électeurs par les congolais vers l'acquisition du gain immédiat et en tout pris en échange de la promesse d'accorder leurs voix électorales à tout un chacun qui pouvait donner quelque chose, mais, en réalité au plus offrant. Dans ce cas, plus le candidat donne, plus il est considéré par les électeurs.

Devant cette situation on peut dire en RDC certains électeurs trouvent normal de voter pour un candidat sans même le connaitre, ni connaitre son programme électoral, les électeurs qui acceptent le discours d'un candidat avant même que le candidat le prononce, tout ceci à cause dumatériel donné par le candidat. Comment une telle élection peut-elle contribuer sur le bien-être de la population ?

Cette étude que nous présentons vise à conscientiser les électeurs sur comment voter, pour qui voter et pourquoi, car nous pensons que répondre à ces questions constituent un atout majeur qui puisse permettre à ce que l'élection puisse contribuer sur le bien-être de la population.

Ce constat du comportement électoral en RDC, explique le fait que malgré l'avènement des élections, les conditions de vie restent stagnantes pour la majorité de la population, car les élections sont très loin de faire les dirigeants redevables à l'égard de l'ensemble des citoyens pour ainsi qu'ils se voient dans l'obligation d'assurer le bien-être de lapopulation, étant donné que le vote n'a pas d'autres fondements que le clientélisme électoral. Car ce vote fait dans une certaine mesure des candidats clients vis-à-vis des électeurs qui sont disposés à vendre leurs voix aux candidats les mieux offrants au lieu de faire des électeurs clients vis-à-vis des candidats vendeurs de leur programme électoral. Donnant lieu à ce que Serge Eloi qualifie de paradoxe vote (215, 10). Dans un marché électoral, comme dans tout marché, nous avons les vendeurs et les acheteurs, dans ce cas précis, les électeurs sont des acheteurs des différents programmes des candidats vendeurs. Le marché électoral congolais estcaractérisé par le fait que ce sont des candidats qui sont des acheteurs et les électeurs des vendeurs, d'où le clientélisme électoral qui conduit au paradoxe vote au dire de Serge Eloi.

Ainsi donc, au lieu que les élections soient considérées dans une perspective plus large de gouvernance démocratique, comme un vecteur du bien-êtrede la population, elle attire une insatisfaction sociale.

Pour ce faire, c'est dans la consolidation du dialogue inclusif que l'élection pourra devenir un vecteur de cohésion sociale, ou un outil de construction d'une régulation partagée et un facteur de stabilisation politique, d'où un facteur de promotion du bien-être de la population.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand