II.4. SECTEUR MONETAIRE
L'année 2017 a été marquée par une
forte accélération de l'inflation et de la
dépréciation de la monnaie nationale, consécutivement aux
chocs externe, dû au comportement des cours des matières
premières sur le marché international, et interne,
résultant des injections de la liquidité induites par le
déficit des opérations financières de l'Etat.
En conséquence, La conduite de la politique
monétaire au cours de l'année 2017 a été
orientée dans le sens du durcissement de son dispositif dans un contexte
des pressions sur le marché de change induites par les anticipations des
agents économiques dues aux incertitudes intérieures et aux
effets décalés du déficit de la balance des paiements
observé en 2016.
La Banque Centrale a procédé à la hausse
de son principal taux directeur tout comme à la majoration des
coefficients de réserve obligatoire sur les dépôts en
devises. Ce durcissement de la politique monétaire a été
justifié par l'accélération de l'inflation induite par la
dépréciation du franc congolais, dans le contexte d'une
économie fortement dollarisée.
II.4.1. POLITIQUE MONETAIRE ET
COMPORTEMENT DU TAUX DIRECTEUR
Dans un contexte marqué par des fortes tensions
inflationnistes, la Banque Centrale du Congo a mené au cours des neufs
premiers mois de l'année 2017 une politique monétaire très
restrictive, via la hausse sensible de ses principaux instruments de politique
monétaire.
Le taux directeur de la BCC est passé de 7% à
14% en janvier et 14 à 20% en juin, et est resté à ce
niveau jusqu'à fin septembre 2017, Ces modifications sont intervenues
dans un contexte d'accélération de l'inflation, induite notamment
par la dépréciation de la monnaie nationale,
consécutivement aux injections de la liquidité résultant
des déficits du Trésor. Mais en dépit de cette importante
hausse, son impact sur la régulation de la liquidité et sur les
taux débiteurs des banques commerciales est demeuré très
négligeable. Le coefficient de réserve a augmenté de 10
à 13% et de 9 à 12% pour les dépôts à vue et
à terme en monnaies étrangères, et diminué de 3 %
à 2% et de 2% à 0% pour les dépôts à vue et
à terme en monnaie nationale sur la période, permettant ainsi la
stérilisation de près de 40 milliards de CDF sur un flux
programmé de 31,91 milliards de CDF. L'évolution divergente et
discriminée du coefficient de réserve suivant le type de monnaie
était motivée par la volonté des autorités
monétaires à dédollariser l'économie et à
ponctionner des liquidités oisives des banques.
Figure N°11 : Evolution sur le taux
directeur de la BCC
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport annuels
2007-2017.
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