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Pratiques agricoles et dégradation des sols dans la commune de Nikki


par Adimi Alamou Achille GUIDIGBI
Université de Parakou - Master Professionnel en Géographie (Option : SIG et Dynamique Environnementale) 2020
  

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1.3 Clarification conceptuelle

i' Pratique agricole

C'est l'ensemble des activités et systèmes de production, dont le but est la transformation et l'exploitation de la terre à des fins de cultures.

i' Dégradation

Toutefois, il signifie toute action humaine causée par les pratiques agricoles qui met la nature ((physique, chimique, biologique) du sol ou des éléments nutritifs du sol en mauvais état.

i' Sol

Selon C. Pautrot (2012, p. 203), le sol désigne « la partie superficielle de la terre susceptible d'être cultivée en raison de ses propriétés physiques et chimiques. Il résulte de l'interaction de la biocénose et du sous-sol sous certaines conditions climatiques. La plupart des plantes cultivées puisent l'essentiel de leur nourriture dans l'horizon supérieur du sol riche en matière organique qui lui donne une structure idoine ».

Dans le cadre de la présente étude, le sol est la partie superficielle de la terre sur laquelle les plantes se développent et se mènent les activités agricoles, et qui est également favorable à la biodiversité en raison de ces propriétés physico-chimiques.

i' Dégradation des sols

La dégradation des sols est un phénomène naturel inhérent aux processus physico-chimiques et biologiques qui dynamisent notre planète (S. Chibani, 2016, p.13).

Dans le cadre de la présente étude, elle désigne toute action humaine relative aux activités agricoles qui met la partie superficielle de la surface terrestre sur laquelle existe un écosystème bénéfique à la production agricole dans un mauvais état.

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CHAPITRE II : POINT DE CONNAISSANCES ET APPROCHES METHODOLOGIQUES

2.1 Revue de littérature

Plusieurs auteurs ont mené des études en rapport avec les pratiques agricoles et les dégradations du sol à l'échelle nationale du Bénin en générale et celle de la commune de Nikki en particulier. De ces études, il ressort une multiplicité et diversité des perceptions de ces auteurs face à la question des dégradations du sol liées aux pratiques

agricoles. C'est ainsi que K. Koffi (2012, p.37) affirme que, les activités de
défrichements et abattage d'arbres, de dénudation du sol, de terrassements et préparation de l'assiette des routes, de construction et revêtement des routes, du transport des emprunts, carrières, déblais et remblais et du matériels vers le chantier, etc. constituent des risques de dégradation de terres et d'érosion des sols. Donc, il faut comprendre comme le définir J-P. Camuzard, (2005, p.85) que, le processus de dégradation des sols est un phénomène qui n'émeut pas les populations et il n'existe pas, à ce sujet, de pression sociale susceptible d'alerter la classe politique comme c'est le cas pour la perte de biodiversité, pour le trou de la couche d'ozone, pour le réchauffement de la Terre ou pour la pollution de l'air. Pourtant il s'agit d'un phénomène naturellement présent dans les cycles géologiques mais accéléré par les contraintes liées au mode de vie occidental et par l'émergence des processus de production intensifs. Pour cela, l'accroissement des besoins devra être compensé par une augmentation de la productivité agricole, car la majeure partie des bonnes terres de la planète est déjà exploitée. Dans ce même temps, il faudra éviter l'expansion ultérieure de l'agriculture sur les sols de faible rendement (Sommet de la Terre, 1992, p. 24). Ceci au nom de la satisfaction des besoins alimentaires de la planète. Dans cette même logique, G. Caldwell (1988), cité par M. Brouillette-Paradis, (2010, p.13) confirme que c'est l'inscription de la production agricole dans une logique de marché qui provoqua une transformation des modes de production. Pour la FAO (2015i, p.1), la dégradation des sols est causée par des pratiques de gestion et d'utilisation des terres non durables, et par des phénomènes climatiques extrêmes qui résultent de différents facteurs sociaux, économiques et de gouvernance. Actuellement, 33 pour cent des terres sont modérément ou gravement dégradées du fait de l'érosion, de la salinisation, du compactage, de l'acidification et de

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la pollution chimique des sols. Le taux actuel de dégradation des sols menace la capacité des générations futures à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.

L'agriculture repose sur un processus continu d'intervention et de modification de la nature ; son fonctionnement dépend de l'environnement et du maintien de sa qualité tout en nécessitant sa transformation et en causant inévitablement une atteinte à cet environnement (K. Weiss & al., 2006, p.79). Les différents systèmes et techniques agricoles impactent le sol dans ces différentes facettes par la perte de la couche arable et favorisent l'érosion des champs de culture. Selon certaines études effectuées par A. Azontonde (1993, p.223), le labour isohypse réduit fortement l'érosion; mais, au lieu d'entraîner une forte réduction des pertes de matière organique en conservant la fertilité des sols, ce labour conduit au contraire à une chute du stock organique et des rendements. Ces études révèlent également que, le grattage léger avec brûlis aboutit à la destruction de la matière organique, à la dénudation du sol et à une augmentation du ruissellement. Mais pourtant, les études effectuées par G. Richard, (2008, p.8) ont montré que pour ce qui est de l'activité biologique des sols tassés, la présence d'une structure du sol dégradée (i.e. dont la proportion de zones tassées dans la couche travaillée est plus importante) affecte différemment les espèces de vers de terre. Un passage d'engin lourd en conditions humides peut entraîner une baisse de près de 50 % du nombre de vers de terre, soit par une mort directe par écrasement lors du tassement, soit par fuite des individus hors de la zone tassée.

Selon P. Gareau & al., (1999) cité par RQGE, (2007, p.17), l'augmentation des superficies en culture de maïs et de céréales ainsi que l'abandon graduel de la rotation des cultures n'ont fait qu'aggraver le problème de perte de sol. D'où la nécessité de changement des pratiques agricoles aux fins d'accroitre les rendements. C'est ce qu'a compris A. M. Igue (2013, p. 24) en résumant que la dégradation des terres est un problème qui aujourd'hui compromet le développement et même le survie de la population.

D'aucun attribuent non seulement ce phénomène de diversité des pratiques agricoles et de dégradation des sols à la non-maitrise des techniques culturales et à la qualité du sol mais également à la pauvreté. C'est ainsi que (M. Bied-Charreton, 2017 p.12) affirme que l'accroissement de la production agricole s'est souvent fait au prix d'une pression

accrue sur les ressources et l'espace: augmentation des superficies cultivées, diminution de la jachère, et donc perte de la fertilité et plus grande sensibilité à la dégradation. S'ajoute à cela le surpâturage et les déboisements pour le bois de feu et d'autres usages comme l'urbanisation C'est d'ailleurs dans cette optique que les études effectuées par E. N. Houngbo, (2012, p.250) au Bénin pendant la période 2000!2007 sur le plateau Adja affirment que, les chances des ménages pauvres de sortir de la pauvreté ont été globalement améliorées tout comme celles des non pauvres de demeurer non pauvres. Ces chances sont renforcées au niveau des ménages qui mettent en oeuvre les techniques agricoles de conservation des terres (TAC) comparativement à ceux qui ne les pratiquent pas. Les pratiques de jachère naturelle, déjà chère améliorée et de plantation, outre l'amélioration de la qualité environnementale, améliorent les chances du ménage pauvre de sortir de la pauvreté et celles du ménage non pauvre de le rester. Plus spécifiquement, l'analyse par TAC indique que les technologies de jachère améliorée (TJA) sont la pratique la plus efficace économiquement devant la jachère naturelle et la plantation pure, pour réduire à long terme l'incidence de la pauvreté.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille